Modification de Choix du consommateur

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La combinaison optimale de consommation, où les consommateurs atteignent le niveau le plus élevé d'utilité compte tenu de leur budget, est déterminée par le point de tangence entre la courbe d'indifférence et la ligne de contrainte budgétaire. Ce point illustre le compromis que les consommateurs doivent faire entre différents biens pour maximiser leur satisfaction.
La combinaison optimale de consommation, où les consommateurs atteignent le niveau le plus élevé d'utilité compte tenu de leur budget, est déterminée par le point de tangence entre la courbe d'indifférence et la ligne de contrainte budgétaire. Ce point illustre le compromis que les consommateurs doivent faire entre différents biens pour maximiser leur satisfaction.


La théorie du choix du consommateur offre un cadre pour analyser comment les individus prennent des décisions rationnelles en matière de consommation, d'offre de travail et d'épargne. Elle permet d'évaluer l'impact des politiques économiques sur le comportement des consommateurs et sur l'allocation des ressources dans l'économie, en soulignant l'importance des préférences individuelles, du revenu et des prix dans ces décisions.
La théorie du choix du consommateur offre un cadre pour analyser comment les individus prennent des décisions rationnelles en matière de consommation, d'offre de travail et d'épargne. Elle permet d'évaluer l'impact des politiques économiques sur le comportement des consommateurs et sur l'allocation des ressources dans l'économie, en soulignant l'importance des préférences individuelles, du revenu et des prix dans ces décisions.{{Translations
 
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[[Fichier:Choix du consommateur choix optimal 1.png|400px|vignette|centré]]
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Ce graphique est typique de la théorie du choix du consommateur en économie, illustre l'optimisation sous contrainte budgétaire. Sur l'axe des abscisses, nous avons la quantité de kebabs, et sur l'axe des ordonnées, la quantité de bières. Les courbes représentent les courbes d'indifférence qui montrent différentes combinaisons de bières et de kebabs entre lesquelles le consommateur est indifférent, c'est-à-dire qu'il tire le même niveau d'utilité de chaque combinaison de points sur une même courbe.
L'image que vous avez partagée représente un graphique typique de la théorie du choix du consommateur en économie, illustrant l'optimisation sous contrainte budgétaire. Sur l'axe des abscisses, nous avons la quantité de kebabs, et sur l'axe des ordonnées, la quantité de bières. Les courbes représentent les courbes d'indifférence qui montrent différentes combinaisons de bières et de kebabs entre lesquelles le consommateur est indifférent, c'est-à-dire qu'il tire le même niveau d'utilité de chaque combinaison de points sur une même courbe.


La droite qui traverse le graphique est la contrainte budgétaire, indiquant toutes les combinaisons de bières et de kebabs que le consommateur peut se permettre avec son budget actuel. Les points A, B, C, D et E indiquent différents points de tangence entre les courbes d'indifférence et la contrainte budgétaire, représentant des paniers de consommation alternatifs qui sont atteignables et qui maximisent l'utilité du consommateur.
La droite qui traverse le graphique est la contrainte budgétaire, indiquant toutes les combinaisons de bières et de kebabs que le consommateur peut se permettre avec son budget actuel. Les points A, B, C, D et E indiquent différents points de tangence entre les courbes d'indifférence et la contrainte budgétaire, représentant des paniers de consommation alternatifs qui sont atteignables et qui maximisent l'utilité du consommateur.
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== Interprétation ==
== Interprétation ==
L'analyse du graphique permet de comprendre les choix de consommation d'Amy face à différentes combinaisons de biens représentées par les paniers A, B, C, D et E. Chaque panier propose une combinaison différente de bières et de kebabs.
L'analyse du graphique permet de comprendre les choix de consommation d'Amy face à différentes combinaisons de biens représentées par les paniers A, B, C, D et E. Chaque panier propose une combinaison différente de bières et de kebabs.


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Graphiquement, la courbe de revenu-consommation est tracée en tenant compte de différents niveaux de revenu et en identifiant, pour chaque niveau de revenu, la combinaison de biens qui maximise l'utilité du consommateur. Cette courbe commence à un point correspondant au niveau de revenu initial et montre les choix de consommation optimale à mesure que le revenu s'accroît. Chaque point sur la courbe représente une tangence entre la courbe d'indifférence de l'individu et sa contrainte budgétaire, indiquant l'équilibre optimal du consommateur à différents niveaux de revenu.
Graphiquement, la courbe de revenu-consommation est tracée en tenant compte de différents niveaux de revenu et en identifiant, pour chaque niveau de revenu, la combinaison de biens qui maximise l'utilité du consommateur. Cette courbe commence à un point correspondant au niveau de revenu initial et montre les choix de consommation optimale à mesure que le revenu s'accroît. Chaque point sur la courbe représente une tangence entre la courbe d'indifférence de l'individu et sa contrainte budgétaire, indiquant l'équilibre optimal du consommateur à différents niveaux de revenu.


Pour deux biens normaux, la courbe de revenu-consommation montre non seulement que la quantité consommée de chaque bien augmente avec le revenu, mais elle peut aussi donner des indications sur la façon dont les préférences du consommateur pour ces biens changent avec des niveaux de revenu différents. Si, par exemple, la courbe de revenu-consommation se déplace plus fortement vers l'un des biens, cela pourrait indiquer une préférence croissante pour ce bien à mesure que le revenu augmente, ce qui pourrait signaler qu'il s'agit d'un bien de luxe par rapport à l'autre bien, qui pourrait être considéré comme un bien de première nécessité.
Pour deux biens normaux, la courbe de revenu-consommation montre non seulement que la quantité consommée de chaque bien augmente avec le revenu, mais elle peut aussi donner des indications sur la façon dont les préférences du consommateur pour ces biens changent avec des niveaux de revenu différents. Si, par exemple, la courbe de revenu-consommation se déplace plus fortement vers l'un des biens, cela pourrait indiquer une préférence croissante pour ce bien à mesure que le revenu augmente, ce qui pourrait signaler qu'il s'agit d'un bien de luxe par rapport à l'autre bien, qui pourrait être considéré comme un bien de première nécessité.[[Fichier:Choix consommateurs Effet d’un changement de revenu 1.png|400px|vignette|centré]]Ce graphique est typique de l'analyse microéconomique du comportement du consommateur face à des changements de revenu. Sur l'axe des abscisses, nous avons la quantité de kebabs, et sur l'axe des ordonnées, la quantité de bières. Les deux biens, bières et kebabs, sont représentés comme des biens normaux, c'est-à-dire que leur consommation augmente avec une hausse de revenu.
 
[[Fichier:Choix consommateurs Effet d’un changement de revenu 1.png|400px|vignette|centré]]
 
Ce graphique est typique de l'analyse microéconomique du comportement du consommateur face à des changements de revenu. Sur l'axe des abscisses, nous avons la quantité de kebabs, et sur l'axe des ordonnées, la quantité de bières. Les deux biens, bières et kebabs, sont représentés comme des biens normaux, c'est-à-dire que leur consommation augmente avec une hausse de revenu.


La contrainte budgétaire initiale est indiquée par une droite en rouge, montrant les différentes combinaisons de bières et de kebabs que le consommateur peut se permettre avant l'augmentation de revenu. L'optimum initial, où cette contrainte budgétaire est tangente à une courbe d'indifférence (non affichée sur le graphique), indique le choix de consommation optimal pour le consommateur à ce niveau de revenu initial.
La contrainte budgétaire initiale est indiquée par une droite en rouge, montrant les différentes combinaisons de bières et de kebabs que le consommateur peut se permettre avant l'augmentation de revenu. L'optimum initial, où cette contrainte budgétaire est tangente à une courbe d'indifférence (non affichée sur le graphique), indique le choix de consommation optimal pour le consommateur à ce niveau de revenu initial.
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== Bien inférieur ==
== Bien inférieur ==
Dans le scénario où la bière est considérée comme un bien inférieur, cela signifie que la consommation de bière diminue lorsque le revenu des consommateurs augmente. En revanche, le kebab, étant un bien normal, verra sa consommation augmenter avec une hausse de revenu.
Dans le scénario où la bière est considérée comme un bien inférieur, cela signifie que la consommation de bière diminue lorsque le revenu des consommateurs augmente. En revanche, le kebab, étant un bien normal, verra sa consommation augmenter avec une hausse de revenu.


Dans une analyse graphique, cela se traduirait par une courbe de revenu-consommation qui montre une augmentation de la quantité de kebabs consommés et une diminution de la quantité de bières consommées à mesure que le revenu augmente. Donc, si nous avions un graphique similaire à celui précédemment décrit, avec la bière en bien inférieur, la courbe de revenu-consommation aurait une pente négative. La pente négative indique que l'augmentation du revenu entraîne un déplacement vers des combinaisons de consommation avec moins de bière.
Dans une analyse graphique, cela se traduirait par une courbe de revenu-consommation qui montre une augmentation de la quantité de kebabs consommés et une diminution de la quantité de bières consommées à mesure que le revenu augmente. Donc, si nous avions un graphique similaire à celui que vous avez précédemment décrit, avec la bière en bien inférieur, la courbe de revenu-consommation aurait une pente négative. La pente négative indique que l'augmentation du revenu entraîne un déplacement vers des combinaisons de consommation avec moins de bière.


Le nouveau point d'optimum de consommation, après une augmentation de revenu, se trouverait donc à un niveau plus élevé de kebabs et à un niveau plus bas de bières par rapport au point d'optimum initial. Cela implique que le consommateur réalloue une partie de son budget supplémentaire pour acheter plus de kebabs, tandis qu'il réduit sa consommation de bières, malgré le fait que son pouvoir d'achat global a augmenté.
Le nouveau point d'optimum de consommation, après une augmentation de revenu, se trouverait donc à un niveau plus élevé de kebabs et à un niveau plus bas de bières par rapport au point d'optimum initial. Cela implique que le consommateur réalloue une partie de son budget supplémentaire pour acheter plus de kebabs, tandis qu'il réduit sa consommation de bières, malgré le fait que son pouvoir d'achat global a augmenté.
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Cette situation peut être interprétée comme un cas où la bière est considérée comme un bien de moindre qualité ou de moindre préférence pour le consommateur par rapport aux kebabs. Lorsque les consommateurs ont plus de ressources, ils préfèrent consacrer plus de leur budget à des biens qu'ils valorisent plus, ce qui, dans ce cas, sont les kebabs. En revanche, ils réduisent leur consommation de biens qu'ils considèrent comme moins désirables ou de moindre qualité, comme la bière dans cet exemple.
Cette situation peut être interprétée comme un cas où la bière est considérée comme un bien de moindre qualité ou de moindre préférence pour le consommateur par rapport aux kebabs. Lorsque les consommateurs ont plus de ressources, ils préfèrent consacrer plus de leur budget à des biens qu'ils valorisent plus, ce qui, dans ce cas, sont les kebabs. En revanche, ils réduisent leur consommation de biens qu'ils considèrent comme moins désirables ou de moindre qualité, comme la bière dans cet exemple.


Cela démontre la complexité des préférences des consommateurs et la nécessité pour les analyses économiques de prendre en compte non seulement la capacité financière des consommateurs mais aussi leurs préférences et la qualité perçue des biens et services qu'ils choisissent de consommer.
Cela démontre la complexité des préférences des consommateurs et la nécessité pour les analyses économiques de prendre en compte non seulement la capacité financière des consommateurs mais aussi leurs préférences et la qualité perçue des biens et services qu'ils choisissent de consommer.[[Fichier:Choix consommateurs bien inférieur 1.png|400px|vignette|centré]]Ce graphique illustre l'effet d'une augmentation de revenu sur la consommation de deux biens, en supposant que l'un des biens est normal (la consommation augmente avec le revenu) et l'autre est inférieur (la consommation diminue avec le revenu). Les axes représentent les quantités consommées de bières (sur l'axe vertical) et de kebabs (sur l'axe horizontal).
 
[[Fichier:Choix consommateurs bien inférieur 1.png|400px|vignette|centré]]
 
Ce graphique illustre l'effet d'une augmentation de revenu sur la consommation de deux biens, en supposant que l'un des biens est normal (la consommation augmente avec le revenu) et l'autre est inférieur (la consommation diminue avec le revenu). Les axes représentent les quantités consommées de bières (sur l'axe vertical) et de kebabs (sur l'axe horizontal).


La droite rouge, appelée contrainte budgétaire initiale, montre toutes les combinaisons possibles de bières et de kebabs que le consommateur peut se permettre avant l'augmentation de revenu. L'optimum initial est le point où la contrainte budgétaire initiale est tangente à la courbe d'indifférence la plus haute que le consommateur peut atteindre, indiquant le meilleur équilibre entre la consommation de bières et de kebabs compte tenu de son revenu initial.
La droite rouge, appelée contrainte budgétaire initiale, montre toutes les combinaisons possibles de bières et de kebabs que le consommateur peut se permettre avant l'augmentation de revenu. L'optimum initial est le point où la contrainte budgétaire initiale est tangente à la courbe d'indifférence la plus haute que le consommateur peut atteindre, indiquant le meilleur équilibre entre la consommation de bières et de kebabs compte tenu de son revenu initial.
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== Pour résumer ==
== Pour résumer ==
 
Les graphiques présentés illustrent comment la consommation de bières et de kebabs change en réponse à une augmentation de revenu, en fonction du caractère normal ou inférieur de ces biens. Chaque graphique montre une courbe de revenu-consommation différente, qui trace le chemin des optima de consommation lorsque le revenu augmente.[[Fichier:Choix consommateurs pour résumer 1.png|400px|vignette|centré]]Dans le premier graphique, où les deux biens sont normaux, on observe que la consommation de bières et de kebabs augmente lorsque le revenu s'accroît. Cela est représenté par une courbe de revenu-consommation qui se déplace vers le haut et vers la droite, indiquant que le consommateur alloue une portion supplémentaire de son revenu accru à l'achat de plus grandes quantités de ces deux biens.
Les graphiques présentés illustrent comment la consommation de bières et de kebabs change en réponse à une augmentation de revenu, en fonction du caractère normal ou inférieur de ces biens. Chaque graphique montre une courbe de revenu-consommation différente, qui trace le chemin des optima de consommation lorsque le revenu augmente.
 
[[Fichier:Choix consommateurs pour résumer 1.png|400px|vignette|centré]]
 
Dans le premier graphique, où les deux biens sont normaux, on observe que la consommation de bières et de kebabs augmente lorsque le revenu s'accroît. Cela est représenté par une courbe de revenu-consommation qui se déplace vers le haut et vers la droite, indiquant que le consommateur alloue une portion supplémentaire de son revenu accru à l'achat de plus grandes quantités de ces deux biens.


Le deuxième graphique dépeint une situation où le kebab est un bien inférieur et la bière est un bien normal. Ici, avec l'augmentation du revenu, la consommation de bières augmente (comme le montre le déplacement vers la droite), tandis que la consommation de kebabs diminue (comme le montre le déplacement vers le bas). Cela résulte en une courbe de revenu-consommation qui a une pente orientée vers le bas à mesure qu'elle se déplace vers la droite.
Le deuxième graphique dépeint une situation où le kebab est un bien inférieur et la bière est un bien normal. Ici, avec l'augmentation du revenu, la consommation de bières augmente (comme le montre le déplacement vers la droite), tandis que la consommation de kebabs diminue (comme le montre le déplacement vers le bas). Cela résulte en une courbe de revenu-consommation qui a une pente orientée vers le bas à mesure qu'elle se déplace vers la droite.
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== Effet d’un changement de prix ==
== Effet d’un changement de prix ==
Les graphiques démontrent les réponses possibles de la consommation à la suite d'une baisse de prix, en distinguant les biens ordinaires, les biens de Giffen, ainsi que les relations entre biens substituts et compléments bruts.[[Fichier:Choix consommateurs Effet d’un changement de prix 1.png|400px|vignette|centré]]


Les graphiques démontrent les réponses possibles de la consommation à la suite d'une baisse de prix, en distinguant les biens ordinaires, les biens de Giffen, ainsi que les relations entre biens substituts et compléments bruts.
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Dans le premier graphique, où le kebab est identifié comme un bien de Giffen, la baisse de prix entraîne paradoxallement une diminution de la consommation du kebab. Cela contredit la réponse habituelle où une baisse de prix augmente la quantité demandée. Les biens de Giffen sont rares et se caractérisent généralement par une forte proportion du budget consacré à un bien de base dont la demande augmente lorsque son prix augmente, à cause d'un effet de revenu qui domine l'effet de substitution.
Dans le premier graphique, où le kebab est identifié comme un bien de Giffen, la baisse de prix entraîne paradoxallement une diminution de la consommation du kebab. Cela contredit la réponse habituelle où une baisse de prix augmente la quantité demandée. Les biens de Giffen sont rares et se caractérisent généralement par une forte proportion du budget consacré à un bien de base dont la demande augmente lorsque son prix augmente, à cause d'un effet de revenu qui domine l'effet de substitution.
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== Effet total d’une variation de prix ==
== Effet total d’une variation de prix ==
Le graphique montre l'effet total d'une variation de prix sur la consommation de deux biens, en l'occurrence la bière et les kebabs. Il dépeint l'ajustement du consommateur à une baisse du prix de la bière. Cela est illustré par la rotation de la contrainte budgétaire vers l'extérieur à partir de l'axe des kebabs, reflétant une baisse du prix relatif de la bière par rapport aux kebabs.[[Fichier:Effet total d'une variation de prix 1.png|400px|vignette|centré]]


Le graphique montre l'effet total d'une variation de prix sur la consommation de deux biens, en l'occurrence la bière et les kebabs. Il dépeint l'ajustement du consommateur à une baisse du prix de la bière. Cela est illustré par la rotation de la contrainte budgétaire vers l'extérieur à partir de l'axe des kebabs, reflétant une baisse du prix relatif de la bière par rapport aux kebabs.
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Le graphique montre l'effet total d'une variation de prix sur la consommation de deux biens, en l'occurrence la bière et les kebabs. Il dépeint l'ajustement du consommateur à une baisse du prix de la bière. Cela est illustré par la rotation de la contrainte budgétaire vers l'extérieur à partir de l'axe des kebabs, reflétant une baisse du prix relatif de la bière par rapport aux kebabs.
Le graphique montre l'effet total d'une variation de prix sur la consommation de deux biens, en l'occurrence la bière et les kebabs. Il dépeint l'ajustement du consommateur à une baisse du prix de la bière. Cela est illustré par la rotation de la contrainte budgétaire vers l'extérieur à partir de l'axe des kebabs, reflétant une baisse du prix relatif de la bière par rapport aux kebabs.
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== Décomposition de Slutstky : bien ordinaire ==
== Décomposition de Slutstky : bien ordinaire ==
La décomposition de Slutsky est un concept économique utilisé pour comprendre comment la demande d'un consommateur pour un bien réagit à un changement de prix, en séparant cet effet en deux composantes : l'effet de substitution et l'effet de revenu.
La décomposition de Slutsky est un concept économique utilisé pour comprendre comment la demande d'un consommateur pour un bien réagit à un changement de prix, en séparant cet effet en deux composantes : l'effet de substitution et l'effet de revenu.


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Dans l'exemple illustré, l'effet total de la baisse de prix entraîne une augmentation de la consommation de bières, qui est le bien ordinaire dont le prix a baissé. Cela est illustré par un déplacement de l'optimum initial à un nouvel optimum qui se trouve sur une courbe d'indifférence plus élevée et plus à droite, indiquant une consommation accrue de bières et une consommation réduite de kebabs. Cela peut s'expliquer par le fait que, avec la baisse du prix de la bière, le consommateur choisit de consommer plus de bières non seulement parce qu'elles sont relativement moins chères (effet de substitution), mais aussi parce qu'il a désormais un surplus de budget qu'il peut allouer à l'achat de plus de bières ou d'autres biens (effet de revenu).
Dans l'exemple illustré, l'effet total de la baisse de prix entraîne une augmentation de la consommation de bières, qui est le bien ordinaire dont le prix a baissé. Cela est illustré par un déplacement de l'optimum initial à un nouvel optimum qui se trouve sur une courbe d'indifférence plus élevée et plus à droite, indiquant une consommation accrue de bières et une consommation réduite de kebabs. Cela peut s'expliquer par le fait que, avec la baisse du prix de la bière, le consommateur choisit de consommer plus de bières non seulement parce qu'elles sont relativement moins chères (effet de substitution), mais aussi parce qu'il a désormais un surplus de budget qu'il peut allouer à l'achat de plus de bières ou d'autres biens (effet de revenu).


L'effet de revenu renforçant l'effet de substitution est typique pour un bien ordinaire. Cela contraste avec un bien de Giffen, où l'effet de revenu est si fort et agit dans la direction opposée à l'effet de substitution, qu'il peut aboutir à une diminution de la quantité consommée du bien même lorsque son prix baisse. Dans cet exemple, cependant, l'effet de substitution et l'effet de revenu vont dans la même direction et se renforcent mutuellement, conduisant à une augmentation de la consommation de bières en réponse à la baisse de prix.
L'effet de revenu renforçant l'effet de substitution est typique pour un bien ordinaire. Cela contraste avec un bien de Giffen, où l'effet de revenu est si fort et agit dans la direction opposée à l'effet de substitution, qu'il peut aboutir à une diminution de la quantité consommée du bien même lorsque son prix baisse. Dans cet exemple, cependant, l'effet de substitution et l'effet de revenu vont dans la même direction et se renforcent mutuellement, conduisant à une augmentation de la consommation de bières en réponse à la baisse de prix.[[Fichier:Décomposition de Slutstky bien ordinaire 1.png|400px|vignette|centré]]Le graphique illustre la décomposition de Slutsky, qui est une méthode utilisée en économie pour distinguer l'effet de substitution de l'effet de revenu suite à une variation du prix d'un bien. Ce processus est ici appliqué à un bien ordinaire, dont la quantité demandée augmente quand son prix baisse.
 
[[Fichier:Décomposition de Slutstky bien ordinaire 1.png|400px|vignette|centré]]
 
Le graphique illustre la décomposition de Slutsky, qui est une méthode utilisée en économie pour distinguer l'effet de substitution de l'effet de revenu suite à une variation du prix d'un bien. Ce processus est ici appliqué à un bien ordinaire, dont la quantité demandée augmente quand son prix baisse.


La contrainte budgétaire initiale, représentée par la ligne rouge solide, montre les combinaisons de bières et de kebabs que le consommateur peut acheter avant la baisse du prix des bières. L'optimum initial est le point où la contrainte budgétaire est tangente à la courbe d'indifférence initiale, indiquant la combinaison de consommation optimale du consommateur compte tenu de son budget et des prix initiaux.
La contrainte budgétaire initiale, représentée par la ligne rouge solide, montre les combinaisons de bières et de kebabs que le consommateur peut acheter avant la baisse du prix des bières. L'optimum initial est le point où la contrainte budgétaire est tangente à la courbe d'indifférence initiale, indiquant la combinaison de consommation optimale du consommateur compte tenu de son budget et des prix initiaux.
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= Demande de loisir et offre de travail =
= Demande de loisir et offre de travail =
== Le modèle d'offre de travail ==
== Le modèle d'offre de travail ==
La théorie du consommateur permet de comprendre le comportement d’offre de travail des ménages.


Dans le modèle d'offre de travail issu de la théorie du consommateur, l'analyse se concentre sur la façon dont les individus décident de répartir leur temps entre le travail et les loisirs. Les préférences pour le loisir (<math>l</math>) et la consommation agrégée (<math>C</math>) sont au cœur de ce modèle.
L’individu exprime des préférences sur le temps de loisir (<math>l</math>) et la consommation agrégée (<math>C</math>).
 
Lorsque le temps de travail est considéré comme un "mal", cela implique que les individus préfèrent avoir moins d'heures de travail et plus de loisirs, toutes choses égales par ailleurs. Cela se reflète dans la forme des courbes d'indifférence, qui seraient inclinées de telle manière que plus de loisirs sont préférés à plus de travail, si le niveau de consommation pouvait être maintenu.


La contrainte de l'individu est double. D'une part, il y a la contrainte de revenu, qui stipule que la consommation doit être financée par le revenu du travail. Le revenu est le produit du salaire horaire (<math>w</math>) par le nombre d'heures travaillées (<math>h</math>). Le prix de la consommation est normalisé à 1, ce qui simplifie l'expression de la contrainte budgétaire en termes de quantités de consommation et de loisir.
On peut aussi supposer que le temps de travail est un “mal” → courbes d'indifférence croissantes si en fonction des heures de travail.


D'autre part, il y a la contrainte temporelle, où le temps total disponible (<math>T</math>) est limité et doit être réparti entre le travail et les loisirs. Cette contrainte temporelle est fondamentale car elle limite la quantité maximale de loisirs qu'une personne peut avoir et impose un arbitrage entre le travail et les loisirs.
La contrainte de l’individu est que sa consommation, dont le prix est par commodité normalisé à 1, doit être égale à son revenu : <math>C = wh</math>, où <math>w</math> indique le salaire unitaire et h le nombre d'heures de travail.


La contrainte budgétaire peut également être réécrite pour exprimer la consommation en fonction du loisir en soustrayant le temps de loisir du temps total disponible, multiplié par le salaire : <math>C = w(T - l)</math>. Une autre manière de réarranger cette équation donne <math>C + wl = wT</math>, ce qui montre directement comment la consommation plus la valeur du temps de loisir (évalué au salaire horaire) équivaut au revenu potentiel total si tout le temps disponible était consacré au travail.
L’autre contrainte à laquelle l'individu est confronté est celle du temps total disponible (<math>T</math>), qui se partage entre temps de loisir et temps de travail :
<math>T = h + l</math>.


Dans ce cadre, les individus maximisent leur utilité en choisissant une combinaison de consommation et de loisirs qui correspond à leur courbe d'indifférence la plus élevée, tout en respectant leurs contraintes budgétaires et temporelles. Les décisions d'offre de travail sont donc le résultat de l'équilibre entre la valeur accordée aux loisirs et la nécessité de générer un revenu pour consommer.
La contrainte budgétaire peut aussi s’exprimer en fonction du temps de loisir : <math>C = w(T - l)</math> ou <math>C + wl = wT</math>.


== Arbitrage consommation/loisir ==
== Arbitrage consommation/loisir ==
Le graphique ci-dessous illustre le compromis entre consommation et loisir dans le contexte du modèle d'offre de travail. La contrainte budgétaire est représentée par la droite avec la formule <math>C = wh</math>, où <math>C</math> représente la consommation et <math>h</math> les heures de travail, avec <math>w</math> étant le salaire horaire. Cette droite a une pente égale au salaire horaire, indiquant combien de consommation supplémentaire est possible pour chaque heure supplémentaire de travail.
[[Fichier:Arbitrage consommation loisir 1.png|400px|vignette|centré|Si h↑, 𝐶 doit également ↑ pour dédommager l'individu et maintenir son niveau d'utilité constant.]]
[[Fichier:Arbitrage consommation loisir 1.png|400px|vignette|centré|Si h↑, 𝐶 doit également ↑ pour dédommager l'individu et maintenir son niveau d'utilité constant.]]
Les courbes d'indifférence, qui montrent des combinaisons de consommation et de loisir entre lesquelles l'individu est indifférent (c'est-à-dire qu'il tire le même niveau d'utilité de chacune), sont convexes par rapport à l'origine. Cela indique que l'individu a une préférence pour une combinaison équilibrée de consommation et de loisir plutôt que pour des extrêmes de l'un ou de l'autre.
Le point d'équilibre, où une courbe d'indifférence touche la contrainte budgétaire, détermine l'offre optimale de travail <math>h^*</math> et la consommation correspondante <math>C^*</math>. À ce point, la pente de la courbe d'indifférence (le taux marginal de substitution entre loisir et consommation) est égale au salaire horaire. Cela signifie que l'individu ne peut pas augmenter son utilité en travaillant plus ou moins; il a atteint son optimum de loisir et de consommation.
L'arbitrage consommation/loisir est un concept clé dans ce modèle. Si l'individu travaille plus d'heures (<math>h</math> augmente), sa consommation (<math>C</math>) doit également augmenter pour compenser la perte de loisir et maintenir son niveau d'utilité constant. En d'autres termes, le supplément de revenu doit être suffisant pour que l'individu accepte de renoncer à son loisir, c'est-à-dire que la hausse de consommation doit compenser la baisse de bien-être liée à l'augmentation du temps de travail.
L'exemple donné suppose que <math>w = 50</math>, <math>T = 100</math>, et si <math>h = 40</math>, alors <math>C = 2000</math>. Cela implique que pour un salaire horaire de 50, si l'individu choisit de travailler 40 heures, il peut consommer pour une valeur de 2000. Si les heures de travail augmentent, la consommation doit augmenter proportionnellement pour que l'individu reste sur la même courbe d'indifférence, c'est-à-dire pour qu'il conserve le même niveau d'utilité.
Cette représentation graphique illustre l'équilibre entre travail et loisir que l'individu cherche à atteindre en tenant compte de son salaire horaire, de ses préférences et du temps total disponible.
L'image ci-dessous est un graphique typique utilisé dans l'analyse microéconomique pour décrire l'arbitrage entre consommation et loisir. Sur l'axe vertical, nous avons la consommation (<math>C</math>), et sur l'axe horizontal, le temps de loisir (<math>l</math>). La droite étiquetée "Contrainte" représente la contrainte budgétaire de l'individu, avec la formule <math>C + wl = wT</math>, où <math>w</math> est le salaire horaire et <math>T</math> est le temps total disponible. Cette équation montre que la consommation plus la valeur monétaire du loisir (<math>wl</math>) est égale à la valeur monétaire du temps total (<math>wT</math>).


[[Fichier:Arbitrage consommation loisir 2.png|400px|vignette|centré|Forme habituelle des courbes d'indifférence: 𝐶 et 𝑙 sont deux biens.]]
[[Fichier:Arbitrage consommation loisir 2.png|400px|vignette|centré|Forme habituelle des courbes d'indifférence: 𝐶 et 𝑙 sont deux biens.]]
La pente de la contrainte budgétaire est négative, indiquée par la pente <math>= -w</math>. Cela signifie que pour chaque unité de temps de loisir que l'individu sacrifie, il gagne une quantité supplémentaire de consommation équivalente à son taux de salaire. Inversement, pour acquérir plus de loisir, l'individu doit réduire sa consommation par une quantité proportionnelle à son salaire horaire.
Les courbes d'indifférence qui s'incurvent vers l'origine reflètent les préférences de l'individu entre la consommation et le loisir, deux biens considérés positifs. Ces courbes montrent les différentes combinaisons de consommation et de loisir qui offrent le même niveau d'utilité à l'individu. La forme convexe des courbes indique que l'individu fait face à un taux marginal de substitution décroissant, ce qui signifie que plus l'individu a de loisir, plus il est prêt à renoncer à une quantité supplémentaire de consommation pour obtenir une unité supplémentaire de loisir et vice-versa.
Le point où la contrainte budgétaire et la courbe d'indifférence la plus élevée se touchent détermine l'équilibre de l'individu entre le loisir et la consommation (<math>C^*</math> et <math>l^*</math>). C'est le point où l'individu ne peut pas améliorer son niveau d'utilité sans déroger à sa contrainte budgétaire.
Dans l'exemple fourni, avec un salaire horaire de <math>w = 50</math> et un temps total de <math>T = 100</math>, si l'individu choisit de prendre <math>l = 60</math> heures de loisir, sa consommation serait de <math>C = 2000</math> et le coût d'opportunité de son loisir serait <math>wl = 3000</math>. Par conséquent, le revenu total possible (<math>wT</math>) s'élèverait à <math>5000</math>. Cela montre que si l'individu choisit de ne pas travailler du tout, il pourrait théoriquement consommer pour une valeur équivalente à <math>5000</math>, mais le choix de loisir implique une consommation réduite en raison de la nécessité de respecter la contrainte budgétaire.
En conclusion, ce graphique dépeint le compromis fondamental auquel est confronté un individu lorsqu'il décide de la répartition de son temps entre le travail et le loisir. Il illustre également comment l'individu évalue le coût d'opportunité entre ces deux biens précieux, la consommation et le loisir, pour atteindre un niveau optimal de satisfaction ou d'utilité.


== Lien entre le travail et le revenu non salarial ==
== Lien entre le travail et le revenu non salarial ==
Le revenu salarial de la personne est endogène: il dépend de ses heures de travail (= choix de l'individu).


Le lien entre le travail et le revenu non salarial est une composante intéressante de l'analyse économique du choix de loisir et de travail. Comme indiqué, le revenu salarial est déterminé par les heures de travail, reflétant un choix conscient de l'individu sur la quantité de temps à allouer au travail par rapport au loisir. Toutefois, lorsqu'il y a des sources de revenu non salarial, comme un héritage, des gains de loterie ou des pensions, cela ajoute une nouvelle dimension à la décision de l'individu.
Ses ressources financières peuvent dériver aussi d'autres sources de revenu non salarial (loterie, héritage, pensions...). On peut donc se demander ce qui se passe si une autre source de revenu (non salarial) varie.


L'introduction d'un revenu non salarial, noté <math>\bar{R}</math>, modifie la contrainte budgétaire de l'individu. Cette contrainte, sans le revenu non salarial, est initialement <math>C = w(T - l)</math> ou <math>C + wl = wT</math>, indiquant que la consommation et la valeur monétaire du loisir sont financées exclusivement par le revenu du travail. Avec un revenu non salarial, la contrainte budgétaire devient <math>C = w(T - l) + \bar{R}</math> ou <math>C + wl = wT + \bar{R}</math>, ce qui signifie que la consommation est financée à la fois par le revenu du travail et le revenu non salarial. Graphiquement, cela se traduirait par un déplacement vers le haut de la droite de contrainte budgétaire, reflétant le montant additionnel du revenu non salarial disponible pour la consommation.
Avec un revenu non salarial, <math>\bar {R}</math>, la contrainte se déplace parallèlement vers le haut du montant de revenu supplémentaire:


Si le loisir est considéré comme un bien inférieur, théoriquement, les individus pourraient augmenter leurs heures de travail lorsque leur revenu non salarial augmente, car ils privilégieraient la consommation sur le loisir. Cependant, comme l'indique la norme empirique et le bon sens, le loisir est généralement considéré comme un bien normal, ce qui signifie que la valeur que les individus attribuent au loisir augmente avec leur revenu. Par conséquent, à mesure que le revenu non salarial augmente, les individus ont tendance à réduire leurs heures de travail pour profiter davantage de leur temps libre, ce qui démontre une préférence pour un équilibre entre le travail et la qualité de vie.
<math>C = w(T - l) + \bar {R}</math> ou <math>C + wl = wT + \bar {R}</math>


Cela suggère que les augmentations de revenu non salarial ont un effet de revenu qui peut réduire l'offre de travail. L'effet de revenu, dans ce contexte, fait référence à la capacité accrue de consommer (ou d'épargner) sans avoir besoin de travailler davantage. Si l'individu valorise le loisir (qui est un bien normal), il choisira de consommer plus de loisir (c'est-à-dire travailler moins) lorsque son revenu non salarial augmente. Cela est souvent illustré dans les graphiques économiques par un déplacement vers un point sur une courbe d'indifférence avec un niveau d'utilité plus élevé, mais avec moins d'heures de travail.
En théorie, les heures de travail pourraient augmenter si le loisir est un bien inférieur. Cependant, tous les résultats empiriques (et le bon sens) indiquent que le loisir est un bien normal => les heures de travail diminuent avec le revenu (cf graphique à la page suivante).


== Variations du revenu non salariale ==
== Variations du revenu non salariale ==
Ce graphique illustre l'effet d'une augmentation du revenu non salarial sur le choix entre le loisir et le travail. L'axe horizontal représente le loisir (l), tandis que l'axe vertical représente la consommation (C). Le revenu non salarial (R̄) est représenté sur l'axe vertical par une ligne horizontale. L'augmentation du revenu non salarial est indiquée par une flèche vers le haut, montrant un gain de revenu non salarial tel qu'un héritage ou un gain de loterie.


[[Fichier:Choix consommateur Variations du revenu non salariale 1.png|400px|vignette|centré]]
[[Fichier:Choix consommateur Variations du revenu non salariale 1.png|400px|vignette|centré]]
Les trois droites (la rouge, la verte et la bleue) sont les contraintes budgétaires de l'individu qui indiquent les combinaisons possibles de loisir et de consommation que l'individu peut atteindre, en fonction de son revenu total (salaire plus revenu non salarial). Ces droites ont une pente négative car il y a un compromis entre loisir et consommation — plus l'individu prend de loisir (c'est-à-dire moins il travaille), moins il a de revenu salarial disponible pour la consommation.
Lorsque le revenu non salarial augmente, la contrainte budgétaire se déplace parallèlement vers le haut, indiquant que l'individu peut atteindre un niveau de consommation plus élevé sans travailler davantage. Les points sur les droites de contrainte budgétaire où les courbes d'indifférence (non affichées sur le graphique) seraient tangentes représentent les combinaisons optimales de loisir et de consommation pour l'individu.
Le passage de l'optimum initial (indiqué par le point sur la droite rouge) à l'optimum après l'augmentation du revenu non salarial (le point sur la droite verte) illustre que l'individu choisit plus de loisir (l'augmentation de l vers l') et donc travaille moins. Cela est cohérent avec l'idée que le loisir est un bien normal : comme la richesse de l'individu augmente grâce au revenu non salarial, sa demande de loisir augmente également.
Le texte accompagnant le graphique indique que suite à une augmentation du revenu sans modification du taux de salaire, l'individu souhaite augmenter sa consommation de loisir, car le loisir est considéré comme un bien normal. Cela signifie que le loisir a une élasticité-revenu positive : une augmentation du revenu entraîne une augmentation proportionnellement plus grande de la quantité demandée de loisir.
Ce phénomène est expliqué par l'effet de revenu, qui se produit lorsque l'augmentation du revenu permet aux individus de consacrer plus de temps au loisir, qu'ils valorisent davantage avec un revenu plus élevé. Ce comportement peut être attribué à la préférence pour une meilleure qualité de vie et à la valorisation du temps passé en dehors du travail, reflétant une tendance générale observée dans de nombreuses études empiriques.


== Lien entre le travail et le salaire ==
== Lien entre le travail et le salaire ==
Une variation du taux de salaire équivaut à un changement du prix du temps de loisir, qui devient plus cher avec une augmentation de <math>w</math>.


La relation entre le travail et le salaire dans le contexte microéconomique peut être analysée en considérant le taux de salaire comme le prix du temps de loisir. Lorsque le taux de salaire (<math>w</math>) augmente, le coût d'opportunité de prendre du temps pour les loisirs (ne pas travailler) augmente également, car chaque heure de loisir non travaillée représente maintenant une plus grande quantité de revenu salarial non gagné.
L’effet net sur les heures de travail sera la résultante des deux effet de revenu et de substitution qui se combinent. Or, si on admet que le loisir est un bien normal, cela implique que les effets de revenu et de substitution sont nécessairement antagonistes: la hausse du revenu fait augmenter la demande de loisir et donc réduire l'offre de travail (effet de revenu), mais l'augmentation du prix du loisir en fait réduire sa demande (effet de substitution).
 
L'effet net sur les heures de travail est déterminé par l'interaction de l'effet de revenu et de l'effet de substitution. L'effet de substitution décrit comment les individus réagissent à une augmentation du prix du loisir (c'est-à-dire une augmentation du taux de salaire) : comme le loisir devient plus coûteux, les individus vont en consommer moins et travailler plus, car le travail a relativement plus de valeur. Cela tend à augmenter l'offre de travail.


D'autre part, l'effet de revenu se produit parce que, avec un taux de salaire plus élevé, les individus se sentent plus riches – leur pouvoir d'achat a augmenté. Si le loisir est un bien normal, cela signifie que les individus vont demander plus de loisir lorsqu'ils sont plus riches, ce qui tend à réduire l'offre de travail.
Cet effet a priori ambigu est en réalité dû à un troisième effet dit de dotation qui se rajoute à l'effet de revenu proprement dit: le temps de loisir reste toujours disponible quel que soit son prix et une hausse du taux de salaire correspond à un enrichissement de l'individu.


Le troisième effet, l'effet de dotation, est lié au fait que l'individu reçoit une "dotation" de temps qu'il peut allouer au travail ou aux loisirs. L'augmentation du taux de salaire rend cette dotation de temps plus précieuse, car chaque heure a potentiellement plus de valeur monétaire. Cela renforce l'effet de revenu parce que l'individu est effectivement "plus riche" en termes de la valeur potentielle de son temps.
Deux cas possibles → cf. graphiques.
 
En conclusion, la décision de combien travailler face à une augmentation du taux de salaire dépend de la force relative de ces effets. Si l'effet de substitution domine, les individus vont travailler plus lorsque le taux de salaire augmente. Si l'effet de revenu est plus fort, ils vont travailler moins. Le résultat empirique souvent observé est que l'effet de substitution tend à dominer pour les petites augmentations de salaire, menant à une augmentation des heures travaillées, mais à mesure que les salaires deviennent très élevés, l'effet de revenu peut commencer à dominer, et les heures travaillées peuvent diminuer.


== Augmentation du salaire : offre du travail croissant ==
== Augmentation du salaire : offre du travail croissant ==


L'interaction entre le travail et le salaire est au cœur de la théorie de l'offre de travail en économie. Lorsque le taux de salaire w augmente, le prix du temps passé en loisir augmente également, car chaque heure non travaillée représente un coût d'opportunité plus élevé en termes de revenu non gagné. En d'autres termes, le loisir devient plus coûteux en termes de salaire perdu pour chaque heure non travaillée.
Si l’individu souhaite augmenter son temps de travail, l’effet de substitution domine l’effet de revenu → OFFRE DE TRAVAIL CROISSANTE.  
 
[[Fichier:Choix du consommateur Augmentation du salaire offre du travail croissant.png|400px|vignette|centré]]
Comme mentionné, il existe deux effets principaux qui influencent la décision d'une personne de travailler plus ou moins face à une augmentation de salaire :
 
# Effet de substitution : Lorsque le salaire augmente, le coût d'opportunité du loisir augmente. Cela signifie que le loisir est relativement plus cher comparé au travail, incitant l'individu à substituer du loisir par du travail, ce qui augmente l'offre de travail. Cet effet pousse donc l'individu à travailler plus.
# Effet de revenu : D'un autre côté, un salaire plus élevé signifie également un revenu total plus élevé, ce qui peut permettre à l'individu d'acheter plus de tout, y compris du loisir. Si le loisir est un bien normal, l'effet de revenu entraînerait une augmentation de la consommation de loisir et donc une diminution de l'offre de travail. Cet effet pousse l'individu à travailler moins.
 
Si l'effet de substitution domine l'effet de revenu, alors l'augmentation du salaire conduira à une augmentation de l'offre de travail : l'individu choisira de travailler plus d'heures pour profiter du salaire horaire plus élevé. Ce scénario est cohérent avec l'observation d'une offre de travail croissante lorsque le salaire augmente.
 
La prédominance de l'effet de substitution sur l'effet de revenu est une situation où l'individu valorise le revenu supplémentaire qu'il peut gagner en travaillant plus à un taux de salaire plus élevé, plus que le loisir qu'il pourrait consommer avec ce revenu supplémentaire. Cela peut se produire dans divers contextes, par exemple, lorsque l'individu a des objectifs financiers spécifiques ou lorsqu'il y a une forte incitation à accumuler des ressources pour des raisons de sécurité ou d'investissement.[[Fichier:Choix du consommateur Augmentation du salaire offre du travail croissant.png|400px|vignette|centré]]Le premier graphique présente la relation entre la consommation (C) et les heures de loisir (l), tandis que le second illustre la relation entre le taux de salaire (w) et les heures de travail (h).
 
Sur le premier graphique, l'axe vertical représente la consommation, et l'axe horizontal représente les heures de loisir. La courbe de budget, qui montre les différentes combinaisons de loisir et de consommation que l'individu peut se permettre, pivote vers le haut lorsque le taux de salaire augmente (de wT à w'T). Ceci est indiqué par le texte "Suite à une augmentation du taux de salaire, la quantité optimale de temps de loisir diminue." Cela signifie que le coût d'opportunité du loisir est plus élevé avec un salaire plus élevé, ce qui conduit à une diminution du loisir et, par conséquent, à une augmentation des heures de travail, illustré par le déplacement de l'équilibre de l'individu de I* à I'*.
 
Le second graphique montre l'effet de l'augmentation du salaire sur l'offre de travail. L'axe vertical représente le taux de salaire et l'axe horizontal les heures de travail. Lorsque le salaire augmente de w à w', la quantité d'heures de travail fournies augmente de h* à h'*. Le texte "L'offre de travail est croissante. L'effet de substitution domine l'effet de revenu" explique que la réaction de l'individu à l'augmentation du salaire est de travailler plus, car l'effet de substitution (la tendance à substituer le loisir par le travail en raison de l'augmentation du coût d'opportunité du loisir) l'emporte sur l'effet de revenu (la tendance à consommer plus de loisir lorsque le revenu global augmente).
 
Dans ce contexte, l'effet de substitution est donc plus fort que l'effet de revenu, ce qui est caractéristique d'un scénario où le travail est considéré comme un bien inférieur par rapport au loisir. Cela signifie que l'individu préfère utiliser le revenu supplémentaire pour travailler moins et profiter de plus de loisir. Cependant, puisque le coût d'opportunité du loisir a augmenté, l'individu choisit de réduire le loisir et de travailler plus, ce qui entraîne une offre de travail croissante.
 
Cette analyse est cohérente avec la théorie économique standard, qui prédit que les individus répondront aux incitations économiques en ajustant leur offre de travail en fonction des changements dans le taux de salaire, tout en tenant compte de leurs préférences pour le loisir par rapport à la consommation.


== Augmentation du salaire : offre de travail décroissante ==
== Augmentation du salaire : offre de travail décroissante ==


Dans le cas où l'effet de revenu domine l'effet de substitution, l'augmentation du salaire entraîne une offre de travail décroissante. Cela se produit lorsque, face à une hausse du taux de salaire, l'individu choisit d'utiliser une partie de son revenu supplémentaire pour "acheter" plus de loisirs plutôt que de travailler des heures supplémentaires. En d'autres termes, la valeur accordée au temps libre est plus élevée que celle du revenu supplémentaire obtenu en travaillant plus.
Si l’individu souhaite réduire son temps de travail, l’effet de revenu domine l’effet de substitution → OFFRE DE TRAVAIL DECROISSANTE.  
 
L'effet de revenu reflète le fait qu'avec un salaire plus élevé, un individu peut se permettre de maintenir son niveau de consommation antérieur tout en travaillant moins, car chaque heure travaillée est maintenant plus rémunératrice. Si l'individu valorise le temps libre plus que le revenu additionnel qu'il pourrait gagner, il va réduire son offre de travail. Cela implique que le loisir est un bien normal : comme le revenu augmente, la demande de loisir augmente également, réduisant ainsi le nombre d'heures offertes pour le travail.
 
Dans un graphique représentant cette situation, une augmentation du salaire déplacerait le point d'équilibre vers un niveau de consommation plus élevé mais avec moins d'heures de travail offertes. La courbe d'offre de travail dans ce cas serait inversée par rapport à celle montrée pour une offre de travail croissante, indiquant une courbe d'offre de travail qui se penche vers l'arrière à mesure que le salaire augmente.
 
Cela peut être particulièrement vrai pour les individus ayant un certain niveau de richesse ou pour ceux qui valorisent fortement leur temps hors travail. L'offre de travail décroissante en réponse à l'augmentation des salaires est un phénomène souvent associé à des niveaux de revenu plus élevés, où les gains marginaux de loisirs deviennent plus attrayants que les gains marginaux de revenu supplémentaire.
 
[[Fichier:Choix du consommateur Augmentation du salaire offre du travail décroissant.png|400px|vignette|centré]]
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Ce graphique illustre parfaitement le concept d'une offre de travail décroissante en réponse à une augmentation du salaire, où l'effet de revenu domine l'effet de substitution.
Dans le graphique de gauche, qui montre la relation entre consommation et loisir, une augmentation du taux de salaire de <math>w</math> à <math>w'</math> entraîne une augmentation de la quantité optimale de temps de loisir, indiquée par le déplacement de l'optimum de <math>l^*</math> à <math>l^{h}</math>. Cela signifie que l'individu choisit de consacrer plus de temps au loisir plutôt qu'au travail, malgré la possibilité de gagner plus en travaillant plus d'heures au nouveau taux de salaire plus élevé. La courbe d'indifférence se déplace vers le haut, ce qui indique une préférence pour une combinaison de consommation et de loisir supérieure, avec une pente qui reflète le taux marginal de substitution entre le loisir et la consommation.
Le graphique de droite représente l'offre de travail en fonction du taux de salaire. Il montre que lorsque le taux de salaire augmente de <math>w</math> à <math>w'</math>, l'offre de travail passe de <math>h^*</math> à <math>h^{h}</math>, indiquant une réduction des heures de travail offertes. Cela illustre l'effet de revenu qui domine l'effet de substitution : l'individu préfère utiliser le revenu supplémentaire pour augmenter le temps de loisir plutôt que de travailler plus d'heures.
Ce comportement est cohérent avec la théorie du loisir comme bien normal, où les individus choisissent d'utiliser une partie de leur revenu supplémentaire pour augmenter leur bien-être par le biais de plus de temps libre. Ce phénomène peut être observé chez des personnes ayant déjà atteint un niveau de consommation qu'elles jugent satisfaisant ou chez celles dont le temps libre a une valeur particulièrement élevée.
La pente de la droite sur le graphique de droite illustre la relation entre les heures de travail et le salaire. Lorsque cette pente devient négative, cela indique que les individus réduisent leur offre de travail malgré une augmentation du salaire, mettant en évidence la dominance de l'effet de revenu sur l'effet de substitution. C'est un phénomène qui peut surprendre intuitivement, car on s'attendrait à ce que des salaires plus élevés entraînent une augmentation de l'offre de travail, mais il illustre la complexité des choix de loisir et de travail et l'importance des préférences individuelles.


= Choix intertemporel =
= Choix intertemporel =
== Consommation et épargne ==
== Consommation et épargne ==
Le modèle du choix du consommateur permet aussi de modéliser le comportement d’épargne.


Le modèle du choix du consommateur décrit concerne le comportement d’épargne en prenant en compte le cycle de vie d'un individu. Le modèle suppose que l'individu traverse deux périodes principales de sa vie : la jeunesse, où il est actif et gagne un revenu, et la vieillesse, où il est à la retraite et vit de ses économies.
Pour cela, on fait l’hypothèse que l’individu vit deux périodes de sa vie et, si on fait abstraction du système public de pension, la contrainte de l’individu sur le cycle de vie sera :
*une période d’activité quand il est jeune où il gagne un revenu <math>R</math> et peut consommer <math>C_J</math>;
*une période d’inactivité quand il est âgé et retraité, et consomme l’épargne de sa jeunesse, avec l’intérêt rapporté : <math>CV = (R - CJ)(1 + i)</math>.


Pendant la période d'activité, l'individu perçoit un revenu <math>R</math> et décide de la quantité <math>C_J</math> à consommer. Tout revenu non consommé durant cette période est épargné pour la retraite. L'épargne accumulée, plus les intérêts gagnés, est disponible pour la consommation durant la période de vieillesse. L'équation donnée <math>CV = (R - C_J)(1 + i)</math> exprime la consommation durant la vieillesse (<math>C_V</math>), qui est égale au montant épargné (<math>R - C_J</math>) augmenté des intérêts accumulés (<math>(1 + i)</math>).
On peut récrire la contrainte comme :
 
:<math>CV + CJ(1 + i) = R(1 + i)</math>
La contrainte budgétaire intertemporelle peut être exprimée par la formule <math>C_V + C_J(1 + i) = R(1 + i)</math>. Cette équation montre que la consommation totale sur les deux périodes de la vie, ajustée par le taux d'intérêt <math>i</math>, est égale au revenu total ajusté par ce même taux d'intérêt. Le terme <math>(1 + i)</math> représente le coût d'opportunité de consommer aujourd'hui plutôt qu'à l'avenir, car consommer une unité de plus aujourd'hui signifie renoncer à <math>(1 + i)</math> unités de consommation future en raison de l'intérêt que l'on aurait pu gagner.
où (<math>1 + i</math>) représente le prix relatif de la consommation présente (ou de jeunesse) par rapport à la consommation future (ou de vieillesse) => <math>i</math> = coût d'opportunité de la consommation courante.
 
Le taux d'intérêt <math>i</math> joue un rôle crucial dans les décisions d'épargne et de consommation. Un taux d'intérêt plus élevé incite à épargner plus durant la jeunesse car la récompense pour avoir différé la consommation, c'est-à-dire le montant des intérêts gagnés, est plus grande. À l'inverse, un taux d'intérêt plus bas peut encourager une consommation plus immédiate et donc une épargne moindre.
 
Ce modèle illustre l'importance de la planification financière et des préférences temporelles dans les décisions économiques personnelles, et comment les taux d'intérêt influencent le comportement d'épargne au cours de la vie d'un individu.


== Consommation et épargne : équilibre ==
== Consommation et épargne : équilibre ==
Ce graphique économique illustre le comportement d'épargne et de consommation sur le cycle de vie d'un individu en fonction d'un modèle intertemporel. Le graphique montre une courbe de contrainte budgétaire qui représente toutes les combinaisons possibles de consommation au cours de deux périodes de la vie d'une personne : pendant qu'elle est jeune et active (<math>C_J</math>) et pendant qu'elle est âgée et retraitée (<math>C_V</math>).
[[Fichier:Choix du consommateur Consommation et épargne équilibre 1.png|400px|vignette|centré]]
[[Fichier:Choix du consommateur Consommation et épargne équilibre 1.png|400px|vignette|centré]]
La droite de contrainte budgétaire a une pente de <math>-1/(1+i)</math>, indiquant que pour chaque unité supplémentaire de consommation différée à l'avenir, l'individu doit réduire sa consommation présente de <math>1/(1+i)</math> unités en raison du taux d'intérêt <math>i</math>. Cela montre le coût d'opportunité de la consommation présente en termes de consommation future.
Le point où une courbe d'indifférence touche la contrainte budgétaire est le point d'équilibre (<math>C_J^*</math>, <math>C_V^*</math>). Ce point d'équilibre représente la combinaison optimale de consommation présente et future pour l'individu, en fonction de ses préférences, de son revenu et du taux d'intérêt. L'épargne en période de jeunesse est représentée par la distance horizontale entre le revenu de l'activité et la consommation présente, <math>C_J^*</math>.
Les courbes d'indifférence indiquées par des arcs vert et orange montrent des niveaux différents de satisfaction ou d'utilité, <math>U(C_J, C_V)</math>, que l'individu peut atteindre avec différentes combinaisons de consommation présente et future. Le Tms ou taux marginal de substitution est le taux auquel l'individu est prêt à substituer la consommation future à la consommation présente sans changer son niveau d'utilité. Cela reflète les préférences de l'individu pour la consommation à différents moments de sa vie.
Deux cas extrêmes sont illustrés sur le graphique : si <math>C_J = 0</math>, cela signifie que tout le revenu est épargné pour la consommation future. Inversement, si <math>C_V = 0</math>, tout le revenu est consommé dans le présent et rien n'est épargné pour l'avenir. Ces deux points montrent les préférences pour la consommation immédiate versus la consommation différée.
L'analyse de ce graphique permet de comprendre comment les individus répartissent leur revenu entre consommation et épargne au cours de leur vie en tenant compte du taux d'intérêt, des préférences temporelles et de la contrainte budgétaire. Cela montre également l'importance des décisions financières intertemporelles et comment ces décisions peuvent être influencées par différents facteurs économiques comme les variations du taux d'intérêt.


== Changement du taux d'intérêt ==
== Changement du taux d'intérêt ==
Plus le taux d’intérêt est élevé, plus la consommation courante est chère en termes de la consommation future (coût d’opportunité).


L'augmentation du taux d'intérêt influence de manière complexe le comportement de consommation et d'épargne des individus.
Cependant, comme pour l’offre de travail, la hausse du taux d’intérêt accroît aussi le revenu de l’épargne l’individu.


Quand le taux d'intérêt monte, le coût d'opportunité de la consommation immédiate augmente : consommer aujourd'hui signifie renoncer à une quantité plus importante de consommation future à cause des intérêts additionnels qui auraient pu être gagnés sur l'épargne. Cet aspect est capturé par l'idée que la consommation courante devient plus coûteuse par rapport à la consommation future. C'est l'effet de substitution, qui incite les individus à reporter leur consommation vers le futur pour profiter des taux d'intérêt plus élevés sur leur épargne.
À nouveau, les deux effets de substitution et de revenu seront antagonistes, puisque :
*La hausse du taux d’intérêt rend l’épargne attractive par rapport à la consommation (effet de substitution);
*Le revenu plus élevé associé à cette hausse du revenu de l’épargne pousse l’individu à consommer davantage dans le temps présent (effet de revenu).


Parallèlement, l'augmentation du taux d'intérêt augmente également le revenu de l'épargne. Cela signifie que pour un même montant épargné, l'individu dispose désormais d'un revenu plus élevé, ce qui peut l'inciter à augmenter sa consommation présente. C'est l'effet de revenu, qui a tendance à encourager une consommation plus immédiate car l'individu se sent plus riche grâce aux revenus d'intérêts accrus.
Deux cas possibles → cf. graphiques.
 
Ces deux effets, de substitution et de revenu, sont antagonistes :
 
# Si l'effet de substitution domine, l'individu va choisir de travailler plus et d'épargner davantage en réponse à l'augmentation du taux d'intérêt, réduisant ainsi sa consommation présente en faveur d'une consommation future plus importante.
# Si l'effet de revenu prévaut, l'individu se sent suffisamment riche pour privilégier la consommation immédiate, même si cela signifie épargner moins, malgré le taux d'intérêt plus élevé.
 
L'effet net de ces deux forces opposées dépendra des préférences spécifiques de l'individu, de son degré de patience ou d'impatience temporelle, et d'autres facteurs personnels et financiers. En général, les économistes analysent les données empiriques pour déterminer quel effet tend à prédominer dans des populations spécifiques ou sous certaines conditions économiques.


== Augmentation du taux d’intérêt et décision d’épargne ==
== Augmentation du taux d’intérêt et décision d’épargne ==
Les deux graphiques suivants illustrent l'impact d'une augmentation du taux d'intérêt sur la consommation et l'épargne à deux périodes de la vie d'une personne, pendant les années d'activité (jeunesse) et pendant la retraite (vieillesse).


[[Fichier:Choix du consommateur Augmentation du taux d’intérêt et décision d’épargne 1.png|400px|vignette|centré]]
[[Fichier:Choix du consommateur Augmentation du taux d’intérêt et décision d’épargne 1.png|400px|vignette|centré]]


Dans le graphique de gauche, nous voyons que suite à une hausse du taux d'intérêt, l'individu augmente son épargne, ce qui est indiqué par le déplacement de la consommation pendant les années d'activité <math>C_J</math> vers la gauche, de <math>C_J</math> à <math>C_J'</math>. Cette réduction de la consommation actuelle au profit de l'épargne montre que l'effet de substitution domine l'effet de revenu. L'individu choisit d'épargner plus car le taux d'intérêt plus élevé rend l'épargne plus attractive (le coût d'opportunité de la consommation présente augmente). Ainsi, la consommation future pendant la retraite <math>C_V</math> augmente, passant de <math>C_V</math> à <math>C_V'</math>, grâce à l'épargne supplémentaire investie et aux intérêts composés.
= Résumé =
 
Le consommateur optimise son choix en sélectionnant le point de sa contrainte budgétaire qui permet d’atteindre la courbe d’indifférence la plus éloignée de l'origine.
Le graphique de droite montre un scénario où, après l'augmentation du taux d'intérêt, l'individu réduit son épargne (le déplacement de <math>C_J</math> vers la droite à <math>C_J'</math>). Cela suggère que l'effet de revenu l'emporte sur l'effet de substitution : l'individu se sent plus riche du fait de l'augmentation du revenu de l'épargne et décide donc de consommer davantage dans le présent. Cependant, l'impact sur la consommation pendant la retraite <math>C_V</math> est incertain, car il dépend du degré auquel l'effet de revenu dépasse l'effet de substitution. Si l'effet de revenu est suffisamment fort, il est possible que la consommation future augmente également (de <math>C_V</math> à <math>C_V'</math>), malgré la réduction de l'épargne, car l'individu profite de la hausse du revenu d'intérêt.


Ces graphiques illustrent la nature complexe des décisions d'épargne intertemporelles. Les individus doivent évaluer leur préférence pour la consommation immédiate par rapport à la consommation future, tout en tenant compte des incitations fournies par le taux d'intérêt. Les économistes s'appuient sur ces types de modèles pour prédire les comportements d'épargne et de consommation et pour comprendre comment les politiques d'intérêt influencent l'économie globale.
Lorsque le prix d’un bien diminue, l’impact sur le choix du consommateur peut être décomposé en un effet de revenu et un effet de substitution.


= Résumé =
L’effet de revenu est la variation de la consommation due à l'augmentation de pouvoir d'achat provoqué par la baisse de prix. Il se traduit par un déplacement vers une courbe d’indifférence plus éloignée. Pour les biens normaux l’effet revenu est positif (la demande pour le bien augmente si le revenu augmente); pour le biens inférieurs l’effet revenu est négatif (la demande pour le bien augmente si le revenu diminue).


Lorsqu'un consommateur fait face à des décisions économiques, il cherche à optimiser son utilité en trouvant le point sur sa contrainte budgétaire qui correspond à la courbe d’indifférence la plus haute atteignable, maximisant ainsi son bien-être. La baisse du prix d'un bien entraîne deux conséquences principales : l'effet de revenu et l'effet de substitution. L'effet de revenu découle de l'augmentation du pouvoir d'achat suite à la baisse du prix, ce qui peut conduire à une augmentation de la demande si le bien est normal ou à une diminution si le bien est inférieur. L'effet de substitution se produit lorsque les consommateurs réagissent au changement de prix relatif en achetant plus du bien qui est devenu relativement moins cher, sans que leur pouvoir d'achat n'ait changé.
L’effet de substitution est la variation de la consommation due au changement de prix relatif qui incite l’individu à consommer davantage du bien devenu relativement moins cher. L’effet de substitution se traduit par un déplacement le long de la même courbe d'indifférence de départ.


La théorie du choix du consommateur explique également des phénomènes plus nuancés tels que les biens de Giffen, où une augmentation de prix peut paradoxalement entraîner une augmentation de la quantité demandée. De même, cette théorie aide à comprendre les réactions de l'offre de travail aux changements de salaire. Des salaires plus élevés pourraient inciter certains à offrir plus de travail en raison de l'effet de substitution, tandis que d'autres pourraient choisir de travailler moins, privilégiant le loisir grâce à l'effet de revenu. Par ailleurs, des taux d'intérêt accrus peuvent influencer l'épargne de deux façons : ils peuvent stimuler l'épargne en rendant l'abstention de consommation présente plus rémunératrice, ou ils peuvent réduire l'incitation à épargner si l'effet de revenu, c'est-à-dire la sensation d'une richesse accrue due à de meilleurs retours sur investissement, prédomine. Ces interactions sont fondamentales pour décrypter le comportement des consommateurs et les réponses aux politiques économiques.
La théorie du choix du consommateur permet aussi de comprendre :
*comment les courbes de demande peuvent potentiellement être croissantes (biens de Giffen).
*comment des salaires plus élevés peuvent faire augmenter ou diminuer la quantité de travail offerte.
*comment des taux d’intérêt plus élevés peuvent conduire à une augmentation ou à une diminution de l’épargne.


= Annexes =
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[[Catégorie:Federica Sbergami]]
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