Interactionnisme et Constructivisme

De Baripedia
Interactionnisme et Constructivisme
Faculté Faculté des sciences de la société
Département Département de science politique et relations internationales
Professeur(s) Rémi Baudoui
Enregistrement 2015
Cours Introduction à la science politique

Lectures


Nous allons d’abord situer les contextes de production de ces deux courants.

L'Interactionnisme se développe au début du XXème siècle à l’Université de Chicago. L’École de Chicago est un courant intellectuel qui se développe à Chicago autour des années 1910 – 1920. Elle nous plonge dans une question sociologique sur l'observation de base de la mutation extraordinairement importante en termes de population de la ville de Chicago. Ce qui se joue à Chicago entre les années 1880 et les années 1920 est le passage d’une ville classique à une métropole. La configuration spatiale est changée tout comme la configuration sociale.

C’est autour de ce problème que vont se mobiliser les sociologues à Chicago. Dès lors, ils vont énoncer les premières théories interactionnistes.

A cette époque, les sociologues sont frappés par le phénomène d'émergence d'une nouvelle agglomération caractérisée par des phénomènes nouveaux tels que la question de la migrations, les transformations industrielles de la ville, les difficultés d’insertion sociale, professionnelle et culturelle (ces dernières difficultés poussent les personnes à s'installer d’abord par une appartenance à une communauté). Ces derniers phénomènes entraînent une ethnicisation de la ville, où la ville est une mosaïque ethnique ou chacun est en conflit plus ou moins ouvert avec l‘ethnie suivante, mais aussi l’apparition d’une désintégration sociale classique au profit de la naissance d’individus et au titre de la marginalité dont fait partie la criminalité et la délinquance avec la naissance des gangs et de la mafia.

Au fond, les sociologues de l'école de Chicago seront précurseurs sur l'investigation des phénomènes dont fait partie la déviance sociale : le fait que dans un espace urbain, il y ait des individus qui choisissent l’illégalité afin de s’enrichir et prospérer.

Du courrant intellectuel de l’École de Chicago émergera un terme important, l'« interaction » : les individus se retrouvant dans une situation sociale beaucoup plus "lâche", le champ social, la société et les relations sociales vont se structurer par un principe d’intégration. Cela signifie que nos comportements sont conditionnés par la nature même de l’échange dans lequel nous sommes inscrits : un individu n’agit pas seul, il agit toujours dans une interaction avec un autre. Ainsi, ce qui est fondamental dans la sociologie de l’interaction est de s’interroger sur le comportement des individus selon cette logique d’interaction et sur le système de réactions dans lequel les individus sont plongés. Dès lors, le système interactionniste va privilégier la question de l’échange sous toutes les formes, étant donné qu'il n’y ait pas de relations humaines sans interactions d’un individu avec un autre.

Le comportement d’un individu déterminant ses interactions, il n'est jamais isolé dans son devenir social et dans l’interprétation de son comportement, que ce dernier soit juste ou faux. En d’autres termes, tout le système social et toujours interactif, il n’est jamais constant. Cette question de l’interaction va se retrouver au fondement de l’école interactionniste. Très vite, l’interaction d’un point de vue théorique va critiquer fortement la théorie fonctionnaliste, car l’interaction ne constitue pas purement de la rationalité fonctionnelle, tel que le laisse entendre le fonctionnalisme, mais elle est du domaine de l’interaction, de la mise en situation et de la mise en contexte.

Il y a quatre principes dans l’interaction :

  1. il faut qu’il y ait des unités qui interagissent les unes vis-à-vis des autres : cela se fait à titre individuel ou collectif ;
  2. il faut des règles qui structurent ces logiques d’interactions : elles peuvent être explicites comme les règles de droit public ou des règles implicites qui font qu’il y a un phénomène collectif intégratif qui se produit ;
  3. c’est un processus ordonné : par exemple, l’étude du rapport à la violence se fait dans un champ d’ordonnancement ;
  4. elle propose la question même de l’échange : nous sommes dans un système d’échanges, c’est une relation d’interactions.


Le Constructivisme, quant à lui, se développe dans les années 1960-1970 dans les domaines de la sociologie, la philosophie et l’anthropologie, mais aussi de la linguistique. Un des auteurs de la linguistique va être Jean Piaget à Genève qui développe une théorie du langage comme espace construit.

L’hypothèse de base c’est le fait que toute connaissance possède un caractère construit et construisant. La connaissance n’est pas fragmentée, elle participe à la construction de la connaissance, dès lors, on est dans un processus de construction parce que cela construit, c’est construisant, c’est-à-dire que cela va permettre de construire la réalité.

Dans la théorie constructiviste, la réalité n’est pas ce que l’on observe, elle serait un objet construit par les sciences, les normes et les règles. Afin de comprendre la réalité, qui est un construit social et normatif, il faut développer un système scientifique de la construction. Pour cela, il faut pouvoir comprendre le système scientifique par lequel la réalité s’est construite. Alors, toute connaissance construit un monde, la réalité dans laquelle nous vivons est construite et possède un caractère subjectif.

En d’autres termes, la réalité procède en une construction, la seule façon d’accéder à la connaissance est de scientifiquement de travailler sur la construction de la construiront, c’est la construction de deuxième niveau cela signifie que si nous voulons comprendre la réalité construite dans laquelle nous sommes il faut développer un appareillage scientifique qui permet comprendre la réalité construite. L’hypothèse fondamentale du constructivisme sous-jacent est qu’au fond toute société développe des systèmes de perception du monde. Les sociétés ne développent pas directement une réalité, mais elle interprète le monde selon des réalités construites.

Les constructivistes disent que la réalité construite se fait sur une longue période et font aussi intervenir des acteurs multiples, c’est un ensemble d’acteurs dans une société donnée qui la construise. Ces théories interrogent la société et non pas l’individu. Ces réalités construites possèdent une dimension structurante de la pensée. Si à un moment donné nous sommes dans une réalité construite, les pouvoirs coercitifs de la construction politique forcent à se conformer à réalité construite.

Ces réalités structurent la pensée au même titre que les appréhensions cognitives de chacun. On distingue deux dimensions importantes :

  1. le constructivisme va s’interroger à la dimension comparative des réalités construites : si les sociétés fabriquent de la réalité construite ce qui est intéressant est d’arriver à les comparer et quelles sont les différentes réalités en jeu qui mettent en place des structurations différentes et des conflictualités possibles.
  2. le grand domaine de l’analyse constructiviste est les relations internationales parce qu’elles vont pouvoir mettre en valeur des systèmes territoriaux, spatiaux ou cultures, des réalités construites différentes et donc des conflictualités.

La théorie constructiviste nous amène à penser l’espace comme en sommes des réalités construites les unes par rapport aux autres.

Rappelons que la théorie interactionniste critique le fonctionnalisme, car on ne raisonnant que par fonction, on évacue la question de l’individu puisque l’interactionnisme met en place fondamentalement les interactions des individus dans des systèmes sociaux et politiques.

La théorie constructive va d’abord être critique du structuralisme parce qu’en considèrent que c’est une vision très figée de la perception du développement des sociétés, le constructivisme va dire qu’on oublie les questions d’agencement de la réalité, mais elle va aussi critiquer le systémisme, car elle est beaucoup plus dans l’analyse singulière de cas spécifiques. Dans les relations internationales, on va analyser dans le cadre du constructivisme certaines situations spécifiques. On est véritablement dans quelque chose qui rompt avec le structuralisme, le fonctionnalisme et le systémisme.

La théorie interactionniste

Aux origines : l’École de Chicago

Au début du XXème siècle, Chicago passe de la ville à la métropole avec un afflux massif d’immigrants étrangers qui engendre des conflits raciaux, la mise en place de ghettos, de la misère, de la prostitution, de la délinquance juvénile. Vont également avoir lieu de violentes émeutes raciales.

C’est une sociologie très nouvelle parce que nous n’avions pas au début du XXème une sociologie de la déviance qui était située du côté des juristes et de la répression. Au fond, la nouveauté est de s’interroger sur des configurations sociales et de marginalité qui vont révolutionner le champ de la connaissance en sociologie notamment par le fait que l’on va se rendre compte qu’il y a des rationalités qui passent aussi par la question interactionniste.

C’est une tentative de comprendre et régler les problèmes sociaux à partir de la vie des populations déracinées.

Les thèmes majeurs sont les minorités raciales et ethniques, l’homme marginal, la ville, la déviance ou encore le crime et délinquance

L’étude des minorités montre que les systèmes d’interactions sont très forts parce que ce sont des systèmes de défense et de protection. La sociologie de l’École de Chicago va étudier toutes ces questions et montrer qu’il y a des systèmes d’action, de solidarité dans des logiques interactionnelles et qui sont de véritables modes de fonctionnements collectifs.

Parmi les mots clefs de l’interactionnisme, on trouve :

  • socialisation : ensemble des mécanismes par lesquelles les individus font l’apprentissage des rapports sociaux entre les hommes.
  • interactionnisme symbolique  : l’idée que les individus ne subissent pas les faits sociaux, mais qu’ils les produisent par leur interaction. C’est une interprétation très dynamique, les individus sont acteurs du champ social, mais ne sont pas nécessairement soumis au champ social, ils le produisent eux-mêmes par leur interaction.
  • observation participante  : l’enquêteur à s’impliquer dans le groupe qu’il étudie.
  • darwinisme social  : le darwinisme se base sur la théorie de la sélection naturelle de Darwin pour décrire le comportement des individus en société.
  • fonctionnalisme  : théorie qui considère le système social comme une totalité unifiée dont tous les éléments sont nécessaires à son bon fonctionnement.
  • ethnométhodologie  : démarche sociologique centrant son intérêt sur le savoir et les capacités de chacun des membres de la société.
  • écologie urbaine  : les sociologues tentent d’expliquer la perpétuelle recomposition à laquelle est soumise la ville de Chicago.
  • désorganisation  : déclin de l’influence des valeurs collectives sur l’individu ; conséquence de changements rapides dans l’environnement économique.

Erwin Goffman (1922-1982) : la mise en scène de la vie quotidienne

Erwin Goffman.

Goffman va publier tout un travail très important après avoir étudié la sociologie à Toronto et à l’Université de Chicago, mais qui a aussi enseigné à Berkeley et à Philadelphie. Il va travailler sur la question de la maladie et des phénomènes sociaux ainsi que sur l’hôpital psychiatrique afin d’étudier l’interactionnisme qui se construit soit d’un côté avec la puissance médicale soit avec les autres malades. Son hypothèses est publiée dans son ouvrage ‘’La mise en scène de la vie quotidienne’’ est que tout individu est un comédien, nous sommes tous des comédiens qui sont des acteurs de comédies et en représentation théâtrale, à chaque instant nous devons exposer notre personnage à travers un cérémoniel et avec des techniques de représentation.

Le constructivisme selon Goffman est que nous nous mettons tous dans des positions de construction en tant qu’être subjectif et en tant qu’être social. Lui-même va reprendre la question de la réalité en disant que toute réalité possède deux sens :

  • les représentations de la réalité : on se représente la réalité
  • la réalité des représentations : à partir du moment où on fabrique un domaine collectif de représentation, ces représentions acquièrent une réalité active.On a fabriqué des représentations de la réalité qui finalement deviennent acceptées. Cela signifie qu’en tant qu’individu nous travaillons avec des représentations.

Il s’interroge sur l’importance de l’espace public. Pour Goffman, l’espace public et une scène de théâtre. L’individu y est conçu comme un comédien accomplissant des actes de représentations théâtrales devant son public. Le rôle du spectateur est étendu à toute personne dans une activité quotidienne.

Pour Goffman, il y existe trois aptitudes dans lesquelles se joue la réalité qui sont la coopération (1), l’engagement (2) et l'absorption (3).

L’espace public signifie que nous sommes à la fois spectateurs et acteurs : à la fois, nous les fabriquons et à la fois elles sont inscrites dans des réalités construites. Il a des interactions qui vont être de l’ordre culturel.

Selon Goffman, ces systèmes d’interactions s’investissent par la parole, car elle est fondamentale dans l’interaction et par le corps, c’est-à-dire dans les mouvements du corps et sa capacité d’adaptation. Nous sommes dans un champ d’interactions, de gestualité du corps et du langage qui permettent de définir des pluralités de situations dans lesquelles on fabrique collectivement des dispositifs de reconnaissance d’action et de développement.

L’interactionnisme symbolique

Goffman va dire que l’espace public favorise la construction de la théorie de l’évitement. La stratégie d’évitement est quand on sent la menace ; la menace peut être aussi complètement de l’ordre de la représentation qui renvoie à la réalité construite. Cependant, il existe aussi de nombreuses autres stratégies d’évitements.

Ce que l’on observe dans le champ sociologique et qui est important dans le champ politique est que le principe d’interaction est aussi dans le champ du politique qui fonctionne aussi par de l’interaction.

La pensée interactionniste est intéressante parce qu’elle montre que sur le plan politique on est bien dans un domaine ou des situations se négocient. Cela veut dire que quand on va travailler d’un point de vue interactionniste sur le champ du politique on va travailler sur un espace de débat et pas sur quelque chose de clos.

Tous les individus suivent des rites d’interaction ; il va donner trois situations qui mettent à mal le rituel interactif. Souvent, l’interaction est ritualisée, elle ne le relève pas de spontanéité. Goffman identifie des rites de rupture avec l’autorité classique qui dérègle l’ordre rituel :

  • l’offense et la réparation : on peut échapper à l’interaction à cause d’une violence ou d’une force importante ;
  • la profanation : refus des règles d’interaction qui dépasse le rituel ;
  • l’anormalité : ce sont des symptômes qui mettent à mal les règles d’interactions, c’est une rupture de l’intégration ritualisée.

La théorie constructiviste

Aux origines : l’épistémologie Alfred Schütz (1899 - 1959)

Alfred Schütz.

Une des origines et l’épistémologie qui est la science du langage. Schütz est un philosophe et sociologue qui a fui le nazisme en se réfugiant aux États-Unis. Dans la lignée de Goffman, il va s’interroger sur la construction scientifique de la réalité construite. En d’autres termes, il va s’interroger sur ce qu’est un objet de pensée.

Dans les sciences, un objet pensé est un objet construit. Au fond, lorsque l’on veut saisir une réalité sociale on va fabriquer un objet construit. Afin d’observer un phénomène nouveau, il va falloir construire un dispositif scientifique afin de l’analyser. La science est un objet construit qui a pour fonction d’essayer de comprendre une réalité sociale elle-même construite : les objets de pensée construits par le chercheur en sciences sociales doivent être fondés sur des objets construits ce qui signifie que toute démarche scientifique est construite.

La grande question va être d’analyser la réalité qui est elle-même est une construction. Pour Schütz, l’objet de la science est la construction de second degré. On est dans une double logique constructiviste et ensuite cet objet de science sociale a pour seul objet de comprendre la réalité construite telle qu’elle se donne à comprendre et non pas telle qu’elle se donne à voir. Là aussi, il y a un écart important entre ce que l’on voit qui est de l’ordre du subjectif et ce qui est en réalité construit, mais, avant tout, il faut élaborer des outils scientifiques constructivistes.

Cela montre qu’on est dans une réflexion philosophique et épistémologique des rapports entre nos capacités à construire des modes d’analyse et la capacité à comprendre le construit de la société dans laquelle nous sommes.

La philosophie du langage de John Searle

John searle en 2005.

John Searle est un philosophe américain qui va travailler sur la question du langage et va publier en 1995 The construction of social reality[1]. Il va partir de l’hypothèse que tout comme Piaget que le langage est une construction, il est fondamental parce qu’il permet de dialoguer. Le langage est une construction dans la mesure où c’est grâce au fait qu’on l’a acquis, qu’on peut échanger, discuter et négocier.

D’autre part, le langage participe à sa façon de la construction sociale de la réalité. Le langage n’est pas simplement un cadre d’échange, mais c’est un outil de construction de la réalité.

L’étymologie en dit beaucoup sur la capacité que l’on a de pouvoir l’utiliser en tant qu’objet scientifique et qui en raconte beaucoup sur ses faiblesses et ses forces conceptuelles. En travaillant sur le langage, on travaille sur un objet fort qui permet de comprendre la construction d’un énoncé et du coup la conception de la réalité.

Non seulement le langage permet de se comprendre, mais il participe à la construction sociale de la réalité.

Peter Berger et Thomas Luckman : « la construction sociale de la réalité »

Pour Berger et Luckman, le langage reste fondamental, la réalité est un construit social et l’objet des sciences sociales peut comprendre la réalité par le langage. Si on a compris comment s’est fabriquée cette réalité dès lors nous avons des moyens de comprendre le monde dans lequel nous vivons et de comprendre le poids des normes et des institutions dans la fabrication de cette réalité.

Berger et Luckman posent la question de savoir comment la réalité se construit-elle ? Ils postulent que le fondement de la connaissance de la vie quotidienne est le langage, d'autres parts que la société comme réalité objective soumet l’individu au pouvoir et que la société comme réalité subjective est l’identification à l’autre.

Du point de vue de la science politique, toute société doit soumettre l’individu au pouvoir : nous sommes tous soumis au pouvoir et à la construction sociale de la réalité qui n’est pas extérieure à nous, mais nous allons y participer par la question du pouvoir.

Le pouvoir est la construction de règles et de normes qui sont en fait des comportements ; au fond, une société ou un État fonctionnent en réalité à partir de la construction des normes qui font fonctionner la réalité sociale construire. En d’autres termes, c’est une réalité sociale construite.

Ensuite, l’enjeu de la société doit coller à la réalité sociale construite. Dès lors le pouvoir est le faite qu’il va falloir faire coller les individus à cette réalité sociale construite. Le pouvoir va avoir une dimension ou l’institution de rassemblement par rapport à un idéal de réalité sociale construite. Celui qui rompt la réalité sociale construite peut être condamné à mort comme ce fut le cas de Galilée.

Comment la réalité se traduit-elle au quotidien ?

Cela signifie que chez Berger et Luckman les sociétés, tout comme le langage, sont fondées sur des stocks qui permettent de définir et d’adapter le comportement dans la vie quotidienne. On va avoir deux phénomènes importants tracés qui vont être que sont le processus d'institutionnalisation et et le processus de légitimation.

Le processus d’institutionnalisation est le fait que toute société doit canaliser le comportement des individus dans un ordre social. On va institutionnaliser les rapports de l’individu vis-à-vis de la société se créée par l’accoutumance et par la division des tâches. L’habitude est une répétition et la transmission de ses valeurs et des modes de pensée vont être transmis comme un héritage à ceux qui viennent derrière nous et doivent adopter les mêmes comportements de cette réalité sociale construite. Le concept de transmission devient un concept fondamental à toute société, car si elle ne transmet plus elle ne peut plus transmettre la réalité sociale construite et ne peut plus transmettre ses modes de représentations,de gouvernements, d’actions et d’efficacités.

Le monde social ne peut pas être séparé de l’activité humaine et de la question de la gouvernementalité. Ils vont décrire un monde social comme un monde d’institutionnalisation et d’intégration sédimenté par le langage et les traditions qui sont de la légitimation.

Dans toutes les sociétés, il y a du symbolique notamment au niveau du gouvernement et du pouvoir, c’est une manifestation d’une continuité qui est du côté de la construction de la réalité sociale.

Le processus de légitimation crée un processus pour légitimer. Il est nécessaire de rester dans l’univers du symbole afin de légitimer en permanence la fonction collective d’intégration des individus face à cette réalité sociale construite. Nous sommes dans un processus de légitimation permanente de ce qu’il faut faire et qui pose à tous des interdits. Ce processus crée de la légitimée et de l’acceptation de tous.

On voit que ce processus a pour objet de faire accepter par l’ensemble des éléments de la société cette réalité sociale construite.

Le constructivisme dans la théorie des relations internationales

Cette théorie va concevoir que le champ des relatons internationales ce n’est un champ établi, mais en construction permanente, dans ce cadre la théorie constructivisme nous ramène du côté d’un processus en action, c’est-à-dire que ce que nous allons analyser à un instant donné décrit le champ des relations internationales comme un domaine en mouvement. En d’autres termes, la théorie constructiviste nous décrit le champ des relations internationales comme un domaine en perpétuel mouvement selon les stratégies interactionnistes.

Dès lors, il faut comprendre les mobilités et les stratégies. Dans un champ interactionniste, les stratégies peuvent évoluer.

L’hypothèse constructiviste va être de dire que l’enjeu fondamental dépend de plusieurs niveaux :

  • rôle des acteurs : ils interprètent des situations. Dès lors, on est dans un champ d’interactions qui procède toujours de la construction sociale de la réalité, c’est une construction. Il y a des situations qui évoluent par le rôle des acteurs dans des temps donnés et selon les circonstances. Il faut d’abord comprendre le rôle, les règlements, les valeurs, les idéologies dans le domaine des relations internationales en sachant que ce n’est pas nécessairement suffisant parce qu’on peut avoir des idéologies opposées.
  • Il fut comprendre sur quels modes on fabrique ces réalités sociales.
  • comprendre le champ des interactions qui existent dans le domaine des relations internationales parce qu’il explique les stratégies au niveau planétaire.

Le constructivisme est intéressant parce qu’il nous met dans un ensemble de considérations, de continuité de mouvements continus dans le champ des relations internationales. Il va s’opposer aux fonctionnalistes dans le champ des relations internationales, on ne peut pas simplement, mais aussi en termes d’interactions qui peuvent être idéologique de longue durée, mais il peut y avoir des interactions de circonstances par rapport à un problème donnée. Mais aussi critique le systémisme qui est une approche qui va se développer à la fin des années 1980 au moment de la fin de la Guerre froide dès lors qu’on en peut plus comprendre le champ composite du multilatéralisme. On peut se demander comment comprendre la complexité du champ des relations internationales si ce n’est justement en revenant sur la question de l’interaction des acteurs dans le domaine des relations internationales.

Au fond, il abandonne les grands récits préstructurés afin d’interroger une réalité sociale d’acteurs. C’est une critique d’une théorie classique des relations internationales pour revenir sur la complexité du champ des relations internationales en mettant aussi en crise des concepts tels que le concept de l’anarchie. En fait, il n’y a jamais d’anarchie, elle est elle-même une construction. Cela signifie que dans un État en situation d’anarchie il faut réfléchir à comment s‘est construite cette situation.

Dans le champ des relations internationales il y a des acteurs nationaux, mais qui ne peuvent pas exister en tant que tel s’ils ne sont pas en interactions. Nous sommes dans un monde de coaction ou de copartage d’action nationale qui autorise la compréhension de la complexité du champ des relations internationales. Si on prend la question des acteurs, on prend aussi la question des rapports de force.

L’anarchie selon la théorie constructiviste n’est pas un état antérieur présocial, c’est quelque chose qui est quelque chose qui est aussi une résultante et du coup l’anarchie dans les relations internationales résulte elle aussi d’un processus.

Dans le champ des relations internationales, les théories constructivistes apparaissent : ils vont penser la réalité des structures et des conflits et aussi penser l’intersubjectivité c’est-à-dire que c’est le fait que nous sommes dans la représentation et comment certain pays peuvent se permettre de caractériser un autre au nom de l’interprétation de son propre développement.

Les constructivistes prônent que le principe général au niveau mondial est la souveraineté des États, mais qui est, en réalité, subjective, c’est-à-dire fonction de ce que les acteurs reconnaissent. Il y a des règles explicites, mais aussi implicites qui doivent être acceptées comme dans l’interaction et si ces règles ne sont pas acceptées alors il peut y avoir des formes de réactivités spécifiques dans le champ des relations internationales.

Surtout, c’est l’analyse du processus de construction des identités sociales et des acteurs de la politique moderne et ensuite comment en fonction de ces règles et de ces énormes comment les acteurs et les agents interagissent et s’influencent réciproquement ou se combattent.

Annexes

Références

  1. Searle, John R. The Construction of Social Reality. New York: Free, 1995.