« L’action humanitaire après la Deuxième guerre mondiale » : différence entre les versions
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Lors de la guerre du Biafra, il y a eu des problèmes assez massifs par rapport à l’application ou on du droit humanitaire dans ce conflit. Alors la guerre du Biafra avait lieu entre 1967 et 1970 en 1969, il y a eu encore des hostilités mais la guerre arrivait à la fin. C’est la guerre civile au Nigéria qui se transforme en guerre de sécession, la province du Biafra veut devenir indépendant du Nigéria et à cause d’un blocus total érigé par le gouvernement nigérien, il y a eu une famine qui explose dans la province de Biafra. | Lors de la guerre du Biafra, il y a eu des problèmes assez massifs par rapport à l’application ou on du droit humanitaire dans ce conflit. Alors la guerre du Biafra avait lieu entre 1967 et 1970 en 1969, il y a eu encore des hostilités mais la guerre arrivait à la fin. C’est la guerre civile au Nigéria qui se transforme en guerre de sécession, la province du Biafra veut devenir indépendant du Nigéria et à cause d’un blocus total érigé par le gouvernement nigérien, il y a eu une famine qui explose dans la province de Biafra. |
Version du 10 mai 2016 à 18:57
La situation humanitaire suite au deuxième conflit mondial
Il faut d’abord distinguer au moins théoriquement l’action humanitaire en temps de paix et l’action humanitaire en temps de guerre. Ce sont deux types d’action différentes. Le professeur Schulz s’est focalisé un peu plus sur les actions humanitaireries en temps de guerre parce que les actions humanitaires en temps de paix sont relativement peu disputées, lorsqu’il y a un tremblement de terre par exemple, l’action humanitaire s’organise sur le plan national d’abord et puis sur le plan international s’il s’agit d’une crise majeure. Le problème est que parfois les moyens mis à disposition sont parfois insuffisants mais il n’y a pas de problématiques comme dans le contexte de l’action humanitaire en guerre où il y a des dilemmes vraiment fondamentaux.
Donc, si on parle de l’action humanitaire, il y a la possibilité de structurer le temps selon les types d’action. On peut dire que là, il y a eu une phase traditionnelle dans laquelle l’action humanitaire en temps de guerre était encore dominé très largement par le CICR et c’est jusqu’au début des années 1970 qu’il y a eu l’entrée en scène du « sans-frontiérisme », c’est-à-dire avec la fondation de Médecins sans frontière et de l’humanitarisme dit révolutionnaire. Donc, il y a sur le plan idéologique, sur le plan des principes, il y a une évolution entre des pratiques traditionnelles du CICR et le nouveau mouvement du sans-frontiérisme.
Après, il faut décortiquer si les différences sont tellement vastes ou si ce sont des différences surtout idéologiques mais qui dans la pratique s’évaporent parce qu’on est face au même défis et face au même problème.
On peut dire aussi qu’à partir de 1990, il y a eu quand même dans une certaine mesure une nouvelle époque pour le CICR en tout cas parce que son rôle a été considérablement renforcé. Parmi tous les acteurs qu’on peut appeler « non gouvernementaux », à savoir, du au fait que le CICR a été accrédité officiellement et de manière permanente avec un statut d’observateur auprès de l’Assemblée générale de l’ONU. C’est un statut tout à fait singulier qui correspond donc un peu à sa prétention d’être un acteur qui ne se mêle pas avec les ONG classiques ou telles qu’elles sont mentionnées dans la Charte de l’ONU en 1945.
Donc, le CICR veut se distinguer dans ce champ des acteurs qui sont de facto non étatique et pour le CICR, on peut dire que c’est un peu plus vrai, il est plus proche aux États que d’autres ONG ou que les ONG traditionnelles tandis qu’il n’est pas fondé par les États. Il y a cette ambiguïté.
On peut aussi voir l’action humanitaire en temps de guerre en regardant le type de conflit qui émerge et qui domine à une certaine époque. Cela est un peu plus arbitraire parce qu’il y a eu toujours des guerres civiles. Donc, on ne peut pas dire vraiment qu’un type de conflit a remplacé un autre mais il y a eu quand même prépondérance de certains conflits comme les conflits interétatiques, puis à partir d’un certain moment, les guerres civiles, les guerres de décolonisation sont entrées en scène.
Donc, si on veut regarder les types de conflits dans lesquelles se déroule l’action humanitaire, on peut distinguer la période d’après-guerre immédiate, donc les années 1945 jusqu’à 1949 qui est la période où vraiment les conséquences de la Deuxième guerre mondiale étaient ressenties et où toute l’action humanitaire était encore dominée par les conséquences de la Deuxième guerre mondiale. Puis, s’en suivit la phase des guerres de décolonisation commençant par la guerre d’Indonésie en 1949 et cela va jusqu’à l’effondrement de l’Empire portugais en 1973 qui est le dernier grand empire européen qui s’est effondré. Dans la Guerre froide, il y a eu une multiplication des guerres par procuration. proxy war en anglais ou stellvertreterkrieg en allemand. C’est-à-dire des guerres où se sont des factions rebelles et gouvernementales qui s’opposent mais pour des raisons idéologiques, elles sont soutenues ou même mobilisé d’une certaine manière par les grandes puissances acteurs sur le terrain. Les grandes puissances ou les superpuissances telles que l’Union soviétique et les États-Unis fournissent les armes, mais aussi des fois la Chine ou d’autres acteurs émanent du camp occidental fournissent les armes, fournissent les conseillers militaires, fournissent parfois du personnel militaire qui s’engage. Donc, c’est un type de guerre qui devient de plus en plus fréquent à partir des années 1970 parce que c’est le moment où il y avait auparavant la guerre du Vietnam par exemple qu’on peut considérer comme un peu plus qu’une proxy war parce que les américains étaient massivement et directement impliqués eux-mêmes. Mais, l’Union soviétique avait en fait déclenché toute une série de guerre où elle s’est investie massivement comme aussi avec Cuba à partir du milieu des années 1970 à cause notamment de l’essor des mouvements communistes comme c’était le cas en Éthiopie et aussi dans toutes les colonies africaines portugaise comme en Angola ou au Mozambique par exemple ; partout om il y a eu des guerres civiles par la suite qui ont continués dans le cas de l’Angola jusqu’aux années 1990 d’ailleurs ou était impliqué très fortement l’Union soviétique. Justement, dans le cas angolais, les américains étaient obligés de se retirer à cause du Congrès américain qui n’avait plus autorisé de financer les livraisons d’arme et l’implication des États-Unis dans ce conflit. Par conséquent, c’était d’autres acteurs qui s’opposaient aux forces communistes et soutenu par l’Union soviétique comme par exemple l’Afrique du Sud et la Chine aussi, la République populaire qui n’a pas soutenue la même faction que l’Union soviétique en Angola mais plutôt la faction soutenue par l’Afrique du Sud. Il y a parfois des coalitions très bizarre dans la Guerre.
Puis, depuis 1990, on parle de l’essor des guerres asymétriques. Ce sont des guerres où il y a des guerres de guérilla d’un côté que les autres acteurs essaient de contrer avec des armements conventionnels, ou bien des actes terroristes, ou bien simplement, il y a la multiplication des guerres civiles sans implication directe des grandes puissances parce qu’ils considèrent que l’enjeu n’est pas aussi important, le conflit idéologique étant terminé entre l’Union soviétique qui s’est effondré de toute manière en 1991 qui est remplacé partiellement et territorialement par la Russie comme grande puissance mais donc, l’enjeu idéologie n’est plus là, plus autant qu’auparavant de toute manière. Par conséquent, les grandes puissances hésitent ou décident simplement de ne pas s’investir. Donc, ce sont des guerres civiles autochtones partiellement avec une mixtion très réduite ou inexistante des superpuissances.
Donc, depuis les années 1990 aussi, il y a eu aussi d’abord une baisse de l’aide au développement qui a apparemment déclenché une multiplication des conflits dans des zones pauvres comme en Afrique par exemple. Donc, il y a eu l’effondrement des États au Soudan, en Somalie, etc. Voilà un nouveau type de guerre qui s’est développé.
Il s’agit surtout de survoler l’action humanitaire en guerre.
Renouveau organisationnel de l’action humanitaire
La catastrophe humanitaire laissée par la Deuxième guerre mondiale a causé de nombreux défis. Pour les acteurs humanitaires, il y a eu la libération des camps, des camps de prisonniers et des camps de travailleurs forcé, des camps de rassemblement et des camps de mort. Il y a eu à peu près trente millions de déplacés. En fait, la distinction logique inventé par les scientifiques et par le Haut-commissariat pour les réfugiés, entre les réfugiés en dehors d’un pays et les personnes déplacée, c’est distinction n’était pas faite à l’époque de l’après-guerre, elle a été inventée plus tard. À l’époque, il n’y avait pas encore cette distinction.
Il y avait vingt millions de personnes à peu près temporairement sans abri, il y a eu des famines, des épidémies, des prisonniers de guerre qui fallait rapatrier et aussi les travailleurs forcés.
L’ONU est née et cela va changer un peu le cadre d’action des acteurs humanitaires non étatiques. Il y a eu aussi dans l’ensemble des organisations onusiennes des acteurs humanitaires de leur propre autorité, notamment la toute première organisation mise en place par les Nations Unies avant la lettre qui était l’UNRA. L’UNRA était une agence établie par les États-Unis et aussi par les alliés occidentaux pour justement sauver de la famine et de détresse les personnes dans les territoires libérés par le nazisme ou que les alliés pouvaient libérer du nazisme. C’était donc une organisation intergouvernementale qui était largement financée à plus de 90% par les États-Unis et qui représentait jusqu’à là le plus grand effort de secours international dans le monde. Donc, beaucoup plus forte et beaucoup plus grande que l’American relief administration suite à la Première guerre mondiale.
De plus, UNICEF a été fondé au mois de décembre 1946 pour structurer ou consolider mieux l’action en faveur des enfants. Il y a une répétition, la Première guerre mondiale a produit d’une certaine manière l’Union internationale de secours aux enfants, une ONG. La Deuxième guerre mondiale, elle a produit d’une certaine manière UNICEF, c’est-à-dire une organisation intergouvernementale pour l’enfance et pour l’éducation des enfants. La cause profonde était la situation déplorable des enfants dans des parties d’Aise et de l’Europe à la fin de la Deuxième guerre mondiale. UNICEF, contrairement à UNRA qui a été fermée en 1946 et 1947 dû au fait que les États-Unis ne voulaient plus financer en fait l’aide humanitaire dans les zones dominées par l’Union soviétique pour des raisons politiques clairement parce que si les États-Unis livraient des denrées alimentaire set des médicaments en Pologne, en Ukraine, en Russie, dans tous les pays occupé à la fin de la Deuxième guerre mondiale par l’Union soviétique, c’était l’Union soviétique qui en été le bénéficiaire parce que de toute manière les sociétés ne pouvaient pas se développer librement ne pouvaient pas opter pour un camp et ne pouvaient pas choisir si elles voulaient se rapprocher aux États-Unis ou rester ou devenir communiste sous les hospices de l’Union soviétique. Donc, UNRA a été aboli ou supprimer pour cette raison-là.
Le World Health Organization a vu le jour, le FAO et le IRO pour les réfugiés palestiniens et les personnes déplacés en Europe qui a été remplacé par la suite par le Haut-Commissariat pour les réfugiés. Donc, toute la structure des organisations internationales change et cela a aussi un impact sur l’action humanitaire.
On peut dire que la structure se consolide sur le plan intergouvernemental ce qui ne fait pas que les ONG deviennent superflu et cela se voit très rapidement.
À partir de 1946 sur le plan politique il y a eu un changement de contexte parce que la Guerre froide se fait de plus en plus sentir. On peut discuter quand exactement avait commencé la Guerre froide, en général on donne la date de 1947. On peut aussi argument très bien que c’est déjà en 1945 que la Guerre froide avait commencée parce que dès que l’ennemi commun, l’Allemagne nazie, l’Italie fasciste et la Japon ont capitulé, l’ennemi commun n’était plus là et à partir de ce moment-là, le conflit idéologique explosait.
En tout cas, le conflit idéologique planétaire se fait sentir de plus en plus à partir de 1946, le communisme contre le capitalisme divise l’Europe et commence à partir des années 1950 se fait sentir aussi dans le monde entier. L’aide humanitaire dans ce contexte international devient un instrument politique. Comme l’aide humanitaire, l’aide au développement, l’aide aux enfants, tout cela devient aussi des instruments politiques comme le plan Marshall lancé par les États-Unis à partir de 1947. Et aussi, dans le fait que les ONG américaines se multiplient, en particulier à partir de la Deuxième guerre mondiale. Donc, ce n’est pas seulement le gouvernement américain mais c’est aussi la société civile américaine qui s’engage consciente qu’il y a une lutte idéologique dans laquelle les États-Unis sont engagés, c’est aussi la société civile qui se mobilise.
Des ONG américaines sont d’abord très impliqué dans l’aide humanitaire en Europe dans la première phase entre 1945 et 1949, puis à partir des années 1950, il se tourne de plus en plus vers les pays du Sud, vers les pays du tiers-monde, vers l’Asie, vers l’Inde en particulier, vers le Moyen-Orient et vers l’Afrique. Il y a eu une mondialisation de l’action humanitaire à partir des guerres de décolonisation notamment.
Sur le plan du renouveau organisationnel déjà entamé un peu de l’action humanitaire, pendant la Deuxième guerre mondiale et tout à la suite de la Deuxième guerre mondiale, la Croix Rouge suédoise avec le Comte Bernadotte jouait encore un rôle très important presque parallèle au CICR. Save the Children et l’Union international de secours aux enfants était actif. La Croix Rouge américaine bien sûr était doté de bien plus de moyens mais la Croix Rouge américaine agissait prioritairement en faveur des soldats américains eux-mêmes, donc ce n’était pas l’aide internationale par excellence mais c’était une aide humanitaire de livraison et d’approvisionnement supplémentaire plutôt dans une perspective nationale. Le CICR était particulièrement impliqué dans l’organisation de l’émigration de l’Europe par exemple il était impliqué ! dans l’organisation des embarquements des juifs qui voulaient atteindre la Palestine à partir de plusieurs lieux de l’Europe mais aussi de l’Afrique du nord par exemple et c’est aussi lié en partie au fait que d’autres acteurs gouvernementaux n’étaient pas encore en place ou que l’UNRA ne voulait pas s’occuper d’une telle tâche et le CICR avait agi. Mais aussi on peut pour réparer le fait qu’il n’a pas agi beaucoup en faveur des juifs pendant la Deuxième guerre mondiale.
Puis, le deuxième aspect important est la multiplication des ONG humanitaire suite à la Deuxième guerre mondiale. OXFAM est né en Grande-Bretagne pour lutter contre la famine essentiellement. CARE qui est un très grande ONG américaine a vu le jour en 1945 qui est à l’époque le deuxième plus grand fournisseur d’aide à l’étranger et non religieux et privé. Elle a en fait comme ONG repris les travaux de UNRA à partir de la fermeture de UNRA d’autres parties de ses activités ont été repris par le International refugee organization et par UNICEF.
De plus, il y avait trois grandes organisation de l’église qui ont vu le jour et ou qui ont intensifié de manière substantielle leur activités donc le Lutheran World Relief et le Catholic Relief Services qui est le plus grand fournisseur d’aide étranger de l’aide à l’étranger de 1946 à 1955. Donc, cela englobe aussi la période du début des années 1950 et de l’Afrique. Le Church World Service qui était composé de dix-sept groupes protestants aux États-Unis qui a vu le jour ne 1946 et qui a fourni 80% des colis transmis en Europe et en Asie par les États-Unis directement donc dans cette période de la fin des années 1940. CROP a été organisé à la campagne américaine. Son but était d’organiser l’entre-aide agricole des États-Unis en faveur de l’Europe essentiellement donc de fournir gratuitement des céréales aux européens.
Une autre société classique est les quakers qui étaient devenu une ONG vraiment très important à la fin de la Deuxième guerre mondiale et qui ont été actif par exemple en Palestine suite à la guerre israélo-arabe et notamment la guerre de 1948 qui opposait les juifs immigrés en grande partie et les palestiniens.
À cela s’ajoute des ONG fondé dans une Deuxième vague. Donc, la première vague des nouvelles ONG sont les ONG fondées directement dans le contexte de la Deuxième guerre mondiale ou dans l’immédiat après-guerre qu’il y a une nouvelle vague de fondation des ONG humanitaires à partir des années 1950 du notamment à la réorientation de l’aide en faveur du tiers-monde donc c’est essor du tiers-mondisme. Et c’est dans ce contexte qu’on peut citer World Vision qui est aujourd’hui encore le plus grand fournisseur parait-il d’aide international.
Dans les années 1950, il y a eu de nouvelles ONG qui ont vu le jour dans des pays où il y a eu un essor économique miraculeux comme on dit, à savoir l’Italie et l’Allemagne occidentale. En Allemagne en particulier, il y a eu une multiplication très importante des ONG orienté vers l’aide ne faveur du tiers monde à partir des années 1950 c’était Brot für die Welt, Welthungerhilfe et le Caritas allemand qui sont des fondations qui ont été provoqué en partie par la famine ou on peut parler des famines parce qu’il y a une succession de famines en Inde au cours des années 1950. Les fournisseurs privés et publiques allemands sont devenu par exemple le plus grand donateur de l’aide humanitaire puis de l’aide au développement en Inde pendant la Guerre froide et tout au long de la période de la Guerre froide, l’Allemagne était le fournisseur le plus grand de l’aide humanitaire pour l’Inde.
Les articles typiquement délivré étaient de l’aide alimentaire, des vêtements, des tentes, des antibiotiques, des médicaments, donc, disons, là on ne voit pas vraiment un changement fondamental, c’est un peu comme dans l’entre-deux-guerres.
Une partie des ONG se réoriente vers le tiers monde. Avec cela va aussi une lente réorientation du type de l’aide. L’aide humanitaire c’est l’aide d’urgence typiquement et on commence à s’orienter de plus en plus vers l’aide à long terme, à moyen termes c’est l’aide au développement. Donc on peut dire que Brot für die Welt et Welthungerhilfe, World vision avait commencé avec l’aide d’urgence et se sont tourné de plus en plus vers l’aide de long terme, l’aide en faveur du développement.
Des exceptions sont des acteurs humanitaires qui sont resté dans l’urgence ou qui se sont développé pour l’aide en urgence notamment dans des crises miliaires en plus du CICR, Médecins sans frontières s’est fondé en France en 19871 et Médecins du monde fondé également en France aussi répandu moyennant des sections nationales, comme médecins sans frontières il y a des sections belges, allemandes, etc., au début des années 1980. C’était un faite une session d’une partie des membres de médecins sans frontières avaient fondé Médecin du monde parce qu’il y a eu un désaccord sur une action à mener.
Le renouveau juridique et des pratiques de l’action humanitaire
Il y a eu donc les quatre conventions de Genève adopté en 1949. La première résume l’état des lois et coutumes de la guerre donc revient à la convention de La Gaye de 1907 et le modernise, puis la deuxième convention de Genève s’occupe des blessés et des malades donc comme auparavant les conventions de Genève 1929 dans le cadre de la guerre terrestre et de la guerre maritime, et Genève trois s’occupe de la protection des prisonnier de guerre et la plus grande innovation est Genève quatre qui envisage la protection des civils en situation de guerre donc sur le remaniement du projet de Tokyo qui n’a été pas officiellement adopté en 1934.
Le CICR voit sont statut international consolidé avec les quatre conventions de Genève contrairement à la première convention de 1864, il est mentionné dans les quatre conventions donc il est son existence est confirmé officiellement, il est reconnu par les États ce qui fait un peu la particularité de sons statut déjà à partir de cette époque-là. Donc, il a un statut juridique et il a une personnalité aussi en termes juridiques.
Le CICR donc se souci en particulier à la base de Genève quatre du sort des civils donc de la population incivile touchée par des conflits armés et il obtient dans le droit de visite des camps de prisonnier et des internés civils comme aussi les États dit protecteurs.
Donc, en principe, selon les conventions de Genève I à IV, même dans les guerres civiles un minimum des stipulations des conventions de Genève doit être respecté cependant les États hésité comme dans le passé auparavant à s’obliger vraiment à respecter entre également les conventions de Genève dans un contexte de guerre civil. C’est pourquoi, c’est un contexte particulier qu’il avait provoqué, le CICR il avait revendiqué et obtenu en 1977 l’adoption d’un protocole additionnel qui visait à renforcer l’obligation des États et aussi des acteurs belligérants no étatiques donc des rebelles donc de respecter les règlements des conventions de Genève dans un conflit armé.
Donc, les quatre conventions de Genève représentent maintenant un tournant majeur dans le développement du droit de la guerre.
Il y a eu aussi la nouvelle convention pour la protection des réfugiés adopté dans les enceintes de l’ONU en 1951. Le porteur de cette convention a été les États européennes et à partir des années 1960 elle s’applique au niveau mondial. C’était aussi dans le contexte européen tout d’abord que la convention avait été appliqué. C’est aussi le Haut-commissariat pour les réfugiés qui avait d’abord agit pour l’Europe puis son mandat a été élargi au cours des années 1950 à cause du fait qu’il y avait des crises de réfugiés ailleurs aussi. Donc, le système européen là aussi s’est globalisé.
Le champ humanitaire s’est élargie aussi dans l’après-guerre pour comprendre qu’on peut rénover notamment l’aide humanitaire lors des catastrophes naturelles. Les sociétés nationales de la Croix Rouge s’y investissent moyennant la Ligue qui réadopte un nouveau nom qui devient la Fédération des associations de la Croix Rouge dans l’après-guerre.
Alors, il y a eu de l’aide massive lors des famines indiennes au cours des années 1950, lors des famines qui avait lieu dans la deuxième partie des années 197à et au début des années 1980 ou bien alors lors des tremblements de terre au Pakistan, des tsunamis comme au Sri Lanka ou des inondations répétées qui avait lieu à Bangladesh par exemple.
Essor et limites de l’action humanitaire en guerre
Il faut regarder l’action humanitaire pendant la Guerre froide et les guerres de décolonisation. Pour le cadre général et pour la compréhension générale, ce qui est important est de savoir que malgré le fait qu’il y a eu l’ONU et aussi des organisations spécialisées comme UNICEF ou le Haut-commissariat pour les réfugiés. Il restait beaucoup de marge de manœuvre pour les acteurs non étatiques ou les acteurs non gouvernementaux, pour les ONG pour s’impliquer dans l’aide humanitaire simplement parce que l’ONU remplie dans le système international un rôle éminemment politique. Et dès qu’il y a une crise où l’ONU est impliquée politiquement, elle ne peut que difficilement agir comme acteur humanitaire en même temps. Souvent, les États, les partie d’un conflit ne les accepte tout simplement pas.
Cette compartimentalisation de sa responsabilité et des terrains d’actions se dégageaient très rapidement suite à la fondation de l’ONU notamment déjà dans le cadre de la guerre civile en Palestine. Le seul terrain humanitaire où l’ONU a été très actif tout au long de la période de la Guerre froide et après et l’aide en faveur des réfugiés.
Une crise qui avait défini un peu les rapports entre le CICR est l’ONU était la guerre civile en Palestine qui mène à la fondation de l’État d’Israël. En fait, il y a eu un peu des guerres civiles avant la fondation puis il y a eu la fondation de l’État d’Israël entre un État, un belligérant qui n’a pas d’État et au moment où l’État d’Israël était reconnu internationalement donc jusqu’au moment où l’État d’Israël a été reconnu internationalement on peut parler d’une guerre civile.
La guerre civile en Palestine
La guerre civile en Palestine avait causé à peu près un million de réfugiés palestiniens dont le retour n’avait pas été systématiquement autorisé par l’État d’Israël suite à sa création. Donc les réfugiés ne pouvaient pas retourner chez eux, ils devaient rester en Transjordanie, au Liban, en Égypte par exemple.
L’ONU avait pris une partie dans ce conflit parce qu’elle avait adopté la résolution 280 concernant le partage de la Palestine. Donc, elle a proposé la création de deux États, un État israélien, un État palestinien et par conséquent elle a pris une position politique dans le conflit et son rôle humanitaire n’a été pas prépondérant dans cette crise-là.
En fait, c’était des ONG neutre et impartiales acceptées par les deux parties, les israéliens et les palestiniens qui ont été accepté comme acteur humanitaire en zone de conflit. Mais, en dehors des zones de conflit, c’est le CICR d’une part, la Ligue nationale des associations de la Croix Rouge d’autre part, ainsi que le American Society of Friends, les quakers qui avaient organisé d’abord l’aide d’urgence en faveur des réfugiés palestiniens dans les pays limitrophes au nouveau État d’Israël.
Chacun de ces groupes, donc le CICR, le American Society of Friends et la Ligue des associations nationales de la Croix Rouge avaient géré des territoires définis et approvisionné les réfugiés qui se trouvaient dans ces territoires. C’est au moment où le CICR avait réalisé que les réfugiés ne pouvaient pas retourner en Israël qu’ils sentaient que la tâche les dépassé. C’est à partir de ce moment-là qu’il avait pris contact avec l’ONU pour demander la création d’une agence spécialement pour les réfugiés palestiniens. C’est UNRW qui était l’idée que cette agence allait pourvoir l’aide humanitaire mais aussi construire des logements pour que les réfugiés palestiniens puissent rester dans les zones où ils se trouvaient suite au conflit. Donc, il fallait organiser les travaux dans les zones où se trouvaient les réfugiés pour loger les réfugiés de manière définitive.
C’est un cas évidemment très critique parce qu’ne créant des logements, on accepte aussi le fait accompli, c’est-à-dire que les réfugiés ne puissent plus retourner donc c’est aussi très problématique sur le plan humain, c’est une aide nécessaire mais c’est aussi une acceptation que les réfugiés ne peuvent plus retourner d’où ils viennent.
Donc cela était un élément qui à un moment définissait les relations entre le CICR, d’autres acteurs humanitaires non gouvernementaux et l’ONU.
La guerre de Corée
Le deuxième moment clef est la guerre de Corée de 1950 à 1953. Là c’était encore plus clair. L’ONU était parti d’un conflit, donc elle ne pouvait pas agir en même temps en temps qu’acteur humanitaire parce que l’ONU avait opposé l’agression nord-coréenne, c’est une réelle agression nord-coréenne contre la Corée du Sud et elle avait mandaté les États de faire ce qu’ils pouvaient faire pour contrer cette agression. Par conséquent, l’intervention militaire dirigée par les États-Unis de facto mais qui rassemblait un trentaine d’États, cette coalition menait la guerre sous le drapeau des Nations Unis. Donc, c’était les Nations Unies contre la Corée du Nord.
Par conséquent, l’action humanitaire en faveur des militaires blessés, en faveur des prisonniers de guerre, en faveur des civils tombait théoriquement dans le ressors du CICR. Cependant, dans ce conflit, le CICR se trouvait face à un dilemme parce que la Corée du Nord n’avait pas accepté une mission du CICR tout au long du conflit. Donc, il y a eu application unilatérale des conventions de Genève nouvellement négocié et adopté en 1949, c’est-à-dire dans les zones de la Corée du Sud où agissait les Nations Unies, le CICR était bien entendu admis et il pouvait visiter les camps de prisonnier de guerre où se trouvait les coréens du Nord et approvisionner de l’aide en leur faveur et ils pouvaient coopérer avec les militaires américaines. Tandis que au Nord, ils ne pouvaient pas aider les prisonniers de guerre, il ne pouvait pas intervenir humanitairement en faveur des prisonniers de guerre américains ou britanniques ou émanant d’autres pays qui tombaient dans les mains de la Corée du Nord.
Donc, la convention III n’avait pas été respecté et en général, les conventions de Genève n’ont pas été respecté par la Corée du Nord.
La Hongrie
Lorsqu’en Hongrie il y a eu une transformation politique majeure en 1956 qui menait au remplacement du gouvernent communiste par un gouvernement composé encore de communistes mais qui se disait libéré du joug soviétique. L’Union soviétique avait décidé d’intervenir militairement pour remplacer ce gouvernement et pour soumettre à nouveau la Hongrie par la force. Et alors, dans ce moment-là, l’ONU avait, évidemment pas le Conseil de sécurité parce que l’Union soviétique y avait un pouvoir de véto, mais l’Assemblée générale de l’ONU avait condamné cette action militaire de l’Union soviétique en Hongrie. Par conséquent, elle était de nouveau partie, elle avait pris parti pour un côté, pour les hongrois dans ce cas-là et par conséquent, l’ONU ne pouvait pas agir en tant qu’acteur humanitaire.
Cependant, jusqu’avant que le conflit avait éclaté, au mois d’octobre, le CICR avait envoyé une mission à Budapest, juste deux personnes. Il était à la charge de ces deux personnes finalement d’organiser de l’aide humanitaire international par le biais du CICR en faveur de la population hongroise. Là aussi c’était une action d’envergure qui démontrait l’utilité du CICR par rapport à l’ONU et au système international.
La guerre du Congo
Lors de la guerre du Congo qui avait lieu en 1960 jusqu’à 1963, l’ONU était chargé d’une intervention militaire tandis que le CICR et la Ligue des associations nationales de la Croix Rouge était chargé par l’ONU de rétablir le service médical dans le pays pendant la guerre civile. Le service médical s’est effondré parce que le Congo a passé à l’indépendance sans préparation. Donc, les belges se sont tout simplement retiré, tout le personnel administratif, médical, etc. s’est retiré abruptement du Congo et par conséquent, la situation avait dégradé très rapidement suite à l’indépendance, il y a eu une guerre civile.
La crise de Cuba
La crise de Cuba ne joue pas un rôle important dans l’intervention humanitaire mais le CICR y était impliqué dans le négociations et on voulait lui demander de proposer des équipes neutres pour inspecter les bateaux. En fin de compte cela ne s’est pas matérialisé donc ce n’était pas si important.
L’action en faveur du Cambodge
On peut citer encore une action d’envergure qui avait eu lieu à la fin des années 1970 qui est l’action humanitaire organisée conjointement par le CICR et l’UNICEF en faveur du Cambodge. À l’époque elle s’appelait la République du Kampuchéa suite à la défaite des Khmers rouges. Les khmers rouges avaient établi une dictature communiste extrêmement violente, avaient tué plus que trois millions de personnes pendant cette dictature entre le milieu des années 1970 et la fin. Puis le Vietnam il était intervenu. En fait, le Vietnam socialiste était intervenu pour remplacer ce gouvernement brutal qu’était les Khmers rouges et dans ce contexte il fallait organiser une action humanitaire d’envergure parce qu’il menaçait la famine au Cambodge, les services médicaux étaient quasiment inexistant, les écoles ne fonctionnaient plus, il n’y avait plus d’enseignants, et il fallait aussi aider aux cambodgiens de se développer, de planter nouveaux des semences, etc. pour qu’ils puissent réinvestir dans l’agriculture.
Donc, c’était une action d’aide d’urgence massive qui englobait 250000 tonnes délivré dans une période relativement courte. C’est avec cela qu’on peut dire que le CICR est passé dans une autre catégorie parce que c’était UNICEF qui avait demandé le soutien du CICR dans cette action et le CICR jouait un rôle égal avec le CICR. Donc, le CICR émanant d’une ONG, à l’origine il était un acteur privé, et au même niveau qu’une organisation intergouvernementale. Donc, là aussi, on voit que son statut était clairement relevé ce qui explique un peu l’obtention d’un statut d’observateur permanant auprès de l’Assemblée générale des Nations Unies à partir de 1990.
L’application de la convention IV
Alors, on peut évidemment poser beaucoup de question autour de l’action humanitaire en guerre. Un des questions particulièrement importantes est l’application ou non de la convention IV en faveur de la protection des civils.
On peut dire que le bilan est mitigé en fin de compte. Lors de la crise de Suez, la convention IV a été reconnue par les parties du différend, donc l’Israël, la Grande-Bretagne et la France et l’Égypte. Pendant la guerre indo-portugais en 1961 aussi la convention IV était respectée. Lors de la guerre du Moyen-Orient en 1967 la convention IV était appliqué sélectivement par les belligérants donc c’était Israël et les États arabes unies qui était la Syrie et l’Égypte qui étaient à l’époque encore unis.
Une autre question est une question par rapport au dilemme fondamental du droit humanitaire donc est-ce que la neutralité humanitaire est respectée par les belligérants. On a vue pendant la guerre de Corée que l’action humanitaire n’a pas été respecté, la convention de Genève n’a pas été respecté, le CICR n’a pas obtenu le droit d’envoyer une mission dans le pays.
Donc, le respect des belligérants est fragile et doit être acquis dans chaque conflit de nouveau.
Le cas des conflits internes
Dans des guerres civiles, la régulation était beaucoup moins stricte par rapport à l’application des conventions de Genève de 1949.
Lors de la guerre du Biafra, il y a eu des problèmes assez massifs par rapport à l’application ou on du droit humanitaire dans ce conflit. Alors la guerre du Biafra avait lieu entre 1967 et 1970 en 1969, il y a eu encore des hostilités mais la guerre arrivait à la fin. C’est la guerre civile au Nigéria qui se transforme en guerre de sécession, la province du Biafra veut devenir indépendant du Nigéria et à cause d’un blocus total érigé par le gouvernement nigérien, il y a eu une famine qui explose dans la province de Biafra.
Dans ce conflit-là qui est un conflit charnière de la période d’après-guerre, d’abord parce que le CICR est impliqué de manière massive dans un conflit en Afrique ce qui n’était pas le cas auparavant puis parce qu’il y a eu des problèmes, des dilemmes, des problèmes particulièrement brulant dans ce conflit pour les acteurs humanitaires.
En fait, il y a eu une multiplication des acteurs, et dans cette guerre du Biafra, il y a eu une concurrence des acteurs humanitaires par rapport aux livraison de l’aide en faveur des victimes de ce conflit. Le CICR était en tout cas au début du conflit tout au long de l’année 1967 et jusqu’au milieu de l’année 1968, il était dépassé très largement par l’action humanitaire d’autres organismes, à savoir CARITAS, le Conseil œcuménique des églises, diverse organisations religieuses locales émanant de l’Irlande, de l’Écosse, etc. et qui étaient active au Biafra mais aussi la Ligue internationale des associations nationales de la Croix Rouge. Par exemple, il y a eu la Croix Rouge suédoise et la Croix Rouge allemande mais aussi UNICEF.
Alors, tous ces organismes, initialement, notamment l’UNICF demandait de pouvoir compter sur le soutien du CICR pour envoyer des marchandises, des denrées alimentaires et des médicaments dans les zones de conflit.
Pour ce qui concerne le Nigéria, il n’y avait pas vraiment un problème parce qu’avec le gouvernement nigérien, le CICR pouvait négocier et pouvait fournir de l’aide en faveur de l’armée nigériane et en faveur des civils qui se trouvaient au Nigéria. Mais en ce qui concerne la province sécessionnistes, le Biafra, il y a eu des problèmes tout le temps parce que justement, il y a eu un blocus complet de la province mis en place par le gouvernement nigérien. Donc, en fait, les deux parties se disputaient concernant les conditions d’accès des denrées alimentaires et des médicaments dans les zones biafraises. Le gouvernement nigérien exigeait que l’aide humanitaire soit transporté par la voie terrestre après contrôle par le gouvernent nigérien, c’est-à-dire des forces militaires qui auraient le droit de contrôler toutes les livraison d’aide humanitaire en faveur des biafrais. Cependant, le gouvernement du Biafra exigeait que l’aide humanitaire soit livré pas par n’importe quel moyen sans être contrôlé par le gouvernement nigériane. Elle voulait obtenir sa reconnaissance internationale par ce biais là mais elle voulait aussi cacher apparemment des livraison d’arme par voie aérienne. Donc, en fait, il y a eu des points aériens construit pour des livraisons d’arme et en même temps des ponts aériens qui servaient à livrer des marchandises humanitaires et des fois il y a des entreprises privées qui prenait se risque de créer ce pont aérien parfois, il y avait dans un même avion des armements et de l’aide humanitaire pour les ONG qui n’étaient pas traditionnellement impliqué pour l’aide humanitaire.
Pour eux, ce n’était apparemment pas un problème. D’abord, il y avait des sympathisants avec la cause biafraise comme par exemple le gouvernement français qui soutenait clandestinement le gouvernement biafrais donc le gouvernement sécessionniste par des livraison d’armements via le Portugal et des iles portugaises qui se trouvaient en face du Nigéria. Et alors, les ONG, lorsque le CICR s’avérait incapable de trouver un consensus entre les belligérants, il optait simplement à construire leur propre point aérien en payant des entreprises privées qui pouvaient envoyer des marchandises au Biafra, c’est-à-dire des denrées alimentaires et des médicaments essentiellement.
Alors, il y a eu une certaine désolidarisation des autres acteurs humanitaire du CICR y compris même des associations nationales de la Croix Rouge parce que le CICR n’arrivait pas à livrer dans une situation de détresse massive des denrées alimentaires au Biafra. Par conséquent, on commençait à parler de génocide. On parlait d’un génocide organisé parce que la famine se rependait de plus en plus au Biafra et les images télévisés arrivaient dans les télévisions occidentales.
Tandis que le CICR avait réussie à acheminer 200 tonnes de denrées alimentaires entre novembre 1967 et juillet 1968 au Biafra les besoins étaient évalué à 200 tonnes par jour. Donc, son aide humanitaire était vraiment complètement insuffisant dans cette crise majeure et on parle d’un peu près d’un million de personnes qui ont été morts à cause de la famine biafraise.
Donc, le CICR lors de ce conflit il risque vraiment de perdre son statut privilégié d’acteur humanitaire en tant de guerre et cela menaçait sa survie comme organisation. C’est dans ce moment-là que le gouvernement suisse avait délégué Auguste Lindt, un diplomate très réputé qui était l’ambassadeur suisse à Moscou à représenter, c’est-à-dire que le gouvernement a mis à disposition du CICR Auguste Lindt pour qu’il soit délégué du CICR au Nigéria et pour qu’il négocie avec Lagos la capital du gouvernement nigérien un accord.
En fin de compte, il n’a pas arrivé à trouver un accord formel mais il a obtenu l’acceptation tacite d’un pont aérien organisé par le CICR et qui était accompagné de certains risques, à savoir du risque un des belligérants pouvait tirer sur un avion pour l’atterrir. Donc, c’était un pont aérien selon le CICR quasiment illégal selon le droit humanitaire quasiment illégal parce qu’il fallait toujours le consentement du gouvernement pour approvisionner de l’aide humanitaire aux rebelles même selon les conventions de Genève.
Alors, donc, le CICR avait finalement réussi à s’implanter dans l’action humanitaire et à acheminer 200000 tonnes de denrée alimentaire et de médicaments au court d’une année. Cependant, il faut faire un peu abstraction de ces chiffres parce que les besoins ont probablement augmenté au fur et à mesure avec la continuation de guerre.
Cependant, l’action n’a pas réussie en fin de compte parce qu’un avion du CICR a été abattu par les forces armées au mois de septembre 1969 et par conséquent, le CICR a terminé son action humanitaire et il a par la suite revendiqué une codification plus stricte et plus claire pour que les conventions de Genève soient vraiment respecté et que l’aide humanitaire eut être acheminée aussi en faveur des rebelles et cela aussi sans le consentement du gouvernement officiel. Le résultat était le protocole additionnel de 1967 dans lesquelles l’obligation de l’État était un peu affaiblie mais quand même sens générale le renforcement des obligations étatiques dans le conflit civil.
Naissance de Médecins sans frontières (1971)
La guerre du Biafra a provoqué aussi la naissance d’une nouvelle ONG qui est Médecins sans frontières et cela représente aussi pour cette raison là une césure importante dans l’histoire de l’humanitaire.
Donc, le contexte général et la naissance du tiers-mondisme, de la gauche, de l’anticolonialisme ou chrétien ou l’année 1968, la mobilisation générale des sociétés. Donc, la naissance du MSF est un peu une innovation comme Amnesty International le présentait pour les droits de l’homme. Parce qu’auparavant, il y avait des organisations pour les droits de l’homme mais il n’avait pas la même efficacité et il n’avait pas adressé un public général.
Médecins sans frontières s’entend comme une organisation humanitaire révolutionnaire et militante refusant de se soumettre aux convention interétatiques de Genève, à la sacrosainte souveraineté étatique. Donc, d’une certaine manière il y a une volonté de révolution dans le domaine de l’humanitaire. On s’en fout du CICR qui respecte toujours paraît-il la souveraineté étatique, qui se soumettent d’une certaine manière aux États.
Donc, ça c’est l’idée d’origine peut être aussi projeté rétroactivement sur la naissance de Médecins sans frontières. La réalité est beaucoup plus hybride n’est-ce pas. Parce que d’abord, la doctrine MSF n’était pas tout à fait clairement établie au début mais évolue plutôt dans le cadre des guerres civiles sans règles où MSF s’engage. Ce qu’on peut dire aussi est qu’il y a un accent plus fort mis sur l’éthique médicale que sur l’éthique philanthropique ou juridique que représente le CICR. Donc, l’éthique médical, c’est le serment d’hypocrite qui stipule que le médecin à un devoir d’aider à la personne en détresse, à la personne malade ou blessé. Donc, c’est le médecin qui est un peu plus au centre de médecins sans frontières que dans le cadre du CICR où il y a le diplomate humanitaire, le juriste humanitaire qui négocie le comportement selon les principes humanitaires des conventions de Genève. Et, ce devoir du médecin à aider est interpréter de plus en plus rigoureusement comme un droit et un devoir d’ingérence. Donc, si on pose la question d’où vient le discours actuel sur le droit d’ingérence, cela vient de Médecins sans frontières, c’est eux qui avait développé le discours d’un droit d’ingérence pour des raisons humanitaires à partir des années 1970 et des années 1980. Et puis, ça arrive ne fin de compte à l’ONU où il y a le droit de protéger selon Kofi Annan à partir des années 2000.
Donc, le devoir d’ingérence évidemment est plus haut comme norme étique que la souveraineté étatique. Donc MSF met en question la souveraineté étatique et sur le plan théorique au moins, cette organisation veut dépasser d’une certaine manière le système international avec sa structure basée sur la souveraineté étatique.
Pourquoi la guerre du Biafra a formé l’arrière-plan de la naissance de Médecins sans frontières ? Parce que il y a eu des médecins français mis à disposition du CICR par la Croix Rouge française au Biafra qui sympathisaient très fortement avec les biafrais et ils avaient vécu en tant que délégué médecin sur place l’absence de l’envoie des denrées alimentaires et des médicaments et des antibiotiques par le CICR. Ils avaient expérimenté dans le terrain une relative avance d’action du CICR. L’incapacité de livrer les besoins pour les biafrais. Donc, il y a eu une certaine méfiance qui s’est développé dans le cadre des médecins français à l’encontre du CICR. Tout cela avait déjà pendant la guerre du Biafra mené à des déclarations publiques lorsque les docteurs français comme Bernard Kouchner par exemple qui avait fait des déclarations de presse, il avait signé des articles dans le monde condamnant l’action du gouvernement nigérien en fait pas en termes très forts mais il a laissé entendre ce qui se passe au Biafra, il a laissé entendre qu’il était désatisfait de l’insuffisance des livraisons humanitaires qui arrivaient au Biafra. Donc, il a pris position dans le public. Dans la hiérarchie et dans la logique du CICR, la dénonciation est le dernier instrument, d’abord c’est la coopération avec les États qui est le principe de base. La dénonciation suit uniquement comme dernière mesure, s’il n’y a aucune autre possibilité pour obtenir des résultats positifs pour les victimes.
Donc, il y a eu une certaine polarisation rétroactive entre l’attitude des médecins français et le CICR par rapport à la guerre du Biafra qui cependant ne correspond pas tout à fait à la réalité parce que le CICR avait déjà à l’époque aussi pris position dans le contexte de la guerre du Biafra et de plus le CICR n’était jamais intervenu pour interdire les médecins français de prendre position dans la presse. Mais disons que c’est le mythe fondateur de médecins sans frontières qu’il faut témoigner s’il y a des violations massives de la dignité humaine par les acteurs belligérants lors d’un conflit.