Les théories de la violence en science politique

De Baripedia
  • Étymologie du mot « violence »

L’étymologie permet de comprendre l’ensemble des réflexion en matière de science-Politien sur le concept de violence.

La racine du mot violence est le mot violé qui est créé dans les années 1080 qui est l’atteint à l’intégrité d’une personne ; c’est l’atteinte a la personne dans son intégrité physique, moral et c’est-à-dire dans son être-même.

Ce mot va être ensuite étendu aux institutions et a l’ordre moral. Le mot va évoluer vers le XIIIème siècle signifiant des lors l’abus de la fore. Celui qui qui ferrait usage de la violence et celui qui abuse de sa force, c’est-à-dire que c’est celui qui utilise sa force dans des desseins quoi sont contraires au bonnes conventions.

A partir de 1342 apparait le verbe de « violenter » qui désigne le fait que dans la violence il y a une action. Ce qui caractérise au sens premier la violence est une action, elle a une dimension d’intentionnalité. Agri avec violente est agir avec intention de façon abrupte et immédiate.

Au XVIème siècle apparait l’adjectif « violement » et l’expression de « faire violence » qui montre que l’on parle d’une action.

Ainsi la violence est du domaine de l’action et de l’ordre de l’action humaine qui est de l’ordre de l’intentionnalité, une intention de l’action. La composante essentielle est la force. Cependant il existe de nombreuses autres dimensions, on peut être dans la violence morale ou psychologique ; on est pas nécessairement dans quelque chose qui est de l’ordre de l’agression par la force, c’est une agression d’esprit morale.

La violence relève du domaine de l’action, il y a une intentionnalité de l’action qui est de faire violence. Un des modes possible de l’expression de la violence est l’utilisation de la force et de fait de la contrainte. C’est une contrainte à changer de position en raison même de l’atteinte fait.

Arendt va opposer la violence qui exige des instruments à ce qu’elle appelle le pouvoir de la puissance. Au fond il faut distinguer la violence du pouvoir et de la violence par ce que la puissance est directement instrumentale. Ainsi elle va s’interroger sur l’expression des différentes formes de violences.


  • Champs scientifiques de réflexion

Depuis un trentaine d’année les cognitivistes travaillent sur laviolence de manière scientifique. Le concept central est le concept d’agressivitéexprimé par Konrad Lorenz dans les années 1970. Il va d’abord s’interroger surce qu’est une conduite agressive et si elle ne relèverait pas de l’instinctnaturel de l’homme. Suivant les contextes et la nature de la situationcontextuelle l’agressivité serait naturelle à l’homme.

Les sciences et la biologie renvoi sur la question des pulsions sur l’instinctd’agression qui est dans tous les êtres vivants et que l’on retrouve dans lanature. Ainsi il pourrait exister un point commun qui serait l’agressivité.

Il faut aussi considérer que l’agressivitéserait aussi un mode d’expression et d’action. On peut voir le passage d’unescience cognitiviste médicale a une question. A une question culturel etpolitique. Ainsi l’expression ne serait-elle pas un moyen d’expression,l’agressivité permet d’exprimer l’individualité. l’expression del’individualité est malgré tout une expression de communication.

Au fond on prend la tridimensionnalité de la violence comme des facteursbiologiques.

Il y a des facteurs biologiques, des facteurs liés à la personnalité dusujet sachant que l’agressivité est liée en partie à la difficulté d’êtresociale, ainsi un enfant, moins il est socialisé jeune plus la violence et l’agressivitéressort. Ces trois cercles permettent de comprendre ces facteur d’échangesocioaffectifs et dans quelle mesure cela peut être géré.

L’enjeu fondamental pour limiter l’agressivité et la violence peut êtrela capacité que les individus ont à maitriser le environnement.

L’émotion est au cœur du sujet, c’est la perception et la lecture de sasituation. Le concept d’émotion est important car il permet de comprendre cessituation où il y a perte de rationalisation ; effectivement c‘est parceque l’on ressent une agression que l’on peut exprimer une agressivité.

Ces trois dimensions sont importantes et expliquent des situationsagressogenes c’est-à-dire une situation de l’ordre de la perception.

Si la science-politique s’intéresse à la violence c’est parce que le cœur même de la sciencepolitique est la question de l’action de l’action, si on parle de l’hypothèseque la violence est de l’action dès lors il y a une théorie à forger. D’autrepart c’est une théorie contextuelle c’est-à-dire le rapport entre l’individu etle collectif f mais c’est la dimension collective.

La question est de savoir comment passe-t-on d’un fait individuel à unfait collectif est comment peut-on qualifier la violence de fait sociétal. On intègre dans une analyse d’unefonctionnement et de régulation social qui pose la question de la gestionpolitique comme un fait fondamentale.

Les théories classiques de la violence

Hobbes et la théorie de la violence comme utilité sociale

Dans l'ouvrage de Hobbes, Le Léviathan, Chapitre XIII, il évoque cette théorie de la violence comme utilité sociale.


Trois niveaux sont requis dans son analyse :

—- Le niveau des relations interindividuelles dans l’état de nature

—- Le niveau de la guerre internationale

—- Le niveau de la guerre entre le souverain et le rebelle



L’état de nature selon Hobbes :

—- L’état de nature se définit par un état peuplé d’hommes et de femmes privés d’Etat et de souveraineté


—- La violence est consubstantielle à l’état de nature parce qu’elle relève des passions humaines qui font partie intégrante de l’homme. La violence est de l’ordre de la passion, elle est déraisonnable MAIS elle donne lieu à un acte rationnel puisque l'on réfléchit à comment engendrer de la violence (comment vais-je le tuer ?)


—- Hobbes affirme : Nous pouvons trouver dans la nature humaine trois causes principales de querelles : La rivalité, la méfiance et la fierté.

Trois catégories de l’état de guerre individuelle chez Hobbes : on peut dire qu'il répond par ces trois catégories à la question « pourquoi les états se font la guerre ? »

—- Le désir d’accumulation indéfini de la puissance

—- Le droit naturel sur toute chose

—- L’égalité

Le passage de la violence interindividuelle à la guerre internationale et à la guerre entre le souverainet le rebelle se nourrit et fonctionne selon Hobbes toujours sur ces trois catégories. Il émet l’hypothèse que la violence résiste.

George Sorel et la violence contestataire

Sorel est un socialiste d’État, un marxiste, un syndicaliste et un révolutionnaire puis il a va dériver vers l’extrême droite. Son ouvrage intitulé Réflexion sur la violence publié en 1906 est intéressent car il va poser la violence comme un collectif. Il va reprendre des éléments qui structurent en disant que la violence n’est pas de l’ordre du spontané, elle n’est pas de l’ordre du spontané et de l’imprévisible, elle serait au contraire de l’ordre du constitué et d’une volonté en acte.

Chapitre 1. Lutte de classe et violence
Chapitre 2. La décadence bourgeoise et la violence
Chapitre 3. Les préjugés contre la violence
Chapitre 4. La grève prolétarienne
Chapitre 5. La grève générale productive
Chapitre 6. La moralité de la violence
Chapitre 7. La morale des producteurs

Si la violence est du collectif qui a pour usage de changer les rapports sociaux et de lutter contre la pauvreté et l’exploitation bourgeoise capitaliste il y a une forme de moralité de la violence, dès lors elle n’est pas considérée comme amoral mais profondément morale.

La lutte des classes est une violence positive car c’est le moyen de faire pression sur les patrons pour obtenir une avancéesociale. Il faut regarder les formes de violence quipeuvent animer le prolétariat pour obtenir réponse à ces demandes légitimes.

Cela permet de comprendre aussi l’une des impasses du terrorisme et des mouvements extrémistes qui part d’une légitimité de la violence au nom de l’oppression qui est la théorie de l’anarchisme. Puisquela violence est légitime, on va commencer à agresser les bourgeois ce qui justifient d’une moralité des actes. Dupoint de vue éthique et philosophie, à partir du moment où l’on part del’hypothèse de la violence comme morale on peut atteindre des extrêmes.

Le débat sur la morale et la violence est traversée par la question dela politique et la façon dont on analyse laquestion du politique.

René Girard et la violence sacrificielle

René Girard est un philosophe de formationné en 1923 enseignant dans les plus grandeuniversités américaines et est membre aussi de l’Académiefrançaise, toute sa carrière a été portée sur des ouvrages de philosophie, dereligion, d’éthique. Il est très intéressant car il se situe dans la grandelignée des anthropologues structuralistes et il a travaillé toute sa vie sur la questionde la violence et du sacré.

Ce qui est intéressant est qu’il va relire tous les mythes fondateurs des sociétés pour s’interroger sur laquestion de la violence. Son hypothèse fondamentale est que l’acte individuel ne sert à rien en lui-même, on doit le prendredans une question de système collectif.

Au fond tous les individus sont pris dans un processus mécanique de stratégiesd’imitation, c’est ce qu’il appelle la théorie du mimétisme. Lesactes individuelles ne sont rien en soi et s’inscrivent dans un processus mimétique vis-à-vis de la société inscrites dans undestin collectif mimétique que cela soit dans les relations amoureuses autant que dans les relations affectives. Ainsila violence ne peut échapper à ce mimétisme.

Le premier point théorie très fort de Girard est de dire que toute sociétéest constituée dans la violence, c’est un concept structurant. Dèslors toute société se doit de contrôler la violence. Souventla violence est de l’ordre du mythe et de la pratique sacrificielle, elle sedoit de contrôler sa violence. Le paradoxe est que les sociétés vont seconstruire avec de la violence et se doivent de la contrôler.

La violence est un espace du mythe, du rituel et de lapratique sacrificielle, c’est-à-dire que toute société doit avoir un rapport consensualistehistorique dans sa narration avec laviolence.

La violence sociétale va pouvoir se réguler dans la théoriedu bouc émissaire. Toute société selon René Girard construit d‘abord un rapport spécifiqueà la violence non pas pour l’interdire mais pour l’encadreret la ritualiser. Il ne s’agit pas d’arrêter la violence mais de la structurer etde la canaliser.

Dès lors la cause la plus importante est de travailler sur les mythes,puisque le mythe est au fondement de notre société. Le premier travail de philosopheest un travail d’analyse culturelle des mythes pour les déchiffrer non pascomme un simple récit mais pour comprendre la structure signifiante mimétiquede la violence c’est-à-dire comment le mythe distribueet va construire la violence comme un phénomène qui va s’incorporer à la société.En les déchiffrant on voit apparaitre au fond les notions fondamentales qui permettantde comprendre comment émerge cette théorie du sacrifice nécessaire pour calmer les dieux.

L’hypothèse de Girard est de dire que toute sociétédoit conjurer la violence en élaborant des mythes qui deviennent eux-mêmes des rituelspour exorciser la violence tout en s’aident ou en encourageantune violence contrôlée. Puisque la violence est constitutive de la société ilfaut la contrôler et la canaliser mais aussi encourager par moment de la violence contrôlée. Laviolence contrôlée fait fonctionner le système sociétal.

Il faut détourner la violence propre à la société dans un système de société parce que le système de sacrifice fait cohésion. La théorie est que le détournementimplique que le fidèle ne connaît pas le rôle joué par la violence. Lathéologie du sacrifice est que les dieux réclament des victimes,c’est pour satisfaire dieu permettant de retourner à un ordre normal.

La violence sacrificielle peut donc être entendue soit commeune violence de rechange ou une violence de substitution. On substitutune forme de violence acceptée par l’ensemble des acteurs aunom du bonheur collectif, c’est un transfert symbolique de la charge de la violence. Ce qui est en jeu est le transfert de la violence collective par un jeu collectif de redésignassionsdu coupable ou du fautif.

Le sacrifice à une fonction sociale importante qui est d’apaiser les conflitsinternes à la société, il désigne un substitut, il désigne une tierce personne qui apaise lesconflits. Le sacrifie permet d’apaiser les conflits internes à toute sociétéd’où l’utilité de rendre le sacrifice constant calqué sur des rites symboliques très forts.

Le sacrifice qui restaure l’état de pureté est une sorte de renaissance perpétuelle qui est le concept de bouc émissaire.C’est-à-dire que c’est la théorie ou laviolence s’expulse de la violence, il doit payer et expier le péché des autres,il est sacrifié au nom de tous les autres. On limite la violence au maximummais on va y recourir à l’extrémité pour éviter une violence plus grand, c’estun transfert de charge.

Le paradoxe est que du coup, la violence de la société s’expulse encore par de la violence. Il ne peut pas avoir de société sans mythe quiest à l’essence même de la société, il ne peut y avoir de société sans espacemythique parce qu’il est au fondement mêmede la construction de ce rapport entre les individus et de la violence. De plusdans toute société il y a la capacité de production de bouc émissaire. Ainsi toute sociétéproduit des boucs émissaires, tout ceci se fait sans rationalité de jugement, on neva pas se poser la question de la véracité de l’action néfaste du bouc émissaire.

Le bénéfice est que le seul intérêt du dispositif et la perception selon laquelle la société gagneet a gagnée quelque chose en particulier, elle gagne une forme de cohésion autour d’un objectif commun.

État et violence politique

Violence politique et violence extrême

4 concepts employés de nos jours :

—- Le concept classique de violence politique


—- Le concept de violence infra politique


—- Le concept de violence méta-politique


—- Le concept de violence extrême versus la barbarie


Le concept classique de la violence politique instaure un lien entre l’usage de la violence et la puissance publique et politique. La question du but entre alors en jeu, dans quels buts j’utilise la violence ?, il a un rapport entre les buts et les moyens. Il faut fabriquer une rationalité de l’usage de la violence, cela peut passer par le discours du politique pour légitimer l’usage de la violence. Ce droit de la morale a un débouché important : le droit d’ingérence internationale (contre nature au droit internationale).

Deux arguments évoqués pour justifier l’usage de la violence :

—- La violence comme principe d’action défensive

—- La violence comme mise en forme d’une cause juste


La violence comme principe d’action défensive

C’est l’idée selon laquelle l’usage de la force serait légitime dans la mesure où le bien est défendu.

—- Soit l’Etat peut se tromper et il n’est pas infaillible

—- Soit l’Etat ne se trompe jamais et à ce moment-là il n’y aurait pas de raison de remettre en cause la légitimitéde sa violence


La violence au service d’une cause juste

Il s’agit d’un mode de légitimationqui a toujours existé.

—- Légitimer des intentions guerrièresou des actions violentes par des argumentations idéalistes

—- Le rapport à la religion et à lamorale sont le plus évoqués


Le concept de violence infra politique Il naît en relation avec les mutations économiques et politiques dans la planète des années 1980


—- Il renvoie à un concept de privatisation de ressources et articule de manière conjointe légalité et illégalité

—- Narcotrafics, prélèvement d’impôtssur les entreprises, sur la production de pétrole, trafics en tous genres


Le concept de violence métapolitique

Il signifie que la violence dépasse les frontières du politique, il subordonne la politique à de nouveaux enjeux politiques.

Origines de la violence métapolitique:

—- La critique de la sur modernité des sociétés avancées

—- La critique de la laïcisation politique et de la perte de liens avec le spirituel

—- L’ensemble des frustrations nées de la modernité


Le concept de violence extrême versus la barbarie

Il signifie le dérèglement des formes classiques de la violence (exemple : crime de masse gratuit, viol des femmes comme arme de guerre)

—- Exponentialité des violences physiques sur les personnes

—- Processus de régression par rapport au processus de civilisation.

—- Dérégulation des lois et principesde la guerre

—- Désinstitutionalisation de la violence


Jacques Sémelin rationalise la violence extrême, comme « violence au-delà de la violence » (cruauté exemplaire) Article: Rationalités de la violence extrême (lien internet vers le pdf) —- La rationalité elle est d’ordre politique : Elle est aux mains de celui qui pousse à l’irrationalité des individus dans la violence. —- L’instrumentalisation de l’irrationnel On peut alors se demander à partir de quel niveau d’anéantissement peut-on parler de violence extrême ?

Hannah Arendt (1906-1975) et le Mal radical

Hannah Arendt est philosophe de formation, élève d’Heidegger, exilée en France entre 1933 et 1940, elle s’installe aux États-Unis et publie en théorie et philosophie politique sur la société, la culture et le totalitarisme et la violence

Ses ouvrages :

  • Condition de l'homme moderne, 1961
  • Eichmann à Jérusalem, 1966
  • Le système totalitaire, 1972
  • Du mensonge à la violence, 1972
  • Vies politiques, 1974


=> Analyse développée par l’étude des camps de concentration de la Shoah

  • Le Mal radical apparaît en liaison avec un système où tous les hommes deviennent « superflus » (ils n’appartient plus à l’humanité), ce nouveau mal apparaît avec de XXe siècle. C’est un mal absolue qui est dans l’homme (en référence à Kant), et ce mal est impossible à penser et à conceptualiser.

—- Elle reprend l’image de l’Hadès chez les Grecs anciens (pour illustrer les camps de concentration). La cavernesous terre dans laquelle les âmes sont torturées par les dieux de l’enfer (comme un purgatoire).

—- Le camp de concentration est un enfer (camp d’extermination). Il s’agit d’abord de « tuer en l’homme sa personnalité juridique ». L’homme est « dépossédé ».

—- Dans un second temps, il faut faire de l’homme un animal, « un sous homme», « l’untermensch » en l’obligeant àl’animalité pour survivre et se nourrir. Le camp est un lieu sauvage sans gestion.

—- Le système nazi a pour objet la destruction de la conscience morale avant son assassinat. Ce qui passe par la destruction du temps, par la torture morale, physique, la gratuité de la violence.

Hannah Arendt et la banalité du mal

Arendt va s’interroger sur le pardon etle procès Eichmann. Eichmann est un petit fonctionnaire nazi, il estchargé de la logistique de la déportation des juifs d’Europe. Son emploi de petit fonctionnaire est d’encadrer lestrains pour qu’ils partent vers l’est.Il sera récupéré par les services secrets israéliens en Argentine l’amenant à Jérusalem où il sera jugé.

La grande question est de juger de sa culpabilité parce qu’au chef de l’accusation il va y avoir la question de l’extermination des juifs qui a été décidé en 1942 lors de la conférence de Wannsee, cependant aucune trace écrite n’a été conservée.

Ce qui frappe Arendt est qu’Eichmann est un petit fonctionnaire quise comporte comme un petit fonctionnaire se défendant sur le fait qu’il a agien tant que fonctionnaire en s’occupant de logistique de l’appareil dedéportation. Ainsi ayant obéit aux ordres il ne se sent pas coupable, il n’a faitque son devoir.

Le discours d’Arendt et de dire que l’on n’a pas àfaire a un monstre inhumain mais un homme ordinaire. Ce n’est pas un monstre parcequ’il est simplement stupide ne comprenant pas le lien entre particulier etuniversel ne se sentant pas responsable.

« Nous nous attendions à rencontrer un monstre humain, nous avons eu à faire unhomme ordinaire soit moins un monstre qu’unclown ».

Le mal est dès lors ordinaire. Ce que décrit Eichmann est une réalité ordinaire, c’estquelque chose qui peut être en chacun de nous qui en fonction de circonstancesparticulières peut mener à commettre les plus grands crimes.L’homme dans des circonstances historique et politiques, s’il n’a pas une conscience spécifique il peut faire de choses dramatiques. L’espritdu mal veille est n’attend que le momentfavorable pour pousser l’individu au mal radical.

Ce que montre le procès Eichmann est la banalité du mal. Au fond dans la banalitédu mal il se passe que l’individu n’est pas dans la possibilité d’intégrer le réelle. Sa thèse fondamentale est que la méchancetépeut être causée par l’absence de pensée. Ce qui aurait poussé Eichmann à faire cela est qu’il ait étéincapable de penser son action. Dès lors il n’y a pas d’actionsans pensé. Si on ne pense plus l’action on est dans la compulsion, on reproduit un dispositifsans le penser, des lors on a plus la capacité de penser sa propre action.

« Nous nous attendions à rencontrer un monstre humain mais nous avons affaire à un homme ordinaire… soit moins un monstre qu’un clown… L’homme mauvais serait donc chacun d’entre nous… S’il se laisse glisser et entraîner insensiblement il parvient dans des circonstances historiques et politiques à commettre les plus grands crimes. Il n’y a pas plusde génie dans le mal que dans le bien, mais seulement des hommes ordinaires, en qui l’esprit du mal veille et n’attend que le moment favorable pour souffler et les pousser au mal radical, de sorte qu’il y a disproportion entre le malcommis et l’apparence tout ordinaire de l’être humain qui l’a accompli ». « IL N’Y A PAS D’ACTION SANS PENSER »

Le concept de violence

La violence possède un caractère instrumental, elle s’apparente à lapuissance mais elle n’est pas la puissance, le pouvoir et une aptitude de l’homme à agir. Laviolence peut détruire le pouvoir en place mais elle est incapable de le créer.

Arendt va contester le concept deviolence légitime de Max Weber ; il ne faut pas parler de violence légitime parce qu’il y a un usage de la violence faitpar les États qui est illégitime ; d’autre part il n’a jamais eu degouvernement exclusivement fondé sur la violence mais il faut parler de violence instrumentale c’est-à-dire de l’usage de la violence comme un instrument d’action. L’usagede la violence ou l’usage répété de la violence peut être considéré comme une forme d’impuissanceabsolue du politique.

Si à un moment donné il n’y a plus que le recours à la violence cela n’est plus faire de la politique. Dès lorsil y a des risques de substituer la violence au pouvoir c’est-à-dire de rentrer dans desrégimes de terreurs tout comme l’avait énoncé Robespierre sous la terreur révolutionnaire en justifiant le cycle deviolence et de terreur absolue afin de gouverner au nom de la morale, de lajustice et au nom de la République française.

Le danger que pointe Arendt est que la violence peut devenirdans certains cas une fin en soi, alors c’est la fin du politique et de la politique.Ainsi la violence détruit le pouvoir mais ne peut le créer.


—- « Il n’y a jamais eu de gouvernement qui soit exclusivement fondé sur l’emploi de la violence »

—- « La violence est instrumentale » il faut donc parler de « violence instrumentale »

=> La violence émerge donc dans la vacance du pouvoir et de son affaiblissement

« Le pouvoir et la violence s’oppose par leur nature même. Lorsque l’un des deux prédomine de façon absolue, l’autre est éliminé. La violence se manifeste lorsque le pouvoir est menacé mais si on la laisse se développer, elle provoque finalement la disparition du pouvoir ».

Une violence renouvelée ;l’exemple des violences urbaines novembre 2005 en France