Du Principe des nationalités à la « question des minorités nationales » 1913 – 1938

De Baripedia

La publication des Quatorze points de Wilson dans son discours du le 8 janvier 1918, porte en germe le règlement des conflits de la Première guerre mondiale.

Dans ce discours, il abord un certain nombre de point généraux (préconise en particulier la fin de la diplomatie secrète) et un certain nombre de point particulier tels que la restitution de l’Alsace-Lorraine à la Franc, la création d’u Etat Polonais indépendant et dans le denier point, il annonce la création d’une société des nations.

L’acceptation de ces Quatorze point par les vainqueurs semble consacrer l’idée/ le principe des nationalités. Ce principe qui domaine en fait l’ensemble du discours des Quatorze points de Wilson largement accepté, ce principe repose sur le modèle de l’État-Nations unique, le modèle de l’Ouest de l’Europe.

C’est un modèle qui devrait s’applique à l’ensemble de l’Europe, y compris la partie de l’Est del’Europe (dont on avait vu qu’elle était organiser selon un principe différent à savoir celui des empires.

C’est sur ce principe d’Etat-nation qu’est dessinée par le traité de Versailles, la nouvelle carte de l’Europe sans tenir compte de l’enchevêtrement des peuples qui était la caractéristique dominante des peuples de l’Est de l’Europe.

Ce principe des nationalités va entrer en tension (pas forcément en contradiction) assez rapidement avec le principe multiethnique qui était une réalité dans l’Europe des l’Est. Il va contribuer à allumer un certain nombre de conflit, notamment le problème des minorités.

Ce problèmes des minorités est crée d’une certaine manière par la façon dont le modèle national mono-ethnique et mono-culturelle s’est progressivement imposé dans l’ensemble de l’Europe. Il faut bien comprendre que ce n’est pas un problème en soi enEurope de l’Est, mais cela devient un problème quand on impose un cadre nationale à un espace qui était un espace multinationale.

Pour comprendre comment tout cela se déploie durant l’entre deux guerre et pour comprendre les effets ravageurs que ceci aura pendant la période de la seconde guerre mondiale puis ensuite.

Le « principe des nationalités »

LeSecrétaire d'État de Wilson, Robert Lansing (1864-1928), écrit dans ses notes,le 20 décembre 1918 : « Quand le Président parle d'autodétermination, quelle unité a-t-il en tête? Entend-il par là une race? Une aire territoriale? Une communauté? Sans une unité de mesure définie, l'application de ce principe est dangereuse pour la paix et la stabilité. » Le principe des nationalités est un problème qui avait déjà travaillé l’Empire ottoman et allumer un certain nombre de conflit dans ce dernier, pourtant,c’est ce principe du droit de peuple à disposer d’eux-mêmes qui est considéré comme le principe structurant de la nouvelle carte de l’Europe après la première Guerre-Mondiale.

Mais qu’entend-on exactement par « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » ? de quel peuple s’agit-t-il ? Comment définir ces peuples ? En réalité, comme le tait remarquer Lansing, il n’y a pas de définition préscise, on ne sais pas s’il s’agit d’une race/ethnie etc; « Quand le Président parle d'autodétermination, quelle unité a-t-il en tête? Entend-il par là une race?Une aire territoriale? Une communauté? Sans une unité de mesure définie,l'application de ce principe est dangereuse pour la paix et la stabilité »

Et c’est bien la question qui se pose : Comment définir une nation ?

Comment définir une nation ?

Ce principe des nationalités (ou du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes) est une définition qui est en fait très difficile à manier, car il est très difficile de crée des délimitations spéciales précise, des frontières précises entre les différents peuples dans les espaces multiculturelle.

En réalité, dans l’esprit des décideurs du traité de Versailles, un peuple/une nation ce sont des gens qui partagent la même langue. La définition implicite qu’il y a du peuple, elle est essentiellement fondée sur un critère linguistique, mais dans le même temps,c’est une définition arbitraire (la suisse ni la Belgique n’existerait pas selon cette définition).

C’est ainsi que dans les débats qui précèdent et qui suivent l’adoption du traité, le critère de la langue est discuté avec un certain nombre d’argument qui montraient que cet argument de la langue pour fonder les identités nationales est un argument fragile.

· Carte que le géographe Friedrich Ratzel (1844- 1904) annexe à son livre : Deutschland, 1898. Argument fragile : exemple de Friedrich Ratzel, qui avait déjà dessiné une carte de l’Europe sur le principe uniquement linguistique ; l’Allemagne bien évidemment se retrouve énorme, la Suisse n’existe pas, la France elle-même est nettement plus grande (elle se voit accorder les territoires de Suisse et de Belgique francophone). On voit donc que selon ce principe de la langue,on peut dessiner une carte de l’Europe tout à fait différente.

• "Bien des discussions qui se sont élevées sur les limites de telle ou telle langue sont vaines. On en aperçoit la vanité quand on sait que les «dialectes» n'ont pas de limites définies, et qu'il n'y a de limites exactes que de chaque fait linguistique en particulier". (Antoine Meillet, 1918) • "Pour un linguiste (…) il y a toujours, d'un dialecte à l'autre, des transitions graduelles et insensibles. A partir de quand dirons-nous que deux par le rescessent d'être la même langue et relèvent de deux langues différentes? La question ne comporte pas de réponse précise ». Lucien Tesnière (1893 –1954) Le problème c’est que – et on l’a vu dans notre premier cours- c’est l’Etat-nation qui a crée la langue nationale, pas l’inverse. Donc d’une certaine manière, ces gens, ces 4personnes qui ont signé le traité de Versailles ont inversée le processus.Ainsi, d’une certaine manière les gens qui ont fonctionné/raisonner selon se critère linguistique on intériorisé la manière dont l’Etat lui-même s’est légitimé en utilisant la langue comme instrument de légitimation de l’État-nation.

À l’époque des gens, notamment des linguistes mettent en doute la légitimité d’utiliser la langue comme un instrument de définition de l’Etat-nation puisque les linguistes ont démontré à quel point il est difficile de tracer des frontières nettes entre les différents dialectes, notamment entre les nombreux dialectes d’Europe de l’Est et d’Europe centrale. C’est ce que font remarquer les deux linguistesAntoine MEILLET et LUCIEN Tesnière. C’est pourtant ce critère fragile qui est retenu et mise en œuvre au moment de la signature du traité de Versailles.

• Tomáš Mazaryk (1850-1937) dans son livre Le Problème des petites nations (petits pays d’Europe centrale): « Pour qu'une nation ait le droit d'exister, il suffit mais il est nécessaire qu'elle le veuille et qu'elle prouve sa volontépar ses progrès économiques et généraux, par ses protestations et sesefforts." A l’époque il y a aussi des gens qui ont unevision moins déterministe de la construction des peuples. Mazaryk (Tchécoslovaque) considère que les nationsd’Europe centrale posent des questions toute à fait particulière, il dit que :« Pour qu'une nation ait le droit d'exister, il suffit mais il estnécessaire qu'elle le veuille (on est dans la tradition de Ronan ; la nation est un plébiscite detout les jours) et qu'elle prouve savolonté par ses progrès économiques et généraux, par ses protestations et sesefforts. » Selon-lui, une nation pour exister doit pouvoir exister, cela veut direqu’elle doit être suffisamment forte, puissante économiquement et qu’ellepuisse se défendre elle-même. Ici, la nation ne se définit pas par une entitéla culture, mais par un projet politiqueet économique issu des citoyens, sinon, ces nations tomberont sous ladomination d’autres grandes nations qui vont d’une certaine manière les détruire( ce qui se passera au moment du nazisme.

LES COMPROMIS POLITIQUES

· Bismarck utilise l’argument de la langue durant la guerre desduchés de 1864 contre le Danemark et durant la guerre de 1870 contre la Franceà propos de l'Alsace-Lorraine · Tomas Masaryk et Edvard Benès (1884-1948) · Georges Clemenceau (France), David Lloyd George (GB), VittorioOrlando (Italie), Thomas Woodrow Wilson (USA)

Nb : l’argument de la langue fut denombreuse fois utiliser dans l’histoire pour légitimer l’Etat-nation. Néanmoins, pour que les divers Etats-Nationsaient pu émerger en Europe centrale, il a fallu un compromis politique : La réalité de la chose, c’est que la constitutiondes nations d’Europe centrale est le fruit de négociation politique.

D’abord, pendant la 1 Guerre-Mondiale, il y aun certain nombre d’homme politique de ces zones (de ces divers futurEtats-Nations) qui se sont réfugiés dans les grandes capitales européenne etqui ont commencé à échafauder des projets nationaux (des plans de constructionnationale) et ont développé une habilité diplomatique plus ou moins grande pourfaire valoir ces plans et qui ont réussi ou pas à convaincre les grandes puissances.Mazaryk lui-même a, pendant qu’il étaità Londres trouver l’appui des grands hommes politiques pour la constitution dece qu’ils entrevoyaient être la nouvelle Tchécoslovaquie (c’est un cassemblable pour la création de la Yougoslavie).

Le traité de Versailles lui-même fut en faitconcocté par un groupes fermée de 4personnes dont le noms sont : - Georges Clemenceau (France), - David Lloyd George (GB), - Vittorio Orlando (Italie), - Thomas Woodrow Wilson (USA)

Lespoints communs de ces hommes sont : - Ils sont tous decentre-gauche, ils sont donc politiquement parlant proche, - ils se méfient de lapuissance de l’Eglise catholique, Pour ces 2 raisons, ils veulent affaiblir (ilsont tout intérêt à affaiblir), l’Autriche-Hongrie, puissance catholique et politiquementconservatrice. - Ils sont aussi tousanti-communiste (révolution Bolchévique en 1917), ils avaient le but de crée uncordon sanitaire, un cordon d’Etat autour de l’Europe occidentale pour laprotéger de ce qu’ils appelaient la contagion du communisme.

Ce sont donc plus des motivationsgéostratégique que idéologique/culturelle (motivation qui fut pourtant mise enavant) qui déterminent et président le dessin de la future carte de l’Europe :il s’agir de détruire les empires multinationaux (qui admettent la pluralitéculturelle) et qui apparaissent fragile (et donc qui protègent mal contre uneéventuel révolution bolchévique). L’idée est de se protéger de l’instabilité politiquequ’amènerait la révolution bolchévique et de détruire l’empire austro-hongrois(qui est conservateur et bastion du catholicisme).

LA FIN DE L’EMPIRE OTTOMAN ET LESPREMIERS NETTOYAGES ETHNIQUES DU XXème siècles

Néanmoins, la considération culturelle on joué unvrai rôle dans la manière dont les populations locales se sont saisies de laquestion nationale. Dans le cas de l’empire ottoman, ceci sera l’originede la construction nationale et de l’argumentaire culturel ( ou ethnique/raciale). Ces deux choses seront l’origine des premières épurations ethniques. Les épurations ethniques ne sont pas un fait moderne ; c’est ancien, dans l’histoire, il y a eu des épurations ethniques depuis toujours en réalité.

UNE HISTOIRE LONGUE

  • Expulsion des juifs dans toute l’Europe occidentale (GB :1290, France : 1394 , Espagne: 1491, Portugal: 1640)
  • Expulsion des Huguenots de France (1685-1686) : 400 000 personnes

Petite définition ; La purification ethnique comprend plusieurs type d’action ; les déportations ou expulsion systématique de population,organisé ou non. Ces déportations ou expulsionsystématique sont violente et induisent la plupart du temps beaucoup de morts,les femmes sont violé. La forme la plus ultime desépurations ethniques, c’est le génocide, le fait que les populations sont éliminéesphysiquement.

Ces nettoyages ethniques visent àéliminer ceux qui sont défini comme différent par ceux qui sont le groupemajoritaire.

Il peut avoir épuration ethniquedans un cadre non nationale, et dans ce cas, en règle générale l’ethnie autreest alors définie en terme religieux et plus en terme culturelle. D’ailleurs, les premièreépurations ethniques sont des épurations religieuses, elles visent à expulsé desminorités religieuse (le plus petite nombre qui n’a pas le pouvoir). C’est ainsi,que les juifs se verront systématiquement expulsé de toute l’Europe occidentaleà des dates diverses par exemple.

C’est à partir du 19èmeque ces épurations sont organisées selon un principe national : unprincipe de culture nationale dominante. C’est ainsi qu’à la findu 19ème, les autorités allemandes prennent un certain nombre dedisposition pour déplacer les populations polonaise. La question dunettoyage ethnique est donc une question de très longue durée, elle n’est pas forcémentliée à la question de la construction nationale, mais la construction nationaleà encouragé son utilisation sur les espaces multiculturelles.

PREMIERES EPURATIONS ENTRE 1878 ET 1912

En 1870 environ autant de musulmans qued’orthodoxes dans la future Bulgarie • En 1888 proportion tombeau quart • Dans les années 1920seulement 14% • Près de 500 000 réfugiésdes guerres balkaniques, à la recherche d’un nouveau foyer, témoignent de laforce de cette logique ethnique. Les premières épurationscommencent 1878 avec la constitution des Etats-nations des Balkans à partir del’indépendance de la Grèce(1830) puis en 1878 au congrès de Berlin, il y a uncertain nombre d’Etat nouveau qui arrivent et dès la constitution de cesEtats-nations, on a les premières formes dépuration ethniques. Comme on avait unempire - comme tout les empires- qui était fortement multiculturelle - car lapolitique des empires- est le brassage de population

On avait ici despopulations très mêlées avec pas mal de musulman, en particulier en Bulgarie,avec des musulmans locaux (convertis à l’Islam) ou des turcs. Dès 1878, cela donnenaissance à des purifications ethniques, soit les gens se voient converti deforce ou chassé, ces épurations ethniques ont culminé dans les guerres balkaniquesde 1912 à 1913. La première guerre balkaniqueen 1912 est dirigée contre l’empire ottoman et ceci donne donc lieu à desmassacres de population musulmane. Encore aujourd’huidans les Balkans, les musulmans sont considérés comme des turcs, on nationalisedonc la religion. (depuis la périodedu triomphe de l’Etat nation on technicise la religion, on nationalise lesidentités, et le pire, c’st que les gens endossent cela ; un musulman grec,endosse le fait que les autres grecs l’appellent turc ceci, même s’il n’a rienavoir avec les turcs : la construction identitaire se voit endossée).

Pour ces épurations ethnique,elles sont d’abord dirigée contre les musulmans ou les turcs, pendant lesguerres balkaniques en particulier, mais ceci avait déjà commencer pendant laconstitution des Etat-nations que sont la Bulgarie, la Serbie (en 1878 avec le traité de Berlin). En Bulgarie, à la base,il y avait autant d’orthodoxe que de musulmans, mais certains sont convertis deforce, d’autre expulsé, et d’autre encore, mais ceci est une forte d’expulsionse voient contraint de quitter le territoire. Ensuite, pendant lesguerres balkaniques, il y a eu des phénomènes de massacre de masse. D’un côtécomme de l’autre, on avait l’ordre de massacrer systématiquement les musulmansou de les convertir de force et de même pour les ottomans qui avait l’ordre detuer toute les slaves dans un certain nombre de régions.

Durant la 2èmeguerre balkanique, il ne s’agissait plus de combat contre musulman etorthodoxe, mais entre Serbe et Bulgare (qui parlent pourtant dans langues). Les grecs et les serbess’allient (alors qu’ils ne se considèrent pas de la même culture pour épurerles bulgares qui vivaient sur le territoire de la Serbie), et les bulgareseux-mêmes ont perpétré des massacres sur le territoire de la Macédoine. Les observateursprésent ont considéré que ces guerres étaient de véritable guerres deraces/ethnique et s’en sont beaucoup ému. D’autant qu’à la fin de ces guerres balkaniqueil y avait à peu près un demi million de réfugié ; ceci est beaucoup carces zones étaient très peu peuplé à l’époque.

LA LEGISLATION DES EPURATION A PARTIR DE 1913

Lestraités bilatéraux visent à encourager et à encadrer cette purificationethnique,

Ce qui se passe àpartir de 1913, c’est une forme de légalisation des épurations ethnique,c'est-à-dire que les pays ont signé des traités bilatéraux visant à encourageren encadrer ce qu’on nomme purification ethnique et qu’eux, de manière un peufleurie appellent échange de population.

Celui de 1913 prévoit des échanges de populationentre la Bulgarie et la Turquie Celui de 1914 entre la Grèce et la Turquie Celui de 1919 entre la Grèce et la Bulgarie

Ces échanges depopulation ne concernent pas seulement des populations musulmanes et orthodoxes,mais aussi des échanges entre des populations orthodoxes. Donc sur desprincipes qui étaient en réalité l’idée que la langue dominante, la langue quel’on parlait indiquait l’Etat-nation dans lequel on devait se trouver.

Traité de Lausanne signé le 24 juillet 1923 entreTurquie d’une part et France, Italie, Angleterre, Japon, Grèce, Roumaine etroyaume SCS légalise internationalement le nettoyage ethnique (ici entre Grèceet Turquie). lord Curzon (1859-1925), pourtant un des acteursprincipaux des conférences préparatoires, qualifia cet échange de population de« solution totalement mauvaise ethaineuse que le monde paierait lourdement dans les cent années à venir ».

Mais c’est par letraité de Lausanne de 1923 que ces échanges de population trouvent leurspremières consécrations internationales. Ce traité de Lausanne vient réglerla question de l’indépendance grecque. Le traité de Lausannerègle- les grecs sont défait fasse aux trucs- la fin de la guerre et à cetteoccasion, on décide de manière internationale que les populations seraientmassivement échangés entre la Grèce et la Turquie, d’ailleurs Lord Curzon qualifiedéjà cette échange de population de « solutiontotalement mauvaise et haineuse que le monde paierait lourdement dans les centannées à venir » il était totalement visionnaire puisque defait, jusque récemment, on a le résultat de ces échanges de populations.

Cependant, ceséchanges de population avaient quand même pour fonction de mettre un terme auxmassacres de population. Le processus d’échangede population entre population grecque et turque concerne environ 1,5 millionde personnes, et on pense que ¼ des personnes ont périt durant le transfert,ceux qui survivent s’entassent dans des villes ou les gens vivent dans unegrande misère.

LE GENOCIDE ARMENIEN

Durant lacrise des années 1894-1896, le sultan Abdülhamid II organise des pogromes en 1894-1896qui font autour de 200 000 victimes. En 1909arrivée au pouvoir des Jeunes Turcs et massacre d'environ 20 000 Arméniens enCilécie. Entre 1915et 1916 on pense qu’entre 1,2 et 1,5 millions d’Arméniens ont péri à la suited'une élimination programmée. La minoritéarménienne de Turquie était estimée à 2,2 millions de personnes en 1913 Un autre sous produit de cette dissolution del’empire ottoman qui va de pair avec le nationalisme turc: le premier génocidede masse du 20ème siècle, le génocide Arménien. Aucun historien sérieux ne conteste l’existenced’un génocide arménien ; la seule raison pour lequel ceci est sujet àdiscussion, c’est que le gouvernement turc refuse de reconnaître ou admettre legénocide. Généralement, ils se basent sur le fait que cen’est pas vraiment un génocide planifié, même s’ils reconnaissent les massacres.

Au moment de la dissolution de l’empire ottoman,comme ailleurs, se développe dans la partie proprement Turc de l’empireottoman, le nationalisme Turc. Comme tout les nationalismes de cette période,dans sa formulation de la fin du 19ème, se structure contre les minorités,qui apparaissent peu loyale ou douteuse, en particulier car la minoritéarménienne est très fortement représenté à la frontière de la Russie. Dans ce genre de situation, ce qui se passe,c’est que les grandes puissances instrumentalisent les minorités. Le gouvernement Russe a instrumentalisé laminorité arménienne contre l’empire ottoman et ensuite contre la Turquie ensoutenant la constitution d’un Etat Arménien. Pendant la 1 Guerre-Mondiale, lesautorités Ottomane à l’époque ont considéré qu’on avait là des groupes peu surd’un point de vue politique, et l’argumentaire des turques jusqu’au jour d’aujourd’huiest de dire : non, on n’a pas faite de génocide, on s’est débarrasser degens qui étaient politiquement peu sur et qui était en fait des ennemi del’intérieur. En réalité, bine avant la 1 Guerre-Mondiale, ily a avait déjà eu des pogroms contre les Arméniens (terme utilisé surtout dansle contexte de l’antisémitisme), c’est des espèces d’épisode de terreur dirigécontre un groupes particulier- ou la population, en générale aidé par destroupes armées se jettent sur les populations que l’on veut punir, éliminerpuis les massacrent.

La plupart du temps, les pogroms sont décritscomme des événements spontanés, mais en réalité quand on creuse, ils sont souvent plus ou moinssoutenu par les autorités locales, c’est ce qui se passe en 1894 et 1896concernant les pogroms sur les arméniens. Le fait qu’il y ait eu des pogromsavant la 1 Guerre-Mondiale cela montre qu’il y avait volonté de supprimer ces populations avant même qu’il indépendammentde leurs connivence avec les autorités russes. On peut faire l’hypothèse que la 1Guerre-Mondiale a été l’occasion pour les autorités ottomane de se débarrasserde ces populations arméniennes. Pour ce faire, ils ont enrôlée de force leshommes dans l’armée puis les ont fusillées, pour les femmes et les enfants, ilsles ont déportés. Ces déportations touchent quasi toute lesprovinces de l’empire ottoman et là ou d’une certaine manière ces déportationssont moins forte, c’est à Istanbul (plus facile de se cacher) et à l’endroit oul’armée russe avait suffisamment avancée dans les terres et on permit deprotéger les arméniens. On considère ceci comme un génocide et que 1,5millions d’arménien ont périt sur une population estimé à 2,2 millions. Après la 1 Guerre-Mondiale, le traité de Sèvrea reconnu l’existence d’un Etat arménien indépendant qui a néanmoinscomplètement disparu du traité de Lausanne en 1923.

LA DISSOLUTION DE L’EMPIRE AUSTRO-HONGROIS ET L’EMERGENCE DE LA QUESTION DES MINORITES

A la différence de ce qui se passe dans l’empire ottoman, on n’a pas a cette période d’épuration ethnique sur le territoire de l’empire austro-hongrois, mais ce qui émerge, c’est la question des minorités. A l’issu des traité de paix de la fin de la 1 Guerre-Mondiale, l’empire austro-hongrois disparaît, on a à la place des Etats-Nations qui voient le jour ; La Tchécoslovaquie d’une part, la Pologne est reconstruite (à partir de l’empirerusse, allemand et austro-hongrois), de même la Roumanie (empire ottoman et austro-hongrois), la Hongrie et puis le Royaume des Serbes, Croates et Slovène et l’Autriche

LA FIN DE L’EMPIRE

  • Le traité de Saint Germain signé le 10 septembre établit lapaix entre les alliés et l'Autriche.
  • Dissolution de la monarchie autrichienne.
  • En 1930 les germanophones d'Europe centrale sont: Sudètestchèques (22,3% de germanophones en Tchéco), 5,5% en Hongrie, 4,1% (originairesde l’Allemagne du Sud Souabe et de l’E Saxons) en Roumanie, 3,6% en Yougoslavie, 2,3% en Pologne
  • ar le traité de Trianon du 4 juin 1920 l’ancienne couronne de Saint Etienne perd 67,8 % de son territoire et 59 % de sa population
  • Croatie et Slovénie, Bosnie rejoignent le royaume des Serbes,Croates et Slovènes, futur Yougoslavie,
  • Bohème, Moravie, Slovaquie et Ruthénie constituent laTchécoslovaquie
  • Galicie dans nouvelle Pologne

Cette Autriche, les autrichiens de l’époqueconsidérait qu’ils devaient être annexé à l’Allemagne, mais on voit bien que ledroit des peuples à disposer d’eux même n’est pas respecté, l’Allemagne faitpartie des vaincus, et les puissances vainqueurs refusent de lui« offrir » en plus l’Autriche. Les autrichiens ont donc l’interdiction derejoindre les allemands.

L’autre grand Etat qui est extraordinairementdiminué est la Hongrie. Elle perd 67,8% de son territoire et environ 60% de sapopulation. Du coup, dans la Hongrie (de l’Autriche-Hongrie) il y avait énormémentde population qui ne parlait pas le Hongrois, désormais c’est l’inverse, il y aénormément de population qui parlent Hongrois en dehors de la Hongrie et qui constituentdonc des minorités nationale. Les Hongrois en dehors de la Hongriereprésentent la plus grande minorité nationale de l’Europe centrale (3millions) si on excepte les minorités sans Etat que sont les juifs qui eux sontpresque au nombre de 7 millions.

Ces nouveaux Etats constitué sont pour la plupart ethniquement non-homogène, linguistiquement on a des groupes qui parlent des langues différents

Le plus important de ces nouveaux Etats est la Tchécoslovaquie.

LA TCHÉCOSLOVAQUIE : UN ETAT-NATION ARTIFICIEL ?

  • Stefanik(1880-1919)
  • Tchécoslovaquieindépendante en octobre 1918
  • Frontières décidéesau traité de Saint Germain en septembre 1919 et traité des ambassadeurs enjuillet 1920
  • Populations:Tchèques 51,1%,, Slovaques 16%,, Germanophones 22%,, Magyarophones 5%
  • Langue slovaqueécrite par Ludowίt Śtúr (1843)
  • Edvard Beneš (28 mai 1884 – 3 septembre 1948)
  • Nombre deslovaquisants passe de 58% à 68% entre 1910 et 1921

Les Tchécoslovaquie se déclare indépendante en 1919, les tchèques se déclarentindépendant en 1918 et sont reconnu en 1919 par le traité de St-German. Cet Etat est un Etat fondamentalement pluriethnique avec 2 groupesdominants : non pas d’un point de vue du nombre, mais du point de vue deleurs poids politique, ce sont les tchèque (ancienne Bohème Moravie) et lesslovaque. Les Tchèque représentent 51% de la population les slovaques environ 16%de la population.

Pourquoi cette alliance? On a 2 langue différentes qui sont en fait trèsproches, d’autant plus que les protestants des deux régions– la Slovaquie esttrès majoritairement catholique tandis que la Bohême-Moravie se caractérise parune certaine indifférence religieuse- parlent la même langue. Néanmoins, les langues se sont différencier àla fin du 19ème siècle, à partir du moment ou la langue slovaque estcodifiée en 1843 et actuellement, depuis l’indépendance de la Slovaquie, leslangues divergeant de manière de plus en plus rapide.

On voit donc l’illustration parfaite du faitque la construction nationale produit une politique linguistique qui a pourfonction d’identifier la langue à la nation. (La même chose se passe enex-Yougoslavie). La construction des langues nationales est en train de seproduire en Europe centrale.

A priorion a deux zones différentes, ce qui les différences le plus ;

  • l’importance de la religiond’une part avec le côté tchèque relativement indifférant à la religion et lacôté slovaque qui est très catholique.
  • l’économie : ona dans la partie Bohème-Moravie une zonetrès dynamique économique parlant avec déjà beaucoup d’industrialisation, unebourgeoisie prospère et dans la partie Slovaque au contraire, c’est une zoneplutôt rurale dans laquelle il n’y a pas vraiment de bourgeoisie et dont lalangue de l’élite est encore le hongrois

Pourquoi avoir mis ensemble ces 2parties ? Car d’une certaine manière, ils se sont alliéscontre les autres, et les autres, c’est essentiellement les germanophones qui représententenv. 16% de la population et d’autre part les magyarophone qui représententpresque 10 % de la population. C’estcontre ces minorités nationales que se fait cette alliance. Ce qui se passe durant la 1ère républiquetchécoslovaque (1919 et 1938), c’est le développement d’une nation cultuelle slovaquequi n’existait pas avant la période de la Tchécoslovaquie, le slovaque se voitdévelopper comme langue scolaire et langue de communication, le nombre de gensqui parlent le slovaque augmente de beaucoup dans la population (unaccroissement de 10% en 10 ans) et on assiste à l’apparition d’une éliteculturelle slovaque et donc, logique conséquence, on a l’apparition d’un nationalisme slovaque et de revendicationsd’autonomie. Des revendications nationales voient le jourd’autant plus que après une période de décollage économique en Slovaquie, il ya une période de stagnation dans les années 30, cette dernières est lié à lacrise économique. Cers élites ont des revendications d’égalités économiques, derattrapage à l’égard de la Bohême-Moravie. Au moment de la seconde Guerre-Mondiale en1938, les nazis vont exploiter les revendications nationalistes de la partieslovaque (qui se sont construite dans l’état tchécoslovaque).

C’est la construction de l’Etat nation tchécoslovaquequi produit le nationalisme slovaque.

Cela nous conduit à nous interroger sur laquestion des minorités nationales

LA CONSTITUTION DE NOUVEAUX ETATS

LA QUESTION DES MINORITES NATIONALES

DÉFINIRLES « MINORITÉS » NATIONALES

  • 3 million de "Hongrois" dans lesEtats limitrophes
  • Environ 70% des juifs mondiaux vivent en Europe de l’Est en1900 soit près de 7,5 millions de personnes
  • Ashkénaze utilisent langue yiddish (proche de l’allemandécriture hébraïque).
  • Dans les Balkans environ 150 000 juifs de culture séfarade :langue le ladino (vieil espagnol).
  • Tziganes réduits en esclavage dès le XIVe siècle enRoumanie a pris fin en 1856.
  • Population tzigane mondiale entre 2 (plus communément admis)et 5 millions.
  • 1,5% en Roumanie (263 000) en 1931.
  • 2,5% en Bulgarie (135 000) en 1926.

Le problème,ce n’est pas l’hétérogénéité despopulations qui est une nouveauté. Ce qui est nouveau, le problème, c’estle fait que les populations dans les nouveaux Etat-nations ne sont pas égales, etcette différence de traitement donne lieu à des politiques ségrégatives voire répressivecontre les groupes constitués en minorité nationale. Lesminoritaires ne sont pas nécessairement les moins nombreux ; ces minorités, ce sont les groupes dominés, mais ce n’estpas une question de nombre, c’est une question de positionnement dans l’espacenationale. Ce qui fait qu’un groupe national est constituéen minorité c’est le fait qu’il est dominé :

  • dominé politiquement ;même si sur le papier, ils ont les même droits, en réalité ils n’ont pas lesmême droits.
  • dominé culturellement ;n’ont pas le droit d’avoir des écoles dans leurs langues ou le faqit que lalangue administrative soit unique.
  • une dominationgénéralement économique ;

Exemple : les romand ne sont pas une minorité nationale car, bienqu’ils soient moins nombreux, ils sont égalitaire au niveau du droit.

Dans la période qui nous intéresse, il y a 2grandes types de minorités en Europe centrale et Balkanique:

  1. Les populations qui sont sur les zones frontières : ce sont des minorités qui se forment après le traçage del’Etat-nation, ces populations étaient celle qui est sur la frontière. Lagrande minorité de ce type, ce sont les Hongrois.
  2. Des minorités qui n’ont pas d’Etat-nation : ce sont les diasporas, on a à nouveau 2 groupes :
    • celle qui sont réclamés par un Etat-nation, même si elles nesont pas vraiment liée à cette Etat-nation à l’origine ; les germanophonequi dans l’entre deux guerre seront de plus en plus réclamée par la Républiquede Weimar. Il en est de même pour les musulmans des Balkans qui vont être« turcicisé » etrevendiquer par l’Etat turc. Ils sont en quelque sorte protégée par ces Etatqui les revendiquent.
    • Les diasporas sans Etats-nations : sont les juifs et les tziganes qui ne sontpas réclamé par aucun Etat nation :
    • La population juive enEurope en 1933 est essentiellement à l’Est (presque 7 millions de juifs enEurope centrale). 70% des juifs mondiaux vivaient alors en Europe centrale[aujourd’hui la plus grande communauté juive se retrouve dans les Etats-Unis, le2ème plus grand est en Israël]. Cettepopulation juives est en elle-même très diverses (en langue et ne pratiquentpas de la même façon leur religion).
    • Les tzigane arriventen Europe balkanique puis centrale au moyen âge 12 ou 13ème siècle,les tziganes pratiquent en générale la religion du pays, mais ce qui les distinguesdu reste de la population ce sont des pratique culturelle différente, sedistinguent également par la langue, lesmanières de vivre, par l’usage d’une certaine musique ; par l’exercice depratique culturel différente culture et de métier différent. (Roms est un dessous groupes des Tziganes)

è Juifs sedistinguent du reste de la population par la religion è Tziganes se distinguent du reste de lapopulation par la pratique culturelle Tout deux se retrouvent mis à l’écart des groupesmajoritaires

LAPOLITIQUE RÉPRESSIVE À L’ÉGARD DES MINORITÉS

  • Roman Dmowski (1864-1939)
  • Pologne « polonaise à 69% en 1930
    • Ukrainiens 14%
    • Biélorusses 5%
    • Juifs environ 10%
    • Germanophone environ 2%
  • Politique de quotas: Juifs dans les universités polonaises,20% en 1928-1929, 8,2 % dix ansplus tard

Ces minorités, dans la période entre les 2 guerres, sont soumise à des politique répressive qui se développent surtout en 1930, cela est vrai dans tout les pays d’Europe centrale.

En Pologne, les minorités sont soumise à des mesures répressive, ce sont toute les minorités, les germanophones, les ukrainiens, juifs etc…

Ces politiques répressives sont de 2 ordres :

  • mesures répressive de la population elle-même ; qui lancent des campagnes contre des groupes minoritaires, c’est par exemple les mouvements de boycott des magasins juifs ou allemand,
  • puis il y a des politiques d’Etat, plus sourde et sournois: ne pas subventionner les écoles dans les langues nationales, ce qui fait que la possibilité d’être éduqué dans sa langue d’origine se restreint.

Le point culminant de toute cela, c’est les pogroms qui se développent dès 1919 et qui continuent durant tout les années 1930, elles ont tolérée par le gouvernement, même si ce n’est pas lui qui les orchestre,en Bulgarie cela se tient contre les musulmans etc..

CONSCEQUENCES

Cette question des minorités nationale serainstrumentaliser par les Etats nations, surtout par les mouvements fasciste et naziedès 1933, le principe des nationalités qui a prévalu à donc été à l’origine d’unegrande instabilité en Europe centrale et sera un terreau qui favorisera lemassacre de la 2 Guerre-Mondiale

Références


Notes