Les théories de la violence en science politique
- Étymologie du mot « violence »
L’étymologie permet de comprendre l’ensemble des réflexion en matière de science-Politien sur le concept de violence.
La racine du mot violence est le mot violé qui est créé dans les années 1080 qui est l’atteint à l’intégrité d’une personne ; c’est l’atteinte a la personne dans son intégrité physique, moral et c’est-à-dire dans son être-même.
Ce mot va être ensuite étendu aux institutions et a l’ordre moral. Le mot va évoluer vers le XIIIème siècle signifiant des lors l’abus de la fore. Celui qui qui ferrait usage de la violence et celui qui abuse de sa force, c’est-à-dire que c’est celui qui utilise sa force dans des desseins quoi sont contraires au bonnes conventions.
A partir de 1342 apparait le verbe de « violenter » qui désigne le fait que dans la violence il y a une action. Ce qui caractérise au sens premier la violence est une action, elle a une dimension d’intentionnalité. Agri avec violente est agir avec intention de façon abrupte et immédiate.
Au XVIème siècle apparait l’adjectif « violement » et l’expression de « faire violence » qui montre que l’on parle d’une action.
Ainsi la violence est du domaine de l’action et de l’ordre de l’action humaine qui est de l’ordre de l’intentionnalité, une intention de l’action. La composante essentielle est la force. Cependant il existe de nombreuses autres dimensions, on peut être dans la violence morale ou psychologique ; on est pas nécessairement dans quelque chose qui est de l’ordre de l’agression par la force, c’est une agression d’esprit morale.
La violence relève du domaine de l’action, il y a une intentionnalité de l’action qui est de faire violence. Un des modes possible de l’expression de la violence est l’utilisation de la force et de fait de la contrainte. C’est une contrainte à changer de position en raison même de l’atteinte fait.
Arendt va opposer la violence qui exige des instruments à ce qu’elle appelle le pouvoir de la puissance. Au fond il faut distinguer la violence du pouvoir et de la violence par ce que la puissance est directement instrumentale. Ainsi elle va s’interroger sur l’expression des différentes formes de violences.
- Champs scientifiques de réflexion
Depuis un trentaine d’année les cognitivistes travaillent sur laviolence de manière scientifique. Le concept central est le concept d’agressivitéexprimé par Konrad Lorenz dans les années 1970. Il va d’abord s’interroger surce qu’est une conduite agressive et si elle ne relèverait pas de l’instinctnaturel de l’homme. Suivant les contextes et la nature de la situationcontextuelle l’agressivité serait naturelle à l’homme.
Les sciences et la biologie renvoi sur la question des pulsions sur l’instinctd’agression qui est dans tous les êtres vivants et que l’on retrouve dans lanature. Ainsi il pourrait exister un point commun qui serait l’agressivité.
Il faut aussi considérer que l’agressivitéserait aussi un mode d’expression et d’action. On peut voir le passage d’unescience cognitiviste médicale a une question. A une question culturel etpolitique. Ainsi l’expression ne serait-elle pas un moyen d’expression,l’agressivité permet d’exprimer l’individualité. l’expression del’individualité est malgré tout une expression de communication.
Au fond on prend la tridimensionnalité de la violence comme des facteursbiologiques.
Il y a des facteurs biologiques, des facteurs liés à la personnalité dusujet sachant que l’agressivité est liée en partie à la difficulté d’êtresociale, ainsi un enfant, moins il est socialisé jeune plus la violence et l’agressivitéressort. Ces trois cercles permettent de comprendre ces facteur d’échangesocioaffectifs et dans quelle mesure cela peut être géré.
L’enjeu fondamental pour limiter l’agressivité et la violence peut êtrela capacité que les individus ont à maitriser le environnement.
L’émotion est au cœur du sujet, c’est la perception et la lecture de sasituation. Le concept d’émotion est important car il permet de comprendre cessituation où il y a perte de rationalisation ; effectivement c‘est parceque l’on ressent une agression que l’on peut exprimer une agressivité.
Ces trois dimensions sont importantes et expliquent des situationsagressogenes c’est-à-dire une situation de l’ordre de la perception.
Si la science-politique s’intéresse à la violence c’est parce que le cœur même de la sciencepolitique est la question de l’action de l’action, si on parle de l’hypothèseque la violence est de l’action dès lors il y a une théorie à forger. D’autrepart c’est une théorie contextuelle c’est-à-dire le rapport entre l’individu etle collectif f mais c’est la dimension collective.
La question est de savoir comment passe-t-on d’un fait individuel à unfait collectif est comment peut-on qualifier la violence de fait sociétal. On intègre dans une analyse d’unefonctionnement et de régulation social qui pose la question de la gestionpolitique comme un fait fondamentale.
Les théories classiques de la violence
Hobbes et la théorie de la violence comme utilité sociale
Selon Hobbes il existe trois niveaux deviolence possible :
- Niveau des relations interindividuelles dans l’état de nature
- Niveau de la guerre internationale
- Niveau de la guerre entre souverain et rebelle
Hobbes dénombre trois causes de la violence :
- la rivalité
- la méfiance
- la fierté
Il en découle des guerres et des conflits.
- Niveau des relations interindividuelles dans l’état de nature
Ainsi la violence est déraisonnable, c’est de l’espace de la passion. Leparadoxe est que la violence est passionnelle et déraisonnable mais elle donnelieu à une action rationnelle.
Opposition = déraison = passion = anarchie
La question sous-jacent de de savoir si l’action peut être rationnelle peut-ondès lors parler d’irrationalité ?
- Niveau de la guerre internationale
Le passage à l’état de guerre est une théorie de l’État westphalien, ce sont des États qui se font la guerre.
La première hypothèse est le désir d’accumulation qui veut que chaque État veuille à un momentdonné acquérir plus de puissance pour régner par rapport aux autres. L’état deguerre est un état d’accumulation quiva triompher grâce au souverain et aux institutions publiques, c’estun état d’appropriation des ressources. Pour que cela fonctionne cela ne signifie pas que la violence va êtrerapportée du côté de la guerre mais que l’État va devoir gérer sa propreviolence.
Dans la théorie de Hobbes la violence peut toujoursressurgir dans le cadre de l’État car il doit par essence être instrumentalisévers des fins et des objectifs, il va devoir se défendre de l’extérieur maisaussi de la violence à l’intérieur de son propre système.
Ainsi Hobbes nourri l’hypothèse que laviolence va être canalisée mais elle va exister au sein de l’État même sil’enjeu fondamental est la guerre entre États.
- Niveau de la guerre entre souverain et rebelle
Même si il a y une violence à l’état de nature, une violence entre les État dans un système westphalien avec un contrôle de la violence au sein d’eux même, il n’empêche qu’il peut y avoir un troisième qui est la guerre entre le souverain est le rebelle entre celui qui détient le pouvoir et celui qui conteste.
Ce qui est intéressent dans la théorie de Hobbes est qu’il décrit la violence comme unehistoire et comme l’hypothèse que la violence reste et ne peut disparaitre entant que telle.
George Sorel et la violence contestataire
Sorel est un socialiste d’État, un marxiste, un syndicaliste et un révolutionnaire puis il a va dériver vers l’extrême droite. Son ouvrage intitulé Réflexion sur la violence publié en 1906 est intéressent car il va poser la violence comme un collectif. Il va reprendre des éléments qui structurent en disant que la violence n’est pas de l’ordre du spontané, elle n’est pas de l’ordre du spontané et de l’imprévisible, elle serait au contraire de l’ordre du constitué et d’une volonté en acte.
Chapitre 1. Lutte de classe et violence
Chapitre 2. La décadence bourgeoise et la violence
Chapitre 3. Les préjugés contre la violence
Chapitre 4. La grève prolétarienne
Chapitre 5. La grève générale productive
Chapitre 6. La moralité de la violence
Chapitre 7. La morale des producteurs
Si la violence est du collectif qui a pour usage de changer les rapports sociaux et de lutter contre la pauvreté et l’exploitation bourgeoise capitaliste il y a une forme de moralité de la violence, dès lors elle n’est pas considérée comme amoral mais profondément morale.
La lutte des classes est une violence positive car c’est le moyen de faire pression sur les patrons pour obtenir une avancéesociale. Il faut regarder les formes de violence quipeuvent animer le prolétariat pour obtenir réponse à ces demandes légitimes.
Cela permet de comprendre aussi l’une des impasses du terrorisme et des mouvements extrémistes qui part d’une légitimité de la violence au nom de l’oppression qui est la théorie de l’anarchisme. Puisquela violence est légitime, on va commencer à agresser les bourgeois ce qui justifient d’une moralité des actes. Dupoint de vue éthique et philosophie, à partir du moment où l’on part del’hypothèse de la violence comme morale on peut atteindre des extrêmes.
Le débat sur la morale et la violence est traversée par la question dela politique et la façon dont on analyse laquestion du politique.
René Girard et la violence sacrificielle
René Girard est un philosophe de formationné en 1923 enseignant dans les plus grandeuniversités américaines et est membre aussi de l’Académiefrançaise, toute sa carrière a été portée sur des ouvrages de philosophie, dereligion, d’éthique. Il est très intéressant car il se situe dans la grandelignée des anthropologues structuralistes et il a travaillé toute sa vie sur la questionde la violence et du sacré.
- La violence et le sacré
- Le Bouc-émissaire
- Le sacrifice
Ce qui est intéressant est qu’il va relire tous les mythes fondateurs des sociétés pour s’interroger sur laquestion de la violence. Son hypothèse fondamentale est que l’acte individuel ne sert à rien en lui-même, on doit le prendredans une question de système collectif.
Au fond tous les individus sont pris dans un processus mécanique de stratégiesd’imitation, c’est ce qu’il appelle la théorie du mimétisme. Lesactes individuelles ne sont rien en soi et s’inscrivent dans un processus mimétique vis-à-vis de la société inscrites dans undestin collectif mimétique que cela soit dans les relations amoureuses autant que dans les relations affectives. Ainsila violence ne peut échapper à ce mimétisme.
Le premier point théorie très fort de Girard est de dire que toute sociétéest constituée dans la violence, c’est un concept structurant. Dèslors toute société se doit de contrôler la violence. Souventla violence est de l’ordre du mythe et de la pratique sacrificielle, elle sedoit de contrôler sa violence. Le paradoxe est que les sociétés vont seconstruire avec de la violence et se doivent de la contrôler.
La violence est un espace du mythe, du rituel et de lapratique sacrificielle, c’est-à-dire que toute société doit avoir un rapport consensualistehistorique dans sa narration avec laviolence.
La violence sociétale va pouvoir se réguler dans la théoriedu bouc émissaire. Toute société selon René Girard construit d‘abord un rapport spécifiqueà la violence non pas pour l’interdire mais pour l’encadreret la ritualiser. Il ne s’agit pas d’arrêter la violence mais de la structurer etde la canaliser.
Dès lors la cause la plus importante est de travailler sur les mythes,puisque le mythe est au fondement de notre société. Le premier travail de philosopheest un travail d’analyse culturelle des mythes pour les déchiffrer non pascomme un simple récit mais pour comprendre la structure signifiante mimétiquede la violence c’est-à-dire comment le mythe distribueet va construire la violence comme un phénomène qui va s’incorporer à la société.En les déchiffrant on voit apparaitre au fond les notions fondamentales qui permettantde comprendre comment émerge cette théorie du sacrifice nécessaire pour calmer les dieux.
L’hypothèse de Girard est de dire que toute sociétédoit conjurer la violence en élaborant des mythes qui deviennent eux-mêmes des rituelspour exorciser la violence tout en s’aident ou en encourageantune violence contrôlée. Puisque la violence est constitutive de la société ilfaut la contrôler et la canaliser mais aussi encourager par moment de la violence contrôlée. Laviolence contrôlée fait fonctionner le système sociétal.
Il faut détourner la violence propre à la société dans un système de société parce que le système de sacrifice fait cohésion. La théorie est que le détournementimplique que le fidèle ne connaît pas le rôle joué par la violence. Lathéologie du sacrifice est que les dieux réclament des victimes,c’est pour satisfaire dieu permettant de retourner à un ordre normal.
La violence sacrificielle peut donc être entendue soit commeune violence de rechange ou une violence de substitution. On substitutune forme de violence acceptée par l’ensemble des acteurs aunom du bonheur collectif, c’est un transfert symbolique de la charge de la violence. Ce qui est en jeu est le transfert de la violence collective par un jeu collectif de redésignassionsdu coupable ou du fautif.
Le sacrifice à une fonction sociale importante qui est d’apaiser les conflitsinternes à la société, il désigne un substitut, il désigne une tierce personne qui apaise lesconflits. Le sacrifie permet d’apaiser les conflits internes à toute sociétéd’où l’utilité de rendre le sacrifice constant calqué sur des rites symboliques très forts.
Le sacrifice qui restaure l’état de pureté est une sorte de renaissance perpétuelle qui est le concept de bouc émissaire.C’est-à-dire que c’est la théorie ou laviolence s’expulse de la violence, il doit payer et expier le péché des autres,il est sacrifié au nom de tous les autres. On limite la violence au maximummais on va y recourir à l’extrémité pour éviter une violence plus grand, c’estun transfert de charge.
Le paradoxe est que du coup, la violence de la société s’expulse encore par de la violence. Il ne peut pas avoir de société sans mythe quiest à l’essence même de la société, il ne peut y avoir de société sans espacemythique parce qu’il est au fondement mêmede la construction de ce rapport entre les individus et de la violence. De plusdans toute société il y a la capacité de production de bouc émissaire. Ainsi toute sociétéproduit des boucs émissaires, tout ceci se fait sans rationalité de jugement, on neva pas se poser la question de la véracité de l’action néfaste du bouc émissaire.
Le bénéfice est que le seul intérêt du dispositif et la perception selon laquelle la société gagneet a gagnée quelque chose en particulier, elle gagne une forme de cohésion autour d’un objectif commun.
État et violence politique
Violence politique et violence extrême
Quatre concepts sont employés de nos jours :
- le concept classique de violence politique
- le concept de violence infrapolitique
- le concept de violence métapolitique
- le concept de violence extrême vs le barbare
- Concept classique de violence politique
Le concept classique de la violence politique instaure un lien entre l’usage de la violence et la puissance publique et politique. Il peut y avoir un rapport entre l’usage de la violence et la puissance publique et politique. Il n’y a pas d’interrogation sur la légitimitéde la violence, elle renvoie à la relationau politique qui s’exerce dans un cadre qui soit légitime ou illégitime.
Deux arguments évoqués pourjustifier l’usage de la violence :
1)La violence comme principe d’action défensive C’est l’idée selon laquelle l’usage de la force serait légitime dans la mesure où le bien est défendu :
- soit l’État peut se tromper et il n’est pasinfaillible
- soit l’État ne se trompe jamais et à ce moment-là il n’avait pas de raisons de remettre en cause la légitimité de sa violence
2)La violence au service d’une cause juste Il s’agit d’un mode de légitimation qui a toujours existé
- légitimité des intentions guerrières ou des actions violentes par des argumentations idéalistes
- le rapport à la religion et à la morale sont le plus évoqués
Dans ces considération et cette conception de la violence politique il y a la question du but de la violence dans le but de défendre l’état de droit mais avec un danger du côté de acteurs publiques qui est que si on est trop violent il est probable de remobiliser l’opposition.
La question symbolique et de savoir jusqu’où il est possible d’aller, la bavure qui est un acte de violence qui aboutit à une chose grave qui coûte très chère sur le plan symbolique et peut être des lors dénoncé comme un acte barbarie et de brutalité. Au-delà d’un certain seuil la violence répressive suscite du rejet expliquant pourquoi lorsque les politiques usent de la violence ils doivent l’argumenter et l’expliciter. La question de la violence politique passe souvent par la construction d’un discours. Il faut fabriquer une rationalité de jugement de l’usage de la violence.
La violence au service d’une cause juste est une interprétation morale dela violence. Le droit de la morale a un débouché important dans lesannées 1980 qui est la droit d’ingérenceinternational.-
Le droit d’ingérence international a été une invention assezcurieuse qui fut presque contre nature du droit international. Si despopulations sont meurtries et victimes de génocides, la communauté internationale doit faire usage d’un droit d’ingérence internationalau nom du droit humain. Ainsi le droit humanitaire justifie l’intervention militaire dans certains pays. Dès lors l’interventionmilitaire peut se justifier au nom de la paix.
- Le concept de violence infrapolitique
Il rentre en relation avec les mutations économiques et politiques dans la planète des années 1980, c’est-à-dire dans l’affaiblissement de l’État-Nation avec une violence politique privatisé donnant la possibilité à des groupes armés qui vont se constituer en système de forces pour user de la violence pour avoir un certain nombre de prérogatives territoriales, spatiales et économiques. Ce sont des violences infrapolitique qui articule de façon compliquée la légalité et illégalité qui ne permet plus de démêler ce qui relèverait d’enjeux politique réelle de ce qui relèverait d’une criminalité organisé.
Cela renvoie à un concept deprivatisation de ressources et articule de manière conjointe légalité et illégalitédans des pays ou des régions défavorisées où il ya des systèmes ou l’État-Nations n’a plus le pouvoir de contrôler le territoire.
- Concept de violence métapolitique
Le concept de violence métapolitique signifie que la violence dépasse les frontières du politique de l’État-Nation ou qui subordonne le politique à des nouveauxen jeux stratégiques. Ce sont par exemple la violence politique ou religieuse, ou encore des violences qui surgissent de la modernité,c’est-à-dire de la forme de violence métapolitique au nom d’un intérêt général.
Origine de la violence métapolitique :
- critique de la surmodernité des sociétés avancées
- la critique de la laïcisation politique et de la perte de lien avec le spirituel
- ensemble des frustrations nées de la modernité
- Violence extrême vs barbarie
La violence extrême est la violence qui a perdue tous les modes classique de régulation qui est souvent gratuite et qui aboutit à une perte de rationalité absolue. C’est tout ce qui est de l’ordre de la violence gratuite spécifique comme le viole des femmes comme armes de guerres dans certains guerres africaines, mais aussi les guerres de purification ethnique, c’est détruire l’autre de façon absolue. Cela signifie le dérèglement des formes classique de la violence, elle est qualifiée d’extrême parce qu’elle est qualifiée de violence au-delà de la violence, c’est une violence qui n’aurait plus aucun rituel et qui est une cruauté extrême.
- exponentialité des violences physiques sur les personnes
- processus de régression parrapport au processus civilisation
- dérégulation des lois et principes de la guerre
- désinstitutionalisation de la violence : la violence n’a plus de forme institutionnelle
Ainsi on peut se poser la question de savoir à partir de quel seuil peut-on parler de violence extrême ; c’est une question de l’ordre de la philosophie, cependant dans le cas de la violence extrême il y aurait peut-être un passage rentre rationalité et irrationalité.
La théorie de la violence extrême met à mal toutes les théories de Clausewitz et de Machiavel sur la guerre, on est au-delà de toute rationalité, on rentre dans la barbarie à l’état pure.
Michel Henry né en 1922 et décédé en 2000 rédigea une ouvrage intitulé La barbarie en 1987 constatant la montée de laviolence extrême en s’interrogeant sur ce qu’estla barbarie et sur comment se joue l’amputation de l’homme dans un système de barbarie.
Hannah Arendt (1906-1975) et le Mal radical
Hannah Arendt est philosophe de formation,élève de Heidegger, elle s’exile en France entre 1933 et 1940 avant de s’installer aux États-Unis à partir de 1941. Elle est une philosophe politique très importante sur la société, laculture, le totalitarisme, la violence. C’est une philosophe incontournable du XXème siècle.
Arendt a vu les deux guerres mondiales, la guerrefroide, tous les totalitarismes, dans son ouvrage Le système totalitaire elle postule que le mal est enl’homme, au fond le XXème siècle a inventé un mal inédit qui est un mal radical. C’est quelque chose qui était inconnu des hommes auparavant car c’est quelque chose qui résiste à toutes les catégories théologiques et philosophiques occidentales. Au fond c’est quel que chose qui échappe à toute la connaissance qui été accumulé sur la société, la guerre, la violence pendant des générations.
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C’est quelque chose qui est un mal absolu en l’homme. Il faut remonter à Kant car il abordé le mal absolu dans l’être humain, ainsi il a montré qu’il y avait en l’homme une potentialité du mal impossible à penser et à conceptualiser. Ainsi sa théorie est une tentative de penser le mal et le nouveau mal ainsi que la transformation du monde moderne qui était incompréhensible dépassant formes de rationalités.
Ardent va contester la théorie du bouc émissaire à propos des juifs, ils ne porteraient pas simplement la mal des autres mais c’estl’antisémitisme nazi, on les tue avant tout parce qu’ils sont juifs.
Ainsi elle va travailler sur le mal radical dont apparait une notion importante qui est leconcept de superfluité. Dès lors il y a la possibilité de tuer en masse parce qu’a un momentdonné l’homme n’est plus rien, il n’est plus un être conscient, dès lors il n’appartient plusà l’humanité. Elle dénote trois types decamps de concentrations :
- Hadès : tout ce qui est au XXème siècle la gestion des apatrides, des asociaux.
- Purgatoire : ce sont les camps de rééducation des individus que l’on considère dangereux
- Enfer : c’est le camp d’extermination qui est la mort concrétisé par les camps d’extermination des juifs.
L’enfer est le lieu de la dépossession en tant qu’homme, l’homme est dépossédéd’abord juridiquement. La première chose qui arrive dans un camp de concentration est la soustraction de l’individu à laprotection des lois. La deuxième chose est l’abandon à toute régulation, le campdevient un lieu sauvage ou il n’y a pas de gestion, les aristocrates sont les criminels ; c’est le lieu où se détruit la personnalité. La dernière phase est la destruction de l’individualité. Leprojet nazi en tant que tel est de faire del’homme un animal en l’obligeant à l’animalité pour survivre et se nourrir, enfaire un être sans conscience.
Jorge Semprun raconte comment pour arriver survire dans cette violence absolue il fixe son regard sur un arbre qui représente une métaphore mythologie de la liberté.
Dès l’ordre l’absurde devient le mode de gestion pour arriver à l’animalité afin de faire perdre à l’homme la conscience de la solidarité qui lui aurait permis de survivre dans les camps expliquant la destruction de la conscience morale de l’homme avant son assassinat. Il faut noter qu’afin de réduire l’homme à l’état d’animal il faut réduire la capacité à penser le temps où on est projeté dans une immédiateté absolue qui détruit la cohésion.
Hannah Arendt et la banalité du mal
Arendt va s’interroger sur le pardon etle procès Eichmann. Eichmann est un petit fonctionnaire nazi, il estchargé de la logistique de la déportation des juifs d’Europe. Son emploi de petit fonctionnaire est d’encadrer lestrains pour qu’ils partent vers l’est.Il sera récupéré par les services secrets israéliens en Argentine l’amenant à Jérusalem où il sera jugé.
La grande question est de juger de sa culpabilité parce qu’au chef de l’accusation il va y avoir la question de l’extermination des juifs qui a été décidé en 1942 lors de la conférence de Wannsee, cependant aucune trace écrite n’a été conservée.
Ce qui frappe Arendt est qu’Eichmann est un petit fonctionnaire quise comporte comme un petit fonctionnaire se défendant sur le fait qu’il a agien tant que fonctionnaire en s’occupant de logistique de l’appareil dedéportation. Ainsi ayant obéit aux ordres il ne se sent pas coupable, il n’a faitque son devoir.
Le discours d’Arendt et de dire que l’on n’a pas àfaire a un monstre inhumain mais un homme ordinaire. Ce n’est pas un monstre parcequ’il est simplement stupide ne comprenant pas le lien entre particulier etuniversel ne se sentant pas responsable.
« Nous nous attendions à rencontrer un monstre humain, nous avons eu à faire unhomme ordinaire soit moins un monstre qu’unclown ».
Le mal est dès lors ordinaire. Ce que décrit Eichmann est une réalité ordinaire, c’estquelque chose qui peut être en chacun de nous qui en fonction de circonstancesparticulières peut mener à commettre les plus grands crimes.L’homme dans des circonstances historique et politiques, s’il n’a pas une conscience spécifique il peut faire de choses dramatiques. L’espritdu mal veille est n’attend que le momentfavorable pour pousser l’individu au mal radical.
Ce que montre le procès Eichmann est la banalité du mal. Au fond dans la banalitédu mal il se passe que l’individu n’est pas dans la possibilité d’intégrer le réelle. Sa thèse fondamentale est que la méchancetépeut être causée par l’absence de pensée. Ce qui aurait poussé Eichmann à faire cela est qu’il ait étéincapable de penser son action. Dès lors il n’y a pas d’actionsans pensé. Si on ne pense plus l’action on est dans la compulsion, on reproduit un dispositifsans le penser, des lors on a plus la capacité de penser sa propre action.
« Nous nous attendions à rencontrer un monstre humain mais nous avons affaire à un homme ordinaire… soit moins un monstre qu’un clown… L’homme mauvais serait donc chacun d’entre nous… S’il se laisse glisser et entraîner insensiblement il parvient dans des circonstances historiques et politiques à commettre les plus grands crimes. Il n’y a pas plusde génie dans le mal que dans le bien, mais seulement des hommes ordinaires, en qui l’esprit du mal veille et n’attend que le moment favorable pour souffler et les pousser au mal radical, de sorte qu’il y a disproportion entre le malcommis et l’apparence tout ordinaire de l’être humain qui l’a accompli ». « IL N’Y A PAS D’ACTION SANS PENSER »
Le concept de violence
La violence possède un caractère instrumental, elle s’apparente à lapuissance mais elle n’est pas la puissance, le pouvoir et une aptitude de l’homme à agir. Laviolence peut détruire le pouvoir en place mais elle est incapable de le créer.
Arendt va contester le concept deviolence légitime de Max Weber ; il ne faut pas parler de violence légitime parce qu’il y a un usage de la violence faitpar les États qui est illégitime ; d’autre part il n’a jamais eu degouvernement exclusivement fondé sur la violence mais il faut parler de violence instrumentale c’est-à-dire de l’usage de la violence comme un instrument d’action. L’usagede la violence ou l’usage répété de la violence peut être considéré comme une forme d’impuissanceabsolue du politique.
Si à un moment donné il n’y a plus que le recours à la violence cela n’est plus faire de la politique. Dès lorsil y a des risques de substituer la violence au pouvoir c’est-à-dire de rentrer dans desrégimes de terreurs tout comme l’avait énoncé Robespierre sous la terreur révolutionnaire en justifiant le cycle deviolence et de terreur absolue afin de gouverner au nom de la morale, de lajustice et au nom de la République française.
Le danger que pointe Arendt est que la violence peut devenir dans certains cas une fin en soi, alors c’est la fin du politique et de la politique.Ainsi la violence détruit le pouvoir mais ne peut le créer.
« Le pouvoir et la violence s’oppose par leur nature même. Lorsque l’un des deux prédomine de façon absolue, l’autre est éliminé. La violence se manifeste lorsque le pouvoir est menacé mais si on la laisse se développer, elle provoque finalement la disparition du pouvoir ».