Modification de Eine multipolare Welt: 1989 - 2011
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| cours = [[Introduction à l'histoire des relations internationales]] | |||
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| département = [[Département d’histoire générale]] | |||
| professeurs = [[Ludovic Tournès]]<ref>[https://www.unige.ch/lettres/istge/unites/hco/enseignants-chercheurs/tournes/ Page personnelle de Ludovic Tournès sur le site de l'Université de Genève]</ref><ref>[https://www.cairn.info/publications-de-Tourn%C3%A8s-Ludovic--5840.htm Publications de Ludovic Tournès | Cairn.info]</ref><ref>[http://sirice.eu/membre/ludovic-tournes CV de Ludovic Tournès sur le site de l'Université de la Sorbonne]</ref> | |||
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| lectures = | |||
*[[Perspectives sur les études, enjeux et problématiques de l'histoire internationale]] | |||
*[[L’Europe au centre du monde : de la fin du XIXème siècle à 1918]] | |||
*[[L’ère des superpuissances : 1918 – 1989]] | |||
*[[Un monde multipolaire : 1989 – 2011]] | |||
*[[Le système international en contexte historique : Perspectives et interprétations]] | |||
*[[Les débuts du système international contemporain : 1870 – 1939]] | |||
*[[La Deuxième guerre mondiale et la refonte de l’ordre mondial : 1939 – 1947]] | |||
*[[Le système international à l’épreuve de la bipolarisation : 1947 – 1989]] | |||
*[[Le système post-guerre froide : 1989 – 2012]] | |||
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Beide Konflikte hatten erhebliche Auswirkungen auf die Entwicklung des islamistischen Terrorismus in der ganzen Welt. Der Krieg in Afghanistan in den 1980er Jahren spielte eine Schlüsselrolle bei der Entstehung von Al-Qaida. Die afghanischen Mudschaheddin, die von den USA und anderen westlichen Nationen unterstützt wurden, kämpften gegen die Sowjetunion in dem, was im Wesentlichen ein Stellvertreter des Kalten Krieges war. Viele dieser Mudschaheddin wurden später Mitglieder von Al-Qaida, darunter auch Osama bin Laden, der als einer von vielen Ausländern nach Afghanistan gereist war, um die Sache zu unterstützen. Was den Golfkrieg betrifft, so wurde er von einigen als Aggression des Westens gegen die islamische Welt wahrgenommen und schürte in einigen Teilen der islamischen Gemeinschaft Ressentiments und antiwestliche Gefühle. Diese Stimmung wurde von islamistischen Terrorgruppen genutzt, um neue Mitglieder zu rekrutieren und ihre Gewaltaktionen zu rechtfertigen. Diese Konflikte waren daher wichtige Faktoren, die zum Aufstieg des islamistischen Terrorismus in den letzten Jahrzehnten beigetragen haben. Es ist jedoch wichtig, daran zu erinnern, dass die Mehrheit der Muslime auf der ganzen Welt den Terrorismus aufs Schärfste verurteilt und dass islamistische Terrorgruppen nur eine winzige Minderheit der weltweiten islamischen Gemeinschaft darstellen. | Beide Konflikte hatten erhebliche Auswirkungen auf die Entwicklung des islamistischen Terrorismus in der ganzen Welt. Der Krieg in Afghanistan in den 1980er Jahren spielte eine Schlüsselrolle bei der Entstehung von Al-Qaida. Die afghanischen Mudschaheddin, die von den USA und anderen westlichen Nationen unterstützt wurden, kämpften gegen die Sowjetunion in dem, was im Wesentlichen ein Stellvertreter des Kalten Krieges war. Viele dieser Mudschaheddin wurden später Mitglieder von Al-Qaida, darunter auch Osama bin Laden, der als einer von vielen Ausländern nach Afghanistan gereist war, um die Sache zu unterstützen. Was den Golfkrieg betrifft, so wurde er von einigen als Aggression des Westens gegen die islamische Welt wahrgenommen und schürte in einigen Teilen der islamischen Gemeinschaft Ressentiments und antiwestliche Gefühle. Diese Stimmung wurde von islamistischen Terrorgruppen genutzt, um neue Mitglieder zu rekrutieren und ihre Gewaltaktionen zu rechtfertigen. Diese Konflikte waren daher wichtige Faktoren, die zum Aufstieg des islamistischen Terrorismus in den letzten Jahrzehnten beigetragen haben. Es ist jedoch wichtig, daran zu erinnern, dass die Mehrheit der Muslime auf der ganzen Welt den Terrorismus aufs Schärfste verurteilt und dass islamistische Terrorgruppen nur eine winzige Minderheit der weltweiten islamischen Gemeinschaft darstellen. | ||
=== | === La guerre d'Afghanistan === | ||
La guerre d'Afghanistan a eu des conséquences durables sur la région et a contribué à la formation de groupes militants islamiques, dont certains sont devenus des acteurs majeurs du terrorisme international. La guerre en Afghanistan dans les années 1980 a été une guerre très destructive et coûteuse en vies humaines. Des centaines de milliers de personnes ont perdu la vie et des millions d'autres ont été déplacées. Cette guerre a créé une instabilité majeure dans la région, fournissant un terreau fertile pour la montée de groupes militants islamiques. | |||
Les moudjahidines, financés et armés par les États-Unis et d'autres pays occidentaux, ont réussi à repousser l'invasion soviétique. Cependant, après le retrait soviétique, la situation en Afghanistan est restée instable, et de nombreux moudjahidines ont formé leurs propres groupes militants. L'un des plus notables est Al-Qaïda, fondé par Oussama ben Laden, un ancien moudjahidine qui a reçu une formation militaire et un soutien financier des États-Unis pendant la guerre. Après la guerre, l'Afghanistan a été déchiré par la guerre civile, ce qui a conduit à la montée des talibans, un autre groupe islamique militant formé par d'anciens moudjahidines. Les talibans ont pris le contrôle de la majeure partie du pays dans les années 1990 et ont imposé une version extrêmement stricte de la loi islamique. | |||
La guerre en Afghanistan a eu de nombreuses conséquences, notamment l'épuisement de l'économie soviétique, l'affaiblissement de la confiance des citoyens soviétiques dans leur gouvernement et le renforcement de l'islamisme radical. La guerre en Afghanistan a considérablement épuisé les ressources de l'Union soviétique, déjà affaiblie par des problèmes économiques internes. Les dépenses militaires massives associées à la guerre ont accéléré l'effondrement économique de l'URSS. De plus, la guerre impopulaire a érodé la confiance des citoyens soviétiques dans leur gouvernement, contribuant ainsi à l'affaiblissement du régime communiste. En outre, la guerre a créé un environnement propice au développement de l'islamisme radical. Les moudjahidines, soutenus par les États-Unis et d'autres pays, ont réussi à repousser l'armée soviétique. Cependant, une fois la guerre terminée, de nombreux combattants ont trouvé un nouveau but en se tournant vers le djihad mondial. Parmi eux se trouvaient Oussama ben Laden et d'autres futurs dirigeants d'Al-Qaïda, qui ont utilisé l'infrastructure, le soutien financier et les réseaux établis pendant la guerre pour mener des attaques terroristes dans le monde entier. | |||
La situation en Afghanistan a continué à se complexifier après le retrait soviétique. Les moudjahidines ont bien formé le gouvernement de l'Afghanistan dans un premier temps, mais le pays est entré dans une phase de guerre civile en raison des divisions internes entre les différents groupes de moudjahidines. Les talibans, un groupe islamiste radical formé principalement de Pashtouns et ayant des liens étroits avec le Pakistan, ont réussi à prendre le contrôle de Kaboul en 1996 et ont instauré un régime brutal, imposant une interprétation stricte de la loi islamique. Les talibans ont offert refuge à Oussama ben Laden et à son groupe, Al-Qaïda. Après les attaques du 11 septembre 2001 perpétrées par Al-Qaïda, les États-Unis et leurs alliés ont envahi l'Afghanistan et ont rapidement renversé le régime des talibans. Cependant, ils n'ont pas réussi à stabiliser le pays et une insurrection talibane a éclaté. Les moudjahidines ont joué différents rôles dans ce contexte. Certains anciens moudjahidines ont rejoint le nouveau gouvernement soutenu par les États-Unis, tandis que d'autres ont rejoint l'insurrection talibane ou d'autres groupes militants. Il est à noter que le terme "moudjahidines" est généralement utilisé pour désigner les combattants afghans qui ont résisté à l'invasion soviétique, et ne doit pas être confondu avec les militants qui ont combattu contre l'invasion américaine ou le gouvernement afghan soutenu par les États-Unis. | |||
=== | === La guerre du Golfe === | ||
L'opération "Tempête du désert" menée par les États-Unis et leurs alliés contre l'Irak a libéré le Koweït en quelques semaines, mais elle a également causé d'importants dommages civils et infrastructurels en Irak. De plus, malgré leur défaite militaire, Saddam Hussein et son régime sont restés au pouvoir en Irak, ce qui a conduit à une décennie d'isolement international et de sanctions économiques contre le pays. | |||
Les États-Unis ont déployé une gamme impressionnante de technologies militaires avancées, notamment des avions furtifs, des missiles de croisière, des systèmes de reconnaissance par satellite et des armes à guidage de précision. Ces technologies ont permis à la coalition dirigée par les États-Unis de mener une campagne aérienne très efficace, qui a détruit une grande partie des capacités militaires de l'Irak en quelques semaines. Cependant, les bombardements intensifs ont également causé d'importants dommages à l'infrastructure civile de l'Irak, notamment les réseaux d'eau, d'électricité et de transport, ainsi que les écoles, les hôpitaux et les logements. Ces destructions ont entraîné des souffrances considérables pour la population irakienne, tant pendant la guerre que dans les années qui ont suivi, lorsque l'Irak a été soumis à un régime de sanctions économiques strictes. Malgré leur succès technologique, les forces américaines et leurs alliés n'ont pas réussi à éliminer complètement les capacités militaires de l'Irak, et Saddam Hussein a pu rester au pouvoir jusqu'à l'invasion de l'Irak par les États-Unis en 2003. | |||
Cette guerre a également eu d'importantes conséquences politiques et sociales. Elle a renforcé l'importance stratégique du Moyen-Orient pour les États-Unis et leurs alliés, en raison de son rôle dans l'approvisionnement mondial en pétrole. En même temps, elle a exacerbé les tensions entre l'Occident et une partie du monde musulman, en raison de la présence de forces étrangères dans la région et de l'appui des États-Unis à des régimes autoritaires. La guerre a également eu un impact sur la population irakienne, qui a souffert des conséquences des bombardements et des sanctions économiques. Les conditions de vie en Irak se sont dégradées, avec une augmentation de la pauvreté, de la malnutrition et des maladies. | |||
Suite à la guerre du Golfe de 1991, le Conseil de sécurité des Nations unies a imposé des sanctions économiques sévères contre l'Irak dans le cadre de la Résolution 661. Cet embargo a couvert une large gamme de biens, y compris les fournitures médicales et de nombreux aliments de base, ce qui a eu un impact désastreux sur la population civile irakienne. Les rapports d'organisations internationales et d'ONG au cours de la décennie qui a suivi l'instauration de l'embargo ont souligné les effets dévastateurs de ces sanctions. Elles ont entraîné une pénurie aiguë de nourriture, d'eau potable et de médicaments, contribuant à des taux élevés de malnutrition, de maladies et de mortalité, en particulier chez les enfants. En réponse à la crise humanitaire, les Nations unies ont mis en place le programme "Pétrole contre nourriture" en 1995, qui permettait à l'Irak de vendre du pétrole sur les marchés mondiaux en échange de nourriture, de médicaments et d'autres biens humanitaires. Cependant, même ce programme a été critiqué pour son insuffisance et sa mauvaise gestion. Les sanctions contre l'Irak n'ont été levées qu'en 2003, après l'invasion de l'Irak par une coalition dirigée par les États-Unis et le renversement de Saddam Hussein. La période des sanctions a laissé un héritage de pauvreté, de maladies et de désespoir qui a affecté la société irakienne pendant de nombreuses années par la suite. | |||
La guerre du Golfe en 1991 et la présence militaire américaine en Arabie saoudite ont contribué à l'essor du sentiment anti-américain et du terrorisme islamiste. Cela a alimenté l'idéologie d'organisations comme Al-Qaïda. Oussama ben Laden, le fondateur d'Al-Qaïda, était particulièrement en colère contre l'Arabie saoudite pour avoir autorisé les forces américaines à être stationnées sur le sol saoudien - la terre où se trouvent les deux villes les plus saintes de l'islam, La Mecque et Médine. Selon lui, cela constituait une occupation infidèle du sol islamique sacré, et une trahison par les dirigeants saoudiens. Ces facteurs, associés à d'autres griefs, ont alimenté le militantisme islamiste et ont contribué à la radicalisation de certains individus, conduisant finalement aux attaques du 11 septembre 2001 et à d'autres actes de terrorisme dans les années qui ont suivi. De plus, les répercussions de la guerre du Golfe et l'instabilité régionale qui en a résulté ont créé des conditions propices à la montée et à la propagation de l'extrémisme violent dans la région. | |||
=== | === L'émergence de la menace Al-Qaïda === | ||
L'attentat du World Trade Center en 1993 est l'un des premiers exemples majeurs de terrorisme islamiste sur le sol américain. Cette attaque à la bombe, perpétrée par un groupe de terroristes radicaux, a été réalisée avec un camion piégé placé dans le parking souterrain du World Trade Center à New York. Le bilan fut lourd, avec six personnes tuées et plus d'un millier blessées. Cet acte précurseur signalait l'évolution de la menace terroriste à venir. Plus tard, en 1998, nous avons assisté à des attaques coordonnées perpétrées par Al-Qaïda contre les ambassades américaines de Nairobi, au Kenya, et de Dar es Salaam, en Tanzanie. Le bilan de ces attentats fut encore plus tragique, avec plus de 200 personnes tuées et des milliers d'autres blessées. Ces attaques ont contribué à sensibiliser le monde à la menace croissante que représentait Al-Qaïda. En 2002, le monde a été une fois de plus secoué par les attentats de Bali. Réalisés par le groupe Jemaah Islamiyah, affilié à Al-Qaïda, ces attentats à la bombe dans des lieux touristiques ont causé la mort de 202 personnes, dont 88 Australiens, et blessé plus de 200 autres personnes. C'était l'attaque terroriste la plus meurtrière de l'histoire de l'Indonésie. Ces actes de violence ont marqué une escalade dans l'audace et la portée des attaques terroristes internationales. Chacun de ces événements, culminant finalement avec les attentats du 11 septembre 2001, a eu un impact profond sur la perception mondiale de la menace terroriste. Ils ont conduit à des changements majeurs dans les politiques de sécurité nationale et internationale, en réponse à une menace grandissante et de plus en plus complexe. | |||
La question de la loyauté des pays musulmans envers les États-Unis est indéniablement complexe, notamment en raison de la diversité des relations diplomatiques et des contextes historiques. Le Pakistan, par exemple, illustre cette complexité. Le pays est considéré comme un allié important des États-Unis dans la lutte contre le terrorisme. Cependant, il a été accusé à plusieurs reprises de soutenir des groupes terroristes, soulignant une ambivalence qui se fonde sur des intérêts économiques, géopolitiques, et des alliances stratégiques. La perception des États-Unis par les pays musulmans est également façonnée par l'histoire récente des interventions militaires américaines dans la région. Les opérations en Irak et en Afghanistan, par exemple, ont suscité des sentiments de méfiance et d'hostilité envers les États-Unis. L'impression qui se dégage souvent est celle d'une superpuissance étrangère imposant sa volonté à la région. Cela a contribué à l'émergence de mouvements radicaux qui rejettent l'influence occidentale et ses valeurs. | |||
L'Arabie Saoudite est un allié stratégique majeur des États-Unis depuis la Seconde Guerre mondiale. Cette alliance s'est construite principalement autour de la sécurité et de l'énergie. D'un côté, les États-Unis ont apporté leur soutien à l'Arabie Saoudite pour protéger le royaume des menaces extérieures, un engagement qui a été mis en évidence lors de la guerre du Golfe en 1991. De l'autre, l'Arabie Saoudite, grâce à ses réserves pétrolières colossales, a été une source essentielle d'approvisionnement en pétrole pour les États-Unis, ce qui a renforcé son rôle en tant qu'acteur majeur de l'économie mondiale. Cependant, cette alliance a aussi ses zones d'ombre. Le système politique saoudien, profondément conservateur, est souvent critiqué pour son manque de respect des droits de l'homme. En outre, l'Arabie Saoudite est le berceau de l'Islam wahhabite, une interprétation rigoureuse et puritaine de l'Islam. Bien que le gouvernement saoudien se soit engagé dans la lutte contre le terrorisme, cette forme d'Islam est souvent citée comme source d'inspiration pour de nombreux mouvements islamistes radicaux. Ce paradoxe fait de l'Arabie Saoudite un allié complexe pour les États-Unis. | |||
Oussama Ben Laden est devenu l'un des visages les plus reconnus du terrorisme mondial, principalement en raison de son rôle dans l'orchestration des attentats du 11 septembre 2001. Né dans une famille saoudienne fortunée, il a émergé sur la scène internationale dans les années 1980, lorsqu'il a rejoint le djihad contre l'invasion soviétique de l'Afghanistan. Il a apporté un soutien financier et logistique significatif aux moudjahidines afghans, consolidant ainsi sa position de leader au sein des groupes djihadistes. De retour en Arabie saoudite après la guerre, Ben Laden a exprimé sa désapprobation de plus en plus ouvertement envers le gouvernement saoudien, qu'il jugeait corrompu et excessivement aligné sur les intérêts des États-Unis. Après son expulsion d'Arabie saoudite en 1991, il s'est installé au Soudan où il a formé Al-Qaïda, une organisation qui vise à lutter contre l'influence des États-Unis et de leurs alliés dans le monde musulman. Sous la direction de Ben Laden, Al-Qaïda a orchestré une série d'attaques meurtrières, dont les attentats contre les ambassades américaines en Tanzanie et au Kenya en 1998 et l'attaque contre l'USS Cole en 2000. Cependant, c'est l'attaque du 11 septembre 2001 qui a propulsé Al-Qaïda sur la scène mondiale, entraînant une riposte militaire américaine en Afghanistan et un durcissement de la politique antiterroriste à travers le monde. | |||
=== | === La guerre globale contre le terrorisme === | ||
La vision d'Al-Qaïda va bien au-delà des frontières nationales ou régionales. Le groupe a des ambitions qui embrassent le monde entier, et vise à renverser ce qu'il perçoit comme des régimes corrompus et soutenus par les États-Unis, avec l'intention ultime d'établir un califat mondial sous la charia, la loi islamique. Cette idéologie est ancrée dans une interprétation radicale de l'islam qui légitime le recours à la violence en tant que moyen de réaliser ces objectifs. Dans la vision du monde d'Al-Qaïda, les attentats terroristes sont considérés non seulement comme un moyen légitime, mais également comme un impératif religieux dans le combat contre ce qu'ils appellent les « croisés » occidentaux et leurs alliés. Cette idéologie a été la force motrice derrière une série d'attaques terroristes perpétrées par le groupe et ses affiliés au cours des deux dernières décennies. | |||
Après les attaques dévastatrices du 11 septembre 2001, la lutte contre le terrorisme est devenue une préoccupation centrale pour la communauté internationale. Les États-Unis ont riposté par ce qu'ils ont appelé la "guerre contre le terrorisme", qui a entraîné des interventions militaires en Afghanistan et en Irak. Dans le même temps, de nombreux pays ont durci leur législation en matière de terrorisme et ont renforcé leur coopération en matière de renseignement afin de mieux identifier et contrecarrer les menaces terroristes. Malheureusement, les attaques terroristes n'ont pas diminué, mais se sont propagées à différentes régions du monde, tandis que de nouvelles organisations terroristes ont vu le jour. Parmi les plus notables figure l'État islamique (EI), qui a émergé en Syrie et en Irak, capturant de larges zones de ces pays et mettant en œuvre une version extrêmement brutale de la loi islamique. | |||
La mort d'Oussama Ben Laden en 2011 a porté un coup sévère à Al-Qaida et a affaibli son influence mondiale. Toutefois, l'organisation terroriste a évolué depuis sa création et a donné naissance à de nouvelles branches et factions dans différents pays, notamment Al-Qaida dans la péninsule Arabique (AQPA) et Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI). Concernant les révolutions arabes, le message d'Al-Qaida n'a pas résonné auprès de la majorité des mouvements populaires qui ont renversé plusieurs régimes autoritaires dans la région. Les manifestants réclamaient en premier lieu davantage de démocratie, de liberté et de justice sociale, plutôt que l'instauration d'un État islamique radical. Cela ne signifie pas que le terrorisme a disparu de la région ; des groupes extrémistes continuent de perpétrer des attaques violentes dans certains pays. | |||
Malgré les coups portés ces dernières années, le réseau Al-Qaida demeure actif. Il s'est fragmenté en plusieurs branches distinctes, dont Al-Qaida dans la péninsule Arabique (AQPA), Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), et Al-Qaida dans le sous-continent indien (AQSI). Ces entités possèdent leurs propres objectifs et zones d'action, mais elles partagent une idéologie commune et recourent aux mêmes méthodes terroristes. Par ailleurs, d'autres groupes terroristes islamistes ont vu le jour ces dernières années. On peut citer notamment l'Etat islamique (EI), qui a supplanté Al-Qaida en tant que principal groupe terroriste mondial, et Boko Haram en Afrique de l'Ouest. Le Mali figure parmi les pays touchés par la présence d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) et de groupes affiliés. En 2012, ces derniers ont pris le contrôle de certaines régions du nord du pays. Bien que les forces françaises et africaines soient parvenues à repousser ces groupes, certains restent actifs dans la région et poursuivent leurs attaques contre les forces de sécurité et les civils. | |||
Bien que l'attention des médias et de la politique ait légèrement pivoté vers d'autres problématiques au cours des dernières années, le terrorisme demeure une préoccupation majeure en matière de relations internationales. Les groupes terroristes tels que l'État islamique et Al-Qaïda poursuivent leurs attaques dans divers pays, provoquant des victimes innocentes et générant des tensions entre nations. En outre, la menace terroriste continue d'évoluer. De nouvelles formes de terrorisme, telles que le cyberterrorisme ou l'éco-terrorisme, font leur apparition. Par conséquent, la lutte contre le terrorisme reste une priorité de premier ordre pour les États et les organisations internationales. | |||
== | == Le monde arabe en mouvement: du Printemps Arabe aux conséquences contemporaines == | ||
=== | === Les conséquences géopolitiques du Printemps arabe === | ||
Le Printemps arabe a joué un rôle significatif dans la refonte des relations internationales, remettant en cause une partie de la politique adoptée par les grandes puissances au Moyen-Orient. Ces révolutions ont révélé les aspirations démocratiques des populations locales et leur refus des régimes autoritaires, souvent soutenus par des puissances étrangères. Dans plusieurs pays de la région, comme la Tunisie, l'Égypte et la Libye, les événements ont entraîné des transformations majeures. De plus, ces bouleversements ont fait ressortir les différences entre les puissances régionales et internationales quant à leur approche des événements. Les dissensions ont porté sur le fait de soutenir les mouvements de protestation ou de maintenir en place les régimes existants. Les tensions entre les grandes puissances ont été particulièrement palpables lors du Printemps arabe, en particulier en Syrie. Cet exemple démontre à quel point les révolutions arabes ont eu des répercussions non seulement sur la politique régionale, mais également sur la géopolitique mondiale. | |||
Le régime de Bachar al-Assad en Syrie a été confronté à une insurrection populaire qui a été brutalement réprimée. Cela a entraîné des réponses internationales variées. La Russie et la Chine ont opposé leur veto à plusieurs résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui condamnaient la répression en Syrie et appelaient à une transition politique pacifique. En revanche, les États-Unis et leurs alliés occidentaux ont apporté un soutien limité aux groupes d'opposition syriens, tout en appelant au départ d'Assad. Le Printemps arabe a également exacerbé les divisions entre les États-Unis et l'Iran, particulièrement en ce qui concerne les situations en Syrie et au Yémen. Les deux nations ont soutenu des camps opposés dans ces conflits, ce qui a contribué à alimenter les tensions régionales. Par ailleurs, les différends entre les États-Unis et leurs alliés traditionnels au Moyen-Orient, comme l'Arabie saoudite et Israël, ont été mis en évidence durant cette période. Les États-Unis ont tenté de maintenir une position équilibrée entre les différents acteurs régionaux, une posture qui a été source de frustration pour certains de leurs alliés traditionnels. Ces derniers auraient souhaité que les États-Unis adoptent une position plus tranchée contre leurs adversaires régionaux. | |||
Le Printemps arabe a représenté une période de changements majeurs et de remises en question pour la région du Moyen-Orient. Des mouvements populaires et des soulèvements dans divers pays arabes ont contesté l'ordre établi et exigé davantage de liberté, de démocratie et de justice sociale. Face à ces bouleversements, les grandes puissances ont dû naviguer dans un nouveau paysage politique et social. Les régimes autoritaires, souvent soutenus par l'Occident, se sont retrouvés affaiblis voire renversés, laissant la place à de nouveaux acteurs politiques. Les conséquences de ces soulèvements ont été complexes et ont parfois débouché sur des situations chaotiques. Certaines transitions démocratiques ont rencontré des obstacles, tandis que d'autres ont déclenché des guerres civiles ou conduit à des retours en arrière vers des régimes autoritaires. Le rôle des groupes islamistes dans ces mouvements de protestation a été une question clé. Certains partis islamistes, comme en Tunisie, ont réussi à prendre pacifiquement le pouvoir, tandis que d'autres ont été accusés de vouloir coopter la révolution à leur avantage ou même de la trahir. Le Printemps arabe a donc marqué une rupture significative avec l'ordre politique et géopolitique précédent dans la région. Il a également soulevé de nouvelles questions et défis pour les acteurs internationaux. | |||
=== | === Les enjeux du Printemps arabe === | ||
Le Printemps arabe a été un mouvement de protestation populaire qui a réclamé des réformes politiques, économiques et sociales dans divers pays du monde arabe. Les soulèvements, qui ont débuté en 2010 et 2011, ont mis en lumière le désir de nombreux citoyens arabes de vivre dans des sociétés plus démocratiques, où les droits et libertés fondamentaux seraient respectés et où la participation à la vie politique et économique serait plus large et équitable. Cependant, les résultats de ces mouvements ont été diversifiés, variant grandement d'un pays à l'autre. Certains pays ont connu des transitions démocratiques plus ou moins réussies, où d'autres ont sombré dans le chaos et la guerre civile. Le Printemps arabe a donc donné lieu à des réalités contrastées, entre espoir de démocratisation et instabilité politique et sociale. | |||
Les Printemps arabes ont introduit de nouveaux éléments de complexité dans la compréhension des relations internationales et des dynamiques politiques du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. Les soulèvements populaires qui ont marqué ces mouvements ont été caractérisés par leur spontanéité et l'absence de leadership formel, ce qui a défié les schémas traditionnels de la politique internationale, basés sur des interactions entre entités étatiques ou non étatiques structurées. De plus, les Printemps arabes ont illustré de manière très claire la demande des populations pour une participation plus inclusive et démocratique à la vie politique, ainsi que la nécessité de réformes socio-économiques profondes. Les revendications ne se limitaient pas à un changement de régime, mais englobaient également des demandes plus vastes liées à l'emploi, la corruption, la justice sociale et l'égalité des chances. Cela a donc constitué un défi pour les grandes puissances, car ces mouvements ont montré que les catégories traditionnelles de compréhension des relations internationales sont insuffisantes pour comprendre et répondre aux dynamiques complexes et en évolution rapide de la région. Les Printemps arabes ont ainsi souligné la nécessité de repenser et d'adapter les approches traditionnelles de la diplomatie et des relations internationales pour répondre aux nouvelles réalités de la politique globale. | |||
=== | === L'influence de la géopolitique de Guerre froide === | ||
Bien que la Guerre Froide soit officiellement terminée, ses échos continuent de résonner dans la politique internationale actuelle. Les tensions entre les États-Unis et la Russie, par exemple, restent marquées, que ce soit à travers des conflits géopolitiques régionaux comme en Ukraine, en Syrie ou ailleurs, ou dans le domaine de la cybersécurité et de l'interférence dans les processus démocratiques. La montée de la Chine en tant que puissance globale a également introduit un nouveau dynamisme dans les relations internationales, avec un défi direct à l'hégémonie américaine. La Chine est désormais une force incontournable sur la scène internationale, ce qui génère des tensions, comme dans la Mer de Chine méridionale, et conduit à une reconfiguration des alliances et des équilibres de pouvoir. Par ailleurs, la montée de mouvements populistes et nationalistes dans de nombreux pays occidentaux a également introduit de nouvelles dynamiques. Ces mouvements peuvent remettre en question les institutions et les alliances existantes, et peuvent parfois s'aligner avec les intérêts de certaines des anciennes puissances de la Guerre Froide. Ainsi, bien que le monde ait beaucoup changé depuis la fin de la Guerre Froide, certaines des lignes de fracture et des tensions de cette époque persistent, même si elles sont modifiées et réinterprétées à la lumière des nouveaux défis et dynamiques du 21ème siècle. | |||
La situation au Moyen-Orient est marquée par plusieurs conflits et tensions interconnectés, impliquant une multitude d'acteurs à la fois régionaux et internationaux. L'Iran a émergé comme une puissance régionale clé. Téhéran a étendu son influence en soutenant des acteurs non étatiques tels que le Hezbollah au Liban, les Houthis au Yémen et plusieurs milices chiites en Irak. L'Iran a également soutenu le régime de Bashar al-Assad en Syrie tout au long de la guerre civile, fournissant une aide militaire et économique cruciale. La guerre en Syrie est un autre facteur majeur de la complexité régionale. Ce qui a commencé comme un soulèvement populaire contre le régime de Assad est rapidement devenu une guerre civile prolongée et dévastatrice impliquant de nombreux acteurs. Les pays de la région, comme la Turquie, l'Iran, l'Arabie Saoudite, le Qatar et Israël, ont tous joué un rôle dans le conflit, tout comme les acteurs internationaux tels que les États-Unis, la Russie et l'Union Européenne. L'émergence de l'État islamique (EI) en Irak et en Syrie a également eu un impact significatif, non seulement en raison de ses activités brutales et de ses attaques terroristes, mais aussi en raison de la réponse internationale à sa montée. La campagne militaire pour vaincre l'EI a impliqué une coalition internationale et a eu des implications importantes pour la région. Enfin, il ne faut pas oublier le conflit israélo-palestinien, qui reste un problème central malgré sa longévité, et continue d'affecter les relations entre les pays de la région. | |||
Le régime de Bachar al-Assad a été capable de survivre face à la rébellion et aux pressions internationales en grande partie grâce au soutien de puissances étrangères, en particulier la Russie, l'Iran et dans une moindre mesure, la Chine. La Russie a été le soutien le plus direct et le plus important pour le régime syrien. Dès 2015, la Russie a commencé une intervention militaire en Syrie, soutenant les forces gouvernementales avec des frappes aériennes, des troupes et de l'équipement. Le soutien de la Russie a été crucial pour renverser le cours de la guerre en faveur du régime d'Assad. L'Iran a également joué un rôle significatif en soutenant le régime d'Assad. Téhéran a fourni une aide financière, des conseillers militaires et des forces combattantes, notamment à travers le biais de milices alliées telles que le Hezbollah libanais. L'Iran considère la Syrie comme un allié crucial pour maintenir sa sphère d'influence au Moyen-Orient. La Chine, pour sa part, a été moins directement impliquée sur le terrain en Syrie, mais a néanmoins joué un rôle important en soutenant le régime d'Assad sur la scène internationale. Au Conseil de sécurité de l'ONU, la Chine a plusieurs fois utilisé son droit de veto pour bloquer des résolutions qui auraient autrement imposé des sanctions à la Syrie ou ouvert la voie à une intervention militaire internationale. Ces trois pays ont joué un rôle crucial en permettant à Assad de maintenir son emprise sur le pouvoir en Syrie, malgré la guerre civile et les condamnations internationales. | |||
=== | === La Ligue arabe === | ||
La Ligue arabe a pris des mesures notables contre le régime de Bashar al-Assad en réponse à sa violente répression de la révolte en Syrie. En novembre 2011, la Ligue a suspendu la Syrie, une décision qui a été perçue à l'époque comme un signal fort étant donné que la Ligue a traditionnellement évité de s'ingérer dans les affaires intérieures de ses États membres. La Ligue arabe a pris des mesures sans précédent en réponse à la crise syrienne, reflétant l'ampleur de la violence et les profondes préoccupations régionales concernant la stabilité du Moyen-Orient. Cependant, ces efforts n'ont pas réussi à mettre fin à la violence ou à atteindre une solution politique durable en Syrie. Cela reflète à la fois la complexité du conflit syrien et les limites de la Ligue arabe en tant qu'organisation régionale. | |||
La guerre en Syrie est un conflit complexe qui implique de nombreux acteurs internes et externes avec des intérêts divergents. Les divisions internes de la Ligue arabe, en particulier entre les pays du Golfe et les pays comme l'Algérie et l'Irak, ont rendu difficile la mise en œuvre d'une position unifiée et efficace. De plus, la Ligue arabe a également dû faire face à l'opposition de puissances extérieures comme la Russie et l'Iran, qui ont apporté un soutien significatif au régime d'Assad. L'influence de la Ligue arabe est également limitée par ses propres contraintes institutionnelles. Bien que l'organisation ait été capable de prendre des mesures comme la suspension de la Syrie, elle a peu de moyens pour faire appliquer ses décisions ou pour intervenir efficacement dans les conflits. De plus, la Ligue a généralement évité de s'ingérer dans les affaires internes de ses États membres, ce qui limite sa capacité à répondre à des crises comme celle en Syrie. | |||
=== | === Le rôle de la Turquie === | ||
La Turquie a joué un rôle de plus en plus actif dans les affaires régionales au cours des dernières années. Cela a été en partie dû à la politique étrangère assertive de son président, Recep Tayyip Erdogan, qui a cherché à augmenter l'influence de la Turquie dans le Moyen-Orient et au-delà. L'un des aspects les plus controversés de cette politique a été l'intervention de la Turquie dans le conflit syrien. | |||
L'intervention de la Turquie en Syrie a été très controversée. Ankara a joué un rôle important dans le soutien à divers groupes rebelles opposés au régime d'Assad, tout en cherchant également à contenir l'expansion des forces kurdes dans le nord de la Syrie. Ces dernières, liées au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène une insurrection sur le sol turc, sont considérées par Ankara comme une menace terroriste. En particulier, les opérations militaires turques à Afrin et dans le nord-est de la Syrie ont soulevé de nombreuses inquiétudes sur le plan humanitaire et géopolitique. Du point de vue de la Turquie, ces opérations visent à créer une "zone de sécurité" le long de sa frontière et à contrer ce qu'elle perçoit comme une menace terroriste. Toutefois, ces interventions ont été critiquées par de nombreux acteurs internationaux, notamment par la Russie et l'Iran, qui soutiennent le régime d'Assad, mais aussi par des pays occidentaux qui soutiennent les forces kurdes dans leur lutte contre l'État islamique. Ces opérations ont également soulevé des questions sur le respect des droits de l'homme et du droit international humanitaire, en particulier en ce qui concerne le déplacement de populations civiles et la gestion des prisonniers de l'État islamique. Dans ce contexte complexe et chargé, la Turquie continue de chercher à naviguer entre ses intérêts de sécurité nationale, ses relations internationales et sa position dans le conflit syrien. | |||
La Libye est devenue un autre théâtre d'affrontements géopolitiques avec une série d'acteurs internationaux et régionaux qui soutiennent différentes factions dans le conflit. La Turquie, en particulier, a joué un rôle actif en soutenant le Gouvernement d'Accord National (GAN) reconnu par l'ONU et basé à Tripoli. Le soutien militaire turc, qui comprenait des drones, des conseillers militaires et des mercenaires syriens, a été essentiel pour aider le GAN à repousser une offensive majeure lancée par le maréchal Khalifa Haftar, soutenu par l'Égypte, les Émirats arabes unis, la Russie et d'autres. Le soutien de la Turquie au GAN s'inscrit dans une stratégie plus large visant à renforcer son influence en Méditerranée orientale et à sécuriser des droits sur d'importantes ressources en gaz naturel dans cette région. Cela a également créé des tensions avec d'autres acteurs régionaux et a contribué à la complexité du conflit libyen. | |||
La Turquie a cherché à développer ses relations avec de nombreux pays et régions du monde dans le cadre de sa politique étrangère. Elle a particulièrement renforcé ses relations avec l'Afrique, que ce soit sur le plan économique, diplomatique ou culturel. La Turquie a également cherché à jouer un rôle plus actif en Asie, y compris en Asie centrale où elle partage des liens culturels et linguistiques. Cela étant dit, la politique étrangère de la Turquie a également été confrontée à de nombreux défis. Elle a parfois été critiquée pour son approche assertive et unilatérale sur certaines questions, ce qui a créé des tensions avec d'autres pays. De plus, ses interventions militaires en Syrie et en Libye, ainsi que sa politique envers les Kurdes, ont suscité des controverses. La situation politique interne en Turquie a également une incidence sur sa politique étrangère. Par exemple, les tensions politiques internes, la répression de la dissidence et les préoccupations concernant les droits de l'homme ont affecté les relations de la Turquie avec l'Union européenne et d'autres partenaires. Ainsi, bien que la Turquie aspire à jouer un rôle plus important sur la scène internationale, elle est également confrontée à des défis considérables. La façon dont elle abordera ces défis et les évolutions futures dans la région et dans le monde en général auront un impact significatif sur la direction de sa politique étrangère. | |||
=== | === L'influence des États-Unis === | ||
L'influence des États-Unis au Moyen-Orient a évolué au fil du temps. Les guerres en Afghanistan et en Irak ont marqué un tournant important, avec un coût élevé en termes de vies humaines, de dépenses financières et de capital politique. Elles ont également soulevé des questions sur l'efficacité de l'intervention militaire directe en tant que stratégie de politique étrangère. | |||
L'administration Obama a cherché à réaliser ce qu'elle a appelé un "pivot vers l'Asie", reconnaissant l'importance croissante de l'Asie-Pacifique sur la scène internationale. Ce pivot était censé se refléter par une augmentation des ressources diplomatiques, économiques et militaires consacrées à la région. L'objectif était d'équilibrer l'influence croissante de la Chine et d'assurer la sécurité et la prospérité des États-Unis dans le contexte de l'interdépendance économique mondiale croissante. Cependant, les crises au Moyen-Orient ont continué à attirer l'attention et les ressources des États-Unis. Le conflit syrien, la montée de l'État islamique, et les tensions avec l'Iran ont tous nécessité une attention significative. Ces crises ont montré à quel point il peut être difficile pour un pays, même une superpuissance comme les États-Unis, de réorienter complètement sa politique étrangère. En conséquence, bien que l'administration Obama ait fait des efforts pour réorienter les ressources américaines vers l'Asie-Pacifique, la réalité des défis de sécurité au Moyen-Orient a freiné ces efforts. Le "pivot vers l'Asie" a eu lieu, mais peut-être pas aussi complètement ou aussi rapidement que prévu initialement. | |||
Sous l'administration Trump, les États-Unis ont continué à réévaluer leur rôle au Moyen-Orient. Un des objectifs déclarés de l'administration était de réduire la présence militaire américaine dans la région, ce qui a été reflété par des retraits de troupes en Afghanistan et en Irak. Cependant, ces décisions ont suscité des critiques. Certains analystes ont averti que le retrait pourrait créer un vide de pouvoir susceptible d'être exploité par des groupes terroristes. Ils ont également exprimé des préoccupations sur le fait que ces retraits étaient précipités et manquaient d'une stratégie claire pour maintenir la stabilité après le départ des troupes américaines. En ce qui concerne les accords de normalisation, connus sous le nom d'Accords d'Abraham, ils ont marqué une étape importante dans l'évolution des relations entre Israël et plusieurs pays arabes, notamment les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc. Cependant, ces accords ont également été critiqués pour avoir contourné la question palestinienne, une source majeure de conflit dans la région. En fin de compte, le défi pour les États-Unis - et pour toute puissance impliquée dans la région - est de naviguer dans un environnement complexe avec de nombreux acteurs aux intérêts divergents. Cela nécessite une diplomatie nuancée et une compréhension approfondie des dynamiques régionales. | |||
Malgré les changements de politique et les tentatives de retrait, les États-Unis restent un acteur clé au Moyen-Orient. Le pays maintient des alliances stratégiques fortes dans la région, notamment avec Israël, l'Arabie Saoudite et l'Égypte, et continue d'exercer une influence importante sur un certain nombre de questions régionales. Cela dit, les États-Unis sont confrontés à un paysage régional en évolution. La montée en puissance de l'Iran, le conflit prolongé en Syrie, les tensions internes dans des pays comme l'Irak et le Liban, la question palestinienne, et l'émergence de puissances extérieures comme la Russie et la Chine, sont autant de facteurs qui compliquent le rôle des États-Unis dans la région. En outre, il est important de souligner que la politique intérieure aux États-Unis a également un impact sur leur politique étrangère. Les questions de la dépense militaire, de l'engagement dans des conflits étrangers, et du rôle des États-Unis sur la scène mondiale sont des sujets de débat politique aux États-Unis. | |||
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