Modification de L’évolution des relations internationales de la fin du XIXe au milieu du XXe siècle

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*[[Définition du droit]]
*[[L’État]]
*[[Les différentes branches du droit]]
*[[Les sources du droit]]
*[[Les grandes traditions formatrices du droit]]
*[[Les éléments de la relation juridique]]
*[[L’application du droit]]
*[[La mise en œuvre d’une loi]]
*[[L’évolution de la Suisse des origines au XXème siècle]]
*[[Le cadre juridique interne de la Suisse]]
*[[La structure d’État, le régime politique et la neutralité  de la Suisse]]
*[[L’évolution des relations internationales de la fin du XIXe au milieu du XXe siècle]]
*[[Les organisations universelles]]
*[[Les organisations européennes et leurs relations avec la Suisse]]
*[[Les catégories et les générations de droits fondamentaux]]
*[[Les origines des droits fondamentaux]]
*[[Les déclarations des droits de la fin du XVIIIe siècle]]
*[[Vers l’édification d’une conception universelle des droits fondamentaux au XXe siècle]]
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| ch = 19世纪末至20世纪中叶国际关系的演变
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Le "Concert européen" instauré par le Congrès de Vienne se basait sur le principe de coopération suivie et régulière entre ces grandes puissances. Il visait à maintenir la paix et l'équilibre des pouvoirs en Europe, en évitant l'hégémonie d'une seule nation et en traitant les questions internationales de manière collective. Cette coopération se manifestait par des congrès et des conférences périodiques où les puissances discutaient des problèmes et des tensions internationaux. Ce système a fonctionné avec un certain succès pendant une grande partie du XIXe siècle, permettant d'éviter une autre guerre majeure en Europe jusqu'à la Première Guerre mondiale en 1914. Cependant, malgré ses succès initiaux, le "Concert européen" était également limité. Il reposait sur la volonté des puissances de coopérer et respecter l'équilibre établi, ce qui n'était pas toujours le cas. De plus, le système ne prenait pas suffisamment en compte les aspirations nationalistes et les mouvements révolutionnaires qui montaient en Europe, ce qui finira par contribuer à sa déstabilisation.
Le "Concert européen" instauré par le Congrès de Vienne se basait sur le principe de coopération suivie et régulière entre ces grandes puissances. Il visait à maintenir la paix et l'équilibre des pouvoirs en Europe, en évitant l'hégémonie d'une seule nation et en traitant les questions internationales de manière collective. Cette coopération se manifestait par des congrès et des conférences périodiques où les puissances discutaient des problèmes et des tensions internationaux. Ce système a fonctionné avec un certain succès pendant une grande partie du XIXe siècle, permettant d'éviter une autre guerre majeure en Europe jusqu'à la Première Guerre mondiale en 1914. Cependant, malgré ses succès initiaux, le "Concert européen" était également limité. Il reposait sur la volonté des puissances de coopérer et respecter l'équilibre établi, ce qui n'était pas toujours le cas. De plus, le système ne prenait pas suffisamment en compte les aspirations nationalistes et les mouvements révolutionnaires qui montaient en Europe, ce qui finira par contribuer à sa déstabilisation.


La concertation européenne établie lors du Congrès de Vienne en 1815 joue un rôle crucial dans l'évolution du droit international. En instaurant un cadre de coopération et de dialogue entre les grandes puissances européennes, le "Concert européen" a contribué à l'adoption de règles internationales importantes et à la formation d'une sorte de droit international positif, marquant ainsi un tournant dans les relations internationales. L'une des réalisations significatives de cette concertation européenne fut l'adoption de mesures contre la traite des esclaves. Bien que l'abolition de la traite n'ait pas été immédiate, le Congrès de Vienne a posé les bases pour la condamnation internationale de cette pratique. Les grandes puissances, notamment la Grande-Bretagne, qui avait aboli le commerce transatlantique d'esclaves en 1807, ont exercé une pression significative pour que d'autres nations suivent le mouvement. Ce fut un pas important vers l'abolition ultérieure de l'esclavage et la traite des noirs à une échelle internationale. Un autre aspect crucial du développement du droit international positif fut l'établissement d'un statut spécial pour les agents diplomatiques. Le Congrès de Vienne a contribué à formaliser les règles et normes régissant la diplomatie, jetant les bases de la pratique diplomatique moderne. Cela comprenait la reconnaissance de l'immunité diplomatique et la définition des droits et responsabilités des ambassadeurs et autres agents diplomatiques. Cette standardisation des relations diplomatiques a été essentielle pour faciliter la communication et la coopération internationales dans un environnement plus stable et prévisible. Ces développements du Congrès de Vienne et du Concert européen illustrent comment les nations peuvent collaborer pour établir des normes internationales et résoudre des problèmes transnationaux. Bien que limité dans certains aspects, notamment en ne tenant pas compte des aspirations nationalistes ou des mouvements sociaux émergents, le Concert européen a néanmoins jeté les bases pour une coopération internationale accrue et la formation d'un droit international plus structuré et efficace. Ces efforts précoces de codification et de coopération internationales ont ouvert la voie à des développements ultérieurs dans le droit international, tels que la création de la Société des Nations après la Première Guerre mondiale et, plus tard, des Nations Unies, illustrant la poursuite de l'effort international pour maintenir la paix, la sécurité et la coopération entre les nations.  
La concertation européenne établie lors du Congrès de Vienne en 1815 joue en effet un rôle crucial dans l'évolution du droit international. En instaurant un cadre de coopération et de dialogue entre les grandes puissances européennes, le "Concert européen" a contribué à l'adoption de règles internationales importantes et à la formation d'une sorte de droit international positif, marquant ainsi un tournant dans les relations internationales. L'une des réalisations significatives de cette concertation européenne fut l'adoption de mesures contre la traite des esclaves. Bien que l'abolition de la traite n'ait pas été immédiate, le Congrès de Vienne a posé les bases pour la condamnation internationale de cette pratique. Les grandes puissances, notamment la Grande-Bretagne, qui avait aboli le commerce transatlantique d'esclaves en 1807, ont exercé une pression significative pour que d'autres nations suivent le mouvement. Ce fut un pas important vers l'abolition ultérieure de l'esclavage et la traite des noirs à une échelle internationale. Un autre aspect crucial du développement du droit international positif fut l'établissement d'un statut spécial pour les agents diplomatiques. Le Congrès de Vienne a contribué à formaliser les règles et normes régissant la diplomatie, jetant les bases de la pratique diplomatique moderne. Cela comprenait la reconnaissance de l'immunité diplomatique et la définition des droits et responsabilités des ambassadeurs et autres agents diplomatiques. Cette standardisation des relations diplomatiques a été essentielle pour faciliter la communication et la coopération internationales dans un environnement plus stable et prévisible. Ces développements du Congrès de Vienne et du Concert européen illustrent comment les nations peuvent collaborer pour établir des normes internationales et résoudre des problèmes transnationaux. Bien que limité dans certains aspects, notamment en ne tenant pas compte des aspirations nationalistes ou des mouvements sociaux émergents, le Concert européen a néanmoins jeté les bases pour une coopération internationale accrue et la formation d'un droit international plus structuré et efficace. Ces efforts précoces de codification et de coopération internationales ont ouvert la voie à des développements ultérieurs dans le droit international, tels que la création de la Société des Nations après la Première Guerre mondiale et, plus tard, des Nations Unies, illustrant la poursuite de l'effort international pour maintenir la paix, la sécurité et la coopération entre les nations.  
   
   
La reconnaissance de la neutralité perpétuelle de la Suisse lors du Congrès de Vienne en 1815 est un exemple emblématique de l'impact de cette concertation internationale sur la géopolitique européenne. Le Congrès, tout en redessinant les frontières et en rétablissant l'ordre après les guerres napoléoniennes, a également ratifié le statut de neutralité de la Suisse, un principe qui allait jouer un rôle crucial dans son identité nationale et sa politique étrangère dans les siècles à venir. Cette neutralité, officiellement reconnue par les grandes puissances européennes, a permis à la Suisse de rester à l'écart des conflits européens successifs. Cette position unique lui a conféré un rôle important en tant que médiateur dans les affaires internationales et en tant que siège pour de nombreuses organisations internationales, notamment à Genève. Le Congrès de Vienne a non seulement établi un précédent pour la reconnaissance de la neutralité d'un État mais a également ouvert la voie à une collaboration internationale plus structurée tout au long des XIXe et XXe siècles. Cette collaboration a pris différentes formes, des alliances diplomatiques aux organisations internationales. Elle a évolué pour répondre aux défis changeants de l'époque, notamment avec la création de la Société des Nations après la Première Guerre mondiale et plus tard des Nations Unies après la Seconde Guerre mondiale. Ces organisations visaient à promouvoir la paix, la coopération et le dialogue entre les nations, s'appuyant sur l'idée de collaboration internationale établie au Congrès de Vienne.  
La reconnaissance de la neutralité perpétuelle de la Suisse lors du Congrès de Vienne en 1815 est un exemple emblématique de l'impact de cette concertation internationale sur la géopolitique européenne. Le Congrès, tout en redessinant les frontières et en rétablissant l'ordre après les guerres napoléoniennes, a également ratifié le statut de neutralité de la Suisse, un principe qui allait jouer un rôle crucial dans son identité nationale et sa politique étrangère dans les siècles à venir. Cette neutralité, officiellement reconnue par les grandes puissances européennes, a permis à la Suisse de rester à l'écart des conflits européens successifs. Cette position unique lui a conféré un rôle important en tant que médiateur dans les affaires internationales et en tant que siège pour de nombreuses organisations internationales, notamment à Genève. Le Congrès de Vienne a non seulement établi un précédent pour la reconnaissance de la neutralité d'un État mais a également ouvert la voie à une collaboration internationale plus structurée tout au long des XIXe et XXe siècles. Cette collaboration a pris différentes formes, des alliances diplomatiques aux organisations internationales. Elle a évolué pour répondre aux défis changeants de l'époque, notamment avec la création de la Société des Nations après la Première Guerre mondiale et plus tard des Nations Unies après la Seconde Guerre mondiale. Ces organisations visaient à promouvoir la paix, la coopération et le dialogue entre les nations, s'appuyant sur l'idée de collaboration internationale établie au Congrès de Vienne.  
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La structure organisationnelle de la Société des Nations, comprenant l'Assemblée et le Conseil, était conçue de manière à assurer la continuité et l'efficacité dans la gestion des affaires internationales, en particulier en ce qui concerne le maintien de la paix mondiale. L'Assemblée générale et le Conseil étaient tous deux des organes politiques dotés de compétences similaires, notamment dans les domaines cruciaux liés à la paix et à la sécurité internationales. Leur rôle était de travailler ensemble pour prévenir les conflits, faciliter la coopération internationale et répondre aux diverses crises internationales. L'Assemblée générale, constituée de tous les États membres, se réunissait à intervalles réguliers pour discuter et prendre des décisions sur des questions d'importance mondiale. Pendant ses sessions, l'Assemblée avait le pouvoir de délibérer et de prendre des décisions sur des sujets relevant normalement du Conseil. Cette disposition permettait une flexibilité dans la gestion des affaires mondiales, en s'assurant que les questions importantes pouvaient être traitées efficacement, même lorsque le Conseil n'était pas en session. De son côté, le Conseil, composé de membres permanents et non permanents, agissait lorsque l'Assemblée générale n'était pas en session. Le Conseil avait la responsabilité de gérer les questions courantes de la Société et de prendre des décisions sur des questions urgentes ou sensibles liées à la paix mondiale. En l'absence de l'Assemblée, le Conseil assumait donc les fonctions et les responsabilités de cette dernière, garantissant ainsi une supervision et une action continues sur les questions de paix et de sécurité. Cette structure organisationnelle était conçue pour permettre une certaine souplesse dans la prise de décisions et dans la réponse aux crises internationales. Cependant, en pratique, la distinction entre les rôles de l'Assemblée et du Conseil n'était pas toujours claire, et cela a parfois conduit à des chevauchements et à des inefficacités dans le fonctionnement de la Société des Nations. Malgré cela, le cadre établi par la Société des Nations a jeté des bases importantes pour le développement ultérieur des organisations internationales, en particulier les Nations Unies, qui ont repris et affiné plusieurs de ses principes et structures organisationnelles.  
La structure organisationnelle de la Société des Nations, comprenant l'Assemblée et le Conseil, était conçue de manière à assurer la continuité et l'efficacité dans la gestion des affaires internationales, en particulier en ce qui concerne le maintien de la paix mondiale. L'Assemblée générale et le Conseil étaient tous deux des organes politiques dotés de compétences similaires, notamment dans les domaines cruciaux liés à la paix et à la sécurité internationales. Leur rôle était de travailler ensemble pour prévenir les conflits, faciliter la coopération internationale et répondre aux diverses crises internationales. L'Assemblée générale, constituée de tous les États membres, se réunissait à intervalles réguliers pour discuter et prendre des décisions sur des questions d'importance mondiale. Pendant ses sessions, l'Assemblée avait le pouvoir de délibérer et de prendre des décisions sur des sujets relevant normalement du Conseil. Cette disposition permettait une flexibilité dans la gestion des affaires mondiales, en s'assurant que les questions importantes pouvaient être traitées efficacement, même lorsque le Conseil n'était pas en session. De son côté, le Conseil, composé de membres permanents et non permanents, agissait lorsque l'Assemblée générale n'était pas en session. Le Conseil avait la responsabilité de gérer les questions courantes de la Société et de prendre des décisions sur des questions urgentes ou sensibles liées à la paix mondiale. En l'absence de l'Assemblée, le Conseil assumait donc les fonctions et les responsabilités de cette dernière, garantissant ainsi une supervision et une action continues sur les questions de paix et de sécurité. Cette structure organisationnelle était conçue pour permettre une certaine souplesse dans la prise de décisions et dans la réponse aux crises internationales. Cependant, en pratique, la distinction entre les rôles de l'Assemblée et du Conseil n'était pas toujours claire, et cela a parfois conduit à des chevauchements et à des inefficacités dans le fonctionnement de la Société des Nations. Malgré cela, le cadre établi par la Société des Nations a jeté des bases importantes pour le développement ultérieur des organisations internationales, en particulier les Nations Unies, qui ont repris et affiné plusieurs de ses principes et structures organisationnelles.  
   
   
Le Pacte de la Société des Nations établissait la « règle de l'unanimité » pour les décisions prises par son Conseil et son Assemblée, à l'exception des questions de procédure. Cette règle signifiait que pour qu'une décision soit adoptée, tous les membres votants devaient être d'accord. Cette exigence d'unanimité était à la fois un gage de respect de la souveraineté des États membres et un obstacle potentiel à l'action efficace de la Société, en particulier dans les situations nécessitant une réponse rapide ou déterminée. La règle de l'unanimité reflétait la prudence avec laquelle les États membres de la Société des Nations approchaient la question de la souveraineté nationale. Bien que le Pacte ait introduit des innovations significatives dans la gouvernance internationale, notamment en favorisant la coopération et la résolution pacifique des conflits, il n'a jamais remis en question la souveraineté des États. Chaque État membre conservait son autonomie et son pouvoir de décision, y compris le droit de veto sur les décisions de la Société.  
Le Pacte de la Société des Nations établissait effectivement la « règle de l'unanimité » pour les décisions prises par son Conseil et son Assemblée, à l'exception des questions de procédure. Cette règle signifiait que pour qu'une décision soit adoptée, tous les membres votants devaient être d'accord. Cette exigence d'unanimité était à la fois un gage de respect de la souveraineté des États membres et un obstacle potentiel à l'action efficace de la Société, en particulier dans les situations nécessitant une réponse rapide ou déterminée. La règle de l'unanimité reflétait la prudence avec laquelle les États membres de la Société des Nations approchaient la question de la souveraineté nationale. Bien que le Pacte ait introduit des innovations significatives dans la gouvernance internationale, notamment en favorisant la coopération et la résolution pacifique des conflits, il n'a jamais remis en question la souveraineté des États. Chaque État membre conservait son autonomie et son pouvoir de décision, y compris le droit de veto sur les décisions de la Société.  


Cette approche reflétait le contexte de l'époque, où l'idée de renoncer à une partie de la souveraineté nationale pour une action internationale collective était encore largement controversée. Cependant, la règle de l'unanimité s'est avérée être un double tranchant. D'une part, elle assurait que les décisions prises avaient un large soutien parmi les États membres, respectant ainsi leur souveraineté. D'autre part, elle rendait difficile l'adoption de mesures fermes, en particulier dans des situations de crise où un consensus était difficile à atteindre. La difficulté à obtenir l'unanimité a souvent entravé l'efficacité de la Société des Nations dans la prévention des conflits et dans la réaction aux crises internationales. Cette limitation a été particulièrement visible dans les années précédant la Seconde Guerre mondiale, où la Société s'est avérée incapable de contrer efficacement l'agression de certains États membres.
Cette approche reflétait le contexte de l'époque, où l'idée de renoncer à une partie de la souveraineté nationale pour une action internationale collective était encore largement controversée. Cependant, la règle de l'unanimité s'est avérée être un double tranchant. D'une part, elle assurait que les décisions prises avaient un large soutien parmi les États membres, respectant ainsi leur souveraineté. D'autre part, elle rendait difficile l'adoption de mesures fermes, en particulier dans des situations de crise où un consensus était difficile à atteindre. La difficulté à obtenir l'unanimité a souvent entravé l'efficacité de la Société des Nations dans la prévention des conflits et dans la réaction aux crises internationales. Cette limitation a été particulièrement visible dans les années précédant la Seconde Guerre mondiale, où la Société s'est avérée incapable de contrer efficacement l'agression de certains États membres.


La règle de l'unanimité au sein de la Société des Nations, qui accordait un droit de veto à chaque État membre, petit ou grand, a été l'une des caractéristiques les plus distinctives et en même temps les plus problématiques de son fonctionnement. Cette règle signifiait que toute décision importante nécessitait l'accord de tous les membres du Conseil ou de l'Assemblée générale, donnant ainsi à chaque État un pouvoir considérable sur l'ensemble des décisions de la Société. Bien que cette disposition ait été conçue pour protéger la souveraineté des États membres et assurer une prise de décision consensuelle, elle a eu pour effet imprévu de paralyser souvent le fonctionnement de l'institution. Dans la pratique, la nécessité d'atteindre l'unanimité pour les décisions importantes rendait la Société des Nations particulièrement vulnérable à l'immobilisme, surtout dans des situations nécessitant une action rapide et déterminée.  
La règle de l'unanimité au sein de la Société des Nations, qui accordait effectivement un droit de veto à chaque État membre, petit ou grand, a été l'une des caractéristiques les plus distinctives et en même temps les plus problématiques de son fonctionnement. Cette règle signifiait que toute décision importante nécessitait l'accord de tous les membres du Conseil ou de l'Assemblée générale, donnant ainsi à chaque État un pouvoir considérable sur l'ensemble des décisions de la Société. Bien que cette disposition ait été conçue pour protéger la souveraineté des États membres et assurer une prise de décision consensuelle, elle a eu pour effet imprévu de paralyser souvent le fonctionnement de l'institution. Dans la pratique, la nécessité d'atteindre l'unanimité pour les décisions importantes rendait la Société des Nations particulièrement vulnérable à l'immobilisme, surtout dans des situations nécessitant une action rapide et déterminée.  


Par exemple, lorsqu'un État membre était impliqué dans un conflit ou une crise internationale, il pouvait utiliser son droit de veto pour bloquer toute action ou résolution qui ne correspondait pas à ses intérêts nationaux. Cette dynamique a rendu difficile pour la Société des Nations de répondre efficacement aux agressions internationales ou aux violations des traités. La règle de l'unanimité a été largement critiquée pour avoir contribué à l'inefficacité de la Société des Nations, en particulier dans les années 1930, lorsqu'elle a été confrontée à des défis majeurs tels que l'invasion de l'Éthiopie par l'Italie et l'expansionnisme de l'Allemagne nazie. Ces échecs ont mis en lumière les limites d'une structure basée sur l'unanimité et ont contribué à l'évolution vers un système différent avec les Nations Unies après 1945, où le droit de veto a été limité aux membres permanents du Conseil de sécurité.
Par exemple, lorsqu'un État membre était impliqué dans un conflit ou une crise internationale, il pouvait utiliser son droit de veto pour bloquer toute action ou résolution qui ne correspondait pas à ses intérêts nationaux. Cette dynamique a rendu difficile pour la Société des Nations de répondre efficacement aux agressions internationales ou aux violations des traités. La règle de l'unanimité a été largement critiquée pour avoir contribué à l'inefficacité de la Société des Nations, en particulier dans les années 1930, lorsqu'elle a été confrontée à des défis majeurs tels que l'invasion de l'Éthiopie par l'Italie et l'expansionnisme de l'Allemagne nazie. Ces échecs ont mis en lumière les limites d'une structure basée sur l'unanimité et ont contribué à l'évolution vers un système différent avec les Nations Unies après 1945, où le droit de veto a été limité aux membres permanents du Conseil de sécurité.


L'approche fondamentale de la Société des Nations était basée sur la recherche de compromis et de consensus plutôt que sur l'exercice du droit de veto. L'idée était que les décisions les plus équilibrées et les plus justes pouvaient être prises lorsque tous les États membres parvenaient à un accord unanime après une délibération approfondie. Cette approche visait à garantir que les intérêts et les préoccupations de tous les États membres, grands et petits, soient pris en compte, reflétant ainsi une véritable coopération internationale. Cependant, le défi de parvenir à un consensus dans un monde de plus en plus polarisé est devenu particulièrement aigu avec l'avènement des régimes totalitaires en Europe dans les années 1930. Des pays comme l'Allemagne nazie, l'Italie fasciste et plus tard l'Espagne franquiste ont adopté des politiques agressives et expansionnistes qui entraient en conflit direct avec les principes de paix et de coopération de la Société des Nations.  
L'approche fondamentale de la Société des Nations était en effet basée sur la recherche de compromis et de consensus plutôt que sur l'exercice du droit de veto. L'idée était que les décisions les plus équilibrées et les plus justes pouvaient être prises lorsque tous les États membres parvenaient à un accord unanime après une délibération approfondie. Cette approche visait à garantir que les intérêts et les préoccupations de tous les États membres, grands et petits, soient pris en compte, reflétant ainsi une véritable coopération internationale. Cependant, le défi de parvenir à un consensus dans un monde de plus en plus polarisé est devenu particulièrement aigu avec l'avènement des régimes totalitaires en Europe dans les années 1930. Des pays comme l'Allemagne nazie, l'Italie fasciste et plus tard l'Espagne franquiste ont adopté des politiques agressives et expansionnistes qui entraient en conflit direct avec les principes de paix et de coopération de la Société des Nations.  


Ces régimes totalitaires, par leur nature même, étaient souvent peu disposés à rechercher des compromis ou à se conformer aux normes internationales établies. Leur approche unilatérale et souvent agressive a sérieusement compromis la capacité de la Société des Nations à fonctionner efficacement comme un forum de concertation et de résolution pacifique des conflits. Des événements tels que l'invasion de l'Éthiopie par l'Italie en 1935 et la remilitarisation de la Rhénanie par l'Allemagne en 1936 ont démontré l'incapacité de la Société à contrer de telles agressions, minant ainsi sa crédibilité et son autorité. En fin de compte, la montée du totalitarisme en Europe a non seulement remis en question l'idéal de concertation de la Société des Nations, mais a également précipité son déclin et a conduit à son incapacité à prévenir la Seconde Guerre mondiale. Ces échecs ont souligné les limites d'une organisation internationale basée sur le principe d'unanimité dans un monde où les intérêts nationaux et idéologiques divergents étaient souvent irréconciliables. La dissolution de la Société des Nations après la Seconde Guerre mondiale et la création des Nations Unies ont représenté une tentative de tirer des leçons de ces défis et d'établir un nouveau cadre pour la coopération internationale et le maintien de la paix.
Ces régimes totalitaires, par leur nature même, étaient souvent peu disposés à rechercher des compromis ou à se conformer aux normes internationales établies. Leur approche unilatérale et souvent agressive a sérieusement compromis la capacité de la Société des Nations à fonctionner efficacement comme un forum de concertation et de résolution pacifique des conflits. Des événements tels que l'invasion de l'Éthiopie par l'Italie en 1935 et la remilitarisation de la Rhénanie par l'Allemagne en 1936 ont démontré l'incapacité de la Société à contrer de telles agressions, minant ainsi sa crédibilité et son autorité. En fin de compte, la montée du totalitarisme en Europe a non seulement remis en question l'idéal de concertation de la Société des Nations, mais a également précipité son déclin et a conduit à son incapacité à prévenir la Seconde Guerre mondiale. Ces échecs ont souligné les limites d'une organisation internationale basée sur le principe d'unanimité dans un monde où les intérêts nationaux et idéologiques divergents étaient souvent irréconciliables. La dissolution de la Société des Nations après la Seconde Guerre mondiale et la création des Nations Unies ont représenté une tentative de tirer des leçons de ces défis et d'établir un nouveau cadre pour la coopération internationale et le maintien de la paix.
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Cette position était largement influencée par un désir d'isolationnisme, une tendance politique et idéologique aux États-Unis qui prônait une politique étrangère non interventionniste et le maintien d'une distance par rapport aux affaires européennes. Après les coûts humains et financiers de la Première Guerre mondiale, de nombreux Américains étaient réticents à s'engager dans des alliances et des engagements internationaux qui pourraient les entraîner dans d'autres conflits. Le président Woodrow Wilson, qui avait joué un rôle clé dans la création de la Société des Nations et avait défendu son adhésion, a été profondément déçu par ce rejet. L'absence des États-Unis, l'une des plus grandes puissances mondiales de l'époque, a affaibli la légitimité et l'efficacité de la Société des Nations. Sans la participation des États-Unis, la Société a eu du mal à imposer son autorité et à réaliser ses objectifs de sécurité collective et de prévention des conflits.
Cette position était largement influencée par un désir d'isolationnisme, une tendance politique et idéologique aux États-Unis qui prônait une politique étrangère non interventionniste et le maintien d'une distance par rapport aux affaires européennes. Après les coûts humains et financiers de la Première Guerre mondiale, de nombreux Américains étaient réticents à s'engager dans des alliances et des engagements internationaux qui pourraient les entraîner dans d'autres conflits. Le président Woodrow Wilson, qui avait joué un rôle clé dans la création de la Société des Nations et avait défendu son adhésion, a été profondément déçu par ce rejet. L'absence des États-Unis, l'une des plus grandes puissances mondiales de l'époque, a affaibli la légitimité et l'efficacité de la Société des Nations. Sans la participation des États-Unis, la Société a eu du mal à imposer son autorité et à réaliser ses objectifs de sécurité collective et de prévention des conflits.


L'article 16 du Pacte de la Société des Nations illustre l'engagement central de l'organisation envers la promotion de la justice internationale et du droit international. Cet article reflète la volonté des membres de la Société des Nations de préserver la paix et la sécurité internationales en établissant des conséquences claires pour tout État membre qui recourt à la guerre en violation des engagements pris. Le principe fondamental était que le maintien de l'intégrité territoriale et de l'indépendance de tous les États était vital pour la paix internationale. En vertu de cet article, tout membre de la Société qui engageait unilatéralement des hostilités était considéré comme ayant déclaré la guerre à tous les autres membres. Cette disposition visait à dissuader les agressions en imposant des sanctions économiques et financières sévères, ainsi qu'en rompant toutes les relations commerciales et personnelles avec l'État agresseur. De plus, l'article 16 demandait aux membres de la Société de se soutenir mutuellement dans l'application de ces sanctions et, si nécessaire, de contribuer aux forces armées pour faire respecter les engagements de la Société. Cette disposition impliquait une forme de sécurité collective, où les États membres collaboraient pour résister aux agressions et maintenir la paix. Cependant, en pratique, l'application de l'article 16 s'est avérée difficile. La nécessité d'un consensus pour l'action collective, la réticence des États membres à s'engager dans des conflits militaires, et l'absence d'une force armée permanente sous le contrôle direct de la Société ont limité son efficacité. Des cas comme l'invasion de l'Éthiopie par l'Italie en 1935 ont démontré les limites de la Société à imposer de telles sanctions de manière efficace.
Le principe de la Société des Nations reste la promotion de la justice internationale et du droit international. Les participants s’engagent à maintenir l’intégrité territoriale et l’indépendance de tout État. L’article 16 précise qu’un État qui recourt à la guerre contrairement aux engagements pris est immédiatement reconnu comme déclarant la guerre à tous les membres de la Société des Nations.  
 
L'article 16 du Pacte de la Société des Nations prévoyait que certaines sanctions seraient automatiques en cas de violation des engagements pris par les États membres, notamment dans le cadre de l'usage illégitime de la force militaire. Ces sanctions avaient pour but de fournir une réponse coordonnée et immédiate à tout acte d'agression, afin de dissuader les États de recourir à la guerre et de maintenir la paix internationale. Les sanctions automatiques comprenaient principalement la rupture de toutes relations commerciales et financières avec l'État agresseur. Cela signifiait que les autres membres de la Société des Nations étaient tenus de cesser toute forme de commerce et d'échange financier avec l'État en violation du Pacte. Ces mesures économiques étaient conçues pour isoler l'État agresseur et exercer une pression économique, dans l'espoir de le contraindre à revenir à une conduite conforme au droit international et aux principes de la Société. Parallèlement aux sanctions économiques, l'article 16 stipulait également que des mesures militaires pouvaient être recommandées par le Conseil de la Société des Nations. Ces recommandations pouvaient inclure la détermination des effectifs militaires, navals ou aériens que les membres de la Société contribueraient respectivement aux forces armées destinées à faire respecter les engagements de la Société. En d'autres termes, cela impliquait une forme de réponse militaire collective contre l'État agresseur. Cependant, la mise en œuvre de ces mesures militaires s'est avérée problématique en pratique. La nécessité d'un consensus au sein de la Société, l'absence d'une force militaire permanente sous son contrôle, et la réticence de certains États membres à s'engager dans des actions militaires ont limité l'efficacité de la Société dans l'application de sanctions militaires. En outre, la dynamique politique complexe de l'époque a souvent entravé la capacité de la Société à répondre de manière unifiée et décisive aux agressions.
   
   
La Société des Nations, fondée en 1919 dans l'espoir d'établir un système de sécurité collective pour maintenir la paix mondiale, a été confrontée à des défis majeurs dès les années 1930, marquant un tournant dans son histoire. Ce système, basé sur l'idée que tous les États membres devraient défendre collectivement un membre attaqué, visait à garantir l'intégrité territoriale et l'indépendance de chaque nation. En théorie, cette solidarité collective servirait de puissant dissuasif contre toute agression. Cependant, la montée des régimes totalitaires en Europe a posé un défi de taille à ce principe. L'Allemagne sous Adolf Hitler, l'Italie sous Benito Mussolini, et plus tard le Japon impérial ont adopté des politiques expansionnistes agressives, en violation flagrante des principes de la Société des Nations. Ces actions ont mis à l'épreuve le système de sécurité collective, révélant ses faiblesses intrinsèques. L'incapacité de la Société des Nations à agir de manière unifiée et résolue a été mise en évidence par plusieurs crises majeures. En 1935, l'Italie a envahi l'Éthiopie, un acte d'agression clair qui aurait dû déclencher une réponse collective forte selon les principes de la Société. Cependant, les sanctions économiques imposées à l'Italie étaient insuffisantes et trop tardives pour dissuader Mussolini. De même, en 1936, la réoccupation de la Rhénanie par l'Allemagne a marqué une autre violation des engagements internationaux, sans entraîner de réponse significative de la part de la Société.  
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1. Si un membre de la Société recourt à la guerre, contrairement aux engagements pris aux articles 12, 13 ou 15, il est ipso facto considéré comme ayant commis un acte de guerre contre tous les autres membres de la Société. Ceux-ci s'engagent à rompre immédiatement avec lui toutes relations commerciales ou financières, à interdire tous rapports entre leurs nationaux et ceux de l'État en rupture de pacte et à faire cesser toutes communications financières, commerciales ou personnelles entre les nationaux de cet État et ceux de tout autre État, membre ou non de la Société.


Ces échecs ont souligné les limites d'un système nécessitant une unité parfaite et une volonté politique ferme parmi ses membres, des conditions rarement rencontrées dans la réalité complexe des relations internationales. La crainte d'une nouvelle guerre, les intérêts nationaux divergents, et l'absence d'un acteur clé comme les États-Unis, qui avaient choisi de ne pas rejoindre la Société, ont tous contribué à un manque de cohésion et de détermination. La Seconde Guerre mondiale, qui a éclaté en 1939, a été le coup de grâce pour la Société des Nations. L'échec du système de sécurité collective a été un facteur clé dans l'incapacité à prévenir ce conflit. Après la guerre, la création des Nations Unies a tenté de corriger les erreurs de la Société des Nations, en mettant en place un système de sécurité internationale plus robuste et réaliste, avec la création du Conseil de sécurité et des membres permanents dotés du droit de veto. Cette nouvelle organisation visait à construire un ordre mondial plus stable et efficace, en tirant les leçons des limites et des échecs de la Société des Nations.
2. En ce cas, le Conseil a le devoir de recommander aux divers gouvernements intéressés les effectifs militaires, navals ou aériens par lesquels les membres de la Société contribueront respectivement aux forces armées destinées à faire respecter les engagements de la Société.


L'histoire de la Société des Nations dans les années 1930 est marquée par une série de crises internationales qui ont progressivement érodé sa crédibilité et souligné ses limites en tant qu'organisme de maintien de la paix. Chacune de ces crises représentait une violation flagrante des principes sur lesquels la Société avait été fondée, et leur gestion inefficace a révélé les faiblesses structurelles et politiques de l'organisation. L'agression du Japon contre la Mandchourie en 1931 fut le premier de ces tests majeurs. Le Japon, cherchant à étendre son empire en Asie, a envahi la Mandchourie, une région du nord-est de la Chine. La réaction de la Société des Nations fut largement considérée comme inefficace, se limitant à des condamnations verbales sans mesures concrètes pour contrer l'agression japonaise. En réponse, le Japon a simplement quitté la Société en 1933, illustrant l'impuissance de l'organisation à faire respecter ses résolutions.
3. Les membres de la Société conviennent, en outre, de se prêter l'un à l'autre un mutuel appui dans l'application des mesures économiques et financières à prendre en vertu du présent article pour réduire au minimum les pertes et les inconvénients qui peuvent en résulter. Ils se prêtent également un mutuel appui pour résister à toute mesure spéciale dirigée contre l'un d'eux par l'État en rupture de pacte. Ils prennent les dispositions nécessaires pour faciliter le passage à travers leur territoire des forces de tout membre de la Société qui participe à une action commune pour faire respecter les engagements de la Société.


La deuxième crise majeure a été l'invasion de l'Abyssinie (aujourd'hui l'Éthiopie) par l'Italie en 1935. Cette agression, orchestrée par Mussolini dans le cadre de ses ambitions impérialistes, a été un autre coup dur pour la Société. Bien que des sanctions économiques aient été imposées à l'Italie, elles se sont avérées insuffisantes et trop tardives pour avoir un effet dissuasif. L'Italie a finalement réussi à conquérir l'Abyssinie, et l'absence d'une réponse efficace de la part de la Société des Nations a encore affaibli sa réputation. Les annexions successives de l'Autriche et de la Tchécoslovaquie par l'Allemagne nazie en 1938, suivies de l'invasion de la Pologne en 1939, ont été la preuve ultime de l'incapacité de la Société des Nations à maintenir la paix. Ces actions, dirigées par Adolf Hitler, étaient en violation directe des principes de non-agression et de respect de la souveraineté nationale. La Société des Nations n'a pas réussi à prendre des mesures efficaces pour empêcher ces annexions ou pour protéger la Pologne, ce qui a directement conduit au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.
4. Peut être exclu de la Société tout membre qui s'est rendu coupable de la violation d'un des engagements résultant du pacte. L'exclusion est prononcée par le vote de tous les autres membres de la Société représentés au Conseil.|Article 16 du Pacte de la Société des Nations<ref>[http://digital.library.northwestern.edu/league/le000003.pdf Pacte de la Société des Nations]</ref>.  
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La défaillance de la Société des Nations à empêcher les agressions de la part de certains de ses membres dans les années 1930 peut être attribuée à un manque de volonté politique de la part de ses membres pour appliquer pleinement les principes établis dans son pacte. Cela a conduit à une période où l'impunité prévalait, malgré les violations flagrantes des normes internationales établies.  
Dès lors, certaines sanctions sont automatiques : rupture de relations commerciales et économiques ; et des mesures militaires peuvent être recommandées.
 
La réticence des États membres à appliquer les mesures prévues par le pacte, notamment en ce qui concerne les sanctions économiques et militaires contre les États agresseurs, a été due à plusieurs raisons. Premièrement, il y avait une crainte généralisée d'une autre guerre majeure. Après l'expérience traumatisante de la Première Guerre mondiale, de nombreux pays étaient réticents à s'engager dans des conflits qui pourraient dégénérer en un autre affrontement à grande échelle. Deuxièmement, les intérêts nationaux divergents ont souvent pris le pas sur l'engagement collectif envers les principes de la Société. Les pays étaient plus enclins à protéger leurs propres intérêts économiques et politiques plutôt que de risquer des conséquences potentiellement graves en imposant des sanctions à d'autres nations. Enfin, l'absence de certains acteurs clés, en particulier les États-Unis, a affaibli l'autorité et l'efficacité de la Société. Sans la participation de toutes les grandes puissances mondiales, il était difficile pour la Société des Nations de se présenter comme un front unifié et puissant contre l'agression.
Cependant, le mécanisme du principe de sécurité collective, prévu par le pacte de la Société des Nations pour garantir l’intégrité territoriale et l’indépendance de tous ses membres, implique le recours des armes de tous pour défendre celui qui subit l’agression et repousser l’agresseur. Mais le système va se gripper dès les années 1930.  
 
La combinaison de ces facteurs a conduit à une situation où les violations du pacte étaient souvent traitées avec indifférence ou inaction, permettant ainsi aux États agresseurs d'agir sans craindre de représailles significatives. Cette période d'impunité a contribué à la montée des tensions qui ont finalement conduit à la Seconde Guerre mondiale, et a marqué l'échec de la Société des Nations en tant qu'outil efficace pour le maintien de la paix internationale. Cet échec a servi de leçon cruciale dans la création des Nations Unies, soulignant l'importance d'une action collective plus résolue et d'une meilleure coordination entre les nations pour préserver la paix et la sécurité mondiales.
Après les agressions du Japon contre la Mandchourie en 1931, celle de l’Italie contre l’Abyssinie en 1935, celle de l’Allemagne contre l’Autriche en 1938 de la Tchécoslovaquie puis de la Pologne en 1939, la Société des Nations n’a plus aucune crédibilité.
 
La réflexion sur la nécessité de limiter la souveraineté étatique au profit d'organes supranationaux, tels que ceux de la Société des Nations, est un débat central dans l'histoire de la coopération internationale. En effet, l'une des principales leçons tirées de l'échec de la Société des Nations dans les années 1930 a été la reconnaissance de la nécessité d'un système international plus fort, capable de faire respecter l'ordre international et de sanctionner les États qui violent les normes établies. L'idée d'instaurer une justice internationale et de mettre en place une véritable police internationale a été envisagée comme un moyen de garantir l'application des décisions prises par les organes internationaux. Une telle approche aurait potentiellement permis de contrôler et de sanctionner les États qui ne respectent pas les règles internationales, en fournissant des moyens coercitifs pour faire respecter les engagements pris. Cependant, la mise en œuvre d'un tel système aurait nécessité un degré significatif de transfert de souveraineté des États vers une autorité internationale. Cela aurait impliqué la création d'entités supranationales dotées de pouvoirs réels, capables de prendre des décisions qui s'imposent aux États membres, et de moyens pour les faire appliquer, y compris des forces de police ou militaires internationales.
Ses États membres n’ont pas voulu appliquer le principe du pacte laissant faire dans l’impunité la plus totale.  
 
Dans le contexte de l'époque, une telle proposition était extrêmement ambitieuse et soulevait des questions complexes sur la souveraineté, l'indépendance nationale et l'équilibre des pouvoirs au niveau mondial. Beaucoup d'États étaient réticents à céder une partie de leur souveraineté à une organisation internationale, craignant que cela ne compromette leur indépendance et leur capacité à défendre leurs propres intérêts nationaux. L'expérience de la Société des Nations a néanmoins jeté les bases pour la réflexion sur la gouvernance mondiale et a influencé la création des Nations Unies après la Seconde Guerre mondiale. Bien que les Nations Unies aient également leurs propres limites et défis, elles ont tenté de répondre à certaines de ces préoccupations en établissant un système plus robuste pour la résolution des conflits et la gestion des crises internationales, y compris la mise en place de tribunaux internationaux et de missions de maintien de la paix.
Il aurait fallu limiter la souveraineté étatique au profit des organes de la Société des Nations et instaurer une justice internationale qui aurait sanctionné l’État qui viole l’ordre international en mettant sur pied une véritable police internationale. Des moyens coercitifs en auraient fait une sorte de gouvernement international.
 
L'Organisation mondiale du Travail (OIT) et la Cour internationale de Justice (CIJ) sont deux exemples de réussite issus de l'ère de la Société des Nations, ayant continué à jouer un rôle important dans la gouvernance mondiale bien après la dissolution de celle-ci. L'Organisation mondiale du Travail, fondée en 1919 en tant qu'agence affiliée à la Société des Nations, a pour objectif la promotion des droits des travailleurs, l'amélioration des conditions de travail et la promotion de la justice sociale. L'OIT a été novatrice dans sa structure tripartite, incluant des représentants des gouvernements, des employeurs et des travailleurs, afin de discuter et de formuler des politiques et des normes internationales du travail. Sa capacité à s'adapter et à répondre aux évolutions du monde du travail a permis à l'OIT de rester pertinente et influente, jouant un rôle clé dans la formulation des normes internationales du travail et dans la promotion des droits de l'homme au travail.


D'autre part, la Cour internationale de Justice, bien qu'officiellement établie en 1945 comme l'organe judiciaire principal des Nations Unies, trouve ses racines dans la Cour permanente de justice internationale, créée en 1922 sous les auspices de la Société des Nations. La CIJ, basée à La Haye aux Pays-Bas, joue un rôle crucial dans le règlement pacifique des différends entre États en fournissant une plateforme pour le règlement juridique des différends internationaux. La CIJ contribue également à l'élaboration du droit international en rendant des avis consultatifs sur des questions juridiques importantes soumises par les organes des Nations Unies et les agences spécialisées. La continuité et le succès de l'OIT et de la CIJ démontrent que, malgré les échecs de la Société des Nations dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales, certains de ses principes et institutions ont eu un impact durable et positif sur la gouvernance mondiale. Ces organisations ont évolué et se sont adaptées aux changements du monde, tout en préservant l'héritage et les idéaux de coopération internationale et de résolution pacifique des conflits initiés par la Société des Nations.
L’Organisation mondiale du Travail est un élément de réussite de la Société des Nations qui a réussi à perdurer. On peut également citer la Cour International de Justice créée en 1922 qui promeut encore aujourd’hui le règlement pacifique des différends et a toujours son siège à La Haye.


= Annexes =
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*[http://www.cicr.org/fre/resources/documents/publication/p0361.htm Un souvenir de Solférino], Henry Dunant, texte complet en téléchargement, Comité international de la Croix-Rouge.
*[http://www.cicr.org/fre/resources/documents/publication/p0361.htm Un souvenir de Solférino], Henry Dunant, texte complet en téléchargement, Comité international de la Croix-Rouge.
* [[Les principes fondamentaux des relations entre États{{!}}Quel est le contenu du droit de neutralité ?]]


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