Introducción y orígenes de la (sub)disciplina

De Baripedia


Languages

¿Qué es la geografía política?

No es fácil definir con precisión qué es la geografía política.

En el libro de Balandier Anthropologie politique de 1967, la geografía política se define de la siguiente manera: "La geografía política, en el sentido estricto del término, debe tener en cuenta las organizaciones que se desarrollan en una envolvente espacio-temporal que contribuyen a organizar o... desorganizar". Para Rosière en Comprendre l'espace politique publicado en 2007, la geografía política es "el estudio de los elementos políticos que estructuran el espacio de la tierra". Claval define la geografía política como "la dimensión espacial de los hechos políticos" en su libro Les espaces de la politique publicado en 2010. Para Painter and Jeffrey in Political Geography: An Introduction to Space and Power, publicado en 2009, la geografía política no es fácil de definir: "La subdisciplina no se refiere de manera transparente, directa y exhaustiva a algún aspecto'político-geográfico' fácilmente definible del mundo".

En Ginebra hay una gran tradición que enfatiza que el espacio y los sitios son grandes construcciones sociales. Los procesos de construcción a menudo tienen un aspecto político con este enfoque. Constructivista significa geografía política. En muchos textos se tiene la sensación de que lo útil es considerar la geografía política como un discurso producto de accidentes históricos, debates, conflictos, éxitos y fracasos personales e institucionales y su encuadramiento social, político, cultural, pero también económico.

El origen de la geografía política se remonta a finales del siglo XIX y principios del siglo XX, siendo una disciplina dominada por hombres americanos y europeos hasta los años sesenta. Los conceptos clave presentados por estos hombres reflejan las perspectivas y prácticas de los Estados poderosos. Como la geografía política se presentaba como una práctica que aportaba soluciones a los que estaban en el poder, las críticas se consideraban muy alejadas de las realidades de la época. Si bien la geografía política puede considerarse un discurso, existen muchas variaciones en la definición de la disciplina.

A pesar de las variaciones a lo largo del tiempo, la geografía política siempre ha entendido los elementos comunes:

  • un interés en conceptos como frontera, territorio, estado, nación, esfera de influencia, lugar;
  • un interés en cómo la geografía (desde la geografía física hasta la distribución de los recursos económicos) interfiere con las personas y las organizaciones políticas;
  • institucionalización (grupos profesionales, revistas, etc.).

La geografía política es difícil de definir, se trata de una cuestión de dimensiones espaciales y hechos políticos que hacen un campo muy amplio que puede remontarse a los antiguos griegos, pasando por Maquiavelo, Hobbes, Locke o Rousseau. Muchos autores han hablado alguna vez en su trabajo sobre el vínculo entre el espacio y la política. Tucídides escribió sobre los imperios marítimos que lucharon contra los imperios terrestres mostrando que las guerras resultan de acuerdo con el hecho de que los imperios se colocan.

Desde la perspectiva de que la geografía política es un discurso dependiente de su contexto, nos centraremos más específicamente en el período de 1875 y el final de la Segunda Guerra Mundial. La geografía política está asociada a los argumentos del régimen nazi, pero también a los japoneses e italianos. Al final de la Segunda Guerra Mundial, la geografía política tenía una mala reputación, por lo que nadie quería asociarse con el término. Se necesitarán unos veinte años para que reaparezca el término geografía política.

En el período comprendido entre la segunda mitad del siglo XIX y el final de la Segunda Guerra Mundial, muchos escritores se pronunciaron sobre la geografía política. Ratzel creó la geografía política y Mackinder construyó sobre la base de Ratzel. Muchos autores han reaccionado proponiendo nuevas críticas y enfoques.

Le contexte : 1875 – 1945

Le contexte géopolitique

Il y a une intense rivalité entre grandes puissances. En Europe, la création des empires atteint son apogée. En dehors, les États-Unis et le Japon émergent. La Grande-Bretagne et France renouvellent les campagnes coloniales en réponse aux ambitions allemandes et italiennes. Il y a un sentiment que l’ère des « espaces ouverts » se termine. La colonisation, en très peu de temps, va d’une certaine manière voir émerger un sentiment de fin de l’ère et la rivalité entre les grandes puissances.

Le déterminisme environnemental comme les thèses de Darwin et des arguments racistes contribuent au contexte de tension géopolitique dans cette époque. Ces arguments créent une instabilité fondamentale dans l’économie politique mondiale provoquée par l’arrivée de nouvelles puissances, la concurrence économique et la diminution de la capacité de l’Angleterre à offrir des financements à l’économie mondiale sans endommager sa position coloniale. Cette période est aussi caractérisée par plusieurs dépressions économiques assez graves comme celle allant de 1883 à 1896.

La polarisation entre la Grande-Bretagne, la France, les États-Unis et l’Allemagne se retrouve dans le terme de « [The] Great Naval Rivalry ». Parallèlement, il y a une forte croissance du nationalisme qui voit l’émergence d’un sentiment de destin commun. Le progrès technologique avec la télégraphie, le téléphone, l’automobile, l’avion, le cinéma, la radio, la chaîne de montage ajoute au sentiment d’insécurité politique et économique qui facilite la mobilisation du nationalisme tel que vu avant la Première guerre mondiale. Le Traité de Versailles n’offre pas de solutions tandis que le concept de « cordon sanitaire » va devenir le futur champ d’intervention des belligérants. En même temps, les États-Unis, le Japon et la Russie croissent leurs ambitions. En 1933, la remilitarisation allemande va participer à attiser les tensions menant à la Deuxième guerre mondiale.

C’est dans ce contexte qu’émerge la géographie politique comme discipline et sous discipline.

Le contexte intellectuel

La géographie en tant que telle fait face à une institutionnalisation avec la géographie académique. La géographie comme discipline a une histoire très difficile liée a des entreprises coloniales, liées à des stratégies militaires et des initiatives de pays de dominer d’autres espaces et d’autres peuples. Le géographie elle-même se trouve déjà au service des nations puissantes dans leurs initiatives coloniales. Vont être fondés des sociétés géographiques nationales consacrées à l’exploration soulignant un besoin de cartographier et caractériser des territoires pour enseigner l’identité nationale.

En même temps qu’émergent les théories de Darwin, il y a une forte contestation des bases de données à travers le volontarisme et l’idéalisme opposé au naturalisme et au matérialisme. Il y a une naturalisation du savoir avec la séparation de la prétention scientifique du scientifique et une préférence pour les arguments des sciences naturelles mélangeant de Lamarck et Darwin.

Émerge la géographie politique au croisement des besoins pratiques des États et des empires. Pour justifier les entreprises impériales et coloniales, il fallait « evidence based policy making». Il fallait quelque chose que l’on pouvait utiliser afin d’expliquer aux citoyens pourquoi on est dans cette tendance d’expansion. Les scientifiques de l’époque étaient fortement impliqués dans la politique. Où ils étaient déjà impliqués dans la politique ou bien à travers la géographie politique ils prétendaient apporter des solutions.

L’extension d’idées environnementales et biologiques à la politique globale a eu pour conséquences que les géographes politiques prétendaient présenter des solutions aux problèmes des États et empires. Comme le confère Hegel, l’État territorial européen acquiert le statut d’organisme avec ses propres besoins et demandes. Cela fonde des liens directs entre géographie politique et contexte historique nécessitant une harmonisation entre États et nations, la définition de frontières politiques naturelles, la mise en place d’un nationalisme économique. Il y a un rôle déterminant de la situation et des conditions environnementales.

La géographie politique de Ratzel et Mackinder

Friedrich Ratzel : 1844 – 1904

Friedrich Ratzel.

Ratzel était un pharmacien ayant obtenu un doctorat en zoologie en 1868. Il mena des explorations géographiques en France, en Italie, en Hongrie, à Cuba, au Mexique et États-Unis. Sa période munichoise de 1871 à 1886 est marquée par une transition des sciences naturelles à la géographie. En 1886, Ratzel devient professeur en géographie à l'université de Leipzig et directeur de la section de Leipzig de la société coloniale allemande. Entre 1882 et 1991, il rédige Anthropogéographie. Dans cet ouvrage, Ratzel va réintroduire l’élément humain dans la géographie. Menant à un renouvellement de la géographie en s’appuyant sur les relations entre sol, nature et humain. Ratzel va mettre en correspondance la diversité des sociétés humaines et des milieux naturels.

Dans Géographie politique ou la géographie des États, de la circulation et la guerre rédigée entre 1897 et 1903, est posée une idée fondatrice qui est l’existence d’un lien étroite entre le sol et l’État : « le sol devient peu à peu l'instrument et l'expression du pouvoir social et politique ». Le lien entre sol et État est tellement fort que cela va déterminer l’évolution des États. Il postule que « les États seront envisagés, à tous les stades de leur développement, comme des organismes qui entretiennent avec le sol un rapport nécessaire ».

Ratzel va développer la tirade euclidienne qui est complémentaire au cœur de sa théorie :

  • Point – position : centralité, marginalité, identité, rapport centre-périphérie, croissance différentielle qui est l’essence relationnelle du pouvoir ;
  • Surface – étendue : extension dans l'espace et extension invisible des relations comme le commerce, la circulation et la guerre ;
  • Ligne – limites : frontières à pénétrer, voisinage.

Ratzel caractérise l’État comme un organisme qui vie, qui doit s’étendre et atteindre une plus grande taille. Il va proposer sept lois et tendances du développement spatial de l’État :

  1. la taille d’un État grandit avec sa culture ;
  2. la croissance d’un État suit d’autres manifestations de la croissance de son peuple ;
  3. l’État croît par l’annexion de plus petites parties – au même temps, la relation entre peuple et sol devient plus proche ;
  4. la frontière est l’organe périphérique de l’État, porteuse de la croissance et de la fortification, et impliquée dans toute transformation de l’organisme de l’État ;
  5. l’État vise à intégrer des positions apportant des avantages politiques ;
  6. le premier stimulant pour la croissance d’un État vient de l’extérieur ;
  7. la tendance vers l’annexion territoriale est transmise d’État à État, augmentant continuellement en intensité.

Aujourd’hui, il y a beaucoup de débats autour de la pensée, de l’histoire et de l’héritage de Ratzel. La traduction de l’ouvrage de géographie politique ne s’est fait que dans les années 1980. Une certaine diffusion des textes est récente. D’un côté Ratzel va être associé à un discours lié à l‘entreprise coloniale, de l’autre, plusieurs des concepts centraux frappent par leur modernité : centre et périphérie, l’intérieur et l’extérieur, et le voisinage. Beaucoup de ces concepts sont aujourd’hui d’actualité. En introduisant l’élément humain dans la géographie, il s’oriente vers les organisations politiques qui témoignaient dans le contexte historique de rivalité entre les États-nations. Pour Ratzel, le politique était l’État.

Selon Raffestin, les conséquences de la focalisation sur l’État de la perspective de « connaissance scientifique » sont les suivants :

  • on ne dispose que d’un seul niveau d’analyse spatial, celui limité par les frontières
  • le pouvoir de l’État est traité comme un fait qui n’a pas besoin d’explication
  • il y a une rupture entre la dynamique qu’on peut prêter à ce pouvoir étatique et les formes qu’on peut observer dans le champ opératoire d’un territoire

Il est possible de distinguer deux interprétations de l’œuvre de Ratzel :

  • Ratzel est une scientifique impérialiste qui fournit les arguments au nazisme ;
  • Ratzel fut un géographe important qui révolutionne la discipline. Ratzel sera connu pour son focus quasi exclusif sur l’État.

Halford Mackinder : 1861 – 1947

Halford Mackinder.

Mackinder a étudié la zoologie, puis l’histoire pour tracer la théorie de l’évolution dans le développement humain. Il fut reader en géographie à Oxford en 1887, puis directeur du Collège de Reading de 1892 à 1903, connu pour être le cofondateur de London School of Economics en 1895, directeur entre 1903 et 1908, enfin professeur ordinaire à partir de 1923.

Mackinder émerge dans le contexte géopolitique de l’Angleterre. Il a également suivi un parcours politique en tant qu’élu au parlement de 1910 à 1920 puis il participa à la Conférence de Paris après la Première guerre mondiale.

Son objectif est d’identifier les corrélations entre généralisations géographiques et historiques avec un focus sur l’importance de la pression externe pour le développement politique interne. Pour Mackinder, il y a un fort lien entre l’espace et le politique avec une influence importante de l’espace sur l’organisation politique se manifestant dans la théorie du Heartland qui est les ressources humaines et matérielles du continent euro-asiatique qui détermine le cours de l’histoire.

Geopolitical map of the Heartland theory from Halford Mackinder's 1904 The Geographical Pivot of History

Pour Mackinder : « celui qui tient le World Island (Europe, Asie, Afrique) commande le monde ». En 1919, il publie Democratic Ideals and Reality dans lequel il dit que « Who rules East Europe commands the Heartland; Who rules the Heartland commands the World Island; Who rules the World Island commands the World ».

Ratzel introduit l’approche centre-périphérie avec l’idée d’un espace autour du Heartland que Mackinder va reprendre. Pour ses contributions, Mackinder est regardé comme un des fondateurs de la géopolitique et de la géostratégie qui sont des savoirs mis au service du pouvoir politique. Dès 1904, il tente à systématiser une vision géohistorique du pouvoir, de la puissance dans le monde.

Sa théorie du Heartland souligne le besoin du « cordon sanitaire » entre la Russie et l’Allemagne, approche géostratégique qui influence des politiques du XXème siècle.

Les critiques

Paul Vidal de la Blache : 1845 – 1918

Vidal de la Blache est un géographe français s’inscrivant dans le contexte de défaite de la France lors de la guerre franco-prussienne de 1870 ainsi que dans le cadre du conflit entre l’église et l’État. Il partage l’approche naturaliste et des idées lamarckiennes sur l’évolution, mais appliquées aux régions et aux civilisations et non pas aux États. Contrairement à Ratzel qui mettait un fort accent sur les frontières pour qui « Homme parce que allemand », Vidal de la Blanche s’intéresse moins au rôle des frontières pour qui le principe est celui de la France ouverte dans le cadre de l’approche de l’entreprise coloniale française avec pour devise « Homme par nature, français par accident ».

Il minimise le rôle des frontières prônant une France ouverte par crainte du déclin de la France comme grand pouvoir avec une perspective expansive de la « francité » dans le cadre d’une mission civilisatrice et développe une approche de l’identité nationale basée sur la fusion des « genres de vie ». Ratzel fait de la géographie une géographie politique, Vidal fait l’inverse. D’une certaine manière, il essaie de généraliser la géopolitique qu’à introduit Ratzel en minimisant les frontières et en s’intéressant aux régions.

Influencé par Ratzel, mais, en s’opposant au déterminisme, Vidal propose le possibilisme. Vidal préfère le qualificatif « humain » à celui de « politique » parce qu’il considère que l’économique devient plus importante et la séparation du politique est moins logique qu’auparavant. Malgré le contexte français de son œuvre, Vidal débute une conception du « politique » au-delà de l’État.

Élisée Reclus : 1840 – 1905

Élisée Reclus est un géographe, militant et penseur de l’anarchisme français proposant une critique radicale de la pensée ratzélienne. Supporteur de la Commune de Paris, il est banni pour ses idées anarchistes.

Reclus est un défendeur d’une géographie centrée sur l’être humain. Comme Vidal de la Blache, il refuse la centralité de l’État et de l’impérialisme, mais va défendre le colonialisme français en Afrique. Dans L’homme et la terre rédigé entre 1905 et 1908, Reclus va s’intéresser à l’identification de « régions naturelles » produites par l’histoire, la langue et le genre de vie. C’est une géographie qui devient plus politique, culturelle et humaine.

André Siegfried : 1875 – 1959

Siegfried fut géographe, politologue, économiste, historien, sociologue, mais aussi publiciste. Nombre de ses livres sont traduits dans plusieurs langues, y compris des études sur les États-Unis, le Canada et la Grande-Bretagne. En 1913 il publie le Tableau politique de la France de l’Ouest sous la Troisième République, ouvrage fondateur de la géographie électorale et en 1933 il obtient la Chaire de géographie économique et politique au Collège de France.

Siegfried s’inspire de Montesquieu et Tocqueville plus que de Vidal ou que la géographie allemande mettant un fort accent sur les dimensions politiques des lieux, particulièrement au niveau régional. Mais, selon Claval, Siegfried est critiqué parce qu’il refuse de formuler une synthèse théorique sur les relations entre pouvoir et espace.

Il eu une forte influence sur la science politique en France ainsi que sur la géographie politique à travers son assistant Jean Gottmann qui publia notamment Megalopolis en 1961 et The Significance of Territory en 1973, mais aussi une influence sur la sociologie électorale et la géographie sociale française. 

La géographie politique américaine

Aux États-Unis, le contexte est différent qu’en l’Europe. La tension entre le déterminisme pur et l’exceptionnalisme américain est très prononcée créant un environnement intellectuel vif. Les États-Unis sont considérés comme une « expérimentation sociale » qui inspire des géographes politiques à un certain idéalisme moins perçu que chez les géographes politiques en Europe. L’accent va être mis sur le libre échange et la notion d’une nation pacifique avec frontières ouvertes

Wilsonisme

Wilson est le défendeur par excellence de l’exceptionnalisme américain avec un système de Sécurité collective mondiale au travers capitalisme libéral et des traités internationaux ayant pour consécration la création du projet de la Société des Nations.

Isaiah Bowman : 1878 – 1950

Bowman était impliqué en politique siégeant au Conseil territorial américain auprès la Conférence de Paix à Paris. Il fut directeur de la American Geographical Society, mais aussi président de la Johns Hopkins University. Ses études empiriques portent sur les structures territoriales des États. Dans The New World publié en 1921, il produit un inventaire de conditions politiques. D’autre part, il est défendeur de la « neutralité scientifique » du naturalisme avec un rejet du déterminisme.

Ses travaux portent sur des aspects pratiques des analyses sur l’impact des changements structurels comme celle des nouvelles frontières, des redistributions ethniques ou encore des nouveaux modes de communication.

Richard Hartshorne : 1899 – 1992

Hartshorne est considéré comme l’un des doyens de la géographie politique américaine connu pour son approche fonctionnelle à la géographie politique notamment au travers de la différenciation spatiale – « aeral differentiation ». Pour lui, la géographie politique traite principalement du « caractère » des territoires dont les territoires étatiques sont les exemplaires paradigmatiques avec des travaux autour de l’intégrité de l’État s’intéressant aux forces centrifuges et centripètes. Il essaie d’expliquer les dynamiques politiques en fonction du caractère des territoires.

Selon Painter la conceptualisation statique et apolitique de l’État par Hartshorne domine la géographie politique jusqu’au début des années 1980.

Espace, race, expansion

École géopolitique allemande

Avec l’émergence du fascisme en Allemagne naît l’école géopolitique allemande s’inspirant de la notion ratzélienne de l’État comme organisme et du modèle géopolitique de Mackinder. Cela implique un engagement au milieu nationaliste puis Nazi. Le concept de Lebensraum Exposants soutient les théories ariennes mises dans le contexte de la relation entre espace et politique au profit d’un racisme lié à l’expansion.

Rudolf Kjellén : 1864 – 1922

Kjellén est la source du terme « géopolitique ». La croissance physique des États est le produit inévitable de la concurrence entre États.

Karl Haushofer : 1869 – 1946

Haushofer développe le terme « Pan-régions » qui sont des territoires de populations impériales et coloniales.

Il y a un débat intense sur l’influence de Geopolitik sur le discours annihilationniste des nazis. À travers la prise de pouvoir en 1933, les Nazis ont acquis un prestige. Néanmoins, il y a une cohérence incomplète au sujet du racisme et de l’antisémitisme. Les adhérents à la Geopolitik cherchaient une alliance avec l’Union soviétique considérant l’Europe centrale comme fédération multiethnique. D’autres géographes comme Penck plus influents soutenait le besoin « d’unifier » les populations allemandes et de définir des frontières allemandes « naturelles » provenant en partie d’un ressentiment à l’égard de la Traité de Versailles.

La géographie politique à la moitié du XXème siècle

Pendant presque trente ans, le rôle de l‘État est négligé dans la géographie parce que la pensée de la géographie politique était associée à Ratzel et Mackinder tandis que la géographie politique française ne s’intéressait qu’aux régions. C’est pourquoi la géographie politique a une mauvaise réputation. Le rôle de l’État dans la géographie politique est largement négligé pendant une trentaine d’année jusqu’à la révolution quantitative dans la géographie anglo-américaine des années 1960 et 1970 menant à un renouvellement de la géographie politique à fin années 1970 et des années 1980. Aux États-Unis, un des premiers qui a contribué à ce changement était David Harvey qui s’adressait à l’État dans son engagement plus large avec l’économie politique marxiste.

Géopolitique vs. Géographie politique

Il y a eu une opposition à l’orthodoxie géopolitique notamment entre Rimland et Heartland. L’Amérique du Nord était vue comme un nouveau pôle central ignorant la dimension économique. L’héritage vidalienne soutient un besoin d’étudier les États en relation avec d’autres phénomènes humains comme les villes, l’agriculture, mais encore le commerce.

Résumé et conclusions

La géographie politique se focalise autant sur l’impact des faits géographiques sur la politique qu’à l’incidence spatiale des faits politiques. La géographie politique émerge dans un contexte historique caractérisé par l’intense concurrence entre états impérialistes, l’apparition de nouveaux pouvoirs, l’instabilité économique, le renouvellement scientifique et les transformations culturelles.

La géopolitique n’a pas une dimension exacte. Selon Claval dans Les espaces de la politique publié en 2010, la géographie politique est « la dimension spatiale des faits politiques ». La géographie politique doit se comprendre comme un discours. Par exemple, pour comprendre Mackinder, il faut essayer de comprendre le contexte dans lequel ses textes ont été rédigés.

Le contexte de l’émergence de la géographie politique est celui :

  • de la rivalité intense entre les États et les empires coloniaux vers la fin du XIXème siècle menant à la Première guerre mondiale puis à la Deuxième guerre mondiale, le contexte de l’unification de l’Allemagne et de l’Italie bouleverse la stabilité qui existait au XIXème siècle
  • les pensées darwinistes sont incorporées dans les théories sociales avec de la compétition entre les « races » justifiant la colonisation notamment ;
  • de l’institutionnalisation de la géographie.
Géopo timeline émergence de la géographie politique 1.png

On constate que les premiers penseurs de la géographie politique avaient intérêt à renforcer cette institutionnalisation, de mettre en avant la puissance de cette nouvelle discipline se mettant au service des États comme c’est le cas pour Ratzel ou encore Mackinder. Les œuvres clefs sont signalées par des points rouges que l’on retrouve concentré autour de la Première guerre mondiale.

Pour Ratzel, tout tourne autour du lien entre le sol et l’État. Il réintroduit l’élément humain dans la géographie en se concentrant sur l’organisation politique qui prédomine étant les États donnant lieu à une géographie des États. Il s’intéresse également à la correspondance entre les diversités des milieux sociaux et des milieux naturels. Il observe une diversité de milieux naturels qui varient en fonction du mécanisme de l’évolution. Selon Ratzel, il y une forte causalité entre l’évolution naturelle et celle des États considérant les États en tant qu’organisme.

Pour Mackinder, le déterminisme est différent. Alors que Ratzel s’intéresse au déterminisme à partir du milieu naturel, Mackinder s’intéresse à l’histoire. Pour lui, la géographie politique sert à introduire un cordon sanitaire. C’est une réponse au contexte que l’on va retrouver au milieu du XXème siècle avec l’endiguement du communisme.

Avec Vidal, on commence à constater une forte opposition à la pensée ratzélienne. Ce qui est important dans la transition de la géographie est l’élément humain qui ne devient pas seulement l’élément politique. Vidal est quand même influencé tout comme Ratzel par la pensée de Darwin, mais au contraire de Ratzel, il ne s’oriente pas vers les États, mais vers les régions et les civilisations. De plus, pour Vidal, les frontières sont de moins en moins importante substituant un déterminisme par un possibilisme.

Reclus, très critique de Ratzel assume une posture anarchique. Pour lui, l’État est quelque chose qu’il faut éliminer voyant un monde sans États en mettant un fort accent sur l’élément humain.

Chez Siegfried, il y a un manque de synthèse de ses pensées. Il a met en évidence un intérêt empirique au caractère des territoires s’intéressant à l’aspect politique des lieux s’orientant comme Vidal vers les régions. L’œuvre de Siegfried aura une forte influence sur la science politique, la géographie politique, la sociologie électorale.

Les auteurs américains s’opposent au déterminisme parce qu’ils considèrent que ce n’est pas le déterminisme qui peut expliquer au niveau international les États-Unis. Ils portent un intérêt au commerce comme force motrice de concentration. Il faut rapporter cette approche dans le contexte de l’émergence des États-Unis qui commencent à être compétitif au niveau du commerce international.

Bowman et Hartshorne se lancent comme Siegfried dans la caractérisation des structures territoriales. Hartshorne manifeste une approche fonctionnelle qui s’intéresse à l’intégrité du territoire et la manière dont les caractéristiques du territoire contribuent ou s’oppose à l’intégrité de l’État.

Dans les premières phases de la géographie politique, on constate une transformation intéressante et importante. Pour Ratzel et Mackinder, leurs travaux portaient sur l’influencer du territoire sur la politique. Au fur et à mesure, cette relation causale s’inverse. Avec Siegfried et les américains, on constate que ce sont vraiment les faits politiques qui déterminent l’organisation de l’espace. D’un côté, c’est une posture analytique, mais de l’autre côté c’est aussi parce que les intérêts changent notamment avec la diversification des acteurs qui sont importants avec des transformations politiques qui ont un impact sur l’organisation de l'espace.

Annexes

Referencias