Marxisme et Structuralisme

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Ces deux concepts sont différents mais ont une certaine forme de lien entre eux. Nous allons exposer les théories de Marx centrées sur la lutte des classes et l’économie capitaliste. Ainsi en l’analysant on peut comprendre les enjeux politiques liés à la transformation globale de la planète. Puis nous verrons le structuralisme en essayant de montrer les liens qui peut y avoir entre le marxisme et le structuralisme qu’on appelle aussi le structuralo-marxisme.

Nous partons d’une analyse du marxisme autour de son fondateur qui est Marx, ensuite nous passons à l’analyse du structuralisme avec Claude Lévi-Strauss, puis finalement nous allons nous intéresser l’influence de la pensée marxiste sur le politique.

Marxisme

Karl Marx (1818-1883)

Marx est une personnalité clef du XIXème siècle. Il va le traverser, se confrontant à la mutation exceptionnelle de ce siècle marqué par la révolution industrielle qui dépasse tous les cadres sociaux, politiques et culturels del’ancien régime. On est projeté dans un bouleversement dont Marx va vouloir faire l’écho.

Issu d’une famille d’avocats israélites convertie au protestantisme, il grandit dans un cadre aisé et favorable qui n’était pas révolutionnaire mais propice à l’épanouissement intellectuel. Il va conjuguer trois matières : le droit qui lui permet decomprendre que c’est une science de la structuration des sociétés par sa dimension normative qui imprime la société par son mode de fonctionnement et de régulation ; l’histoire qui qui offre un champ de longue durée pour interpréter les évènements et les phénomènes. Rapidement il va être marqué par les lectures des premiers socialistes. Ensuite il va compléter sa formation par des études en philosophe dans de grandes universités de l’époque que sont celles de Bohn et de Berlin.

En 1841 il soutient une thèse de doctorat sur Épicure. Entre 1841 et 1845 il commence à s’imprégner des premièresdoctrines révolutionnaires qui apparaissent et fondées déjà sur unsocialisme révolutionnaire qui prend en considération un monde très durepour le travail conjugué à une montée en puissance du capitalisme qu’on appelle le « premiercapitalisme ». C’est un capitalisme d’exploitation sans considération sociale de la main-d’œuvre.

Il vit dans un milieu qui va rapidement le sensibiliser à lacontestation politique, Ainsi dès 1840 il devient prérévolutionnaire se faisait refouler de Prusse et de France. En Allemagne il deviendra rédacteur de laGazette Rhénane qui lui vaudra des ennuis.Journal d’opposition à tendance démocratique et révolutionnaire, en tant querédacteur en chef il participa à l’effervescence révolutionnaire allemande.

L’histoire de Marx est la constitution de l’internationale révolutionnaire. L’émergence de la société capitaliste voit l’émergence d’une diaspora d’intellectuelles et de penseurs disséminés dans les grandes capitales qui s’organisent, permettant le développement de la pensée révolutionnaire. A Paris il rencontre Engels qui milite et réfléchi sur un certain nombre de réformes à introduire. Ainsi Marx va développer une théorie du socialisme prolétarien révolutionnaire qui légitime la violence ; la violence est un élément du combat ; la question de la violence-sociale se légitime. La seule possibilité de transformer la société est de proposer la révolution. Traduit en justice il part en Belgique d’où il sera aussi chassé.

A partir du Manifeste du Parti Communiste il va s’interroger à partir de 1867 sur une des composantes majeures du capitalisme comme l’avait compris Weber à travers son ouvrage sur l’Éthique protestante et l’esprit du capitalisme que pour comprendre le capitalisme il faut intégrer la question du capital.

Pendant de nombreuses années Marx va rédiger Le Capital jusqu’à sa publication en 1867. Il tourne autour d’un vocabulaire spécifique nouveau qui est le concept d’économie politique. L’économie n’est pas extérieure à la politique, elle conforme et décrit un système politique. En d’autres termes, l’économie n’est pas en dehors de la société mais c’est le postulat élémentaire que l’économie soit partie intégrante de la société. L’économie-politique fait un lien entre les enjeux économiques et les systèmes qui permettent de la réguler.

Marx se réjouit de la révolution de 1848 en France et des conflits sociaux qui naissent qui sont autant de signes de la transformation de la société par la révolution.

A partir des années 1864 il ferra parti de l’international socialiste des travailleurs dont il sera un membre éminent. Ce mouvement va organiser les mouvements socialistes prérévolutionnaires.

Apres Le Capital il va s’interrogersur la commune, enfin il va s’interroger sur les relations entre les classes sociales et le capital ainsi qu’à l’enjeu d’une lutte collective au niveau des peuples européens

Classes et luttes de classes

- Classe (au sens marxiste) : prise de conscience collective d’appartenir à un groupe.Les individus dans une société finissent par se regrouper selon une conscience d’appartenir à unegroupe. Il définit le comportement collectif. Un groupe collectif a des intérêts propres, mais divergents de ceux de l’autre groupe. C’est la lutte des classe avec ses effets historiques et ses tendances, qui détermine l’existence des classes, et non pas l’inverse. "la société bourgeoise moderne n’a pas aboli les antagonismes de classes. Elle n’a fait que substituer de nouvelles classes, de nouvelles conditions d’oppression, de nouvelles formes de luttes à celles d’autrefois'"

On est pas forcément sortis de cette société de classe. La grande invention du XVIIIème, c’est la bourgeoisie. Elle n’a pas abolit les antagonismes, mais n'a fait qu’en reproduire d’autres. Donc de nouvelles classes apparaissent, mais de nouvelles divergences aussi.

Capital et travail salarié

La bourgeoisie n'a qu’un seul but c’est l’accumulation du capital. Elle n’a pas de pensées spécifiques vis-à-vis de la classe ouvrière.mouvement de capital : production de la valeur. Cette valeur permet de s’enrichir. Le capital, dans la pratique de l’économie bourgeoise, est la mise en valeur d’une quantité de valeur donnée.

La plus-value : le capital investit doit fabriquer de la plus-value. La value doit être investie de façon à accroître la quantité déterminée.La valeur du capital : toutes les formes de plus-values possibles.

Une des grandes critiques : cette valeur ne se redistribue pas.Le capital = accroître qualité et quantité monétaire.La plus-value se dissout dans les différentes formes d’accroissement du capital : intérêt, bénéfice commercial, profit industriel.

travail et surtravail

Capital productif divisé en 2 parties : - capital constant : qui s’investit en moyens de production (machines, matières premières).- capital variable : qui s’investit dans les salaires (prix de la force du travail que le capital achète dans un tps déterminé). La plus value absolue : est obtenue par l’allongement de la durée du travail, de telle façon que le travailleur ne puisse reproduire sa force de travail qu’en travaillant plus longtemps- la plus-value relative : réduction du W, en faisant baisser la valeur de la force du travail. Je vais augmenter la productivité, mais baisser le temps de travail (organisation scientifique du travail).

accumulation

Produit une double effet :- concentration du capital sous ses différentes formes- création de surpopulation de travailleurs qui est « la loi de la population » de la société capitaliste. Cette main d’oeuvre quand elle est ,gérée fait fonctionner le système.Selon Marx : Il n’y a donc pas d’autre moyen que d’abolir ce rapport en transformant la lutte économique de classe en une lutte politique de classe, une lutte organisée pour la transformation des rapports sociaux.Le capitalisme est monopolistique. Dans les lois de régulation globale, les états n’acceptent pas le monopole.Le capitalisme doit être détruit. Il faut engager une lutte politique.

contradiction fondamentale

Selon Marx, la contradiction fondamentale du capitalisme est la contradiction des classes sociales antagonistes, du capital et du travail. Toutes les contradictions ducapitalisme s’expliquent par la nécessité de l’extorsion de plus-value et de surtravail.Elles ont toujours pour conséquences d’aggraver l’antagonisme de classes

Luttes de classes et communisme

La thèse du « Manifeste »

Structuralisme

Claude Lévi-Strauss (1908-2009)

Claude Lévi-Strauss est un personnage du 20ème siècle. C'est un philosophe, ethnologue, sociologue et anthropologue, fondateur de l'analyse structuraliste. Le structuralisme s'invente d'abord avec la linguistique. En effet, il s'agit d'un travail qui trouve sa structure avec les mots,et les discours.... la structure reste toujours la même. C'est la linguistique qui fait le premier pas. Se développe ensuite la pensée structuraliste de la science sociale. Lévi-Strauss part au Brésil effectuer des missions puis il travaille sur les tribus amazoniennes: il vit avec elles et s'intègre progressivement dans celles-ci pour pouvoir analyser leurs comportements.

Après la Guerre, il publie sa thèse, une thèse majeure pour le structuralisme qui s'intitule "les structures élémentaires de la parenté". Pour lui, la parenté est un champs de la structure. Tout se fait dans une gestion structuraliste, c'est une règle inconsciente qui favorise l'évolution des sociétés. Les logiques de parenté, de mariages ne sont pas libres, elles sont inconsciemment données, dictées et imposées.

Après cela, Claude Lévi-Strauss acquiert une certaine influence et revient en France, ce qui permet au chercheurs de différents domaines de se rencontrer à propos de ce problème de structure. Tous ces auteurs organisent un grand courant complexe d'interactions dans la permanence et le futur des structures. Ils analysent aussi beaucoup les mythes: ce ne sont jamais des objets gratuits. Les mythes sont plutôt des récits structurant pour produire des identités collectives et un destin commun aux sociétés. Toutes les sociétés ont donc besoin d'un mythe. Ensemble, ils produisent un ouvrage sur l'anthropologie structurale, c'est-à-dire l'anthropologie comme discipline scientifique.

Cet ouvrage parle de l'organisation sociale, territoriale, de la façon dont les mythes donnent une certaine cohésion générale. Il permet de regarder le politique par rapport à la question des structures, de le regarder autrement, voir même avec une certaine distance, au risque de dépolitiser le politique.

Un ethnologue: observe et analyse les groupes humains. Les documents qu'il publie peuvent ensuite servir aux historiens. L'ethnographe lui en revanche, recueille les faits et les présentes conformément à des exigences qui sont les même que celles des historiens.

L'ethnographie est une science basée sur la colonisation, elle analyse les manières de faire de la société. Les sciences plus fondamentales de l'analyse structuraliste. La linguistique structure le langage, elle permet de s'interroger sur des liens qui ne sont pas directement perceptible. Elle s'interroge aussi sur la sociologie.

La linguistique, le langage, lui n'est pas quelque chose de neutre, il définit des phénomènes structurels, un mode de fonctionnement collectif. La linguistique permet de comprendre la culture, et les comportements des individus d'une société. Ses méthodes sont rigoureuses et peuvent être appliquées à la science sociale.

Derrière le mythe apparaît une interprétation structuraliste. Le mythe structure le quotidien et nos sociétés contemporaines héritent de ces mythes car ils ont un certain pouvoir intemporel. La valeur d'un mythe est issu de sa structure donc il n'y aucune raison pour qu'il ne perdure pas à travers les générations et donc les sociétés. Aujourd'hui encore, on trouve une dimension sacrée du politique qui est nécessaire à son fonctionnement.

La politique est un domaine ou le structuralisme est fondamental. Il n'y a pas de sociétés sans structure et c'est pareil pour la politique (même si on ne voit pas directement ces structures).

Le structuralisme marxiste dans le champ du politique : Nico Poulantzas (1936-1979)

Comme le structuralisme perdure, un certain nombred’auteurs ont cherchés à faire le lien entre structuralisme et marxisme dont Nico Poulantzas.

C’était un penseur marxiste et militant du parti communiste grec, il va fortements’inspirer de l’analyse de Marx travaillant beaucoup sur lesfascismes et les dictatures mais aussi sur les questions du lien entre lepouvoir politique et l’État (pouvoir politique et classes sociales). Il aconnu son heure de gloire dans les années 1960 – 1970.

La pensée structuraliste sans Marx n’aurait probablement pas puémerger car il insiste à penser la société et regarder la société d’une façonautre.

La pensée des sciences-sociales en Europe dans les années 1950 – 1960 est fortement marquée par le marxisme car l’enjeu de la réflexion ensciences-sociales n’est pas détachée des problèmes de la sociéténotamment du paradigme de la décolonisation. Dansles années 1950 – 1960 les sciences-sociales sont en interactions avec le marxisme quipermet de comprendre la naissance de ces luttes révolutionnaires Dans le structuralisme il y a une forte inspiration du marxisme sansle revendiquer au contraire de Poulantzas

Quand il cherche à définir l’État capitaliste, il va s’intéresser à la constructionde la domination bourgeoise dans l’État autoritaire. Selon Poulantzas l’État capitaliste est une « condensationmatérielle de rapports de forces »entre les classes. Il décrit un système structuraliste d’organisation du pouvoir qui perdure et est une ligne deforce tactique qui ne vie que par une structurationinstitutionnelle très forte.

Il va proposer une analyse structuralo-marxiste sur le concept d’État nationalsocial : l’État participe de la constitution desrapports sociaux.

Ce qui caractérise la crise de l’état est une crise permanente qui fait fonctionnerle dispositif afin de leur faire fonctionner militairement. Il prolongel’analyse marxiste car on est dans un schéma mentalet culturel dans les années 1950 - 1960 qui n’a pas changé en terme de structuredont la structuration de l’État. Ainsi l’État incarne ce rapport de force structuraliste, l’État n‘estdès lors plus régulateur mais au contraire créateur de divergences.

Bien qu’il soit le moteur de l’action sociale, l’État ne fait qu’entériner lesrapports sociaux conçus par la classe dominante. Il ne règle pas laviolence, il a cherché à réconcilier marxisme et structuralisme L’État est un concentré des forces dominantes. Pour Poulantzas la constitution des États autoritaire ne peut être renversée que parla lutte populaire à travers la révolution. Lalutte populaire permet de définir une configuration stratégique de remise encause de ces structures.

Cette pensée est intéressante car il est lui-même pris dans sescontradictions car il pense pouvoir penser les choses mais le poids de lapensée structuraliste tire du côté de l’impossibilitéde l’interrompre. Il légitime la violence comme un acte naturel, il parle mêmede contre-révolution préventive comme mesure de l’Étatpour faire échouer toute révolution.