The United Nations and international security: 1945 - 2013

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Essential powers of the UN for dispute resolution

Panorama of the UNGA

We must mention Article 99, which was added in San Francisco, allowing the UN Secretary General to bring to the Security Council any situation he considers delicate for the maintenance of international peace. A serving Secretary-General gains significant influence over what happens and can play an active role that can also offer good offices, as in the case of Vietnam, where the UN does not play a formal role. The Secretary General may send special intermediaries.

Chapter VI provides for the peaceful settlement of disputes. Chapter VII deals with measures in the event of a breach of the peace or aggression. Peacekeeping is not provided for in the charter itself. We have seen that peacekeepers have become a central instrument of the United Nations in safeguarding armistice lines as an interesting example of international law. Something not planned will develop. Chapter VIII provides for cooperation with regional organizations.

The General Assembly has a subsidiary function, which is that if the Security Council cannot resolve a matter, it is possible for the General Assembly to deal with it. The resolution of 3 November 1950 "Unified for Peace" granted this competence to the General Assembly, which could convene an extraordinary meeting. This is another example of the development of international law that is not provided for in the original Charter. It is a tribute to Wilson's belief that it was better to create an organization in a dynamic way than a peace.

Limitations on the power of the UN

The issue of State sovereignty is raised by the UN Charter, which provides for intervention only in the case of inter-State conflicts. It was not binding on States to sign the Charter as the Charter is intended for cases where there would be a situation of conflict or war between States.

A second limitation to the effectiveness of its work is the question of the speed of its decisions. UN multilateral commissions do not always function effectively. There is also the fact that the States members of the Security Council do not always have an interest in acting quickly and have an interest in delaying a decision as a problem for the effectiveness of the United Nations. There is also the veto of great powers. In all conflicts that directly affect the interests of the major powers of the Security Council, the organization can be blocked through the veto of the major powers. There is also the issue of nuclear proliferation with a kind of "bomb veto". With the proliferation of atomic bombs or nitrogen bombs, States can exercise a factual veto through the threat of the atomic bomb reducing the possibilities of the UN, particularly with the example of North Korea.

Intellectual evolution of the security policy of the Secretaries-General

Each of the Secretaries General has tried to give a face to his mandate through innovations.

Trygve Lie: 1946 – 1952

Trygve Lie.

Lie fut le premier secrétaire général n’ayant aucun modèle pour s’orienter. Il est à l’origine du programme Force for Peace. Lie a adopté une position ouverte dans les conflits internationaux ayant agit sans l’accord préalable de membres permanents du Conseil de sécurité lu ayant valu des critiques durant la Guerre de Corée et en particulier du camp soviétique. Il a adopté une position favorable à l’entrée de la République de Chine à la place de Taïwan au Conseil de sécurité. À travers sa prise de position en faveur de la Corée du Sud, Lie s’est exposé énormément dans le cadre de la Guerre froide menant au refus de l’Union soviétique de soutenir sa réélection. Il a donné un profil fort créant une image forte du poste de secrétaire général des Nations Unies donnant un modèle pour ses successeurs.

Dag Hammarskjöld : 1953 – 1961

Dag Hammarskjöld.

Le successeur de Lie est le suédois Dag Hammarskjöld soutenu par la France et la Grande-Bretagne dans un contexte de Guerre froide. Hammarskjöld était un diplomate brillant et discret. Par sa nature réservée et diplomatique, il est parvenu à élargir les compétences du secrétaire général et à rehausser le respect accordé à cette fonction. Hammarskjöld a profité de la mort de Staline en 1953 et avec l’arrivée de Khrouchtchev pouvant proposer une certaine ouverture antagoniste dans un contexte de Guerre froide. Il y a introduit les Casques bleus dans la crise de Suez de 1956 étant encore aujourd’hui l’un des instruments les plus importants de l’ONU. Il a eu recours à une diplomatie de conciliation menant à des résultats et créant de dynamiques à l’intérieur de l’ONU. Il a été réélu grâce à cette position conciliante sans aucune opposition en 1958. Dans la crise congolaise, il y a commencé à tomber sous les critiques vu qu’on lui a reprochait d’être au service de l’intérêt de la Belgique et des États-Unis. C’est dans ce contexte que Khrouchtchev avait élaboré un plan lors d’un discours de remplacer le secrétaire général par une troïka. La figure du secrétaire général devient tellement forte que des États comme l’URSS cherchent à diminuer son influence. Hammarskjöld est décédé dans un crash au Congo qui donne encore aujourd’hui matière à spéculation.

U Thant : 1961 – 1971

U Thant.

U Thant est le premier secrétaire général qui n’est pas européen. U Thant était ambassadeur de la Birmanie auprès des Nations Unies et jouissait d’une bonne réputation auprès des États d’Afrique et d’Asie. U Thant était un diplomate calme et expérimenté pouvant résister à une grande pression ce qu’il montre pendant la crise des missiles de Cuba. Thant va reprendre la doctrine de Hammarskjöld. Il a également réussi à amener la question des tensions sociales entre les États plus riches et les États du tiers-monde, il y a aussi un élargissement des thématiques liées au travail des Nations Unies qui se fait beaucoup plus large. C’est grâce à U Thant qu’on voit que le potentiel des tensions sociales entre nord et sud ont une grande importance et qu’il est nécessaire de les aborder au niveau international.

Kurt Waldheim : 1971 – 1981

Kurt Waldheim était l’ambassadeur d’Autriche auprès des Nations Unies pendant de nombreuses années. Son bilan en tant que secrétaire général et président de l’État autrichien est mitigé. La période des années 1970 fut des années difficiles pour l’ONU en pleine Guerre froide. Waldheim s’est fait remarquer pour son engagement pour les droits de l’homme préconisant une ONU active en cas de violation des droits de l’Homme et s’est investie pour les prisonniers politiques engageant des conférences importantes pour aider les boat people, mais aussi pour aider les réfugiés du Cambodge.

Kurt Waldheim (second depuis la gauche) avec le général italien Ercole Roncaglia, le colonel Hans Herbert Macholz, et le SS-Gruppenführer Artur Phleps au champ d’aviation de Podgorica, le 22 mai 1943.

Pérez de Cuéllar : 1981 – 1991

Perez de Cuellar.

Pérez de Cuéllar prend fonction en 1981. Il promouvait une diplomatie tranquille et une meilleure répartition des richesses. Les États-Unis sous Reagan ont critiqué l’ONU et son secrétaire général. Après le dégèle avec l’Union soviétique, une nouvelle phase plus constructive a commencée pour l’ONU, mais aussi pour Pérez de Cuéllar. Son mandat va être couronné par des médiations qui ont du succès comme en Afghanistan, au Cambodge et en Amérique centrale. Son retrait a eu lieu peu après la fin de la Guerre froide. On peut dire que Pérez de Cuéllar était le dernier secrétaire général de l’ONU dans la Guerre froide. Il y a également cherché à moderniser le secrétaire général des Nations Unies. Il promeut l’étude « Perspectives for the 1990s » mettant l’accent sur les capacités du secrétariat de rassembler des informations pour empêcher l’éclatement d’un conflit. Il y a l’idée du secrétariat comme organe de « supervision globale » des centres de tensions internationales, ce qui est appelé le « Global Watch ». Est créé l’« Office for Research and Information Collection ». Néanmoins, le contexte de Guerre froide fait que beaucoup de questions sont résolues par les États-Unis et l’URSS.

Boutros Boutros-Ghali : 1992 – 1996

Boutros Boutros-Ghali.

Boutros Boutros-Ghali avant d’être promu était ministre suppléant de l’Égypte ayant joué un rôle important pour les accords de Camp David et dans l’Union africaine. Il voulait conduire l’ONU dans une nouvelle ère cherchant à donner une nouvelle ligne principale de conduite à l’ONU. Son Agenda pour la paix comprenait des points importants et réalisables pour le renforcement du maintien de la paix notamment en mettant l’accent sur la prévention rapide (early warning), le stationnement préventif avec des accords des parties (zones démilitarisées, stationnement des casques bleus pas après, mais avant un conflit), des missions sur place du secrétariat ou encore des missions sur place du Conseil de sécurité (fact-finding missions) Ce n’était pas une période facile pour l’ONU. Beaucoup d’États, à la fin de la Guerre froide, ont cherché à trouver leur propre chemin restreignant la marge de manœuvre de l’ONU dans ce contexte. L’Agenda pour le développement visait à lutter contre la pauvreté, les famines comme qui était perçue comme cause de conflit. Ainsi, il va renforcer l’aide humanitaire dans des situations de détresse. L’Agenda pour la démocratisation met en exergue l’absence des structures démocratiques comme source de conflit. Boutros-Ghali va porter une assistance à restaurer ou consolider des structures démocratiques, pour l’organisation et la supervision des élections, la rédaction des constitutions, mais encore pour le renforcement des capacités de gouvernance, l’assistance technique aux administrations tout comme la formation des polices.

Kofi Annan : 1997 – 2006

Kofi Annan.

Kofi Annan est un personnage charismatique qui a beaucoup marqué le développement des Nations Unies marquant un changement assez fort à la suite du mandat de Boutros Boutros-Ghali passant de la prévention des guerres interétatiques à la prévention des conflits armés y compris des guerres civiles notamment à travers des mesures opérationnelles de médiation ou d’intervention rapide lors des crises. Annan a poussé le concept qu’en plus du fait d’être libre de la peur, il fallait aussi être libre de la violence construisant le concept de « global human security » qui est une sécurité qui se définit aussi avec la liberté du besoin. Il y a une ouverture du concept de sécurité qui participe d’une ouverture humanitaire mettant un focus sur la dignité humaine et le bien-être. La conception de la sécurité militaire a une ouverture de plus en plus large où la sécurité humaine est liée au concept de la santé, de la sécurité juridique, de l’éducation, de l’accès aux ressources dans le cadre d’une société non-violente. La lutte contre la pauvreté et la réduction de la misère sont devenues des tâches importantes de la politique de sécurité qui est un élargissement substantiel de ce qu’est le concept de sécurité. Il y a un ensemble de mesures structurelles et systématiques. Les mesures structurelles sont le renforcement des capacités des sociétés à autogérer des conflits (capacity-building), le renforcement de la culture de la paix avec la paix comme résultat des valeurs et pratiques culturelles ou encore l’organisation de « dialogues démocratiques » au sein des sociétés frappées par des conflits internes. Les mesures systémiques sont par exemple le contrôle de la traite des diamants, de la traite illicite des armes légères, ou encore des mesures visant à contrer la prolifération des armes ABC, lutter contre la pauvreté, empêcher la dégradation de l’environnement et ses conséquences conflictuelles sur les sociétés.

Ban Ki Moon : 2007 – 2016

Ban Ki Moon a été élu en 2007 étant dans son deuxième mandat qui va prendre fin en 2016. Il est diplomate de la Corée du Sud. On peut voir une évolution intellectuelle, mais il est difficile de dire ce que la personnalité elle-même a amené en rapport avec le contexte et les contingences.

Ban Ki Moon.

Médiation

L’organisation peut servir à travers ses bons offices, agir en tant que médiateur, observer et effectuer du fact-finding. Le Secrétaire général comme le Conseil de sécurité jouent un rôle important dans ce secteur.

On peut distinguer trois étapes :

  • 1945 – 1969, pendant la guerre « très froide » et la décolonisation : cette période est marquée par la crise de Berlin en 1948, la crise de Suez en 1956 ou encore la crise de Cuba en 1962. Est créé la fédération malaisienne suit au conflit sur le Bornéo du nord entre l’Indonésie, les Philippines et le Malay-britannique en 1963. Le fact-finding mission vise à établir le vœu de la population concernée. Au Bahreïn, un conflit entre 1969 et 1970 impliquant l’Iran et le Royaume-Uni a mené à une médiation par Ralph Bunche.
  • 1969 – 1986, crises lors de l’époque de la détente : cette période est marquée par le conflit israélo-arabe. Avec la crise des otages à Téhéran qui dura de 1979 à 1981, il faut noter que c’est désormais la Suisse qui gère les intérêts américains en Iran[6]. Le plan de paix proposé par Javier Pérez de Cuéllar avant la guerre des Iles de Falkland/Malouines fut un échec du au manque de temps.
  • 1987 – 2011, crises de la période après Guerre froide : un conflit entre Turquie et la Bulgarie en 1989 a lieu concernant l’éviction des femmes, enfants et personnes âgées de la minorité turque. En Afrique du Sud est mis en place un observatoire et une médiation entre l’ANC de Mandela et Inkatha Freedom Party de Mangosuthu Buthelezi afin de limiter et endiguer la violence. Entre 1995 se passe le conflit territorial entre l’Érythrée et le Yémen concernant les îles Ḩānīsh soumises au modèle de résolution d’un différend et à une commission d’arbitrage après médiation du SG. Il y a également eu une médiation française et des bons offices d’autres membres du Conseil de sécurité notamment de la part de l’Allemagne et des États-Unis. Un conflit territorial a lieu entre le Cameroun et le Nigeria en 2002.

Maintien de la paix

French VAB UNPROFOR armoured personnel carriers during the Siege of Sarajevo

Le maintien de la paix est surement un autre élément très central de l’ONU. Il ne peut toutefois être instauré qu’avec l’accord des parties concernées. Une résolution du Conseil de sécurité est le fondement pour une opération de peace-keeping. En règle générale, les opérations de peace-keeping suivent un processus avec un armistice dont l’application est assurée par les Casques bleus devant être issus des pays qui sont neutres par rapport à ce concept. Le concept du maintien de la paix a été développé par Lester Pearson qui avait représenté l’ONU pendant la crise du canal de Suez lui valant le prix Nobel pour la paix en 1957. Une autre personne qui a développé le peace-keeping est Hammarskjöld et Ralph Bunche qui a représenté l’ONU dans le conflit israélo-arabe. Les opérations de maintien de la paix se sont multipliées avec de la crise de Suez en 1956, celle du Congo entre 1960 et 1963, celle de Suez de 1973à 1979 survenant après guerre israélo-arabe du Yom Kippur de 1973), mais aussi la crise de Chypre qui commença en 1976 et dure jusqu’à présent, le conflit du Liban de 1982à 1984. Il y a une multiplication des actions de l’ONU après la fin de la Guerre froide comme avec UNPROFOR en ex-Yougoslavie.

Imposition de la paix

Le concept de peace-enforcemnt doit partir dune résolution du Conseil de sécurité basé sur le chapitre VII de la Charte. Les puissances qui détiennent un véto en ont fait peu usage notamment parce que les coûts humains, les risques élevés et les enjeux de pouvoir sont risqués. De nombreux cas ont été résolus dans le cadre du Conseil de sécurité comme la Guerre de Corée de 1950 à 1953, la Guerre civile au Congo qui dura de 1960 à 1963, mais qui fut du maintien de la paix sans paix, la Guerre d’Irak de 1991, la Guerre civile de Somalie de 1992 qui fut aussi du maintien de la paix sans paix, ainsi que le conflit de Bosnie de 1995. L’imposition de la paix s’est aussi faite sans consentement de l’ONU comme ce fut le cas pour le Kosovo en 1999 et l’Irak en 2003.

Le Conseil de sécurité des Nations unies est un haut lieu de la diplomatie internationale

Sanctions, « smart sanctions »

Pour qu’il y ait une sanction, il faut une résolution du Conseil de sécurité ou de l’Assemblée générale selon le chapitre VII de la Charte des Nations Unies. Dans les années 1950, les sanctions visaient principalement les pays qui pratiquaient l’apartheid comme en Rhodésie du Sud en 1966 et en Afrique du Sud en 1976. Après la Guerre froide, les sanctions ont été appliquées de différentes manières notamment à travers le concept de « smart sanctions ».

La question de l’efficacité des sanctions renvoie au fait qu’elles sont traditionnellement vues comme instrument faible, mais cela est depuis récemment qu’elles sont vues comme instrument relativement efficace. Néanmoins, la critique est que les sanctions touchent plus les populations que des gouvernements, c’est pourquoi sont mis en place des sanctions ciblées que l’on appelle « smart sanctions » comme, par exemple, le « Oil-for-food program » avec Iraq. Cela passe aussi par le contrôle des armements, l’inspection d’armes et désarmement, le commerce, l’aviation, les voyages, comptes gelés.

Mesures préventives

Le système d’analyse et d’avertissement (early warning, Frühwarnsystem) est une nouvelle évolution dans les instruments de l’ONU. Cet instrument fut introduit par Kofi Annan consistant en des mesures préventives afin d’éviter des conflits cherchant à se baser sur un système de surveillance de manière préventive. Il y a des actions humaines qui augmentent la confiance. Ces mesures préventives consistent en l’amélioration des conditions de vie dans les pays concernés à travers une aide humanitaire pour prévenir des crises ou l’escalade des conflits.

Les mesures structurelles sont l’aide au développement comme, par exemple, la réforme terrienne ou de l’éducation pour la paix, mais aussi l’assistance au « state-building » et à la démocratisation comme, par exemple, les « dialogues démocratiques » sous Kofi Annan, l’entrainement des forces de police pour le respect des droits humains. Un ensemble de mesures systématiques visent par exemple à la régulation du trafic d’armes, la production et du trafic des narcotiques, à lutter contre la prolifération, contre la pauvreté et des famines ou encore contre la dégradation de l’environnement.

Un concept souligne l’importance croissante des mesures préventives. Il s’agit de la conceptualisation de la guerre au XXIème siècle et ce qu’on appelle la « nouvelle guerre ». Herfried Münkler a beaucoup publié sur ce sujet. Münkler différentie trois catégories XXIème siècle :

  • guerres de pacification : les guerres de pacification ont toujours eu lieu dans les sociétés d’abondance. Ce type de guerre est mené du centre vers la périphérie et ce sont des guerres asymétriques, c’est-à-dire que plus une puissance est grande et possédant une supériorité technologique attaque un adversaire plus faible. Ces guerres de pacification sont généralement relativement courtes et sans effusion de sang. Les acteurs cherchent à les justifier leurs actions par l’usage du droit international.
  • guerre de destruction : la logique est que ces guerres fonctionnent à l’opposé des guerres de pacification. Ce sont des régions périphériques ou des groupes qui amènent la guerre dans des sociétés d’abondance. Le cas classique de ce type de guerre de ce celui du terrorisme en international. Ce sont des guerres asymétriques cherchant à toucher les États dans ce que Winston Churchill appelait le « bas ventre mou » des États. Dans ce type de conflit, les terroristes compensent leur nette infériorité technique par une disposition au sacrifice croissante.
  • guerre pour la maîtrise des ressources : il qualifie les guerres civiles et les guerres transnationales de « guerre de ressources ». Dans ce type de guerre, il s’agit principalement de réaliser des gains économiques. Ce qui caractérise ces guerres est leur durée interminable et une privatisation de la violence. Officiellement, cette guerre pour la maîtrise des ressources n’a aucun but politique. S’il arrive que les parties en guerre aient nomment des buts politiques, ceci reste toutefois vague et ne sert souvent que de prétexte. La cible première n’est pas l’armée régulière, mais la population civile.

En créant ce paysage de guerre, Münkler résume que les guerres d’États traditionnels qui opposent de manière idéale deux adversaires symétriques sont dépassées. Les règles du droit international qui étaient conçues pour gérer précisément la manière traditionnelle de faire la guerre pèsent de plus en plus d’importance. Donc, les guerres futures ne sont plus entrent des États nationaux avec une composante asymétrique. Les mesures préventives pour éviter ces guerres vont prendre de plus en plus une grande importance. Il y a une transformation du droit international et du fonctionnement de l’ONU et de ses instruments.

Grands échecs

Malgré tous les efforts de l’ONU, il faut quand même dire qu’il y a eu de grands échecs. D’un côté, l’ONU n’a pas réussi à mettre fin aux guerres et de l’autre côté, l’ONU n’a pas réussi à empêcher des génocides.

La guerre d’Algérie qui dura de 1955 à 1961 toucha une colonie française qui l’était depuis 1830. La France a utilisé l’Algérie comme colonie même quand elle devenue un département français avec une distinction entre les citoyens et les sujets. Suite à la Deuxième Guerre mondiale, les tensions se sont fait sentir des plus en plus et la France a réagi avec une grande violence contre le mouvement d’indépendance national. La France pour finir de se retirer et de nombreuses violations de droits de l’homme ont données une image très négative à la France. L’un des problèmes typiques qui était dans le Conseil de sécurité des l’ONU était que la France en faisait partie et donc pouvait bloquer de la manière systématique toute tentative de médiation avec l’utilisation du véto.

Au Vietnam de 1962 à 1974 se trame la même logique avec les États-Unis qui peuvent bloquer avec leurs vétos toute activité. En tout, et c’est une grande différence par rapport à la Société des Nations, même si l’ONU était bloquée et ne pouvait pas développer sa propre activité dans la guerre de Vietnam, la figure du secrétaire général a eu une grande importance étant donné qu’elle a pu mettre en place des médiations.

Un autre cas assez grave est la situation en Ouganda qui dura de 1973 1977 avec la dictature de Amine Dada où il y a eu d’innombrables violations de droits de l’homme. Ce fut une grave situation l’ONU n’a pas su réagir. Une autre situation est celle du Cambodge de 1975 à 1978 où il y a eu lieu le génocide perpétré par les Khmers rouges. L’ONU n’a pas été active. En 1994, a eu lieu le au Rwanda avec le génocide d’environ 500000 êtres humains qui en très peu de temps ont été assassinés. En ce qui concerne la situation en Afrique centrale encore aujourd’hui, sont mis en exergue des échecs et même au Moyen-Orient, il faut noter le rôle important des Nations Unies pour la création de deux États indépendants en Palestine, mais qui, confronté à la réalité, a forcé l’ONU à accepter les résultats qui se sont mis en route.

Conclusion

Après soixante années d’existence de l’ONU après la Deuxième Guerre mondiale, il y a eu une définition de plus en plus large de ce qu’est la paix et de ce qu’est la sécurité internationale. C’est un concept qui, dans l’entre-deux-guerres, était vraiment lié à une paix conçue de manière militaire avec la paix comme absence de guerre alors qu’aujourd’hui on arrive à conceptualiser la sécurité internationale de manière beaucoup plus proactive dans le sens où il faut donner les conditions humaines de vie au gens afin qu’ils puissent vivre décemment.

La grande différence entre 1945 et aujourd’hui est l’accroissement du nombre d’États-nations suite au processus de décolonisation. Cet élargissement des acteurs au niveau des relations internationales a aussi amené à une conceptualisation plus large des activités de l’ONU en termes de développement des politiques d’aide au développement et en termes d’environnement. Le développement de la Société des Nations a montré qu’il faut une culture de la paix pour garantir la stabilité internationale. Il ne faut pas oublier que lorsque les faiseurs de paix en 1919 à Paris ont réalisé les traités de paix, la guerre était encore un instrument légitime de la conduite de la guerre. Ce n’est seulement qu’en 1929 avec le pacte Briand-Kellog qu’il y a la condamnation de la guerre. Cette première décennie de la Société des Nations est encore conçue dans l’esprit que les États souverains peuvent conduire des guerres.

La conceptualisation amène à une analyse beaucoup plus approfondie de ce que sont les conflits, c’est-à-dire les conflits non pas conçus seulement de manière militaire, mais aussi d’intégrer des éléments liés à la politique, à l’économie, à la pauvreté, à la question par exemple de la traite des armes ou encore des diamants. Il y a une tentative de la part de l’ONU de traiter de manière préventive ces questions et de pouvoir bloquer de manière préventive les guerres et les conflits.

La question est désormais de savoir comment les acteurs de l’ONU peuvent trouver une bonne combinaison des instruments pour résoudre ces questions. Dans une trentaine d’années, cette période sera analysée mettant en exergue l’activité de l’ONU actuelle différenciée de celle de la Guerre froide. Les instruments classiques conçus dans le cadre du droit international étaient des instruments conçus pour des guerres conventionnelles entre les États et on se retrouve désormais dans une situation où il n’y a plus beaucoup de clarté. Nous sommes dans une phase assez dynamique qui va voir des changements assez importants de ce que peuvent être des instruments efficaces du droit international.

Annexes

  • Foreign Policy,. (2015). The Untold Story of the U.S. and Cuba’s Middleman. Retrieved 4 August 2015 (Archive copy)
  • W.P. Deac. ‘Duel for the Suez Canal.’ Military History, Vol. 18 Issue 1. Apr2001, pp. 58- 64.
  • P.H.J. Davies. 2012. Intelligence and Government in Britain and the United States, Vol. 2. ‘Ch 7: The Great Centralization, 1957-66’, pp. 163-177.
  • R.J. Aldrich. 2001. The Hidden Hand. ‘Ch 21: Defeat in the Middle East: Iran and Suez’, pp. 464-494.
  • W.S. Lucas. ‘The missing link? Patrick Dean, Chairman of the Joint Intelligence Committee.’ Contemporary British History. Vol.13 No. 2. 1999, pp. 117-125.
  • P. Cradock. 2002. Know Your Enemy: How the JIC Saw the World. ‘Ch 18. Intelligence and Policy.

Références