Modification de Action in Political Theory

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|[[Introduction to Political Science]]
|[[Introduction to Political Science]]
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In the sphere of political theory, the importance of understanding action - the ways in which individuals or groups engage with the political context - has become increasingly crucial. The term 'action' is constantly evolving, becoming increasingly complex as our understanding of human behaviour deepens and the global political context changes. This leads us to continually rethink and reassess theories of action, with the ultimate aim of providing a more nuanced and sophisticated framework for interpreting political actors.
In the sphere of political theory, the importance of understanding action - the ways in which individuals or groups engage with the political context - has become increasingly crucial. The term 'action' is constantly evolving, becoming increasingly complex as our understanding of human behaviour deepens and the global political context changes. This leads us to continually rethink and reassess theories of action, with the ultimate aim of providing a more nuanced and sophisticated framework for interpreting political actors.
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= Theories of action in a complex system =
= Theories of action in a complex system =
From a traditional perspective, action is often seen as a cause producing an effect or a series of effects. However, in more complex systems, cause and effect relationships can be less direct and more difficult to predict. For example, in politics, an action (such as passing a new law) may have many different consequences, some intended and some not. These consequences can also change over time and be influenced by a variety of other factors. In a complex system, there are often multiple factors interacting in a non-linear way, which means that small changes can sometimes have large effects, and vice versa. Furthermore, in a complex system, the effects of an action can feed back on the initial cause, creating feedback loops that can make the results even more unpredictable. These ideas are at the heart of complex systems theory, which seeks to understand how the different parts of a system interact with each other to produce the overall behaviour of the system. This approach recognises that uncertainty and change are fundamental characteristics of complex systems, and that effective management of such systems often requires a flexible and adaptive approach.  
Dans une perspective classique, l'action est souvent envisagée comme une cause qui produit un effet ou une série d'effets. Cependant, dans des systèmes plus complexes, les relations de cause à effet peuvent être moins directes et plus difficiles à prévoir. Par exemple, dans le domaine de la politique, une action (comme l'adoption d'une nouvelle loi) peut avoir de nombreuses conséquences différentes, certaines prévues et d'autres non. Ces conséquences peuvent également évoluer dans le temps et être influencées par une variété d'autres facteurs. Dans un système complexe, il y a souvent de multiples facteurs qui interagissent de manière non linéaire, ce qui signifie que de petits changements peuvent parfois avoir de grands effets, et vice versa. De plus, dans un système complexe, les effets d'une action peuvent se rétroagir sur la cause initiale, créant des boucles de rétroaction qui peuvent rendre les résultats encore plus imprévisibles. Ces idées sont au cœur de la théorie des systèmes complexes, qui cherche à comprendre comment les différentes parties d'un système interagissent entre elles pour produire le comportement global du système. Cette approche reconnaît que l'incertitude et le changement sont des caractéristiques fondamentales des systèmes complexes, et que la gestion efficace de ces systèmes nécessite souvent une approche flexible et adaptative.
La caractéristique fondamentale d'un système complexe est l'interdépendance de ses éléments. Ce n'est pas seulement un assemblage d'éléments indépendants, mais une structure dynamique dont le comportement global découle des interactions entre ses éléments. Dans les systèmes complexes, il est difficile de prédire l'effet d'une action précise car celle-ci peut avoir des répercussions sur l'ensemble du système, à travers des mécanismes de rétroaction et d'amplification. De plus, les systèmes complexes ont souvent des comportements émergents, c'est-à-dire des phénomènes qui ne peuvent pas être prédits simplement en examinant les éléments individuels du système. Cela contraste avec l'approche linéaire, qui suppose généralement une relation de cause à effet directe et proportionnelle entre l'action et le résultat. Dans un système linéaire, une petite action aura un petit effet, et un grand action aura un grand effet. Dans un système complexe, cependant, une petite action peut parfois avoir un grand effet, ou vice versa. En ce sens, le postulat que toute action produit un résultat positif est très simpliste, surtout lorsqu'il s'agit de systèmes sociaux complexes. Dans ces systèmes, les conséquences d'une action peuvent souvent être imprévues et peuvent avoir des effets à la fois positifs et négatifs.
Les théories du système complexe nous rappellent que nous opérons dans des environnements dynamiques, incertains et interconnectés. Au lieu de conditions statiques avec des limites claires, nous faisons face à des situations qui sont constamment en évolution et dont les frontières sont souvent ambiguës ou changeantes. Cette complexité et cette incertitude ont des implications importantes pour l'action. Au lieu de pouvoir planifier et contrôler nos actions de manière linéaire et prévisible, nous devons souvent naviguer dans l'incertitude, prendre des décisions avec des informations incomplètes et ajuster nos actions en réponse aux réactions et aux changements dans l'environnement.  


The fundamental characteristic of a complex system is the interdependence of its elements. It is not just an assembly of independent elements, but a dynamic structure whose overall behaviour is the result of interactions between its elements. In complex systems, it is difficult to predict the effect of a specific action because it can have repercussions on the whole system, through feedback and amplification mechanisms. In addition, complex systems often exhibit emergent behaviour, i.e. phenomena that cannot be predicted simply by examining the individual elements of the system. This contrasts with the linear approach, which generally assumes a direct and proportional cause-and-effect relationship between action and result. In a linear system, a small action will have a small effect, and a large action will have a large effect. In a complex system, however, a small action can sometimes have a large effect, or vice versa. In this sense, the postulate that any action produces a positive result is very simplistic, especially when it comes to complex social systems. In such systems, the consequences of an action can often be unforeseen and can have both positive and negative effects.
== La théorie des effets pervers : l'action et ses conséquences inattendues ==
Machiavel, dans son célèbre ouvrage "Le Prince", a souligné que bien que les dirigeants puissent chercher à influencer le cours des événements, ils ne peuvent pas toujours contrôler entièrement les résultats. Les circonstances changeantes, les forces imprévues et les réactions des autres acteurs peuvent toutes interférer avec les plans et intentions originaux. Cela reflète une compréhension réaliste du pouvoir et de l'action dans un monde complexe et incertain. Les leaders peuvent essayer de façonner leur environnement à travers leurs actions, mais ils doivent également s'adapter et réagir aux changements qui se produisent autour d'eux. Ils doivent être prêts à naviguer dans des situations changeantes et souvent imprévisibles, en faisant preuve de flexibilité et de résilience face aux défis. Cette idée est également applicable à d'autres domaines en dehors de la politique, car elle reconnaît la nature dynamique et interactive de l'action dans un monde complexe. Elle suggère que réussir nécessite à la fois la capacité de prendre des initiatives et la capacité de s'adapter et de réagir aux changements et aux défis.


Complex system theories remind us that we operate in dynamic, uncertain and interconnected environments. Instead of static conditions with clear boundaries, we face situations that are constantly evolving and whose boundaries are often ambiguous or changing. This complexity and uncertainty have important implications for action. Instead of being able to plan and control our actions in a linear and predictable way, we often have to navigate uncertainty, make decisions with incomplete information and adjust our actions in response to reactions and changes in the environment.  
Dans toute action, qu'elle soit individuelle, collective ou institutionnelle, il y a toujours le risque d'effets non voulus et d'effets pervers.


== The theory of perverse effects: action and its unexpected consequences ==
# Les '''effets non voulus''' se produisent quand une action ou une décision a des conséquences inattendues. Ces conséquences peuvent être positives ou négatives, mais elles n'ont pas été anticipées par ceux qui ont pris la décision ou mené l'action.
Machiavelli, in his famous book The Prince, pointed out that although leaders may seek to influence the course of events, they cannot always fully control the outcome. Changing circumstances, unforeseen forces and the reactions of other actors can all interfere with original plans and intentions. This reflects a realistic understanding of power and action in a complex and uncertain world. Leaders can try to shape their environment through their actions, but they must also adapt and react to changes around them. They must be prepared to navigate changing and often unpredictable situations, demonstrating flexibility and resilience in the face of challenges. This idea is also applicable to other areas outside politics, as it recognises the dynamic and interactive nature of action in a complex world. It suggests that success requires both the ability to take initiatives and the ability to adapt and react to changes and challenges.
# Les '''effets pervers''', en revanche, sont spécifiquement des conséquences négatives inattendues d'une action ou d'une décision qui était censée avoir des effets positifs. L'exemple du "featuring down" illustre bien ce concept : en cherchant à améliorer le logement pour les plus riches, on peut inadvertamment contribuer à l'exacerbation des inégalités économiques et sociales, ce qui est bien sûr un résultat indésirable.


In any action, whether individual, collective or institutional, there is always the risk of unintended and perverse effects.
Ces concepts sont importants à prendre en compte dans toute analyse des politiques publiques, car ils nous rappellent que les décisions et les actions ont souvent des conséquences complexes et interconnectées qui peuvent dépasser les intentions initiales.
# Unintended effects occur when an action or decision has unexpected consequences. These consequences may be positive or negative, but they were not anticipated by those who made the decision or carried out the action.
# Perverse effects, on the other hand, are specifically unexpected negative consequences of an action or decision that was supposed to have positive effects. The example of "featuring down" is a good illustration of this concept: by seeking to improve housing for the richest, we can inadvertently contribute to the exacerbation of economic and social inequalities, which is of course an undesirable result.


These concepts are important to take into account in any analysis of public policy, as they remind us that decisions and actions often have complex and interconnected consequences that may go beyond the initial intentions.
La complexité de la société signifie que nos actions et décisions sont insérées dans un réseau dense de relations et de dynamiques, qui peuvent interagir avec elles de manière imprévisible. L'effet cumulé de ces interactions peut amener une décision ou une action à produire des résultats très différents de ceux qui étaient initialement prévus. Lorsqu'on prend une décision, par exemple dans le domaine de la politique publique, on part généralement d'une analyse de la situation existante, puis on envisage les effets attendus de cette décision. Cependant, cette analyse ne peut jamais tenir compte de tous les facteurs en jeu, en raison de la complexité de la société. Il y a de nombreux facteurs individuels, sociaux, culturels, économiques, politiques et environnementaux qui peuvent affecter les résultats. Chacun de ces facteurs peut interagir avec les autres de manière complexe et imprévisible. C'est pourquoi les résultats réels d'une décision ou d'une action peuvent souvent être surprenants, voire paradoxal par rapport aux intentions initiales. C'est l'une des raisons pour lesquelles la prise de décisions, particulièrement dans les politiques publiques, nécessite une analyse approfondie, un suivi attentif et une capacité d'adaptation aux résultats imprévus. L'approche systémique, qui cherche à prendre en compte la complexité et l'interdépendance des différents facteurs en jeu, peut aider à naviguer dans ce paysage complexe.
La lutte contre la pauvreté est un problème multifacette qui ne peut pas être simplement résolu en allouant plus de fonds. Bien que l'argent soit un facteur clé, une approche sectorielle risque de ne pas tenir compte des interactions entre les différents facteurs qui contribuent à la pauvreté, et pourrait donc non seulement ne pas résoudre le problème, mais parfois même l'aggraver. Par exemple, une intervention financière directe pour augmenter les revenus des individus pauvres peut négliger d'autres problèmes sous-jacents, tels que le manque d'accès à l'éducation ou à des soins de santé de qualité, ou des structures socio-économiques inégalitaires. Ces problèmes peuvent continuer à entraver les efforts des individus pour sortir de la pauvreté, même si leurs revenus sont temporairement augmentés. De plus, les interventions sectorielles peuvent parfois produire des effets non désirés ou pervers. Par exemple, l'augmentation des aides financières peut dans certains cas dissuader les personnes de chercher un emploi, ce qui peut contribuer à entretenir un cycle de dépendance à l'égard de l'aide. C'est pourquoi une approche plus systémique et intégrée de la lutte contre la pauvreté est nécessaire. Cette approche devrait prendre en compte la façon dont les différents facteurs interagissent et se renforcent mutuellement, et devrait viser à s'attaquer aux causes profondes de la pauvreté, plutôt qu'à simplement traiter ses symptômes.
Dans le welfare state, la question des logements relève de l’État. Aujourd’hui, sa capacité d’action diminue. Dans certains pays des sociétés privées ont créé des agences immobilières à vocation sociale. En privatisant un segment social où la vision pécuniaire n’a pas lieu d’être, d’autant plus penser dégager des profits à partir de populations pauvres, on va fabriquer des logements encore plus précaires.
La question du logement est un défi majeur rencontré dans de nombreux pays où les responsabilités traditionnellement dévolues à l'État sont de plus en plus transférées au secteur privé. Cette privatisation peut avoir des conséquences négatives, surtout lorsque les services concernés sont essentiels pour le bien-être social, comme le logement. Lorsque les agences immobilières privées prennent le relais de la responsabilité de l'État en matière de logement social, leur objectif principal peut être de générer des profits, plutôt que de répondre aux besoins des personnes à faible revenu. Cela peut entraîner une diminution de la qualité et de l'accessibilité du logement pour les personnes pauvres. De plus, cela peut créer un cercle vicieux, où les personnes à faible revenu sont contraintes de vivre dans des logements de mauvaise qualité, ce qui peut avoir des répercussions négatives sur leur santé, leur éducation et leur capacité à trouver un emploi bien rémunéré.
Le concept d'effet pervers souligne le fait qu'il peut y avoir un décalage important entre les intentions initiales d'une action ou d'une politique et les résultats réels qu'elle produit. Ceci est particulièrement évident dans des situations complexes, où les effets d'une action peuvent être indirects ou différés dans le temps, et peuvent être influencés par une multitude de facteurs interconnectés. En outre, le décalage entre l'enjeu traité et l'effet recherché peut être exacerbé par des problèmes institutionnels. Par exemple, si une institution a une compréhension incomplète de la question qu'elle cherche à résoudre, ou si elle utilise des méthodes inadaptées, cela peut conduire à des résultats qui sont non seulement inattendus, mais aussi indésirables. Cela souligne l'importance d'une analyse approfondie et d'une planification soignée lors de la mise en œuvre de politiques ou d'actions, ainsi que l'importance de l'évaluation et de l'ajustement continus pour s'assurer que les actions mènent aux résultats souhaités.
Dans les écrits de Machiavel, notamment dans son célèbre ouvrage "Le Prince", il met en évidence que les actions des individus, et en particulier des dirigeants, peuvent souvent avoir des conséquences imprévues, parfois indésirables. Il insiste sur le fait que même les décisions les mieux intentionnées peuvent aboutir à des résultats imprévus. Machiavel soutient que les dirigeants, en particulier, doivent être prêts à faire face à ces effets indésirables et à ajuster leurs actions en conséquence. Il affirme également que les dirigeants doivent parfois prendre des décisions qui peuvent sembler moralement répréhensibles, mais qui sont nécessaires pour le bien de l'État. Cette vision réaliste et parfois cynique de la politique a conduit à l'adjectif "machiavélique", qui est souvent utilisé pour décrire une approche calculatrice et manipulatrice du pouvoir.  


The complexity of society means that our actions and decisions are embedded in a dense network of relationships and dynamics, which can interact with them in unpredictable ways. The cumulative effect of these interactions can lead a decision or an action to produce results that are very different from those initially intended. When a decision is taken, for example in the field of public policy, the starting point is usually an analysis of the existing situation, followed by a consideration of the expected effects of the decision. However, this analysis can never take into account all the factors involved, because of the complexity of society. There are many individual, social, cultural, economic, political and environmental factors that can affect outcomes. Each of these factors can interact with the others in complex and unpredictable ways. This is why the actual results of a decision or action can often be surprising, or even paradoxical in relation to the initial intentions. This is one of the reasons why decision-making, particularly in public policy, requires in-depth analysis, careful monitoring and the ability to adapt to unforeseen outcomes. The systems approach, which seeks to take account of the complexity and interdependence of the various factors involved, can help to navigate this complex landscape.
Dans toute action, en particulier dans le domaine politique, une grande précaution doit être prise lors de la prise de décisions. Il est important de prendre en compte non seulement l'enjeu direct, mais aussi les conséquences indirectes potentielles. Cette notion est particulièrement importante dans les théories du système complexe, où les effets d'une action peuvent avoir des répercussions imprévues en raison de la nature interconnectée de tous les éléments du système. C'est dans ce contexte qu'apparaît l'idée qu'il peut y avoir un décalage entre l'enjeu traité - c'est-à-dire l'objectif initial de l'action - et la réalité, qui est l'ensemble des conséquences réelles de l'action. Cela peut être dû à un certain nombre de facteurs, y compris la complexité inhérente au système, les variables inconnues ou imprévues, et les effets d'interactions multiples et souvent imprévisibles entre différents éléments du système. Cela souligne l'importance de l'analyse, de la prévision et de l'adaptabilité dans l'action, ainsi que de la reconnaissance du fait que toute action, aussi bien intentionnée soit-elle, peut avoir des conséquences imprévues. C'est pourquoi il est essentiel d'être conscient de ces possibles écarts et d'être prêt à ajuster les actions en fonction des réalités en constante évolution.


The fight against poverty is a multifaceted problem that cannot simply be solved by allocating more money. Although money is a key factor, a sectoral approach risks failing to take account of the interactions between the various factors that contribute to poverty, and could therefore not only fail to solve the problem, but sometimes even make it worse. For example, direct financial intervention to increase the incomes of poor individuals may overlook other underlying problems, such as lack of access to education or quality healthcare, or unequal socio-economic structures. These problems can continue to hamper people's efforts to escape poverty, even if their incomes are temporarily increased. In addition, sectoral interventions can sometimes produce unwanted or perverse effects. For example, the increase in financial aid can in some cases dissuade people from seeking employment, which can contribute to maintaining a cycle of dependency on aid. This is why a more systemic and integrated approach to tackling poverty is needed. This approach should take into account the way in which different factors interact and reinforce each other, and should aim to tackle the root causes of poverty, rather than simply treating its symptoms.  
La complexité de notre société actuelle peut résister et réagir de manière imprévisible aux politiques publiques et aux actions institutionnelles. Cette complexité découle de la multiplicité des acteurs, des intérêts, des institutions et des systèmes interconnectés qui composent notre société. Chaque politique publique peut avoir une variété d'effets, y compris des conséquences non intentionnelles ou perverses, en raison de cette complexité. En outre, différentes parties de la société peuvent réagir différemment à une politique donnée, rendant les résultats plus imprévisibles. Cela souligne la nécessité d'approches de politique publique qui tiennent compte de la complexité sociale, qui sont flexibles et adaptables, et qui cherchent à comprendre et à naviguer dans cette complexité plutôt qu'à l'ignorer ou à la simplifier de manière excessive. Il est également important de noter que cette complexité n'est pas nécessairement une mauvaise chose. Bien qu'elle puisse rendre la mise en œuvre des politiques plus difficile, elle peut aussi être une source de résilience et d'innovation. Les systèmes complexes sont souvent capables de s'adapter et de réagir de manière créative aux défis et aux changements, et peuvent offrir une variété de solutions possibles à un problème donné. En fin de compte, la complexité de notre société souligne l'importance d'une approche inclusive, réflexive et flexible de la politique publique, qui reconnaisse et travaille avec cette complexité plutôt que de chercher à l'éliminer.


In the welfare state, housing is a matter for the state. Today, its capacity for action is diminishing. In some countries, private companies have set up social housing agencies. By privatising a segment of society where there is no need to think in terms of making money from the poor, we will be creating even more insecure housing.
== L'approche d'Albert Hirschman sur l'action dans les systèmes complexes ==
Albert O. Hirschman (1915-2012) était un économiste et théoricien social influent, connu pour sa contribution à des domaines tels que l'économie du développement, la théorie politique et l'histoire de la pensée économique.


Housing is a major challenge in many countries, where the responsibilities traditionally assigned to the state are increasingly being transferred to the private sector. This privatisation can have negative consequences, especially when the services concerned are essential to social well-being, such as housing. When private housing agencies take over the State's responsibility for social housing, their main objective may be to generate profits, rather than to meet the needs of people on low incomes. This can lead to a reduction in the quality and accessibility of housing for poor people. In addition, it can create a vicious circle, where people on low incomes are forced to live in poor quality housing, which can have a negative impact on their health, education and ability to find well-paid work.
Né en Allemagne, Hirschman a émigré aux États-Unis en raison de la montée du nazisme. Il a travaillé pour la Banque mondiale et a enseigné dans plusieurs universités, notamment à Harvard et à l'Institute for Advanced Study à Princeton. Il est surtout connu pour son travail sur les stratégies de sortie et de voix dans "Exit, Voice, and Loyalty" (1970). Selon Hirschman, les individus ont deux options principales lorsqu'ils sont mécontents d'une organisation ou d'un État : "sortir" (c'est-à-dire quitter l'organisation ou émigrer) ou "exprimer" leur insatisfaction en essayant d'améliorer la situation de l'intérieur. "Loyauté" est ce qui retient une personne d'appliquer immédiatement la stratégie de sortie.


The concept of perverse effects highlights the fact that there can be a significant gap between the initial intentions of an action or policy and the actual results it produces. This is particularly evident in complex situations, where the effects of an action may be indirect or delayed in time, and may be influenced by a multitude of interconnected factors. In addition, the gap between the issue being addressed and the desired effect can be exacerbated by institutional problems. For example, if an institution has an incomplete understanding of the issue it is seeking to resolve, or if it uses inappropriate methods, this can lead to results that are not only unexpected, but also undesirable. This underlines the importance of thorough analysis and careful planning when implementing policies or actions, as well as the importance of continuous evaluation and adjustment to ensure that actions lead to the desired results.
Hirschman a également écrit des livres influents sur le développement économique, notamment "The Strategy of Economic Development" (1958) et "Development Projects Observed" (1967). Il a remis en question de nombreuses hypothèses conventionnelles sur le développement économique et a souligné l'importance de l'entrepreneuriat, de l'innovation et de la flexibilité dans le processus de développement. Hirschman était connu pour son approche interdisciplinaire de l'économie et pour son écriture accessible, qui intégrait souvent des anecdotes historiques et des observations personnelles. Il a reçu de nombreux honneurs pour son travail, notamment la Médaille de la science comportementale Talcott Parsons de l'American Academy of Arts and Sciences en 1983 et le Prix Balzan pour les sciences sociales en 1985.[[Image:Dostlertrial.jpg|right|150px|thumb|Hirschman (left) translates accused German Anton Dostler in Italy 1945.]]


In Machiavelli's writings, particularly in his famous work "The Prince", he highlights the fact that the actions of individuals, and in particular of leaders, can often have unforeseen and sometimes undesirable consequences. He insists that even the best-intentioned decisions can lead to unforeseen results. Machiavelli argues that leaders, in particular, must be prepared to deal with these undesirable effects and adjust their actions accordingly. He also argues that rulers must sometimes take decisions that may seem morally reprehensible, but which are necessary for the good of the state. This realistic and sometimes cynical view of politics has led to the adjective 'Machiavellian', which is often used to describe a calculating and manipulative approach to power.
Albert Hirschman, dans son approche des théories économiques et sociales, reconnaît l'existence de conséquences imprévues ou non intentionnelles qui peuvent survenir suite à une action ou une décision. Cette perspective s'inscrit dans sa vision plus large de l'économie et de la société comme des systèmes dynamiques et interconnectés, où le changement dans un domaine peut avoir des répercussions inattendues dans un autre. Hirschman souligne que les actions, en particulier les interventions politiques ou économiques, peuvent avoir des effets secondaires non anticipés, parfois appelés "effets pervers". Ces effets peuvent être positifs ou négatifs, mais ils sont souvent imprévus et peuvent même contredire les intentions originales des acteurs impliqués. Il voit ces effets imprévus non seulement comme une réalité inévitable de l'action humaine, mais aussi comme une source potentielle d'apprentissage et de progrès. En reconnaissant et en explorant ces conséquences non intentionnelles, les décideurs peuvent obtenir une meilleure compréhension des systèmes dans lesquels ils opèrent et peuvent ajuster leurs actions en conséquence. Cette vision d'Hirschman rejoint des thèmes plus larges dans sa pensée, notamment son insistance sur l'importance de la flexibilité, de la créativité et de l'adaptabilité face à l'incertitude et au changement.  


In any action, particularly in the political sphere, great care must be taken when making decisions. It is important to consider not only the direct stakes involved, but also the potential indirect consequences. This notion is particularly important in complex system theories, where the effects of an action may have unforeseen repercussions due to the interconnected nature of all the elements of the system. It is in this context that the idea arises that there may be a mismatch between the issue being addressed - i.e. the initial objective of the action - and the reality, which is the set of actual consequences of the action. This can be due to a number of factors, including the inherent complexity of the system, unknown or unforeseen variables, and the effects of multiple and often unpredictable interactions between different elements of the system. This underlines the importance of analysis, foresight and adaptability in action, as well as the recognition that any action, however well-intentioned, can have unforeseen consequences. That's why it's essential to be aware of these possible discrepancies and to be ready to adjust actions in line with constantly changing realities.
L'invention de la topographie a été un outil majeur dans l'organisation et la compréhension du monde. Cependant, comme toute technologie ou tout outil, son utilisation peut avoir des conséquences non intentionnelles et parfois contradictoires. La topographie, qui est l'art de représenter le relief et les détails d'une surface donnée, souvent sur une carte, a joué un rôle clé dans de nombreux aspects de la civilisation humaine, allant de l'exploration à la planification urbaine et au développement de l'infrastructure. Mais l'utilisation de la topographie dans le contexte de la nation et du nationalisme illustre bien comment un outil peut être utilisé à des fins non prévues. La cartographie et la délimitation des frontières nationales a été un aspect crucial de la formation de l'identité nationale, et la topographie a joué un rôle clé dans ce processus. Cependant, ce même processus a également contribué à la création et au renforcement des revendications nationales et nationalistes, souvent au détriment des groupes minoritaires ou marginalisés. La création de frontières nationales a souvent été un processus conflictuel, entraînant des disputes territoriales et parfois des conflits armés. Par conséquent, bien que la topographie ait été initialement conçue comme un outil pour aider à comprendre et à naviguer dans le monde, elle a également été utilisée comme un outil de division et de conflit. C'est un exemple clair de la manière dont les conséquences imprévues et non intentionnelles peuvent émerger des actions humaines, un thème souligné par des penseurs comme Albert Hirschman.


The complexity of today's society can resist and react unpredictably to public policies and institutional actions. This complexity stems from the multiplicity of actors, interests, institutions and interconnected systems that make up our society. Each public policy can have a variety of effects, including unintended or perverse consequences, as a result of this complexity. In addition, different parts of society may react differently to a given policy, making outcomes more unpredictable. This highlights the need for public policy approaches that take account of social complexity, that are flexible and adaptable, and that seek to understand and navigate this complexity rather than ignore or oversimplify it. It is also important to note that this complexity is not necessarily a bad thing. While it can make policy implementation more difficult, it can also be a source of resilience and innovation. Complex systems are often able to adapt and respond creatively to challenges and changes, and can offer a variety of possible solutions to a given problem. Ultimately, the complexity of our society underlines the importance of an inclusive, reflexive and flexible approach to public policy, which recognises and works with this complexity rather than seeking to eliminate it.
Albert Hirschman a souligné l'importance de comprendre les effets pervers dans l'analyse politique. Les "effets pervers" font référence à des résultats inattendus ou non intentionnels qui peuvent survenir suite à des actions ou des politiques spécifiques. Hirschman a noté que les décideurs politiques et les analystes, dans leur quête pour faire des prévisions et mettre en place des politiques efficaces, peuvent négliger ou sous-estimer les effets pervers potentiels. Ces résultats non intentionnels peuvent être très différents, voire diamétralement opposés, aux objectifs initialement visés par une action ou une politique. Par exemple, une politique visant à stimuler l'emploi peut parfois entraîner une inflation non souhaitée. Ou encore, des réglementations environnementales bien intentionnées peuvent parfois se traduire par des coûts supplémentaires pour les entreprises, ce qui peut à son tour entraîner des pertes d'emplois.


== Albert Hirschman's approach to action in complex systems ==
Pour Hirschman, ces effets pervers sont souvent le produit de la complexité des systèmes politiques, économiques et sociaux. Comprendre et anticiper ces effets pervers est une partie importante de l'analyse et de la pratique politique. Il a également mis en évidence la façon dont les acteurs politiques peuvent parfois utiliser l'argument des "effets pervers" pour s'opposer à certaines politiques. Par exemple, un acteur politique peut soutenir que certaines interventions de l'État dans l'économie auront des "effets pervers" négatifs afin de s'opposer à ces interventions. Hirschman a donc souligné l'importance de prendre en compte les effets pervers potentiels lors de l'élaboration des politiques, mais a également mis en garde contre l'utilisation politique de ces arguments.
Albert O. Hirschman (1915-2012) was an influential economist and social theorist, known for his contributions to fields such as development economics, political theory and the history of economic thought.


Born in Germany, Hirschman emigrated to the United States due to the rise of Nazism. He has worked for the World Bank and taught at several universities, including Harvard and the Institute for Advanced Study in Princeton. He is best known for his work on exit and voice strategies in "Exit, Voice, and Loyalty" (1970). According to Hirschman, individuals have two main options when they are dissatisfied with an organisation or state: "exit" (i.e. leave the organisation or emigrate) or "voice" their dissatisfaction by trying to improve the situation from within. "Loyalty" is what keeps a person from immediately applying the exit strategy.
Albert Hirschman a analysé ce qu'il appelait la "rhétorique de la réaction" dans son livre "The Rhetoric of Reaction: Perversity, Futility, Jeopardy". Il y identifie trois arguments principaux utilisés par ceux qui s'opposent au changement progressiste ou à la modernité, l'un d'eux étant l'argument de la perversité, qui correspond à l'idée de l'effet pervers. L'argument de la perversité, selon Hirschman, prétend que toute tentative d'améliorer une situation donnée ne fait que l'aggraver. En d'autres termes, les interventions bien intentionnées conduisent à des résultats opposés à ceux visés. Les conservateurs et les réactionnaires peuvent utiliser cet argument pour s'opposer à des réformes sociales ou économiques en suggérant que ces réformes, loin d'améliorer la situation, causeront en fait plus de dommages. Hirschman n'a pas proposé ces arguments comme un rejet de tout changement ou progrès. Au contraire, il a suggéré que les décideurs devraient être conscients de ces arguments et travailler pour atténuer les effets pervers potentiels tout en mettant en œuvre des réformes nécessaires.


Hirschman also wrote influential books on economic development, including "The Strategy of Economic Development" (1958) and "Development Projects Observed" (1967). He challenged many conventional assumptions about economic development and emphasised the importance of entrepreneurship, innovation and flexibility in the development process. Hirschman was known for his interdisciplinary approach to economics and for his accessible writing, which often incorporated historical anecdotes and personal observations. He received many honours for his work, including the Talcott Parsons Medal for Behavioural Science from the American Academy of Arts and Sciences in 1983 and the Balzan Prize for the Social Sciences in 1985.[[Image:Dostlertrial.jpg|right|150px|thumb|Hirschman (left) translates accused German Anton Dostler in Italy 1945.]]
Dans "The Rhetoric of Reaction", Albert Hirschman identifie et analyse ces trois types d'arguments fréquemment utilisés par les conservateurs et les réactionnaires pour s'opposer au changement social et économique :


Albert Hirschman's approach to economic and social theory recognises the existence of unforeseen or unintended consequences that can arise as a result of an action or decision. This perspective is in line with his broader view of the economy and society as dynamic, interconnected systems, where change in one area can have unexpected repercussions in another. Hirschman points out that actions, particularly political or economic interventions, can have unanticipated side-effects, sometimes referred to as 'perverse effects'. These effects may be positive or negative, but they are often unforeseen and may even contradict the original intentions of the actors involved. He sees these unforeseen effects not only as an inevitable reality of human action, but also as a potential source of learning and progress. By recognising and exploring these unintended consequences, decision-makers can gain a better understanding of the systems in which they operate and can adjust their actions accordingly. Hirschman's vision ties in with broader themes in his thinking, notably his emphasis on the importance of flexibility, creativity and adaptability in the face of uncertainty and change.  
# L'argument de la perversité (Perversity): Cet argument soutient qu'une action conçue pour améliorer une situation la rendra en réalité pire. En d'autres termes, l'effort pour le changement conduit non seulement à l'échec, mais en fait renforce les conditions qu'il visait à améliorer.
# L'argument de l'inanité (Futility): Cet argument prétend que toute tentative de transformation de l'ordre existant est vouée à l'échec, car elle n'aura aucun impact réel. Les tentatives de changement sont donc considérées comme inutiles et stériles.
# L'argument de la mise en péril (Jeopardy): Cet argument postule que l'action politique progressiste met en danger des acquis précieux. En d'autres termes, le progrès dans une direction donnée met en péril des gains précédemment réalisés dans une autre.


The invention of topography has been a major tool in the organisation and understanding of the world. However, like any technology or tool, its use can have unintended and sometimes contradictory consequences. Topography, which is the art of representing the relief and detail of a given surface, often on a map, has played a key role in many aspects of human civilisation, from exploration to urban planning and infrastructure development. But the use of topography in the context of nationhood and nationalism illustrates how a tool can be used for unintended purposes. The mapping and demarcation of national boundaries has been a crucial aspect of the formation of national identity, and topography has played a key role in this process. However, this same process has also contributed to the creation and reinforcement of national and nationalist claims, often to the detriment of minority or marginalised groups. The creation of national borders has often been a conflictual process, leading to territorial disputes and sometimes armed conflict. Therefore, although topography was originally conceived as a tool to help understand and navigate the world, it has also been used as a tool of division and conflict. This is a clear example of how unintended and unforeseen consequences can emerge from human actions, a theme emphasised by thinkers such as Albert Hirschman.
Hirschman ne proposait pas ces arguments comme des vérités, mais plutôt comme des rhétoriques fréquemment utilisées pour résister au changement. Sa thèse était que ces arguments sont souvent exagérés ou incorrects et que, bien qu'il soit important d'être conscient des effets potentiels non intentionnels des actions politiques, ces arguments ne devraient pas être utilisés pour s'opposer au progrès de manière générale.


Albert Hirschman has stressed the importance of understanding perverse effects in policy analysis. Perverse effects' refer to unexpected or unintended outcomes that may occur as a result of specific actions or policies. Hirschman noted that policymakers and analysts, in their quest to make predictions and implement effective policies, may overlook or underestimate potential perverse effects. These unintended results may be very different, or even diametrically opposed, to the objectives initially pursued by an action or policy. For example, a policy designed to stimulate employment can sometimes lead to unwanted inflation. Or well-intentioned environmental regulations can sometimes result in additional costs for businesses, which in turn can lead to job losses.
L'argument de l'effet pervers est fréquemment utilisé dans le discours politique. Il est souvent invoqué pour s'opposer à des propositions de réformes ou de nouvelles politiques, en suggérant que ces mesures, malgré leurs intentions bienveillantes, auront des conséquences négatives imprévues. Cet argument peut être utilisé pour entraver le changement en créant une atmosphère de peur et d'incertitude autour des nouvelles initiatives. Cela dit, il est aussi parfois valable et utile pour attirer l'attention sur les conséquences non intentionnelles possibles d'une politique. Cependant, comme le soulignait Hirschman, cet argument est souvent utilisé de manière exagérée et peut servir d'obstacle au progrès s'il n'est pas équilibré par une analyse réfléchie et objective des coûts et des bénéfices potentiels d'une action.


For Hirschman, these perverse effects are often the product of complex political, economic and social systems. Understanding and anticipating these perverse effects is an important part of policy analysis and practice. He also highlighted the way in which political actors can sometimes use the "perverse effects" argument to oppose certain policies. For example, a political actor may argue that certain state interventions in the economy will have negative 'perverse effects' in order to oppose those interventions. Hirschman therefore stressed the importance of taking potential perverse effects into account when designing policies, but also warned against the political use of these arguments.
== La vision d'Edgar Morin : comprendre l'action dans un monde de complexité ==
Edgar Morin est un sociologue et philosophe français né en 1921. Il est surtout connu pour son travail sur la théorie de la complexité et pour son approche transdisciplinaire des sciences sociales. Morin estime que les phénomènes sociaux et humains sont trop complexes pour être compris par une seule discipline ou sous-discipline. Au lieu de cela, il plaide pour une approche intégrée qui tienne compte des interconnexions et des interactions entre divers facteurs et dimensions.


Albert Hirschman analysed what he called the "rhetoric of reaction" in his book "The Rhetoric of Reaction: Perversity, Futility, Jeopardy". In it he identifies three main arguments used by those who oppose progressive change or modernity, one of which is the perversity argument, which corresponds to the idea of the perverse effect. The perversity argument, according to Hirschman, claims that any attempt to improve a given situation only makes it worse. In other words, well-intentioned interventions lead to results opposite to those intended. Conservatives and reactionaries can use this argument to oppose social or economic reforms by suggesting that these reforms, far from improving the situation, will actually cause more damage. Hirschman did not offer these arguments as a rejection of all change or progress. On the contrary, he suggested that policymakers should be aware of these arguments and work to mitigate potential perverse effects while implementing necessary reforms.
Dans son œuvre majeure, "La Méthode", Morin développe une méthode pour aborder la complexité du monde. Cette méthode tente de réconcilier et d'intégrer différentes perspectives et formes de connaissance, dans le but de mieux comprendre les systèmes complexes. Morin a également contribué à notre compréhension de la politique, de l'éducation et de la citoyenneté à l'ère de la mondialisation. Il a appelé à un nouvel humanisme qui reconnaît et embrasse la complexité, l'incertitude et l'interdépendance du monde moderne. Il a aussi apporté des contributions importantes dans les domaines de l'écologie, de la philosophie de la connaissance et de la culture. Sa pensée a influencé de nombreux chercheurs dans diverses disciplines, de la sociologie à la philosophie en passant par l'éducation et l'écologie.[[Image:Edgar Morin IMG 0558.jpg|right|150px|thumb|Edgar Morin .]]


In "The Rhetoric of Reaction", Albert Hirschman identifies and analyses these three types of argument frequently used by conservatives and reactionaries to oppose social and economic change:
Edgar Morin, dans son approche de la complexité, a mis l'accent sur le fait que l'industrialisation, le progrès technologique, et l'évolution socio-économique ont considérablement complexifié nos sociétés. Selon Morin, la complexité est inhérente à la réalité de notre monde. Elle est le résultat de l'interaction et de l'interdépendance de multiples facteurs, aussi bien dans les sphères sociales, économiques, politiques qu'écologiques. Dans cette perspective, l'industrialisation est un facteur clé qui a contribué à cette complexité. Elle a transformé la structure sociale, économique et environnementale de nos sociétés, en introduisant de nouvelles technologies, en reconfigurant les relations de travail, en modifiant les modes de vie, et en générant de nouveaux défis, tels que la pollution et le changement climatique. Par conséquent, pour Morin, comprendre et gérer ces défis requiert une approche qui reconnaisse et embrasse cette complexité. Cela implique de dépasser les approches simplistes ou réductionnistes, et de chercher à comprendre les systèmes dans leur globalité, en prenant en compte les interactions et interdépendances entre leurs différents éléments.  
# The Perversity Argument: This argument holds that an action designed to improve a situation will actually make it worse. In other words, the effort to change not only leads to failure, but actually reinforces the conditions it was designed to improve.
# The futility argument: This argument claims that any attempt to transform the existing order is doomed to failure because it will have no real impact. Attempts at change are therefore considered useless and sterile.
# Jeopardy argument: This argument posits that progressive political action jeopardises precious gains. In other words, progress in one direction jeopardises gains previously made in another.


Hirschman did not propose these arguments as truths, but rather as rhetoric frequently used to resist change. His thesis was that these arguments are often exaggerated or incorrect and that, while it is important to be aware of the potential unintended effects of political actions, these arguments should not be used to oppose progress generally.
Edgar Morin a identifié ce qu'il appelle le "paradoxe de l'action", selon lequel lorsque nous cherchons à agir dans un monde complexe, nous avons souvent tendance à simplifier la situation. C'est un processus naturel et souvent nécessaire, car nous ne pouvons pas tenir compte de tous les aspects d'une situation complexe lors de la prise de décisions. Nous sommes donc obligés de réduire cette complexité pour pouvoir agir. Toutefois, cette simplification peut aussi nous amener à négliger des aspects importants de la situation, à mal comprendre les problèmes que nous cherchons à résoudre, et finalement à prendre des décisions qui peuvent ne pas être efficaces, ou même contre-productives. C'est pourquoi Morin plaide pour une approche qui respecte la complexité des situations, qui essaie de comprendre les problèmes dans leur globalité et qui prend en compte les interactions et les interdépendances entre leurs différents éléments. C'est ce qu'il appelle la "pensée complexe".


The perverse effect argument is frequently used in political discourse. It is often used to oppose proposed reforms or new policies, suggesting that these measures, despite their benevolent intentions, will have unintended negative consequences. This argument can be used to impede change by creating an atmosphere of fear and uncertainty around new initiatives. That said, it is also sometimes valid and useful for drawing attention to the possible unintended consequences of a policy. However, as Hirschman pointed out, this argument is often overused and can act as a barrier to progress if it is not balanced by a thoughtful and objective analysis of the potential costs and benefits of an action.
La télévision, comme d'autres médias, tend souvent à simplifier la réalité afin de la rendre plus accessible au grand public. Cette simplification peut entraîner une distorsion de la réalité, une accentuation de certains aspects aux dépens d'autres, ou même la propagation de stéréotypes et de préjugés. Elle peut aussi contribuer à créer une fausse impression de compréhension et à réduire notre capacité à appréhender la complexité du monde réel. Quant à la science, il est vrai que l'approche traditionnelle consiste à isoler les phénomènes pour les étudier de manière détaillée. Cela a permis de nombreuses découvertes et avancées, mais cela peut aussi conduire à une vision fragmentée et compartimentée du monde. C'est pourquoi des approches interdisciplinaires et holistiques sont de plus en plus promues, dans le but de mieux appréhender la complexité et l'interconnexion des phénomènes. Edgar Morin a beaucoup critiqué cette tendance à la simplification, à la fois dans les médias et dans la science. Selon lui, nous avons besoin d'une "pensée complexe" qui reconnaisse et embrasse la complexité du monde, au lieu de chercher à la réduire ou à l'éliminer.
Selon Edgar Morin, l'idée de complexité repose sur l'interconnexion et l'interaction des éléments qui forment un tout. Ces éléments sont divers, hétérogènes, mais ils sont inséparables dans le sens où ils interagissent constamment les uns avec les autres. Chaque élément a une influence sur l'autre et l'ensemble du système. Cette idée a de profondes implications pour l'action, notamment en politique. Cela suggère que pour formuler des politiques efficaces, on doit prendre en compte l'ensemble du système, plutôt que de se concentrer uniquement sur un aspect ou un problème isolé. Dans ce cadre, chaque action peut avoir des répercussions imprévues ou non désirées, car elle peut affecter d'autres parties du système de manière inattendue. Cela souligne l'importance d'une approche globale et systémique pour comprendre les problèmes et formuler des actions.
Edgar Morin conceptualise le monde comme un système ouvert, dynamique et complexe, caractérisé par une multitude d'interactions et d'interdépendances. Cette vision de la complexité se distingue de l'idée plus traditionnelle d'un système linéaire où les causes produisent directement des effets prévisibles. Dans un système complexe, selon Morin, une action peut avoir des répercussions qui se propagent à travers le système, provoquant des changements inattendus, des réactions en chaîne et des effets de rétroaction. Ces phénomènes peuvent être très différents de ceux que l'on anticiperait en se basant sur une approche linéaire. La rétroaction, par exemple, est un processus où les résultats d'une action influencent cette action elle-même. Cela peut conduire à des effets de renforcement ou de régulation, créant ainsi des dynamiques systémiques complexes et parfois surprenantes. De plus, selon la théorie de la complexité de Morin, ces dynamiques ne peuvent pas être entièrement contrôlées ou prédites, car le système est constamment en mouvement et en évolution, avec des parties interdépendantes qui interagissent de manière non linéaire. Cela peut créer une tension pour les acteurs qui cherchent à intervenir dans le système, car leurs actions peuvent produire des résultats inattendus ou avoir des effets indirects imprévus.
La vision de la complexité avancée par Edgar Morin suggère que nous vivons dans un monde où tout est interconnecté et interdépendant, un système ouvert qui est constamment en mouvement et en évolution. Dans un tel système, les choses ne sont pas figées ou isolées, mais sont en interaction constante, influençant et étant influencées par les autres parties du système. Cette perspective remet en question les approches traditionnelles qui cherchent à établir des vérités absolues ou universelles. Au lieu de cela, elle reconnaît que la réalité est multiple et multidimensionnelle, que différents points de vue peuvent coexister et que la vérité peut dépendre du contexte et de la perspective. Cela a des implications importantes pour la manière dont nous comprenons et abordons les problèmes et les défis du monde réel. Par exemple, il souligne l'importance de prendre en compte une multitude de facteurs et d'interactions lors de la prise de décisions ou de la planification d'interventions. Il souligne également la nécessité d'une pensée flexible et adaptable, capable de gérer l'incertitude et l'ambiguïté.
Dans la théorie de la complexité, les systèmes sont vus comme dynamiques et changeants, avec des interactions constantes entre leurs différentes parties. Ces interactions peuvent mener à des phénomènes tels que l'émergence (où le tout est plus que la somme de ses parties), la rétroaction (où les actions ont des conséquences qui peuvent influencer les actions futures), et l'auto-organisation (où l'ordre peut émerger sans qu'il soit imposé de l'extérieur). L'idée de "rupture permanente" et d'"équilibre dans le déséquilibre" suggère que, bien que les systèmes complexes puissent parfois sembler stables ou en équilibre, ils sont en réalité constamment en mouvement et en évolution, avec des changements qui peuvent se produire à tout moment. C'est une idée qui se retrouve souvent en sciences de la complexité, où on parle parfois de "stabilité dynamique" pour décrire ce phénomène. L'agencement continu des conditions est également un concept central dans la théorie de la complexité. Il suggère que le système est constamment en train de se reconfigurer en réponse aux changements internes et externes. Cela signifie que les systèmes complexes ne peuvent pas être pleinement compris ou prédits en se basant uniquement sur leur état actuel, car cet état est susceptible de changer à tout moment en réponse à de nouvelles conditions ou interactions.


== Edgar Morin's vision: understanding action in a complex world ==
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Edgar Morin is a French sociologist and philosopher born in 1921. He is best known for his work on complexity theory and for his transdisciplinary approach to the social sciences. Morin believes that social and human phenomena are too complex to be understood by a single discipline or sub-discipline. Instead, he advocates an integrated approach that takes account of the interconnections and interactions between various factors and dimensions.
La complexité du monde réel et notre tendance à simplifier cette complexité pour la rendre plus gérable peuvent souvent être en contradiction. Dans la pratique, cette contradiction peut rendre difficile la prise de décisions éclairées et la résolution efficace des problèmes. Selon Edgar Morin, cette simplification excessive peut nous empêcher de comprendre pleinement les systèmes complexes que nous tentons de gérer. Par exemple, si nous traitons un problème social complexe comme s'il était simple et linéaire, nous risquons de ne pas tenir compte des nombreux facteurs interdépendants qui sont en jeu, et donc de ne pas être en mesure de résoudre efficacement le problème. La gestion de la complexité nécessite donc une approche qui tient compte de cette complexité, plutôt que de tenter de la réduire ou de l'ignorer. Cela implique d'accepter l'incertitude, d'être prêt à s'adapter et à évoluer en fonction des changements dans le système, et de comprendre que nos actions peuvent avoir des effets imprévus et non linéaires.
Edgar Morin, un sociologue et philosophe français, est l'un des principaux défenseurs de l'approche de la complexité. Selon lui, la complexité est une caractéristique intrinsèque du monde réel, qui ne peut être pleinement appréhendée en simplifiant ou en isolant ses différents éléments. Au lieu de cela, nous devons comprendre que ces éléments sont "inséparablement associés" et qu'ils interagissent de manière complexe et souvent imprévisible. Dans ce contexte, un "tissu de constituant, hétérogène inséparablement associé" fait référence au fait que les systèmes complexes sont composés d'un grand nombre d'éléments différents (ou "constituants"), qui sont tous étroitement liés et interdépendants. Chaque élément du système peut influencer les autres de différentes manières, et ces interactions peuvent à leur tour avoir des effets en cascade qui affectent l'ensemble du système. C'est cette interconnexion et cette interdépendance qui font que les systèmes sont "complexes". Ils ne peuvent pas être pleinement compris ou gérés en examinant simplement leurs éléments individuellement. Au lieu de cela, nous devons comprendre comment ces éléments interagissent et comment leurs interactions influencent le comportement global du système.  


In his major work, "La Méthode", Morin develops a method for dealing with the complexity of the world. This method attempts to reconcile and integrate different perspectives and forms of knowledge, with the aim of gaining a better understanding of complex systems. Morin has also contributed to our understanding of politics, education and citizenship in a globalised world. He has called for a new humanism that recognises and embraces the complexity, uncertainty and interdependence of the modern world. He has also made important contributions in the fields of ecology, philosophy of knowledge and culture. His thinking has influenced many researchers in various disciplines, from sociology and philosophy to education and ecology.[[Image:Edgar Morin IMG 0558.jpg|right|150px|thumb|Edgar Morin .]]
L'ère moderne est caractérisée par une complexité croissante dans de nombreux domaines, allant de la technologie à l'économie en passant par les systèmes sociaux et environnementaux. Cette complexité présente de nombreux défis, mais aussi des opportunités. Par exemple, la technologie numérique a rendu notre monde incroyablement interconnecté, ce qui facilite la communication et la diffusion des informations. Cependant, cela a aussi créé de nouveaux problèmes, comme les fausses informations et les cyberattaques. De même, la mondialisation a renforcé l'interdépendance des économies et des cultures, mais elle a également exacerbé certaines inégalités et tensions. En outre, nos sociétés sont confrontées à des défis complexes et interdépendants tels que le changement climatique, la pauvreté, les inégalités, la perte de biodiversité, etc. Ces problèmes ne peuvent pas être résolus de manière isolée, car ils sont tous liés les uns aux autres. Ainsi, la compréhension et la gestion de la complexité sont devenues des compétences clés pour le XXIe siècle. Cela implique une approche multidisciplinaire qui intègre différentes perspectives et reconnaît la nature interconnectée de notre monde. C'est un défi de taille, mais aussi une occasion de repenser nos façons de faire et de trouver de nouvelles solutions à nos problèmes les plus pressants.


In his approach to complexity, Edgar Morin has emphasised that industrialisation, technological progress and socio-economic change have made our societies considerably more complex. According to Morin, complexity is inherent in the reality of our world. It is the result of the interaction and interdependence of multiple factors in the social, economic, political and ecological spheres. From this perspective, industrialisation is a key factor that has contributed to this complexity. It has transformed the social, economic and environmental structure of our societies, introducing new technologies, reconfiguring labour relations, changing lifestyles, and generating new challenges, such as pollution and climate change. Therefore, for Morin, understanding and managing these challenges requires an approach that recognises and embraces this complexity. This means moving beyond simplistic or reductionist approaches, and seeking to understand systems as a whole, taking into account the interactions and interdependencies between their different elements.  
L'un des principaux attributs d'un système complexe est son imprévisibilité. Il n'est pas possible de prédire avec précision comment un système complexe évoluera à l'avenir en raison des multiples interactions et des rétroactions qui se produisent à l'intérieur. Dans ce contexte, la façon dont nous prenons des décisions et planifions des actions doit changer. Dans un monde complexe, il est souvent plus efficace de faire des plans flexibles et adaptables, qui peuvent être modifiés en fonction des circonstances changeantes. L'agilité, la capacité d'apprendre et d'adapter rapidement, devient un atout précieux. Au lieu de s'engager dans un seul plan d'action déterminé, il est souvent plus avantageux de faire des expériences, d'apprendre des erreurs et d'ajuster en conséquence. Cela nécessite de renoncer à une certaine illusion de contrôle et d'embrasser l'incertitude. Cela peut être inconfortable, mais c'est aussi une opportunité d'innovation et de découverte. En embrassant la complexité, nous pouvons trouver des solutions créatives et efficaces à des problèmes qui semblaient insurmontables dans une perspective linéaire et simplifiée.  
Agir dans un système complexe requiert une compréhension différente de la façon dont le monde fonctionne et une capacité à naviguer dans l'incertitude et l'ambiguïté. C'est une question d'apprentissage, d'adaptation et d'évolution constante.  


Edgar Morin has identified what he calls the "paradox of action", whereby when we seek to act in a complex world, we often tend to simplify the situation. This is a natural and often necessary process, because we cannot take all aspects of a complex situation into account when making decisions. We are therefore obliged to reduce this complexity in order to be able to act. However, this simplification can also lead us to overlook important aspects of the situation, to misunderstand the problems we are trying to solve, and ultimately to make decisions that may not be effective, or may even be counter-productive. This is why Morin advocates an approach that respects the complexity of situations, that tries to understand problems as a whole and that takes into account the interactions and interdependencies between their different elements. This is what he calls 'complex thinking'.
La compression du temps est souvent appelée "l'accélération du temps". Dans nos sociétés modernes, tout semble s'accélérer : la technologie, la communication, le transport, l'économie... Ce phénomène conduit à une impression de vivre à un rythme effréné, où le futur devient difficile à prévoir et le passé vite oublié. Cela pose des défis pour la prise de décision et l'action, en particulier dans le contexte des systèmes complexes. Lorsque les situations évoluent rapidement, les décisions prises peuvent rapidement devenir obsolètes. Par ailleurs, l'accent mis sur l'immédiateté peut nous détourner de la prise en compte des conséquences à long terme de nos actions. La solution à cette "tyrannie du temps" n'est pas simple. Il est probablement nécessaire de ralentir, de réfléchir plus profondément et de prendre le temps d'analyser les situations complexes de manière systémique. Cela peut nécessiter de remettre en question notre rapport au temps, d'accepter l'incertitude inhérente à la complexité et de favoriser une pensée à long terme dans notre processus de prise de décision.
Edgar Morin propose une approche appelée "la pensée complexe" pour répondre à ces défis. Au lieu de simplifier la réalité pour la rendre plus facile à comprendre, comme nous le faisons souvent en science ou en politique, la pensée complexe tente d'embrasser la complexité, de comprendre les interactions et les interdépendances entre les différents éléments d'un système. La pensée complexe invite à prendre en compte plusieurs niveaux d'analyse, de combiner différentes perspectives et de rester ouvert à l'incertitude et à l'ambiguïté. Il s'agit de développer une compréhension qui soit à la fois globale (prenant en compte le système dans son ensemble) et détaillée (prenant en compte les éléments spécifiques). Dans cette perspective, l'action publique doit être redéfinie en prenant en compte le passé (pour comprendre l'histoire et les contextes), le présent (pour agir de manière adaptée) et le futur (pour anticiper les conséquences possibles de nos actions). Cette approche implique une réflexion profonde, une planification stratégique et une prise de décision éclairée. De plus, selon Morin, nous devons accepter que nos actions auront des conséquences inattendues et que nous devrons constamment adapter nos plans en fonction de l'évolution du contexte. En d'autres termes, l'action publique dans un monde complexe n'est pas un processus linéaire, mais un processus dynamique et évolutif.


Television, like other media, often tends to simplify reality in order to make it more accessible to the general public. This simplification can lead to a distortion of reality, an accentuation of certain aspects at the expense of others, or even the propagation of stereotypes and prejudices. It can also create a false sense of understanding and reduce our ability to grasp the complexity of the real world. As for science, it is true that the traditional approach is to isolate phenomena and study them in detail. This has led to many discoveries and advances, but it can also lead to a fragmented and compartmentalised view of the world. This is why interdisciplinary and holistic approaches are increasingly being promoted, with the aim of gaining a better understanding of the complexity and interconnectedness of phenomena. Edgar Morin has been highly critical of this trend towards simplification, both in the media and in science. In his view, we need a 'complex way of thinking' that recognises and embraces the complexity of the world, rather than seeking to reduce or eliminate it.  
La "rétroprospective" est une partie essentielle de l'approche proposée par Edgar Morin pour gérer les systèmes complexes. Il soutient que nous ne pouvons pas comprendre correctement le présent ou prévoir l'avenir sans avoir une compréhension approfondie du passé. Cela signifie non seulement connaître les faits historiques, mais aussi comprendre les contextes, les processus et les forces qui ont façonné ces faits. Reconceptualiser le passé n'est pas simplement une question de regarder en arrière, mais aussi de réexaminer et de réévaluer nos interprétations et nos perceptions du passé. Cela peut nous aider à voir comment les modèles et les structures du passé continuent d'influencer le présent, et comment ils pourraient influencer l'avenir. Cette perspective nous permet également de repérer les erreurs et les échecs du passé, et d'apprendre d'eux pour éviter de les répéter. De plus, en reconnaissant que le passé est complexe et multiforme, nous sommes mieux préparés à faire face à la complexité et à l'incertitude du présent et de l'avenir. Pour Morin, l'important est de ne pas se laisser piéger par une vision simplifiée ou linéaire de l'histoire, mais d'embrasser la complexité et la richesse du passé dans toute leur profondeur et leur diversité. Cette approche peut enrichir notre compréhension du monde et améliorer notre capacité à agir de manière efficace et responsable.


According to Edgar Morin, the idea of complexity is based on the interconnection and interaction of the elements that make up a whole. These elements are diverse and heterogeneous, but they are inseparable in the sense that they constantly interact with each other. Each element has an influence on the other and on the system as a whole. This idea has profound implications for action, particularly in politics. It suggests that to formulate effective policies, we need to take account of the system as a whole, rather than focusing solely on one aspect or problem in isolation. Within this framework, each action may have unforeseen or unintended repercussions, as it may affect other parts of the system in unexpected ways. This underlines the importance of a holistic, systemic approach to understanding problems and formulating actions.
Edgar Morin propose que pour agir efficacement dans un système complexe, nous devons accroître notre autonomie, c'est-à-dire notre capacité à penser et à agir de manière indépendante et créative, plutôt que de nous laisser contrôler par les forces extérieures ou par des schémas de pensée rigides et simplistes. Cela implique une volonté de se confronter à la complexité et à l'incertitude, plutôt que de chercher à les éviter ou à les nier. L'autonomie, dans ce contexte, ne signifie pas l'isolement ou l'indépendance absolue, mais plutôt la capacité de se relier de manière dynamique et créative à l'environnement complexe et changeant qui nous entoure. Cela exige une ouverture d'esprit, une flexibilité, une capacité à apprendre et à s'adapter, et une volonté d'assumer la responsabilité de nos actions. Restaurer l'autonomie signifie également questionner et remettre en cause les hypothèses, les croyances et les structures existantes. C'est une manière de "re-questionner" les conditions de l'action. En questionnant et en réexaminant les structures existantes, nous pouvons trouver de nouvelles possibilités d'action, et nous pouvons être mieux équipés pour gérer les défis et les incertitudes de notre monde complexe.
À la différence d’un système linéaire, il est nécessaire de questionner à chaque avancement afin de faire le bilan de son action. C'est ce qu'on appelle parfois une approche itérative ou adaptative, qui est souvent utilisée dans la gestion de systèmes complexes. Au lieu de définir un plan d'action fixe et de s'y tenir coûte que coûte, cette approche implique de faire des ajustements continus en fonction des retours d'information et des résultats obtenus. Dans ce processus, il est crucial d'impliquer les différents groupes concernés et de prendre en compte leurs points de vue et leurs retours d'information. Cela peut permettre d'identifier les obstacles et les opportunités qui ne seraient pas visibles d'un point de vue plus éloigné ou plus centralisé. Il est également important de rester ouvert à l'apprentissage et à l'adaptation, car les systèmes complexes sont souvent imprévisibles et peuvent évoluer de manière inattendue. L'approche itérative et adaptative permet d'expérimenter, d'apprendre de l'expérience, et d'ajuster les actions en conséquence. C'est une façon de naviguer dans la complexité sans prétendre la contrôler totalement. Finalement, agir dans un système complexe demande une certaine humilité, une acceptation de l'incertitude, et une volonté d'apprendre et de s'adapter constamment. C'est une approche qui reconnaît la complexité du monde réel et cherche à y faire face de manière pragmatique et créative.


Edgar Morin conceptualises the world as an open, dynamic and complex system, characterised by a multitude of interactions and interdependencies. This vision of complexity differs from the more traditional idea of a linear system where causes directly produce predictable effects. In a complex system, according to Morin, an action can have repercussions that spread throughout the system, causing unexpected changes, chain reactions and feedback effects. These phenomena can be very different from those we would anticipate on the basis of a linear approach. Feedback, for example, is a process whereby the results of an action influence that action itself. This can lead to reinforcing or regulating effects, creating complex and sometimes surprising systemic dynamics. Furthermore, according to Morin's complexity theory, these dynamics cannot be entirely controlled or predicted, as the system is constantly moving and evolving, with interdependent parts interacting in a non-linear fashion. This can create tension for actors seeking to intervene in the system, as their actions may produce unexpected results or have unforeseen indirect effects.
En raison de la complexité croissante de nos sociétés et du développement de la technologie de l'information, la dynamique de l'action publique et politique a radicalement changé. Premièrement, il y a beaucoup plus de parties prenantes impliquées dans toute décision politique ou action publique. Cela comprend non seulement les acteurs traditionnels tels que les gouvernements, les organisations non gouvernementales et les entreprises, mais aussi les individus et les communautés, qui ont maintenant accès à une grande quantité d'informations et ont la possibilité de s'exprimer publiquement grâce aux réseaux sociaux et autres plateformes numériques. Deuxièmement, la rapidité de l'information signifie que les décisions et actions sont soumises à un examen public quasi instantané. Cela peut créer une pression pour des actions rapides et des résultats immédiats, parfois au détriment d'une planification à long terme ou d'une réflexion approfondie. Troisièmement, le contexte dans lequel l'action publique et politique se déroule est devenu beaucoup plus complexe et incertain. Il y a un plus grand nombre de défis interconnectés à prendre en compte, comme le changement climatique, l'inégalité économique, la migration, la sécurité, la diversité culturelle, etc.


Edgar Morin's vision of complexity suggests that we live in a world where everything is interconnected and interdependent, an open system that is constantly moving and evolving. In such a system, things are not fixed or isolated, but are in constant interaction, influencing and being influenced by other parts of the system. This perspective challenges traditional approaches that seek to establish absolute or universal truths. Instead, it recognises that reality is multiple and multidimensional, that different points of view can co-exist and that truth can depend on context and perspective. This has important implications for how we understand and address real-world problems and challenges. For example, it highlights the importance of taking into account a multitude of factors and interactions when making decisions or planning interventions. It also highlights the need for flexible and adaptable thinking, capable of managing uncertainty and ambiguity.
Face à cette complexité, il est nécessaire d'adopter des approches plus flexibles, inclusives et réflexives. Cela peut impliquer de favoriser la participation citoyenne, d'utiliser des données pour informer la prise de décision, de promouvoir la transparence et la responsabilité, et de reconnaître et gérer les incertitudes et les risques. La nécessité d'intégrer les critiques et les positionnements des individus est un aspect essentiel de ce processus. Cela implique de créer des espaces pour le dialogue et la délibération, d'écouter et de prendre au sérieux les points de vue divergents, et d'être prêt à ajuster les plans et les stratégies en fonction des retours d'information et des évolutions du contexte.


In complexity theory, systems are seen as dynamic and changing, with constant interactions between their different parts. These interactions can lead to phenomena such as emergence (where the whole is more than the sum of its parts), feedback (where actions have consequences that can influence future actions), and self-organisation (where order can emerge without being imposed from outside). The idea of 'permanent rupture' and 'equilibrium in disequilibrium' suggests that, although complex systems may sometimes appear to be stable or in equilibrium, they are in fact constantly moving and evolving, with changes occurring at any moment. This idea is often found in the complexity sciences, where the term 'dynamic stability' is sometimes used to describe this phenomenon. The continuous arrangement of conditions is also a central concept in complexity theory. It suggests that the system is constantly reconfiguring itself in response to internal and external changes. This means that complex systems cannot be fully understood or predicted based solely on their current state, as this state is likely to change at any time in response to new conditions or interactions.[[Fichier:Boucle_retroactive.png|center|thumb|500px]]
La concertation est essentielle pour naviguer dans les systèmes complexes. Elle permet aux différents acteurs de partager leurs perspectives, de négocier des compromis et de prendre des décisions collectivement. C'est un processus dynamique qui évolue au fur et à mesure que les acteurs interagissent et que les circonstances changent. Dans ce contexte, il est important de comprendre que l'action n'est pas seulement déterminée par un ensemble fixe d'objectifs, mais est aussi façonnée par le processus de négociation lui-même. C'est pourquoi les objectifs peuvent être remis en question et renégociés au cours du processus. Cela signifie également que le résultat de l'action n'est pas seulement le produit des objectifs initiaux, mais aussi de toutes les négociations, adaptations et ajustements qui ont eu lieu tout au long du processus. Par conséquent, le résultat final peut être très différent de ce qui était initialement prévu. Cependant, ce processus de concertation et de négociation peut être complexe et difficile à gérer. Il nécessite une communication efficace, une compréhension mutuelle, le respect des différences, la patience, et souvent la volonté de faire des compromis. Il peut également nécessiter la facilitation ou la médiation pour aider à résoudre les conflits et à trouver des solutions acceptables pour tous.
Un processus intégratif et pragmatique au sein d'un système complexe nécessite généralement beaucoup de temps et d'efforts. Il est fondamentalement participatif, ce qui signifie qu'il inclut le plus grand nombre possible de personnes dans le processus de prise de décision et d'action. L'intégration dans ce contexte signifie que tous les acteurs concernés - qu'il s'agisse de citoyens ordinaires, de groupes de la société civile, d'entreprises, de chercheurs, de décideurs politiques ou d'autres parties prenantes - sont impliqués dans le processus. Leur participation contribue à enrichir le processus avec diverses perspectives et connaissances, et favorise également la légitimité et l'acceptabilité des décisions prises. Le pragmatisme, quant à lui, implique une approche flexible et orientée vers les solutions. Au lieu de s'accrocher rigoureusement à des idéologies ou à des plans prédéterminés, les acteurs doivent être prêts à adapter leurs arguments et leurs objectifs en fonction des circonstances changeantes et des préoccupations des autres parties prenantes. Cela peut souvent impliquer des négociations et des compromis. Cependant, bien que ce processus puisse être lent et parfois difficile, il est souvent nécessaire pour naviguer efficacement dans les systèmes complexes. Il aide à anticiper et à gérer les conséquences imprévues, à résoudre les conflits, et à élaborer des solutions plus durables et équitables.  
   
   
The complexity of the real world and our tendency to simplify that complexity to make it more manageable can often be at odds. In practice, this contradiction can make it difficult to make informed decisions and solve problems effectively. According to Edgar Morin, this oversimplification can prevent us from fully understanding the complex systems we are trying to manage. For example, if we treat a complex social problem as if it were simple and linear, we risk failing to take account of the many interdependent factors at play, and therefore not being able to resolve the problem effectively. Managing complexity therefore requires an approach that takes this complexity into account, rather than trying to reduce or ignore it. It means accepting uncertainty, being prepared to adapt and evolve in response to changes in the system, and understanding that our actions can have unforeseen and non-linear effects.  
Les processus d’action aujourd’hui doivent chercher dans un monde complexe l’ensemble de ces données sous peine radicale d’échec. Il faut prendre en conséquence l’imprévisible et le non prévisible. Cela signifie que la complexité et l'incertitude doivent être prises en compte lors de la planification et de l'exécution d'actions, particulièrement dans un contexte sociétal ou organisationnel. Dans un monde complexe, les choses sont souvent interconnectées de manières subtiles et non évidentes. De petits changements peuvent avoir de grandes répercussions, et les résultats ne sont pas toujours prévisibles. De plus, nous ne pouvons pas toujours anticiper tous les facteurs qui peuvent influencer une situation donnée. C'est ce qu'on appelle l'imprévisible (ce qui est inattendu malgré une bonne planification) et le non prévisible (ce qui est totalement inconnu ou inimaginable à l'avance). Ainsi, dans un tel environnement, il est essentiel de prendre en compte une gamme de données variées et d'être prêt à ajuster les plans et les actions en conséquence. Cela peut impliquer une surveillance constante de l'environnement, une évaluation régulière des résultats, et une flexibilité pour changer de direction en fonction des nouvelles informations ou des événements imprévus. Cela nécessite également une certaine humilité et la reconnaissance que nous ne pouvons pas tout savoir ou contrôler, et que nous devons être prêts à apprendre et à nous adapter en permanence. En d'autres termes, nous devons être capables de gérer l'incertitude et l'imprévisibilité, et de les intégrer dans notre processus de prise de décision et d'action. Dans un monde complexe, le succès dépend souvent de notre capacité à naviguer dans l'incertitude, à tirer des leçons de nos erreurs, et à nous adapter et évoluer avec le système.  
Lorsque nous agissons, nous introduisons une certaine quantité de changement dans le système dans lequel nous nous trouvons. En même temps, ce changement rend le système plus complexe et, par conséquent, plus difficile à comprendre. C'est le paradoxe de l'action et de la connaissance. En effet, chaque action que nous entreprenons crée une nouvelle réalité, modifie notre environnement et influence les comportements des autres. Cependant, ces modifications peuvent rendre notre environnement plus complexe et moins prévisible, créant ainsi des zones d'incertitude et d'ignorance. De plus, étant donné que nos actions sont souvent basées sur nos connaissances actuelles, ces actions peuvent rapidement devenir obsolètes ou inappropriées lorsque les circonstances changent. Par exemple, l'utilisation des technologies numériques modifie constamment notre environnement social et culturel. À mesure que ces technologies évoluent, de nouvelles formes de communication et d'interaction émergent, créant de nouvelles réalités qui doivent être comprises et maîtrisées. Cependant, chaque nouvelle technologie introduit également de nouveaux défis et incertitudes, rendant ainsi notre environnement plus complexe et plus difficile à comprendre. Cela souligne l'importance de l'apprentissage continu et de l'adaptabilité dans notre monde de plus en plus complexe. Nous devons être prêts à remettre en question nos suppositions existantes, à apprendre de nos erreurs et à nous adapter à de nouvelles réalités. De plus, cela suggère que nous devons adopter une approche humble et prudente face à l'action, reconnaissant que nos actions peuvent avoir des conséquences inattendues et que notre compréhension du monde est toujours limitée et imparfaite.


Edgar Morin is one of the main advocates of the complexity approach. In his view, complexity is an intrinsic characteristic of the real world that cannot be fully understood by simplifying or isolating its different elements. Instead, we need to understand that these elements are "inseparably associated" and that they interact in complex and often unpredictable ways. In this context, a "constituent web, heterogeneous and inseparably associated" refers to the fact that complex systems are made up of a large number of different elements (or "constituents"), all of which are closely linked and interdependent. Each element of the system can influence the others in different ways, and these interactions can in turn have cascading effects that affect the system as a whole. It is this interconnectedness and interdependence that makes systems 'complex'. They cannot be fully understood or managed by simply looking at their individual parts. Instead, we need to understand how these elements interact and how their interactions influence the overall behaviour of the system.
Quand nous agissons dans le monde, nous le faisons généralement sur la base de nos connaissances actuelles, qui sont forcément limitées et partielles. Nos actions, ainsi, ont souvent des effets secondaires inattendus ou non prévus, ce qui produit de "l'ignorance" ou de la "non-connaissance". Par exemple, prenons le cas de l'innovation technologique. Lorsqu'une nouvelle technologie est introduite, nous ne comprenons pas toujours pleinement toutes ses implications possibles. Cela peut conduire à des effets secondaires inattendus ou non prévus. Cependant, avec le temps, nous apprenons à partir de ces effets secondaires et ils deviennent une nouvelle "connaissance". Ce processus est ce que certains appellent "l'apprentissage par l'action". C'est un aspect essentiel de la manière dont nous naviguons dans un monde complexe et incertain. Nous agissons, nous observons les résultats, nous ajustons nos actions en fonction de ces observations, et ainsi de suite. C'est un processus itératif et continu d'apprentissage et d'adaptation. Mais, il faut aussi prendre conscience que ce processus peut être douloureux, car il implique souvent de faire face à des erreurs, des échecs et des imprévus. C'est pourquoi la capacité à apprendre de ses erreurs, à s'adapter et à évoluer est si cruciale dans notre monde de plus en plus complexe.


The modern era is characterised by increasing complexity in many areas, from technology and the economy to social and environmental systems. This complexity presents many challenges, but also opportunities. For example, digital technology has made our world incredibly interconnected, making it easier to communicate and disseminate information. However, it has also created new problems, such as false information and cyber attacks. Similarly, globalisation has increased the interdependence of economies and cultures, but it has also exacerbated certain inequalities and tensions. What's more, our societies are facing complex and interdependent challenges such as climate change, poverty, inequality, loss of biodiversity and so on. These problems cannot be solved in isolation, as they are all interlinked. Understanding and managing complexity has therefore become a key skill for the 21st century. This requires a multidisciplinary approach that integrates different perspectives and recognises the interconnected nature of our world. This is a major challenge, but also an opportunity to rethink the way we do things and find new solutions to our most pressing problems.
Selon Morin, la complexité fait référence à la façon dont différents éléments d'un système sont interconnectés et interdépendants. C'est une caractéristique intrinsèque de nombreux phénomènes naturels et sociaux, et elle est particulièrement évidente dans notre société moderne. Morin soutient que notre monde est à la fois extraordinairement avancé et remarquablement complexe. Par exemple, nous avons fait d'énormes progrès en science et en technologie, ce qui a amélioré notre vie de bien des manières. Cependant, ces avancées ont également créé de nouvelles formes de complexité et d'incertitude. Par exemple, la technologie a transformé la façon dont nous communiquons et partageons l'information, mais elle a également créé de nouveaux défis, comme les fake news ou la cybercriminalité. En outre, Morin souligne que dans notre quête de connaissance et de progrès, nous générons aussi beaucoup de "méconnaissances", c'est-à-dire des choses que nous ne comprenons pas ou que nous ignorons. Parfois, ces méconnaissances peuvent être très dangereuses. Par exemple, nous pourrions développer une nouvelle technologie sans comprendre pleinement ses effets sur l'environnement ou la société. Dans ce contexte, Morin plaide pour une approche plus humble et réflexive de la connaissance et de l'action. Il soutient que nous devrions chercher à comprendre la complexité de notre monde, plutôt que de chercher à la simplifier ou à l'ignorer. Cela nécessite un changement fondamental dans notre façon de penser et d'agir, un changement qui reconnaît et embrasse la complexité de notre monde.
Le principe de précaution est une approche utilisée en politique et en gestion de risques lorsque des actions peuvent causer un dommage potentiel et lorsque le degré d'incertitude scientifique est élevé. Selon ce principe, même en l'absence de consensus scientifique, des mesures de précaution doivent être prises si une action ou une politique a le potentiel de causer un préjudice grave ou irréversible à la société ou à l'environnement. Dans le contexte de l'action publique, le principe de précaution peut être un outil précieux pour gérer la complexité et l'incertitude. Par exemple, si une nouvelle technologie ou une nouvelle politique a le potentiel de causer un dommage important, mais que les preuves scientifiques ne sont pas encore claires, le principe de précaution suggère que nous devrions retarder ou modifier l'action jusqu'à ce que nous ayons une meilleure compréhension des risques potentiels. Cependant, le principe de précaution est aussi sujet à débat. Certains soutiennent qu'il peut entraver le progrès et l'innovation, en faisant de la prévention d'un risque hypothétique une priorité sur la réalisation de bénéfices potentiels. De plus, l'application du principe de précaution peut être complexe en pratique, car elle nécessite de faire des jugements sur l'acceptabilité des risques, l'équilibre entre les avantages et les risques, et le niveau d'incertitude scientifique qui justifie l'action préventive. Ainsi, alors que le principe de précaution peut être un outil précieux pour naviguer dans la complexité et l'incertitude, il est également nécessaire de le mettre en œuvre de manière réfléchie et équilibrée.


One of the key attributes of a complex system is its unpredictability. It is not possible to predict precisely how a complex system will evolve in the future because of the multiple interactions and feedbacks that occur within it. In this context, the way we make decisions and plan actions has to change. In a complex world, it is often more effective to make flexible and adaptable plans, which can be modified in response to changing circumstances. Agility, the ability to learn and adapt quickly, becomes a valuable asset. Instead of committing to a single fixed course of action, it is often more advantageous to experiment, learn from mistakes and adjust accordingly. This requires giving up a certain illusion of control and embracing uncertainty. This can be uncomfortable, but it is also an opportunity for innovation and discovery. By embracing complexity, we can find creative and effective solutions to problems that seemed insurmountable from a linear and simplified perspective.
L'incertitude et la complexité sont intrinsèques à notre monde moderne et sont à l'origine de nombreuses difficultés lorsque nous essayons de prendre des décisions éclairées sur la façon d'agir. C'est précisément pour cela que le principe de précaution est si important. Le principe de précaution recommande d'agir avec prudence lorsqu'il y a une incertitude significative et que les actions potentielles pourraient avoir des conséquences graves ou irréversibles. Cela signifie qu'il peut être nécessaire de retarder ou de modifier certaines actions jusqu'à ce que nous ayons une meilleure compréhension des risques potentiels. Dans ce contexte, il est également crucial de reconnaître et de prendre en compte la production continue de la "non-connaissance" ou de l'incertitude. Cela peut souvent signifier l'intégration de nouvelles informations et la modification des plans d'action en conséquence. Il est également important de noter que le principe de précaution n'est pas une barrière à l'action, mais plutôt une approche pour prendre des décisions réfléchies et responsables dans un contexte d'incertitude. Cela nécessite une rétroaction constante, une analyse des données et des connaissances existantes, ainsi qu'une volonté de s'adapter et de changer de cap si nécessaire. En fin de compte, il s'agit de trouver le juste équilibre entre l'action et la prudence.


Acting in a complex system requires a different understanding of how the world works and an ability to navigate uncertainty and ambiguity. It's about learning, adapting and constantly evolving.
Ce sont ces contradictions qui soulèvés par Morin : difficulté d’agir, de penser le futur, surproduction de la non-connaissance en même temps que l’injonction de l’action.


The compression of time is often referred to as the "acceleration of time". In our modern societies, everything seems to speed up: technology, communication, transport, the economy... This phenomenon leads to a feeling of living at a frenetic pace, where the future becomes difficult to predict and the past quickly forgotten. This poses challenges for decision-making and action, particularly in the context of complex systems. When situations evolve rapidly, the decisions taken can quickly become obsolete. Moreover, the emphasis on immediacy can distract us from considering the long-term consequences of our actions. The solution to this 'tyranny of time' is not simple. We probably need to slow down, think more deeply and take the time to analyse complex situations systemically. This may mean questioning our relationship with time, accepting the uncertainty inherent in complexity and encouraging long-term thinking in our decision-making process.  
* '''Difficulté d'agir''' : Dans un monde complexe, chaque action peut avoir des répercussions imprévues et souvent indésirables. Cela rend l'action beaucoup plus difficile car les conséquences ne sont pas toujours prévisibles.
* '''Difficulté de penser le futur''' : Étant donné l'incertitude et l'imprévisibilité inhérentes à un système complexe, il est difficile de planifier et de prévoir l'avenir avec précision. Nous ne pouvons que faire des suppositions éclairées basées sur nos connaissances actuelles, qui sont toujours incomplètes et potentiellement erronées.
* '''Surproduction de non-connaissance''' : Plus nous découvrons sur le monde, plus nous réalisons combien nous ignorons encore. Ainsi, même si nos connaissances s'accroissent, notre "non-connaissance" (c'est-à-dire ce que nous ne savons pas encore ou ne comprenons pas encore complètement) augmente aussi.
* '''Injonction à l'action''' : Malgré toutes ces difficultés, nous sommes constamment sous pression pour agir, prendre des décisions et progresser. Cela peut être dû à des contraintes de temps, à des exigences sociétales ou politiques, ou simplement au désir inhérent de l'homme d'influencer son environnement et d'améliorer sa situation.


Edgar Morin proposes an approach called "complex thinking" to meet these challenges. Instead of simplifying reality to make it easier to understand, as we often do in science or politics, complex thinking attempts to embrace complexity, to understand the interactions and interdependencies between the different elements of a system. Complex thinking invites us to take into account several levels of analysis, to combine different perspectives and to remain open to uncertainty and ambiguity. The aim is to develop an understanding that is both global (taking account of the system as a whole) and detailed (taking account of specific elements). From this perspective, public action must be redefined by taking into account the past (to understand history and contexts), the present (to act appropriately) and the future (to anticipate the possible consequences of our actions). This approach involves in-depth reflection, strategic planning and informed decision-making. What's more, according to Morin, we have to accept that our actions will have unexpected consequences and that we will constantly have to adapt our plans as the context evolves. In other words, public action in a complex world is not a linear process, but a dynamic and evolving one.
Ces contradictions peuvent rendre l'action et la prise de décision dans un monde complexe incroyablement difficiles. C'est pourquoi Morin plaide pour une approche qui reconnaît et embrasse cette complexité, plutôt que de la simplifier ou de l'ignorer. Il souligne l'importance de la rétroaction constante, de l'apprentissage continu et de l'adaptabilité face à l'incertitude et au changement.


Retroprospective' is an essential part of Edgar Morin's approach to managing complex systems. He argues that we cannot properly understand the present or predict the future without a thorough understanding of the past. This means not only knowing the historical facts, but also understanding the contexts, processes and forces that shaped those facts. Reconceptualising the past is not simply a matter of looking back, but of re-examining and re-evaluating our interpretations and perceptions of the past. This can help us to see how the patterns and structures of the past continue to influence the present, and how they might influence the future. This perspective also allows us to identify past mistakes and failures, and learn from them to avoid repeating them. Furthermore, by recognising that the past is complex and multifaceted, we are better prepared to deal with the complexity and uncertainty of the present and the future. For Morin, the important thing is not to be trapped by a simplified or linear vision of history, but to embrace the complexity and richness of the past in all its depth and diversity. This approach can enrich our understanding of the world and improve our ability to act effectively and responsibly.
= Conclusion : Synthèse et perspectives pour l'action dans la théorie politique =
 
Le livre "Agir dans un monde incertain : Essai sur la démocratie technique" de Michel Callon, Pierre Lascoumes et Yannick Barthes propose une nouvelle façon de comprendre la démocratie et la prise de décision dans le contexte des défis technologiques et environnementaux contemporains. Selon les auteurs, les décisions techniques et scientifiques ont des implications sociales et politiques majeures, et pourtant, elles sont souvent prises par une petite élite de spécialistes, ce qui peut entraîner une déconnexion entre les politiques publiques et les préoccupations et besoins des citoyens. Pour répondre à ce défi, ils proposent le concept de "démocratie technique", où les citoyens sont activement impliqués dans les décisions techniques et environnementales. Cela nécessite de créer des "mondes communs" - des espaces de discussion et de délibération où les experts, les décideurs politiques et les citoyens peuvent collaborer et négocier sur des questions techniques et scientifiques. En d'autres termes, ils soutiennent que dans un monde de plus en plus complexe et incertain, nous devons repenser la façon dont nous prenons des décisions et impliquer une plus grande diversité de voix et de perspectives. Cela nécessite d'inventer de nouvelles formes de démocratie et de gouvernance qui sont plus ouvertes, inclusives et capables de gérer la complexité et l'incertitude.
Edgar Morin suggests that to act effectively in a complex system, we need to increase our autonomy, that is, our ability to think and act independently and creatively, rather than allowing ourselves to be controlled by external forces or by rigid, simplistic thought patterns. It implies a willingness to confront complexity and uncertainty, rather than seeking to avoid or deny them. Autonomy, in this context, does not mean isolation or absolute independence, but rather the ability to relate dynamically and creatively to the complex and changing environment around us. This requires openness, flexibility, the ability to learn and adapt, and a willingness to take responsibility for our actions. Restoring autonomy also means questioning and challenging existing assumptions, beliefs and structures. It is a way of 're-questioning' the conditions for action. By questioning and re-examining existing structures, we can find new possibilities for action, and we can be better equipped to manage the challenges and uncertainties of our complex world.
 
Dans un monde complexe et non linéaire, la prise de décision et l'action nécessitent une approche plus dynamique et adaptative. Au lieu de supposer que nous pouvons prédire précisément les résultats et tracer une ligne droite vers nos objectifs, nous devons être prêts à apprendre, à nous adapter et à changer de cap en fonction des retours d'information que nous recevons. Cela nécessite l'instauration de systèmes de rétroaction efficaces - des mécanismes qui nous fournissent des informations sur les effets de nos actions, nous permettant d'évaluer si nous nous dirigeons dans la bonne direction ou si nous devons ajuster notre approche. Les boucles de rétroaction sont un concept clé dans de nombreux domaines, de la biologie à l'ingénierie en passant par la gestion de projets. Dans le contexte de l'action politique et publique, cela pourrait signifier l'implémentation de systèmes de surveillance et d'évaluation qui nous permettent de mesurer l'impact de nos politiques et d'identifier rapidement les problèmes potentiels. Cela pourrait également signifier l'ouverture de canaux de communication plus efficaces avec les citoyens et les parties prenantes, afin de recevoir des retours d'information et de comprendre comment les politiques sont perçues et vécues sur le terrain. En fin de compte, agir dans un monde complexe exige une prise de décision éclairée par les données, l'apprentissage constant, et la volonté de s'adapter et de changer en fonction des retours d'information et des nouvelles informations que nous recevons.
Unlike a linear system, it is necessary to ask questions at each stage in order to take stock of what has been achieved. This is sometimes called an iterative or adaptive approach, and is often used in the management of complex systems. Instead of defining a fixed action plan and sticking to it whatever the cost, this approach involves making continual adjustments based on feedback and the results obtained. In this process, it is crucial to involve the various groups concerned and to take account of their views and feedback. This can help to identify obstacles and opportunities that would not be visible from a more remote or centralised perspective. It is also important to remain open to learning and adaptation, as complex systems are often unpredictable and can evolve in unexpected ways. The iterative and adaptive approach allows you to experiment, learn from experience and adjust your actions accordingly. It's a way of navigating complexity without pretending to control it totally. Finally, acting in a complex system requires a certain humility, an acceptance of uncertainty, and a willingness to learn and adapt constantly. It is an approach that recognises the complexity of the real world and seeks to deal with it pragmatically and creatively.
 
En raison de la complexité croissante du monde, de la rapidité des changements et de l'incertitude inhérente à nos sociétés modernes, les politiques publiques nécessitent une approche beaucoup plus dynamique et adaptable qu'il y a cinquante ans. La gestion de la complexité requiert des outils pour évaluer en temps réel l'impact et l'efficacité des actions. Ces outils pourraient inclure une variété de techniques de suivi et d'évaluation, ainsi que des systèmes de gestion des données pour recueillir, analyser et interpréter ces informations. Il s'agit non seulement de suivre les résultats, mais aussi de comprendre les processus par lesquels ces résultats sont obtenus, afin d'identifier les éventuels problèmes ou obstacles. Ces boucles de rétroaction en temps réel permettent aux responsables politiques de faire des ajustements en cours de route, plutôt que de s'en tenir à une ligne de conduite définie à l'avance. En d'autres termes, elles permettent une approche plus flexible et réactive de la politique publique, qui peut être ajustée en fonction des retours d'information reçus et des changements dans le contexte. Cela nécessite une certaine ouverture d'esprit de la part des responsables politiques, ainsi qu'une volonté de reconnaître et de corriger les erreurs. Il est également crucial de favoriser la transparence et la participation des citoyens, afin d'obtenir une image précise des effets des politiques sur le terrain et de comprendre les différentes perspectives et préoccupations. Tout cela rend la mise en œuvre des politiques publiques plus difficile qu'auparavant. Cependant, cela peut également conduire à des politiques plus efficaces, plus adaptatives et plus alignées sur les besoins et les préoccupations de la société.  
As a result of the growing complexity of our societies and the development of information technology, the dynamics of public and political action have changed radically. Firstly, there are many more stakeholders involved in any political decision or public action. This includes not only traditional actors such as governments, non-governmental organisations and businesses, but also individuals and communities, who now have access to a vast amount of information and the opportunity to express themselves publicly through social networks and other digital platforms. Secondly, the speed of information means that decisions and actions are subject to almost instantaneous public scrutiny. This can create pressure for quick action and immediate results, sometimes to the detriment of long-term planning or careful consideration. Thirdly, the context in which public and political action takes place has become much more complex and uncertain. There are more interconnected challenges to consider, such as climate change, economic inequality, migration, security, cultural diversity and so on.
 
Faced with this complexity, we need to adopt more flexible, inclusive and reflexive approaches. This may involve encouraging citizen participation, using data to inform decision-making, promoting transparency and accountability, and recognising and managing uncertainties and risks. The need to incorporate the criticisms and positions of individuals is an essential aspect of this process. This means creating spaces for dialogue and deliberation, listening to and taking seriously differing points of view, and being prepared to adjust plans and strategies in response to feedback and changes in context.
 
Consultation is essential for navigating complex systems. It enables the various stakeholders to share their perspectives, negotiate compromises and take decisions collectively. It is a dynamic process that evolves as stakeholders interact and circumstances change. In this context, it is important to understand that action is not only determined by a fixed set of objectives, but is also shaped by the negotiation process itself. This is why objectives can be challenged and renegotiated during the process. This also means that the outcome of the action is not only the product of the initial objectives, but also of all the negotiations, adaptations and adjustments that have taken place throughout the process. As a result, the final outcome may be very different from what was initially planned. However, this process of consultation and negotiation can be complex and difficult to manage. It requires effective communication, mutual understanding, respect for differences, patience, and often a willingness to compromise. It may also require facilitation or mediation to help resolve conflicts and find solutions acceptable to all.
 
An integrative and pragmatic process within a complex system generally requires a great deal of time and effort. It is fundamentally participatory, which means that it includes as many people as possible in the process of decision-making and action. Inclusion in this context means that all relevant actors - whether ordinary citizens, civil society groups, businesses, researchers, policy-makers or other stakeholders - are involved in the process. Their participation helps to enrich the process with diverse perspectives and knowledge, and also promotes the legitimacy and acceptability of the decisions taken. Pragmatism, meanwhile, implies a flexible, solution-oriented approach. Instead of clinging rigidly to ideologies or pre-determined plans, stakeholders must be prepared to adapt their arguments and objectives to changing circumstances and the concerns of other stakeholders. This can often involve negotiation and compromise. However, although this process can be slow and sometimes difficult, it is often necessary to navigate complex systems effectively. It helps to anticipate and manage unforeseen consequences, resolve conflicts, and develop more sustainable and equitable solutions.
 
In today's complex world, action processes have to seek out all of these factors, otherwise they will fail. The unpredictable and the unforeseeable must be taken into account. This means that complexity and uncertainty must be taken into account when planning and executing actions, particularly in a societal or organisational context. In a complex world, things are often interconnected in subtle and non-obvious ways. Small changes can have big repercussions, and the results are not always predictable. What's more, we can't always anticipate all the factors that may influence a given situation. This is what is known as the unpredictable (what is unexpected despite good planning) and the unpredictable (what is totally unknown or unimaginable in advance). So, in such an environment, it is essential to take into account a range of different data and be ready to adjust plans and actions accordingly. This can involve constant monitoring of the environment, regular evaluation of results, and the flexibility to change direction in response to new information or unforeseen events. It also requires a certain humility and recognition that we cannot know or control everything, and that we must be prepared to learn and adapt constantly. In other words, we need to be able to manage uncertainty and unpredictability, and incorporate them into our decision-making and action. In a complex world, success often depends on our ability to navigate uncertainty, to learn from our mistakes, and to adapt and evolve with the system.
 
When we act, we introduce a certain amount of change into the system in which we find ourselves. At the same time, this change makes the system more complex and therefore more difficult to understand. This is the paradox of action and knowledge. Every action we take creates a new reality, modifies our environment and influences the behaviour of others. However, these changes can make our environment more complex and less predictable, creating areas of uncertainty and ignorance. What's more, because our actions are often based on our current knowledge, these actions can quickly become obsolete or inappropriate when circumstances change. For example, the use of digital technologies is constantly changing our social and cultural environment. As these technologies evolve, new forms of communication and interaction emerge, creating new realities that need to be understood and mastered. However, each new technology also introduces new challenges and uncertainties, making our environment more complex and harder to understand. This underlines the importance of continuous learning and adaptability in our increasingly complex world. We must be prepared to question our existing assumptions, learn from our mistakes and adapt to new realities. It also suggests that we need to adopt a humble and cautious approach to action, recognising that our actions may have unexpected consequences and that our understanding of the world is always limited and imperfect.
 
When we act in the world, we generally do so on the basis of our current knowledge, which is necessarily limited and partial. Our actions, therefore, often have unexpected or unforeseen side-effects, resulting in 'ignorance' or 'non-knowledge'. Take technological innovation, for example. When a new technology is introduced, we don't always fully understand all its possible implications. This can lead to unexpected or unforeseen side-effects. However, over time, we learn from these side effects and they become new 'knowledge'. This process is what some call "learning by doing". It is an essential aspect of how we navigate in a complex and uncertain world. We act, we observe the results, we adjust our actions on the basis of these observations, and so on. It's a continuous, iterative process of learning and adaptation. But we also have to realise that this process can be painful, because it often involves facing up to mistakes, failures and unforeseen events. That's why the ability to learn from mistakes, adapt and evolve is so crucial in our increasingly complex world.
 
According to Morin, complexity refers to the way in which different elements of a system are interconnected and interdependent. It is an intrinsic feature of many natural and social phenomena, and is particularly evident in our modern society. Morin argues that our world is both extraordinarily advanced and remarkably complex. For example, we have made enormous advances in science and technology, which have improved our lives in many ways. However, these advances have also created new forms of complexity and uncertainty. For example, technology has transformed the way we communicate and share information, but it has also created new challenges, such as fake news and cybercrime. Morin also points out that in our quest for knowledge and progress, we also generate a lot of "misunderstandings", i.e. things we don't understand or don't know. Sometimes this ignorance can be very dangerous. For example, we might develop a new technology without fully understanding its effects on the environment or society. In this context, Morin argues for a more humble and reflexive approach to knowledge and action. He argues that we should seek to understand the complexity of our world, rather than seeking to simplify or ignore it. This requires a fundamental shift in the way we think and act, one that recognises and embraces the complexity of our world.
 
The precautionary principle is an approach used in policy and risk management when actions have the potential to cause harm and when the degree of scientific uncertainty is high. According to this principle, even in the absence of scientific consensus, precautionary measures must be taken if an action or policy has the potential to cause serious or irreversible harm to society or the environment. In the context of public action, the precautionary principle can be a valuable tool for managing complexity and uncertainty. For example, if a new technology or policy has the potential to cause significant harm, but the scientific evidence is not yet clear, the precautionary principle suggests that we should delay or modify action until we have a better understanding of the potential risks. However, the precautionary principle is also open to debate. Some argue that it can hinder progress and innovation, by making the prevention of a hypothetical risk a priority over the realisation of potential benefits. In addition, applying the precautionary principle can be complex in practice, as it requires judgements to be made about the acceptability of risks, the balance between benefits and risks, and the level of scientific uncertainty that justifies preventive action. So while the precautionary principle can be a valuable tool for navigating complexity and uncertainty, it also needs to be implemented in a considered and balanced way.
 
Uncertainty and complexity are intrinsic to our modern world and are the source of many difficulties when we try to make informed decisions about how to act. This is precisely why the precautionary principle is so important. The precautionary principle recommends acting with caution when there is significant uncertainty and potential actions could have serious or irreversible consequences. This means that it may be necessary to delay or modify certain actions until we have a better understanding of the potential risks. In this context, it is also crucial to recognise and take into account the ongoing production of 'non-knowledge' or uncertainty. This can often mean incorporating new information and modifying action plans accordingly. It is also important to note that the precautionary principle is not a barrier to action, but rather an approach to making considered and responsible decisions in a context of uncertainty. This requires constant feedback, analysis of existing data and knowledge, and a willingness to adapt and change course if necessary. Ultimately, it's about striking the right balance between action and caution.
 
It is these contradictions that Morin raises: the difficulty of acting, of thinking about the future, the overproduction of non-knowledge at the same time as the injunction to act.
* Difficulty of acting: In a complex world, every action can have unforeseen and often undesirable repercussions. This makes action much more difficult because the consequences are not always predictable.
* *Difficulty thinking about the future: Given the uncertainty and unpredictability inherent in a complex system, it is difficult to plan and predict the future accurately. We can only make educated guesses based on our current knowledge, which is always incomplete and potentially wrong.
* Overproduction of non-knowledge: The more we discover about the world, the more we realise how much we still don't know. So even as our knowledge increases, our 'non-knowledge' (i.e. what we don't yet know or fully understand) also increases.
* Call to action: Despite all these difficulties, we are constantly under pressure to act, make decisions and progress. This may be due to time constraints, societal or political demands, or simply to man's inherent desire to influence his environment and improve his situation.
 
These contradictions can make action and decision-making in a complex world incredibly difficult. This is why Morin argues for an approach that recognises and embraces this complexity, rather than simplifying or ignoring it. He stresses the importance of constant feedback, continuous learning and adaptability in the face of uncertainty and change.
 
= Conclusion: Synthesis and prospects for action in political theory =
The book "Acting in an Uncertain World: An Essay on Technical Democracy" by Michel Callon, Pierre Lascoumes and Yannick Barthes offers a new way of understanding democracy and decision-making in the context of contemporary technological and environmental challenges. According to the authors, technical and scientific decisions have major social and political implications, yet they are often taken by a small elite of specialists, which can lead to a disconnect between public policy and the concerns and needs of citizens. To meet this challenge, they propose the concept of "technical democracy", where citizens are actively involved in technical and environmental decisions. This requires the creation of 'shared worlds' - spaces for discussion and deliberation where experts, policy-makers and citizens can collaborate and negotiate on technical and scientific issues. In other words, they argue that in an increasingly complex and uncertain world, we need to rethink the way we make decisions and involve a greater diversity of voices and perspectives. This requires inventing new forms of democracy and governance that are more open, inclusive and capable of managing complexity and uncertainty.
 
In a complex and non-linear world, decision-making and action require a more dynamic and adaptive approach. Instead of assuming that we can accurately predict outcomes and draw a straight line towards our goals, we need to be prepared to learn, adapt and change course based on the feedback we receive. This requires effective feedback systems - mechanisms that provide us with information about the effects of our actions, enabling us to assess whether we are heading in the right direction or whether we need to adjust our approach. Feedback loops are a key concept in many fields, from biology to engineering to project management. In the context of political and public action, it could mean implementing monitoring and evaluation systems that allow us to measure the impact of our policies and identify potential problems early on. It could also mean opening up more effective channels of communication with citizens and stakeholders, in order to receive feedback and understand how policies are perceived and experienced on the ground. Ultimately, acting in a complex world requires data-informed decision-making, constant learning, and a willingness to adapt and change based on the feedback and new information we receive.
 
The growing complexity of the world, the speed of change and the uncertainty inherent in our modern societies mean that public policy requires a much more dynamic and adaptable approach than was the case fifty years ago. Managing complexity requires tools to assess the impact and effectiveness of actions in real time. These tools could include a variety of monitoring and evaluation techniques, as well as data management systems to collect, analyse and interpret this information. The aim is not only to monitor results, but also to understand the processes by which these results are achieved, in order to identify any problems or obstacles. These real-time feedback loops allow policy-makers to make adjustments along the way, rather than sticking to a pre-defined course of action. In other words, they enable a more flexible and responsive approach to public policy, which can be adjusted according to feedback received and changes in the context. This requires a certain openness on the part of policy-makers, as well as a willingness to recognise and correct mistakes. It is also crucial to encourage transparency and citizen participation, in order to obtain an accurate picture of the effects of policies on the ground and to understand different perspectives and concerns. All this makes the implementation of public policies more difficult than before. However, it can also lead to policies that are more effective, more adaptive and more aligned with society's needs and concerns.  


Both "lay knowledge" and "expert knowledge" play important roles in understanding and managing the complex problems of our world. Expert knowledge" comes from specialists who have in-depth knowledge in a specific field, for example scientists, academics or professionals. This knowledge is based on formal study, research or intensive practical experience. This is generally the type of knowledge referred to when talking about "expertise". However, "lay knowledge", or everyday knowledge, is also of great value. This includes the knowledge and experience acquired by individuals in their everyday lives, often in a specific context. For example, a local farmer may have in-depth knowledge of his local environment, weather and soil conditions, which can complement or even contradict the information obtained by more 'traditional' experts.
Le "savoir profane" et le "savoir d’expert" jouent tous deux des rôles importants dans la compréhension et la gestion des problèmes complexes de notre monde. Le "savoir d’expert" provient des spécialistes qui ont une connaissance approfondie dans un domaine spécifique, par exemple les scientifiques, les universitaires ou les professionnels. Ce savoir est basé sur des études formelles, de la recherche, ou une expérience pratique intensive. C'est généralement le type de savoir auquel on se réfère lorsqu'on parle d'"expertise". Cependant, le "savoir profane", ou la connaissance du quotidien, a aussi une grande valeur. Cela comprend les connaissances et les expériences acquises par les individus dans leur vie de tous les jours, souvent dans un contexte spécifique. Par exemple, un agriculteur local peut avoir une connaissance approfondie de son environnement local, de la météo et des conditions du sol, qui peut compléter ou même contredire l'information obtenue par des experts plus "traditionnels".


The proposition put forward by Michel Callon, Pierre Lascoumes and Yannick Barthes in "Agir dans un monde incertain" is that we need to value and integrate both lay and expert knowledge into our decision-making process. This means giving citizens a role not only in implementing policies, but also in designing them. Indeed, the "capacity to think for itself" is a key characteristic of a resilient society capable of adapting to changing conditions. In this context, expertise is no longer just the domain of specialists, but becomes a process of co-production of knowledge, which values and integrates a variety of perspectives and experiences. This approach may be slower and more complex, but it can also lead to more robust, adaptive and democratic solutions.
La proposition de Michel Callon, Pierre Lascoumes et Yannick Barthes dans "Agir dans un monde incertain" est que nous devons valoriser et intégrer à la fois le savoir profane et le savoir d'expert dans notre processus de prise de décision. Cela signifie donner aux citoyens non seulement un rôle dans la mise en œuvre des politiques, mais aussi dans leur conception. En effet, la "capacité à se penser elle-même" est une caractéristique clé d'une société résiliente et capable de s'adapter à des conditions changeantes. Dans ce contexte, l'expertise n'est plus seulement le domaine des spécialistes, mais elle devient un processus de co-production de savoirs, qui valorise et intègre une variété de perspectives et d'expériences. C'est une approche qui peut être plus lente et plus complexe, mais qui peut aussi conduire à des solutions plus robustes, plus adaptatives et plus démocratiques.


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In today's fast-moving and increasingly complex societal challenges, the traditional approach to decision-making can be insufficient. Short times" refer to the constant pressure to make decisions quickly, often in situations where information is incomplete or uncertain. At the same time, 'societal dimensions without difficulty' underline the increasing complexity of our world, where problems are often interconnected and transcend traditional disciplinary or jurisdictional boundaries. Faced with these challenges, new methodologies and assessment tools need to be developed. This could include more adaptive and responsive approaches, which allow for constant reassessment and adjustment in the light of new information or changing circumstances. Forum-building" suggests a participatory approach, where various stakeholders - including experts from different fields, policy-makers, and members of the public - are involved in the decision-making process. These forums can serve as spaces for dialogue, deliberation, and the co-construction of solutions. These approaches can help to integrate a variety of perspectives, reduce uncertainty and improve the quality of decisions. However, they also require a willingness to question existing assumptions, to navigate uncertainty, and to accept that decisions are made in a context of ongoing 'not knowing'.  
Dans le contexte actuel de rapidité et de complexité accrue des défis sociétaux, l'approche traditionnelle de la prise de décision peut être insuffisante. Les "temps courts" font référence à la pression constante pour prendre des décisions rapidement, souvent dans des situations où les informations sont incomplètes ou incertaines. Dans le même temps, les "dimensions sociétales sans difficulté" soulignent la complexité croissante de notre monde, où les problèmes sont souvent interconnectés et transcendent les frontières traditionnelles de la discipline ou de la juridiction. Face à ces défis, il est nécessaire de développer de nouvelles méthodologies et de nouveaux outils d'évaluation. Cela pourrait inclure des approches plus adaptatives et réactives, qui permettent une réévaluation constante et des ajustements en fonction des nouvelles informations ou des changements de circonstances. La "construction de forums" suggère une approche participative, où diverses parties prenantes - y compris des experts de différents domaines, des décideurs politiques, et des membres du public - sont impliquées dans le processus de prise de décision. Ces forums peuvent servir d'espaces pour le dialogue, la délibération, et la co-construction de solutions. Ces approches peuvent aider à intégrer une variété de perspectives, à réduire l'incertitude, et à améliorer la qualité des décisions. Cependant, elles exigent également une volonté de remettre en question les suppositions existantes, de naviguer dans l'incertitude, et d'accepter que les décisions soient prises dans un contexte de "non-savoir" continu.  
 
This is the idea of deliberative and participatory democracy, where political power and decision-making are more widely distributed among the population. In such a system, citizens are not just passive voters but active players in the political process. They take part in forums and debates to discuss societal problems, create solutions and guide political decisions. The notion of "collective capacity to discuss" is essential here. This implies that all citizens have the opportunity to participate in the discussion, and that this discussion is structured in such a way as to promote a constructive and respectful exchange of ideas. It also means that the discussion must be informed and enlightened, which requires equitable access to information and education. Societal expertise can play a key role in this process. It refers to the ability of individuals and groups in society to understand and interpret information, formulate arguments and evaluate policy options. This expertise can come from a variety of sources, including formal education, life experience, activism, volunteering, participation in community organisations, etc. In this sense, politics becomes a collective effort by society as a whole to navigate uncertainty and meet challenges. This marks a significant shift away from the traditional idea of politics as something that is "stated" or determined by a political elite.
C'est l'idée de la démocratie délibérative et participative, où le pouvoir politique et la prise de décision sont plus répartis parmi la population. Dans un tel système, les citoyens ne sont pas seulement des électeurs passifs mais des acteurs actifs du processus politique. Ils participent à des forums et des débats pour discuter des problèmes de société, créer des solutions et orienter les décisions politiques. La notion de "capacité collective à discuter" est essentielle ici. Cela implique que tous les citoyens ont la possibilité de participer à la discussion, et que cette discussion est structurée de manière à promouvoir un échange d'idées constructif et respectueux. Cela signifie également que la discussion doit être éclairée et informée, ce qui nécessite un accès équitable à l'information et à l'éducation. L'expertise sociétale peut jouer un rôle clé dans ce processus. Elle se rapporte à la capacité des individus et des groupes de la société à comprendre et à interpréter les informations, à formuler des arguments et à évaluer les options politiques. Cette expertise peut provenir de diverses sources, y compris l'éducation formelle, l'expérience de vie, l'activisme, le bénévolat, la participation à des organisations communautaires, etc. En ce sens, la politique devient un effort collectif de la société dans son ensemble pour naviguer dans l'incertitude et faire face aux défis. Cela marque un changement significatif par rapport à l'idée traditionnelle que la politique est quelque chose qui est "énoncé" ou déterminé par une élite politique.
 
This theory calls for a reimagining of the way we approach politics and decision-making in an increasingly complex society. It recognises that we cannot simply rely on old methods and tools to navigate today's challenges. New tools could include technologies that enable wider and more effective participation in political discussion, education systems that prepare citizens to participate actively in democracy, institutions that promote equity and inclusion, and accountability mechanisms that ensure decisions are made in the interests of all. These tools are not just technical or institutional, they are also cultural and social. They require changes in the way we think about power, information, expertise and responsibility. They require greater openness, greater listening skills and a greater willingness to collaborate. This theory is revolutionary because it calls for a radical change in the way we engage in politics and strive to create a shared future. It calls for more than a simple adjustment of existing systems, it calls for a fundamental transformation in the way we conceive and practice politics.  
Cette théorie appelle à une réimagination de la manière dont nous abordons la politique et la prise de décision dans une société de plus en plus complexe. Elle reconnaît que nous ne pouvons pas simplement compter sur les anciennes méthodes et outils pour naviguer dans les défis d'aujourd'hui. Les nouveaux outils pourraient inclure des technologies qui permettent une participation plus large et plus efficace à la discussion politique, des systèmes d'éducation qui préparent les citoyens à participer activement à la démocratie, des institutions qui favorisent l'équité et l'inclusion, et des mécanismes de responsabilisation qui garantissent que les décisions sont prises dans l'intérêt de tous. Ces outils ne sont pas seulement techniques ou institutionnels, ils sont aussi culturels et sociaux. Ils nécessitent des changements dans notre manière de penser le pouvoir, l'information, l'expertise et la responsabilité. Ils demandent une plus grande ouverture, une plus grande écoute et une plus grande volonté de collaborer. Cette théorie est révolutionnaire parce qu'elle appelle à un changement radical dans la façon dont nous nous engageons dans la politique et nous nous efforçons de créer un avenir commun. Elle demande plus qu'un simple ajustement des systèmes existants, elle demande une transformation fondamentale de la manière dont nous concevons et pratiquons la politique.  
 
The precautionary principle is based on the idea that in situations of uncertainty, particularly where there are potentially serious risks to health or the environment, preventive measures should be taken even in the absence of absolute scientific proof. This approach has been widely adopted in the fields of the environment and public health, where uncertainty and potential risks are high. The precautionary principle recognises the existence of uncertainty and the need to take decisions despite it. It emphasises that lack of certainty should not be used as an excuse for inaction, especially when failure to act could lead to serious or irreversible consequences. At the same time, the precautionary principle requires a transparent and democratic decision-making process. It calls for collaborative decision-making, in which various stakeholders - scientists, citizens, political decision-makers, etc. - are involved in the process. It also promotes the importance of ongoing research to reduce uncertainty and risks. So, yes, the precautionary principle is a way of approaching the management of uncertainty that takes account of the lack of data, while encouraging proactive action and informed decision-making.
Le principe de précaution repose sur l'idée que dans des situations d'incertitude, en particulier lorsqu'il y a des risques potentiels graves pour la santé ou l'environnement, des mesures préventives devraient être prises même en l'absence de preuves scientifiques absolues. C'est une approche qui a été largement adoptée dans les domaines de l'environnement et de la santé publique, où l'incertitude et les risques potentiels sont élevés. Le principe de précaution reconnaît l'existence de l'incertitude et la nécessité de prendre des décisions malgré celle-ci. Il insiste sur l'idée que l'absence de certitude ne doit pas être une excuse pour ne pas agir, surtout lorsque l'inaction pourrait entraîner des conséquences graves ou irréversibles. En même temps, le principe de précaution exige un processus de décision transparent et démocratique. Il invite à une prise de décision collaborative, où diverses parties prenantes - des scientifiques, des citoyens, des décideurs politiques, etc. - sont impliquées dans le processus. Il promeut également l'importance de la recherche continue pour réduire l'incertitude et les risques. Donc, oui, le principe de précaution est une manière d'aborder la gestion de l'incertitude qui prend en compte le manque de données, tout en favorisant une action proactive et une prise de décision éclairée.  
 
Hannah Arendt strongly emphasised the importance of thought for action. In her view, action is a central element of human life, but it is crucial that it be guided by reflective thought. In her work, Arendt distinguishes three fundamental activities of human life: work, work and action. Work refers to routine activities necessary for survival, such as eating or sleeping. Work involves the creation of lasting objects, such as works of art or buildings. Action, on the other hand, refers to interaction with others in the public world. For Arendt, action is the noblest of these activities because it expresses human freedom and has the potential to create something new in the world. However, Arendt warns against action without thought. For her, action must be guided by reflective thought if it is to be meaningful. Otherwise, it risks becoming thoughtless or even destructive. This idea is particularly present in her analysis of totalitarianism, where she notes that the most terrifying acts of evil can be committed by people who have not thought through the consequences of their actions. In this context, for action to be meaningful and effective, it must be preceded and accompanied by thought. This is particularly relevant in today's context of complex political decision-making, where understanding the interconnections and potential consequences is essential to acting responsibly and effectively.
Hannah Arendt a fortement souligné l'importance de la pensée pour l'action. Selon elle, l'action est un élément central de la vie humaine, mais il est crucial qu'elle soit guidée par la pensée réfléchie. Dans son œuvre, Arendt distingue trois activités fondamentales de la vie humaine : le travail, l'œuvre et l'action. Le travail se rapporte à des activités routinières nécessaires pour la survie, comme manger ou dormir. L'œuvre concerne la création d'objets durables, comme les œuvres d'art ou les bâtiments. L'action, en revanche, se rapporte à l'interaction avec les autres dans le monde public. Pour Arendt, l'action est la plus noble de ces activités car elle exprime la liberté humaine et a le potentiel de créer quelque chose de nouveau dans le monde. Cependant, Arendt met en garde contre l'action sans pensée. Pour elle, l'action doit être guidée par la pensée réfléchie pour être significative. Autrement, elle risque de devenir irréfléchie ou même destructrice. Cette idée est particulièrement présente dans son analyse du totalitarisme, où elle note que les actes de mal les plus terrifiants peuvent être commis par des personnes qui n'ont pas réfléchi aux conséquences de leurs actions. Dans ce contexte, pour qu'une action ait un sens et soit efficace, elle doit être précédée et accompagnée de la pensée. Cela est particulièrement pertinent dans le contexte actuel de décision politique complexe, où la compréhension des interconnexions et des conséquences potentielles est essentielle pour agir de manière responsable et efficace.


Lack of reflection and analysis can lead to misguided or impulsive actions, which can have harmful consequences. As Arendt emphasised, the ability to think is essential for meaningful and responsible action. The increasing complexity of the world, as Edgar Morin points out, accentuates this requirement. Acting in a complex world requires us to understand that complexity, to assess the interconnections and potential consequences, and to be ready to adjust our actions in response to new information or feedback. Moreover, in the context of public decision-making, the inability to think can lead to ineffective or even harmful policies. The active participation of citizens through discussion forums can help to strengthen the thinking process by integrating a diversity of perspectives and encouraging collective reflection. It is therefore crucial to encourage and value critical thinking and analysis in all aspects of our lives, including public and political action.
Le manque de réflexion et d'analyse peut conduire à des actions malavisées ou impulsives, qui peuvent avoir des conséquences néfastes. Comme l'a souligné Arendt, la capacité à penser est essentielle pour une action significative et responsable. La complexité croissante du monde, comme le souligne Edgar Morin, accentue cette exigence. Agir dans un monde complexe nécessite de comprendre cette complexité, d'évaluer les interconnexions et les conséquences potentielles, et d'être prêt à ajuster nos actions en fonction de nouvelles informations ou de rétroactions. De plus, dans le contexte de la prise de décision publique, l'incapacité à penser peut mener à des politiques inefficaces ou même nuisibles. La participation active des citoyens à travers des forums d'échanges peut aider à renforcer le processus de pensée en intégrant une diversité de perspectives et en favorisant une réflexion collective. Ainsi, il est crucial de favoriser et de valoriser la pensée critique et l'analyse dans tous les aspects de notre vie, y compris l'action publique et politique.


= Annexes =
= Annexes =
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