La théorie de l’égalité des ressources de Ronald Dworkin

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L’idée générale

Ronald Dworkin.

Il faut évacuer l’idée que l’égalité des ressources veut dire égalité des résultats ou que Dworkin part de l’idée qu’il faut donner à tout le monde la même chose. L’égalité des ressources veut dire la possibilité d’avoir des ressources équitables afin que chacun puisse mener à bien sa conception du bien. Ceci implique, d’une certaine manière, d’envisager ce que sont les plus démunis et ce que ne sont pas les plus démunis.

Dworkin, comme tout théoricien de la justice qui se respecte, dans ce débat, commence par se poser la question de savoir ce qu’il faut égaliser et commence à attaquer comme d’autres l’idée que, quelque part, ce que l’on doit égaliser est le bien-être. Pour tout un tas de raisons, le bien-être est trop subjectif et nous ne savons pas ce que cela veut dire. Dworkin se focalise sur quelque chose que l’on peut égaliser qu’il appelle les ressources.

Son problème avec Johns Rawls est le suivant. Rawls propose un modèle de théorie de la justice qui fait plutôt sens dans une perspective libérale. Deux choses posent un problème fondamental parce qu’allant à l’encontre de nos intuitions. La première chose est que Rawls ne considère pas suffisamment les problèmes de handicap physique. S’il s’agit d’égaliser un minimum les biens sociaux premiers, cela est une chose, ce sont des ressources externes. Qu'en est-il lorsqu’il s’agit de considérer la dignité de personnes qui sont atteintes par un handicap physique naturel dont ils ne sont pas responsables. Pour Dworkin, le problème de Rawls est que le fait qu’il ne considère pas cet exemple dit quelque chose sur sa théorie parce que selon Dworkin, Rawls est conscient du fait que s’il s’agit d’améliorer le sort des plus démunis, mais porteur d’un handicape grave, cela voudrait dire que théoriquement, tout ce qui est produit par la société, mais qui devrait être redistribué selon le deuxième principe pour les plus démunis, pourrait aller à une seule personne porteuse d’un handicape afin d’essayer d’améliorer son bien-être. On est dans le symbolique, à savoir ce que signifie améliorer le sort des plus démunis quand les plus démunis sont des personnes portant des handicapes et souffrant et dont la plus grande partie des ressources des autres ne peut pas alléger leurs souffrances. C’est un cas que Dworkin met en avant pour dire qu’il y a quelque chose dans l’intuition de Rawls et le deuxième principe qui doit être approfondi.

Le deuxième point d’attaque est que Dworkin attaque Rawls sur un point basique qui est que la catégorie des plus désavantagés n’est pas suffisante. Pour Dworkin, il n’y a aucune raison, que quelqu’un qui ait décidé de consacrer sa vie au surf et qui se retrouve à quarante-cinq ans dans l’incapacité physique à se faire plaisir et qui se retrouve sans formation, sans possibilité d’être embauché, alors, il n’a aucune raison que la société lui finance les prestations sociales parce qu’il est désavantagé à cause de choix qu’il a fait et non à cause d’une mauvaise fortune qui l’aurait atteint indépendamment de sa volonté. Dworkin remet un peu d’ordre dans la catégorie des plus désavantagés que Rawls utilisait d’une manière un peu trop essentialiste. Pour Dworkin, intuitivement, nous avons un problème. Intuitivement, nous avons tous le souhait d’aider par des formes de justice redistributive la personne qui souffre d’un décalage de ressources à cause de la malchance qu’elle soit sociale ou physique, mais intuitivement, on ne peut pas suivre l’idée qu’il est nécessaire de donner les fruits de notre redistribution sur la base de la taxation à des gens qui ont décidés la paraisse au lieu de gagner leur vie. Il introduit la distinction entre choix et circonstance qui à son avis est trop peu développée chez Rawls et ouvre des problèmes importants en termes de justice. Pour Dworkin, il n’y a aucune raison de couvrir certaines inégalités si on peut montrer qu’elles sont le produit du choix conscient que les individus font.

« Égalitariste » ne veut pas dire nécessairement « progressiste » parce que ce que dit Dworkin a été facilement récupéré et partagé par tout un tas de conservateurs avec le principe de responsabilité qui est le principe selon lequel tout le monde est responsable de ses choix.

Pour Dworkin, si nous sommes dans une situation de désavantage à cause de nos choix, cela est certes une inégalité, mais ce n’est pas une injustice. Il y a des situations qui expriment des formes d’inégalités, mais qui ne signifient pas nécessairement qu’il existe des injustices.

Dworkin essaie de penser à un modèle théorique qui permet de considérer deux choses, à une forme de redistribution qui, d’une part, en bon libéral, part de l’idée que les individus doivent être libres de poursuivre leur conception du bien, qui soit sensible considérant les différences d’aspiration. Pour Dworkin, il faut que la conception de la justice tienne compte de cela, par contre, il faut qu’elle soit indépendante des dotations initiales. Cela veut dire qu’elle considère sur un pied d’égalité les gens qui ont un problème de handicap naturel ou pas. Il faut qu’un modèle juste soit un modèle qui essaie d’égaliser les injustices ou les inégalités dont les gens ne sont pas responsables, c’est-à-dire une distribution qui soit indépendante des biens naturels qui n’est pas une justice qui récompense que les valides et enfonce les non-valides (1). Par contre, c’est une distribution qui considère la distinction entre choix et circonstance (2).

L’égalité des ressources en tant que vertu souveraine[1])

Un élément important de tout le libéralisme de Dworkin est l’idée d’égale attention. Qu’est-ce qui caractérise pour lui le modèle libéral ? Un État démocratique et juste ? C’est le fait que l’État ait une égale attention concernant les choix et la vie des gens. En ce sens, Dworkin pourrait rejoindre un certain présupposé à la Nozick. Il faut que toute conception du bien, si elle ne prétérite pas le droit des autres, il faut que l’État accepte toutes les conceptions du bien d’une manière des plus extensive possible. Un gouvernement qui décide que certaines conceptions du bien que les gens doivent vivre et doivent poursuivre est de facto supérieure à une autre ne traite pas tout le monde avec égale attention. On peut s’attendre à une politique ou à des formes de reconnaissance très élargies où au fond, l’État reconnaît la spécificité de tous nos choix. C’est là que Dworkin introduit deux critères afin de restreindre les choses.

Il s’agit de du principe d’égale valeur et du principe de responsabilité spéciale. Pour lui, ce n’est pas parce que l’État doit faire preuve d’égale attention à l’égard de toutes les personnes, qu’ils soient traités avec la même attention, mais qui ne veut pas dire de la même manière. Avec « égale attention » signifie en fonction de sa dignité qui peut aboutir à le traiter de manière différente afin de le rendre plus égal. En d’autres termes, cela veut dire dans le respect des spécificités et des éventuelles différences de chacun.

Où Dworkin se met en porte-à-faux avec Nozick et Rawls, cela est sur le fait qu’il dit qu’une conception uniquement procédurale ne tient pas la route. Il est nécessaire de mettre un peu de théorie éthique afin de défendre ces principes.

Pour Dworkin, l’égale valeur est le fait de partir de l‘idée que tout le monde a intérêt à ce que leur vie aboutisse à quelque chose. Il part de l’idée que tout le monde doit être mis dans la position de faire en sorte que leur vie ne soit pas gaspillée.

Le principe de responsabilité spéciale est l’idée que dans l’exercice de sa liberté, l’individu est maître de sa volonté, donc responsable de ses choix de vie. C’est un concept qu’on a peu vu chez Rawls. Ici, quelque chose essaie de mettre un point moral sur la question de la responsabilité de ses propres choix. Une dotation inégale des ressources peut être juste et découle des intentions des choix des acteurs concernés. Le fait d’être responsable par rapport à ses choix veut dire que pour qu’une redistribution ou qu’une dotation soit équitable ne veut pas dire que tout le monde doit avoir la même chose. Il est possible d’imaginer que des gens feront des choix différents et que donc leurs ressources seront différentes sans que ceci entraine une injustice. De plus, l’individu ne peut être responsable que de ce qu’il a voulu dans son projet de vie et non des aléas. Nous sommes responsables de ce que nous avons pu choisir. Il y a un problème empirique que nous pouvons déjà anticiper qui pose tout un tas de questions, à savoir ce que veut dire de « complètement choisir son projet de vie ». La question de savoir ce que nous avons voulu comme choix est un peu plus compliquée à établir que ce que Dworkin semble admettre. Des fois, nous faisons des choix que nous pensons être les nôtres, mais qui sont en réalité contraint par un contexte.

Pour Dworkin, l’égalité des ressources est un mécanisme distributif égalitaire des ressources socio-économiques, considéré comme l'approximation la plus équitable possible de l’égale attention. L’idée est de faire en sorte que les gens aient une distribution équitable sinon égale des ressources afin qu’ils puissent faire les choix concernant les biens qu’ils souhaitent. En vertu du principe de responsabilité spéciale, tout ceci, en acceptant l’idée, qu’une fois qu’ils feront des choix, il faudra qu’ils les assument.

Si on part de l’idée, comme le disent certains, que l’égalité de bien-être soit au fond le critère de distribution, alors que faire des gens qui ont des goûts de luxe ? Le seuil entre une conception moralement valide de ce qu’il est nécessaire d’égaliser est quelque chose de contre-intuitif. Lorsqu’on se réfère à certains régimes politiques monarchiques milliardaires, on peut très bien imaginer que ces goûts de luxe soient financés par quelqu’un.

Où met-on ce seuil ? D’un point de vue théorique, il est clair : entre la mauvaise chance et la chance qui découle des options choisies. La responsabilité spéciale nous oblige à assumer nos choix. Par contre, afin de les rendre moins inégaux, il est nécessaire d’anticiper les situations de gens qui se retrouvent malgré eux dans des situations d’inégalités.

Les aspects principaux de la théorie de Dworkin

Dworkin fait une distinction entre les ressources externes et les ressources internes. Les ressources externes sont les ressources sociales et économiques qui sont en dehors de l‘individu, et les ressources internes sont par exemple les talents naturels ou encore la condition physique qui sont des choses qui appartiennent à l’individu.

Comment procède-t-on ? Premièrement, on procède par des ressources internes. Quelle est l’expérience de pensée qu’il envisage ? Dworkin imagine cent naufragés qui débarquent sur une île déserte et qui n’ont pas de chance d’être retrouvés à court terme. Donc, ils doivent s’organiser en faisant société et ils doivent décider comment distribuer les ressources qui sont données par l’île. L’idée de Dworkin est d’organiser une vente aux enchères. Chacun reçoit cent coquillages. Les cent naufragés seront aux enchères avec leurs coquillages et il y a un certain nombre de lots mis aux enchères. Les individus vont s’informer sur ces lots et s’informer. Chacun aura cent coquillages. Face à chacun des lots, chacun mettra le nombre de coquillages qu’il est disposé à utiliser afin de financer son envie. Dans l’idée de Dworkin, il n’y a pas d’inégalité parce que chacun aura les mêmes ressources donc personne ne pourra tout acheter, il n’y aura pas d’histoire de monopole, et chacun devra faire des calculs concernant ce qu’il est disposé à mettre pour défendre un certain projet de société ou pas. Du moment où il choisit, selon Dworkin, la personne engage sa responsabilité spéciale.

Comment Dworkin part de l’idée que la situation sera équitable ? Il parle de l’idée de test de l’envie. La distribution, donc la fin de la vente aux enchères, sera considérée comme étant juste du moment où chacun n’enviera pas la dotation de l’autre. Si tout le monde est content avec ce qu’il a pu s’acheter avec ses coquillages, en partant d’une situation d’égalité, si on arrive hypothétiquement à une situation où il n’y a pas d’envie parce que chacun a pu s’acheter sa conception du bien, alors, à ce moment-là, nous serons dans une situation hypothétique de non-injustice, mais plutôt de distribution juste qui respecte avec égale attention les envies, les intérêts, les préférences et les goûts de chacun sans que l’État n’intervienne. Pour les ressources externes, l’idée est que l’on peut imaginer des situations qui permettraient d’établir des formes de distribution injuste.

C’est quelqu’un qui pense que le système de l’économie de marché est nécessaire parce que cette enchère se fait dans le respect de l’économie de marché et sur le fait que, en quelque sorte, chacun est disposé à mettre le prix de ses aspirations. Quelqu’un qui veut un bien très convoité, mais qui n’est pas disposé à mettre le prix, ne peut pas crier à l’injustice si jamais il se retrouve dans une situation où un tel n’a pas cela et l’autre l’a. Les implications du mécanisme peuvent aller quand même assez loin.

Dworkin s’interroge sur savoir quoi faire pour des gens qui après le naufrage se seraient blessés et que fait-on pour des gens qui vont inéluctablement tomber malade et qui à un certain moment, s’ils ont fait le choix de cultiver des carottes, en tombant malade, ne seront plus en mesure de cultiver des carottes, donc qu’est-ce qu’on fait ? En d’autres termes, que fait-on des choses qui ne relèvent pas des choix, mais qui relèvent de la mauvaise chance ? Dworkin, contrairement à Rawls, prend la chose beaucoup plus au sérieux et la solution qu’il propose est une solution qui à affaire avec l’idée d’assurance. Avec ces cent coquillages, les gens n’ont pas seulement ce qu’ils vont acheter comme dotation et comme type de ressources, mais ils vont aussi décider ce qu’ils sont prêts à mettre dans une sorte de fond assurantiel qui devrait leur donner un coup de main au cas où ils tomberaient malades. Autrement dit, la question qu’il se pose est de savoir combien de ces cent coquillages ils seront disposés à investir dans le fond d’assurance. Son modèle permet différentes stratégies avec ceux qui jouent le maximin, à savoir qu’ils vont mettre le maximum du minimum pour être bien couverts, il y a peut être des gens qui jouent le maximax, à savoir le maximum du maximum avec aucun coquillage destiné à l’assurance mettant tout dans l’acquisition. Pour Dworkin, cela aussi engage la responsabilité spéciale de chacun. Si nous décidons de ne pas nous assurer contre le mauvais sort, à un certain moment, il faudra assumer, mais il n’est pas possible de faire le freerider, à savoir profiter des biens financés par d’autres, mais sans contribuer à les financer. Les gens devront pouvoir décider combien ils vont financer, mais en imaginant aussi qu’à un certain moment, la société, quelle qu’elle soit, devra aussi présupposer une aide particulière parce que quelqu’un porteur d’un handicap profond aura besoin de bien plus que des cent coquillages afin d’avoir une vie digne. Le fonds de compensation va permettre d’utiliser la solidarité des autres afin de retourner à cette personne un montant de coquillages afin de traiter la personne avec égale attention. Ce fond assurantiel constitue aussi un pot qui sera destiné, par la suite, à soutenir les cas de malchance grave et de handicap physique grave. La question est de savoir ce que l’on fait de handicaps qui sont le produit de choix. Dans ce cas, il y a tout un débat qui n’est pas tranché.

Quelques critiques à l'égalitarisme de la chance

Ce courant du libéralisme s’appelle l’égalitarisme de la chance qui est une approche dworkienne. C’est une approche importante qui part de l’idée que la question de la chance doit être considérée dans la théorie. Ceci a fait l’objet d’énormément de critiques.

Dans What is the Point of Equality? publié en 1999, Elisabeth Anderson s’interroge sur quoi faire des gens qui ont fait les mauvais choix d’un point de vue libéral. Doit-on les laisser à leur désarroi ou une certaine conception de la personne ou d’une certaine dignité humaine impliquerait que tout de même on les prend en charge. La question est plutôt rhétorique. Anderson part de l’idée qu’on ne peut tout simplement pas suspendre d’un point de vue moral l’aide face à des gens qui souffrent d’une situation qui les amène à des conditions de non-dignité humaine. Pour elle, la distinction de Dworkin permet de baliser quelques situations, mais tout de même, face à des gens qui ont fait le mauvais choix, que fait-on d’un pompier ? Un pompier qui est une personne dont l’espérance de vie est plus basse par sa prise de risque, peut-on partir de l’idée qu’il est responsable de son choix ? Part-on de l’idée qu’il ne faut pas aider le pompier parce qu’il a subi un accident professionnel en disant qu’il n’avait pas à être pompier.

Il y a tout un tas de cas à partir desquels ce qui veut dire « mauvaise chance » et « mauvais choix » est très problématique. Entre un pompier brulé lors d’une intervention et le surfeur qui malgré tous les avertissements de danger d’avalanche décide de descendre une montagne, est-ce le même cas de figure ? La question qui se pose est quel est l’intuition et quel est l’argument qui est derrière l’idée qu’il faut l’aider. En théorie politique, la question intéressante est de savoir pourquoi il faut l’aider. À partir de quel périmètre de relation a-t-on un devoir d’aide ? À partir de quel moment doit-on reconnaître nos citoyens comme des individus à qui nous devons des obligations spéciales selon certains philosophes ? Une des questions est de savoir si on a plus d’obligations et de responsabilités avec des personnes avec qui on partage quelque chose ou pas. Si nous venons en aide au surfeur, on lui vient en aide parce que c’est un être humain, un voisin ou bien une connaissance ou encore ne pas venir en aide peut avoir des conséquences sur le tourisme. Derrière la raison ultime, il peut y avoir tout un tas ou pas de positions.

Pour Anderson, ce qui compte est d’éviter les inégalités de pouvoir et les formes d’oppression. C’est cela qui crée des injustices et nuit à l’égalité et non pas le fait que des gens puissent faire un mauvais choix. Selon Dworkin, une personne doit être en mesure de choisir et d’assumer ses coûts. Mais qu’est-ce que cela veut dire quelqu’un qui doit fuir une guerre ou une famine comme étant un choix ? Il y a une dimension empirique forte derrière ce qui fait ou ne fait pas choix. Il est difficile de trancher ces questions philosophiquement. La question plus théorique et générale est de savoir s’il est nécessaire que toute inégalité par rapport au bien premier fasse une redistribution. Pour Dworkin, la réponse est non, il y a des inégalités qui sont justes, il y a des inégalités qui dépendent de la mauvaise volonté des personnes ou des options que les personnes ont faites. À ce moment-là, l’État n’a pas à intervenir. Par contre, l’État, contrairement à Rawls doit prendre beaucoup plus au sérieux la situation des gens qui naturellement ont des handicaps ou des formes de souffrances qui ne leur permettent pas d’avoir une qualité de vie suffisante. À ce moment-là, il faut que l’État intervienne davantage. Une jurisprudence du Tribunal fédéral accepte la position d’une caisse maladie et qui a inscrit dans la jurisprudence le fait qu’au-delà de 100000.-, une caisse n’est plus tenue à rembourser un médicament. Si quelqu’un fait partie de ces malheureux qui ont une maladie rare avec peu de recherche effectuée et des médicaments très cher, le Tribunal fédéral suisse a mis un seuil à 100000.-. En quelque sorte, une vie vaut 100000.-. Au-delà de ce montant, il n’y a plus rien à faire. On pourrait s’imaginer qu’autour d’une telle question, il y a tout de même une décision démocratique sur combien est-on prêt à investir ou mettre dans la recherche médicale avant de garantir la santé. Dans ce cas, c’est une décision juridique. Alors peut-être est-il vrai que les caisses ne peuvent pas payer au-delà d’une certaine somme pour des raisons économiques, mais dans les faits, cela veut dire qu’une vie vaut 100000.-, au-delà de cela, on coûte trop cher pour la société. La question que Dworkin pose est aussi cette question-là, à savoir traiter les gens avec égale attention veut aussi dire que la société doit faire un effort pour essayer le plus possible pour le moins de faciliter la condition de ces personnes.

Annexes

Références

  1. Sovereign Virtue. The Theory and Practice of Equality, HUP, 2000