Modification de India to the test of British domination
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| fr = L’Inde à l’épreuve de la domination britannique | | fr = L’Inde à l’épreuve de la domination britannique | ||
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==Indian agriculture is known to be dependent on climatic variations: in the face of these great famines, the question arises as to how to combat them?== | ==Indian agriculture is known to be dependent on climatic variations: in the face of these great famines, the question arises as to how to combat them?== | ||
Le gouvernement colonial britannique a le choix de développer la culture vivrière en investissant dans des travaux d’irrigation ou construire un vaste réseau ferroviaire : le gouvernement colonial va donner la priorité à la construction d’un vaste réseau de chemins de fer déboursant jusqu’à 6 fois plus que pour l’irrigation. | |||
Il est probable que l’administration coloniale méconnaissait les problèmes de l’agriculture indienne, mais il est probable que l’extension de l’agriculture vivrière indienne aurait pu être assurée si une part plus grande de fonds publics et privés avaient été tournés vers le financement de l’irrigation expliquant l’évolution négative de la production alimentaire par habitant en Inde. | |||
Entre la deuxième moitié du XIXème siècle et l’entre-deux-guerres, c’est une situation très préoccupante puisque la production alimentaire par habitant recule et les progrès dans l’irrigation contribuent surtout à l’essor de l’agriculture d’exportation. | |||
Le paysan devant payer le droit à l’eau doit se détourner des céréales vers les cultures plus rentables. | |||
De 1853 à 1914, ce sont 55 000 kilomètres de voies ferrées qui sont construites faisant du réseau indien le premier d’Asie et de tout le monde colonial. Toutefois, ce réseau indien à des défauts ne manquant pas d’être relevés. | |||
Le premier défaut est le choix du tracé relevant de considérations stratégiques et notamment militaires, mais le principal problème est le deuxième défaut qui est la configuration du réseau qui favorise les échanges internationaux aux dépens des échanges entre les régions indiennes. Les lignes sont construites à partir des grands ports pénétrant à l’intérieur de terres dont la fonction est de faciliter l’embarquement des produits d’exportations et l’écoulement des produits d’importations. | |||
Le troisième défaut est que la construction de l’immense réseau indien ne fait pas appel à du matériel fabriqué localement, il ne fait appel qu’à du matériel britannique que sont les rails, le matériel et jusqu’au personnel créant une demande qui n’exerce pas d’effets induits et d’entrainement sur la sidérurgie locale. | |||
L’administration coloniale a fait un choix douteux, la construction du chemin de fer a eu, malgré les défauts relevés, l’avantage de décloisonner le sous-continent et a permis de combattre les grandes famines de la seconde moitié du XIXème siècle. | |||
Au moment où la construction du réseau ferroviaire s’effectue, il n’y a pas d’essor de la sidérurgie locale. Cette concomitance, c’est-à-dire les effets induits par la construction du réseau de chemin de fer, se serait exercé sur l’industrie sidérurgique. | |||
L’un des défauts du réseau ferroviaire est qu’il avantage beaucoup plus les échanges internationaux que l’intégration économique interne. | |||
Si on considère la configuration du réseau ferroviaire en Europe occidentales ou en Amérique du Nord, il apparaît que ces réseaux favorisent l’intégration économique c’est-à-dire relie des régions entre elles. | |||
= | =Portée et limites de la réindustrialisation= | ||
[[File:Gandhi and Nehru 1942.jpg|thumb|Gandhi et Nehru en 1942]] | |||
[[File:Gandhi and Nehru 1942.jpg|thumb|Gandhi | Jawaharlal Nehru, premier ministre de l’Inde de 1947 à 1964, est considéré par Gandhi comme son héritier : « un des traits les plus remarquables de la domination anglaise aux indes et que les plus grands maux qu’elle a infligés à ce peuple prenant extérieurement l’apparence des biens-faits du ciel que sont le chemin de fer, le télégraphe, le téléphone, la radio. Tout cela fut bienvenu, était nécessaire et nous avons une grande gratitude envers l’Angleterre de nous les avoir apportés, mais nous ne devons oublier que l’objet fut le resserrement de l’astreinte administrative et la conquête de nouveaux marchés pour l’industrie anglaise ». | ||
Jawaharlal Nehru, | |||
L’Inde ne parvient pas à nouer des liens d’entrainement que les économistes appellent des effets de revenus. | |||
Les efforts de réindustrialisation datent de 1850 – 1860. La capacité d’une entité comme l’Inde en situation coloniale, c’est-à-dire dans une situation où le pays ne dispose pas d’une marge de main-d’œuvre. Dans une telle situation hostile, il y a la possibilité et la capacité à entreprendre des efforts à contre-courant, c’est-à-dire de redressement. | |||
Face à la désindustrialisation, l’Inde révèle cette capacité à se relever et de se lancer dans cet effort de réindustrialisation. | |||
L’itinéraire suivit afin qu’émerge une industrie sidérurgique en Inde il faut retenir la date de 1875 avec la création d’une compagnie qui va très rapidement fermer en 1879 se nomme la Bengal Iron and Steal. Ce n’est pas une réussite parce que l’État colonial lui refuse des commandes et des prêts, il y a une hostilité de la part du colonisateur britannique face à cette première tentative. | |||
Il ne faut pas tomber dans le manichéisme avec le méchant colonisateur qui empêche le gentil industriel indien. C’est en réalité Londres qui empêche une telle tentative. | |||
Se met en place dans le dernier tiers du XIXème siècle lorsque que le monopole de l’East India Company disparait et l’Inde devient gérée directement part Londres. | |||
Il y a l’administration coloniale, les men on the spot ayant une certaine sensibilité. L’organe à Londres et le secrétariat d’État pour l’Inde, sur place il y a un gouverneur général puis à partir de 1858 cela devient un vice-roi qui gouverne depuis Calcutta jusqu’à ce que le siège soit transféré à Delhi. | |||
[[Image:George Frederick Samuel Robinson, 1st Marquess of Ripon by George Frederic Watts.jpg|thumb|upright|Lord Ripon | [[Image:George Frederick Samuel Robinson, 1st Marquess of Ripon by George Frederic Watts.jpg|thumb|upright|Lord Ripon par [[George Frederic Watts]]]] | ||
C’est un pouvoir à deux têtes, il n’est pas rare que les deux pouvoirs ne soient pas d’accord notamment de 1880 à 1884 où un vice-roi arrive à Delhi, Lord Ripon, faisant tout afin d’encourager la création d’une sidérurgie locale moderne, mais Londres est contre. | |||
Depuis le dernier tiers du XIXème siècle et jusqu’à l’indépendance, il y a une période de despotisme bienveillant et durant cette phase il n’est pas rare que Londres et Delhi divergent sur la politique sociale à mener en Inde. Londres gagne toujours lorsqu’il y a divergence. | |||
L’adjectif bienveillant renvoie à l’action des vice-rois sensibles à l’intérêt de l’Inde et à ses habitants appelés les natives. Le secrétaire d’État, en revanche, siégeant à Londres, est influencé non pas par la situation dans le sous-continent, non pas par le sort des administrés, mais par le gouvernement, le parlement, les groupes d’intérêts et les milieux d’affaires, il est le défenseur des intérêts britanniques. | |||
Il s’agit donc d’un équilibre délicat, il ne s’agit pas d’un ordre colonial qui bloque tout, les acteurs économiques locaux ont la possibilité d’utiliser cette marge. | |||
La situation en Inde est un équilibre délicat qui apparaît déjà dans l’expression despotisme bienveillant. C’est l’équilibre entre modernisation et sauvegarde des structures traditionnelles de l’autre. | |||
Un autre équilibre est la garantie des profits pour l’investissement britannique et de l’autre côté la prise en compte des conditions de vies des populations locales, c’est entre autres le souci d’admettre des indiens dans l’administration. | |||
C’est toujours le point de vue de Londres qui prévaut. Ce n’est que tardivement que le pouvoir britannique va consentir à donner un coup de pouce : il y a un rapport de force entre le secrétariat à Londres, la vice-royauté à Delhi, aboutissant à la toute fin du XIXème siècle en 1907 – 1908, que enfin, se reconstitue une sidérurgie locale et moderne avec l’aide britannique. | |||
[[Fichier:JNTata.jpg|thumb|Jamsetji Tata]] | [[Fichier:JNTata.jpg|thumb|Jamsetji Tata]] | ||
La totalité des capitaux sont indiens, il y a des équipements et des experts occidentaux notamment allemands et américains, mais ici le renouveau de la sidérurgie indienne doit beaucoup à Jamshedi Tata et à la communauté Parsi. Tata est capitaine d’industrie et fondateur d’une dynastie. | |||
C’est une communauté marchande résidant à Bombay, les parsis sont ses intermédiaires, ce sont ceux qui avancent de l’argent, qui transforment le coton brut, le jute sur place, ce sont ceux qui commercialisent, qui permettent aux firmes commerciales britanniques d’embarquer ses produits et de les vendre sur le marché mondial. Ils accumulent et engrangent, au moment où les choses peuvent se faire ils investissent, c’est au fond l’affectation d’un capital commercial dans l’industrie. | |||
Les parsis viennent d’une province perse qui s’appelle Fars, les parsis ne vont pas être islamisés et refusent l’islamisation. Ce faisant, dès le début du VIIème siècle, ils sont persécutés, ils ont pour religions le zoroastrisme. | |||
Ils habitent le sud de la Perse et sont déjà entreprenants, ils ne veulent pas devenir musulmans, c’est pourquoi ils partent vers l’Inde. Les parsis émigrent au VIIème siècle afin de se regrouper autour de Bombay. | |||
Tate né en 1839 et meure en 1904 est celui qui fonde la dynastie industrielle, c’est la grande figure de la réindustrialisation en Inde, fondateur du groupe Tata. Il voit tout de suite le bénéfice qu’il peut tirer de l’existence en Inde orientale de riches gisements de fer à proximité de mines de charbon concevant pour le pays une industrie sidérurgique intégrée. | |||
Au moment de son décès, il ne verra pas son projet être réalisé, mais ses fils vont le faire en 1907 en créant la Tata Iron and Steal Company dont la totalité du capital est souscrite par 8000 actionnaires indiens en trois semaines. Dès 1908 commencent les travaux d’édification de l’usine et, en 1913, le premier acier indien est coulé. | |||
Le pouvoir colonial accepte d’acheter une certaine quantité de fer et d’acier désormais produit sur place pour autant qu’il ne soit pas plus cher que le fer et l’acier importé, mais, c’est une limite de la réindustrialisation dans ce secteur de la sidérurgie. Il y a ce décalage : c’est une occasion manquée. | |||
La sidérurgie indienne locale renaît, mais aurait pu beaucoup plus se développer s’il n’y avait pas eu ce décalage. Au fond, le fer et l’acier indien sortent des ateliers à la veille de la Première Guerre mondiale au moment où le réseau ferroviaire est achevé qui est mis en place en 1853 et le début des années 1910. | |||
La sidérurgie indienne ne bénéficie pas des effets d’entrainement de la construction du réseau ferroviaire. | |||
On retrouve la même situation en ce qui concerne le renouveau de l’industrie textile indienne qui date des années 1850 se confirmant dans les années 1880. Le renouveau commence dans la filature du coton bientôt suivie du tissage sans intervention de capitaux étrangers et avec peu de techniciens étrangers. | |||
Les pays qui s’industrialisent en Europe tardivement ont plusieurs caractéristiques propres, notamment celle de s’industrialiser grâce au recours et à l’appel d’investisseurs étrangers. | |||
On peut considérer que la réindustrialisation de l’Inde est tardive, mais la singularité est que les investissements sont « indigènes ». | |||
Malgré la concurrence de la puissante branche textile du Lancashire, malgré une politique tarifaire discriminatoire, l’industrie indienne peut renaitre et se maintenir grâce à plusieurs facteurs favorables assurant à la veille de la Seconde Guerre mondiale plus de 80% de la consommation intermédiaire de coton. | |||
* | *Quels sont ces facteurs favorables ? | ||
L’essor des exportations d’opium et de coton fait la fortune des familles de marchands qui réinvestissent leurs capitaux dans des unités industrielles modernes. C’est un élément facilitateur, il y a les ressources financières sur place. | |||
Les taux de profits sont élevés, de l’ordre de 20%, il y a aussi un avantage comparatif, alors que les pays européens doivent importer le coton brut et qu’ils doivent se soucier de diversifier leurs sources d’approvisionnement, l’Inde dispose de la matière première sur place économisant les coûts de transports. | |||
Ensuite, il y a un décalage dans le niveau des salaires, à la fin du XIXème et au début du XXème siècle le coût unitaire du travail est respectivement 75% et 50% moins élevé dans la région de Bombay que dans celle du Lancashire. | |||
Les milieux d’affaires britanniques ne renoncent jamais, la réindustrialisation réussie malgré des entraves de l’administration coloniale qui dure, la réindustrialisation dans le textile commence dans les années 1860, se consolide dans les années 1880, mais en 1894, l’administration coloniale va augmenter les droits de douane parce qu’il faut des recettes. Les droits de douane vont passer à 5% sur les importations de textiles. | |||
Tout de suite, le lobby de Manchester demande la création d’une taxe intérieure de compensation de 5% sur les produits élaborés sur place. Le standard en termes de droits de douane alors en vigueur est de 30% à 50% faisant de la taxe sur les textiles produits localement est dérisoire. Cette taxe ne sera retirée qu’en 1925. | |||
Le bilan est mitigé parce qu’il y a des occasions qui vont être manquées. Au fond, ce sont les occasions qui ont pu être saisies ailleurs dans des pays qui ont leur autonomie, leur souveraineté et une grande marge de main-d’œuvre facilitant les effets induits positifs sur place. | |||
Les acquis sont l’édification d’une industrie cotonnière puissante capable de couvrir l’essentiel des besoins du pays en tissu, mais cette évolution se fait aux dépens des artisans, car le nombre d’emplois créés dans les usines et inférieur à celui des artisans qui doivent abandonner leurs métiers. | |||
La sidérurgie est un succès, mais elle démarre trop tard au moment où le réseau ferré et pour l’essentiel déjà construit ce qui prive la sidérurgie locale d’un marché. Les effets extérieurs s’exercent sur l’industrie sidérurgique britannique, de 1865 à 1941, en Inde on produit 700 locomotives alors qu’on en importe 12000 de Grande-Bretagne. | |||
Le développement de l’industrie textile ne s’accompagne pas d’une industrie de fabrication de machines textiles. | |||
Il faut rappeler l’extension des cultures d’exportations, la désindustrialisation, les entraves à la réindustrialisation, cette situation coloniale particulière qui freine, entrave. À partir d’un certain moment dans le XIXème siècle, il y a l’émergence d’une inteligencia constituant le mouvement nationaliste. | |||
Le nationalisme indien nait dans les années 1870 – 1880, c’est très tôt. C’est une inteligencia fait de métisses intellectuels, ils sont allés à l’école du colonisateur, mais ont gardé leur identité. | |||
=Théorie de la « saignée » et approche par les « capacités »= | |||
[[File:Dadabhai Naoroji, 1892.jpg|thumb|Naoroji in 1892.]] | [[File:Dadabhai Naoroji, 1892.jpg|thumb|Naoroji in 1892.]] | ||
Naoroji (1825 – 1917) est le plus illustre du mouvement nationaliste indien. Comme tous les membres des premiers nationalistes, il connaît la langue du colonisateur, siège à la Chambre des Communes, publie dans des périodiques, c’est un riche commerçant parsi dénonçant les effets néfastes de la colonisation. | |||
Naoroji (1825 | |||
Naoroji | Naoroji est partisan de la Drain Theory : si l’impact de la colonisation est négatif, c’est parce que le colonisateur britannique pompe les richesses, c’est l’idée d’un transfert de revenus. | ||
Ce transfert de revenus à deux conséquences : il appauvrit l’Inde et de l’autre côté enrichit la Grande-Bretagne d’où un élargissement des écarts entre la métropole et le sous-continent, ce drainage est défini comme un transfert de richesses sous forme de salaires de profits, d’intérêts et d’impôts, c’est un transfert unilatéral et sans compensation de la colonie vers la métropole qui représenterait, aux yeux de Naoroji, un manque à gagner pour l’Inde qui serait suffisamment importante afin d’expliquer son arriération économique. | |||
Naoroji | Naoroji dénonce le retard économique de l’Inde durant la phase coloniale, de l’autre côté, ce transfert est une source d’accumulation de capital pour la Grande-Bretagne afin de soutenir son industrialisation rapide. | ||
Il y a toujours des tentatives de calculer ce transfert de revenu. Si on s’en remet aux séries statistiques, les écarts de PIB par habitant entre le Royaume-Uni est l’Inde passe de 3,2 en 1820 à 11,2 en 1950 au moment de l’indépendance. | |||
Des études sur la taille des hommes relèvent pour la seconde moitié du XIXème siècle un recul du niveau de vie qui se poursuit jusqu’à la fin des années 1930. | |||
Si on change de perspective, il faut reconnaître que les structures précoloniales dont nous avons dit qu’elles ont des limites et qui durant la phase de la colonisation s’effritent, ces structures précoloniales se maintenaient parce qu’elles ont une capacité de résilience. | |||
Il y a aussi une incapacité du colonisateur à aller jusqu’au bout de ce qu’il présente comme sa mission transformatrice. Le colonisateur britannique ne va pas changer de fond en comble vu la consistance de ces structures. | |||
Il y a une capacité de ces structures à résister, mais aussi une incapacité du colonisateur à remplir sa mission transformatrice. | |||
D’abord, le rôle des élites du monde des affaires est crucial dans la réussite économique de l’Inde contemporaine, il y a un élément de continuité. La majorité de ces élites descend d’une classe indigène de marchands et de monnayeurs d’argent qui préexiste à la domination britannique et qui lui survit. | |||
On doit à plusieurs de ces membres de cette élite économique le renouveau du textile et de la sidérurgie durant la seconde moitié du XIXème siècle. Cette réindustrialisation de l’Inde, qui surmonte l’inférence et l’hostilité des milieux d’affaires britannique, s’effectue avec une très faible intervention des capitaux et techniciens occidentaux. | |||
Le groupe Tata est dirigé par un descendant du fondateur, constitué de près de 50 unités différentes présentent dans les branches manufacturières traditionnelles, mais aussi automobiles, l’aéronautique, l’informatique, l’hôtellerie et les cosmétiques. | |||
L’autre succès est celui de Lakshmi Mittal originaire du groupe des Mawari devenu le plus grand producteur d’acier du monde. | |||
Il y a donc des persistances internes comme la survie sous le régime colonial de larges pans des réseaux d’affaires indiens s’expliquant par l’ancienneté de leur expertise et de leur réseau d’implantation. Dès le XIVème siècle, ils maîtrisent le système de comptabilité double et sont capables de faire voyager des capitaux au-delà du sous-continent, leur organisation sociale permet de quadriller ce réseau. | |||
Les élites marchandes indiennes parviennent à se maintenir, car l’État colonial n’est pas hégémonique et ne dominait pas tous les secteurs de l’économie indienne, il n’en a pas les moyens. Pour économiser, l’État colonial va concéder des pouvoirs économiques, militaires, juridiques, éducatifs voire politiques, c’est une situation qui laisse une marge de main-d’œuvre aux corporations indiennes et aux réseaux locaux tissés par les propriétaires terriens, aux associations de castes et autres groupes qui voient le jour durant cette phase de transition entre les années 1740 et les années 1810 où l’Inde navigue entre la fin de l’Empire moghol et le début de la domination britannique. | |||
Certaines régions s’en tirent mieux que d’autres, dans les ères de prospérité notamment au Bengale, marchands et banquiers s’enrichissent et soutiennent la création d’établissements scolaires, de centres de formation, d’organes de presse jouant ainsi un rôle important dans le développement des capacités de l’Inde du XIXème siècle. | |||
Les capacités de la société indienne se renforcent durant la période coloniale avec la fondation de clubs et d’associations, d’abord par les Britanniques soucieux d’occidentaliser les élites locales, mais ces élites locales s’approprient ces associations contre l’ordre colonial. | |||
Naoroji | Naoroji va s’occidentaliser afin de se saisir des armes de la critique. | ||
À la fin du XIXème siècle, ainsi l’Inde dispose d’un éventail sophistiqué d’organes de la société civile dédié à la production et à la diffusion d’informations, à l’éducation publique, à la réforme sociale, à la contestation politique. Ce qui n’est peut-être pas étranger à l’émergence en Inde de ce qui est peut-être la plus grande démocratie du monde. | |||
En 1955, après l’Indépendance, Nehru fait un discours lors de la Conférence Bandung donnant naissance au mouvement des non-alignés : « le règne des britanniques ne fut qu’une parenthèse […] notre pays a de nombreuses cultures dont certaines ont plus de 5000 ans d’âges […] le pouvoir britannique a exercé un pouvoir cruel, mais a finalement regardé le fond des choses, cette période n’a signifié qu’une interruption provisoire de notre histoire, l’Inde renait de son humiliation et reprend fièrement le cours ancestral de son histoire ». | |||
C’est pour cela que les relations entre l’Inde et le Royaume-Uni sont si bonnes aujourd’hui. Dans le cas de l’Algérie, l’histoire entre la France est l’Algérie est tout sauf apaisée puisqu’il y a eu une volonté de détruire ce qui était en place. | |||
=Annexes= | =Annexes= |