Modification de The Formation of Global Migration Systems
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=== Consequences of Industrialisation on American Society === | === Consequences of Industrialisation on American Society === | ||
À la fin du XIXe siècle, l'Amérique a connu des changements significatifs dans son paysage économique et social, en partie dus à la fin de la conquête du Far West et à l'industrialisation rapide. La fermeture de la frontière ouest, souvent symbolisée par le recensement de 1890 déclarant la fin de la "frontière" américaine, a marqué un tournant dans les opportunités disponibles pour les immigrants et les citoyens américains. | |||
Pendant des décennies, la migration vers l'Ouest avait été une voie pour de nombreux Américains et immigrants pour devenir propriétaires de terres. Cette expansion vers l'ouest, bien que tragiquement conflictuelle et dévastatrice pour les populations autochtones, était perçue comme une opportunité de prospérité et de succès individuel, symbolisée par l'accès à la propriété foncière. Cependant, avec la fin effective de cette expansion, les opportunités de posséder des terres et de s'établir en tant que fermiers indépendants ont considérablement diminué. En parallèle, les États-Unis ont connu une industrialisation rapide, avec le développement de grandes usines et le besoin croissant de main-d'œuvre dans les zones urbaines. Les immigrants arrivant à cette période se sont donc retrouvés dans une situation différente de celle des générations précédentes. Au lieu de s'orienter vers l'agriculture et la conquête de terres, ils se sont tournés vers les emplois industriels, devenant des employés dans des usines souvent caractérisées par des conditions de travail difficiles, des salaires bas et des heures longues. | |||
Cette transition a eu plusieurs implications. Premièrement, elle a signifié un changement dans le rêve américain, passant de la propriété foncière à l'emploi industriel. Deuxièmement, l'afflux de main-d'œuvre a contribué à maintenir les salaires bas, créant des conditions économiques difficiles pour de nombreux travailleurs, tant immigrants que natifs. Troisièmement, cela a renforcé la division de classe, car la capacité de devenir propriétaire de terres, un symbole de succès et d'indépendance, devenait de moins en moins accessible. La fin de la conquête du Far West et l'industrialisation ont marqué une période de transition majeure dans l'histoire des États-Unis, redéfinissant les opportunités et les défis auxquels les immigrants et les citoyens étaient confrontés. Ces changements ont également contribué à façonner la structure socio-économique du pays, avec des répercussions qui se sont fait sentir bien au-delà de cette période. | |||
À la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, les États-Unis ont connu une diminution de la fluidité sociale, rendant l'ascension sociale plus difficile pour beaucoup. Cette période a vu l'émergence et la popularisation de certains mythes américains, notamment celui du self-made-man et du cowboy, qui reflétaient l'idéal de réussite individuelle et d'indépendance. Cependant, la réalité historique et sociale de ces mythes était souvent plus complexe et diversifiée que ne le suggèrent les représentations populaires. Le mythe du self-made-man, qui célèbre la capacité d'une personne à s'élever socialement et économiquement par son travail acharné et son ingéniosité, a gagné en popularité pendant cette période. Ce mythe a été renforcé par des histoires d'entrepreneurs et d'industriels qui, partis de rien, auraient bâti des fortunes et des entreprises prospères. Cependant, cette narrative a souvent masqué les barrières structurelles et les inégalités qui rendaient une telle ascension difficile pour la majorité des gens, en particulier pour les immigrants, les minorités ethniques, et les classes ouvrières. En ce qui concerne le mythe du cowboy, l'image populaire du cowboy en tant que figure héroïque, solitaire et intrépide de l'Ouest américain était largement blanche et masculinisée. Néanmoins, la réalité historique montre que les cowboys étaient en fait très diversifiés sur le plan racial et ethnique. Beaucoup d'entre eux étaient des Noirs, des Asiatiques, des Hispaniques et des Amérindiens. Cette diversité reflète la nature multiculturelle de la frontière américaine, bien que cette réalité ait été fréquemment occultée dans les récits et les représentations culturelles dominants. Cette période de l'histoire américaine a vu l'émergence de mythes puissants sur la réussite individuelle et l'aventure, qui étaient à la fois une source d'inspiration et, parfois, un voile sur les réalités sociales et économiques plus complexes. La diminution de la mobilité sociale et les difficultés croissantes d'ascension économique contrastaient avec ces récits idéalisés, révélant les tensions entre l'idéal américain et les expériences vécues par de nombreux citoyens et immigrants aux États-Unis. | |||
== Montée de la Xénophobie et Politiques de Restriction Migratoire == | |||
La xénophobie et la fermeture des frontières aux États-Unis se sont développées en deux phases distinctes, reflétant les tensions et les changements dans la société américaine à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. | |||
La période de de la du XIXe siècle (1890 - 1900) a été marquée par une montée de la xénophobie, en grande partie due à l'arrivée massive d'immigrants de la nouvelle vague, notamment d'Italie, de Russie, et d'autres pays d'Europe de l'Est et du Sud. Ces immigrants, souvent catholiques ou juifs, différaient culturellement et religieusement des populations majoritairement protestantes d'origine anglo-saxonne et germanique. Leur arrivée a suscité des inquiétudes parmi certaines parties de la population américaine, qui craignaient que ces nouveaux arrivants ne puissent pas s'assimiler ou qu'ils ne menacent les emplois et la stabilité économique. Cette période a vu l'émergence de mouvements nativistes et de lois restrictives, comme la Loi d'exclusion des Chinois de 1882, qui visaient à limiter l'immigration de certains groupes. La fin de la Première Guerre mondiale a marqué une deuxième phase de xénophobie et de fermeture des frontières. Cette période a été caractérisée par une intensification des sentiments anti-immigrants, exacerbée par les peurs post-guerre concernant le radicalisme politique (comme le communisme et l'anarchisme) et une récession économique. La "Peur rouge" de 1919-1920, une période de forte peur du communisme aux États-Unis, a souvent été associée aux immigrants, en particulier à ceux d'Europe de l'Est. En réponse à ces craintes, les États-Unis ont adopté des lois d'immigration de plus en plus restrictives, comme les Quota Acts de 1921 et 1924, qui ont mis en place des quotas sévères basés sur les origines nationales et ont considérablement réduit l'immigration en provenance de nombreux pays. | |||
Ces deux périodes reflètent les tensions et les défis que les États-Unis ont rencontrés en intégrant des vagues successives d'immigrants dans une société en rapide évolution. La xénophobie et les politiques restrictives de l'époque ont eu un impact durable sur le paysage de l'immigration aux États-Unis, façonnant à la fois les perceptions et les expériences des immigrants et les politiques migratoires américaines pendant des décennies. | |||
Durant la première période de xénophobie aux États-Unis, à la fin du XIXe siècle, un racisme spécifique ciblant les Asiatiques et les Afro-Américains s'est manifesté de manière notable. Ce racisme était en partie alimenté par la peur que les Blancs ne deviennent minoritaires face à une augmentation perçue de la population asiatique et noire. Ce sentiment était renforcé par des changements démographiques, notamment la baisse de la natalité à partir de 1875, qui était plus prononcée parmi les Blancs aisés que parmi les communautés noires et asiatiques, souvent économiquement défavorisées. Cette peur d'être submergé par des populations non-blanches a conduit à des politiques discriminatoires et à des lois raciales. Par exemple, la Loi d'exclusion des Chinois de 1882 a été l'une des premières et des plus significatives de ces lois, interdisant l'immigration de travailleurs chinois. Elle a établi un précédent pour d'autres législations discriminatoires contre les Asiatiques. | |||
La victoire du Japon sur la Russie en 1905 lors de la guerre russo-japonaise a exacerbé ces craintes aux États-Unis, alimentant des inquiétudes sur la "montée" de l'Asie et une possible menace pour la suprématie occidentale. Cette perception a conduit à une méfiance accrue envers les immigrants japonais et à l'établissement de quotas et de restrictions d'immigration visant spécifiquement les Asiatiques. Ces politiques reflétaient et renforçaient des attitudes racistes et xénophobes déjà présentes dans la société américaine. Le racisme de cette époque n'était pas uniquement dirigé contre les Asiatiques, mais affectait également les Afro-Américains, qui continuaient de faire face à la ségrégation et à la discrimination systémique dans de nombreuses parties du pays. Malgré l'abolition de l'esclavage après la guerre civile, les lois Jim Crow dans le Sud et d'autres formes de discrimination institutionnalisée ont maintenu les Afro-Américains dans une position inférieure sur les plans social, économique et politique. | |||
Après la Première Guerre mondiale, les États-Unis ont connu une deuxième vague de xénophobie et de fermeture des frontières, influencée par des facteurs économiques, sociaux et politiques complexes. Pendant la guerre, l'immigration aux États-Unis avait considérablement diminué, tandis que l'économie américaine était fortement mobilisée pour la production d'armes et de matériel militaire. Avec la fin de la guerre en 1918, l'immigration a repris, alimentée par un grand nombre de réfugiés européens cherchant à fuir les ravages et les bouleversements causés par la guerre. Dans un premier temps, cette vague d'immigration ne posait pas de problème majeur, étant donné que les industries de guerre étaient encore actives. Cependant, avec le retour à une économie de paix en 1920, la situation a rapidement changé. Les commandes militaires ont cessé, entraînant des licenciements massifs et une récession économique. Les syndicats américains, déjà préoccupés par les troubles et les grèves, ont commencé à attribuer la responsabilité du chômage et de la baisse des salaires à l'afflux de nouveaux immigrants. Ces inquiétudes étaient exacerbées par la peur du communisme, en particulier concernant les immigrants en provenance d'Europe de l'Est, où le communisme gagnait en influence. | |||
Dans ce contexte de crainte du communisme, de tensions économiques et de chômage, les attitudes envers les immigrants se sont durcies. Les années 1920 ont vu l'adoption de lois restrictives en matière d'immigration, comme les Quota Acts de 1921 et 1924, qui limitaient sévèrement l'immigration en provenance de nombreux pays, en particulier ceux d'Europe de l'Est et d'Asie. En parallèle, les États-Unis se sont retirés de la scène internationale, malgré leur rôle clé dans la création de la Société des Nations après la Première Guerre mondiale. Ce retrait et le renforcement des quotas d'immigration reflétaient un désir croissant d'isolationnisme et une méfiance envers les influences étrangères. Cette période après la Première Guerre mondiale représente donc un moment crucial dans l'histoire des États-Unis, marqué par des tensions économiques, une montée de l'anticommunisme, et un durcissement des attitudes envers les immigrants. Ces éléments ont contribué à façonner la politique d'immigration américaine et l'identité nationale pour les décennies à venir. | |||
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