Modification de L’évolution des relations internationales de la fin du XIXe au milieu du XXe siècle

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*[[Définition du droit]]
*[[L’État]]
*[[Les différentes branches du droit]]
*[[Les sources du droit]]
*[[Les grandes traditions formatrices du droit]]
*[[Les éléments de la relation juridique]]
*[[L’application du droit]]
*[[La mise en œuvre d’une loi]]
*[[L’évolution de la Suisse des origines au XXème siècle]]
*[[Le cadre juridique interne de la Suisse]]
*[[La structure d’État, le régime politique et la neutralité  de la Suisse]]
*[[L’évolution des relations internationales de la fin du XIXe au milieu du XXe siècle]]
*[[Les organisations universelles]]
*[[Les organisations européennes et leurs relations avec la Suisse]]
*[[Les catégories et les générations de droits fondamentaux]]
*[[Les origines des droits fondamentaux]]
*[[Les déclarations des droits de la fin du XVIIIe siècle]]
*[[Vers l’édification d’une conception universelle des droits fondamentaux au XXe siècle]]
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| ch = 19世纪末至20世纪中叶国际关系的演变
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|[[Introduction au droit]]
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Le "Concert européen" instauré par le Congrès de Vienne se basait sur le principe de coopération suivie et régulière entre ces grandes puissances. Il visait à maintenir la paix et l'équilibre des pouvoirs en Europe, en évitant l'hégémonie d'une seule nation et en traitant les questions internationales de manière collective. Cette coopération se manifestait par des congrès et des conférences périodiques où les puissances discutaient des problèmes et des tensions internationaux. Ce système a fonctionné avec un certain succès pendant une grande partie du XIXe siècle, permettant d'éviter une autre guerre majeure en Europe jusqu'à la Première Guerre mondiale en 1914. Cependant, malgré ses succès initiaux, le "Concert européen" était également limité. Il reposait sur la volonté des puissances de coopérer et respecter l'équilibre établi, ce qui n'était pas toujours le cas. De plus, le système ne prenait pas suffisamment en compte les aspirations nationalistes et les mouvements révolutionnaires qui montaient en Europe, ce qui finira par contribuer à sa déstabilisation.
Le "Concert européen" instauré par le Congrès de Vienne se basait sur le principe de coopération suivie et régulière entre ces grandes puissances. Il visait à maintenir la paix et l'équilibre des pouvoirs en Europe, en évitant l'hégémonie d'une seule nation et en traitant les questions internationales de manière collective. Cette coopération se manifestait par des congrès et des conférences périodiques où les puissances discutaient des problèmes et des tensions internationaux. Ce système a fonctionné avec un certain succès pendant une grande partie du XIXe siècle, permettant d'éviter une autre guerre majeure en Europe jusqu'à la Première Guerre mondiale en 1914. Cependant, malgré ses succès initiaux, le "Concert européen" était également limité. Il reposait sur la volonté des puissances de coopérer et respecter l'équilibre établi, ce qui n'était pas toujours le cas. De plus, le système ne prenait pas suffisamment en compte les aspirations nationalistes et les mouvements révolutionnaires qui montaient en Europe, ce qui finira par contribuer à sa déstabilisation.


La concertation européenne établie lors du Congrès de Vienne en 1815 joue un rôle crucial dans l'évolution du droit international. En instaurant un cadre de coopération et de dialogue entre les grandes puissances européennes, le "Concert européen" a contribué à l'adoption de règles internationales importantes et à la formation d'une sorte de droit international positif, marquant ainsi un tournant dans les relations internationales. L'une des réalisations significatives de cette concertation européenne fut l'adoption de mesures contre la traite des esclaves. Bien que l'abolition de la traite n'ait pas été immédiate, le Congrès de Vienne a posé les bases pour la condamnation internationale de cette pratique. Les grandes puissances, notamment la Grande-Bretagne, qui avait aboli le commerce transatlantique d'esclaves en 1807, ont exercé une pression significative pour que d'autres nations suivent le mouvement. Ce fut un pas important vers l'abolition ultérieure de l'esclavage et la traite des noirs à une échelle internationale. Un autre aspect crucial du développement du droit international positif fut l'établissement d'un statut spécial pour les agents diplomatiques. Le Congrès de Vienne a contribué à formaliser les règles et normes régissant la diplomatie, jetant les bases de la pratique diplomatique moderne. Cela comprenait la reconnaissance de l'immunité diplomatique et la définition des droits et responsabilités des ambassadeurs et autres agents diplomatiques. Cette standardisation des relations diplomatiques a été essentielle pour faciliter la communication et la coopération internationales dans un environnement plus stable et prévisible. Ces développements du Congrès de Vienne et du Concert européen illustrent comment les nations peuvent collaborer pour établir des normes internationales et résoudre des problèmes transnationaux. Bien que limité dans certains aspects, notamment en ne tenant pas compte des aspirations nationalistes ou des mouvements sociaux émergents, le Concert européen a néanmoins jeté les bases pour une coopération internationale accrue et la formation d'un droit international plus structuré et efficace. Ces efforts précoces de codification et de coopération internationales ont ouvert la voie à des développements ultérieurs dans le droit international, tels que la création de la Société des Nations après la Première Guerre mondiale et, plus tard, des Nations Unies, illustrant la poursuite de l'effort international pour maintenir la paix, la sécurité et la coopération entre les nations.  
La concertation européenne établie lors du Congrès de Vienne en 1815 joue en effet un rôle crucial dans l'évolution du droit international. En instaurant un cadre de coopération et de dialogue entre les grandes puissances européennes, le "Concert européen" a contribué à l'adoption de règles internationales importantes et à la formation d'une sorte de droit international positif, marquant ainsi un tournant dans les relations internationales. L'une des réalisations significatives de cette concertation européenne fut l'adoption de mesures contre la traite des esclaves. Bien que l'abolition de la traite n'ait pas été immédiate, le Congrès de Vienne a posé les bases pour la condamnation internationale de cette pratique. Les grandes puissances, notamment la Grande-Bretagne, qui avait aboli le commerce transatlantique d'esclaves en 1807, ont exercé une pression significative pour que d'autres nations suivent le mouvement. Ce fut un pas important vers l'abolition ultérieure de l'esclavage et la traite des noirs à une échelle internationale. Un autre aspect crucial du développement du droit international positif fut l'établissement d'un statut spécial pour les agents diplomatiques. Le Congrès de Vienne a contribué à formaliser les règles et normes régissant la diplomatie, jetant les bases de la pratique diplomatique moderne. Cela comprenait la reconnaissance de l'immunité diplomatique et la définition des droits et responsabilités des ambassadeurs et autres agents diplomatiques. Cette standardisation des relations diplomatiques a été essentielle pour faciliter la communication et la coopération internationales dans un environnement plus stable et prévisible. Ces développements du Congrès de Vienne et du Concert européen illustrent comment les nations peuvent collaborer pour établir des normes internationales et résoudre des problèmes transnationaux. Bien que limité dans certains aspects, notamment en ne tenant pas compte des aspirations nationalistes ou des mouvements sociaux émergents, le Concert européen a néanmoins jeté les bases pour une coopération internationale accrue et la formation d'un droit international plus structuré et efficace. Ces efforts précoces de codification et de coopération internationales ont ouvert la voie à des développements ultérieurs dans le droit international, tels que la création de la Société des Nations après la Première Guerre mondiale et, plus tard, des Nations Unies, illustrant la poursuite de l'effort international pour maintenir la paix, la sécurité et la coopération entre les nations.  
   
   
La reconnaissance de la neutralité perpétuelle de la Suisse lors du Congrès de Vienne en 1815 est un exemple emblématique de l'impact de cette concertation internationale sur la géopolitique européenne. Le Congrès, tout en redessinant les frontières et en rétablissant l'ordre après les guerres napoléoniennes, a également ratifié le statut de neutralité de la Suisse, un principe qui allait jouer un rôle crucial dans son identité nationale et sa politique étrangère dans les siècles à venir. Cette neutralité, officiellement reconnue par les grandes puissances européennes, a permis à la Suisse de rester à l'écart des conflits européens successifs. Cette position unique lui a conféré un rôle important en tant que médiateur dans les affaires internationales et en tant que siège pour de nombreuses organisations internationales, notamment à Genève. Le Congrès de Vienne a non seulement établi un précédent pour la reconnaissance de la neutralité d'un État mais a également ouvert la voie à une collaboration internationale plus structurée tout au long des XIXe et XXe siècles. Cette collaboration a pris différentes formes, des alliances diplomatiques aux organisations internationales. Elle a évolué pour répondre aux défis changeants de l'époque, notamment avec la création de la Société des Nations après la Première Guerre mondiale et plus tard des Nations Unies après la Seconde Guerre mondiale. Ces organisations visaient à promouvoir la paix, la coopération et le dialogue entre les nations, s'appuyant sur l'idée de collaboration internationale établie au Congrès de Vienne.  
La reconnaissance de la neutralité perpétuelle de la Suisse lors du Congrès de Vienne en 1815 est un exemple emblématique de l'impact de cette concertation internationale sur la géopolitique européenne. Le Congrès, tout en redessinant les frontières et en rétablissant l'ordre après les guerres napoléoniennes, a également ratifié le statut de neutralité de la Suisse, un principe qui allait jouer un rôle crucial dans son identité nationale et sa politique étrangère dans les siècles à venir. Cette neutralité, officiellement reconnue par les grandes puissances européennes, a permis à la Suisse de rester à l'écart des conflits européens successifs. Cette position unique lui a conféré un rôle important en tant que médiateur dans les affaires internationales et en tant que siège pour de nombreuses organisations internationales, notamment à Genève. Le Congrès de Vienne a non seulement établi un précédent pour la reconnaissance de la neutralité d'un État mais a également ouvert la voie à une collaboration internationale plus structurée tout au long des XIXe et XXe siècles. Cette collaboration a pris différentes formes, des alliances diplomatiques aux organisations internationales. Elle a évolué pour répondre aux défis changeants de l'époque, notamment avec la création de la Société des Nations après la Première Guerre mondiale et plus tard des Nations Unies après la Seconde Guerre mondiale. Ces organisations visaient à promouvoir la paix, la coopération et le dialogue entre les nations, s'appuyant sur l'idée de collaboration internationale établie au Congrès de Vienne.  
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La structure organisationnelle de la Société des Nations, comprenant l'Assemblée et le Conseil, était conçue de manière à assurer la continuité et l'efficacité dans la gestion des affaires internationales, en particulier en ce qui concerne le maintien de la paix mondiale. L'Assemblée générale et le Conseil étaient tous deux des organes politiques dotés de compétences similaires, notamment dans les domaines cruciaux liés à la paix et à la sécurité internationales. Leur rôle était de travailler ensemble pour prévenir les conflits, faciliter la coopération internationale et répondre aux diverses crises internationales. L'Assemblée générale, constituée de tous les États membres, se réunissait à intervalles réguliers pour discuter et prendre des décisions sur des questions d'importance mondiale. Pendant ses sessions, l'Assemblée avait le pouvoir de délibérer et de prendre des décisions sur des sujets relevant normalement du Conseil. Cette disposition permettait une flexibilité dans la gestion des affaires mondiales, en s'assurant que les questions importantes pouvaient être traitées efficacement, même lorsque le Conseil n'était pas en session. De son côté, le Conseil, composé de membres permanents et non permanents, agissait lorsque l'Assemblée générale n'était pas en session. Le Conseil avait la responsabilité de gérer les questions courantes de la Société et de prendre des décisions sur des questions urgentes ou sensibles liées à la paix mondiale. En l'absence de l'Assemblée, le Conseil assumait donc les fonctions et les responsabilités de cette dernière, garantissant ainsi une supervision et une action continues sur les questions de paix et de sécurité. Cette structure organisationnelle était conçue pour permettre une certaine souplesse dans la prise de décisions et dans la réponse aux crises internationales. Cependant, en pratique, la distinction entre les rôles de l'Assemblée et du Conseil n'était pas toujours claire, et cela a parfois conduit à des chevauchements et à des inefficacités dans le fonctionnement de la Société des Nations. Malgré cela, le cadre établi par la Société des Nations a jeté des bases importantes pour le développement ultérieur des organisations internationales, en particulier les Nations Unies, qui ont repris et affiné plusieurs de ses principes et structures organisationnelles.  
La structure organisationnelle de la Société des Nations, comprenant l'Assemblée et le Conseil, était conçue de manière à assurer la continuité et l'efficacité dans la gestion des affaires internationales, en particulier en ce qui concerne le maintien de la paix mondiale. L'Assemblée générale et le Conseil étaient tous deux des organes politiques dotés de compétences similaires, notamment dans les domaines cruciaux liés à la paix et à la sécurité internationales. Leur rôle était de travailler ensemble pour prévenir les conflits, faciliter la coopération internationale et répondre aux diverses crises internationales. L'Assemblée générale, constituée de tous les États membres, se réunissait à intervalles réguliers pour discuter et prendre des décisions sur des questions d'importance mondiale. Pendant ses sessions, l'Assemblée avait le pouvoir de délibérer et de prendre des décisions sur des sujets relevant normalement du Conseil. Cette disposition permettait une flexibilité dans la gestion des affaires mondiales, en s'assurant que les questions importantes pouvaient être traitées efficacement, même lorsque le Conseil n'était pas en session. De son côté, le Conseil, composé de membres permanents et non permanents, agissait lorsque l'Assemblée générale n'était pas en session. Le Conseil avait la responsabilité de gérer les questions courantes de la Société et de prendre des décisions sur des questions urgentes ou sensibles liées à la paix mondiale. En l'absence de l'Assemblée, le Conseil assumait donc les fonctions et les responsabilités de cette dernière, garantissant ainsi une supervision et une action continues sur les questions de paix et de sécurité. Cette structure organisationnelle était conçue pour permettre une certaine souplesse dans la prise de décisions et dans la réponse aux crises internationales. Cependant, en pratique, la distinction entre les rôles de l'Assemblée et du Conseil n'était pas toujours claire, et cela a parfois conduit à des chevauchements et à des inefficacités dans le fonctionnement de la Société des Nations. Malgré cela, le cadre établi par la Société des Nations a jeté des bases importantes pour le développement ultérieur des organisations internationales, en particulier les Nations Unies, qui ont repris et affiné plusieurs de ses principes et structures organisationnelles.  
   
   
Le Pacte de la Société des Nations établissait la « règle de l'unanimité » pour les décisions prises par son Conseil et son Assemblée, à l'exception des questions de procédure. Cette règle signifiait que pour qu'une décision soit adoptée, tous les membres votants devaient être d'accord. Cette exigence d'unanimité était à la fois un gage de respect de la souveraineté des États membres et un obstacle potentiel à l'action efficace de la Société, en particulier dans les situations nécessitant une réponse rapide ou déterminée. La règle de l'unanimité reflétait la prudence avec laquelle les États membres de la Société des Nations approchaient la question de la souveraineté nationale. Bien que le Pacte ait introduit des innovations significatives dans la gouvernance internationale, notamment en favorisant la coopération et la résolution pacifique des conflits, il n'a jamais remis en question la souveraineté des États. Chaque État membre conservait son autonomie et son pouvoir de décision, y compris le droit de veto sur les décisions de la Société.  
Le Pacte de la Société des Nations établissait effectivement la « règle de l'unanimité » pour les décisions prises par son Conseil et son Assemblée, à l'exception des questions de procédure. Cette règle signifiait que pour qu'une décision soit adoptée, tous les membres votants devaient être d'accord. Cette exigence d'unanimité était à la fois un gage de respect de la souveraineté des États membres et un obstacle potentiel à l'action efficace de la Société, en particulier dans les situations nécessitant une réponse rapide ou déterminée. La règle de l'unanimité reflétait la prudence avec laquelle les États membres de la Société des Nations approchaient la question de la souveraineté nationale. Bien que le Pacte ait introduit des innovations significatives dans la gouvernance internationale, notamment en favorisant la coopération et la résolution pacifique des conflits, il n'a jamais remis en question la souveraineté des États. Chaque État membre conservait son autonomie et son pouvoir de décision, y compris le droit de veto sur les décisions de la Société.  


Cette approche reflétait le contexte de l'époque, où l'idée de renoncer à une partie de la souveraineté nationale pour une action internationale collective était encore largement controversée. Cependant, la règle de l'unanimité s'est avérée être un double tranchant. D'une part, elle assurait que les décisions prises avaient un large soutien parmi les États membres, respectant ainsi leur souveraineté. D'autre part, elle rendait difficile l'adoption de mesures fermes, en particulier dans des situations de crise où un consensus était difficile à atteindre. La difficulté à obtenir l'unanimité a souvent entravé l'efficacité de la Société des Nations dans la prévention des conflits et dans la réaction aux crises internationales. Cette limitation a été particulièrement visible dans les années précédant la Seconde Guerre mondiale, où la Société s'est avérée incapable de contrer efficacement l'agression de certains États membres.
Cette approche reflétait le contexte de l'époque, où l'idée de renoncer à une partie de la souveraineté nationale pour une action internationale collective était encore largement controversée. Cependant, la règle de l'unanimité s'est avérée être un double tranchant. D'une part, elle assurait que les décisions prises avaient un large soutien parmi les États membres, respectant ainsi leur souveraineté. D'autre part, elle rendait difficile l'adoption de mesures fermes, en particulier dans des situations de crise où un consensus était difficile à atteindre. La difficulté à obtenir l'unanimité a souvent entravé l'efficacité de la Société des Nations dans la prévention des conflits et dans la réaction aux crises internationales. Cette limitation a été particulièrement visible dans les années précédant la Seconde Guerre mondiale, où la Société s'est avérée incapable de contrer efficacement l'agression de certains États membres.


La règle de l'unanimité au sein de la Société des Nations, qui accordait un droit de veto à chaque État membre, petit ou grand, a été l'une des caractéristiques les plus distinctives et en même temps les plus problématiques de son fonctionnement. Cette règle signifiait que toute décision importante nécessitait l'accord de tous les membres du Conseil ou de l'Assemblée générale, donnant ainsi à chaque État un pouvoir considérable sur l'ensemble des décisions de la Société. Bien que cette disposition ait été conçue pour protéger la souveraineté des États membres et assurer une prise de décision consensuelle, elle a eu pour effet imprévu de paralyser souvent le fonctionnement de l'institution. Dans la pratique, la nécessité d'atteindre l'unanimité pour les décisions importantes rendait la Société des Nations particulièrement vulnérable à l'immobilisme, surtout dans des situations nécessitant une action rapide et déterminée.  
La règle de l'unanimité au sein de la Société des Nations, qui accordait effectivement un droit de veto à chaque État membre, petit ou grand, a été l'une des caractéristiques les plus distinctives et en même temps les plus problématiques de son fonctionnement. Cette règle signifiait que toute décision importante nécessitait l'accord de tous les membres du Conseil ou de l'Assemblée générale, donnant ainsi à chaque État un pouvoir considérable sur l'ensemble des décisions de la Société. Bien que cette disposition ait été conçue pour protéger la souveraineté des États membres et assurer une prise de décision consensuelle, elle a eu pour effet imprévu de paralyser souvent le fonctionnement de l'institution. Dans la pratique, la nécessité d'atteindre l'unanimité pour les décisions importantes rendait la Société des Nations particulièrement vulnérable à l'immobilisme, surtout dans des situations nécessitant une action rapide et déterminée.  


Par exemple, lorsqu'un État membre était impliqué dans un conflit ou une crise internationale, il pouvait utiliser son droit de veto pour bloquer toute action ou résolution qui ne correspondait pas à ses intérêts nationaux. Cette dynamique a rendu difficile pour la Société des Nations de répondre efficacement aux agressions internationales ou aux violations des traités. La règle de l'unanimité a été largement critiquée pour avoir contribué à l'inefficacité de la Société des Nations, en particulier dans les années 1930, lorsqu'elle a été confrontée à des défis majeurs tels que l'invasion de l'Éthiopie par l'Italie et l'expansionnisme de l'Allemagne nazie. Ces échecs ont mis en lumière les limites d'une structure basée sur l'unanimité et ont contribué à l'évolution vers un système différent avec les Nations Unies après 1945, où le droit de veto a été limité aux membres permanents du Conseil de sécurité.
Par exemple, lorsqu'un État membre était impliqué dans un conflit ou une crise internationale, il pouvait utiliser son droit de veto pour bloquer toute action ou résolution qui ne correspondait pas à ses intérêts nationaux. Cette dynamique a rendu difficile pour la Société des Nations de répondre efficacement aux agressions internationales ou aux violations des traités. La règle de l'unanimité a été largement critiquée pour avoir contribué à l'inefficacité de la Société des Nations, en particulier dans les années 1930, lorsqu'elle a été confrontée à des défis majeurs tels que l'invasion de l'Éthiopie par l'Italie et l'expansionnisme de l'Allemagne nazie. Ces échecs ont mis en lumière les limites d'une structure basée sur l'unanimité et ont contribué à l'évolution vers un système différent avec les Nations Unies après 1945, où le droit de veto a été limité aux membres permanents du Conseil de sécurité.


L'approche fondamentale de la Société des Nations était basée sur la recherche de compromis et de consensus plutôt que sur l'exercice du droit de veto. L'idée était que les décisions les plus équilibrées et les plus justes pouvaient être prises lorsque tous les États membres parvenaient à un accord unanime après une délibération approfondie. Cette approche visait à garantir que les intérêts et les préoccupations de tous les États membres, grands et petits, soient pris en compte, reflétant ainsi une véritable coopération internationale. Cependant, le défi de parvenir à un consensus dans un monde de plus en plus polarisé est devenu particulièrement aigu avec l'avènement des régimes totalitaires en Europe dans les années 1930. Des pays comme l'Allemagne nazie, l'Italie fasciste et plus tard l'Espagne franquiste ont adopté des politiques agressives et expansionnistes qui entraient en conflit direct avec les principes de paix et de coopération de la Société des Nations.  
L'approche fondamentale de la Société des Nations était en effet basée sur la recherche de compromis et de consensus plutôt que sur l'exercice du droit de veto. L'idée était que les décisions les plus équilibrées et les plus justes pouvaient être prises lorsque tous les États membres parvenaient à un accord unanime après une délibération approfondie. Cette approche visait à garantir que les intérêts et les préoccupations de tous les États membres, grands et petits, soient pris en compte, reflétant ainsi une véritable coopération internationale. Cependant, le défi de parvenir à un consensus dans un monde de plus en plus polarisé est devenu particulièrement aigu avec l'avènement des régimes totalitaires en Europe dans les années 1930. Des pays comme l'Allemagne nazie, l'Italie fasciste et plus tard l'Espagne franquiste ont adopté des politiques agressives et expansionnistes qui entraient en conflit direct avec les principes de paix et de coopération de la Société des Nations.  


Ces régimes totalitaires, par leur nature même, étaient souvent peu disposés à rechercher des compromis ou à se conformer aux normes internationales établies. Leur approche unilatérale et souvent agressive a sérieusement compromis la capacité de la Société des Nations à fonctionner efficacement comme un forum de concertation et de résolution pacifique des conflits. Des événements tels que l'invasion de l'Éthiopie par l'Italie en 1935 et la remilitarisation de la Rhénanie par l'Allemagne en 1936 ont démontré l'incapacité de la Société à contrer de telles agressions, minant ainsi sa crédibilité et son autorité. En fin de compte, la montée du totalitarisme en Europe a non seulement remis en question l'idéal de concertation de la Société des Nations, mais a également précipité son déclin et a conduit à son incapacité à prévenir la Seconde Guerre mondiale. Ces échecs ont souligné les limites d'une organisation internationale basée sur le principe d'unanimité dans un monde où les intérêts nationaux et idéologiques divergents étaient souvent irréconciliables. La dissolution de la Société des Nations après la Seconde Guerre mondiale et la création des Nations Unies ont représenté une tentative de tirer des leçons de ces défis et d'établir un nouveau cadre pour la coopération internationale et le maintien de la paix.
Ces régimes totalitaires, par leur nature même, étaient souvent peu disposés à rechercher des compromis ou à se conformer aux normes internationales établies. Leur approche unilatérale et souvent agressive a sérieusement compromis la capacité de la Société des Nations à fonctionner efficacement comme un forum de concertation et de résolution pacifique des conflits. Des événements tels que l'invasion de l'Éthiopie par l'Italie en 1935 et la remilitarisation de la Rhénanie par l'Allemagne en 1936 ont démontré l'incapacité de la Société à contrer de telles agressions, minant ainsi sa crédibilité et son autorité. En fin de compte, la montée du totalitarisme en Europe a non seulement remis en question l'idéal de concertation de la Société des Nations, mais a également précipité son déclin et a conduit à son incapacité à prévenir la Seconde Guerre mondiale. Ces échecs ont souligné les limites d'une organisation internationale basée sur le principe d'unanimité dans un monde où les intérêts nationaux et idéologiques divergents étaient souvent irréconciliables. La dissolution de la Société des Nations après la Seconde Guerre mondiale et la création des Nations Unies ont représenté une tentative de tirer des leçons de ces défis et d'établir un nouveau cadre pour la coopération internationale et le maintien de la paix.
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Dans le contexte de l'époque, une telle proposition était extrêmement ambitieuse et soulevait des questions complexes sur la souveraineté, l'indépendance nationale et l'équilibre des pouvoirs au niveau mondial. Beaucoup d'États étaient réticents à céder une partie de leur souveraineté à une organisation internationale, craignant que cela ne compromette leur indépendance et leur capacité à défendre leurs propres intérêts nationaux. L'expérience de la Société des Nations a néanmoins jeté les bases pour la réflexion sur la gouvernance mondiale et a influencé la création des Nations Unies après la Seconde Guerre mondiale. Bien que les Nations Unies aient également leurs propres limites et défis, elles ont tenté de répondre à certaines de ces préoccupations en établissant un système plus robuste pour la résolution des conflits et la gestion des crises internationales, y compris la mise en place de tribunaux internationaux et de missions de maintien de la paix.
Dans le contexte de l'époque, une telle proposition était extrêmement ambitieuse et soulevait des questions complexes sur la souveraineté, l'indépendance nationale et l'équilibre des pouvoirs au niveau mondial. Beaucoup d'États étaient réticents à céder une partie de leur souveraineté à une organisation internationale, craignant que cela ne compromette leur indépendance et leur capacité à défendre leurs propres intérêts nationaux. L'expérience de la Société des Nations a néanmoins jeté les bases pour la réflexion sur la gouvernance mondiale et a influencé la création des Nations Unies après la Seconde Guerre mondiale. Bien que les Nations Unies aient également leurs propres limites et défis, elles ont tenté de répondre à certaines de ces préoccupations en établissant un système plus robuste pour la résolution des conflits et la gestion des crises internationales, y compris la mise en place de tribunaux internationaux et de missions de maintien de la paix.


L'Organisation mondiale du Travail (OIT) et la Cour internationale de Justice (CIJ) sont deux exemples de réussite issus de l'ère de la Société des Nations, ayant continué à jouer un rôle important dans la gouvernance mondiale bien après la dissolution de celle-ci. L'Organisation mondiale du Travail, fondée en 1919 en tant qu'agence affiliée à la Société des Nations, a pour objectif la promotion des droits des travailleurs, l'amélioration des conditions de travail et la promotion de la justice sociale. L'OIT a été novatrice dans sa structure tripartite, incluant des représentants des gouvernements, des employeurs et des travailleurs, afin de discuter et de formuler des politiques et des normes internationales du travail. Sa capacité à s'adapter et à répondre aux évolutions du monde du travail a permis à l'OIT de rester pertinente et influente, jouant un rôle clé dans la formulation des normes internationales du travail et dans la promotion des droits de l'homme au travail.
L'Organisation mondiale du Travail (OIT) et la Cour internationale de Justice (CIJ) sont effectivement deux exemples de réussite issus de l'ère de la Société des Nations, ayant continué à jouer un rôle important dans la gouvernance mondiale bien après la dissolution de celle-ci. L'Organisation mondiale du Travail, fondée en 1919 en tant qu'agence affiliée à la Société des Nations, a pour objectif la promotion des droits des travailleurs, l'amélioration des conditions de travail et la promotion de la justice sociale. L'OIT a été novatrice dans sa structure tripartite, incluant des représentants des gouvernements, des employeurs et des travailleurs, afin de discuter et de formuler des politiques et des normes internationales du travail. Sa capacité à s'adapter et à répondre aux évolutions du monde du travail a permis à l'OIT de rester pertinente et influente, jouant un rôle clé dans la formulation des normes internationales du travail et dans la promotion des droits de l'homme au travail.


D'autre part, la Cour internationale de Justice, bien qu'officiellement établie en 1945 comme l'organe judiciaire principal des Nations Unies, trouve ses racines dans la Cour permanente de justice internationale, créée en 1922 sous les auspices de la Société des Nations. La CIJ, basée à La Haye aux Pays-Bas, joue un rôle crucial dans le règlement pacifique des différends entre États en fournissant une plateforme pour le règlement juridique des différends internationaux. La CIJ contribue également à l'élaboration du droit international en rendant des avis consultatifs sur des questions juridiques importantes soumises par les organes des Nations Unies et les agences spécialisées. La continuité et le succès de l'OIT et de la CIJ démontrent que, malgré les échecs de la Société des Nations dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales, certains de ses principes et institutions ont eu un impact durable et positif sur la gouvernance mondiale. Ces organisations ont évolué et se sont adaptées aux changements du monde, tout en préservant l'héritage et les idéaux de coopération internationale et de résolution pacifique des conflits initiés par la Société des Nations.
D'autre part, la Cour internationale de Justice, bien qu'officiellement établie en 1945 comme l'organe judiciaire principal des Nations Unies, trouve ses racines dans la Cour permanente de justice internationale, créée en 1922 sous les auspices de la Société des Nations. La CIJ, basée à La Haye aux Pays-Bas, joue un rôle crucial dans le règlement pacifique des différends entre États en fournissant une plateforme pour le règlement juridique des différends internationaux. La CIJ contribue également à l'élaboration du droit international en rendant des avis consultatifs sur des questions juridiques importantes soumises par les organes des Nations Unies et les agences spécialisées. La continuité et le succès de l'OIT et de la CIJ démontrent que, malgré les échecs de la Société des Nations dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales, certains de ses principes et institutions ont eu un impact durable et positif sur la gouvernance mondiale. Ces organisations ont évolué et se sont adaptées aux changements du monde, tout en préservant l'héritage et les idéaux de coopération internationale et de résolution pacifique des conflits initiés par la Société des Nations.
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