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*[[Les Amériques à la veille des indépendances (A. Helg)]]
*[[L’indépendance des États-Unis]]
*[[La Constitution des États-Unis et la société du début du XIXème siècle]]
*[[La Révolution haïtienne et son impact dans les Amériques]]
*[[Les indépendances des nations d’Amérique latine]]
*[[L’Amérique latine vers 1850 : sociétés, économies, politiques]]
*[[Les États-Unis du Nord et du Sud vers 1850 : immigration et esclavage]]
*[[La Guerre de Sécession et la Reconstruction aux États-Unis : 1861 - 1877]]
*[[Les États-() Unis : 1877 - 1900]]
*[[Régimes d’Ordre et de Progrès en Amérique latine : 1875 - 1910]]
*[[La Révolution mexicaine : 1910 - 1940]]
*[[La société étasunienne des années 1920]]
*[[La Grande Dépression étasunienne et le New Deal : 1929 - 1940]]
*[[De la politique du Big Stick à celle du Good Neighbor]]
*[[Coups d’État et populismes latino-américains]]
*[[Les États-Unis face à la Deuxième guerre mondiale]]
*[[L’Amérique latine pendant la Deuxième guerre mondiale]]
*[[La société étasunienne de l’Après-guerre : Guerre froide et société d’abondance]]
*[[La Guerre froide en Amérique latine et la Révolution cubaine]]
*[[Le Civil Rights Movement aux États-Unis]]
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Le train est très important dans la reconstruction des États-Unis après la guerre civile ; elle fut un échec, mais qui aura été une chance de transformer les États-Unis d’une façon différente. Les États sécessionnistes du Sud réintègrent rapidement l’Union. De 1870 à 1900, les États-Unis traversent une période de profonds changements qui les transforment en une grande puissance industrielle.
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Entre 1877 et 1900, les États-Unis traversèrent une époque tumultueuse et transformative, souvent désignée sous le nom de "Gilded Age". Ce terme, popularisé par Mark Twain, évoque une période de brillante prospérité en surface, mais qui dissimulait des profondeurs de pauvreté et d'inégalité sociale. Cette époque a été marquée par une accélération de l'industrialisation et de l'urbanisation, donnant naissance à des géants industriels et à des monopoles puissants. Toutefois, le gouvernement de l'époque semblait pencher en faveur des intérêts de ces conglomérats et de l'élite fortunée, souvent au détriment de la classe ouvrière.
 
Un élément central de cette transformation a été le chemin de fer. Suite à la guerre de Sécession, il est devenu un instrument vital pour la reconstruction, en particulier dans le Sud ravagé. Plus qu'un simple moyen de transport, le chemin de fer a soudé le pays, reliant ses vastes régions et facilitant un échange sans précédent de biens et de personnes. Cette révolution des transports a stimulé la croissance économique, propulsant les États-Unis au rang de puissance industrielle majeure. Cependant, cette prospérité n'était pas sans ombres. La fin de la Reconstruction dans le Sud a vu le retour d'un contrôle politique blanc strict, entraînant la suppression des droits de vote des Afro-Américains et l'instauration des lois Jim Crow, qui codifiaient la ségrégation et la discrimination raciales.
 
La période s'est conclue sur une note d'expansion impériale, avec la guerre hispano-américaine de 1898. Cette confrontation a non seulement affirmé la position des États-Unis sur la scène mondiale, mais a également conduit à l'acquisition de territoires clés tels que Porto Rico, Guam et les Philippines. Ainsi, le "Gilded Age", avec ses contrastes saisissants de richesse et de pauvreté, d'opportunités et d'injustices, a façonné l'Amérique moderne, la préparant à jouer un rôle de premier plan au XXe siècle.


= Rôle des chemins de fer =
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[[File:69workmen.jpg|thumb|right|250px|At the ceremony for the driving of the "Last Spike" at Promontory Summit, Utah, May 10, 1869]]
[[File:69workmen.jpg|thumb|right|250px|Lors de la cérémonie d'enfoncement du "dernier crampon" au sommet de Promontory, Utah, 10 mai 1869.]]


Les chemins de fer vont jouer un rôle important alors que maintenant il n’y a pratiquement plus de trains aux États-Unis ; à la différence de l’Amérique latine, la construction de voies ferrées ne sert pas d’abord aux exportations, mais à la formation d’un gigantesque marché intérieur. Le réseau à rails lie l’Est à l’Ouest et également le Nord au Sud avec un réseau interne.
Les chemins de fer, véritables artères de la nation américaine à la fin du XIXe siècle, ont profondément transformé le paysage économique, social et culturel des États-Unis. En forgeant des liens physiques entre les régions éloignées, ils ont littéralement réduit les distances, faisant de l'immensité américaine un territoire plus accessible et interconnecté. L'expansion rapide du réseau ferroviaire a catalysé une révolution dans le transport de marchandises. Les produits agricoles, les matières premières et les biens manufacturés pouvaient désormais être acheminés sur de longues distances en un temps record. Cela a non seulement rendu les produits plus accessibles à un plus grand nombre de consommateurs, mais a également permis aux producteurs d'accéder à des marchés plus éloignés, stimulant ainsi la production et la compétitivité. Parallèlement à l'essor économique, les chemins de fer ont également facilité la mobilité des personnes. Les citoyens pouvaient voyager d'une côte à l'autre, cherchant des opportunités d'emploi, de terre ou simplement une nouvelle vie. Cette mobilité a également encouragé le brassage des cultures et des idées, contribuant à la formation d'une identité nationale plus homogène. En reliant les métropoles aux petites villes et les régions agricoles aux centres industriels, les chemins de fer ont créé un immense marché intérieur. Cette interconnexion a non seulement stimulé le commerce, mais a également encouragé l'investissement et l'innovation. Les entreprises ont pu bénéficier d'économies d'échelle, produisant en masse pour un marché national en expansion. A la fin du XIXe siècle, les chemins de fer étaient bien plus qu'un simple moyen de transport aux États-Unis. Ils étaient le symbole d'une nation en mouvement, d'une économie en plein essor et d'un peuple de plus en plus uni. Ils ont façonné l'Amérique moderne, la préparant à devenir une superpuissance économique au XXe siècle.
 
En 1870, il y avait 85 000 kilomètres de voies ferrées, en 1900 320 000 soit 4 fois plus. Toutes les compagnies de chemin de fers sont privées, elles imposent les quatre fuseaux de l’Est afin de coordonner leurs horaires. Cependant, ce réseau est formé autour de la corruption, de la précipitation, de la compétition, c’est un réseau qui n’est pas toujours bien connu. Sa construction a été largement subventionnée autant par les États que l’État fédéral. Dans le processus, les compagnies sont devenues extrêmement puissantes ayant accumulé d’immenses propriétés terriennes le long des voies ferrées.
À la fin du XIXe siècle, les chemins de fer sont devenus l'épine dorsale du développement américain, agissant comme un catalyseur pour une transformation économique et sociale sans précédent. En reliant l'Est à l'Ouest et le Nord au Sud, le réseau ferroviaire a tissé ensemble un pays vaste et diversifié, créant une cohésion nationale et stimulant une croissance économique robuste. L'impact des chemins de fer sur l'industrialisation est indéniable. En facilitant le transport rapide et efficace des matières premières vers les centres industriels et en acheminant les produits finis vers les marchés, ils ont permis à l'industrie américaine de prospérer. Les usines pouvaient désormais obtenir des ressources de régions éloignées et distribuer leurs produits à travers le pays, créant ainsi un marché national intégré. Outre leur rôle dans l'industrialisation, les chemins de fer ont ouvert la porte à la colonisation de l'Ouest. Les territoires autrefois considérés comme inaccessibles ou trop éloignés sont devenus des destinations viables pour ceux qui cherchaient de nouvelles opportunités. Les villes ont commencé à surgir le long des voies ferrées, et avec elles, une nouvelle vague de colons, d'entrepreneurs et d'aventuriers. Les industries minières, agricoles et forestières ont également bénéficié de manière exponentielle de cette expansion ferroviaire. Les mines pouvaient expédier leurs minerais vers les centres de raffinage, les agriculteurs pouvaient atteindre des marchés lointains, et les vastes forêts du pays devenaient des sources lucratives de bois, toutes alimentées par le réseau ferroviaire en constante expansion. En bref, les chemins de fer ont été le moteur de la transformation des États-Unis en une puissance industrielle dominante. Ils ont non seulement redéfini le paysage économique, mais ont également façonné la société américaine, en influençant la démographie, la culture et la politique. Cette période, marquée par l'ascension fulgurante du chemin de fer, a posé les fondations de l'Amérique moderne, préparant le terrain pour le leadership mondial des États-Unis au XXe siècle.
 
En même temps que se construit le réseau de chemins de fer, le pays se dote d’un réseau de communications à travers le télégraphe et la poste. Même uni par le chemin de fer et les nouveaux moyens de communication les États de l’Union restent très différents les uns des autres, on peut distinguer trois régions qui sont l’Ouest, le Sud et le Nord-Est.
L'explosion du réseau ferroviaire aux États-Unis à la fin du 19e siècle est un témoignage éloquent de la révolution industrielle et de l'ambition nationale de cette époque. En l'espace de seulement trente ans, de 1870 à 1900, la longueur totale des voies ferrées a bondi de 85 000 kilomètres à 320 000 kilomètres, reflétant une croissance phénoménale. La Conquête de l'Ouest a joué un rôle majeur dans cette expansion. Avec la promesse de terres et d'opportunités, l'Ouest américain a attiré de nombreux colons. Les chemins de fer ont facilité cette migration, rendant les voyages plus rapides et moins périlleux. De plus, le gouvernement fédéral a encouragé la construction de voies ferrées en offrant des terres en échange de la construction de voies. Parallèlement, la croissance économique du pays a alimenté le besoin d'une infrastructure de transport robuste. L'industrialisation croissante nécessitait des moyens de transport efficaces pour acheminer les matières premières vers les usines et distribuer les produits finis. Les chemins de fer sont devenus le moyen de transport privilégié pour ces marchandises. Cette période a également vu un afflux de capitaux, tant nationaux qu'étrangers, dans le secteur ferroviaire. Les investisseurs, reconnaissant le potentiel de profit dans la construction et l'exploitation des chemins de fer, ont injecté d'énormes sommes d'argent. Les innovations technologiques ont également joué un rôle crucial. Les progrès dans la construction et la technologie ferroviaire ont permis de construire des voies plus rapidement et à moindre coût. De plus, le gouvernement américain, reconnaissant l'importance stratégique des chemins de fer pour le développement économique et territorial, a apporté un soutien significatif à des projets majeurs, comme le chemin de fer transcontinental. L'impact de cette expansion a été profond. Les régions isolées sont devenues accessibles, les marchés locaux se sont transformés en marchés nationaux, et des villes autrefois modestes, comme Chicago, sont devenues d'importants carrefours ferroviaires et des métropoles industrielles. En somme, l'augmentation spectaculaire du réseau ferroviaire à la fin du 19e siècle n'était pas seulement une prouesse d'ingénierie, mais aussi le reflet d'une nation en pleine mutation, cherchant à exploiter pleinement son vaste territoire et ses ressources abondantes.
 
À la fin du 19e siècle, le développement des chemins de fer aux États-Unis a été une entreprise monumentale, dominée par des intérêts privés. Pour faire face aux défis logistiques que posait un pays aussi vaste, une coordination était nécessaire. C'est ainsi qu'ont été introduits les quatre fuseaux horaires orientaux, une innovation qui a permis d'harmoniser les horaires des trains à travers le pays. Cependant, la construction de ces chemins de fer n'a pas été sans controverses. Dans la course à la domination et à la rentabilité, de nombreuses compagnies ferroviaires ont été impliquées dans des scandales de corruption, souvent en collusion avec des politiciens. La concurrence féroce entre elles a parfois conduit à des décisions hâtives, privilégiant la rapidité de construction au détriment de la qualité et de la sécurité. En conséquence, certaines parties du réseau n'étaient pas toujours bien entretenues, posant des risques pour les passagers et les marchandises. Néanmoins, malgré ces problèmes, l'importance des chemins de fer pour le développement économique et territorial du pays était indéniable. Reconnaissant leur valeur stratégique, tant les gouvernements des États que le gouvernement fédéral ont fourni d'importantes subventions pour soutenir leur construction. Ces investissements publics, combinés à l'ingéniosité et à l'ambition du secteur privé, ont été le moteur de l'expansion rapide du réseau ferroviaire. Bien que marquée par des défis et des controverses, la construction des chemins de fer a façonné la géographie, l'économie et la culture des États-Unis, jetant les bases d'une nation moderne et interconnectée.
 
L'essor fulgurant des chemins de fer aux États-Unis à la fin du 19e siècle a eu des conséquences profondes sur la structure économique et sociale du pays. Les sociétés ferroviaires, bénéficiant d'énormes subventions foncières de la part du gouvernement, ont acquis des étendues colossales de terrains le long de leurs voies. Ces acquisitions, souvent stratégiques, leur ont permis non seulement de contrôler le transport, mais aussi de dicter le développement économique des régions qu'elles desservaient. Cette concentration de pouvoir et de richesse a conduit à la formation de monopoles et de trusts. Ces entités, en l'absence d'une réglementation adéquate, ont pu fixer les tarifs à leur guise, éliminer la concurrence et exercer une influence considérable sur la politique nationale. Les barons du rail, comme ils étaient souvent appelés, sont devenus des figures emblématiques de l'âge d'or, incarnant à la fois l'ingéniosité entrepreneuriale et les excès du capitalisme non réglementé. Les chemins de fer, autrefois célébrés comme des merveilles de l'ingénierie et des symboles du progrès, sont devenus pour beaucoup le visage de l'inégalité. Les disparités de richesse se sont creusées, avec d'un côté une élite fortunée profitant des fruits de l'industrialisation, et de l'autre, des travailleurs et des petits agriculteurs souvent à la merci des tarifs et des pratiques des grandes compagnies ferroviaires. Cette situation a alimenté des tensions sociales et politiques, donnant naissance à des mouvements comme les Populistes, qui ont appelé à une réglementation plus stricte des chemins de fer et à une répartition plus équitable de la richesse. En fin de compte, l'histoire des chemins de fer aux États-Unis est un reflet des complexités de l'industrialisation, mêlant progrès et inégalité, innovation et exploitation.
 
L'expansion des chemins de fer aux États-Unis à la fin du 19e siècle, malgré ses défis et ses controverses, a indéniablement apporté des avantages significatifs au pays, façonnant son développement et sa trajectoire économique. Tout d'abord, les chemins de fer ont révolutionné le transport. Avec des voies s'étendant d'un océan à l'autre, ils ont permis une circulation fluide des biens et des personnes. Cela a non seulement rendu le commerce interétatique plus efficace, mais a également ouvert la porte à des marchés nationaux, où les produits de l'Ouest pouvaient être vendus dans les villes de l'Est et vice versa. Cette interconnectivité a également stimulé la croissance économique. Les régions qui étaient autrefois isolées sont devenues des centres d'activité, avec des villes qui ont émergé et prospéré autour des gares et des hubs ferroviaires. L'accessibilité offerte par les chemins de fer a attiré les investisseurs, les entrepreneurs et les travailleurs, créant un cercle vertueux de développement. L'impact des chemins de fer sur la colonisation de l'Ouest est également incontestable. Les territoires autrefois considérés comme éloignés et inhospitaliers sont devenus accessibles. Les colons, attirés par la promesse de terres et d'opportunités, ont afflué vers l'Ouest, souvent en utilisant les chemins de fer comme moyen de transport principal. De plus, diverses industries ont bénéficié directement de cette expansion. L'exploitation minière, par exemple, a pu acheminer ses minerais vers les centres de raffinage à l'Est. Les agriculteurs ont pu transporter leurs récoltes vers des marchés plus lointains, et l'industrie forestière a pu expédier du bois à travers le pays pour répondre à la demande croissante de construction et d'industrialisation.
 
À la fin du 19e siècle, alors que les États-Unis connaissaient une transformation industrielle et territoriale sans précédent, le pays a également été témoin d'une révolution dans la communication. Parallèlement à l'expansion impressionnante du réseau ferroviaire, le développement du télégraphe et l'amélioration du système postal ont joué un rôle crucial dans la création d'une nation plus interconnectée. Le télégraphe, en particulier, a marqué une rupture radicale avec le passé. Avant son invention, la communication sur de longues distances était lente et peu fiable. Avec l'introduction des lignes télégraphiques, les messages qui prenaient autrefois des jours, voire des semaines, à être livrés pouvaient désormais être transmis en quelques minutes. Cela a eu un impact profond sur la manière dont les affaires étaient menées. Les entreprises pouvaient obtenir des informations sur les marchés et les stocks presque en temps réel, ce qui leur permettait de prendre des décisions éclairées et rapides. De plus, cela a également facilité la coordination des horaires des chemins de fer et la diffusion d'informations importantes à travers le pays. Le système postal, quant à lui, a également connu des améliorations significatives. Avec l'expansion vers l'Ouest et la croissance des villes, il est devenu essentiel d'avoir un service postal fiable pour relier les citoyens, les entreprises et le gouvernement. Les routes postales se sont étendues, et de nouveaux services, tels que la livraison à domicile et le courrier aérien, ont été introduits au tournant du siècle. Ces innovations ont non seulement facilité la communication personnelle, mais ont également joué un rôle essentiel dans la croissance des entreprises, notamment dans les domaines de la vente par correspondance et de la distribution. La fin du 19e siècle a vu les États-Unis se transformer non seulement en termes d'infrastructure physique, mais aussi de communication. Le télégraphe et le système postal ont créé un réseau qui a relié les individus et les entreprises comme jamais auparavant, jetant les bases d'une économie moderne et d'une société interconnectée.
 
Bien que le 19e siècle ait vu les États-Unis se développer et s'interconnecter de manière spectaculaire grâce aux chemins de fer et aux avancées en matière de communication, les distinctions régionales ont persisté, reflétant des héritages historiques, économiques et culturels profondément enracinés. L'Ouest était une frontière en constante évolution. Caractérisé par sa topographie variée, allant des montagnes Rocheuses aux vastes plaines, l'Ouest était une terre d'opportunités et de défis. La ruée vers l'or, l'élevage et l'agriculture ont façonné son économie. C'était également une région de conflits, où les colons européens, les peuples autochtones et les immigrants de diverses origines se sont affrontés et se sont mêlés, créant une mosaïque culturelle unique. Le Sud, avec son histoire marquée par la plantation et l'esclavage, a traversé une période de profonde transformation après la guerre de Sécession. L'économie agraire, dominée par la culture du coton, a été bouleversée par la fin de l'esclavage. La Reconstruction a tenté, avec des succès variés, d'intégrer les Afro-Américains nouvellement libérés dans la société civile. Le Sud a également conservé une culture distincte, avec ses propres traditions musicales, culinaires et littéraires. Le Nord-Est, centre industriel et financier du pays, était le moteur de l'innovation et du progrès. Les villes comme New York, Boston et Philadelphie sont devenues des hubs pour l'industrie, le commerce et la culture. L'immigration massive en provenance d'Europe a enrichi la région, apportant une diversité de traditions, de compétences et de cultures. Le Nord-Est était également le siège de mouvements sociaux et politiques progressistes, cherchant à répondre aux défis de l'urbanisation et de l'industrialisation. Ces distinctions régionales, bien que parfois estompées par la modernisation et l'interconnexion, ont continué à influencer la politique, l'économie et la culture des États-Unis. Chaque région, avec ses particularités, a contribué à la richesse et à la complexité de la tapestry américaine, faisant des États-Unis une nation à la fois unifiée et diverse.
 
À la fin du 19e siècle, les États-Unis présentaient une mosaïque de régions aux caractéristiques distinctes, façonnées par des histoires, des économies et des cultures différentes. L'Ouest, avec ses panoramas grandioses et ses vastes territoires, était une terre de promesses et de défis. Ses vastes étendues étaient ponctuées de villes en plein essor, souvent établies à la suite de découvertes minières ou de routes commerciales. L'or, l'argent et d'autres minerais ont attiré des aventuriers et des entrepreneurs, tandis que les vastes plaines ont offert des opportunités pour l'agriculture et l'élevage. Malgré ces opportunités, la densité de population restait faible, donnant à la région un sentiment de frontière. Le Sud, encore marqué par les cicatrices de la guerre civile, était en pleine période de reconstruction et de réajustement. Son économie, autrefois dominée par les plantations de coton soutenues par l'esclavage, devait trouver un nouveau chemin. Bien que l'agriculture reste prédominante, la fin de l'esclavage a entraîné des changements profonds dans la structure sociale et économique. Les Afro-Américains, bien qu'officiellement libres, étaient souvent confrontés à des lois ségrégationnistes et à des pratiques discriminatoires qui limitaient leurs droits et leurs opportunités. Le Nord-Est, en revanche, était le cœur battant de l'industrialisation américaine. Les villes, avec leurs usines fumantes et leurs rues animées, étaient des centres d'innovation et de commerce. L'arrivée massive d'immigrants, en quête d'opportunités, a alimenté la main-d'œuvre des usines et a ajouté à la diversité culturelle de la région. Cette urbanisation rapide et cette industrialisation ont créé une économie dynamique, mais ont également engendré des défis sociaux, tels que la surpopulation, les inégalités et les tensions entre les différentes communautés. Chacune de ces régions, avec ses particularités et ses défis, a contribué à la dynamique nationale des États-Unis, reflétant la diversité et la complexité d'une nation en pleine transformation.
 
Au tournant du 19e siècle, les États-Unis ont connu une transformation technologique et infrastructurelle sans précédent. Les chemins de fer ont traversé le continent, reliant des villes et des régions autrefois isolées, tandis que les lignes télégraphiques ont permis une communication instantanée sur de longues distances. Ces innovations ont indéniablement favorisé l'intégration économique et la mobilité, créant un marché national et facilitant les échanges d'informations. Cependant, malgré cette interconnexion croissante, les distinctions régionales profondément enracinées ont persisté. L'Ouest, avec ses vastes étendues et ses ressources naturelles, a continué à attirer ceux qui cherchaient des opportunités dans l'exploitation minière, l'agriculture et l'élevage. Son caractère frontalier et sa diversité culturelle, avec une coexistence souvent tendue entre colons, peuples autochtones et immigrants, lui ont conféré une identité distincte. Le Sud, marqué par les séquelles de la guerre civile et une histoire d'esclavage, a lutté pour redéfinir son économie et sa société. Bien que connecté au reste du pays par les chemins de fer et le télégraphe, il a conservé une culture et une économie distinctes, largement centrées sur l'agriculture et confrontées aux défis de la reconstruction et de la ségrégation. Le Nord-Est, en tant que centre industriel et financier du pays, a embrassé la modernité avec enthousiasme. Les usines, les banques et les ports ont prospéré, alimentés par une main-d'œuvre immigrante diversifiée. Cependant, malgré sa prospérité relative, la région avait ses propres défis sociaux et économiques, distincts de ceux de l'Ouest ou du Sud. En somme, bien que les chemins de fer et le télégraphe aient créé une infrastructure unifiante, ils n'ont pas pu homogénéiser la riche tapestry des cultures, des économies et des histoires des États-Unis. Ces distinctions régionales, enracinées dans des siècles d'histoire et d'expérience, ont continué à influencer la trajectoire du pays, rappelant que la technologie, bien que puissante, ne peut pas toujours remodeler les identités culturelles et historiques profondément ancrées.


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[[File:Woundedknee1891.jpg|thumb|Fosse commune avec des Lakota morts après le massacre de Wounded Knee.]]
[[File:Woundedknee1891.jpg|thumb|Fosse commune avec des Lakota morts après le massacre de Wounded Knee.]]


Ce sont les États fraichement pris au Mexique ou à la Grande-Bretagne, ces terres étaient principalement les terres des Amérindiens. À partir de 1850 jusqu’en 1890, les survivants des grandes déportations vont encore être déplacés et cantonnés dans des petites réserves soumises au contrôle fédéral.
L'Ouest américain, au milieu et à la fin du 19e siècle, est devenu le théâtre d'une série de conflits et de politiques gouvernementales qui ont profondément affecté les peuples autochtones de la région. Alors que les États-Unis cherchaient à étendre leur territoire et à consolider leur contrôle sur les terres nouvellement acquises, les peuples autochtones se sont retrouvés pris dans la tourmente de l'expansionnisme américain. Bien que la politique d'Indian Removal soit souvent associée à la loi de 1830 et à la déportation des tribus du Sud-Est, comme les Cherokees le long du tristement célèbre "Trail of Tears", l'esprit de cette politique s'est poursuivi tout au long du 19e siècle, affectant de nombreuses autres tribus à travers le pays. Dans l'Ouest, des territoires autrefois sous la souveraineté de nations comme les Sioux, les Cheyennes, les Nez Percés et bien d'autres ont été convoités pour leurs ressources et leur valeur stratégique. À mesure que les colons, les chercheurs d'or et les constructeurs de chemins de fer affluaient dans la région, les tensions montaient. Les promesses faites aux peuples autochtones par le biais de traités étaient souvent rompues, et les terres qui leur étaient autrefois garanties étaient envahies. La réponse du gouvernement américain à ces tensions a souvent été de recourir à la force. De nombreuses guerres et escarmouches, comme les guerres Sioux, la guerre des Nez Percés et la bataille de Little Bighorn, ont éclaté lorsque les peuples autochtones ont résisté à l'encroachment sur leurs terres. Finalement, la politique gouvernementale s'est orientée vers la création de réserves, des zones délimitées où les peuples autochtones étaient censés vivre, souvent loin de leurs terres ancestrales et dans des conditions difficiles. Le confinement en réserve a eu des conséquences dévastatrices pour les peuples autochtones. Les modes de vie traditionnels, basés sur la chasse, la pêche ou l'agriculture nomade, sont devenus impossibles dans ces espaces confinés. De plus, les réserves étaient souvent mal gérées, avec des ressources insuffisantes, conduisant à la faim, à la maladie et à la dépendance à l'égard de l'aide gouvernementale.
 
C’est dans cette période que dans les plaines du centre les bisons sont littéralement exterminés. La dernière grande bataille contre les Amérindiens a lieu à [http://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_Wounded_Knee Wounded Knee] en 1890 quand l’armée fédérale massacre 200 Sioux malades et affamés.
La politique d'expansion et de déplacement des peuples autochtones aux États-Unis au 19e siècle est l'une des pages les plus sombres de l'histoire américaine. Sous-tendue par une combinaison de désir de terres, de préjugés raciaux et de pressions économiques, cette politique a eu des conséquences dévastatrices pour les peuples autochtones. Le gouvernement américain, sous la pression des colons blancs désireux d'exploiter les terres fertiles pour l'agriculture, les mines et d'autres intérêts commerciaux, a souvent choisi de privilégier ces intérêts plutôt que les droits et le bien-être des peuples autochtones. Les traités, souvent signés sous la contrainte ou la tromperie, étaient régulièrement violés lorsque de nouvelles opportunités économiques étaient découvertes, renforçant le cycle de déplacement et de dépossession. Le "Trail of Tears" est l'exemple le plus notoire et le plus tragique de cette politique. Au milieu des années 1830, sous la présidence d'Andrew Jackson, le gouvernement américain a adopté la loi sur l'évacuation des Indiens, qui a autorisé le déplacement forcé de plusieurs tribus du Sud-Est, dont les Cherokees, les Choctaws, les Creeks, les Chickasaws et les Seminoles. Ces peuples ont été contraints de quitter leurs terres ancestrales pour être déplacés vers des territoires à l'ouest du fleuve Mississippi, principalement dans ce qui est aujourd'hui l'Oklahoma. Le voyage a été brutal. Les déplacés ont été forcés de marcher sur des centaines de kilomètres, souvent sans approvisionnement adéquat, à travers des conditions météorologiques difficiles. La maladie, l'exposition et la faim ont décimé les rangs des marcheurs, et on estime que des milliers, peut-être jusqu'à un quart de ceux qui ont entrepris le voyage, sont morts en cours de route. Le "Trail of Tears" est un témoignage poignant de l'impact de la politique d'expansion américaine sur les peuples autochtones. Il sert de rappel des coûts humains de la colonisation et de l'importance de reconnaître et de respecter les droits des peuples indigènes.
 
Le total des Amérindiens passe de 330 000 en 1860 à 237 000 en 1900. En contrepartie, la population de l’Ouest passe d’environ 2 millions d’habitants à 20 millions d’habitants. La population totale du pays passe de 31 millions à 76 millions.
La politique d'expansion et de colonisation des États-Unis au 19e siècle a eu des conséquences tragiques pour les peuples autochtones du pays. Alors que la nation cherchait à étendre ses frontières et à exploiter de nouvelles terres pour l'agriculture, l'industrie et d'autres intérêts économiques, les peuples indigènes se sont retrouvés sur le chemin de cette expansion et ont souvent payé le prix fort. La violence était couramment utilisée pour évincer les peuples autochtones de leurs terres ancestrales. Les guerres, les escarmouches et les massacres étaient fréquents, avec des forces militaires et des milices locales utilisées pour soumettre ou expulser les communautés indigènes. Ces confrontations ont souvent entraîné la mort de nombreux autochtones, y compris des femmes, des enfants et des personnes âgées. Ceux qui ont survécu à ces déplacements violents ont été contraints de quitter leurs terres, leurs maisons et leurs lieux sacrés. Ils ont été déplacés vers des territoires éloignés, souvent stériles et inhospitaliers. Ces nouvelles terres, connues sous le nom de réserves, étaient généralement de taille réduite et ne permettaient pas aux peuples autochtones de pratiquer leurs modes de vie traditionnels. La chasse, la pêche et l'agriculture, essentielles à leur subsistance, étaient souvent impossibles ou limitées dans ces nouvelles régions. La vie en réserve était difficile. Les conditions étaient souvent précaires, avec un manque d'accès à des ressources de base comme la nourriture, l'eau et les soins médicaux. De plus, les peuples autochtones étaient soumis à la juridiction et au contrôle du gouvernement fédéral, qui imposait souvent des politiques visant à assimiler et à éradiquer leurs cultures et traditions. Les enfants étaient fréquemment envoyés dans des pensionnats où ils étaient interdits de parler leur langue maternelle ou de pratiquer leur culture. En fin de compte, la politique d'expansion et de déplacement des États-Unis a laissé une cicatrice profonde dans l'histoire des peuples autochtones. Les pertes en vies humaines, en terres et en culture sont incommensurables, et les effets de ces politiques se font encore sentir aujourd'hui. Reconnaître et comprendre cette histoire est essentiel pour forger une relation plus juste et plus équilibrée entre les États-Unis et ses premiers habitants.
 
De 0,1% de la population totale en 1860, les Amérindiens ne sont plus que de 0,003% en 1900.
La chasse massive au bison pendant la période d'expansion vers l'Ouest est l'une des tragédies écologiques et culturelles les plus marquantes de l'histoire américaine. Avant l'arrivée des colons européens, on estime que 30 à 60 millions de bisons erraient librement dans les plaines d'Amérique du Nord. Cependant, au tournant du 20e siècle, ce nombre avait chuté à quelques centaines. Pour de nombreux peuples indigènes des plaines, le bison était bien plus qu'une simple source de nourriture. Il était au cœur de leur existence. Chaque partie de l'animal était utilisée : la viande pour la nourriture, les peaux pour les vêtements et les abris, les os pour les outils et les armes, et même les tendons pour les fils. Le bison avait également une signification spirituelle profonde pour de nombreuses tribus, étant souvent au centre de leurs cérémonies et de leurs mythes. La chasse industrielle au bison, encouragée par l'arrivée du chemin de fer et la demande de peaux de bison pour le marché, a vu des milliers d'animaux abattus chaque jour. Beaucoup étaient chassés uniquement pour leur peau, laissant la carcasse pourrir sur les plaines. Mais cette extermination n'était pas seulement motivée par le profit. Elle était également vue par certains comme un moyen de "dompter" l'Ouest et de contrôler les peuples indigènes. En détruisant la principale source de subsistance des peuples autochtones, les colons espéraient les rendre dépendants des fournitures gouvernementales et les forcer à abandonner leur mode de vie nomade. L'impact de cette extermination sur les peuples indigènes a été dévastateur. Privés de leur principale source de nourriture et de matériaux, de nombreuses communautés ont souffert de la faim et de la pauvreté. Leur mode de vie, qui avait évolué sur des millénaires autour du bison, a été brisé en quelques décennies. La prise de conscience de cette tragédie a finalement conduit à des efforts de conservation au début du 20e siècle, et la population de bisons a depuis lors augmenté, bien qu'elle soit loin de ses chiffres d'origine. Cependant, l'histoire de la chasse au bison reste un témoignage poignant des coûts humains et écologiques de l'expansion vers l'Ouest.
 
Le massacre de Wounded Knee, survenu le 29 décembre 1890 dans le Dakota du Sud, est l'un des événements les plus sombres et les plus tragiques de l'histoire des relations entre les États-Unis et les peuples autochtones. Il symbolise non seulement la brutalité de la politique d'expansion américaine, mais aussi la fin de ce que l'on pourrait appeler les "guerres indiennes" dans les plaines. À la fin du 19e siècle, les peuples autochtones des plaines, déplacés de leurs terres ancestrales et confinés dans des réserves, étaient confrontés à des conditions de vie difficiles. La pression pour assimiler, la perte de terres et la diminution des bisons avaient laissé de nombreuses tribus dépendantes des rations gouvernementales pour leur survie. Dans ce contexte de désespoir, le mouvement de la Danse des Esprits a émergé parmi les peuples des plaines, y compris les Sioux Lakota. Ce mouvement religieux promettait le retour des bisons, le départ des colons blancs et le retour à la vie telle qu'elle était avant la colonisation. Alarmés par la popularité croissante de la Danse des Esprits et percevant à tort cela comme une menace militaire, les autorités américaines ont cherché à réprimer le mouvement. Cela a conduit à une série de tensions et d'affrontements, culminant à Wounded Knee. Ce jour-là, un détachement de la 7e cavalerie, qui tentait de désarmer un groupe de Lakotas, a ouvert le feu sur les hommes, les femmes et les enfants désarmés. Les chiffres exacts varient, mais on estime que près de 200 Sioux, dont de nombreuses femmes et enfants, ont été tués. Les soldats américains ont également subi des pertes, beaucoup d'entre elles étant probablement causées par des tirs amis. Le massacre de Wounded Knee a été largement condamné, même à l'époque, et reste un sujet de honte et de controverse. Pour les peuples autochtones, il est un rappel douloureux des injustices et des brutalités qu'ils ont subies tout au long de l'histoire américaine. Pour la nation américaine dans son ensemble, il est un témoignage des coûts humains de l'expansion et de la colonisation, et de la nécessité de reconnaître et de réparer les torts du passé.
 
L'histoire des peuples autochtones aux États-Unis est marquée par des siècles de dépossession, de violence et de marginalisation. Les événements de Wounded Knee, la politique systématique de déplacement et d'assimilation, ainsi que l'extermination délibérée des bisons, ne sont que quelques exemples des nombreuses injustices subies par les peuples indigènes. Le massacre de Wounded Knee est particulièrement emblématique de cette histoire. Il n'était pas seulement une attaque brutale contre des hommes, des femmes et des enfants désarmés, mais aussi une tentative de supprimer une expression culturelle et spirituelle - la Danse des Esprits - qui offrait espoir et résilience à un peuple confronté à des défis écrasants. L'extermination des bisons, au-delà de ses conséquences écologiques, avait pour but de briser le dos économique et culturel des peuples des plaines, pour qui le bison était bien plus qu'une simple source de nourriture. Il était central dans leur cosmologie, leur spiritualité et leur mode de vie quotidien. Ces actions, parmi tant d'autres, ont laissé des cicatrices profondes et durables. Les conséquences de ces politiques se manifestent encore aujourd'hui sous forme de taux de pauvreté élevés, de problèmes de santé, de taux de suicide élevés et d'autres défis sociaux et économiques auxquels sont confrontées de nombreuses communautés autochtones.
 
La diminution drastique de la population des peuples indigènes des États-Unis pendant la période d'expansion vers l'ouest est l'une des conséquences les plus tragiques de la colonisation et de l'expansion américaine. Cette réduction n'était pas simplement le résultat de conflits armés, bien que ceux-ci aient joué un rôle. Elle était également due à une combinaison de maladies, de déplacement, de privation, d'assimilation forcée et d'autres facteurs. Les peuples autochtones n'avaient aucune immunité contre de nombreuses maladies apportées par les Européens, notamment la variole, la grippe, la rougeole et la tuberculose. Ces maladies ont souvent eu des taux de mortalité élevés parmi les populations autochtones. En outre, les guerres et les escarmouches avec les forces américaines et les milices ont entraîné de nombreuses pertes parmi les peuples autochtones. Les déplacements forcés, comme le tristement célèbre "Trail of Tears", ont entraîné la mort de nombreux autochtones en raison de l'exposition, de la malnutrition et de la maladie. Une fois déplacés, les conditions de vie en réserve, souvent situées sur des terres stériles ou marginales, ont conduit à la malnutrition, à la maladie et à la dépendance à l'égard des rations gouvernementales, qui étaient souvent insuffisantes. Les politiques gouvernementales, telles que les pensionnats pour autochtones, visaient à assimiler les peuples autochtones à la culture dominante. Cela a souvent entraîné une perte de traditions, de langues et de modes de vie, ainsi que des traumatismes psychologiques. De plus, l'extermination des bisons, essentielle à la survie de nombreuses tribus des plaines, a laissé ces peuples sans leur principale source de nourriture et de matériaux. La combinaison de ces facteurs a conduit à une diminution drastique de la population autochtone pendant cette période. Cependant, il est essentiel de noter que, malgré ces défis et ces tragédies, les peuples autochtones ont survécu et continuent de jouer un rôle vital dans la société américaine, préservant leurs cultures, leurs langues et leurs traditions face à des défis considérables.
 
L'expansion vers l'Ouest des États-Unis au cours de la seconde moitié du 19e siècle a été marquée par une croissance démographique explosive. La promesse de terres abondantes, de richesses minérales et d'opportunités économiques a attiré une multitude de personnes vers l'Ouest, transformant rapidement la région. La Loi sur les terres homestead de 1862 a joué un rôle crucial dans cette migration. Elle offrait aux citoyens la possibilité de revendiquer jusqu'à 160 acres de terres publiques à condition qu'ils les cultivent et y construisent une résidence. Cette offre a attiré de nombreux colons, notamment des familles cherchant à établir des fermes et des individus espérant commencer une nouvelle vie. De plus, la découverte d'or, d'argent et d'autres minéraux précieux dans des États comme la Californie, le Nevada et le Colorado a déclenché plusieurs ruées vers l'or. Ces découvertes ont attiré des mineurs et des entrepreneurs de toutes parts, espérant faire fortune. Les villes ont rapidement émergé autour des sites miniers, certaines devenant des métropoles prospères, tandis que d'autres étaient abandonnées une fois les mines épuisées. La construction du chemin de fer transcontinental, achevée en 1869, a également stimulé la croissance de l'Ouest. Elle a non seulement facilité le déplacement des personnes vers l'Ouest, mais a également permis le transport rapide des marchandises à travers le pays, renforçant ainsi l'intégration économique de la région. Cependant, cette croissance rapide n'était pas sans conséquences. L'afflux massif de colons a exacerbé les tensions avec les peuples autochtones, qui ont vu leurs terres et leurs modes de vie traditionnels de plus en plus menacés. De plus, l'exploitation intensive des ressources naturelles a souvent eu des conséquences environnementales durables. Néanmoins, la fin du 19e siècle a vu l'Ouest se transformer d'une frontière largement inexplorée en une région intégrée à la nation, avec ses propres villes, industries et cultures uniques.
 
La période s'étendant de 1860 à 1900 a été témoin d'une croissance démographique sans précédent aux États-Unis. En l'espace de quatre décennies, la population a bondi de 31 millions à 76 millions, reflétant une augmentation impressionnante de près de 145%. Plusieurs facteurs ont convergé pour rendre cette expansion possible. L'un des principaux moteurs de cette croissance a été l'accroissement naturel, résultant d'un excédent des naissances sur les décès. Cette période a vu des améliorations dans les soins médicaux, la nutrition et les conditions de vie générales, ce qui a contribué à une augmentation de l'espérance de vie et à des taux de natalité élevés. Parallèlement à l'accroissement naturel, l'immigration a joué un rôle crucial dans l'augmentation de la population. Des vagues successives d'immigrants sont arrivées sur les côtes américaines, principalement d'Europe. Attirés par la promesse d'une vie meilleure, d'opportunités économiques et de libertés individuelles, des millions d'immigrants, venant de pays tels que l'Irlande, l'Allemagne, l'Italie et la Russie, ont afflué vers les villes américaines en plein essor. Enfin, l'expansion vers l'Ouest a également été un facteur déterminant de la croissance démographique. La promesse de terres, la découverte d'or et d'autres ressources, ainsi que la construction du chemin de fer transcontinental, ont attiré de nombreux colons vers les territoires occidentaux. Ces régions, autrefois considérées comme des terres sauvages, sont rapidement devenues des foyers d'activité, avec l'établissement de villes, de fermes et d'industries. La combinaison de l'accroissement naturel, de l'immigration et de l'expansion territoriale a façonné la croissance démographique des États-Unis pendant cette période charnière, jetant les bases de la nation telle que nous la connaissons aujourd'hui.
 
La période d'expansion et de colonisation aux États-Unis au 19e siècle a entraîné des conséquences dévastatrices pour les peuples indigènes du pays. Leur histoire pendant cette période est marquée par la souffrance, la perte et la résilience face à des politiques gouvernementales souvent hostiles. Les politiques du gouvernement américain, axées sur l'expansion territoriale et l'assimilation des peuples indigènes, ont eu des conséquences directes et souvent mortelles. La stratégie de déplacement forcé, comme celle mise en œuvre avec le "Trail of Tears", a vu des tribus entières être déracinées de leurs terres ancestrales et déplacées vers des territoires éloignés, souvent moins fertiles et moins hospitaliers. Ces déplacements ont entraîné la mort de milliers d'indigènes, victimes de maladies, de malnutrition ou d'épuisement. Les maladies introduites par les colons européens, contre lesquelles les peuples indigènes n'avaient aucune immunité, ont également joué un rôle majeur dans le déclin de leur population. Des épidémies de variole, de grippe, de rougeole, entre autres, ont décimé des communautés entières, parfois en l'espace de quelques mois. Les conflits armés ont également été une source constante de souffrance. De nombreuses guerres et escarmouches entre les forces américaines et les tribus indigènes ont eu lieu tout au long du 19e siècle, chaque conflit réduisant davantage la population et le territoire des peuples autochtones. Ce chapitre sombre de l'histoire américaine est un témoignage des coûts humains de l'expansion et de la colonisation. La perte de vies, de terres et de cultures indigènes est une cicatrice profonde dans le tissu de la nation. Reconnaître et comprendre cette histoire est essentiel pour honorer la mémoire des peuples indigènes et pour s'assurer que de telles injustices ne se reproduisent pas à l'avenir.
 
La population indigène des États-Unis a connu une chute drastique entre 1860 et 1900. En 1860, la population indigène comptait environ 330 000 individus, représentant 1,06% de la population totale des États-Unis qui était alors de 31 millions. Cependant, en 1900, le nombre d'indigènes avait chuté à 237 000, soit seulement 0,31% de la population totale qui avait augmenté pour atteindre 76 millions. En termes de proportion par rapport à la population totale, cela représente une baisse de 70% en seulement 40 ans. Ces chiffres mettent en évidence l'impact dévastateur des maladies, des conflits, des déplacements forcés et des politiques d'assimilation sur la population indigène pendant cette période. Le déclin significatif de la population indigène des États-Unis entre 1860 et 1900 est le résultat d'une série d'événements et de politiques tragiques. Les déplacements forcés, tels que le tristement célèbre "Trail of Tears", ont vu des tribus entières être déracinées de leurs terres ancestrales et déplacées vers des territoires éloignés, souvent moins fertiles et moins hospitaliers. Ces déplacements ont entraîné la mort de nombreux indigènes en raison de la maladie, de la malnutrition et de l'épuisement. Les conflits armés avec les forces américaines ont également entraîné de lourdes pertes parmi les peuples indigènes. Ces affrontements étaient souvent le résultat de tensions autour de la possession de terres, de ressources et de la souveraineté des peuples autochtones. Les maladies introduites par les colons européens, contre lesquelles les peuples indigènes n'avaient aucune immunité, ont décimé de nombreuses communautés. Des épidémies comme la variole, la grippe et la rougeole ont été particulièrement mortelles. Enfin, les politiques d'assimilation, qui visaient à intégrer les peuples indigènes dans la société américaine blanche dominante, ont contribué à la marginalisation et à l'effacement culturel. Les tentatives de supprimer les langues, les traditions et les croyances indigènes ont eu un impact profond sur l'identité et la cohésion des communautés indigènes. Cette période de l'histoire américaine est marquée par une série d'injustices envers les peuples indigènes, dont les conséquences se font encore ressentir aujourd'hui. Reconnaître et comprendre cette histoire est essentiel pour honorer la mémoire des peuples indigènes et pour s'assurer que de telles injustices ne se reproduisent pas à l'avenir.


== Rapide colonisation ==
== Rapide colonisation ==
[[Fichier:US map-West.png|thumb|L’Ouest américain au-delà du fleuve Mississippi. En rouge foncé, les États qui sont toujours considérés comme en faisant partie : Californie, Oregon, Washington, Nevada, Idaho, Arizona, Nouveau-Mexique, Utah, Colorado, Wyoming, Montana, plus l’Alaska et Hawaï. En rouge hachuré, les États qui sont parfois considérés comme faisant partie du Sud ou du Middle West : Texas, Louisiane, Arkansas, Oklahoma, Missouri, Kansas, Nebraska, Iowa, Dakota du Sud, Dakota du Nord, Minnesota.]]
[[Fichier:US map-West.png|thumb|L’Ouest américain au-delà du fleuve Mississippi. En rouge foncé, les États qui sont toujours considérés comme en faisant partie : Californie, Oregon, Washington, Nevada, Idaho, Arizona, Nouveau-Mexique, Utah, Colorado, Wyoming, Montana, plus l’Alaska et Hawaï. En rouge hachuré, les États qui sont parfois considérés comme faisant partie du Sud ou du Middle West : Texas, Louisiane, Arkansas, Oklahoma, Missouri, Kansas, Nebraska, Iowa, Dakota du Sud, Dakota du Nord, Minnesota.]]


Débarrassé de ses Indiens et de ses bisons, l’Ouest est très rapidement colonisé par des chemins de fer, mais aussi colonisé par l’expansion de l’élevage de bovins par des cowboys dont un quart sont des Africains-Américains. Les vaches sont rapidement envoyées vers Chicago qui devient la capitale de l’abattage de bœuf et de l’industrialisme de la viande de bœuf grâce aux frigorifiques, c’est à ce moment-là que le steak commence à faire partie de la diète américaine.
La colonisation de l'Ouest américain au 19e siècle est un chapitre complexe de l'histoire des États-Unis, marqué par l'ambition, l'opportunisme et, malheureusement, la tragédie pour les peuples autochtones. Après avoir déplacé de force les peuples autochtones de leurs terres ancestrales et exterminé les bisons, ressource vitale pour de nombreuses tribus, le gouvernement américain et les entrepreneurs privés ont ouvert la voie à une colonisation rapide de ces vastes étendues. Le développement du réseau ferroviaire a été un élément clé de cette expansion. Les chemins de fer, en traversant le continent, ont non seulement facilité le transport des marchandises, mais ont également rendu les voyages vers l'Ouest plus accessibles pour les colons. Les gares ferroviaires sont devenues des points d'ancrage pour les nouvelles villes, et les terres adjacentes ont été promues et vendues à des colons potentiels, souvent à des prix attractifs. La promesse de terres abondantes et bon marché a été un puissant aimant pour de nombreux Américains et immigrants. Les agriculteurs, attirés par la perspective de vastes étendues de terres arables, ont migré en masse, espérant établir des fermes prospères. Les mineurs, attirés par les rumeurs de gisements d'or, d'argent et d'autres minéraux précieux, ont afflué vers des régions comme la Californie, le Nevada et le Colorado. Les éleveurs, quant à eux, ont été attirés par les vastes pâturages pour le bétail. Cette diversité de colons a contribué à la richesse culturelle et économique de l'Ouest, mais elle a également été source de conflits, notamment en ce qui concerne les droits fonciers, l'accès aux ressources et les interactions avec les peuples autochtones restants. Malgré ces défis, l'Ouest est rapidement devenu un symbole de l'opportunité et de la promesse américaine, même si cette promesse a été réalisée au détriment des peuples et des écosystèmes indigènes.
 
En même temps des centaines de milliers de fermiers venant de l’Est, du centre est d’Europe viennent s’installer dans les grandes plaines pour y cultiver entre autres du maïs et du blé.
L'élevage bovin est devenu un pilier économique de l'Ouest américain au 19e siècle. Avec l'expansion du réseau ferroviaire, les marchés de l'Est et du Midwest sont devenus plus accessibles, créant une demande croissante pour le bétail. Le Texas, avec ses vastes étendues de terres et son climat favorable, est rapidement devenu un centre majeur d'élevage bovin. Les cow-boys, souvent romantiquement idéalisés dans la culture populaire, étaient les acteurs clés de cette industrie. Ils conduisaient de grands troupeaux de bovins à travers des centaines de kilomètres, sur des pistes comme la célèbre Chisholm Trail, pour les amener aux gares ferroviaires où le bétail serait chargé et expédié vers les marchés de l'Est. Ces drives étaient des entreprises ardues, nécessitant des semaines, voire des mois, de travail acharné, de persévérance et de bravoure face aux éléments et aux dangers potentiels tels que les voleurs de bétail. Ce que beaucoup ne réalisent pas, c'est que parmi ces cow-boys se trouvaient un nombre significatif d'Afro-Américains. Après la guerre civile, de nombreux Afro-Américains libérés cherchaient des opportunités d'emploi et se sont retrouvés dans l'élevage bovin, un secteur qui, bien que toujours confronté à la discrimination, offrait plus d'opportunités que d'autres industries de l'époque. On estime que les Afro-Américains représentaient entre 15% et 25% de tous les cow-boys de cette période. Ces cow-boys afro-américains, tout en faisant face à la discrimination et aux défis inhérents à la vie dans l'Ouest, ont joué un rôle essentiel dans la formation de la culture et de l'économie de la région. Leur contribution, bien que souvent négligée dans les récits traditionnels, est un témoignage de la diversité et de la complexité de l'histoire de l'Ouest américain.
 
Cette colonisation par les paysans se fait de façon difficile, mais aussi par une grande partie de Chinois qui viennent s’installer surtout en Californie pour participer au minage de l’or et travailler dans des camps de mines et dans les petits commerces.
L'essor de l'industrie ferroviaire au 19e siècle a eu un impact profond sur de nombreux secteurs de l'économie américaine, et l'industrie du bétail n'a pas fait exception. Avec la capacité de transporter rapidement de grandes quantités de marchandises sur de longues distances, le chemin de fer a ouvert des marchés auparavant inaccessibles aux producteurs de bétail de l'Ouest. Chicago, avec sa position géographique stratégique, est rapidement devenue un carrefour majeur pour l'industrie ferroviaire et, par conséquent, un centre névralgique pour l'industrie du conditionnement de la viande. Les abattoirs et les usines de conditionnement de la ville ont innové avec des méthodes de production en chaîne, permettant une transformation efficace et rapide du bétail en produits de viande prêts à être expédiés. L'introduction de la réfrigération a été une véritable révolution pour l'industrie. Avant cela, le transport de viande sur de longues distances sans qu'elle ne se gâte était un défi majeur. Avec l'avènement des wagons réfrigérés, la viande pouvait être conservée au frais pendant son transport, ouvrant ainsi la porte à une distribution nationale. Cela a non seulement permis aux producteurs de l'Ouest d'atteindre des marchés dans l'Est et le Midwest, mais a également rendu le bœuf plus accessible et abordable pour les consommateurs américains. En conséquence, la consommation de viande bovine a augmenté de manière significative, et le bœuf est rapidement devenu un pilier du régime alimentaire américain. Cette transformation de l'industrie alimentaire est un exemple parfait de la manière dont l'innovation technologique, combinée à l'ingéniosité entrepreneuriale, peut remodeler des secteurs entiers et influencer les habitudes de consommation d'une nation.
 
La colonisation de l’intérieur est difficile même si l’agriculture se mécanise et les transports s’améliorent l’isolement reste fort tandis que l’hiver et glacial et l’hiver et très chaud.
L'expansion vers l'Ouest des États-Unis au 19e siècle a été une période de transformation radicale. Cette migration massive vers des territoires inexplorés a non seulement redessiné la carte géographique du pays, mais a également façonné son identité économique et culturelle. L'infrastructure ferroviaire a été un catalyseur essentiel de cette transformation. En reliant l'Est densément peuplé à l'Ouest sauvage et riche en ressources, les chemins de fer ont ouvert de nouvelles voies de commerce et de migration. Les villes qui étaient autrefois isolées sont devenues des carrefours d'activité, attirant des entrepreneurs, des travailleurs et des familles à la recherche d'opportunités. L'élevage bovin, en particulier, a prospéré grâce à ces nouvelles connexions. Les vastes plaines de l'Ouest se sont révélées idéales pour l'élevage à grande échelle, et les cow-boys, ces icônes de la culture américaine, ont conduit d'immenses troupeaux de bétail vers les gares ferroviaires, d'où le bétail était expédié vers les marchés de l'Est. Cette industrie a non seulement renforcé l'économie de l'Ouest, mais a également influencé la culture américaine, avec la naissance de mythes, de chansons et de récits centrés sur la vie des cow-boys. L'essor de l'industrie du conditionnement de la viande, en particulier dans des centres comme Chicago, a marqué une étape majeure dans la modernisation de la production alimentaire. Avec des techniques innovantes et l'utilisation de la réfrigération, la viande pouvait être traitée à grande échelle, conservée et transportée sur de longues distances, répondant ainsi à la demande croissante des centres urbains. En fin de compte, la colonisation de l'Ouest n'était pas seulement une migration physique vers de nouveaux territoires. C'était une période de renaissance économique et culturelle, où l'innovation, l'ambition et l'esprit d'entreprise ont convergé pour transformer une nation jeune en une puissance industrielle majeure, redéfinissant ainsi l'identité et le destin des États-Unis.
 
C’est aussi dans ce contexte que se créent de grandes compagnies de vente par correspondance comme Sears avec son fameux catalogue qui non seulement met à la disposition des fermiers des produits des villes, mais standardise la consommation au niveau national.
La colonisation des Grandes Plaines par des immigrants européens est un autre chapitre fascinant de l'histoire de l'expansion vers l'Ouest. Ces vastes étendues, autrefois considérées comme le "Grand Désert Américain", ont été transformées en l'un des greniers les plus productifs du monde grâce à l'effort et à la détermination de ces nouveaux arrivants. L'Europe de l'Est, centrale et orientale du 19e siècle était en proie à des bouleversements politiques, économiques et sociaux. De nombreux agriculteurs, en particulier, étaient confrontés à la pauvreté, à la surpopulation et à des opportunités limitées. Les récits des vastes étendues de terres fertiles aux États-Unis, disponibles pour presque rien, étaient irrésistibles pour beaucoup. Des pays comme la Pologne, la Russie et l'Irlande ont vu un exode massif de leurs citoyens, cherchant une vie meilleure sur les terres américaines. Une fois arrivés, ces immigrants ont apporté avec eux des techniques agricoles, des traditions et des cultures qui ont enrichi le paysage américain. Dans les Grandes Plaines, ils ont découvert un sol riche et fertile, idéal pour la culture du maïs, du blé et d'autres céréales. Des communautés entières se sont formées, avec des églises, des écoles et des commerces reflétant les héritages de leurs pays d'origine. Le gouvernement américain a joué un rôle actif dans cette migration. Le Homestead Act de 1862, en particulier, a été une initiative audacieuse pour peupler et développer l'Ouest. En offrant 160 acres de terre à quiconque était prêt à la cultiver et à y construire une résidence, le gouvernement a non seulement stimulé la colonisation, mais a également favorisé le développement agricole de la région. Ces politiques, combinées à l'esprit d'entreprise des immigrants, ont transformé les Grandes Plaines en un bastion de production agricole. Les contributions de ces communautés d'immigrants ont façonné l'identité de la région et ont laissé un héritage durable qui continue d'influencer la culture et l'économie des États-Unis aujourd'hui.
 
Même si l’Ouest est pratiquement conquis en 1890 il reste cependant très rural. C’est une conquête qui joue un rôle fondamental dans la culture nationale comme le théorise [http://fr.wikipedia.org/wiki/Frederick_Jackson_Turner Frederick Jackson Turner], selon lui l’expérience répétée de colonisation de nouvelles frontières sur le continent a fait des Américains un peuple inique, aventuré, optimiste et démocratique.
Les "homesteaders" étaient véritablement les pionniers de l'Amérique rurale. En dépit des promesses de terres fertiles et d'opportunités, la vie dans les Grandes Plaines n'était pas sans ses défis. Les vastes étendues ouvertes, bien que pittoresques, étaient souvent le théâtre de conditions météorologiques extrêmes, allant des tempêtes de neige hivernales aux étés torrides et secs, en passant par les redoutables tornades. Le sol des prairies, bien que fertile, était tissé d'une épaisse couche de racines d'herbes qui le rendaient difficile à labourer. Les premiers efforts pour cultiver la terre étaient souvent laborieux, nécessitant des animaux robustes et des charrues solides pour briser la croûte terrestre. De plus, l'absence d'arbres dans de vastes étendues des plaines signifiait que le bois, essentiel pour la construction et le chauffage, était une denrée rare. En outre, l'isolement était un défi constant. Les premiers homesteaders étaient souvent éloignés des voisins et des villes, rendant difficile l'accès aux marchés, aux fournitures et à la compagnie humaine. Les infrastructures, telles que les routes et les chemins de fer, étaient encore en développement, rendant le transport des marchandises et des personnes coûteux et inefficace. Cependant, malgré ces défis, les homesteaders étaient résolus. Ils ont construit des maisons à partir de sod, une ressource abondante, créé des communautés et établi des écoles et des églises. Avec le temps, grâce à l'innovation et à la détermination, ils ont adapté leurs méthodes agricoles aux conditions des plaines, introduisant des cultures résistantes à la sécheresse et des techniques de conservation de l'eau. Leur persévérance a porté ses fruits. Les Grandes Plaines sont devenues le "grenier à blé" de l'Amérique, alimentant non seulement le pays mais aussi de nombreuses régions du monde. Les villes et les villages ont prospéré à mesure que les infrastructures se développaient, attirant d'autres industries et services. L'histoire des homesteaders est un témoignage de la ténacité humaine face à l'adversité et de la capacité à transformer un paysage difficile en une terre d'opportunité et d'abondance.
 
C’est une interprétation critiquée par les récentes recherches historiques, mais partagée jusqu’à ce jour encore par la plupart des Américains et qui est entretenue au XIXème siècle par une abondante culture populaire. La métaphore de la conquête perdura, lorsque Kennedy lance ses programmes d’aide en Amérique latine et les peace corps, il dira qu’ils vont conquérir une nouvelle frontière.
L'arrivée massive d'immigrants d'Europe centrale et orientale aux États-Unis à la fin du 19e siècle a eu un impact profond sur le développement économique et social du pays. Ces immigrants, cherchant une vie meilleure loin des turbulences politiques et économiques de leur patrie, ont été attirés par les promesses d'emploi et d'opportunités aux États-Unis. L'industrie ferroviaire, en pleine expansion, avait un besoin constant de main-d'œuvre pour la construction, la maintenance et l'exploitation des lignes. Les immigrants, avec leur volonté de travailler dur et leurs compétences diversifiées, étaient idéalement placés pour combler ce besoin. Ils ont travaillé sur les chantiers, posant des rails à travers des terrains difficiles, et dans les ateliers de réparation, assurant le bon fonctionnement des locomotives et des wagons. De même, l'industrie minière de l'Ouest, qu'il s'agisse des mines d'or du Colorado ou des mines de cuivre du Montana, dépendait fortement de la main-d'œuvre immigrée. Les conditions dans ces mines étaient souvent dangereuses, mais la promesse d'un salaire régulier et, pour certains, la possibilité de trouver de l'or ou d'autres minéraux précieux, attiraient de nombreux travailleurs. Dans le Midwest, l'industrialisation rapide a créé une demande sans précédent de travailleurs dans les usines et les fabriques. Les villes comme Chicago, Detroit et Cleveland sont devenues des centres industriels majeurs, produisant tout, des machines aux produits de consommation. Les immigrants d'Europe centrale et orientale, avec leur expérience et leur éthique de travail, ont trouvé des emplois dans ces industries, souvent dans des conditions difficiles mais contribuant de manière significative à la production industrielle de la nation. En plus de leur contribution économique, ces immigrants ont également enrichi la culture américaine. Ils ont apporté avec eux des traditions, des langues, des cuisines et des arts qui ont ajouté à la mosaïque culturelle des États-Unis. Les quartiers où ils se sont installés sont devenus des centres d'activité culturelle, avec des églises, des écoles, des théâtres et des marchés reflétant leurs héritages uniques.
 
La colonisation des Grandes Plaines par des agriculteurs venus d'Europe de l'Est, d'Europe centrale et d'Europe de l'Est a marqué une période significative dans l'histoire de l'expansion américaine. Ces immigrants, souvent fuyant la pauvreté, les persécutions ou les bouleversements politiques dans leurs pays d'origine, ont été attirés par les vastes étendues de terres fertiles des États-Unis et la promesse d'une vie meilleure. Les Grandes Plaines, avec leurs sols riches et leurs vastes étendues, offraient des opportunités idéales pour l'agriculture. Les immigrants ont apporté avec eux des techniques agricoles traditionnelles, adaptées aux conditions de leurs pays d'origine, et les ont combinées avec les innovations disponibles en Amérique. Cela a conduit à une augmentation spectaculaire de la production agricole, faisant des États-Unis l'un des principaux producteurs mondiaux de produits tels que le blé, le maïs et le bétail. Ces agriculteurs ont également joué un rôle crucial dans le peuplement des régions intérieures du pays. Ils ont établi des communautés, construit des écoles, des églises et des infrastructures, jetant les bases d'une croissance démographique et économique soutenue. Les villes qui étaient autrefois de petits avant-postes ou des arrêts le long des voies ferrées se sont transformées en centres commerciaux florissants, alimentés par l'agriculture environnante. Parallèlement à cette croissance agricole, l'arrivée de ces immigrants a également stimulé l'industrialisation. Beaucoup d'entre eux, en particulier ceux qui se sont installés dans le Midwest, ont trouvé du travail dans les usines et les ateliers qui se multipliaient à cette époque. Leurs compétences, leur éthique de travail et leur volonté de s'intégrer ont été essentielles pour répondre aux besoins de main-d'œuvre de l'industrie américaine naissante.
 
L'arrivée des immigrants chinois sur la côte ouest des États-Unis au milieu du 19e siècle a marqué un chapitre distinctif dans l'histoire de l'expansion américaine. Attirés par les récits de la "Montagne d'Or", des milliers de Chinois ont traversé l'océan dans l'espoir de trouver fortune lors de la ruée vers l'or de Californie en 1849. Cependant, la réalité qu'ils ont rencontrée était souvent bien différente de leurs rêves dorés. Bien que certains aient eu du succès dans les champs aurifères, la majorité des immigrants chinois s'est retrouvée à travailler dans des conditions difficiles pour un salaire minime, souvent exploités par leurs employeurs. Face à la concurrence et à la xénophobie, ils ont été repoussés vers des emplois moins désirables et des zones moins lucratives des champs aurifères. Au-delà des mines, les immigrants chinois ont joué un rôle crucial dans la construction du premier chemin de fer transcontinental. Employés par la Central Pacific Railroad, des milliers de travailleurs chinois ont affronté des conditions dangereuses pour poser des rails à travers les montagnes de la Sierra Nevada. Leur travail acharné, leur expertise en matière d'explosifs et leur détermination ont été essentiels à l'achèvement de cette entreprise monumentale. En dehors du travail manuel, de nombreux Chinois ont créé des entreprises pour servir leurs communautés. Ils ont ouvert des laveries, des restaurants, des herboristeries et d'autres petits commerces, formant des quartiers chinois dans des villes comme San Francisco. Ces quartiers sont rapidement devenus des centres culturels et économiques, offrant soutien et camaraderie à une population souvent confrontée à la discrimination et à l'isolement. Cependant, malgré leurs contributions significatives, les immigrants chinois ont été confrontés à une hostilité croissante. Des lois discriminatoires, comme la loi sur l'exclusion des Chinois de 1882, ont limité l'immigration chinoise et restreint les droits des Chinois déjà présents aux États-Unis. Ces mesures, combinées à la violence et à la discrimination quotidiennes, ont rendu la vie difficile pour de nombreux Chinois en Amérique.
 
L'histoire des immigrants chinois en Californie est une histoire de persévérance face à l'adversité. Arrivés en grand nombre pendant la ruée vers l'or de 1849, ils ont cherché à construire une vie meilleure dans ce qui était alors considéré comme la terre des opportunités. Cependant, malgré leur travail acharné et leurs contributions significatives à l'économie et à la société californiennes, ils ont été confrontés à une hostilité et à une discrimination systématiques. La discrimination envers les Chinois était institutionnalisée. Des lois spécifiques, comme la loi sur les taxes des mineurs étrangers de 1852, imposaient des taxes élevées aux mineurs chinois, les rendant souvent non rentables. Plus tard, la loi sur l'exclusion des Chinois de 1882 a interdit l'immigration chinoise pendant une décennie, reflétant une hostilité croissante envers la communauté chinoise. La violence était également courante. Des émeutes éclataient régulièrement dans les villes californiennes, où des foules en colère s'en prenaient aux quartiers chinois, brûlant des commerces et des maisons et agressant leurs habitants. Ces actes étaient souvent motivés par des peurs économiques, des stéréotypes raciaux et une concurrence pour les emplois. En réponse à ces défis, de nombreux Chinois ont choisi de vivre dans des quartiers chinois ségrégués, où ils pouvaient trouver sécurité, camaraderie et un sentiment d'appartenance. Ces quartiers sont devenus des centres d'activité économique et culturelle, avec des commerces, des temples, des théâtres et des écoles qui servaient la communauté. Malgré la discrimination et les obstacles, les immigrants chinois ont joué un rôle crucial dans le développement de la Californie. Dans les mines, ils ont extrait de l'or et d'autres minéraux précieux. Dans les villes, ils ont ouvert des commerces, des restaurants et des laveries. Ils ont également joué un rôle essentiel dans la construction du chemin de fer transcontinental, bravant des conditions dangereuses pour relier la côte ouest au reste du pays. L'histoire des immigrants chinois en Californie est un témoignage de leur résilience, de leur détermination et de leur capacité à surmonter des défis considérables. Leur héritage perdure aujourd'hui, non seulement dans les contributions tangibles qu'ils ont apportées à l'État, mais aussi dans l'esprit de persévérance et de détermination qu'ils incarnent.
 
La construction du chemin de fer transcontinental est l'une des réalisations les plus remarquables du 19ème siècle aux États-Unis, et les immigrants chinois ont été au cœur de cet exploit monumental. Leur rôle dans cette entreprise a été essentiel, mais souvent sous-estimé ou omis des récits historiques dominants. La Central Pacific Railroad, la compagnie qui construisait la portion ouest du chemin de fer, a commencé à embaucher des travailleurs chinois en 1865, principalement en raison d'une pénurie de main-d'œuvre. Les dirigeants de la compagnie étaient initialement sceptiques quant à l'aptitude des Chinois à effectuer un travail aussi exigeant, mais ils ont rapidement été impressionnés par leur efficacité, leur éthique de travail et leur endurance. Les conditions de travail étaient extrêmement difficiles. Les travailleurs chinois étaient souvent chargés des tâches les plus périlleuses, notamment la pose de dynamite pour créer des tunnels à travers les solides montagnes de la Sierra Nevada. Ils travaillaient dans des conditions climatiques extrêmes, des chaleurs accablantes aux hivers glaciaux, et étaient exposés à des dangers constants, tels que des explosions, des éboulements et des accidents. Malgré cela, ils étaient généralement payés moins que leurs homologues blancs et vivaient dans des camps de travail rudimentaires. En dépit de ces défis, les travailleurs chinois ont fait preuve d'une ingéniosité remarquable. Ils ont utilisé des techniques de construction traditionnelles chinoises, adaptant leurs compétences à l'environnement américain. Par exemple, lorsqu'ils étaient confrontés à la tâche ardue de creuser des tunnels à travers la roche solide, ils utilisaient des feux pour chauffer la roche, puis de l'eau froide pour la faire éclater, une méthode qu'ils avaient apprise en Chine. Leur contribution a été si significative que, lorsque le dernier crampon doré a été posé à Promontory Summit, dans l'Utah, en 1869, marquant l'achèvement du chemin de fer, la présence des travailleurs chinois était indéniable. Cependant, malgré leur rôle crucial, ils ont souvent été marginalisés dans les célébrations et les commémorations qui ont suivi.
 
La colonisation de l'intérieur des États-Unis, en particulier des Grandes Plaines, a été une entreprise ardue pour de nombreux pionniers. Bien que la promesse de terres abondantes et fertiles ait attiré de nombreux colons, la réalité de la vie dans ces régions était souvent bien différente de ce qu'ils avaient imaginé. L'isolement géographique des Grandes Plaines a posé de nombreux défis. Avant la construction des chemins de fer, les colons dépendaient principalement des chariots et des voies fluviales pour transporter leurs marchandises. Cela signifiait que l'accès aux marchés, où ils pouvaient vendre leurs produits et acheter des fournitures, était limité. De plus, les distances entre les fermes et les petites villes étaient souvent importantes, ce qui rendait difficile la création de communautés soudées et l'accès aux services essentiels comme les écoles, les médecins ou les églises. Les conditions climatiques des Grandes Plaines étaient un autre défi majeur. Les étés pouvaient être brûlants et secs, rendant la culture difficile sans irrigation adéquate. Les hivers, en revanche, étaient souvent rigoureux, avec des tempêtes de neige et des températures glaciales qui pouvaient mettre en péril le bétail et les récoltes. Les tornades et les tempêtes de grêle étaient également des menaces courantes pour les colons. En outre, le sol des Grandes Plaines, bien que fertile, était recouvert d'une épaisse couche d'herbe à racines profondes. Cela rendait le labour initial extrêmement difficile. Les colons ont dû innover, utilisant des charrues spéciales pour briser la dure croûte du sol. Malgré ces défis, de nombreux colons ont persévéré, adaptant leurs méthodes agricoles et leurs modes de vie pour réussir dans cet environnement difficile. Ils ont développé des techniques agricoles spécifiques pour la région, comme le labourage en bandes pour réduire l'érosion du sol et la plantation d'arbres pour servir de brise-vent. Avec le temps, l'arrivée du chemin de fer a également facilité l'accès aux marchés et a réduit l'isolement des Grandes Plaines, permettant à la région de prospérer.


= Le Sud =
= Le Sud =
La réunion du pays se fait au détriment des noirs qui vont très vite réagir aux codes noirs imposés par les sudistes et aux autres violations de la loi en recourant devant les tribunaux.
La fin de la guerre civile en 1865 a marqué la fin de la Confédération et de l'esclavage légal aux États-Unis. Cependant, la promesse de liberté et d'égalité pour les Afro-Américains n'a pas été pleinement réalisée, en particulier dans le Sud. La période qui a suivi la guerre, connue sous le nom de Reconstruction, a été une tentative de réintégrer les États du Sud dans l'Union et de garantir les droits des Afro-Américains nouvellement libérés. Mais cette période a été marquée par une résistance intense de la part des Blancs du Sud qui étaient déterminés à restaurer une domination blanche. Les "codes noirs" étaient un ensemble de lois adoptées par les législatures des États du Sud après la guerre civile. Bien que ces lois aient reconnu certains droits pour les Afro-Américains, comme le droit de posséder des biens et de se marier, elles ont également imposé de nombreuses restrictions. Par exemple, les codes noirs interdisaient aux Afro-Américains de voter, de témoigner contre des Blancs devant un tribunal, de posséder des armes ou de se réunir en groupes sans la présence d'un Blanc. De plus, ces lois imposaient des contrats de travail annuels, forçant de nombreux Afro-Américains à travailler dans des conditions qui ressemblaient beaucoup à l'esclavage. En plus des codes noirs, d'autres lois et pratiques, connues sous le nom de lois Jim Crow, ont été mises en place pour renforcer la ségrégation raciale et la suprématie blanche. Ces lois ont imposé la séparation des races dans les lieux publics, comme les écoles, les hôpitaux, les transports en commun et même les cimetières. Les Afro-Américains étaient également privés de leur droit de vote par des tactiques telles que les taxes de vote, les tests d'alphabétisation et les menaces de violence. La mise en œuvre de ces lois et pratiques a été soutenue par la violence et l'intimidation. Des groupes comme le Ku Klux Klan ont terrorisé les Afro-Américains et les Blancs qui les soutenaient, utilisant des lynchages, des incendies criminels et d'autres actes de violence pour maintenir le statu quo racial.
 
Dès 1876, la Cour suprême qui est toujours dominée par des anciens esclavagistes estime que le XIVème amendement concernant la citoyenneté et le Bill of Rights des noirs nés aux États-Unis n’exige pas que le gouvernement fédéral protège les droits civils des noirs et que chaque État peut régler les relations interraciales à sa guise.
Face à un système juridique et social profondément ancré dans la discrimination, les Afro-Américains ont dû faire preuve de persévérance et d'ingéniosité pour contester les injustices auxquelles ils étaient confrontés. Malgré les obstacles, ils ont utilisé tous les moyens à leur disposition pour lutter pour leurs droits. Les Afro-Américains ont formé des organisations pour soutenir leurs efforts. La National Association for the Advancement of Colored People (NAACP), fondée en 1909, est devenue un acteur majeur dans la lutte pour les droits civiques. Elle a utilisé les tribunaux comme principal moyen de contester les lois discriminatoires, en embauchant des avocats pour représenter les Afro-Américains dans des affaires judiciaires clés. Cependant, ces efforts ont souvent été entravés par des tribunaux hostiles, en particulier dans le Sud. Les juges, souvent en accord avec les préjugés dominants de leur communauté, étaient réticents à statuer en faveur des plaignants noirs. De plus, les Afro-Américains qui osaient contester le système en place risquaient des représailles, allant de l'intimidation à la violence physique. Malgré ces défis, il y a eu des victoires notables. L'une des plus célèbres est l'affaire Brown v. Board of Education de 1954, dans laquelle la Cour suprême des États-Unis a statué que la ségrégation raciale dans les écoles publiques était inconstitutionnelle. Bien que cette décision n'ait pas mis fin immédiatement à la ségrégation, elle a marqué un tournant dans la lutte pour les droits civiques. En dehors des tribunaux, les Afro-Américains ont également utilisé d'autres moyens pour contester la discrimination. Ils ont organisé des boycotts, des sit-ins, des marches et d'autres formes de protestation non violente pour attirer l'attention sur leur cause. Des figures emblématiques comme Martin Luther King Jr., Rosa Parks et d'autres ont émergé comme leaders de ce mouvement pour les droits civiques.
 
En 1896, la Cour suprême légalise la séparation dans les lieux publics pour autant qu’elle n’empêche pas les deux races d’avoir le même accès aux services publics. Depuis la fin de la reconstruction, les XIV et XV amendements vont demeurer lettre morte jusqu’au milieu des années 1960.
La résilience et la détermination des Afro-Américains face à l'oppression systémique ont été remarquables. Dans le Sud post-guerre civile, où la discrimination était la plus profonde et la plus institutionnalisée, les Afro-Américains ont trouvé des moyens de résister et de s'organiser. La création de leurs propres organisations a été un moyen essentiel pour les Afro-Américains de lutter pour leurs droits. Des groupes comme la NAACP, le Southern Christian Leadership Conference (SCLC) et le Student Nonviolent Coordinating Committee (SNCC) ont joué un rôle crucial dans la mobilisation des communautés noires pour la cause des droits civiques. Ces organisations ont fourni une plateforme pour la formation, la stratégie et la coordination des actions de protestation. L'adhésion au Parti républicain, autrefois le parti de Lincoln et de l'émancipation, était une autre manière pour les Afro-Américains de revendiquer leurs droits politiques. Bien que cette affiliation ait changé avec le temps, notamment en raison de la "stratégie sudiste" du Parti républicain dans les années 1960, pendant la période de la Reconstruction et au-delà, de nombreux Afro-Américains ont vu le Parti républicain comme un allié dans leur lutte pour l'égalité. La participation à des mouvements populaires a également été cruciale. Des figures emblématiques comme Rosa Parks, dont le refus de céder sa place dans un bus a déclenché le boycott des bus de Montgomery, et Martin Luther King Jr., avec sa philosophie de désobéissance civile non violente, ont inspiré des milliers de personnes à se lever contre l'injustice. Les sit-ins, les marches et les boycotts sont devenus des outils courants de protestation et de résistance. Le Mouvement pour les droits civiques des années 1950 et 1960 a culminé avec des événements tels que la Marche sur Washington pour l'emploi et la liberté en 1963, où Martin Luther King Jr. a prononcé son célèbre discours "I Have a Dream". Ces efforts collectifs ont conduit à des changements législatifs majeurs, notamment la loi sur les droits civils de 1964, qui interdisait la discrimination fondée sur la race, la couleur, la religion, le sexe ou l'origine nationale, et la loi sur le droit de vote de 1965, qui visait à éliminer les obstacles au vote pour les Afro-Américains. Ces victoires, bien que significatives, n'étaient que le début d'une lutte continue pour l'égalité et la justice aux États-Unis. Mais elles témoignent de la force, de la détermination et de la résilience des Afro-Américains face à des siècles d'oppression.
 
Le droit de vote allait être supprimé par les codes, maintenant la Cour suprême légalise le « [http://en.wikipedia.org/wiki/Separate_but_equal separated but equal] ». La Cour suprême des États-Unis a un énorme poids, les droits ne sont jamais acquis, ce que les noirs afro-américains ont gagné dans les années 1870 disparait très vite.
Après la guerre civile, la période de la Reconstruction a offert une lueur d'espoir pour les Afro-Américains. Avec l'adoption des 13e, 14e et 15e amendements, l'esclavage a été aboli, la citoyenneté garantie et le droit de vote étendu aux hommes noirs. Cependant, cette période de progrès a été de courte durée. Avec le retrait des troupes fédérales du Sud en 1877, les États du Sud ont rapidement adopté les "codes noirs", des lois qui restreignaient sévèrement les libertés des Afro-Américains et établissaient des systèmes de travail forcé, de ségrégation et de privation des droits. Face à ces injustices, les Afro-Américains ont fait preuve d'une résilience et d'une détermination remarquables. Ils ont établi des églises, des écoles et des institutions qui sont devenues des piliers de leurs communautés. Ces institutions ont offert des espaces d'éducation, de culte et de mobilisation politique, essentiels à la lutte pour les droits civiques. En dépit des obstacles juridiques et sociaux, les Afro-Américains ont également cherché à contester leur statut par le biais des tribunaux, bien que ces efforts aient souvent été entravés par un système judiciaire discriminatoire. Des figures comme Ida B. Wells ont courageusement dénoncé les lynchages et d'autres formes de violence raciale, malgré les menaces personnelles. Au fil du temps, la résistance s'est organisée et s'est intensifiée. Des organisations comme la NAACP ont été créées pour lutter contre la discrimination raciale et pour promouvoir les droits des Afro-Américains. Des figures emblématiques comme W.E.B. Du Bois, Booker T. Washington et plus tard Martin Luther King Jr. ont émergé comme des voix puissantes pour la justice et l'égalité. La lutte pour les droits civiques s'est intensifiée au milieu du 20e siècle, avec des boycotts, des sit-ins, des marches et d'autres formes de protestation non violente. Ces efforts collectifs, combinés à des décisions judiciaires clés et à des législations fédérales, ont finalement conduit au démantèlement du système de ségrégation et à l'établissement de droits égaux pour tous les citoyens, indépendamment de leur race.
 
Vers 1890 dans le sud, la ségrégation, la violence raciale, les lynchages, les codes noirs sont imposés avec l’assentiment de la Cour suprême. La grande plantation disparait pour être remplacée par le métayage, les métayers gagnent peu et s’endettent auprès des propriétaires puisque le prix du coton sur le marché international baisse. Pour le Sud, c’est la fin du Cotton King.
La Cour suprême des États-Unis, dans les années qui ont suivi la guerre civile, a eu un impact profond sur la trajectoire des droits civils des Afro-Américains. Bien que le 14e amendement ait été adopté en 1868 pour garantir la citoyenneté et une protection égale en vertu de la loi à tous les citoyens, y compris les Afro-Américains, la Cour a interprété cet amendement de manière restrictive dans les Civil Rights Cases de 1883. Dans ces affaires, la Cour a examiné la constitutionnalité de la Civil Rights Act de 1875, qui interdisait la discrimination raciale dans les lieux publics tels que les hôtels, les théâtres et les chemins de fer. La Cour a statué que le 14e amendement ne donnait pas au Congrès le pouvoir de légiférer contre les actes discriminatoires commis par des particuliers ou des entreprises privées. Selon la Cour, le 14e amendement ne s'appliquait qu'aux actes discriminatoires commis par les États, et non par des particuliers. Cette décision a eu pour effet de laisser les Afro-Américains sans recours juridique contre la discrimination raciale dans de nombreux domaines de la vie publique. Elle a également ouvert la voie à l'adoption de lois de ségrégation raciale dans le Sud, connues sous le nom de lois Jim Crow, qui ont institutionnalisé la ségrégation raciale et privé les Afro-Américains de nombreux droits civils et politiques. La décision de la Cour dans les Civil Rights Cases de 1883 est un exemple frappant de la manière dont le pouvoir judiciaire peut influencer la trajectoire des droits civils et de la manière dont les interprétations constitutionnelles peuvent avoir des conséquences durables sur la vie des citoyens. Il faudra des décennies de lutte et d'activisme pour que les droits civils des Afro-Américains soient pleinement reconnus et protégés par la loi.
 
Au Sud, cette industrialisation commencée lors de la guerre civile se poursuit principalement dans la sidérurgie et le textile. L’exploitation du bois se développe aussi avec la déforestation massive du Sud. En raison de l’endettement du sud notamment pendant la guerre, très rapidement toutes ses industries passent sous le contrôle d’industriels du Nord.
La Cour suprême, dans sa décision concernant les Civil Rights Cases de 1883, a établi une distinction entre les actes discriminatoires commis par le gouvernement fédéral et ceux commis par les gouvernements des États ou les entités privées. En interprétant la clause de protection égale du 14e amendement de manière restrictive, la Cour a considéré que cette clause ne s'appliquait qu'à la discrimination exercée par le gouvernement fédéral. Cette interprétation a laissé une grande marge de manœuvre aux États, en particulier ceux du Sud, pour réglementer leurs propres relations raciales. En conséquence, de nombreux États du Sud ont rapidement adopté une série de lois connues sous le nom de lois "Jim Crow". Ces lois ont établi une ségrégation raciale stricte dans presque tous les aspects de la vie publique, des écoles aux transports en commun, en passant par les lieux publics comme les restaurants et les théâtres. De plus, ces lois ont été complétées par des pratiques discriminatoires qui ont privé les Afro-Américains de leurs droits fondamentaux, tels que le droit de vote. La décision de la Cour suprême a donc eu des conséquences profondes et durables sur la vie des Afro-Américains, renforçant la ségrégation et la discrimination raciales pendant près d'un siècle, jusqu'à ce que le mouvement des droits civiques des années 1950 et 1960 parvienne à renverser ces pratiques injustes.
 
Le Sud demeure principalement rural, il continue de produire surtout des matières premières transformées ou consommées au Nord et son économie dépend des capitaux et de la gestion du Nord.
L'arrêt des Civil Rights Cases de 1883 a marqué un tournant majeur dans la trajectoire des droits civils aux États-Unis. En décidant que le 14e amendement ne s'appliquait qu'aux actions du gouvernement fédéral et non à celles des États ou des particuliers, la Cour suprême a essentiellement donné le feu vert aux États du Sud pour instaurer un régime de ségrégation et de discrimination raciale. Ces lois, connues sous le nom de lois "Jim Crow", ont touché presque tous les aspects de la vie, de l'éducation aux transports, et ont privé les Afro-Américains de leurs droits fondamentaux. Face à cette réalité institutionnalisée, les Afro-Américains ont dû faire preuve de résilience, d'ingéniosité et de détermination pour revendiquer leurs droits. Bien que des efforts aient été déployés tout au long du début du 20e siècle pour contester la ségrégation et la discrimination, c'est le Mouvement pour les droits civils des années 1950 et 1960 qui a finalement réussi à mobiliser une action nationale. Des figures emblématiques comme Martin Luther King Jr., Rosa Parks et de nombreux autres ont galvanisé le pays autour de la cause de l'égalité. Ce mouvement, avec ses boycotts, ses marches et ses actions en justice, a finalement conduit à des changements législatifs majeurs, notamment la loi sur les droits civils de 1964 et la loi sur le droit de vote de 1965. Ces lois ont interdit la discrimination raciale dans l'emploi, l'éducation, les logements et les lieux publics, et ont protégé le droit de vote des citoyens, indépendamment de leur race. Ainsi, bien que l'arrêt de 1883 ait été un revers majeur pour les droits civils, il a également servi de catalyseur pour un mouvement qui a finalement transformé la nation et rapproché les États-Unis de son idéal d'égalité pour tous. Dans l'ensemble, l'arrêt de la Cour suprême dans les Civil Rights Cases de 1883 a constitué un revers important pour les droits des Afro-Américains aux États-Unis et a ouvert la voie à une lutte longue et difficile pour les droits civils. La décision de la Cour a laissé la réglementation des relations raciales aux différents États, et il a fallu attendre le Mouvement pour les droits civiques.
 
Le domaine du travail est ségrégué et des systèmes proches de l’esclavage dominent en particulier le système du travail forcé à travers les codes noirs ; des milliers de noirs sont condamnés à de longues peines de travaux forcés. Tout cela est fait à des taux de mortalité énormes et sans que cela n’émeuve les financiers et même les citoyens du Nord.
La décision Plessy contre Ferguson a été rendue à la suite d'un incident en 1892 où Homer Plessy, un homme afro-américain à la peau claire, avait défié la loi de la Louisiane en s'asseyant dans un wagon réservé aux Blancs. Plessy, qui était sept huitièmes blanc et un huitième noir, a été arrêté et condamné pour avoir enfreint la loi de l'État qui exigeait la ségrégation des passagers dans les trains. L'affaire a été portée devant la Cour suprême, où les avocats de Plessy ont soutenu que la loi de la Louisiane violait le 13e et le 14e amendement de la Constitution des États-Unis. Cependant, la Cour, dans une décision 7 contre 1, a statué que la loi de la Louisiane ne violait pas la Constitution tant que les installations séparées étaient égales en qualité. La doctrine "séparé mais égal" établie par cet arrêt a été utilisée pour justifier la ségrégation raciale dans presque tous les aspects de la vie publique aux États-Unis, en particulier dans le Sud. En réalité, les installations et services fournis aux Afro-Américains étaient souvent inférieurs à ceux fournis aux Blancs. Les écoles, les hôpitaux, les parcs, et même les fontaines d'eau pour les Afro-Américains étaient souvent en mauvais état, sous-financés et surpeuplés. La décision Plessy contre Ferguson a renforcé la légitimité juridique de la ségrégation raciale et a été un obstacle majeur à l'égalité raciale pendant plus d'un demi-siècle. Ce n'est qu'en 1954, avec l'arrêt Brown contre Board of Education, que la Cour suprême a renversé la doctrine "séparé mais égal" et a déclaré que la ségrégation raciale dans les écoles publiques était inconstitutionnelle. L'impact de Plessy contre Ferguson a été profond et durable. Il a non seulement légalisé la ségrégation, mais a également renforcé les attitudes et les pratiques racistes dans la société américaine. La lutte pour mettre fin à la ségrégation et obtenir l'égalité des droits pour tous les citoyens américains a nécessité des décennies d'efforts et de sacrifices de la part de nombreux individus courageux.
 
En général, les noirs sont exclus du travail industriel, mais les blancs qui y travaillent généralement issus de familles paysannes pauvres et endettées sont aussi endettés et sous-payés. Vont se former des petites villes compléments dominées par une industrie textile qui fournit et contrôle tout presque comme au temps de la plantation, mais pour les blancs. Toutefois, on maintient le Sud dans l’illusion de la race blanche.
La décision Plessy contre Ferguson a renforcé la légitimité juridique de la ségrégation raciale et a créé un précédent qui a été utilisé pour justifier une multitude de pratiques discriminatoires. Les lois "Jim Crow" qui ont suivi ont touché presque tous les aspects de la vie quotidienne, de l'éducation aux transports en commun, en passant par les lieux publics et les établissements de loisirs. Ces lois ont non seulement séparé physiquement les Afro-Américains des Blancs, mais ont également renforcé un système de suprématie blanche qui a marginalisé et opprimé les Afro-Américains pendant des décennies. Sous le couvert de la doctrine "séparé mais égal", les États du Sud ont pu établir des systèmes éducatifs, des transports et d'autres services publics séparés pour les Blancs et les Noirs. En réalité, les services et installations destinés aux Afro-Américains étaient souvent nettement inférieurs à ceux destinés aux Blancs. Par exemple, les écoles pour les Noirs étaient souvent sous-financées, délabrées et surpeuplées, privant ainsi les étudiants afro-américains d'une éducation de qualité égale à celle de leurs homologues blancs. La décision Plessy a également eu un impact psychologique profond sur la nation, renforçant l'idée que les Afro-Américains étaient inférieurs et méritaient un traitement inégal. Elle a également donné aux Blancs du Sud le feu vert pour continuer à opprimer les Afro-Américains, souvent avec la violence et l'intimidation. Ce n'est qu'après des décennies de lutte pour les droits civiques, menée par des militants courageux et déterminés, que la doctrine "séparé mais égal" a été finalement renversée. L'arrêt Brown contre Board of Education en 1954 a été une étape cruciale dans cette lutte, déclarant que la ségrégation dans les écoles publiques était inconstitutionnelle. Cependant, même après Brown, la lutte pour l'égalité des droits a continué, car de nombreux États du Sud ont résisté à l'intégration et ont continué à mettre en œuvre des politiques discriminatoires.
 
Le 14e amendement, ratifié en 1868, garantissait l'égalité de protection devant la loi pour tous les citoyens, indépendamment de leur race. Le 15e amendement, ratifié en 1870, interdisait explicitement la privation du droit de vote sur la base de la race, de la couleur ou d'une condition antérieure de servitude. Ces amendements étaient censés garantir les droits civiques des Afro-Américains, en particulier ceux qui avaient été récemment affranchis après la guerre civile. Cependant, malgré ces garanties constitutionnelles, les États du Sud ont rapidement adopté une série de lois, connues sous le nom de lois "Jim Crow", qui ont établi un système de ségrégation raciale dans presque tous les aspects de la vie quotidienne. Ces lois ont été renforcées par des pratiques sociales et économiques qui ont marginalisé les Afro-Américains et les ont maintenus dans une position subordonnée. Les tribunaux ont souvent soutenu ces pratiques. L'arrêt Plessy contre Ferguson de 1896, par exemple, a validé la doctrine "séparé mais égal", permettant la ségrégation tant que les installations séparées étaient considérées comme égales. En réalité, les installations destinées aux Afro-Américains étaient souvent inférieures. De plus, les tactiques d'intimidation, les taxes électorales, les tests d'alphabétisation et d'autres obstacles ont été utilisés pour empêcher les Afro-Américains d'exercer leur droit de vote, en dépit du 15e amendement. Ce n'est qu'avec le mouvement des droits civiques des années 1950 et 1960 que ces pratiques ont été sérieusement contestées et finalement démantelées. Des décisions judiciaires, comme l'arrêt Brown contre Board of Education en 1954, ont commencé à renverser la jurisprudence précédente qui soutenait la ségrégation. Les activistes des droits civiques, par des actions directes, des protestations et des litiges, ont poussé le pays à reconnaître et à rectifier les injustices qui avaient été perpétrées pendant des décennies.
 
Après la guerre civile, la période de la Reconstruction a vu une augmentation significative de la participation politique des Afro-Américains, en particulier dans le Sud. Cependant, cette période de progrès a été de courte durée. Avec la fin de la Reconstruction en 1877, les États du Sud ont commencé à adopter une série de lois et de réglementations visant à restreindre et à éliminer le droit de vote des Afro-Américains. Les "codes noirs" étaient initialement des lois adoptées immédiatement après la guerre civile dans le but de contrôler et de restreindre la liberté des Afro-Américains nouvellement affranchis. Ces lois ont été rapidement suivies par les lois "Jim Crow", qui ont institutionnalisé la ségrégation raciale et la discrimination dans le Sud. Les tests d'alphabétisation étaient l'une des nombreuses tactiques utilisées pour empêcher les Afro-Américains de voter. Ces tests étaient souvent formulés de manière délibérément confuse ou ambiguë, rendant difficile pour quiconque, quel que soit son niveau d'éducation, de les réussir. De plus, les responsables des bureaux de vote avaient une grande latitude pour décider qui devait passer le test, permettant ainsi une application discriminatoire. Les taxes de vote étaient une autre méthode utilisée pour empêcher les Afro-Américains de voter. Ces taxes, qui devaient être payées pour pouvoir voter, étaient souvent trop élevées pour de nombreux Afro-Américains, qui vivaient dans la pauvreté. De plus, certaines juridictions avaient des "grand-père clauses", qui exemptaient les électeurs dont les grands-pères avaient le droit de vote avant la guerre civile, ce qui excluait de facto la plupart des Afro-Américains. D'autres pratiques discriminatoires comprenaient l'utilisation de bulletins de vote "blancs", où les noms des candidats étaient imprimés sur des fonds de couleur différente, permettant aux responsables de rejeter les bulletins de vote des Afro-Américains. Les menaces, les violences et les intimidations étaient également couramment utilisées pour dissuader les Afro-Américains de voter. Ces pratiques ont eu un impact dévastateur sur la participation électorale des Afro-Américains. Dans de nombreux comtés du Sud, le nombre d'électeurs afro-américains inscrits a chuté à zéro ou presque. Ce n'est qu'avec le mouvement des droits civiques des années 1950 et 1960, et en particulier avec la promulgation de la loi sur les droits de vote de 1965, que ces pratiques discriminatoires ont été éliminées et que le droit de vote des Afro-Américains a été pleinement restauré.
 
La décision de 1896 dans l'affaire Plessy contre Ferguson a été un tournant majeur dans l'histoire des droits civiques aux États-Unis. En validant la doctrine du "séparé mais égal", la Cour suprême a donné son aval à une ségrégation raciale systématique, tant que les installations séparées étaient considérées comme équivalentes. Cependant, dans la pratique, les installations et services destinés aux Afro-Américains étaient souvent inférieurs à ceux réservés aux Blancs. Cette décision a renforcé et légitimé les lois "Jim Crow" qui étaient déjà en place dans de nombreux États du Sud. Ces lois, qui couvraient presque tous les aspects de la vie, de l'éducation aux transports en passant par les lieux publics, ont créé une ségrégation institutionnalisée qui a duré plusieurs décennies. Elles ont également été utilisées pour justifier la privation du droit de vote des Afro-Américains par des moyens tels que les tests d'alphabétisation, les taxes de vote et d'autres obstacles bureaucratiques. La ségrégation légalisée a également renforcé les attitudes et les préjugés racistes, créant une atmosphère de discrimination et d'oppression pour les Afro-Américains. Elle a également contribué à perpétuer les inégalités économiques, éducatives et sociales entre les Blancs et les Afro-Américains. Il est important de noter que la décision Plessy contre Ferguson n'a pas été contestée avec succès avant l'affaire Brown contre Board of Education en 1954, où la Cour suprême a renversé la doctrine du "séparé mais égal" pour l'éducation. Cette décision a été le début de la fin de la ségrégation institutionnalisée aux États-Unis, bien que la lutte pour les droits civiques et l'égalité se poursuive encore aujourd'hui.
 
La Cour suprême des États-Unis, en tant qu'organe judiciaire le plus élevé du pays, joue un rôle crucial dans l'interprétation de la Constitution et la détermination des droits fondamentaux des citoyens. Ses décisions ont des répercussions durables et façonnent souvent le paysage juridique et social pendant des générations. Après la guerre civile, les 13e, 14e et 15e amendements ont été adoptés pour abolir l'esclavage, garantir la citoyenneté et les droits égaux à tous, et protéger le droit de vote des Afro-Américains. Cependant, malgré ces protections constitutionnelles, les droits des Afro-Américains ont été systématiquement bafoués, en particulier dans le Sud. Des lois discriminatoires, connues sous le nom de lois "Jim Crow", ont été adoptées pour restreindre les droits des Afro-Américains, notamment leur droit de vote. La Cour suprême, par ses décisions, a souvent renforcé ces pratiques discriminatoires. L'arrêt Plessy contre Ferguson de 1896 en est un exemple flagrant, où la Cour a validé la doctrine du "séparé mais égal", légalisant ainsi la ségrégation raciale. Cette décision a donné le feu vert aux États pour institutionnaliser la discrimination raciale, ce qui a eu des conséquences dévastatrices pour les Afro-Américains. Ce n'est qu'au milieu du XXe siècle, avec le Mouvement pour les droits civils, que la lutte pour l'égalité des Afro-Américains a gagné du terrain. Des figures emblématiques comme Martin Luther King Jr. et Rosa Parks, ainsi que des milliers d'autres militants, ont protesté, manifesté et lutté pour mettre fin à la ségrégation et garantir les droits civils des Afro-Américains. La Cour suprême, dans des décisions ultérieures comme Brown contre Board of Education en 1954, a finalement commencé à corriger certaines de ses précédentes erreurs judiciaires, en déclarant que la ségrégation dans les écoles publiques était inconstitutionnelle. La lutte pour les droits civils des Afro-Américains aux États-Unis illustre la tension entre les protections constitutionnelles et leur mise en œuvre réelle. Elle montre également l'importance cruciale de la Cour suprême dans la définition et la protection des droits fondamentaux des citoyens.
 
Vers 1890, le Sud des États-Unis était profondément ancré dans un système de ségrégation, de violence et de discrimination envers les Afro-Américains. Bien que l'esclavage ait été aboli après la guerre civile, les États du Sud ont rapidement adopté une série de lois et de réglementations, connues sous le nom de "codes noirs", pour restreindre les droits et libertés des Afro-Américains. Ces codes ont imposé des restrictions sévères sur la vie quotidienne des Afro-Américains, de l'endroit où ils pouvaient vivre et travailler à la manière dont ils pouvaient interagir avec les Blancs. La ségrégation était omniprésente, avec des écoles, des transports, des restaurants, des hôtels et même des fontaines d'eau séparés pour les Blancs et les Noirs. Les Afro-Américains étaient également privés de leur droit de vote par des tactiques telles que les taxes de vote, les tests d'alphabétisation et les menaces ou actes de violence. La violence à l'encontre des Afro-Américains était courante et souvent impunie. Les lynchages, en particulier, étaient une forme brutale de violence raciale qui terrorisait la communauté noire. Ces actes étaient souvent perpétrés sous le prétexte de punir un crime réel ou perçu, mais servaient en réalité à renforcer le contrôle et la domination blancs sur les Afro-Américains. La décision de la Cour suprême dans l'affaire Plessy contre Ferguson en 1896 a renforcé ce système de ségrégation. En statuant que la ségrégation était constitutionnelle tant que les installations séparées étaient "égales", la Cour a donné son aval à la doctrine du "séparé mais égal". En réalité, les installations et services destinés aux Afro-Américains étaient souvent inférieurs à ceux réservés aux Blancs. La décision Plessy a donné le feu vert aux États du Sud pour codifier et étendre la ségrégation et la discrimination raciales. Elle a également envoyé un message clair selon lequel le gouvernement fédéral ne s'opposerait pas à ces pratiques. Il faudra des décennies de lutte, de protestation et de plaidoyer avant que cette décision ne soit finalement renversée et que les droits civils des Afro-Américains ne soient pleinement reconnus.
 
Le système de métayage est devenu prédominant dans le Sud post-guerre civile, en particulier avec la fin de l'esclavage. Les grandes plantations, qui dépendaient auparavant de la main-d'œuvre esclave pour cultiver le coton et d'autres cultures, ont été fragmentées en parcelles plus petites. Ces parcelles étaient ensuite louées à des métayers, qui étaient souvent d'anciens esclaves sans terre ni ressources pour démarrer leur propre exploitation agricole. Le métayage, en théorie, semblait offrir une opportunité pour les Afro-Américains de travailler la terre et de gagner leur vie. En réalité, c'était un système profondément inégal et exploiteur. Les métayers recevaient une parcelle de terre à cultiver, ainsi que des outils, des semences et d'autres fournitures nécessaires à la culture. En échange, ils devaient donner une part importante de leur récolte au propriétaire foncier. Les propriétaires fixaient souvent les prix des fournitures et des produits de base, ce qui entraînait des dettes pour les métayers. Avec la chute des prix du coton sur le marché international à la fin du 19e siècle, la situation des métayers s'est encore détériorée. Beaucoup se sont retrouvés piégés dans un cycle de dettes, empruntant de l'argent au propriétaire foncier pour les semences et les fournitures, puis remboursant ces dettes avec leur récolte. Si la récolte était mauvaise ou si les prix étaient bas, ils s'endettaient davantage. Le système de métayage a perpétué la pauvreté et la dépendance économique des Afro-Américains dans le Sud pendant des décennies. Il a également renforcé les structures de pouvoir raciales et économiques, avec des propriétaires fonciers blancs qui contrôlaient la terre et les ressources, et des métayers noirs qui travaillaient la terre sans jamais vraiment avoir la possibilité de s'élever économiquement ou socialement.
 
L'économie du Sud, autrefois dominée par les vastes plantations de coton et soutenue par le travail esclave, a subi une transformation radicale après la guerre civile. La fin de l'esclavage a signifié la fin d'un système économique qui avait enrichi une élite blanche pendant des générations. Cependant, la promesse de la Reconstruction, une période post-guerre civile visant à intégrer les Afro-Américains libérés dans la société en tant que citoyens à part entière, a été rapidement trahie. Les lois Jim Crow, les codes noirs et d'autres mesures discriminatoires ont été mises en place pour maintenir la suprématie blanche et marginaliser la population noire. Le système de métayage, qui a émergé comme une réponse à la crise économique du Sud post-guerre civile, a enfermé de nombreux Afro-Américains dans un cycle de dépendance et d'endettement. Les métayers étaient souvent à la merci des propriétaires fonciers, qui contrôlaient non seulement la terre, mais aussi les fournitures nécessaires à la culture et les marchés où les récoltes étaient vendues. Avec la chute des prix du coton à la fin du 19e siècle, de nombreux métayers se sont retrouvés endettés, incapables de s'échapper de leur situation précaire. La pauvreté endémique, exacerbée par une économie en déclin et des lois discriminatoires, a créé des conditions de vie difficiles pour de nombreux Afro-Américains du Sud. L'accès limité à l'éducation, aux soins de santé et aux opportunités économiques a renforcé les inégalités raciales et économiques. De nombreux Afro-Américains ont cherché à échapper à ces conditions en migrant vers le Nord et l'Ouest lors de la Grande Migration, cherchant de meilleures opportunités et échappant à la ségrégation et à la violence du Sud.
 
L'industrialisation du Sud après la guerre civile a représenté un changement majeur pour une région qui avait été dominée par une économie agraire basée sur les plantations. Bien que l'agriculture, en particulier la culture du coton, soit restée un élément central de l'économie du Sud, l'émergence des industries de l'acier et du textile a offert de nouvelles opportunités économiques et a contribué à diversifier l'économie de la région. L'industrie sidérurgique, en particulier, a connu une croissance significative dans des zones riches en charbon et en fer, comme l'Alabama. La ville de Birmingham, par exemple, est devenue un centre majeur de production d'acier en raison de sa proximité avec les gisements de charbon et de minerai de fer. Ces industries ont attiré des investissements du Nord et de l'étranger, stimulant la croissance économique. L'industrie textile, quant à elle, a profité de la longue tradition de production de coton du Sud. Des usines ont été établies dans tout le Sud, transformant le coton brut en tissus et autres produits. Les villes comme Charlotte en Caroline du Nord sont devenues des centres importants pour l'industrie textile. Cependant, cette industrialisation a eu un coût. Les travailleurs du Sud, y compris de nombreux Afro-Américains et Blancs pauvres, étaient souvent employés dans des conditions difficiles et pour des salaires très bas. Les syndicats étaient faibles et la législation du travail était inexistante ou non appliquée, ce qui permettait aux propriétaires d'usines d'exploiter leurs travailleurs. De plus, la dépendance à l'égard de la main-d'œuvre bon marché a freiné l'innovation technologique dans certaines industries, rendant le Sud moins compétitif par rapport aux régions plus industrialisées du Nord. Malgré ces défis, l'industrialisation a joué un rôle crucial dans la transformation du Sud d'une économie principalement agraire à une économie plus diversifiée, marquant le début d'une période de changement et de modernisation pour la région.
 
L'exploitation forestière est devenue une industrie majeure dans le Sud pendant la période post-guerre civile, en particulier à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle. Les vastes forêts de pins et d'autres essences du Sud étaient une ressource naturelle précieuse qui n'avait pas été exploitée à grande échelle avant cette période. La combinaison de l'expansion du réseau ferroviaire, qui facilitait le transport du bois vers les marchés nationaux, et de la demande croissante de bois pour la construction, l'ameublement et d'autres usages a conduit à une augmentation rapide de l'exploitation forestière. De nombreuses entreprises du Nord ont investi dans l'industrie forestière du Sud, attirées par la disponibilité de vastes étendues de terres forestières à des prix relativement bas. Cependant, cette exploitation rapide a eu des conséquences environnementales. La déforestation massive a entraîné l'érosion des sols, la perturbation des habitats naturels et la perte de biodiversité. De vastes étendues de forêts anciennes ont été abattues, souvent sans aucun effort de reboisement ou de gestion durable. En outre, l'industrie forestière a également eu des implications socio-économiques. Elle a créé des emplois pour de nombreux résidents du Sud, mais ces emplois étaient souvent précaires et mal rémunérés. Les travailleurs forestiers, souvent appelés "bûcherons", travaillaient dans des conditions difficiles et dangereuses. Les camps d'exploitation forestière étaient souvent isolés et rudimentaires, et les travailleurs étaient dépendants des entreprises pour le logement, la nourriture et d'autres nécessités. Avec le temps, face à la déforestation croissante et à la prise de conscience des conséquences environnementales, des efforts ont été faits pour promouvoir une gestion forestière plus durable. Cependant, les impacts de cette période d'exploitation intensive sont encore visibles aujourd'hui dans de nombreuses régions du Sud.
 
La dépendance du Sud à l'égard de l'économie du coton, combinée à la destruction causée par la guerre civile, a créé une situation économique précaire. Le coton, surnommé "l'or blanc", avait été la principale culture d'exportation du Sud avant la guerre, et la région avait investi massivement dans cette monoculture. Cependant, après la guerre, plusieurs facteurs ont contribué à la chute des prix du coton : la surproduction, la concurrence internationale et la diminution de la demande. Le système de métayage, qui s'est développé après la guerre en remplacement du système esclavagiste, a également contribué à la précarité économique. Les métayers, souvent d'anciens esclaves, louaient des terres aux propriétaires fonciers en échange d'une part de la récolte. Mais ce système a souvent entraîné un cycle d'endettement, car les métayers devaient acheter des fournitures à crédit et étaient liés à la terre par des dettes. La situation financière précaire du Sud après la guerre a attiré de nombreux investisseurs du Nord, souvent appelés "carpetbaggers" par les Sudistes. Ces investisseurs ont profité de la situation économique du Sud pour acheter des terres, des entreprises et d'autres actifs à des prix dérisoires. Cette acquisition massive d'actifs par des intérêts extérieurs a renforcé le sentiment d'occupation et de perte de contrôle parmi les Sudistes. En outre, la reconstruction du Sud a été marquée par des tensions politiques et raciales. Les efforts du gouvernement fédéral pour reconstruire la région et garantir les droits des Afro-Américains ont souvent été contrecarrés par des groupes locaux résistants au changement. Dans l'ensemble, la période post-guerre civile a été une époque de bouleversements et de transformations pour le Sud. Bien que la région ait connu des progrès industriels et économiques, elle a également été confrontée à des défis majeurs, notamment la reconstruction, la transition vers une économie post-esclavagiste et la lutte pour les droits civils.
 
L'histoire économique du Sud des États-Unis est marquée par une transition lente mais constante de l'agriculture à l'industrialisation. Pendant longtemps, le Sud a été défini par son économie agraire, dominée par la culture du coton. Cette dépendance a été renforcée par le système de métayage, qui a maintenu de nombreux Afro-Américains et Blancs pauvres dans un cycle d'endettement et de dépendance envers les propriétaires fonciers. L'industrialisation du Sud a été retardée par plusieurs facteurs. La destruction causée par la guerre civile, le manque d'investissement dans l'infrastructure et l'éducation, ainsi que les politiques économiques et sociales conservatrices ont tous joué un rôle. De plus, la disponibilité d'une main-d'œuvre bon marché et non syndiquée a souvent été utilisée pour attirer des industries nécessitant une main-d'œuvre intensive, plutôt que des industries de haute technologie ou innovantes. Cependant, au XXe siècle, plusieurs facteurs ont commencé à transformer l'économie du Sud. L'expansion du réseau routier et l'augmentation de l'éducation ont rendu la région plus attrayante pour les investisseurs. De plus, les mouvements des droits civiques ont mis fin à la ségrégation légale, ouvrant des opportunités économiques pour les Afro-Américains et créant un marché du travail plus équitable. Dans les années 1960 et 1970, le Sud a commencé à attirer des industries manufacturières, en particulier dans le secteur automobile, avec l'installation d'usines par des entreprises étrangères. Les politiques fiscales favorables, les coûts de main-d'œuvre plus bas et une attitude généralement anti-syndicale ont rendu le Sud attractif pour les entreprises. La diversification économique s'est également manifestée par la croissance des secteurs des services, de la technologie et de la finance. Des villes comme Atlanta, Charlotte et Dallas sont devenues des centres majeurs dans ces domaines. En dépit de ces progrès, des disparités économiques persistent. De nombreuses zones rurales du Sud continuent de lutter contre la pauvreté et le manque d'opportunités économiques. Cependant, la transformation du Sud d'une économie principalement agraire à une économie diversifiée est un témoignage de sa capacité à s'adapter et à évoluer face aux défis.
 
Après la guerre civile, le Sud des États-Unis a traversé une période de reconstruction économique et sociale. La dévastation de la guerre, combinée à la fin de l'esclavage, a bouleversé l'économie agraire traditionnelle de la région. Bien que l'agriculture soit restée le pilier de l'économie du Sud, le système sur lequel elle reposait a changé. Les grandes plantations ont cédé la place à un système de métayage, où les agriculteurs louaient des terres et payaient leur loyer en coton ou d'autres cultures. Le coton est resté la principale culture de rente, mais sa prédominance a été mise à mal par la chute des prix sur le marché mondial et par des ravageurs comme le charançon du coton. D'autres cultures, comme le tabac et le bois, ont également joué un rôle important dans l'économie du Sud. Les forêts du Sud ont été exploitées pour répondre à la demande croissante de bois de construction, de pâte à papier et d'autres produits forestiers. Cependant, malgré sa richesse en matières premières, le Sud est resté en retard sur le Nord en termes d'industrialisation. Les capitaux et les innovations technologiques étaient concentrés dans le Nord, et le Sud a eu du mal à attirer les investissements nécessaires pour développer ses propres industries. De plus, le manque d'infrastructure, comme les chemins de fer et les ports, a rendu difficile l'exportation des matières premières du Sud vers les marchés mondiaux. Ce n'est qu'au XXe siècle, avec l'arrivée de nouvelles industries et l'expansion des infrastructures, que le Sud a commencé à s'industrialiser et à s'urbaniser. L'industrie textile, par exemple, s'est développée dans le Sud en raison de la disponibilité du coton et d'une main-d'œuvre bon marché. De même, l'exploitation des ressources naturelles, comme le charbon, le pétrole et le fer, a conduit à l'émergence de nouvelles industries dans la région. L'urbanisation a également commencé à prendre de l'ampleur, avec des villes comme Atlanta, Dallas et Charlotte devenant des centres économiques majeurs. Cependant, malgré ces développements, le Sud est resté, pendant une grande partie du XXe siècle, une région économiquement défavorisée par rapport au reste du pays, avec des taux de pauvreté plus élevés et des niveaux d'éducation inférieurs.
 
La dépendance économique du Sud vis-à-vis du Nord a eu des implications profondes pour la région. Après la guerre civile, le Sud était économiquement dévasté. Les infrastructures étaient en ruine, les plantations étaient détruites, et la fin de l'esclavage signifiait que le système économique sur lequel reposait le Sud devait être complètement repensé. Dans ce contexte de vulnérabilité, le Sud avait désespérément besoin de capitaux pour reconstruire. Le Nord, ayant émergé de la guerre dans une position économique beaucoup plus forte, était en mesure de fournir ces capitaux. Cependant, cet investissement n'était pas sans conditions. Les industriels du Nord ont vu dans le Sud une opportunité d'investissement. Ils ont acheté des terres, des usines, des chemins de fer et d'autres actifs à des prix dérisoires. En conséquence, une grande partie de l'économie du Sud est devenue la propriété d'intérêts nordistes. Ces propriétaires n'avaient souvent que peu d'intérêt pour le bien-être à long terme de la région, cherchant plutôt à maximiser leurs profits à court terme. Cette dynamique a renforcé la dépendance économique du Sud. Les travailleurs du Sud se sont retrouvés à travailler pour des entreprises basées dans le Nord, et souvent à des salaires inférieurs à ceux de leurs homologues du Nord. De plus, les profits générés dans le Sud étaient souvent réinvestis dans le Nord, plutôt que dans la région où ils avaient été gagnés. Cette situation a également eu des implications politiques. Les élites économiques du Nord, ayant des intérêts financiers dans le Sud, ont souvent influencé la politique de la région pour protéger ces intérêts. Cela a parfois conduit à des politiques qui favorisaient les entreprises du Nord au détriment des travailleurs et des entrepreneurs locaux. En fin de compte, la dépendance économique du Sud vis-à-vis du Nord a contribué à perpétuer les inégalités économiques et sociales de la région. Même si le Sud a connu des périodes de croissance économique, la structure fondamentale de son économie, marquée par la dépendance et le contrôle extérieur, a rendu difficile pour la région de combler l'écart avec le reste du pays.
 
Malgré ces défis historiques, le Sud a montré une résilience remarquable et une capacité d'adaptation. Au XXe siècle, la région a commencé à attirer des investissements nationaux et internationaux, en partie grâce à ses faibles coûts de main-d'œuvre, à ses politiques fiscales avantageuses et à une amélioration de l'infrastructure. Les États du Sud ont également investi dans l'éducation et la formation professionnelle, reconnaissant l'importance du capital humain pour le développement économique. L'industrialisation du Sud a été stimulée par l'implantation d'usines automobiles étrangères et nationales, ainsi que par le développement de pôles technologiques comme la Research Triangle Park en Caroline du Nord. De plus, le Sud est devenu un centre majeur pour l'industrie aérospatiale, avec des entreprises comme Boeing, Lockheed Martin et Airbus ayant d'importantes opérations dans la région. La croissance des industries de services, notamment dans les domaines de la finance, de la santé et de l'éducation, a également joué un rôle crucial dans la transformation économique du Sud. Des villes comme Atlanta, Charlotte et Dallas sont devenues d'importants centres financiers et commerciaux. Cependant, malgré ces progrès, le Sud continue de faire face à des défis. Les disparités économiques et sociales persistent, et dans certaines zones rurales, la pauvreté et le chômage restent élevés. De plus, la région doit faire face aux défis posés par la mondialisation, la concurrence internationale et les changements technologiques. Néanmoins, l'histoire du Sud montre que la région est capable de changement et d'adaptation. Avec des investissements continus dans l'éducation, l'infrastructure et l'innovation, le Sud a le potentiel de surmonter ses défis historiques et de continuer à prospérer à l'avenir.
 
Les "codes noirs" ont créé un système qui a piégé de nombreux Afro-Américains dans un cycle de pauvreté et de dépendance. Ces lois ont permis aux propriétaires blancs de louer des prisonniers pour des travaux forcés, souvent dans des conditions brutales et inhumaines. Ce système, connu sous le nom de "peonage", était essentiellement une forme d'esclavage par une autre méthode. Les Afro-Américains qui étaient incapables de payer des amendes ou des dettes pouvaient être "loués" à des propriétaires blancs pour travailler jusqu'à ce que leur "dette" soit remboursée. En réalité, cette "dette" était souvent manipulée pour s'assurer que l'individu restait en servitude pendant une période indéfinie. De plus, les lois sur le vagabondage étaient souvent utilisées pour cibler spécifiquement les Afro-Américains. Par exemple, si un Afro-Américain était trouvé sans emploi, il pouvait être arrêté pour vagabondage. Une fois arrêté, il était souvent condamné à une amende qu'il ne pouvait pas payer, ce qui le conduisait à être "loué" pour travailler pour un propriétaire blanc afin de "rembourser" cette amende. Ces pratiques ont non seulement privé les Afro-Américains de leur liberté, mais ont également renforcé le pouvoir économique des élites blanches du Sud. Les propriétaires blancs bénéficiaient d'une main-d'œuvre bon marché, tandis que les Afro-Américains étaient privés de toute possibilité d'ascension économique. Il est important de noter que, bien que les "codes noirs" aient été adoptés dans le Sud, les préjugés raciaux et la discrimination étaient répandus dans tout le pays. Cependant, dans le Sud, ces préjugés étaient institutionnalisés par le biais de lois qui renforçaient activement la suprématie blanche et la subordination des Afro-Américains. Il a fallu des décennies de lutte, notamment le Mouvement pour les droits civiques des années 1950 et 1960, pour commencer à démanteler ces systèmes oppressifs et garantir les droits civils et politiques des Afro-Américains.
 
Les conditions de travail étaient souvent comparables à celles de l'esclavage antebellum. Les travailleurs étaient soumis à des journées de travail extrêmement longues, avec peu ou pas de repos. Ils étaient souvent mal nourris et logés dans des conditions précaires. Les abris étaient rudimentaires, offrant peu de protection contre les éléments. Les soins médicaux étaient quasi inexistants, ce qui signifie que les maladies et les blessures étaient courantes et souvent mortelles. Les surveillants et les propriétaires utilisaient la violence pour maintenir l'ordre et assurer la discipline. Les châtiments corporels, tels que les coups de fouet, étaient couramment utilisés pour punir les infractions mineures ou pour inciter les travailleurs à travailler plus dur. Les tentatives d'évasion étaient sévèrement punies, et il n'était pas rare que les travailleurs soient enchaînés ou entravés pour les empêcher de fuir. Les familles étaient souvent séparées, les enfants étant parfois loués à différents propriétaires, loin de leurs parents. Cette séparation forcée des familles était une autre forme de contrôle psychologique, car elle créait une peur constante de perdre des êtres chers. Le système de travail forcé a également eu des effets psychologiques profonds sur les Afro-Américains. La déshumanisation constante, la violence et la privation ont laissé des cicatrices durables sur les communautés afro-américaines. La peur et la méfiance envers les autorités, ainsi que le sentiment d'impuissance face à un système oppressif, ont été transmis de génération en génération.
 
Le Nord industrialisé avait ses propres intérêts économiques à protéger et à promouvoir. La main-d'œuvre bon marché du Sud était attrayante pour les industriels qui cherchaient à maximiser leurs profits. Les produits agricoles et matières premières, comme le coton, étaient essentiels pour les usines du Nord. Ainsi, même si l'esclavage avait été aboli, le système de travail forcé qui a émergé après la guerre civile a été tacitement accepté par de nombreux acteurs économiques du Nord car il continuait à fournir des matières premières à bas coût. De plus, la distance géographique et culturelle entre le Nord et le Sud a permis à de nombreux citoyens du Nord de rester indifférents ou ignorants des conditions de vie des Afro-Américains dans le Sud. Les médias de l'époque ne couvraient pas toujours de manière exhaustive ou précise les injustices commises dans le Sud, et il était facile pour les citoyens du Nord de se concentrer sur leurs propres défis économiques et sociaux. Cependant, il est également important de noter que certains citoyens et groupes du Nord ont tenté d'intervenir ou de protester contre les injustices du Sud. Les abolitionnistes, par exemple, ont continué à plaider pour les droits des Afro-Américains après la guerre civile. Mais ces voix étaient souvent marginalisées ou ignorées dans le discours dominant. Ce n'est qu'avec le Mouvement pour les droits civiques, lorsque les injustices du Sud ont été portées à l'attention nationale grâce à la télévision et aux médias, que le pays dans son ensemble a commencé à prendre conscience et à s'opposer activement à la discrimination et à la ségrégation. Les images de manifestants pacifiques étant attaqués par la police, les récits de brutalités et les témoignages des victimes ont finalement poussé le pays à agir pour mettre fin à des siècles d'injustice raciale.
 
La situation économique du Sud après la guerre civile était complexe. La fin de l'esclavage a bouleversé le système économique antérieur, basé sur le travail esclave dans les plantations. Bien que l'esclavage ait été aboli, les inégalités raciales et économiques ont persisté. Les Afro-Américains, libérés de l'esclavage, se sont retrouvés dans une situation précaire. Sans terres ni ressources, beaucoup ont été contraints de travailler comme métayers ou ouvriers agricoles, souvent pour leurs anciens maîtres. Dans ce système, ils louaient des terres et payaient le propriétaire en nature, généralement une part de la récolte. Cela les maintenait souvent dans un cycle d'endettement et de dépendance. Parallèlement, l'industrialisation du Sud a été lente par rapport au Nord. Les industries qui se sont développées, comme les usines textiles ou les mines, offraient des emplois principalement aux Blancs. Cependant, ces emplois n'étaient pas bien rémunérés. Les travailleurs blancs du Sud, souvent issus de milieux ruraux et pauvres, étaient également exploités, bien que d'une manière différente de celle des Afro-Américains. Ils étaient souvent payés en bons utilisables uniquement dans les magasins appartenant à l'entreprise, ce qui les maintenait également dans un cycle d'endettement. La concurrence pour ces emplois mal rémunérés et les tensions raciales ont souvent été attisées par les propriétaires et les gestionnaires d'usines pour empêcher la solidarité entre les travailleurs blancs et noirs. Les dirigeants craignaient que si les travailleurs s'unissaient, ils pourraient exiger de meilleurs salaires et conditions de travail. Le Sud post-guerre civile était une région où la race et la classe étaient étroitement liées, et où les divisions raciales étaient souvent utilisées pour maintenir un statu quo économique qui favorisait une élite blanche tout en exploitant à la fois les travailleurs blancs et noirs.
 
Ces petites villes industrielles, souvent appelées "company towns" (villes d'entreprise) aux États-Unis, étaient une caractéristique du Sud post-guerre civile. Elles étaient construites et gérées par une seule entreprise, généralement une usine textile ou une mine. Ces entreprises fournissaient non seulement l'emploi, mais aussi le logement, les magasins, les écoles, les églises et parfois même la monnaie utilisée dans la ville. Tout était sous le contrôle de l'entreprise. La vie dans ces villes d'entreprise était à la fois protectrice et restrictive. D'une part, les travailleurs avaient un logement, un emploi et des services à leur porte. D'autre part, ils étaient souvent payés en bons utilisables uniquement dans les magasins de l'entreprise, ce qui les maintenait dans un cycle d'endettement. De plus, les entreprises exerçaient souvent un contrôle strict sur la vie des travailleurs, réglementant tout, de la consommation d'alcool à la participation à des syndicats. Les Afro-Américains étaient généralement exclus de ces villes d'entreprise. Bien qu'ils aient été une main-d'œuvre essentielle dans le Sud agraire, ils ont été largement écartés des nouvelles opportunités industrielles. Les emplois dans les usines étaient réservés aux Blancs, tandis que les Afro-Américains étaient relégués à des emplois de service ou de travail agricole mal rémunérés. Cette exclusion était à la fois le résultat de préjugés raciaux et d'une stratégie délibérée de la part des dirigeants d'entreprise pour diviser la main-d'œuvre et empêcher l'unité entre les travailleurs blancs et noirs. Ainsi, bien que le Sud ait connu des changements économiques après la guerre civile, les structures de pouvoir et d'inégalité raciale ont persisté, simplement sous une forme différente. Les villes d'entreprise sont un exemple de la manière dont l'économie et la race étaient inextricablement liées dans le Sud post-guerre civile.
 
Le système de ségrégation et de discrimination dans le Sud post-guerre civile était enraciné dans une idéologie de suprématie blanche. Même si de nombreux Blancs du Sud vivaient dans la pauvreté et faisaient face à des défis économiques similaires à ceux des Afro-Américains, le système de ségrégation leur offrait un avantage social et psychologique. Ils pouvaient se considérer comme supérieurs simplement en raison de la couleur de leur peau. Cette illusion de supériorité était essentielle pour maintenir l'ordre social dans le Sud. Elle permettait aux élites blanches de diviser la classe ouvrière et de prévenir toute alliance potentielle entre les travailleurs blancs et noirs. En donnant aux Blancs pauvres un groupe (les Noirs) qu'ils pouvaient considérer comme inférieur, les élites pouvaient maintenir leur contrôle sur la région. Les lois Jim Crow, les codes noirs et d'autres formes de discrimination institutionnelle étaient des outils utilisés pour renforcer cette hiérarchie raciale. Ces lois et pratiques ont non seulement privé les Afro-Américains de leurs droits fondamentaux, mais ont également servi à rappeler constamment leur statut inférieur dans la société. Les lynchages, les violences raciales et d'autres formes d'intimidation étaient également utilisés pour maintenir cette hiérarchie et pour décourager toute forme de résistance ou de contestation. Le système de ségrégation et de discrimination dans le Sud n'était pas seulement une question de contrôle économique, mais aussi de pouvoir et de domination. Il était conçu pour maintenir une hiérarchie raciale et pour assurer la suprématie blanche dans tous les aspects de la vie.
 
Après la guerre civile, le Sud a cherché à restaurer une forme de contrôle sur la population afro-américaine, même si l'esclavage avait été officiellement aboli. Les "codes noirs" et plus tard les lois Jim Crow ont été mis en place pour restreindre les droits des Afro-Américains et les maintenir dans une position subordonnée. Ces lois ont touché presque tous les aspects de la vie, de l'éducation à l'emploi, en passant par le logement et les transports. Le système de métayage, qui a émergé après la guerre civile, a enchaîné de nombreux Afro-Américains à la terre dans des conditions qui ressemblaient beaucoup à l'esclavage. Les métayers étaient souvent endettés envers les propriétaires terriens et étaient liés à la terre par des contrats qui les empêchaient de partir. Ils étaient souvent payés en nature plutôt qu'en argent, ce qui les rendait encore plus dépendants des propriétaires terriens. En outre, l'accès limité à l'éducation de qualité, la discrimination à l'embauche et les salaires inférieurs ont maintenu de nombreux Afro-Américains dans le Sud dans un cycle de pauvreté. Les opportunités économiques étaient limitées, et les Afro-Américains étaient souvent relégués aux emplois les plus mal payés et les plus précaires. La violence et l'intimidation étaient également courantes. Les lynchages, les émeutes raciales et d'autres formes de violence étaient utilisés pour maintenir la suprématie blanche et pour décourager les Afro-Américains de revendiquer leurs droits. Il a fallu des décennies de lutte, de résistance et de sacrifice pour commencer à démanteler ces systèmes de discrimination et d'oppression. Le Mouvement pour les droits civiques des années 1950 et 1960 a été un tournant, avec des figures emblématiques comme Martin Luther King Jr., Rosa Parks et d'autres qui ont mené la charge pour le changement. Grâce à leurs efforts, et à ceux de nombreux autres, des progrès significatifs ont été réalisés pour mettre fin à la ségrégation légale et garantir les droits civils des Afro-Américains. Cependant, les séquelles de ces systèmes discriminatoires se font encore sentir aujourd'hui, et la lutte pour l'égalité et la justice continue.


= Le Nord-Est =
= Le Nord-Est =
Le nord-est se transforme profondément et beaucoup plus que le sud.
La période de 1877 à 1900, souvent désignée comme l'ère du Gilded Age, a vu le Nord-Est des États-Unis subir une transformation majeure. Cette région est devenue le cœur battant de l'industrialisation américaine. Des industries telles que l'acier, les textiles, les chemins de fer et la fabrication de machines ont connu une croissance explosive. Des magnats comme Andrew Carnegie dans l'acier et John D. Rockefeller dans le pétrole sont devenus des figures dominantes de cette époque. Avec l'industrialisation est venue une urbanisation rapide. Les villes, telles que New York et Boston, ont grandi à un rythme sans précédent. New York, en particulier, est devenue la plus grande ville des États-Unis, avec des gratte-ciel qui commençaient à définir son horizon. Pour répondre aux besoins d'une population urbaine croissante, des infrastructures telles que les ponts, les tunnels et les systèmes de métro ont été développées. Le Nord-Est est également devenu un point d'entrée majeur pour les immigrants, en particulier à travers Ellis Island à New York. Des millions d'immigrants d'Europe et d'autres régions sont venus aux États-Unis à la recherche d'une vie meilleure. Ces immigrants ont non seulement fourni une main-d'œuvre essentielle pour les usines, mais ont également enrichi la diversité culturelle des villes. Cependant, malgré la croissance économique, cette période a été marquée par d'énormes inégalités. Les "barons voleurs", comme on les appelait parfois, ont accumulé des richesses colossales, tandis que de nombreux travailleurs vivaient dans la pauvreté et dans des conditions de travail souvent dangereuses. En réponse à ces conditions et inégalités, des mouvements ouvriers ont émergé. Les grèves et les manifestations étaient courantes, et des organisations syndicales, telles que l'AFL (American Federation of Labor), ont commencé à gagner en influence. Cette période a également été marquée par de nombreuses innovations technologiques, allant des téléphones aux ampoules électriques. Ces innovations ont transformé non seulement l'économie, mais aussi la vie quotidienne des Américains. En parallèle, avec la croissance des villes, un boom culturel a vu le jour. Des théâtres, des musées et des bibliothèques ont été fondés, et l'éducation est devenue plus accessible avec la création de nombreuses écoles publiques et universités.
 
La région du Nord-Est des États-Unis est devenue le berceau de l'industrialisation américaine à la fin du XIXe siècle. Les industries du textile, de l'acier et de la machinerie ont dominé le paysage économique, transformant la région en un centre névralgique de production et d'innovation. L'abondance de ressources naturelles, en particulier le charbon et le fer, a joué un rôle crucial dans cette montée industrielle. Le charbon, extrait des vastes gisements de Pennsylvanie et d'autres régions avoisinantes, alimentait les usines et les forges, tandis que le fer, une matière première essentielle, était utilisé pour fabriquer tout, des machines aux infrastructures de transport. Cependant, ce n'était pas seulement les ressources naturelles qui alimentaient cette machine industrielle. La région du Nord-Est a également bénéficié d'un afflux massif d'immigrants, principalement d'Europe, qui cherchaient une vie meilleure et des opportunités économiques. Ces immigrants, avec leurs compétences diverses et leur volonté de travailler dur, sont devenus la colonne vertébrale de la main-d'œuvre industrielle. Ils ont travaillé dans les usines, les mines et les ateliers, souvent dans des conditions difficiles, mais ils ont joué un rôle essentiel dans la propulsion de l'économie du Nord-Est vers de nouveaux sommets.
 
Au tournant du XXe siècle, la société du Nord-Est des États-Unis était en pleine mutation. L'industrialisation rapide avait non seulement transformé le paysage économique, mais aussi le tissu social de la région. L'une des conséquences les plus notables de cette transformation industrielle a été l'émergence d'une classe moyenne robuste. Composée principalement de professionnels, de commerçants et de petits entrepreneurs, cette nouvelle classe sociale est devenue un pilier de la société du Nord-Est, influençant la culture, la politique et l'économie. Cependant, alors que certains profitaient des fruits de l'industrialisation, de nombreux travailleurs étaient confrontés à des conditions de travail précaires. Les longues heures, les salaires bas, les conditions de travail dangereuses et l'absence de droits fondamentaux étaient monnaie courante dans les usines et les ateliers. Face à ces défis, de nombreux travailleurs ont vu la nécessité de s'unir pour améliorer leur sort. Ainsi, le mouvement ouvrier a pris racine dans le Nord-Est. Les syndicats ont commencé à se former, organisant des grèves, des manifestations et d'autres actions pour exiger de meilleures conditions de travail, des salaires plus élevés et le droit de se syndiquer. Des événements majeurs, tels que la grève de Haymarket à Chicago et la grève des chemises de Triangle Shirtwaist à New York, ont mis en évidence les tensions entre les travailleurs et les propriétaires d'usines, mais ont également renforcé la détermination des travailleurs à lutter pour leurs droits. Le Nord-Est est devenu un épicentre de l'activité syndicale, et les batailles qui y ont été menées ont jeté les bases du mouvement ouvrier américain. Ces efforts collectifs ont finalement conduit à des réformes majeures, notamment la réglementation des heures de travail, l'amélioration de la sécurité au travail et la reconnaissance des droits syndicaux. En fin de compte, la lutte des travailleurs du Nord-Est pour la justice et l'équité a joué un rôle déterminant dans la formation de la conscience sociale et politique de l'Amérique.


== Industrialisation ==
== Industrialisation ==
En 1865 la valeur des biens manufacturés aux États-Unis s’élevait à 2 milliards de dollars, en 1900 elle atteint 13 milliards de dollars. Les États-Unis sont devenus la nation qui a le taux de productivité le plus élevé au monde et son industrie produit un tiers des biens manufacturés du monde.
Les États-Unis ont connu une période d'industrialisation rapide entre 1865 et 1900, au cours de laquelle la valeur des biens manufacturés produits dans le pays a augmenté de manière significative. La valeur des produits manufacturés aux États-Unis était d'environ 2 milliards de dollars en 1865 et atteignait 13 milliards de dollars en 1900, ce qui reflète la croissance et l'expansion considérables du secteur industriel du pays. Cette période, souvent appelée l'Âge d'Or ou l'Époque dorée, a vu les États-Unis se transformer d'une économie principalement agraire en une puissance industrielle majeure. Plusieurs facteurs ont contribué à cette transformation rapide. Premièrement, la fin de la guerre civile a ouvert la voie à une période de stabilité relative, permettant aux entreprises de se développer sans craindre les perturbations majeures causées par le conflit. De plus, la guerre elle-même avait stimulé certaines industries, comme l'acier, qui étaient essentielles pour les besoins militaires. Deuxièmement, il y a eu une série d'innovations technologiques pendant cette période. L'invention de la machine à vapeur, l'électrification et l'adoption du processus Bessemer pour la production d'acier ont toutes joué un rôle crucial dans l'augmentation de la production industrielle. Troisièmement, la main-d'œuvre disponible a augmenté de manière significative. L'immigration en provenance d'Europe a augmenté de manière exponentielle pendant cette période, fournissant aux usines une source abondante de travailleurs prêts à travailler pour des salaires relativement bas. Quatrièmement, le développement du réseau ferroviaire a facilité le transport des matières premières vers les usines et des produits finis vers les marchés. Cela a non seulement stimulé la croissance des industries existantes, mais a également permis l'émergence de nouvelles industries. Enfin, il y avait un environnement d'affaires favorable. Les politiques gouvernementales, souvent influencées par de puissants magnats industriels, ont tendance à favoriser la croissance des entreprises. De plus, l'absence de réglementations majeures a permis aux entreprises de croître rapidement, parfois au détriment des travailleurs et de l'environnement.
 
Quatre facteurs expliquent cette industrialisation fulgurante :
L'essor industriel des États-Unis à la fin du XIXe siècle a transformé la nation en une superpuissance industrielle. Cette transformation remarquable a été alimentée par une combinaison de facteurs. Les États-Unis étaient dotés d'immenses réserves de charbon, de fer, de cuivre et d'autres minéraux essentiels à l'industrialisation. Ces ressources ont alimenté les usines, les locomotives et les foyers, tout en fournissant les matériaux nécessaires à la fabrication de biens. L'expansion rapide du réseau ferroviaire a joué un rôle crucial dans cette transformation. Elle a non seulement facilité le transport des matières premières vers les centres industriels, mais a également ouvert de nouveaux marchés pour les produits manufacturés. En outre, le développement des chemins de fer a stimulé d'autres industries, comme celle de l'acier, nécessaire pour les rails et les locomotives. Parallèlement à ces développements, les vagues successives d'immigration en provenance d'Europe ont apporté des millions de travailleurs aux États-Unis. Ces personnes, cherchant une vie meilleure, étaient souvent prêtes à travailler dans des conditions difficiles pour des salaires bas. Ces immigrants ont fourni la main-d'œuvre nécessaire pour alimenter les usines, les mines et les chantiers du pays. Les innovations technologiques ont également joué un rôle essentiel. Des avancées comme la machine à vapeur améliorée, le processus Bessemer pour la production d'acier, et l'électrification ont permis d'accroître la production et l'efficacité. De plus, le capital disponible pour l'investissement, tant national qu'étranger, a vu le potentiel de profit dans l'industrialisation américaine. Ces investisseurs étaient prêts à financer les entreprises et les infrastructures nécessaires. Les politiques gouvernementales ont souvent soutenu ces efforts. Des mesures telles que les tarifs protecteurs ont protégé les industries naissantes de la concurrence étrangère. En outre, des figures entrepreneuriales comme Andrew Carnegie, John D. Rockefeller et J.P. Morgan ont joué un rôle crucial en investissant dans, en développant et en consolidant des industries clés.
*création d’un marché national de consommateurs grâce aux chemins de fer, aux communications, aux postes, à la publicité et aux ventes par correspondance.
 
*innovations technologiques comme le téléphone de [http://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_Graham_Bell Bell] en 1876 ou encore l’ampoule électrique de [http://fr.wikipedia.org/wiki/Thomas_Edison Thomas Edison] en 1879. Tout cela va faire qu’il y a un développement des industries dans une mécanisation et une rationalisation du travail ou les ouvriers sont de plus en plus attelés à la machine.
La fin du XIXe siècle a été une période de transformation radicale pour les États-Unis, marquée par une série d'innovations technologiques qui ont propulsé le pays au premier rang des nations industrialisées. Le procédé Bessemer, par exemple, a révolutionné la production d'acier, rendant le processus plus rapide, plus efficace et moins coûteux. Cela a permis une production d'acier à grande échelle, essentielle à la construction des gratte-ciels, des ponts et des chemins de fer qui allaient façonner le paysage américain. L'invention du moteur électrique a été une autre avancée majeure. Elle a ouvert la voie à l'électrification des usines, des transports et des foyers, changeant radicalement la manière dont les gens vivaient et travaillaient. Avec l'électricité, les usines pouvaient fonctionner plus longtemps et plus efficacement, les villes pouvaient s'étendre grâce aux tramways électriques, et les foyers bénéficiaient d'un éclairage plus sûr et plus propre. Ces innovations, parmi tant d'autres, ont stimulé la croissance économique à un rythme sans précédent. Les entreprises ont pu produire des biens à une échelle jamais vue auparavant, créant de la richesse, des emplois et des opportunités pour des millions d'Américains. Les entrepreneurs, tels que Thomas Edison, Henry Ford et Andrew Carnegie, ont capitalisé sur ces innovations, bâtissant des empires industriels qui ont dominé l'économie américaine. Mais cette croissance n'était pas sans défis. L'industrialisation rapide a également entraîné des inégalités économiques, des tensions entre le capital et le travail, et des préoccupations environnementales. Cependant, malgré ces défis, l'impact global de cette période sur l'économie américaine a été profondément positif. Elle a jeté les bases de la puissance économique mondiale des États-Unis, position que le pays maintient encore aujourd'hui.
*protectionnisme économique c’est-à-dire le maintien de fortes taxes à l’importation par un gouvernement fédéral très soumis pas les grands industriels afin de protéger l’industrie de la concurrence étrangère.
 
*capitalisme sauvage.
L'industrialisation rapide des États-Unis entre 1877 et 1900 a été le résultat d'une combinaison unique de facteurs économiques, technologiques et politiques. L'un des éléments clés de cette transformation a été la création d'un marché de consommation national. L'expansion des chemins de fer, des lignes télégraphiques et téléphoniques, des services postaux et d'autres infrastructures de communication et de transport a relié les régions éloignées du pays, créant un marché unifié. Les entreprises pouvaient désormais vendre leurs produits à travers le pays, ce qui a stimulé la production et l'innovation. Les innovations technologiques ont également joué un rôle crucial. Des inventions comme le téléphone et l'ampoule électrique ont non seulement changé la vie quotidienne des Américains, mais ont également ouvert de nouvelles voies pour les affaires. De plus, les avancées dans la production d'acier et d'autres procédés industriels ont permis une augmentation significative de la production. La mécanisation a transformé le paysage industriel, avec des usines et des chaînes de production qui ont augmenté l'efficacité et la productivité. Sur le plan politique, le protectionnisme économique a offert un environnement favorable à l'industrie américaine. Les droits de douane élevés ont protégé les entreprises nationales de la concurrence étrangère, garantissant un marché intérieur solide pour leurs produits. Cette politique a non seulement stimulé la croissance industrielle, mais a également encouragé les entrepreneurs à investir et à innover. Enfin, le capitalisme débridé a offert un environnement où les entreprises pouvaient opérer avec une liberté relative. Avec peu de réglementations et d'interférences gouvernementales, les magnats de l'industrie, souvent appelés "barons voleurs", ont pu amasser d'énormes fortunes et exercer une influence considérable sur la politique nationale. Bien que cela ait conduit à des inégalités économiques et à des abus de pouvoir, cela a également alimenté une période d'innovation et de croissance sans précédent dans l'histoire américaine.


== L’ère du capitalisme sauvage ==
== L’ère du capitalisme sauvage ==
[[Image:John D. Rockefeller 1917 painting.jpg|thumb|left|200px|Portrait de John D. Rockefeller peint par John Singer Sargent en 1917.]]


À l’intérieur des États-Unis se développe le capitalisme sauvage, l’entrepreneuriat a un rôle primordial devenant un modèle de la société américaine remplaçant le grand commerçant et le planteur de la première moitié du siècle. Deux hommes incarnent ce capitalisme sauvage, ce sont Carnegie et Rockefeller.
Durant cette période, souvent appelée l'Âge doré, l'économie américaine a connu une transformation radicale. Les innovations technologiques, l'abondance des ressources naturelles et une main-d'œuvre croissante, en grande partie grâce à l'immigration, ont alimenté cette expansion industrielle. Les chemins de fer ont été l'un des principaux moteurs de cette croissance. Ils ont non seulement facilité le transport des marchandises et des personnes à travers le pays, mais ont également stimulé le développement d'autres industries, comme l'acier, le charbon et le pétrole. Les magnats du chemin de fer, tels que Cornelius Vanderbilt, ont accumulé d'énormes fortunes grâce à leurs vastes réseaux. Parallèlement à l'expansion des chemins de fer, d'autres industries ont également prospéré. Andrew Carnegie a dominé l'industrie de l'acier, John D. Rockefeller a contrôlé une grande partie de l'industrie pétrolière avec sa Standard Oil, et J.P. Morgan est devenu une force dominante dans la finance et la banque. Ces magnats, souvent appelés "barons voleurs", ont exercé une influence considérable sur l'économie. Grâce à des pratiques parfois jugées anticoncurrentielles, comme les trusts et les monopoles, ils ont réussi à éliminer la concurrence et à contrôler d'énormes parts de marché. Bien que ces pratiques aient généré d'énormes richesses pour quelques-uns, elles ont également conduit à des inégalités économiques et à des tensions entre les travailleurs et les employeurs, menant à des grèves et des conflits sociaux. L'État, à cette époque, adoptait généralement une approche de laissez-faire en matière économique, ce qui signifie qu'il y avait peu d'intervention ou de réglementation gouvernementale dans les affaires. Cela a permis aux entreprises de fonctionner avec une grande liberté, mais a également créé des conditions pour des abus potentiels.
 
Andrew Carnegie et John D. Rockefeller sont souvent cités comme les archétypes des "barons voleurs" de l'Âge doré, mais ils étaient aussi bien plus que cela. Andrew Carnegie, né en Écosse, a immigré aux États-Unis avec sa famille dans la pauvreté. Il a commencé sa carrière en tant que simple employé dans une filature de coton, mais il a rapidement gravi les échelons grâce à son intelligence, sa persévérance et son sens des affaires. En exploitant les innovations technologiques et en adoptant une approche verticalement intégrée de la production d'acier, Carnegie a pu réduire les coûts et dominer le marché. Cependant, malgré ses méthodes impitoyables en affaires, Carnegie croyait fermement à la responsabilité sociale des riches. Il a écrit "L'Évangile de la Richesse", où il soutenait que les riches avaient le devoir moral de redistribuer leur fortune pour le bien de la société. En conséquence, il a donné une grande partie de sa fortune à des causes philanthropiques, notamment la construction de bibliothèques publiques à travers les États-Unis. John D. Rockefeller, quant à lui, a adopté une approche similaire dans l'industrie pétrolière. En créant la Standard Oil, il a réussi à obtenir un quasi-monopole sur la production, le raffinage et la distribution de pétrole aux États-Unis. Ses tactiques, qui comprenaient l'achat de concurrents et la négociation de remises secrètes avec les chemins de fer, ont été critiquées comme étant anticoncurrentielles. Cependant, comme Carnegie, Rockefeller était également un philanthrope dévoué. Il a créé la Fondation Rockefeller, qui a financé d'importants projets dans les domaines de la santé, de l'éducation et de la recherche scientifique. Ces deux hommes, malgré leurs méthodes controversées, ont façonné l'économie américaine de leur époque. Ils ont incarné l'esprit d'entreprise et d'innovation de l'Âge doré, tout en reconnaissant la responsabilité sociale qui accompagnait leur immense richesse.
 
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Image:John D. Rockefeller 1917 painting.jpg|thumb|left|200px|Portrait de John D. Rockefeller peint par John Singer Sargent en 1917.
Fichier:Andrew Carnegie 1913.png|thumb|Andrew Carnegie vers 1913.
Image:Standard Oil.jpg|thumb|right|250px|Standard Oil Refinery No. 1 à Cleveland, Ohio, 1897.
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Andrew Carnegie est un exemple emblématique de l'ascension fulgurante possible au sein de la société américaine de l'époque. Son histoire est celle d'un immigrant qui, malgré des débuts modestes, a réussi à s'élever au sommet de la hiérarchie économique grâce à sa perspicacité, son audace et sa capacité à saisir les opportunités. Arrivé aux États-Unis en quête d'une vie meilleure, Carnegie a rapidement compris l'importance de l'innovation et de l'adaptation dans le monde des affaires en constante évolution de l'ère industrielle. Son intuition pour les investissements judicieux, combinée à une vision stratégique de l'intégration verticale, lui a permis de dominer l'industrie sidérurgique. En contrôlant chaque étape de la production, de l'extraction du minerai à la livraison de l'acier fini, il a pu maximiser les profits et minimiser les coûts. Mais ce qui distingue vraiment Carnegie, c'est sa vision de la responsabilité sociale des riches. Contrairement à de nombreux autres magnats de son époque, il croyait fermement que ceux qui avaient réussi avaient le devoir de redonner à la société. Sa générosité sans précédent a jeté les bases de la philanthropie moderne, et ses dons ont eu un impact durable, notamment à travers les milliers de bibliothèques Carnegie qui ont été établies à travers le monde. L'histoire de Carnegie rappelle que le rêve américain, bien que souvent idéalisé, était une réalité tangible pour certains. Elle illustre également la complexité de cette époque, où d'immenses richesses pouvaient être accumulées, mais où certains choisissaient de les utiliser pour le bien commun.
 
John D. Rockefeller est souvent associé à l'âge d'or du capitalisme américain, où les magnats de l'industrie ont accumulé des fortunes colossales. Sa spécialisation dans la concentration horizontale a permis à sa société, la Standard Oil Company, de contrôler à un moment donné environ 90% de toutes les raffineries et pipelines des États-Unis. Né en 1839 à Richford, New York, Rockefeller a commencé sa carrière avec un investissement modeste. En 1863, avec un investissement initial d'environ 4 000 dollars, il est entré dans l'industrie pétrolière en plein essor. Sept ans plus tard, en 1870, avec un capital de 1 million de dollars, il a fondé la Standard Oil Company. En moins de dix ans, en 1880, grâce à des tactiques agressives et à une vision stratégique, la Standard Oil contrôlait 95% de la production pétrolière du pays. La richesse de Rockefeller a continué à croître de manière exponentielle. En 1916, il est devenu le premier milliardaire de l'histoire des États-Unis. À l'époque de sa mort en 1937, sa fortune était estimée à 340 milliards de dollars (en dollars d'aujourd'hui), ce qui en fait l'homme le plus riche de l'histoire moderne. Mais Rockefeller n'était pas seulement un homme d'affaires. Il était également un philanthrope de premier plan. Au cours de sa vie, il a donné plus de 500 millions de dollars à diverses causes, notamment la création de l'Université de Chicago avec un don initial de 600 000 dollars en 1890. En 1913, il a également créé la Fondation Rockefeller avec un don initial de 100 millions de dollars, qui a financé des initiatives majeures dans les domaines de la santé, de l'éducation et des sciences. L'impact de Rockefeller sur l'économie américaine et sur le monde des affaires est incommensurable. Ses contributions à l'industrie pétrolière et à la philanthropie ont laissé un héritage durable, et sa vie est un témoignage de l'impact que peut avoir un individu sur le cours de l'histoire.
 
La Standard Oil est devenue si puissante qu'elle pouvait négocier avec les chemins de fer pour obtenir des tarifs préférentiels, ce qui lui donnait un avantage concurrentiel supplémentaire. De plus, elle utilisait des tactiques telles que la fixation des prix, les rabais secrets et l'espionnage industriel pour éliminer ses concurrents. Ces méthodes, bien que courantes à l'époque, étaient considérées par beaucoup comme contraires à l'éthique et nuisibles à la libre concurrence. La controverse entourant les méthodes de Rockefeller a culminé en 1911 lorsque la Cour suprême des États-Unis a décidé que la Standard Oil violait la loi Sherman Antitrust et a ordonné sa dissolution. Cependant, au lieu de nuire à la fortune de Rockefeller, la dissolution a multiplié sa richesse car les différentes sociétés issues de la Standard Oil sont devenues tout aussi précieuses. Malgré les critiques, il est indéniable que Rockefeller a également eu un impact positif sur la société. Sa vision et sa capacité à structurer et à gérer une entreprise de cette envergure ont jeté les bases de l'industrie pétrolière moderne. De plus, sa philanthropie a laissé un héritage durable. En 1913, il a fondé la Fondation Rockefeller, qui a joué un rôle déterminant dans la promotion de la santé publique, de l'éducation et de la recherche scientifique. Ses dons ont financé des projets tels que la recherche sur la fièvre jaune, la création de l'Université de Chicago et la construction du Rockefeller Center à New York.
 
Les critiques du public et du gouvernement à l'égard de la Standard Oil et d'autres monopoles ont donné lieu à une série de procès antitrust et de lois visant à démanteler ces monopoles, comme la loi Clayton Antitrust Act de 1914 et la loi Federal Trade Commission Act de 1914. La Standard Oil a finalement été démantelée en 1911 par la Cour suprême des États-Unis, dans l'affaire Standard Oil Co. of New Jersey v. United States.  La décision de la Cour suprême dans l'affaire Standard Oil Co. of New Jersey v. United States a marqué un tournant dans la réglementation des entreprises aux États-Unis. La Cour a jugé que la Standard Oil avait violé la loi Sherman Antitrust de 1890 en se livrant à des pratiques monopolistiques et anticoncurrentielles. En conséquence, la Standard Oil a été contrainte de se diviser en 34 sociétés indépendantes, dont certaines sont devenues des géants de l'industrie pétrolière, tels qu'Exxon, Mobil et Chevron. La décision a été saluée par de nombreux défenseurs de la concurrence comme une victoire majeure contre les abus des grandes entreprises. Elle a envoyé un message clair aux autres entreprises que le gouvernement fédéral était prêt à intervenir pour protéger la libre concurrence et empêcher la formation de monopoles. Les lois Clayton Antitrust Act et Federal Trade Commission Act, adoptées peu après, ont renforcé le cadre réglementaire pour lutter contre les pratiques anticoncurrentielles. Le Clayton Antitrust Act a clarifié et élargi les interdictions de la loi Sherman, en se concentrant sur des questions spécifiques telles que les fusions et acquisitions qui pourraient réduire la concurrence. Le Federal Trade Commission Act, quant à lui, a créé la Federal Trade Commission (FTC), un organisme gouvernemental chargé de surveiller et d'enquêter sur les pratiques commerciales déloyales. Ces mesures législatives et judiciaires ont marqué le début d'une nouvelle ère de réglementation des entreprises aux États-Unis, où le gouvernement jouait un rôle plus actif dans la surveillance et la régulation des activités commerciales pour protéger les consommateurs et garantir une concurrence équitable.
 
John D. Rockefeller, avec sa Standard Oil Company, est devenu l'archétype du magnat monopolistique de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Sa capacité à consolider l'industrie pétrolière et à éliminer la concurrence a été à la fois admirée pour son génie entrepreneurial et critiquée pour ses méthodes impitoyables. La manière dont il a façonné l'industrie pétrolière a non seulement transformé le paysage économique américain, mais a également conduit à une prise de conscience publique et politique de la nécessité de réguler les grandes entreprises pour protéger les consommateurs et les petits entrepreneurs. La réaction publique face à la domination de la Standard Oil a été un catalyseur majeur pour le développement et le renforcement des lois antitrust aux États-Unis. Les préoccupations concernant les monopoles et leur impact sur les consommateurs, les prix et la concurrence ont conduit à une demande croissante d'intervention gouvernementale pour réguler et, si nécessaire, démanteler les entreprises qui avaient trop de pouvoir sur un marché donné. L'héritage de Rockefeller dans le domaine des affaires n'est pas seulement celui d'un magnat du pétrole, mais aussi celui d'un homme d'affaires qui, par ses actions, a poussé le gouvernement américain à repenser sa relation avec le monde des affaires. Les débats sur la concentration du pouvoir économique, la réglementation gouvernementale et la protection des consommateurs qui ont été suscités par les actions de Rockefeller sont toujours pertinents aujourd'hui, à une époque où de grandes entreprises technologiques dominent l'économie mondiale.
 
La période de la fin du XIXe siècle aux États-Unis, souvent appelée l'Âge d'Or ou l'Époque des Barons Voleurs, a été marquée par une croissance économique sans précédent. Les innovations technologiques, l'expansion des chemins de fer, l'exploitation des ressources naturelles et l'afflux d'immigrants cherchant des opportunités ont alimenté cette croissance. Cependant, cette prospérité n'était pas uniformément répartie. Les magnats comme John D. Rockefeller, Andrew Carnegie et J.P. Morgan ont amassé des fortunes colossales. Ces hommes, bien que souvent critiqués pour leurs méthodes impitoyables, ont également été des pionniers, investissant dans des technologies et des industries qui ont façonné l'économie américaine. Leur succès a cependant eu un coût. La concentration de la richesse entre les mains de quelques-uns a créé une disparité économique évidente. Les travailleurs, souvent confrontés à des conditions de travail difficiles et à des salaires médiocres, ont commencé à s'organiser et à revendiquer leurs droits, menant à la naissance du mouvement syndical. Les monopoles ont également eu un impact sur les consommateurs. Avec peu ou pas de concurrence, ces grandes entreprises pouvaient fixer des prix élevés et contrôler l'offre. Cela a conduit à une demande croissante d'intervention gouvernementale pour réguler ces géants industriels, aboutissant à des lois antitrust et à la régulation des entreprises. Cependant, cette période a également vu l'émergence d'une nouvelle classe moyenne. Avec l'industrialisation est venue la nécessité d'une main-d'œuvre plus éduquée et spécialisée. De plus, les innovations comme la production de masse ont rendu les produits plus abordables pour un plus grand nombre de personnes. Les villes ont grandi, les magasins ont prospéré et la culture de consommation est née.
 
La fin du XIXe siècle aux États-Unis est souvent appelée l'Âge d'Or, une période marquée par une croissance économique rapide, des innovations technologiques et l'émergence de magnats industriels puissants. C'était aussi une époque où le paysage économique changeait rapidement, avec la montée des grandes entreprises et la disparition de nombreuses petites entreprises. La consolidation des entreprises était une tendance dominante de cette époque. De nombreuses industries, de la sidérurgie au pétrole, en passant par le tabac et le sucre, ont vu de petites entreprises fusionner ou être rachetées par de plus grandes entités. Ces grandes entreprises, souvent appelées trusts ou monopoles, avaient une puissance économique énorme, leur permettant de contrôler les prix, d'écraser la concurrence et d'exercer une influence considérable sur la politique et la législation. La Cour suprême des États-Unis a joué un rôle crucial dans la facilitation de cette consolidation. Dans de nombreuses décisions, la Cour a interprété la Constitution d'une manière qui favorisait les intérêts des grandes entreprises. Par exemple, dans l'affaire ''United States v. E. C. Knight Co.'' en 1895, la Cour a décidé que la fabrication n'était pas un commerce, limitant ainsi la portée de la loi Sherman Antitrust et permettant à de grandes entreprises de continuer à monopoliser certaines industries. De plus, la Cour a souvent considéré que les grandes entreprises avaient le droit de contracter et de mener leurs affaires comme elles le souhaitaient, en vertu de la clause de protection des contrats du 14e amendement. Cette interprétation a souvent empêché le gouvernement fédéral et les États de réglementer ou de contrôler les activités des grandes entreprises. Cependant, l'opinion publique a commencé à se retourner contre ces géants industriels à la fin du siècle. Les journalistes d'investigation, appelés "muckrakers", ont exposé les pratiques commerciales douteuses et l'exploitation des travailleurs par ces grandes entreprises. En réponse à cette pression publique, le gouvernement a commencé à adopter des lois antitrust plus strictes au début du XXe siècle, cherchant à limiter le pouvoir et l'influence des monopoles et à promouvoir une concurrence plus équitable.


[http://fr.wikipedia.org/wiki/Andrew_Carnegie Carnegie] est le symbole du rêve américain, il est né en Écosse, émigre avec sa famille à l’âge de 13 ans, fait tous les métiers puis entre dans une compagnie de chemin de fer n’hésitant pas à hypothéquer la maison de sa mère pour investir dans ses premières affaires qui sont les wagons-lits passant à l’industrie sidérurgique, aux locomotives et à l’acier ; il se spéciale dans la concentration verticale c’est-à-dire de la matière première au produit fini et dans ce cas c’est de la mine de charbon et de fer a l’industrie sidérurgique de pointe. Il est devenu multimillionnaire, mais en 1901 il renonce à son empire et devient un philanthrope jusqu’à sa mort en 1919 en dépensant 350 millions en dons.
La fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle ont été des périodes tumultueuses pour le mouvement ouvrier aux États-Unis. Alors que les grandes entreprises et les trusts gagnaient en puissance et en influence, les travailleurs se sont souvent retrouvés à lutter pour des salaires équitables, des conditions de travail sûres et le droit de se syndiquer. Les syndicats, tels que la Fédération américaine du travail (AFL) et les Chevaliers du travail, ont cherché à unir les travailleurs pour négocier collectivement avec les employeurs. Cependant, ces organisations ont souvent été confrontées à une forte opposition, non seulement de la part des entreprises, mais aussi du gouvernement et des tribunaux. L'une des principales raisons de cette opposition était la perception largement répandue que les syndicats étaient associés à des mouvements radicaux ou anarchistes. Des événements comme la bombe de Haymarket à Chicago en 1886 ont renforcé cette perception, même si la plupart des syndicats prônaient des méthodes pacifiques pour obtenir des droits pour les travailleurs. Le Sherman Antitrust Act, bien qu'il ait été conçu pour empêcher les pratiques monopolistiques des entreprises, a été utilisé de manière sélective pour cibler les syndicats. Dans des affaires comme ''In re Debs'' en 1895, la Cour suprême a statué que les grèves pouvaient être considérées comme des entraves au commerce inter-États et, par conséquent, les syndicats pouvaient être poursuivis en vertu de la loi Sherman. C'était une interprétation étonnante, car elle utilisait une loi destinée à limiter le pouvoir des entreprises pour réprimer plutôt le pouvoir des travailleurs. Il est important de noter que cette utilisation sélective de la loi Sherman n'était qu'un exemple de la manière dont le système juridique et politique de l'époque était souvent biaisé en faveur des intérêts des entreprises. Les travailleurs et les syndicats étaient souvent perçus comme des perturbateurs, tandis que les grandes entreprises étaient considérées comme essentielles à la prospérité économique du pays. Heureusement, avec le temps, les attitudes envers les syndicats ont commencé à changer. Au début du XXe siècle, la reconnaissance des droits des travailleurs et des syndicats a commencé à s'accroître, en partie grâce à la pression publique et à la prise de conscience des abus commis par certaines entreprises. Cependant, la lutte pour les droits des travailleurs a été longue et difficile, et les syndicats ont joué un rôle essentiel dans cette bataille.


[[Image:Standard Oil.jpg|thumb|right|250px|Standard Oil Refinery No. 1 in Cleveland, Ohio, 1897.]]
La période de la fin du XIXe siècle aux États-Unis, souvent appelée l'Âge doré, a été marquée par une croissance économique sans précédent, mais aussi par une disparité croissante entre les riches et les pauvres. Les barons de l'industrie, comme Rockefeller, Carnegie et Vanderbilt, ont amassé des fortunes colossales, tandis que de nombreux travailleurs ordinaires vivaient dans la pauvreté et travaillaient dans des conditions souvent dangereuses. Les grandes entreprises, grâce à leurs vastes ressources, ont pu exercer une influence considérable sur la politique et la législation, souvent au détriment des petits entrepreneurs et des travailleurs. Les syndicats, bien qu'ils aient tenté de défendre les droits des travailleurs, étaient régulièrement réprimés, parfois avec une force brutale, comme lors de la grève de Homestead en 1892 ou de la grève des chemins de fer Pullman en 1894. La concentration du pouvoir économique entre les mains de quelques-uns a également conduit à des pratiques commerciales déloyales, où les grandes entreprises pouvaient fixer des prix, éliminer la concurrence et contrôler d'importants secteurs du marché. Cela a suscité des préoccupations quant à la santé de la démocratie américaine et à la capacité des citoyens ordinaires à influencer le cours de leur propre pays. En réponse à ces préoccupations, le gouvernement fédéral a commencé à adopter des lois antitrust pour tenter de limiter le pouvoir des monopoles et promouvoir une concurrence loyale. Le Sherman Antitrust Act de 1890 a été la première de ces lois, bien qu'il ait été initialement utilisé de manière inégale et parfois pour cibler les syndicats plutôt que les entreprises monopolistiques. Au fur et à mesure que le XXe siècle progressait, la nécessité d'une réglementation plus stricte des entreprises est devenue de plus en plus évidente. Des scandales financiers, des crises économiques et une prise de conscience croissante des inégalités ont conduit à une série de réformes, notamment lors de l'ère progressiste au début du XXe siècle et plus tard pendant la Grande Dépression avec le New Deal de Franklin D. Roosevelt.
[http://fr.wikipedia.org/wiki/John_Davison_Rockefeller Rockefeller] est un spécialiste de la concentration horizontale c’est-à-dire de la concentration d’un maximum d’entreprises produisant le même produit soit le quasi-monopole dans un secteur donné. Il est né dans l’État de New York commençant par être comptable puis cadre dans une société de courtage ; en 1859, il comprend l’importance que va avoir le pétrole et en 1870 il fonde la Standard Oil Company, 10 ans plus tard il contrôle 95% de la production pétrolière du pays souvent grâce à la coercition fondant le premier trust pétrolier qui lui permit de fixer la quantité de pétrole et le prix de vente du pétrole.
Rockefeller va produire plus de réactions que Carnegie. Lorsque le Congrès tente de protéger les petites entreprises par une loi antitrust, Rockefeller s’entoure d’experts en matière de lois et fonde le premier holding c’est-à-dire une société qui contrôle différentes entreprises en acquérant une partie importante de leur capital, mais sans en avoir le monopole.
Durant les dernières années du XIXème siècle dans tous les grands secteurs, des centaines d’entreprises disparaissent pour être absorbées par des géants dont vont naitre Goodyear ou encore General Electric ; tout se fait avec la protection de la Cour suprême tandis qu’ironiquement la loi antitrust sera appliquée contre les syndicats sous le prétexte qu’ils sont anarchistes et menace la libre concurrence du travail.


== La loi du plus fort ==
== La loi du plus fort ==
En 1890, 125 000 Américains sur 63 millions soit en peu moins de 2% de la population possèdent la moitié de la richesse nationale qu’ils étalent sans vergogne. La quasi-totalité de ces « happy few » est protestants pratiquants et anglo-saxons.
À la fin du XIXe siècle, la richesse des États-Unis était fortement concentrée. Environ 2% de la population, soit 125 000 personnes sur un total de 63 millions d'Américains, détenaient près de 50% de la richesse totale du pays. Des figures emblématiques de cette élite, comme John D. Rockefeller et Andrew Carnegie, avaient des fortunes qui se comptaient en milliards de dollars à l'époque, une somme astronomique. Cette concentration de richesse a eu des implications majeures. Par exemple, les 10% les plus riches de la population possédaient environ 90% des richesses totales, laissant les 90% restants se partager les 10% restants. Cette disparité a créé d'énormes tensions sociales. Les grèves, comme celle de Haymarket en 1886, ont vu la participation de milliers de travailleurs, et la grève de Pullman en 1894 a impliqué plus de 250 000 travailleurs dans 27 États. En réponse à cette concentration de richesse, des mouvements comme le populisme ont gagné en popularité. Par exemple, le Parti populiste, fondé en 1891, a rapidement attiré des centaines de milliers de membres. De même, le mouvement progressiste, qui a débuté dans les années 1890, a vu des dizaines de milliers de personnes plaider pour une réglementation gouvernementale accrue des grandes entreprises. Ces chiffres montrent à quel point la concentration de la richesse était extrême à la fin du XIXe siècle et comment elle a façonné la politique, l'économie et la société des États-Unis pendant cette période.
 
À la fin du XIXe siècle, les États-Unis ont vu l'émergence d'une classe de super-riches, souvent appelés "barons voleurs" en raison de la manière dont ils ont amassé leur fortune. Ces magnats de l'industrie, tels que John D. Rockefeller, Andrew Carnegie, Cornelius Vanderbilt et J.P. Morgan, ont dominé des secteurs entiers de l'économie américaine, de la sidérurgie au pétrole, en passant par les chemins de fer et la finance. Leur richesse était si vaste qu'elle leur permettait de mener un style de vie d'une opulence inimaginable. Ils construisaient des manoirs somptueux, organisaient des fêtes extravagantes et collectionnaient des œuvres d'art coûteuses. Les demeures des Vanderbilt à New York et en Caroline du Nord, le château de Hearst en Californie, et la résidence d'été de Carnegie à New York sont des exemples de la grandeur avec laquelle ces barons voleurs vivaient. Cependant, malgré leur richesse et leur influence, ces hommes étaient également connus pour leur philanthropie. Andrew Carnegie, par exemple, a donné des millions pour construire des bibliothèques publiques à travers le pays, et John D. Rockefeller a créé la Fondation Rockefeller, qui a financé des recherches médicales et éducatives. Mais cette philanthropie n'était pas toujours altruiste. Souvent, leurs dons étaient stratégiquement utilisés pour améliorer leur image publique, gagner de l'influence politique ou obtenir des avantages fiscaux. Il est également vrai que, malgré leurs contributions philanthropiques, ces barons voleurs étaient souvent critiqués pour la manière dont ils traitaient leurs employés, leurs tactiques commerciales impitoyables et leur influence indue sur le gouvernement. Leur héritage est donc complexe, mêlant à la fois des contributions positives à la société et des pratiques commerciales qui ont souvent été perçues comme éthiquement discutables.
 
Durant la fin du XIXe siècle aux États-Unis, la richesse et le pouvoir étaient largement concentrés entre les mains d'une élite protestante anglo-saxonne. Des figures comme John D. Rockefeller, Andrew Carnegie et d'autres étaient non seulement des titans de l'industrie, mais aussi des membres de cette élite culturelle et religieuse dominante. Leur ascendance et leur foi protestante étaient des éléments clés de leur identité et jouaient un rôle dans leur position sociale élevée. Cette dominance n'était pas un hasard. Elle reflétait les structures de pouvoir et les préjugés profondément enracinés de la société américaine de l'époque. Les immigrants, en particulier ceux d'origine non anglo-saxonne ou non protestante, étaient souvent confrontés à des discriminations ouvertes. Les catholiques, les juifs, les Italiens, les Irlandais et d'autres groupes ethniques et religieux étaient régulièrement marginalisés, leurs cultures et croyances étant souvent considérées avec suspicion ou mépris. De même, les personnes de couleur, en particulier les Afro-Américains, étaient systématiquement privées de droits et d'opportunités économiques, en grande partie à cause des lois Jim Crow dans le Sud et des pratiques discriminatoires dans le Nord. Ces inégalités étaient renforcées et justifiées par des idéologies racistes et xénophobes qui prétendaient que certains groupes étaient naturellement supérieurs à d'autres. L'inégalité économique et sociale qui en résultait était frappante. Alors que quelques-uns amassaient des fortunes colossales, de nombreux Américains, en particulier ceux qui appartenaient à des groupes marginalisés, luttaient pour joindre les deux bouts. Cette concentration de richesse et de pouvoir, et les divisions qu'elle a créées, ont été des sources de tensions et de conflits qui ont façonné l'histoire américaine pendant des décennies.
 
Le darwinisme social est devenu une doctrine influente parmi certains cercles de la haute société et des élites économiques à la fin du XIXe siècle. En utilisant une interprétation erronée et simplifiée de la théorie de l'évolution de Charles Darwin, les darwinistes sociaux ont avancé l'idée que la concurrence économique et sociale était simplement une manifestation de la "lutte pour la survie" naturelle. Dans cette vision du monde, ceux qui réussissaient économiquement étaient considérés comme naturellement supérieurs, tandis que ceux qui étaient laissés pour compte étaient jugés inférieurs ou moins aptes. Herbert Spencer, un philosophe et sociologue britannique, est souvent associé à la popularisation du terme "survie du plus apte". Bien que Spencer ait adopté cette phrase avant que Darwin ne publie "L'Origine des espèces", il est devenu un ardent défenseur de l'application des principes évolutifs à la société. Pour Spencer et d'autres darwinistes sociaux, la richesse et le succès étaient la preuve de la supériorité innée d'un individu. Cette idéologie a fourni une justification commode pour les inégalités flagrantes de l'ère gilded age. Si les riches étaient riches parce qu'ils étaient naturellement supérieurs, alors il n'était ni nécessaire ni souhaitable d'intervenir pour aider ceux qui étaient moins fortunés. De plus, cela donnait aux élites une raison de croire que leur succès n'était pas simplement le résultat de circonstances favorables ou d'avantages injustes, mais plutôt le produit de leur propre mérite et capacité. Cependant, il convient de noter que de nombreux contemporains ont critiqué le darwinisme social pour sa simplification excessive de la théorie de l'évolution et pour son utilisation pour justifier des inégalités manifestement injustes. De plus, Charles Darwin lui-même n'a jamais préconisé l'application de ses théories à la société humaine de la manière dont les darwinistes sociaux l'ont fait. Avec le temps, le darwinisme social a perdu de sa popularité et a été largement discrédité en tant que base scientifique pour comprendre la société humaine. Cependant, son impact sur la pensée économique et sociale de l'époque ne peut être sous-estimé.
 
Le darwinisme social, en tant que théorie, a suscité de nombreuses critiques pour sa simplification excessive et son application erronée des principes biologiques à des phénomènes sociaux complexes. L'une des principales critiques est qu'il réduit les comportements et les structures sociaux complexes à de simples déterminants biologiques. La société humaine, avec ses institutions, ses cultures et ses histoires, est bien plus complexe que ce que cette théorie pourrait suggérer. De plus, le darwinisme social a été utilisé pour justifier les inégalités socio-économiques, en suggérant que certains groupes ou individus étaient naturellement supérieurs à d'autres. Cette perspective ignore les structures sociales, économiques et politiques qui peuvent créer et perpétuer ces inégalités. Par ailleurs, la théorie a été utilisée pour justifier l'expansion impériale des nations occidentales, suggérant que les peuples colonisés étaient "inférieurs" et avaient besoin de la "guidance" des nations "supérieures". Un autre aspect controversé du darwinisme social est son association avec l'eugénisme, une mouvance qui cherchait à améliorer la race humaine en contrôlant la reproduction. Les eugénistes croyaient que certaines caractéristiques, souvent associées à des groupes ethniques ou sociaux spécifiques, étaient indésirables et devaient être éliminées. De plus, la théorie a été utilisée pour soutenir des idées racistes, suggérant que certaines races étaient naturellement supérieures à d'autres, ce qui a conduit à des politiques et des attitudes discriminatoires. Enfin, il convient de noter que beaucoup considèrent le darwinisme social comme une mauvaise interprétation des idées de Charles Darwin. Darwin lui-même n'a jamais préconisé l'application de ses théories à la société de la manière dont les darwinistes sociaux l'ont fait. En fin de compte, le darwinisme social est un exemple de la manière dont les théories scientifiques peuvent être détournées et mal interprétées pour servir des agendas politiques et sociaux. Bien que la théorie ait eu une influence significative à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, elle a depuis été largement discréditée et rejetée par la plupart des chercheurs et des penseurs.
 
Andrew Carnegie, l'un des plus grands magnats de l'industrie de l'acier, était un fervent croyant dans ce qu'il appelait "l'Évangile de la richesse". Pour lui, la richesse n'était pas simplement le résultat de la chance ou de la ruse, mais plutôt le résultat d'un ordre naturel et divin. Dans "The Gospel of Wealth", il soutenait que la concentration de la richesse entre les mains de quelques-uns était non seulement inévitable, mais aussi bénéfique pour la société dans son ensemble. Selon lui, les riches, en raison de leur talent, de leur intelligence et de leur éthique de travail, étaient les mieux placés pour déterminer comment utiliser au mieux cette richesse pour le bien de tous. Cependant, Carnegie ne prônait pas simplement l'accumulation de richesses pour le plaisir personnel. Il croyait fermement que ceux qui avaient été bénis avec une grande richesse avaient également une grande responsabilité envers la société. Pour lui, cette responsabilité ne se limitait pas à la simple charité, mais à des investissements significatifs dans des causes qui profiteraient à la société dans son ensemble, comme l'éducation, la culture et la science. Il a lui-même mis en pratique cette philosophie en donnant la majeure partie de sa fortune pour créer des bibliothèques, des universités et d'autres institutions publiques. La vision de Carnegie était à la fois un reflet et une justification des réalités économiques de son époque. À une époque où les inégalités économiques étaient flagrantes et où les monopoles industriels dominaient l'économie, des théories comme celle de l'Évangile de la richesse offraient une justification morale à une telle concentration de richesse et de pouvoir. Bien que ses idées aient été critiquées par certains comme étant élitistes et auto-satisfaisantes, elles ont également influencé de nombreux autres magnats de l'industrie et philanthropes de son époque, façonnant ainsi la manière dont la richesse était perçue et utilisée dans la société américaine.
 
John D. Rockefeller, magnat du pétrole et fondateur de la Standard Oil Company, était une autre figure emblématique de cette période de capitalisme débridé. Tout comme Carnegie, il croyait fermement que sa richesse était le résultat d'un ordre divin. Sa foi profonde dans le protestantisme l'a influencé tout au long de sa vie, et il a souvent attribué son succès à la volonté de Dieu. Pour Rockefeller, la richesse n'était pas simplement un signe de succès personnel, mais aussi une preuve de la faveur divine. Cette conviction a profondément influencé la manière dont Rockefeller a abordé la philanthropie. Il considérait sa fortune comme un don de Dieu, et il croyait qu'il avait la responsabilité morale de l'utiliser de manière judicieuse pour le bien de la société. Au lieu de simplement donner de l'argent, il cherchait à investir dans des causes qui auraient un impact durable, comme l'éducation, la recherche médicale et la santé publique. Il a fondé la Rockefeller Foundation en 1913, qui est devenue l'une des plus grandes et des plus influentes organisations philanthropiques du monde. Cependant, tout comme Carnegie, les motivations de Rockefeller étaient complexes. Bien qu'il ait sincèrement cru en sa mission philanthropique, ses dons étaient aussi une manière de répondre aux critiques et d'améliorer son image publique. À une époque où les "barons voleurs" étaient souvent critiqués pour leurs pratiques commerciales impitoyables et leur accumulation de richesses, la philanthropie était un moyen pour ces magnats de l'industrie de montrer qu'ils avaient une conscience sociale et qu'ils se souciaient du bien-être de la société.
 
La fin du 19e siècle aux États-Unis a été marquée par une croissance économique sans précédent, mais aussi par une inégalité croissante. Les magnats de l'industrie, tels que Carnegie et Rockefeller, ont amassé des fortunes colossales, tandis que de nombreux travailleurs ordinaires peinaient à joindre les deux bouts. Les justifications religieuses et les théories du darwinisme social étaient souvent invoquées pour expliquer et légitimer ces disparités. L'idée que la richesse était le résultat de la volonté divine ou de la supériorité naturelle a offert un réconfort moral à ceux qui étaient au sommet de la hiérarchie économique. En s'appuyant sur des croyances religieuses ou des théories scientifiques, ces élites ont pu se convaincre qu'elles méritaient leur richesse et que ceux qui étaient moins fortunés étaient simplement moins dignes ou moins capables. Cependant, cette perspective a été vivement contestée par de nombreux intellectuels, militants et citoyens ordinaires de l'époque. Ils ont soutenu que l'inégalité économique était le résultat de structures sociales et économiques injustes, et non de différences innées entre les individus. Des mouvements tels que le populisme et le progressisme ont émergé en réponse à ces inégalités, cherchant à réformer le système économique et à garantir une répartition plus équitable des richesses. Des figures telles que Eugene V. Debs, leader du mouvement socialiste américain, et Jane Addams, fondatrice de Hull House et militante pour les droits des travailleurs, ont contesté l'idée que la richesse était simplement le résultat de la méritocratie ou de la volonté divine. Ils ont souligné les nombreuses façons dont le système était truqué en faveur des riches et puissants, et ont plaidé pour des réformes qui garantiraient une plus grande égalité des chances pour tous.
 
Russell Conwell était une figure emblématique de ce que l'on appelle souvent l'Évangile de la prospérité, une interprétation du christianisme qui lie la réussite financière à la faveur divine. Selon cette perspective, la richesse matérielle est vue comme une bénédiction de Dieu, et ceux qui sont prospères sont souvent considérés comme étant particulièrement favorisés ou bénis par le divin. L'argument de Conwell, et d'autres qui partageaient des vues similaires, était que la réussite financière était non seulement compatible avec la foi chrétienne, mais qu'elle en était en fait une manifestation. En d'autres termes, être riche était une preuve de la bénédiction de Dieu. Cette idée était particulièrement séduisante pour de nombreux Américains de l'époque, car elle offrait une justification religieuse à la recherche de la richesse et du succès matériel. Le discours "Acres of Diamonds" de Conwell était une parabole puissante qui encourageait les gens à chercher des opportunités dans leur propre vie et à reconnaître la valeur de ce qu'ils avaient déjà. En suggérant que les opportunités étaient souvent plus proches qu'on ne le pensait, Conwell offrait un message d'espoir et d'optimisme à ceux qui cherchaient à améliorer leur sort. Cependant, cette interprétation de la foi chrétienne a également été critiquée pour avoir minimisé l'importance des valeurs telles que l'humilité, la charité et le sacrifice, qui sont également centrales dans l'enseignement chrétien. De plus, en liant la prospérité matérielle à la faveur divine, l'Évangile de la prospérité risque de stigmatiser ceux qui sont moins fortunés, suggérant qu'ils sont d'une manière ou d'une autre moins favorisés par Dieu. Néanmoins, l'Évangile de la prospérité et les idées de figures comme Russell Conwell ont eu une influence durable sur la culture américaine, et ils continuent d'être un sujet de débat et de discussion parmi les théologiens, les historiens et les sociologues.
 
Alors que certains prédicateurs et théologiens embrassaient l'idée que la prospérité matérielle était un signe de la faveur divine, d'autres étaient profondément préoccupés par cette interprétation. Ils estimaient que cette vision de la foi déformait les enseignements centraux du christianisme. La Bible contient de nombreux passages qui mettent en garde contre les dangers de la richesse et soulignent l'importance de la générosité et de la justice. Par exemple, le passage biblique de Matthieu 19:24 déclare : "Il est plus facile pour un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'il ne l'est pour un riche d'entrer dans le royaume de Dieu." De tels versets suggèrent que la richesse peut être un obstacle à une véritable relation spirituelle et à une vie vertueuse. De nombreux chefs religieux ont également rappelé l'importance de la charité et de l'altruisme. Ils ont souligné que, plutôt que d'accumuler des richesses pour soi-même, les croyants devraient être préoccupés par le bien-être de leur prochain, en particulier les plus vulnérables et les plus démunis de la société. De plus, au cours de cette période, le mouvement de l'Évangile social a émergé, en particulier parmi les protestants. Ce mouvement a souligné l'importance de l'application des enseignements chrétiens à la réforme sociale et économique. Les adeptes de l'Évangile social croyaient que le christianisme devait s'attaquer aux problèmes de pauvreté, d'injustice et d'inégalité dans la société.
 
Les usines et les ateliers étaient souvent insalubres, mal ventilés et dangereux. Les accidents étaient courants, et il n'y avait pas de réglementations strictes pour protéger la santé et la sécurité des travailleurs. Les enfants étaient également employés dans ces usines, et ils travaillaient souvent dans des conditions encore plus difficiles que les adultes, car ils étaient plus petits et plus aptes à effectuer certaines tâches dangereuses. Le travail des enfants était courant, et ils étaient souvent payés beaucoup moins que les adultes pour le même travail. Les syndicats, qui avaient été formés pour protéger les droits des travailleurs, étaient en pleine croissance, mais ils étaient souvent confrontés à une forte opposition de la part des propriétaires d'entreprises et des autorités. Les grèves et les manifestations étaient courantes, mais elles étaient souvent réprimées violemment par la police ou les gardes privés embauchés par les entreprises. Les travailleurs qui tentaient de se syndiquer ou de revendiquer leurs droits étaient souvent licenciés, noircis ou même agressés. Les conditions de vie des travailleurs n'étaient guère meilleures. Beaucoup vivaient dans des taudis surpeuplés, sans accès à des installations sanitaires adéquates. Les maladies se propageaient rapidement dans ces conditions, et la tuberculose, la pneumonie et d'autres maladies étaient courantes. Cependant, malgré ces défis, de nombreux travailleurs et activistes ont continué à se battre pour de meilleures conditions de travail et de vie. Ils ont organisé des grèves, formé des syndicats et fait pression sur les gouvernements pour qu'ils adoptent des lois protégeant les droits des travailleurs. Avec le temps, leurs efforts ont conduit à des améliorations significatives des conditions de travail et à l'adoption de lois sur la sécurité au travail, le salaire minimum et la limitation des heures de travail.
 
Les industries comme la sidérurgie, la construction, l'exploitation minière et la fabrication étaient particulièrement notoires pour leurs dangers. Dans les mines, par exemple, les éboulements, les explosions de gaz et les maladies pulmonaires comme la silicose étaient courants. Les mineurs travaillaient souvent dans des conditions sombres, humides et étouffantes, avec une ventilation insuffisante, ce qui augmentait le risque d'inhalation de poussières nocives. Dans les usines, les machines n'étaient pas toujours équipées de dispositifs de sécurité, ce qui exposait les travailleurs au risque d'être pris dans les engrenages ou les courroies. Les brûlures, les coupures et les écrasements étaient courants. De plus, l'exposition à des produits chimiques toxiques sans protection adéquate a entraîné une multitude de problèmes de santé à long terme pour de nombreux travailleurs. Les travailleurs de la construction, quant à eux, étaient souvent exposés à des risques de chute, en particulier lors de la construction de gratte-ciels et d'autres grands bâtiments. Les échafaudages étaient rudimentaires et les équipements de sécurité, comme les harnais et les casques, étaient rarement utilisés. Les accidents étaient souvent considérés comme une partie inévitable du travail, et les entreprises offraient peu ou pas d'indemnisation aux travailleurs blessés ou aux familles de ceux qui étaient tués. Les lois sur l'indemnisation des travailleurs étaient rares et, lorsqu'elles existaient, elles étaient souvent insuffisantes pour couvrir les coûts médicaux ou compenser la perte de revenus. Face à ces conditions, les travailleurs ont commencé à s'organiser en syndicats pour revendiquer de meilleures conditions de travail, des salaires plus élevés et des mesures de sécurité. Les grèves et les manifestations étaient courantes, bien qu'elles soient souvent violemment réprimées par les forces de l'ordre ou les gardes de sécurité privés embauchés par les entreprises. Malgré ces défis, le mouvement ouvrier a finalement réussi à obtenir des améliorations significatives pour les travailleurs, notamment en matière de sécurité au travail et d'indemnisation des travailleurs.
 
Les ralentissements économiques, comme les récessions ou les dépressions, ont eu des conséquences dévastatrices pour les travailleurs de cette époque. Sans les avantages des systèmes modernes de sécurité sociale, une perte d'emploi pouvait rapidement entraîner une famille dans la misère. Les économies étaient souvent maigres, et sans revenu régulier, de nombreuses familles étaient incapables de payer le loyer ou d'acheter de la nourriture. Les expulsions étaient courantes, et de nombreuses familles se retrouvaient sans abri, contraintes de vivre dans des bidonvilles ou des logements surpeuplés. Les accidents de travail, fréquents et souvent graves, pouvaient également plonger une famille dans la précarité. Sans assurance maladie ou indemnisation des travailleurs, les frais médicaux pouvaient s'accumuler rapidement, et un travailleur blessé pouvait être incapable de reprendre le travail pendant des semaines, voire des mois. Les familles étaient souvent contraintes de compter sur la charité ou l'aide de la communauté pour survivre. La maladie posait également un risque économique majeur. Les épidémies, comme celle de la grippe ou de la tuberculose, pouvaient décimer une famille, laissant les enfants orphelins et sans moyens de subsistance. Sans assurance maladie, les soins médicaux étaient souvent hors de portée pour les travailleurs les plus pauvres, et de nombreuses maladies pouvaient devenir chroniques ou mortelles faute de traitement. La vieillesse, sans système de retraite ou de pension, était une autre source d'insécurité économique. Les travailleurs âgés, souvent usés par des années de travail physique, pouvaient se retrouver sans emploi et sans moyens de subsistance. Beaucoup dépendaient de leurs enfants ou de la charité pour survivre. Face à ces défis, les travailleurs ont commencé à s'organiser et à revendiquer des droits et des protections. Les syndicats ont joué un rôle essentiel dans la lutte pour des salaires plus élevés, de meilleures conditions de travail et des protections sociales. Avec le temps, ces efforts ont conduit à la mise en place de lois sur le travail et de programmes de sécurité sociale qui offrent une certaine protection aux travailleurs contre les aléas économiques.
 
Les premiers syndicats ont vu le jour dans les années 1800, mais c'est vraiment à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle que le mouvement ouvrier a pris son essor aux États-Unis. Face à l'indifférence, voire à l'hostilité, des barons de l'industrie et des propriétaires d'usines, les travailleurs ont ressenti le besoin impérieux de s'unir pour défendre leurs droits et leurs intérêts. Les grèves sont devenues un outil courant pour les travailleurs qui cherchaient à améliorer leurs conditions. Des événements comme la grève de Haymarket à Chicago en 1886, la grève de Pullman en 1894, et la tragédie de Triangle Shirtwaist Factory en 1911 à New York, où 146 travailleurs, principalement des jeunes femmes, sont morts dans un incendie, ont mis en lumière les conditions de travail dangereuses et ont galvanisé le soutien public pour le mouvement ouvrier. Les syndicats, tels que l'American Federation of Labor (AFL) dirigée par Samuel Gompers et plus tard le Congress of Industrial Organizations (CIO), ont joué un rôle crucial dans la négociation de contrats de travail, l'obtention de salaires plus élevés, la réduction des heures de travail, et la mise en place de mesures de sécurité sur le lieu de travail. Ils ont également plaidé pour des lois qui protégeraient les droits des travailleurs, comme la loi Fair Labor Standards Act de 1938, qui établissait un salaire minimum et des limites sur les heures de travail. Cependant, ces avancées n'ont pas été obtenues sans résistance. Les propriétaires d'entreprises et les industriels ont souvent utilisé la force, parfois avec l'aide de la police ou de détectives privés, pour briser les grèves et intimider les syndicalistes. De nombreux travailleurs ont été blessés ou tués dans des affrontements avec les forces de l'ordre ou des briseurs de grève.
 
La fin du XIXe siècle aux États-Unis a été marquée par une transformation rapide de l'économie, passant d'une économie agraire à une économie industrielle. Avec cette transformation est venue une nouvelle série de défis pour les travailleurs. Les usines et les mines nécessitaient une main-d'œuvre importante, et les villes ont rapidement grandi pour accueillir cette nouvelle population de travailleurs. Cependant, les conditions de travail étaient souvent précaires, les salaires bas et les heures longues. Face à ces défis, de nombreux travailleurs ont cherché des moyens d'améliorer leur sort. La migration était l'une de ces stratégies. Certains ont quitté les zones rurales pour les villes à la recherche de meilleures opportunités d'emploi. D'autres ont migré d'une ville à l'autre ou même d'un État à l'autre, espérant trouver de meilleures conditions de travail ou des salaires plus élevés. Les immigrants, en particulier, ont souvent déménagé à plusieurs reprises, cherchant à s'établir dans des communautés où ils pourraient trouver du travail et un soutien social. Mais la simple migration n'était pas toujours suffisante pour garantir une vie meilleure. Reconnaissant la nécessité d'une action collective, de nombreux travailleurs ont commencé à s'organiser en syndicats. Ces organisations avaient pour objectif de négocier collectivement avec les employeurs pour obtenir de meilleures conditions de travail, des salaires plus élevés et d'autres avantages. Les syndicats ont également offert une forme de protection à leurs membres contre les abus des employeurs. Les premiers efforts pour organiser les travailleurs ont souvent rencontré une forte résistance de la part des employeurs et des autorités. Les grèves étaient courantes, et elles étaient souvent brutalement réprimées. Cependant, malgré ces défis, le mouvement syndical a continué à croître et à gagner en influence. Avec le temps, les syndicats ont réussi à obtenir de nombreuses améliorations pour leurs membres, notamment des salaires plus élevés, des heures de travail plus courtes et des conditions de travail plus sûres. Ces victoires n'ont pas été faciles à obtenir et ont souvent nécessité de longues et difficiles négociations, ainsi que des grèves et d'autres formes d'action directe. Mais grâce à la persévérance et à la solidarité des travailleurs, de nombreux gains ont été réalisés, jetant les bases des droits des travailleurs tels que nous les connaissons aujourd'hui.
 
L'un des premiers grands syndicats à se former au cours de cette période est le Knights of Labor, fondé en 1869, qui acceptait les travailleurs de toutes origines et de toutes races. Les Knights of Labor se sont d'abord concentrés sur l'amélioration des conditions de travail, mais ont ensuite élargi leurs revendications à des questions sociales et économiques plus larges, telles que la journée de travail de huit heures, l'abolition du travail des enfants et le droit à la négociation collective. À son apogée, en 1886, les Knights of Labor comptaient plus d'un million de membres, ce qui en faisait l'un des syndicats les plus importants et les plus influents de l'époque. Cependant, malgré leur croissance rapide et leur influence, les Knights of Labor ont rencontré de nombreux défis. Leur structure organisationnelle était décentralisée, ce qui rendait difficile la coordination des efforts à l'échelle nationale. De plus, ils ont été confrontés à une forte opposition de la part des employeurs et des gouvernements locaux qui voyaient d'un mauvais œil l'organisation syndicale. Des grèves majeures, comme la grève de Haymarket en 1886, ont été associées aux Knights, même si le syndicat n'était pas directement impliqué. Ces associations ont nui à la réputation du syndicat et ont conduit à une diminution de son influence. De plus, des divisions internes sur la direction et la stratégie ont affaibli l'organisation. Alors que certains membres prônaient une approche plus radicale, d'autres préféraient des méthodes plus modérées de négociation. Ces divisions ont finalement conduit à la fragmentation du mouvement.
 
La ségrégation raciale et ethnique au sein des syndicats reflétait les tensions et les préjugés de la société américaine de l'époque. Les divisions raciales étaient profondément enracinées, et même au sein du mouvement ouvrier, où la solidarité aurait dû prévaloir, ces divisions persistaient. Les travailleurs blancs craignaient souvent que les travailleurs noirs et immigrés acceptent des salaires plus bas, ce qui pourrait entraîner une baisse des salaires pour tous. De plus, les préjugés culturels et raciaux ont conduit de nombreux travailleurs blancs à croire qu'ils étaient supérieurs à leurs collègues de couleur ou d'origine étrangère. Ces divisions ont été exploitées par les employeurs, qui ont souvent utilisé la stratégie de "diviser pour mieux régner". En jouant sur les tensions raciales et ethniques, ils ont pu empêcher les travailleurs de s'unir et de poser une menace sérieuse à leurs intérêts. Par exemple, lors de grèves, les employeurs pourraient embaucher des travailleurs d'un groupe ethnique différent comme briseurs de grève, exacerbant ainsi les tensions. Cependant, malgré ces défis, il y a eu des moments où les travailleurs de différentes origines se sont unis pour défendre leurs droits. Des syndicats comme l'Industrial Workers of the World (IWW) ont prôné l'unité des travailleurs au-delà des divisions raciales et ethniques. Mais ces efforts étaient souvent la cible d'une répression violente de la part des employeurs et des autorités. Avec le temps, à mesure que la société américaine évoluait et que les mouvements pour les droits civiques et les droits des travailleurs gagnaient en force, les syndicats ont commencé à s'attaquer à la question de la ségrégation et à promouvoir une plus grande unité parmi leurs membres. Mais les défis de l'organisation interraciale et interethnique au tournant du 20e siècle ont laissé un héritage durable qui a influencé le mouvement ouvrier pendant des décennies.
 
La montée du mouvement ouvrier aux États-Unis a été marquée par des moments de triomphe, mais aussi par des périodes de répression et de défaite. Les grèves, les manifestations et les boycotts sont devenus des outils courants pour les travailleurs cherchant à améliorer leurs conditions. Des événements tels que la grève de Pullman en 1894, la grève des chemises de Triangle Shirtwaist Factory en 1911 et la grève générale de Seattle en 1919 ont mis en lumière les difficultés auxquelles étaient confrontés les travailleurs et ont galvanisé le soutien public pour le mouvement ouvrier. Avec le temps, les syndicats ont gagné en puissance et en influence. Ils ont négocié des contrats qui garantissaient de meilleurs salaires, des heures de travail plus courtes et des conditions de travail plus sûres. Ils ont également joué un rôle crucial dans l'adoption de législations qui protégeaient les droits des travailleurs, telles que la loi Fair Labor Standards Act de 1938, qui établissait des normes minimales pour les salaires et les heures de travail. Cependant, le mouvement ouvrier n'était pas seulement une force économique, il était aussi une force sociale et politique. Les syndicats ont souvent soutenu des causes progressistes, allant des droits civiques à l'éducation publique en passant par la santé publique. Ils ont joué un rôle crucial dans la mise en place du New Deal dans les années 1930, qui a introduit une série de réformes visant à protéger les droits des travailleurs et à garantir une certaine sécurité économique pour tous les Américains.[[Image:HaymarketRiot-Harpers.jpg|thumb|Gravure de 1886 parue dans le journal ''Harper's Weekly'' représentant la tragédie de Haymarket Square.]]
   
   
Leur richesse monumentale provoque certaines caricatures, mais pas vraiment de critiques de fond, car elle est justifiée par le darwinisme social de [http://fr.wikipedia.org/wiki/Herbert_Spencer Herbert Spencer] qui applique la théorie de l’évolution des espèces de Darwin à l’humanité. Le triomphe des industriels s’explique par la survie des plus forts, des plus doués, des plus méritants ; le triomphe industriel des États-Unis est expliqué par la supériorité de la race anglo-saxonne.
L'affaire Haymarket est l'un des événements les plus notoires de l'histoire du mouvement ouvrier américain. Elle a eu lieu dans le contexte d'une campagne nationale pour la journée de travail de huit heures, qui avait mobilisé des centaines de milliers de travailleurs à travers les États-Unis. Le 3 mai 1886, une grève avait éclaté à l'usine McCormick Reaper à Chicago. Le lendemain, une manifestation a été organisée à Haymarket Square pour protester contre la violence policière qui avait eu lieu lors de la grève. Alors que la manifestation touchait à sa fin et que la pluie commençait à tomber, une escouade de police est arrivée pour disperser la foule. C'est à ce moment qu'une bombe a été lancée sur les policiers, tuant sept d'entre eux et en blessant des dizaines d'autres. En représailles, la police a ouvert le feu sur la foule, tuant plusieurs personnes et en blessant des dizaines d'autres. L'attentat à la bombe a déclenché une vague d'hystérie anti-syndicale et anti-immigrée. Huit anarchistes, la plupart d'origine allemande ou européenne, ont été rapidement arrêtés et accusés de conspiration pour commettre le meurtre. Bien qu'il n'y ait eu aucune preuve directe les reliant à la bombe, sept d'entre eux ont été condamnés à mort et un à la prison à perpétuité. Quatre ont été pendus, un s'est suicidé en prison, et les trois autres ont vu leur peine commuée en emprisonnement à vie par le gouverneur John Peter Altgeld en 1893, qui a critiqué le procès comme étant injuste. L'affaire Haymarket a eu un impact profond sur le mouvement ouvrier américain. Elle a été utilisée pour discréditer le mouvement pour la journée de travail de huit heures et a renforcé l'association entre les travailleurs radicaux et la violence dans l'esprit du public. Cependant, elle a également galvanisé de nombreux travailleurs et militants, qui ont vu les "Huit de Haymarket" comme des martyrs de la cause ouvrière. Aujourd'hui, l'affaire Haymarket est commémorée chaque année le 1er mai, connu dans de nombreux pays comme la Fête du Travail, en souvenir de ceux qui ont perdu la vie dans la lutte pour les droits des travailleurs.
 
Tout cela est aussi la loi de la nature et la loi de dieu. Carnegie publie [http://en.wikipedia.org/wiki/The_Gospel_of_Wealth L’évangile de la fortune] tandis que Rockefeller déclare que « dieu m’a donné mon argent<ref>JOHN D. ROCKEFELLER, interview in 1905. Peter Collier and David Horowitz, The Rockefellers, an American Dynasty, chapter 3, p. 48 </ref> ». Un pasteur vend à un million d’exemplaires un pamphlet qui soutient que construire une fortune est un devoir chrétien.
Après l'attentat, la police et la presse ont rapidement imputé l'incident à des anarchistes, et plusieurs personnes ont été arrêtées et jugées pour ce crime. Quatre personnes sont finalement reconnues coupables et condamnées à mort, malgré l'absence de preuves les reliant à la bombe. La presse a également accusé à tort les Knights of Labor d'avoir des liens avec les anarchistes, ce qui a entraîné une réaction publique contre le syndicat. Les Knights of Labor, qui étaient déjà en déclin, ont vu le nombre de leurs membres chuter de façon spectaculaire à la suite de l'affaire Haymarket et ont été interdits dans de nombreuses régions du pays. L'affaire Haymarket a eu un effet paralysant sur le mouvement ouvrier et a constitué un revers pour les droits des travailleurs et pour la cause du travail organisé. Elle a également conduit à une vague de sentiments anti-anarchistes et de répression qui a duré une bonne partie du 20e siècle. Ces dernières années, l'affaire Haymarket est largement considérée comme une erreur judiciaire, les verdicts de culpabilité reposant sur des preuves peu convaincantes et sur le fait que l'accusation s'est appuyée sur un sentiment anti-radical et anti-immigrant. Après l'affaire Haymarket en 1886, le mouvement ouvrier aux États-Unis a connu une période de déclin, de nombreux syndicats luttant pour maintenir leurs effectifs et leur influence. L'une des raisons de ce déclin est le passage d'un syndicalisme de classe, qui avait été l'objectif des Knights of Labor, à un syndicalisme de négociation sectorielle.
 
Vont être mis en compétitions des hommes, des femmes, des enfants de diverses origines, de diverses races que rien ne protège contre la crise économique, les accidents du travail, la maladie ou encore la vieillesse. Les travailleurs travaillent de 10 à 14 heures par jour, 6 à 7 jours par semaine pour un salaire journalier de moins de 1 dollar et sans aucune protection.
Ce changement d'orientation a été largement influencé par les événements de Haymarket et par la réaction publique qui s'en est suivie. Les syndicats ont commencé à se concentrer davantage sur les négociations avec des employeurs spécifiques dans des secteurs spécifiques, plutôt que sur la promotion d'une vision plus large de la solidarité ouvrière et de la transformation sociale. L'American Federation of Labor (AFL), fondée en 1886 par Samuel Gompers, est devenue le principal représentant de cette approche. L'AFL se concentrait sur la négociation d'accords pour des salaires plus élevés, de meilleures conditions de travail et une journée de travail plus courte pour ses membres. Contrairement aux Knights of Labor, l'AFL était composée de syndicats d'artisans et excluait souvent les travailleurs non qualifiés, les femmes et les minorités. L'approche pragmatique de l'AFL a finalement porté ses fruits, car le syndicat a réussi à obtenir de nombreuses concessions pour ses membres. Cependant, cette stratégie a également été critiquée pour avoir divisé le mouvement ouvrier et pour avoir échoué à aborder des questions plus larges de justice sociale et économique. Il est clair que l'affaire Haymarket a eu un impact profond sur la trajectoire du mouvement ouvrier aux États-Unis. Elle a non seulement conduit à la répression directe des syndicats et des militants, mais elle a également influencé la manière dont les syndicats se sont organisés et ont interagi avec la société dans les décennies qui ont suivi.
 
Les travailleurs tentent d’améliorer leurs conditions de vie émigrant d’un endroit à l’autre, en travaillant plus et en s’organisant. Cependant, il est difficile de s’organiser quand on est différent ; un syndicat nommé les chevaliers du travail formé en 1870 accepte les travailleurs de toutes origines, de couleur et qui en 1886 compte un million de membres grâce à une campagne en faveur de la journée de 8 heures.
Le syndicalisme de négociation sectorielle se concentre sur l'organisation des travailleurs dans des industries spécifiques, telles que l'acier, le textile et les chemins de fer, et sur la négociation de meilleurs salaires et conditions de travail pour les membres au cas par cas. Cette approche est considérée comme plus pragmatique et moins susceptible de provoquer une réaction brutale des employeurs et du public. En revanche, le syndicalisme de classe cherche à unir tous les travailleurs, indépendamment de leur métier ou de leur industrie, autour d'une cause commune. Il vise à remettre en question et à transformer les structures fondamentales du pouvoir économique et social. Le syndicalisme de classe est souvent plus radical dans ses objectifs, cherchant non seulement à améliorer les conditions de travail, mais aussi à remettre en question la propriété privée des moyens de production et à promouvoir une répartition plus équitable des richesses. Le syndicalisme de négociation sectorielle a été adopté par des syndicats tels que l'American Federation of Labor (AFL) parce qu'il offrait une voie plus directe pour obtenir des gains tangibles pour ses membres. En se concentrant sur des industries spécifiques, les syndicats pouvaient utiliser la force collective de leurs membres pour négocier directement avec les employeurs et obtenir des augmentations de salaire, des heures de travail plus courtes ou de meilleures conditions de travail. Cette approche a également eu l'avantage d'être moins menaçante pour le système économique existant, car elle ne cherchait pas à remettre en question la propriété privée ou la structure fondamentale du capitalisme. Cependant, cette stratégie a également eu ses limites. En se concentrant uniquement sur les gains immédiats pour ses membres, le syndicalisme de négociation sectorielle a souvent négligé les travailleurs non syndiqués ou les travailleurs de secteurs moins organisés. De plus, en évitant de défier directement le système économique, il a laissé en place des structures de pouvoir qui pouvaient continuer à exploiter les travailleurs.
 
L'un des principaux syndicats apparus au cours de cette période est l'American Federation of Labor (AFL), fondée en 1886 par Samuel Gompers. L'AFL représentait les travailleurs qualifiés, tels que les charpentiers et les imprimeurs, et se concentrait sur la négociation de meilleurs salaires et conditions de travail pour ses membres, plutôt que de poursuivre un programme politique plus large. L'AFL était également exclusive, ne représentant que les travailleurs blancs et n'organisant pas les travailleurs non qualifiés ou noirs. L'AFL, sous la direction de Gompers, a adopté une approche pragmatique du syndicalisme. Gompers croyait fermement que les syndicats devaient se concentrer sur des objectifs concrets et réalisables, tels que l'augmentation des salaires, la réduction des heures de travail et l'amélioration des conditions de travail. Il était sceptique quant à l'efficacité des mouvements politiques plus larges et pensait que les syndicats devaient éviter de s'impliquer dans des questions politiques controversées qui pourraient diviser leurs membres. La stratégie de l'AFL était de négocier directement avec les employeurs sur des questions spécifiques concernant les conditions de travail. Cette approche a été efficace pour obtenir des gains tangibles pour ses membres. Sous la direction de Gompers, l'AFL est devenue le syndicat le plus puissant et le plus influent des États-Unis au début du 20e siècle. Cependant, l'approche exclusive de l'AFL a également été critiquée. En se concentrant uniquement sur les travailleurs qualifiés et en excluant les travailleurs non qualifiés, les femmes et les minorités, l'AFL a laissé de nombreux travailleurs sans représentation syndicale. Cette exclusion a créé des divisions au sein du mouvement ouvrier et a rendu plus difficile l'organisation des travailleurs dans des industries où la main-d'œuvre était principalement non qualifiée ou minoritaire. En dépit de ces critiques, l'approche pragmatique de l'AFL a permis d'obtenir des améliorations significatives pour ses membres. Cependant, au fil du temps, la nécessité d'inclure une main-d'œuvre plus diverse et de s'attaquer à des questions plus larges est devenue évidente, conduisant à l'émergence de nouveaux syndicats et à des changements au sein du mouvement ouvrier.
 
Il convient de noter que l'approche de l'AFL en matière de négociation sectorielle et ses politiques d'exclusion ont contribué à préserver le statu quo des divisions raciales et ethniques sur le lieu de travail et à renforcer les inégalités sociales. Les travailleurs non qualifiés et les immigrants, qui n'étaient pas organisés par l'AFL, étaient souvent moins bien payés et travaillaient dans de moins bonnes conditions que leurs homologues qualifiés. De plus, en excluant les travailleurs noirs, l'AFL a indirectement soutenu les pratiques discriminatoires qui étaient courantes à cette époque. Les travailleurs noirs étaient souvent relégués aux emplois les plus durs et les moins bien rémunérés, et l'absence de représentation syndicale signifiait qu'ils avaient peu de moyens de contester ces conditions. Les femmes, également largement exclues de l'AFL, étaient confrontées à des discriminations similaires, étant souvent cantonnées à des emplois mal rémunérés et sans possibilité d'avancement. L'exclusion des travailleurs non qualifiés, des immigrants, des femmes et des minorités a également eu pour effet de diviser la classe ouvrière et de rendre plus difficile la solidarité entre les travailleurs. Au lieu de s'unir pour défendre leurs droits communs en tant que travailleurs, les divisions raciales, ethniques et de compétences ont souvent été exacerbées, ce qui a affaibli le mouvement ouvrier dans son ensemble. Il est également important de souligner que l'approche exclusive de l'AFL n'était pas universellement acceptée au sein du mouvement ouvrier. De nombreux syndicalistes et militants estimaient que tous les travailleurs, quelles que soient leur race, leur origine ethnique ou leur compétence, devaient être organisés et représentés. Ces voix dissidentes ont finalement conduit à la création de syndicats alternatifs, tels que le Congrès industriel du monde (IWW), qui cherchaient à organiser tous les travailleurs, indépendamment de leur race, de leur sexe ou de leur compétence.
 
L'industrialisation rapide et l'urbanisation qui ont eu lieu à la fin du XIXe siècle ont créé des conditions de travail difficiles pour de nombreux travailleurs. Les usines étaient souvent insalubres, dangereuses et surpeuplées. Les travailleurs étaient fréquemment exploités, travaillant de longues heures pour des salaires misérables, sans protection contre les accidents ou les maladies professionnelles. Dans ce contexte, la nécessité d'une organisation collective pour défendre les droits des travailleurs est devenue de plus en plus évidente. Les premiers syndicats ont cherché à négocier directement avec les employeurs pour de meilleures conditions de travail, des salaires plus élevés et des horaires de travail plus courts. Ils ont également plaidé pour des réformes législatives, telles que la journée de travail de huit heures et l'abolition du travail des enfants. Cependant, ces efforts ont souvent été rencontrés par une forte résistance de la part des employeurs, qui voyaient les syndicats comme une menace pour leurs profits et leur pouvoir. Les grèves et les manifestations étaient courantes, et elles étaient souvent violemment réprimées par la police, les détectives privés et même l'armée. Des incidents comme l'affaire Haymarket à Chicago en 1886, où une bombe a été lancée lors d'une manifestation ouvrière, ont renforcé l'image des syndicats comme étant radicaux et dangereux aux yeux du public. Cependant, malgré ces défis, le mouvement ouvrier a persisté. Les syndicats ont continué à s'organiser et à recruter de nouveaux membres, et ils ont commencé à remporter des victoires importantes. Des syndicats comme l'American Federation of Labor (AFL) ont réussi à négocier des contrats collectifs avec des employeurs, garantissant de meilleurs salaires, des horaires de travail plus courts et des conditions de travail plus sûres pour leurs membres. De plus, le mouvement ouvrier a également bénéficié d'un soutien croissant de la part du public et de certains politiciens progressistes, qui ont reconnu la nécessité de réformer le système économique et de protéger les droits des travailleurs. Des lois ont été adoptées pour réglementer les conditions de travail, limiter les heures de travail et interdire le travail des enfants.
 
L'American Federation of Labor (AFL) est devenue l'une des principales forces du mouvement syndical américain à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Sous la direction de Samuel Gompers, l'AFL a adopté une approche pragmatique du syndicalisme, se concentrant sur des questions tangibles telles que les salaires, les heures de travail et les conditions de travail. Cette stratégie, connue sous le nom de syndicalisme de négociation sectorielle, visait à obtenir des gains immédiats pour ses membres plutôt qu'à transformer radicalement la société ou l'économie. Cependant, cette approche avait ses limites. En se concentrant principalement sur les travailleurs qualifiés, l'AFL a souvent négligé les travailleurs non qualifiés, qui constituaient une part croissante de la main-d'œuvre industrielle. De plus, l'AFL était notoirement exclusive, n'organisant souvent que des travailleurs blancs et évitant d'organiser des travailleurs noirs, des immigrants et des femmes. Cette politique d'exclusion a renforcé les divisions raciales et ethniques existantes sur le lieu de travail et a contribué à la marginalisation de certains des travailleurs les plus vulnérables. L'accent mis par l'AFL sur la négociation sectorielle a également eu pour effet de minimiser la lutte plus large pour les droits des travailleurs et la justice sociale. En évitant les questions politiques plus larges et en se concentrant uniquement sur les gains économiques immédiats, l'AFL a souvent été critiquée pour ne pas avoir abordé les inégalités structurelles et systémiques qui affectaient la classe ouvrière.
 
L'approche de la négociation sectorielle adoptée par l'AFL et d'autres syndicats aux États-Unis a été à la fois une force et une faiblesse pour le mouvement syndical. D'une part, elle a permis d'obtenir des gains tangibles pour les travailleurs en termes de salaires, d'heures de travail et de conditions de travail. Ces victoires concrètes ont renforcé la légitimité des syndicats aux yeux de nombreux travailleurs et ont contribué à établir le syndicalisme comme une force importante dans la vie économique et politique américaine. Cependant, en évitant les questions politiques plus larges et en se concentrant uniquement sur les gains économiques immédiats, le mouvement syndical s'est souvent trouvé en position de réaction plutôt que de proactivité. Sans une vision plus large de la justice sociale et économique, les syndicats ont souvent été pris au dépourvu face à des changements structurels tels que la mondialisation, la délocalisation et l'automatisation. De plus, en rejetant la lutte des classes, le mouvement syndical américain a souvent évité de s'attaquer aux inégalités structurelles et systémiques qui affectent la classe ouvrière. Cela a rendu le mouvement plus vulnérable aux attaques des élites économiques et politiques, qui ont souvent cherché à marginaliser et à affaiblir les syndicats.
 
Le rêve américain, avec son accent sur l'individualisme et la mobilité ascendante, a profondément influencé la psyché nationale des États-Unis. Il a promis que, peu importe les origines humbles ou les circonstances défavorables, avec suffisamment de persévérance et de travail, n'importe qui pourrait gravir l'échelle socio-économique. Cette promesse a été un puissant moteur de motivation pour des générations d'Américains et d'immigrants qui sont venus aux États-Unis en quête d'une vie meilleure. Cependant, cette croyance en la mobilité individuelle a eu des implications complexes pour le mouvement ouvrier. D'une part, elle a renforcé l'idée que les travailleurs n'avaient pas besoin de s'organiser collectivement pour améliorer leurs conditions; ils devaient simplement travailler dur, économiser et investir judicieusement pour assurer leur propre ascension. Cette mentalité a parfois rendu difficile pour les syndicats de recruter de nouveaux membres, car de nombreux travailleurs croyaient qu'ils pouvaient "s'en sortir seuls". D'autre part, lorsque les travailleurs ont réalisé que le rêve américain restait inaccessible pour beaucoup, malgré leurs efforts, ils ont commencé à voir la valeur de l'action collective. Ils ont compris que, face à des entreprises puissantes et des élites économiques, l'effort individuel ne suffisait pas toujours. Dans ces moments, le mouvement ouvrier a gagné en force et en influence, car les travailleurs ont cherché à s'organiser pour obtenir de meilleures conditions de travail, des salaires plus élevés et d'autres avantages.
 
Le rêve américain, en mettant l'accent sur la réussite individuelle, a souvent été interprété comme une promesse que ceux qui travaillent dur et font preuve de détermination peuvent surmonter n'importe quel obstacle pour réussir. Cependant, cette perspective a également conduit à une forme de "blâme de la victime", où ceux qui n'ont pas réussi sont souvent perçus comme ayant échoué en raison de leur propre insuffisance ou manque d'effort, plutôt que des structures socio-économiques en place. Cette perception a souvent occulté les défis systémiques auxquels sont confrontés de nombreux Américains, tels que le racisme institutionnel, la discrimination basée sur le genre ou l'orientation sexuelle, le manque d'accès à une éducation de qualité ou à des soins de santé abordables, et d'autres barrières socio-économiques. En attribuant la pauvreté et l'échec à des défauts individuels, la société peut éviter de s'attaquer aux problèmes structurels qui créent et perpétuent ces inégalités. De plus, cette croyance a souvent été utilisée pour justifier des politiques économiques qui favorisent les plus riches et les plus puissants. Par exemple, les réductions d'impôts pour les riches ont été vendues comme un moyen de stimuler l'investissement et la création d'emplois, même si les bénéfices ne se sont pas toujours répercutés sur les travailleurs ordinaires. De même, les coupes dans les programmes sociaux ont été justifiées par l'idée que les individus devraient être responsables de leur propre bien-être, plutôt que de compter sur l'aide de l'État.


[[Image:HaymarketRiot-Harpers.jpg|thumb|Gravure de 1886 parue dans le journal ''Harper's Weekly'' représentant la tragédie de Haymarket Square.]]
L'American Federation of Labor (AFL) a adopté une approche de négociation sectorielle, se concentrant sur l'organisation des travailleurs qualifiés dans des industries spécifiques. Cette stratégie a permis d'obtenir des gains significatifs pour certains travailleurs, mais elle a également exclu de nombreux travailleurs non qualifiés, immigrants et personnes de couleur. En se concentrant sur des groupes spécifiques, l'AFL a souvent renforcé les divisions existantes entre les travailleurs, rendant plus difficile l'organisation d'un front uni contre les employeurs. La répression des syndicats et de la lutte des classes a également joué un rôle majeur dans le façonnement du mouvement syndical. Les gouvernements, à la fois au niveau fédéral et au niveau des États, ont souvent pris des mesures pour limiter le pouvoir et l'influence des syndicats. Des événements comme l'affaire Haymarket à Chicago ont été utilisés pour discréditer le mouvement syndical et le lier à des éléments radicaux ou violents. De plus, les lois antitrust, initialement conçues pour limiter le pouvoir des grandes entreprises, ont été utilisées pour cibler et démanteler les syndicats. La croyance dans le rêve américain, l'idée que le succès est le résultat de l'effort individuel et non des circonstances ou des structures sociales, a également eu un impact sur le mouvement syndical. Cette croyance a souvent été utilisée pour discréditer les syndicats et la lutte des classes, suggérant que ceux qui n'ont pas réussi n'ont qu'eux-mêmes à blâmer. Cela a renforcé l'idée que les syndicats et la solidarité ouvrière étaient moins nécessaires dans une société où chacun pouvait réussir par ses propres moyens.
Le premier mai 1886, une bombe dans une manifestation contre la violence policière à Chicago qui tue 7 policiers. La bombe est rapidement attribuée sans preuve à des anarchistes dont quatre sont condamnés à être pendus tandis que la presse accuse faussement les chevaliers du travail d’être en lien avec ces anarchistes amenant à l’interdiction de ce syndicat.
Dès mai 1886, le syndicalisme de classe est en chute libre aux États-Unis pour être remplacé par le syndicalisme de négociation par secteur. La [http://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%A9d%C3%A9ration_am%C3%A9ricaine_du_travail fédération américaine du travail] (FAL) est l’incarnation de ce syndicalisme ne représentant que l’aristocratie du travail, les ouvriers qualifiés, les blancs, mais non pas les migrants négociant au cas par cas de meilleures conditions pour ses adhérents tout en poliçant les travailleurs non qualifiés et en rejetant tout programme politique.
Le syndicalisme de négociation qui rejette la lutte de classe domine encore aujourd’hui à la fois à cause de la répression de tout syndicalisme et de classe et dans la foi au rêve américain que chacun peut devenir un Carnegie ou un Rockefeller ; à l’inverse si on est pauvre c’est qu’on est moins capable et qu’on ne travaille pas assez, on mérite d’être riche et on mérite d’être pauvre.


== L’urbanisation ==
== L’urbanisation ==
[[Fichier:Bway.jpg|thumb|1500px|Broadway en 1909]]
[[Fichier:Bway.jpg|thumb|1500px|Broadway en 1909.]]
 
L'urbanisation rapide qui a marqué la période de 1877 à 1900 a profondément transformé le paysage américain. La croissance industrielle et la concentration des emplois d'usine dans les villes ont entraîné une augmentation massive de la population urbaine. En particulier, le Nord-Est a vu un afflux significatif d'immigrants et de résidents ruraux cherchant du travail, avec des villes comme New York comptant plus de 3 millions d'habitants en 1890. Face à cette croissance démographique, les villes ont dû développer rapidement des infrastructures. Les rues, les égouts, et les systèmes d'eau et d'électricité ont été construits ou étendus à une vitesse vertigineuse. Pour loger la population croissante, des immeubles d'habitation ont été érigés, souvent dans des conditions de surpeuplement. Parallèlement à ces développements, les systèmes de transport, tels que les tramways, les métros et les trains de banlieue, ont vu le jour pour répondre aux besoins de déplacement de la population urbaine. Cependant, cette urbanisation rapide n'était pas sans défis. Les zones urbaines densément peuplées étaient souvent confrontées à des problèmes tels que la pauvreté, le crime et la maladie. Les bidonvilles, en particulier, étaient des zones où de nombreux immigrants et travailleurs pauvres vivaient dans des conditions précaires, dépourvues d'installations sanitaires de base. Malgré ces défis, les villes sont devenues des creusets de diversité culturelle, avec des immigrants du monde entier apportant leurs traditions uniques, enrichissant ainsi la culture américaine. Cependant, cette diversité a également été source de tensions ethniques et raciales. L'impact de l'urbanisation ne s'est pas limité à la démographie et à l'infrastructure. Les villes sont devenues des centres d'innovation artistique et culturelle, avec l'émergence de théâtres, de musées et de galeries. Elles sont également devenues des centres économiques majeurs, attirant des entreprises et des investissements. Face aux défis posés par l'urbanisation, de nombreux mouvements sociaux ont vu le jour. Les réformateurs progressistes ont cherché à améliorer les conditions de vie en ville, tandis que les syndicats ont lutté pour les droits des travailleurs.
 
L'urbanisation rapide de la fin du XIXe siècle a transformé le paysage des États-Unis, mais elle a également apporté son lot de défis. L'arrivée massive de nouveaux résidents dans les villes a rapidement dépassé les capacités d'accueil de ces centres urbains. Les infrastructures, conçues pour des populations plus petites, étaient souvent inadéquates pour faire face à cette croissance explosive. Les systèmes d'égouts, d'eau et de transport étaient surchargés, ce qui entraînait des conditions de vie insalubres et des problèmes de circulation. Le logement est devenu un problème majeur. Dans de nombreuses villes, la demande de logements dépassait largement l'offre, ce qui a conduit à la création de bidonvilles et de logements surpeuplés. Ces zones, souvent dépourvues d'éclairage adéquat, de ventilation ou même d'eau courante, sont devenues des foyers de maladies et de criminalité. Parallèlement à ces défis physiques, l'urbanisation a également creusé le fossé entre les riches et les pauvres. Les quartiers huppés, avec leurs manoirs, leurs parcs et leurs avenues bordées d'arbres, contrastaient fortement avec les rues étroites et bondées des quartiers pauvres. Cette division spatiale était le reflet d'une inégalité économique croissante. Les riches, souvent des industriels ou des financiers, profitaient des avantages de la vie urbaine, tels que les théâtres, les musées et les restaurants. En revanche, de nombreux résidents des quartiers pauvres travaillaient de longues heures dans des usines pour des salaires de misère, tout en vivant dans des conditions précaires. Ces inégalités ont alimenté des tensions sociales. Les mouvements de réforme, tels que le progressisme, ont vu le jour pour tenter de remédier à certains de ces problèmes. Les réformateurs ont cherché à améliorer les conditions de logement, à réglementer le travail des enfants et à instaurer des normes sanitaires. Malgré ces efforts, les défis posés par l'urbanisation rapide ont persisté, et les villes américaines ont continué à évoluer et à s'adapter à ces nouvelles réalités tout au long du XXe siècle.
 
L'urbanisation, avec son mélange unique de densité et de diversité, a été un creuset pour l'innovation culturelle et sociale. Les villes sont devenues des lieux où des personnes de différentes origines ethniques, sociales et économiques se sont rencontrées et ont interagi, créant ainsi un environnement propice à l'émergence de nouvelles idées et de nouvelles formes d'expression. Les institutions culturelles, telles que les théâtres, les musées et les bibliothèques, ont proliféré pour répondre aux besoins d'une population urbaine croissante et diversifiée. Les théâtres, en particulier, ont vu une explosion de popularité, avec le vaudeville - une forme de divertissement théâtral composée de divers numéros, tels que des sketches, des chansons et des danses - devenant un passe-temps favori des citadins. Les cinémas ont également fait leur apparition, offrant une nouvelle forme de divertissement de masse. Les villes sont également devenues des centres d'innovation musicale. Des genres tels que le jazz et le blues ont trouvé leur origine et leur épanouissement dans l'atmosphère électrique des centres urbains. Les clubs, les bars et les salles de danse sont devenus des lieux de rencontre où les musiciens pouvaient expérimenter et développer de nouveaux sons. Sur le plan politique, l'urbanisation a conduit à la montée des machines politiques urbaines. Ces organisations, souvent dirigées par un "boss" politique, contrôlaient les nominations politiques et les ressources dans les villes. En échange de votes, elles offraient des services, tels que des emplois, à leurs constituants. Bien que ces machines aient souvent été critiquées pour leur corruption, elles ont également joué un rôle crucial en fournissant des services essentiels à une population urbaine en croissance rapide.
 
Le Nord-Est, en particulier, est devenu un aimant pour les immigrants et les résidents ruraux cherchant du travail, transformant des villes comme New York en métropoles bourdonnantes. En 1890, New York comptait plus de 3 millions d'habitants, reflétant l'ampleur de cette migration vers les zones urbaines. Cependant, cette croissance rapide n'était pas sans problèmes. Les villes ont été confrontées à des problèmes de surpeuplement, de logements insalubres et d'infrastructures inadéquates. Les taudis se sont développés dans les zones les plus densément peuplées, où les conditions de vie étaient souvent sordides. L'eau potable était rare, les maladies se propageaient rapidement et la pollution de l'air et de l'eau était courante. Les riches, quant à eux, se sont retirés dans des quartiers huppés, créant ainsi une division nette entre les classes aisées et les travailleurs pauvres. L'urbanisation a également donné naissance à de nouvelles formes d'organisation sociale et culturelle. Les villes sont devenues des lieux de rencontre pour des personnes de toutes origines, créant un mélange culturel unique. Les théâtres, les musées et les bibliothèques ont proliféré, offrant des divertissements et des opportunités éducatives à une population avide de nouveautés. Le vaudeville, par exemple, est devenu un divertissement populaire, attirant des foules dans les théâtres de la ville. Politiquement, l'urbanisation a vu la montée de la machine politique urbaine. Ces organisations puissantes, souvent associées à la corruption, ont néanmoins joué un rôle essentiel dans la fourniture de services à la population urbaine en croissance. En échange de faveurs, de votes et de loyauté, elles offraient des emplois, des logements et d'autres avantages.
 
Ces divisions spatiales reflétaient et renforçaient les inégalités socio-économiques existantes. Les quartiers aisés étaient souvent ornés de manoirs, de parcs bien entretenus et de boulevards bordés d'arbres, offrant à leurs résidents un environnement agréable et sécurisé. Ces zones étaient bien desservies par les transports publics et disposaient d'écoles, de bibliothèques et d'autres institutions publiques de qualité. Les résidents de ces quartiers avaient également accès à des clubs privés, des théâtres et d'autres lieux de divertissement haut de gamme. À l'opposé, les quartiers pauvres étaient densément peuplés, avec des familles entières entassées dans de petits appartements ou des logements collectifs. Ces zones étaient souvent dépourvues d'espaces verts et étaient sujettes à des problèmes tels que la criminalité, la pollution et les épidémies dues à des conditions d'hygiène médiocres. Les écoles étaient surpeuplées et sous-financées, et il y avait un manque général d'opportunités éducatives et économiques pour les résidents. Les quartiers ethniques, tels que Chinatown à San Francisco ou Little Italy à New York, ont émergé comme des refuges pour les immigrants qui cherchaient à conserver une partie de leur culture d'origine tout en s'adaptant à leur nouvelle patrie. Ces quartiers étaient souvent caractérisés par des commerces, des restaurants et des lieux de culte spécifiques à chaque groupe ethnique, offrant un sentiment de communauté et d'appartenance à leurs résidents. Cependant, ces quartiers étaient également le produit de la discrimination et de la ségrégation, car de nombreux groupes ethniques et raciaux étaient exclus des quartiers plus prospères en raison de préjugés et de barrières institutionnelles. Les Noirs, en particulier, étaient souvent confinés dans des ghettos urbains où ils étaient privés d'opportunités économiques et soumis à des discriminations systématiques.
 
Les tenements, des immeubles d'habitation à plusieurs étages, étaient typiques des zones urbaines densément peuplées. Ces bâtiments étaient souvent mal construits, avec une ventilation insuffisante, un éclairage inadéquat et des installations sanitaires médiocres. Les familles entières pouvaient être entassées dans un ou deux pièces, avec peu d'intimité ou de confort. L'air à l'intérieur de ces appartements était souvent vicié, et les conditions insalubres favorisaient la propagation de maladies. Les ghettos étaient également caractérisés par un manque d'infrastructures et de services publics. Les rues étaient souvent non pavées, sales et encombrées. Les écoles étaient surpeuplées et sous-financées, ce qui limitait les opportunités éducatives pour les enfants. Les soins médicaux étaient également limités, avec peu de médecins ou d'hôpitaux disponibles pour servir ces communautés. En conséquence, les taux de mortalité infantile étaient élevés, et de nombreuses maladies évitables, comme la tuberculose, étaient courantes. En plus des défis matériels, les résidents des ghettos étaient également confrontés à des défis sociaux et économiques. La discrimination à l'embauche et les salaires bas rendaient difficile l'ascension sociale. Les préjugés et les stéréotypes renforçaient l'isolement de ces communautés, les empêchant d'accéder aux opportunités et aux ressources disponibles dans d'autres parties de la ville. Cependant, malgré ces défis, les ghettos étaient également des lieux de résilience et de solidarité. Les résidents se soutenaient mutuellement, formant des associations, des clubs et des organisations pour aider à répondre aux besoins de la communauté. Les églises, les synagogues et d'autres lieux de culte jouaient un rôle central dans la vie de ces quartiers, offrant non seulement un soutien spirituel, mais aussi des services sociaux et éducatifs. De plus, la richesse culturelle de ces quartiers, avec leurs traditions, leur musique, leur nourriture et leur art, a contribué à enrichir le tissu culturel de la nation dans son ensemble.


L’urbanisation est due au fait que les grandes fabriques se situent dans les villes et c’est là où les travailleurs se concentrent. Il faut voir que le nord-est s’urbanise encore plus, dès 1890 on a plusieurs villes de plus de 250 000 habitants, New York a plus de 3 millions d’habitants ; dans ces villes se concentre autant la grande richesse que la grande pauvreté.
La ségrégation et l'inégalité dans les zones urbaines ont créé un environnement où l'injustice était omniprésente. Les résidents des ghettos étaient non seulement privés de ressources matérielles, mais aussi de droits fondamentaux et de dignité. Ces conditions ont engendré un sentiment profond de frustration, de colère et de désespoir parmi les populations marginalisées, qui se sont senties trahies par le rêve américain qui promettait égalité et opportunité pour tous. Ces inégalités ont également eu des implications politiques. Les résidents des ghettos étaient souvent privés de leurs droits de vote ou étaient confrontés à des obstacles significatifs pour voter, comme les taxes électorales et les tests d'alphabétisation. Cela a limité leur capacité à influencer les politiques publiques et à élire des représentants qui défendraient leurs intérêts. Cependant, face à ces défis, de nombreux résidents des zones urbaines marginalisées ont commencé à s'organiser et à résister. Ils ont formé des groupes de défense des droits civiques, organisé des manifestations et des boycotts, et cherché à sensibiliser le public aux injustices qu'ils subissaient. Des figures emblématiques, telles que W.E.B. Du Bois, Ida B. Wells et Marcus Garvey, ont émergé pendant cette période, défendant ardemment les droits des Afro-Américains et d'autres groupes marginalisés. Au fil du temps, ces efforts collectifs ont conduit à des changements significatifs. Des lois ont été adoptées pour mettre fin à la discrimination raciale et garantir les droits de vote. Des institutions, telles que le NAACP (National Association for the Advancement of Colored People), ont été créées pour lutter contre la discrimination raciale et promouvoir l'égalité des droits. Néanmoins, les séquelles de cette période de ségrégation et d'inégalité se font encore sentir aujourd'hui. Les disparités en matière de logement, d'éducation, d'emploi et de santé entre les communautés blanches et non blanches persistent, et la lutte pour la justice sociale et l'égalité des droits continue. La période de la fin du XIXe siècle a jeté les bases de ces luttes, et les leçons tirées de cette époque continuent d'informer les mouvements pour les droits civils et la justice sociale aujourd'hui.
De plus en plus, les habitants vivent dans des communautés distinctes dans des espaces limités et des ghettos pour les pauvres.


= Les partis démocrate et républicain =
= Les partis démocrate et républicain =
On a eu une tentative d’une partie du peuple qui aurait regroupé les fermiers du Nord et du Sud, le système bipartite républicain au Nord et dans les Californie représentant l’industrie et le protectionnisme contre les importations et les démocrates représentant le Sud blanc, les fermiers et des groupes d’immigrants au centre, le bipartisme tient bon sans qu’un parti ne remporte une large majorité.
Pendant cette période, les partis démocrate et républicain étaient les principaux partis politiques des États-Unis, et leurs bases de soutien et leurs programmes politiques reflétaient les divisions régionales et économiques du pays. Le parti républicain, qui avait été le parti de Lincoln et de l'abolition de l'esclavage, était associé aux régions industrielles du Nord et du Midwest, et soutenait généralement des tarifs douaniers élevés pour protéger l'industrie américaine, ainsi qu'un gouvernement fédéral fort et un programme favorable aux entreprises. Le Parti démocrate, en revanche, avait ses racines dans le Sud agraire et était généralement associé aux intérêts des agriculteurs et des travailleurs. Il prônait des tarifs douaniers plus bas, ce qui, selon lui, bénéficierait aux consommateurs et faciliterait le commerce avec d'autres nations. Les démocrates étaient également généralement en faveur des droits des États et s'opposaient à un gouvernement fédéral trop puissant, une position qui trouvait son origine dans la défense historique du Sud de l'institution de l'esclavage et, après la guerre civile, de la ségrégation raciale. Il est également important de noter que pendant cette période, le Parti démocrate était le parti dominant dans le Sud post-réconstructionniste. Après la fin de la Reconstruction en 1877, les démocrates du Sud ont repris le contrôle des gouvernements locaux et ont mis en place des lois de ségrégation raciale et des mesures visant à priver les Afro-Américains de leurs droits de vote. Ces "lois Jim Crow", comme on les appelait, ont créé un système de ségrégation raciale qui a duré jusqu'au milieu du 20e siècle. En revanche, dans le Nord, le Parti républicain était le parti dominant, et il était généralement associé à la modernisation, à l'industrialisation et à la croissance économique. Cependant, même dans le Nord, le parti était loin d'être monolithique. Il y avait des divisions au sein du parti entre les "Stalwarts", qui étaient des conservateurs favorables aux grandes entreprises, et les "Half-Breeds", qui étaient plus progressistes et préoccupés par les questions de réforme.
 
À partir de 1880, les élections représentent une mobilisation spectaculaire et coûteuse ; avec l’accroissement énorme de l’appareil d’État et de la fonction publique, chaque parti devient une machine politique recrutant des électeurs parmi les nouveaux migrants ; la corruption est largement répandue, les législateurs probusiness reçoivent des actions des industries qui les protègent et le votant et militant reçoivent des emplois publics. On est très loin de l’Amérique rurale, vertueuse et puritaine de 1776.
La fin du XIXe siècle a été marquée par une série d'élections présidentielles extrêmement serrées. Par exemple, l'élection de 1876 entre Rutherford B. Hayes (républicain) et Samuel J. Tilden (démocrate) a été l'une des plus controversées de l'histoire américaine. Tilden a remporté le vote populaire, mais Hayes a finalement été élu président après un compromis politique connu sous le nom de Compromis de 1877, qui a mis fin à la Reconstruction dans le Sud. L'élection de 1884 entre Grover Cleveland (démocrate) et James G. Blaine (républicain) a également été très disputée, avec Cleveland remportant une victoire étroite. Cleveland est devenu le premier président démocrate depuis la guerre civile, mettant fin à près de deux décennies de domination républicaine à la Maison Blanche. Ces élections serrées reflétaient les profondes divisions au sein de la société américaine de l'époque. Les questions de tarifs, de monnaie, de droits des États, de réforme du gouvernement et de droits civiques étaient toutes des sujets de débat passionné, et les deux partis avaient des visions très différentes de l'avenir du pays. La polarisation entre les partis était également exacerbée par les pratiques politiques de l'époque, notamment le système de patronage, où les postes gouvernementaux étaient attribués en fonction de la loyauté politique plutôt que de la compétence. Cela a encouragé une fidélité féroce au parti et a rendu le compromis politique encore plus difficile. Cependant, malgré cette polarisation, il y avait aussi des moments de coopération bipartite. Par exemple, les deux partis ont travaillé ensemble pour adopter la loi sur le service civil en 1883, qui visait à réformer le système de patronage et à rendre le gouvernement plus efficace et moins sujet à la corruption.
 
La dynamique entre les partis républicain et démocrate à la fin du XIXe siècle reflétait les divisions économiques, régionales et culturelles de l'Amérique de l'époque. Le parti républicain, avec ses racines dans l'opposition à l'esclavage et son rôle dans la victoire de l'Union pendant la guerre civile, avait une base solide dans le Nord industriel et l'Ouest en expansion. Ces régions connaissaient une croissance industrielle rapide, et les politiques protectionnistes prônées par les républicains étaient populaires parmi les industriels et les travailleurs qui voulaient protéger leurs emplois contre la concurrence étrangère. De plus, l'Ouest, avec ses vastes étendues de terres publiques et ses ressources naturelles, bénéficiait des politiques républicaines qui favorisaient le développement des chemins de fer et l'exploitation minière. Les démocrates, en revanche, avaient une base solide dans le Sud post-réconstruction, où la mémoire de la guerre civile et les politiques radicales de la reconstruction étaient encore fraîches. Le Sud était principalement agricole, avec une économie basée sur le coton et d'autres cultures de rente. Les agriculteurs du Sud, ainsi que ceux des Grandes Plaines, étaient souvent en faveur de tarifs douaniers plus bas, car ils achetaient des biens manufacturés et vendaient leurs produits sur les marchés mondiaux. Les démocrates, avec leur rhétorique populiste, ont également attiré de nombreux travailleurs, immigrants et autres groupes qui se sentaient laissés pour compte par l'économie en mutation de l'époque. Ces divisions régionales et économiques ont défini la politique américaine pendant cette période, avec des élections souvent serrées et des majorités changeantes au Congrès. Les deux partis ont dû naviguer dans ces eaux troubles, cherchant à équilibrer les intérêts de leurs bases respectives tout en répondant aux défis et aux opportunités d'une nation en rapide évolution.
 
La fin du XIXe siècle aux États-Unis, souvent appelée l'ère du Gilded Age, a été marquée par des contrastes saisissants. Alors que le pays se remettait des cicatrices de la guerre civile, il a également été témoin d'innovations technologiques, d'expansions territoriales et d'une croissance économique sans précédent. Cependant, ces progrès étaient souvent accompagnés de défis sociaux et économiques majeurs. Le Sud, bien que libéré du joug de l'esclavage, a été plongé dans une nouvelle forme d'oppression avec l'instauration des lois Jim Crow, qui ont légalisé la ségrégation raciale. Les Afro-Américains, bien qu'officiellement libres, étaient toujours confrontés à des discriminations institutionnalisées, à la violence et à l'absence de véritables opportunités économiques. À l'Ouest, la promesse de terres et de richesses a attiré de nombreux colons, mais cela s'est fait au détriment des peuples autochtones. Les politiques gouvernementales, telles que la Loi sur les Indiens et la construction de réserves, ont cherché à assimiler et à déplacer les populations indigènes, souvent par la force. Dans le Nord-Est, l'industrialisation a entraîné une urbanisation rapide. Les villes, telles que New York et Chicago, sont devenues des centres d'innovation et de richesse, mais aussi de pauvreté et de désespoir. Les immigrants, venus en grand nombre, ont cherché des opportunités dans ces villes, mais ont souvent été confrontés à des conditions de travail difficiles, à des logements insalubres et à la xénophobie. Politiquement, bien que la démocratie américaine ait continué à fonctionner, elle a été entachée par la corruption et l'influence des "barons voleurs", ces magnats de l'industrie qui ont souvent utilisé leur richesse pour influencer la politique à leur avantage.


= Annexes =
= Annexes =
*Cosmas, Graham A. An Army for Empire; the United States Army in the Spanish-American War. Columbia: U of Missouri, 1971. Print.
*Cosmas, Graham A. An Army for Empire; the United States Army in the Spanish-American War. Columbia: U of Missouri, 1971. Print.
= Références =
*[http://cdl.library.cornell.edu/cgi-bin/moa/moa-cgi?notisid=ABQ7578-0148-88 ''Wealth'', by Andrew Carnegie], ''North American Review'' Vol.148, Issue 391 pp.&nbsp;653–665, June 1889. (Later published as Part I of ''The Gospel of Wealth'')
*[http://cdl.library.cornell.edu/cgi-bin/moa/moa-cgi?notisid=ABQ7578-0148-88 ''Wealth'', by Andrew Carnegie], ''North American Review'' Vol.148, Issue 391 pp.&nbsp;653–665, June 1889. (Later published as Part I of ''The Gospel of Wealth'')
*[http://cdl.library.cornell.edu/cgi-bin/moa/moa-cgi?notisid=ABQ7578-0149-83 ''The Best Fields for Philanthropy'', by Andrew Carnegie], ''North American Review'' Vol.149, Issue 397 pp.&nbsp;682–699, December 1889. (Later published as Part II of ''The Gospel of Wealth'')
*[http://cdl.library.cornell.edu/cgi-bin/moa/moa-cgi?notisid=ABQ7578-0149-83 ''The Best Fields for Philanthropy'', by Andrew Carnegie], ''North American Review'' Vol.149, Issue 397 pp.&nbsp;682–699, December 1889. (Later published as Part II of ''The Gospel of Wealth'')
*[http://www.fordham.edu/halsall/mod/1889carnegie.html Excerpts from "Wealth"] by Andrew Carnegie, ''North American Review'', 148, no. 391 (June 1889)*Carnegie, ''South American View'', 223 no. 876 (October 1982)
*[http://www.fordham.edu/halsall/mod/1889carnegie.html Excerpts from "Wealth"] by Andrew Carnegie, ''North American Review'', 148, no. 391 (June 1889)*Carnegie, ''South American View'', 223 no. 876 (October 1982)
*Liggett, Lorie (1998). "[https://web.archive.org/web/20111205184809/http://www.bgsu.edu/departments/acs/1890s/woundedknee/WKIntro.html Wounded Knee Massacre – An Introduction]". Bowling Green State University.
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*Bateman, Robert (June 2008), "Wounded Knee", Military History, 24 (4): 62–67
*Hill, Richard (October 7, 1999). "[http://www.dickshovel.com/hill.html Wounded Knee, A Wound That Won't Heal]". First Nations issues of consequence.
*Jeffrey Ostler: The Plains Sioux and U.S. colonialism from Lewis and Clark to Wounded Knee, pp. 357–358, Cambridge University Press (2004) ISBN 0-521-60590-3
*JOHN D. ROCKEFELLER, interview in 1905. Peter Collier and David Horowitz, The Rockefellers, an American Dynasty, chapter 3, p. 48


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D'après un cours d'Aline Helg[1][2][3][4][5][6][7]


Entre 1877 et 1900, les États-Unis traversèrent une époque tumultueuse et transformative, souvent désignée sous le nom de "Gilded Age". Ce terme, popularisé par Mark Twain, évoque une période de brillante prospérité en surface, mais qui dissimulait des profondeurs de pauvreté et d'inégalité sociale. Cette époque a été marquée par une accélération de l'industrialisation et de l'urbanisation, donnant naissance à des géants industriels et à des monopoles puissants. Toutefois, le gouvernement de l'époque semblait pencher en faveur des intérêts de ces conglomérats et de l'élite fortunée, souvent au détriment de la classe ouvrière.

Un élément central de cette transformation a été le chemin de fer. Suite à la guerre de Sécession, il est devenu un instrument vital pour la reconstruction, en particulier dans le Sud ravagé. Plus qu'un simple moyen de transport, le chemin de fer a soudé le pays, reliant ses vastes régions et facilitant un échange sans précédent de biens et de personnes. Cette révolution des transports a stimulé la croissance économique, propulsant les États-Unis au rang de puissance industrielle majeure. Cependant, cette prospérité n'était pas sans ombres. La fin de la Reconstruction dans le Sud a vu le retour d'un contrôle politique blanc strict, entraînant la suppression des droits de vote des Afro-Américains et l'instauration des lois Jim Crow, qui codifiaient la ségrégation et la discrimination raciales.

La période s'est conclue sur une note d'expansion impériale, avec la guerre hispano-américaine de 1898. Cette confrontation a non seulement affirmé la position des États-Unis sur la scène mondiale, mais a également conduit à l'acquisition de territoires clés tels que Porto Rico, Guam et les Philippines. Ainsi, le "Gilded Age", avec ses contrastes saisissants de richesse et de pauvreté, d'opportunités et d'injustices, a façonné l'Amérique moderne, la préparant à jouer un rôle de premier plan au XXe siècle.

Rôle des chemins de fer[modifier | modifier le wikicode]

Lors de la cérémonie d'enfoncement du "dernier crampon" au sommet de Promontory, Utah, 10 mai 1869.

Les chemins de fer, véritables artères de la nation américaine à la fin du XIXe siècle, ont profondément transformé le paysage économique, social et culturel des États-Unis. En forgeant des liens physiques entre les régions éloignées, ils ont littéralement réduit les distances, faisant de l'immensité américaine un territoire plus accessible et interconnecté. L'expansion rapide du réseau ferroviaire a catalysé une révolution dans le transport de marchandises. Les produits agricoles, les matières premières et les biens manufacturés pouvaient désormais être acheminés sur de longues distances en un temps record. Cela a non seulement rendu les produits plus accessibles à un plus grand nombre de consommateurs, mais a également permis aux producteurs d'accéder à des marchés plus éloignés, stimulant ainsi la production et la compétitivité. Parallèlement à l'essor économique, les chemins de fer ont également facilité la mobilité des personnes. Les citoyens pouvaient voyager d'une côte à l'autre, cherchant des opportunités d'emploi, de terre ou simplement une nouvelle vie. Cette mobilité a également encouragé le brassage des cultures et des idées, contribuant à la formation d'une identité nationale plus homogène. En reliant les métropoles aux petites villes et les régions agricoles aux centres industriels, les chemins de fer ont créé un immense marché intérieur. Cette interconnexion a non seulement stimulé le commerce, mais a également encouragé l'investissement et l'innovation. Les entreprises ont pu bénéficier d'économies d'échelle, produisant en masse pour un marché national en expansion. A la fin du XIXe siècle, les chemins de fer étaient bien plus qu'un simple moyen de transport aux États-Unis. Ils étaient le symbole d'une nation en mouvement, d'une économie en plein essor et d'un peuple de plus en plus uni. Ils ont façonné l'Amérique moderne, la préparant à devenir une superpuissance économique au XXe siècle.

À la fin du XIXe siècle, les chemins de fer sont devenus l'épine dorsale du développement américain, agissant comme un catalyseur pour une transformation économique et sociale sans précédent. En reliant l'Est à l'Ouest et le Nord au Sud, le réseau ferroviaire a tissé ensemble un pays vaste et diversifié, créant une cohésion nationale et stimulant une croissance économique robuste. L'impact des chemins de fer sur l'industrialisation est indéniable. En facilitant le transport rapide et efficace des matières premières vers les centres industriels et en acheminant les produits finis vers les marchés, ils ont permis à l'industrie américaine de prospérer. Les usines pouvaient désormais obtenir des ressources de régions éloignées et distribuer leurs produits à travers le pays, créant ainsi un marché national intégré. Outre leur rôle dans l'industrialisation, les chemins de fer ont ouvert la porte à la colonisation de l'Ouest. Les territoires autrefois considérés comme inaccessibles ou trop éloignés sont devenus des destinations viables pour ceux qui cherchaient de nouvelles opportunités. Les villes ont commencé à surgir le long des voies ferrées, et avec elles, une nouvelle vague de colons, d'entrepreneurs et d'aventuriers. Les industries minières, agricoles et forestières ont également bénéficié de manière exponentielle de cette expansion ferroviaire. Les mines pouvaient expédier leurs minerais vers les centres de raffinage, les agriculteurs pouvaient atteindre des marchés lointains, et les vastes forêts du pays devenaient des sources lucratives de bois, toutes alimentées par le réseau ferroviaire en constante expansion. En bref, les chemins de fer ont été le moteur de la transformation des États-Unis en une puissance industrielle dominante. Ils ont non seulement redéfini le paysage économique, mais ont également façonné la société américaine, en influençant la démographie, la culture et la politique. Cette période, marquée par l'ascension fulgurante du chemin de fer, a posé les fondations de l'Amérique moderne, préparant le terrain pour le leadership mondial des États-Unis au XXe siècle.

L'explosion du réseau ferroviaire aux États-Unis à la fin du 19e siècle est un témoignage éloquent de la révolution industrielle et de l'ambition nationale de cette époque. En l'espace de seulement trente ans, de 1870 à 1900, la longueur totale des voies ferrées a bondi de 85 000 kilomètres à 320 000 kilomètres, reflétant une croissance phénoménale. La Conquête de l'Ouest a joué un rôle majeur dans cette expansion. Avec la promesse de terres et d'opportunités, l'Ouest américain a attiré de nombreux colons. Les chemins de fer ont facilité cette migration, rendant les voyages plus rapides et moins périlleux. De plus, le gouvernement fédéral a encouragé la construction de voies ferrées en offrant des terres en échange de la construction de voies. Parallèlement, la croissance économique du pays a alimenté le besoin d'une infrastructure de transport robuste. L'industrialisation croissante nécessitait des moyens de transport efficaces pour acheminer les matières premières vers les usines et distribuer les produits finis. Les chemins de fer sont devenus le moyen de transport privilégié pour ces marchandises. Cette période a également vu un afflux de capitaux, tant nationaux qu'étrangers, dans le secteur ferroviaire. Les investisseurs, reconnaissant le potentiel de profit dans la construction et l'exploitation des chemins de fer, ont injecté d'énormes sommes d'argent. Les innovations technologiques ont également joué un rôle crucial. Les progrès dans la construction et la technologie ferroviaire ont permis de construire des voies plus rapidement et à moindre coût. De plus, le gouvernement américain, reconnaissant l'importance stratégique des chemins de fer pour le développement économique et territorial, a apporté un soutien significatif à des projets majeurs, comme le chemin de fer transcontinental. L'impact de cette expansion a été profond. Les régions isolées sont devenues accessibles, les marchés locaux se sont transformés en marchés nationaux, et des villes autrefois modestes, comme Chicago, sont devenues d'importants carrefours ferroviaires et des métropoles industrielles. En somme, l'augmentation spectaculaire du réseau ferroviaire à la fin du 19e siècle n'était pas seulement une prouesse d'ingénierie, mais aussi le reflet d'une nation en pleine mutation, cherchant à exploiter pleinement son vaste territoire et ses ressources abondantes.

À la fin du 19e siècle, le développement des chemins de fer aux États-Unis a été une entreprise monumentale, dominée par des intérêts privés. Pour faire face aux défis logistiques que posait un pays aussi vaste, une coordination était nécessaire. C'est ainsi qu'ont été introduits les quatre fuseaux horaires orientaux, une innovation qui a permis d'harmoniser les horaires des trains à travers le pays. Cependant, la construction de ces chemins de fer n'a pas été sans controverses. Dans la course à la domination et à la rentabilité, de nombreuses compagnies ferroviaires ont été impliquées dans des scandales de corruption, souvent en collusion avec des politiciens. La concurrence féroce entre elles a parfois conduit à des décisions hâtives, privilégiant la rapidité de construction au détriment de la qualité et de la sécurité. En conséquence, certaines parties du réseau n'étaient pas toujours bien entretenues, posant des risques pour les passagers et les marchandises. Néanmoins, malgré ces problèmes, l'importance des chemins de fer pour le développement économique et territorial du pays était indéniable. Reconnaissant leur valeur stratégique, tant les gouvernements des États que le gouvernement fédéral ont fourni d'importantes subventions pour soutenir leur construction. Ces investissements publics, combinés à l'ingéniosité et à l'ambition du secteur privé, ont été le moteur de l'expansion rapide du réseau ferroviaire. Bien que marquée par des défis et des controverses, la construction des chemins de fer a façonné la géographie, l'économie et la culture des États-Unis, jetant les bases d'une nation moderne et interconnectée.

L'essor fulgurant des chemins de fer aux États-Unis à la fin du 19e siècle a eu des conséquences profondes sur la structure économique et sociale du pays. Les sociétés ferroviaires, bénéficiant d'énormes subventions foncières de la part du gouvernement, ont acquis des étendues colossales de terrains le long de leurs voies. Ces acquisitions, souvent stratégiques, leur ont permis non seulement de contrôler le transport, mais aussi de dicter le développement économique des régions qu'elles desservaient. Cette concentration de pouvoir et de richesse a conduit à la formation de monopoles et de trusts. Ces entités, en l'absence d'une réglementation adéquate, ont pu fixer les tarifs à leur guise, éliminer la concurrence et exercer une influence considérable sur la politique nationale. Les barons du rail, comme ils étaient souvent appelés, sont devenus des figures emblématiques de l'âge d'or, incarnant à la fois l'ingéniosité entrepreneuriale et les excès du capitalisme non réglementé. Les chemins de fer, autrefois célébrés comme des merveilles de l'ingénierie et des symboles du progrès, sont devenus pour beaucoup le visage de l'inégalité. Les disparités de richesse se sont creusées, avec d'un côté une élite fortunée profitant des fruits de l'industrialisation, et de l'autre, des travailleurs et des petits agriculteurs souvent à la merci des tarifs et des pratiques des grandes compagnies ferroviaires. Cette situation a alimenté des tensions sociales et politiques, donnant naissance à des mouvements comme les Populistes, qui ont appelé à une réglementation plus stricte des chemins de fer et à une répartition plus équitable de la richesse. En fin de compte, l'histoire des chemins de fer aux États-Unis est un reflet des complexités de l'industrialisation, mêlant progrès et inégalité, innovation et exploitation.

L'expansion des chemins de fer aux États-Unis à la fin du 19e siècle, malgré ses défis et ses controverses, a indéniablement apporté des avantages significatifs au pays, façonnant son développement et sa trajectoire économique. Tout d'abord, les chemins de fer ont révolutionné le transport. Avec des voies s'étendant d'un océan à l'autre, ils ont permis une circulation fluide des biens et des personnes. Cela a non seulement rendu le commerce interétatique plus efficace, mais a également ouvert la porte à des marchés nationaux, où les produits de l'Ouest pouvaient être vendus dans les villes de l'Est et vice versa. Cette interconnectivité a également stimulé la croissance économique. Les régions qui étaient autrefois isolées sont devenues des centres d'activité, avec des villes qui ont émergé et prospéré autour des gares et des hubs ferroviaires. L'accessibilité offerte par les chemins de fer a attiré les investisseurs, les entrepreneurs et les travailleurs, créant un cercle vertueux de développement. L'impact des chemins de fer sur la colonisation de l'Ouest est également incontestable. Les territoires autrefois considérés comme éloignés et inhospitaliers sont devenus accessibles. Les colons, attirés par la promesse de terres et d'opportunités, ont afflué vers l'Ouest, souvent en utilisant les chemins de fer comme moyen de transport principal. De plus, diverses industries ont bénéficié directement de cette expansion. L'exploitation minière, par exemple, a pu acheminer ses minerais vers les centres de raffinage à l'Est. Les agriculteurs ont pu transporter leurs récoltes vers des marchés plus lointains, et l'industrie forestière a pu expédier du bois à travers le pays pour répondre à la demande croissante de construction et d'industrialisation.

À la fin du 19e siècle, alors que les États-Unis connaissaient une transformation industrielle et territoriale sans précédent, le pays a également été témoin d'une révolution dans la communication. Parallèlement à l'expansion impressionnante du réseau ferroviaire, le développement du télégraphe et l'amélioration du système postal ont joué un rôle crucial dans la création d'une nation plus interconnectée. Le télégraphe, en particulier, a marqué une rupture radicale avec le passé. Avant son invention, la communication sur de longues distances était lente et peu fiable. Avec l'introduction des lignes télégraphiques, les messages qui prenaient autrefois des jours, voire des semaines, à être livrés pouvaient désormais être transmis en quelques minutes. Cela a eu un impact profond sur la manière dont les affaires étaient menées. Les entreprises pouvaient obtenir des informations sur les marchés et les stocks presque en temps réel, ce qui leur permettait de prendre des décisions éclairées et rapides. De plus, cela a également facilité la coordination des horaires des chemins de fer et la diffusion d'informations importantes à travers le pays. Le système postal, quant à lui, a également connu des améliorations significatives. Avec l'expansion vers l'Ouest et la croissance des villes, il est devenu essentiel d'avoir un service postal fiable pour relier les citoyens, les entreprises et le gouvernement. Les routes postales se sont étendues, et de nouveaux services, tels que la livraison à domicile et le courrier aérien, ont été introduits au tournant du siècle. Ces innovations ont non seulement facilité la communication personnelle, mais ont également joué un rôle essentiel dans la croissance des entreprises, notamment dans les domaines de la vente par correspondance et de la distribution. La fin du 19e siècle a vu les États-Unis se transformer non seulement en termes d'infrastructure physique, mais aussi de communication. Le télégraphe et le système postal ont créé un réseau qui a relié les individus et les entreprises comme jamais auparavant, jetant les bases d'une économie moderne et d'une société interconnectée.

Bien que le 19e siècle ait vu les États-Unis se développer et s'interconnecter de manière spectaculaire grâce aux chemins de fer et aux avancées en matière de communication, les distinctions régionales ont persisté, reflétant des héritages historiques, économiques et culturels profondément enracinés. L'Ouest était une frontière en constante évolution. Caractérisé par sa topographie variée, allant des montagnes Rocheuses aux vastes plaines, l'Ouest était une terre d'opportunités et de défis. La ruée vers l'or, l'élevage et l'agriculture ont façonné son économie. C'était également une région de conflits, où les colons européens, les peuples autochtones et les immigrants de diverses origines se sont affrontés et se sont mêlés, créant une mosaïque culturelle unique. Le Sud, avec son histoire marquée par la plantation et l'esclavage, a traversé une période de profonde transformation après la guerre de Sécession. L'économie agraire, dominée par la culture du coton, a été bouleversée par la fin de l'esclavage. La Reconstruction a tenté, avec des succès variés, d'intégrer les Afro-Américains nouvellement libérés dans la société civile. Le Sud a également conservé une culture distincte, avec ses propres traditions musicales, culinaires et littéraires. Le Nord-Est, centre industriel et financier du pays, était le moteur de l'innovation et du progrès. Les villes comme New York, Boston et Philadelphie sont devenues des hubs pour l'industrie, le commerce et la culture. L'immigration massive en provenance d'Europe a enrichi la région, apportant une diversité de traditions, de compétences et de cultures. Le Nord-Est était également le siège de mouvements sociaux et politiques progressistes, cherchant à répondre aux défis de l'urbanisation et de l'industrialisation. Ces distinctions régionales, bien que parfois estompées par la modernisation et l'interconnexion, ont continué à influencer la politique, l'économie et la culture des États-Unis. Chaque région, avec ses particularités, a contribué à la richesse et à la complexité de la tapestry américaine, faisant des États-Unis une nation à la fois unifiée et diverse.

À la fin du 19e siècle, les États-Unis présentaient une mosaïque de régions aux caractéristiques distinctes, façonnées par des histoires, des économies et des cultures différentes. L'Ouest, avec ses panoramas grandioses et ses vastes territoires, était une terre de promesses et de défis. Ses vastes étendues étaient ponctuées de villes en plein essor, souvent établies à la suite de découvertes minières ou de routes commerciales. L'or, l'argent et d'autres minerais ont attiré des aventuriers et des entrepreneurs, tandis que les vastes plaines ont offert des opportunités pour l'agriculture et l'élevage. Malgré ces opportunités, la densité de population restait faible, donnant à la région un sentiment de frontière. Le Sud, encore marqué par les cicatrices de la guerre civile, était en pleine période de reconstruction et de réajustement. Son économie, autrefois dominée par les plantations de coton soutenues par l'esclavage, devait trouver un nouveau chemin. Bien que l'agriculture reste prédominante, la fin de l'esclavage a entraîné des changements profonds dans la structure sociale et économique. Les Afro-Américains, bien qu'officiellement libres, étaient souvent confrontés à des lois ségrégationnistes et à des pratiques discriminatoires qui limitaient leurs droits et leurs opportunités. Le Nord-Est, en revanche, était le cœur battant de l'industrialisation américaine. Les villes, avec leurs usines fumantes et leurs rues animées, étaient des centres d'innovation et de commerce. L'arrivée massive d'immigrants, en quête d'opportunités, a alimenté la main-d'œuvre des usines et a ajouté à la diversité culturelle de la région. Cette urbanisation rapide et cette industrialisation ont créé une économie dynamique, mais ont également engendré des défis sociaux, tels que la surpopulation, les inégalités et les tensions entre les différentes communautés. Chacune de ces régions, avec ses particularités et ses défis, a contribué à la dynamique nationale des États-Unis, reflétant la diversité et la complexité d'une nation en pleine transformation.

Au tournant du 19e siècle, les États-Unis ont connu une transformation technologique et infrastructurelle sans précédent. Les chemins de fer ont traversé le continent, reliant des villes et des régions autrefois isolées, tandis que les lignes télégraphiques ont permis une communication instantanée sur de longues distances. Ces innovations ont indéniablement favorisé l'intégration économique et la mobilité, créant un marché national et facilitant les échanges d'informations. Cependant, malgré cette interconnexion croissante, les distinctions régionales profondément enracinées ont persisté. L'Ouest, avec ses vastes étendues et ses ressources naturelles, a continué à attirer ceux qui cherchaient des opportunités dans l'exploitation minière, l'agriculture et l'élevage. Son caractère frontalier et sa diversité culturelle, avec une coexistence souvent tendue entre colons, peuples autochtones et immigrants, lui ont conféré une identité distincte. Le Sud, marqué par les séquelles de la guerre civile et une histoire d'esclavage, a lutté pour redéfinir son économie et sa société. Bien que connecté au reste du pays par les chemins de fer et le télégraphe, il a conservé une culture et une économie distinctes, largement centrées sur l'agriculture et confrontées aux défis de la reconstruction et de la ségrégation. Le Nord-Est, en tant que centre industriel et financier du pays, a embrassé la modernité avec enthousiasme. Les usines, les banques et les ports ont prospéré, alimentés par une main-d'œuvre immigrante diversifiée. Cependant, malgré sa prospérité relative, la région avait ses propres défis sociaux et économiques, distincts de ceux de l'Ouest ou du Sud. En somme, bien que les chemins de fer et le télégraphe aient créé une infrastructure unifiante, ils n'ont pas pu homogénéiser la riche tapestry des cultures, des économies et des histoires des États-Unis. Ces distinctions régionales, enracinées dans des siècles d'histoire et d'expérience, ont continué à influencer la trajectoire du pays, rappelant que la technologie, bien que puissante, ne peut pas toujours remodeler les identités culturelles et historiques profondément ancrées.

L’Ouest[modifier | modifier le wikicode]

Conquête des territoires des Amérindiens[modifier | modifier le wikicode]

Fosse commune avec des Lakota morts après le massacre de Wounded Knee.

L'Ouest américain, au milieu et à la fin du 19e siècle, est devenu le théâtre d'une série de conflits et de politiques gouvernementales qui ont profondément affecté les peuples autochtones de la région. Alors que les États-Unis cherchaient à étendre leur territoire et à consolider leur contrôle sur les terres nouvellement acquises, les peuples autochtones se sont retrouvés pris dans la tourmente de l'expansionnisme américain. Bien que la politique d'Indian Removal soit souvent associée à la loi de 1830 et à la déportation des tribus du Sud-Est, comme les Cherokees le long du tristement célèbre "Trail of Tears", l'esprit de cette politique s'est poursuivi tout au long du 19e siècle, affectant de nombreuses autres tribus à travers le pays. Dans l'Ouest, des territoires autrefois sous la souveraineté de nations comme les Sioux, les Cheyennes, les Nez Percés et bien d'autres ont été convoités pour leurs ressources et leur valeur stratégique. À mesure que les colons, les chercheurs d'or et les constructeurs de chemins de fer affluaient dans la région, les tensions montaient. Les promesses faites aux peuples autochtones par le biais de traités étaient souvent rompues, et les terres qui leur étaient autrefois garanties étaient envahies. La réponse du gouvernement américain à ces tensions a souvent été de recourir à la force. De nombreuses guerres et escarmouches, comme les guerres Sioux, la guerre des Nez Percés et la bataille de Little Bighorn, ont éclaté lorsque les peuples autochtones ont résisté à l'encroachment sur leurs terres. Finalement, la politique gouvernementale s'est orientée vers la création de réserves, des zones délimitées où les peuples autochtones étaient censés vivre, souvent loin de leurs terres ancestrales et dans des conditions difficiles. Le confinement en réserve a eu des conséquences dévastatrices pour les peuples autochtones. Les modes de vie traditionnels, basés sur la chasse, la pêche ou l'agriculture nomade, sont devenus impossibles dans ces espaces confinés. De plus, les réserves étaient souvent mal gérées, avec des ressources insuffisantes, conduisant à la faim, à la maladie et à la dépendance à l'égard de l'aide gouvernementale.

La politique d'expansion et de déplacement des peuples autochtones aux États-Unis au 19e siècle est l'une des pages les plus sombres de l'histoire américaine. Sous-tendue par une combinaison de désir de terres, de préjugés raciaux et de pressions économiques, cette politique a eu des conséquences dévastatrices pour les peuples autochtones. Le gouvernement américain, sous la pression des colons blancs désireux d'exploiter les terres fertiles pour l'agriculture, les mines et d'autres intérêts commerciaux, a souvent choisi de privilégier ces intérêts plutôt que les droits et le bien-être des peuples autochtones. Les traités, souvent signés sous la contrainte ou la tromperie, étaient régulièrement violés lorsque de nouvelles opportunités économiques étaient découvertes, renforçant le cycle de déplacement et de dépossession. Le "Trail of Tears" est l'exemple le plus notoire et le plus tragique de cette politique. Au milieu des années 1830, sous la présidence d'Andrew Jackson, le gouvernement américain a adopté la loi sur l'évacuation des Indiens, qui a autorisé le déplacement forcé de plusieurs tribus du Sud-Est, dont les Cherokees, les Choctaws, les Creeks, les Chickasaws et les Seminoles. Ces peuples ont été contraints de quitter leurs terres ancestrales pour être déplacés vers des territoires à l'ouest du fleuve Mississippi, principalement dans ce qui est aujourd'hui l'Oklahoma. Le voyage a été brutal. Les déplacés ont été forcés de marcher sur des centaines de kilomètres, souvent sans approvisionnement adéquat, à travers des conditions météorologiques difficiles. La maladie, l'exposition et la faim ont décimé les rangs des marcheurs, et on estime que des milliers, peut-être jusqu'à un quart de ceux qui ont entrepris le voyage, sont morts en cours de route. Le "Trail of Tears" est un témoignage poignant de l'impact de la politique d'expansion américaine sur les peuples autochtones. Il sert de rappel des coûts humains de la colonisation et de l'importance de reconnaître et de respecter les droits des peuples indigènes.

La politique d'expansion et de colonisation des États-Unis au 19e siècle a eu des conséquences tragiques pour les peuples autochtones du pays. Alors que la nation cherchait à étendre ses frontières et à exploiter de nouvelles terres pour l'agriculture, l'industrie et d'autres intérêts économiques, les peuples indigènes se sont retrouvés sur le chemin de cette expansion et ont souvent payé le prix fort. La violence était couramment utilisée pour évincer les peuples autochtones de leurs terres ancestrales. Les guerres, les escarmouches et les massacres étaient fréquents, avec des forces militaires et des milices locales utilisées pour soumettre ou expulser les communautés indigènes. Ces confrontations ont souvent entraîné la mort de nombreux autochtones, y compris des femmes, des enfants et des personnes âgées. Ceux qui ont survécu à ces déplacements violents ont été contraints de quitter leurs terres, leurs maisons et leurs lieux sacrés. Ils ont été déplacés vers des territoires éloignés, souvent stériles et inhospitaliers. Ces nouvelles terres, connues sous le nom de réserves, étaient généralement de taille réduite et ne permettaient pas aux peuples autochtones de pratiquer leurs modes de vie traditionnels. La chasse, la pêche et l'agriculture, essentielles à leur subsistance, étaient souvent impossibles ou limitées dans ces nouvelles régions. La vie en réserve était difficile. Les conditions étaient souvent précaires, avec un manque d'accès à des ressources de base comme la nourriture, l'eau et les soins médicaux. De plus, les peuples autochtones étaient soumis à la juridiction et au contrôle du gouvernement fédéral, qui imposait souvent des politiques visant à assimiler et à éradiquer leurs cultures et traditions. Les enfants étaient fréquemment envoyés dans des pensionnats où ils étaient interdits de parler leur langue maternelle ou de pratiquer leur culture. En fin de compte, la politique d'expansion et de déplacement des États-Unis a laissé une cicatrice profonde dans l'histoire des peuples autochtones. Les pertes en vies humaines, en terres et en culture sont incommensurables, et les effets de ces politiques se font encore sentir aujourd'hui. Reconnaître et comprendre cette histoire est essentiel pour forger une relation plus juste et plus équilibrée entre les États-Unis et ses premiers habitants.

La chasse massive au bison pendant la période d'expansion vers l'Ouest est l'une des tragédies écologiques et culturelles les plus marquantes de l'histoire américaine. Avant l'arrivée des colons européens, on estime que 30 à 60 millions de bisons erraient librement dans les plaines d'Amérique du Nord. Cependant, au tournant du 20e siècle, ce nombre avait chuté à quelques centaines. Pour de nombreux peuples indigènes des plaines, le bison était bien plus qu'une simple source de nourriture. Il était au cœur de leur existence. Chaque partie de l'animal était utilisée : la viande pour la nourriture, les peaux pour les vêtements et les abris, les os pour les outils et les armes, et même les tendons pour les fils. Le bison avait également une signification spirituelle profonde pour de nombreuses tribus, étant souvent au centre de leurs cérémonies et de leurs mythes. La chasse industrielle au bison, encouragée par l'arrivée du chemin de fer et la demande de peaux de bison pour le marché, a vu des milliers d'animaux abattus chaque jour. Beaucoup étaient chassés uniquement pour leur peau, laissant la carcasse pourrir sur les plaines. Mais cette extermination n'était pas seulement motivée par le profit. Elle était également vue par certains comme un moyen de "dompter" l'Ouest et de contrôler les peuples indigènes. En détruisant la principale source de subsistance des peuples autochtones, les colons espéraient les rendre dépendants des fournitures gouvernementales et les forcer à abandonner leur mode de vie nomade. L'impact de cette extermination sur les peuples indigènes a été dévastateur. Privés de leur principale source de nourriture et de matériaux, de nombreuses communautés ont souffert de la faim et de la pauvreté. Leur mode de vie, qui avait évolué sur des millénaires autour du bison, a été brisé en quelques décennies. La prise de conscience de cette tragédie a finalement conduit à des efforts de conservation au début du 20e siècle, et la population de bisons a depuis lors augmenté, bien qu'elle soit loin de ses chiffres d'origine. Cependant, l'histoire de la chasse au bison reste un témoignage poignant des coûts humains et écologiques de l'expansion vers l'Ouest.

Le massacre de Wounded Knee, survenu le 29 décembre 1890 dans le Dakota du Sud, est l'un des événements les plus sombres et les plus tragiques de l'histoire des relations entre les États-Unis et les peuples autochtones. Il symbolise non seulement la brutalité de la politique d'expansion américaine, mais aussi la fin de ce que l'on pourrait appeler les "guerres indiennes" dans les plaines. À la fin du 19e siècle, les peuples autochtones des plaines, déplacés de leurs terres ancestrales et confinés dans des réserves, étaient confrontés à des conditions de vie difficiles. La pression pour assimiler, la perte de terres et la diminution des bisons avaient laissé de nombreuses tribus dépendantes des rations gouvernementales pour leur survie. Dans ce contexte de désespoir, le mouvement de la Danse des Esprits a émergé parmi les peuples des plaines, y compris les Sioux Lakota. Ce mouvement religieux promettait le retour des bisons, le départ des colons blancs et le retour à la vie telle qu'elle était avant la colonisation. Alarmés par la popularité croissante de la Danse des Esprits et percevant à tort cela comme une menace militaire, les autorités américaines ont cherché à réprimer le mouvement. Cela a conduit à une série de tensions et d'affrontements, culminant à Wounded Knee. Ce jour-là, un détachement de la 7e cavalerie, qui tentait de désarmer un groupe de Lakotas, a ouvert le feu sur les hommes, les femmes et les enfants désarmés. Les chiffres exacts varient, mais on estime que près de 200 Sioux, dont de nombreuses femmes et enfants, ont été tués. Les soldats américains ont également subi des pertes, beaucoup d'entre elles étant probablement causées par des tirs amis. Le massacre de Wounded Knee a été largement condamné, même à l'époque, et reste un sujet de honte et de controverse. Pour les peuples autochtones, il est un rappel douloureux des injustices et des brutalités qu'ils ont subies tout au long de l'histoire américaine. Pour la nation américaine dans son ensemble, il est un témoignage des coûts humains de l'expansion et de la colonisation, et de la nécessité de reconnaître et de réparer les torts du passé.

L'histoire des peuples autochtones aux États-Unis est marquée par des siècles de dépossession, de violence et de marginalisation. Les événements de Wounded Knee, la politique systématique de déplacement et d'assimilation, ainsi que l'extermination délibérée des bisons, ne sont que quelques exemples des nombreuses injustices subies par les peuples indigènes. Le massacre de Wounded Knee est particulièrement emblématique de cette histoire. Il n'était pas seulement une attaque brutale contre des hommes, des femmes et des enfants désarmés, mais aussi une tentative de supprimer une expression culturelle et spirituelle - la Danse des Esprits - qui offrait espoir et résilience à un peuple confronté à des défis écrasants. L'extermination des bisons, au-delà de ses conséquences écologiques, avait pour but de briser le dos économique et culturel des peuples des plaines, pour qui le bison était bien plus qu'une simple source de nourriture. Il était central dans leur cosmologie, leur spiritualité et leur mode de vie quotidien. Ces actions, parmi tant d'autres, ont laissé des cicatrices profondes et durables. Les conséquences de ces politiques se manifestent encore aujourd'hui sous forme de taux de pauvreté élevés, de problèmes de santé, de taux de suicide élevés et d'autres défis sociaux et économiques auxquels sont confrontées de nombreuses communautés autochtones.

La diminution drastique de la population des peuples indigènes des États-Unis pendant la période d'expansion vers l'ouest est l'une des conséquences les plus tragiques de la colonisation et de l'expansion américaine. Cette réduction n'était pas simplement le résultat de conflits armés, bien que ceux-ci aient joué un rôle. Elle était également due à une combinaison de maladies, de déplacement, de privation, d'assimilation forcée et d'autres facteurs. Les peuples autochtones n'avaient aucune immunité contre de nombreuses maladies apportées par les Européens, notamment la variole, la grippe, la rougeole et la tuberculose. Ces maladies ont souvent eu des taux de mortalité élevés parmi les populations autochtones. En outre, les guerres et les escarmouches avec les forces américaines et les milices ont entraîné de nombreuses pertes parmi les peuples autochtones. Les déplacements forcés, comme le tristement célèbre "Trail of Tears", ont entraîné la mort de nombreux autochtones en raison de l'exposition, de la malnutrition et de la maladie. Une fois déplacés, les conditions de vie en réserve, souvent situées sur des terres stériles ou marginales, ont conduit à la malnutrition, à la maladie et à la dépendance à l'égard des rations gouvernementales, qui étaient souvent insuffisantes. Les politiques gouvernementales, telles que les pensionnats pour autochtones, visaient à assimiler les peuples autochtones à la culture dominante. Cela a souvent entraîné une perte de traditions, de langues et de modes de vie, ainsi que des traumatismes psychologiques. De plus, l'extermination des bisons, essentielle à la survie de nombreuses tribus des plaines, a laissé ces peuples sans leur principale source de nourriture et de matériaux. La combinaison de ces facteurs a conduit à une diminution drastique de la population autochtone pendant cette période. Cependant, il est essentiel de noter que, malgré ces défis et ces tragédies, les peuples autochtones ont survécu et continuent de jouer un rôle vital dans la société américaine, préservant leurs cultures, leurs langues et leurs traditions face à des défis considérables.

L'expansion vers l'Ouest des États-Unis au cours de la seconde moitié du 19e siècle a été marquée par une croissance démographique explosive. La promesse de terres abondantes, de richesses minérales et d'opportunités économiques a attiré une multitude de personnes vers l'Ouest, transformant rapidement la région. La Loi sur les terres homestead de 1862 a joué un rôle crucial dans cette migration. Elle offrait aux citoyens la possibilité de revendiquer jusqu'à 160 acres de terres publiques à condition qu'ils les cultivent et y construisent une résidence. Cette offre a attiré de nombreux colons, notamment des familles cherchant à établir des fermes et des individus espérant commencer une nouvelle vie. De plus, la découverte d'or, d'argent et d'autres minéraux précieux dans des États comme la Californie, le Nevada et le Colorado a déclenché plusieurs ruées vers l'or. Ces découvertes ont attiré des mineurs et des entrepreneurs de toutes parts, espérant faire fortune. Les villes ont rapidement émergé autour des sites miniers, certaines devenant des métropoles prospères, tandis que d'autres étaient abandonnées une fois les mines épuisées. La construction du chemin de fer transcontinental, achevée en 1869, a également stimulé la croissance de l'Ouest. Elle a non seulement facilité le déplacement des personnes vers l'Ouest, mais a également permis le transport rapide des marchandises à travers le pays, renforçant ainsi l'intégration économique de la région. Cependant, cette croissance rapide n'était pas sans conséquences. L'afflux massif de colons a exacerbé les tensions avec les peuples autochtones, qui ont vu leurs terres et leurs modes de vie traditionnels de plus en plus menacés. De plus, l'exploitation intensive des ressources naturelles a souvent eu des conséquences environnementales durables. Néanmoins, la fin du 19e siècle a vu l'Ouest se transformer d'une frontière largement inexplorée en une région intégrée à la nation, avec ses propres villes, industries et cultures uniques.

La période s'étendant de 1860 à 1900 a été témoin d'une croissance démographique sans précédent aux États-Unis. En l'espace de quatre décennies, la population a bondi de 31 millions à 76 millions, reflétant une augmentation impressionnante de près de 145%. Plusieurs facteurs ont convergé pour rendre cette expansion possible. L'un des principaux moteurs de cette croissance a été l'accroissement naturel, résultant d'un excédent des naissances sur les décès. Cette période a vu des améliorations dans les soins médicaux, la nutrition et les conditions de vie générales, ce qui a contribué à une augmentation de l'espérance de vie et à des taux de natalité élevés. Parallèlement à l'accroissement naturel, l'immigration a joué un rôle crucial dans l'augmentation de la population. Des vagues successives d'immigrants sont arrivées sur les côtes américaines, principalement d'Europe. Attirés par la promesse d'une vie meilleure, d'opportunités économiques et de libertés individuelles, des millions d'immigrants, venant de pays tels que l'Irlande, l'Allemagne, l'Italie et la Russie, ont afflué vers les villes américaines en plein essor. Enfin, l'expansion vers l'Ouest a également été un facteur déterminant de la croissance démographique. La promesse de terres, la découverte d'or et d'autres ressources, ainsi que la construction du chemin de fer transcontinental, ont attiré de nombreux colons vers les territoires occidentaux. Ces régions, autrefois considérées comme des terres sauvages, sont rapidement devenues des foyers d'activité, avec l'établissement de villes, de fermes et d'industries. La combinaison de l'accroissement naturel, de l'immigration et de l'expansion territoriale a façonné la croissance démographique des États-Unis pendant cette période charnière, jetant les bases de la nation telle que nous la connaissons aujourd'hui.

La période d'expansion et de colonisation aux États-Unis au 19e siècle a entraîné des conséquences dévastatrices pour les peuples indigènes du pays. Leur histoire pendant cette période est marquée par la souffrance, la perte et la résilience face à des politiques gouvernementales souvent hostiles. Les politiques du gouvernement américain, axées sur l'expansion territoriale et l'assimilation des peuples indigènes, ont eu des conséquences directes et souvent mortelles. La stratégie de déplacement forcé, comme celle mise en œuvre avec le "Trail of Tears", a vu des tribus entières être déracinées de leurs terres ancestrales et déplacées vers des territoires éloignés, souvent moins fertiles et moins hospitaliers. Ces déplacements ont entraîné la mort de milliers d'indigènes, victimes de maladies, de malnutrition ou d'épuisement. Les maladies introduites par les colons européens, contre lesquelles les peuples indigènes n'avaient aucune immunité, ont également joué un rôle majeur dans le déclin de leur population. Des épidémies de variole, de grippe, de rougeole, entre autres, ont décimé des communautés entières, parfois en l'espace de quelques mois. Les conflits armés ont également été une source constante de souffrance. De nombreuses guerres et escarmouches entre les forces américaines et les tribus indigènes ont eu lieu tout au long du 19e siècle, chaque conflit réduisant davantage la population et le territoire des peuples autochtones. Ce chapitre sombre de l'histoire américaine est un témoignage des coûts humains de l'expansion et de la colonisation. La perte de vies, de terres et de cultures indigènes est une cicatrice profonde dans le tissu de la nation. Reconnaître et comprendre cette histoire est essentiel pour honorer la mémoire des peuples indigènes et pour s'assurer que de telles injustices ne se reproduisent pas à l'avenir.

La population indigène des États-Unis a connu une chute drastique entre 1860 et 1900. En 1860, la population indigène comptait environ 330 000 individus, représentant 1,06% de la population totale des États-Unis qui était alors de 31 millions. Cependant, en 1900, le nombre d'indigènes avait chuté à 237 000, soit seulement 0,31% de la population totale qui avait augmenté pour atteindre 76 millions. En termes de proportion par rapport à la population totale, cela représente une baisse de 70% en seulement 40 ans. Ces chiffres mettent en évidence l'impact dévastateur des maladies, des conflits, des déplacements forcés et des politiques d'assimilation sur la population indigène pendant cette période. Le déclin significatif de la population indigène des États-Unis entre 1860 et 1900 est le résultat d'une série d'événements et de politiques tragiques. Les déplacements forcés, tels que le tristement célèbre "Trail of Tears", ont vu des tribus entières être déracinées de leurs terres ancestrales et déplacées vers des territoires éloignés, souvent moins fertiles et moins hospitaliers. Ces déplacements ont entraîné la mort de nombreux indigènes en raison de la maladie, de la malnutrition et de l'épuisement. Les conflits armés avec les forces américaines ont également entraîné de lourdes pertes parmi les peuples indigènes. Ces affrontements étaient souvent le résultat de tensions autour de la possession de terres, de ressources et de la souveraineté des peuples autochtones. Les maladies introduites par les colons européens, contre lesquelles les peuples indigènes n'avaient aucune immunité, ont décimé de nombreuses communautés. Des épidémies comme la variole, la grippe et la rougeole ont été particulièrement mortelles. Enfin, les politiques d'assimilation, qui visaient à intégrer les peuples indigènes dans la société américaine blanche dominante, ont contribué à la marginalisation et à l'effacement culturel. Les tentatives de supprimer les langues, les traditions et les croyances indigènes ont eu un impact profond sur l'identité et la cohésion des communautés indigènes. Cette période de l'histoire américaine est marquée par une série d'injustices envers les peuples indigènes, dont les conséquences se font encore ressentir aujourd'hui. Reconnaître et comprendre cette histoire est essentiel pour honorer la mémoire des peuples indigènes et pour s'assurer que de telles injustices ne se reproduisent pas à l'avenir.

Rapide colonisation[modifier | modifier le wikicode]

L’Ouest américain au-delà du fleuve Mississippi. En rouge foncé, les États qui sont toujours considérés comme en faisant partie : Californie, Oregon, Washington, Nevada, Idaho, Arizona, Nouveau-Mexique, Utah, Colorado, Wyoming, Montana, plus l’Alaska et Hawaï. En rouge hachuré, les États qui sont parfois considérés comme faisant partie du Sud ou du Middle West : Texas, Louisiane, Arkansas, Oklahoma, Missouri, Kansas, Nebraska, Iowa, Dakota du Sud, Dakota du Nord, Minnesota.

La colonisation de l'Ouest américain au 19e siècle est un chapitre complexe de l'histoire des États-Unis, marqué par l'ambition, l'opportunisme et, malheureusement, la tragédie pour les peuples autochtones. Après avoir déplacé de force les peuples autochtones de leurs terres ancestrales et exterminé les bisons, ressource vitale pour de nombreuses tribus, le gouvernement américain et les entrepreneurs privés ont ouvert la voie à une colonisation rapide de ces vastes étendues. Le développement du réseau ferroviaire a été un élément clé de cette expansion. Les chemins de fer, en traversant le continent, ont non seulement facilité le transport des marchandises, mais ont également rendu les voyages vers l'Ouest plus accessibles pour les colons. Les gares ferroviaires sont devenues des points d'ancrage pour les nouvelles villes, et les terres adjacentes ont été promues et vendues à des colons potentiels, souvent à des prix attractifs. La promesse de terres abondantes et bon marché a été un puissant aimant pour de nombreux Américains et immigrants. Les agriculteurs, attirés par la perspective de vastes étendues de terres arables, ont migré en masse, espérant établir des fermes prospères. Les mineurs, attirés par les rumeurs de gisements d'or, d'argent et d'autres minéraux précieux, ont afflué vers des régions comme la Californie, le Nevada et le Colorado. Les éleveurs, quant à eux, ont été attirés par les vastes pâturages pour le bétail. Cette diversité de colons a contribué à la richesse culturelle et économique de l'Ouest, mais elle a également été source de conflits, notamment en ce qui concerne les droits fonciers, l'accès aux ressources et les interactions avec les peuples autochtones restants. Malgré ces défis, l'Ouest est rapidement devenu un symbole de l'opportunité et de la promesse américaine, même si cette promesse a été réalisée au détriment des peuples et des écosystèmes indigènes.

L'élevage bovin est devenu un pilier économique de l'Ouest américain au 19e siècle. Avec l'expansion du réseau ferroviaire, les marchés de l'Est et du Midwest sont devenus plus accessibles, créant une demande croissante pour le bétail. Le Texas, avec ses vastes étendues de terres et son climat favorable, est rapidement devenu un centre majeur d'élevage bovin. Les cow-boys, souvent romantiquement idéalisés dans la culture populaire, étaient les acteurs clés de cette industrie. Ils conduisaient de grands troupeaux de bovins à travers des centaines de kilomètres, sur des pistes comme la célèbre Chisholm Trail, pour les amener aux gares ferroviaires où le bétail serait chargé et expédié vers les marchés de l'Est. Ces drives étaient des entreprises ardues, nécessitant des semaines, voire des mois, de travail acharné, de persévérance et de bravoure face aux éléments et aux dangers potentiels tels que les voleurs de bétail. Ce que beaucoup ne réalisent pas, c'est que parmi ces cow-boys se trouvaient un nombre significatif d'Afro-Américains. Après la guerre civile, de nombreux Afro-Américains libérés cherchaient des opportunités d'emploi et se sont retrouvés dans l'élevage bovin, un secteur qui, bien que toujours confronté à la discrimination, offrait plus d'opportunités que d'autres industries de l'époque. On estime que les Afro-Américains représentaient entre 15% et 25% de tous les cow-boys de cette période. Ces cow-boys afro-américains, tout en faisant face à la discrimination et aux défis inhérents à la vie dans l'Ouest, ont joué un rôle essentiel dans la formation de la culture et de l'économie de la région. Leur contribution, bien que souvent négligée dans les récits traditionnels, est un témoignage de la diversité et de la complexité de l'histoire de l'Ouest américain.

L'essor de l'industrie ferroviaire au 19e siècle a eu un impact profond sur de nombreux secteurs de l'économie américaine, et l'industrie du bétail n'a pas fait exception. Avec la capacité de transporter rapidement de grandes quantités de marchandises sur de longues distances, le chemin de fer a ouvert des marchés auparavant inaccessibles aux producteurs de bétail de l'Ouest. Chicago, avec sa position géographique stratégique, est rapidement devenue un carrefour majeur pour l'industrie ferroviaire et, par conséquent, un centre névralgique pour l'industrie du conditionnement de la viande. Les abattoirs et les usines de conditionnement de la ville ont innové avec des méthodes de production en chaîne, permettant une transformation efficace et rapide du bétail en produits de viande prêts à être expédiés. L'introduction de la réfrigération a été une véritable révolution pour l'industrie. Avant cela, le transport de viande sur de longues distances sans qu'elle ne se gâte était un défi majeur. Avec l'avènement des wagons réfrigérés, la viande pouvait être conservée au frais pendant son transport, ouvrant ainsi la porte à une distribution nationale. Cela a non seulement permis aux producteurs de l'Ouest d'atteindre des marchés dans l'Est et le Midwest, mais a également rendu le bœuf plus accessible et abordable pour les consommateurs américains. En conséquence, la consommation de viande bovine a augmenté de manière significative, et le bœuf est rapidement devenu un pilier du régime alimentaire américain. Cette transformation de l'industrie alimentaire est un exemple parfait de la manière dont l'innovation technologique, combinée à l'ingéniosité entrepreneuriale, peut remodeler des secteurs entiers et influencer les habitudes de consommation d'une nation.

L'expansion vers l'Ouest des États-Unis au 19e siècle a été une période de transformation radicale. Cette migration massive vers des territoires inexplorés a non seulement redessiné la carte géographique du pays, mais a également façonné son identité économique et culturelle. L'infrastructure ferroviaire a été un catalyseur essentiel de cette transformation. En reliant l'Est densément peuplé à l'Ouest sauvage et riche en ressources, les chemins de fer ont ouvert de nouvelles voies de commerce et de migration. Les villes qui étaient autrefois isolées sont devenues des carrefours d'activité, attirant des entrepreneurs, des travailleurs et des familles à la recherche d'opportunités. L'élevage bovin, en particulier, a prospéré grâce à ces nouvelles connexions. Les vastes plaines de l'Ouest se sont révélées idéales pour l'élevage à grande échelle, et les cow-boys, ces icônes de la culture américaine, ont conduit d'immenses troupeaux de bétail vers les gares ferroviaires, d'où le bétail était expédié vers les marchés de l'Est. Cette industrie a non seulement renforcé l'économie de l'Ouest, mais a également influencé la culture américaine, avec la naissance de mythes, de chansons et de récits centrés sur la vie des cow-boys. L'essor de l'industrie du conditionnement de la viande, en particulier dans des centres comme Chicago, a marqué une étape majeure dans la modernisation de la production alimentaire. Avec des techniques innovantes et l'utilisation de la réfrigération, la viande pouvait être traitée à grande échelle, conservée et transportée sur de longues distances, répondant ainsi à la demande croissante des centres urbains. En fin de compte, la colonisation de l'Ouest n'était pas seulement une migration physique vers de nouveaux territoires. C'était une période de renaissance économique et culturelle, où l'innovation, l'ambition et l'esprit d'entreprise ont convergé pour transformer une nation jeune en une puissance industrielle majeure, redéfinissant ainsi l'identité et le destin des États-Unis.

La colonisation des Grandes Plaines par des immigrants européens est un autre chapitre fascinant de l'histoire de l'expansion vers l'Ouest. Ces vastes étendues, autrefois considérées comme le "Grand Désert Américain", ont été transformées en l'un des greniers les plus productifs du monde grâce à l'effort et à la détermination de ces nouveaux arrivants. L'Europe de l'Est, centrale et orientale du 19e siècle était en proie à des bouleversements politiques, économiques et sociaux. De nombreux agriculteurs, en particulier, étaient confrontés à la pauvreté, à la surpopulation et à des opportunités limitées. Les récits des vastes étendues de terres fertiles aux États-Unis, disponibles pour presque rien, étaient irrésistibles pour beaucoup. Des pays comme la Pologne, la Russie et l'Irlande ont vu un exode massif de leurs citoyens, cherchant une vie meilleure sur les terres américaines. Une fois arrivés, ces immigrants ont apporté avec eux des techniques agricoles, des traditions et des cultures qui ont enrichi le paysage américain. Dans les Grandes Plaines, ils ont découvert un sol riche et fertile, idéal pour la culture du maïs, du blé et d'autres céréales. Des communautés entières se sont formées, avec des églises, des écoles et des commerces reflétant les héritages de leurs pays d'origine. Le gouvernement américain a joué un rôle actif dans cette migration. Le Homestead Act de 1862, en particulier, a été une initiative audacieuse pour peupler et développer l'Ouest. En offrant 160 acres de terre à quiconque était prêt à la cultiver et à y construire une résidence, le gouvernement a non seulement stimulé la colonisation, mais a également favorisé le développement agricole de la région. Ces politiques, combinées à l'esprit d'entreprise des immigrants, ont transformé les Grandes Plaines en un bastion de production agricole. Les contributions de ces communautés d'immigrants ont façonné l'identité de la région et ont laissé un héritage durable qui continue d'influencer la culture et l'économie des États-Unis aujourd'hui.

Les "homesteaders" étaient véritablement les pionniers de l'Amérique rurale. En dépit des promesses de terres fertiles et d'opportunités, la vie dans les Grandes Plaines n'était pas sans ses défis. Les vastes étendues ouvertes, bien que pittoresques, étaient souvent le théâtre de conditions météorologiques extrêmes, allant des tempêtes de neige hivernales aux étés torrides et secs, en passant par les redoutables tornades. Le sol des prairies, bien que fertile, était tissé d'une épaisse couche de racines d'herbes qui le rendaient difficile à labourer. Les premiers efforts pour cultiver la terre étaient souvent laborieux, nécessitant des animaux robustes et des charrues solides pour briser la croûte terrestre. De plus, l'absence d'arbres dans de vastes étendues des plaines signifiait que le bois, essentiel pour la construction et le chauffage, était une denrée rare. En outre, l'isolement était un défi constant. Les premiers homesteaders étaient souvent éloignés des voisins et des villes, rendant difficile l'accès aux marchés, aux fournitures et à la compagnie humaine. Les infrastructures, telles que les routes et les chemins de fer, étaient encore en développement, rendant le transport des marchandises et des personnes coûteux et inefficace. Cependant, malgré ces défis, les homesteaders étaient résolus. Ils ont construit des maisons à partir de sod, une ressource abondante, créé des communautés et établi des écoles et des églises. Avec le temps, grâce à l'innovation et à la détermination, ils ont adapté leurs méthodes agricoles aux conditions des plaines, introduisant des cultures résistantes à la sécheresse et des techniques de conservation de l'eau. Leur persévérance a porté ses fruits. Les Grandes Plaines sont devenues le "grenier à blé" de l'Amérique, alimentant non seulement le pays mais aussi de nombreuses régions du monde. Les villes et les villages ont prospéré à mesure que les infrastructures se développaient, attirant d'autres industries et services. L'histoire des homesteaders est un témoignage de la ténacité humaine face à l'adversité et de la capacité à transformer un paysage difficile en une terre d'opportunité et d'abondance.

L'arrivée massive d'immigrants d'Europe centrale et orientale aux États-Unis à la fin du 19e siècle a eu un impact profond sur le développement économique et social du pays. Ces immigrants, cherchant une vie meilleure loin des turbulences politiques et économiques de leur patrie, ont été attirés par les promesses d'emploi et d'opportunités aux États-Unis. L'industrie ferroviaire, en pleine expansion, avait un besoin constant de main-d'œuvre pour la construction, la maintenance et l'exploitation des lignes. Les immigrants, avec leur volonté de travailler dur et leurs compétences diversifiées, étaient idéalement placés pour combler ce besoin. Ils ont travaillé sur les chantiers, posant des rails à travers des terrains difficiles, et dans les ateliers de réparation, assurant le bon fonctionnement des locomotives et des wagons. De même, l'industrie minière de l'Ouest, qu'il s'agisse des mines d'or du Colorado ou des mines de cuivre du Montana, dépendait fortement de la main-d'œuvre immigrée. Les conditions dans ces mines étaient souvent dangereuses, mais la promesse d'un salaire régulier et, pour certains, la possibilité de trouver de l'or ou d'autres minéraux précieux, attiraient de nombreux travailleurs. Dans le Midwest, l'industrialisation rapide a créé une demande sans précédent de travailleurs dans les usines et les fabriques. Les villes comme Chicago, Detroit et Cleveland sont devenues des centres industriels majeurs, produisant tout, des machines aux produits de consommation. Les immigrants d'Europe centrale et orientale, avec leur expérience et leur éthique de travail, ont trouvé des emplois dans ces industries, souvent dans des conditions difficiles mais contribuant de manière significative à la production industrielle de la nation. En plus de leur contribution économique, ces immigrants ont également enrichi la culture américaine. Ils ont apporté avec eux des traditions, des langues, des cuisines et des arts qui ont ajouté à la mosaïque culturelle des États-Unis. Les quartiers où ils se sont installés sont devenus des centres d'activité culturelle, avec des églises, des écoles, des théâtres et des marchés reflétant leurs héritages uniques.

La colonisation des Grandes Plaines par des agriculteurs venus d'Europe de l'Est, d'Europe centrale et d'Europe de l'Est a marqué une période significative dans l'histoire de l'expansion américaine. Ces immigrants, souvent fuyant la pauvreté, les persécutions ou les bouleversements politiques dans leurs pays d'origine, ont été attirés par les vastes étendues de terres fertiles des États-Unis et la promesse d'une vie meilleure. Les Grandes Plaines, avec leurs sols riches et leurs vastes étendues, offraient des opportunités idéales pour l'agriculture. Les immigrants ont apporté avec eux des techniques agricoles traditionnelles, adaptées aux conditions de leurs pays d'origine, et les ont combinées avec les innovations disponibles en Amérique. Cela a conduit à une augmentation spectaculaire de la production agricole, faisant des États-Unis l'un des principaux producteurs mondiaux de produits tels que le blé, le maïs et le bétail. Ces agriculteurs ont également joué un rôle crucial dans le peuplement des régions intérieures du pays. Ils ont établi des communautés, construit des écoles, des églises et des infrastructures, jetant les bases d'une croissance démographique et économique soutenue. Les villes qui étaient autrefois de petits avant-postes ou des arrêts le long des voies ferrées se sont transformées en centres commerciaux florissants, alimentés par l'agriculture environnante. Parallèlement à cette croissance agricole, l'arrivée de ces immigrants a également stimulé l'industrialisation. Beaucoup d'entre eux, en particulier ceux qui se sont installés dans le Midwest, ont trouvé du travail dans les usines et les ateliers qui se multipliaient à cette époque. Leurs compétences, leur éthique de travail et leur volonté de s'intégrer ont été essentielles pour répondre aux besoins de main-d'œuvre de l'industrie américaine naissante.

L'arrivée des immigrants chinois sur la côte ouest des États-Unis au milieu du 19e siècle a marqué un chapitre distinctif dans l'histoire de l'expansion américaine. Attirés par les récits de la "Montagne d'Or", des milliers de Chinois ont traversé l'océan dans l'espoir de trouver fortune lors de la ruée vers l'or de Californie en 1849. Cependant, la réalité qu'ils ont rencontrée était souvent bien différente de leurs rêves dorés. Bien que certains aient eu du succès dans les champs aurifères, la majorité des immigrants chinois s'est retrouvée à travailler dans des conditions difficiles pour un salaire minime, souvent exploités par leurs employeurs. Face à la concurrence et à la xénophobie, ils ont été repoussés vers des emplois moins désirables et des zones moins lucratives des champs aurifères. Au-delà des mines, les immigrants chinois ont joué un rôle crucial dans la construction du premier chemin de fer transcontinental. Employés par la Central Pacific Railroad, des milliers de travailleurs chinois ont affronté des conditions dangereuses pour poser des rails à travers les montagnes de la Sierra Nevada. Leur travail acharné, leur expertise en matière d'explosifs et leur détermination ont été essentiels à l'achèvement de cette entreprise monumentale. En dehors du travail manuel, de nombreux Chinois ont créé des entreprises pour servir leurs communautés. Ils ont ouvert des laveries, des restaurants, des herboristeries et d'autres petits commerces, formant des quartiers chinois dans des villes comme San Francisco. Ces quartiers sont rapidement devenus des centres culturels et économiques, offrant soutien et camaraderie à une population souvent confrontée à la discrimination et à l'isolement. Cependant, malgré leurs contributions significatives, les immigrants chinois ont été confrontés à une hostilité croissante. Des lois discriminatoires, comme la loi sur l'exclusion des Chinois de 1882, ont limité l'immigration chinoise et restreint les droits des Chinois déjà présents aux États-Unis. Ces mesures, combinées à la violence et à la discrimination quotidiennes, ont rendu la vie difficile pour de nombreux Chinois en Amérique.

L'histoire des immigrants chinois en Californie est une histoire de persévérance face à l'adversité. Arrivés en grand nombre pendant la ruée vers l'or de 1849, ils ont cherché à construire une vie meilleure dans ce qui était alors considéré comme la terre des opportunités. Cependant, malgré leur travail acharné et leurs contributions significatives à l'économie et à la société californiennes, ils ont été confrontés à une hostilité et à une discrimination systématiques. La discrimination envers les Chinois était institutionnalisée. Des lois spécifiques, comme la loi sur les taxes des mineurs étrangers de 1852, imposaient des taxes élevées aux mineurs chinois, les rendant souvent non rentables. Plus tard, la loi sur l'exclusion des Chinois de 1882 a interdit l'immigration chinoise pendant une décennie, reflétant une hostilité croissante envers la communauté chinoise. La violence était également courante. Des émeutes éclataient régulièrement dans les villes californiennes, où des foules en colère s'en prenaient aux quartiers chinois, brûlant des commerces et des maisons et agressant leurs habitants. Ces actes étaient souvent motivés par des peurs économiques, des stéréotypes raciaux et une concurrence pour les emplois. En réponse à ces défis, de nombreux Chinois ont choisi de vivre dans des quartiers chinois ségrégués, où ils pouvaient trouver sécurité, camaraderie et un sentiment d'appartenance. Ces quartiers sont devenus des centres d'activité économique et culturelle, avec des commerces, des temples, des théâtres et des écoles qui servaient la communauté. Malgré la discrimination et les obstacles, les immigrants chinois ont joué un rôle crucial dans le développement de la Californie. Dans les mines, ils ont extrait de l'or et d'autres minéraux précieux. Dans les villes, ils ont ouvert des commerces, des restaurants et des laveries. Ils ont également joué un rôle essentiel dans la construction du chemin de fer transcontinental, bravant des conditions dangereuses pour relier la côte ouest au reste du pays. L'histoire des immigrants chinois en Californie est un témoignage de leur résilience, de leur détermination et de leur capacité à surmonter des défis considérables. Leur héritage perdure aujourd'hui, non seulement dans les contributions tangibles qu'ils ont apportées à l'État, mais aussi dans l'esprit de persévérance et de détermination qu'ils incarnent.

La construction du chemin de fer transcontinental est l'une des réalisations les plus remarquables du 19ème siècle aux États-Unis, et les immigrants chinois ont été au cœur de cet exploit monumental. Leur rôle dans cette entreprise a été essentiel, mais souvent sous-estimé ou omis des récits historiques dominants. La Central Pacific Railroad, la compagnie qui construisait la portion ouest du chemin de fer, a commencé à embaucher des travailleurs chinois en 1865, principalement en raison d'une pénurie de main-d'œuvre. Les dirigeants de la compagnie étaient initialement sceptiques quant à l'aptitude des Chinois à effectuer un travail aussi exigeant, mais ils ont rapidement été impressionnés par leur efficacité, leur éthique de travail et leur endurance. Les conditions de travail étaient extrêmement difficiles. Les travailleurs chinois étaient souvent chargés des tâches les plus périlleuses, notamment la pose de dynamite pour créer des tunnels à travers les solides montagnes de la Sierra Nevada. Ils travaillaient dans des conditions climatiques extrêmes, des chaleurs accablantes aux hivers glaciaux, et étaient exposés à des dangers constants, tels que des explosions, des éboulements et des accidents. Malgré cela, ils étaient généralement payés moins que leurs homologues blancs et vivaient dans des camps de travail rudimentaires. En dépit de ces défis, les travailleurs chinois ont fait preuve d'une ingéniosité remarquable. Ils ont utilisé des techniques de construction traditionnelles chinoises, adaptant leurs compétences à l'environnement américain. Par exemple, lorsqu'ils étaient confrontés à la tâche ardue de creuser des tunnels à travers la roche solide, ils utilisaient des feux pour chauffer la roche, puis de l'eau froide pour la faire éclater, une méthode qu'ils avaient apprise en Chine. Leur contribution a été si significative que, lorsque le dernier crampon doré a été posé à Promontory Summit, dans l'Utah, en 1869, marquant l'achèvement du chemin de fer, la présence des travailleurs chinois était indéniable. Cependant, malgré leur rôle crucial, ils ont souvent été marginalisés dans les célébrations et les commémorations qui ont suivi.

La colonisation de l'intérieur des États-Unis, en particulier des Grandes Plaines, a été une entreprise ardue pour de nombreux pionniers. Bien que la promesse de terres abondantes et fertiles ait attiré de nombreux colons, la réalité de la vie dans ces régions était souvent bien différente de ce qu'ils avaient imaginé. L'isolement géographique des Grandes Plaines a posé de nombreux défis. Avant la construction des chemins de fer, les colons dépendaient principalement des chariots et des voies fluviales pour transporter leurs marchandises. Cela signifiait que l'accès aux marchés, où ils pouvaient vendre leurs produits et acheter des fournitures, était limité. De plus, les distances entre les fermes et les petites villes étaient souvent importantes, ce qui rendait difficile la création de communautés soudées et l'accès aux services essentiels comme les écoles, les médecins ou les églises. Les conditions climatiques des Grandes Plaines étaient un autre défi majeur. Les étés pouvaient être brûlants et secs, rendant la culture difficile sans irrigation adéquate. Les hivers, en revanche, étaient souvent rigoureux, avec des tempêtes de neige et des températures glaciales qui pouvaient mettre en péril le bétail et les récoltes. Les tornades et les tempêtes de grêle étaient également des menaces courantes pour les colons. En outre, le sol des Grandes Plaines, bien que fertile, était recouvert d'une épaisse couche d'herbe à racines profondes. Cela rendait le labour initial extrêmement difficile. Les colons ont dû innover, utilisant des charrues spéciales pour briser la dure croûte du sol. Malgré ces défis, de nombreux colons ont persévéré, adaptant leurs méthodes agricoles et leurs modes de vie pour réussir dans cet environnement difficile. Ils ont développé des techniques agricoles spécifiques pour la région, comme le labourage en bandes pour réduire l'érosion du sol et la plantation d'arbres pour servir de brise-vent. Avec le temps, l'arrivée du chemin de fer a également facilité l'accès aux marchés et a réduit l'isolement des Grandes Plaines, permettant à la région de prospérer.

Le Sud[modifier | modifier le wikicode]

La fin de la guerre civile en 1865 a marqué la fin de la Confédération et de l'esclavage légal aux États-Unis. Cependant, la promesse de liberté et d'égalité pour les Afro-Américains n'a pas été pleinement réalisée, en particulier dans le Sud. La période qui a suivi la guerre, connue sous le nom de Reconstruction, a été une tentative de réintégrer les États du Sud dans l'Union et de garantir les droits des Afro-Américains nouvellement libérés. Mais cette période a été marquée par une résistance intense de la part des Blancs du Sud qui étaient déterminés à restaurer une domination blanche. Les "codes noirs" étaient un ensemble de lois adoptées par les législatures des États du Sud après la guerre civile. Bien que ces lois aient reconnu certains droits pour les Afro-Américains, comme le droit de posséder des biens et de se marier, elles ont également imposé de nombreuses restrictions. Par exemple, les codes noirs interdisaient aux Afro-Américains de voter, de témoigner contre des Blancs devant un tribunal, de posséder des armes ou de se réunir en groupes sans la présence d'un Blanc. De plus, ces lois imposaient des contrats de travail annuels, forçant de nombreux Afro-Américains à travailler dans des conditions qui ressemblaient beaucoup à l'esclavage. En plus des codes noirs, d'autres lois et pratiques, connues sous le nom de lois Jim Crow, ont été mises en place pour renforcer la ségrégation raciale et la suprématie blanche. Ces lois ont imposé la séparation des races dans les lieux publics, comme les écoles, les hôpitaux, les transports en commun et même les cimetières. Les Afro-Américains étaient également privés de leur droit de vote par des tactiques telles que les taxes de vote, les tests d'alphabétisation et les menaces de violence. La mise en œuvre de ces lois et pratiques a été soutenue par la violence et l'intimidation. Des groupes comme le Ku Klux Klan ont terrorisé les Afro-Américains et les Blancs qui les soutenaient, utilisant des lynchages, des incendies criminels et d'autres actes de violence pour maintenir le statu quo racial.

Face à un système juridique et social profondément ancré dans la discrimination, les Afro-Américains ont dû faire preuve de persévérance et d'ingéniosité pour contester les injustices auxquelles ils étaient confrontés. Malgré les obstacles, ils ont utilisé tous les moyens à leur disposition pour lutter pour leurs droits. Les Afro-Américains ont formé des organisations pour soutenir leurs efforts. La National Association for the Advancement of Colored People (NAACP), fondée en 1909, est devenue un acteur majeur dans la lutte pour les droits civiques. Elle a utilisé les tribunaux comme principal moyen de contester les lois discriminatoires, en embauchant des avocats pour représenter les Afro-Américains dans des affaires judiciaires clés. Cependant, ces efforts ont souvent été entravés par des tribunaux hostiles, en particulier dans le Sud. Les juges, souvent en accord avec les préjugés dominants de leur communauté, étaient réticents à statuer en faveur des plaignants noirs. De plus, les Afro-Américains qui osaient contester le système en place risquaient des représailles, allant de l'intimidation à la violence physique. Malgré ces défis, il y a eu des victoires notables. L'une des plus célèbres est l'affaire Brown v. Board of Education de 1954, dans laquelle la Cour suprême des États-Unis a statué que la ségrégation raciale dans les écoles publiques était inconstitutionnelle. Bien que cette décision n'ait pas mis fin immédiatement à la ségrégation, elle a marqué un tournant dans la lutte pour les droits civiques. En dehors des tribunaux, les Afro-Américains ont également utilisé d'autres moyens pour contester la discrimination. Ils ont organisé des boycotts, des sit-ins, des marches et d'autres formes de protestation non violente pour attirer l'attention sur leur cause. Des figures emblématiques comme Martin Luther King Jr., Rosa Parks et d'autres ont émergé comme leaders de ce mouvement pour les droits civiques.

La résilience et la détermination des Afro-Américains face à l'oppression systémique ont été remarquables. Dans le Sud post-guerre civile, où la discrimination était la plus profonde et la plus institutionnalisée, les Afro-Américains ont trouvé des moyens de résister et de s'organiser. La création de leurs propres organisations a été un moyen essentiel pour les Afro-Américains de lutter pour leurs droits. Des groupes comme la NAACP, le Southern Christian Leadership Conference (SCLC) et le Student Nonviolent Coordinating Committee (SNCC) ont joué un rôle crucial dans la mobilisation des communautés noires pour la cause des droits civiques. Ces organisations ont fourni une plateforme pour la formation, la stratégie et la coordination des actions de protestation. L'adhésion au Parti républicain, autrefois le parti de Lincoln et de l'émancipation, était une autre manière pour les Afro-Américains de revendiquer leurs droits politiques. Bien que cette affiliation ait changé avec le temps, notamment en raison de la "stratégie sudiste" du Parti républicain dans les années 1960, pendant la période de la Reconstruction et au-delà, de nombreux Afro-Américains ont vu le Parti républicain comme un allié dans leur lutte pour l'égalité. La participation à des mouvements populaires a également été cruciale. Des figures emblématiques comme Rosa Parks, dont le refus de céder sa place dans un bus a déclenché le boycott des bus de Montgomery, et Martin Luther King Jr., avec sa philosophie de désobéissance civile non violente, ont inspiré des milliers de personnes à se lever contre l'injustice. Les sit-ins, les marches et les boycotts sont devenus des outils courants de protestation et de résistance. Le Mouvement pour les droits civiques des années 1950 et 1960 a culminé avec des événements tels que la Marche sur Washington pour l'emploi et la liberté en 1963, où Martin Luther King Jr. a prononcé son célèbre discours "I Have a Dream". Ces efforts collectifs ont conduit à des changements législatifs majeurs, notamment la loi sur les droits civils de 1964, qui interdisait la discrimination fondée sur la race, la couleur, la religion, le sexe ou l'origine nationale, et la loi sur le droit de vote de 1965, qui visait à éliminer les obstacles au vote pour les Afro-Américains. Ces victoires, bien que significatives, n'étaient que le début d'une lutte continue pour l'égalité et la justice aux États-Unis. Mais elles témoignent de la force, de la détermination et de la résilience des Afro-Américains face à des siècles d'oppression.

Après la guerre civile, la période de la Reconstruction a offert une lueur d'espoir pour les Afro-Américains. Avec l'adoption des 13e, 14e et 15e amendements, l'esclavage a été aboli, la citoyenneté garantie et le droit de vote étendu aux hommes noirs. Cependant, cette période de progrès a été de courte durée. Avec le retrait des troupes fédérales du Sud en 1877, les États du Sud ont rapidement adopté les "codes noirs", des lois qui restreignaient sévèrement les libertés des Afro-Américains et établissaient des systèmes de travail forcé, de ségrégation et de privation des droits. Face à ces injustices, les Afro-Américains ont fait preuve d'une résilience et d'une détermination remarquables. Ils ont établi des églises, des écoles et des institutions qui sont devenues des piliers de leurs communautés. Ces institutions ont offert des espaces d'éducation, de culte et de mobilisation politique, essentiels à la lutte pour les droits civiques. En dépit des obstacles juridiques et sociaux, les Afro-Américains ont également cherché à contester leur statut par le biais des tribunaux, bien que ces efforts aient souvent été entravés par un système judiciaire discriminatoire. Des figures comme Ida B. Wells ont courageusement dénoncé les lynchages et d'autres formes de violence raciale, malgré les menaces personnelles. Au fil du temps, la résistance s'est organisée et s'est intensifiée. Des organisations comme la NAACP ont été créées pour lutter contre la discrimination raciale et pour promouvoir les droits des Afro-Américains. Des figures emblématiques comme W.E.B. Du Bois, Booker T. Washington et plus tard Martin Luther King Jr. ont émergé comme des voix puissantes pour la justice et l'égalité. La lutte pour les droits civiques s'est intensifiée au milieu du 20e siècle, avec des boycotts, des sit-ins, des marches et d'autres formes de protestation non violente. Ces efforts collectifs, combinés à des décisions judiciaires clés et à des législations fédérales, ont finalement conduit au démantèlement du système de ségrégation et à l'établissement de droits égaux pour tous les citoyens, indépendamment de leur race.

La Cour suprême des États-Unis, dans les années qui ont suivi la guerre civile, a eu un impact profond sur la trajectoire des droits civils des Afro-Américains. Bien que le 14e amendement ait été adopté en 1868 pour garantir la citoyenneté et une protection égale en vertu de la loi à tous les citoyens, y compris les Afro-Américains, la Cour a interprété cet amendement de manière restrictive dans les Civil Rights Cases de 1883. Dans ces affaires, la Cour a examiné la constitutionnalité de la Civil Rights Act de 1875, qui interdisait la discrimination raciale dans les lieux publics tels que les hôtels, les théâtres et les chemins de fer. La Cour a statué que le 14e amendement ne donnait pas au Congrès le pouvoir de légiférer contre les actes discriminatoires commis par des particuliers ou des entreprises privées. Selon la Cour, le 14e amendement ne s'appliquait qu'aux actes discriminatoires commis par les États, et non par des particuliers. Cette décision a eu pour effet de laisser les Afro-Américains sans recours juridique contre la discrimination raciale dans de nombreux domaines de la vie publique. Elle a également ouvert la voie à l'adoption de lois de ségrégation raciale dans le Sud, connues sous le nom de lois Jim Crow, qui ont institutionnalisé la ségrégation raciale et privé les Afro-Américains de nombreux droits civils et politiques. La décision de la Cour dans les Civil Rights Cases de 1883 est un exemple frappant de la manière dont le pouvoir judiciaire peut influencer la trajectoire des droits civils et de la manière dont les interprétations constitutionnelles peuvent avoir des conséquences durables sur la vie des citoyens. Il faudra des décennies de lutte et d'activisme pour que les droits civils des Afro-Américains soient pleinement reconnus et protégés par la loi.

La Cour suprême, dans sa décision concernant les Civil Rights Cases de 1883, a établi une distinction entre les actes discriminatoires commis par le gouvernement fédéral et ceux commis par les gouvernements des États ou les entités privées. En interprétant la clause de protection égale du 14e amendement de manière restrictive, la Cour a considéré que cette clause ne s'appliquait qu'à la discrimination exercée par le gouvernement fédéral. Cette interprétation a laissé une grande marge de manœuvre aux États, en particulier ceux du Sud, pour réglementer leurs propres relations raciales. En conséquence, de nombreux États du Sud ont rapidement adopté une série de lois connues sous le nom de lois "Jim Crow". Ces lois ont établi une ségrégation raciale stricte dans presque tous les aspects de la vie publique, des écoles aux transports en commun, en passant par les lieux publics comme les restaurants et les théâtres. De plus, ces lois ont été complétées par des pratiques discriminatoires qui ont privé les Afro-Américains de leurs droits fondamentaux, tels que le droit de vote. La décision de la Cour suprême a donc eu des conséquences profondes et durables sur la vie des Afro-Américains, renforçant la ségrégation et la discrimination raciales pendant près d'un siècle, jusqu'à ce que le mouvement des droits civiques des années 1950 et 1960 parvienne à renverser ces pratiques injustes.

L'arrêt des Civil Rights Cases de 1883 a marqué un tournant majeur dans la trajectoire des droits civils aux États-Unis. En décidant que le 14e amendement ne s'appliquait qu'aux actions du gouvernement fédéral et non à celles des États ou des particuliers, la Cour suprême a essentiellement donné le feu vert aux États du Sud pour instaurer un régime de ségrégation et de discrimination raciale. Ces lois, connues sous le nom de lois "Jim Crow", ont touché presque tous les aspects de la vie, de l'éducation aux transports, et ont privé les Afro-Américains de leurs droits fondamentaux. Face à cette réalité institutionnalisée, les Afro-Américains ont dû faire preuve de résilience, d'ingéniosité et de détermination pour revendiquer leurs droits. Bien que des efforts aient été déployés tout au long du début du 20e siècle pour contester la ségrégation et la discrimination, c'est le Mouvement pour les droits civils des années 1950 et 1960 qui a finalement réussi à mobiliser une action nationale. Des figures emblématiques comme Martin Luther King Jr., Rosa Parks et de nombreux autres ont galvanisé le pays autour de la cause de l'égalité. Ce mouvement, avec ses boycotts, ses marches et ses actions en justice, a finalement conduit à des changements législatifs majeurs, notamment la loi sur les droits civils de 1964 et la loi sur le droit de vote de 1965. Ces lois ont interdit la discrimination raciale dans l'emploi, l'éducation, les logements et les lieux publics, et ont protégé le droit de vote des citoyens, indépendamment de leur race. Ainsi, bien que l'arrêt de 1883 ait été un revers majeur pour les droits civils, il a également servi de catalyseur pour un mouvement qui a finalement transformé la nation et rapproché les États-Unis de son idéal d'égalité pour tous. Dans l'ensemble, l'arrêt de la Cour suprême dans les Civil Rights Cases de 1883 a constitué un revers important pour les droits des Afro-Américains aux États-Unis et a ouvert la voie à une lutte longue et difficile pour les droits civils. La décision de la Cour a laissé la réglementation des relations raciales aux différents États, et il a fallu attendre le Mouvement pour les droits civiques.

La décision Plessy contre Ferguson a été rendue à la suite d'un incident en 1892 où Homer Plessy, un homme afro-américain à la peau claire, avait défié la loi de la Louisiane en s'asseyant dans un wagon réservé aux Blancs. Plessy, qui était sept huitièmes blanc et un huitième noir, a été arrêté et condamné pour avoir enfreint la loi de l'État qui exigeait la ségrégation des passagers dans les trains. L'affaire a été portée devant la Cour suprême, où les avocats de Plessy ont soutenu que la loi de la Louisiane violait le 13e et le 14e amendement de la Constitution des États-Unis. Cependant, la Cour, dans une décision 7 contre 1, a statué que la loi de la Louisiane ne violait pas la Constitution tant que les installations séparées étaient égales en qualité. La doctrine "séparé mais égal" établie par cet arrêt a été utilisée pour justifier la ségrégation raciale dans presque tous les aspects de la vie publique aux États-Unis, en particulier dans le Sud. En réalité, les installations et services fournis aux Afro-Américains étaient souvent inférieurs à ceux fournis aux Blancs. Les écoles, les hôpitaux, les parcs, et même les fontaines d'eau pour les Afro-Américains étaient souvent en mauvais état, sous-financés et surpeuplés. La décision Plessy contre Ferguson a renforcé la légitimité juridique de la ségrégation raciale et a été un obstacle majeur à l'égalité raciale pendant plus d'un demi-siècle. Ce n'est qu'en 1954, avec l'arrêt Brown contre Board of Education, que la Cour suprême a renversé la doctrine "séparé mais égal" et a déclaré que la ségrégation raciale dans les écoles publiques était inconstitutionnelle. L'impact de Plessy contre Ferguson a été profond et durable. Il a non seulement légalisé la ségrégation, mais a également renforcé les attitudes et les pratiques racistes dans la société américaine. La lutte pour mettre fin à la ségrégation et obtenir l'égalité des droits pour tous les citoyens américains a nécessité des décennies d'efforts et de sacrifices de la part de nombreux individus courageux.

La décision Plessy contre Ferguson a renforcé la légitimité juridique de la ségrégation raciale et a créé un précédent qui a été utilisé pour justifier une multitude de pratiques discriminatoires. Les lois "Jim Crow" qui ont suivi ont touché presque tous les aspects de la vie quotidienne, de l'éducation aux transports en commun, en passant par les lieux publics et les établissements de loisirs. Ces lois ont non seulement séparé physiquement les Afro-Américains des Blancs, mais ont également renforcé un système de suprématie blanche qui a marginalisé et opprimé les Afro-Américains pendant des décennies. Sous le couvert de la doctrine "séparé mais égal", les États du Sud ont pu établir des systèmes éducatifs, des transports et d'autres services publics séparés pour les Blancs et les Noirs. En réalité, les services et installations destinés aux Afro-Américains étaient souvent nettement inférieurs à ceux destinés aux Blancs. Par exemple, les écoles pour les Noirs étaient souvent sous-financées, délabrées et surpeuplées, privant ainsi les étudiants afro-américains d'une éducation de qualité égale à celle de leurs homologues blancs. La décision Plessy a également eu un impact psychologique profond sur la nation, renforçant l'idée que les Afro-Américains étaient inférieurs et méritaient un traitement inégal. Elle a également donné aux Blancs du Sud le feu vert pour continuer à opprimer les Afro-Américains, souvent avec la violence et l'intimidation. Ce n'est qu'après des décennies de lutte pour les droits civiques, menée par des militants courageux et déterminés, que la doctrine "séparé mais égal" a été finalement renversée. L'arrêt Brown contre Board of Education en 1954 a été une étape cruciale dans cette lutte, déclarant que la ségrégation dans les écoles publiques était inconstitutionnelle. Cependant, même après Brown, la lutte pour l'égalité des droits a continué, car de nombreux États du Sud ont résisté à l'intégration et ont continué à mettre en œuvre des politiques discriminatoires.

Le 14e amendement, ratifié en 1868, garantissait l'égalité de protection devant la loi pour tous les citoyens, indépendamment de leur race. Le 15e amendement, ratifié en 1870, interdisait explicitement la privation du droit de vote sur la base de la race, de la couleur ou d'une condition antérieure de servitude. Ces amendements étaient censés garantir les droits civiques des Afro-Américains, en particulier ceux qui avaient été récemment affranchis après la guerre civile. Cependant, malgré ces garanties constitutionnelles, les États du Sud ont rapidement adopté une série de lois, connues sous le nom de lois "Jim Crow", qui ont établi un système de ségrégation raciale dans presque tous les aspects de la vie quotidienne. Ces lois ont été renforcées par des pratiques sociales et économiques qui ont marginalisé les Afro-Américains et les ont maintenus dans une position subordonnée. Les tribunaux ont souvent soutenu ces pratiques. L'arrêt Plessy contre Ferguson de 1896, par exemple, a validé la doctrine "séparé mais égal", permettant la ségrégation tant que les installations séparées étaient considérées comme égales. En réalité, les installations destinées aux Afro-Américains étaient souvent inférieures. De plus, les tactiques d'intimidation, les taxes électorales, les tests d'alphabétisation et d'autres obstacles ont été utilisés pour empêcher les Afro-Américains d'exercer leur droit de vote, en dépit du 15e amendement. Ce n'est qu'avec le mouvement des droits civiques des années 1950 et 1960 que ces pratiques ont été sérieusement contestées et finalement démantelées. Des décisions judiciaires, comme l'arrêt Brown contre Board of Education en 1954, ont commencé à renverser la jurisprudence précédente qui soutenait la ségrégation. Les activistes des droits civiques, par des actions directes, des protestations et des litiges, ont poussé le pays à reconnaître et à rectifier les injustices qui avaient été perpétrées pendant des décennies.

Après la guerre civile, la période de la Reconstruction a vu une augmentation significative de la participation politique des Afro-Américains, en particulier dans le Sud. Cependant, cette période de progrès a été de courte durée. Avec la fin de la Reconstruction en 1877, les États du Sud ont commencé à adopter une série de lois et de réglementations visant à restreindre et à éliminer le droit de vote des Afro-Américains. Les "codes noirs" étaient initialement des lois adoptées immédiatement après la guerre civile dans le but de contrôler et de restreindre la liberté des Afro-Américains nouvellement affranchis. Ces lois ont été rapidement suivies par les lois "Jim Crow", qui ont institutionnalisé la ségrégation raciale et la discrimination dans le Sud. Les tests d'alphabétisation étaient l'une des nombreuses tactiques utilisées pour empêcher les Afro-Américains de voter. Ces tests étaient souvent formulés de manière délibérément confuse ou ambiguë, rendant difficile pour quiconque, quel que soit son niveau d'éducation, de les réussir. De plus, les responsables des bureaux de vote avaient une grande latitude pour décider qui devait passer le test, permettant ainsi une application discriminatoire. Les taxes de vote étaient une autre méthode utilisée pour empêcher les Afro-Américains de voter. Ces taxes, qui devaient être payées pour pouvoir voter, étaient souvent trop élevées pour de nombreux Afro-Américains, qui vivaient dans la pauvreté. De plus, certaines juridictions avaient des "grand-père clauses", qui exemptaient les électeurs dont les grands-pères avaient le droit de vote avant la guerre civile, ce qui excluait de facto la plupart des Afro-Américains. D'autres pratiques discriminatoires comprenaient l'utilisation de bulletins de vote "blancs", où les noms des candidats étaient imprimés sur des fonds de couleur différente, permettant aux responsables de rejeter les bulletins de vote des Afro-Américains. Les menaces, les violences et les intimidations étaient également couramment utilisées pour dissuader les Afro-Américains de voter. Ces pratiques ont eu un impact dévastateur sur la participation électorale des Afro-Américains. Dans de nombreux comtés du Sud, le nombre d'électeurs afro-américains inscrits a chuté à zéro ou presque. Ce n'est qu'avec le mouvement des droits civiques des années 1950 et 1960, et en particulier avec la promulgation de la loi sur les droits de vote de 1965, que ces pratiques discriminatoires ont été éliminées et que le droit de vote des Afro-Américains a été pleinement restauré.

La décision de 1896 dans l'affaire Plessy contre Ferguson a été un tournant majeur dans l'histoire des droits civiques aux États-Unis. En validant la doctrine du "séparé mais égal", la Cour suprême a donné son aval à une ségrégation raciale systématique, tant que les installations séparées étaient considérées comme équivalentes. Cependant, dans la pratique, les installations et services destinés aux Afro-Américains étaient souvent inférieurs à ceux réservés aux Blancs. Cette décision a renforcé et légitimé les lois "Jim Crow" qui étaient déjà en place dans de nombreux États du Sud. Ces lois, qui couvraient presque tous les aspects de la vie, de l'éducation aux transports en passant par les lieux publics, ont créé une ségrégation institutionnalisée qui a duré plusieurs décennies. Elles ont également été utilisées pour justifier la privation du droit de vote des Afro-Américains par des moyens tels que les tests d'alphabétisation, les taxes de vote et d'autres obstacles bureaucratiques. La ségrégation légalisée a également renforcé les attitudes et les préjugés racistes, créant une atmosphère de discrimination et d'oppression pour les Afro-Américains. Elle a également contribué à perpétuer les inégalités économiques, éducatives et sociales entre les Blancs et les Afro-Américains. Il est important de noter que la décision Plessy contre Ferguson n'a pas été contestée avec succès avant l'affaire Brown contre Board of Education en 1954, où la Cour suprême a renversé la doctrine du "séparé mais égal" pour l'éducation. Cette décision a été le début de la fin de la ségrégation institutionnalisée aux États-Unis, bien que la lutte pour les droits civiques et l'égalité se poursuive encore aujourd'hui.

La Cour suprême des États-Unis, en tant qu'organe judiciaire le plus élevé du pays, joue un rôle crucial dans l'interprétation de la Constitution et la détermination des droits fondamentaux des citoyens. Ses décisions ont des répercussions durables et façonnent souvent le paysage juridique et social pendant des générations. Après la guerre civile, les 13e, 14e et 15e amendements ont été adoptés pour abolir l'esclavage, garantir la citoyenneté et les droits égaux à tous, et protéger le droit de vote des Afro-Américains. Cependant, malgré ces protections constitutionnelles, les droits des Afro-Américains ont été systématiquement bafoués, en particulier dans le Sud. Des lois discriminatoires, connues sous le nom de lois "Jim Crow", ont été adoptées pour restreindre les droits des Afro-Américains, notamment leur droit de vote. La Cour suprême, par ses décisions, a souvent renforcé ces pratiques discriminatoires. L'arrêt Plessy contre Ferguson de 1896 en est un exemple flagrant, où la Cour a validé la doctrine du "séparé mais égal", légalisant ainsi la ségrégation raciale. Cette décision a donné le feu vert aux États pour institutionnaliser la discrimination raciale, ce qui a eu des conséquences dévastatrices pour les Afro-Américains. Ce n'est qu'au milieu du XXe siècle, avec le Mouvement pour les droits civils, que la lutte pour l'égalité des Afro-Américains a gagné du terrain. Des figures emblématiques comme Martin Luther King Jr. et Rosa Parks, ainsi que des milliers d'autres militants, ont protesté, manifesté et lutté pour mettre fin à la ségrégation et garantir les droits civils des Afro-Américains. La Cour suprême, dans des décisions ultérieures comme Brown contre Board of Education en 1954, a finalement commencé à corriger certaines de ses précédentes erreurs judiciaires, en déclarant que la ségrégation dans les écoles publiques était inconstitutionnelle. La lutte pour les droits civils des Afro-Américains aux États-Unis illustre la tension entre les protections constitutionnelles et leur mise en œuvre réelle. Elle montre également l'importance cruciale de la Cour suprême dans la définition et la protection des droits fondamentaux des citoyens.

Vers 1890, le Sud des États-Unis était profondément ancré dans un système de ségrégation, de violence et de discrimination envers les Afro-Américains. Bien que l'esclavage ait été aboli après la guerre civile, les États du Sud ont rapidement adopté une série de lois et de réglementations, connues sous le nom de "codes noirs", pour restreindre les droits et libertés des Afro-Américains. Ces codes ont imposé des restrictions sévères sur la vie quotidienne des Afro-Américains, de l'endroit où ils pouvaient vivre et travailler à la manière dont ils pouvaient interagir avec les Blancs. La ségrégation était omniprésente, avec des écoles, des transports, des restaurants, des hôtels et même des fontaines d'eau séparés pour les Blancs et les Noirs. Les Afro-Américains étaient également privés de leur droit de vote par des tactiques telles que les taxes de vote, les tests d'alphabétisation et les menaces ou actes de violence. La violence à l'encontre des Afro-Américains était courante et souvent impunie. Les lynchages, en particulier, étaient une forme brutale de violence raciale qui terrorisait la communauté noire. Ces actes étaient souvent perpétrés sous le prétexte de punir un crime réel ou perçu, mais servaient en réalité à renforcer le contrôle et la domination blancs sur les Afro-Américains. La décision de la Cour suprême dans l'affaire Plessy contre Ferguson en 1896 a renforcé ce système de ségrégation. En statuant que la ségrégation était constitutionnelle tant que les installations séparées étaient "égales", la Cour a donné son aval à la doctrine du "séparé mais égal". En réalité, les installations et services destinés aux Afro-Américains étaient souvent inférieurs à ceux réservés aux Blancs. La décision Plessy a donné le feu vert aux États du Sud pour codifier et étendre la ségrégation et la discrimination raciales. Elle a également envoyé un message clair selon lequel le gouvernement fédéral ne s'opposerait pas à ces pratiques. Il faudra des décennies de lutte, de protestation et de plaidoyer avant que cette décision ne soit finalement renversée et que les droits civils des Afro-Américains ne soient pleinement reconnus.

Le système de métayage est devenu prédominant dans le Sud post-guerre civile, en particulier avec la fin de l'esclavage. Les grandes plantations, qui dépendaient auparavant de la main-d'œuvre esclave pour cultiver le coton et d'autres cultures, ont été fragmentées en parcelles plus petites. Ces parcelles étaient ensuite louées à des métayers, qui étaient souvent d'anciens esclaves sans terre ni ressources pour démarrer leur propre exploitation agricole. Le métayage, en théorie, semblait offrir une opportunité pour les Afro-Américains de travailler la terre et de gagner leur vie. En réalité, c'était un système profondément inégal et exploiteur. Les métayers recevaient une parcelle de terre à cultiver, ainsi que des outils, des semences et d'autres fournitures nécessaires à la culture. En échange, ils devaient donner une part importante de leur récolte au propriétaire foncier. Les propriétaires fixaient souvent les prix des fournitures et des produits de base, ce qui entraînait des dettes pour les métayers. Avec la chute des prix du coton sur le marché international à la fin du 19e siècle, la situation des métayers s'est encore détériorée. Beaucoup se sont retrouvés piégés dans un cycle de dettes, empruntant de l'argent au propriétaire foncier pour les semences et les fournitures, puis remboursant ces dettes avec leur récolte. Si la récolte était mauvaise ou si les prix étaient bas, ils s'endettaient davantage. Le système de métayage a perpétué la pauvreté et la dépendance économique des Afro-Américains dans le Sud pendant des décennies. Il a également renforcé les structures de pouvoir raciales et économiques, avec des propriétaires fonciers blancs qui contrôlaient la terre et les ressources, et des métayers noirs qui travaillaient la terre sans jamais vraiment avoir la possibilité de s'élever économiquement ou socialement.

L'économie du Sud, autrefois dominée par les vastes plantations de coton et soutenue par le travail esclave, a subi une transformation radicale après la guerre civile. La fin de l'esclavage a signifié la fin d'un système économique qui avait enrichi une élite blanche pendant des générations. Cependant, la promesse de la Reconstruction, une période post-guerre civile visant à intégrer les Afro-Américains libérés dans la société en tant que citoyens à part entière, a été rapidement trahie. Les lois Jim Crow, les codes noirs et d'autres mesures discriminatoires ont été mises en place pour maintenir la suprématie blanche et marginaliser la population noire. Le système de métayage, qui a émergé comme une réponse à la crise économique du Sud post-guerre civile, a enfermé de nombreux Afro-Américains dans un cycle de dépendance et d'endettement. Les métayers étaient souvent à la merci des propriétaires fonciers, qui contrôlaient non seulement la terre, mais aussi les fournitures nécessaires à la culture et les marchés où les récoltes étaient vendues. Avec la chute des prix du coton à la fin du 19e siècle, de nombreux métayers se sont retrouvés endettés, incapables de s'échapper de leur situation précaire. La pauvreté endémique, exacerbée par une économie en déclin et des lois discriminatoires, a créé des conditions de vie difficiles pour de nombreux Afro-Américains du Sud. L'accès limité à l'éducation, aux soins de santé et aux opportunités économiques a renforcé les inégalités raciales et économiques. De nombreux Afro-Américains ont cherché à échapper à ces conditions en migrant vers le Nord et l'Ouest lors de la Grande Migration, cherchant de meilleures opportunités et échappant à la ségrégation et à la violence du Sud.

L'industrialisation du Sud après la guerre civile a représenté un changement majeur pour une région qui avait été dominée par une économie agraire basée sur les plantations. Bien que l'agriculture, en particulier la culture du coton, soit restée un élément central de l'économie du Sud, l'émergence des industries de l'acier et du textile a offert de nouvelles opportunités économiques et a contribué à diversifier l'économie de la région. L'industrie sidérurgique, en particulier, a connu une croissance significative dans des zones riches en charbon et en fer, comme l'Alabama. La ville de Birmingham, par exemple, est devenue un centre majeur de production d'acier en raison de sa proximité avec les gisements de charbon et de minerai de fer. Ces industries ont attiré des investissements du Nord et de l'étranger, stimulant la croissance économique. L'industrie textile, quant à elle, a profité de la longue tradition de production de coton du Sud. Des usines ont été établies dans tout le Sud, transformant le coton brut en tissus et autres produits. Les villes comme Charlotte en Caroline du Nord sont devenues des centres importants pour l'industrie textile. Cependant, cette industrialisation a eu un coût. Les travailleurs du Sud, y compris de nombreux Afro-Américains et Blancs pauvres, étaient souvent employés dans des conditions difficiles et pour des salaires très bas. Les syndicats étaient faibles et la législation du travail était inexistante ou non appliquée, ce qui permettait aux propriétaires d'usines d'exploiter leurs travailleurs. De plus, la dépendance à l'égard de la main-d'œuvre bon marché a freiné l'innovation technologique dans certaines industries, rendant le Sud moins compétitif par rapport aux régions plus industrialisées du Nord. Malgré ces défis, l'industrialisation a joué un rôle crucial dans la transformation du Sud d'une économie principalement agraire à une économie plus diversifiée, marquant le début d'une période de changement et de modernisation pour la région.

L'exploitation forestière est devenue une industrie majeure dans le Sud pendant la période post-guerre civile, en particulier à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle. Les vastes forêts de pins et d'autres essences du Sud étaient une ressource naturelle précieuse qui n'avait pas été exploitée à grande échelle avant cette période. La combinaison de l'expansion du réseau ferroviaire, qui facilitait le transport du bois vers les marchés nationaux, et de la demande croissante de bois pour la construction, l'ameublement et d'autres usages a conduit à une augmentation rapide de l'exploitation forestière. De nombreuses entreprises du Nord ont investi dans l'industrie forestière du Sud, attirées par la disponibilité de vastes étendues de terres forestières à des prix relativement bas. Cependant, cette exploitation rapide a eu des conséquences environnementales. La déforestation massive a entraîné l'érosion des sols, la perturbation des habitats naturels et la perte de biodiversité. De vastes étendues de forêts anciennes ont été abattues, souvent sans aucun effort de reboisement ou de gestion durable. En outre, l'industrie forestière a également eu des implications socio-économiques. Elle a créé des emplois pour de nombreux résidents du Sud, mais ces emplois étaient souvent précaires et mal rémunérés. Les travailleurs forestiers, souvent appelés "bûcherons", travaillaient dans des conditions difficiles et dangereuses. Les camps d'exploitation forestière étaient souvent isolés et rudimentaires, et les travailleurs étaient dépendants des entreprises pour le logement, la nourriture et d'autres nécessités. Avec le temps, face à la déforestation croissante et à la prise de conscience des conséquences environnementales, des efforts ont été faits pour promouvoir une gestion forestière plus durable. Cependant, les impacts de cette période d'exploitation intensive sont encore visibles aujourd'hui dans de nombreuses régions du Sud.

La dépendance du Sud à l'égard de l'économie du coton, combinée à la destruction causée par la guerre civile, a créé une situation économique précaire. Le coton, surnommé "l'or blanc", avait été la principale culture d'exportation du Sud avant la guerre, et la région avait investi massivement dans cette monoculture. Cependant, après la guerre, plusieurs facteurs ont contribué à la chute des prix du coton : la surproduction, la concurrence internationale et la diminution de la demande. Le système de métayage, qui s'est développé après la guerre en remplacement du système esclavagiste, a également contribué à la précarité économique. Les métayers, souvent d'anciens esclaves, louaient des terres aux propriétaires fonciers en échange d'une part de la récolte. Mais ce système a souvent entraîné un cycle d'endettement, car les métayers devaient acheter des fournitures à crédit et étaient liés à la terre par des dettes. La situation financière précaire du Sud après la guerre a attiré de nombreux investisseurs du Nord, souvent appelés "carpetbaggers" par les Sudistes. Ces investisseurs ont profité de la situation économique du Sud pour acheter des terres, des entreprises et d'autres actifs à des prix dérisoires. Cette acquisition massive d'actifs par des intérêts extérieurs a renforcé le sentiment d'occupation et de perte de contrôle parmi les Sudistes. En outre, la reconstruction du Sud a été marquée par des tensions politiques et raciales. Les efforts du gouvernement fédéral pour reconstruire la région et garantir les droits des Afro-Américains ont souvent été contrecarrés par des groupes locaux résistants au changement. Dans l'ensemble, la période post-guerre civile a été une époque de bouleversements et de transformations pour le Sud. Bien que la région ait connu des progrès industriels et économiques, elle a également été confrontée à des défis majeurs, notamment la reconstruction, la transition vers une économie post-esclavagiste et la lutte pour les droits civils.

L'histoire économique du Sud des États-Unis est marquée par une transition lente mais constante de l'agriculture à l'industrialisation. Pendant longtemps, le Sud a été défini par son économie agraire, dominée par la culture du coton. Cette dépendance a été renforcée par le système de métayage, qui a maintenu de nombreux Afro-Américains et Blancs pauvres dans un cycle d'endettement et de dépendance envers les propriétaires fonciers. L'industrialisation du Sud a été retardée par plusieurs facteurs. La destruction causée par la guerre civile, le manque d'investissement dans l'infrastructure et l'éducation, ainsi que les politiques économiques et sociales conservatrices ont tous joué un rôle. De plus, la disponibilité d'une main-d'œuvre bon marché et non syndiquée a souvent été utilisée pour attirer des industries nécessitant une main-d'œuvre intensive, plutôt que des industries de haute technologie ou innovantes. Cependant, au XXe siècle, plusieurs facteurs ont commencé à transformer l'économie du Sud. L'expansion du réseau routier et l'augmentation de l'éducation ont rendu la région plus attrayante pour les investisseurs. De plus, les mouvements des droits civiques ont mis fin à la ségrégation légale, ouvrant des opportunités économiques pour les Afro-Américains et créant un marché du travail plus équitable. Dans les années 1960 et 1970, le Sud a commencé à attirer des industries manufacturières, en particulier dans le secteur automobile, avec l'installation d'usines par des entreprises étrangères. Les politiques fiscales favorables, les coûts de main-d'œuvre plus bas et une attitude généralement anti-syndicale ont rendu le Sud attractif pour les entreprises. La diversification économique s'est également manifestée par la croissance des secteurs des services, de la technologie et de la finance. Des villes comme Atlanta, Charlotte et Dallas sont devenues des centres majeurs dans ces domaines. En dépit de ces progrès, des disparités économiques persistent. De nombreuses zones rurales du Sud continuent de lutter contre la pauvreté et le manque d'opportunités économiques. Cependant, la transformation du Sud d'une économie principalement agraire à une économie diversifiée est un témoignage de sa capacité à s'adapter et à évoluer face aux défis.

Après la guerre civile, le Sud des États-Unis a traversé une période de reconstruction économique et sociale. La dévastation de la guerre, combinée à la fin de l'esclavage, a bouleversé l'économie agraire traditionnelle de la région. Bien que l'agriculture soit restée le pilier de l'économie du Sud, le système sur lequel elle reposait a changé. Les grandes plantations ont cédé la place à un système de métayage, où les agriculteurs louaient des terres et payaient leur loyer en coton ou d'autres cultures. Le coton est resté la principale culture de rente, mais sa prédominance a été mise à mal par la chute des prix sur le marché mondial et par des ravageurs comme le charançon du coton. D'autres cultures, comme le tabac et le bois, ont également joué un rôle important dans l'économie du Sud. Les forêts du Sud ont été exploitées pour répondre à la demande croissante de bois de construction, de pâte à papier et d'autres produits forestiers. Cependant, malgré sa richesse en matières premières, le Sud est resté en retard sur le Nord en termes d'industrialisation. Les capitaux et les innovations technologiques étaient concentrés dans le Nord, et le Sud a eu du mal à attirer les investissements nécessaires pour développer ses propres industries. De plus, le manque d'infrastructure, comme les chemins de fer et les ports, a rendu difficile l'exportation des matières premières du Sud vers les marchés mondiaux. Ce n'est qu'au XXe siècle, avec l'arrivée de nouvelles industries et l'expansion des infrastructures, que le Sud a commencé à s'industrialiser et à s'urbaniser. L'industrie textile, par exemple, s'est développée dans le Sud en raison de la disponibilité du coton et d'une main-d'œuvre bon marché. De même, l'exploitation des ressources naturelles, comme le charbon, le pétrole et le fer, a conduit à l'émergence de nouvelles industries dans la région. L'urbanisation a également commencé à prendre de l'ampleur, avec des villes comme Atlanta, Dallas et Charlotte devenant des centres économiques majeurs. Cependant, malgré ces développements, le Sud est resté, pendant une grande partie du XXe siècle, une région économiquement défavorisée par rapport au reste du pays, avec des taux de pauvreté plus élevés et des niveaux d'éducation inférieurs.

La dépendance économique du Sud vis-à-vis du Nord a eu des implications profondes pour la région. Après la guerre civile, le Sud était économiquement dévasté. Les infrastructures étaient en ruine, les plantations étaient détruites, et la fin de l'esclavage signifiait que le système économique sur lequel reposait le Sud devait être complètement repensé. Dans ce contexte de vulnérabilité, le Sud avait désespérément besoin de capitaux pour reconstruire. Le Nord, ayant émergé de la guerre dans une position économique beaucoup plus forte, était en mesure de fournir ces capitaux. Cependant, cet investissement n'était pas sans conditions. Les industriels du Nord ont vu dans le Sud une opportunité d'investissement. Ils ont acheté des terres, des usines, des chemins de fer et d'autres actifs à des prix dérisoires. En conséquence, une grande partie de l'économie du Sud est devenue la propriété d'intérêts nordistes. Ces propriétaires n'avaient souvent que peu d'intérêt pour le bien-être à long terme de la région, cherchant plutôt à maximiser leurs profits à court terme. Cette dynamique a renforcé la dépendance économique du Sud. Les travailleurs du Sud se sont retrouvés à travailler pour des entreprises basées dans le Nord, et souvent à des salaires inférieurs à ceux de leurs homologues du Nord. De plus, les profits générés dans le Sud étaient souvent réinvestis dans le Nord, plutôt que dans la région où ils avaient été gagnés. Cette situation a également eu des implications politiques. Les élites économiques du Nord, ayant des intérêts financiers dans le Sud, ont souvent influencé la politique de la région pour protéger ces intérêts. Cela a parfois conduit à des politiques qui favorisaient les entreprises du Nord au détriment des travailleurs et des entrepreneurs locaux. En fin de compte, la dépendance économique du Sud vis-à-vis du Nord a contribué à perpétuer les inégalités économiques et sociales de la région. Même si le Sud a connu des périodes de croissance économique, la structure fondamentale de son économie, marquée par la dépendance et le contrôle extérieur, a rendu difficile pour la région de combler l'écart avec le reste du pays.

Malgré ces défis historiques, le Sud a montré une résilience remarquable et une capacité d'adaptation. Au XXe siècle, la région a commencé à attirer des investissements nationaux et internationaux, en partie grâce à ses faibles coûts de main-d'œuvre, à ses politiques fiscales avantageuses et à une amélioration de l'infrastructure. Les États du Sud ont également investi dans l'éducation et la formation professionnelle, reconnaissant l'importance du capital humain pour le développement économique. L'industrialisation du Sud a été stimulée par l'implantation d'usines automobiles étrangères et nationales, ainsi que par le développement de pôles technologiques comme la Research Triangle Park en Caroline du Nord. De plus, le Sud est devenu un centre majeur pour l'industrie aérospatiale, avec des entreprises comme Boeing, Lockheed Martin et Airbus ayant d'importantes opérations dans la région. La croissance des industries de services, notamment dans les domaines de la finance, de la santé et de l'éducation, a également joué un rôle crucial dans la transformation économique du Sud. Des villes comme Atlanta, Charlotte et Dallas sont devenues d'importants centres financiers et commerciaux. Cependant, malgré ces progrès, le Sud continue de faire face à des défis. Les disparités économiques et sociales persistent, et dans certaines zones rurales, la pauvreté et le chômage restent élevés. De plus, la région doit faire face aux défis posés par la mondialisation, la concurrence internationale et les changements technologiques. Néanmoins, l'histoire du Sud montre que la région est capable de changement et d'adaptation. Avec des investissements continus dans l'éducation, l'infrastructure et l'innovation, le Sud a le potentiel de surmonter ses défis historiques et de continuer à prospérer à l'avenir.

Les "codes noirs" ont créé un système qui a piégé de nombreux Afro-Américains dans un cycle de pauvreté et de dépendance. Ces lois ont permis aux propriétaires blancs de louer des prisonniers pour des travaux forcés, souvent dans des conditions brutales et inhumaines. Ce système, connu sous le nom de "peonage", était essentiellement une forme d'esclavage par une autre méthode. Les Afro-Américains qui étaient incapables de payer des amendes ou des dettes pouvaient être "loués" à des propriétaires blancs pour travailler jusqu'à ce que leur "dette" soit remboursée. En réalité, cette "dette" était souvent manipulée pour s'assurer que l'individu restait en servitude pendant une période indéfinie. De plus, les lois sur le vagabondage étaient souvent utilisées pour cibler spécifiquement les Afro-Américains. Par exemple, si un Afro-Américain était trouvé sans emploi, il pouvait être arrêté pour vagabondage. Une fois arrêté, il était souvent condamné à une amende qu'il ne pouvait pas payer, ce qui le conduisait à être "loué" pour travailler pour un propriétaire blanc afin de "rembourser" cette amende. Ces pratiques ont non seulement privé les Afro-Américains de leur liberté, mais ont également renforcé le pouvoir économique des élites blanches du Sud. Les propriétaires blancs bénéficiaient d'une main-d'œuvre bon marché, tandis que les Afro-Américains étaient privés de toute possibilité d'ascension économique. Il est important de noter que, bien que les "codes noirs" aient été adoptés dans le Sud, les préjugés raciaux et la discrimination étaient répandus dans tout le pays. Cependant, dans le Sud, ces préjugés étaient institutionnalisés par le biais de lois qui renforçaient activement la suprématie blanche et la subordination des Afro-Américains. Il a fallu des décennies de lutte, notamment le Mouvement pour les droits civiques des années 1950 et 1960, pour commencer à démanteler ces systèmes oppressifs et garantir les droits civils et politiques des Afro-Américains.

Les conditions de travail étaient souvent comparables à celles de l'esclavage antebellum. Les travailleurs étaient soumis à des journées de travail extrêmement longues, avec peu ou pas de repos. Ils étaient souvent mal nourris et logés dans des conditions précaires. Les abris étaient rudimentaires, offrant peu de protection contre les éléments. Les soins médicaux étaient quasi inexistants, ce qui signifie que les maladies et les blessures étaient courantes et souvent mortelles. Les surveillants et les propriétaires utilisaient la violence pour maintenir l'ordre et assurer la discipline. Les châtiments corporels, tels que les coups de fouet, étaient couramment utilisés pour punir les infractions mineures ou pour inciter les travailleurs à travailler plus dur. Les tentatives d'évasion étaient sévèrement punies, et il n'était pas rare que les travailleurs soient enchaînés ou entravés pour les empêcher de fuir. Les familles étaient souvent séparées, les enfants étant parfois loués à différents propriétaires, loin de leurs parents. Cette séparation forcée des familles était une autre forme de contrôle psychologique, car elle créait une peur constante de perdre des êtres chers. Le système de travail forcé a également eu des effets psychologiques profonds sur les Afro-Américains. La déshumanisation constante, la violence et la privation ont laissé des cicatrices durables sur les communautés afro-américaines. La peur et la méfiance envers les autorités, ainsi que le sentiment d'impuissance face à un système oppressif, ont été transmis de génération en génération.

Le Nord industrialisé avait ses propres intérêts économiques à protéger et à promouvoir. La main-d'œuvre bon marché du Sud était attrayante pour les industriels qui cherchaient à maximiser leurs profits. Les produits agricoles et matières premières, comme le coton, étaient essentiels pour les usines du Nord. Ainsi, même si l'esclavage avait été aboli, le système de travail forcé qui a émergé après la guerre civile a été tacitement accepté par de nombreux acteurs économiques du Nord car il continuait à fournir des matières premières à bas coût. De plus, la distance géographique et culturelle entre le Nord et le Sud a permis à de nombreux citoyens du Nord de rester indifférents ou ignorants des conditions de vie des Afro-Américains dans le Sud. Les médias de l'époque ne couvraient pas toujours de manière exhaustive ou précise les injustices commises dans le Sud, et il était facile pour les citoyens du Nord de se concentrer sur leurs propres défis économiques et sociaux. Cependant, il est également important de noter que certains citoyens et groupes du Nord ont tenté d'intervenir ou de protester contre les injustices du Sud. Les abolitionnistes, par exemple, ont continué à plaider pour les droits des Afro-Américains après la guerre civile. Mais ces voix étaient souvent marginalisées ou ignorées dans le discours dominant. Ce n'est qu'avec le Mouvement pour les droits civiques, lorsque les injustices du Sud ont été portées à l'attention nationale grâce à la télévision et aux médias, que le pays dans son ensemble a commencé à prendre conscience et à s'opposer activement à la discrimination et à la ségrégation. Les images de manifestants pacifiques étant attaqués par la police, les récits de brutalités et les témoignages des victimes ont finalement poussé le pays à agir pour mettre fin à des siècles d'injustice raciale.

La situation économique du Sud après la guerre civile était complexe. La fin de l'esclavage a bouleversé le système économique antérieur, basé sur le travail esclave dans les plantations. Bien que l'esclavage ait été aboli, les inégalités raciales et économiques ont persisté. Les Afro-Américains, libérés de l'esclavage, se sont retrouvés dans une situation précaire. Sans terres ni ressources, beaucoup ont été contraints de travailler comme métayers ou ouvriers agricoles, souvent pour leurs anciens maîtres. Dans ce système, ils louaient des terres et payaient le propriétaire en nature, généralement une part de la récolte. Cela les maintenait souvent dans un cycle d'endettement et de dépendance. Parallèlement, l'industrialisation du Sud a été lente par rapport au Nord. Les industries qui se sont développées, comme les usines textiles ou les mines, offraient des emplois principalement aux Blancs. Cependant, ces emplois n'étaient pas bien rémunérés. Les travailleurs blancs du Sud, souvent issus de milieux ruraux et pauvres, étaient également exploités, bien que d'une manière différente de celle des Afro-Américains. Ils étaient souvent payés en bons utilisables uniquement dans les magasins appartenant à l'entreprise, ce qui les maintenait également dans un cycle d'endettement. La concurrence pour ces emplois mal rémunérés et les tensions raciales ont souvent été attisées par les propriétaires et les gestionnaires d'usines pour empêcher la solidarité entre les travailleurs blancs et noirs. Les dirigeants craignaient que si les travailleurs s'unissaient, ils pourraient exiger de meilleurs salaires et conditions de travail. Le Sud post-guerre civile était une région où la race et la classe étaient étroitement liées, et où les divisions raciales étaient souvent utilisées pour maintenir un statu quo économique qui favorisait une élite blanche tout en exploitant à la fois les travailleurs blancs et noirs.

Ces petites villes industrielles, souvent appelées "company towns" (villes d'entreprise) aux États-Unis, étaient une caractéristique du Sud post-guerre civile. Elles étaient construites et gérées par une seule entreprise, généralement une usine textile ou une mine. Ces entreprises fournissaient non seulement l'emploi, mais aussi le logement, les magasins, les écoles, les églises et parfois même la monnaie utilisée dans la ville. Tout était sous le contrôle de l'entreprise. La vie dans ces villes d'entreprise était à la fois protectrice et restrictive. D'une part, les travailleurs avaient un logement, un emploi et des services à leur porte. D'autre part, ils étaient souvent payés en bons utilisables uniquement dans les magasins de l'entreprise, ce qui les maintenait dans un cycle d'endettement. De plus, les entreprises exerçaient souvent un contrôle strict sur la vie des travailleurs, réglementant tout, de la consommation d'alcool à la participation à des syndicats. Les Afro-Américains étaient généralement exclus de ces villes d'entreprise. Bien qu'ils aient été une main-d'œuvre essentielle dans le Sud agraire, ils ont été largement écartés des nouvelles opportunités industrielles. Les emplois dans les usines étaient réservés aux Blancs, tandis que les Afro-Américains étaient relégués à des emplois de service ou de travail agricole mal rémunérés. Cette exclusion était à la fois le résultat de préjugés raciaux et d'une stratégie délibérée de la part des dirigeants d'entreprise pour diviser la main-d'œuvre et empêcher l'unité entre les travailleurs blancs et noirs. Ainsi, bien que le Sud ait connu des changements économiques après la guerre civile, les structures de pouvoir et d'inégalité raciale ont persisté, simplement sous une forme différente. Les villes d'entreprise sont un exemple de la manière dont l'économie et la race étaient inextricablement liées dans le Sud post-guerre civile.

Le système de ségrégation et de discrimination dans le Sud post-guerre civile était enraciné dans une idéologie de suprématie blanche. Même si de nombreux Blancs du Sud vivaient dans la pauvreté et faisaient face à des défis économiques similaires à ceux des Afro-Américains, le système de ségrégation leur offrait un avantage social et psychologique. Ils pouvaient se considérer comme supérieurs simplement en raison de la couleur de leur peau. Cette illusion de supériorité était essentielle pour maintenir l'ordre social dans le Sud. Elle permettait aux élites blanches de diviser la classe ouvrière et de prévenir toute alliance potentielle entre les travailleurs blancs et noirs. En donnant aux Blancs pauvres un groupe (les Noirs) qu'ils pouvaient considérer comme inférieur, les élites pouvaient maintenir leur contrôle sur la région. Les lois Jim Crow, les codes noirs et d'autres formes de discrimination institutionnelle étaient des outils utilisés pour renforcer cette hiérarchie raciale. Ces lois et pratiques ont non seulement privé les Afro-Américains de leurs droits fondamentaux, mais ont également servi à rappeler constamment leur statut inférieur dans la société. Les lynchages, les violences raciales et d'autres formes d'intimidation étaient également utilisés pour maintenir cette hiérarchie et pour décourager toute forme de résistance ou de contestation. Le système de ségrégation et de discrimination dans le Sud n'était pas seulement une question de contrôle économique, mais aussi de pouvoir et de domination. Il était conçu pour maintenir une hiérarchie raciale et pour assurer la suprématie blanche dans tous les aspects de la vie.

Après la guerre civile, le Sud a cherché à restaurer une forme de contrôle sur la population afro-américaine, même si l'esclavage avait été officiellement aboli. Les "codes noirs" et plus tard les lois Jim Crow ont été mis en place pour restreindre les droits des Afro-Américains et les maintenir dans une position subordonnée. Ces lois ont touché presque tous les aspects de la vie, de l'éducation à l'emploi, en passant par le logement et les transports. Le système de métayage, qui a émergé après la guerre civile, a enchaîné de nombreux Afro-Américains à la terre dans des conditions qui ressemblaient beaucoup à l'esclavage. Les métayers étaient souvent endettés envers les propriétaires terriens et étaient liés à la terre par des contrats qui les empêchaient de partir. Ils étaient souvent payés en nature plutôt qu'en argent, ce qui les rendait encore plus dépendants des propriétaires terriens. En outre, l'accès limité à l'éducation de qualité, la discrimination à l'embauche et les salaires inférieurs ont maintenu de nombreux Afro-Américains dans le Sud dans un cycle de pauvreté. Les opportunités économiques étaient limitées, et les Afro-Américains étaient souvent relégués aux emplois les plus mal payés et les plus précaires. La violence et l'intimidation étaient également courantes. Les lynchages, les émeutes raciales et d'autres formes de violence étaient utilisés pour maintenir la suprématie blanche et pour décourager les Afro-Américains de revendiquer leurs droits. Il a fallu des décennies de lutte, de résistance et de sacrifice pour commencer à démanteler ces systèmes de discrimination et d'oppression. Le Mouvement pour les droits civiques des années 1950 et 1960 a été un tournant, avec des figures emblématiques comme Martin Luther King Jr., Rosa Parks et d'autres qui ont mené la charge pour le changement. Grâce à leurs efforts, et à ceux de nombreux autres, des progrès significatifs ont été réalisés pour mettre fin à la ségrégation légale et garantir les droits civils des Afro-Américains. Cependant, les séquelles de ces systèmes discriminatoires se font encore sentir aujourd'hui, et la lutte pour l'égalité et la justice continue.

Le Nord-Est[modifier | modifier le wikicode]

La période de 1877 à 1900, souvent désignée comme l'ère du Gilded Age, a vu le Nord-Est des États-Unis subir une transformation majeure. Cette région est devenue le cœur battant de l'industrialisation américaine. Des industries telles que l'acier, les textiles, les chemins de fer et la fabrication de machines ont connu une croissance explosive. Des magnats comme Andrew Carnegie dans l'acier et John D. Rockefeller dans le pétrole sont devenus des figures dominantes de cette époque. Avec l'industrialisation est venue une urbanisation rapide. Les villes, telles que New York et Boston, ont grandi à un rythme sans précédent. New York, en particulier, est devenue la plus grande ville des États-Unis, avec des gratte-ciel qui commençaient à définir son horizon. Pour répondre aux besoins d'une population urbaine croissante, des infrastructures telles que les ponts, les tunnels et les systèmes de métro ont été développées. Le Nord-Est est également devenu un point d'entrée majeur pour les immigrants, en particulier à travers Ellis Island à New York. Des millions d'immigrants d'Europe et d'autres régions sont venus aux États-Unis à la recherche d'une vie meilleure. Ces immigrants ont non seulement fourni une main-d'œuvre essentielle pour les usines, mais ont également enrichi la diversité culturelle des villes. Cependant, malgré la croissance économique, cette période a été marquée par d'énormes inégalités. Les "barons voleurs", comme on les appelait parfois, ont accumulé des richesses colossales, tandis que de nombreux travailleurs vivaient dans la pauvreté et dans des conditions de travail souvent dangereuses. En réponse à ces conditions et inégalités, des mouvements ouvriers ont émergé. Les grèves et les manifestations étaient courantes, et des organisations syndicales, telles que l'AFL (American Federation of Labor), ont commencé à gagner en influence. Cette période a également été marquée par de nombreuses innovations technologiques, allant des téléphones aux ampoules électriques. Ces innovations ont transformé non seulement l'économie, mais aussi la vie quotidienne des Américains. En parallèle, avec la croissance des villes, un boom culturel a vu le jour. Des théâtres, des musées et des bibliothèques ont été fondés, et l'éducation est devenue plus accessible avec la création de nombreuses écoles publiques et universités.

La région du Nord-Est des États-Unis est devenue le berceau de l'industrialisation américaine à la fin du XIXe siècle. Les industries du textile, de l'acier et de la machinerie ont dominé le paysage économique, transformant la région en un centre névralgique de production et d'innovation. L'abondance de ressources naturelles, en particulier le charbon et le fer, a joué un rôle crucial dans cette montée industrielle. Le charbon, extrait des vastes gisements de Pennsylvanie et d'autres régions avoisinantes, alimentait les usines et les forges, tandis que le fer, une matière première essentielle, était utilisé pour fabriquer tout, des machines aux infrastructures de transport. Cependant, ce n'était pas seulement les ressources naturelles qui alimentaient cette machine industrielle. La région du Nord-Est a également bénéficié d'un afflux massif d'immigrants, principalement d'Europe, qui cherchaient une vie meilleure et des opportunités économiques. Ces immigrants, avec leurs compétences diverses et leur volonté de travailler dur, sont devenus la colonne vertébrale de la main-d'œuvre industrielle. Ils ont travaillé dans les usines, les mines et les ateliers, souvent dans des conditions difficiles, mais ils ont joué un rôle essentiel dans la propulsion de l'économie du Nord-Est vers de nouveaux sommets.

Au tournant du XXe siècle, la société du Nord-Est des États-Unis était en pleine mutation. L'industrialisation rapide avait non seulement transformé le paysage économique, mais aussi le tissu social de la région. L'une des conséquences les plus notables de cette transformation industrielle a été l'émergence d'une classe moyenne robuste. Composée principalement de professionnels, de commerçants et de petits entrepreneurs, cette nouvelle classe sociale est devenue un pilier de la société du Nord-Est, influençant la culture, la politique et l'économie. Cependant, alors que certains profitaient des fruits de l'industrialisation, de nombreux travailleurs étaient confrontés à des conditions de travail précaires. Les longues heures, les salaires bas, les conditions de travail dangereuses et l'absence de droits fondamentaux étaient monnaie courante dans les usines et les ateliers. Face à ces défis, de nombreux travailleurs ont vu la nécessité de s'unir pour améliorer leur sort. Ainsi, le mouvement ouvrier a pris racine dans le Nord-Est. Les syndicats ont commencé à se former, organisant des grèves, des manifestations et d'autres actions pour exiger de meilleures conditions de travail, des salaires plus élevés et le droit de se syndiquer. Des événements majeurs, tels que la grève de Haymarket à Chicago et la grève des chemises de Triangle Shirtwaist à New York, ont mis en évidence les tensions entre les travailleurs et les propriétaires d'usines, mais ont également renforcé la détermination des travailleurs à lutter pour leurs droits. Le Nord-Est est devenu un épicentre de l'activité syndicale, et les batailles qui y ont été menées ont jeté les bases du mouvement ouvrier américain. Ces efforts collectifs ont finalement conduit à des réformes majeures, notamment la réglementation des heures de travail, l'amélioration de la sécurité au travail et la reconnaissance des droits syndicaux. En fin de compte, la lutte des travailleurs du Nord-Est pour la justice et l'équité a joué un rôle déterminant dans la formation de la conscience sociale et politique de l'Amérique.

Industrialisation[modifier | modifier le wikicode]

Les États-Unis ont connu une période d'industrialisation rapide entre 1865 et 1900, au cours de laquelle la valeur des biens manufacturés produits dans le pays a augmenté de manière significative. La valeur des produits manufacturés aux États-Unis était d'environ 2 milliards de dollars en 1865 et atteignait 13 milliards de dollars en 1900, ce qui reflète la croissance et l'expansion considérables du secteur industriel du pays. Cette période, souvent appelée l'Âge d'Or ou l'Époque dorée, a vu les États-Unis se transformer d'une économie principalement agraire en une puissance industrielle majeure. Plusieurs facteurs ont contribué à cette transformation rapide. Premièrement, la fin de la guerre civile a ouvert la voie à une période de stabilité relative, permettant aux entreprises de se développer sans craindre les perturbations majeures causées par le conflit. De plus, la guerre elle-même avait stimulé certaines industries, comme l'acier, qui étaient essentielles pour les besoins militaires. Deuxièmement, il y a eu une série d'innovations technologiques pendant cette période. L'invention de la machine à vapeur, l'électrification et l'adoption du processus Bessemer pour la production d'acier ont toutes joué un rôle crucial dans l'augmentation de la production industrielle. Troisièmement, la main-d'œuvre disponible a augmenté de manière significative. L'immigration en provenance d'Europe a augmenté de manière exponentielle pendant cette période, fournissant aux usines une source abondante de travailleurs prêts à travailler pour des salaires relativement bas. Quatrièmement, le développement du réseau ferroviaire a facilité le transport des matières premières vers les usines et des produits finis vers les marchés. Cela a non seulement stimulé la croissance des industries existantes, mais a également permis l'émergence de nouvelles industries. Enfin, il y avait un environnement d'affaires favorable. Les politiques gouvernementales, souvent influencées par de puissants magnats industriels, ont tendance à favoriser la croissance des entreprises. De plus, l'absence de réglementations majeures a permis aux entreprises de croître rapidement, parfois au détriment des travailleurs et de l'environnement.

L'essor industriel des États-Unis à la fin du XIXe siècle a transformé la nation en une superpuissance industrielle. Cette transformation remarquable a été alimentée par une combinaison de facteurs. Les États-Unis étaient dotés d'immenses réserves de charbon, de fer, de cuivre et d'autres minéraux essentiels à l'industrialisation. Ces ressources ont alimenté les usines, les locomotives et les foyers, tout en fournissant les matériaux nécessaires à la fabrication de biens. L'expansion rapide du réseau ferroviaire a joué un rôle crucial dans cette transformation. Elle a non seulement facilité le transport des matières premières vers les centres industriels, mais a également ouvert de nouveaux marchés pour les produits manufacturés. En outre, le développement des chemins de fer a stimulé d'autres industries, comme celle de l'acier, nécessaire pour les rails et les locomotives. Parallèlement à ces développements, les vagues successives d'immigration en provenance d'Europe ont apporté des millions de travailleurs aux États-Unis. Ces personnes, cherchant une vie meilleure, étaient souvent prêtes à travailler dans des conditions difficiles pour des salaires bas. Ces immigrants ont fourni la main-d'œuvre nécessaire pour alimenter les usines, les mines et les chantiers du pays. Les innovations technologiques ont également joué un rôle essentiel. Des avancées comme la machine à vapeur améliorée, le processus Bessemer pour la production d'acier, et l'électrification ont permis d'accroître la production et l'efficacité. De plus, le capital disponible pour l'investissement, tant national qu'étranger, a vu le potentiel de profit dans l'industrialisation américaine. Ces investisseurs étaient prêts à financer les entreprises et les infrastructures nécessaires. Les politiques gouvernementales ont souvent soutenu ces efforts. Des mesures telles que les tarifs protecteurs ont protégé les industries naissantes de la concurrence étrangère. En outre, des figures entrepreneuriales comme Andrew Carnegie, John D. Rockefeller et J.P. Morgan ont joué un rôle crucial en investissant dans, en développant et en consolidant des industries clés.

La fin du XIXe siècle a été une période de transformation radicale pour les États-Unis, marquée par une série d'innovations technologiques qui ont propulsé le pays au premier rang des nations industrialisées. Le procédé Bessemer, par exemple, a révolutionné la production d'acier, rendant le processus plus rapide, plus efficace et moins coûteux. Cela a permis une production d'acier à grande échelle, essentielle à la construction des gratte-ciels, des ponts et des chemins de fer qui allaient façonner le paysage américain. L'invention du moteur électrique a été une autre avancée majeure. Elle a ouvert la voie à l'électrification des usines, des transports et des foyers, changeant radicalement la manière dont les gens vivaient et travaillaient. Avec l'électricité, les usines pouvaient fonctionner plus longtemps et plus efficacement, les villes pouvaient s'étendre grâce aux tramways électriques, et les foyers bénéficiaient d'un éclairage plus sûr et plus propre. Ces innovations, parmi tant d'autres, ont stimulé la croissance économique à un rythme sans précédent. Les entreprises ont pu produire des biens à une échelle jamais vue auparavant, créant de la richesse, des emplois et des opportunités pour des millions d'Américains. Les entrepreneurs, tels que Thomas Edison, Henry Ford et Andrew Carnegie, ont capitalisé sur ces innovations, bâtissant des empires industriels qui ont dominé l'économie américaine. Mais cette croissance n'était pas sans défis. L'industrialisation rapide a également entraîné des inégalités économiques, des tensions entre le capital et le travail, et des préoccupations environnementales. Cependant, malgré ces défis, l'impact global de cette période sur l'économie américaine a été profondément positif. Elle a jeté les bases de la puissance économique mondiale des États-Unis, position que le pays maintient encore aujourd'hui.

L'industrialisation rapide des États-Unis entre 1877 et 1900 a été le résultat d'une combinaison unique de facteurs économiques, technologiques et politiques. L'un des éléments clés de cette transformation a été la création d'un marché de consommation national. L'expansion des chemins de fer, des lignes télégraphiques et téléphoniques, des services postaux et d'autres infrastructures de communication et de transport a relié les régions éloignées du pays, créant un marché unifié. Les entreprises pouvaient désormais vendre leurs produits à travers le pays, ce qui a stimulé la production et l'innovation. Les innovations technologiques ont également joué un rôle crucial. Des inventions comme le téléphone et l'ampoule électrique ont non seulement changé la vie quotidienne des Américains, mais ont également ouvert de nouvelles voies pour les affaires. De plus, les avancées dans la production d'acier et d'autres procédés industriels ont permis une augmentation significative de la production. La mécanisation a transformé le paysage industriel, avec des usines et des chaînes de production qui ont augmenté l'efficacité et la productivité. Sur le plan politique, le protectionnisme économique a offert un environnement favorable à l'industrie américaine. Les droits de douane élevés ont protégé les entreprises nationales de la concurrence étrangère, garantissant un marché intérieur solide pour leurs produits. Cette politique a non seulement stimulé la croissance industrielle, mais a également encouragé les entrepreneurs à investir et à innover. Enfin, le capitalisme débridé a offert un environnement où les entreprises pouvaient opérer avec une liberté relative. Avec peu de réglementations et d'interférences gouvernementales, les magnats de l'industrie, souvent appelés "barons voleurs", ont pu amasser d'énormes fortunes et exercer une influence considérable sur la politique nationale. Bien que cela ait conduit à des inégalités économiques et à des abus de pouvoir, cela a également alimenté une période d'innovation et de croissance sans précédent dans l'histoire américaine.

L’ère du capitalisme sauvage[modifier | modifier le wikicode]

Durant cette période, souvent appelée l'Âge doré, l'économie américaine a connu une transformation radicale. Les innovations technologiques, l'abondance des ressources naturelles et une main-d'œuvre croissante, en grande partie grâce à l'immigration, ont alimenté cette expansion industrielle. Les chemins de fer ont été l'un des principaux moteurs de cette croissance. Ils ont non seulement facilité le transport des marchandises et des personnes à travers le pays, mais ont également stimulé le développement d'autres industries, comme l'acier, le charbon et le pétrole. Les magnats du chemin de fer, tels que Cornelius Vanderbilt, ont accumulé d'énormes fortunes grâce à leurs vastes réseaux. Parallèlement à l'expansion des chemins de fer, d'autres industries ont également prospéré. Andrew Carnegie a dominé l'industrie de l'acier, John D. Rockefeller a contrôlé une grande partie de l'industrie pétrolière avec sa Standard Oil, et J.P. Morgan est devenu une force dominante dans la finance et la banque. Ces magnats, souvent appelés "barons voleurs", ont exercé une influence considérable sur l'économie. Grâce à des pratiques parfois jugées anticoncurrentielles, comme les trusts et les monopoles, ils ont réussi à éliminer la concurrence et à contrôler d'énormes parts de marché. Bien que ces pratiques aient généré d'énormes richesses pour quelques-uns, elles ont également conduit à des inégalités économiques et à des tensions entre les travailleurs et les employeurs, menant à des grèves et des conflits sociaux. L'État, à cette époque, adoptait généralement une approche de laissez-faire en matière économique, ce qui signifie qu'il y avait peu d'intervention ou de réglementation gouvernementale dans les affaires. Cela a permis aux entreprises de fonctionner avec une grande liberté, mais a également créé des conditions pour des abus potentiels.

Andrew Carnegie et John D. Rockefeller sont souvent cités comme les archétypes des "barons voleurs" de l'Âge doré, mais ils étaient aussi bien plus que cela. Andrew Carnegie, né en Écosse, a immigré aux États-Unis avec sa famille dans la pauvreté. Il a commencé sa carrière en tant que simple employé dans une filature de coton, mais il a rapidement gravi les échelons grâce à son intelligence, sa persévérance et son sens des affaires. En exploitant les innovations technologiques et en adoptant une approche verticalement intégrée de la production d'acier, Carnegie a pu réduire les coûts et dominer le marché. Cependant, malgré ses méthodes impitoyables en affaires, Carnegie croyait fermement à la responsabilité sociale des riches. Il a écrit "L'Évangile de la Richesse", où il soutenait que les riches avaient le devoir moral de redistribuer leur fortune pour le bien de la société. En conséquence, il a donné une grande partie de sa fortune à des causes philanthropiques, notamment la construction de bibliothèques publiques à travers les États-Unis. John D. Rockefeller, quant à lui, a adopté une approche similaire dans l'industrie pétrolière. En créant la Standard Oil, il a réussi à obtenir un quasi-monopole sur la production, le raffinage et la distribution de pétrole aux États-Unis. Ses tactiques, qui comprenaient l'achat de concurrents et la négociation de remises secrètes avec les chemins de fer, ont été critiquées comme étant anticoncurrentielles. Cependant, comme Carnegie, Rockefeller était également un philanthrope dévoué. Il a créé la Fondation Rockefeller, qui a financé d'importants projets dans les domaines de la santé, de l'éducation et de la recherche scientifique. Ces deux hommes, malgré leurs méthodes controversées, ont façonné l'économie américaine de leur époque. Ils ont incarné l'esprit d'entreprise et d'innovation de l'Âge doré, tout en reconnaissant la responsabilité sociale qui accompagnait leur immense richesse.

Andrew Carnegie est un exemple emblématique de l'ascension fulgurante possible au sein de la société américaine de l'époque. Son histoire est celle d'un immigrant qui, malgré des débuts modestes, a réussi à s'élever au sommet de la hiérarchie économique grâce à sa perspicacité, son audace et sa capacité à saisir les opportunités. Arrivé aux États-Unis en quête d'une vie meilleure, Carnegie a rapidement compris l'importance de l'innovation et de l'adaptation dans le monde des affaires en constante évolution de l'ère industrielle. Son intuition pour les investissements judicieux, combinée à une vision stratégique de l'intégration verticale, lui a permis de dominer l'industrie sidérurgique. En contrôlant chaque étape de la production, de l'extraction du minerai à la livraison de l'acier fini, il a pu maximiser les profits et minimiser les coûts. Mais ce qui distingue vraiment Carnegie, c'est sa vision de la responsabilité sociale des riches. Contrairement à de nombreux autres magnats de son époque, il croyait fermement que ceux qui avaient réussi avaient le devoir de redonner à la société. Sa générosité sans précédent a jeté les bases de la philanthropie moderne, et ses dons ont eu un impact durable, notamment à travers les milliers de bibliothèques Carnegie qui ont été établies à travers le monde. L'histoire de Carnegie rappelle que le rêve américain, bien que souvent idéalisé, était une réalité tangible pour certains. Elle illustre également la complexité de cette époque, où d'immenses richesses pouvaient être accumulées, mais où certains choisissaient de les utiliser pour le bien commun.

John D. Rockefeller est souvent associé à l'âge d'or du capitalisme américain, où les magnats de l'industrie ont accumulé des fortunes colossales. Sa spécialisation dans la concentration horizontale a permis à sa société, la Standard Oil Company, de contrôler à un moment donné environ 90% de toutes les raffineries et pipelines des États-Unis. Né en 1839 à Richford, New York, Rockefeller a commencé sa carrière avec un investissement modeste. En 1863, avec un investissement initial d'environ 4 000 dollars, il est entré dans l'industrie pétrolière en plein essor. Sept ans plus tard, en 1870, avec un capital de 1 million de dollars, il a fondé la Standard Oil Company. En moins de dix ans, en 1880, grâce à des tactiques agressives et à une vision stratégique, la Standard Oil contrôlait 95% de la production pétrolière du pays. La richesse de Rockefeller a continué à croître de manière exponentielle. En 1916, il est devenu le premier milliardaire de l'histoire des États-Unis. À l'époque de sa mort en 1937, sa fortune était estimée à 340 milliards de dollars (en dollars d'aujourd'hui), ce qui en fait l'homme le plus riche de l'histoire moderne. Mais Rockefeller n'était pas seulement un homme d'affaires. Il était également un philanthrope de premier plan. Au cours de sa vie, il a donné plus de 500 millions de dollars à diverses causes, notamment la création de l'Université de Chicago avec un don initial de 600 000 dollars en 1890. En 1913, il a également créé la Fondation Rockefeller avec un don initial de 100 millions de dollars, qui a financé des initiatives majeures dans les domaines de la santé, de l'éducation et des sciences. L'impact de Rockefeller sur l'économie américaine et sur le monde des affaires est incommensurable. Ses contributions à l'industrie pétrolière et à la philanthropie ont laissé un héritage durable, et sa vie est un témoignage de l'impact que peut avoir un individu sur le cours de l'histoire.

La Standard Oil est devenue si puissante qu'elle pouvait négocier avec les chemins de fer pour obtenir des tarifs préférentiels, ce qui lui donnait un avantage concurrentiel supplémentaire. De plus, elle utilisait des tactiques telles que la fixation des prix, les rabais secrets et l'espionnage industriel pour éliminer ses concurrents. Ces méthodes, bien que courantes à l'époque, étaient considérées par beaucoup comme contraires à l'éthique et nuisibles à la libre concurrence. La controverse entourant les méthodes de Rockefeller a culminé en 1911 lorsque la Cour suprême des États-Unis a décidé que la Standard Oil violait la loi Sherman Antitrust et a ordonné sa dissolution. Cependant, au lieu de nuire à la fortune de Rockefeller, la dissolution a multiplié sa richesse car les différentes sociétés issues de la Standard Oil sont devenues tout aussi précieuses. Malgré les critiques, il est indéniable que Rockefeller a également eu un impact positif sur la société. Sa vision et sa capacité à structurer et à gérer une entreprise de cette envergure ont jeté les bases de l'industrie pétrolière moderne. De plus, sa philanthropie a laissé un héritage durable. En 1913, il a fondé la Fondation Rockefeller, qui a joué un rôle déterminant dans la promotion de la santé publique, de l'éducation et de la recherche scientifique. Ses dons ont financé des projets tels que la recherche sur la fièvre jaune, la création de l'Université de Chicago et la construction du Rockefeller Center à New York.

Les critiques du public et du gouvernement à l'égard de la Standard Oil et d'autres monopoles ont donné lieu à une série de procès antitrust et de lois visant à démanteler ces monopoles, comme la loi Clayton Antitrust Act de 1914 et la loi Federal Trade Commission Act de 1914. La Standard Oil a finalement été démantelée en 1911 par la Cour suprême des États-Unis, dans l'affaire Standard Oil Co. of New Jersey v. United States. La décision de la Cour suprême dans l'affaire Standard Oil Co. of New Jersey v. United States a marqué un tournant dans la réglementation des entreprises aux États-Unis. La Cour a jugé que la Standard Oil avait violé la loi Sherman Antitrust de 1890 en se livrant à des pratiques monopolistiques et anticoncurrentielles. En conséquence, la Standard Oil a été contrainte de se diviser en 34 sociétés indépendantes, dont certaines sont devenues des géants de l'industrie pétrolière, tels qu'Exxon, Mobil et Chevron. La décision a été saluée par de nombreux défenseurs de la concurrence comme une victoire majeure contre les abus des grandes entreprises. Elle a envoyé un message clair aux autres entreprises que le gouvernement fédéral était prêt à intervenir pour protéger la libre concurrence et empêcher la formation de monopoles. Les lois Clayton Antitrust Act et Federal Trade Commission Act, adoptées peu après, ont renforcé le cadre réglementaire pour lutter contre les pratiques anticoncurrentielles. Le Clayton Antitrust Act a clarifié et élargi les interdictions de la loi Sherman, en se concentrant sur des questions spécifiques telles que les fusions et acquisitions qui pourraient réduire la concurrence. Le Federal Trade Commission Act, quant à lui, a créé la Federal Trade Commission (FTC), un organisme gouvernemental chargé de surveiller et d'enquêter sur les pratiques commerciales déloyales. Ces mesures législatives et judiciaires ont marqué le début d'une nouvelle ère de réglementation des entreprises aux États-Unis, où le gouvernement jouait un rôle plus actif dans la surveillance et la régulation des activités commerciales pour protéger les consommateurs et garantir une concurrence équitable.

John D. Rockefeller, avec sa Standard Oil Company, est devenu l'archétype du magnat monopolistique de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Sa capacité à consolider l'industrie pétrolière et à éliminer la concurrence a été à la fois admirée pour son génie entrepreneurial et critiquée pour ses méthodes impitoyables. La manière dont il a façonné l'industrie pétrolière a non seulement transformé le paysage économique américain, mais a également conduit à une prise de conscience publique et politique de la nécessité de réguler les grandes entreprises pour protéger les consommateurs et les petits entrepreneurs. La réaction publique face à la domination de la Standard Oil a été un catalyseur majeur pour le développement et le renforcement des lois antitrust aux États-Unis. Les préoccupations concernant les monopoles et leur impact sur les consommateurs, les prix et la concurrence ont conduit à une demande croissante d'intervention gouvernementale pour réguler et, si nécessaire, démanteler les entreprises qui avaient trop de pouvoir sur un marché donné. L'héritage de Rockefeller dans le domaine des affaires n'est pas seulement celui d'un magnat du pétrole, mais aussi celui d'un homme d'affaires qui, par ses actions, a poussé le gouvernement américain à repenser sa relation avec le monde des affaires. Les débats sur la concentration du pouvoir économique, la réglementation gouvernementale et la protection des consommateurs qui ont été suscités par les actions de Rockefeller sont toujours pertinents aujourd'hui, à une époque où de grandes entreprises technologiques dominent l'économie mondiale.

La période de la fin du XIXe siècle aux États-Unis, souvent appelée l'Âge d'Or ou l'Époque des Barons Voleurs, a été marquée par une croissance économique sans précédent. Les innovations technologiques, l'expansion des chemins de fer, l'exploitation des ressources naturelles et l'afflux d'immigrants cherchant des opportunités ont alimenté cette croissance. Cependant, cette prospérité n'était pas uniformément répartie. Les magnats comme John D. Rockefeller, Andrew Carnegie et J.P. Morgan ont amassé des fortunes colossales. Ces hommes, bien que souvent critiqués pour leurs méthodes impitoyables, ont également été des pionniers, investissant dans des technologies et des industries qui ont façonné l'économie américaine. Leur succès a cependant eu un coût. La concentration de la richesse entre les mains de quelques-uns a créé une disparité économique évidente. Les travailleurs, souvent confrontés à des conditions de travail difficiles et à des salaires médiocres, ont commencé à s'organiser et à revendiquer leurs droits, menant à la naissance du mouvement syndical. Les monopoles ont également eu un impact sur les consommateurs. Avec peu ou pas de concurrence, ces grandes entreprises pouvaient fixer des prix élevés et contrôler l'offre. Cela a conduit à une demande croissante d'intervention gouvernementale pour réguler ces géants industriels, aboutissant à des lois antitrust et à la régulation des entreprises. Cependant, cette période a également vu l'émergence d'une nouvelle classe moyenne. Avec l'industrialisation est venue la nécessité d'une main-d'œuvre plus éduquée et spécialisée. De plus, les innovations comme la production de masse ont rendu les produits plus abordables pour un plus grand nombre de personnes. Les villes ont grandi, les magasins ont prospéré et la culture de consommation est née.

La fin du XIXe siècle aux États-Unis est souvent appelée l'Âge d'Or, une période marquée par une croissance économique rapide, des innovations technologiques et l'émergence de magnats industriels puissants. C'était aussi une époque où le paysage économique changeait rapidement, avec la montée des grandes entreprises et la disparition de nombreuses petites entreprises. La consolidation des entreprises était une tendance dominante de cette époque. De nombreuses industries, de la sidérurgie au pétrole, en passant par le tabac et le sucre, ont vu de petites entreprises fusionner ou être rachetées par de plus grandes entités. Ces grandes entreprises, souvent appelées trusts ou monopoles, avaient une puissance économique énorme, leur permettant de contrôler les prix, d'écraser la concurrence et d'exercer une influence considérable sur la politique et la législation. La Cour suprême des États-Unis a joué un rôle crucial dans la facilitation de cette consolidation. Dans de nombreuses décisions, la Cour a interprété la Constitution d'une manière qui favorisait les intérêts des grandes entreprises. Par exemple, dans l'affaire United States v. E. C. Knight Co. en 1895, la Cour a décidé que la fabrication n'était pas un commerce, limitant ainsi la portée de la loi Sherman Antitrust et permettant à de grandes entreprises de continuer à monopoliser certaines industries. De plus, la Cour a souvent considéré que les grandes entreprises avaient le droit de contracter et de mener leurs affaires comme elles le souhaitaient, en vertu de la clause de protection des contrats du 14e amendement. Cette interprétation a souvent empêché le gouvernement fédéral et les États de réglementer ou de contrôler les activités des grandes entreprises. Cependant, l'opinion publique a commencé à se retourner contre ces géants industriels à la fin du siècle. Les journalistes d'investigation, appelés "muckrakers", ont exposé les pratiques commerciales douteuses et l'exploitation des travailleurs par ces grandes entreprises. En réponse à cette pression publique, le gouvernement a commencé à adopter des lois antitrust plus strictes au début du XXe siècle, cherchant à limiter le pouvoir et l'influence des monopoles et à promouvoir une concurrence plus équitable.

La fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle ont été des périodes tumultueuses pour le mouvement ouvrier aux États-Unis. Alors que les grandes entreprises et les trusts gagnaient en puissance et en influence, les travailleurs se sont souvent retrouvés à lutter pour des salaires équitables, des conditions de travail sûres et le droit de se syndiquer. Les syndicats, tels que la Fédération américaine du travail (AFL) et les Chevaliers du travail, ont cherché à unir les travailleurs pour négocier collectivement avec les employeurs. Cependant, ces organisations ont souvent été confrontées à une forte opposition, non seulement de la part des entreprises, mais aussi du gouvernement et des tribunaux. L'une des principales raisons de cette opposition était la perception largement répandue que les syndicats étaient associés à des mouvements radicaux ou anarchistes. Des événements comme la bombe de Haymarket à Chicago en 1886 ont renforcé cette perception, même si la plupart des syndicats prônaient des méthodes pacifiques pour obtenir des droits pour les travailleurs. Le Sherman Antitrust Act, bien qu'il ait été conçu pour empêcher les pratiques monopolistiques des entreprises, a été utilisé de manière sélective pour cibler les syndicats. Dans des affaires comme In re Debs en 1895, la Cour suprême a statué que les grèves pouvaient être considérées comme des entraves au commerce inter-États et, par conséquent, les syndicats pouvaient être poursuivis en vertu de la loi Sherman. C'était une interprétation étonnante, car elle utilisait une loi destinée à limiter le pouvoir des entreprises pour réprimer plutôt le pouvoir des travailleurs. Il est important de noter que cette utilisation sélective de la loi Sherman n'était qu'un exemple de la manière dont le système juridique et politique de l'époque était souvent biaisé en faveur des intérêts des entreprises. Les travailleurs et les syndicats étaient souvent perçus comme des perturbateurs, tandis que les grandes entreprises étaient considérées comme essentielles à la prospérité économique du pays. Heureusement, avec le temps, les attitudes envers les syndicats ont commencé à changer. Au début du XXe siècle, la reconnaissance des droits des travailleurs et des syndicats a commencé à s'accroître, en partie grâce à la pression publique et à la prise de conscience des abus commis par certaines entreprises. Cependant, la lutte pour les droits des travailleurs a été longue et difficile, et les syndicats ont joué un rôle essentiel dans cette bataille.

La période de la fin du XIXe siècle aux États-Unis, souvent appelée l'Âge doré, a été marquée par une croissance économique sans précédent, mais aussi par une disparité croissante entre les riches et les pauvres. Les barons de l'industrie, comme Rockefeller, Carnegie et Vanderbilt, ont amassé des fortunes colossales, tandis que de nombreux travailleurs ordinaires vivaient dans la pauvreté et travaillaient dans des conditions souvent dangereuses. Les grandes entreprises, grâce à leurs vastes ressources, ont pu exercer une influence considérable sur la politique et la législation, souvent au détriment des petits entrepreneurs et des travailleurs. Les syndicats, bien qu'ils aient tenté de défendre les droits des travailleurs, étaient régulièrement réprimés, parfois avec une force brutale, comme lors de la grève de Homestead en 1892 ou de la grève des chemins de fer Pullman en 1894. La concentration du pouvoir économique entre les mains de quelques-uns a également conduit à des pratiques commerciales déloyales, où les grandes entreprises pouvaient fixer des prix, éliminer la concurrence et contrôler d'importants secteurs du marché. Cela a suscité des préoccupations quant à la santé de la démocratie américaine et à la capacité des citoyens ordinaires à influencer le cours de leur propre pays. En réponse à ces préoccupations, le gouvernement fédéral a commencé à adopter des lois antitrust pour tenter de limiter le pouvoir des monopoles et promouvoir une concurrence loyale. Le Sherman Antitrust Act de 1890 a été la première de ces lois, bien qu'il ait été initialement utilisé de manière inégale et parfois pour cibler les syndicats plutôt que les entreprises monopolistiques. Au fur et à mesure que le XXe siècle progressait, la nécessité d'une réglementation plus stricte des entreprises est devenue de plus en plus évidente. Des scandales financiers, des crises économiques et une prise de conscience croissante des inégalités ont conduit à une série de réformes, notamment lors de l'ère progressiste au début du XXe siècle et plus tard pendant la Grande Dépression avec le New Deal de Franklin D. Roosevelt.

La loi du plus fort[modifier | modifier le wikicode]

À la fin du XIXe siècle, la richesse des États-Unis était fortement concentrée. Environ 2% de la population, soit 125 000 personnes sur un total de 63 millions d'Américains, détenaient près de 50% de la richesse totale du pays. Des figures emblématiques de cette élite, comme John D. Rockefeller et Andrew Carnegie, avaient des fortunes qui se comptaient en milliards de dollars à l'époque, une somme astronomique. Cette concentration de richesse a eu des implications majeures. Par exemple, les 10% les plus riches de la population possédaient environ 90% des richesses totales, laissant les 90% restants se partager les 10% restants. Cette disparité a créé d'énormes tensions sociales. Les grèves, comme celle de Haymarket en 1886, ont vu la participation de milliers de travailleurs, et la grève de Pullman en 1894 a impliqué plus de 250 000 travailleurs dans 27 États. En réponse à cette concentration de richesse, des mouvements comme le populisme ont gagné en popularité. Par exemple, le Parti populiste, fondé en 1891, a rapidement attiré des centaines de milliers de membres. De même, le mouvement progressiste, qui a débuté dans les années 1890, a vu des dizaines de milliers de personnes plaider pour une réglementation gouvernementale accrue des grandes entreprises. Ces chiffres montrent à quel point la concentration de la richesse était extrême à la fin du XIXe siècle et comment elle a façonné la politique, l'économie et la société des États-Unis pendant cette période.

À la fin du XIXe siècle, les États-Unis ont vu l'émergence d'une classe de super-riches, souvent appelés "barons voleurs" en raison de la manière dont ils ont amassé leur fortune. Ces magnats de l'industrie, tels que John D. Rockefeller, Andrew Carnegie, Cornelius Vanderbilt et J.P. Morgan, ont dominé des secteurs entiers de l'économie américaine, de la sidérurgie au pétrole, en passant par les chemins de fer et la finance. Leur richesse était si vaste qu'elle leur permettait de mener un style de vie d'une opulence inimaginable. Ils construisaient des manoirs somptueux, organisaient des fêtes extravagantes et collectionnaient des œuvres d'art coûteuses. Les demeures des Vanderbilt à New York et en Caroline du Nord, le château de Hearst en Californie, et la résidence d'été de Carnegie à New York sont des exemples de la grandeur avec laquelle ces barons voleurs vivaient. Cependant, malgré leur richesse et leur influence, ces hommes étaient également connus pour leur philanthropie. Andrew Carnegie, par exemple, a donné des millions pour construire des bibliothèques publiques à travers le pays, et John D. Rockefeller a créé la Fondation Rockefeller, qui a financé des recherches médicales et éducatives. Mais cette philanthropie n'était pas toujours altruiste. Souvent, leurs dons étaient stratégiquement utilisés pour améliorer leur image publique, gagner de l'influence politique ou obtenir des avantages fiscaux. Il est également vrai que, malgré leurs contributions philanthropiques, ces barons voleurs étaient souvent critiqués pour la manière dont ils traitaient leurs employés, leurs tactiques commerciales impitoyables et leur influence indue sur le gouvernement. Leur héritage est donc complexe, mêlant à la fois des contributions positives à la société et des pratiques commerciales qui ont souvent été perçues comme éthiquement discutables.

Durant la fin du XIXe siècle aux États-Unis, la richesse et le pouvoir étaient largement concentrés entre les mains d'une élite protestante anglo-saxonne. Des figures comme John D. Rockefeller, Andrew Carnegie et d'autres étaient non seulement des titans de l'industrie, mais aussi des membres de cette élite culturelle et religieuse dominante. Leur ascendance et leur foi protestante étaient des éléments clés de leur identité et jouaient un rôle dans leur position sociale élevée. Cette dominance n'était pas un hasard. Elle reflétait les structures de pouvoir et les préjugés profondément enracinés de la société américaine de l'époque. Les immigrants, en particulier ceux d'origine non anglo-saxonne ou non protestante, étaient souvent confrontés à des discriminations ouvertes. Les catholiques, les juifs, les Italiens, les Irlandais et d'autres groupes ethniques et religieux étaient régulièrement marginalisés, leurs cultures et croyances étant souvent considérées avec suspicion ou mépris. De même, les personnes de couleur, en particulier les Afro-Américains, étaient systématiquement privées de droits et d'opportunités économiques, en grande partie à cause des lois Jim Crow dans le Sud et des pratiques discriminatoires dans le Nord. Ces inégalités étaient renforcées et justifiées par des idéologies racistes et xénophobes qui prétendaient que certains groupes étaient naturellement supérieurs à d'autres. L'inégalité économique et sociale qui en résultait était frappante. Alors que quelques-uns amassaient des fortunes colossales, de nombreux Américains, en particulier ceux qui appartenaient à des groupes marginalisés, luttaient pour joindre les deux bouts. Cette concentration de richesse et de pouvoir, et les divisions qu'elle a créées, ont été des sources de tensions et de conflits qui ont façonné l'histoire américaine pendant des décennies.

Le darwinisme social est devenu une doctrine influente parmi certains cercles de la haute société et des élites économiques à la fin du XIXe siècle. En utilisant une interprétation erronée et simplifiée de la théorie de l'évolution de Charles Darwin, les darwinistes sociaux ont avancé l'idée que la concurrence économique et sociale était simplement une manifestation de la "lutte pour la survie" naturelle. Dans cette vision du monde, ceux qui réussissaient économiquement étaient considérés comme naturellement supérieurs, tandis que ceux qui étaient laissés pour compte étaient jugés inférieurs ou moins aptes. Herbert Spencer, un philosophe et sociologue britannique, est souvent associé à la popularisation du terme "survie du plus apte". Bien que Spencer ait adopté cette phrase avant que Darwin ne publie "L'Origine des espèces", il est devenu un ardent défenseur de l'application des principes évolutifs à la société. Pour Spencer et d'autres darwinistes sociaux, la richesse et le succès étaient la preuve de la supériorité innée d'un individu. Cette idéologie a fourni une justification commode pour les inégalités flagrantes de l'ère gilded age. Si les riches étaient riches parce qu'ils étaient naturellement supérieurs, alors il n'était ni nécessaire ni souhaitable d'intervenir pour aider ceux qui étaient moins fortunés. De plus, cela donnait aux élites une raison de croire que leur succès n'était pas simplement le résultat de circonstances favorables ou d'avantages injustes, mais plutôt le produit de leur propre mérite et capacité. Cependant, il convient de noter que de nombreux contemporains ont critiqué le darwinisme social pour sa simplification excessive de la théorie de l'évolution et pour son utilisation pour justifier des inégalités manifestement injustes. De plus, Charles Darwin lui-même n'a jamais préconisé l'application de ses théories à la société humaine de la manière dont les darwinistes sociaux l'ont fait. Avec le temps, le darwinisme social a perdu de sa popularité et a été largement discrédité en tant que base scientifique pour comprendre la société humaine. Cependant, son impact sur la pensée économique et sociale de l'époque ne peut être sous-estimé.

Le darwinisme social, en tant que théorie, a suscité de nombreuses critiques pour sa simplification excessive et son application erronée des principes biologiques à des phénomènes sociaux complexes. L'une des principales critiques est qu'il réduit les comportements et les structures sociaux complexes à de simples déterminants biologiques. La société humaine, avec ses institutions, ses cultures et ses histoires, est bien plus complexe que ce que cette théorie pourrait suggérer. De plus, le darwinisme social a été utilisé pour justifier les inégalités socio-économiques, en suggérant que certains groupes ou individus étaient naturellement supérieurs à d'autres. Cette perspective ignore les structures sociales, économiques et politiques qui peuvent créer et perpétuer ces inégalités. Par ailleurs, la théorie a été utilisée pour justifier l'expansion impériale des nations occidentales, suggérant que les peuples colonisés étaient "inférieurs" et avaient besoin de la "guidance" des nations "supérieures". Un autre aspect controversé du darwinisme social est son association avec l'eugénisme, une mouvance qui cherchait à améliorer la race humaine en contrôlant la reproduction. Les eugénistes croyaient que certaines caractéristiques, souvent associées à des groupes ethniques ou sociaux spécifiques, étaient indésirables et devaient être éliminées. De plus, la théorie a été utilisée pour soutenir des idées racistes, suggérant que certaines races étaient naturellement supérieures à d'autres, ce qui a conduit à des politiques et des attitudes discriminatoires. Enfin, il convient de noter que beaucoup considèrent le darwinisme social comme une mauvaise interprétation des idées de Charles Darwin. Darwin lui-même n'a jamais préconisé l'application de ses théories à la société de la manière dont les darwinistes sociaux l'ont fait. En fin de compte, le darwinisme social est un exemple de la manière dont les théories scientifiques peuvent être détournées et mal interprétées pour servir des agendas politiques et sociaux. Bien que la théorie ait eu une influence significative à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, elle a depuis été largement discréditée et rejetée par la plupart des chercheurs et des penseurs.

Andrew Carnegie, l'un des plus grands magnats de l'industrie de l'acier, était un fervent croyant dans ce qu'il appelait "l'Évangile de la richesse". Pour lui, la richesse n'était pas simplement le résultat de la chance ou de la ruse, mais plutôt le résultat d'un ordre naturel et divin. Dans "The Gospel of Wealth", il soutenait que la concentration de la richesse entre les mains de quelques-uns était non seulement inévitable, mais aussi bénéfique pour la société dans son ensemble. Selon lui, les riches, en raison de leur talent, de leur intelligence et de leur éthique de travail, étaient les mieux placés pour déterminer comment utiliser au mieux cette richesse pour le bien de tous. Cependant, Carnegie ne prônait pas simplement l'accumulation de richesses pour le plaisir personnel. Il croyait fermement que ceux qui avaient été bénis avec une grande richesse avaient également une grande responsabilité envers la société. Pour lui, cette responsabilité ne se limitait pas à la simple charité, mais à des investissements significatifs dans des causes qui profiteraient à la société dans son ensemble, comme l'éducation, la culture et la science. Il a lui-même mis en pratique cette philosophie en donnant la majeure partie de sa fortune pour créer des bibliothèques, des universités et d'autres institutions publiques. La vision de Carnegie était à la fois un reflet et une justification des réalités économiques de son époque. À une époque où les inégalités économiques étaient flagrantes et où les monopoles industriels dominaient l'économie, des théories comme celle de l'Évangile de la richesse offraient une justification morale à une telle concentration de richesse et de pouvoir. Bien que ses idées aient été critiquées par certains comme étant élitistes et auto-satisfaisantes, elles ont également influencé de nombreux autres magnats de l'industrie et philanthropes de son époque, façonnant ainsi la manière dont la richesse était perçue et utilisée dans la société américaine.

John D. Rockefeller, magnat du pétrole et fondateur de la Standard Oil Company, était une autre figure emblématique de cette période de capitalisme débridé. Tout comme Carnegie, il croyait fermement que sa richesse était le résultat d'un ordre divin. Sa foi profonde dans le protestantisme l'a influencé tout au long de sa vie, et il a souvent attribué son succès à la volonté de Dieu. Pour Rockefeller, la richesse n'était pas simplement un signe de succès personnel, mais aussi une preuve de la faveur divine. Cette conviction a profondément influencé la manière dont Rockefeller a abordé la philanthropie. Il considérait sa fortune comme un don de Dieu, et il croyait qu'il avait la responsabilité morale de l'utiliser de manière judicieuse pour le bien de la société. Au lieu de simplement donner de l'argent, il cherchait à investir dans des causes qui auraient un impact durable, comme l'éducation, la recherche médicale et la santé publique. Il a fondé la Rockefeller Foundation en 1913, qui est devenue l'une des plus grandes et des plus influentes organisations philanthropiques du monde. Cependant, tout comme Carnegie, les motivations de Rockefeller étaient complexes. Bien qu'il ait sincèrement cru en sa mission philanthropique, ses dons étaient aussi une manière de répondre aux critiques et d'améliorer son image publique. À une époque où les "barons voleurs" étaient souvent critiqués pour leurs pratiques commerciales impitoyables et leur accumulation de richesses, la philanthropie était un moyen pour ces magnats de l'industrie de montrer qu'ils avaient une conscience sociale et qu'ils se souciaient du bien-être de la société.

La fin du 19e siècle aux États-Unis a été marquée par une croissance économique sans précédent, mais aussi par une inégalité croissante. Les magnats de l'industrie, tels que Carnegie et Rockefeller, ont amassé des fortunes colossales, tandis que de nombreux travailleurs ordinaires peinaient à joindre les deux bouts. Les justifications religieuses et les théories du darwinisme social étaient souvent invoquées pour expliquer et légitimer ces disparités. L'idée que la richesse était le résultat de la volonté divine ou de la supériorité naturelle a offert un réconfort moral à ceux qui étaient au sommet de la hiérarchie économique. En s'appuyant sur des croyances religieuses ou des théories scientifiques, ces élites ont pu se convaincre qu'elles méritaient leur richesse et que ceux qui étaient moins fortunés étaient simplement moins dignes ou moins capables. Cependant, cette perspective a été vivement contestée par de nombreux intellectuels, militants et citoyens ordinaires de l'époque. Ils ont soutenu que l'inégalité économique était le résultat de structures sociales et économiques injustes, et non de différences innées entre les individus. Des mouvements tels que le populisme et le progressisme ont émergé en réponse à ces inégalités, cherchant à réformer le système économique et à garantir une répartition plus équitable des richesses. Des figures telles que Eugene V. Debs, leader du mouvement socialiste américain, et Jane Addams, fondatrice de Hull House et militante pour les droits des travailleurs, ont contesté l'idée que la richesse était simplement le résultat de la méritocratie ou de la volonté divine. Ils ont souligné les nombreuses façons dont le système était truqué en faveur des riches et puissants, et ont plaidé pour des réformes qui garantiraient une plus grande égalité des chances pour tous.

Russell Conwell était une figure emblématique de ce que l'on appelle souvent l'Évangile de la prospérité, une interprétation du christianisme qui lie la réussite financière à la faveur divine. Selon cette perspective, la richesse matérielle est vue comme une bénédiction de Dieu, et ceux qui sont prospères sont souvent considérés comme étant particulièrement favorisés ou bénis par le divin. L'argument de Conwell, et d'autres qui partageaient des vues similaires, était que la réussite financière était non seulement compatible avec la foi chrétienne, mais qu'elle en était en fait une manifestation. En d'autres termes, être riche était une preuve de la bénédiction de Dieu. Cette idée était particulièrement séduisante pour de nombreux Américains de l'époque, car elle offrait une justification religieuse à la recherche de la richesse et du succès matériel. Le discours "Acres of Diamonds" de Conwell était une parabole puissante qui encourageait les gens à chercher des opportunités dans leur propre vie et à reconnaître la valeur de ce qu'ils avaient déjà. En suggérant que les opportunités étaient souvent plus proches qu'on ne le pensait, Conwell offrait un message d'espoir et d'optimisme à ceux qui cherchaient à améliorer leur sort. Cependant, cette interprétation de la foi chrétienne a également été critiquée pour avoir minimisé l'importance des valeurs telles que l'humilité, la charité et le sacrifice, qui sont également centrales dans l'enseignement chrétien. De plus, en liant la prospérité matérielle à la faveur divine, l'Évangile de la prospérité risque de stigmatiser ceux qui sont moins fortunés, suggérant qu'ils sont d'une manière ou d'une autre moins favorisés par Dieu. Néanmoins, l'Évangile de la prospérité et les idées de figures comme Russell Conwell ont eu une influence durable sur la culture américaine, et ils continuent d'être un sujet de débat et de discussion parmi les théologiens, les historiens et les sociologues.

Alors que certains prédicateurs et théologiens embrassaient l'idée que la prospérité matérielle était un signe de la faveur divine, d'autres étaient profondément préoccupés par cette interprétation. Ils estimaient que cette vision de la foi déformait les enseignements centraux du christianisme. La Bible contient de nombreux passages qui mettent en garde contre les dangers de la richesse et soulignent l'importance de la générosité et de la justice. Par exemple, le passage biblique de Matthieu 19:24 déclare : "Il est plus facile pour un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'il ne l'est pour un riche d'entrer dans le royaume de Dieu." De tels versets suggèrent que la richesse peut être un obstacle à une véritable relation spirituelle et à une vie vertueuse. De nombreux chefs religieux ont également rappelé l'importance de la charité et de l'altruisme. Ils ont souligné que, plutôt que d'accumuler des richesses pour soi-même, les croyants devraient être préoccupés par le bien-être de leur prochain, en particulier les plus vulnérables et les plus démunis de la société. De plus, au cours de cette période, le mouvement de l'Évangile social a émergé, en particulier parmi les protestants. Ce mouvement a souligné l'importance de l'application des enseignements chrétiens à la réforme sociale et économique. Les adeptes de l'Évangile social croyaient que le christianisme devait s'attaquer aux problèmes de pauvreté, d'injustice et d'inégalité dans la société.

Les usines et les ateliers étaient souvent insalubres, mal ventilés et dangereux. Les accidents étaient courants, et il n'y avait pas de réglementations strictes pour protéger la santé et la sécurité des travailleurs. Les enfants étaient également employés dans ces usines, et ils travaillaient souvent dans des conditions encore plus difficiles que les adultes, car ils étaient plus petits et plus aptes à effectuer certaines tâches dangereuses. Le travail des enfants était courant, et ils étaient souvent payés beaucoup moins que les adultes pour le même travail. Les syndicats, qui avaient été formés pour protéger les droits des travailleurs, étaient en pleine croissance, mais ils étaient souvent confrontés à une forte opposition de la part des propriétaires d'entreprises et des autorités. Les grèves et les manifestations étaient courantes, mais elles étaient souvent réprimées violemment par la police ou les gardes privés embauchés par les entreprises. Les travailleurs qui tentaient de se syndiquer ou de revendiquer leurs droits étaient souvent licenciés, noircis ou même agressés. Les conditions de vie des travailleurs n'étaient guère meilleures. Beaucoup vivaient dans des taudis surpeuplés, sans accès à des installations sanitaires adéquates. Les maladies se propageaient rapidement dans ces conditions, et la tuberculose, la pneumonie et d'autres maladies étaient courantes. Cependant, malgré ces défis, de nombreux travailleurs et activistes ont continué à se battre pour de meilleures conditions de travail et de vie. Ils ont organisé des grèves, formé des syndicats et fait pression sur les gouvernements pour qu'ils adoptent des lois protégeant les droits des travailleurs. Avec le temps, leurs efforts ont conduit à des améliorations significatives des conditions de travail et à l'adoption de lois sur la sécurité au travail, le salaire minimum et la limitation des heures de travail.

Les industries comme la sidérurgie, la construction, l'exploitation minière et la fabrication étaient particulièrement notoires pour leurs dangers. Dans les mines, par exemple, les éboulements, les explosions de gaz et les maladies pulmonaires comme la silicose étaient courants. Les mineurs travaillaient souvent dans des conditions sombres, humides et étouffantes, avec une ventilation insuffisante, ce qui augmentait le risque d'inhalation de poussières nocives. Dans les usines, les machines n'étaient pas toujours équipées de dispositifs de sécurité, ce qui exposait les travailleurs au risque d'être pris dans les engrenages ou les courroies. Les brûlures, les coupures et les écrasements étaient courants. De plus, l'exposition à des produits chimiques toxiques sans protection adéquate a entraîné une multitude de problèmes de santé à long terme pour de nombreux travailleurs. Les travailleurs de la construction, quant à eux, étaient souvent exposés à des risques de chute, en particulier lors de la construction de gratte-ciels et d'autres grands bâtiments. Les échafaudages étaient rudimentaires et les équipements de sécurité, comme les harnais et les casques, étaient rarement utilisés. Les accidents étaient souvent considérés comme une partie inévitable du travail, et les entreprises offraient peu ou pas d'indemnisation aux travailleurs blessés ou aux familles de ceux qui étaient tués. Les lois sur l'indemnisation des travailleurs étaient rares et, lorsqu'elles existaient, elles étaient souvent insuffisantes pour couvrir les coûts médicaux ou compenser la perte de revenus. Face à ces conditions, les travailleurs ont commencé à s'organiser en syndicats pour revendiquer de meilleures conditions de travail, des salaires plus élevés et des mesures de sécurité. Les grèves et les manifestations étaient courantes, bien qu'elles soient souvent violemment réprimées par les forces de l'ordre ou les gardes de sécurité privés embauchés par les entreprises. Malgré ces défis, le mouvement ouvrier a finalement réussi à obtenir des améliorations significatives pour les travailleurs, notamment en matière de sécurité au travail et d'indemnisation des travailleurs.

Les ralentissements économiques, comme les récessions ou les dépressions, ont eu des conséquences dévastatrices pour les travailleurs de cette époque. Sans les avantages des systèmes modernes de sécurité sociale, une perte d'emploi pouvait rapidement entraîner une famille dans la misère. Les économies étaient souvent maigres, et sans revenu régulier, de nombreuses familles étaient incapables de payer le loyer ou d'acheter de la nourriture. Les expulsions étaient courantes, et de nombreuses familles se retrouvaient sans abri, contraintes de vivre dans des bidonvilles ou des logements surpeuplés. Les accidents de travail, fréquents et souvent graves, pouvaient également plonger une famille dans la précarité. Sans assurance maladie ou indemnisation des travailleurs, les frais médicaux pouvaient s'accumuler rapidement, et un travailleur blessé pouvait être incapable de reprendre le travail pendant des semaines, voire des mois. Les familles étaient souvent contraintes de compter sur la charité ou l'aide de la communauté pour survivre. La maladie posait également un risque économique majeur. Les épidémies, comme celle de la grippe ou de la tuberculose, pouvaient décimer une famille, laissant les enfants orphelins et sans moyens de subsistance. Sans assurance maladie, les soins médicaux étaient souvent hors de portée pour les travailleurs les plus pauvres, et de nombreuses maladies pouvaient devenir chroniques ou mortelles faute de traitement. La vieillesse, sans système de retraite ou de pension, était une autre source d'insécurité économique. Les travailleurs âgés, souvent usés par des années de travail physique, pouvaient se retrouver sans emploi et sans moyens de subsistance. Beaucoup dépendaient de leurs enfants ou de la charité pour survivre. Face à ces défis, les travailleurs ont commencé à s'organiser et à revendiquer des droits et des protections. Les syndicats ont joué un rôle essentiel dans la lutte pour des salaires plus élevés, de meilleures conditions de travail et des protections sociales. Avec le temps, ces efforts ont conduit à la mise en place de lois sur le travail et de programmes de sécurité sociale qui offrent une certaine protection aux travailleurs contre les aléas économiques.

Les premiers syndicats ont vu le jour dans les années 1800, mais c'est vraiment à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle que le mouvement ouvrier a pris son essor aux États-Unis. Face à l'indifférence, voire à l'hostilité, des barons de l'industrie et des propriétaires d'usines, les travailleurs ont ressenti le besoin impérieux de s'unir pour défendre leurs droits et leurs intérêts. Les grèves sont devenues un outil courant pour les travailleurs qui cherchaient à améliorer leurs conditions. Des événements comme la grève de Haymarket à Chicago en 1886, la grève de Pullman en 1894, et la tragédie de Triangle Shirtwaist Factory en 1911 à New York, où 146 travailleurs, principalement des jeunes femmes, sont morts dans un incendie, ont mis en lumière les conditions de travail dangereuses et ont galvanisé le soutien public pour le mouvement ouvrier. Les syndicats, tels que l'American Federation of Labor (AFL) dirigée par Samuel Gompers et plus tard le Congress of Industrial Organizations (CIO), ont joué un rôle crucial dans la négociation de contrats de travail, l'obtention de salaires plus élevés, la réduction des heures de travail, et la mise en place de mesures de sécurité sur le lieu de travail. Ils ont également plaidé pour des lois qui protégeraient les droits des travailleurs, comme la loi Fair Labor Standards Act de 1938, qui établissait un salaire minimum et des limites sur les heures de travail. Cependant, ces avancées n'ont pas été obtenues sans résistance. Les propriétaires d'entreprises et les industriels ont souvent utilisé la force, parfois avec l'aide de la police ou de détectives privés, pour briser les grèves et intimider les syndicalistes. De nombreux travailleurs ont été blessés ou tués dans des affrontements avec les forces de l'ordre ou des briseurs de grève.

La fin du XIXe siècle aux États-Unis a été marquée par une transformation rapide de l'économie, passant d'une économie agraire à une économie industrielle. Avec cette transformation est venue une nouvelle série de défis pour les travailleurs. Les usines et les mines nécessitaient une main-d'œuvre importante, et les villes ont rapidement grandi pour accueillir cette nouvelle population de travailleurs. Cependant, les conditions de travail étaient souvent précaires, les salaires bas et les heures longues. Face à ces défis, de nombreux travailleurs ont cherché des moyens d'améliorer leur sort. La migration était l'une de ces stratégies. Certains ont quitté les zones rurales pour les villes à la recherche de meilleures opportunités d'emploi. D'autres ont migré d'une ville à l'autre ou même d'un État à l'autre, espérant trouver de meilleures conditions de travail ou des salaires plus élevés. Les immigrants, en particulier, ont souvent déménagé à plusieurs reprises, cherchant à s'établir dans des communautés où ils pourraient trouver du travail et un soutien social. Mais la simple migration n'était pas toujours suffisante pour garantir une vie meilleure. Reconnaissant la nécessité d'une action collective, de nombreux travailleurs ont commencé à s'organiser en syndicats. Ces organisations avaient pour objectif de négocier collectivement avec les employeurs pour obtenir de meilleures conditions de travail, des salaires plus élevés et d'autres avantages. Les syndicats ont également offert une forme de protection à leurs membres contre les abus des employeurs. Les premiers efforts pour organiser les travailleurs ont souvent rencontré une forte résistance de la part des employeurs et des autorités. Les grèves étaient courantes, et elles étaient souvent brutalement réprimées. Cependant, malgré ces défis, le mouvement syndical a continué à croître et à gagner en influence. Avec le temps, les syndicats ont réussi à obtenir de nombreuses améliorations pour leurs membres, notamment des salaires plus élevés, des heures de travail plus courtes et des conditions de travail plus sûres. Ces victoires n'ont pas été faciles à obtenir et ont souvent nécessité de longues et difficiles négociations, ainsi que des grèves et d'autres formes d'action directe. Mais grâce à la persévérance et à la solidarité des travailleurs, de nombreux gains ont été réalisés, jetant les bases des droits des travailleurs tels que nous les connaissons aujourd'hui.

L'un des premiers grands syndicats à se former au cours de cette période est le Knights of Labor, fondé en 1869, qui acceptait les travailleurs de toutes origines et de toutes races. Les Knights of Labor se sont d'abord concentrés sur l'amélioration des conditions de travail, mais ont ensuite élargi leurs revendications à des questions sociales et économiques plus larges, telles que la journée de travail de huit heures, l'abolition du travail des enfants et le droit à la négociation collective. À son apogée, en 1886, les Knights of Labor comptaient plus d'un million de membres, ce qui en faisait l'un des syndicats les plus importants et les plus influents de l'époque. Cependant, malgré leur croissance rapide et leur influence, les Knights of Labor ont rencontré de nombreux défis. Leur structure organisationnelle était décentralisée, ce qui rendait difficile la coordination des efforts à l'échelle nationale. De plus, ils ont été confrontés à une forte opposition de la part des employeurs et des gouvernements locaux qui voyaient d'un mauvais œil l'organisation syndicale. Des grèves majeures, comme la grève de Haymarket en 1886, ont été associées aux Knights, même si le syndicat n'était pas directement impliqué. Ces associations ont nui à la réputation du syndicat et ont conduit à une diminution de son influence. De plus, des divisions internes sur la direction et la stratégie ont affaibli l'organisation. Alors que certains membres prônaient une approche plus radicale, d'autres préféraient des méthodes plus modérées de négociation. Ces divisions ont finalement conduit à la fragmentation du mouvement.

La ségrégation raciale et ethnique au sein des syndicats reflétait les tensions et les préjugés de la société américaine de l'époque. Les divisions raciales étaient profondément enracinées, et même au sein du mouvement ouvrier, où la solidarité aurait dû prévaloir, ces divisions persistaient. Les travailleurs blancs craignaient souvent que les travailleurs noirs et immigrés acceptent des salaires plus bas, ce qui pourrait entraîner une baisse des salaires pour tous. De plus, les préjugés culturels et raciaux ont conduit de nombreux travailleurs blancs à croire qu'ils étaient supérieurs à leurs collègues de couleur ou d'origine étrangère. Ces divisions ont été exploitées par les employeurs, qui ont souvent utilisé la stratégie de "diviser pour mieux régner". En jouant sur les tensions raciales et ethniques, ils ont pu empêcher les travailleurs de s'unir et de poser une menace sérieuse à leurs intérêts. Par exemple, lors de grèves, les employeurs pourraient embaucher des travailleurs d'un groupe ethnique différent comme briseurs de grève, exacerbant ainsi les tensions. Cependant, malgré ces défis, il y a eu des moments où les travailleurs de différentes origines se sont unis pour défendre leurs droits. Des syndicats comme l'Industrial Workers of the World (IWW) ont prôné l'unité des travailleurs au-delà des divisions raciales et ethniques. Mais ces efforts étaient souvent la cible d'une répression violente de la part des employeurs et des autorités. Avec le temps, à mesure que la société américaine évoluait et que les mouvements pour les droits civiques et les droits des travailleurs gagnaient en force, les syndicats ont commencé à s'attaquer à la question de la ségrégation et à promouvoir une plus grande unité parmi leurs membres. Mais les défis de l'organisation interraciale et interethnique au tournant du 20e siècle ont laissé un héritage durable qui a influencé le mouvement ouvrier pendant des décennies.

La montée du mouvement ouvrier aux États-Unis a été marquée par des moments de triomphe, mais aussi par des périodes de répression et de défaite. Les grèves, les manifestations et les boycotts sont devenus des outils courants pour les travailleurs cherchant à améliorer leurs conditions. Des événements tels que la grève de Pullman en 1894, la grève des chemises de Triangle Shirtwaist Factory en 1911 et la grève générale de Seattle en 1919 ont mis en lumière les difficultés auxquelles étaient confrontés les travailleurs et ont galvanisé le soutien public pour le mouvement ouvrier. Avec le temps, les syndicats ont gagné en puissance et en influence. Ils ont négocié des contrats qui garantissaient de meilleurs salaires, des heures de travail plus courtes et des conditions de travail plus sûres. Ils ont également joué un rôle crucial dans l'adoption de législations qui protégeaient les droits des travailleurs, telles que la loi Fair Labor Standards Act de 1938, qui établissait des normes minimales pour les salaires et les heures de travail. Cependant, le mouvement ouvrier n'était pas seulement une force économique, il était aussi une force sociale et politique. Les syndicats ont souvent soutenu des causes progressistes, allant des droits civiques à l'éducation publique en passant par la santé publique. Ils ont joué un rôle crucial dans la mise en place du New Deal dans les années 1930, qui a introduit une série de réformes visant à protéger les droits des travailleurs et à garantir une certaine sécurité économique pour tous les Américains.

Gravure de 1886 parue dans le journal Harper's Weekly représentant la tragédie de Haymarket Square.

L'affaire Haymarket est l'un des événements les plus notoires de l'histoire du mouvement ouvrier américain. Elle a eu lieu dans le contexte d'une campagne nationale pour la journée de travail de huit heures, qui avait mobilisé des centaines de milliers de travailleurs à travers les États-Unis. Le 3 mai 1886, une grève avait éclaté à l'usine McCormick Reaper à Chicago. Le lendemain, une manifestation a été organisée à Haymarket Square pour protester contre la violence policière qui avait eu lieu lors de la grève. Alors que la manifestation touchait à sa fin et que la pluie commençait à tomber, une escouade de police est arrivée pour disperser la foule. C'est à ce moment qu'une bombe a été lancée sur les policiers, tuant sept d'entre eux et en blessant des dizaines d'autres. En représailles, la police a ouvert le feu sur la foule, tuant plusieurs personnes et en blessant des dizaines d'autres. L'attentat à la bombe a déclenché une vague d'hystérie anti-syndicale et anti-immigrée. Huit anarchistes, la plupart d'origine allemande ou européenne, ont été rapidement arrêtés et accusés de conspiration pour commettre le meurtre. Bien qu'il n'y ait eu aucune preuve directe les reliant à la bombe, sept d'entre eux ont été condamnés à mort et un à la prison à perpétuité. Quatre ont été pendus, un s'est suicidé en prison, et les trois autres ont vu leur peine commuée en emprisonnement à vie par le gouverneur John Peter Altgeld en 1893, qui a critiqué le procès comme étant injuste. L'affaire Haymarket a eu un impact profond sur le mouvement ouvrier américain. Elle a été utilisée pour discréditer le mouvement pour la journée de travail de huit heures et a renforcé l'association entre les travailleurs radicaux et la violence dans l'esprit du public. Cependant, elle a également galvanisé de nombreux travailleurs et militants, qui ont vu les "Huit de Haymarket" comme des martyrs de la cause ouvrière. Aujourd'hui, l'affaire Haymarket est commémorée chaque année le 1er mai, connu dans de nombreux pays comme la Fête du Travail, en souvenir de ceux qui ont perdu la vie dans la lutte pour les droits des travailleurs.

Après l'attentat, la police et la presse ont rapidement imputé l'incident à des anarchistes, et plusieurs personnes ont été arrêtées et jugées pour ce crime. Quatre personnes sont finalement reconnues coupables et condamnées à mort, malgré l'absence de preuves les reliant à la bombe. La presse a également accusé à tort les Knights of Labor d'avoir des liens avec les anarchistes, ce qui a entraîné une réaction publique contre le syndicat. Les Knights of Labor, qui étaient déjà en déclin, ont vu le nombre de leurs membres chuter de façon spectaculaire à la suite de l'affaire Haymarket et ont été interdits dans de nombreuses régions du pays. L'affaire Haymarket a eu un effet paralysant sur le mouvement ouvrier et a constitué un revers pour les droits des travailleurs et pour la cause du travail organisé. Elle a également conduit à une vague de sentiments anti-anarchistes et de répression qui a duré une bonne partie du 20e siècle. Ces dernières années, l'affaire Haymarket est largement considérée comme une erreur judiciaire, les verdicts de culpabilité reposant sur des preuves peu convaincantes et sur le fait que l'accusation s'est appuyée sur un sentiment anti-radical et anti-immigrant. Après l'affaire Haymarket en 1886, le mouvement ouvrier aux États-Unis a connu une période de déclin, de nombreux syndicats luttant pour maintenir leurs effectifs et leur influence. L'une des raisons de ce déclin est le passage d'un syndicalisme de classe, qui avait été l'objectif des Knights of Labor, à un syndicalisme de négociation sectorielle.

Ce changement d'orientation a été largement influencé par les événements de Haymarket et par la réaction publique qui s'en est suivie. Les syndicats ont commencé à se concentrer davantage sur les négociations avec des employeurs spécifiques dans des secteurs spécifiques, plutôt que sur la promotion d'une vision plus large de la solidarité ouvrière et de la transformation sociale. L'American Federation of Labor (AFL), fondée en 1886 par Samuel Gompers, est devenue le principal représentant de cette approche. L'AFL se concentrait sur la négociation d'accords pour des salaires plus élevés, de meilleures conditions de travail et une journée de travail plus courte pour ses membres. Contrairement aux Knights of Labor, l'AFL était composée de syndicats d'artisans et excluait souvent les travailleurs non qualifiés, les femmes et les minorités. L'approche pragmatique de l'AFL a finalement porté ses fruits, car le syndicat a réussi à obtenir de nombreuses concessions pour ses membres. Cependant, cette stratégie a également été critiquée pour avoir divisé le mouvement ouvrier et pour avoir échoué à aborder des questions plus larges de justice sociale et économique. Il est clair que l'affaire Haymarket a eu un impact profond sur la trajectoire du mouvement ouvrier aux États-Unis. Elle a non seulement conduit à la répression directe des syndicats et des militants, mais elle a également influencé la manière dont les syndicats se sont organisés et ont interagi avec la société dans les décennies qui ont suivi.

Le syndicalisme de négociation sectorielle se concentre sur l'organisation des travailleurs dans des industries spécifiques, telles que l'acier, le textile et les chemins de fer, et sur la négociation de meilleurs salaires et conditions de travail pour les membres au cas par cas. Cette approche est considérée comme plus pragmatique et moins susceptible de provoquer une réaction brutale des employeurs et du public. En revanche, le syndicalisme de classe cherche à unir tous les travailleurs, indépendamment de leur métier ou de leur industrie, autour d'une cause commune. Il vise à remettre en question et à transformer les structures fondamentales du pouvoir économique et social. Le syndicalisme de classe est souvent plus radical dans ses objectifs, cherchant non seulement à améliorer les conditions de travail, mais aussi à remettre en question la propriété privée des moyens de production et à promouvoir une répartition plus équitable des richesses. Le syndicalisme de négociation sectorielle a été adopté par des syndicats tels que l'American Federation of Labor (AFL) parce qu'il offrait une voie plus directe pour obtenir des gains tangibles pour ses membres. En se concentrant sur des industries spécifiques, les syndicats pouvaient utiliser la force collective de leurs membres pour négocier directement avec les employeurs et obtenir des augmentations de salaire, des heures de travail plus courtes ou de meilleures conditions de travail. Cette approche a également eu l'avantage d'être moins menaçante pour le système économique existant, car elle ne cherchait pas à remettre en question la propriété privée ou la structure fondamentale du capitalisme. Cependant, cette stratégie a également eu ses limites. En se concentrant uniquement sur les gains immédiats pour ses membres, le syndicalisme de négociation sectorielle a souvent négligé les travailleurs non syndiqués ou les travailleurs de secteurs moins organisés. De plus, en évitant de défier directement le système économique, il a laissé en place des structures de pouvoir qui pouvaient continuer à exploiter les travailleurs.

L'un des principaux syndicats apparus au cours de cette période est l'American Federation of Labor (AFL), fondée en 1886 par Samuel Gompers. L'AFL représentait les travailleurs qualifiés, tels que les charpentiers et les imprimeurs, et se concentrait sur la négociation de meilleurs salaires et conditions de travail pour ses membres, plutôt que de poursuivre un programme politique plus large. L'AFL était également exclusive, ne représentant que les travailleurs blancs et n'organisant pas les travailleurs non qualifiés ou noirs. L'AFL, sous la direction de Gompers, a adopté une approche pragmatique du syndicalisme. Gompers croyait fermement que les syndicats devaient se concentrer sur des objectifs concrets et réalisables, tels que l'augmentation des salaires, la réduction des heures de travail et l'amélioration des conditions de travail. Il était sceptique quant à l'efficacité des mouvements politiques plus larges et pensait que les syndicats devaient éviter de s'impliquer dans des questions politiques controversées qui pourraient diviser leurs membres. La stratégie de l'AFL était de négocier directement avec les employeurs sur des questions spécifiques concernant les conditions de travail. Cette approche a été efficace pour obtenir des gains tangibles pour ses membres. Sous la direction de Gompers, l'AFL est devenue le syndicat le plus puissant et le plus influent des États-Unis au début du 20e siècle. Cependant, l'approche exclusive de l'AFL a également été critiquée. En se concentrant uniquement sur les travailleurs qualifiés et en excluant les travailleurs non qualifiés, les femmes et les minorités, l'AFL a laissé de nombreux travailleurs sans représentation syndicale. Cette exclusion a créé des divisions au sein du mouvement ouvrier et a rendu plus difficile l'organisation des travailleurs dans des industries où la main-d'œuvre était principalement non qualifiée ou minoritaire. En dépit de ces critiques, l'approche pragmatique de l'AFL a permis d'obtenir des améliorations significatives pour ses membres. Cependant, au fil du temps, la nécessité d'inclure une main-d'œuvre plus diverse et de s'attaquer à des questions plus larges est devenue évidente, conduisant à l'émergence de nouveaux syndicats et à des changements au sein du mouvement ouvrier.

Il convient de noter que l'approche de l'AFL en matière de négociation sectorielle et ses politiques d'exclusion ont contribué à préserver le statu quo des divisions raciales et ethniques sur le lieu de travail et à renforcer les inégalités sociales. Les travailleurs non qualifiés et les immigrants, qui n'étaient pas organisés par l'AFL, étaient souvent moins bien payés et travaillaient dans de moins bonnes conditions que leurs homologues qualifiés. De plus, en excluant les travailleurs noirs, l'AFL a indirectement soutenu les pratiques discriminatoires qui étaient courantes à cette époque. Les travailleurs noirs étaient souvent relégués aux emplois les plus durs et les moins bien rémunérés, et l'absence de représentation syndicale signifiait qu'ils avaient peu de moyens de contester ces conditions. Les femmes, également largement exclues de l'AFL, étaient confrontées à des discriminations similaires, étant souvent cantonnées à des emplois mal rémunérés et sans possibilité d'avancement. L'exclusion des travailleurs non qualifiés, des immigrants, des femmes et des minorités a également eu pour effet de diviser la classe ouvrière et de rendre plus difficile la solidarité entre les travailleurs. Au lieu de s'unir pour défendre leurs droits communs en tant que travailleurs, les divisions raciales, ethniques et de compétences ont souvent été exacerbées, ce qui a affaibli le mouvement ouvrier dans son ensemble. Il est également important de souligner que l'approche exclusive de l'AFL n'était pas universellement acceptée au sein du mouvement ouvrier. De nombreux syndicalistes et militants estimaient que tous les travailleurs, quelles que soient leur race, leur origine ethnique ou leur compétence, devaient être organisés et représentés. Ces voix dissidentes ont finalement conduit à la création de syndicats alternatifs, tels que le Congrès industriel du monde (IWW), qui cherchaient à organiser tous les travailleurs, indépendamment de leur race, de leur sexe ou de leur compétence.

L'industrialisation rapide et l'urbanisation qui ont eu lieu à la fin du XIXe siècle ont créé des conditions de travail difficiles pour de nombreux travailleurs. Les usines étaient souvent insalubres, dangereuses et surpeuplées. Les travailleurs étaient fréquemment exploités, travaillant de longues heures pour des salaires misérables, sans protection contre les accidents ou les maladies professionnelles. Dans ce contexte, la nécessité d'une organisation collective pour défendre les droits des travailleurs est devenue de plus en plus évidente. Les premiers syndicats ont cherché à négocier directement avec les employeurs pour de meilleures conditions de travail, des salaires plus élevés et des horaires de travail plus courts. Ils ont également plaidé pour des réformes législatives, telles que la journée de travail de huit heures et l'abolition du travail des enfants. Cependant, ces efforts ont souvent été rencontrés par une forte résistance de la part des employeurs, qui voyaient les syndicats comme une menace pour leurs profits et leur pouvoir. Les grèves et les manifestations étaient courantes, et elles étaient souvent violemment réprimées par la police, les détectives privés et même l'armée. Des incidents comme l'affaire Haymarket à Chicago en 1886, où une bombe a été lancée lors d'une manifestation ouvrière, ont renforcé l'image des syndicats comme étant radicaux et dangereux aux yeux du public. Cependant, malgré ces défis, le mouvement ouvrier a persisté. Les syndicats ont continué à s'organiser et à recruter de nouveaux membres, et ils ont commencé à remporter des victoires importantes. Des syndicats comme l'American Federation of Labor (AFL) ont réussi à négocier des contrats collectifs avec des employeurs, garantissant de meilleurs salaires, des horaires de travail plus courts et des conditions de travail plus sûres pour leurs membres. De plus, le mouvement ouvrier a également bénéficié d'un soutien croissant de la part du public et de certains politiciens progressistes, qui ont reconnu la nécessité de réformer le système économique et de protéger les droits des travailleurs. Des lois ont été adoptées pour réglementer les conditions de travail, limiter les heures de travail et interdire le travail des enfants.

L'American Federation of Labor (AFL) est devenue l'une des principales forces du mouvement syndical américain à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Sous la direction de Samuel Gompers, l'AFL a adopté une approche pragmatique du syndicalisme, se concentrant sur des questions tangibles telles que les salaires, les heures de travail et les conditions de travail. Cette stratégie, connue sous le nom de syndicalisme de négociation sectorielle, visait à obtenir des gains immédiats pour ses membres plutôt qu'à transformer radicalement la société ou l'économie. Cependant, cette approche avait ses limites. En se concentrant principalement sur les travailleurs qualifiés, l'AFL a souvent négligé les travailleurs non qualifiés, qui constituaient une part croissante de la main-d'œuvre industrielle. De plus, l'AFL était notoirement exclusive, n'organisant souvent que des travailleurs blancs et évitant d'organiser des travailleurs noirs, des immigrants et des femmes. Cette politique d'exclusion a renforcé les divisions raciales et ethniques existantes sur le lieu de travail et a contribué à la marginalisation de certains des travailleurs les plus vulnérables. L'accent mis par l'AFL sur la négociation sectorielle a également eu pour effet de minimiser la lutte plus large pour les droits des travailleurs et la justice sociale. En évitant les questions politiques plus larges et en se concentrant uniquement sur les gains économiques immédiats, l'AFL a souvent été critiquée pour ne pas avoir abordé les inégalités structurelles et systémiques qui affectaient la classe ouvrière.

L'approche de la négociation sectorielle adoptée par l'AFL et d'autres syndicats aux États-Unis a été à la fois une force et une faiblesse pour le mouvement syndical. D'une part, elle a permis d'obtenir des gains tangibles pour les travailleurs en termes de salaires, d'heures de travail et de conditions de travail. Ces victoires concrètes ont renforcé la légitimité des syndicats aux yeux de nombreux travailleurs et ont contribué à établir le syndicalisme comme une force importante dans la vie économique et politique américaine. Cependant, en évitant les questions politiques plus larges et en se concentrant uniquement sur les gains économiques immédiats, le mouvement syndical s'est souvent trouvé en position de réaction plutôt que de proactivité. Sans une vision plus large de la justice sociale et économique, les syndicats ont souvent été pris au dépourvu face à des changements structurels tels que la mondialisation, la délocalisation et l'automatisation. De plus, en rejetant la lutte des classes, le mouvement syndical américain a souvent évité de s'attaquer aux inégalités structurelles et systémiques qui affectent la classe ouvrière. Cela a rendu le mouvement plus vulnérable aux attaques des élites économiques et politiques, qui ont souvent cherché à marginaliser et à affaiblir les syndicats.

Le rêve américain, avec son accent sur l'individualisme et la mobilité ascendante, a profondément influencé la psyché nationale des États-Unis. Il a promis que, peu importe les origines humbles ou les circonstances défavorables, avec suffisamment de persévérance et de travail, n'importe qui pourrait gravir l'échelle socio-économique. Cette promesse a été un puissant moteur de motivation pour des générations d'Américains et d'immigrants qui sont venus aux États-Unis en quête d'une vie meilleure. Cependant, cette croyance en la mobilité individuelle a eu des implications complexes pour le mouvement ouvrier. D'une part, elle a renforcé l'idée que les travailleurs n'avaient pas besoin de s'organiser collectivement pour améliorer leurs conditions; ils devaient simplement travailler dur, économiser et investir judicieusement pour assurer leur propre ascension. Cette mentalité a parfois rendu difficile pour les syndicats de recruter de nouveaux membres, car de nombreux travailleurs croyaient qu'ils pouvaient "s'en sortir seuls". D'autre part, lorsque les travailleurs ont réalisé que le rêve américain restait inaccessible pour beaucoup, malgré leurs efforts, ils ont commencé à voir la valeur de l'action collective. Ils ont compris que, face à des entreprises puissantes et des élites économiques, l'effort individuel ne suffisait pas toujours. Dans ces moments, le mouvement ouvrier a gagné en force et en influence, car les travailleurs ont cherché à s'organiser pour obtenir de meilleures conditions de travail, des salaires plus élevés et d'autres avantages.

Le rêve américain, en mettant l'accent sur la réussite individuelle, a souvent été interprété comme une promesse que ceux qui travaillent dur et font preuve de détermination peuvent surmonter n'importe quel obstacle pour réussir. Cependant, cette perspective a également conduit à une forme de "blâme de la victime", où ceux qui n'ont pas réussi sont souvent perçus comme ayant échoué en raison de leur propre insuffisance ou manque d'effort, plutôt que des structures socio-économiques en place. Cette perception a souvent occulté les défis systémiques auxquels sont confrontés de nombreux Américains, tels que le racisme institutionnel, la discrimination basée sur le genre ou l'orientation sexuelle, le manque d'accès à une éducation de qualité ou à des soins de santé abordables, et d'autres barrières socio-économiques. En attribuant la pauvreté et l'échec à des défauts individuels, la société peut éviter de s'attaquer aux problèmes structurels qui créent et perpétuent ces inégalités. De plus, cette croyance a souvent été utilisée pour justifier des politiques économiques qui favorisent les plus riches et les plus puissants. Par exemple, les réductions d'impôts pour les riches ont été vendues comme un moyen de stimuler l'investissement et la création d'emplois, même si les bénéfices ne se sont pas toujours répercutés sur les travailleurs ordinaires. De même, les coupes dans les programmes sociaux ont été justifiées par l'idée que les individus devraient être responsables de leur propre bien-être, plutôt que de compter sur l'aide de l'État.

L'American Federation of Labor (AFL) a adopté une approche de négociation sectorielle, se concentrant sur l'organisation des travailleurs qualifiés dans des industries spécifiques. Cette stratégie a permis d'obtenir des gains significatifs pour certains travailleurs, mais elle a également exclu de nombreux travailleurs non qualifiés, immigrants et personnes de couleur. En se concentrant sur des groupes spécifiques, l'AFL a souvent renforcé les divisions existantes entre les travailleurs, rendant plus difficile l'organisation d'un front uni contre les employeurs. La répression des syndicats et de la lutte des classes a également joué un rôle majeur dans le façonnement du mouvement syndical. Les gouvernements, à la fois au niveau fédéral et au niveau des États, ont souvent pris des mesures pour limiter le pouvoir et l'influence des syndicats. Des événements comme l'affaire Haymarket à Chicago ont été utilisés pour discréditer le mouvement syndical et le lier à des éléments radicaux ou violents. De plus, les lois antitrust, initialement conçues pour limiter le pouvoir des grandes entreprises, ont été utilisées pour cibler et démanteler les syndicats. La croyance dans le rêve américain, l'idée que le succès est le résultat de l'effort individuel et non des circonstances ou des structures sociales, a également eu un impact sur le mouvement syndical. Cette croyance a souvent été utilisée pour discréditer les syndicats et la lutte des classes, suggérant que ceux qui n'ont pas réussi n'ont qu'eux-mêmes à blâmer. Cela a renforcé l'idée que les syndicats et la solidarité ouvrière étaient moins nécessaires dans une société où chacun pouvait réussir par ses propres moyens.

L’urbanisation[modifier | modifier le wikicode]

Broadway en 1909.

L'urbanisation rapide qui a marqué la période de 1877 à 1900 a profondément transformé le paysage américain. La croissance industrielle et la concentration des emplois d'usine dans les villes ont entraîné une augmentation massive de la population urbaine. En particulier, le Nord-Est a vu un afflux significatif d'immigrants et de résidents ruraux cherchant du travail, avec des villes comme New York comptant plus de 3 millions d'habitants en 1890. Face à cette croissance démographique, les villes ont dû développer rapidement des infrastructures. Les rues, les égouts, et les systèmes d'eau et d'électricité ont été construits ou étendus à une vitesse vertigineuse. Pour loger la population croissante, des immeubles d'habitation ont été érigés, souvent dans des conditions de surpeuplement. Parallèlement à ces développements, les systèmes de transport, tels que les tramways, les métros et les trains de banlieue, ont vu le jour pour répondre aux besoins de déplacement de la population urbaine. Cependant, cette urbanisation rapide n'était pas sans défis. Les zones urbaines densément peuplées étaient souvent confrontées à des problèmes tels que la pauvreté, le crime et la maladie. Les bidonvilles, en particulier, étaient des zones où de nombreux immigrants et travailleurs pauvres vivaient dans des conditions précaires, dépourvues d'installations sanitaires de base. Malgré ces défis, les villes sont devenues des creusets de diversité culturelle, avec des immigrants du monde entier apportant leurs traditions uniques, enrichissant ainsi la culture américaine. Cependant, cette diversité a également été source de tensions ethniques et raciales. L'impact de l'urbanisation ne s'est pas limité à la démographie et à l'infrastructure. Les villes sont devenues des centres d'innovation artistique et culturelle, avec l'émergence de théâtres, de musées et de galeries. Elles sont également devenues des centres économiques majeurs, attirant des entreprises et des investissements. Face aux défis posés par l'urbanisation, de nombreux mouvements sociaux ont vu le jour. Les réformateurs progressistes ont cherché à améliorer les conditions de vie en ville, tandis que les syndicats ont lutté pour les droits des travailleurs.

L'urbanisation rapide de la fin du XIXe siècle a transformé le paysage des États-Unis, mais elle a également apporté son lot de défis. L'arrivée massive de nouveaux résidents dans les villes a rapidement dépassé les capacités d'accueil de ces centres urbains. Les infrastructures, conçues pour des populations plus petites, étaient souvent inadéquates pour faire face à cette croissance explosive. Les systèmes d'égouts, d'eau et de transport étaient surchargés, ce qui entraînait des conditions de vie insalubres et des problèmes de circulation. Le logement est devenu un problème majeur. Dans de nombreuses villes, la demande de logements dépassait largement l'offre, ce qui a conduit à la création de bidonvilles et de logements surpeuplés. Ces zones, souvent dépourvues d'éclairage adéquat, de ventilation ou même d'eau courante, sont devenues des foyers de maladies et de criminalité. Parallèlement à ces défis physiques, l'urbanisation a également creusé le fossé entre les riches et les pauvres. Les quartiers huppés, avec leurs manoirs, leurs parcs et leurs avenues bordées d'arbres, contrastaient fortement avec les rues étroites et bondées des quartiers pauvres. Cette division spatiale était le reflet d'une inégalité économique croissante. Les riches, souvent des industriels ou des financiers, profitaient des avantages de la vie urbaine, tels que les théâtres, les musées et les restaurants. En revanche, de nombreux résidents des quartiers pauvres travaillaient de longues heures dans des usines pour des salaires de misère, tout en vivant dans des conditions précaires. Ces inégalités ont alimenté des tensions sociales. Les mouvements de réforme, tels que le progressisme, ont vu le jour pour tenter de remédier à certains de ces problèmes. Les réformateurs ont cherché à améliorer les conditions de logement, à réglementer le travail des enfants et à instaurer des normes sanitaires. Malgré ces efforts, les défis posés par l'urbanisation rapide ont persisté, et les villes américaines ont continué à évoluer et à s'adapter à ces nouvelles réalités tout au long du XXe siècle.

L'urbanisation, avec son mélange unique de densité et de diversité, a été un creuset pour l'innovation culturelle et sociale. Les villes sont devenues des lieux où des personnes de différentes origines ethniques, sociales et économiques se sont rencontrées et ont interagi, créant ainsi un environnement propice à l'émergence de nouvelles idées et de nouvelles formes d'expression. Les institutions culturelles, telles que les théâtres, les musées et les bibliothèques, ont proliféré pour répondre aux besoins d'une population urbaine croissante et diversifiée. Les théâtres, en particulier, ont vu une explosion de popularité, avec le vaudeville - une forme de divertissement théâtral composée de divers numéros, tels que des sketches, des chansons et des danses - devenant un passe-temps favori des citadins. Les cinémas ont également fait leur apparition, offrant une nouvelle forme de divertissement de masse. Les villes sont également devenues des centres d'innovation musicale. Des genres tels que le jazz et le blues ont trouvé leur origine et leur épanouissement dans l'atmosphère électrique des centres urbains. Les clubs, les bars et les salles de danse sont devenus des lieux de rencontre où les musiciens pouvaient expérimenter et développer de nouveaux sons. Sur le plan politique, l'urbanisation a conduit à la montée des machines politiques urbaines. Ces organisations, souvent dirigées par un "boss" politique, contrôlaient les nominations politiques et les ressources dans les villes. En échange de votes, elles offraient des services, tels que des emplois, à leurs constituants. Bien que ces machines aient souvent été critiquées pour leur corruption, elles ont également joué un rôle crucial en fournissant des services essentiels à une population urbaine en croissance rapide.

Le Nord-Est, en particulier, est devenu un aimant pour les immigrants et les résidents ruraux cherchant du travail, transformant des villes comme New York en métropoles bourdonnantes. En 1890, New York comptait plus de 3 millions d'habitants, reflétant l'ampleur de cette migration vers les zones urbaines. Cependant, cette croissance rapide n'était pas sans problèmes. Les villes ont été confrontées à des problèmes de surpeuplement, de logements insalubres et d'infrastructures inadéquates. Les taudis se sont développés dans les zones les plus densément peuplées, où les conditions de vie étaient souvent sordides. L'eau potable était rare, les maladies se propageaient rapidement et la pollution de l'air et de l'eau était courante. Les riches, quant à eux, se sont retirés dans des quartiers huppés, créant ainsi une division nette entre les classes aisées et les travailleurs pauvres. L'urbanisation a également donné naissance à de nouvelles formes d'organisation sociale et culturelle. Les villes sont devenues des lieux de rencontre pour des personnes de toutes origines, créant un mélange culturel unique. Les théâtres, les musées et les bibliothèques ont proliféré, offrant des divertissements et des opportunités éducatives à une population avide de nouveautés. Le vaudeville, par exemple, est devenu un divertissement populaire, attirant des foules dans les théâtres de la ville. Politiquement, l'urbanisation a vu la montée de la machine politique urbaine. Ces organisations puissantes, souvent associées à la corruption, ont néanmoins joué un rôle essentiel dans la fourniture de services à la population urbaine en croissance. En échange de faveurs, de votes et de loyauté, elles offraient des emplois, des logements et d'autres avantages.

Ces divisions spatiales reflétaient et renforçaient les inégalités socio-économiques existantes. Les quartiers aisés étaient souvent ornés de manoirs, de parcs bien entretenus et de boulevards bordés d'arbres, offrant à leurs résidents un environnement agréable et sécurisé. Ces zones étaient bien desservies par les transports publics et disposaient d'écoles, de bibliothèques et d'autres institutions publiques de qualité. Les résidents de ces quartiers avaient également accès à des clubs privés, des théâtres et d'autres lieux de divertissement haut de gamme. À l'opposé, les quartiers pauvres étaient densément peuplés, avec des familles entières entassées dans de petits appartements ou des logements collectifs. Ces zones étaient souvent dépourvues d'espaces verts et étaient sujettes à des problèmes tels que la criminalité, la pollution et les épidémies dues à des conditions d'hygiène médiocres. Les écoles étaient surpeuplées et sous-financées, et il y avait un manque général d'opportunités éducatives et économiques pour les résidents. Les quartiers ethniques, tels que Chinatown à San Francisco ou Little Italy à New York, ont émergé comme des refuges pour les immigrants qui cherchaient à conserver une partie de leur culture d'origine tout en s'adaptant à leur nouvelle patrie. Ces quartiers étaient souvent caractérisés par des commerces, des restaurants et des lieux de culte spécifiques à chaque groupe ethnique, offrant un sentiment de communauté et d'appartenance à leurs résidents. Cependant, ces quartiers étaient également le produit de la discrimination et de la ségrégation, car de nombreux groupes ethniques et raciaux étaient exclus des quartiers plus prospères en raison de préjugés et de barrières institutionnelles. Les Noirs, en particulier, étaient souvent confinés dans des ghettos urbains où ils étaient privés d'opportunités économiques et soumis à des discriminations systématiques.

Les tenements, des immeubles d'habitation à plusieurs étages, étaient typiques des zones urbaines densément peuplées. Ces bâtiments étaient souvent mal construits, avec une ventilation insuffisante, un éclairage inadéquat et des installations sanitaires médiocres. Les familles entières pouvaient être entassées dans un ou deux pièces, avec peu d'intimité ou de confort. L'air à l'intérieur de ces appartements était souvent vicié, et les conditions insalubres favorisaient la propagation de maladies. Les ghettos étaient également caractérisés par un manque d'infrastructures et de services publics. Les rues étaient souvent non pavées, sales et encombrées. Les écoles étaient surpeuplées et sous-financées, ce qui limitait les opportunités éducatives pour les enfants. Les soins médicaux étaient également limités, avec peu de médecins ou d'hôpitaux disponibles pour servir ces communautés. En conséquence, les taux de mortalité infantile étaient élevés, et de nombreuses maladies évitables, comme la tuberculose, étaient courantes. En plus des défis matériels, les résidents des ghettos étaient également confrontés à des défis sociaux et économiques. La discrimination à l'embauche et les salaires bas rendaient difficile l'ascension sociale. Les préjugés et les stéréotypes renforçaient l'isolement de ces communautés, les empêchant d'accéder aux opportunités et aux ressources disponibles dans d'autres parties de la ville. Cependant, malgré ces défis, les ghettos étaient également des lieux de résilience et de solidarité. Les résidents se soutenaient mutuellement, formant des associations, des clubs et des organisations pour aider à répondre aux besoins de la communauté. Les églises, les synagogues et d'autres lieux de culte jouaient un rôle central dans la vie de ces quartiers, offrant non seulement un soutien spirituel, mais aussi des services sociaux et éducatifs. De plus, la richesse culturelle de ces quartiers, avec leurs traditions, leur musique, leur nourriture et leur art, a contribué à enrichir le tissu culturel de la nation dans son ensemble.

La ségrégation et l'inégalité dans les zones urbaines ont créé un environnement où l'injustice était omniprésente. Les résidents des ghettos étaient non seulement privés de ressources matérielles, mais aussi de droits fondamentaux et de dignité. Ces conditions ont engendré un sentiment profond de frustration, de colère et de désespoir parmi les populations marginalisées, qui se sont senties trahies par le rêve américain qui promettait égalité et opportunité pour tous. Ces inégalités ont également eu des implications politiques. Les résidents des ghettos étaient souvent privés de leurs droits de vote ou étaient confrontés à des obstacles significatifs pour voter, comme les taxes électorales et les tests d'alphabétisation. Cela a limité leur capacité à influencer les politiques publiques et à élire des représentants qui défendraient leurs intérêts. Cependant, face à ces défis, de nombreux résidents des zones urbaines marginalisées ont commencé à s'organiser et à résister. Ils ont formé des groupes de défense des droits civiques, organisé des manifestations et des boycotts, et cherché à sensibiliser le public aux injustices qu'ils subissaient. Des figures emblématiques, telles que W.E.B. Du Bois, Ida B. Wells et Marcus Garvey, ont émergé pendant cette période, défendant ardemment les droits des Afro-Américains et d'autres groupes marginalisés. Au fil du temps, ces efforts collectifs ont conduit à des changements significatifs. Des lois ont été adoptées pour mettre fin à la discrimination raciale et garantir les droits de vote. Des institutions, telles que le NAACP (National Association for the Advancement of Colored People), ont été créées pour lutter contre la discrimination raciale et promouvoir l'égalité des droits. Néanmoins, les séquelles de cette période de ségrégation et d'inégalité se font encore sentir aujourd'hui. Les disparités en matière de logement, d'éducation, d'emploi et de santé entre les communautés blanches et non blanches persistent, et la lutte pour la justice sociale et l'égalité des droits continue. La période de la fin du XIXe siècle a jeté les bases de ces luttes, et les leçons tirées de cette époque continuent d'informer les mouvements pour les droits civils et la justice sociale aujourd'hui.

Les partis démocrate et républicain[modifier | modifier le wikicode]

Pendant cette période, les partis démocrate et républicain étaient les principaux partis politiques des États-Unis, et leurs bases de soutien et leurs programmes politiques reflétaient les divisions régionales et économiques du pays. Le parti républicain, qui avait été le parti de Lincoln et de l'abolition de l'esclavage, était associé aux régions industrielles du Nord et du Midwest, et soutenait généralement des tarifs douaniers élevés pour protéger l'industrie américaine, ainsi qu'un gouvernement fédéral fort et un programme favorable aux entreprises. Le Parti démocrate, en revanche, avait ses racines dans le Sud agraire et était généralement associé aux intérêts des agriculteurs et des travailleurs. Il prônait des tarifs douaniers plus bas, ce qui, selon lui, bénéficierait aux consommateurs et faciliterait le commerce avec d'autres nations. Les démocrates étaient également généralement en faveur des droits des États et s'opposaient à un gouvernement fédéral trop puissant, une position qui trouvait son origine dans la défense historique du Sud de l'institution de l'esclavage et, après la guerre civile, de la ségrégation raciale. Il est également important de noter que pendant cette période, le Parti démocrate était le parti dominant dans le Sud post-réconstructionniste. Après la fin de la Reconstruction en 1877, les démocrates du Sud ont repris le contrôle des gouvernements locaux et ont mis en place des lois de ségrégation raciale et des mesures visant à priver les Afro-Américains de leurs droits de vote. Ces "lois Jim Crow", comme on les appelait, ont créé un système de ségrégation raciale qui a duré jusqu'au milieu du 20e siècle. En revanche, dans le Nord, le Parti républicain était le parti dominant, et il était généralement associé à la modernisation, à l'industrialisation et à la croissance économique. Cependant, même dans le Nord, le parti était loin d'être monolithique. Il y avait des divisions au sein du parti entre les "Stalwarts", qui étaient des conservateurs favorables aux grandes entreprises, et les "Half-Breeds", qui étaient plus progressistes et préoccupés par les questions de réforme.

La fin du XIXe siècle a été marquée par une série d'élections présidentielles extrêmement serrées. Par exemple, l'élection de 1876 entre Rutherford B. Hayes (républicain) et Samuel J. Tilden (démocrate) a été l'une des plus controversées de l'histoire américaine. Tilden a remporté le vote populaire, mais Hayes a finalement été élu président après un compromis politique connu sous le nom de Compromis de 1877, qui a mis fin à la Reconstruction dans le Sud. L'élection de 1884 entre Grover Cleveland (démocrate) et James G. Blaine (républicain) a également été très disputée, avec Cleveland remportant une victoire étroite. Cleveland est devenu le premier président démocrate depuis la guerre civile, mettant fin à près de deux décennies de domination républicaine à la Maison Blanche. Ces élections serrées reflétaient les profondes divisions au sein de la société américaine de l'époque. Les questions de tarifs, de monnaie, de droits des États, de réforme du gouvernement et de droits civiques étaient toutes des sujets de débat passionné, et les deux partis avaient des visions très différentes de l'avenir du pays. La polarisation entre les partis était également exacerbée par les pratiques politiques de l'époque, notamment le système de patronage, où les postes gouvernementaux étaient attribués en fonction de la loyauté politique plutôt que de la compétence. Cela a encouragé une fidélité féroce au parti et a rendu le compromis politique encore plus difficile. Cependant, malgré cette polarisation, il y avait aussi des moments de coopération bipartite. Par exemple, les deux partis ont travaillé ensemble pour adopter la loi sur le service civil en 1883, qui visait à réformer le système de patronage et à rendre le gouvernement plus efficace et moins sujet à la corruption.

La dynamique entre les partis républicain et démocrate à la fin du XIXe siècle reflétait les divisions économiques, régionales et culturelles de l'Amérique de l'époque. Le parti républicain, avec ses racines dans l'opposition à l'esclavage et son rôle dans la victoire de l'Union pendant la guerre civile, avait une base solide dans le Nord industriel et l'Ouest en expansion. Ces régions connaissaient une croissance industrielle rapide, et les politiques protectionnistes prônées par les républicains étaient populaires parmi les industriels et les travailleurs qui voulaient protéger leurs emplois contre la concurrence étrangère. De plus, l'Ouest, avec ses vastes étendues de terres publiques et ses ressources naturelles, bénéficiait des politiques républicaines qui favorisaient le développement des chemins de fer et l'exploitation minière. Les démocrates, en revanche, avaient une base solide dans le Sud post-réconstruction, où la mémoire de la guerre civile et les politiques radicales de la reconstruction étaient encore fraîches. Le Sud était principalement agricole, avec une économie basée sur le coton et d'autres cultures de rente. Les agriculteurs du Sud, ainsi que ceux des Grandes Plaines, étaient souvent en faveur de tarifs douaniers plus bas, car ils achetaient des biens manufacturés et vendaient leurs produits sur les marchés mondiaux. Les démocrates, avec leur rhétorique populiste, ont également attiré de nombreux travailleurs, immigrants et autres groupes qui se sentaient laissés pour compte par l'économie en mutation de l'époque. Ces divisions régionales et économiques ont défini la politique américaine pendant cette période, avec des élections souvent serrées et des majorités changeantes au Congrès. Les deux partis ont dû naviguer dans ces eaux troubles, cherchant à équilibrer les intérêts de leurs bases respectives tout en répondant aux défis et aux opportunités d'une nation en rapide évolution.

La fin du XIXe siècle aux États-Unis, souvent appelée l'ère du Gilded Age, a été marquée par des contrastes saisissants. Alors que le pays se remettait des cicatrices de la guerre civile, il a également été témoin d'innovations technologiques, d'expansions territoriales et d'une croissance économique sans précédent. Cependant, ces progrès étaient souvent accompagnés de défis sociaux et économiques majeurs. Le Sud, bien que libéré du joug de l'esclavage, a été plongé dans une nouvelle forme d'oppression avec l'instauration des lois Jim Crow, qui ont légalisé la ségrégation raciale. Les Afro-Américains, bien qu'officiellement libres, étaient toujours confrontés à des discriminations institutionnalisées, à la violence et à l'absence de véritables opportunités économiques. À l'Ouest, la promesse de terres et de richesses a attiré de nombreux colons, mais cela s'est fait au détriment des peuples autochtones. Les politiques gouvernementales, telles que la Loi sur les Indiens et la construction de réserves, ont cherché à assimiler et à déplacer les populations indigènes, souvent par la force. Dans le Nord-Est, l'industrialisation a entraîné une urbanisation rapide. Les villes, telles que New York et Chicago, sont devenues des centres d'innovation et de richesse, mais aussi de pauvreté et de désespoir. Les immigrants, venus en grand nombre, ont cherché des opportunités dans ces villes, mais ont souvent été confrontés à des conditions de travail difficiles, à des logements insalubres et à la xénophobie. Politiquement, bien que la démocratie américaine ait continué à fonctionner, elle a été entachée par la corruption et l'influence des "barons voleurs", ces magnats de l'industrie qui ont souvent utilisé leur richesse pour influencer la politique à leur avantage.

Annexes[modifier | modifier le wikicode]

  • Cosmas, Graham A. An Army for Empire; the United States Army in the Spanish-American War. Columbia: U of Missouri, 1971. Print.
  • Wealth, by Andrew Carnegie, North American Review Vol.148, Issue 391 pp. 653–665, June 1889. (Later published as Part I of The Gospel of Wealth)
  • The Best Fields for Philanthropy, by Andrew Carnegie, North American Review Vol.149, Issue 397 pp. 682–699, December 1889. (Later published as Part II of The Gospel of Wealth)
  • Excerpts from "Wealth" by Andrew Carnegie, North American Review, 148, no. 391 (June 1889)*Carnegie, South American View, 223 no. 876 (October 1982)
  • Liggett, Lorie (1998). "Wounded Knee Massacre – An Introduction". Bowling Green State University.
  • "Plains Humanities: Wounded Knee Massacre". Retrieved December 9, 2014. "resulted in the deaths of more than 250, and possibly as many as 300, Native Americans."
  • Utley, Robert (1963). "The Last Days of the Sioux Nation". Yale University Press.
  • Bateman, Robert (June 2008), "Wounded Knee", Military History, 24 (4): 62–67
  • Hill, Richard (October 7, 1999). "Wounded Knee, A Wound That Won't Heal". First Nations issues of consequence.
  • Jeffrey Ostler: The Plains Sioux and U.S. colonialism from Lewis and Clark to Wounded Knee, pp. 357–358, Cambridge University Press (2004) ISBN 0-521-60590-3
  • JOHN D. ROCKEFELLER, interview in 1905. Peter Collier and David Horowitz, The Rockefellers, an American Dynasty, chapter 3, p. 48

Références[modifier | modifier le wikicode]