L’Europe au centre du monde : de la fin du XIXème siècle à 1918

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D'après un cours de Ludovic Tournès[1][2][3]

S'étendant de la fin du XIXème siècle jusqu'à la clôture de la Première Guerre mondiale en 1918, cette époque historique témoigne de la montée de l'Europe en tant que pivot mondial. C'est une période jalonnée de transformations majeures - économiques, politiques, sociales et culturelles - qui ont profondément impacté l'histoire globale. Durant la fin du XIXème siècle, l'Europe était contrôlée par d'importantes puissances coloniales, incluant principalement le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne et l'Italie. Ces nations étendirent leur emprise à l'échelle planétaire, et leurs rivalités pour la maîtrise des territoires coloniaux et des marchés mondiaux engendrèrent une course aux armements et une montée des tensions sur le continent européen.

On peut affirmer que l'Europe s'est révélée être un acteur déterminant sur l'échiquier international jusqu'à la conclusion de la Première Guerre mondiale en 1918. Cette prééminence trouve sa source dans une conjonction de facteurs, notamment la domination économique et coloniale de l'Europe à l'échelle mondiale, l'antagonisme entre les grandes puissances européennes, ainsi que leur influence directe sur les événements politiques mondiaux.

Cependant, la Première Guerre mondiale a entraîné une chute significative de l'influence européenne dans les affaires internationales. Le conflit a ravagé les économies et les infrastructures du continent, entrainant un affaiblissement de sa puissance économique et politique. De plus, la guerre a permis l'émergence de nouvelles puissances comme les États-Unis et l'Union soviétique. Par ailleurs, les répercussions de la Première Guerre mondiale ont catalysé l'ascension de mouvements nationalistes et de régimes autoritaires en Europe, mettant en péril la stabilité politique de la région. L'avènement du nazisme en Allemagne dans les années 1930 a débouché sur la Seconde Guerre mondiale, marquant une nouvelle phase de déclin pour l'Europe. Ainsi, même si l'Europe a régné sur les relations internationales jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale, ce conflit a provoqué une redistribution de l'équilibre mondial et a signalé le commencement d'une diminution de l'influence de l'Europe sur la scène internationale.

Le Système et l'Ordre Européen[modifier | modifier le wikicode]

Le système européen établi au Congrès de Vienne en 1815 a été largement dominé par cinq grandes puissances - la France, le Royaume-Uni, la Russie, l'Autriche et la Prusse. Ce système, parfois appelé le Concert de l'Europe, a été conçu dans le but de maintenir l'équilibre du pouvoir en Europe après les bouleversements des guerres napoléoniennes. Ce Congrès a créé une nouvelle carte de l'Europe, redéfinissant les frontières des nations et cherchant à équilibrer les intérêts des grandes puissances pour prévenir d'autres conflits à grande échelle. En théorie, ces puissances s'engageaient à respecter les principes de souveraineté nationale et d'intégrité territoriale, et à résoudre leurs différends par la négociation plutôt que par la guerre. Cependant, au cours du XIXe siècle, ce système a été soumis à de fortes pressions. Des États-nations historiques tels que la France et la Grande-Bretagne ont coexisté avec de nouveaux États-nations en émergence, comme l'Italie (unifiée en 1861) et l'Allemagne (unifiée en 1871). En parallèle, des empires multinationaux tels que l'Empire austro-hongrois, l'Empire russe et l'Empire ottoman ont continué d'exister, ce qui a généré une série de tensions complexes.

L'équilibre des pouvoirs établi par le Congrès de Vienne s'est révélé instable. Les grandes puissances, cherchant à étendre leur influence et leur territoire, ont provoqué des tensions diplomatiques et militaires croissantes. Par exemple, la Prusse, sous la direction d'Otto von Bismarck, a réussi à unifier l'Allemagne et à l'établir en tant que grande puissance, modifiant ainsi l'équilibre du pouvoir en Europe. En même temps, la décomposition de l'Empire ottoman a créé un vide de pouvoir dans les Balkans, ce qui a entraîné des conflits et des rivalités pour le contrôle de cette région stratégique. Les rivalités entre les grandes puissances ont finalement conduit à une série d'alliances militaires en vue de prévenir l'agression des autres. Cependant, ces alliances, loin de prévenir le conflit, ont créé un réseau complexe de obligations qui ont en fait exacerbé les tensions. La Triple-Entente (composée de la France, de la Russie et du Royaume-Uni) et la Triple-Alliance (composée de l'Allemagne, de l'Autriche-Hongrie et de l'Italie) ont finalement été les protagonistes de la Première Guerre mondiale en 1914, mettant fin à l'équilibre des pouvoirs qui avait été établi un siècle plus tôt.

De la fin du XIXème siècle à l'achèvement de la Première Guerre mondiale en 1918, l'Europe s'est distinguée comme le cœur battant du monde. Cette époque est caractérisée par des transformations sociales, économiques et politiques d'ampleur qui ont profondément remodelé le paysage européen et le système international. Le système européen de cette période se caractérise par une rivalité exacerbée entre les puissances européennes, luttant pour le contrôle des colonies, des marchés et des ressources naturelles. L'impérialisme et la compétition pour les territoires d'outre-mer ont alimenté les tensions, entraînant une course aux armements et des alliances stratégiques. Les grandes puissances de l'époque, notamment le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie et la Russie, ont établi des alliances et des accords en vue de préserver leurs intérêts et de renforcer leur position sur l'échiquier international. Les systèmes d'alliances, tels que la Triple Entente (Royaume-Uni, France, Russie) et la Triple Alliance (Allemagne, Autriche-Hongrie, Italie), ont façonné la géopolitique européenne, créant un réseau complexe de relations qui ont finalement conduit à la Première Guerre mondiale. Ainsi, cette période de l'histoire européenne illustre comment l'Europe est devenue le pivot de la scène mondiale, en raison des dynamiques politiques internes, des ambitions impérialistes et du système d'alliances qui a été mis en place parmi les grandes puissances.

L'ordre européen durant cette période a été profondément influencé par plusieurs événements majeurs, tels que la guerre franco-allemande de 1870-1871 et la guerre russo-japonaise de 1904-1905. En effet, l'inauguration de l'Empire allemand en 1871, suite à la défaite de la France et l'annexion de l'Alsace-Lorraine par l'Allemagne, a considérablement amplifié les tensions entre les puissances européennes. Ces tensions ont mené à la création d'alliances protectrices et à une compétition effrénée pour le renforcement des capacités militaires. Simultanément, le système international a connu d'importants bouleversements. L'ascension des États-Unis et du Japon en tant que nouvelles puissances économiques et militaires a insufflé une dynamique nouvelle aux relations internationales, défiant la suprématie traditionnelle des puissances européennes et redessinant l'équilibre du pouvoir à l'échelle mondiale. La Première Guerre mondiale, déclenchée en 1914, marque l'apogée de ces tensions et rivalités. Ce conflit majeur a non seulement mis fin à l'ordre européen de l'époque, mais a également transformé de manière indélébile le système international. Il a entraîné l'affaiblissement des puissances européennes, la montée en puissance des États-Unis et de l'Union Soviétique, et a ainsi jeté les bases d'un nouvel ordre mondial pour le XXe siècle.

Au XIXème siècle, la Grande-Bretagne s'est affirmée comme le chef de file de la révolution industrielle, devenant ainsi la première puissance industrielle mondiale. Les industries textiles, sidérurgiques et minières ont fleuri, soutenant l'économie nationale et offrant de l'emploi à des millions de travailleurs. Ce bouleversement industriel a non seulement eu un impact économique, mais il a aussi profondément modifié le visage de la Grande-Bretagne, tant au niveau interne qu'international. À l'échelle nationale, la révolution industrielle a engendré une transformation sociale profonde. Le paysage urbain a été métamorphosé par une urbanisation massive, accompagnée par une croissance démographique explosive et l'apparition de nouvelles classes sociales. Si cette révolution industrielle a amélioré les conditions de vie de certains, elle a également accentué les inégalités sociales et économiques, créant un fossé croissant entre les travailleurs industriels et la classe dirigeante. Sur le plan international, la révolution industrielle a considérablement renforcé le statut de la Grande-Bretagne en tant que superpuissance mondiale. Grâce à sa puissance économique découlant de sa domination industrielle, la Grande-Bretagne a pu étendre son contrôle sur son vaste empire colonial, consolidant ainsi son influence à travers le monde. Parallèlement, la puissance économique de la Grande-Bretagne lui a permis de développer une marine puissante, indispensable pour la protection de ses intérêts économiques et de ses colonies à travers le monde. La Grande-Bretagne a utilisé cette puissance navale pour garantir ses voies de commerce et étendre son influence diplomatique et politique au-delà de ses frontières.

La révolution industrielle a entraîné une transformation significative de la dynamique de puissance mondiale. Alors que des empires asiatiques puissants tels que l'Inde et la Chine dominaient auparavant l'économie mondiale, l'ascension industrielle de l'Europe a modifié cet équilibre. Par conséquent, le centre de l'influence économique et politique mondiale a basculé de l'Asie vers l'Europe. Cependant, la domination européenne a connu une durée limitée. Malgré sa position prééminente au début du XXe siècle, l'hégémonie européenne a commencé à s'effriter avec la conclusion de la Première Guerre mondiale en 1918. Plusieurs éléments ont contribué à ce déclin. Tout d'abord, l'énorme tribut de la guerre en termes de pertes humaines, de destructions matérielles et de dépenses financières a épuisé les grandes puissances européennes. Cette situation a affaibli les économies de l'Europe, créant un espace pour l'ascension de nouvelles puissances, notamment les États-Unis. De plus, la guerre a stimulé l'émergence de mouvements nationalistes et révolutionnaires tant en Europe que dans ses colonies, remettant en question l'ordre impérial européen. Par exemple, l'Empire ottoman s'est démantelé et l'Inde a commencé à demander son indépendance de la Grande-Bretagne. Enfin, la fin de la guerre a également conduit à la création de nouvelles institutions internationales, comme la Société des Nations, qui ont cherché à établir un nouvel ordre mondial fondé sur la coopération internationale plutôt que sur la domination impériale. Ce nouvel ordre a inauguré un changement de paradigme du pouvoir mondial, déplaçant l'influence de l'Europe vers les États-Unis et l'Union Soviétique, qui sont devenues les nouvelles superpuissances après la Seconde Guerre mondiale.

L'aube du XXe siècle a été un point de basculement crucial dans l'histoire globale, marquant la fin de la suprématie européenne qui avait jusque-là prédominé. Plusieurs facteurs ont concouru à ce changement de cap. La Première Guerre mondiale a infligé un dommage considérable aux grandes puissances européennes. Le conflit a vidé leurs ressources, provoqué des pertes humaines catastrophiques et engendré des mouvements sociaux et politiques d'une ampleur inédite, ébranlant ainsi le statu quo et diminuant le poids de l'Europe sur l'échiquier mondial. Par ailleurs, cette époque a vu l'émergence de nouvelles forces globales qui ont contesté la prépondérance européenne. Les États-Unis, la Russie et le Japon ont renforcé leur position en tant que puissances économiques et militaires, créant de nouveaux foyers de pouvoir et d'influence. Au sein de l'Europe elle-même, plusieurs défis ont exacerbé le déclin. La montée du nationalisme et les tensions croissantes entre les grandes puissances européennes ont sapé l'unité du continent. De plus, les bouleversements politiques et sociaux consécutifs à la Première Guerre mondiale ont accéléré ce processus de déclin. L'apparition du communisme, les mouvements pour l'indépendance dans les colonies et l'émergence de nouvelles idéologies politiques, telles que le fascisme et le nazisme, ont profondément remodelé le paysage politique mondial. En résumé, la fin de l'hégémonie européenne au début du XXe siècle découle d'un entrelacs complexe de facteurs. Ils incluent la Première Guerre mondiale, l'ascension de nouvelles puissances économiques et militaires, les défis internes de l'Europe et les bouleversements politiques et sociaux post-guerre. Ces événements ont inauguré une nouvelle ère, au cours de laquelle le centre du pouvoir mondial a graduellement migré de l'Europe vers d'autres régions du monde.

Le Concept du Système des États[modifier | modifier le wikicode]

Le traité de Westphalie, signé en 1648, a marqué un tournant décisif dans la manière dont les relations internationales sont structurées. Il a mis fin à la guerre de Trente Ans, une série de conflits religieux et politiques qui a dévasté l'Europe centrale. Cependant, son impact est allé bien au-delà de la simple cessation des hostilités. L'une des réalisations les plus importantes du traité a été l'instauration du concept d'État-nation souverain, qui est devenu le bloc de construction fondamental de l'ordre politique mondial. Ce concept stipulait que chaque État avait une autorité suprême à l'intérieur de ses frontières et qu'aucun autre État ne devrait interférer dans ses affaires intérieures. Ce principe a également été renforcé par le concept de l'égalité des États, selon lequel tous les États, grands ou petits, ont les mêmes droits et sont égaux en vertu du droit international. Avant Westphalie, l'Europe était dominée par l'idée de l'empire universel, qui était une tentative de recréer l'ordre politique de l'Empire romain. Selon cette vision, il existait un ordre hiérarchique avec un seul leader, comme l'empereur du Saint Empire romain germanique ou le pape, qui exerçait une autorité suprême sur les rois et les princes de toute l'Europe. Le traité de Westphalie a renversé cette vision en établissant l'État-nation comme l'unité politique principale. Cela a permis une plus grande autonomie aux États individuels et a jeté les bases du système interétatique moderne. Ce système, qui persiste jusqu'à aujourd'hui, est basé sur le principe de la souveraineté de l'État, la non-ingérence dans les affaires intérieures d'autres États et l'égalité juridique de tous les États.

L'établissement du principe de souveraineté des États, consacré par le traité de Westphalie, a radicalement transformé le paysage des relations internationales. Désormais, chaque État était maître de ses propres affaires internes, ce qui a créé une nouvelle dynamique entre les nations. En reconnaissant que chaque État avait le droit de se gouverner sans ingérence extérieure, le Traité de Westphalie a instauré un respect mutuel pour l'indépendance et l'autonomie nationale. Ce principe de non-ingérence a engendré un nouvel ordre international, caractérisé par un système d'équilibre des puissances. Dans ce système, les États cherchaient à maintenir l'équilibre international en veillant à ce qu'aucun État ou alliance d'États ne devienne trop puissant. Cet équilibre était maintenu par des alliances en constante évolution et des guerres limitées, les nations cherchant à prévenir la domination d'un seul acteur.

Le traité de Westphalie a marqué la fin d'une époque pour le Saint Empire romain germanique, un ensemble complexe et disparat d'entités politiques qui avait dominé l'Europe centrale pendant plusieurs siècles. La guerre de Trente Ans, avec son chaos et sa destruction, avait sapé la structure et l'autorité du Saint Empire romain germanique, créant un vide politique. En signant le traité de Westphalie, les dirigeants européens ont reconnu l'indépendance des nombreux États allemands qui constituaient auparavant le Saint Empire. Ces entités politiques nouvellement autonomes ont pu prendre en main leur propre destin, marquant ainsi la naissance du système moderne d'États-nations en Europe. Ce nouveau système était fortement enraciné dans le principe de la souveraineté des États, stipulant que chaque État avait le droit de mener sa politique interne et externe sans ingérence extérieure. En outre, il a adopté le principe de l'équilibre des puissances, selon lequel aucun État ou groupe d'États ne devrait être assez puissant pour dominer les autres. Ce changement de paradigme a non seulement redéfini les relations entre les États allemands, mais a également eu un impact profond sur la structure politique de l'Europe et du monde entier. Les principes du traité de Westphalie ont contribué à modeler le système international que nous connaissons aujourd'hui, basé sur la reconnaissance mutuelle des États souverains et sur le respect de leur autonomie politique.

Dans le sillage du traité de Westphalie, les États européens ont structuré leurs interactions autour d'une série de relations bilatérales et multilatérales. En forgeant des alliances basées sur des intérêts communs et en concluant des accords diplomatiques, ils ont cherché à maintenir un équilibre de pouvoir afin d'éviter des affrontements majeurs. Cela a créé un réseau complexe d'obligations et de responsabilités qui ont modelé la politique européenne pendant plusieurs siècles. Cependant, ce système d'États-nations a commencé à montrer des signes de tension à l'aube du XXe siècle. La course aux armements, la rivalité impériale et les tensions nationalistes ont attisé les conflits et rendu le maintien de l'équilibre des pouvoirs de plus en plus difficile. La Première Guerre mondiale a marqué une rupture dramatique dans cette dynamique. Le conflit a non seulement entraîné la perte de millions de vies et la destruction de grandes parties de l'Europe, mais a également remis en question les principes mêmes sur lesquels reposait le système d'États-nations. Les conséquences de la guerre ont incité les dirigeants mondiaux à rechercher de nouvelles façons de gérer les relations internationales, ce qui a conduit à la création de la Société des Nations et, plus tard, des Nations Unies, marquant le début d'un nouvel ordre international.

Le traité de Westphalie a consacré plusieurs grands principes qui ont façonné les relations internationales, et ce, jusqu'à nos jours.

  • Le premier, celui de l'équilibre des pouvoirs, visait à prévenir la domination d'une nation sur les autres par le maintien d'un équilibre de force entre les États. Il encourageait la création d'alliances et de coalitions afin de contrer toute tentative d'hégémonie par une seule entité et de prévenir les conflits majeurs.
  • Le second principe, celui de la non-ingérence, s'est développé naturellement à partir du concept de souveraineté étatique. Selon cette notion, chaque État est libre de gérer ses affaires internes sans ingérence extérieure, sauf en cas de menace pour la sécurité collective.
  • Enfin, le principe du "Cujus regio, ejus religio" a établi que la religion du souverain déterminait celle de l'État, mais également accordé aux individus le droit de pratiquer librement leur religion. Cette clause visait à mettre un terme aux guerres de religion qui avaient sévèrement fragmenté l'Europe.

Ces principes ont non seulement renforcé les frontières politiques, mais également restructuré la hiérarchie des pouvoirs en Europe. Les États-nations ont émergé comme des entités politiques autonomes et souveraines, disposant de leur propre système politique, économique et militaire. Parallèlement, la religion, bien que demeurant un élément important de la vie de nombreux Européens, a progressivement perdu de son influence politique au profit d'idéologies politiques comme le nationalisme, le libéralisme et le socialisme.

Ces principes issus du traité de Westphalie ont été le pilier de l'organisation politique européenne pendant près de deux siècles. Cependant, ils ont été soumis à de sévères épreuves à travers l'histoire. Les guerres napoléoniennes, puis la Première Guerre mondiale, ont profondément perturbé l'équilibre des puissances en Europe. Par ailleurs, l'émergence de mouvements nationalistes et les contestations territoriales ont souvent défié le principe de non-ingérence, mettant à rude épreuve la souveraineté des États. Par ailleurs, le traité de Westphalie a marqué un tournant décisif dans le rôle de l'Église dans les affaires politiques. Si, au Moyen Âge, l'Église jouissait d'une influence politique majeure, le traité de Westphalie a consacré la prééminence de l'État-nation, réduisant l'Église à une autorité spirituelle. Cela a signifié la séparation de l'Église et de l'État, un principe fondamental qui continue à façonner la politique européenne et mondiale aujourd'hui.

Le système international post-westphalien, caractérisé par l'indépendance et la souveraineté des États, a dû faire face à de nombreux défis au XIXe siècle. L'expansion impériale et les rivalités entre les grandes puissances ont engendré des tensions considérables. Les guerres napoléoniennes ont certes perturbé l'équilibre des pouvoirs en Europe, mais elles ont aussi ouvert la voie à une réorganisation du continent lors du Congrès de Vienne en 1815. Les principales puissances européennes ont alors mis en place un nouvel équilibre des puissances visant à préserver la stabilité et la paix. Ce système, parfois appelé "Concert européen", a assuré une certaine stabilité pendant une grande partie du XIXe siècle. Cependant, la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle ont vu l'émergence de nouvelles tensions. La course aux armements, les ambitions impérialistes, les tensions coloniales et le nationalisme croissant ont mené à une détérioration des relations internationales. Ces facteurs ont progressivement sapé l'équilibre des pouvoirs et ont finalement conduit à l'éclatement de la Première Guerre mondiale en 1914. Ce conflit a marqué la fin de l'ordre mondial établi au Congrès de Vienne et a déclenché une profonde transformation des relations internationales.

La compétition entre les États pour augmenter leur influence et leur pouvoir est un élément central des relations internationales depuis l'établissement du système d'États-nations. Toutefois, cette compétition a pris une ampleur inédite vers la fin du XIXe siècle avec l'émergence de nouvelles puissances dynamiques, notamment l'Allemagne et les États-Unis. Ces nations ont contesté l'équilibre préétabli, principalement dominé par les grandes puissances européennes. Par ailleurs, cette course pour la puissance ne s'est pas limitée à l'Europe. Elle s'est globalisée avec la colonisation et l'expansion impériale, où les nations européennes, mais également les États-Unis et le Japon, se sont affrontés pour établir leur domination sur d'autres régions du monde. Cette rivalité pour l'ascendance globale a atteint son paroxysme avec le déclenchement de la Première Guerre mondiale. Les grandes puissances européennes se sont retrouvées engagées dans une guerre totale, ravageant non seulement les nations belligérantes mais aussi modifiant radicalement la carte politique mondiale. Cette guerre a marqué la fin de l'ordre européen et a précipité une profonde réorganisation des relations internationales.

La rivalité entre les puissances mondiales et l'escalade des tensions ont finalement déclenché la Première Guerre mondiale en 1914, mettant fin à l'équilibre fragile des puissances et à la stabilité que l'Europe avait connus jusque-là. La guerre a profondément transformé la carte politique du monde, et au sortir de ce conflit dévastateur, un nouvel ordre international a été instauré. La Société des Nations a été créée dans l'objectif de préserver la paix et la sécurité internationales par le biais de la coopération et de la diplomatie. En créant une plateforme pour le dialogue entre nations, l'ambition était de résoudre les conflits par des moyens pacifiques plutôt que militaires. Cependant, malgré ces nobles intentions, ce nouvel ordre a été mis à rude épreuve avec l'avènement du nazisme en Allemagne et les tensions persistantes entre les grandes puissances. Ces défis, auxquels la Société des Nations s'est avérée incapable de faire face efficacement, ont conduit à une autre guerre mondiale dévastatrice. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l'Organisation des Nations Unies (ONU) a été créée en 1945, dans l'espoir de combler les lacunes de la Société des Nations. L'ONU a cherché à instaurer un système international qui favorise non seulement la paix et la sécurité, mais également la coopération internationale dans des domaines tels que les droits de l'homme et le développement économique.

Bien que le système européen traditionnel ait été ébranlé par les ravages de la Première Guerre mondiale, le concept d'État-nation n'a pas perdu sa pertinence et reste au cœur des relations internationales contemporaines. Néanmoins, le rôle et les responsabilités des États-nations ont considérablement évolué au fil du temps. Avec l'émergence de défis mondiaux complexes au XXe siècle, tels que la globalisation, le terrorisme international, le changement climatique, parmi d'autres, les États ont été contraints de réviser et d'élargir leur champ d'intervention. Ces nouveaux enjeux, qui transcendent les frontières nationales, ont nécessité une coopération internationale accrue dans des domaines jusqu'alors largement laissés à la discrétion des États individuels, tels que la santé publique, l'éducation, et la protection de l'environnement. Ces développements ont réaffirmé le rôle central des États dans la gestion des affaires internationales, mais dans un contexte de plus en plus globalisé et interconnecté. Par conséquent, malgré la disparition du système européen classique, les États continuent d'être des acteurs essentiels des relations internationales. Toutefois, ils le sont désormais dans un cadre plus vaste, qui dépasse les seules questions politiques et militaires pour englober une multitude de domaines touchant au bien-être de la population mondiale.

États-Nations vs États Empires[modifier | modifier le wikicode]

Les États-nations et les États empires ont des caractéristiques différentes.

Un État-nation est un type de structure politique qui a une population largement homogène en termes de culture, d'histoire et de langue, et qui possède des frontières définies et reconnues. Le gouvernement de cet État a une souveraineté légale sur ce territoire et est reconnu par d'autres États-nations. La France, l'Allemagne et le Japon sont des exemples typiques d'États-nations, dans le sens où ils ont une identité nationale distincte, basée sur la culture, la langue et l'histoire communes. Ces éléments unificateurs contribuent à une identité nationale forte et cohésive.

Un État-empire est une structure politique composée de diverses nations, groupes ethniques ou linguistiques, souvent réunis par la conquête. Contrairement aux États-nations, les États-empires peuvent s'étendre sur de vastes territoires et englober une grande variété de cultures, d'histoires et de langues. La Russie est un bon exemple d'État-empire moderne, car elle s'étend sur une grande partie de l'Eurasie et abrite une diversité de peuples et de cultures. Historiquement, l'Empire russe, et plus tard l'Union soviétique, ont cherché à intégrer ces divers groupes dans un État unique, parfois par la force. L'Empire ottoman est un autre exemple d'un État-empire historique. Du 14e siècle jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale, l'Empire ottoman a contrôlé un vaste territoire qui s'étendait sur trois continents et comprenait divers peuples et cultures, y compris des Turcs, des Arabes, des Grecs, des Arméniens et de nombreux autres. Dans ces États, le pouvoir est généralement centralisé entre les mains d'une élite dirigeante, qui peut être perçue comme étrangère ou même oppressive par certains groupes au sein de l'empire. Cela peut mener à des tensions et à des conflits, comme on l'a vu avec les nombreux mouvements nationalistes qui ont émergé dans les empires européens au 19e et au 20e siècle.

Les États-nations et les États empires ont des histoires différentes en Europe.

Le XIXe siècle en Europe a été marqué par le mouvement du nationalisme, qui a promu l'idée que chaque nation, définie par une langue, une culture, une histoire et des valeurs communes, devrait avoir son propre État indépendant. Ce mouvement a joué un rôle clé dans l'émergence des États-nations modernes et dans la redéfinition des frontières politiques en Europe. En Allemagne, par exemple, le processus d'unification a été largement dirigé par le royaume de Prusse sous la direction du chancelier Otto von Bismarck. À travers une série de guerres et de manoeuvres politiques, Bismarck a réussi à unir les divers États allemands en une seule nation, créant ainsi l'État-nation allemand en 1871. De manière similaire, en Italie, le processus d'unification connu sous le nom de Risorgimento a conduit à l'unification de plusieurs petits États et royaumes en une seule nation italienne en 1861. Ce processus a été guidé par divers dirigeants et mouvements politiques, dont le plus notable est probablement Giuseppe Garibaldi et son armée des Mille.

Les empires ont eu une présence significative dans l'histoire européenne et mondiale, s'étendant souvent sur d'immenses territoires et englobant une multitude de groupes ethniques, linguistiques et religieux. Ces États impériaux, à la différence des États-nations, ne se basaient pas sur une identité nationale unique et commune, mais étaient souvent le résultat de la conquête et de l'expansion territoriale. L'Empire romain germanique, qui a existé du Xe siècle jusqu'à sa dissolution en 1806, était une structure politique complexe qui comprenait de nombreux royaumes, duchés, principautés, villes libres et autres entités politiques. Malgré son nom, il ne s'agissait pas d'un empire homogène, mais plutôt d'une collection de territoires plus ou moins autonomes qui étaient unis sous l'autorité de l'empereur romain germanique. L'Empire ottoman, pour sa part, a été un des empires les plus puissants de l'histoire, s'étendant à son apogée sur trois continents (Europe, Asie, et Afrique) et durant plus de six siècles (de la fin du XIIIe siècle jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale en 1918). Cet empire était une mosaïque de peuples de différentes religions, langues et cultures, et sa gouvernance était souvent marquée par des tensions entre le centre impérial (la Sublime Porte) et les provinces. La gestion de la diversité ethnique, religieuse et linguistique a souvent été un défi majeur pour ces empires. Alors que certains ont adopté des politiques d'assimilation ou de suppression des identités locales, d'autres ont opté pour des systèmes de gouvernance plus décentralisés, permettant un certain degré d'autonomie aux différentes régions ou groupes ethniques. Cependant, les tensions et les conflits étaient souvent inévitables, en particulier lors des périodes de crise ou de déclin impérial.

Les États-nations et les États empires ont tous deux eu des influences profondes et durables sur le cours de l'histoire européenne et mondiale.

L'émergence des États-nations a souvent été liée à des mouvements de libération nationale et à l'affirmation d'une identité nationale spécifique. Ces mouvements ont souvent été inspirés par des idéaux de liberté, de démocratie et d'autodétermination. Les États-nations sont souvent considérés comme le cadre idéal pour la démocratie, car ils permettent à une communauté de personnes ayant une langue, une culture et une histoire communes de se gouverner elles-mêmes. Cependant, ils ont aussi souvent été marqués par des conflits internes et des tensions ethniques, notamment dans les cas où les frontières nationales ne correspondent pas aux divisions ethniques.

Les États empires, en revanche, ont souvent été associés à l'impérialisme et à la domination étrangère. Ils ont été caractérisés par des systèmes de gouvernement centralisés et souvent autoritaires, et ont souvent été construits par la force et la conquête. Cependant, ils ont également créé des zones de stabilité et de paix relative, et ont souvent favorisé le commerce et les échanges culturels sur de vastes régions. De plus, certains empires ont mis en place des systèmes d'administration relativement efficaces et ont laissé des héritages durables dans les domaines de l'art, de la science et de la philosophie.

Les États-Nations Traditionnels[modifier | modifier le wikicode]

Le Royaume-Uni[modifier | modifier le wikicode]

Le Royaume-Uni a joué un rôle central dans la politique européenne et mondiale au cours du XXe siècle, grâce à sa puissance industrielle et navale, son vaste empire colonial et sa position dominante dans le commerce et les finances mondiales. La révolution industrielle, qui a commencé au Royaume-Uni à la fin du XVIIIe siècle, a transformé l'économie britannique et a permis au pays de devenir la "fabrique du monde". L'industrie britannique, basée sur le charbon et le fer, produisait une large gamme de biens manufacturés qui étaient exportés dans le monde entier. Le Royaume-Uni était également un centre mondial de l'innovation technologique et scientifique, avec des avancées dans des domaines tels que l'ingénierie, la chimie et la biologie. En tant que première puissance navale du monde, le Royaume-Uni a contrôlé les routes maritimes clés et a protégé ses intérêts commerciaux à travers le monde. Sa marine a joué un rôle clé dans la défense de l'empire britannique, qui s'est étendu sur tous les continents et a inclus des territoires tels que l'Inde, le Canada, l'Australie, l'Afrique du Sud et de nombreuses îles dans les Caraïbes et le Pacifique. Cependant, le Royaume-Uni a également dû faire face à des défis au cours du XIXe siècle. La question de l'Irlande, où une grande partie de la population aspirait à l'indépendance, a été une source constante de tension. En outre, la montée de nouvelles puissances industrielles, notamment l'Allemagne et les États-Unis, a commencé à remettre en question la position dominante du Royaume-Uni à la fin du siècle. En même temps, des mouvements sociaux et politiques à l'intérieur du Royaume-Uni, tels que le mouvement pour le suffrage universel et le mouvement des travailleurs, ont également défié le statu quo et ont conduit à des changements importants dans la société britannique.

L'Autriche[modifier | modifier le wikicode]

L'Autriche est un Empire continental qui va jouer un rôle important dans la défaite de Napoléon. Elle est dirigée par l'Empereur François Ier, qui est également le roi de Hongrie et de Bohème. À la fin du XVIIIème siècle, l'Autriche est une puissance majeure en Europe et sa capitale, Vienne, est un centre culturel important. Lors du congrès de Vienne, Metternich, qui est le ministre des Affaires étrangères autrichien, va jouer un rôle déterminant dans la réorganisation de l'Europe. Il est partisan d'un équilibre des puissances entre les grandes puissances européennes afin d'éviter toute domination d'un État sur les autres. Il souhaite également restaurer les anciens régimes monarchiques et écraser toute velléité révolutionnaire. C'est ainsi que le congrès de Vienne va redessiner la carte de l'Europe en rétablissant les monarchies déchues par Napoléon et en créant de nouveaux États-nations comme la Belgique et la Norvège. Malgré cela, l'Autriche va connaître des difficultés au cours du XIXème siècle, notamment avec les mouvements nationalistes qui vont émerger dans les différents territoires de l'Empire, qui est composé de nombreuses ethnies différentes. Cette instabilité interne va affaiblir l'Autriche et contribuer à sa défaite lors de la Première Guerre mondiale.

L'Autriche a été une puissance majeure en Europe pendant plusieurs siècles, jouant un rôle central dans les affaires européennes. Le ministre autrichien des Affaires étrangères, le prince Metternich, a été une figure influente lors du Congrès de Vienne en 1814-1815, qui a cherché à rétablir l'équilibre des puissances en Europe après les guerres napoléoniennes. Metternich était un fervent défenseur de la monarchie et s'opposait à toute forme de révolution ou de changement radical. Cependant, l'empire multinational de l'Autriche comprenait de nombreux groupes ethniques différents, dont les Hongrois, les Tchèques, les Polonais, les Croates, les Serbes, les Italiens et les Allemands, parmi d'autres. Cela a créé des tensions internes, car de nombreux groupes aspiraient à une plus grande autonomie ou à l'indépendance. Ces tensions ont éclaté lors des révolutions de 1848, qui ont ébranlé l'empire mais ont finalement été réprimées. Néanmoins, ces tensions ont persisté tout au long du XIXe siècle et ont contribué à l'instabilité de l'Autriche-Hongrie, comme l'empire est devenu connu après le compromis austro-hongrois de 1867. Finalement, ces tensions, combinées aux défis externes tels que la rivalité avec la Prusse et la montée du nationalisme serbe, ont conduit à l'effondrement de l'Autriche-Hongrie pendant la Première Guerre mondiale.

La Prusse[modifier | modifier le wikicode]

La Prusse a joué un rôle important dans la coalition contre Napoléon. Après une défaite initiale contre la France napoléonienne à la bataille de Iéna-Auerstedt en 1806, la Prusse a été forcée de se soumettre à Napoléon et de devenir un État satellite de l'Empire français. Cependant, la Prusse a finalement rompu ses liens avec Napoléon et rejoint la coalition anti-napoléonienne en 1813. La participation de la Prusse à la guerre de la Sixième Coalition a été déterminante pour la défaite finale de Napoléon. Les forces prussiennes ont joué un rôle clé dans plusieurs batailles importantes, y compris la bataille de Leipzig en 1813, également connue sous le nom de "Bataille des Nations", qui a marqué un tournant dans la guerre contre Napoléon. En 1815, les forces prussiennes, commandées par le maréchal Gebhard Leberecht von Blücher, ont joué un rôle crucial pour aider les troupes britanniques et alliées à remporter la victoire finale sur Napoléon à la bataille de Waterloo. La participation de la Prusse à la défaite de Napoléon a grandement amélioré sa position et son prestige en Europe. Cela a ouvert la voie à son rôle ultérieur dans l'unification de l'Allemagne sous la direction prussienne dans les décennies qui ont suivi les guerres napoléoniennes.

La Prusse a joué un rôle déterminant dans l'unification des États allemands au XIXème siècle sous la direction du chancelier Otto von Bismarck. La création de l'Empire allemand en 1871 a marqué un tournant dans l'histoire européenne. L'Allemagne est devenue une puissance économique et militaire majeure en Europe, rivalisant avec les autres grandes puissances du continent, en particulier le Royaume-Uni et la France. L'unification de l'Allemagne s'est déroulée dans un contexte de tensions et de rivalités internationales. La guerre franco-allemande de 1870-1871 a non seulement marqué la fin du Second Empire français, mais elle a aussi déclenché une série de conflits et de tensions en Europe qui ont conduit à la Première Guerre mondiale. La perte de l'Alsace-Lorraine par la France a été un sujet de tension persistante entre la France et l'Allemagne, qui a finalement contribué à déclencher la guerre en 1914. Dans l'ensemble, la formation de l'Allemagne en tant qu'État-nation a profondément transformé l'équilibre des forces en Europe et a eu un impact majeur sur l'histoire européenne et mondiale au XXème siècle.

La France[modifier | modifier le wikicode]

Après la chute de Napoléon en 1815, la France a été contrainte de se concentrer sur la réorganisation et la consolidation interne, ce qui a inclus une série de révolutions et de changements de régime. Cependant, elle a continué à étendre son influence à l'échelle mondiale par le biais de son empire colonial, qui s'est considérablement développé au cours du XIXe siècle. En Europe, la France a maintenu une influence culturelle significative, étant souvent considérée comme le berceau des arts, de la littérature et de la philosophie. Des villes comme Paris ont servi de point focal pour les mouvements artistiques et culturels, attirant des artistes, des écrivains et des penseurs du monde entier. Malgré ses défis politiques internes, la France a également connu une importante modernisation économique au cours du XIXe siècle. Avec le développement des industries et des chemins de fer, elle a vu une croissance économique significative. Cependant, la défaite contre la Prusse lors de la guerre franco-prussienne en 1870-1871 a eu un impact important sur le statut de la France en tant que grande puissance européenne. La perte de l'Alsace-Lorraine a été un coup dur pour la France, et cette défaite a finalement conduit à la fin du Second Empire et à l'établissement de la Troisième République. Cet événement a marqué un tournant dans l'histoire de la France et a servi de catalyseur pour une période d'introspection nationale et de réforme.

Les États-Nation à Affirmation Récente[modifier | modifier le wikicode]

L'Allemagne[modifier | modifier le wikicode]

L'unification allemande a été un processus complexe et conflictuel qui s'est déroulé sur plusieurs décennies. Elle a été en grande partie orchestrée par le royaume de Prusse et son chancelier, Otto von Bismarck. Bismarck a utilisé à la fois la diplomatie et la force militaire pour unifier les divers États allemands sous l'hégémonie prussienne. L'une de ses stratégies a été de mobiliser le nationalisme allemand pour unifier les États allemands contre des ennemis communs. Cela s'est clairement illustré lors des guerres contre l'Autriche en 1866 (connue sous le nom de guerre austro-prussienne ou guerre des Sept Semaines) et contre la France en 1870 (guerre franco-prussienne). Il est intéressant de noter que l'unification de l'Allemagne a été une source majeure de tension en Europe. L'Autriche, qui comptait une importante population de langue allemande, n'a pas été incluse dans le nouvel Empire allemand. Cela a créé une certaine ambiguïté quant à l'identité de l'Allemagne en tant qu'État-nation et a été source de conflit dans les décennies suivantes.

L'Italie[modifier | modifier le wikicode]

Tout comme l'Allemagne, l'Italie a été unifiée au milieu du XIXe siècle, après une série de guerres et de manoeuvres diplomatiques. Le mouvement pour l'unification italienne, connu sous le nom de Risorgimento, a été largement inspiré par les idéaux du nationalisme et du libéralisme. Les populations de langue italienne étaient dispersées dans divers États et royaumes indépendants, ainsi que dans des territoires sous contrôle étranger, en particulier l'Empire autrichien. Les guerres d'indépendance italiennes, qui se sont déroulées entre 1848 et 1866, étaient principalement dirigées contre l'Autriche et ont permis à l'Italie de gagner son indépendance et de s'unifier. Cependant, l'unification de l'Italie était incomplète. Certaines régions où vivaient des populations de langue italienne, comme le Trentin et l'Istrie (les "Terres Irrédentes"), sont restées sous contrôle autrichien. Ces revendications territoriales ont été une source de tensions dans les relations internationales, et l'Italie a finalement réussi à annexer ces territoires après la Première Guerre mondiale. Il est également vrai que le processus d'unification a souvent été dirigé par une élite politique et militaire, avec une participation populaire limitée. Cependant, le sentiment nationaliste était assez répandu parmi les populations de langue italienne, ce qui a contribué à la réussite de l'unification.

La Structure et le Rôle des États Empires[modifier | modifier le wikicode]

Les empires multinationaux[modifier | modifier le wikicode]

Les empires multinationaux étaient assez courants en Europe à cette époque, et ils représentaient souvent un défi en termes de gestion de la diversité ethnique, linguistique et religieuse. L'Empire russe, l'Empire ottoman et l'Autriche-Hongrie - sont de bons exemples de ces défis. L'Empire russe, qui s'étendait sur une grande partie de l'Eurasie, comprenait de nombreux groupes ethniques et linguistiques différents, dont des Russes, des Ukrainiens, des Biélorusses, des Tatars, des Géorgiens, des Arméniens, des Juifs et de nombreux autres. Cet empire était principalement orthodoxe, mais il comptait également une grande population musulmane, en particulier dans les régions du Caucase et en Asie centrale. L'Empire ottoman était encore plus diversifié sur le plan ethnique et religieux. Il comprenait des populations turques, arabes, kurdes, grecques, arméniennes, juives et d'autres groupes ethniques. L'Empire était majoritairement musulman, mais il comprenait également des populations chrétiennes et juives importantes. L'Autriche-Hongrie, également connue sous le nom de Monarchie austro-hongroise, était composée de deux entités distinctes - l'Autriche et la Hongrie - qui étaient liées par une union personnelle sous le règne de l'empereur d'Autriche et du roi de Hongrie. Chaque entité avait sa propre administration, sa propre législation et son propre système éducatif. L'Autriche-Hongrie était également très diversifiée sur le plan ethnique et linguistique, avec des Allemands, des Hongrois, des Tchèques, des Slovaques, des Polonais, des Ruthènes (Ukrainiens), des Roumains, des Croates, des Serbes et d'autres groupes ethniques. Dans tous ces empires, les tensions internes ont été une caractéristique constante, car les différents groupes cherchaient à préserver leur culture, leur langue et leur religion, et souvent aussi à obtenir une plus grande autonomie ou indépendance. Ces tensions ont finalement contribué à la dissolution de ces empires après la Première Guerre mondiale.

Le Congrès de Vienne de 1815, qui a redessiné la carte de l'Europe après la défaite de Napoléon, a rétabli le système monarchique dans de nombreux pays et a cherché à préserver l'équilibre des forces en Europe. Cet ordre était dirigé par les grandes puissances de l'époque - l'Autriche, la Russie, la Prusse et le Royaume-Uni - et il est souvent appelé le "Système de Metternich" du nom du chancelier autrichien qui a joué un rôle clé lors du Congrès de Vienne. Ce système cherchait à contrôler les mouvements nationalistes et révolutionnaires qui s'étaient répandus à travers l'Europe à la suite de la Révolution française et des guerres napoléoniennes. Les dirigeants de l'époque craignaient que ces mouvements ne déstabilisent leurs propres pays et ne menacent l'ordre établi. Cependant, cette politique de répression des mouvements nationalistes et des aspirations à l'indépendance a souvent eu l'effet inverse, en alimentant les ressentiments et en exacerbant les tensions. Au cours du XIXe siècle, ces tensions ont éclaté à plusieurs reprises, conduisant à des révolutions et des guerres d'indépendance dans de nombreuses régions d'Europe. Ces conflits ont finalement sapé le système de Metternich et ont conduit à la montée des États-nations modernes que nous connaissons aujourd'hui.

Le nationalisme a été un facteur clé qui a contribué à la déstabilisation de l'ordre établi en Europe au cours du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Dans de nombreux empires multinationaux, les différentes nationalités ont commencé à revendiquer leur droit à l'autodétermination, menant à des tensions internes et, dans certains cas, à des révolutions et des guerres d'indépendance. L'Autriche-Hongrie, par exemple, était un empire multinational composé de nombreuses nationalités différentes, dont les Hongrois, les Tchèques, les Slovaques, les Croates, les Serbes, les Roumains, et d'autres encore. Chacun de ces groupes avait sa propre identité culturelle et linguistique, et beaucoup aspiraient à avoir leur propre État-nation indépendant. Ces aspirations nationalistes ont conduit à des tensions et des conflits internes, et ont finalement contribué à l'effondrement de l'empire après la Première Guerre mondiale. De même, dans l'Empire ottoman, les différentes nationalités sous domination ottomane - notamment les Grecs, les Arméniens et les Arabes - ont commencé à réclamer leur indépendance, contribuant à la déstabilisation de l'empire. Enfin, l'impérialisme et les rivalités coloniales entre les grandes puissances européennes ont également contribué à la montée des tensions qui ont mené à la Première Guerre mondiale. Chaque puissance cherchait à étendre son influence et à sécuriser ses intérêts, souvent aux dépens des autres, ce qui a mené à une série d'alliances et de contre-alliances qui ont finalement enclenché le déclenchement du conflit en 1914.

L'Empire austro-hongrois[modifier | modifier le wikicode]

L'Empire austro-hongrois, sous la direction de la Maison de Habsbourg, a été un acteur majeur en Europe pendant plusieurs siècles. Toutefois, à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, l'empire a été confronté à une série de défis internes et externes qui ont finalement conduit à son effondrement. À l'intérieur de l'empire, les tensions ethniques et nationalistes se sont intensifiées. De nombreux groupes ethniques, dont les Tchèques, les Slovaques, les Serbes, les Croates, les Roumains et les Hongrois, ont commencé à réclamer plus d'autonomie ou même une indépendance totale. Ces tensions ont été exacerbées par la dualité austro-hongroise instaurée en 1867, qui a accordé plus d'autonomie à la Hongrie, mais a laissé de nombreux autres groupes ethniques insatisfaits. À l'extérieur de l'empire, l'Autriche-Hongrie a également été confrontée à des défis. La guerre austro-prussienne de 1866 a marqué un tournant décisif, la victoire de la Prusse affirmant sa suprématie sur les États allemands et réduisant l'influence de l'Autriche. Par ailleurs, l'empire a dû faire face à l'hostilité de la Russie et de l'Italie, ainsi qu'à la concurrence de l'Empire ottoman pour le contrôle des Balkans. L'éclatement de la Première Guerre mondiale en 1914 a exacerbé ces tensions internes et externes. Malgré une résistance tenace, l'Empire austro-hongrois a finalement été vaincu et a implosé à la fin de la guerre en 1918, donnant naissance à plusieurs nouveaux États-nations en Europe centrale et orientale.

L'Empire austro-hongrois était confronté à de nombreuses pressions internes dues aux aspirations nationalistes de ses différentes communautés ethniques. Le Compromis de 1867, qui a créé une double monarchie en accordant une autonomie accrue à la Hongrie, a sans doute apaisé certains problèmes, mais il en a exacerbé d'autres en alimentant les frustrations des autres groupes nationaux qui ne bénéficiaient pas d'un tel traitement privilégié. Ces tensions internes ont été aggravées par une série de problèmes externes, dont la rivalité avec la Russie, l'Italie et la Prusse (qui deviendra plus tard le noyau de l'Allemagne unifiée). La défaite de l'Autriche-Hongrie lors de la guerre austro-prussienne de 1866 a marqué un tournant, réduisant l'influence de l'Autriche dans les affaires allemandes et laissant la Prusse comme puissance dominante. L'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand en 1914 a déclenché la Première Guerre mondiale, qui a finalement sonné le glas de l'Empire austro-hongrois. À la fin de la guerre, l'empire a été démantelé et remplacé par une série de nouveaux États-nations, dont la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie, reflétant les aspirations nationalistes qui avaient contribué à sa chute. Ces changements ont radicalement modifié le paysage politique de l'Europe centrale et ont eu des répercussions profondes sur l'histoire européenne du XXe siècle.

L'Empire autrichien a été sérieusement affaibli après sa défaite contre la Prusse lors de la guerre austro-prussienne en 1866. Cette défaite a non seulement renforcé la position de la Prusse en tant que puissance dominante dans l'espace germanophone, mais a également exacerbé les tensions internes au sein de l'Empire autrichien. L'empereur Franz Joseph Ier a dû faire des concessions aux dirigeants hongrois, qui avaient agité pour plus d'autonomie, pour préserver l'intégrité de l'empire. Cela a abouti au compromis de 1867, qui a transformé l'Empire autrichien en un double empire, connu sous le nom d'Empire austro-hongrois. Les dirigeants hongrois ont obtenu une large autonomie, y compris leur propre gouvernement et leur propre administration, bien que certaines affaires, comme la défense et les affaires étrangères, soient restées sous le contrôle commun. Cependant, cette solution n'a pas satisfait les nombreux autres groupes ethniques qui composaient l'empire. Les revendications d'autonomie et d'indépendance des différentes nationalités, notamment les Tchèques, les Slovaques, les Roumains, les Serbes et les Ukrainiens, ont continué à déstabiliser l'Empire austro-hongrois, contribuant finalement à sa désintégration après la Première Guerre mondiale.

La dualité de l'Empire austro-hongrois a créé des tensions internes. Alors que l'Autriche et la Hongrie étaient liées par une monarchie commune, chacune d'elles avait son propre parlement et sa propre administration. Cette structure a abouti à une sorte de concurrence entre les deux parties de l'empire, chacune cherchant à préserver et à étendre ses propres intérêts. Cette situation a été compliquée par le fait que l'empire était également peuplé d'un grand nombre d'autres nationalités, qui étaient mécontentes de leur statut de minorité et cherchaient à obtenir une plus grande autonomie ou même l'indépendance. Le nationalisme a joué un rôle crucial dans l'affaiblissement de l'Empire austro-hongrois. De nombreux groupes ethniques à l'intérieur de l'empire ont été influencés par le mouvement pan-slave, qui cherchait à unir tous les peuples slaves sous une seule entité politique. Cela a été particulièrement manifeste dans les Balkans, où l'empire a dû faire face à une série de crises et de guerres pendant la dernière partie du 19e siècle. La Première Guerre mondiale a finalement été le coup de grâce pour l'Empire austro-hongrois. Après la défaite de l'empire dans la guerre, les différentes nationalités qui le composaient ont réussi à obtenir leur indépendance, ce qui a abouti à la création de plusieurs nouveaux États en Europe centrale et orientale.

L'Empire russe[modifier | modifier le wikicode]

L'Empire russe était un État multinational extrêmement vaste et diversifié, s'étendant sur une grande partie de l'Europe de l'Est, de l'Asie du Nord, et de l'Asie centrale. Les Russes étaient le groupe ethnique le plus important et la langue russe était la langue officielle de l'empire. Cependant, il y avait aussi un grand nombre d'autres groupes ethniques qui vivaient dans l'Empire russe, chacun avec sa propre langue, sa propre culture et ses propres traditions. Parmi ces groupes se trouvaient les Ukrainiens, les Biélorusses, les Tatars, les Juifs, les Poles, les Baltes (Lituaniens, Lettons, Estoniens), les Géorgiens, les Arméniens, les Azerbaïdjanais, les Kazakhs, les Ouzbeks, les Turkmènes, et de nombreux autres. Cependant, l'Empire russe n'était pas un État multiculturel dans le sens moderne du terme. Les différentes nationalités étaient généralement soumises à une politique de "russification", qui cherchait à promouvoir la langue et la culture russes aux dépens des autres cultures. Cette politique a souvent créé des tensions entre le gouvernement russe et les différentes nationalités, et a été l'une des causes des troubles qui ont finalement conduit à l'effondrement de l'Empire russe lors de la Révolution russe de 1917.

Les premières années du 20e siècle ont été marquées par une série de soulèvements et de révolutions qui ont finalement conduit à l'effondrement de l'Empire russe. La révolution de 1905 a été déclenchée par une série de grèves, de manifestations et de soulèvements militaires. Elle a été provoquée par une combinaison de mécontentement populaire face à l'autocratie tsariste, d'insatisfaction face aux conditions économiques et de réaction à la défaite de la Russie dans la guerre russo-japonaise. Bien que cette révolution n'ait pas réussi à renverser le tsar, elle a conduit à des réformes significatives, notamment la création d'une assemblée législative, la Douma. La révolution de 1917, quant à elle, a été une période de troubles politiques et sociaux majeurs qui a finalement conduit à la chute de l'Empire russe et à la naissance de la République socialiste fédérative soviétique de Russie. La révolution a commencé en février (ou mars, selon le calendrier grégorien) avec une série de grèves et de manifestations à Petrograd (aujourd'hui Saint-Pétersbourg), qui ont rapidement évolué en une révolution nationale. Le tsar Nicolas II a abdiqué en mars, mettant fin à plus de 300 ans de domination de la dynastie Romanov. Ces révolutions ont été alimentées par une variété de facteurs, notamment l'insatisfaction populaire face au régime autocratique du tsar, les difficultés économiques, les tensions sociales et ethniques, et les pertes catastrophiques subies par la Russie pendant la Première Guerre mondiale.

La Russie impériale était une entité ethniquement et culturellement diverse, composée de nombreuses nationalités différentes. Les tensions entre ces différents groupes ont joué un rôle important dans la déstabilisation et l'éventuelle désintégration de l'Empire. Au cours du 19ème siècle, plusieurs de ces nationalités ont commencé à développer un sentiment nationaliste plus fort. Cela a été alimenté par une combinaison de facteurs, notamment l'oppression économique, politique et culturelle de la Russie impériale, ainsi que l'influence des idées nationalistes et libérales européennes. En particulier, les Polonais, les Finnois, les Baltes, les Ukrainiens, les Géorgiens, les Arméniens et divers groupes en Asie centrale et dans le Caucase ont tous connu des mouvements nationalistes significatifs. Certains de ces mouvements ont cherché une plus grande autonomie ou des droits culturels au sein de l'Empire russe, tandis que d'autres ont cherché une indépendance totale. Lorsque la révolution de 1917 a éclaté, beaucoup de ces groupes ont saisi l'opportunité pour pousser leurs revendications. Dans le chaos qui a suivi, plusieurs républiques nationales ont émergé, dont certaines ont réussi à obtenir une indépendance durable, comme la Finlande, la Lituanie, la Lettonie et l'Estonie. Dans l'ensemble, les mouvements de libération nationale ont joué un rôle crucial dans la désintégration de l'Empire russe et ont contribué à façonner le paysage politique de l'Europe de l'Est et de l'Eurasie au 20e siècle.

L'Empire ottoman[modifier | modifier le wikicode]

L'Empire ottoman est devenu une cible majeure des ambitions impérialistes européennes au cours du XIXe siècle. L'empire, qui avait autrefois été un acteur majeur sur la scène européenne, a été progressivement affaibli par une série de révoltes internes, de problèmes économiques et de guerres avec ses voisins européens. Les grandes puissances européennes, en cherchant à étendre leur influence, ont mené une série de guerres et de conflits diplomatiques connus sous le nom de la "Question d'Orient". Ces conflits ont souvent tourné autour de la question de savoir comment gérer le déclin de l'Empire ottoman et comment diviser son vaste territoire. Chaque grande puissance avait ses propres intérêts dans l'Empire ottoman. La Russie, par exemple, cherchait à étendre son influence dans les Balkans et avait un intérêt particulier à obtenir un accès aux Dardanelles et au Bosphore pour garantir sa flotte un accès à la Méditerranée. De même, la Grande-Bretagne et la France étaient également intéressées par la protection de leurs routes commerciales et de leurs intérêts économiques dans la région. L'implication des grandes puissances a souvent exaspéré les tensions ethniques et religieuses au sein de l'Empire ottoman, ce qui a contribué à déclencher une série de guerres balkaniques au début du XXe siècle. Ces guerres ont encore affaibli l'Empire ottoman et ont préparé le terrain pour son démantèlement final après la Première Guerre mondiale.

L'Empire ottoman a progressivement perdu son contrôle sur divers territoires au cours du XIXe siècle. Par exemple, la Grèce a gagné son indépendance après la guerre d'indépendance grecque (1821-1832). De même, la Serbie, la Roumanie, le Monténégro et la Bulgarie ont obtenu une autonomie de plus en plus grande tout au long du XIXe siècle, culminant avec leur indépendance complète à la suite des guerres balkaniques (1912-1913). Au XXe siècle, au cours de la Première Guerre mondiale, l'Empire ottoman s'est aligné sur les puissances centrales (l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie). Avec la défaite des puissances centrales en 1918, l'Empire ottoman s'est également effondré. Les traités de Sèvres (1920) et de Lausanne (1923) ont officiellement mis fin à l'Empire ottoman, réduisant la Turquie à ses frontières actuelles et partageant le reste de l'Empire ottoman entre les puissances alliées.

La politique du Royaume-Uni et de certaines autres puissances européennes à l'égard de l'Empire ottoman était guidée par un mélange de rivalité et de pragmatisme. D'une part, elles voulaient contrôler certaines parties de l'Empire ottoman pour leurs propres intérêts. D'autre part, elles étaient également préoccupées par l'instabilité qui pourrait découler de l'effondrement de l'Empire. C'est précisément ce mélange d'intérêts qui a guidé la politique britannique envers l'Empire ottoman. Le Royaume-Uni considérait l'Empire ottoman comme un "État tampon" utile contre l'expansion russe vers le sud, ce qui pourrait menacer l'Inde, la "perle de la Couronne" de l'Empire britannique. C'est pourquoi, pendant une grande partie du XIXe siècle, le Royaume-Uni a cherché à maintenir l'intégrité territoriale de l'Empire ottoman. C'est ce qu'on appelle la "politique de l'équilibre", qui visait à préserver un équilibre de pouvoir en Europe en évitant que tout pays (y compris la Russie) ne devienne trop fort. Cependant, cette politique a changé avec le temps, en particulier avec l'ouverture du canal de Suez, qui a rendu l'Égypte (un territoire ottoman) d'une importance vitale pour le Royaume-Uni. Cela a conduit à l'occupation britannique de l'Égypte en 1882. De plus, au début du XXe siècle, la menace posée par l'Allemagne a commencé à remplacer la menace russe dans la politique étrangère britannique. Cela a conduit à un réalignement des alliances, et pendant la Première Guerre mondiale, le Royaume-Uni s'est retrouvé en guerre contre l'Empire ottoman, qui s'était allié à l'Allemagne. Après la guerre, le Royaume-Uni a joué un rôle clé dans le démembrement de l'Empire ottoman, prenant le contrôle de plusieurs de ses anciens territoires au Moyen-Orient sous la forme de "mandats" de la Société des Nations.

L’Équilibre du Pouvoir Européen[modifier | modifier le wikicode]

Le congrès de Vienne par Jean Godefroy.

Le Congrès de Vienne (1815)[modifier | modifier le wikicode]

Le concept d'équilibre des pouvoirs en Europe était central à la pensée politique et stratégique des États européens au XIXe siècle. Cet équilibre visait à éviter qu'un seul pays ne domine le continent et ne perturbe la stabilité de la région. Cela reflétait une réaction aux guerres napoléoniennes, où l'ambition expansionniste de Napoléon avait déstabilisé le continent. Le Congrès de Vienne, qui a eu lieu en 1814-1815 après la chute de Napoléon, a été un moment clé pour établir ce concept d'équilibre des pouvoirs. Les puissances européennes, en particulier l'Autriche, la Russie, la Prusse et le Royaume-Uni, ont redessiné la carte de l'Europe dans l'espoir de créer un équilibre qui découragerait de futures guerres.

Le Congrès de Vienne, qui s'est déroulé de novembre 1814 à juin 1815, avait pour principal objectif de rétablir l'équilibre politique et militaire en Europe après les bouleversements causés par les guerres napoléoniennes. Ce congrès était une tentative majeure de diplomatie multilatérale et les participants ont cherché à rétablir l'ordre ancien après l'effondrement de l'Empire napoléonien. L'une des principales décisions prises lors du congrès a été de contenir la France pour éviter qu'elle ne provoque à nouveau des troubles en Europe. Les frontières de la France ont été réduites à ce qu'elles étaient en 1790, avant les guerres de la Révolution française. En outre, les pays voisins de la France ont été renforcés. Par exemple, les Pays-Bas ont été agrandis en incorporant la Belgique pour créer un royaume des Pays-Bas plus puissant. La Grande-Bretagne a joué un rôle clé lors du congrès. Elle était l'une des grandes puissances qui ont contribué à vaincre Napoléon, et elle a joué un rôle important dans les négociations. Avec son empire maritime et commercial étendu, la Grande-Bretagne a été un acteur clé dans le maintien de l'équilibre des forces en Europe.

Au cours du XIXe siècle, divers congrès et conférences diplomatiques ont été organisés pour gérer les tensions et les conflits internationaux. Ces réunions étaient souvent dominées par les grandes puissances européennes, qui cherchaient à maintenir un équilibre des pouvoirs et à éviter une guerre à grande échelle.

Le Congrès de Paris (1856)[modifier | modifier le wikicode]

Le Congrès de Paris est précise est l'un événement significatif dans le XIXe siècle européen qui a reflété la tension et les préoccupations concernant l'équilibre des pouvoirs. Le Congrès de Paris (1856) est un exemple notable de la manière dont les puissances européennes ont cherché à réglementer les conflits et à éviter la domination d'une seule puissance. La Guerre de Crimée a été une occasion pour les puissances européennes de freiner l'expansion de l'Empire russe, considéré à cette époque comme une menace pour l'équilibre des forces en Europe. Le Congrès de Paris a tenté d'introduire des principes modernes de droit international. Par exemple, l'interdiction de la guerre de course (c'est-à-dire l'autorisation accordée aux navires privés de mener des hostilités en temps de guerre) a été établie dans le traité. Malgré le règlement de la Guerre de Crimée, les tensions persistantes dans les Balkans et la question de l'Orient ont continué à menacer la paix en Europe, conduisant finalement à d'autres conflits dans la région.

La Guerre de Crimée (1853-1856) a été un moment significatif de l'histoire du XIXe siècle, non seulement en termes de son impact sur l'équilibre des puissances européennes, mais aussi en raison de ses répercussions sur la conduite de la guerre et les relations internationales. En effet, la guerre a opposé la Russie à une coalition d'États composée de la France, du Royaume-Uni, de l'Empire ottoman et du royaume de Sardaigne. L'enjeu principal était le contrôle des détroits du Bosphore et des Dardanelles, qui étaient essentiels pour l'accès de la Russie à la mer Méditerranée. C'était une question de grande importance stratégique, car elle affectait la capacité de la Russie à projeter son influence et à maintenir sa présence en Méditerranée. Après plusieurs années de combats, les parties belligérantes ont conclu la paix lors du Congrès de Paris en 1856. Dans le traité qui en a résulté, la Russie a été contrainte de renoncer à ses prétentions sur les territoires des détroits ainsi que sur la Moldavie et la Valachie. Le traité a également établi la neutralité des détroits, en permettant à tous les navires de commerce en temps de paix et en interdisant l'entrée aux navires de guerre en temps de paix. Ces dispositions ont grandement limité l'influence de la Russie dans la région et ont souligné l'importance du maintien de l'équilibre des pouvoirs en Europe. Toutefois, comme il est courant dans les accords diplomatiques, les tensions sous-jacentes et les ambitions non résolues ont continué à exister et ont contribué à alimenter de futurs conflits dans la région.

Le Traité de Paris de 1856 a marqué la fin de la Guerre de Crimée, avec plusieurs dispositions importantes visant à maintenir la paix et la stabilité en Europe. En plus des conditions mentionnées concernant la Russie, le traité a également établi plusieurs autres principes et règles :

  • La neutralisation de la mer Noire : Le traité stipulait que la mer Noire était neutre, ce qui signifiait qu'aucun navire de guerre ne pouvait y être présent en temps de paix. Cette disposition limitait l'influence de la Russie dans la région et visait à prévenir de futurs conflits.
  • La garantie de l'intégrité territoriale de l'Empire ottoman : Les puissances européennes signataires ont convenu de respecter l'intégrité territoriale de l'Empire ottoman, dans le but de prévenir la désagrégation de l'empire et les conflits qui pourraient en résulter.
  • La protection des chrétiens dans l'Empire ottoman : Le traité a également prévu des garanties pour la protection des chrétiens dans l'Empire ottoman, ce qui était un sujet de préoccupation pour plusieurs puissances européennes.
  • La reconnaissance de la Roumanie, de la Serbie et du Monténégro : Le traité a également reconnu l'indépendance de la Roumanie, de la Serbie et du Monténégro, qui étaient auparavant sous le contrôle de l'Empire ottoman.

Cependant, même si le Traité de Paris a apporté une certaine stabilité en Europe à court terme, les tensions sous-jacentes entre les puissances européennes et les aspirations nationalistes dans l'Empire ottoman et ailleurs ont persisté, ce qui a conduit à de nouveaux conflits dans les décennies suivantes.

Le Congrès de Berlin (1878)[modifier | modifier le wikicode]

Le traité de San Stefano, signé le 3 mars 1878 à l'issue de la guerre russo-turque de 1877-1878, prévoyait d'importantes concessions territoriales de la part de l'Empire ottoman et avait créé un État bulgare autonome sous influence russe, qui s'étendait dans les Balkans. Les puissances européennes, en particulier la Grande-Bretagne et l'Autriche-Hongrie, étaient préoccupées par le déséquilibre de pouvoir que cela créerait dans la région et l'influence accrue de la Russie. Par conséquent, elles ont convoqué le Congrès de Berlin en juin et juillet 1878 pour réviser les termes du traité de San Stefano.

Le Congrès de Berlin a abouti à la signature du Traité de Berlin, qui a réduit considérablement la taille de l'État bulgare créé par le traité de San Stefano et placé une partie de ces territoires sous le contrôle de l'Empire ottoman ou d'autres puissances européennes. Le traité a également reconnu l'indépendance complète de la Roumanie, de la Serbie et du Monténégro vis-à-vis de l'Empire ottoman, a attribué la Bosnie-Herzégovine à l'administration de l'Autriche-Hongrie et a accordé à la Grande-Bretagne le contrôle de Chypre. Le Congrès de Berlin et le traité qui en a résulté ont été des événements importants dans l'histoire des relations internationales, car ils ont reconfiguré la carte politique des Balkans et ont eu un impact significatif sur l'équilibre des pouvoirs en Europe. Cependant, ils n'ont pas réussi à résoudre de manière définitive les tensions nationalistes et les rivalités de pouvoir dans la région, ce qui a contribué aux conflits ultérieurs, y compris les guerres balkaniques et la Première Guerre mondiale.

Le Congrès de Berlin a modifié de manière significative le paysage politique des Balkans, tout en cherchant à maintenir un certain équilibre des pouvoirs entre les différentes nations européennes. L'État bulgare, qui avait été considérablement agrandi par le traité de San Stefano, a été divisé en trois parties par le Traité de Berlin. La Bulgarie proprement dite est devenue une principauté autonome sous suzeraineté ottomane, l'Est de la Roumélie a obtenu un statut autonome sous le contrôle direct de l'Empire ottoman, et la Macédoine est revenue sous l'autorité de l'Empire ottoman. Par ailleurs, le Congrès de Berlin a également étendu le territoire de la Serbie et du Monténégro et a reconnu leur indépendance, tout comme celle de la Roumanie. L'Autriche-Hongrie, quant à elle, a obtenu le droit d'occuper et d'administrer la Bosnie-Herzégovine, même si celle-ci restait officiellement une province de l'Empire ottoman. Ces changements ont eu des conséquences à long terme pour les Balkans et pour l'Europe en général, en exacerbant les tensions nationalistes et les conflits territoriaux, et en préparant le terrain pour les crises futures.

Le Congrès d’Algésiras (1906)[modifier | modifier le wikicode]

Le Congrès d'Algésiras a été convoqué à l'initiative du chancelier allemand Bernhard von Bülow suite à la crise de Tanger en 1905, où le Kaiser Guillaume II avait déclaré son soutien à l'indépendance du Maroc, mettant ainsi en cause le contrôle croissant de la France sur ce pays. Cette déclaration avait suscité une grave crise diplomatique entre la France et l'Allemagne. Lors du Congrès d'Algésiras, la majorité des pays participants ont soutenu la position de la France. Le résultat a été la reconnaissance de la "liberté d'action" de la France au Maroc, tout en maintenant officiellement la souveraineté du Sultan. L'Allemagne a été contrainte d'accepter un compromis qui incluait le respect de la liberté commerciale au Maroc, ainsi que l'établissement d'une police internationale dirigée par des officiers français et espagnols pour maintenir l'ordre. Cet événement a été un échec diplomatique pour l'Allemagne et a contribué à l'isolement international du pays. Il a également marqué un rapprochement entre la France et le Royaume-Uni, qui s'étaient déjà rapprochés avec l'Entente cordiale de 1904, renforçant ainsi l'opposition entre les Alliés (France, Royaume-Uni, Russie) et les puissances centrales (Allemagne, Autriche-Hongrie, Italie) qui allait déboucher sur la Première Guerre mondiale.

Le Congrès d'Algésiras a bien reflété et intensifié les tensions entre les grandes puissances, et en particulier entre la France et l'Allemagne. Si le congrès a confirmé la position privilégiée de la France au Maroc, il a aussi formalisé un système de contrôle international, en principe destiné à garantir les droits économiques des autres nations et à préserver l'indépendance formelle du Maroc. Cependant, en pratique, le Congrès a principalement validé l'influence croissante de la France sur le Maroc, ce qui a été perçu comme un revers pour l'Allemagne. Cela a alimenté des ressentiments et des tensions qui ont finalement contribué à la montée des hostilités qui ont mené à la Première Guerre mondiale. Il est également important de noter que le Congrès d'Algésiras a été un des premiers exemples de l'implication des États-Unis dans les affaires européennes, préfigurant leur rôle croissant sur la scène internationale au cours du XXe siècle.

La tension montante entre les puissances européennes au début du XXe siècle a menacé l'équilibre du pouvoir établi au Congrès de Vienne. L'un des principaux facteurs de cette instabilité était l'ascension rapide de l'Allemagne en tant que puissance économique et militaire majeure sous la direction de l'empereur Guillaume II et du chancelier Otto von Bismarck. L'Allemagne a cherché à élargir son influence, ce qui a conduit à des tensions avec d'autres grandes puissances, en particulier la Grande-Bretagne et la France. Le nationalisme grandissant en Europe a également joué un rôle important. De nombreuses populations ont commencé à revendiquer leur droit à l'autodétermination, ce qui a créé des tensions dans des régions comme les Balkans. En outre, la course aux armements, notamment entre l'Allemagne et la Grande-Bretagne, a contribué à créer un climat de méfiance et de rivalité. Le développement de nouvelles technologies militaires et le renforcement des armées ont accru le potentiel de destruction en cas de conflit. Tous ces facteurs ont contribué à une escalade des tensions qui a finalement conduit à l'éclatement de la Première Guerre mondiale en 1914, signifiant la fin de l'équilibre du pouvoir européen tel qu'il avait été conçu en 1815.

L’Emergence des Nouvelles Puissances Mondiales[modifier | modifier le wikicode]

Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, le monde a commencé à connaître une redistribution significative du pouvoir à l'échelle mondiale. Les États-Unis et le Japon ont tous deux commencé à se faire remarquer comme des acteurs mondiaux influents.

La guerre hispano-américaine a marqué une étape clé dans la montée en puissance des États-Unis sur la scène internationale. La victoire des États-Unis a non seulement permis l'annexion de Porto Rico, Guam et les Philippines, mais a également confirmé le statut de l'Amérique en tant que puissance coloniale. Elle a également formalisé la domination américaine sur Cuba et a permis aux États-Unis d'exercer une influence significative sur les affaires politiques et économiques de l'Amérique latine, notamment grâce à la doctrine Monroe, qui établissait l'Amérique latine comme une sphère d'influence américaine.

Le Japon, de son côté, est devenu une puissance mondiale majeure après sa victoire sur la Russie lors de la guerre russo-japonaise de 1904-1905. Cette guerre a marqué la première fois qu'une nation asiatique a vaincu une puissance européenne dans un conflit militaire moderne, ce qui a radicalement changé les perceptions de l'équilibre du pouvoir dans le monde. Le Japon a continué à renforcer sa position avec l'annexion de la Corée en 1910.

Ces évolutions ont bouleversé l'équilibre du pouvoir traditionnel, créant une nouvelle dynamique dans les relations internationales et contribuant à la complexité des tensions qui ont mené à la Première Guerre mondiale.

Les États-Unis[modifier | modifier le wikicode]

L'évolution des États-Unis entre la fin du XVIIIe siècle et le début du XXe siècle est remarquable. Ce pays est passé d'une jeune nation isolée à une puissance mondiale. La grande expansion territoriale des États-Unis a commencé dès le début du XIXe siècle avec la doctrine de la "Destinée manifeste", une croyance largement répandue selon laquelle les États-Unis étaient destinés à s'étendre à travers le continent nord-américain. Cette idéologie a mené à une série d'acquisitions territoriales, dont le plus notable est peut-être l'achat de la Louisiane à la France en 1803, qui a doublé la taille du pays. D'autres acquisitions territoriales importantes comprennent l'achat de l'Alaska à la Russie en 1867 et l'annexion de la République du Texas en 1845. Parallèlement à cette expansion territoriale, les États-Unis ont connu une croissance démographique impressionnante. Une grande partie de cette croissance démographique est due à l'immigration, avec des millions de personnes venant d'Europe et d'ailleurs à la recherche d'une vie meilleure. Les vagues d'immigration ont également contribué à la diversité et à la vitalité de la culture américaine. Enfin, la fin du XIXe siècle a été marquée par l'ère de la "Révolution industrielle", une période de croissance économique rapide et d'innovation technologique. Les États-Unis sont devenus un leader mondial dans des domaines tels que l'acier, le pétrole et l'électricité, et de grandes entreprises comme Standard Oil et Carnegie Steel ont dominé leur secteur respectif. Tous ces facteurs, combinés à un système politique stable et à un esprit d'entreprise fort, ont permis aux États-Unis de devenir une puissance économique et militaire mondiale majeure à l'aube du XXe siècle.

La croissance économique rapide des États-Unis au début du XXe siècle a été alimentée par une combinaison de facteurs, dont l'exploitation de vastes ressources naturelles, une main-d'œuvre importante et de plus en plus qualifiée, et des avancées technologiques majeures. L'industrialisation rapide des États-Unis a été soutenue par une abondance de ressources naturelles, notamment le charbon, le pétrole et divers minéraux, qui ont fourni les matières premières nécessaires pour alimenter les usines et les machines. En outre, une main-d'œuvre croissante - en grande partie grâce à l'immigration - a fourni la main-d'œuvre nécessaire pour faire fonctionner ces industries. Par ailleurs, les États-Unis ont bénéficié de grandes avancées technologiques et organisationnelles. Par exemple, l'introduction de l'assemblage en ligne par Henry Ford dans l'industrie automobile a révolutionné le processus de fabrication et a permis de produire des biens de manière plus efficace et à moindre coût. En conséquence de cette croissance économique, les États-Unis ont également gagné en influence politique. Après la Première Guerre mondiale, ils sont devenus un acteur majeur sur la scène internationale, jouant un rôle de premier plan dans la formation de nouvelles institutions internationales telles que la Société des Nations, même s'ils ont finalement choisi de ne pas en devenir membre. Cette influence s'est encore accrue après la Seconde Guerre mondiale, lorsque les États-Unis sont devenus l'une des deux superpuissances mondiales, aux côtés de l'Union soviétique.

L'expansion territoriale des États-Unis a été un facteur majeur de leur montée en tant que puissance mondiale à la fin du XIXe et au début du XXe siècle:

  • Alaska : Les États-Unis ont acheté l'Alaska à la Russie en 1867 pour 7,2 millions de dollars. Cette transaction, souvent appelée "folie de Seward" du nom du Secrétaire d'État William H. Seward qui l'a orchestrée, a ajouté 1,5 million de km² de territoire aux États-Unis. L'Alaska deviendra le 49e État américain en 1959.
  • Hawaii : Les îles hawaïennes sont devenues un territoire des États-Unis en 1898, suite à la révolution de 1893 qui a renversé la reine Lili'uokalani. Hawaii a été annexée principalement pour des raisons économiques et stratégiques. Elle est devenue le 50e État des États-Unis en 1959.
  • Cuba, les Philippines et Porto Rico : Ces territoires ont été cédés aux États-Unis par l'Espagne à la fin de la guerre hispano-américaine en 1898 par le Traité de Paris. Cependant, Cuba a été accordée son indépendance en 1902, bien que les États-Unis aient conservé certains droits d'intervention et le contrôle de la baie de Guantanamo. Les Philippines ont obtenu leur indépendance en 1946, après la Seconde Guerre mondiale. Porto Rico, quant à lui, est resté un territoire non incorporé des États-Unis.

La politique étrangère du président Théodore Roosevelt, qui était en fonction de 1901 à 1909, a joué un rôle clé dans cette évolution. Sa maxime, "Parlez doucement et portez un gros bâton", traduit bien sa politique étrangère, souvent appelée "politique du gros bâton". Roosevelt croyait en l'engagement pacifique avec les autres nations, mais était prêt à utiliser la force, si nécessaire, pour protéger les intérêts des États-Unis. Dans le cadre de cette politique, Roosevelt a travaillé pour renforcer la présence militaire des États-Unis, notamment en envoyant la "Grande Flotte Blanche" en tournée mondiale de 1907 à 1909 pour démontrer la puissance navale des États-Unis. Il a également utilisé cette approche dans sa gestion du Canal de Panama, dont la construction a été une réalisation majeure de son administration.

L'expansion territoriale des États-Unis à la fin du 19e siècle a grandement contribué à leur transformation en une puissance mondiale. L'acquisition de nouveaux territoires et de ressources a stimulé l'économie américaine, et la construction de bases navales dans ces territoires a étendu la portée militaire du pays. De plus, les politiques étrangères agressives de présidents comme Theodore Roosevelt ont également joué un rôle important. Roosevelt, par exemple, a soutenu la construction du canal de Panama, qui a amélioré la capacité des États-Unis à projeter leur puissance navale dans le monde. En outre, les innovations technologiques et l'industrialisation rapide ont fait des États-Unis le leader mondial de la production industrielle au début du 20e siècle. Ces facteurs, combinés à une population en croissance rapide, ont donné aux États-Unis les moyens d'exercer leur influence à l'échelle mondiale. Il est important de noter que cette montée en puissance a également été accompagnée de tensions et de conflits, tant au niveau national qu'international. Mais en fin de compte, ces développements ont jeté les bases du statut de superpuissance des États-Unis au cours du 20e siècle.

Le Japon[modifier | modifier le wikicode]

L'ère Meiji (1868-1912) au Japon a été une période de transformation profonde et rapide. Isolé pendant plus de deux siècles sous la politique de sakoku (isolement national) du shogunat Tokugawa, le Japon a été forcé de s'ouvrir au monde extérieur à la suite de l'arrivée des navires noirs du commodore Matthew Perry des États-Unis en 1853. La Restauration Meiji en 1868 a marqué le début d'un processus de modernisation et d'occidentalisation rapide. Le nouveau gouvernement a lancé de nombreuses réformes pour moderniser le pays sur le modèle occidental, ce qui incluait la construction d'infrastructures modernes, l'adoption de nouvelles technologies, la mise en place d'un système éducatif universel, et la réorganisation de l'armée et de la marine sur le modèle occidental. Ces réformes ont transformé le Japon d'un pays féodal en une puissance industrielle et militaire moderne en l'espace de quelques décennies. Cela a permis au Japon de devenir la première puissance non occidentale à vaincre une puissance occidentale moderne dans la guerre russo-japonaise de 1904-1905. Cette victoire a établi le Japon comme une puissance mondiale et a changé l'équilibre du pouvoir en Asie de l'Est.

À la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, le Japon a adopté une politique expansionniste agressive en Asie de l'Est et dans le Pacifique. Après la Première Guerre sino-japonaise (1894-1895), le Japon a acquis Taiwan et les îles Pescadores. La victoire du Japon sur la Russie lors de la guerre russo-japonaise (1904-1905) a non seulement établi le Japon en tant que puissance mondiale, mais lui a également donné le contrôle de la Corée et de certains territoires en Mandchourie. En 1910, le Japon a officiellement annexé la Corée, qui est devenue une colonie japonaise jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945. Au cours de la Première Guerre mondiale, le Japon a saisi l'occasion pour étendre son influence en Chine et dans le Pacifique. Après l'attaque sur Pearl Harbor en 1941 et pendant une grande partie de la Seconde Guerre mondiale, le Japon a contrôlé un vaste empire qui s'étendait sur une grande partie de l'Asie de l'Est et du Pacifique.

La Restauration Meiji, qui a commencé en 1868, a marqué une période de modernisation et d'industrialisation rapide au Japon. C'était une époque de grands changements, où le pays est passé d'un système féodal isolé à une structure moderne de gouvernance et d'économie. Ces changements ont eu un impact significatif sur la position du Japon dans le monde. Durant cette période, le Japon a également commencé à établir un empire colonial. La guerre sino-japonaise de 1894-1895 a marqué une étape importante dans cette expansion. La victoire du Japon et le traité de Shimonoseki qui en a résulté ont considérablement augmenté l'influence du Japon en Asie de l'Est. Taïwan est devenue une colonie japonaise et l'indépendance de la Corée a été reconnue, ouvrant la voie à une influence et à une domination japonaises accrues dans les décennies suivantes. La modernisation rapide du Japon, combinée à ses ambitions impérialistes, a permis au pays de se hisser au rang de grande puissance à la fin du XIXe et au début du XXe siècle.

La guerre russo-japonaise a été un tournant non seulement dans l'histoire du Japon, mais aussi dans celle du monde, en remettant en question la domination incontestée des puissances européennes. Le Japon, grâce à sa modernisation rapide et efficace, a pu infliger à la Russie une série de défaites surprenantes. La victoire décisive à la bataille de Tsushima, où la flotte russe a été pratiquement anéantie, a été particulièrement marquante. Le traité de Portsmouth qui a suivi a reconnu les gains territoriaux du Japon en Corée et en Mandchourie. Il a marqué le début d'une nouvelle ère dans les relations internationales, où une nation non-européenne a pu se faire une place parmi les grandes puissances. Cette victoire a également stimulé le nationalisme japonais et a renforcé la position du Japon en tant que puissance coloniale en Asie. Cependant, elle a également semé les graines de futurs conflits, en particulier avec les États-Unis, en raison de l'expansion de l'influence japonaise en Asie de l'Est.

Ces développements au début du XXe siècle ont marqué le début d'un changement profond dans l'équilibre du pouvoir mondial. Tandis que l'Europe était encore au centre des affaires mondiales, la montée en puissance des États-Unis et du Japon ont commencé à remettre en question cette domination. Les États-Unis, grâce à leur vaste territoire, à leur population croissante et à leur capacité à adopter et à innover dans la technologie industrielle, ont été en mesure de surpasser les puissances européennes dans de nombreux domaines économiques. Leur influence ne se limitait pas seulement à l'économie : ils sont également intervenus de manière significative dans les affaires politiques de l'Amérique latine et ont commencé à s'affirmer comme une puissance navale importante. Quant au Japon, sa modernisation rapide et sa victoire contre la Russie ont non seulement transformé le pays en une puissance régionale majeure, mais ont également remis en question l'idée reçue que les puissances européennes étaient militairement supérieures. Cela a non seulement renforcé le statut international du Japon, mais a également servi d'exemple à d'autres pays non occidentaux cherchant à se moderniser. La montée de ces deux puissances a été l'un des nombreux facteurs qui ont contribué à l'instabilité croissante de la période précédant la Première Guerre mondiale, une période marquée par des tensions et des rivalités accrues entre les grandes puissances.

L’Ère de l’Expansion Coloniale[modifier | modifier le wikicode]

Le XIXème siècle est marqué par une augmentation significative de la superficie des empires coloniaux, en particulier ceux des puissances européennes. En 1800, ces empires contrôlaient environ 35% de la surface terrestre, mais ce chiffre atteignait 85% en 1914. La conquête coloniale constitue l'un des phénomènes majeurs du XIXème siècle. Presque toutes les puissances européennes vont se lancer dans cette entreprise, et les conséquences en seront considérables. Le XIXème siècle a été le théâtre d'une expansion coloniale sans précédent, souvent appelée la "Nouvelle Impérialisme". Ce phénomène était largement motivé par des facteurs économiques, politiques et stratégiques. Sur le plan économique, la révolution industrielle a accru la demande des puissances européennes pour des matières premières bon marché et des marchés pour leurs produits manufacturés. Les colonies offraient non seulement des ressources naturelles précieuses, mais aussi des marchés captifs pour les biens produits en Europe. Politiquement et stratégiquement, la possession de vastes empires coloniaux était vue comme un signe de prestige et de puissance. La rivalité entre les puissances européennes a souvent conduit à des courses pour acquérir et consolider des colonies, chacune cherchant à surpasser les autres. Cela a souvent conduit à des tensions et des conflits, y compris la Guerre des Boers en Afrique du Sud et la crise de Fashoda en Afrique de l'Est.

À cette époque, l'impérialisme et le colonialisme étaient des éléments majeurs de la politique étrangère de nombreuses puissances mondiales. L'idée dominante était que les nations les plus puissantes avaient le droit, voire le devoir, d'étendre leur influence et leur contrôle sur des territoires plus faibles. Cette croyance a souvent été soutenue par des notions de supériorité raciale ou culturelle, ainsi que par un désir de gains économiques. L'Empire britannique, l'un des plus vastes de l'histoire, a mis en place une administration complexe pour gouverner ses nombreuses colonies. La Grande-Bretagne a également introduit de nombreux aspects de sa culture et de ses institutions dans les territoires qu'elle contrôlait, des effets qui persistent encore aujourd'hui. De même, la France a mis en place un vaste empire colonial, en particulier en Afrique, où elle a imposé sa langue et sa culture. Les ressources naturelles de ces colonies ont été exploitées pour le bénéfice de la métropole. L'Allemagne, qui était un État plus récent en Europe, a établi plusieurs colonies en Afrique et dans le Pacifique, bien que son empire colonial ait été moins étendu que ceux de la France ou de la Grande-Bretagne. En dehors de l'Europe, les États-Unis et le Japon sont devenus des puissances coloniales à la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle. Les États-Unis ont acquis des territoires tels que les Philippines et Porto Rico à la suite de la guerre hispano-américaine, tandis que le Japon a établi un empire en Asie de l'Est, comprenant Taiwan, la Corée et des parties de la Chine.

L'impérialisme et le colonialisme ne sont pas uniquement motivés par des objectifs économiques, mais également par des aspirations politiques, stratégiques et symboliques. Sur le plan politique et stratégique, le contrôle de territoires supplémentaires permettait aux nations impérialistes de disposer de bases militaires supplémentaires, de routes commerciales et d'une capacité accrue à projeter leur puissance à l'échelle mondiale. Les colonies pouvaient également servir de tampons entre la métropole et d'éventuels ennemis. Sur le plan symbolique, le fait de posséder des colonies était souvent considéré comme une marque de grandeur et de prestige pour une nation. Cela servait à renforcer le sentiment national et à justifier le régime politique en place, en faisant valoir qu'il était capable d'obtenir et de maintenir des colonies outre-mer. L'exemple de l'Allemagne est très pertinent. L'Allemagne, en tant que pays récemment unifié, ressentait le besoin de démontrer sa puissance et sa légitimité sur la scène internationale. Cela a conduit à une course à la colonisation et à la militarisation, en particulier en ce qui concerne la construction d'une flotte de guerre puissante pour rivaliser avec celle de la Grande-Bretagne.

La colonisation a été un moteur majeur du nationalisme dans les pays colonisateurs, en partie parce qu'elle renforçait le sentiment de supériorité nationale et créait un sentiment d'identité commune basé sur la domination d'autres peuples. L'acquisition de territoires et de ressources à l'étranger était souvent présentée comme une preuve de la grandeur et de la puissance de la nation. En outre, la colonisation a créé un sentiment de compétition internationale entre les puissances européennes, chaque pays cherchant à surpasser les autres en termes de nombre de colonies et d'étendue territoriale. Cela a également alimenté le sentiment nationaliste, car les citoyens se sentaient engagés dans une lutte globale pour la suprématie nationale. Enfin, la colonisation a souvent été utilisée pour détourner l'attention des problèmes internes. Par exemple, si un gouvernement faisait face à des troubles sociaux ou économiques à l'intérieur du pays, il pouvait lancer une campagne coloniale pour détourner l'attention du public et créer un sentiment d'unité nationale. Si la colonisation a renforcé le nationalisme dans les pays colonisateurs, elle a également semé les graines de mouvements nationalistes parmi les peuples colonisés. Confrontés à l'oppression coloniale, de nombreux peuples colonisés ont commencé à développer leur propre sentiment d'identité nationale et à lutter pour l'indépendance.

L’Établissement des Empires Coloniaux[modifier | modifier le wikicode]

La empires coloniaux[modifier | modifier le wikicode]

La colonisation a eu des conséquences dévastatrices pour les populations indigènes. En général, les colonisateurs ont cherché à imposer leur propre système politique, économique, social et culturel aux populations indigènes, souvent en recourant à la force et à la répression. Les cultures et les langues indigènes ont souvent été supprimées, et les peuples colonisés ont été forcés d'adopter les modes de vie et les croyances des colonisateurs. De plus, les ressources naturelles des colonies ont été exploitées pour le bénéfice des économies des pays colonisateurs, souvent sans tenir compte des besoins ou des droits des populations indigènes. Les populations indigènes ont souvent été forcées de travailler dans des conditions extrêmement dures et exploitées pour extraire ces ressources. La colonisation a également souvent conduit à des inégalités profondes et durables. Les colonisateurs ont généralement instauré des systèmes de ségrégation et de discrimination, où les indigènes étaient considérés comme inférieurs et privés de nombreux droits fondamentaux.

Les ressources naturelles étaient l'une des motivations principales de la colonisation. Les pays colonisateurs avaient souvent pour objectif principal de tirer profit des ressources naturelles des colonies pour alimenter leur propre économie. Cela pouvait inclure des ressources telles que l'or et les autres métaux précieux, les diamants, le caoutchouc, les épices, le bois, le thé, le café, le coton et bien d'autres. Pour maximiser l'exploitation de ces ressources, les pays colonisateurs ont souvent mis en place des systèmes d'administration et de travail qui étaient extrêmement exploitants et oppressifs pour les populations locales. Ces systèmes incluaient souvent le travail forcé, la confiscation des terres, l'imposition de taxes et d'autres formes d'exploitation économique.

Le roi Léopold II de Belgique est connu pour avoir instauré un régime particulièrement brutal et exploiteur dans l'État indépendant du Congo, qui était sa propriété personnelle et non une colonie de la Belgique. Le régime de Léopold a forcé la population locale à récolter le caoutchouc sauvage dans des conditions extrêmement difficiles. Ceux qui ne remplissaient pas les quotas étaient souvent punis par la mutilation ou la mort. On estime que des millions de personnes sont mortes en raison des conditions de travail brutales et des maladies liées au travail forcé. En Indochine et en Afrique, la France a également exploité les ressources naturelles, notamment le charbon, le cuivre, le caoutchouc et le bois. Des systèmes de travail forcé ont également été instaurés, et les populations locales ont souvent été forcées de travailler dans des conditions extrêmement difficiles. La Grande-Bretagne, pour sa part, a fortement exploité les ressources de l'Inde et de ses colonies africaines. En Inde, l'industrie du coton et les plantations de thé étaient parmi les principaux secteurs exploités par les Britanniques.

La Grande-Bretagne et la France étaient les deux plus grandes puissances coloniales du XIXe siècle en termes de superficie et de population de leurs empires respectifs.

L'Empire britannique, souvent décrit comme "l'empire sur lequel le soleil ne se couche jamais", était le plus vaste. Il s'étendait sur tous les continents, incluant des territoires aussi divers que l'Inde, l'Australie, le Canada, diverses parties de l'Afrique, ainsi que de nombreux territoires dans les Caraïbes et le Pacifique.

L'Empire français, bien que moins vaste que l'Empire britannique, était également étendu et comprenait des territoires en Afrique du Nord (notamment l'Algérie, la Tunisie et le Maroc), en Afrique subsaharienne (Afrique-Occidentale française et Afrique-Équatoriale française), en Asie (notamment l'Indochine), ainsi qu'en Amérique et dans le Pacifique.

L'Allemagne, l'Italie et la Belgique étaient de nouveaux venus dans la course à la colonisation et possédaient des empires coloniaux plus petits. L'Empire colonial allemand comprenait des territoires en Afrique (Togo, Cameroun, Sud-Ouest africain, Afrique orientale) et dans le Pacifique. L'Italie avait des colonies en Afrique (Érythrée, Somalie italienne, Libye). La Belgique, bien que petite, contrôlait l'énorme et richement doté Congo.

L'Espagne et le Portugal, qui avaient été les leaders de l'exploration et de la colonisation aux XVe et XVIe siècles, avaient des empires plus réduits au XIXe siècle. L'Espagne contrôlait toujours des territoires en Afrique (Sahara occidental, Guinée équatoriale) et dans le Pacifique, tandis que le Portugal possédait des colonies en Afrique (Angola, Mozambique, Guinée-Bissau) et en Asie (Timor oriental, Goa).

En outre, il convient de noter que la Russie, bien qu'elle ne soit généralement pas considérée comme une puissance coloniale au sens classique du terme, a également connu une expansion territoriale significative au XIXe siècle, notamment en Asie.

Le monde colonisé en 1914.

L'Empire britannique[modifier | modifier le wikicode]

L'Empire britannique était le plus vaste du monde à son apogée, couvrant environ 25% des terres émergées et s'étendant sur chaque partie du globe. L'Empire britannique était véritablement un empire mondial, avec des territoires sur tous les continents. Pour donner plus de détails :

  • En Asie, l'Empire britannique contrôlait des territoires comme l'Inde (le "joyau de la couronne"), le Pakistan actuel, le Bangladesh, la Malaisie, Singapour et la Birmanie. L'Inde était particulièrement précieuse pour l'Empire en raison de sa richesse et de sa population.
  • En Afrique, l'Empire britannique contrôlait de vastes territoires, dont l'Égypte, le Soudan, le Kenya, l'Ouganda, la Zambie, le Zimbabwe, l'Afrique du Sud et bien d'autres.
  • En Amérique du Nord, même après avoir perdu les colonies qui deviendraient les États-Unis, l'Empire britannique conservait le Canada. De plus, les Britanniques contrôlaient des territoires dans les Caraïbes, comme la Jamaïque, les Bahamas et d'autres îles.
  • En Océanie, l'Australie et la Nouvelle-Zélande étaient sous contrôle britannique, ainsi que plusieurs îles du Pacifique.
  • Même en Europe, les Britanniques contrôlaient des territoires comme Malte et Chypre, ainsi que des zones stratégiques comme Gibraltar.

Ce vaste empire a permis à la Grande-Bretagne de devenir une superpuissance mondiale, avec une influence culturelle, économique, politique et militaire considérable.

L'Empire britannique était composé d'une variété de territoires différents, dont certains étaient des colonies de peuplement, d'autres des colonies d'exploitation, et d'autres encore des protectorats ou des mandats.

  • Les colonies de peuplement étaient généralement des territoires où les Britanniques s'installaient en grand nombre, souvent parce qu'ils étaient peu peuplés à l'origine. Ces colonies bénéficiaient souvent d'un certain degré d'autonomie politique et étaient appelées dominions. Le Canada, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et l'Afrique du Sud étaient des exemples de tels dominions.
  • Les colonies d'exploitation étaient des territoires que les Britanniques contrôlaient principalement pour leurs ressources économiques. Ces colonies étaient généralement dirigées par un gouverneur nommé par le monarque britannique et elles avaient souvent une population indigène importante qui était soumise à la domination britannique. Des exemples de telles colonies incluent l'Inde, la Birmanie, le Nigéria, et le Soudan.
  • Les protectorats et les mandats étaient des territoires qui n'étaient pas officiellement colonisés par les Britanniques, mais qui étaient sous leur protection ou leur contrôle. Par exemple, l'Égypte et le Soudan étaient des protectorats, tandis que la Palestine et la Transjordanie étaient des mandats conférés à la Grande-Bretagne par la Société des Nations après la Première Guerre mondiale.

Chaque type de territoire avait un statut différent, et les lois et politiques britanniques variaient en fonction de ce statut. Cependant, dans tous ces territoires, les Britanniques exerçaient un certain degré de contrôle et d'influence, que ce soit par le biais du gouvernement direct, de la protection militaire ou du contrôle économique.

Les dominions de l'Empire britannique ont gagné une plus grande autonomie au cours du XIXème et au début du XXème siècle, tout en restant formellement liés à la Grande-Bretagne. Ce statut leur a permis de gérer leurs propres affaires internes tout en coordonnant leur politique étrangère et de défense avec celle de la Grande-Bretagne. La Déclaration de Balfour de 1926 a été un moment décisif dans cette évolution. Elle a déclaré que le Royaume-Uni et ses dominions étaient "égaux en statut, ne sont pas subordonnés les uns aux autres dans aucun aspect de leurs affaires intérieures ou extérieures, bien qu'unis par une allégeance commune à la Couronne, et librement associés comme membres du Commonwealth britannique des Nations". Cela a consolidé le principe selon lequel les dominions étaient des entités autonomes au sein de l'Empire, plutôt que des possessions subordonnées à la Grande-Bretagne. Néanmoins, malgré cette déclaration d'égalité formelle, il est resté vrai que le Royaume-Uni avait une influence prépondérante sur la politique étrangère et de défense des dominions, en particulier jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Cela a été particulièrement évident lors de la Première Guerre mondiale, lorsque les dominions ont été entraînés dans le conflit en grande partie en raison de leur lien avec la Grande-Bretagne, même si certains dominions comme le Canada et l'Australie ont eu un certain degré d'autonomie dans la gestion de leur effort de guerre.

Les petites îles ont souvent été d'une importance stratégique disproportionnée pour les empires coloniaux. Leur utilité en tant que bases navales, stations de ravitaillement, ou postes de commerce a souvent surpassé leur taille ou leur population. L'Océan Pacifique est un bon exemple de cette dynamique. De nombreux empires coloniaux ont établi des colonies ou des protectorats sur des îles du Pacifique pour servir de points de relais pour les navires en route vers l'Asie ou l'Australie. Par exemple, l'Empire britannique a établi des colonies à Fidji et aux îles Gilbert et Ellice (aujourd'hui Kiribati et Tuvalu), tandis que la France a établi un protectorat sur Tahiti et d'autres îles de la Polynésie française. L'Océan Indien a également vu une compétition similaire pour les îles stratégiques. L'Empire britannique a pris le contrôle de l'île Maurice et des Seychelles, qui étaient des bases navale clés sur la route vers l'Inde, tandis que la France a établi un contrôle sur l'île de la Réunion et Madagascar. En outre, certaines îles pouvaient avoir des ressources naturelles précieuses qui étaient attrayantes pour les empires coloniaux. Par exemple, les îles du Pacifique Sud étaient souvent riches en phosphate, une ressource importante pour l'industrie de l'engrais, tandis que les îles des Caraïbes et de l'Océan Indien avaient un climat propice à la culture de produits tels que le sucre, le café et les épices.

L'Empire français[modifier | modifier le wikicode]

Au plus fort de son expansion, l'Empire français était le deuxième plus grand empire colonial au monde en termes de superficie, après l'Empire britannique. À son apogée, au début du XXe siècle, il couvrait environ 11,5 millions de kilomètres carrés, soit près de 8,7% de la surface terrestre de la planète.

Cet empire s'étendait sur plusieurs continents, comprenant de grandes étendues de territoire en Afrique, ainsi que des possessions en Asie, en Amérique et dans l'Océan Pacifique. En Afrique, la France contrôlait de vastes territoires comme l'Algérie, la Tunisie, le Maroc, la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Tchad, le Sénégal, la Côte d'Ivoire, et bien d'autres. En Asie, elle possédait ce que l'on appelle aujourd'hui le Vietnam, le Laos et le Cambodge, qui étaient collectivement connus sous le nom d'Indochine française. En Amérique, la France contrôlait la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane française et Saint-Pierre-et-Miquelon. L'Empire français était très diversifié sur le plan culturel et linguistique, comprenant des populations allant des Berbères du Maghreb aux Vietnamiens d'Indochine, en passant par les Peuls et les Wolofs de l'Afrique de l'Ouest. Cependant, cet empire a également été marqué par de fortes tensions et des conflits, et beaucoup de ses anciennes colonies ont lutté pour leur indépendance au cours du XXe siècle.

L'Empire français avait une présence importante en Afrique et en Asie, avec de vastes territoires colonisés dans ces régions. En Afrique, les possessions françaises s'étendaient à travers le continent, y compris des territoires comme l'Algérie, le Maroc, la Tunisie, le Sénégal, le Mali, le Niger, le Tchad, la Côte d'Ivoire, le Gabon, la République centrafricaine, le Congo, le Djibouti, et Madagascar, pour n'en nommer que quelques-uns. En Asie, l'Indochine française était une collection de territoires comprenant ce qui est aujourd'hui le Vietnam, le Laos et le Cambodge. La France a également maintenu une présence en Asie de l'Ouest, avec le mandat de la Syrie et du Liban après la Première Guerre mondiale. Enfin, l'Empire français avait également des colonies dans le Pacifique, notamment la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française. Cet empire était donc véritablement global, s'étendant sur plusieurs continents et régions du monde.

En Afrique du Nord, l'Algérie était considérée comme une extension de la France elle-même et non comme une colonie, une particularité qui se reflétait dans sa désignation comme département français. Cela signifiait que, contrairement aux colonies françaises traditionnelles, l'Algérie était soumise aux mêmes lois que la métropole, bien que les Algériens musulmans aient été soumis à une discrimination institutionnelle et n'aient pas joui des mêmes droits que les citoyens français jusqu'à la fin de la guerre d'indépendance algérienne. La France a également eu une influence importante sur des États formellement indépendants comme le Maroc et la Tunisie à travers le système de protectorat. Bien que ces pays aient conservé leurs propres monarques, la France contrôlait leur politique étrangère et leur administration intérieure. En Asie du Sud-Est, l'Indochine française comprenait le Vietnam, le Laos et le Cambodge, qui étaient administrés comme des colonies ou des protectorats. Ces régions étaient gouvernées par des représentants français, qui imposaient des politiques économiques et sociales selon les intérêts de la France. Les autres colonies françaises en Afrique, comme le Sénégal, la Mauritanie, le Mali, le Niger et d'autres, étaient également administrées directement par la France et étaient utilisées pour leurs ressources naturelles et comme marchés pour les biens français.

L'Empire néerlandais[modifier | modifier le wikicode]

L'Empire néerlandais était une puissance coloniale importante, en particulier pendant les 17ème et 18ème siècles, bien que son influence ait commencé à décliner à la fin du 19ème siècle.

L'Indonésie, alors appelée les Indes néerlandaises, constituait la colonie la plus importante et la plus rentable pour les Néerlandais. Elle comprenait une grande partie de l'actuelle Indonésie, incluant des régions clés comme Java, Sumatra et les îles de la Sonde. Les Néerlandais ont exploité de manière intensive les ressources de ces îles, notamment les épices, le caoutchouc, l'étain et le pétrole. Outre l'Indonésie, les Néerlandais contrôlaient également divers autres territoires. Ils ont maintenu des comptoirs commerciaux et des colonies dans d'autres régions d'Asie, notamment Ceylan (aujourd'hui le Sri Lanka) et Malacca. Cependant, beaucoup de ces possessions ont été perdues face aux Britanniques au cours du 18ème et du début du 19ème siècle. En Amérique, la Nouvelle-Amsterdam (aujourd'hui New York) était à l'origine une colonie néerlandaise, mais elle a été cédée à l'Angleterre en 1664. Les Néerlandais ont cependant maintenu des colonies dans les Caraïbes, notamment à Aruba, à Bonaire et à Curaçao, ainsi qu'au Suriname en Amérique du Sud, qu'ils ont conservé jusqu'au 20ème siècle. En Afrique, les Néerlandais ont établi une colonie au Cap de Bonne-Espérance (aujourd'hui en Afrique du Sud) au 17ème siècle, mais elle a été conquise par les Britanniques au 19ème siècle. Les Néerlandais ont également contrôlé des territoires sur la côte ouest de l'Afrique, tels que le Ghana actuel, où ils ont établi des forts pour soutenir le commerce des esclaves, mais ces territoires ont été vendus aux Britanniques au 19ème siècle.

L'Indonésie, alors connue sous le nom d'Indes néerlandaises, était la possession coloniale la plus précieuse des Pays-Bas. Elle a été administrée par la Compagnie néerlandaise des Indes orientales (VOC) du XVIIe siècle jusqu'au début du XIXe siècle, puis par le gouvernement néerlandais lui-même. Le système colonial néerlandais en Indonésie était caractérisé par l'exploitation économique, l'oppression politique et l'inégalité sociale. Les Néerlandais ont exploité les riches ressources naturelles de l'archipel, notamment les épices, le caoutchouc, l'étain et le pétrole, pour le bénéfice de la métropole. Ils ont également instauré un système de travail forcé, appelé le "cultuurstelsel" (système de cultures), qui obligeait les paysans indonésiens à cultiver des produits d'exportation au détriment de leurs propres cultures vivrières. Sur le plan politique, les Néerlandais ont maintenu un régime colonial strict et ont supprimé toute forme de résistance ou de nationalisme indonésien. Cela a créé une profonde inégalité sociale, avec une élite coloniale néerlandaise au sommet de la hiérarchie et une majorité de la population indonésienne vivant dans la pauvreté et le dénuement. Ce système colonial a perduré jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, lorsque l'Indonésie a été occupée par le Japon. Après la guerre, l'Indonésie a proclamé son indépendance en 1945, mais les Néerlandais ont tenté de reprendre le contrôle par la force. Une guerre d'indépendance a alors éclaté, qui a duré jusqu'en 1949, lorsque les Néerlandais ont finalement reconnu l'indépendance de l'Indonésie.

Le Suriname, autrefois connu sous le nom de Guyane néerlandaise, a été une colonie des Pays-Bas pendant plus de trois siècles. Situé en Amérique du Sud, il est bordé par la Guyane à l'ouest, le Brésil au sud et à l'est, et l'océan Atlantique au nord. L'économie de la colonie était largement basée sur l'agriculture, avec des plantations de canne à sucre, de café, de cacao et de coton exploitées par des esclaves africains. L'abolition de l'esclavage en 1863 a conduit à l'importation de travailleurs contractuels de l'Inde, de l'Indonésie et de la Chine, contribuant à faire du Suriname une société multiethnique et multiculturelle. Le Suriname a acquis le statut de pays autonome du Royaume des Pays-Bas en 1954, avant de devenir pleinement indépendant en 1975. Aujourd'hui, bien que le Suriname soit indépendant, les liens historiques avec les Pays-Bas restent forts, avec une importante diaspora surinamaise vivant aux Pays-Bas et le néerlandais comme langue officielle du pays.

L'empire belge[modifier | modifier le wikicode]

L'État indépendant du Congo, aujourd'hui connu sous le nom de République démocratique du Congo, a été administré par le roi Léopold II de Belgique en tant que propriété personnelle de 1885 à 1908. Léopold a pu convaincre les autres puissances européennes de lui accorder le contrôle du Congo lors de la conférence de Berlin de 1884-1885, affirmant qu'il voulait promouvoir la civilisation et l'éradication de l'esclavage dans la région. Cependant, la réalité était bien différente. Le régime de Léopold II a mis en place un système brutal d'exploitation économique, en particulier de la récolte du caoutchouc. Les habitants du Congo ont été soumis à des travailleurs forcés, et souvent mutilés ou tués s'ils ne parvenaient pas à répondre aux quotas de production établis. On estime que plusieurs millions de personnes sont mortes en conséquence de l'exploitation du Congo par Léopold. En 1908, sous la pression internationale suite à la révélation des abus commis au Congo, le gouvernement belge a pris le contrôle du territoire, qui est devenu le Congo belge. Bien que certaines des pratiques les plus brutales aient été abolies, la Belgique a continué à gouverner le Congo comme une colonie jusqu'à son indépendance en 1960. L'héritage de cette période continue d'avoir un impact profond sur la République démocratique du Congo aujourd'hui.

Le Congo belge a obtenu son indépendance le 30 juin 1960, devenant la République du Congo, aussi connue sous le nom de Congo-Léopoldville pour la distinguer du Congo français voisin, aujourd'hui République du Congo ou Congo-Brazzaville. La transition vers l'indépendance a été marquée par des tensions et des conflits. Le Congo n'avait pas été préparé à l'autonomie par les autorités coloniales belges, qui ne s'attendaient pas à une indépendance aussi rapide et ne l'avaient pas planifiée en conséquence. Ainsi, à l'époque de l'indépendance, il y avait très peu de Congolais formés pour diriger les institutions politiques et administratives du pays. Après l'indépendance, le Congo a été plongé dans une série de crises politiques et de conflits, dont la sécession de la province minière riche du Katanga, l'assassinat du Premier ministre Patrice Lumumba, et la prise de pouvoir par le commandant de l'armée, Joseph Mobutu. Mobutu a régné en tant que dictateur pendant plus de trois décennies, jusqu'à ce qu'il soit renversé en 1997. Le pays a ensuite été rebaptisé République démocratique du Congo.

L'Empire portugais[modifier | modifier le wikicode]

L'empire colonial portugais a été l'un des plus durables, débutant au 15ème siècle avec la découverte de l'Afrique de l'Ouest par le prince Henri le Navigateur, et se prolongeant jusqu'au 20ème siècle. En Asie, les Portugais ont établi des comptoirs à Goa, à Diu et à Daman en Inde, à Malacca en Malaisie et à Macao en Chine. Ces colonies étaient des centres importants pour le commerce des épices et d'autres marchandises précieuses. Goa était la colonie la plus importante et la plus durable en Asie, restant sous contrôle portugais jusqu'en 1961. En Afrique, les Portugais ont colonisé des zones qui sont maintenant le Mozambique et l'Angola. Ils y exploitaient des plantations d'esclaves et d'autres ressources naturelles. En Amérique du Sud, le Brésil était la colonie la plus importante de l'empire portugais. Les Portugais ont commencé à coloniser le Brésil au début du 16ème siècle et il est resté une colonie portugaise jusqu'à son indépendance en 1822. Pendant cette période, les Portugais ont exploité les riches ressources naturelles du Brésil, notamment le bois précieux, l'or, les diamants et la canne à sucre.

L'Empire portugais avait des colonies en Afrique qui comprenaient l'Angola, le Mozambique, la Guinée-Bissau (connue à l'époque sous le nom de Guinée portugaise), le Cap-Vert, Sao Tomé-et-Principe et certaines parties de ce qui est aujourd'hui la Namibie. L'Angola et le Mozambique étaient les colonies les plus importantes de l'Empire portugais en Afrique. Les Portugais ont commencé à explorer et à coloniser ces régions à partir du 15ème siècle. Ils ont établi des comptoirs commerciaux le long de la côte et ont finalement pris le contrôle de vastes territoires à l'intérieur des terres, où ils ont exploité les ressources naturelles et ont mis en place des plantations utilisant le travail des esclaves. La Guinée-Bissau, le Cap-Vert, et Sao Tomé-et-Principe étaient des colonies plus petites mais importantes pour les Portugais. Ils les utilisaient principalement comme des escales pour leurs navires en route vers d'autres colonies en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud. La domination coloniale du Portugal sur ces territoires a duré jusqu'au milieu du 20e siècle. Les mouvements de libération nationale ont conduit à des guerres d'indépendance dans ces pays, qui sont devenus indépendants dans les années 1970.

L'Empire italien[modifier | modifier le wikicode]

L'Italie a été l'une des dernières puissances européennes à participer au partitionnement de l'Afrique. Son empire colonial était relativement petit par rapport à ceux de la Grande-Bretagne et de la France, mais il comprenait tout de même des territoires significatifs.

L'Érythrée et la Somalie italienne (également connue sous le nom de Somaliland italien) étaient des colonies italiennes sur la côte est de l'Afrique. L'Érythrée a été la première colonie à être acquise par l'Italie en 1890, tandis que la Somalie est devenue une colonie en 1908. Ces territoires ont fourni à l'Italie une présence stratégique le long de la route commerciale importante du canal de Suez, ainsi que l'accès aux ressources agricoles et minérales. L'Érythrée et la Somalie ont fourni à l'Italie une position stratégique pour contrôler des routes commerciales importantes le long de la mer Rouge et de l'océan Indien. Ces colonies étaient aussi importantes pour l'agriculture et l'extraction de matières premières, qui ont joué un rôle essentiel dans l'approvisionnement de l'économie italienne. En Érythrée, les Italiens ont construit un réseau de chemins de fer et de routes, ainsi que des villes modernes comme Asmara, qui est aujourd'hui reconnue pour son architecture de style Art déco. Ils ont également développé des plantations de café et de coton, exploitant le travail des populations locales. En Somalie, les Italiens ont également établi des plantations agricoles, principalement pour la production de bananes destinées à l'exportation vers l'Italie. Les Italiens ont aussi introduit de nouvelles techniques agricoles et des cultures telles que le maïs et les agrumes.

La Libye, en revanche, a été obtenue à la suite de la guerre italo-turque de 1911-1912, pendant laquelle l'Italie a délogé l'Empire ottoman de ce territoire. La Libye a été colonisée dans le cadre d'un effort pour établir une "nouvelle Rome" en Afrique du Nord. L'Italie a conquis la Libye dans le cadre de la guerre italo-turque, délogeant l'Empire ottoman de ce territoire. Cependant, le contrôle italien sur la Libye était loin d'être paisible. Il a été marqué par une résistance locale intense, notamment lors de la guerre de Libye (1911-1932), qui est souvent considérée comme l'un des conflits coloniaux les plus longs et les plus coûteux du XXe siècle. Omar Mukhtar, un chef de la résistance libyenne, a dirigé une campagne de guérilla contre les Italiens. Il a réussi à mobiliser les tribus de la région de Cyrenaïque contre l'occupation italienne. Mukhtar était un stratège militaire compétent et il a réussi à mener des opérations de guérilla efficaces contre les Italiens pendant près de deux décennies. Cependant, la supériorité militaire des Italiens, combinée à leur volonté d'écraser la résistance à tout prix, a finalement conduit à la capture et à l'exécution de Mukhtar en 1931. La résistance libyenne a continué pendant un certain temps après sa mort, mais l'occupation italienne de la Libye a perduré jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, lorsque les forces alliées ont réussi à expulser les forces italiennes et allemandes de la Libye. L'occupation italienne a eu un impact profond sur la Libye, notamment en ce qui concerne la démographie, l'économie et l'infrastructure. L'Italie a encouragé la migration de citoyens italiens vers la Libye, ce qui a changé la composition démographique de certaines régions du pays. Les Italiens ont également construit des routes, des écoles et d'autres infrastructures, mais ils ont exploité les ressources de la Libye à leur propre avantage.

Ces colonies sont restées sous le contrôle italien jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, lorsque les forces alliées ont délogé les Italiens de ces territoires. Après la guerre, ces territoires sont devenus indépendants : l'Érythrée a été initialement annexée par l'Éthiopie avant d'obtenir son indépendance en 1993, la Somalie est devenue indépendante en 1960, et la Libye en 1951

La Russie[modifier | modifier le wikicode]

L'expansion territoriale de la Russie a été marquée par une série de conquêtes et d'annexions de territoires tout au long de son histoire. Cette expansion a souvent été menée par des moyens militaires, et a impliqué l'intégration de nombreux peuples et cultures différents dans l'Empire russe. Durant le XIXe siècle, la Russie s'est étendue vers l'Est en Asie et vers le Sud au Caucase et en Asie Centrale. Cela a impliqué la conquête de vastes territoires, peuplés de nombreux groupes ethniques différents. Les conséquences de ces expansions sont encore visibles aujourd'hui, notamment dans les tensions existantes entre les Russes et certains groupes minoritaires, comme les Tchétchènes. La Tchétchénie, située dans la région du Caucase du Nord, a été intégrée à l'Empire russe en 1859. Cependant, la relation entre les Tchétchènes et le gouvernement russe a toujours été tendue. Les Tchétchènes, en raison de leur histoire, de leur culture et de leur religion distinctes, ont souvent résisté à la domination russe, et il y a eu plusieurs tentatives de sécession au fil des années.

En 1867, la Russie a vendu l'Alaska aux États-Unis pour la somme de 7,2 millions de dollars, une transaction connue sous le nom de "l'achat de l'Alaska". À l'époque, certains Russes ont critiqué cette vente, estimant que la Russie abandonnait un territoire potentiellement précieux. Cependant, l'Alaska était à l'époque un territoire éloigné et difficile à administrer pour la Russie. Du point de vue américain, l'achat de l'Alaska s'est avéré extrêmement bénéfique à long terme. L'Alaska est riche en ressources naturelles, notamment le pétrole, le gaz naturel, l'or et le poisson. La découverte d'or dans le territoire à la fin du XIXe siècle a déclenché une ruée vers l'or, et au XXe siècle, l'Alaska est devenu une source majeure de pétrole pour les États-Unis. Ainsi, bien que l'achat de l'Alaska ait été initialement moqué comme "la folie de Seward" (du nom du secrétaire d'État américain William H. Seward qui a orchestré l'accord), il est généralement considéré aujourd'hui comme une excellente affaire pour les États-Unis.

Le Japon[modifier | modifier le wikicode]

Le Japon et les États-Unis ont tous deux établi des empires coloniaux à partir du XIXe siècle, bien que leur approche et leur idéologie coloniales diffèrent de celles des empires européens. Le Japon, après s'être modernisé et industrialisé à la suite de l'ère Meiji, a commencé à chercher des territoires à coloniser à la fin du XIXe siècle. Taïwan et la Corée sont devenues des colonies japonaises respectivement en 1895 et 1910. L'expansion coloniale du Japon a continué dans les années 1930 et 1940, avec l'invasion de la Manchourie, de la Chine et de divers territoires du Pacifique Sud. Les États-Unis, quant à eux, ont commencé à acquérir des colonies à la suite de la guerre hispano-américaine de 1898. Ils ont gagné le contrôle de Porto Rico, de Guam et des Philippines à la suite de cette guerre, et ont également annexé Hawaï en 1898. Les États-Unis ont également exercé un contrôle sur d'autres territoires, tels que Samoa et les Îles Vierges. Cependant, l'idéologie américaine de "destinée manifeste" et les traditions démocratiques ont souvent créé une tension entre les objectifs coloniaux et les idéaux nationaux.

L'ère Meiji au Japon, qui a débuté en 1868 et s'est terminée en 1912, a été une période de modernisation rapide et radicale. Le gouvernement Meiji a cherché à établir le Japon en tant que nation industrialisée moderne capable de rivaliser avec les puissances occidentales. Ces efforts de modernisation comprenaient une réforme politique massive, l'adoption de technologies industrielles occidentales, l'établissement d'un système éducatif occidentalisé, et le développement d'une armée et d'une marine modernes. L'une des principales motivations derrière ces réformes était la volonté du Japon d'éviter le sort de nombreux autres pays asiatiques qui avaient été colonisés ou dominés par les puissances occidentales. Le Japon a vu ce qui arrivait à des pays comme la Chine et l'Inde et a décidé d'adopter plutôt qu'une approche de résistance, une politique d'assimilation et d'adaptation des aspects clés de la culture, de la technologie et de l'organisation occidentales. Cela a permis au Japon non seulement d'éviter la colonisation, mais aussi de devenir lui-même une puissance coloniale. En 1895, le Japon a gagné la première guerre sino-japonaise, ce qui a marqué le début de l'impérialisme japonais en Asie. En conséquence, le Japon a acquis Taiwan et les îles Pescadores. Plus tard, en 1910, le Japon a annexé la Corée, en faisant une colonie. Pendant la première moitié du XXe siècle, le Japon a continué à étendre son empire, occupant une partie de la Chine (la Manchourie) et de nombreux territoires dans le Pacifique pendant la Seconde Guerre mondiale.

Le Japon a commencé sa politique impérialiste avec l'annexion de l'île de Taiwan en 1895 à la suite de la victoire dans la guerre sino-japonaise. Ensuite, le Japon a acquis de nouvelles colonies en Asie, notamment la Corée en 1910, ainsi que des territoires dans le Pacifique et en Chine pendant la Seconde Guerre mondiale. En 1895, à l'issue de la première guerre sino-japonaise, le Japon a acquis Taiwan et les îles Pescadores de la Chine, marquant le début de son expansion impériale. En 1905, après la guerre russo-japonaise, le Japon a gagné des territoires supplémentaires, notamment la péninsule de Liaodong en Chine (qui inclut la Port Arthur, une base navale importante) et l'île de Sakhaline au nord. C'était la première fois qu'une nation asiatique remportait une victoire majeure sur une puissance européenne, ce qui a radicalement changé l'équilibre des pouvoirs dans la région. En 1910, le Japon a officiellement annexé la Corée, mettant fin à la dynastie Joseon et instaurant un régime colonial. Le contrôle japonais de la Corée a été particulièrement brutal, avec de nombreux cas de travail forcé, de répression culturelle et d'autres abus des droits de l'homme. Dans les années 1930 et 1940, le Japon a poursuivi son expansion en Chine, notamment par l'invasion de la Manchourie en 1931 et l'instauration d'un État fantoche appelé "Manchukuo". Cela a conduit à des conflits plus larges avec la Chine et finalement à l'entrée du Japon dans la Seconde Guerre mondiale. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le Japon a conquis de vastes zones du Pacifique et de l'Asie du Sud-Est, notamment les Philippines, l'Indonésie, la Malaisie, Singapour et une grande partie de la Birmanie. Cependant, ces gains territoriaux ont été perdus lorsque le Japon a capitulé face aux Alliés en 1945.

L'empire colonial du Japon a été démantelé à la fin de la Seconde Guerre mondiale, et le pays a été contraint de renoncer à tous ses territoires outre-mer en vertu du Traité de San Francisco en 1951.

Les États-Unis[modifier | modifier le wikicode]

Après leur indépendance, les États-Unis ont mené une politique d'expansion territoriale sur leur propre continent, connue sous le nom de "destinée manifeste". Cette politique soutenait que les États-Unis étaient destinés à s'étendre d'un océan à l'autre sur le continent nord-américain. Cela a conduit à l'annexion de vastes étendues de terres, notamment le territoire de la Louisiane en 1803, la Floride en 1819, le Texas en 1845 et les territoires du sud-ouest suite à la guerre américano-mexicaine de 1846-1848. Cependant, c'est vers la fin du 19e siècle que les États-Unis ont commencé à établir des colonies en dehors de leur continent, adoptant une forme de politique impérialiste. Cela a été alimenté par divers facteurs, y compris le désir de nouvelles opportunités économiques, le besoin d'établir des bases militaires à l'étranger pour soutenir la doctrine Monroe (qui visait à prévenir l'interférence des puissances européennes dans les affaires des Amériques) et l'influence de certaines idéologies, comme le darwinisme social.

La guerre hispano-américaine de 1898 a conduit les États-Unis à acquérir plusieurs territoires espagnols, y compris les Philippines, Porto Rico, Guam et Cuba. Ces acquisitions marquaient une rupture avec la politique passée des États-Unis, qui s'était principalement concentrée sur l'expansion en Amérique du Nord. L'annexion de ces territoires a suscité un débat animé aux États-Unis. Certains Américains, y compris de nombreux membres du Parti anti-impérialiste, ont condamné ces actions comme contraires aux principes démocratiques et anticoloniaux sur lesquels la nation avait été fondée. Cependant, d'autres, comme le président Theodore Roosevelt, ont soutenu l'expansion comme une preuve de la grandeur nationale et un moyen de rivaliser avec les empires européens sur la scène internationale. Les États-Unis ont également annexé l'Alaska (acheté à la Russie en 1867) et Hawaii (qui est devenu un territoire américain en 1898 après le renversement de la monarchie hawaïenne par des colons américains en 1893).

Après la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont commencé à se distancer du colonialisme traditionnel et ont choisi de promouvoir leur influence à travers des moyens économiques et politiques plutôt que par l'occupation directe de territoires étrangers. Cela s'est fait dans le contexte de la décolonisation, alors que de nombreuses anciennes colonies obtenaient leur indépendance. Cela dit, les États-Unis ont continué à maintenir certaines possessions territoriales, comme Porto Rico, Guam, les îles Mariannes du Nord, les îles Vierges américaines, et l'île mineure éloignée de l'océan Pacifique. Bien que ces territoires ne soient pas des colonies au sens traditionnel du terme, ils restent sous la souveraineté américaine et leurs habitants sont des citoyens américains. Cependant, ils ne jouissent pas de tous les mêmes droits que les citoyens résidant dans les 50 États - par exemple, ils ne peuvent pas voter à l'élection présidentielle, sauf s'ils résident dans l'un des États. Par ailleurs, la stratégie américaine au XXe siècle a évolué pour devenir plus économique et diplomatique, avec un grand accent mis sur les accords commerciaux, les aides financières, les alliances politiques et militaires, et la promotion de la démocratie et des droits de l'homme. Ces stratégies ont contribué à établir les États-Unis comme une superpuissance mondiale, malgré le déclin de leur empire colonial.

Rivalités et Concurrences : la Course aux Colonies[modifier | modifier le wikicode]

L'aspiration à la conquête de nouveaux territoires a engendré une rivalité intense entre différentes puissances coloniales. Ces dernières, dans leur quête d'élargissement de leur sphère d'influence et de domination, ont visé les territoires les plus stratégiques et les plus riches. Ainsi s'est déclenchée une véritable "course aux colonies" de la seconde moitié du XIXe siècle au début du XXe siècle, impliquant des puissances européennes majeures comme la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne, l'Italie, et le Portugal, mais également le Japon et les États-Unis. Leur expansion s'est souvent réalisée au détriment des populations autochtones de ces territoires.

L'Afrique est devenue un théâtre particulièrement vif de cette compétition, les puissances coloniales cherchant à s'approprier les abondantes richesses naturelles du continent, y compris des matières premières telles que le caoutchouc, le diamant, l'or et le pétrole. La rivalité coloniale a contribué à enflammer les tensions et à provoquer des conflits majeurs, comme la guerre des Boers en Afrique du Sud (1899-1902), déclenchée par la dispute entre le Royaume-Uni et les colons boers pour le contrôle des mines d'or et de diamants; ou la guerre italo-éthiopienne (1935-1936), lorsque l'Italie fasciste de Mussolini a envahi l'Éthiopie, l'un des rares pays africains à avoir résisté à la colonisation européenne, dans un élan de prestige national et un désir de contrôler les ressources de l'Éthiopie; et la guerre franco-tunisienne (1881), qui a permis l'établissement d'un protectorat français sur la Tunisie, motivée par des enjeux de sécurité et des intérêts économiques en Tunisie, comme l'huile d'olive, le blé et l'exploitation minière.

En outre, la compétition entre ces grandes puissances a été un facteur contribuant au déclenchement de la Première Guerre mondiale, les enjeux coloniaux exacerbant les tensions entre les nations européennes.

La Conférence de Berlin : Le Partage de l'Afrique[modifier | modifier le wikicode]

Représentation de la conférence de Berlin (en 1884) où sont réunis les représentants des puissances européennes.

La Conférence de Berlin, aussi connue sous le nom de "Conférence sur l'Afrique de l'Ouest", s'est tenue de novembre 1884 à février 1885 à Berlin, en Allemagne. Cette réunion était destinée à apaiser les tensions et à résoudre les problèmes résultant des rivalités coloniales parmi les diverses puissances européennes. L'objectif principal était de diviser l'Afrique en zones d'influence et en territoires à coloniser, définissant ainsi les règles du jeu pour la Course à l'Afrique.

La conférence, initiée par le chancelier allemand Otto von Bismarck, a réuni 14 nations, y compris toutes les grandes puissances européennes de l'époque ainsi que les États-Unis. Au cours de la conférence, les participants ont établi des réglementations concernant l'annexion des territoires africains, stipulant que toute revendication territoriale devait être notifiée aux autres puissances et que la puissance revendicatrice devait occuper le territoire concerné. Cette conférence a eu un impact majeur sur l'histoire de l'Afrique, aboutissant au tracé arbitraire de frontières et à la division du continent entre les puissances européennes. Cette partition, qui a largement ignoré les réalités ethniques et culturelles existantes en Afrique, a eu des conséquences à long terme sur le développement politique, social et économique du continent.

Les décisions prises lors de la Conférence de Berlin ont catalysé la colonisation de l'Afrique par les puissances européennes. En établissant des règles pour le partage de l'Afrique, la conférence a ouvert la voie à l'occupation et à l'annexion accélérées du continent. Après la conférence, la carte de l'Afrique a commencé à ressembler à un patchwork de colonies contrôlées par différentes puissances européennes. Par exemple, la France a pris le contrôle de vastes zones d'Afrique de l'Ouest et d'Afrique centrale, le Royaume-Uni a étendu son emprise sur l'Afrique de l'Est et l'Afrique australe, tandis que d'autres pays comme l'Allemagne, le Portugal, l'Italie et la Belgique ont également acquis d'importants territoires.

Otto von Bismarck, en tant que chancelier de l'Allemagne, avait un objectif double lors de la Conférence de Berlin. D'une part, il cherchait à apaiser les tensions avec la France, toujours mécontente de la perte de l'Alsace-Lorraine suite à la guerre franco-prussienne. Bismarck espérait que le soutien à l'expansion coloniale française en Afrique du Nord permettrait de détourner l'attention de la France de son désir de reprendre l'Alsace-Lorraine. D'autre part, Bismarck avait l'ambition de renforcer le statut international de l'Allemagne nouvellement unifiée. Il voulait que l'Allemagne soit reconnue comme une puissance coloniale légitime par les autres nations européennes. Ainsi, à la Conférence de Berlin, l'Allemagne a revendiqué plusieurs territoires en Afrique, dont le Togo et le Cameroun en Afrique de l'Ouest, ainsi que le Sud-Ouest africain allemand (actuelle Namibie) et l'Afrique orientale allemande (comprenant des parties des actuels Burundi, Rwanda et Tanzanie). Bismarck a réussi dans une certaine mesure à atteindre ces objectifs.

La Conférence de Berlin a établi un cadre permettant l'organisation de la colonisation de l'Afrique, avec la délimitation des zones d'influence des différentes puissances coloniales européennes sur le continent africain. Cependant, cet événement historique majeur a également amplifié les rivalités entre ces mêmes puissances. L'avidité coloniale a conduit à des tensions et des conflits entre les différentes nations, en particulier lors de l'expansion sur les territoires nouvellement acquis. Par exemple, une intense compétition s'est cristallisée entre la Grande-Bretagne et la France en Afrique du Nord, avec l'Égypte et le Soudan comme principaux enjeux. Similairement, l'antagonisme entre la Grande-Bretagne et la Russie s'est manifesté à travers des affrontements en Asie centrale, notamment autour de l'Afghanistan. En outre, l'Allemagne et la France ont exprimé leur rivalité coloniale en Afrique de l'Ouest, où elles ont bataillé pour la maîtrise du Togo et du Cameroun. Ces rivalités coloniales ont créé un climat d'incertitude et de tension en Europe, une atmosphère précaire qui a finalement conduit à l'éclatement de la Première Guerre mondiale. Les conflits coloniaux ont envenimé les relations entre les puissances européennes, les entraînant dans une guerre totale pour le contrôle des territoires coloniaux. Ce contexte historique montre combien les enjeux coloniaux ont été un facteur déterminant dans les tensions internationales qui ont mené au déclenchement de la Grande Guerre.

L’Impact de la Colonisation de l'Afrique[modifier | modifier le wikicode]

Égypte et Soudan britanniques. Sur cette carte de 1912, on peut repérer au sud, sur le Nil, le site de Fachoda (Kodok).

Au seuil du XVIIIème siècle, l'immense majorité des régions africaines étaient gouvernées par des entités politiques autonomes, chacune possédant ses propres cultures, langues et systèmes politiques distincts. Si les Européens avaient réussi à établir des postes commerciaux et des colonies côtières, l'essentiel de l'intérieur du continent demeurait largement inaccessible à leur influence. Cependant, au fil des années, les puissances européennes ont progressivement intensifié leur présence en Afrique. Leurs moyens pour asseoir leur influence sur le continent étaient variés, allant de la force militaire à l'imposition de contrôles politiques et économiques. Ce phénomène a progressivement transformé la carte politique de l'Afrique, au fur et à mesure que les puissances européennes élargissaient leurs empires coloniaux.

En Afrique, les puissances coloniales se sont également retrouvées en compétition pour étendre leurs territoires. Le démarrage officiel de la colonisation de l'Afrique par ces puissances européennes a été acté lors de la Conférence de Berlin de 1884-1885. Cette rencontre a conduit à une division arbitraire du continent africain entre les nations européennes, sans égard pour les frontières traditionnelles ou les cultures distinctes des diverses ethnies africaines. Les rivalités qui ont découlé de cette partition ont conduit à plusieurs conflits armés pour le contrôle de régions spécifiques de l'Afrique. Par exemple, la guerre des Boers en Afrique du Sud a mis aux prises les Britanniques et les Afrikaners, descendants des colons néerlandais, pour le contrôle des mines d'or et de diamants. De même, la guerre italo-éthiopienne de 1895-1896 a été déclenchée par les ambitions coloniales de l'Italie en Éthiopie, l'une des rares nations africaines qui avaient résisté à la colonisation européenne. Ces conflits ont illustré la brutalité de la compétition coloniale, avec des répercussions durables sur les sociétés africaines.

Outre l'usage de la force militaire, les puissances européennes ont également employé des méthodes indirectes pour accroître leur emprise sur l'Afrique. Par exemple, elles ont signé des traités avec les dirigeants locaux, établi des protectorats, et créé des zones d'influence. Bien que ces méthodes aient pu sembler plus subtiles, elles ont tout de même abouti à une perte de souveraineté pour les populations africaines. L'impact de la colonisation sur ces populations a été dévastateur. Les Africains ont été dépossédés de leurs terres et de leurs ressources naturelles. De plus, les colons européens ont souvent exploité la main-d'œuvre africaine, les forçant à travailler dans des conditions difficiles et pour un salaire dérisoire. En outre, la colonisation a souvent entraîné la suppression des cultures et traditions locales. Les Européens ont cherché à imposer leur propre culture, leur langue, et leurs croyances religieuses, contribuant ainsi à l'érosion des identités culturelles africaines.

Au commencement du XXème siècle, l'Afrique avait été répartie entre les puissances européennes, définissant des zones spécifiques d'influence pour chacune d'elles. Cependant, cette partition ne mit pas un terme aux rivalités ni aux tensions, et des conflits continuèrent d'éclater autour de la maîtrise de certaines régions. Ces luttes de pouvoir incessantes témoignent de l'intensité de l'ambition coloniale de l'époque, où chaque nation cherchait à maximiser son contrôle et son influence sur le continent africain.

La Grande-Bretagne et la France, en tant que puissances coloniales dominantes, ont cherché à élargir leur sphère d'influence en Afrique au cours du XIXème siècle. L'Empire britannique a, au fil du temps, consolidé sa mainmise sur des territoires tels que l'Égypte, le Soudan, l'Afrique du Sud, la Rhodésie du Sud (aujourd'hui Zimbabwe) et diverses parties de l'Afrique de l'Est. De son côté, la France a élargi son emprise en Afrique de l'Ouest, englobant le Sénégal, le Mali, la Côte d'Ivoire, le Niger, le Burkina Faso, la Guinée, ainsi qu'en Afrique centrale avec le Tchad et le Congo-Brazzaville, sans oublier l'Afrique de l'Est avec Djibouti et la Somalie française.

L'une des illustrations les plus notables de la rivalité entre ces deux grandes puissances coloniales fut la crise de Fachoda en 1898. Cet épisode a vu la France et la Grande-Bretagne se disputer le contrôle de la région du Nil supérieur, une zone d'une importance stratégique majeure. Malgré le risque d'escalade vers un conflit armé, la situation fut finalement résolue de manière pacifique par le biais d'un compromis diplomatique, soulignant l'importance des négociations dans le règlement des différends coloniaux.

La colonisation de la Tunisie par la France en 1881 a suscité des tensions avec l'Italie, qui nourrissait également des ambitions coloniales pour ce territoire. L'Italie, avec une importante communauté d'Italiens vivant en Tunisie à l'époque et des intérêts commerciaux conséquents, espérait faire de la Tunisie une extension de sa sphère d'influence en Afrique du Nord. La réussite de la France a donc été perçue par l'Italie comme une occasion manquée, alimentant une rivalité entre les deux nations. Cette tension a été un facteur contributif à la quête ultérieure de l'Italie pour l'expansion coloniale en Afrique, notamment avec la conquête de la Libye en 1911 et de l'Éthiopie dans les années 1930, sous le régime de Mussolini.

Sous le règne de l'empereur Guillaume II, l'Allemagne a adopté une politique d'expansion coloniale et de rivalité avec les autres puissances européennes, en particulier la Grande-Bretagne et la France. Cette politique, connue sous le nom de Weltpolitik, visait à faire de l'Allemagne une puissance mondiale à la hauteur de ses concurrents. La crise marocaine de 1905-1906, aussi appelée la première crise marocaine, est un exemple clair de ces tensions coloniales. L'Allemagne s'est opposée au contrôle de la France sur le Maroc, en mettant en avant le principe de libre-échange et en contestant la prépondérance de la France sur ce territoire. Cependant, lors de la conférence d'Algésiras en 1906, qui visait à résoudre la crise, la majorité des pays participants a soutenu la position de la France, isolant ainsi l'Allemagne. Ce conflit a non seulement exacerbé les tensions entre l'Allemagne et la France, mais a aussi mis en lumière les rivalités entre les puissances européennes pour le contrôle des territoires coloniaux. Il a également conduit à un renforcement de l'Entente cordiale entre la France et la Grande-Bretagne, alors qu'ils cherchaient à contrecarrer les ambitions coloniales de l'Allemagne.

Le Démantèlement de l'Empire Ottoman[modifier | modifier le wikicode]

Durant le XIXe siècle, l'Empire ottoman, surnommé "l'homme malade de l'Europe", était en déclin constant, affaibli par une série de problèmes internes tels que des difficultés économiques, des tensions ethniques et des conflits religieux. En conséquence, les puissances européennes, y compris la Grande-Bretagne, la France et la Russie, ont cherché à tirer parti de cette faiblesse pour augmenter leur influence dans les territoires de l'Empire.

La guerre de Crimée (1853-1856) en est un exemple clair. Ce conflit opposa la Russie à une coalition comprenant l'Empire ottoman, le Royaume-Uni, la France et le Royaume de Sardaigne. L'une des raisons sous-jacentes de ce conflit était la lutte pour le contrôle des lieux saints de la chrétienté en Terre Sainte, alors sous contrôle ottoman. Le conflit a révélé la faiblesse militaire de l'Empire ottoman et l'intérêt des grandes puissances européennes pour son démantèlement. En Asie centrale, la rivalité entre la Russie et le Royaume-Uni, connue sous le nom de "Grand Jeu", était centrée sur le contrôle de l'Afghanistan et des régions environnantes. Les deux puissances craignaient qu'une avancée de l'autre n'offre un avantage stratégique dans la région. Les tensions ont culminé lors de la Seconde guerre anglo-afghane (1878-1880), où le Royaume-Uni a cherché à contrer l'influence russe en établissant un régime favorable à Kaboul. Dans le même temps, la guerre russo-turque de 1877-1878 a démontré l'incapacité de l'Empire ottoman à résister à une invasion russe. Le traité de San Stefano qui mit fin à la guerre a été largement en faveur de la Russie, ce qui a alarmé les autres grandes puissances et conduit à la révision du traité lors du Congrès de Berlin en 1878. Ces rivalités géopolitiques ont non seulement exacerbé les tensions entre les grandes puissances européennes, mais ont également déclenché une série de guerres et de conflits dans les territoires de l'Empire ottoman, dont les conséquences ont contribué à façonner le Moyen-Orient et les Balkans tels que nous les connaissons aujourd'hui.

Plusieurs facteurs ont contribué à cette situation, y compris la montée de la puissance européenne, la révolution industrielle, les conflits internes, les guerres et les révoltes. La révolution industrielle, qui a commencé au XVIIIe siècle en Grande-Bretagne avant de se propager à l'Europe et au-delà, a créé une grande disparité de pouvoir économique et militaire. Les pays européens ont pu utiliser leur avantage industriel pour construire de puissantes armées et flottes, et ont pu établir des empires coloniaux à travers le monde. Pendant ce temps, l'Empire ottoman est resté largement agraire et féodal, sans capacité industrielle significative. En interne, l'Empire ottoman a également été miné par des problèmes. Des soulèvements ont éclaté à travers l'empire, tels que le soulèvement serbe de 1804-1815, la guerre d'indépendance grecque de 1821-1830, et les révoltes bulgares, arméniennes et arabes plus tard au XIXe siècle. Ces soulèvements ont non seulement drainé les ressources de l'empire, mais ont également exposé sa faiblesse à l'extérieur. De plus, des défaites militaires, comme lors de la guerre russo-turque de 1877-1878, ont affaibli la position internationale de l'Empire ottoman. En conséquence, les grandes puissances européennes, comme la Grande-Bretagne, la France, la Russie, et plus tard l'Allemagne et l'Italie, ont commencé à se disputer l'influence sur l'Empire ottoman. Cela a conduit à ce qui est souvent appelé la "Question d'Orient" - un débat diplomatique sur comment les puissances européennes devraient gérer le déclin de l'Empire ottoman. Cela a créé une complexe toile d'alliances et de rivalités entre les puissances européennes, contribuant à la tension internationale qui a finalement conduit à la Première Guerre mondiale. Par la suite, l'Empire ottoman s'est effondré après sa défaite lors de la Première Guerre mondiale, et la République de Turquie moderne a été fondée en 1923.

Les guerres balkaniques ont été un conflit intense qui a entraîné une redistribution majeure du pouvoir dans la région des Balkans.

L'Empire ottoman a perdu une grande partie de ses territoires dans les Balkans en faveur des États balkaniques de la Bulgarie, de la Serbie, du Monténégro et de la Grèce, qui s'étaient alliés dans la Première Guerre balkanique (1912-1913) contre l'Empire ottoman. Cependant, ces alliés se sont rapidement disputés le partage des territoires conquis, ce qui a déclenché la Deuxième Guerre balkanique (1913) dans laquelle la Bulgarie a combattu ses anciens alliés et a finalement perdu une partie du territoire qu'elle avait gagné dans la première guerre. Les guerres balkaniques ont exposé les faiblesses militaires de l'Empire ottoman et ont montré que l'Empire ottoman était en déclin rapide. Elles ont également créé une instabilité et des tensions dans la région des Balkans, qui ont finalement dégénéré en Première Guerre mondiale. Après la Première Guerre mondiale, l'Empire ottoman a été complètement démantelé, et ses territoires restants ont été partagés entre les puissances alliées victorieuses, principalement la Grande-Bretagne et la France, selon les termes du Traité de Sèvres de 1920. Ces puissances ont créé des mandats pour administrer les territoires, créant la Syrie et le Liban sous mandat français, et l'Irak et la Palestine sous mandat britannique. Cette répartition du Moyen-Orient a eu des conséquences durables sur la région, dont certaines se font encore sentir aujourd'hui.

La guerre italo-turque de 1911-1912, également appelée guerre de Tripolitaine, a marqué une étape importante dans la désintégration de l'Empire ottoman. L'Italie cherchait à s'affirmer comme une puissance coloniale et voyait dans la Libye ottomane (à l'époque connue sous le nom de Tripolitaine et de Cyrénaïque) une opportunité de le faire. L'Empire ottoman, déjà affaibli et ayant des problèmes à contrôler ses vastes territoires, était incapable de résister efficacement à l'invasion italienne. La guerre a finalement été résolue par le Traité de Lausanne (1912), qui a confirmé l'annexion de la Libye par l'Italie. De plus, l'Italie a aussi pris le contrôle des îles du Dodécanèse en mer Égée. C'était une défaite majeure pour l'Empire ottoman et un signe supplémentaire de son déclin. La perte de la Libye a non seulement affaibli l'Empire ottoman, mais a également changé l'équilibre du pouvoir en Méditerranée en faveur de l'Italie. Ce serait l'une des nombreuses pertes territoriales pour l'Empire ottoman au cours des deux décennies suivantes.

La découverte de vastes réserves de pétrole au Moyen-Orient a joué un rôle significatif dans la politique internationale du début du XXe siècle. Le pétrole a été identifié comme une ressource stratégiquement vitale pour l'économie et la sécurité des nations industrialisées, et l'obtention et le contrôle de son approvisionnement est devenu un objectif majeur de la politique étrangère de nombreuses puissances. Les grandes puissances européennes, en particulier la Grande-Bretagne et la France, ont cherché à établir des contrôles et des influences sur les régions productrices de pétrole, comme la Perse (l'Iran moderne) et l'Irak. Le contrôle de ces régions était essentiel pour alimenter leurs économies et leurs flottes navales. Cela a conduit à de nouvelles rivalités et tensions, car les nations se sont disputées le contrôle des zones riches en pétrole. Par exemple, le Sykes-Picot Agreement de 1916, qui a divisé le Moyen-Orient entre la France et la Grande-Bretagne, a été largement motivé par le désir de contrôler l'accès aux ressources pétrolières.

L'Empire ottoman, malgré ses ressources naturelles, dont le pétrole, n'a pas réussi à se moderniser suffisamment pour rivaliser avec les grandes puissances européennes à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Son incapacité à mettre en œuvre des réformes efficaces, la corruption, la mauvaise gestion et l'instabilité politique ont contribué à son déclin économique et militaire. La découverte du pétrole a transformé la géopolitique de la région. Les grandes puissances, en particulier la Grande-Bretagne et la France, ont compris très tôt l'importance stratégique du pétrole pour la guerre et l'industrialisation. Elles ont donc cherché à sécuriser l'accès à ces ressources, soit par la colonisation directe, soit par le biais de protectorats et d'accords avec les dirigeants locaux. Par exemple, la compagnie britannique Anglo-Persian Oil Company (qui deviendra plus tard BP) a obtenu une concession pour explorer le pétrole en Perse (l'Iran actuel) en 1901. Plus tard, la compagnie française Compagnie française des pétroles (aujourd'hui Total) a obtenu des droits de prospection au Moyen-Orient à la suite de l'Accord Sykes-Picot en 1916. Ces développements ont non seulement exacerbé les rivalités entre les grandes puissances européennes, mais ils ont également accéléré le déclin de l'Empire ottoman et ont contribué à la montée des tensions qui ont mené à la Première Guerre mondiale. Cela a également eu des répercussions durables sur la région, qui est restée au centre des conflits internationaux pour le contrôle du pétrole tout au long du XXe siècle.

Les Enjeux de l'Extrême Orient[modifier | modifier le wikicode]

L'Extrême-Orient était une zone de rivalités impérialistes majeures, particulièrement au tournant du XXème siècle. L'influence croissante de la Russie dans la région, notamment en Mandchourie et en Corée, inquiétait la Grande-Bretagne et le Japon. La Russie cherchait à sécuriser un accès à l'océan Pacifique, ce qui lui conférerait une sortie vers l'est indépendante de la route arctique souvent gelée. La Grande-Bretagne, pour sa part, considérait que l'expansionnisme russe en Asie centrale menaçait ses propres intérêts en Inde, le "joyau de la couronne" de l'Empire britannique. Quant à la Chine, elle était l'objet de l'appétit des puissances coloniales depuis le milieu du XIXème siècle. La Grande-Bretagne avait imposé des traités inégaux à la Chine à la suite des guerres de l'opium, lui assurant un accès au marché chinois. La France, l'Allemagne, la Russie et le Japon ont ensuite obtenu des concessions similaires. Le Japon, de son côté, cherchait à devenir une puissance impérialiste à part entière. Sa victoire contre la Russie lors de la guerre russo-japonaise de 1904-1905 a été un moment clé, lui permettant d'établir sa domination en Corée et de renforcer sa présence en Mandchourie. Ces rivalités en Extrême-Orient ont contribué à la montée des tensions internationales au début du XXème siècle. Elles ont également eu des conséquences durables sur la région, contribuant à l'émergence de conflits comme la guerre russo-japonaise, la Première et la Seconde guerre mondiale, ainsi que les conflits ultérieurs en Corée et au Vietnam.

La guerre russo-japonaise de 1904-1905 a eu des implications majeures sur le plan international. L'une des conséquences les plus significatives a été la réorganisation du rapport de forces en Extrême-Orient. Jusqu'alors, la Russie avait été perçue comme une force majeure dans la région. Sa défaite face au Japon, un pays non occidental qui s'était modernisé avec une rapidité impressionnante depuis la restauration Meiji en 1868, a surpris le monde entier. Cela a montré pour la première fois qu'une puissance non européenne pouvait vaincre une grande puissance européenne dans un conflit militaire majeur. Le Japon est sorti de la guerre avec un statut rehaussé, étant reconnu comme une grande puissance mondiale. Il a gagné le contrôle de la Corée (qu'il a officiellement annexée en 1910) et du territoire russe de Port-Arthur en Mandchourie. En outre, la victoire du Japon a eu un impact sur les colonies et les pays non occidentaux à travers le monde. Cela a stimulé les mouvements nationalistes dans plusieurs pays asiatiques, notamment en Inde et en Chine, qui ont vu dans la victoire du Japon la preuve que la résistance contre l'impérialisme occidental était possible. Cependant, la guerre russo-japonaise a également entraîné une escalade des tensions en Extrême-Orient. La montée en puissance du Japon a créé de l'anxiété chez les autres puissances coloniales, notamment les États-Unis, et a posé les bases pour d'autres conflits dans la région, notamment la Seconde Guerre mondiale en Asie-Pacifique.

La situation géopolitique en Afghanistan a été marquée par le "Grand Jeu", une intense rivalité stratégique et politique entre l'Empire britannique et l'Empire russe pour le contrôle de l'Asie centrale au XIXe siècle. L'Afghanistan, de par sa position géographique stratégique, était considéré par les Britanniques comme un rempart essentiel à la protection de leur joyau colonial, l'Inde. De leur côté, les Russes voyaient l'Afghanistan comme une étape potentielle dans leur expansion vers le sud et l'est. La Deuxième Guerre anglo-afghane (1878-1880) a été une conséquence directe de ces rivalités. Les Britanniques, craignant une influence russe grandissante sur le régime afghan, ont envahi l'Afghanistan en 1878. Après une série de batailles, le traité de Gandamak a été signé en 1879, garantissant une certaine autonomie à l'Afghanistan tout en plaçant sa politique étrangère sous contrôle britannique. Ces événements ont eu un impact durable sur l'Afghanistan et la région environnante. Ils ont contribué à une longue période d'instabilité et de conflit dans le pays, et ont défini le rôle de l'Afghanistan comme zone d'influence disputée dans le cadre plus large des rivalités internationales. Par la suite, l'implication des grandes puissances dans la région a persisté tout au long du XXe siècle et jusqu'au XXIe siècle, avec des conséquences notables pour l'histoire de l'Afghanistan.

Au XIXe siècle, les puissances occidentales ont utilisé leur supériorité militaire pour forcer la Chine à s'ouvrir à leurs activités commerciales. Les traités inégaux, qui étaient fortement désavantageux pour la Chine, ont accordé aux puissances étrangères de nombreux droits, dont l'établissement de concessions où elles exerçaient une juridiction extraterritoriale, l'ouverture de nombreux ports au commerce international, et des indemnités de guerre coûteuses. La Guerre de l'Opium, déclenchée par le refus de la Chine d'autoriser le commerce de l'opium, a conduit à la première série de traités inégaux, en particulier le Traité de Nankin en 1842, qui a non seulement forcé la Chine à légaliser le commerce de l'opium, mais a également cédé Hong Kong aux Britanniques et a ouvert plusieurs ports au commerce étranger. La guerre sino-japonaise de 1894-1895 a marqué la montée du Japon en tant que puissance coloniale. La Chine a été contrainte de reconnaître l'indépendance de la Corée, précédemment un tributaire chinois, et de céder Taiwan et les îles Pescadores au Japon. La révolte des Boxers, une rébellion anti-occidentale, a été écrasée par une alliance de huit nations étrangères, renforçant davantage leur influence et leur contrôle sur la Chine. Ces événements ont non seulement affaibli la dynastie Qing et exacerbé les problèmes internes de la Chine, mais ont également provoqué une humiliation nationale qui a eu un impact durable sur la conscience collective chinoise. Cela a finalement contribué à l'émergence du nationalisme moderne en Chine et à la chute de la dynastie Qing en 1911.

L'Amérique du Sud a été considérée comme une sorte de zone d'exclusion pour les puissances européennes en raison de la Doctrine Monroe, qui était une politique de l'administration américaine visant à empêcher les puissances européennes d'interférer dans les affaires de l'hémisphère occidental. En énonçant la Doctrine Monroe en 1823, le président James Monroe a déclaré que les États-Unis considéreraient toute intervention européenne dans les affaires des nations indépendantes de l'Amérique comme un acte inamical à l'égard des États-Unis. Cette doctrine a servi de base à la politique étrangère américaine en Amérique latine pendant plus d'un siècle et a été invoquée à plusieurs reprises pour justifier l'intervention américaine dans les affaires régionales. En revanche, dans d'autres parties du monde, comme l'Afrique, l'Asie et le Pacifique, les puissances européennes ont été beaucoup plus actives dans l'établissement de colonies et de sphères d'influence, souvent aux dépens des populations locales. Cela a souvent entraîné des conflits et des rivalités entre ces puissances, qui ont été une source majeure d'instabilité et de tensions internationales.

L’Établissement des Systèmes d’Alliances[modifier | modifier le wikicode]

Au début du XXe siècle, le système d'alliances a joué un rôle crucial dans l'évolution de la situation politique internationale. L'émergence de la Triple Entente et de la Triple Alliance a créé une polarisation politique et militaire en Europe, avec deux blocs de puissances qui se faisaient face. La Triple Entente, formée par la France, la Russie et le Royaume-Uni, cherchait à contrer la menace perçue de la Triple Alliance, composée de l'Allemagne, de l'Autriche-Hongrie et de l'Italie. Cependant, il est important de noter que l'Italie avait une position quelque peu ambiguë, ayant signé une alliance secrète avec la France en 1902. Le système d'alliances a intensifié les rivalités entre ces puissances et a contribué à une atmosphère de méfiance et de suspicion. Chaque camp cherchait à renforcer ses propres capacités militaires pour se protéger contre une éventuelle agression de l'autre. En outre, les différends coloniaux et les ambitions impérialistes ont également alimenté les tensions entre ces puissances. Finalement, cette montée des tensions a débouché sur la Première Guerre mondiale en 1914, lorsque l'assassinat de l'archiduc François Ferdinand d'Autriche à Sarajevo a déclenché une série d'événements qui ont entraîné la plupart des grandes puissances européennes dans le conflit.

Le système d'alliances a joué un rôle majeur dans l'élargissement de la Première Guerre mondiale. Lorsqu'un conflit a éclaté entre une puissance de la Triple Entente et une puissance de la Triple Alliance, cela a rapidement conduit à l'implication de toutes les puissances des deux alliances. L'assassinat de l'archiduc François Ferdinand d'Autriche en juin 1914 par un nationaliste serbe a servi de détonateur. L'Autriche-Hongrie, soutenue par l'Allemagne, a déclaré la guerre à la Serbie. La Russie, alliée de la Serbie, est alors entrée en guerre contre l'Autriche-Hongrie. Rapidement, la France et le Royaume-Uni, alliés de la Russie dans la Triple Entente, ont déclaré la guerre à l'Allemagne et à l'Autriche-Hongrie. L'Italie, malgré son appartenance à la Triple Alliance, a choisi de rester neutre avant de rejoindre l'Entente en 1915. Par ailleurs, d'autres pays, comme l'Empire ottoman (allié à l'Allemagne) et le Japon (allié au Royaume-Uni), se sont également engagés dans le conflit. En 1917, les États-Unis sont entrés en guerre aux côtés de l'Entente. La guerre s'est donc rapidement transformée en un conflit mondial, faisant de la Première Guerre mondiale l'une des guerres les plus destructrices de l'histoire. Des millions de personnes ont été tuées et de nombreuses régions du monde ont été ravagées.

Le Rôle et l'Impact de la Triple Alliance[modifier | modifier le wikicode]

La Triple Alliance entre l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie et l'Italie.

Le terme "duplice" est utilisé pour désigner l'alliance entre l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie qui existait avant la Première Guerre mondiale.

L'Alliance des Trois Empereurs, qui comprenait l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie et la Russie, a été signée en 1873. Cependant, cette alliance n'a pas été renouvelée en 1887 en raison de différends croissants entre la Russie et l'Autriche-Hongrie. En 1879, l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie ont formé la Duplice, une alliance secrète qui visait à contrer l'influence croissante de la Russie en Europe orientale. L'Italie a rejoint cette alliance en 1882, créant ainsi la Triple Alliance. Le Traité de réassurance, signé en 1887, était un accord séparé entre l'Allemagne et la Russie. Cet accord a permis de maintenir la paix entre ces deux pays, malgré leur appartenance à des systèmes d'alliances différents. Cependant, ce traité n'a pas été renouvelé en 1890, ce qui a finalement conduit à un éloignement entre la Russie et l'Allemagne et à une approche entre la Russie et la France, culminant avec la formation de l'Alliance franco-russe en 1894.

L'alliance entre l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie, appelée la Duplice, a été signée en 1879. Cette alliance est née en partie de la peur commune d'une expansion russe en Europe. Tous deux s'inquiétaient de la possibilité d'une guerre sur deux fronts : l'Allemagne craignait une confrontation avec la France et la Russie, tandis que l'Autriche-Hongrie était préoccupée par la Russie et l'Italie. En concluant cette alliance, ils espéraient décourager une telle situation. En 1882, l'Italie rejoint l'alliance, qui devient alors la Triple Alliance. L'Italie était motivée par la crainte d'une expansion française en Afrique du Nord et cherchait à obtenir le soutien de l'Allemagne et de l'Autriche-Hongrie pour ses propres ambitions coloniales. Cependant, il est à noter que l'engagement de l'Italie envers l'alliance était moins solide, l'Italie ayant des revendications territoriales non résolues contre l'Autriche-Hongrie. Lorsque la Première Guerre mondiale a éclaté, l'Italie a d'abord déclaré sa neutralité, avant de rejoindre les Alliés en 1915 après la signature du Pacte de Londres, qui promettait à l'Italie des gains territoriaux après la guerre.

L'accord de 1881 unissant l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie et la Russie ne parvient pas à perdurer, en raison d'intérêts divergents entre les trois nations. La Russie, se voyant comme le protecteur des peuples slaves dans les Balkans, entre en conflit avec les ambitions de l'Autriche-Hongrie qui aspire à une hégémonie sur cette même région. Devant cette impasse, un nouveau pacte est formé en 1882, cette fois entre l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie et l'Italie, donnant naissance à la Triple Alliance. Ce traité vise à faire contrepoids à la Triple Entente, alliance composée de la France, de la Russie et de la Grande-Bretagne. Il stipule également que chaque signataire apportera son soutien militaire aux autres en cas d'agression extérieure.

L'entrée de l'Italie dans la Triple Alliance a marqué une étape importante dans l'histoire du pays, car c'était la première fois qu'elle participait à un tel accord de sécurité collectif avec des puissances européennes majeures. L'Italie, nouvellement unifiée et relativement faible comparée à d'autres grandes puissances, cherchait à se sécuriser des alliés puissants pour protéger ses intérêts, et l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie offraient cette sécurité. De plus, l'adhésion de l'Italie à la Triple Alliance faisait partie d'une stratégie plus large d'expansion coloniale. À la fin du XIXe siècle, l'Italie cherchait à établir son propre empire colonial, principalement en Afrique du Nord. La Tunisie, située juste à travers la Méditerranée de la Sicile, était un objectif particulièrement attractif pour l'Italie. Cependant, la France avait également des vues sur la Tunisie, ce qui a mené à des tensions avec l'Italie. Par conséquent, en adhérant à la Triple Alliance, l'Italie espérait obtenir le soutien de l'Allemagne et de l'Autriche-Hongrie pour contrer l'influence française en Tunisie et d'autres parties de l'Afrique du Nord. Cependant, les ambitions coloniales de l'Italie en Afrique du Nord se sont heurtées à une résistance considérable, en particulier de la part de la France, et ont conduit à des tensions au sein de l'Alliance.

L'Italie a fait partie de la Triple Alliance avec l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie, mais sa participation à cette alliance était complexe et traversée par des contradictions. En 1882, l'Italie s'était jointe à la Triple Alliance, dans une tentative de se protéger contre une éventuelle agression française et d'obtenir un soutien pour ses ambitions coloniales. Cependant, l'Italie avait aussi de nombreuses divergences avec ses alliés, en particulier avec l'Autriche-Hongrie, qui contrôlait des territoires que l'Italie considérait comme faisant partie de sa "Italie irrédente", notamment le Trentin et le Tyrol du Sud. Au début de la Première Guerre mondiale, l'Italie a choisi de rester neutre, arguant que la Triple Alliance était essentiellement une alliance défensive, et que puisque l'Autriche-Hongrie avait été l'agresseur en déclarant la guerre à la Serbie, l'Italie n'était pas obligée de la soutenir. Par la suite, l'Italie a été attirée du côté de la Triple Entente (la France, le Royaume-Uni et la Russie), qui lui a promis des gains territoriaux significatifs en Autriche-Hongrie dans le cadre des Accords de Londres en 1915. Lorsque l'Italie est entrée en guerre aux côtés de la Triple Entente en mai 1915, cela a marqué un renversement majeur des alliances en Europe et a encore élargi l'étendue de la guerre. Cela a également montré comment les alliances pouvaient être sujettes à des changements rapides en fonction des circonstances et des opportunités perçues.

La Première Guerre mondiale s'est déroulée entre deux blocs majeurs : les Puissances centrales et la Triple Entente. Les Puissances centrales, parfois appelées les Empires centraux, étaient principalement constituées de l'Empire allemand, de l'Empire austro-hongrois et, initialement, du Royaume d'Italie. Cependant, comme nous l'avons discuté précédemment, l'Italie a quitté cette alliance en 1915 pour rejoindre le camp de la Triple Entente. Les autres membres notables des Puissances centrales étaient l'Empire ottoman et le Royaume de Bulgarie. La Triple Entente, de son côté, était formée par la République française, le Royaume-Uni et l'Empire russe. Au fur et à mesure que la guerre progressait, d'autres nations, dont l'Italie, le Japon et les États-Unis, se sont joints à leur cause. Le conflit qui en a résulté a été une guerre totale qui a impliqué non seulement les forces militaires, mais aussi les populations civiles, et a eu des répercussions sur tous les aspects de la société. Elle a également conduit à la chute des empires allemand, austro-hongrois, russe et ottoman, et a redessiné la carte politique de l'Europe et du Moyen-Orient.

La Formation et l'Influence de la Triple Entente[modifier | modifier le wikicode]

Triple Entente.jpg

Bien que la Triple Entente ne soit pas une alliance militaire formelle comme la Triple Alliance, elle a tout de même servi à unir la France, la Russie et le Royaume-Uni face à la menace des Puissances centrales. L'Entente cordiale entre la France et le Royaume-Uni en 1904 a amélioré les relations entre ces deux pays, qui avaient été historiquement empreintes de rivalités coloniales. Cette entente a principalement résolu les différends coloniaux en Afrique du Nord, et a ainsi conduit à une plus grande coopération entre ces deux nations. Parallèlement, la France et la Russie ont signé une série d'accords entre 1891 et 1894, culminant avec l'Alliance franco-russe. Ces accords comprenaient une clause d'assistance mutuelle en cas d'attaque par l'Allemagne ou l'une de ses alliées. Le Royaume-Uni, après avoir résolu ses différends coloniaux avec la France et observé la montée de la menace allemande, a signé un accord avec la Russie en 1907, connu sous le nom de Convention anglo-russe. Cet accord a résolu leurs différends en Asie centrale et a renforcé le sentiment anti-allemand parmi ces trois pays. Ces accords ont contribué à créer un climat de confiance mutuelle et de coopération entre les trois pays, renforçant ainsi leur capacité à répondre collectivement à la menace des Puissances centrales.

L'Alliance franco-russe, conclue en 1892 et officiellement ratifiée en 1894, était un pivot essentiel dans la politique étrangère de ces deux pays. En effet, elle fut d'une importance capitale dans le contexte précurseur de la Première Guerre mondiale. Sur le plan économique, cette alliance était bénéfique pour les deux parties. La France était un investisseur majeur en Russie, soutenant financièrement le développement industriel et ferroviaire de ce pays. En retour, la Russie offrait un vaste marché pour les biens et services français. Sur le plan militaire, le traité stipulait une assistance mutuelle en cas d'attaque de la part de l'Allemagne ou de l'une de ses alliées. Cette disposition reflétait les préoccupations croissantes face à la montée en puissance de l'Allemagne dans le contexte européen. Sur le plan diplomatique, l'alliance a contribué à rompre l'isolement international de la France suite à sa défaite lors de la guerre franco-prussienne de 1870-1871. Pour la Russie, cette alliance lui a permis de se rapprocher de l'Europe occidentale. L'alliance franco-russe a été renouvelée en 1899 et a été maintenue jusqu'à la Première Guerre mondiale, où elle a joué un rôle clé dans le déclenchement du conflit.

L'Entente Cordiale de 1904 a marqué une étape clé dans l'amélioration des relations entre la France et le Royaume-Uni, mettant un terme à des siècles de rivalités coloniales et de méfiances. La reconnaissance par le Royaume-Uni de la sphère d'influence de la France au Maroc et par la France de celle du Royaume-Uni en Égypte a représenté une étape majeure dans la consolidation de cette nouvelle relation amicale. En 1907, l'Entente Cordiale a été étendue avec l'ajout de la Russie, formant ainsi la Triple Entente. Cet accord, conclu entre la Russie et le Royaume-Uni, était destiné à résoudre leurs différends en Asie centrale et en Perse. Il a également prévu une coopération en cas d'agression de l'Allemagne ou de l'Autriche-Hongrie contre l'un des signataires. Cette série d'accords a ainsi créé une alliance solide entre ces trois puissances majeures, qui a finalement joué un rôle clé dans le déclenchement de la Première Guerre mondiale. L'objectif principal de cette alliance était de contrer la menace croissante que représentaient l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie dans le contexte européen de l'époque. La Triple Entente était donc composée de la France, de la Russie et du Royaume-Uni, et était dirigée contre l'Allemagne et l'Empire austro-hongrois.

L'accord anglo-russe de 1907 a représenté un tournant majeur dans les relations entre le Royaume-Uni et la Russie, deux puissances qui avaient eu des différends majeurs en Extrême-Orient, en particulier en ce qui concerne l'Iran, l'Afghanistan et le Tibet. Ces territoires étaient vus comme des tampons stratégiques par les Britanniques qui souhaitaient protéger leur joyau colonial, l'Inde, des ambitions russes. Par cet accord, les deux pays ont réussi à établir des zones d'influence en Iran, ont reconnu l'indépendance de l'Afghanistan et accepté de ne pas intervenir au Tibet. Les Britanniques ont reconnu les intérêts politiques et économiques russes en Iran, tandis que les Russes se sont engagés à ne pas interférer dans les intérêts britanniques en Inde. L'apaisement des tensions entre la Russie et le Royaume-Uni a alors ouvert la voie à la formation de la Triple Entente, comprenant également la France. Cette alliance a été fondamentale pour l'équilibre des pouvoirs en Europe à l'aube de la Première Guerre mondiale.

La Grande-Bretagne et le Japon ont conclu un accord naval en 1902, connu sous le nom d'Alliance anglo-japonaise. Cet accord a été motivé par le désir de ces deux puissances d'endiguer l'expansion de la Russie en Extrême-Orient, plus précisément dans la région de Manchourie et de Corée. Selon les termes de l'accord, si l'une ou l'autre partie était en guerre avec deux puissances ou plus, l'autre partie devrait venir à son aide. En outre, chaque partie s'est engagée à rester neutre si l'autre était en guerre avec une autre puissance. Le renouvellement de l'Alliance anglo-japonaise en 1905 et 1911 a marqué une étape importante dans la politique étrangère de la Grande-Bretagne en Extrême-Orient, car cela a non seulement renforcé sa position dans la région, mais a également affaibli la Russie. L'accord a également joué un rôle crucial dans la guerre russo-japonaise de 1904-1905, où le Japon est sorti victorieux, renforçant ainsi sa position en Asie et affirmant son statut de puissance mondiale.

L'existence de ces alliances a joué un rôle majeur dans l'escalade des tensions au début du XXe siècle. L'obligation mutuelle de défendre ses alliés a créé une sorte de pression et de tension constantes, où chaque acte agressif ou mouvement politique était scruté sous l'angle de ces alliances. Cette pression a conduit à une course aux armements et à une escalade militaire qui ont préparé le terrain pour la Première Guerre mondiale. La situation est devenue encore plus compliquée à cause de la nature complexe et parfois secrète de ces alliances. Par exemple, le déclenchement de la Première Guerre mondiale a été en grande partie causé par l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand d'Autriche à Sarajevo en 1914. En raison de ses obligations d'alliance avec l'Autriche-Hongrie, l'Allemagne a déclaré la guerre à la Russie et à la France. Cela a entraîné une réaction en chaîne, où chaque pays a déclaré la guerre à ceux qui menaçaient leurs alliés, conduisant finalement à une guerre mondiale. Cette situation a également été exacerbée par l'attitude belliqueuse et expansionniste de certaines puissances, notamment l'Allemagne. Sentant qu'elle avait le soutien de ses alliés, l'Allemagne a adopté une politique étrangère agressive, ce qui a contribué à accroître les tensions. Ainsi, les systèmes d'alliances, tout en visant à préserver la paix en garantissant un équilibre des forces, ont en réalité contribué à l'escalade des tensions et ont finalement conduit à la guerre.

La Première Guerre Mondiale : Le Suicide de l’Europe[modifier | modifier le wikicode]

La Première Guerre mondiale est considérée comme l'un des conflits les plus meurtriers de l'histoire, avec une échelle de destruction sans précédent. Le conflit a commencé par l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand d'Autriche-Hongrie à Sarajevo en juin 1914, un événement qui a déclenché une série de mobilisations militaires et de déclarations de guerre entre les grandes puissances européennes en raison de leurs systèmes d'alliances respectifs. Le Royaume-Uni, la France et la Russie formaient les Alliés, également connus sous le nom de Triple Entente. D'autres nations, dont l'Italie, le Japon et, plus tard, les États-Unis, ont rejoint les Alliés au cours de la guerre. D'un autre côté, l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie et l'Empire ottoman formaient les Empires centraux, parfois appelés les puissances centrales. Ces deux blocs se sont affrontés sur plusieurs fronts, notamment le front occidental en France et en Belgique, le front oriental en Russie, et plusieurs autres fronts en Italie, dans les Balkans et au Moyen-Orient. La guerre s'est caractérisée par la guerre de tranchées, une tactique militaire où les deux camps se battaient à partir de tranchées fortifiées et où les avancées étaient souvent mesurées en mètres malgré des pertes humaines massives. La guerre a également vu l'utilisation de nouvelles technologies et armes, notamment l'artillerie lourde, les avions, les chars, les sous-marins et les gaz toxiques. Ces innovations ont contribué à l'ampleur des pertes humaines et à la destruction massive de l'infrastructure civile. La Première Guerre mondiale s'est terminée le 11 novembre 1918 avec la signature de l'armistice. Les conséquences du conflit ont été profondes, avec le redessinage de la carte de l'Europe, l'effondrement des empires centraux, l'émergence de nouveaux États et l'établissement du Traité de Versailles, qui a jeté les bases de la Seconde Guerre mondiale quelques décennies plus tard.

L'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand le 28 juin 1914 est souvent cité comme l'événement déclencheur de la Première Guerre mondiale. Cependant, ce n'est pas l'assassinat en lui-même qui a causé la guerre, mais plutôt la manière dont les différentes nations ont réagi à cet événement. L'Autriche-Hongrie, après avoir reçu l'assurance du soutien allemand, a déclaré la guerre à la Serbie, accusée d'avoir été complice de l'assassinat. La Russie, qui se considérait comme le protecteur des peuples slaves, y compris les Serbes, a commencé à mobiliser son armée en soutien à la Serbie. L'Allemagne, en tant qu'alliée de l'Autriche-Hongrie, a déclaré la guerre à la Russie et, par la suite, à la France, alliée de la Russie. Lorsque l'Allemagne a envahi la Belgique pour attaquer la France par le nord, la violation de la neutralité belge a entraîné le Royaume-Uni à déclarer la guerre à l'Allemagne. D'autres pays ont été entraînés dans le conflit en raison de leurs alliances respectives ou de leurs propres intérêts impérialistes, ce qui a transformé la guerre en un conflit mondial. Le conflit a duré de 1914 à 1918, impliquant plus de 30 nations et causant la mort de millions de personnes. Il a radicalement transformé l'ordre politique et social du monde et a jeté les bases des tensions et des conflits qui ont dominé le XXe siècle.

Les conséquences de la Première Guerre mondiale ont été profondément destructrices et ont transformé le monde d'une manière sans précédent. Les pertes humaines ont été énormes : environ 10 millions de soldats ont été tués et des millions d'autres ont été blessés. Le nombre de civils tués ou blessés à la suite directe de la guerre est difficile à quantifier, mais on estime qu'il s'élève à des millions. L'épidémie de grippe espagnole de 1918, aggravée par les déplacements de populations durant la guerre, a également causé la mort de dizaines de millions de personnes dans le monde. Au-delà des pertes humaines, les coûts économiques et sociaux de la guerre ont été gigantesques. Les pays européens, en particulier, ont vu leurs infrastructures détruites et leurs économies ruinées. Les dettes de guerre ont alourdi les économies pour des décennies. De plus, les sociétés ont été profondément bouleversées : des millions de personnes ont été déplacées, des régimes politiques ont été renversés et les anciennes hiérarchies sociales ont été remises en question. Sur le plan politique, la guerre a mené à la fin des grands empires européens (russe, allemand, ottoman et austro-hongrois) et à la création de nouvelles nations, redessinant la carte de l'Europe et du Moyen-Orient. De plus, le traité de Versailles qui a officiellement mis fin à la guerre en 1919 a créé des tensions et des ressentiments, notamment en Allemagne, qui ont contribué à la montée du fascisme et finalement à la Seconde Guerre mondiale. Enfin, la Première Guerre mondiale a également eu des conséquences culturelles et psychologiques profondes. Elle a remis en question les idéaux du progrès et de la civilisation qui avaient dominé avant la guerre, et a conduit à une remise en question de la raison et de la morale.

Les caractéristiques les plus frappantes de la Première Guerre mondiale sont sans doute la guerre de tranchées et l'usage intensif de nouvelles technologies militaires. La guerre de tranchées était une stratégie de défense où les deux camps creusaient et occupaient un réseau complexe de tranchées, espérant ainsi protéger leurs troupes tout en bloquant l'avance de l'ennemi. Les conditions de vie dans ces tranchées étaient atroces : froid, pluie, boue, vermine, maladies, et le danger constant des tirs ennemis et des attaques d'artillerie. En outre, les offensives pour prendre le contrôle des tranchées ennemies étaient souvent désastreuses, causant d'énormes pertes pour des gains territoriaux minimes. Les batailles de la Somme et de Verdun, parmi les plus meurtrières de l'histoire humaine, sont de parfaits exemples de ces offensives désastreuses. La Première Guerre mondiale a également vu l'utilisation de nouvelles technologies militaires à une échelle sans précédent. L'artillerie a été améliorée, avec l'introduction de l'obus à fragmentation et l'usage massif de l'artillerie lourde. Les mitrailleuses, les chars d'assaut, l'aviation militaire, les sous-marins et même les armes chimiques ont été utilisés pour la première fois à grande échelle. Ces innovations technologiques ont contribué à augmenter la létalité du conflit, mais elles ont également conduit à une guerre d'attrition, où chaque camp tentait d'épuiser l'autre par des pertes massives plutôt que par des victoires décisives. En fin de compte, la Première Guerre mondiale a révélé la véritable horreur de la guerre industrielle moderne, avec ses millions de morts, ses paysages dévastés et ses traumatismes psychologiques durables.

L'impact géopolitique de la Première Guerre mondiale a été majeur et a redessiné la carte de l'Europe et du Moyen-Orient. La chute des empires centraux a conduit à la création de nombreux nouveaux États. Le traité de Versailles, qui a mis officiellement fin à la guerre, a imposé des sanctions sévères à l'Allemagne et a redessiné les frontières de l'Europe. L'Empire allemand a été démantelé, perdant une grande partie de son territoire au profit des vainqueurs. L'Empire austro-hongrois a été divisé en plusieurs États-nations, dont l'Autriche, la Hongrie, la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie. L'Empire ottoman, vaincu et occupé, a été partagé entre les puissances victorieuses avec le traité de Sèvres en 1920, ce qui a mené à la création de nouveaux États dans le Moyen-Orient, comme l'Irak et la Syrie. Cependant, la résistance menée par Mustafa Kemal Atatürk en Turquie a conduit à la guerre d'indépendance turque et à la création de la République de Turquie moderne. En Russie, l'effondrement du front oriental a conduit à la révolution russe de 1917, qui a renversé le régime tsariste et a instauré un gouvernement communiste, menant à la création de l'Union soviétique. Ces changements radicaux ont déstabilisé l'ordre politique et social en Europe et au Moyen-Orient. Les tensions entre les nouveaux États et les griefs non résolus de la guerre ont contribué à la montée de régimes autoritaires et fascistes, menant finalement à la Seconde Guerre mondiale.

L’Escalade des Tensions : Préambule du Conflit[modifier | modifier le wikicode]

La période précédant la Première Guerre mondiale a été marquée par une série de crises internationales et de conflits locaux qui ont exacerbé les tensions entre les grandes puissances européennes et ont sapé la stabilité du système international de l'époque. La première crise du Maroc en 1905-1906 a surgi lorsque l'Allemagne a contesté les ambitions de la France au Maroc, provoquant une tension internationale qui a été résolue par la conférence d'Algésiras. Cette conférence a abouti à un accord qui reconnaissait le Maroc comme un État libre mais confirmait le contrôle effectif de la France sur le pays, ce qui a été perçu comme une défaite pour l'Allemagne. L'invasion de la Libye par l'Italie en 1911 a marqué une escalade des tensions internationales. La Libye était alors une province de l'Empire ottoman, et l'invasion italienne a déclenché une crise internationale en raison des implications pour l'équilibre des pouvoirs en Méditerranée et au Moyen-Orient. Les guerres balkaniques de 1912-1913 ont encore exacerbé les tensions. Elles ont été déclenchées par une série de conflits entre plusieurs États des Balkans (Serbie, Bulgarie, Grèce et Monténégro) et l'Empire ottoman. Ces guerres ont remis en question l'équilibre des pouvoirs dans la région et ont créé un climat de méfiance et d'animosité, particulièrement entre la Serbie et l'Autriche-Hongrie. Ces crises ont non seulement exacerbé les rivalités entre les grandes puissances, mais ont aussi souligné les faiblesses du système d'alliances de l'époque et les limites des mécanismes diplomatiques pour résoudre les conflits. Elles ont contribué à créer un climat de tension et de méfiance qui a finalement débouché sur le déclenchement de la Première Guerre mondiale en 1914.

Le XXe siècle a commencé par une série de crises internationales qui ont exacerbé les tensions entre les grandes puissances européennes. Les rivalités coloniales, économiques et militaires ont conduit à une course aux armements et à une polarisation croissante de la politique internationale, avec deux grands blocs d'alliances qui se sont formés. La Triple Alliance, formée par l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie et l'Italie, et la Triple Entente, formée par la France, le Royaume-Uni et la Russie, se sont renforcées par l'adhésion d'autres pays. La Bulgarie, déçue par l'issue des guerres balkaniques, a choisi de s'allier avec la Triple Alliance. Par contre, la Grèce, qui avait bénéficié de ces guerres pour agrandir son territoire, s'est rapprochée de la Triple Entente. La complexité et l'interconnexion de ces alliances ont non seulement cristallisé les oppositions, mais ont aussi créé un climat d'incertitude et de méfiance qui a finalement conduit à la déclenchée de la Première Guerre mondiale. Les alliances ont obligé les pays à se soutenir mutuellement en cas de guerre, même si les raisons du conflit n'étaient pas toujours claires ou directement liées à leurs intérêts. En outre, la course aux armements a augmenté les enjeux et a créé une atmosphère de tension et d'anticipation d'une guerre inévitable.

De la Crise Locale à l’Enflamment de la Guerre Européenne[modifier | modifier le wikicode]

L'Assassinat de l'Archiduc François-Ferdinand : La Mèche Initiale[modifier | modifier le wikicode]

L'attentat qui a eu lieu à Sarajevo le 28 juin 1914 est généralement reconnu comme le catalyseur qui a précipité le monde dans la Première Guerre mondiale. Ce jour-là, l'archiduc François-Ferdinand, l'héritier présomptif du trône austro-hongrois, fut tragiquement tué à Sarajevo, la capitale de la Bosnie-Herzégovine, par Gavrilo Princip, un jeune nationaliste serbe. Né le 25 juillet 1894 à Obljaj, une région faisant alors partie de la province bosniaque de l'Empire austro-hongrois et aujourd'hui située en Bosnie-Herzégovine, Princip était un fervent partisan du nationalisme serbe. Il est particulièrement connu pour avoir assassiné François-Ferdinand lors de cet attentat tragique à Sarajevo. Membre actif de la "Main noire", une organisation clandestine prônant l'indépendance de la Bosnie-Herzégovine et son intégration à la Serbie, Princip avait suivi un entraînement militaire en Serbie avant de revenir en Bosnie pour orchestrer l'attentat. Le jour fatidique, le 28 juin 1914, Princip, avec plusieurs autres membres de la Main noire, a réussi à approcher la voiture de l'archiduc François-Ferdinand lors de sa visite à Sarajevo. Il a alors abattu l'archiduc et son épouse, Sophie, à l'aide d'un pistolet. Cet acte a enclenché une réaction en chaîne de alliances et de représailles qui a conduit à une escalade militaire et, en fin de compte, à l'éruption de la Première Guerre mondiale. Après l'attentat, Princip a été arrêté et emprisonné. Jugé pour son rôle dans l'assassinat de l'archiduc, il a été condamné à une peine de 20 ans de prison. Il n'aura cependant pas à purger la totalité de sa peine puisqu'il est décédé en prison en 1918, à seulement 23 ans, des suites de la tuberculose.

Ll'attentat de Sarajevo a déclenché une cascade de réactions diplomatiques et militaires qui ont conduit à la guerre en Europe. Après l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand, l'Autriche-Hongrie a pointé du doigt la Serbie, l'accusant d'avoir orchestré ce crime, et a exigé des réparations. Cette accusation n'était pas infondée. Depuis les années 1870 et 1880, la Serbie avait été une épine dans le pied de l'Empire austro-hongrois. À cette époque, la Serbie avait entrepris une campagne visant à unifier les peuples slaves du sud des Balkans, une région qui comprenait des populations sous la domination austro-hongroise. Ce mouvement d'unification était perçu par l'Empire austro-hongrois comme une menace directe à son intégrité territoriale et à sa stabilité. La peur que leur empire ne se désagrège en raison de l'ascension du nationalisme slave a poussé les dirigeants austro-hongrois à prendre des mesures de rétorsion contre la Serbie après l'assassinat de l'archiduc. Cette tension entre les deux nations a été l'un des principaux déclencheurs de l'escalade qui a mené à la Première Guerre mondiale.

L'annexion de la Bosnie-Herzégovine par l'Autriche-Hongrie en 1908 a aggravé les tensions avec la Serbie. Cette province, sous protectorat austro-hongrois depuis le Congrès de Berlin en 1878, était majoritairement peuplée de Slaves du Sud, groupe ethnique auquel appartenaient également les Serbes. Les Serbes aspiraient à l'intégration de ces régions dans une "Grande Serbie", une idée alimentée par le courant du panslavisme. L'annexion officielle de la Bosnie-Herzégovine par l'Autriche-Hongrie a été perçue par la Serbie comme une violation de leurs ambitions nationales. De plus, cette annexion a été ressentie comme une menace directe en Serbie, puisqu'elle donnait à l'Autriche-Hongrie une frontière commune avec le royaume. En réponse, la Serbie a augmenté son soutien aux mouvements nationalistes actifs dans les régions austro-hongroises peuplées de Slaves du Sud, exacerbant encore plus les tensions avec l'Empire austro-hongrois. Ces tensions croissantes ont joué un rôle crucial dans le déclenchement de la Première Guerre mondiale.

L'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand en 1914 par Gavrilo Princip, un nationaliste serbe, a mis le feu aux poudres dans une Europe déjà tendue. Perçu par l'Autriche-Hongrie comme un affront direct, cet acte a déclenché un ultimatum à la Serbie, exigant des réparations et des garanties. Cependant, la Serbie a refusé de se conformer pleinement aux exigences austro-hongroises, ce qui a provoqué la déclaration de guerre de l'Autriche-Hongrie à la Serbie le 28 juillet 1914. Le système complexe d'alliances militaires entre les grandes puissances européennes a rapidement transformé ce conflit régional en une conflagration globale. L'Allemagne, liée à l'Autriche-Hongrie par la Triple Alliance, a déclaré la guerre à la Russie et à la France, des alliés de la Serbie. De même, l'Empire ottoman et la Bulgarie, ayant leurs propres accords avec l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie, sont entrés en guerre contre les Alliés - le Royaume-Uni, la France, la Russie, l'Italie, le Japon et plus tard les États-Unis. Ainsi a commencé la Première Guerre mondiale, un conflit à grande échelle qui a remodelé le monde tel que nous le connaissons.

L'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand ne fut que l'étincelle qui a enflammé un baril de poudre préparé par des années de tensions latentes. Le terreau de la Première Guerre mondiale est beaucoup plus profond et complexe, et s'enracine dans une série de facteurs interconnectés. Le nationalisme, par exemple, a été un facteur majeur. Dans plusieurs régions d'Europe, en particulier dans les Balkans et dans certaines parties de l'Empire austro-hongrois, les mouvements nationalistes cherchaient à créer des États-nations unifiés pour leurs peuples. Ce nationalisme était parfois accompagné de sentiments anti-impérialistes et de la volonté de se libérer de la domination étrangère. L'impérialisme a également joué un rôle crucial. Les grandes puissances européennes s'étaient engagées dans une course à l'expansion coloniale à travers le monde, ce qui a exacerbé les rivalités et les tensions entre elles. La compétition pour les ressources, les marchés et le prestige a créé un climat de méfiance et d'animosité. Enfin, les tensions économiques et politiques internes ont également contribué à la marche vers la guerre. Les changements économiques rapides ont exacerbé les inégalités et les tensions sociales dans de nombreux pays, tandis que les structures politiques rigides ont souvent échoué à répondre aux demandes de réforme. Bien que l'assassinat de François-Ferdinand ait été le catalyseur immédiat de la guerre, les causes profondes de celle-ci étaient profondément ancrées dans les structures sociales, politiques et économiques de l'époque.

Le front Ouest entre 1915 et 1916 - atlas-historique.net

Chronologie des Évènements de la Première Guerre Mondiale[modifier | modifier le wikicode]

L'acte fatidique du 28 juin 1914 à Sarajevo, où l'archiduc François-Ferdinand d'Autriche-Hongrie a été assassiné, est largement reconnu comme le déclencheur de la Première Guerre mondiale. Ce dramatique événement a déclenché une crise internationale aux conséquences fatales, exacerbant les tensions déjà existantes entre les puissances européennes et provoquant une cascade d'alliances militaires et politiques qui ont, à terme, plongé le monde dans un conflit global. Gavrilo Princip, le jeune homme qui a perpétré cet assassinat, était un fervent nationaliste serbe. Ses convictions étaient tellement profondes qu'il avait noué des liens avec le groupe secret et radicale connu sous le nom de "Main Noire". Ce groupe terroriste, qui avait pour objectif la libération des Slaves du Sud de l'emprise austro-hongroise, a été l'élément catalyseur qui a permis à Princip de réaliser son acte destructeur.

L'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand a conduit l'Autriche-Hongrie à formuler un ultimatum sévère à la Serbie le 23 juillet 1914. Cet ultimatum demandait une investigation approfondie sur la possible implication serbe dans l'attentat, ainsi que la cessation de toute activité hostile à l'encontre de l'Autriche-Hongrie sur le sol serbe.

La Serbie, bien qu'elle ait consenti à la majorité de ces exigences, a refusé de se conformer à l'intégralité des demandes austro-hongroises. Cela a conduit l'Autriche-Hongrie à déclarer la guerre à la Serbie le 28 juillet 1914, ce qui a été le déclencheur d'une série d'événements qui ont rapidement amplifié les tensions existantes et activé les réseaux d'alliances entre les différentes puissances, conduisant finalement à la déflagration mondiale de la Première Guerre mondiale. Après la déclaration de guerre de l'Autriche-Hongrie à la Serbie le 28 juillet 1914, les alliances se sont mises en place et les pays se sont déclarés la guerre les uns après les autres. Ainsi, l'Allemagne a déclaré la guerre à la Russie le 1er août 1914, puis à la France le lendemain, entraînant l'entrée en guerre du Royaume-Uni en soutien à la France. Par la suite, de nombreux autres pays ont rejoint le conflit, notamment l'Italie, le Japon, les États-Unis, l'Empire ottoman, etc. À la mi-août 1914, la plupart des grandes puissances européennes étaient donc engagées dans le conflit.

Après avoir déclaré la guerre à la France le 3 août 1914, l'Allemagne a mis en œuvre une offensive rapide à travers la Belgique, visant à neutraliser la France avant l'arrivée des renforts potentiels. Cependant, cette avancée fulgurante a été freinée par la résistance des forces françaises et britanniques, qui ont culminé dans la bataille de la Marne, se déroulant du 6 au 12 septembre 1914. Cette bataille constitue l'un des affrontements les plus significatifs de la Première Guerre mondiale. En effet, elle a permis aux Alliés de repousser efficacement les forces allemandes et d'éviter la prise de Paris. Cependant, contrairement aux attentes initiales d'une guerre brève, le conflit s'est enlisé et a duré quatre années de plus, avec un bilan humain et matériel catastrophique.

Après la bataille de la Marne en septembre 1914, malgré leur volonté d'avancer vers l'Allemagne, les forces françaises et britanniques ont dû faire face à une résistance déterminée des armées allemandes. Ces dernières ont réussi à se replier et à se fortifier dans des positions défensives stratégiques s'étendant de la mer du Nord à la frontière suisse, en passant par la Belgique et la France. Ce qui s'ensuit est une "course à la mer", où chaque camp a tenté de contourner l'autre par l'ouest. Cependant, cette stratégie a finalement conduit à la construction d'un réseau de tranchées afin de consolider et de protéger les positions acquises. Ce scénario a marqué le début de la guerre de tranchées, qui a perduré pendant plusieurs années, symbolisant la stagnation et l'impasse du conflit sur le front occidental.

En décembre 1914, le front occidental de la guerre s'étirait de la Manche jusqu'à la frontière allemande, un tracé d'environ 700 kilomètres traversant le nord de la France et la Belgique. Les deux belligérants se retranchaient dans d'impénétrables positions de tranchées, transformant le conflit en une série de face-à-face statiques et mortels. Néanmoins, il y avait toujours des efforts pour tenter de percer cette impasse. Bien que les offensives massives aient souvent abouti à des pertes énormes sans grand gain territorial, l'espoir d'une percée décisive ne s'est jamais complètement évanoui. Ces combats acharnés sur le front occidental ont continué jusqu'à la conclusion de la guerre en 1918.

Depuis décembre 1914 et jusqu'à la fin du conflit en novembre 1918, les belligérants se sont retrouvés englués dans une guerre de tranchées. Ce type de guerre se caractérise par des réseaux de tranchées fortifiées et profondes, protégées par des barbelés et des armes lourdes. Ces tranchées, souvent distantes de seulement quelques dizaines de mètres, devenaient le théâtre d'affrontements incessants. La majeure partie des activités militaires consistait en des assauts contre les tranchées ennemies, des bombardements d'artillerie intensifs, et des offensives à grande échelle soigneusement préparées, le tout dans le but de percer les lignes adverses. Ces tentatives aboutissaient souvent à des gains de territoire minimes au prix de pertes humaines considérables. Cette guerre de position, emblématique de la Première Guerre mondiale, a entrainé des coûts humains et matériels colossaux de part et d'autre. Les tranchées, symboles de cette impasse et de la futilité de la guerre, ont marqué les mémoires et sont restées gravées dans l'histoire comme le témoignage du carnage de cette époque.

La guerre de tranchées qui a sévi sur le front occidental entre 1915 et 1918 durant la Première Guerre mondiale a été marquée par une brutalité inouïe. Les soldats, des deux côtés du conflit, étaient contraints de vivre dans des conditions épouvantables, confinés dans des tranchées exiguës, insalubres, exposés aux intempéries, aux maladies et sous le feu constant de l'artillerie. Ils étaient également sujets aux attaques de gaz toxiques, aux raids aériens, aux tirs de mitrailleuses et aux assauts à la baïonnette. La boucherie a été immense : des millions de vies, tant militaires que civiles, ont été perdues, et d'innombrables autres personnes ont été blessées, traumatisées ou déplacées par les combats. La guerre a également laissé des traces indélébiles sur la psyché des survivants, avec de nombreux soldats souffrant de traumatismes de guerre, de troubles psychiatriques et de perturbations du comportement alimentaire. L'ampleur de la dévastation, tant sur le plan physique que psychologique, a profondément marqué les sociétés touchées et a laissé un héritage durable de douleur et de perte. L'horreur et l'inhumanité de la guerre de tranchées sont devenues des symboles de la futilité et de l'absurdité de la guerre en général.

La Bataille de Verdun et l'Offensive de la Somme, qui ont eu lieu en 1916, comptent parmi les plus dévastatrices de la Première Guerre mondiale. Ces batailles sont considérées comme des exemples emblématiques de la brutalité et des pertes massives en vies humaines caractéristiques de la guerre de tranchées. La Bataille de Verdun a débuté le 21 février 1916 par une offensive allemande. Les forces allemandes espéraient épuiser l'armée française en la forçant à défendre la ville fortifiée de Verdun. La bataille a duré jusqu'au 18 décembre 1916, ce qui en fait l'une des plus longues de l'histoire. Elle a été marquée par des combats acharnés, des bombardements massifs, l'utilisation de gaz toxiques, et d'énormes pertes humaines. On estime qu'il y a eu environ 800 000 victimes, dont beaucoup sont mortes dans des conditions terribles. L'Offensive de la Somme a débuté le 1er juillet 1916, dans le but de soulager la pression sur les forces françaises à Verdun et d'affaiblir l'armée allemande. Les forces britanniques et françaises ont lancé une offensive sur un front de 40 km dans le nord de la France. Le premier jour de l'offensive a été le plus meurtrier de l'histoire de l'armée britannique, avec environ 57 000 victimes. L'offensive, qui a duré jusqu'en novembre, a fait plus d'un million de victimes entre les deux camps. Ces batailles ont profondément marqué la mémoire collective en raison de leur violence et de l'ampleur des pertes humaines. Elles ont contribué à faire de 1916 l'une des années les plus meurtrières de la Première Guerre mondiale.

L'Offensive du Chemin des Dames, également connue sous le nom de Seconde Bataille de l'Aisne, a eu lieu en avril 1917. Elle a été orchestrée par le général français Robert Nivelle, qui avait promis une victoire décisive sur les Allemands en 48 heures grâce à une stratégie d'artillerie innovante et de mouvement rapide. Cependant, les préparatifs de l'offensive étaient de notoriété publique et les forces allemandes étaient bien préparées pour la résister. L'offensive a débuté le 16 avril 1917 et a immédiatement rencontré de fortes résistances. Les soldats français se sont heurtés à des défenses allemandes renforcées et bien préparées, des tirs de mitrailleuses incessants et des conditions météorologiques défavorables. De plus, l'artillerie française a été incapable d'éliminer efficacement les défenses allemandes avant l'attaque. Au lieu de la victoire rapide promise, l'offensive s'est transformée en une impasse coûteuse qui a duré jusqu'au 9 mai 1917, avec peu de gains territoriaux à montrer et des pertes humaines catastrophiques. Les pertes françaises sont estimées à environ 187 000 hommes, et les pertes allemandes à environ 168 000. Cette défaite dévastatrice a eu un impact significatif sur le moral des troupes françaises, conduisant à des mutineries à grande échelle dans l'armée française. Les conséquences politiques de cet échec ont été tout aussi importantes. Nivelle a été rapidement démis de ses fonctions de commandant en chef et remplacé par le général Philippe Pétain, qui a dû travailler dur pour restaurer le moral de l'armée française. Cet événement a marqué un tournant dans la manière dont la guerre a été menée par les Français, avec un passage à une stratégie plus défensive et prudente.

L'entrée en guerre des États-Unis en avril 1917 a apporté un soutien précieux aux Alliés. Lorsque les États-Unis sont entrés en guerre, ils étaient une nation économiquement robuste et avaient une grande population potentielle de soldats. Bien que leur armée régulière était petite et peu expérimentée, ils ont été capables de mobiliser rapidement et d'envoyer un grand nombre de troupes en Europe. La contribution américaine a été essentielle à la fois sur le plan matériel et humain. Sur le plan économique, les États-Unis ont apporté un soutien financier significatif aux Alliés, ce qui leur a permis de maintenir leur effort de guerre. Les États-Unis ont également fourni de grandes quantités de fournitures, d'équipements et de munitions, ce qui a aidé les Alliés à maintenir leur supériorité numérique sur les forces de l'Axe. Sur le plan humain, l'arrivée de l'armée américaine, l'American Expeditionary Forces (AEF), dirigée par le général John J. Pershing, a permis de renforcer les forces alliées sur le front occidental. Les troupes américaines ont participé à plusieurs offensives majeures en 1918, contribuant à inverser le cours de la guerre. Cependant, bien que l'entrée en guerre des États-Unis ait eu un impact important, elle a eu lieu relativement tard dans le conflit et n'a donc pas été le facteur décisif de la victoire des Alliés. Les batailles précédentes, menées principalement par les forces françaises, britanniques et russes, ont considérablement affaibli les forces centrales avant même l'arrivée des Américains sur le front.

La dernière année de la Première Guerre mondiale, 1918, a vu un renversement majeur des forces en présence. Après des années de guerre de tranchées et d'usure, les forces alliées ont pu lancer plusieurs offensives réussies qui ont finalement forcé l'Allemagne à capituler. L'Allemagne, après avoir signé le traité de Brest-Litovsk avec la Russie en mars 1918, a lancé une série d'offensives massives sur le front occidental, connues sous le nom d'Offensives du Printemps. Cependant, bien que ces offensives aient au départ rencontré un certain succès, elles n'ont pas réussi à rompre la ligne alliée de manière décisive et ont coûté à l'Allemagne de nombreuses vies précieuses. Les forces alliées ont lancé une série de contre-offensives, la plus célèbre étant la Seconde Bataille de la Marne en juillet 1918. Cette bataille a marqué le début de la fin pour les forces allemandes sur le front occidental. Par la suite, les Alliés ont lancé l'Offensive des Cent-Jours, une série d'attaques qui ont progressivement repoussé les forces allemandes de leurs positions. L'offensive Meuse-Argonne, à laquelle les forces américaines ont participé de manière significative, a été une partie clé de cette campagne. Pendant ce temps, l'Allemagne était en proie à des troubles internes, notamment des grèves, des mutineries et des troubles civils, exacerbés par la pénurie de nourriture causée par le blocus naval britannique. Dans ce contexte, l'Allemagne a demandé un armistice, qui a été signé le 11 novembre 1918, mettant fin aux combats sur le front occidental. Cet armistice a marqué la fin de la Première Guerre mondiale, bien que les termes définitifs de la paix n'aient été fixés qu'avec le traité de Versailles l'année suivante.

Le 11 novembre 1918 marque la fin officielle des hostilités de la Première Guerre mondiale. Cette journée est devenue connue sous le nom de Jour de l'Armistice et est commémorée chaque année dans de nombreux pays. L'armistice a été signé dans un wagon de train dans la forêt de Compiègne en France. Les termes de l'armistice ont notamment exigé que les Allemands évacuent les territoires occupés, qu'ils cèdent une quantité importante d'artillerie et d'autres équipements militaires, et qu'ils permettent l'occupation de certaines zones de l'Allemagne par les Alliés. Après la signature de l'armistice, les négociations de paix ont commencé à Paris. Ces négociations se sont conclues par la signature du traité de Versailles en juin 1919. Ce traité a placé la responsabilité de la guerre sur l'Allemagne et ses alliés et a exigé d'eux des réparations considérables, des concessions territoriales et des désarmements. Les termes sévères du traité ont été un sujet de controverse et de ressentiment en Allemagne, contribuant aux tensions qui ont finalement conduit à la Seconde Guerre mondiale.

La Russie, en tant que membre de la Triple-Entente avec la France et le Royaume-Uni, a joué un rôle important dans la guerre. Cependant, la Russie a connu de nombreuses difficultés pendant la guerre. La défaite à la bataille de Tannenberg a été un échec majeur pour l'armée russe et a marqué un tournant dans la guerre sur le front de l'Est. Au cours des années suivantes, la Russie a continué à lutter contre les forces centrales, mais a été affaiblie par des problèmes internes, y compris le mécontentement croissant à l'égard de la guerre, une mauvaise gestion de l'économie et une instabilité politique. Ces problèmes ont culminé en 1917 avec les révolutions de Février et d'Octobre. La Révolution de Février a renversé le tsar Nicolas II et a établi un gouvernement provisoire, tandis que la Révolution d'Octobre a amené les bolcheviks au pouvoir. Après avoir pris le contrôle, les bolcheviks ont rapidement entamé des négociations de paix avec l'Allemagne, ce qui a conduit à la signature du traité de Brest-Litovsk en mars 1918. Ce traité a officiellement mis fin à la participation de la Russie à la Première Guerre mondiale. Cependant, la sortie de la Russie de la guerre a eu des conséquences importantes pour les Alliés, car cela a permis à l'Allemagne de concentrer toutes ses forces sur le front occidental. Cependant, la situation a finalement été compensée par l'entrée en guerre des États-Unis en avril 1917, qui a contribué à rééquilibrer les forces en présence.

Les Balkans ont été un théâtre d'affrontements particulièrement intense pendant la Première Guerre mondiale. La Roumanie, ayant une majorité de population de langue et de culture latine, a rejoint la Triple Entente, composée principalement de la France, du Royaume-Uni et de la Russie, dans l'espoir de récupérer des territoires peuplés de Roumains qui étaient alors sous le contrôle de l'Empire austro-hongrois. Cependant, l'offensive roumaine a été stoppée par les forces des Empires centraux (Allemagne, Autriche-Hongrie et leurs alliés) et la Roumanie a été occupée jusqu'à la fin de 1918, quand l'effondrement des Empires centraux a permis à la Roumanie de récupérer et même d'agrandir son territoire. La Serbie, quant à elle, a été un acteur clé du déclenchement de la guerre avec l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand d'Autriche à Sarajevo en juin 1914. La Serbie a résisté aux offensives autrichiennes en 1914, mais a été envahie et occupée en 1915 par les forces des Empires centraux. Cependant, avec l'aide des forces françaises et britanniques qui avaient débarqué à Salonique en Grèce, la Serbie a réussi à reprendre le contrôle de son territoire lors de la contre-offensive des Alliés en 1918, ce qui a contribué à l'effondrement de l'Autriche-Hongrie et à la victoire finale des Alliés. Il est également important de noter le rôle joué par d'autres nations balkaniques pendant la guerre. Par exemple, la Bulgarie s'est alignée sur les Empires centraux, espérant récupérer les territoires perdus lors des guerres balkaniques précédentes, mais a finalement été vaincue et a subi d'importantes pertes territoriales dans le traité de Neuilly-sur-Seine en 1919. De même, la Grèce, après une période de neutralité et de tensions internes, a rejoint les Alliés en 1917 et a joué un rôle important dans les opérations dans les Balkans.

La Russie a historiquement eu des ambitions d'expansion vers le sud, en particulier pour sécuriser un accès à l'eau libre de glace toute l'année. Les détroits du Bosphore et des Dardanelles, qui relient la mer Noire à la Méditerranée, étaient d'une importance stratégique majeure pour la Russie car ils étaient le seul passage maritime pour les navires russes de la mer Noire vers le reste du monde. De plus, la Russie se présentait elle-même comme le protecteur des Slaves et des chrétiens orthodoxes dans les Balkans, ce qui a conduit à des tensions avec l'Empire ottoman, qui contrôlait une grande partie de la région. Cela a joué un rôle dans l'engagement de la Russie dans la Première Guerre mondiale aux côtés de la Serbie et d'autres pays slaves des Balkans. La guerre contre l'Empire ottoman s'est avérée difficile pour la Russie. L'effort de guerre a été compliqué par des problèmes internes, notamment des tensions sociales et politiques qui ont finalement conduit à la Révolution russe et à l'effondrement du régime tsariste. Après la révolution, le nouveau gouvernement communiste a cherché à mettre fin à la guerre. Dans le cadre du Traité de Brest-Litovsk en 1918, la Russie a renoncé à ses revendications sur les détroits en échange de la fin des hostilités avec les Puissances centrales, dont faisait partie l'Empire ottoman.

Fronts de la première guerre mondiale.

La Mondialisation du Conflit : Les Acteurs Internationaux[modifier | modifier le wikicode]

La Première Guerre mondiale était bien une guerre mondiale en ce sens qu'elle a impliqué des nations du monde entier. Les empires coloniaux européens ont joué un rôle important dans le conflit, car ils ont fourni des troupes, des ressources et parfois des théâtres de guerre supplémentaires. La Première Guerre mondiale était un conflit global, impliquant des nations du monde entier. Les empires coloniaux européens ont joué un rôle important dans le conflit, mobilisant leurs colonies pour fournir des troupes et des ressources, et parfois même servant de théâtres de guerre supplémentaires. L'Empire britannique a mobilisé de nombreux pays pour le conflit. Des nations comme l'Inde, le Canada, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et l'Afrique du Sud ont envoyé des troupes pour combattre aux côtés des Britanniques. En particulier, l'Inde a fourni près de 1,5 million de soldats qui ont servi en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient. De la même manière, la France a mobilisé des troupes de ses colonies, avec des soldats venant de régions telles que l'Algérie, le Maroc, la Tunisie, l'Afrique subsaharienne et l'Indochine. Quant à l'Allemagne, elle a utilisé ses colonies principalement pour leurs ressources. Cependant, dans certains cas, des combats ont eu lieu dans ces régions. Par exemple, en Afrique de l'Est, le général allemand Paul von Lettow-Vorbeck a mené une campagne de guérilla efficace contre les forces britanniques. Les contributions de ces colonies ont eu des répercussions significatives, non seulement sur l'effort de guerre global, mais aussi sur les relations entre les nations coloniales et leurs colonies. Après la guerre, beaucoup de promesses de réformes ou d'indépendance faites aux colonies n'ont pas été tenues, ce qui a conduit à une augmentation des tensions et des mouvements d'indépendance à travers le monde colonial.

La Première Guerre mondiale a eu un impact majeur sur les territoires coloniaux, entraînant des changements politiques, économiques et sociaux profonds. Les combats ont souvent été menés par des troupes coloniales recrutées par les puissances européennes, et de nombreux territoires ont été affectés par la guerre. En Afrique, des affrontements ont eu lieu entre les forces coloniales françaises, britanniques, belges et allemandes pour le contrôle des territoires allemands d'Afrique de l'Est. Cela a conduit à des déplacements de populations, à des perturbations économiques et à une exploitation accrue des ressources naturelles. En Asie, les tensions ont également augmenté, notamment dans les colonies allemandes de Chine et du Pacifique qui ont été prises par les Japonais. Les mouvements nationalistes en Inde ont été galvanisés par la guerre, conduisant à des demandes accrues d'autonomie et d'indépendance. Dans le Pacifique, la Nouvelle-Guinée allemande a été prise par l'Australie, tandis que la Nouvelle-Zélande a pris le contrôle des Samoa allemandes. Ces conflits ont ouvert la voie à de nouveaux arrangements coloniaux après la guerre. La Première Guerre mondiale a donc non seulement affecté les nations européennes, mais a également eu des répercussions durables sur leurs colonies et a façonné le développement politique et social de ces régions.

La Première Guerre mondiale a profondément perturbé l'économie mondiale. L'ensemble du système commercial mondial a été bouleversé, les échanges entre les pays ont été réduits et l'approvisionnement en ressources essentielles a été perturbé. Les pays en guerre ont dû réorienter leurs économies pour soutenir l'effort de guerre. Cela a signifié une augmentation massive de la production militaire, mais aussi une diminution de la production de biens de consommation, ce qui a entraîné des pénuries et une inflation. Les pays neutres ont également été affectés, car leurs routes commerciales traditionnelles ont été perturbées et ils ont dû chercher de nouveaux partenaires commerciaux. La guerre a également exacerbé les inégalités économiques et sociales, à la fois entre les pays et à l'intérieur des pays. Les riches sont devenus plus riches en profitant de la guerre, tandis que les pauvres sont devenus plus pauvres, ce qui a conduit à des tensions sociales et politiques. En fin de compte, la Première Guerre mondiale a mis à mal l'ordre économique mondial existant et a préparé le terrain pour les crises économiques et politiques ultérieures, notamment la Grande Dépression des années 1930. La guerre a montré de manière dramatique à quel point les économies du monde étaient interconnectées et dépendantes les unes des autres, et a souligné la nécessité d'une coopération et d'une coordination internationales pour maintenir la stabilité économique mondiale.

Le monde et le premier conflit mondial - atlas-historique.net

La Première Guerre mondiale a été un conflit total, marqué par la mobilisation de l'ensemble des ressources nationales, tant humaines, économiques que technologiques, pour mener la guerre. Les armées en conflit n'étaient pas les seules à être impliquées : les civils ont également été largement affectés par la guerre, à travers les bombardements, les privations dues au blocus, ou la conscription massive de la population masculine.

Sur le plan militaire, la guerre a été marquée par l'innovation technologique, avec l'introduction de nouvelles armes comme les tanks, les avions, les sous-marins, ou les gaz toxiques. Cependant, la stratégie militaire a souvent été marquée par une vision dépassée de la guerre, avec des offensives massives et coûteuses en vies humaines, et peu de place pour la manoeuvre ou l'exploitation des nouvelles technologies.

La guerre économique a également été un facteur crucial du conflit. Le blocus maritime imposé par la Royal Navy a notamment contribué à affaiblir l'économie allemande et à provoquer des pénuries alimentaires en Allemagne. De leur côté, les Alliés ont bénéficié du soutien économique des États-Unis, qui ont prêté de grandes quantités d'argent et fourni des ressources et du matériel de guerre.

Enfin, la guerre a été accompagnée d'une intense propagande idéologique. Chaque camp a cherché à mobiliser le sentiment nationaliste de sa population, à déshumaniser l'ennemi et à justifier les sacrifices nécessaires pour la victoire. Des notions comme la "guerre pour la civilisation" ou la "guerre pour la démocratie" ont été largement utilisées pour donner un sens à la guerre et pour mobiliser la population. Cependant, ces idéologies ont également contribué à exacerber les tensions nationales et à préparer le terrain pour les conflits ultérieurs.

Les Colonies des Puissances Européennes[modifier | modifier le wikicode]

La Première Guerre mondiale a également eu des conséquences importantes dans les colonies des puissances européennes. Les colonies allemandes, notamment en Afrique, ont été le théâtre de combats entre les forces des différents empires coloniaux. Les troupes britanniques et françaises ont ainsi conquis les colonies allemandes et se sont emparées de leurs richesses, comme les plantations, les mines ou les ressources naturelles. Les colonies ont également été mises à contribution dans l'effort de guerre, avec l'envoi de troupes coloniales pour combattre sur les fronts européens. Plusieurs centaines de milliers de soldats africains, asiatiques ou américains ont ainsi été mobilisés, souvent dans des conditions très difficiles. Les colonies ont aussi fourni des ressources et des matières premières indispensables à l'effort de guerre, comme le caoutchouc, l'huile de palme ou le coton. Cela a entraîné une exploitation accrue des colonies et une aggravation des conditions de travail pour les populations locales.

Le Rôle des États-Unis[modifier | modifier le wikicode]

L'entrée des États-Unis dans la Première Guerre mondiale a suscité un débat national. D'un côté, les interventionnistes, qui comprenaient des politiciens, des intellectuels et des journalistes, soutenaient que les États-Unis avaient la responsabilité morale de défendre les valeurs démocratiques et de soutenir leurs alliés en Europe, principalement le Royaume-Uni et la France. Ils étaient convaincus que l'Amérique ne pouvait pas rester à l'écart du conflit qui redéfinissait le paysage politique mondial. D'un autre côté, les isolationnistes prônaient le non-engagement. Beaucoup étaient issus du milieu rural, des régions éloignées du Midwest et de l'Ouest, et étaient principalement préoccupés par les questions intérieures. Ils craignaient qu'une implication dans le conflit européen ne nuise à l'économie américaine et ne conduise à une augmentation des impôts et à une possible conscription. Ils soutenaient que les États-Unis devraient se concentrer sur la résolution de leurs propres problèmes et éviter de s'impliquer dans les conflits étrangers. En fin de compte, plusieurs facteurs ont conduit à la décision d'entrer en guerre en 1917, notamment la guerre sous-marine illimitée de l'Allemagne qui a entraîné la mort de citoyens américains, et le télégramme Zimmerman qui a révélé une proposition allemande pour que le Mexique entre en guerre contre les États-Unis.

Plusieurs événements ont précipité l'entrée des États-Unis dans la Première Guerre mondiale en 1917, en dépit des débats intenses au sein de l'opinion publique. Tout d'abord, l'attaque du Lusitania, un paquebot britannique, par un sous-marin allemand en 1915 a provoqué une forte indignation aux États-Unis. Cet incident, qui a entraîné la mort de 128 Américains, a été largement condamné et a contribué à renforcer le sentiment anti-allemand aux États-Unis. Ensuite, la découverte du télégramme Zimmermann en 1917 a également joué un rôle clé. Ce télégramme, envoyé par le ministre des affaires étrangères allemand à son ambassadeur au Mexique, proposait une alliance militaire entre l'Allemagne et le Mexique, au cas où les États-Unis entreraient en guerre. Cette révélation a suscité l'indignation de la population américaine et a augmenté la pression pour que les États-Unis entrent en guerre. Enfin, l'entrée en guerre des États-Unis a été perçue par certains comme une occasion de renforcer la position internationale du pays et de promouvoir les valeurs démocratiques à travers le monde. Cette décision a marqué le début d'une ère où les États-Unis seraient de plus en plus impliqués dans les affaires mondiales.

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Le naufrage du Lusitania a eu un impact profond sur l'opinion publique américaine et a contribué à changer l'attitude des États-Unis à l'égard de la guerre. Ce drame s'est produit dans le contexte de la guerre sous-marine totale menée par l'Allemagne, qui cherchait à affaiblir les Alliés en coupant leurs lignes d'approvisionnement. Les Allemands avaient prévenu que tous les navires naviguant vers la Grande-Bretagne seraient considérés comme des cibles, mais le naufrage du Lusitania, avec sa lourde perte de vies civiles, a été perçu comme un acte d'agression inexcusable. L'événement a été largement relayé par les médias américains, qui ont présenté le naufrage comme un acte de barbarie allemande. Il a soulevé un tollé général et a alimenté les sentiments anti-allemands aux États-Unis. Bien que les États-Unis ne soient pas entrés immédiatement en guerre après le naufrage du Lusitania, l'incident a été un tournant qui a contribué à préparer le terrain pour l'entrée en guerre des États-Unis deux ans plus tard.

Le torpillage du Lusitania a suscité l'indignation aux États-Unis et a placé le président Wilson dans une position délicate. Alors qu'il avait été réélu en 1916 avec le slogan "Il nous a gardés hors de la guerre", la situation changeait rapidement. Après le naufrage du Lusitania, le président Wilson a envoyé plusieurs notes à l'Allemagne, exigeant des réparations et la fin de la guerre sous-marine non restreinte. Cependant, la patience des États-Unis s'est épuisée après que l'Allemagne a repris ses attaques de navires sans restriction en 1917. L'événement a contribué à faire basculer l'opinion publique en faveur de l'intervention, et quand l'Allemagne a tenté d'inciter le Mexique à entrer en guerre contre les États-Unis (comme révélé dans le Télégramme Zimmermann), c'était la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. En avril 1917, le président Wilson a demandé au Congrès de déclarer la guerre à l'Allemagne, marquant l'entrée des États-Unis dans la Première Guerre mondiale.

Le reprise par l'Allemagne de la guerre sous-marine non restreinte en 1917 a marqué un tournant dans l'implication des États-Unis dans la Première Guerre mondiale. Cette politique allemande a provoqué la colère des États-Unis, qui avaient maintenu une position de neutralité depuis le début de la guerre en 1914. La guerre sous-marine à outrance a menacé les approvisionnements vitaux des Alliés, et en coulant les navires neutres, l'Allemagne a poussé les États-Unis à sortir de leur neutralité. L'Allemagne espérait que cette stratégie les amènerait à la victoire avant que les États-Unis ne puissent mobiliser leur armée et leur marine pour participer activement au combat. Cependant, cette stratégie s'est retournée contre eux. Les États-Unis ont apporté une contribution significative à l'effort de guerre des Alliés, tant sur le plan militaire qu'économique. Leurs ressources humaines et matérielles ont aidé à incliner la balance en faveur des Alliés sur le front occidental, tandis que leur soutien financier a aidé à maintenir la capacité de combat des Alliés. En fin de compte, l'entrée en guerre des États-Unis a joué un rôle clé dans la défaite de l'Allemagne et l'arrivée à la fin de la Première Guerre mondiale en novembre 1918.

Le télégramme Zimmerman est un exemple marquant de la façon dont l'espionnage et la cryptographie ont joué un rôle important pendant la Première Guerre mondiale. Il a également contribué à galvaniser le soutien du public américain pour l'entrée en guerre contre l'Allemagne. Le télégramme a été intercepté par les services de renseignements britanniques grâce à leurs efforts de décryptage. Les Britanniques ont réalisé l'importance de cette information et ont compris qu'elle pouvait être utilisée pour influencer l'opinion publique américaine en faveur de l'entrée en guerre. Cependant, ils ont dû être prudents sur la façon dont ils ont révélé l'information aux Américains, car ils ne voulaient pas que les Allemands sachent qu'ils étaient capables de décoder leurs messages cryptés. Une fois que les États-Unis ont été informés, le président Woodrow Wilson a pris la décision de rendre public le télégramme, malgré les risques potentiels pour les capacités de renseignement des Britanniques. La révélation du télégramme a provoqué un tollé aux États-Unis et a ajouté à la pression publique et politique pour que le pays entre en guerre. En fin de compte, le télégramme Zimmerman a été l'un des facteurs qui ont conduit à l'entrée des États-Unis dans la Première Guerre mondiale en avril 1917.

L'Implication du Japon[modifier | modifier le wikicode]

Lorsque la Première Guerre mondiale a éclaté en 1914, le Japon, qui avait conclu une alliance avec le Royaume-Uni en 1902, a déclaré la guerre à l'Allemagne. Cela a donné au Japon une excuse pour étendre son influence en Asie et dans le Pacifique, en particulier dans les zones qui étaient sous le contrôle de l'Allemagne avant la guerre. Le Japon a rapidement occupé les possessions insulaires allemandes dans le Pacifique, y compris les îles Carolines, les îles Marshall et les îles Mariannes. En Asie continentale, le Japon a saisi le contrôle de la concession allemande à Qingdao, en Chine. De plus, le Japon a profité de l'occasion pour augmenter son influence sur la Chine. En janvier 1915, il a présenté à la Chine les "Vingt et une demandes", qui cherchaient à établir une domination japonaise quasi-coloniale sur la Chine. Bien que la Chine ait rejeté certaines des demandes les plus extrêmes, elle a dû accepter suffisamment de demandes pour augmenter de manière significative l'influence politique et économique du Japon en Chine. Après la guerre, malgré certaines objections, le Japon a pu conserver la plupart de ses gains territoriaux lors de la conférence de paix de Versailles en 1919, bien que ce soit une source de tension avec les États-Unis et d'autres nations dans les années à venir.

En plus de s'étendre en Asie et dans le Pacifique, le Japon a également joué un rôle significatif dans le soutien aux efforts maritimes des Alliés pendant la Première Guerre mondiale. Le Japon, en vertu de son alliance avec le Royaume-Uni, a envoyé une flotte de destroyers pour aider à protéger et à patrouiller dans l'océan Pacifique et l'océan Indien contre les navires allemands. Les forces navales japonaises ont escorté les convois de troupes alliés, assuré la protection des voies maritimes commerciales essentielles, et cherché activement les raiders de surface et les sous-marins allemands qui menaçaient les navires alliés. Ces actions ont contribué de manière significative à l'effort de guerre allié dans les eaux de l'Est et du Sud-Est asiatique. Le Japon a vu sa participation à la Première Guerre mondiale comme une opportunité pour améliorer sa position internationale et son statut de grande puissance. Toutefois, malgré ses contributions, le Japon a été frustré par le traitement qu'il a reçu lors du règlement de paix d'après-guerre, alimentant des sentiments nationalistes et militaristes qui ont eu des répercussions importantes dans les décennies suivantes.

La participation du Japon à la Première Guerre mondiale a joué un rôle significatif dans l'établissement du pays en tant que puissance mondiale. En profitant de l'opportunité pour étendre son influence en Asie et dans le Pacifique, le Japon a réussi à renforcer son pouvoir et son influence sur la scène internationale. La victoire du Japon et des Alliés dans la Première Guerre mondiale a également permis au Japon d'acquérir plusieurs anciennes colonies allemandes dans le Pacifique, en vertu du Traité de Versailles. En outre, le Japon a pu augmenter son influence économique et politique en Chine, prenant avantage du chaos causé par la guerre et les révolutions en cours dans le pays. Cependant, malgré ces gains, le Japon était insatisfait de son traitement dans l'ordre mondial post-Première Guerre mondiale, car il estimait ne pas avoir reçu la reconnaissance et le respect qu'il méritait en tant que puissance mondiale. Ce sentiment d'insatisfaction a alimenté les sentiments nationalistes et militaristes au Japon, contribuant à l'escalade des tensions dans les décennies suivantes qui ont mené à la Seconde Guerre mondiale.

L'Engagement de l'Empire Ottoman[modifier | modifier le wikicode]

L'Empire ottoman a joué un rôle déterminant dans la Première Guerre mondiale. Il s'est rangé aux côtés des Puissances centrales (Allemagne et Autriche-Hongrie), provoquant des conflits sur plusieurs fronts, dont la Mésopotamie, la Palestine et le Caucase. En Mésopotamie, les Ottomans ont fait face à une offensive britannique, qui visait à sécuriser les champs pétroliers de la région et à protéger les voies de communication importantes vers l'Inde. Malgré une résistance acharnée, les forces ottomanes ont été finalement vaincues par les Britanniques lors de la bataille de Bagdad en 1917. En Palestine, l'Empire ottoman a combattu contre les forces britanniques et françaises. Les combats étaient particulièrement intenses dans cette région en raison de sa valeur stratégique, avec Jérusalem comme cible principale. Les forces alliées, sous la direction du général britannique Edmund Allenby, ont finalement remporté une victoire significative avec la capture de Jérusalem en décembre 1917. Dans le Caucase, les Ottomans ont lutté contre les Russes dans une série de conflits connus sous le nom de Campagne du Caucase. Les combats dans cette région étaient motivés par le désir russe de contrôler le détroit stratégique du Bosphore et des Dardanelles, et par le souhait de l'Empire ottoman de réprimer les mouvements nationalistes arméniens. La participation de l'Empire ottoman à la Première Guerre mondiale a eu des conséquences significatives, conduisant finalement à la dissolution de l'Empire à la fin de la guerre et à l'établissement de la République de Turquie.

Le contrôle des Dardanelles était d'une importance stratégique majeure pendant la Première Guerre mondiale. Les Dardanelles sont un détroit étroit qui relie la mer Égée à la mer de Marmara, et par extension, via le détroit du Bosphore, la mer Noire. L'accès à la mer Noire était essentiel pour la Russie, alliée de la Triple Entente (France, Royaume-Uni et Russie), car c'était l'une de ses principales routes d'exportation pour le grain et d'importation pour les munitions de guerre. En 1915, les Alliés ont lancé la campagne des Dardanelles, ou campagne de Gallipoli, dans le but de prendre le contrôle des détroits, d'ouvrir une voie d'approvisionnement vers la Russie et d'obliger l'Empire ottoman à sortir de la guerre. Cependant, l'offensive a échoué face à la résistance ottomane tenace et bien organisée. La bataille a été un désastre pour les Alliés, avec de lourdes pertes et aucune avancée significative. Parallèlement, la politique des Jeunes-Turcs, le parti au pouvoir dans l'Empire ottoman, a conduit au génocide arménien de 1915-1917. Plus d'un million d'Arméniens ont été systématiquement tués ou déplacés dans ce qui est généralement considéré comme le premier génocide du 20e siècle. Cette politique a également ciblé d'autres minorités chrétiennes dans l'Empire ottoman, notamment les Assyriens et les Grecs pontiques.

À la fin de la Première Guerre mondiale, l'Empire ottoman, qui avait combattu aux côtés des Puissances centrales (l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie et la Bulgarie), a été défait. L'Empire a été occupé par les forces des Alliés, principalement la Grande-Bretagne et la France, avec des zones spécifiques sous contrôle italien et grec. Cela a marqué le début de la fin de l'Empire ottoman, qui existait depuis environ 600 ans. La défaite et l'occupation ont entraîné de nombreux changements politiques et sociaux, dont le plus significatif a été l'émergence de la Turquie moderne sous la direction de Mustafa Kemal Atatürk. Le traité de Sèvres, signé en 1920, prévoyait la partition de l'Empire ottoman et l'établissement de plusieurs États-nations. Cependant, de nombreuses dispositions du traité ont été vivement contestées en Turquie et ont conduit à la guerre d'indépendance turque menée par Mustafa Kemal Atatürk et ses partisans. Cette guerre a finalement abouti à l'abolition du sultanat et à la fondation de la République de Turquie en 1923. La guerre d'indépendance turque a également conduit à l'abrogation du traité de Sèvres et à son remplacement par le traité de Lausanne en 1923, qui a établi les frontières modernes de la Turquie et a confirmé son indépendance.

L'Amérique du Sud dans le Conflit[modifier | modifier le wikicode]

Bien que l'Amérique du Sud ait été géographiquement éloignée du théâtre principal de la guerre en Europe, elle a été impliquée dans la Première Guerre mondiale de diverses manières. La plupart des pays sud-américains sont restés neutres pendant la majeure partie de la guerre, mais ont soutenu l'effort de guerre allié en fournissant des matières premières, de la nourriture et d'autres ressources.

La plupart des pays d'Amérique du Sud, à l'exception du Brésil, ont officiellement maintenu leur neutralité pendant la Première Guerre mondiale. Cependant, cela n'a pas empêché plusieurs d'entre eux de soutenir de facto les Alliés en fournissant des matières premières, de la nourriture et d'autres ressources. Le Brésil, en particulier, a déclaré la guerre à l'Allemagne en 1917 après que des navires marchands brésiliens eurent été torpillés par des sous-marins allemands. Il a été le seul pays d'Amérique du Sud à envoyer des troupes en Europe, bien que son engagement militaire ait été relativement limité. En plus de sa contribution militaire, le Brésil a également joué un rôle clé dans la fourniture de ressources vitales, notamment du caoutchouc, du café et de la viande, aux Alliés. L'Argentine, le Chili, l'Uruguay et le Pérou, bien que officiellement neutres, ont également soutenu les Alliés en fournissant des ressources et en autorisant les navires alliés à utiliser leurs ports. En revanche, certains pays comme le Paraguay et l'Équateur ont maintenu une stricte neutralité tout au long de la guerre.

Pour les pays d'Amérique du Sud, la Première Guerre mondiale représentait une opportunité d'affirmer leur indépendance et leur influence sur la scène internationale. En fournissant des matières premières et d'autres ressources aux Alliés, ces pays ont pu renforcer leurs liens économiques et politiques avec les grandes puissances européennes. Cela a permis à ces pays d'améliorer leur économie, d'acquérir une reconnaissance internationale et de s'affirmer comme des acteurs importants dans les affaires mondiales. Le Brésil, par exemple, est devenu un membre fondateur de la Société des Nations (la prédécesseur de l'ONU) après la guerre, marquant sa montée en tant que puissance régionale. Par conséquent, la participation à la guerre, même de manière indirecte, a permis à ces pays d'Amérique du Sud de gagner en prestige et en influence, et a jeté les bases de leur rôle dans les affaires mondiales au cours du siècle suivant.

La participation du Brésil et de certains autres pays d'Amérique du Sud à la Première Guerre mondiale leur a permis de jouer un rôle actif dans la reconfiguration de l'ordre mondial qui a suivi. La Conférence de Paix de Paris en 1919, qui a conduit à la signature du Traité de Versailles, a été un moment crucial dans cette redéfinition. Bien que la grande majorité des décisions aient été prises par les puissances majeures, la présence de ces pays leur a permis de participer aux discussions et de présenter leurs perspectives. Leur admission au sein de la Société des Nations a été une autre étape importante. En tant que membres de cette organisation, ils ont eu l'occasion d'exprimer leurs opinions sur les questions internationales et de contribuer aux efforts de maintien de la paix mondiale. En fin de compte, bien que leur influence ait été limitée par rapport aux grandes puissances, leur engagement dans la guerre et leur participation à ces organisations ont aidé à renforcer leur statut et leur rôle sur la scène internationale.

La Mobilisation des Empires Coloniaux[modifier | modifier le wikicode]

L'effort de guerre de la Première Guerre mondiale a nécessité une mobilisation totale des ressources de chaque empire participant, ce qui incluait non seulement la mobilisation de leurs ressources matérielles, mais aussi de leur population, y compris celles des colonies. Les empires coloniaux, notamment britannique et français, ont mobilisé leurs colonies de façon exhaustive. Des centaines de milliers de soldats coloniaux ont été recrutés pour combattre sur les fronts européens, notamment en provenance de l'Inde, de l'Afrique de l'Ouest et du Maghreb pour le compte de la Grande-Bretagne et de la France respectivement. Ces soldats ont joué un rôle crucial dans l'effort de guerre, combattant et mourant dans les tranchées aux côtés de leurs compatriotes européens. En outre, les colonies ont également fourni une main-d'œuvre précieuse en arrière du front, travaillant dans les usines d'armement, les chantiers navals, les mines et les champs agricoles pour soutenir l'économie de guerre. Cela était particulièrement vrai pour les colonies britanniques de dominion, comme le Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, qui ont non seulement envoyé des troupes, mais ont également soutenu l'effort de guerre grâce à leur production industrielle et agricole. Les empires coloniaux ont joué un rôle crucial dans la Première Guerre mondiale, contribuant de manière significative à l'effort de guerre global et jouant un rôle essentiel dans l'issue du conflit.

Les colonies ont été utilisées de manière intensive pour leur production de matières premières, qui étaient essentielles à l'effort de guerre. Les minéraux et les métaux précieux, tels que le fer, le cuivre et l'or, ont été extraits en grande quantité dans les colonies africaines, asiatiques et océaniques pour être utilisés dans la fabrication d'armes et de munitions. De même, le caoutchouc et l'huile de palme, produits principalement dans les colonies d'Asie du Sud-Est et d'Afrique, étaient indispensables à l'industrie de la guerre, utilisés respectivement dans la production de pneus et de lubrifiants. Les colonies ont également contribué à l'effort de guerre en augmentant leur production industrielle. Des usines ont été créées ou converties pour la production de biens militaires, tandis que les travailleurs coloniaux ont été recrutés en grand nombre pour travailler dans ces industries. Cette mobilisation industrielle a non seulement soutenu l'effort de guerre, mais a également entraîné des changements sociaux et économiques durables dans les colonies, en favorisant l'urbanisation et l'industrialisation. En outre, les colonies ont également été utilisées comme bases logistiques et militaires, en particulier celles situées sur les voies de navigation et de communication importantes. Les ports coloniaux ont été utilisés pour le ravitaillement des navires de guerre, tandis que les bases aériennes et les installations de communication ont été construites pour soutenir les opérations militaires. La contribution des colonies à l'effort de guerre a été multiforme et essentielle à l'issue du conflit.

Bien que les colonies aient joué un rôle crucial dans le soutien à l'effort de guerre des empires coloniaux, les conséquences pour les populations coloniales ont souvent été dévastatrices. Les conditions de travail dans les mines et les usines étaient souvent dures et dangereuses, et de nombreux travailleurs coloniaux ont été forcés de travailler contre leur volonté, dans ce qui peut être considéré comme du travail forcé. De plus, l'effort de guerre a entraîné des pénuries alimentaires et d'autres biens essentiels dans de nombreuses colonies, ce qui a eu un impact significatif sur la vie quotidienne des populations coloniales. Les restrictions imposées à la liberté de mouvement et les mesures de contrôle sévères ont également été sources de ressentiment et d'insatisfaction. En outre, la mobilisation des troupes coloniales et leur participation à la guerre ont contribué à susciter des aspirations à l'indépendance et à la libération nationale. Les soldats coloniaux qui avaient combattu aux côtés des troupes européennes ont souvent été exposés à des idées de liberté et d'égalité, et sont rentrés dans leurs colonies avec une conscience accrue de l'injustice de la domination coloniale. Ces idées ont été l'un des catalyseurs des mouvements de décolonisation qui ont émergé après la fin de la guerre. De cette manière, bien que les empires coloniaux aient cherché à exploiter leurs colonies pour soutenir l'effort de guerre, ils ont également semé les graines de leur propre déclin.

La Première Guerre mondiale a été un tournant majeur dans l'histoire mondiale, avec des répercussions qui ont bien au-delà des champs de bataille en Europe. La guerre a conduit à la mobilisation de populations et de ressources à l'échelle mondiale, y compris dans les empires coloniaux. Cela a eu un impact profond sur les sociétés coloniales, souvent à des coûts humains et économiques élevés. Pour les pays neutres, la guerre a perturbé le commerce mondial et a créé des pénuries de matières premières, ce qui a eu des effets économiques significatifs. Ces pays ont dû naviguer dans un monde en guerre, en équilibrant les besoins de leurs propres économies avec la pression pour prendre parti dans le conflit. Sur le plan politique, la guerre a transformé la carte de l'Europe et du monde. De nouveaux États ont émergé des empires qui se sont effondrés à la fin de la guerre, notamment l'Empire ottoman, l'Empire austro-hongrois et l'Empire russe. Des pays comme la Tchécoslovaquie, la Yougoslavie et la Pologne sont apparus, redessinant les frontières de l'Europe. Finalement, les idéaux de démocratie et d'autodétermination promus pendant la guerre ont alimenté les aspirations nationalistes et anti-coloniales à travers le monde. La guerre a également conduit à la création de la Société des Nations, une tentative (bien que finalement infructueuse) d'établir un système international pour prévenir de futurs conflits. La Première Guerre mondiale a été un conflit véritablement mondial, avec des répercussions qui ont remodelé le monde dans lequel nous vivons aujourd'hui.

Réflexions Finales : L’Europe au Centre du Monde, de la Fin du XIXe Siècle à 1918[modifier | modifier le wikicode]

Cette période, souvent appelée "l'âge des empires", a été marquée par l'expansion européenne et l'impérialisme à travers le monde. Les empires européens, notamment le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne, l'Espagne, le Portugal, les Pays-Bas, l'Italie, et la Belgique, ont étendu leur influence à des territoires en Asie, en Afrique, aux Amériques et dans le Pacifique. Ils ont cherché à contrôler ces régions pour leurs ressources naturelles, leurs marchés et leur main-d'œuvre, et ont souvent imposé leur culture, leur langue et leur système politique aux populations locales. En Europe même, le système politique était dominé par un réseau complexe d'alliances et de rivalités entre les grandes puissances, ce qui a finalement conduit à l'éclatement de la Première Guerre mondiale. Sur le plan économique, l'Europe était le centre du commerce mondial, avec des empires industriels émergents comme l'Allemagne et des empires commerciaux établis comme le Royaume-Uni. Culturellement, l'Europe a également exercé une influence significative. La langue, la littérature, la philosophie, la musique, et l'art européens ont eu un impact mondial. Des idéaux comme le libéralisme, le socialisme, le nationalisme, et le darwinisme ont été largement diffusés et débattus à la fois en Europe et au-delà. Cette période a également été marquée par des résistances et des contestations. Les mouvements anti-coloniaux ont commencé à émerger dans de nombreuses colonies, et les tensions sociales et politiques en Europe ont mené à des bouleversements majeurs, y compris la Révolution russe et la Première Guerre mondiale. Ces événements ont finalement contribué à la fin de l'ère de la domination européenne et ont ouvert la voie à l'émergence de nouvelles puissances mondiales au cours du XXe siècle.

La Première Guerre mondiale a profondément modifié le paysage politique, économique et social du monde. Sur le plan politique, la guerre a conduit à la chute de plusieurs empires, notamment les empires russe, allemand, ottoman et austro-hongrois. En même temps, elle a donné naissance à de nombreux nouveaux États-nations en Europe de l'Est et au Moyen-Orient. Elle a également marqué l'émergence des États-Unis comme superpuissance mondiale, ce qui a modifié l'équilibre des pouvoirs internationaux. Sur le plan économique, la guerre a causé d'énormes pertes matérielles et a perturbé le commerce mondial. Les coûts financiers de la guerre ont conduit à une inflation et à une dette importantes dans de nombreux pays, qui ont semé les graines de la Grande Dépression des années 1930. Sur le plan social, la guerre a causé la mort de millions de personnes et a laissé de nombreuses autres blessées ou traumatisées. Elle a également changé le rôle des femmes dans la société, beaucoup d'entre elles ayant dû prendre en charge des emplois traditionnellement masculins pendant que les hommes étaient à la guerre. La guerre a également stimulé les mouvements de libération coloniale et les mouvements nationalistes à travers le monde. La promesse des Alliés d'une "paix basée sur le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes" a éveillé des aspirations à l'indépendance dans de nombreuses colonies. Enfin, l'insatisfaction face aux termes du Traité de Versailles, qui mettait fin à la guerre, a contribué à l'émergence de mouvements radicaux et totalitaires, notamment le fascisme en Italie et le nazisme en Allemagne, ce qui a finalement conduit à la Seconde Guerre mondiale.

À la fin de la Première Guerre mondiale, la Société des Nations a été créée dans le but de maintenir la paix mondiale et de prévenir de futurs conflits. Cela a été l'un des principaux points du programme des "Quatorze Points" du président américain Woodrow Wilson, qui a été présenté comme un plan pour la paix après la guerre. La Société des Nations a été le premier organisme international de ce type, et elle a servi de forum pour la résolution pacifique des conflits. Toutefois, elle a rencontré de nombreux défis et limitations, notamment le fait que les États-Unis n'ont jamais rejoint l'organisation malgré l'implication de Wilson dans sa création. Malgré ses ambitions, la Société des Nations a été incapable d'empêcher les agressions des puissances fascistes dans les années 1930, et elle a finalement été dissoute pendant la Seconde Guerre mondiale. Quant à la montée du nazisme en Allemagne, elle est directement liée aux conséquences de la Première Guerre mondiale. Les conditions de la paix définies par le Traité de Versailles étaient sévères pour l'Allemagne, qui a été tenue responsable du déclenchement de la guerre et a été contrainte de payer des réparations écrasantes. Ces conditions, associées à la crise économique qui a suivi, ont contribué à créer un sentiment de ressentiment et de désespoir en Allemagne, créant un terreau fertile pour l'extrémisme et le nationalisme qui ont conduit à la montée du parti nazi.

La Première Guerre mondiale, en particulier, a marqué la fin de l'âge d'or de l'impérialisme européen et a remodelé la carte politique et économique du monde. De nombreux empires, comme l'Empire russe, l'Empire allemand, l'Empire austro-hongrois et l'Empire ottoman, se sont effondrés à la suite de la guerre. En même temps, de nouveaux pays ont été créés et de nouvelles forces, comme les États-Unis et le Japon, ont commencé à affirmer leur puissance sur la scène mondiale. La guerre a également laissé un lourd héritage de traumatismes, de pertes et de désillusionnement, qui a affecté des générations de personnes à travers le monde. De plus, les conditions sévères imposées à l'Allemagne par le traité de Versailles ont contribué à la montée de l'extrémisme et à l'éclatement de la Seconde Guerre mondiale quelques décennies plus tard. En fin de compte, l'impact de cette période sur l'histoire du monde a été monumental, et ses conséquences se font encore sentir à ce jour.

La Première Guerre mondiale a marqué un tournant majeur dans l'histoire mondiale, déclenchant une série de transformations qui ont réorganisé la carte politique du monde. Les empires européens, qui avaient dominé le monde pendant des siècles, ont été profondément affaiblis par la guerre. Les empires allemand, austro-hongrois, russe et ottoman se sont effondrés, et de nouveaux États ont été créés dans leurs anciens territoires. Les empires britannique et français ont survécu à la guerre, mais ont été affaiblis et ont dû faire face à de nombreux défis, notamment l'agitation dans leurs colonies et les crises économiques à domicile. Dans le même temps, la guerre a marqué l'émergence de nouvelles puissances sur la scène mondiale. Les États-Unis, qui étaient restés largement isolés des affaires européennes avant la guerre, sont devenus une superpuissance économique et militaire. L'économie américaine a été boostée par la demande de produits industriels et agricoles pendant la guerre, tandis que la victoire a renforcé le prestige et l'influence internationale des États-Unis. De même, la Russie, qui a traversé une révolution en 1917 et est devenue l'Union soviétique, a commencé à jouer un rôle majeur dans la politique mondiale. Malgré l'isolation initiale de l'Union soviétique, le pays allait devenir une superpuissance mondiale au cours du XXe siècle. En outre, la guerre a également accéléré l'ascension du Japon comme une puissance majeure en Asie et dans le Pacifique. En profitant de la guerre pour étendre son influence, le Japon a établi les bases de son expansion impérialiste dans les décennies suivantes.

Les conséquences économiques de la Première Guerre mondiale ont été majeures et ont conduit à un réalignement significatif de la puissance économique mondiale. Avant la guerre, les pays européens, en particulier le Royaume-Uni et l'Allemagne, étaient les leaders mondiaux de l'industrie et du commerce. Cependant, les dommages immenses causés par la guerre, ainsi que le fardeau de la dette de guerre, ont considérablement affaibli les économies européennes. D'autre part, les États-Unis, qui étaient relativement isolés du conflit direct jusqu'en 1917, ont pu prospérer en fournissant des biens et des prêts aux nations belligérantes. Après la guerre, avec une industrie puissante et une économie florissante, les États-Unis sont devenus la principale puissance économique mondiale. Par ailleurs, la Première Guerre mondiale a planté les graines de futurs conflits, en particulier la Seconde Guerre mondiale. Le traité de Versailles, qui a mis fin à la Première Guerre mondiale, a imposé de lourdes réparations à l'Allemagne et a redessiné la carte de l'Europe de manière controversée. Ces conditions ont semé le mécontentement et le ressentiment en Allemagne et ailleurs, créant un terreau fertile pour les mouvements extrémistes comme le nazisme et conduisant finalement à la Seconde Guerre mondiale. Ainsi, la Première Guerre mondiale a non seulement redéfini l'ordre politique mondial, mais a également entraîné un réalignement économique majeur et a jeté les bases de conflits futurs.

La Première Guerre mondiale marque une transition clé dans l'histoire mondiale. L'Europe, qui avait longtemps dominé la scène mondiale politiquement, économiquement et culturellement, a vu son influence réduite à la suite de la guerre. Les pertes humaines et matérielles énormes, le fardeau économique de la reconstruction et de la dette de guerre, et les tensions politiques internes ont affaibli les puissances européennes. Pendant ce temps, de nouvelles puissances ont commencé à émerger sur la scène mondiale. Les États-Unis, en particulier, ont vu leur influence augmenter après la Première Guerre mondiale. En raison de leur intervention tardive dans la guerre, ils ont souffert de pertes beaucoup moins importantes que les puissances européennes, et leur économie est devenue l'une des plus fortes du monde. De plus, l'Union soviétique, née de la Révolution russe de 1917, a émergé comme une nouvelle superpuissance avec une idéologie qui défiait l'ordre mondial existant. La fin de la guerre a également vu le démantèlement des grands empires en Europe, tels que l'Empire russe, l'Empire austro-hongrois et l'Empire ottoman, et la création de nouveaux États nationaux en Europe de l'Est et au Moyen-Orient. Ces changements ont redéfini l'équilibre des pouvoirs mondiaux et ont conduit à de nouvelles tensions et conflits, jetant les bases de la Seconde Guerre mondiale. La Première Guerre mondiale est donc un tournant majeur dans l'histoire mondiale, qui a bouleversé l'ordre mondial existant et a façonné le monde tel que nous le connaissons aujourd'hui.

Annexes[modifier | modifier le wikicode]

Références[modifier | modifier le wikicode]