Les grandes étapes de l’expansion européenne XVIe-XXe siècles

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Cette période est longue soit quatre siècles et demi, il faut découper cette période de base. Notre couverture géographique est large, l’Amérique, l’Asie, et l’Afrique.

La colonisation européenne tantôt concerne une région tantôt une autre. Par exemple la colonisation européenne en Amérique dure du début XVIème siècle jusqu’au début XIXème siècle. En revanche la dernière grande région à avoir été soumise au joug colonial soit l’Afrique subsaharienne va de 1890 jusque dans les années 1960.

Comme ce ne sont pas les mêmes époques, il faut faire des distinctions. Il faut mettre des jalons qui vont nous servir pour la suite, il faut mettre dans des cases et les phases de grandes étapes ainsi que les régions concernées.

Au milieu du XIXème siècle, une très grande partie de l’Asie n’est pas sous domination coloniale européenne et l’Afrique subsaharienne n’est pas concernée par la domination coloniale. Avant tout, il faut se constituer une chronologie dans laquelle apparaissent des découpages chronologiques et géographiques.

Il faut aussi se constituer des termes de comparaisons. L’Amérique est colonisée d’une certaine manière, c’est-à-dire que le phénomène de la domination européenne revêt des formes particulières, des caractéristiques propres à un moment particulier. Il nous faut les isoler, car les processus diffèrent. Ce sont les comparaisons qui permettent de relever les particularismes ainsi que les singularités de la colonisation.

Parfois, on sort des cas et on prend quelque chose de révélateur, évocateur de quelque chose.

La périodisation commence à la toute fin du XVème et au début du XVIème. À ce moment-là, des choses se passent qui ont des prolongements. Pour les historiens, les évènements qui comptent sont ceux qui ont des prolongements. On fait démarrer les choses à cette période parce qu’il y a deux évènements majeurs à ce moment-là et qui sont des tournants dans l’histoire de l’humanité.

Le premier évènement est le début de la décennie 1490 qui est marqué par la découverte, ou la redécouverte, de l’Amérique par Christophe Colomb le 12 octobre 1492.

Un peu plus tard, à la fin du XVème, le 27 mai 1498, l’Europe découvre que la terre est plus grande que ce qui était imaginé jusqu’à là, une très large portion nouvelle de la planète est venue s’ajouter au monde connu ; cette partie de l’Amérique sera colonisée dans sa totalité.

Le contournement de l'Afrique par Vasco de Gama.
Premier voyage (1497-1499).

La deuxième découverte est celle, non pas d’un continent, mais la découverte à terme d’une route maritime nouvelle. Jusqu’à 1498, on empruntait des voies terrestres afin d’aller en Asie. Les navires de haute mer européens d’abord portugais ont permis cette découverte par Vasco de Gama.

Les navires de haute mer européens ne pouvaient pas dépasser certaines latitudes, mais les techniques, la science, un acharnement dans l’effort font que les Européens parviennent à gagner l’Asie directement dans la mer.

Toutes ces entités asiatiques et principalement l’Empire ottoman deviennent une voie de second plan. Cette nouvelle voie permet le transport de marchandises, bien entendu par cette nouvelle route Vasco de Gama arrive dans un port indien nommé Calicut qui est un centre de négoce des épices, ce que les européens cherchent. Colomb cherche la Chine, cherche la gloire, veut peut-être obtenir la gloire du seigneur, mais cela s’ajoute au mythe de l’Eldorado.

Ce sont deux évènements majeurs durant la décennie 1490 ; les Européens découvrent puis mettent la main sur l’Amérique.

Les Européens parviennent à contourner l’Afrique par le Cap de Bonne Esperance et gagner à travers l’océan indien le sous-continent.

Adam Smith, dans Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations[7] publié en 1776, dédie un chapitre consacré à la colonisation portant une appréciation sur ces deux évènements que nous venons de rappeler à savoir que la découverte de l’Amérique et celle de la Route des Indes par le Cap de Bonne Esperance sont les deux plus grands évènements de l’histoire de l’humanité.

Ce sont ces deux évènements qui ouvrent à partir du début du XVIème siècle l’épopée coloniale européenne. Ces deux évènements ouvrent une ère nouvelle dans l’histoire du Nouveau Monde, dans l’histoire de l’Afrique en raison de la traite négrière atlantique et bien entendu dans l’histoire de l’Asie et de l’Europe.

Sur le bassin atlantique vont circuler plutôt des hommes de grès ou de force. En revanche, par le Cap de Bonne Espérance et à travers l’océan Indien et les mers asiatiques vont circuler les marchandises.

L’Amérique va être tout de suite soumise aux colonisateurs qui vont l’exploiter économiquement en intervenant directement au stade de la production. En revanche, en Asie, les Européens vont se contenter d’échanger, c’est-à-dire d’intervenir au niveau du commerce.

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Amérique

Amérique du Sud et caraïbe

L’arrivée de Christophe Colomb en Amérique avec deux bannières blanches blasonnées d’une croix verte et une bannière jaune frappée des initiales F et Y des souverains Ferdinand II d’Aragon et Ysabelle de Castille.

Le début de la colonisation commence en Amérique au début du XVIème siècle. Entre l’arrivée de Colomb et l’ère, des conquistadors s’écoulent moins de trente ans. C’est très peu parce qu’on a l’exemple de l’Asie qui permet de mettre en exergue une particularité.

L’arrivée de Christophe Colomb en Amérique est deux siècles et demi plus tard que les Européens en Asie. Cela veut dire que l’Amérique n’a pas la consistance et la capacité de résistance de l’Asie.

La colonisation de l’Amérique est très rapide. Tout le monde pense plus ou moins que l’Europe qui s’est lancée à la conquête du monde dans le cadre de la colonisation a fait des conquêtes aisément ; cela est vrai pour l’Amérique, la conquête par les Espagnols concerne principalement l’Amérique centrale, le plateau mexicain et l’Amérique du sud des Andes. La colonisation ne dure qu’une vingtaine d’années.

Cette conquête fulgurante et effectuée par quelques milliers d’Espagnols avec des moyens limités. En une vingtaine d’années, les Espagnols parviennent à jeter à bas des civilisations aztèques pour le Mexique, Incas pour les Andes. Ces civilisations avaient dans certains domaines un haut degré de développement.

La colonisation entraine la mort, la destruction des civilisations précolombiennes, la civilisation aztèque et inca s’écroule. Au fond, l’histoire du monde sera écrite à partir de ce moment-là sans que ces civilisations qui existaient y prennent part.

Non seulement, le choc colonial à un tel effet destructeur et il y a dans les Amériques quelque chose qu’on ne retrouve pas en Asie à savoir l’effondrement des effectifs humains.

Au début de la colonisation, on assiste principalement à du pillage. C’est une économie prédatrice, on prélève les métaux précieux accumulés auparavant par les sociétés amérindiennes puis on entre à partir du milieu du XVIème et du XVIIème siècle à la mise en valeur, c’est-à-dire l’exploitation économie des terres avec la mise en place du système de plantation. C’est une des caractéristiques de l’Amérique à savoir le système des plantations esclavagistes. Sucre, coton et autres produis tropicaux seront cultivés en vue de leur exportation.

Dans les Caraïbes, en Amérique centrale, en Amérique du Sud, le colonisateur intervient au niveau de la production. Le colonisateur s’installe sur des terres qu’il s’approprie. Puisqu’il n’y a plus d’effectifs amérindiens suffisants pour la main d’œuvre, le colonisateur va en chercher de l’autre côté de l’Atlantique.

La mise en place du système de plantation gourment en main d’œuvre est à l’origine de la traite négrière atlantique ; le captif africain déporté en Amérique remplace des millions d’Amérindiens décimés par le choc colonial. On a ainsi deux caractéristiques propres à l’Amérique latine qui sont la traite négrière et le système des plantations.

Ces caractéristiques subsistent jusqu’à aujourd’hui. Ce sont des économies très extraverties. Vers 1800 alors qu’on a un reflux de la colonisation, les exportations de l’Amérique latine sont 60 fois plus élevées qu’en Asie et en Amérique et 2,2 fois plus élevées qu’en Europe. Les structures ont dès lors été modifiées.

Ce sont des économies qui ont un certain profile qu’elles ont gardés jusqu’à aujourd’hui.

Les sociétés coloniales au niveau de leur composition ne ressemblent pas du tout aux sociétés d’origine. Nous avons d’un côté l’effondrement des effectifs amérindiens et de l’autre à titre de compensions en quelque sorte l’arrivée de migrants européens et de captifs africains si bien que la population de l’Amérique latine a une composition à la fin du XVIIIème siècle et du début XIXème siècle tout à fait singulier à savoir 1/3 d’Amérindiens, 1/5 de blancs, 30 % de métisses ainsi que 20 % de blancs.

Aucune société coloniale par la suite ne ressemblera à la composition si éloignée des origines de l’Amérique latine.

Autrement dit, il s’agit bien d’un Nouveau Monde.

En Amérique du Sud et dans les caraïbes les conditions de départ, sous-entendu le climat, la nature des sols, la taille de la population, la densité de peuplement, toute une série de facteurs permettent la mise en place d’un système d’exploitation qui est la plantation esclavagiste.

Le Rio Grande est une partie de la frontière actuelle entre le Mexique et les États-Unis ; pour les géographes, le Rio Grande marque la frontière Amérique du Nord et Amérique du Sud.

Amérique du Nord

Les États du nord du Rio Grande connaissent une autre destinée. La première chose qui retient l’attention est qu’il y a un décalage, la colonisation est tardive. En Amérique du Sud la colonisation est début XVIème, aux États-Unis et Canada actuel cela démarre à partir du XVIIème.

D’abord l’Amérique du Nord-Est très peu peuplé, dépourvue d’or, la ruée de l’or vers la Californie ne date que du XIXème siècle.

Source : D’après B. Etemad, La possession du monde. Poids et mesures de la colonisation (XVIIIe-XXe siècles), Complexe, Bruxelles, 2000, p. 175, 303 et 308.
Note: Les pourcentages étant arrondis, les totaux et sous-totaux ne correspondent pas toujours à la somme exacte de leurs éléments.
a) 13 colonies d'Amérique du Nord, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud.

Au nord du Rio Grande il y a un maximum de 5 millions d’individus, en revanche, dans les territoires au sud du Rio Grande il y a 55 millions d’individus.

On a une densité de peuplement très faible et un climat plutôt tempéré qui ne permet pas la culture de denrées tropicales ; il n’y a pas au nord du Rio Grande la même possibilité d’exploitation et d’exportation des denrées tropicales.

Le Mayflower dans le port de Plymouth peint par William Halsall (1882).

C’est surtout la forme que va revêtir la colonisation en Amérique du Nord qui la distingue de l’Amérique du Sud, c’est la colonisation de peuplement. Des espaces immenses très peu habités par des groupes humains dont le niveau de développement économique et technique est relativement bas ; l’immigration blanche va submerger très rapidement ce qui été en place, refouler, voire massacrer les Amérindiens qui ont une très faible capacité de résistance. Dans ce cas, on a le même phénomène qu’en Amérique du Sud soit un écroulement de la population.

L’épisode le plus connu est l’arrivée du Mayflower qui toutefois n’est pas la première tentative d’implantations des Européens, la première tentative a eu lieu en Virginie en 1637. Le Mayflower amène ses puritains qui forment une colonie permanente en Nouvelle-Angleterre.

Dans la zone pacifique, sous-entendue Australie, Nouvelle-Zélande, les choses se passent comme en Amérique du Nord, on a au départ de grandes étendues de terres qui portent une population clairsemée donc des densités de peuplement extrêmement faibles et des populations qui par le niveau de maitrise sur le plan technique n’arrivent pas à contenir l’avancée européenne.

On a dans le Pacifique comme en Amérique du Nord la colonisation qui prend la forme du peuplement européen. Si on fait un pointage de la composition de la population en termes de quantité, on a presque plus de premiers habitants, les Amérindiens d’un côté et les aborigènes et Maoris de l’autre.

La grande majorité de la population au terme du processus colonial est constituée par des Européens dans les Amériques et le pacifique qui font souche, s’emparent des terres, s’installent et sont toujours en place aujourd’hui.

Pour résumer, les choses commencent en Amérique à partir du XVIème siècle pour la partie centre et sud, et à partir du XVIIème siècle pour l’Amérique du Nord au nord du Rio Grande.

Rappelons que certaines caractéristiques sont propres à la colonisation européenne dans cette région. Non seulement la colonisation commence ici en premier et dure très longtemps.

Alors que la colonisation de l’Afrique subsaharienne dure 80 ans, la colonisation de l’Amérique dure trois siècles et demi. On essaie de voir la durée de vie de la colonisation. Dans certaines régions du monde, ces différences comptent. La domination européenne dure longtemps dans certaines parties du monde tandis que dans d’autres elle est très courte.

Le défaut est de retenir la phase de la colonisation européenne la plus récente en se focalisant sur l’Afrique subsaharienne. Ce n’est pas faux, mais il y a un défaut de perspective. La colonisation a façonné beaucoup plus l’Amérique que l’Afrique parce qu’entre autres elle a duré très longtemps pour l’Amérique.

Asie

Il y a une grande différence entre la colonisation en Amérique et en Asie. Dans le premier cas cela va très vite, et si cela ne dure pas longtemps, si ce qui été en place s’écroule parfois, c’est la capacité de résistance de ce qui est en place en Amérique qui est faible, il y a des différences de résistance concernant les structures et de leurs consistances entre l’Asie et l’Amérique.

Cette question de la consistance, de la fragilité et de la friabilité des structures en place avant l’arrivée des colonisateurs va devoir être traitée par la suite.

En Asie, il faut beaucoup de temps afin que la pénétration européenne se fasse et de surcroit elle ne se fait pas de la même manière, elle ne relève pas de la même forme.

Les comptoirs européens en Inde.

Les Européens pénètrent en Asie, mais doivent se contenter dans un laps de temps relativement long, durant deux siècles et demi de comptoirs, de points d’appui côtiers soit les Portugais les Hollandais, les Britanniques, mais aussi les Français. Il n’y a pas d’emprise territoriale, de contrôle et d’administration directe des populations, il n’y a pas d’intervention au niveau de la production.

Les Européens disposent de la suprématie navale et vont mettre à profit cet avantage afin de pénétrer des réseaux commerciaux. La pénétration européenne en Asie pendant deux siècles et demi doit se contenter des réseaux marchands.

L’enjeu en Asie est de contrôler le commerce des épices.

Nous avons quelque chose qui attirerait entre autres les Européens dans les Amériques soit les métaux précieux ; ce qui attire les Européens en Asie est les épices et la main mise sur le commerce des épices, il n’y a pas de contrôle de la production, il n’y a pas d’organisation d’un transfert forcé de population qui concerne plus de 10 millions de captifs africains.

Vasco da Gama lands at Calicut, 20 May 1498.

En 1498, Vasco de Gama arrive à Calicut, les Portugais entrent dans le golf de Madagascar par le Cap de Bonne Esperance. Les Européens n’ont toutefois aucun repère. Ce sont des pilotes, des marins asiatiques qui fréquentent les côtes de l’actuel Mozambique qui vont informer, embarquer sur les navires afin de les guider.

En 1498, les premiers Européens arrivent à Calicut et ne s’installent que dans des ports avec autorisations, ils sont comme les autres marchands avec les Orientaux, les Chinois, d’autres asiatiques. Les européens sont parmi d’autres et tolérés.

Entre l’arrivée de Vasco de Gama et la première emprise territoriale européenne sur une portion de terre asiatique, s’écoule deux siècles et demi.

Lorsqu’on présente la colonisation européenne en Asie, on scinde la période de pénétration en deux grandes phases : la première se tient à une pénétration commerciale. Durant deux siècles et demi l’Europe, bénéficie de sa suprématie navale, intensifie les échanges commerciaux entre l’Europe et l’Asie sans passer par la route terrestre, il n’y a pas de domination directe.

Il n’y a pas de domination directe, car le rapport de force n’est pas sur terre, mais sur mer, le rapport de force terrestre est en défaveur des Européens.

Un Portugais tenta une incursion terrestre dans l’Inde actuelle, c’est Afonso de Albuquerque qui s’était surnommé lui-même « le bâtisseur de la domination occidentale en orient »[8] sous-entendu dans toute l’Asie. Ce grand bâtisseur, en 1510, essaie de mettre la main sur Calicut, ce centre indien du commerce des épices. Il échoue lamentablement, les Portugais doivent se retirer.

À chaque fois que les Européens se sont mis en tête de faire des incursions sur terre, ils ont été repoussés parce que sur terre ils ont un désavantage, le rapport de force n’est pas en leur faveur. Autrement dit, les structures en place en Asie sont résistantes. En Inde, il y a l’Empire moghol à ce moment-là ; jusqu’au début du XVIIIème siècle, c’est un empire unifié puissant qui a une consistance et une solidité qui explique cette différence avec l’Amérique dont nous dirons que les empires aztèques et incas sont friables.

C’est pour cela et on ne pourrait pas comprendre les choses autrement, entre le moment ou les Espagnols soit Cortès qui débarque en 1519 au nord de l’actuelle Vera Cruz, et en 1521 il prend Mexico la capitale de l’empire aztèque, il ne se passe que très peu de temps. En revanche en Asie il faut attendre non pas deux ans et demi, mais deux siècles et demi entre la première incursion maritime et la première main mise sur les terres avec administration directe.

Il s’agit de niveau de développement. Au moment où les Européens arrivent en Amérique et le moment où ils arrivent en Asie, ils ne trouvent pas de structures qui ont la même consistance.

Carte Inde début XVIIIeme.png

Dans le tableau 3, nous pouvons voir la consistance démographique ; l’Asie est encore aujourd’hui un géant démographique. L’Asie c’est 260 millions d’habitants au début du XVIème siècle, vers 1500 c’est 260 millions par contre l’Europe c’est 100 millions tandis que l’Amérique d’avant de la conquista c’est quelque 60 millions. La situation en Inde n’a pas beaucoup changé au milieu du XVIIIème siècle ; on constate de nombreux comptoirs européens. On remarque que les européens ne sont implantés que sur les côtes où ils ont créé des comptoirs. Le mot même de « comptoir » laisse entendre que les activités qui s’y déroulent sont de type commercial. À aucun moment on doit imaginer que les Européens organisent la production. La production des épices reste en main asiatique.

Vers 1750, les positions européennes qui apparaissent sur cette carte ont de multiples points disséminés sur le sous-continent, ces positons sont à peu près les mêmes que deux siècles et demi auparavant.

Rencontre entre Lord Clive et Mir Jafar après la bataille de Plassey[9], par Francis Hayman (c. 1762)

Ce n’est qu’au milieu du XVIIIème siècle suite à une bataille, ayant lieu dans la province du Bengale non loin de Calcutta, est resté célèbre datant de 1757. C’est à partir de ce moment que commence la deuxième phase ; la première phase de la présence européenne en Asie va de 1498 à 1757.

À partir de la bataille de 1757, les Européens parviennent pour la première fois à prendre pied, c’est-à-dire à mettre la main sur une portion des terres asiatiques soit le Bengale. Ce sont les Britanniques qui remportent ce rapport de force. C’est la première emprise territoriale ; les Britanniques vont par la suite étendre leur domination directe à pratiquement tout le sous-continent indien entre 1790 et 1820.

On considère que la conquête de l’Inde par les Britanniques s’achève vers les années 1850. Cela commence vers 1750 et cela se termine vers 1850 soit près d’un siècle afin de s’emparer des terres. Le sous-continent indien est une masse.

Au moment où les européens, en l’occurrence les britanniques en Inde, mettent la main c’est-à-dire conquièrent, contrôle et administre des terres, colonisent au moment ou ils le font de 1790 à 1820 marque en même temps la fin de la colonisation dans les Amériques.

Si on prend l’indépendance des États-Unis et des Républiques sud-américaines, cela correspond à l’achèvement de la colonisation dans les Amériques.

À ce moment-là, nous avons un déplacement du centre de gravité de la colonisation européenne qui ne concerne pratiquement que l’Amérique à la fin du XVIIIème siècle, à partir du début du XIXème cela va aussi concerner l’Asie.

Il est intéressant de s’intéresser brièvement aux conditions dans lesquelles s’effectue la conquête coloniale de l’Inde par les Britanniques.

Carte pole de puissance dans le monde au XVIeme.png

Elle s’effectue par l’intermédiaire d’une firme commerciale privée, c’est la East India Company dite aussi la Compagnie des Indes Orientales. C’est une compagnie royale, c’est-à-dire que cette firme privée se voit octroyer par la monarchie britannique une charte qui lui reconnait le monopole du commerce entre les iles britanniques et tous les territoires qui se trouvent à l’est du Cap de Bonne Esperance.

Tout ce qui se trouve à l’est du Cap de Bonne Espérance tombe sous le monopole de l’East India Company octroyé le 31 décembre 1600.

La question est intrigante, ce que nous avons dit tout à l’heure était que l’Empire moghol était unifié, que les structures socioéconomiques et l’économie même étaient imposantes. L’Asie tient la comparaison avec l’Europe.

Si on regarde les choses depuis aujourd’hui cela n’a pas beaucoup changé, si une région du monde tient la comparaison avec l’occident c’est bien l’Asie. Il y eut un intermède ou l’Asie n’a plus tenu la comparaison et maintenant on assiste à un rattrapage de ce qui existait avant.

Comment se fait-il qu’un empire aussi imposant se soit fait mettre au tapis par une simple firme commerciale privée ? Parce que c’est l’armée de la compagnie qui engage la bataille près de Calcutta et qui l’emporte.

C’est la Compagnie des Indes Orientales qui commence à s’installer dans le Bengale et non plus seulement dans son comptoir de Calcutta en administrant le territoire et en commençant à demander aux producteurs locaux des produits aux goûts des consommateurs européens. C’est l’armée de l’East India Company qui grignote le sous-continent.

L’explication se trouve en Inde. L’Empire moghol à partir de la première moitié du XVIIIème siècle entre dans une phase de déclin, l’unité indienne est perdue, le pouvoir se fragmente, le dernier empereur moghol meurt au début du XVIIIème siècle réduisant l’écart entre la puissance terrestre indienne et les moyens d’action de l’East India Company.

Ce n’est pas la grandeur de l’Europe, ce n’est pas sa puissance récente, sa capacité de pénétration, mais la décomposition de ce qui était en place, soit le début de la dégradation des structures en place qui permettent aux Européens de se frayer un chemin et au bout du compte de s’emparer du sous-continent.

La prise de l’Inde est colossale, avec cette prise les Britanniques disposent d’un ensemble plus étendu, peuplé, et plus riche que l’Empire romain au fait de sa grandeur.

Nous avons deux autres prises de possession en Asie qu’il faut signaler :

  • Les Hollandais qui sont présents à partir du début du XVIIème siècle notamment à Java et Batavia. Java est topique, car c’est la seule ville « européenne » qui est peuplée à 10% d’Européens et à 90% d’Asiatiques. Batavia regarde la mer, mais la ville de Batavia n’a aucune prise terrestre, c’est tourné vers la mer, vers les échanges maritimes, il n’y a pas d’arrière-pays, ce n’est qu’à partir des années 1830 que les Hollandais vont avancer et étendre leur domination à tout l’archipel indonésien.
  • L’autre prise importante est l’Indochine qui représente le Vietnam, le Laos et le Cambodge actuel par les Français. L’occupation de Saigon par les Français date de 1862, l’Indochine est la seconde moitié du XIXème siècle.

Afrique du Nord

La prise d’Alger date de 1830. Il faut le rappeler, ce qui correspond au territoire de l’Algérie d’aujourd’hui était sous domination ottomane depuis le début du XVIème siècle. Si on considère l’ensemble du Maghreb, c’est une zone sous domination ottomane. Avant l’arrivée des Français, seul le Maroc ne reconnait pas la suzeraineté du sultan.

Les Français arrivent en 1830, s’installent, mais la conquête dure : il y a une résistance de la population. Ce n’est que dans les années 1870 que l’Algérie tombe entre les mains françaises et cesse les opérations de conquête.

Au fond, la main mise des Européens sur l’Afrique du Nord date plutôt du dernier tiers du XIXème siècle : la Tunisie tombe en 1881, le Maroc en 1912, l’Égypte tombe sous contrôle britannique dans les années 1880 parce que les Anglais veulent contrôler le canal de Suez et la Libye tombe en main italienne dans les années 1910.

On va en rencontre en Afrique du Nord une expérience qui va retenir souvent par la suite notre attention soit l’expérience de la colonisation de l’Algérie : la colonisation de l’Algérie ne ressemble ni à celle de l’Amérique ni à celle de l’Inde.

Il y a un critère de différenciation qu’il faut retenir, car il est commode, c’est la fraction de la population européenne dans la population coloniale totale. Cet indicateur à retenir est le pourcentage des Européens dans la population coloniale totale : les Européens sont entre 20 % et 50 % au Maghreb, au sud du Rio Grande c’est 20 % et aux États-Unis actuels et au Canada cela est de 90 %.

Que l’on prenne la partie centrale de l’Amérique ou septentrionale, les Européens représentent une fraction substantielle, c’est beaucoup en Amérique du Nord rappelant notamment le Pacifique. En Australie et en Nouvelle-Zélande, c’est la même chose, les Européens dépassent 90 % du total. Cela est un type de colonie.

De l’autre côté, on a des colonies où les Européens sont en nombre très réduit comme en Inde, on peut généraliser en prenant l’Asie coloniale du début jusqu’à la fin de la colonisation européenne ; les européens qui résident dans les territoires colonisés en Asie ne représentent pas plus de 0,1 % de la population.

Il faut compléter avec l’Afrique, les européens sont très peu nombreux en Afrique au sud du Sahara, car de bout en bout de la colonisation européenne, les européens représentent 0,4 % de la population totale.

En ces deux extrêmes, c’est-à-dire un type de colonie où les Européens sont plutôt présents et un type de colonie où ils sont minoritaires, voire non significativement représentés. Dans d’autres types de colonies comme l’Inde il y a des Européens de passage comme des missionnaires, des militaires, des marchands, des administrateurs restant quelques années puis qui s’en vont ; au moment de la décolonisation, ils vont tous partir.

À force de la savoir, on ne le remarque plus. Lorsque la colonisation formellement s’achève en Amérique, cela ne veut pas dire que les structures coloniales sont détruites, cela veut dire que la colonisation triomphe en Amérique puisque ceux qui obtiennent, veulent et acquièrent souvent par les armes et l’indécence le pouvoir sont souvent les Européens.

Ceux qui déclarent de manière unilatérale l’indépendance des États-Unis ne sont pas amérindiens, mais des Anglais qui veulent que la Grande-Bretagne les appelle « américains » ; lorsque l’on considère les britanniques présent en Inde jusqu’en 1947, il ne serait jamais venu à l’esprit d’un britannique qu’on prétendre qu’on l’appelle depuis Londres un « indien ». Au moment où l’indépendance de l’Inde est déclarée, ils repartent.

Au fond, on a deux types de décolonisation, soit la décolonisation qui signifie le triomphe de la colonisation comme en Amérique et dans le Pacifique et il y a la décolonisation où les européens qui ne se sont pas implanté doivent rentrer à la maison.

Entre ces deux types de colonies dont l’Algérie est un exemple, nous avons un type mixte. En Algérie il y a plus, en termes de relatifs, de repères qu’en Inde où dans les colonies asiatiques, mais il y a plus d’européens en Algérie qu’en Asie en même temps il y en a beaucoup moins que dans les Amériques ou le Pacifique.

C’est pour cela qu’on ne sait pas comment traiter, ou place l’Algérie dans une typologie coloniale parce que ce qui prévaut et domine est une formule mixte. Ce type de colonie laisse un héritage particulier.

Ainsi on voit comment avec des chiffres froids ou des indicateurs neutres on peut déboucher sur des problématiques qui sont très délicates, parfois douloureuses.

Afrique subsaharienne

Il n’y a pas de colonisation en Afrique au sud du Sahara jusqu’au tiers du XIXème siècle, les historiens expliquent cela par le fait que les Européens ne sont pas immunisés contre certaines maladies comme la malaria, la fièvre jaune. Jusque dans les années 1880 et 1890, on ne trouve que deux types d’Européens qui s’aventurent et s’exposent à des taux de mortalité très élevés à savoir les missionnaires et les scientifiques.

L’Afrique au sud du Sahara est donc bien la dernière grande région à être investie, ce qu’on appelle le partage de l’Afrique date des années 1880 et 1890, mais nous aurons l’occasion de redire que l’Afrique au sud du Sahara et notamment l’Afrique occidentale est indirectement intégrée dans le réseau atlantique, il y a un réseau d’échange qui s’établit à travers l’Atlantique et résulte des grandes découvertes européennes.

Plus particulièrement, l’Afrique occidentale est intégrée à ce réseau dès le XVIème siècle, car les premiers captifs africains sont embarqués à destination de l’Amérique dès les années 1530.

L’intégration ne se fait pas par le biais de produit, mais d’hommes par ce commerce infâme.

Une pesée de l’expansion européenne

La réaction des populations soumises à l’agression coloniale soit la question de la résistance et l’emprise différentielle de la colonisation sur les grandes régions sont deux remarques. Autrement dit, la colonisation européenne n’a pas partout le même pouvoir de pénétration et de destruction ainsi que de reconstruire à neuf. Il faut également noter cette différence. D’autre part, la décolonisation n’a pas partout la même signification.

La résistance : capacité de résistance

Concernant la résistance, une chose est acquise, partout la conquête a pour corolaire la résistance. Partout où il y eut conquête coloniale, il y eut résistance. On discute de la diversité des manières différentes de résister, de réagir. La diversité de la résistance est fonction de deux choses :

  • le type d’organisation politique et sociale : cela fait qu’on rencontre des résistances qui revêtent des formes différentes. Le degré ou la capacité de résister dépend du type d’organisation et social.
  • le degré d’intégration à l’économie internationale au moment de la conquête : le contraste est saisissant, au moment de la conquête de l’Amérique on y trouve des sociétés et des économies totalement isolées du reste du monde. En revanche, lorsqu’on considère l’Inde, celle du début du XVIème siècle jusqu’au milieu du XVIIIème siècle, il s’agit de l’économie asiatique la plus intégrée au marché international.

Emprise différentielle de la colonisation sur les grandes régions qui composent l’actuel tiers monde

Il faut considérer les superficies colonisées, or si on prend ce critère toute l’Amérique et toute l’Afrique sont colonisées alors que l’Asie est la moitié des superficies de l’Afrique. Un certain nombre de territoires ne sont pas colonisés comme l’Iran et l’Afghanistan, mais sont sous influence.

La colonisation a un effet sur le plan démographique qui est de modifier la composition des populations : plus le colonisateur a un pouvoir d’engouffrement et plus la population va changer dans sa composition. Au début du XIXème siècle, la veille du reflux coloniale (tableau 7) plus de deux tiers la population des Amériques et d’origine extracontinentale. Cette part de la population extracontinentale est encore plus élevée si on considère l’Amérique du Nord.

Sources : B. Etemad, L’héritage ambigu de la colonisation. Économies, populations, sociétés, Armand Colin, Paris, 2012, p. 217.
Sources : B. Etemad, L’héritage ambigu de la colonisation. Économies, populations, sociétés, Armand Colin, Paris, 2012, p. 218.

Le tableau 8 montre qu’au début du XIXème siècle c’est plus de 90 % comme pour l’Australie et la Nouvelle-Zélande.

Sources : B. Etemad, L’héritage ambigu de la colonisation. Économies, populations, sociétés, Armand Colin, Paris, 2012, p. 222.

Avec les Amériques et le pacifique, on a deux grandes régions du monde qui se ressemblent que très peu de par la situation de départ. Dans ces deux grandes expériences de la colonisation européenne, ce qui a été en place a été détruit et à la place, le colonisateur a mis quelque chose de nouveau à son image. D’ailleurs on appelle les pays américains et océaniques des « pays neufs » du point de vue de l’Europe. On appelle parfois le Canada, les États-Unis, l’Australie et la Nouvelle-Zélande de « Nouvelles Europe », il s’agit bien de cela.

Nous avons un bouleversement de fond en comble. En revanche, à la veille de la Deuxième Guerre mondiale soit du reflux colonial en Asie et en Afrique, si on reprend le même critère, il y a très peu de non-indigènes en Asie coloniale et en Afrique subsaharienne.

En Asie, les Européens représentent 0,1 % des populations colonisées et en Afrique au sud du Sahara c’est 0,4 %.

La base démographique de ces colonies n’a pas été atteinte. Il y a des cas hybrides dont nous avons vu un exemple avec l’Algérie, mais un autre apparait à la pointe sud de l’Afrique qui est l’Afrique du Sud ou les Européens durant l’entre-deux-guerres présentent 20 % de la population totale.

La décolonisation n’a pas partout la même signification

L’Algérie et l’Afrique du Sud sont catégorisées en tant que « colonie mixte », mais qui au moment de la décolonisation connaissent des destinées différentes. Le cas de l’Afrique du Sud-Est totalement atypique, les européens implantés en Afrique du Sud auraient du quitter le pays tout comme les européens d’Algérie l’on fait.

Au début des années 1990 la situation été telle que les européens aurait dû connaître un sort aussi tragique que les européens d’Algérie en 1962. C’est Mandela qui fut la différence, si l’Algérie avait eu un personnage comme Mandela dans le Front de Libération Nationale, probablement les Européens y seraient encore par leur descendance.

La différence entre la fin de la colonisation en Amérique et au Pacifique ne revêt pas les mêmes sens que la fin de la colonisation en Asie et en Afrique. On pourrait juste avoir un doute, depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale les Indiens d’Amérique du Nord et les Maoris notamment redemandent qu’on leur rende des terres et n’ont jamais été satisfaits. Il n’y a pas de retour en arrière possible, le rapport de force est tel que les populations doivent se contenter de réparations symboliques.

Pour l’Amérique du Nord et le Pacifique, la fin de la décolonisation et la victoire du colonat blanc qui met la main sur les terres, qui s’y installent et en délogent les populations dites « premières ».

On peut en revanche s’interroger sur la situation de l’Amérique latine ou les populations européennes se mélangent à des degrés divers aux amérindiens et africains descendants d’esclaves. Dans ces pays d’Amérique latine ce sont les descendants d’Européens qui restent, se maintiennent au sommet de la hiérarchie politique et sociale.

La Bolivie est le pays d’Amérique latine où les Amérindiens représentent la fraction la plus importante de la population. D’ailleurs, le président actuel se considère comme un indien. Au musée national de Bolivie, on note que tous les présidents dont les portraits sont représentés par des tableaux sont tous blancs. Jusqu’à aujourd’hui, hormis le président actuel, les créoles, ces européens et Espagnols nés sur place, ont gardés entre leur main le pourvoir politique, économique et sociale, c’est eux qui ont voulu l’indépendance.

Il y a une seule expérience de la décolonisation ou l’ordre colonial blanc est renversé brutalement qui est Haïti en 1804 ou l’indépendance est proclamé. Les esclaves noirs et les métisses parviennent à renverser l’ordre colonial blanc. C’est l’unique cas de décolonisation réussi par des « indigènes » ; les esclaves noirs et les métisses de Haïti ne sont pas des indigènes à proprement parler.

La fin des empires dits « anciens » américains et océaniques à la fin du XVIIIème et du début du XIXème siècle marque le triomphe de la colonisation européenne et la main mise de l’homme blanc sur le Pacifique.

L’indépendance des Amériques ne peut pas être assimilée à de la décolonisation, on peut utiliser ce terme pour les pays d’Asie et d’Afrique dont le processus de décolonisation ne s’est pas suivi d’un peuplement européen significatif. Si les Européens doivent partir, c’est parce que ce ne sont pas de colons, mais des expatriés. Leur repli forcé souvent vers les métropoles européennes et inéluctables dans la mesure où les expatriés ne représentent au maximum que 1 % de l’Afrique et de l’Asie colonisée.

Pour résumer en Amérique la colonisation dure plus de trois siècles de 1500 à 1830 à peu près, en Asie elle dure environs un siècle et demi de 1800 – 1820 à 1945 – 1955, en Afrique du Nord de 1830 à 1860, soit cent trente ans au maximum, en Afrique au sud du Sahara la colonisation dure de 70 à 90 ans, des années 1890 jusqu’au début des années 1960.

Annexes

Cours

Références

  1. Etemad Bouda - SSP UNIL
  2. Bouda Etemad (auteur de Empires illusoires) - Babelio
  3. Publications de Bouda Etemad | Cairn.info
  4. Bouda Etemad | Armand Colin
  5. Bouda Etemad - Data BNF
  6. Bouda Etemad - BiblioMonde
  7. Adam Smith, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776) texte complet sur Les classiques des sciences sociales: http://dx.doi.org/doi:10.1522/cla.sif.sma.rec6
  8. Alphonse de Albuquerque - le « bâtisseur de la domination occidentale en Orient », surnommé également « le Terrible », l'« Achille» ou le « Mars portugais », dont les vaisseaux parve­nant au voisinage des côtes imposent, dit-on, silence et respect in La possession du monde: poids et mesures de la colonisation, XVIIIe-XXe siècles par Bouda Etemad ulr: http://books.google.fr/books?id=oeAtTt7AXigC&pg=PA178&lpg=PA178&dq=le+b%C3%A2tisseur+de+la+domination+occidentale+en+orient&source=bl&ots=tQVplWVHs&sig=o5lsWhRZFg553d0WIqedzUnhsQ&hl=fr&sa=X&ei=xs9WU8mOA8y70wXS0YDYAQ&ved=0CDAQ6AEwAA#v=onepage&q&f=false
  9. Akhilesh Pillalamarri, T. (2015). 250 Years Ago, This Event Changed Everything in South Asia. The Diplomat. Retrieved 8 October 2015, from http://thediplomat.com/2015/10/250-years-ago-this-event-changed-everything-in-south-asia/