Le régime démographique d'ancien régime : l'homéostasie

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PARTI 1 : ECONIMIE ET SOCIETEEUROPEENNE PREINDUSTRIELLE (XV AU XVIII).

CHAPITRE II : Le régime démographique ancien :l’homéostasie

II)1) Les crises de mortalité de l’ancien régime

On parle des trois chevaliers del’apocalypse :

La faim.

On a cru jusqu’aux années 1960 que le principalfacteur de mortalité au Moyen-Âge était la faim. Or il faut faire unedistinction entre disette et famine : la disette est très fréquente àl’époque; par exemple a Florence, entre 1375 et 1791, la ville connaît en moyenneune disette tout les quatre ans. Une période de disette est très commune auM-A. Elle a lieu quand on fini la récolte d’une année, mais qu’on doit garderdes grains pour les ressemer l’année prochaine. Ainsi on est obligé deconserver une partie des récoltes pour les replanter l’année suivante. Il y adisette quand la production est insuffisante, mais qu’on est obligé de mettrede coté une certaine quantité pour pouvoir ressemer la saison suivante. On parle de famine quand les gens meurentréellement de faim. Elles sont dûent à de très mauvaises récoltes elles mêmedûent a des accidents climatiques majeurs. Par exemple vers 1796, un volcanislandais entre en éruption et reproduit un mini âge glacier sur l’Europedurant quelques années. De ce fait, les productions sont considérablement amoindrieset causent des famines sur tout le continent. En Finlande, 30% de la populationmeurt à cause de ce des mauvaises récoltes. Pour revenir à Florence, il y a euune famine tous les 40 ans, alors que souffrir de la faim arrive tous les 4ans. Donc la faim est présente en permanence, mais mourir de faim massivementest relativement rare, par rapport aux dires des historiens des années 60. Lafamine n’est donc pas la raison principale de la mortalité.

Les guerres.

A cette époque la guerre est une constante.Il y a toutefois une évolution. Vers les années 1300, c’est principalement despetits conflits entre seigneurs. Mais avec le temps et l’apparition des État-Nations,les conflits sont de plus en plus importants. Le gros problème n’est pas lamortalité dû aux combats, mais que les armées n’ont aucune intendance. Lesarmées pour se nourrir pillent les campagnes alentours et occasionnent énormémentde pertes civiles, les paysans n’ayant plus de quoi s’alimenter après lespillages. Par ailleurs, les armées sont des vecteursd’épidémies, car en traversant des régions elles diffusent des maladies. Parexemple, les mongols on fait un siège a Gênes. Or ces mongols étaient touchéspar la peste, et quand ils sont partis, ils ont contaminé les populationsgénoises. Et Gênes étant une plaque tournante de l’économie mondiale, on voitla peste se répandre dans toute l’Europe.

Les épidémies.

Les organismes sont fragilisés par la faimet sont peu aptes à résister aux infections. La mort est tellement présente quel’on ne documente que les épidémies les plus terribles, comme la peste au XVIet XVII. Elle est présente durant tout le Moyen-Âge jusqu’au XVIIIè. La pesteest transmise par les rats, qui étaient très présents à l’époque ; maiselle est aussi transmise par les armées et les marchands qui sont infectés etqui se déplacent beaucoup. La peste a donc effacé l’excédant desnaissances sur les décès. La population de la France ne peut donc pas s’accroitreet il y a un blocage démographique, les naissance en plus par rapport au décèsétant effacées par la maladie. Aujourd’hui on sait que les épidémies étaientle premier facteur de mortalité au M-A.

II)2) L’homéostasie grâce au contrôle de la croissance démographique.

Le concept d’homéostasie.


L’homéostasie désigne un équilibre dynamiqueentre population et environnement. Cela signifie que malgré les crises onrevient toujours à un équilibre. C’est un équilibre entre population etenvironnement, l’environnement étant à cette époque la seule source de revenude la population (agriculture). Les gens de l’ancien régime ont peu depossibilités de changer leur environnement, mais les paysans ont vite compris leprincipe d’homéostasie. Chercher la bonne comparaison : populations humaines et populations animales.

La population stagne à la manière desanimaux. La mort sélectionne la population, les faibles disparaissent et nereste que les résistants. Les années passes, et ceux qui étaient résistantsdeviennent faibles et disparaissent, et reste les nouveaux résistants…

Microet macro-stabilité de long terme.

Jusqu’à la fin de la 2WW, il n’y a pas lasécurité d’existence, les gens du Moyen-Âge n’avaient aucun moyen de savoirpourquoi ils subissaient la mort, il n’y pouvaient rien. Les gens se sententimpuissants. D’ailleurs on a longtemps crue que les petites gens n’avaient pasd’autre option que de prier Dieu et de totalement subir la mort. Or on adécouvert que les paysans tentaient de diminuer le caractère meurtrier descrises de mortalité.


II)3) Les régulations sociales : le système européen dumariage tardif et du célibat définitif.


Lamise en place : XVIè – XVIIIè.

Les paysans régulaient la croissance démographiqueen régulant l’accès au mariage. C’est ce qu’on appelle le système européen dumariage tardif et du célibat définitif. Au XVIè, entre 10 et 15% des femmes nese marient pas. De plus du XVIè au XVIIIè, les femmes se marient de plus enplus tard. On voit que les femmes se mariaient au XVI à 19/20 ans et au XVIIIèvers 25/26 ans. On pense que les paysans, quand ils sont devenus libres, ontcherché à avoir peu d’enfants pour ne pas diviser leurs terres entre trop d’héritierset finir par les perdre.

Laligne St. Petersburg/Trieste.

Ce système se développe à l’Ouest, et suitune ligne de St. Petersburg à Trieste. A l’Est, on reste sur un systèmeuniversel de mariage, car les paysans de l’Est sont dans un système de servageet n’ont rien à transmettre à leurs enfants.


Leseffets démographiques.

La fertilité s’étend entre 15 et 49 ans.Avec des mariages qui sont passés de 20 à 25 ans, cela enlève 5 des années lesplus fertiles chez une femme, ce qui équivaut à 2/3 enfants par femme, ce quiréduit la pression démographique.

Mariagetardif et célibat définitif.

Quand on compte les femme qui ne sont pasencore marié, les veuves et les célibataires, 50% des femmes n’étaient pasmariées et ne pouvaient donc pas avoir d’enfants. Cela réduit le nombred’enfants par femme d’une manière très forte (réduction de 30% de la fécondité).Pour un équilibre entre population et environnement, sans pouvoir trop agir surl’environnement, on agi sur les naissances. On explique le fait que les femmesn’aient pas d’enfants quand elles ne sont pas mariées par les règles quevalorise la religion catholique, qui défend la chasteté et donc encourage lemariage tardif. On ne compte que 2 à 3% de naissances illégitimes.

À l’époque, on a aussi l’idée que mariageégal ménage. Donc il faut une niche, c’est à dire un endroit ou vivre, le plussouvent les ferme, une fois qu’un couple s’est marié. A l’époque, on neconstruit pas de nouvelles fermes, et donc un couple doit attendre qu’une fermese libère avant de pouvoir se marier et s’y installer, ce qui encourage lemariage tardif. Il y a aussi le facteur parents. Les parentsveulent que les enfants restent à la maison pour s’occuper d’eux. Le célibatdéfinitif est souvent le résultat du sacrifice d’un enfant d’une fratrie,toujours une fille, qui accepte de rester au cotées de leurs parents pour s’enoccuper. On revient toujours à une stabilité avec l’homéostasie.S’il y a une crise de mortalité, les niches se libèrent plus tôt, et donc unegénération se marie plus jeune, et ont donc une fécondité plus grande, il y aplus d’enfants pour combler la perte démographique liée a la crise demortalité.

Nuancesdans le système européen : les trois suisses.

Pour prendre l’exemple de la Suisse, il y aplusieurs lois en vigueur selon les régions : - Aucentre, les règles sur le mariage sont très strictes, et les pauvres ne peuventse marier. La transmission de la terre se fait uniquement à un fils (l’ainé,transmission inégalitaire). Il y a donc une émigration des autres enfants quin’ont hérité de rien. - Dans leValais, il n’y a pas de loi sur le mariage, et il y a une successionégalitaire, s’il y a 3 fils et 1 fille, les 3 fils héritent et dédommagent lasœur qui n’a pas le droit d’être propriétaire. Souvent, les frères se mettentd’accord pour laisser la terre a un seul des enfants, les autre émigrent. - En Suisseitalienne, il y a une mobilité masculine massive, les hommes sont absentsdurant plusieurs mois voir années, ce qui déséquilibre le marché matrimonial,et donc limite les naissances (les femmes ne peuvent se permettre d’être infidèlescar tout le monde se rend compte si elles tombent enceinte quand le mari n’est pas là).

Unretour sur la mort omniprésente

Une famille complète est une famille où lecouple reste ensemble du mariage jusqu'à la fin de la fécondité de la femme (50ans). À ce moment, il y a en théorie 7 enfants par femme. Mais beaucoup de familles sont affectées parla mort (mort du marie ou de la femme avant qu’elle ai 50 ans…). Avec cesruptures, on arrive à 4/5 enfants par famille. De plus 20/30% des enfants meurent avantqu’ils aient 1 ans, et seulement la moitié des enfants qui sont mis au mondesurvivent plus que 15 ans. Ainsi, le couple de 2 est remplacé par 2 à 2,5naissances, le couple arrive donc à peine à se remplacer lui même, il y a unestagnation de la population. De plus, avec cette idée d’insécurité del’existence, on a d’un coté des sociétés qui trouvent des solutions pourstabiliser les populations (homéostasie) et en même temps on a l’habitude de lamort. Le terme caveau vient du fait que l’on enterrait les membres de lafamille dans la cave, dû au manque de place. Au XVIIIè, quand on a voulu viderParis de ses cimetières intramuros, on a déterré plus de 1,6M de morts. Lesgens de l’époque acceptent la mort. On trouve d’ailleurs des manuels sur commentbien mourir, mourir en bon chrétien, pour être prêt a mourir a tout moment. Onconsolait d’ailleurs les condamnés a mort en leur disant qu’ils avaient la chancede savoir quand ils allaient mourir et pouvaient donc se préparer.