« L’action humanitaire après la Deuxième guerre mondiale » : différence entre les versions
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= Renouveau organisationnel de l’action humanitaire
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La catastrophe humanitaire laissée par la Deuxième guerre mondiale a causé de nombreux défis. Pour les acteurs humanitaires, il y a eu la libération des camps, des camps de prisonniers et des camps de travailleurs forcé, des camps de rassemblement et des camps de mort. Il y a eu à peu près trente millions de déplacés. En fait, la distinction logique inventé par les scientifiques et par le Haut-commissariat pour les réfugiés, entre les réfugiés en dehors d’un pays et les personnes déplacée, c’est distinction n’était pas faite à l’époque de l’après-guerre, elle a été inventée plus tard. À l’époque, il n’y avait pas encore cette distinction. | |||
Il y avait vingt millions de personnes à peu près temporairement sans abri, il y a eu des famines, des épidémies, des prisonniers de guerre qui fallait rapatrier et aussi les travailleurs forcés. | |||
L’ONU est née et cela va changer un peu le cadre d’action des acteurs humanitaires non étatiques. Il y a eu aussi dans l’ensemble des organisations onusiennes des acteurs humanitaires de leur propre autorité, notamment la toute première organisation mise en place par les Nations Unies avant la lettre qui était l’UNRA. L’UNRA était une agence établie par les États-Unis et aussi par les alliés occidentaux pour justement sauver de la famine et de détresse les personnes dans les territoires libérés par le nazisme ou que les alliés pouvaient libérer du nazisme. C’était donc une organisation intergouvernementale qui était largement financée à plus de 90% par les États-Unis et qui représentait jusqu’à là le plus grand effort de secours international dans le monde. Donc, beaucoup plus forte et beaucoup plus grande que l’American relief administration suite à la Première guerre mondiale. | |||
De plus, UNICEF a été fondé au mois de décembre 1946 pour structurer ou consolider mieux l’action en faveur des enfants. Il y a une répétition, la Première guerre mondiale a produit d’une certaine manière l’Union internationale de secours aux enfants, une ONG. La Deuxième guerre mondiale, elle a produit d’une certaine manière UNICEF, c’est-à-dire une organisation intergouvernementale pour l’enfance et pour l’éducation des enfants. La cause profonde était la situation déplorable des enfants dans des parties d’Aise et de l’Europe à la fin de la Deuxième guerre mondiale. UNICEF, contrairement à UNRA qui a été fermée en 1946 et 1947 dû au fait que les États-Unis ne voulaient plus financer en fait l’aide humanitaire dans les zones dominées par l’Union soviétique pour des raisons politiques clairement parce que si les États-Unis livraient des denrées alimentaire set des médicaments en Pologne, en Ukraine, en Russie, dans tous les pays occupé à la fin de la Deuxième guerre mondiale par l’Union soviétique, c’était l’Union soviétique qui en été le bénéficiaire parce que de toute manière les sociétés ne pouvaient pas se développer librement ne pouvaient pas opter pour un camp et ne pouvaient pas choisir si elles voulaient se rapprocher aux États-Unis ou rester ou devenir communiste sous les hospices de l’Union soviétique. Donc, UNRA a été aboli ou supprimer pour cette raison-là. | |||
Le World Health Organization a vu le jour, le FAO et le IRO pour les réfugiés palestiniens et les personnes déplacés en Europe qui a été remplacé par la suite par le Haut-Commissariat pour les réfugiés. Donc, toute la structure des organisations internationales change et cela a aussi un impact sur l’action humanitaire. | |||
On peut dire que la structure se consolide sur le plan intergouvernemental ce qui ne fait pas que les ONG deviennent superflu et cela se voit très rapidement. | |||
À partir de 1946 sur le plan politique il y a eu un changement de contexte parce que la Guerre froide se fait de plus en plus sentir. On peut discuter quand exactement avait commencé la Guerre froide, en général on donne la date de 1947. On peut aussi argument très bien que c’est déjà en 1945 que la Guerre froide avait commencée parce que dès que l’ennemi commun, l’Allemagne nazie, l’Italie fasciste et la Japon ont capitulé, l’ennemi commun n’était plus là et à partir de ce moment-là, le conflit idéologique explosait. | |||
En tout cas, le conflit idéologique planétaire se fait sentir de plus en plus à partir de 1946, le communisme contre le capitalisme divise l’Europe et commence à partir des années 1950 se fait sentir aussi dans le monde entier. L’aide humanitaire dans ce contexte international devient un instrument politique. Comme l’aide humanitaire, l’aide au développement, l’aide aux enfants, tout cela devient aussi des instruments politiques comme le plan Marshall lancé par les États-Unis à partir de 1947. Et aussi, dans le fait que les ONG américaines se multiplient, en particulier à partir de la Deuxième guerre mondiale. Donc, ce n’est pas seulement le gouvernement américain mais c’est aussi la société civile américaine qui s’engage consciente qu’il y a une lutte idéologique dans laquelle les États-Unis sont engagés, c’est aussi la société civile qui se mobilise. | |||
Des ONG américaines sont d’abord très impliqué dans l’aide humanitaire en Europe dans la première phase entre 1945 et 1949, puis à partir des années 1950, il se tourne de plus en plus vers les pays du Sud, vers les pays du tiers-monde, vers l’Asie, vers l’Inde en particulier, vers le Moyen-Orient et vers l’Afrique. Il y a eu une mondialisation de l’action humanitaire à partir des guerres de décolonisation notamment. | |||
Sur le plan du renouveau organisationnel déjà entamé un peu de l’action humanitaire, pendant la Deuxième guerre mondiale et tout à la suite de la Deuxième guerre mondiale, la Croix Rouge suédoise avec le Comte Bernadotte jouait encore un rôle très important presque parallèle au CICR. Save the Children et l’Union international de secours aux enfants était actif. La Croix Rouge américaine bien sûr était doté de bien plus de moyens mais la Croix Rouge américaine agissait prioritairement en faveur des soldats américains eux-mêmes, donc ce n’était pas l’aide internationale par excellence mais c’était une aide humanitaire de livraison et d’approvisionnement supplémentaire plutôt dans une perspective nationale. Le CICR était particulièrement impliqué dans l’organisation de l’émigration de l’Europe par exemple il était impliqué ! dans l’organisation des embarquements des juifs qui voulaient atteindre la Palestine à partir de plusieurs lieux de l’Europe mais aussi de l’Afrique du nord par exemple et c’est aussi lié en partie au fait que d’autres acteurs gouvernementaux n’étaient pas encore en place ou que l’UNRA ne voulait pas s’occuper d’une telle tâche et le CICR avait agi. Mais aussi on peut pour réparer le fait qu’il n’a pas agi beaucoup en faveur des juifs pendant la Deuxième guerre mondiale. | |||
Puis, le deuxième aspect important est la multiplication des ONG humanitaire suite à la Deuxième guerre mondiale. OXFAM est né en Grande-Bretagne pour lutter contre la famine essentiellement. CARE qui est un très grande ONG américaine a vu le jour en 1945 qui est à l’époque le deuxième plus grand fournisseur d’aide à l’étranger et non religieux et privé. Elle a en fait comme ONG repris les travaux de UNRA à partir de la fermeture de UNRA d’autres parties de ses activités ont été repris par le International refugee organization et par UNICEF. | |||
De plus, il y avait trois grandes organisation de l’église qui ont vu le jour et ou qui ont intensifié de manière substantielle leur activités donc le Lutheran World Relief et le Catholic Relief Services qui est le plus grand fournisseur d’aide étranger de l’aide à l’étranger de 1946 à 1955. Donc, cela englobe aussi la période du début des années 1950 et de l’Afrique. Le Church World Service qui était composé de dix-sept groupes protestants aux États-Unis qui a vu le jour ne 1946 et qui a fourni 80% des colis transmis en Europe et en Asie par les États-Unis directement donc dans cette période de la fin des années 1940. CROP a été organisé à la campagne américaine. Son but était d’organiser l’entre-aide agricole des États-Unis en faveur de l’Europe essentiellement donc de fournir gratuitement des céréales aux européens. | |||
Une autre société classique est les quakers qui étaient devenu une ONG vraiment très important à la fin de la Deuxième guerre mondiale et qui ont été actif par exemple en Palestine suite à la guerre israélo-arabe et notamment la guerre de 1948 qui opposait les juifs immigrés en grande partie et les palestiniens. | |||
À cela s’ajoute des ONG fondé dans une Deuxième vague. Donc, la première vague des nouvelles ONG sont les ONG fondées directement dans le contexte de la Deuxième guerre mondiale ou dans l’immédiat après-guerre qu’il y a une nouvelle vague de fondation des ONG humanitaires à partir des années 1950 du notamment à la réorientation de l’aide en faveur du tiers-monde donc c’est essor du tiers-mondisme. Et c’est dans ce contexte qu’on peut citer World Vision qui est aujourd’hui encore le plus grand fournisseur parait-il d’aide international. | |||
Dans les années 1950, il y a eu de nouvelles ONG qui ont vu le jour dans des pays où il y a eu un essor économique miraculeux comme on dit, à savoir l’Italie et l’Allemagne occidentale. En Allemagne en particulier, il y a eu une multiplication très importante des ONG orienté vers l’aide ne faveur du tiers monde à partir des années 1950 c’était Brot für die Welt, Welthungerhilfe et le Caritas allemand qui sont des fondations qui ont été provoqué en partie par la famine ou on peut parler des famines parce qu’il y a une succession de famines en Inde au cours des années 1950. Les fournisseurs privés et publiques allemands sont devenu par exemple le plus grand donateur de l’aide humanitaire puis de l’aide au développement en Inde pendant la Guerre froide et tout au long de la période de la Guerre froide, l’Allemagne était le fournisseur le plus grand de l’aide humanitaire pour l’Inde. | |||
Les articles typiquement délivré étaient de l’aide alimentaire, des vêtements, des tentes, des antibiotiques, des médicaments, donc, disons, là on ne voit pas vraiment un changement fondamental, c’est un peu comme dans l’entre-deux-guerres. | |||
Une partie des ONG se réoriente vers le tiers monde. Avec cela va aussi une lente réorientation du type de l’aide. L’aide humanitaire c’est l’aide d’urgence typiquement et on commence à s’orienter de plus en plus vers l’aide à long terme, à moyen termes c’est l’aide au développement. Donc on peut dire que Brot für die Welt et Welthungerhilfe, World vision avait commencé avec l’aide d’urgence et se sont tourné de plus en plus vers l’aide de long terme, l’aide en faveur du développement. | |||
Des exceptions sont des acteurs humanitaires qui sont resté dans l’urgence ou qui se sont développé pour l’aide en urgence notamment dans des crises miliaires en plus du CICR, Médecins sans frontières s’est fondé en France en 19871 et Médecins du monde fondé également en France aussi répandu moyennant des sections nationales, comme médecins sans frontières il y a des sections belges, allemandes, etc., au début des années 1980. C’était un faite une session d’une partie des membres de médecins sans frontières avaient fondé Médecin du monde parce qu’il y a eu un désaccord sur une action à mener. | |||
= Le renouveau juridique et des pratiques de l’action humanitaire = | = Le renouveau juridique et des pratiques de l’action humanitaire = |
Version du 10 mai 2016 à 18:51
La situation humanitaire suite au deuxième conflit mondial
Il faut d’abord distinguer au moins théoriquement l’action humanitaire en temps de paix et l’action humanitaire en temps de guerre. Ce sont deux types d’action différentes. Le professeur Schulz s’est focalisé un peu plus sur les actions humanitaireries en temps de guerre parce que les actions humanitaires en temps de paix sont relativement peu disputées, lorsqu’il y a un tremblement de terre par exemple, l’action humanitaire s’organise sur le plan national d’abord et puis sur le plan international s’il s’agit d’une crise majeure. Le problème est que parfois les moyens mis à disposition sont parfois insuffisants mais il n’y a pas de problématiques comme dans le contexte de l’action humanitaire en guerre où il y a des dilemmes vraiment fondamentaux.
Donc, si on parle de l’action humanitaire, il y a la possibilité de structurer le temps selon les types d’action. On peut dire que là, il y a eu une phase traditionnelle dans laquelle l’action humanitaire en temps de guerre était encore dominé très largement par le CICR et c’est jusqu’au début des années 1970 qu’il y a eu l’entrée en scène du « sans-frontiérisme », c’est-à-dire avec la fondation de Médecins sans frontière et de l’humanitarisme dit révolutionnaire. Donc, il y a sur le plan idéologique, sur le plan des principes, il y a une évolution entre des pratiques traditionnelles du CICR et le nouveau mouvement du sans-frontiérisme.
Après, il faut décortiquer si les différences sont tellement vastes ou si ce sont des différences surtout idéologiques mais qui dans la pratique s’évaporent parce qu’on est face au même défis et face au même problème.
On peut dire aussi qu’à partir de 1990, il y a eu quand même dans une certaine mesure une nouvelle époque pour le CICR en tout cas parce que son rôle a été considérablement renforcé. Parmi tous les acteurs qu’on peut appeler « non gouvernementaux », à savoir, du au fait que le CICR a été accrédité officiellement et de manière permanente avec un statut d’observateur auprès de l’Assemblée générale de l’ONU. C’est un statut tout à fait singulier qui correspond donc un peu à sa prétention d’être un acteur qui ne se mêle pas avec les ONG classiques ou telles qu’elles sont mentionnées dans la Charte de l’ONU en 1945.
Donc, le CICR veut se distinguer dans ce champ des acteurs qui sont de facto non étatique et pour le CICR, on peut dire que c’est un peu plus vrai, il est plus proche aux États que d’autres ONG ou que les ONG traditionnelles tandis qu’il n’est pas fondé par les États. Il y a cette ambiguïté.
On peut aussi voir l’action humanitaire en temps de guerre en regardant le type de conflit qui émerge et qui domine à une certaine époque. Cela est un peu plus arbitraire parce qu’il y a eu toujours des guerres civiles. Donc, on ne peut pas dire vraiment qu’un type de conflit a remplacé un autre mais il y a eu quand même prépondérance de certains conflits comme les conflits interétatiques, puis à partir d’un certain moment, les guerres civiles, les guerres de décolonisation sont entrées en scène.
Donc, si on veut regarder les types de conflits dans lesquelles se déroule l’action humanitaire, on peut distinguer la période d’après-guerre immédiate, donc les années 1945 jusqu’à 1949 qui est la période où vraiment les conséquences de la Deuxième guerre mondiale étaient ressenties et où toute l’action humanitaire était encore dominée par les conséquences de la Deuxième guerre mondiale. Puis, s’en suivit la phase des guerres de décolonisation commençant par la guerre d’Indonésie en 1949 et cela va jusqu’à l’effondrement de l’Empire portugais en 1973 qui est le dernier grand empire européen qui s’est effondré. Dans la Guerre froide, il y a eu une multiplication des guerres par procuration. proxy war en anglais ou stellvertreterkrieg en allemand. C’est-à-dire des guerres où se sont des factions rebelles et gouvernementales qui s’opposent mais pour des raisons idéologiques, elles sont soutenues ou même mobilisé d’une certaine manière par les grandes puissances acteurs sur le terrain. Les grandes puissances ou les superpuissances telles que l’Union soviétique et les États-Unis fournissent les armes, mais aussi des fois la Chine ou d’autres acteurs émanent du camp occidental fournissent les armes, fournissent les conseillers militaires, fournissent parfois du personnel militaire qui s’engage. Donc, c’est un type de guerre qui devient de plus en plus fréquent à partir des années 1970 parce que c’est le moment où il y avait auparavant la guerre du Vietnam par exemple qu’on peut considérer comme un peu plus qu’une proxy war parce que les américains étaient massivement et directement impliqués eux-mêmes. Mais, l’Union soviétique avait en fait déclenché toute une série de guerre où elle s’est investie massivement comme aussi avec Cuba à partir du milieu des années 1970 à cause notamment de l’essor des mouvements communistes comme c’était le cas en Éthiopie et aussi dans toutes les colonies africaines portugaise comme en Angola ou au Mozambique par exemple ; partout om il y a eu des guerres civiles par la suite qui ont continués dans le cas de l’Angola jusqu’aux années 1990 d’ailleurs ou était impliqué très fortement l’Union soviétique. Justement, dans le cas angolais, les américains étaient obligés de se retirer à cause du Congrès américain qui n’avait plus autorisé de financer les livraisons d’arme et l’implication des États-Unis dans ce conflit. Par conséquent, c’était d’autres acteurs qui s’opposaient aux forces communistes et soutenu par l’Union soviétique comme par exemple l’Afrique du Sud et la Chine aussi, la République populaire qui n’a pas soutenue la même faction que l’Union soviétique en Angola mais plutôt la faction soutenue par l’Afrique du Sud. Il y a parfois des coalitions très bizarre dans la Guerre.
Puis, depuis 1990, on parle de l’essor des guerres asymétriques. Ce sont des guerres où il y a des guerres de guérilla d’un côté que les autres acteurs essaient de contrer avec des armements conventionnels, ou bien des actes terroristes, ou bien simplement, il y a la multiplication des guerres civiles sans implication directe des grandes puissances parce qu’ils considèrent que l’enjeu n’est pas aussi important, le conflit idéologique étant terminé entre l’Union soviétique qui s’est effondré de toute manière en 1991 qui est remplacé partiellement et territorialement par la Russie comme grande puissance mais donc, l’enjeu idéologie n’est plus là, plus autant qu’auparavant de toute manière. Par conséquent, les grandes puissances hésitent ou décident simplement de ne pas s’investir. Donc, ce sont des guerres civiles autochtones partiellement avec une mixtion très réduite ou inexistante des superpuissances.
Donc, depuis les années 1990 aussi, il y a eu aussi d’abord une baisse de l’aide au développement qui a apparemment déclenché une multiplication des conflits dans des zones pauvres comme en Afrique par exemple. Donc, il y a eu l’effondrement des États au Soudan, en Somalie, etc. Voilà un nouveau type de guerre qui s’est développé.
Il s’agit surtout de survoler l’action humanitaire en guerre.
Renouveau organisationnel de l’action humanitaire
La catastrophe humanitaire laissée par la Deuxième guerre mondiale a causé de nombreux défis. Pour les acteurs humanitaires, il y a eu la libération des camps, des camps de prisonniers et des camps de travailleurs forcé, des camps de rassemblement et des camps de mort. Il y a eu à peu près trente millions de déplacés. En fait, la distinction logique inventé par les scientifiques et par le Haut-commissariat pour les réfugiés, entre les réfugiés en dehors d’un pays et les personnes déplacée, c’est distinction n’était pas faite à l’époque de l’après-guerre, elle a été inventée plus tard. À l’époque, il n’y avait pas encore cette distinction.
Il y avait vingt millions de personnes à peu près temporairement sans abri, il y a eu des famines, des épidémies, des prisonniers de guerre qui fallait rapatrier et aussi les travailleurs forcés.
L’ONU est née et cela va changer un peu le cadre d’action des acteurs humanitaires non étatiques. Il y a eu aussi dans l’ensemble des organisations onusiennes des acteurs humanitaires de leur propre autorité, notamment la toute première organisation mise en place par les Nations Unies avant la lettre qui était l’UNRA. L’UNRA était une agence établie par les États-Unis et aussi par les alliés occidentaux pour justement sauver de la famine et de détresse les personnes dans les territoires libérés par le nazisme ou que les alliés pouvaient libérer du nazisme. C’était donc une organisation intergouvernementale qui était largement financée à plus de 90% par les États-Unis et qui représentait jusqu’à là le plus grand effort de secours international dans le monde. Donc, beaucoup plus forte et beaucoup plus grande que l’American relief administration suite à la Première guerre mondiale.
De plus, UNICEF a été fondé au mois de décembre 1946 pour structurer ou consolider mieux l’action en faveur des enfants. Il y a une répétition, la Première guerre mondiale a produit d’une certaine manière l’Union internationale de secours aux enfants, une ONG. La Deuxième guerre mondiale, elle a produit d’une certaine manière UNICEF, c’est-à-dire une organisation intergouvernementale pour l’enfance et pour l’éducation des enfants. La cause profonde était la situation déplorable des enfants dans des parties d’Aise et de l’Europe à la fin de la Deuxième guerre mondiale. UNICEF, contrairement à UNRA qui a été fermée en 1946 et 1947 dû au fait que les États-Unis ne voulaient plus financer en fait l’aide humanitaire dans les zones dominées par l’Union soviétique pour des raisons politiques clairement parce que si les États-Unis livraient des denrées alimentaire set des médicaments en Pologne, en Ukraine, en Russie, dans tous les pays occupé à la fin de la Deuxième guerre mondiale par l’Union soviétique, c’était l’Union soviétique qui en été le bénéficiaire parce que de toute manière les sociétés ne pouvaient pas se développer librement ne pouvaient pas opter pour un camp et ne pouvaient pas choisir si elles voulaient se rapprocher aux États-Unis ou rester ou devenir communiste sous les hospices de l’Union soviétique. Donc, UNRA a été aboli ou supprimer pour cette raison-là.
Le World Health Organization a vu le jour, le FAO et le IRO pour les réfugiés palestiniens et les personnes déplacés en Europe qui a été remplacé par la suite par le Haut-Commissariat pour les réfugiés. Donc, toute la structure des organisations internationales change et cela a aussi un impact sur l’action humanitaire.
On peut dire que la structure se consolide sur le plan intergouvernemental ce qui ne fait pas que les ONG deviennent superflu et cela se voit très rapidement.
À partir de 1946 sur le plan politique il y a eu un changement de contexte parce que la Guerre froide se fait de plus en plus sentir. On peut discuter quand exactement avait commencé la Guerre froide, en général on donne la date de 1947. On peut aussi argument très bien que c’est déjà en 1945 que la Guerre froide avait commencée parce que dès que l’ennemi commun, l’Allemagne nazie, l’Italie fasciste et la Japon ont capitulé, l’ennemi commun n’était plus là et à partir de ce moment-là, le conflit idéologique explosait.
En tout cas, le conflit idéologique planétaire se fait sentir de plus en plus à partir de 1946, le communisme contre le capitalisme divise l’Europe et commence à partir des années 1950 se fait sentir aussi dans le monde entier. L’aide humanitaire dans ce contexte international devient un instrument politique. Comme l’aide humanitaire, l’aide au développement, l’aide aux enfants, tout cela devient aussi des instruments politiques comme le plan Marshall lancé par les États-Unis à partir de 1947. Et aussi, dans le fait que les ONG américaines se multiplient, en particulier à partir de la Deuxième guerre mondiale. Donc, ce n’est pas seulement le gouvernement américain mais c’est aussi la société civile américaine qui s’engage consciente qu’il y a une lutte idéologique dans laquelle les États-Unis sont engagés, c’est aussi la société civile qui se mobilise.
Des ONG américaines sont d’abord très impliqué dans l’aide humanitaire en Europe dans la première phase entre 1945 et 1949, puis à partir des années 1950, il se tourne de plus en plus vers les pays du Sud, vers les pays du tiers-monde, vers l’Asie, vers l’Inde en particulier, vers le Moyen-Orient et vers l’Afrique. Il y a eu une mondialisation de l’action humanitaire à partir des guerres de décolonisation notamment.
Sur le plan du renouveau organisationnel déjà entamé un peu de l’action humanitaire, pendant la Deuxième guerre mondiale et tout à la suite de la Deuxième guerre mondiale, la Croix Rouge suédoise avec le Comte Bernadotte jouait encore un rôle très important presque parallèle au CICR. Save the Children et l’Union international de secours aux enfants était actif. La Croix Rouge américaine bien sûr était doté de bien plus de moyens mais la Croix Rouge américaine agissait prioritairement en faveur des soldats américains eux-mêmes, donc ce n’était pas l’aide internationale par excellence mais c’était une aide humanitaire de livraison et d’approvisionnement supplémentaire plutôt dans une perspective nationale. Le CICR était particulièrement impliqué dans l’organisation de l’émigration de l’Europe par exemple il était impliqué ! dans l’organisation des embarquements des juifs qui voulaient atteindre la Palestine à partir de plusieurs lieux de l’Europe mais aussi de l’Afrique du nord par exemple et c’est aussi lié en partie au fait que d’autres acteurs gouvernementaux n’étaient pas encore en place ou que l’UNRA ne voulait pas s’occuper d’une telle tâche et le CICR avait agi. Mais aussi on peut pour réparer le fait qu’il n’a pas agi beaucoup en faveur des juifs pendant la Deuxième guerre mondiale.
Puis, le deuxième aspect important est la multiplication des ONG humanitaire suite à la Deuxième guerre mondiale. OXFAM est né en Grande-Bretagne pour lutter contre la famine essentiellement. CARE qui est un très grande ONG américaine a vu le jour en 1945 qui est à l’époque le deuxième plus grand fournisseur d’aide à l’étranger et non religieux et privé. Elle a en fait comme ONG repris les travaux de UNRA à partir de la fermeture de UNRA d’autres parties de ses activités ont été repris par le International refugee organization et par UNICEF.
De plus, il y avait trois grandes organisation de l’église qui ont vu le jour et ou qui ont intensifié de manière substantielle leur activités donc le Lutheran World Relief et le Catholic Relief Services qui est le plus grand fournisseur d’aide étranger de l’aide à l’étranger de 1946 à 1955. Donc, cela englobe aussi la période du début des années 1950 et de l’Afrique. Le Church World Service qui était composé de dix-sept groupes protestants aux États-Unis qui a vu le jour ne 1946 et qui a fourni 80% des colis transmis en Europe et en Asie par les États-Unis directement donc dans cette période de la fin des années 1940. CROP a été organisé à la campagne américaine. Son but était d’organiser l’entre-aide agricole des États-Unis en faveur de l’Europe essentiellement donc de fournir gratuitement des céréales aux européens.
Une autre société classique est les quakers qui étaient devenu une ONG vraiment très important à la fin de la Deuxième guerre mondiale et qui ont été actif par exemple en Palestine suite à la guerre israélo-arabe et notamment la guerre de 1948 qui opposait les juifs immigrés en grande partie et les palestiniens.
À cela s’ajoute des ONG fondé dans une Deuxième vague. Donc, la première vague des nouvelles ONG sont les ONG fondées directement dans le contexte de la Deuxième guerre mondiale ou dans l’immédiat après-guerre qu’il y a une nouvelle vague de fondation des ONG humanitaires à partir des années 1950 du notamment à la réorientation de l’aide en faveur du tiers-monde donc c’est essor du tiers-mondisme. Et c’est dans ce contexte qu’on peut citer World Vision qui est aujourd’hui encore le plus grand fournisseur parait-il d’aide international.
Dans les années 1950, il y a eu de nouvelles ONG qui ont vu le jour dans des pays où il y a eu un essor économique miraculeux comme on dit, à savoir l’Italie et l’Allemagne occidentale. En Allemagne en particulier, il y a eu une multiplication très importante des ONG orienté vers l’aide ne faveur du tiers monde à partir des années 1950 c’était Brot für die Welt, Welthungerhilfe et le Caritas allemand qui sont des fondations qui ont été provoqué en partie par la famine ou on peut parler des famines parce qu’il y a une succession de famines en Inde au cours des années 1950. Les fournisseurs privés et publiques allemands sont devenu par exemple le plus grand donateur de l’aide humanitaire puis de l’aide au développement en Inde pendant la Guerre froide et tout au long de la période de la Guerre froide, l’Allemagne était le fournisseur le plus grand de l’aide humanitaire pour l’Inde.
Les articles typiquement délivré étaient de l’aide alimentaire, des vêtements, des tentes, des antibiotiques, des médicaments, donc, disons, là on ne voit pas vraiment un changement fondamental, c’est un peu comme dans l’entre-deux-guerres.
Une partie des ONG se réoriente vers le tiers monde. Avec cela va aussi une lente réorientation du type de l’aide. L’aide humanitaire c’est l’aide d’urgence typiquement et on commence à s’orienter de plus en plus vers l’aide à long terme, à moyen termes c’est l’aide au développement. Donc on peut dire que Brot für die Welt et Welthungerhilfe, World vision avait commencé avec l’aide d’urgence et se sont tourné de plus en plus vers l’aide de long terme, l’aide en faveur du développement.
Des exceptions sont des acteurs humanitaires qui sont resté dans l’urgence ou qui se sont développé pour l’aide en urgence notamment dans des crises miliaires en plus du CICR, Médecins sans frontières s’est fondé en France en 19871 et Médecins du monde fondé également en France aussi répandu moyennant des sections nationales, comme médecins sans frontières il y a des sections belges, allemandes, etc., au début des années 1980. C’était un faite une session d’une partie des membres de médecins sans frontières avaient fondé Médecin du monde parce qu’il y a eu un désaccord sur une action à mener.
Le renouveau juridique et des pratiques de l’action humanitaire
Essor et limites de l’action humanitaire en guerre
Naissance de Médecins sans frontières (1971)
La guerre du Biafra a provoqué aussi la naissance d’une nouvelle ONG qui est Médecins sans frontières et cela représente aussi pour cette raison là une césure importante dans l’histoire de l’humanitaire.
Donc, le contexte général et la naissance du tiers-mondisme, de la gauche, de l’anticolonialisme ou chrétien ou l’année 1968, la mobilisation générale des sociétés. Donc, la naissance du MSF est un peu une innovation comme Amnesty International le présentait pour les droits de l’homme. Parce qu’auparavant, il y avait des organisations pour les droits de l’homme mais il n’avait pas la même efficacité et il n’avait pas adressé un public général.
Médecins sans frontières s’entend comme une organisation humanitaire révolutionnaire et militante refusant de se soumettre aux convention interétatiques de Genève, à la sacrosainte souveraineté étatique. Donc, d’une certaine manière il y a une volonté de révolution dans le domaine de l’humanitaire. On s’en fout du CICR qui respecte toujours paraît-il la souveraineté étatique, qui se soumettent d’une certaine manière aux États.
Donc, ça c’est l’idée d’origine peut être aussi projeté rétroactivement sur la naissance de Médecins sans frontières. La réalité est beaucoup plus hybride n’est-ce pas. Parce que d’abord, la doctrine MSF n’était pas tout à fait clairement établie au début mais évolue plutôt dans le cadre des guerres civiles sans règles où MSF s’engage. Ce qu’on peut dire aussi est qu’il y a un accent plus fort mis sur l’éthique médicale que sur l’éthique philanthropique ou juridique que représente le CICR. Donc, l’éthique médical, c’est le serment d’hypocrite qui stipule que le médecin à un devoir d’aider à la personne en détresse, à la personne malade ou blessé. Donc, c’est le médecin qui est un peu plus au centre de médecins sans frontières que dans le cadre du CICR où il y a le diplomate humanitaire, le juriste humanitaire qui négocie le comportement selon les principes humanitaires des conventions de Genève. Et, ce devoir du médecin à aider est interpréter de plus en plus rigoureusement comme un droit et un devoir d’ingérence. Donc, si on pose la question d’où vient le discours actuel sur le droit d’ingérence, cela vient de Médecins sans frontières, c’est eux qui avait développé le discours d’un droit d’ingérence pour des raisons humanitaires à partir des années 1970 et des années 1980. Et puis, ça arrive ne fin de compte à l’ONU où il y a le droit de protéger selon Kofi Annan à partir des années 2000.
Donc, le devoir d’ingérence évidemment est plus haut comme norme étique que la souveraineté étatique. Donc MSF met en question la souveraineté étatique et sur le plan théorique au moins, cette organisation veut dépasser d’une certaine manière le système international avec sa structure basée sur la souveraineté étatique.
Pourquoi la guerre du Biafra a formé l’arrière-plan de la naissance de Médecins sans frontières ? Parce que il y a eu des médecins français mis à disposition du CICR par la Croix Rouge française au Biafra qui sympathisaient très fortement avec les biafrais et ils avaient vécu en tant que délégué médecin sur place l’absence de l’envoie des denrées alimentaires et des médicaments et des antibiotiques par le CICR. Ils avaient expérimenté dans le terrain une relative avance d’action du CICR. L’incapacité de livrer les besoins pour les biafrais. Donc, il y a eu une certaine méfiance qui s’est développé dans le cadre des médecins français à l’encontre du CICR. Tout cela avait déjà pendant la guerre du Biafra mené à des déclarations publiques lorsque les docteurs français comme Bernard Kouchner par exemple qui avait fait des déclarations de presse, il avait signé des articles dans le monde condamnant l’action du gouvernement nigérien en fait pas en termes très forts mais il a laissé entendre ce qui se passe au Biafra, il a laissé entendre qu’il était désatisfait de l’insuffisance des livraisons humanitaires qui arrivaient au Biafra. Donc, il a pris position dans le public. Dans la hiérarchie et dans la logique du CICR, la dénonciation est le dernier instrument, d’abord c’est la coopération avec les États qui est le principe de base. La dénonciation suit uniquement comme dernière mesure, s’il n’y a aucune autre possibilité pour obtenir des résultats positifs pour les victimes.
Donc, il y a eu une certaine polarisation rétroactive entre l’attitude des médecins français et le CICR par rapport à la guerre du Biafra qui cependant ne correspond pas tout à fait à la réalité parce que le CICR avait déjà à l’époque aussi pris position dans le contexte de la guerre du Biafra et de plus le CICR n’était jamais intervenu pour interdire les médecins français de prendre position dans la presse. Mais disons que c’est le mythe fondateur de médecins sans frontières qu’il faut témoigner s’il y a des violations massives de la dignité humaine par les acteurs belligérants lors d’un conflit.