Les États-Unis et l’année 1776

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Scène à la signature de la Constitution des États-Unis, par Howard Chandler Christy. Ce tableau représente les 33 délégués qui signèrent la Constitution.

L'année 1776 est une année presque mythique où les pays fondateurs ont créé le cadre politique des États-Unis, cadre encore très important de nos jours. Certains évènements sont encore célébrés, comme la Déclaration d’Indépendance et le Boston Tea Party. De nos jours, c'est un mouvement politique s'opposant à l'État fédéral en général ainsi qu'à la politique du président Obama en particulier[1].

Contexte colonial[modifier | modifier le wikicode]

Les colonies en Amérique du Nord[modifier | modifier le wikicode]

Fichier:American population 1790-1860 history-punk.ogv

Pendant des siècles, l’histoire des colonies a été racontée d’une perspective européenne très héroïque. Aujourd’hui, on cherche à comprendre l’interaction entre les trois cultures à savoir améridienne, africaine déportés et européenne. On se rend d’ailleurs bien compte que l’image du continent vierge est tout à fait erronée et qu’il y avait une diversité de cultures très importante avant que les Européens ne débarquent sur le territoire.

L’Amérique du Nord qui correspond aux États-Unis et au Canada comptait entre 6 et 7 millions d'habitants à l'arrivée des Anglais[2]. L'Amérique latine comptait environ 50 millions d'habitants qui va, après 100 ans, être réduite à 5 millions à cause des maladies et des mauvais traitements infligés par les colons ibériques. Suite à cette grande perte de population, leurs sociétés se désagrègent. Dans ce qui deviendra les États-Unis, les tribus de l'Est sont vite chassées vers les Appalaches.

La population amérindienne diminue d’environ 90% de son volume dans le premier siècle après le contact, et ce à cause des maladies qui déciment les populations, de la perte de structures sociales et de la disruption économique mais aussi à cause des pertes de capacité de défense contre les Anglais. Ils se réfugient donc vers le Nord et l’Ouest, sont repoussés vers les frontières. Seuls quelques peuples tentent de « fraterniser » et de s’adapter aux colonisateurs. À la fin du XVIIIème siècle, la population amérindienne est réduite à 600000 personnes.

Les colonies Britanniques[modifier | modifier le wikicode]

Les colonies britanniques formaient une mosaïque hétérogène entre les Appalaches et l’Atlantique et même si l'on parle maintenant des « vertus Américaines » traditionnelles (puritaines en majorité).

En 1775, on peut distinguer :

  • le Sud (Virginie, Géorgie) ;
  • la région Centrale (Middle Colonies) ;
  • la Nouvelle Angleterre.

Les colons sont coincés entre la mer et les Appalaches.

Le Sud[modifier | modifier le wikicode]

Pocahontas sauve la vie de John Smith, illustration américaine de 1870.

La première colonie est Jamestown, œuvre de la Virginia Compagny étant un investisseur londonien ayant obtenu de la Couronne le droit de colonisation. Les objectifs sont l'or et d'y établir une société féodale. Il n'y a malheureusement pas d'or en Virginie et dans les premières années, ils ne peuvent survivre qu'avec l'aide des indigènes. C'est notamment à ce moment que va naitre le mythe de Pocahantas.

Le climat y est doux et fertile, on commence à produire alors du tabac et du maïs. Le système de plantation se développe assez rapidement et on va importer des esclaves. Ver la fin du XVIIIème, les esclaves forment environ 50% de la population des colonies du sud cela est surtout dû à une croissance naturelle, 2/3 sont des naissances. Ces esclaves sont à la base de l’explosion démographique dans le Sud. C'est une société qui ressemble beaucoup à la société esclavagiste des Antilles.

La région centrale[modifier | modifier le wikicode]

Le climat est modéré avec de larges estuaires. La diversité de colons est vaste venant de Suède et des Pays-Bas. New York s'appelait alors New Amsterdam, précédemment c'était la Nouvelle Angoulême[3].

Cette position Anglaise était au début pas très forte. Il y avait une diversité religieuse impressionnante ainsi que la liberté de culte. Leur économie residait en de la production de céréales et de blé, du bois et après un certain temps de quelques usines pour du textile simple. On y trouve peu d'esclaves, cela est notamment dû au fait qu'il n'y a pas de système de plantations qui est mis en place.

La Nouvelle Angleterre : « expérience Américaine »[modifier | modifier le wikicode]

Le Mayflower dans le port de Plymouth peint par William Halsall (1882).

C’est l’expérience par laquelle on définit en général les États-Unis.

Le climat est rude, couvert de forêts. Les colons débarquent en 1620 avec un peu plus de 100 personnes du Mayflower dans la baie du Massachusetts. Ce sont 18 familles qui accostent, des Pilgrims, calvinistes, encore plus radicaux que les puritains.

L'entraide et l'obéissance aux autorités est obligatoire, d'autre part, ils prônent l'autonomie politique et religieuses. Ils sont sous l’ordre direct de Jacques Ier, Roi d'Angleterre, signent le Mayflower Compact afin de mettre ces idées sur papier et mettent en place Plymouth Plantation. Le Mayflower Compact est reconnu comme un des documents fondateurs des États-Unis.

Un peu au Sud de ces colons se trouvent des puritains aussi opposés au catholicisme et qui veulent sauver la chrétienté par un exode d’Europe. Les communautés religieuses sont strictes, avec notamment l'exécutions de sorcières. Des communautés entières vont s'exiler vers le sud. Vont être mis en place des valeurs puritaines très homogènes ainsi que de strictes lois religieuses.

Les puritains de la Massachusetts Bay Company, moins extrémistes que les calvinistes, défendent l’idée de la « City upon a Hill », cité dont le monde entier doit reconnaître la supériorité religieuse. Les puritains, contrairement aux calvinistes, poursuivent le succès économique et matériel, qui est pour eux le signe de la grâce de Dieu. Il n’y a pas de tolérance pour les dissidents, c'est un conformisme religieux qui va jusqu’à des exécutions.

An early English map of New England, c. 1670, depicts the area around modern Portsmouth, New Hampshire.

Les bases économiques des colonies[modifier | modifier le wikicode]

Les premiers pas des colons sont difficiles et ils dépendent dans un premier temps des indigènes pour survivre. Heureusement, la terre est fertile et ce qui va permettre aux colonies de developper une économie basée sur les grandes plantations de maïs, de tabac mais aussi de blé ainsi que de developper l'élevages d’animaux. Les surplus sont exportés en Angleterre. Au Nord, on pratique le trafic de fourrure et de bois tandis que les bateaux de pêche exploitent les eaux de l’Atlantique. Les marchants se regroupent dans des villes comme New York pour exporter les produits que les colonies n’arrivent pas encore à écouler engendrant un grand commerce avec l’Angleterre.

Les colonies sont bien entendues inclues dans le système mercantiliste de l’Angleterre, ce qui signifie qu’il n’y a pas d’échange libre des produits. Les colons doivent suivre les règles et contraintes de la Couronne. Les colonies ont le droit de produire quelques textiles grossiers et produits métalliques mais c’est la Grande-Bretagne qui produit la grande majorité des produits manufacturés. Les colonies sont limités à la vente de produits bruts. Se met en place un commerce triangulaire très intense.

En réalité, les colonies échappent souvent au contrôle. Sur cette côte de 2000 kilomètres, il y a 200 douaniers contrôlant l'entrée et la sortie des ports, les colons ayant donc l'habitude d'être enrôler dans des activités illégales.

La pression démographique[modifier | modifier le wikicode]

Durant le XVIIIème siècle, il y a une augmentation incroyable de la population qui est très diversifiée. Des expéditions vont être lancées afin d'explorer les terres. Jusqu'au XVIIIème siècle, il y avait une disponibilité réelle de terre mais avec l'immigration continue, il n'y a plus assez de terres disponibles entrainant des tensions avec les Natives ainsi que les autres nations européennes.

Vers 1770, on dénombre environ 1,5 millions de blancs, 0,5 million de noirs et 150000 indigènes, ce qui fait une population de plus de 2 millions d’habitants.

L’élite urbaine habite à Boston, New York et Philadelphie. Ces villes se développent, deviennent des centres de commerce, d’éducation et d’industrie simple. La pression sur le territoire grandit et les colons commencent la remontée le long des estuaires. Se me en place une compétition avec les indigènes pour les terres. Peu à peu, à cause de l’immigration continue, il n’est plus possible autant qu’avant d’offrir des terres à tous les nouveaux arrivants.

Le(s) système(s) politique(s) des colonies[modifier | modifier le wikicode]

Les Treize colonies ont été établies de façon assez disparate les circonstances de la fondation. Les chartes sont différentes, il n’y a pas de système politique unitaire. La monarchie anglaise avait tantôt amenée des chartes royales, tantôt établie des grands seigneurs ou encore des droits aux marchands en Virginie.

Quelques colonies plus récentes sont contrôlées de manière plus stricte par les anglais. Dans ce cas, les gouverneurs sont anglais et choisis directement par le Roi. Pour contrebalancer cela, les assemblées coloniales sont importantes parce qu’elles protègent l’autonomie des colonies. C’est contre cette tendance d’autonomie que la Couronne prend des mesures au milieu du XVIIIème siècle. À ce moment de l'histoire, il y a peu de communications entre les colonies avec pas ou peu de routes et des voyages très long, faisant que chaque colonie poursuit ses propres buts, agit de façon individuelle sans que les colonies s’unissent pour leur indépendance.

Des facteurs extérieurs interviennent pour mettre en marche l’indépendance américaine et notamment la guerre franco-indienne qui dura de 1756 à 1763 appelée plus communément la Guerre de Sept Ans ou la Guerre contre les français et les indiens.

La guerre de Sept Ans (1756 - 1763) : « guerre contre les Français et les Indiens »[modifier | modifier le wikicode]

La bataille de Sainte-Foy par George B. Campion Cette bataille fut la dernière victoire des Français durant la guerre de la Conquête.

Ce sont deux concepts qui ne vont pas tout à fait ensemble. Les français, eux aussi, s’étaient installé au Nord notamment le long du fleuve Saint Laurent et en Louisiane. Ils bloquaient donc l’expansion britannique ayant pour conséquence d'engendrer de nombreuses tensions entre les deux groupes.

En 1754, prennent lieu des affrontements entre français et britanniques qui avaient dans un cadre géopolitique où la France et l’Angleterre étaient en grande compétition. Les français représentaient une menace sérieuse pour les anglais. 7500 soldats sont donc envoyés des îles britanniques vers les colonies pour défendre les intérêts anglais. D’autres affrontements en Europe, en Afrique et en Asie opposent les deux camps. Ces campagnes sont victorieuses pour les anglais et la France se retire du continent avec la signature du traité de Paris en 1763.

La guerre de sept ans est donc une des premières guerres mondiales qui oppose l’Angleterre et ses alliés à la France et ses alliés.

Les guerres ont coûté cher et les colons demandent de plus en plus des dédommagements pour s’être battus pour la Couronne et pour compenser les pertes agricoles. La Couronne souhaite reprendre le pouvoir économique et politique dans les colonies. Les colons refusent de payer des impôts supplémentaires et violent les lois de navigation notamment en s’engageant dans du commerce direct avec l’Europe et les Antilles.

Le territoire de la Nouvelle France devaient rester intact par décret de la Couronne, ce qui frustrait les colons. La pression sur le territoire restait présent. Les colons avaient donc l'impression de s'être battus pour rien, sauf pour devoir payer plus d'impôts. Tous ces événements marquent une avancée vers l'indépendance.

Vers l’indépendance[modifier | modifier le wikicode]

Depuis 1750, la Couronne a montré son intérêt de mieux contrôler les colonies mais les options sont assez limitées avec soit accorder aux colonies plus d’autonomie tout en gardant le statut de colonies ce qui est ce que les colonies souhaitent, maintenir le status quo, à savoir garder le pouvoir sur les colonies mais ne pas instaurer de mesures impopulaires, ou imposer la volonté de la Couronne par la force.

La Couronne n’arrive pas à se décider entre les deux dernières options.

caricature britannique : John Malcolm passé au goudron et aux plumes, quatre semaines après la Boston Tea Party, à Boston. À l’arrière-plan, un arbre de la liberté, une corde et le Stamp Act affiché.

En 1765, la Couronne va promulguer et imposer le Stamp Act qui est un impôt sur tous les textes officiels dans les colonies. Cet impôt est une expression de la troisième option. Les colonies s’opposent à cet impôt étant donné qu’ils ne sont pas représentés au Parlement britannique. Des boycotts sont organisés et le Parlement britannique recule.

D’autres impôts suivent, notamment sur les produits importés par les Américains. La Couronne envoie des troupes pour réprimer la résistance des colons. L’impôt est encore une fois annulé.

Les colons commencent à questionner l’utilité du gouvernement. Un contact entre les colonies se met en place et une pensée collective émerge.

En 1773, le gouvernement semble favoriser la Compagnie des Indes orientales vis-à-vis des marchands américains. Il y a beaucoup de manifestations contre ces injustices. Lorsqu’un bateau de la Compagnie des Indes orientales arrive pour vendre du thé pour la première fois aux États-Unis, les colons attaquent le bateau et jettent le thé à l'eau. C’est la Boston Boston Tea Party de 1773. Cette action symbolique et politique cherche à dénoncer le « thé de l'injustice » qui représente une forte volonté populaire de ne plus accepter le système mercantiliste même si le thé devient plus cher.

John Trumbull, Declaration of Independence

Suite à cette provocation, la Couronne va décider de fermer le port de Boston et va obliger les colons à loger chez eux de nouvelles troupes ce qui leur coûte cher. Cette répression cause la stupéfaction, qu'ils jugent illégale.

En 1774, toutes les colonies sauf la Géorgie vont se réunir pour discuter de leur réaction face à l'Angleterre. Ils vont condamner la politique de Londres. Les colons demandent une participation dans les décisions les concernant et en informent le Roi. Ils vont aussi pendant un an réduire de 97% leur importations de produits anglais.

En 1775, des affrontement entre troupes et colons vont marquer le début de la guerre. La réponse des Patriotes va être d'assiéger Boston ayant pour conséquence de mener à une militarisation de la situation.

Des actes coercitives au Congrès Continental[modifier | modifier le wikicode]

Quelques mois plus tard, la Charte de Massasuchetts est annulée, le port de Boston est fermé et des soldats britanniques sont envoyés et logés chez les colons.

En septembre 1774, le premier Congrès Continental prend place à Philadelphie. Est condamné la politique de Londres et on insiste que le colon devrait avoir le droit à une participation en ce qui concerne les impôts sur les colonies. Un boycott effectif des produits anglais est mis en place, ce qui réduit de 97% l’importation de produits anglais.

En 1775, des affrontements prennent place et c’est la guerre qui commence. Les Américains, qui s’appellent « Patriotes » attaquent les troupes anglaises. Il y a une militarisation du conflit, avec des milices américaines qui se mettent en place.

Le second Congrès Continental et le « The Common Sense » de Thomas Paine[modifier | modifier le wikicode]

Article détaillé : L’indépendance des États-Unis.

En mai 1775 prend place le Second Congrès Continental. Les Colons s’imaginent que le Roi est mal informé et conseillé et sont certains que le Roi comprendra leurs revendications. Les colons font parvenir une pétition au Roi, qui est parfaitement d’accord avec son Parlement et refuse la pétition.

Les Patriotes commencent une offensive militaire, délogent les troupes britanniques de Boston et cherchent des alliés. La France ne peut pas résister à l’opportunité de s’opposer à son ennemi anglais.

En 1776, Thomas Paine vend 120000 copies de son pamphlet The Common Sence qui dénonce la monarchie et l’aristocratie anglaise. Le Roi est ridiculisé dans ce pamphlet et Thomas Paine avance un argument très clair : comment une petite île comme l’Angleterre peut-elle s’opposer à un continent entier ? Les rangs des Patriotes grandissent.

En 1776, le Congrès Continental, devenu le pouvoir le plus grand aux colonies, lance l’idée de l’indépendance des colonies. Cinq hommes dont Benjamin Franklin et Jefferson, doivent rédiger un texte dans ce sens. C’est la Déclaration d’Indépendance qui est présentée au Congrès Continental.

Mais à l’époque, cette Déclaration ne suscite pas un grand intérêt. Le préambule, aujourd’hui célèbre, n’était en fait qu’une partie de la déclaration, dont la partie la plus importante est la liste des injustices du Roi contre les colons qui servait à justifier l’indépendance pour les Américains.

Annexes[modifier | modifier le wikicode]

Références[modifier | modifier le wikicode]

  1. Corine Lesnes, « Le mouvement Tea Party tente d'organiser la fronde anti-Washington », Le Monde, 6 février 2010.
  2. Russel Thorntorn, American Indian Holocaust and Survival..., Norman, Universitry of Oklahoma Press, 1987. Estimation reprise dans A. Garrait-Bourrier, M. Vénuat, Les Indiens aux États-Unis, 2002, p. 23
  3. Rankin, Rebecca B., Cleveland Rodgers (1948). New York: the World's Capital City, Its Development and Contributions to Progress. Harper.
  4. Dupont and Onuf, 3.