Production et croissance économique
Qu’est-ce que peut expliquer le fait que le revenu moyen annuel en Norvège est de USD 76000 en 2007 (PNB par tête) ou de USD 60000 en Suisse, alors qu’un résident du Burundi a un revenu moyen de seulement USD 110 ?
Pourquoi la différence de PIB par tête entre l’Europe et l’Asie est passée du double au 18ème siècle à un PIB 15 fois plus grand en Europe qu’en Asie en 2006 ?
Ce chapitre sur croissance et développement nous permet d’esquisser une réponse à ces questions (pas de développement de modèles formels).
Selon Robert Lucas (prix Nobel d’économie en 1995) : « Les conséquences que les réponses à ces questions peuvent avoir pour l’homme sont très grandes: une fois qu’on commence à penser à celles-ci, il est difficile de penser à rien d’autre ».
Variation (de niveau) entre l’année 1 et 2: Échec de l’analyse (erreur de syntaxe): {\displaystyle ∆ PIB_2 = PIB_2 – PIB_1}
Taux de croissance du PIB (en %): Échec de l’analyse (erreur de syntaxe): {\displaystyle ∆\, pourcentage\, PIB_2 = \frac{∆PIB_2}{PIB_1} \times 100}
Si on a une période plus longue (n années, par exemple) et on connaît le PIB au début et à la fin de la période, pour calculer le taux de croissance annuel moyen, γ, on utilise la formule suivante:
- Échec de l’analyse (erreur de syntaxe): {\displaystyle PIB_n = PIB_1(1 + γ)^n} => Échec de l’analyse (erreur de syntaxe): {\displaystyle γ = \sqrt [ n ]{ PIB_n PIB_1 } − 1}
La règle du 70 (pour avoir une idée de la relation entre le taux de croissance annuel du PIB par habitant et la variation à long terme du PIB per capita):
- Échec de l’analyse (erreur de syntaxe): {\displaystyle nombre\, d’années\, pour\, que\, la\, variable\, double = \frac{70}{taux\, de\, croissance\, annuel\, de\, la\, variable}}
NB: ceci est une approximation!
Croissance économique dans le monde
Croissance économique mondiale : un phénomène relativement récent
Avant 1800, le taux de croissance de la population était inférieur à 0,1% par an et jusqu’à 1500, le taux de croissance de la production était quasi nul.
C’est seulement après 1800 que la population a fortement augmenté et que le taux de croissance du capital physique par tête est passé de 0.15% par an entre 1500 et 1800 à plus que 2% par an au siècle passé.
Croissance dans le monde
Une toute petite variation dans le taux de croissance annuel d’une économie peut se transformer dans une différence énorme dans le niveau du PIB au bout de quelques générations: cf. tableau suivant.
En 1900, l’Argentine avait un PIB par tête qui était de 16% plus élevé que celui du Japon (USD 1'915 versus USD 1'656 en dollar de 2000 après avoir ajusté pour l’inflation entre 1900 et 2000).
Pendant la période 1900-2000 l’Argentine a eu un taux de croissance annuel moyen de 1.8% et le Japon de 2.8%
Cette petite différence se transforme dans un différentiel de PIB par tête, 100 ans plus tard, d'environ USD 26k au Japon et USD 12k en Argentine : PIB en 2000 en ARG = et PIB en 2000 au JPN =
Remarque: évidemment la statistique clé pour suivre la croissance à long terme d'un pays est le PIB réel par tête, même si souvent la presse reporte les données sur le taux de croissance du PIB réel (cf. The Economist, 13.03.2008).
Parité de pouvoir d'achat
Est-ce que les USD 12k en Argentine en 2000 sont comparables aux USD 26k du Japon de la même année? Probablement pas, car les prix d'un bon nombre de biens sont différents dans les deux pays.
Pour avoir une idée de la « qualité de vie » des individus en Argentine et au Japon et pouvoir faire des comparaisons à niveau international il faut ajuster les PIB per capita par le coût de la vie dans les deux pays.
Pour construire un indicateur du coût de la vie dans divers pays, on procède de la même manière que pour construire un indicateur du coût de la vie dans un pays à différents moments dans le temps (cf. IPC).
On construit un panier type de consommation (le même partout) et on calcule son coût dans divers pays du monde pour construire un indice de parité de pouvoir d’achat (PPA).
Correction par la PPA
La Banque Mondiale et le FMI ont un projet commun pour la construction de ces indices dans les pays en développement. L’OCDE le fait pour les pays développés.
Même quand on corrige par la PPA, les différence entre les PIB par tête des pays restent frappantes.
Exemple d'application :
- Selon la Banque Mondiale, si le coût de la vie est de 1 aux États-Unis, il sera de 1.37 en Norvège et 0.27 au Burundi en 2007.
- Le PIB par tête en PPA de la Norvège est donc de , et le PIB par tête en PPA du Burundi est de → différences moins importantes que si on considère le PIB sans correction, mais encore extrêmement grandes...
Pourquoi ces différences énormes? Cf. prochaine section.
Critique à la PPA
Les indices de PPA souffrent des mêmes problèmes que ceux qu’on a vu pour l’IPC (biais de substitution, nouveaux biens, qualité, et hétérogénéité des habitudes de consommation).
Et ces problèmes sont accentuées par les différences socio-économiques et culturelles des pays (en réalité les paniers de consommation ne sont pas les mêmes partout!).
Une alternative aux indices de PPA qui essaie de surmonter du moins en partie certains problèmes liés aux indices de PPA standard est l’indice BigMac proposé par The Economist: comparaison du prix d’un BigMac dans les divers pays (prend en compte la valeur ajoutée des biens et services qui constituent le prix BigMac et qui sont les mêmes partout).
La productivité du travail
La productivité du travail
Pour comprendre les différences de revenu par tête entre pays, il faut comprendre pourquoi certains pays produisent plus de biens&services par tête que d’autres.
Pour expliquer ces différences on s’intéressera donc à la productivité des travailleurs dans les différentes économies.
- Échec de l’analyse (erreur de syntaxe): {\displaystyle Productivité\, du\, travail\, = \frac {output}{heures\, de\, travail} = PML}
Facteurs de production
La productivité du travail est influencée par la disponibilité des autres facteurs de production (capital physique, capital humain, ressources naturelles et connaissances technologiques) dans l’économie.
Considérons une fonction de production () de l’output total qui dépend de plusieurs facteurs de production:
- travail () = nombre d’heures de travail employées dans la production capital *physique () = équipements et infrastructures utilisés dans la production
- capital humain () = connaissances et habilités acquises par les travailleurs grâce à l’éducation, la formation, l’expérience
- ressources naturelles () = inputs naturels, tels que la terre, les forêts, les matières premières, etc.
- connaissances technologiques () = connaissances des meilleures méthodes de production possibles.
La fonction de production décrit la relation entre la quantité des inputs utilisés dans la production et la quantité d’output.
Rendements d’échelle constants
Généralement on suppose que la fonction de production montre des rendements d’échelle constants (en termes mathématiques ceci veut dire que la fonction est homogène de degré 1) dans L, K, H et N => si on double la quantité disponible de tous ces inputs, on double la quantité produite (α = 2 en bas):
Y = A·F(L, K, H, N) → αY = A∙F(αL, αK, αH, αN)
NB: Le paramètre technologique A apparait en dehors de la parenthèse. Ceci implique qu’en doublant le niveau des connaissances technologiques on peut doubler la quantité produite. Ce paramètre est souvent interprété par les économistes comme une mesure de productivité globale ou productivité multifactorielle. La productivité multifactorielle n’est pas directement observable; il s’agit d’une sorte de « reste » ou de « résidu », qui est évalué comme différence entre la variation en % du PIB et la somme des variations en % des facteurs de production considérés et qui nous donne une estimation de l’efficience totale des facteurs de production.