Modification de L'étude des idées et idéologies dans la science politique
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Les idées et les idéologies exercent une influence significative sur les résultats politiques et les politiques mises en place. Les idées, qui représentent les croyances et les perceptions des individus, ainsi que les idéologies, qui sont des systèmes d'idées plus vastes, jouent un rôle crucial dans la formation de l'opinion publique. Elles façonnent la manière dont les problèmes politiques sont perçus et influencent les positions adoptées par les individus sur différentes questions. De plus, les idées et les idéologies guident les choix des décideurs politiques lors de la formulation de politiques spécifiques. Les partis politiques et les gouvernements, alignés sur des idéologies particulières, adoptent des politiques en accord avec celles-ci. Par conséquent, les idées et les idéologies peuvent mobiliser les citoyens et les électeurs autour de certains objectifs politiques. Elles servent également à former des coalitions politiques, où des groupes partageant des idées similaires s'unissent pour influencer les résultats politiques. Bien que d'autres facteurs tels que les intérêts économiques et les contraintes institutionnelles jouent également un rôle, les idées et les idéologies fournissent un cadre idéologique essentiel qui façonne les résultats et les politiques politiques. | Les idées et les idéologies exercent une influence significative sur les résultats politiques et les politiques mises en place. Les idées, qui représentent les croyances et les perceptions des individus, ainsi que les idéologies, qui sont des systèmes d'idées plus vastes, jouent un rôle crucial dans la formation de l'opinion publique. Elles façonnent la manière dont les problèmes politiques sont perçus et influencent les positions adoptées par les individus sur différentes questions. De plus, les idées et les idéologies guident les choix des décideurs politiques lors de la formulation de politiques spécifiques. Les partis politiques et les gouvernements, alignés sur des idéologies particulières, adoptent des politiques en accord avec celles-ci. Par conséquent, les idées et les idéologies peuvent mobiliser les citoyens et les électeurs autour de certains objectifs politiques. Elles servent également à former des coalitions politiques, où des groupes partageant des idées similaires s'unissent pour influencer les résultats politiques. Bien que d'autres facteurs tels que les intérêts économiques et les contraintes institutionnelles jouent également un rôle, les idées et les idéologies fournissent un cadre idéologique essentiel qui façonne les résultats et les politiques politiques. | ||
= | = Qu'est-ce qu'une idée en science politique ? = | ||
Selon Goldstein et Keohane dans leur ouvrage "Ideas and Foreign Policy: Beliefs, Institutions, and Political Change" publié en 1993, les idées peuvent être comprises comme des représentations normatives, des représentations causales ou des visions du monde.<ref>Goldstein, Judith, and Robert Owen Keohane, eds. ''Ideas and foreign policy: beliefs, institutions, and political change''. Cornell University Press, 1993.</ref> Ces différentes formes d'idées jouent un rôle essentiel dans la façon dont les politiques étrangères sont formulées et mises en œuvre. | Selon Goldstein et Keohane dans leur ouvrage "Ideas and Foreign Policy: Beliefs, Institutions, and Political Change" publié en 1993, les idées peuvent être comprises comme des représentations normatives, des représentations causales ou des visions du monde.<ref>Goldstein, Judith, and Robert Owen Keohane, eds. ''Ideas and foreign policy: beliefs, institutions, and political change''. Cornell University Press, 1993.</ref> Ces différentes formes d'idées jouent un rôle essentiel dans la façon dont les politiques étrangères sont formulées et mises en œuvre. | ||
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Les idées, qu'elles soient sous forme de représentations normatives, causales ou de visions du monde, sont des éléments clés qui influencent la formulation et la mise en œuvre des politiques étrangères. Elles façonnent les objectifs, les orientations, les choix et les comportements des acteurs politiques dans le domaine des relations internationales. | Les idées, qu'elles soient sous forme de représentations normatives, causales ou de visions du monde, sont des éléments clés qui influencent la formulation et la mise en œuvre des politiques étrangères. Elles façonnent les objectifs, les orientations, les choix et les comportements des acteurs politiques dans le domaine des relations internationales. | ||
== | == Principled beliefs == | ||
les représentations normatives, également appelées principled beliefs, fournissent des critères pour établir des distinctions entre ce qui est considéré comme juste, bon, moral ou éthique par opposition à ce qui est considéré comme faux, mauvais ou immoral. Ces idées normatives sont basées sur des principes, des valeurs et des normes qui guident les jugements moraux et éthiques d'une société ou d'un individu. Elles fournissent un cadre évaluatif pour déterminer les actions et les politiques souhaitables dans différents domaines de la vie, y compris la sphère politique. Ces représentations normatives peuvent varier d'une culture à l'autre et d'une idéologie à l'autre, reflétant les différences de valeurs et de systèmes de croyances. Elles influencent la manière dont les individus et les sociétés évaluent et prennent des décisions concernant les questions politiques, sociales et morales. | |||
Les représentations normatives, ou principled beliefs, sont des suppositions ou des croyances concernant la façon dont le monde devrait être et les actions qui devraient être entreprises. Elles fournissent un critère pour établir des distinctions entre ce qui est considéré comme bien et ce qui est considéré comme mal, juste ou injuste, souhaitable ou indésirable. Ces représentations normatives sont ancrées dans des principes, des valeurs et des normes morales qui guident les choix et les actions des individus et des sociétés. Elles expriment les idéaux et les aspirations concernant le comportement humain, la justice, l'équité, la liberté, l'égalité et d'autres valeurs fondamentales. Les principled beliefs influencent la façon dont les individus évaluent les situations, prennent des décisions et formulent des politiques, en cherchant à aligner les actions sur les normes et les idéaux moraux qu'ils considèrent comme étant les plus justes et les plus appropriés. | Les représentations normatives, ou principled beliefs, sont des suppositions ou des croyances concernant la façon dont le monde devrait être et les actions qui devraient être entreprises. Elles fournissent un critère pour établir des distinctions entre ce qui est considéré comme bien et ce qui est considéré comme mal, juste ou injuste, souhaitable ou indésirable. Ces représentations normatives sont ancrées dans des principes, des valeurs et des normes morales qui guident les choix et les actions des individus et des sociétés. Elles expriment les idéaux et les aspirations concernant le comportement humain, la justice, l'équité, la liberté, l'égalité et d'autres valeurs fondamentales. Les principled beliefs influencent la façon dont les individus évaluent les situations, prennent des décisions et formulent des politiques, en cherchant à aligner les actions sur les normes et les idéaux moraux qu'ils considèrent comme étant les plus justes et les plus appropriés. | ||
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Cette diversité des représentations normatives est une caractéristique inhérente à la complexité de la pensée humaine et des interactions sociales. Elle reflète la pluralité des perspectives et des opinions au sein d'une société. Les débats et les discussions qui émergent de ces différences peuvent être essentiels pour la démocratie et pour parvenir à des compromis et des solutions politiques qui reflètent les aspirations et les besoins de divers groupes et individus. Il est donc important de reconnaître que les représentations normatives peuvent varier malgré des visions du monde partagées, et cela peut influencer la formulation des politiques et la manière dont différentes idées sont mises en œuvre dans la pratique. | Cette diversité des représentations normatives est une caractéristique inhérente à la complexité de la pensée humaine et des interactions sociales. Elle reflète la pluralité des perspectives et des opinions au sein d'une société. Les débats et les discussions qui émergent de ces différences peuvent être essentiels pour la démocratie et pour parvenir à des compromis et des solutions politiques qui reflètent les aspirations et les besoins de divers groupes et individus. Il est donc important de reconnaître que les représentations normatives peuvent varier malgré des visions du monde partagées, et cela peut influencer la formulation des politiques et la manière dont différentes idées sont mises en œuvre dans la pratique. | ||
== | == Causal beliefs == | ||
les représentations causales sont des suppositions ou des croyances sur la manière dont le monde fonctionne, en mettant l'accent sur les relations de cause à effet. Elles cherchent à expliquer pourquoi certaines situations, événements ou phénomènes se produisent, en identifiant les facteurs qui en sont à l'origine. | |||
Les représentations causales jouent un rôle crucial dans la formulation des politiques, car elles fournissent des explications sur les problèmes sociaux, économiques et politiques, ainsi que sur les solutions possibles. Elles influencent la compréhension des relations de cause à effet et aident à évaluer les conséquences probables des actions politiques. Par exemple, une représentation causale peut affirmer que la pauvreté est principalement causée par des inégalités économiques structurelles. Cette croyance peut conduire à des politiques de redistribution des richesses et de promotion de l'équité sociale. Une autre représentation causale peut soutenir que la violence est le résultat de la désintégration des structures familiales, ce qui pourrait orienter les politiques vers des mesures de soutien familial et de renforcement des liens communautaires. | Les représentations causales jouent un rôle crucial dans la formulation des politiques, car elles fournissent des explications sur les problèmes sociaux, économiques et politiques, ainsi que sur les solutions possibles. Elles influencent la compréhension des relations de cause à effet et aident à évaluer les conséquences probables des actions politiques. Par exemple, une représentation causale peut affirmer que la pauvreté est principalement causée par des inégalités économiques structurelles. Cette croyance peut conduire à des politiques de redistribution des richesses et de promotion de l'équité sociale. Une autre représentation causale peut soutenir que la violence est le résultat de la désintégration des structures familiales, ce qui pourrait orienter les politiques vers des mesures de soutien familial et de renforcement des liens communautaires. | ||
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Différentes représentations causales peuvent être formulées pour expliquer pourquoi l'esclavage est considéré comme mal, et elles peuvent varier en fonction des perspectives individuelles, des contextes historiques et des cadres conceptuels. Les représentations causales peuvent être influencées par une combinaison de facteurs économiques, sociaux, moraux et culturels, et différentes personnes peuvent accorder plus ou moins d'importance à chacun de ces éléments. En fin de compte, les représentations causales contribuent à la compréhension des causes et des conséquences des phénomènes sociaux et politiques, et elles peuvent influencer les décisions politiques et les actions prises pour promouvoir le changement et l'amélioration sociale. | Différentes représentations causales peuvent être formulées pour expliquer pourquoi l'esclavage est considéré comme mal, et elles peuvent varier en fonction des perspectives individuelles, des contextes historiques et des cadres conceptuels. Les représentations causales peuvent être influencées par une combinaison de facteurs économiques, sociaux, moraux et culturels, et différentes personnes peuvent accorder plus ou moins d'importance à chacun de ces éléments. En fin de compte, les représentations causales contribuent à la compréhension des causes et des conséquences des phénomènes sociaux et politiques, et elles peuvent influencer les décisions politiques et les actions prises pour promouvoir le changement et l'amélioration sociale. | ||
== | == World views == | ||
Les visions du monde sont des systèmes de pensées et de croyances qui englobent à la fois des représentations causales et des représentations normatives. Elles fournissent une perspective globale et cohérente sur la façon dont le monde fonctionne, en intégrant des valeurs, des principes, des croyances causales et des objectifs politiques. Les visions du monde sont souvent influencées par des idéologies, des perspectives culturelles, religieuses, philosophiques ou politiques, et elles façonnent la manière dont les individus et les sociétés comprennent et interprètent la réalité qui les entoure. Elles peuvent influencer les attitudes, les comportements et les politiques dans divers domaines, y compris la politique étrangère, l'économie, les questions sociales, etc. | Les visions du monde sont des systèmes de pensées et de croyances qui englobent à la fois des représentations causales et des représentations normatives. Elles fournissent une perspective globale et cohérente sur la façon dont le monde fonctionne, en intégrant des valeurs, des principes, des croyances causales et des objectifs politiques. Les visions du monde sont souvent influencées par des idéologies, des perspectives culturelles, religieuses, philosophiques ou politiques, et elles façonnent la manière dont les individus et les sociétés comprennent et interprètent la réalité qui les entoure. Elles peuvent influencer les attitudes, les comportements et les politiques dans divers domaines, y compris la politique étrangère, l'économie, les questions sociales, etc. | ||
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Max Weber, sociologue allemand du début du XXe siècle, a développé une théorie sur le lien entre la religion, en particulier le protestantisme, et le développement économique. Dans son ouvrage "L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme", Weber soutient que les valeurs et les croyances religieuses du protestantisme, en particulier la branche calviniste du protestantisme, ont joué un rôle important dans la promotion du capitalisme et du développement économique. Selon Weber, l'éthique protestante, caractérisée par des principes tels que le travail acharné, la frugalité, la discipline et la recherche de la réussite matérielle, a favorisé l'émergence d'un esprit entrepreneurial et d'une mentalité axée sur l'accumulation de richesses. Les protestants calvinistes croyaient en la prédestination, selon laquelle Dieu avait déjà choisi ceux qui seraient sauvés et ceux qui seraient condamnés. Pour prouver leur élection divine, les calvinistes mettaient l'accent sur la réussite matérielle comme un signe de la faveur divine. Cela les a incités à travailler dur, à épargner et à investir dans des activités économiques, contribuant ainsi au développement du capitalisme et à la croissance économique. Cependant, il convient de noter que la théorie de Weber a suscité des débats et des critiques au fil du temps. Certains chercheurs remettent en question la portée et l'universalité de ses conclusions, soulignant que d'autres facteurs économiques, sociaux et historiques doivent également être pris en compte dans l'explication du développement économique des pays. Malgré cela, l'idée que les croyances religieuses peuvent influencer les comportements économiques et le développement économique continue d'être un sujet d'étude et de débat au sein des sciences sociales. Il existe une variété de facteurs complexes qui contribuent à la trajectoire économique des pays, et la religion peut jouer un rôle parmi d'autres influences culturelles, politiques, institutionnelles et économiques. | Max Weber, sociologue allemand du début du XXe siècle, a développé une théorie sur le lien entre la religion, en particulier le protestantisme, et le développement économique. Dans son ouvrage "L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme", Weber soutient que les valeurs et les croyances religieuses du protestantisme, en particulier la branche calviniste du protestantisme, ont joué un rôle important dans la promotion du capitalisme et du développement économique. Selon Weber, l'éthique protestante, caractérisée par des principes tels que le travail acharné, la frugalité, la discipline et la recherche de la réussite matérielle, a favorisé l'émergence d'un esprit entrepreneurial et d'une mentalité axée sur l'accumulation de richesses. Les protestants calvinistes croyaient en la prédestination, selon laquelle Dieu avait déjà choisi ceux qui seraient sauvés et ceux qui seraient condamnés. Pour prouver leur élection divine, les calvinistes mettaient l'accent sur la réussite matérielle comme un signe de la faveur divine. Cela les a incités à travailler dur, à épargner et à investir dans des activités économiques, contribuant ainsi au développement du capitalisme et à la croissance économique. Cependant, il convient de noter que la théorie de Weber a suscité des débats et des critiques au fil du temps. Certains chercheurs remettent en question la portée et l'universalité de ses conclusions, soulignant que d'autres facteurs économiques, sociaux et historiques doivent également être pris en compte dans l'explication du développement économique des pays. Malgré cela, l'idée que les croyances religieuses peuvent influencer les comportements économiques et le développement économique continue d'être un sujet d'étude et de débat au sein des sciences sociales. Il existe une variété de facteurs complexes qui contribuent à la trajectoire économique des pays, et la religion peut jouer un rôle parmi d'autres influences culturelles, politiques, institutionnelles et économiques. | ||
Les idéologies peuvent contenir à la fois des éléments normatifs (principes éthiques et valeurs) et des éléments causaux (explications sur les relations de cause à effet) ainsi que des principes philosophiques. Les idéologies fournissent un cadre systématique et cohérent de pensée qui oriente la compréhension de la réalité, les jugements moraux, les explications causales et les objectifs politiques. | Les idéologies peuvent en effet contenir à la fois des éléments normatifs (principes éthiques et valeurs) et des éléments causaux (explications sur les relations de cause à effet) ainsi que des principes philosophiques. Les idéologies fournissent un cadre systématique et cohérent de pensée qui oriente la compréhension de la réalité, les jugements moraux, les explications causales et les objectifs politiques. | ||
Les principes éthiques et normatifs d'une idéologie déterminent ce qui est considéré comme juste, bon, moral ou souhaitable. Ils guident les actions et les politiques en proposant des normes de conduite, des valeurs et des objectifs sociaux. Par exemple, une idéologie libérale peut prôner la liberté individuelle, l'égalité des chances et la protection des droits de l'homme comme principes éthiques fondamentaux. Ces principes normatifs influenceront les positions politiques adoptées par cette idéologie. | Les principes éthiques et normatifs d'une idéologie déterminent ce qui est considéré comme juste, bon, moral ou souhaitable. Ils guident les actions et les politiques en proposant des normes de conduite, des valeurs et des objectifs sociaux. Par exemple, une idéologie libérale peut prôner la liberté individuelle, l'égalité des chances et la protection des droits de l'homme comme principes éthiques fondamentaux. Ces principes normatifs influenceront les positions politiques adoptées par cette idéologie. | ||
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Cependant, même dans le domaine scientifique, des éléments normatifs peuvent être présents. Les croyances normatives telles que l'humanisme des Lumières et la foi dans le progrès peuvent influencer les orientations et les valeurs qui guident la recherche scientifique et les applications technologiques. Ces croyances normatives peuvent être des soubassements importants pour la motivation et l'orientation des scientifiques dans leurs efforts pour comprendre et transformer le monde. La science elle-même est influencée par des facteurs sociaux, culturels et politiques. Les choix de recherche, les priorités, les financements et les applications de la science peuvent être influencés par des considérations normatives et des valeurs sociétales. Les débats éthiques entourant les questions telles que la recherche sur les cellules souches, les manipulations génétiques ou l'intelligence artificielle en sont des exemples. La vision scientifique du monde repose sur des principes de rationalité, de recherche de causes et d'explications empiriques. Cependant, des éléments normatifs peuvent également être présents, influençant les valeurs, les orientations et les applications de la science. La combinaison de représentations causales et normatives dans la vision scientifique contribue à la formation des visions du monde et à la compréhension des phénomènes observés. | Cependant, même dans le domaine scientifique, des éléments normatifs peuvent être présents. Les croyances normatives telles que l'humanisme des Lumières et la foi dans le progrès peuvent influencer les orientations et les valeurs qui guident la recherche scientifique et les applications technologiques. Ces croyances normatives peuvent être des soubassements importants pour la motivation et l'orientation des scientifiques dans leurs efforts pour comprendre et transformer le monde. La science elle-même est influencée par des facteurs sociaux, culturels et politiques. Les choix de recherche, les priorités, les financements et les applications de la science peuvent être influencés par des considérations normatives et des valeurs sociétales. Les débats éthiques entourant les questions telles que la recherche sur les cellules souches, les manipulations génétiques ou l'intelligence artificielle en sont des exemples. La vision scientifique du monde repose sur des principes de rationalité, de recherche de causes et d'explications empiriques. Cependant, des éléments normatifs peuvent également être présents, influençant les valeurs, les orientations et les applications de la science. La combinaison de représentations causales et normatives dans la vision scientifique contribue à la formation des visions du monde et à la compréhension des phénomènes observés. | ||
= | = Les idéologies = | ||
Les idéologies sont des savoirs systématiques, organisés et cohérents, faits de principes philosophiques, éthiques et causaux qui aident à comprendre, évaluer et agir dans le monde. Elles fournissent un cadre d'interprétation et d'appréciation de la réalité sociale, économique et politique. Les idéologies sont souvent adoptées par des groupes de personnes pour donner du sens à leur expérience sociale et pour guider leur action collective. | Les idéologies sont des savoirs systématiques, organisés et cohérents, faits de principes philosophiques, éthiques et causaux qui aident à comprendre, évaluer et agir dans le monde. Elles fournissent un cadre d'interprétation et d'appréciation de la réalité sociale, économique et politique. Les idéologies sont souvent adoptées par des groupes de personnes pour donner du sens à leur expérience sociale et pour guider leur action collective. | ||
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Enfin, il est également crucial de comprendre que les idéologies peuvent avoir des conséquences positives et négatives. Elles peuvent inspirer des actions positives, comme la lutte pour l'égalité et la justice, mais elles peuvent aussi justifier des comportements oppressifs et discriminatoires. Par conséquent, l'étude critique des idéologies est une tâche importante dans de nombreuses disciplines, notamment la sociologie, la science politique, la philosophie et la psychologie. | Enfin, il est également crucial de comprendre que les idéologies peuvent avoir des conséquences positives et négatives. Elles peuvent inspirer des actions positives, comme la lutte pour l'égalité et la justice, mais elles peuvent aussi justifier des comportements oppressifs et discriminatoires. Par conséquent, l'étude critique des idéologies est une tâche importante dans de nombreuses disciplines, notamment la sociologie, la science politique, la philosophie et la psychologie. | ||
== | == Représentations normatives == | ||
Les représentations normatives sont des idées ou des croyances collectives qui décrivent comment les choses devraient être, plutôt que comment elles sont réellement. Elles impliquent des jugements de valeur et des normes de conduite qui servent de guide pour l'action et l'évaluation. Elles sont étroitement liées à la notion de normes, qui sont des règles ou des attentes partagées qui régissent le comportement dans une société. Par exemple, dans de nombreuses sociétés, il existe une représentation normative selon laquelle les personnes devraient être traitées équitablement, indépendamment de leur race, de leur sexe, de leur religion ou de leur origine ethnique. Cette représentation normative est souvent codifiée dans des lois anti-discrimination et promue par des organisations de défense des droits de l'homme. | Les représentations normatives sont des idées ou des croyances collectives qui décrivent comment les choses devraient être, plutôt que comment elles sont réellement. Elles impliquent des jugements de valeur et des normes de conduite qui servent de guide pour l'action et l'évaluation. Elles sont étroitement liées à la notion de normes, qui sont des règles ou des attentes partagées qui régissent le comportement dans une société. Par exemple, dans de nombreuses sociétés, il existe une représentation normative selon laquelle les personnes devraient être traitées équitablement, indépendamment de leur race, de leur sexe, de leur religion ou de leur origine ethnique. Cette représentation normative est souvent codifiée dans des lois anti-discrimination et promue par des organisations de défense des droits de l'homme. | ||
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* '''Construction de coalitions''': Les idées et les représentations normatives peuvent aider à construire des coalitions. Des groupes ou des États partageant des idées similaires peuvent se regrouper pour atteindre des objectifs communs, renforçant ainsi leur pouvoir. | * '''Construction de coalitions''': Les idées et les représentations normatives peuvent aider à construire des coalitions. Des groupes ou des États partageant des idées similaires peuvent se regrouper pour atteindre des objectifs communs, renforçant ainsi leur pouvoir. | ||
La manière dont les idées et les représentations normatives influencent les préférences et le pouvoir des groupes et des États dépend de nombreux facteurs, y compris le contexte historique, culturel et politique. Par conséquent, l'analyse de ces influences nécessite une approche nuancée et contextuelle. | La manière dont les idées et les représentations normatives influencent les préférences et le pouvoir des groupes et des États dépend de nombreux facteurs, y compris le contexte historique, culturel et politique. Par conséquent, l'analyse de ces influences nécessite une approche nuancée et contextuelle.[[Fichier:Représentations normatives.png|500px|vignette|centré]] | ||
[[Fichier:Représentations normatives.png|500px|vignette|centré]] | |||
La Déclaration universelle des droits de l'homme (DUDH) est un document fondamental dans l'histoire des droits de l'homme. Rédigée par des représentants de différentes origines juridiques et culturelles de toutes les régions du monde, la DUDH a été proclamée par l'Assemblée générale des Nations Unies à Paris le 10 décembre 1948 (Résolution 217 A) en tant que norme commune à atteindre pour tous les peuples et toutes les nations. La Déclaration énonce, pour la première fois, les droits fondamentaux de l'homme à être universellement protégés. Elle est composée de 30 articles qui décrivent les droits civils et politiques (comme le droit à la vie, à la liberté, à la sécurité, à un procès équitable, à la liberté d'expression, de pensée, de religion, etc.), ainsi que les droits économiques, sociaux et culturels (comme le droit au travail, à l'éducation, à la santé, à un niveau de vie suffisant, etc.). | La Déclaration universelle des droits de l'homme (DUDH) est un document fondamental dans l'histoire des droits de l'homme. Rédigée par des représentants de différentes origines juridiques et culturelles de toutes les régions du monde, la DUDH a été proclamée par l'Assemblée générale des Nations Unies à Paris le 10 décembre 1948 (Résolution 217 A) en tant que norme commune à atteindre pour tous les peuples et toutes les nations. La Déclaration énonce, pour la première fois, les droits fondamentaux de l'homme à être universellement protégés. Elle est composée de 30 articles qui décrivent les droits civils et politiques (comme le droit à la vie, à la liberté, à la sécurité, à un procès équitable, à la liberté d'expression, de pensée, de religion, etc.), ainsi que les droits économiques, sociaux et culturels (comme le droit au travail, à l'éducation, à la santé, à un niveau de vie suffisant, etc.). | ||
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Si les représentations peuvent influencer le pouvoir politique, le processus est également réciproque. Les acteurs politiques utilisent souvent des représentations pour renforcer leur pouvoir, par exemple en utilisant des discours et des symboles pour mobiliser le soutien ou en utilisant la propagande pour influencer l'opinion publique. | Si les représentations peuvent influencer le pouvoir politique, le processus est également réciproque. Les acteurs politiques utilisent souvent des représentations pour renforcer leur pouvoir, par exemple en utilisant des discours et des symboles pour mobiliser le soutien ou en utilisant la propagande pour influencer l'opinion publique. | ||
La Guerre de Sécession américaine, également connue sous le nom de Guerre Civile américaine, a été un conflit majeur entre les États du Nord (l'Union) et les États du Sud (les États confédérés) qui s'est déroulé de 1861 à 1865. Le désaccord sur la question de l'esclavage a été un facteur clé qui a conduit à la guerre. Les États du Nord, industrialisés et en grande partie anti-esclavagistes, soutenaient des politiques visant à limiter l'expansion de l'esclavage dans les nouveaux territoires des États-Unis. Abraham Lincoln, élu président en 1860, était un membre du Parti républicain, qui était fermement opposé à l'expansion de l'esclavage. Les États du Sud, d'autre part, étaient fortement agricoles et dépendaient de l'esclavage comme composante clé de leur économie et de leur mode de vie. Ils voyaient les efforts pour limiter l'expansion de l'esclavage comme une menace pour leurs droits d'État et leur autonomie. Lorsque Lincoln a été élu, plusieurs États du Sud ont réagi en faisant sécession de l'Union pour former les États confédérés d'Amérique. Peu de temps après, la guerre a éclaté. Alors que la guerre n'a pas été déclenchée uniquement en raison de l'esclavage, c'est cette question qui est devenue l'élément central du conflit. En 1862, Lincoln a signé la Proclamation d'émancipation, qui déclarait libres les esclaves dans les États confédérés. Bien que cette proclamation n'ait pas immédiatement libéré tous les esclaves, elle a changé le caractère de la guerre en faisant de l'abolition de l'esclavage un but de guerre explicite de l'Union. | La Guerre de Sécession américaine, également connue sous le nom de Guerre Civile américaine, a effectivement été un conflit majeur entre les États du Nord (l'Union) et les États du Sud (les États confédérés) qui s'est déroulé de 1861 à 1865. Le désaccord sur la question de l'esclavage a été un facteur clé qui a conduit à la guerre. Les États du Nord, industrialisés et en grande partie anti-esclavagistes, soutenaient des politiques visant à limiter l'expansion de l'esclavage dans les nouveaux territoires des États-Unis. Abraham Lincoln, élu président en 1860, était un membre du Parti républicain, qui était fermement opposé à l'expansion de l'esclavage. Les États du Sud, d'autre part, étaient fortement agricoles et dépendaient de l'esclavage comme composante clé de leur économie et de leur mode de vie. Ils voyaient les efforts pour limiter l'expansion de l'esclavage comme une menace pour leurs droits d'État et leur autonomie. Lorsque Lincoln a été élu, plusieurs États du Sud ont réagi en faisant sécession de l'Union pour former les États confédérés d'Amérique. Peu de temps après, la guerre a éclaté. Alors que la guerre n'a pas été déclenchée uniquement en raison de l'esclavage, c'est cette question qui est devenue l'élément central du conflit. En 1862, Lincoln a signé la Proclamation d'émancipation, qui déclarait libres les esclaves dans les États confédérés. Bien que cette proclamation n'ait pas immédiatement libéré tous les esclaves, elle a changé le caractère de la guerre en faisant de l'abolition de l'esclavage un but de guerre explicite de l'Union. | ||
Après la Guerre de Sécession, la dynamique politique des États-Unis a été largement définie par les divergences régionales et économiques entre le Nord et le Sud, ainsi que par la rapide industrialisation du pays. Les Républicains de cette époque étaient le parti des zones urbaines industrielles du Nord et du Midwest, mais c'étaient eux qui étaient généralement en faveur de tarifs douaniers élevés, et non les Démocrates. Les tarifs douaniers étaient vus comme un moyen de protéger les industries naissantes du Nord contre la concurrence étrangère. Les Démocrates, en revanche, étaient généralement associés au Sud rural et agraire, qui dépendait fortement de l'exportation de produits agricoles et était donc généralement en faveur d'un commerce libre et ouvert. Au fil du temps, cependant, ces alignements ont changé. À partir des années 1930 et surtout après les années 1960, le Parti Démocrate est devenu plus associé aux intérêts urbains et industriels et aux droits civiques, tandis que le Parti Républicain est devenu plus associé aux intérêts ruraux et agricoles et à une approche plus conservatrice des questions sociales. Cela montre comment les représentations et les alignements politiques peuvent évoluer et se transformer au fil du temps, souvent en réponse à des changements dans la structure économique et sociale de la société. | Après la Guerre de Sécession, la dynamique politique des États-Unis a été largement définie par les divergences régionales et économiques entre le Nord et le Sud, ainsi que par la rapide industrialisation du pays. Les Républicains de cette époque étaient le parti des zones urbaines industrielles du Nord et du Midwest, mais c'étaient eux qui étaient généralement en faveur de tarifs douaniers élevés, et non les Démocrates. Les tarifs douaniers étaient vus comme un moyen de protéger les industries naissantes du Nord contre la concurrence étrangère. Les Démocrates, en revanche, étaient généralement associés au Sud rural et agraire, qui dépendait fortement de l'exportation de produits agricoles et était donc généralement en faveur d'un commerce libre et ouvert. Au fil du temps, cependant, ces alignements ont changé. À partir des années 1930 et surtout après les années 1960, le Parti Démocrate est devenu plus associé aux intérêts urbains et industriels et aux droits civiques, tandis que le Parti Républicain est devenu plus associé aux intérêts ruraux et agricoles et à une approche plus conservatrice des questions sociales. Cela montre comment les représentations et les alignements politiques peuvent évoluer et se transformer au fil du temps, souvent en réponse à des changements dans la structure économique et sociale de la société. | ||
La Guerre de Sécession a été un moment charnière dans l'histoire des États-Unis et a renforcé la légitimité du mouvement abolitionniste. Les idées abolitionnistes sont passées du statut de positions radicales à une acceptation plus générale. Ce changement s'est produit en partie à cause des événements de la guerre elle-même et en partie grâce aux efforts des abolitionnistes qui ont travaillé sans relâche pour changer les attitudes envers l'esclavage. Après la guerre, les Républicains, le parti d'Abraham Lincoln, sont devenus dominants dans la politique américaine pendant une période, surtout dans le Nord et le Midwest. Les Républicains ont alors cherché à mettre en place des politiques favorables à l'industrialisation rapide qui se déroulait dans ces régions, y compris des tarifs protectionnistes destinés à aider les industries naissantes à se développer. Ces politiques ont été largement soutenues par les travailleurs urbains et les capitalistes du Nord, qui ont vu dans le protectionnisme une manière de protéger leurs intérêts. Ainsi, la victoire des Républicains et leur capacité à mettre en place des politiques protectionnistes ont renforcé leur légitimité et leur pouvoir politique. | La Guerre de Sécession a été un moment charnière dans l'histoire des États-Unis et a renforcé la légitimité du mouvement abolitionniste. Les idées abolitionnistes sont passées du statut de positions radicales à une acceptation plus générale. Ce changement s'est produit en partie à cause des événements de la guerre elle-même et en partie grâce aux efforts des abolitionnistes qui ont travaillé sans relâche pour changer les attitudes envers l'esclavage. Après la guerre, les Républicains, le parti d'Abraham Lincoln, sont devenus dominants dans la politique américaine pendant une période, surtout dans le Nord et le Midwest. Les Républicains ont alors cherché à mettre en place des politiques favorables à l'industrialisation rapide qui se déroulait dans ces régions, y compris des tarifs protectionnistes destinés à aider les industries naissantes à se développer. Ces politiques ont été largement soutenues par les travailleurs urbains et les capitalistes du Nord, qui ont vu dans le protectionnisme une manière de protéger leurs intérêts. Ainsi, la victoire des Républicains et leur capacité à mettre en place des politiques protectionnistes ont effectivement renforcé leur légitimité et leur pouvoir politique. | ||
== | == Représentations causales == | ||
=== | === Comment peuvent-elles influencer les actions et les stratégies des groupes ou des États étant donné leurs préférences ? === | ||
"Analogies at War: Korea, Munich, Diên Biên Phu, and the Vietnam Decisions of 1965" est un livre très influent écrit par Yuen Foong Khong. Dans ce livre, Khong se concentre sur l'importance des analogies historiques dans le processus de prise de décision, en particulier en ce qui concerne la politique étrangère.<ref>Khong, Yuen Foong. ''Analogies at War: Korea, Munich, Dien Bien Phu, and the Vietnam Decisions of 1965''. Princeton University Press, 1992. ''JSTOR'', <nowiki>https://doi.org/10.2307/j.ctvzxx9b5</nowiki>.</ref> Khong soutient que les dirigeants politiques s'appuient souvent sur des analogies avec des événements passés pour comprendre et prendre des décisions sur des questions actuelles. Ces analogies peuvent aider les dirigeants à donner un sens aux situations complexes, à identifier des options possibles et à justifier leurs actions à un public plus large. Cependant, Khong note également que ces analogies peuvent être trompeuses ou inexactes, et qu'elles peuvent conduire à des erreurs de jugement. Par exemple, il soutient que les dirigeants américains ont commis une erreur pendant la guerre du Vietnam en s'appuyant trop sur l'analogie de Munich - l'idée que toute forme d'apaisement conduirait inévitablement à l'agression. Ce livre a été largement reconnu pour sa contribution à notre compréhension de la manière dont les dirigeants politiques prennent des décisions en matière de politique étrangère. Il souligne l'importance des idées et des croyances dans le processus de prise de décision et montre comment les leçons tirées de l'histoire peuvent à la fois éclairer et obscurcir notre compréhension des défis actuels. | "Analogies at War: Korea, Munich, Diên Biên Phu, and the Vietnam Decisions of 1965" est un livre très influent écrit par Yuen Foong Khong. Dans ce livre, Khong se concentre sur l'importance des analogies historiques dans le processus de prise de décision, en particulier en ce qui concerne la politique étrangère.<ref>Khong, Yuen Foong. ''Analogies at War: Korea, Munich, Dien Bien Phu, and the Vietnam Decisions of 1965''. Princeton University Press, 1992. ''JSTOR'', <nowiki>https://doi.org/10.2307/j.ctvzxx9b5</nowiki>.</ref> Khong soutient que les dirigeants politiques s'appuient souvent sur des analogies avec des événements passés pour comprendre et prendre des décisions sur des questions actuelles. Ces analogies peuvent aider les dirigeants à donner un sens aux situations complexes, à identifier des options possibles et à justifier leurs actions à un public plus large. Cependant, Khong note également que ces analogies peuvent être trompeuses ou inexactes, et qu'elles peuvent conduire à des erreurs de jugement. Par exemple, il soutient que les dirigeants américains ont commis une erreur pendant la guerre du Vietnam en s'appuyant trop sur l'analogie de Munich - l'idée que toute forme d'apaisement conduirait inévitablement à l'agression. Ce livre a été largement reconnu pour sa contribution à notre compréhension de la manière dont les dirigeants politiques prennent des décisions en matière de politique étrangère. Il souligne l'importance des idées et des croyances dans le processus de prise de décision et montre comment les leçons tirées de l'histoire peuvent à la fois éclairer et obscurcir notre compréhension des défis actuels. | ||
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Yuen Foong Khong, dans son livre "Analogies at War: Korea, Munich, Diên Biên Phu, and the Vietnam Decisions of 1965", a examiné la manière dont les analogies historiques ont influencé la prise de décision pendant la guerre du Vietnam. Il a soutenu que ces analogies ont joué un rôle crucial dans la façon dont le président Johnson et ses conseillers ont évalué la situation et pris leurs décisions. L'analogie de Munich, par exemple, a probablement contribué à renforcer l'idée qu'une escalade militaire était nécessaire pour éviter l'effet domino - la crainte que si un pays tombait aux mains du communisme, d'autres suivraient. L'analogie de Diên Biên Phu, en revanche, a servi d'avertissement sur les dangers de l'escalade militaire, mais a été moins prise en compte. Cette analyse souligne la façon dont les leçons tirées du passé peuvent influencer la prise de décision dans le présent, et comment différentes interprétations de l'histoire peuvent conduire à des conclusions différentes sur la meilleure façon de réagir à une crise. | Yuen Foong Khong, dans son livre "Analogies at War: Korea, Munich, Diên Biên Phu, and the Vietnam Decisions of 1965", a examiné la manière dont les analogies historiques ont influencé la prise de décision pendant la guerre du Vietnam. Il a soutenu que ces analogies ont joué un rôle crucial dans la façon dont le président Johnson et ses conseillers ont évalué la situation et pris leurs décisions. L'analogie de Munich, par exemple, a probablement contribué à renforcer l'idée qu'une escalade militaire était nécessaire pour éviter l'effet domino - la crainte que si un pays tombait aux mains du communisme, d'autres suivraient. L'analogie de Diên Biên Phu, en revanche, a servi d'avertissement sur les dangers de l'escalade militaire, mais a été moins prise en compte. Cette analyse souligne la façon dont les leçons tirées du passé peuvent influencer la prise de décision dans le présent, et comment différentes interprétations de l'histoire peuvent conduire à des conclusions différentes sur la meilleure façon de réagir à une crise. | ||
//Finalement, Johnson a choisi pour l’option d’envoyer un contingent de 100000 hommes sur la base de l’analogie de Munich amenant les États-Unis à s’enfoncer dans un bourbier avec des coûts humains très élevés d’un côté et de l’autre. | |||
On voit clairement qu’une représentation causale, une analogie historique va écarter une stratégie au dépens d’une autre. Khong effectue une lecture critique du choix de Johnson le réprimandant du choix pris, celle de la mauvaise option basée sur la mauvaise analogie. | |||
=== | === Quand les représentations causales peuvent influencer le pouvoir politique ? === | ||
Sur un raisonnement analogue à celle de NAFTA, mais en utilisant non pas une institution, mais plutôt une idée causale qui est transmis par la mondialisation sociale ou un imaginaire et donc une croyance est que hégémonie idéologique du libéralisme économique dit aussi « néolibéralisme » est sa logique de TINA, c’est-à-dire there is no alternative, peut engendrer des asymétries de pouvoir. De par la mondialisation sociale, c’est-à-dire des flux d’informations transfrontaliers dans les médias, qui est donc bien au niveau d’images qui vont affecter les croyances, les employés des pays riches avancés vont percevoir que le commerce international et la multinationalisation de la production les rendent vulnérables et davantage enclins à accepter des flexibilités. | |||
Les employeurs vont également percevoir que la mondialisation exige pour demeurer compétitive davantage de flexibilité ; il n’y a pas d’alternative à flexibiliser les conditions de travail et c’est notamment la voie que s’apprête à prendre la France. Le mot « flexibilité » est tabou, car la gauche en France est amenée à la table des négociations actuellement pour renforcer la compétitivité de l’économie française. | |||
Tout cela constitue un argument idée qui va renforcer le pouvoir des employeurs et leur capacité de restructurer les conditions de travail puisque cela est indépendant de forces matérielles qui aussi peut-être augmente la compétitivité, mais indépendamment l’effet peut avoir lieu par l’effet d’image qui va convaincre les travailleurs de la menace chinoise et indienne, en les convainquant d’accepter ces sacrifices | |||
Il n’y a l’idéologie néolibérale qu’il n’y a pas d’alternative à des coupes dans des salaires, à la flexibilité, etc. | |||
=== Comment les représentations causales peuvent influencer les préférences des États, des groupes et des individus moyennant leur interprétation de l’État ? === | |||
Nous avons à faire au moment où les idées peuvent influencer la formation des préférences des acteurs. Un individu a plusieurs identités : | |||
*identité de producteur | |||
*identité de consommateur. | |||
Un travailleur peu qualifié en Suisse va être un producteur et un consommateur et un consommateur de biens importés. Selon qu’il se comprenne comme producteur ou comme consommateur, cela va l’amener à avoir des attitudes différenciées par rapport au bienfait du libre-échange. Naoi et Kume, par une méthodologie expérimentale, vont montrer que suivant l’identité qui est activité en l’individu, il va exprimer des attitudes différenciées par rapport au libre-échange. | |||
Naoi et Kume | |||
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Pour activer les images, on active les images, un groupe 1 qui est le groupe de producteurs ou avant de poser la question on va leur montrer la première série d’images on peut clairement s’identifier à la condition d’un travailleur. Au groupe 2 on va agiter des images qui révèlent des activités des consommateurs des grandes surfaces, etc. | |||
Les résultats trouvés sont que le soutien individuel au libre-échange est 13 points plus élevés pour les individus auxquels on a activé l’identité de consommateur par rapport au groupe de contrôle, et si on compare le groupe de producteurs et de consommateurs, le soutien individuel au libre-échange est 13% plus élevé parmi les consommateurs | Les résultats trouvés sont que le soutien individuel au libre-échange est 13 points plus élevés pour les individus auxquels on a activé l’identité de consommateur par rapport au groupe de contrôle, et si on compare le groupe de producteurs et de consommateurs, le soutien individuel au libre-échange est 13% plus élevé parmi les consommateurs. | ||
On voit comment la projection de l’identité que l’on a de soi-même va affecter sa préférence par rapport au libre-échange dans ce cas. | |||
On voit donc comment le rôle de l’interaction sociale avec l’importance accordée par les constructivistes qui est que l’identité sociale d’une personne en tant que producteur ou consommateur va être fortement dans l‘interaction sociale et dans la vie de tous les jours de l’individu. C’est de là que va ressortir son identité, ses intérêts et ses préférences véridiques. | |||
Dès lors, ses intérêts ne sont pas exogènes déterminés de manière extérieure, mais sont créés dans l‘interaction sociale qui est l’un des apports principaux du constructivisme. | |||
= | = Points forts et points faibles de l'approche par les idées = | ||
== | == Focalisé sur la dimension idéelle et normative de l'agir humain == | ||
C’est un point souvent complètement négligé par les autres approches parce qu’elles pensent que les idées et les idéologies sont lentes à changer donc elles peuvent souvent être considérées comme constantes dans l'analyse. Ceci peut changer lorsque l’on considère les changements dans une temporalité plus grande- | |||
Sur le court et le moyen terme, on s’attend à des idées et des idéologies constantes; dès lors, on ne va pas s’attendre à des changements. | |||
Sur la longue durée, on s’aperçoit qu’il existe des changements idéologiques majeurs au niveau sociétal et au niveau des acteurs. | |||
L’illustration pourrait être un syndicat de travailleurs qui endosse une politique keynésienne et qui ne pourra pas du jour au lendemain prôner le libéralisme. | |||
== Souligne le caractère artificiel socialement construit de l'intérêt, de l'économie et de la Nation == | |||
Cette approche va souligner le caractère artificiel des intérêts, de l’économie qui n’est pas détachée des normes sociales de la nation qui va donc montrer que ces intérêts sont socialement construits. | |||
De cette considération, découle que la notion générale avec laquelle cette approche travail et perçoit le changement historique est qu’il y a beaucoup de plus de marge de manoeuvre aux sociétés qu’on pense le croire et surtout si on est dans un cadre institutionnaliste qui souligne le path dependence qui circonscrit les directions en fonction des choix du passé. | |||
Dans l’approche par les idées, les intérêts pour un groupe social ne sont pas fixés une fois pour toutes, mais ils sont renégociables dans l’interaction sociale et la lutte sociale. C’est une conception assez élastique et malléable du développement historique. | |||
Il en découle une considération du politique comme étant plastique, opposée à l’explication déterministe. La réalité sociale et politique est malléable parce que les intérêts ne sont pas fixes, car ils sont malléables par l'interaction sociale, par la délibération. | |||
Ainsi, les individus peuvent évoluer, changer leurs préférences s'ils sont convaincus que d’autres objectifs sont valables contrairement à l'approche des idées qui est plus malléable. | |||
== Aide à comprendre formation des préférences == | |||
Les intérêts ne sont pas déterminés de manière exogène par la structure économique et sociale, mais endogène, c’est-à-dire déterminée par l’interaction. | |||
Les intérêts peuvent être assez facilement changés. Par exemple la délibération à l’intérieur d’un groupe ou la persuasion d’un leader peut amener à modifier la perception que les individus ont de leurs propres intérêts et préférences . | |||
L’ontologie qui sous-tend le constructivisme est l’intersubjectivité à savoir les valeurs communes entre agents, c’est-à-dire les normes des acteurs. | |||
== Le défi (ordre empirique) est d’isoler les facteurs idéels des autres variables == | |||
La principale difficulté de cette approche est de pouvoir identifier un effet indépendant et autonome du rôle de l’idéologie et des idées sur le développement politique et les politiques. Il faut pouvoir démontrer que les idées ne sont pas forcément une arme utilisée par le groupe d’intérêt le plus puissant, dans ce cas elles n’auraient pas un pouvoir explicatif, mais elles auraient un rôle d’épiphénomène de l’influence des relations de pouvoir et en particulier les acteurs les plus puissants, mais vraiment de montrer que ces facteurs idéels ont une véritable autonomie dans l’explication. | |||
Cox illustre ce qu’est un argument de type idéel puisqu’il va introduire comme variable indépendante idéelle la nécessité de la réforme qui est une construction sociale variant à travers les trois pays analysés à savoir l’Allemagne, les Pays-Bas et le Danemark en montrant que dans deux de ces trois cas il y a l’existence d’entrepreneurs politique qui vont avancer un tel discours qui va influencer des décideurs politiques en montrant comment un type de discours va être adopté par les syndicats des Pays-Bas alors qu’ils sont historiquement opposés à des mesures d’activation du marché du travail et qui montre cette formation et redéfinition des préférences des syndicats aux Pays-Bas. | |||
= | = Synthèse des « 3I » = | ||
Pour conclure le débat sur les « 3I », il est souvent difficile d’isoler les effets indépendants, des intérêts, des institutions et des idées, mais c’est un travail qui est souvent possible et réalisable. C’est de nouveau dans cette perspective d’explications causales de s’atteler à cette tâche aussi afin de tirer des conclusions sur comment le monde fonctionne et comment il peut être changé tout comme les leviers à tirer pour faire des choix. | |||
La deuxième considération peut proposer que la capacité explicative de ces différentes approches puisse varier, et cela en fonction de l’objet que l’on cherche à identifier et si ce que l’on souhaite expliquer est un changement de politique ou une inertie voir une continuité de certaines structures, institutions et politiques. | |||
Certaines personnes sont plus à même d’expliquer l’inertie constitutionnelle et ce serait l’institutionnalisme qui serait l’approche la mieux à même d’expliquer cela. Peut-être, l’approche par les intérêts est mieux à même d’expliquer les changements dans les institutions puisque les rapports de pouvoir entre acteurs et les institutions vont donc s’adapter à ces changements de relations de pouvoir. | |||
Finalement, l’approche par les idées joue souvent un rôle important pour expliquer comment des choix politiques sont faits lors de grands moments d’incertitudes qui suivent des moments de crises ; lorsque l’on redéfinit le contrat social d’une société, les effets de persuasion, du passé historique et des analogies historiques, jouent un rôle important pour définir la nouvelle trajectoire et les nouvelles décisions à prendre. Dès lors que l’incertitude est grande, le pouvoir des idées et des idéologies joue un rôle important et a un pouvoir explicatif extrêmement fort. | |||
= Annexes = | = Annexes = |