Triomphe international de l'étalon-or : 1871 – 1914

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Nous allons aborder le sujet du système monétaire international. C’est un sujet qui est à la fois difficile et important, c’est un sujet un peu obscur restant le cas pour les aspects monétaires de nos économies. De plus en plus, l’économie monétaire est enseignée sur la base de modèles économiques peut être adapté à la situation actuelle, mais ces modèles ne sont pas adaptés pour la plupart au passé. Le passé peut toute fois inspirer le présent. On entend de plus en plus parler des systèmes du passé et plus précisément du système de l’étalon-or en tant que garantie du système de la monnaie.

Pour parler de la politique monétaire, il faut commencer par parler de la monnaie qui fonctionne en tant qu’instrument d’échange. Sans monnaie, il faut procéder au troc, à l’échange d’un produit contre un autre. On distingue normalement trois fonctions de la monnaie : instrument d’échanges [1] pour effectuer des transactions à l’intérieur d’une économie ou par l’intermédiaire du commerce international ; instrument de compte [2] ; instrument de réserve [3] par mesure de précaution pour pouvoir acheter plus tard. Ces fonctions sont importantes au niveau des ménages, mais également des pays ou d’un État.

Certaines monnaies peuvent servir comme un étalon-monétaire mais le rôle des métaux précieux comme base d’échange remonte à l’antiquité. La valeur de la monnaie est définie par un certain poids de métaux précieux. Une grande variété de métaux constitue la base monétaire de pays comme l’or, l’argent ou le cuivre. Ces métaux constituent la base des règlements intérieurs ainsi que la base des règlements internationaux. À partir de 1870, quelque chose d’important change au niveau international. Il y a une ruée vers un nouveau système international homogène par une ruée vers l’or. C’est-à-dire que les pays les plus importants du monde lient leur réserve à l’or ; ils décident de faire dépendre la quantité de monnaie en circulation nette donc l’activité économique marchande de la réserve d’or qu’ils détiennent dans leurs réserves officielles. C’est pour cette raison qu’on a le système international qui s’appelle l’étalon-or international.

Pour un nombre de plus en plus important de pays, ils prennent les décisions sur la base de l’or comme étalon intérieur en outre l’or fonctionnait de plus en plus comme un étalon international et par conséquent l’étalon international fonctionne comme un taux de change fixe. Lorsqu’un pays décide de fixer sa monnaie sur l’or, il la fixe par rapport à d’autres pays. Si tous les pays décident de fixer leur monnaie sur l’or, ils la fixent aussi par rapport à la monnaie d’un autre pays. On ne parle pas seulement d’un système international basé sur l’or, mais cela fonctionne aussi comme taux de change fixe.

Le triomphe international de l'étalon-or[modifier | modifier le wikicode]

Tout commence avec le Royaume-Uni qui fait le premier pas important vers l’étalon-or et plus précisément l’Angleterre prenant ce chemin de manière largement accidentelle. En 1665, Isaac Newton est récompensé pour une importante découverte scientifique. À l’époque, le système de l’Angleterre est bimétallique combinant deux étalons-or et argent en établissant une parité entre le prix des deux métaux. En fixant la parité des deux métaux, le taux d’échange entre or et argent, Newton fait une erreur. Il sous-évalue l’argent et surévalue l’or. Par conséquent, il y a une incitation importante pour acheter de l’or et de faire exporter l’argent pour le vendre plus cher ailleurs. On voit cette tendance jusqu’à ce que toutes les pièces d’argent du pays soient exportées et par conséquent l’Angleterre ne se retrouve que sur l’étalon-or à partir de 1717. Pourtant, le système monétaire n’est pas reconnu comme tel à l’époque, formellement le bimétallisme reste en place jusqu’aux guerres napoléoniennes. Pendant les guerres napoléoniennes, la banque d’Angleterre suspend la convertibilité de son argent et après les guerres napoléoniennes en 1819, le gouvernement du Royaume-Uni adopte formellement l’étalon-or.

L’étalon-or au sens strict respecte certaines conditions :

  • l'unité monétaire nationale est définie par une quantité d'or ;
  • la monnaie fiduciaire en circulation est proportionnée aux réserves en or de la banque centrale ;
  • la convertibilité en or de cette monnaie est assurée par la banque ;
  • l'or peut être librement exporté et importé.

Si on réfléchit à ces caractéristiques, on peut comprendre un grand mérite donné à l’étalon-or à l’époque et sa capacité à contrôler l’inflation. Il est difficile d’avoir une inflation provoquée par un changement de politique gouvernementale. En d’autres termes, il est difficile de créer de la monnaie, car si on crée trop de monnaie, on perd de l’or et une perte de confiance dans la capacité d’assurer la convertibilité de la monnaie. Les partisans de l’étalon-or vendent la capacité de ce système de favoriser les changements économiques sans intervention du gouvernement ou de la banque centrale.

Dans la situation hypothétique où les ouvriers demandent une augmentation de leur salaire accordé par les industriels, si cette augmentation de salaire augmente aussi les coûts de production de ce pays, par conséquent ; il y a diminution de la compétitivité de ce pays, les exportations deviennent trop chères. On attend une chute des exportations dans une telle situation. S’il y a une chute des exportations, cela implique un déséquilibre de la balance commerciale de ce pays. L’implication est que si on doit payer les importations, ou plus précisément le déficit qui existe entre importation nette exportation, il faut dépenser une certaine partie des réserves en or impliquant la diminution des réserves d’or, sur un système étalon cela oblige à diminuer la quantité de monnaie en circulation dans le pays. Si on diminue la monnaie, on déflate l’économie et donc la demande tombe. S’il y a une diminution de la demande, cela met la pression vers le bas sur le pays. C’est une situation où le système de l’étalon-or restaure l’équilibre de départ. On répond à un déséquilibre par un système qui peut être assez brutal avec une chute des prix et des salaires pour restaurer l’équilibre de l’économie. Un tel système demande une flexibilité très forte de l’ensemble des prix et des salaires tirant les prix vers le bas lorsque le pays subit une crise économique. Les opposants à l’étalon-or insistent sur la brutalité de ce système creusant un fossé d’avec les partisans.

Jusqu’à maintenant, seul le Royaume-Uni a un tel système. Suite à l’adoption d’un tel système, on ne voit pas tout de suite une ruée vers l’étalon-or par d’autres pays. Le Portugal va adopter l’étalon-or seulement en 1854. D’une manière générale, l’étalon-or reste un système minoritaire.

Quel système trouve-t-on dans d’autres pays avant l’étalon-or ? Le système que l’on retrouve ailleurs est le système abandonné par les Britanniques. Au cours du XIXème siècle, le système monétaire de nombreux pays est l’étalon bimétallique appelé aussi un système bimétallique comme la France et les États-Unis. Une autre forme est un autre monométallisme qui est le monométallisme argent. La Confédération germanique, l’Empire austro-hongrois, beaucoup de pays du Moyen-Orient adoptent ce système. Il est ainsi possible de diviser le système monétaire en trois : or ; argent ; bimétallique.

Avant 1870, le système monétaire international est complément hétérogène. À partir de 1872 et plus particulièrement suite à la décision de l’Allemagne de passer à l’étalon-or, on voit un changement radical du système monétaire international. C’est le changement de la guerre franco-prussienne qui oblige la France, l’Italie, la Russie et l’Empire austro-hongrois à suspendre leur système monétaire. L’Angleterre fait figure d’un îlot et il est difficile de prédire le système d’après-guerre. C’est l’Allemagne qui fait pencher la balance avec son passage à l’étalon-or en 1872. La période de 1872 à 1880 il y a un changement rapide avec le Danemark et la Suède qui rejoignent l’Allemagne en 1873, en suite, la France, l’Italie et la Grèce qui passent au système de l’étalon-or en 1874. À la fin du XIXème siècle, il n’y a plus que l’Espagne qui fonctionne avec du papier inconvertible.

En Europe, une grande majorité des pays passent à l’étalon-or en tant que système monétaire. On voit presque la même trajectoire en dehors de l’Europe. Les États-Unis se relèvent de la guerre de Sécession, leur système était fondé sur les greenback qui sont inconvertibles. En 1873 le gouvernement américain prend la décision de ne plus reprendre la libre frappe de l’argent. Les États-Unis décident de faire ces billets convertibles en or et non pas en argent. Dès lors, ce pays commence à fonctionner de facto avec l’or comme base monétaire. Le fait que l’on voit le passage des États-Unis à l’étalon-or ne veut pas dire qu’il n’est pas contesté. Pour avoir une position définitive des États-Unis par rapport à l’étalon-or il faut attendre 1900 qui est le moment où il est adopté légalement par le Congrès. Même dans ce pays où il y a une période assez longue de débats, en 1900 il n’y a pas de doute que les États-Unis fonctionnent avec un étalon-or. En 1890, l’Inde qui fonctionne depuis très longtemps avec l’étalon en argent fixe la roupie sur la livre britannique, la Russie aussi, mais aussi les pays d’Amérique latine. Il ne reste la Chine et que quelque pays d’Amérique centrale pour conserver l’étalon monétaire. On peut vraiment parler de système monétaire international basé sur l’or. La tendance de ce système international basé sur l’or se heurte à des obstacles.

Comment explique-t-on l'adoption de l’étalon-or ?[modifier | modifier le wikicode]

Il est possible de proposer trois arguments comme explication :

  • inéluctabilité : on évoque souvent un déterminisme technologique.
  • circonstances particulières : les circonstances particulières à un moment donné.
  • politique économique.

Inéluctabilité[modifier | modifier le wikicode]

Augmentation de l’offre d’argent[modifier | modifier le wikicode]

Deux arguments sont proposés avec d’abord l’argument basé sur le changement de l’offre de métaux précieux et en particulier de l’offre d’argent. Des spécialistes pensent que l’on peut expliquer la ruée ver l’étalon-or par la faiblesse technique des précurseurs de l’étalon-or et plus précisément du bimétallisme. Il y a des problèmes au sein de ce système qui font que ce système ne peut pas survivre étant est inéluctable qu’il faille changer ce système par quelque chose d’autre. Le bimétallisme ne comprend pas de problèmes significatifs aussi longtemps que le rapport entre la valeur de l’or et de l’argent reste stable. Au milieu du XIXème siècle apparait un changement important par rapport à l’offre d’argent, il y a une augmentation de l’offre de l’argent suite à la découverte des nouveaux gisements d’argent comme au Nevada et ailleurs, de plus, il y a un processus d’extraction de l’argent plus efficace. Certains spécialistes prétendent que ces évènements surchargent la quantité d’argent en circulation.

Global siver production 1493 - 1902 (in tons per year).png

Quelle est l’implication pour le système monétaire international ? Cela fait chuter le cours du marché réduisant les possibilités pour les pays dont le système est basé sur le bimétallisme. Certainement, le bimétallisme fait face à une épreuve importante dans sa gestion des bouleversements de l’offre d’argent, mais il y a des changements dans la production d’or qui mettent des pressions sur le système bimétallique.

Global gold production 1493 - 1902 (in tons per year)2.png

Concernant la production d’or, il y a des découvertes importantes notamment aux États-Unis au milieu du XIXème siècle. Ces changements provoqueraient une chute des prix de l’or.

Relative price of Gold to Silver, 1830 - 1902.png

Il n’est pas clair qu’un argument basé sur le changement de l’offre de l’argent tient la route. De plus, si on regarde les mesures de la stabilité internationale avant 1870, on voit quelque chose d’impressionnant voire d’extraordinaire. Malgré tous les changements, avant 1870, on voit une stabilité extraordinaire. Il n’y a pas de signe d’instabilité. C’est-à-dire que les acteurs, les banques centrales et les acteurs privés arrivent à stabiliser le taux de change entre les deux métaux précieux. C’est seulement après la décision de l‘Allemagne qu’on voit un changement important dans la valeur de l’argent.

Les pressions monétaires exercées par les changements de l‘offre de l’argent et d’or sont remarquablement bien gérées par un système monétaire hétérogène avant 1870. C’est un système hétérogène et flexible. Des pays qui pratiquent le bimétallisme comme la France avant 1870 servent comme amortisseur de change qui risque de faire basculer la relation entre or et argent, car elle est capable d’absorber des quantités importantes d’argent et d’or. La composition de circulation de ces pays est modifiée en fonction des changements de l’offre d’argent et d’or. En dépit de l’hétérogénéité monétaire avant 1870, le système monétaire international était un système de taux de change fixe. La relation entre les deux métaux est stable donc c’est fixe. Si on change d’échelle, il y a davantage de stabilité.

Monthly gold silver price ratio, 1848 - 1874.png

On voit qu’il y a une instabilité à gérer, mais la plupart des spécialistes constatent que cette instabilité n’est pas suffisante pour mettre en cause le fonctionnement du système international avant 1870. On ne peut constater sur la base d’un tel graphique qu’il y a un problème avec l’argent. Ce n’est que suite à la décision allemande qu’on voit une chute du prix de l’argent sur les marchés internationaux.

Ce premier argument ne tient pas vraiment la route, on ne peut pas dire que ces changements ne sont pas vraiment importants. Nous allons voir que finalement, le fait de prendre la décision de fonder un étalon sur un métal précieux est un risque de changement de l’offre.

Machine à vapeur[modifier | modifier le wikicode]

Cet argument qui conduit à une certaine inéluctabilité dans la transition vers l’étalon-or. L’invention de la machine à vapeur est étroitement liée au processus d’internationalisation. L’or est trop cher pour être utilisée pour de petites transactions. Il faut un autre métal de moindre valeur pour ces transactions c’est-à-dire à l’époque l’argent. Le problème est la contrefaçon, car n’importe qui peut aisément fabriquer une pièce d’argent pas très loin d’une pièce d’argent fabriquée par l’hôtel de la monnaie en Angleterre. En revanche, une fois capable d’utiliser les presses à vapeur, il est possible de produire des pièces de haute précision en tamponnant des pièces de manière officielle. Ce changement permet de remplacer les petites pièces en argent et sans valeur permettant d’abandonner l’argent pour passer à l’étalon-or. Encore une fois l’inéluctabilité joue. Toutefois, il y a un problème de timing. La France adopte la presse relativement tôt, mais adopte l’étalon-or tardivement.

Circonstances particulières[modifier | modifier le wikicode]

Cet argument vient contraster l’inéluctabilité. L’Allemagne est le premier pays le plus important qui suit le Royaume-Uni.

« Germany's conversion to gold "was facilitated after the country's victory over France in 1871, which led to a substantial indemnity payment in gold. The resulting increase in the government's gold reserves allowed it to go onto gold with little difficulty between 1871 and 1873. »

— Frieden, 1993, p. 145

L’idée est qu’il y a des circonstances particulières au sortir de la guerre de 1870. Le traité de paix de Francfort de 1871 oblige la France à verser une indemnité de 5 milliards de francs à l’Allemagne. L’Allemagne profite de ce revenu pour accumuler de l’or et frapper des pièces. Toutefois, la France ne paie qu’une minorité des indemnités.

Éléments internes[modifier | modifier le wikicode]

Il faut peut-être regarder certains aspects des politiques économiques afin de comprendre les incitations de ces pays à faire une transition vers l’étalon-or. On peut constater que les choix dépendent d’éléments intérieurs et de facteurs internationaux. Pour les éléments intérieurs, il y a des possibilités internes par rapport à des systèmes monétaires. Au sein des pays, il y a des discussions sont souvent très discutées et débattues entre les différents acteurs nationaux, car ils ont des différents intérêts économiques par rapport aux différents systèmes monétaires.

Image of one dollar "Greenback",
first issued in 1862

C’est aux États-Unis que l’on voit la bataille la plus féroce autour de l’adoption de l’étalon-or. Il y a la décision des États-Unis en 1873 de ne pas reprendre la libre frappe de l’argent et ensuite il y a la décision de convertir les greenbacks en or et le début de facto d’un système d’étalon-or aux États-Unis.

La suspension de la frappe de l’argent devient très controversée surtout pour les intérêts des mineurs d’argent. On voit aux États-Unis une montée en puissance des États de l’ouest parce qu’ils sont des producteurs d’argent. Ils ne sont pas du tout contents avec cette décision parce qu’ils cherchent à se débarrasser de leurs stocks d’argent en les vendant au trésor américain. Tout d’un coup, ils perdent accès à ce marché, car les décisions prises par le gouvernement des États-Unis dans les années 1870 font qu‘il n’est plus possible d’absorber le stock d’argent de plus en plus important. Cette situation est décrite par les mineurs d’argent comme un crime. Cette décision donne naissance au fameux Silver lobby qui est un groupe de pression qui réunit des intérêts miniers puissants s’opposant à la démonétisation de l’argent pour des intérêts évidents.

Ces intérêts miniers trouvent des alliés parmi les fermiers qui s’opposent aussi à l’étalon-or en raison de ses effets déflationnistes. Dès la fin des années 1890, on voit que le niveau des prix aux États-Unis est en hausse depuis vingt ans. Les représentants des agriculteurs constatent qu’il n’y a pas de hasard trouvant son origine dans le fait que la production économique mondiale augmente beaucoup plus vite que le stock global d’or dans l’économie mondiale. On parle d’une pénurie d’or parce qu’au besoin de l’économie mondiale et par conséquent une chute inutile de demande et des prix des biens et des services. Donc, ils constatent que cette chute et cette déflation sont créées par la politique monétaire et de façon artificielle découlant de la décision de baser la monnaie sur un stock d’or insuffisant pour soutenir l’activité économique mondiale et son essor. Ce sont les fermiers qui constatent cela, car il y a une situation où la déflation pèse très lourd sur les fermiers impliquant une diminution des prix de leurs produits et la déflation est particulièrement grave sur les marchés des produits agricoles, de plus, c’est fermiers sont de plus souvent endetté. Le fait d’avoir une diminution des prix des produits n’implique pas une diminution des intérêts. Il y a une situation pénible ou les revenus tendent à diminuer, mais le niveau des intérêts reste au même niveau. Ce n’est pas une décision qu’ils sont obligés d’accepter, car il y a une solution et c’est pourquoi ils sont en faveur d’une augmentation des prix pour augmenter leur revenu, diminuer le poids de leur dette. Ils proposent que le gouvernement émette davantage de monnaie en étant un étalon basé sur l’or dont le stock et réduit, mais aussi sur l’argent. Ils sont d’accord avec les Silver lobby, mais pour différentes raisons. En 1878 est voté le Bland Allison Act et, en 1890, le Sherman Act.

On voit aussi que d’autres gens endettés aux États-Unis à l’époque ont le même intérêt à lutter contre la déflation en créant soit un système étalon-argent soit un système bimétallique. Ce sont des partisans du changement.

Des opposants sont très puissants à l’époque aux États-Unis. Les partisans du Silver lobby s’opposent aux intérêts créanciers ainsi que les propriétaires qui soutiennent la monnaie forte. On peut imaginer le même discours pour les débats monétaires de nos jours. Le commerce international et les flux financiers atteignent des niveaux historiques sans précédent à l’époque, les industriels à l’est ont un intérêt à renforcer la réputation des États-Unis ainsi que la sureté de la monnaie américaine. Les républicains et les démocrates soutiennent l’étalon-or, mais le mouvement pour l’argent libre qui s’oppose à l’étalon-or devient de plus en plus important.

Il y a une certaine réussite de ce mouvement, mais peut-être le moment qui est le plus important pour ce débat est la campagne politique contre l’étalon-or qui culmine dans l’élection présidentielle de 1896. Le parti populiste est fondé en 1891 pour combattre la chute des prix faisant du système étalon-argent un élément de sa campagne. Les démocrates doivent répondre des revendications des intérêts miniers proposant un candidat contre l’étalon-or et pour le « free silver ». Ce candidat est Bryan qui gagne le soutien des démocrates, mais aussi des populistes. Dans le Discours de la Croix de l’or, la foule devient frénétique. Bryan perd l’élection présidentielle en faveur de McKinley de justesse, la marge de 600000 voies est très petite. Il y a alors une décision claire des États-Unis de baser sa monnaie sur l’or devenant l‘étalon officiel des États-Unis.

Intérêts[modifier | modifier le wikicode]

L’étude de cas des États-Unis permet de comprendre ce qui explique ou bloque la transition. Dans le cas américain, on voit que la bataille entre l’argent et l’or est une bataille entre les différents intérêts économiques entre créanciers et débiteurs. Dans l’ensemble jusqu’au XXème siècle, les États-Unis sont un pays endetté qui attire beaucoup de capitaux pour financer sa dette gouvernementale et la construction de ses chemins de fer. Au fur et à mesure que le pays devient plus riche, l’équilibre bascule en faveur des créanciers et par conséquent en faveur de la monnaie forte. Une dynamique s’installe, les États-Unis deviennent un pays de plus en plus riche avec une épargne de plus en plus importante, les intérêts des créanciers deviennent de plus en plus importants expliquant la transition vers l’étalon-or parce que les créanciers l’emportent sur les débiteurs.

Dans le cas de la Grande-Bretagne, on voit que l’adoption de l’étalon-or est controversée. Par exemple après les guerres napoléoniennes, il y a le même genre de bataille, pourtant, les intérêts nationaux et les créanciers sont beaucoup plus puissance en Grande-Bretagne qu’aux États-Unis parce qu’on parle du pays le plus riche du monde à l’époque. Le fait que les créanciers sont capables de l’emporter sur les créditeurs est beaucoup moins important que pour les États-Unis.

Institutions politiques[modifier | modifier le wikicode]

Les institutions politiques permettent d’expliquer la transition.

« Au dix-neuvième siècle, on ignorait encore la pression caractéristique du vingtième siècle pour que les gouvernements subordonnent la stabilité monétaire à d'autres objectifs. La crédibilité de la détermination politique centrée sur le maintien de la convertibilité était renforcée par le fait que les travailleurs, qui souffraient le plus de la difficulté des temps, étaient dans une très mauvaise position pour faire entendre leur voix. Dans un grand nombre de pays, le droit de vote était encore censitaire (en pratique, les femmes étaient à peu près partout privées du droit de vote). De plus, les partis travaillistes qui étaient susceptibles de défendre les intérêts des ouvriers étaient encore à l'état embryonnaire. […] Pour toutes ces raisons, le fait que la banque centrale maintienne la convertibilité comme objectif prioritaire ne faisait pas l'objet de contestations. »

— Eichengreen

Il y a des fondements politiques de l’étalon-or important à comprendre. C’est une institution socialement construite et dont la viabilité repose sur le système dont il fonctionne. Certains intérêts ne sont pas très bien représentés au niveau politique. Des évènements permettent la création d’un système contraignant, mais on ne peut pas avoir les mêmes institutions politiques. Dans les années 1920, il devient de plus en plus difficile pour les banquiers centraux de supprimer la demande pour supprime l’inflation. Les banquiers centraux vont gagner, mais cela devient beaucoup plus difficile d’insister sur les contraintes imposées par un système comme l’étalon-or.

Idées[modifier | modifier le wikicode]

Les historiens parlent d’une conception répandue à l’époque d’un rapport étroit entre l’étalon-or et la dominance financière et économique de la Grande-Bretagne.

« The tendency of opinion in Europe had been for 20 years in favor of the monometallic system. From the example of England it was seen that the English by the mono-metallic system of a gold standard enjoyed great advantages, and the Continental countries, especially Prussia, seeing this, decided to go into the mono-metallic system… The prosperity of England is due largely to its monetary standard… [T]hose [nations] who adopted gold as their standard of value have … been most permanently prosperous. »

— Testimony to U.S. Monetary Commission, 1876.

« It is the greatest delusion in the world to attribute the commercial preponderance and prosperity of England to our having a gold standard. Our gold standard is not the cause, but the consequence of our commercial prosperity. »

— Benjamin Disraeli, 1873.

Les pays qui adoptent l’étalon-or sont prospèrent, c’est un lien direct entre étalon-or et prospérité, mais c’est une désillusion. Il n’y a pas de preuve que l’étalon-or créé de la prospérité, mais ce qui est important est que si les gens y croient, cela permet de déterminer leurs actions.

Éléments internationaux[modifier | modifier le wikicode]

Idée[modifier | modifier le wikicode]

Pour Bismarck, la base de la richesse de la Grande-Bretagne est l’étalon-or. Il y a un processus d’imitation, les pays sont capables d’imiter d’autres pays soit d’apprendre de leur expérience de la politique.

Hégémonie[modifier | modifier le wikicode]

C’est la structure de pouvoir entre pays et surtout l’existence d’un centre commercial pour la Grande-Bretagne dominant le commence international. La Grande-Bretagne va jouer un rôle en tant que centre financier. Des spécialistes pensent que c’est le rôle de Londres en tant que centre financier pour le monde entier expliquant pourquoi certains pays voient un système international basé sur l’étalon-or.

Externalités de réseau[modifier | modifier le wikicode]

Il y a des externalités de réseau expliquant l’engouement du système international basé sur l’étalon-or. L’idée est qu’il y a un processus d’imitation, mais la base de ce processus d’imitation est une base économique. Cela veut dire qu’il y a des questions de coût de transaction du commerce international. La diffusion de l’étalon-or s’explique par la capacité du système international à diminuer le coût de transaction du commerce international. Des auteurs comme Green, soulignent l’incitation que certains pays vont avoir afin d’adopter un système monétaire international entre partenaires commerciaux. En Europe, on voit que l’un des arguments les plus importants est cet argument afin de réduire les coûts des échanges commerciaux entre pays.

L’exemple de la Grande-Bretagne n’est pas suffisant pour pousser tous les pays du monde à adopter l’étalon-or. C’est surtout en 1872 où l’Allemagne adopte l’étalon-or renforçant l’incitation. Les spécialistes qui mettent en avant cet argument n’expliquent pas pourquoi l’Allemagne prend cette décision, mais une fois que l’Allemagne suit la Grande-Bretagne, alors deux des trois puissances mondiales les plus importantes partagent le système monétaire international et à ce moment-là il y a une incitation des autres pays à les suivre afin de réduire les coûts de transaction. C’est une réaction en chaine avec la décision de la part de l’Allemagne. Si on regarde les pays qui suivent, ils sont parmi les partenaires les plus importants de l’Allemagne et de la Grande-Bretagne.

Comment l'étalon-or fonctionne ?[modifier | modifier le wikicode]

David Hume.

Vue d’une perspective théorique, le fonctionnement du système monétaire international basé sur l’étalon-or est très simple. Il y a plusieurs formalisations de ce système, mais la plus célèbre est développée par David Hume connu sous le nom de mécanisme flux – prix.

Hume décrit un monde simplifié où seules les pièces d’or circulent dans l’économie et le rôle des banques et des banques centrales est négligeable. Hume supprime les complications de l’économie afin de se concentrer sur un monde simplifié dans lequel il n’y a que de l’or qui circule montrant des dynamiques très faciles. Hume constate que chaque fois qu’une marchandise est exportée, l’exportateur reçoit un payement sous forme d’or. Chaque fois qu’un importateur achète une marchande à l’étranger, il doit payer en or. Si un pays connaît un déficit extérieur et plus précisément un déficit sur sa balance commerciale, c’est-à-dire que les importations l’emportent sur les exportations, cela implique une sortie d’or. S’il n’y a plus d’or en tant qu’argent dans l’économie, cela veut dire qu’il y a une diminution de la quantité de monnaie qui circule dans le pays, et s’il y a une diminution de l’argent disponible alors il y a aussi une chute de demande impliquant une chute des prix. Dans les pays en déficit, les prix sont amenés à diminuer. Dans le pays en excédant, il y a un flux d’or qui arrive, la quantité de monnaie augmente, la demande et aussi les prix augmentent. Il y a des effets pour les conséquences sur les deux pays.

Les flux d’or produisent un changement de prix relatif entre ces deux pays, c’est pour cela qu’on parle de modèle de flux – prix. Le fonctionnement de ce mécanisme flux – prix conduit à un rétablissement de l’équilibre de la balance commerciale de ces deux pays. S’il y a une augmentation des prix dans les pays excédentaires, dans les pays déficitaires, le prix des biens importés est plus élevé qu’auparavant. Pour le consommateur, cela veut dire en tant que résidant domestique, on va réduire les quantités achetées à l’étranger, et pour le pays exportateur les exportations vont diminuer. Pour le pays en déficit, les importations se mettent à diminuer, et les exportations vont augmenter menant à un rétablissement de la balance commerciale. Le mécanisme flux – prix est automatique, les flux et leurs conséquences sur les prix font eux-mêmes le travail.

C’est irréaliste parce que c’est trop simplifié. Pour davantage de pertinence, les économistes ajoutent des complications pour rendre le modèle plus proche de la réalité. Des modèles ajoutent le rôle des banques centrales. Même quand les banques centrales figurent dans les théories de l’étalon-or, elles sont censées renforcer les mécanismes d’ajustement et ne pas les contrarier. Lorsqu’un pays commence à amorcer un déficit de la balance commerciale, la banque centrale peut intervenir pour accélérer le mécanisme d’ajustement en réduisant l’offre de monnaie afin de faire pression sur les prix afin d’améliorer la compétitivité des produits domestiques en éliminant le déficit extérieur sans avoir recours à une sortie d’or. La banque centrale, dans une telle théorie, accepte les règles du jeu venant du fonctionnement décrit dans le modèle d’Hume. Dans ce modèle élargi, le rôle des banques centrales est d’anticiper les mécanismes d’ajustement et de faire restaurer plus vite les mécanismes de la balance commerciale. Il y a des règles du jeu intrinsèques au système étalon-or et la banque centrale accepte ces règles du jeu. Même lorsqu’on a des banques centrales, les économistes qui construisent ce modèle n’induisent pas une politique monétaire autonome. C’est cette caractéristique qui attire les partisans sur l’or parce qu’un système basé sur l’or pose des limites pour ceux qui veulent doper l’économie réduisant les interventions étatiques.

« Il existait donc un mécanisme automatique par lequel le volume du pouvoir d'achat de ce pays était continuellement ajusté aux prix mondiaux. Les prix intérieurs étaient automatiquement réglés en vue d'éviter des importations excessives. La création du crédit bancaire bénéficiait, sans danger, d'une liberté qui excluait toute interférence étatique, ce qui n'aurait pas été possible avec un système monétaire moins rigide. »

— Cunliffe Report, The Interim Report of the Committee on Currency and the Foreign Exchanges, 1918, p. 6

1918 est un moment en Grande-Bretagne où les élites cherchent à rétablir l’étalon-or. C’est aussi un signe que c’est peut-être un effort de restaurer la gloire ce système ne décrivant pas le fonctionnement de ce système avant la Première Guerre mondiale. Si on regarde la réalité de comment fonctionnait l’étalon-or avant la Première Guerre mondiale, il y a un écart entre la théorie et la réalité.

On peut aller plus loin, le processus de l’étalon-or est un processus automatique et une conception intellectuelle plutôt qu’une réalité historique. Il y a plusieurs raisons pour l’écart entre théorie est réalité. Parmi la plus importante, est que les principaux pays industriels ne suivent pas les règles du jeu dictées par les théories de l’étalon-or. Dans une étude de Arthur Bloomfield, il est montré que dans la plupart des cas, les règles du jeu ne sont pas suivies par les banques centrales. Si les règles du jeu étaient respectées, cela signifierait que les périodes de restriction de crédit auraient dû accompagner des périodes de perte d’or et de devises. Bloomfield trouve que le mouvement de liquidité internationale et intérieure s’effectue dans des mouvements inverses dans 60% des cas observés. La plupart des banques centrales ont tendance à neutraliser ou compenser les mouvements d’or, donc de neutraliser les conséquences d’un déséquilibre extérieur pour l’économie intérieure, de protéger l’économie intérieure, de ne pas répondre aux signaux de l’économie internationale.

La France est peut-être le meilleur exemple. La banque de France accumule des réserves importantes pour créer une barrière entre son économie intérieure et l’économie mondiale afin de garder une marge de main-d’œuvre. On voit que d’autres pays n’hésitent non plus à prendre des dispositions pour garder un peu d’autonomie. Si on sort du domaine des politiques monétaires, on voit que les politiques commerciales de l’époque sont toujours justifiées par cette tendance. L’idée est d’établir une marge de main-d’œuvre pour échapper aux conséquences d’une dynamique internationale. Les banques privilégient l’importance de l’économie intérieure. Un nombre important de pays industriels utilise cette politique pour amortir les effets des dynamiques internationales.

Pourtant, un tel comportement n’est pas observé dans tous les pays du monde. Pour les pays périphériques, il n’est pas possible de cumuler suffisamment en termes de stock d’or afin d’avoir cette marge de main-d’œuvre, l’autonomie monétaire est tout à fait fictive, leurs stocks d’or sont trop petits pour garantir une autonomie. L’autre exception est la Grande-Bretagne parce qu’elle fait figure de tendance très importante à empêcher les règles du jeu. Si on regarde la banque centrale d’Angleterre, on voit qu’elle suit une politique monétaire qui respecte les règles du jeu renforçant les effets d’ajustement automatique de l’étalon-or. On voit une aisance de ces pays à s’adapter aux exigences du système international à l’époque.

Une première explication est basée sur la conséquence d’une élévation du taux d’intérêt de la banque d’Angleterre. Afin de diminuer l’offre, la banque d’Angleterre est capable de faire augmenter le taux d’intérêt pour rendre l’argent plus cher. Mais, une fois que la banque d’Angleterre a rendu une telle décision d’augmenter le taux d’intérêt à la suite d’une perte d’or, on voit qu’il y a une tendance pour cette décision de rétablir très rapidement l’équilibre extérieur sans qu’il soit nécessaire d’attendre l’ajustement prévu par les théories classiques et notamment celle de Humes. Les investisseurs financiers répondants ayant confiance en la Grande-Bretagne étant prête à investir plus. Ils n’ont pas besoin d’attendre pour voir les conséquences de ce mécanisme d’ajustement. On voit que les investisseurs internationaux pensent qu’il n’est pas nécessaire d’avoir ce mécanisme d’ajustement parce que la Grande-Bretagne ne subit pas une perte d’or.

Trade, 1879 - 1939- from globalisation to fragmentation.png

Il est possible d’avoir un déficit sur la balance commerciale. Lorsqu’on regarde la balance des paiements de la Grande-Bretagne, on voit un déficit important sur la balance. Avec un tel déficit, on attend une sortie d’or est des conséquences déflationnistes. Toutefois, d’autres aspects jouent un rôle important dans cet ajustement. Quelque chose d’autre crée de la pression sur la balance des paiements. C’est le fait qu’il y a des investissements étrangers très importants de la part des Britanniques.

La question qui se pose est comment est-ce possible pour la Grande-Bretagne d’avoir un déficit sur la balance commerciale, et une sortie d’or par le biais des investissements vers l’étranger ? Des flux arrivent vers la Grande-Bretagne et en particulier, le stock d’investissement à l’étranger rend des rendements à la Grande-Bretagne que l’on voit en termes de dividende de façon accumulé. On voit aussi qu’il y a des exportations de services et notamment de la finance.

Si on essaie de comprendre la situation de la Grande-Bretagne seulement sur la base des marchandises, on voit que l’on perd des éléments très importants créant un déficit de monnaie qui en capte par l’essentiel de la situation de la Grande-Bretagne pendant cette période parce qu’il y a d’autres flux faisant qu’il est possible de soutenir la balance des marchandises sans avoir une crise et des conséquences déflationnistes. C’est une économie qui a le luxe d’avoir d’autres afflux de capitaux. Cela veut dire que tout n’est pas déterminé par un déficit sur la balance des marchandises. La situation n’est pas complètement unique, mais c’est tout de même rare. La Grande-Bretagne fait figure de l‘investisseur international le plus important du monde et c’est aussi le pays qui a le plus de succès en termes d’exportation de ses services. C’est le fait que Londres est le centre financier du monde qui fait qu’il y a ces exportations de services financiers. Il n’est pas surprenant que la Grande-Bretagne suive les règles du jeu parce que les règles ne pèsent pas autant sur la Grande-Bretagne que sur un autre pays.

Quels sont les effets de ce système monétaire international basé sur l'étalon-or ?[modifier | modifier le wikicode]

« Le système de l'étalon-or a impliqué une stabilité monétaire quasi parfaite qui n'a pas été étrangère à la croissance rapide à la fois du commerce extérieur et des investissements internationaux. Et c'est pour cela que l'on a coutume de qualifier ce 19e siècle comme un siècle de stabilité monétaire. »

— Bairoch, 1997, tome 2, p. 348

Dans cette citation, on trouve un mélange de tous les avantages que l’on trouve dans l’étalon-or. Il y a la stabilité des prix, stabilité monétaire, et mondialisation financière. Bairoch exagère beaucoup par rapport à la stabilité des prix et à la stabilité monnaie.

Stabilité des prix[modifier | modifier le wikicode]

Pour les partisans de l’étalon-or, l’avantage est la stabilité des prix qu’il promet. Entre 1880 et 1914, lorsque les pays les plus importants du monde s’engagent dans l’étalon-or, le taux d’inflation n’est que de 0,1% par an. Pourtant, il y a une précision très importante à apporter. Derrière cette moyenne se cachent une première période de déflation massive et une augmentation des prix ensuite. Les opposants à l’étalon-or constatent que c’est à cause de l’étalon-or qu’on trouve ces augmentations des prix. C’est pendant cette période que les mouvements pour l’étalon-or se développent. Les critiques constatent que la quantité d’or au monde est trop limitée afin de soutenir le niveau grandissant pour soutenir l’activité économique mondiale. On voit que la production d’or diminue pendant les années 1870 et les années 1880 juste au moment où les pays qui s’engagent dans l’étalon-or augmentent. Au départ, beaucoup d’économistes ont rejeté cette analyse. Alfred Marshall s’est plaint déjà en 1888 du fait que les métaux précieux ne pouvaient pas faire office de bonnes réserves de valeur. Il était critique de l‘étalon-or et de tout autre système basé sur des métaux précieux. Les économistes ainsi que les hommes politiques n’acceptent pas que l’étalon-or constitue un moyen déflationniste. Pourtant aujourd’hui, on constate que c’est bien possible que l’étalon-or ait mené à une déflation. Friedman va défendre l‘idée que le bimétallisme international aurait plus éclairé une plus grande stabilité au niveau des prix. C’est plus ou moins accepté aujourd’hui que l’étalon-or a eu des effets déflationnistes pendant les années 1870 et 1880.

Le problème de l’inflation liée à l’étalon-or disparité pendant es année 1890 parce qu’il y a la découverte de nouveau gisement d’or qui fait augment l’offre d’or et ce changement attire notre attention au fait que l’étalon-or n’a pas forcement des conséquents déflationnistes. Il est possible de voir le contraire. En fin de compte, il n’est pas vraiment possible de constater une relation générale ni entre l’étalon-or et la déflation ni entre l’étalon-or et les prix stables, tout dépend du stock d’or. Le problème avec un étalon monétaire basé sur l’or comme d’ailleurs tout système monétaire basé sur une denrée rare est que les caractéristiques de la production de cette denrée augmente une forte influence sur la masse monétaire. C’est là qu’on peut trouver la faiblesse de l‘étalon-or dans le fait que la base du système étalon-or est arbitraire dépendante du stock d’or que l’on peut augmenter ou diminuer.

Sir Francis Baring (left), with brother John Baring and son-in-law Charles Wall, in a painting by Sir Thomas Lawrence.

On peut constater que l’argument va dans l’autre sens. Le fait que les pays sont tous basés sur le même système international a facilité la transmission des crises monétaires. Les flux transmettent des chocs monétaires d’un pays à l’autre. On constate plusieurs exemples de crises graves pendant la période de 1880 à 1914 comme la crise de Baring en 1890. à l’époque, la banque de Baring est l’une des plus importance merchant bank, et cette banque se trouve dans une situation relativement pénible à case de problèmes liés à ses investissent en Argentine créant des défis très importants pour la Grande-Bretagne, mais aussi pour l’argent se répandant dans le monde entier comme notamment aux États-Unis. On voit qu’en particulier, les systèmes financiers et bancaires à la périphérie sont vulnérables créant des défis pour les pays périphériques à gérer les crises monétaires.

On voit que les États-Unis deviennent une source très importante de crise monétaire et financière à cette époque, car c’est un pays où il y a un processus de développement extraordinaire devenant à la veille de la Première Guerre mondiale la première économie mondiale, mais c’est un pays qui a un système rudimentaire sans banque centrale à cette époque. C’est une économie riche, mais instable, car il y a une tendance pour l’économie étasunienne à créer des chocs, créer des crises transmissent par le biais des flux d’or au monde entier. Donc, pour dire que c’est une période monétaire quasi parfaite, cela est vraiment une exagération. C’est une période d’instabilité monétaire. Londres reste très utile en tant que place financière très importante.

Annexes[modifier | modifier le wikicode]

Références[modifier | modifier le wikicode]