La théorie du choix rationnel et l'analyse des intérêts en science politique

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La science-politique est caractérisée par une nombre de débats et de controverses perpétuelles qui structurent la recherche et les réponses à ces questions. Ces débats sont perpétuels dans le sens où ils perdurent, il est aussi difficile de les résoudre par une simple analyse empirique. D’autre part, ils sont aussi souvent de l’ordre de débats paradigmatiques.

Quelques controverses perpétuelles :

  • Niveau d’analyse

Waltz publie Man, The State, and War en 1959 proposant une typologie des conflits internationaux.

  1. Nature humaine/anthropologique - Niveau individuel : la guerre s’explique principalement par la nature humaine et leurs comportements individuels qui est caractérisée par l’égoïsme, l’agressivité, la stupidité. La guerre est la conséquence de comportements individuels (soif de pouvoir).
  2. Structure interne des États et notamment des régimes politiques - Niveau interne : on peut voir la politique étrangère étant déterminée par d’autres facteurs domestiques comme l’opinion publique ou les intérêts de certains groupes de producteurs (régime autocratique,intérêts du complexe militaro-industriel qui veut vendre des armes et bénéficier des destructions d’infrastructures...). Le niveau d’analyse est le niveau interne des États.
  3. Anarchie internationale (système international) - Niveau externe : elle est inspirée du réalisme et du néo-réalisme considérant la nature du système international comme une anarchie qui est entendue comme l’absence d’instances supérieures aux États-nations souverains et ceci pose les conditions des relations entre ces États. L'absence d’instances supérieures aux États pause les conditions des relations dans le système international « en présence de nombreux États et sans système d’exécution du droit qui s’impose à eux, chacun étant juge de ses griefs et de ses aspirations selon sa raison ou son désir, le conflit menant à la guerre est parfois à la guerre est inévitable » : la nature anarchique du système international qui est un facteur externe va amener un État à sa protéger en s’armant et parfois aussi à mener une guerre pour éviter d’être l’objet d’une guerre elle-même.

Chaque image a une part de vérité, mais suivant laquelle, on priorise et il se dégage différents agendas de recherche et aussi différentes solutions.

  • structure – agent

Toute perspective théorique conçoit les structures et les agents comme importants, mais clairement certains cadres théoriques vont mettre l’accent sur le rôle des agents alors que d’autres écoles vont se focaliser davantage sur le rôle des structures. On peut citer comme métathéories le marxiste et la théorie du choix rationnel qui théorise les choix des individus.

La relation entre structure et agent est une dispute ontologique, l’individualisme et le structuralisme sont des positions ontologiques qui ne peuvent être falsifiées par la recherche empirique et la préférence pour l’une ou l’autre position est décidée par d’autres manières comme en faisant recours à la philosophie.

Par ailleurs, ce débat n’a pas lieu qu’entre paradigmes, mais peut être présent à l’intérieur d’un paradigme ou d’une école comme chez les marxistes ou certain comme Poulantzas qui soulignent les lois inéluctables du développement économique alors que d’autres vont mettre l’accent sur le rôle des intellectuels et de l’avant-garde qui doivent conscientiser les masses ouvrières sur la domination capitaliste : cette conscientisation va être la révolution communiste.

Introduction des débats des trois « I »

Le débat des trois « I » est un débat qui se situe à deux niveaux :

  • niveau métathéorique des relations entre paradigmes ;
  • niveau métathéorique des relations entre paradigmes.

Le débat a lieu principalement entre théories de portées limitées entre ceux qui mettent l’accent sur le rôle des intérêts, ceux qui mettent l’accent sur le rôle des institutions et des idées comme facteur explicatif dans l’analyse des phénomènes politiques.

La raison pour laquelle ce débat est si important est qu’aujourd’hui la recherche porte principalement sur des débats et des controverses situées au niveau de théories de moyennes portées et que tout facteur explicatif peut être classifié comme étant soit une explication encrée dans les intérêts, soit encrée dans les institutions, soit encrée dans les idées.

C’est le débat principal à l’intérieur du positiviste, c’est le domaine de ceux qui recherchent par explications causales. Les approches basées sur les intérêts, les institutions et les idées ont des tendances différentes à propos des explications différentes d’un même phénomène et vont donner plus ou moins d’importance aux intérêts, aux institutions et aux idées dans l’analyse et l’explication causale. Le débat principal à l’intérieur de cette controverse des trois « I » et de savoir lesquels des trois a la plus grande influence pour expliquer un phénomène.

Débat à l’intérieur du positivisme.png

Approche basée sur les intérêts

Position matérielle (‘intérêts’).png
  1. la position matérielle détermine des intérêts objectifs qui influencent les préférences des acteurs politiques (individus, groupes, États)
  2. elle détermine également le pouvoir politique qui peut influencer les choix et interactions, c’est-à-dire les ressources diverses à disposition des acteurs.

Il faut comprendre l’acteur à différents niveaux qui peut être tant au niveau individuel qu’au niveau des groupes ou la politique internationale par le comportement des États. De plus l’État a une position dans la structure internationale, économique et politique qui va définir des intérêts particuliers et définir un certain nombre de ressources particulièrement les ressources financières, mais aussi les ressources de type organisationnelles et institutionnelles qui peuvent renforcer fournir un être équivalent de ressources pour certains groupes.

Quelque part, ce schéma est une manière de comprendre quels sont les intérêts et les ressources des acteurs. C’est-à-dire quels sont leurs objectifs, car les acteurs sont rationnels et ils vont vouloir par le jeu politique obtenir certaines ressources ; et ils vont aussi définir les stratégies et les choix puis les actions à emprunter afin d’atteindre ces objectifs.

La bulle représente des distinctions analytiques pour comprendre l’agir d’un acteur, mais évidemment chaque acteur va être en interaction avec les stratégies et les choix des préférences d’autres acteurs et c’est le résultat qui va déterminer la mise en œuvre d’une politique.

Illustrations

Niveau des individus

Il faut réfléchir en termes de positionnement économique et social de l’individu dans la société. Un voit qu’une position particulière va déterminer un comportement spécifique:

  1. comportement politique : raisonnement en terme « d’intérêt objectif »
  2. explication du comportement électoral des individus par les clivages sociaux (vote de classe)

Niveau des groupes

Les intérêts jouent un rôle important dans les explications des politiques par les groupes de producteur au niveau domestique ; c’est un essaie d’explication de politiques économiques par la mobilisation de groupes aux intérêts matériels

différents qui passent notamment par le lobbying. On considère surtout les unités sociales larges qui peuvent être définis en termes de relations aux moyens de production ou encore en positionnement sectoriel dans l’économie.

  • politique comparée : explication des trajectoires nationales en termes de politiques publiques
  • explication des politiques par le rôle des groupes de producteurs (groupes d’intérêts) et les coalitions entre groupes (interprétation sociétal). Cette réflexion est aussi appelée théorie pluraliste
  • identification des acteurs principaux : identification des rôle de chaque entité en fonction de leur degré de relation et d’implication dans un contexte de rapports

Théorie de la stabilité hégémonique

Ce sont des théories qui ont été développés dans les années 1970 et 1980, leur objet est d’expliquer la coopération économique internationale c’est-à-dire que l’on s’intéresse à la possibilité d’un ordre économique international libéral qui est stable et ouvert qui favorise les échanges fonctionnant sur le principe du libre-échange. Ces théories s’interrogent sur les conditions qui favorisent l’essor du libre-échange au niveau international. La condition principale est la présence d’une puissance hégémonique à une économie internationale ouverte durablement.

Le libre-échange dans cette perspective est souhaitable à la fois pour des raisons théoriques comme il en est avec les théories des avantages comparatifs de Riccardo, à la fois au niveau historique lié notamment à la crise des années 1930 et à la montée du protectionnisme dans l’entre-deux-guerres. Il faut aussi noter que le libre-échange est un bien collectif dans le sens qu’une fois que ce bien a émergé, tout un chacun en bénéficie indépendant du fait si un pays individuel a contribué à la mise en place de ce bien effectif. On ne peut exclure un État de ses biens faits puisqu’il bénéficie à tous les États indépendamment s’ils ont participé à la mise en place ou non de ce bien.

David Lake propose une version de la théorie de la stabilité hégémonique, il essaie d’expliquer les déterminants de la coopération et de l’absence de coopération économique internationale à partir du milieu du XIXème siècle jusqu’au milieu du XXe siècle. Cette période est caractérisée par un mouvement d’ouverture – fermeture – ouverture. Après 1850, l’économie mondiale s’ouvre progressivement jusqu’en 1912, dans l’entre-deux-guerres avec la montée des protectionnismes une fermeture apparait, dans l’après-guerre on a nouveau l’ouverture de l‘économie internationale.

Lake va aussi tenter d’expliquer la politique étrangère des États-Unis entre 1850 et 1950. La proposition principale est que la coopération économique internationale dépend de deux aspects :

  • de la concentration du pouvoir économique
  • de la concentration de l’avantage économique dans le système international.

La probabilité d’une coopération internationale augmenta avec la concentration de puissances économiques, car elle détermine le pouvoir et la capacité d’un pouvoir d’un État d’imposer la coopération aux autres. L’État le plus puissant peut créer cette structure d’ordre, car il va prendre en compte des coûts à court terme qui, les gains à long terme d’autant plus important.

Il faut aussi que ces États y trouvent leur compte et qu’ils aient intérêt à une économie mondiale libérale. Ici intervient la concentration de l’avantage économique qui va déterminer l’intérêt que le pays a ou non pour un système commercial multilatéral libéral.

L’argument principal est qu’il y a un type de structure international qui conduit à la coopération internationale qui est celle où il y a la présence d’une puissance hégémonique.

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Lake va parler de quatre types d’acteurs dans un espace cartésienne défini par deux axes :

  • axe X : il caractérise l’avantage économique qui détermine l’intérêt qu’a un pays ou une économie libérale ouverte. Plus un pays est productif plus il aura intérêts à avoir une économie internationale libérale.
  • axe Y : il recouvre la puissance économique d’un pays et donc la capacité, les ressources et le pouvoir dont cet État dispose pour mettre sur pied cet ordre international économique libéral. Ici, la puissance économique est opérationnalisée par la part nationale dans les échanges commerciaux mondiaux.

Lake va identifier quatre acteurs :

  • puissance hégémonique : elles ont à la fois des niveaux élevés de productivité et de taille économique, et ils ont à la fois intérêt à une économie internationale ouverte et la capacité de la mettre en œuvre. Cela est possible parce que les coûts à court terme sont plus faibles que les bénéfices à long terme.
  • free-rider : ce sont principalement des petits pays qui n’ont pas de pouvoir économique, de par leur petitesse il leur manque de l’influence et la capacité sans la responsabilité de réguler l’économie internationale et vont surtout bénéficier de l’ordre que d’autres vont mettre en place.
  • spoilers : ce sont des pays de taille moyenne à faible productivité. Ils représentent une menace pour un régime libéral, car ils ont un fort intérêt pour le protectionnisme. Cependant ils ne sont suffisamment pas assez influant pour déstabiliser le système.
  • supporters : ce sont des pays de taille moyenne à haute productivité qui ne peuvent mener unilatéralement l’économie mondiale, mais ont un intérêt.
The international economic structure 1870-1938.png

Ce tableau montre la distribution de la productivité qui va permettre de déterminer l’intérêt et aussi la part dans les échanges commerciaux mondiaux qui détermine les ressources de pouvoir pour les principaux pays dans l’analyse.

The internatoinal economic structure figure 2.png

Il va aussi montrer le résultat des trajectoires de ces différents pays.On peut voir que la Grande-Bretagne à partir de 1870 est très productive avec une part conséquente dans les échanges internationaux puis on voit un déclin progressif au niveau de l’intérêt pour mener l’économie internationale.

Les États-Unis se trouvent jusqu’en 1936 en situation de supporters, mais avec une ascension au niveau de la productivité et de la puissance économique qui n’est cependant pas suffisante pour en faire une puissance économique.

L’Allemagne a pris une modernisation économique plus tardive et a prise des intérêts plus tardivement pour favoriser ce développement progressif.

On distingue quatre périodes qui correspondent à quatre structures économiques internationales :

  • 1850 – 1912 : cette période est caractérisée par l’hégémonie britannique avec un rôle peu actif des États-Unis dans la libéralisation des échanges au niveau mondial
  • 1913 – 1929 : l’influence de la Grande-Bretagne a diminué. Deux pays sont des supporters avec un soutien bilatéral de la part de la Grande-Bretagne et des États-Unis pour cette économie libérale internationale. On s’attend à ce que les États-Unis jouent davantage un rôle de supporters.
  • 1930 – 1934 : les États-Unis est le seul pays supporter puisque le Royaume-Uni devient un spoiler. Dès lors les États-Unis sont dans une position de soutien unilatéral, mais elles sont incapables de le faire dû à un manque de capacité et de ressources de pouvoir.
  • Après-guerre : la productivité et la part des États-Unis dans la part du commerce international explosent et on s’attend à ce qu’ils prennent le rôle de leader dans l’économie mondiale
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Empiriquement ces attentes se trouvent corroborées par l’analyse de David Lake. Pour la première période, jusqu’en 1897 les États-Unis maintiennent une posture protectionniste tout en essayant d’augmenter leur marché d’exportation. Ils veulent exporter, mais ne sont pas prêt à accepter les importations des autres pays ce qui est typiquement illustratif d’un comportement resquilleur.

À partir de 1897 et jusqu’en 1912, avec le déclin de l’hégémonie britannique, l’ascension que l’on observe des États-Unis au niveau de la productivité et de la puissance économiques on s’attend à ce que la politique étrangère américaine devienne davantage libérale. Ceci qui est illustré par la politique de l’Open Door ou Washington propose cette politique envers la Chine dans un contexte ou cette politique vise à obtenir des puissances coloniales en territoire chinois la garantie des intérêts américains ; le principe est le droit pour tout ressortissant de voyager et de commercer à l’intérieur des zones d’influences des autres, c’est à non-discrimination des ressortissants d’une autre nationalité.

Cette politique est un changement important, car elle répudie l’approche par la réciprocité, elle essaie d’endiguer le bilatéralisme et s’oriente vers le multilatéralisme et la non-discrimination.

Entre 1913 et 1929, c’est la structure d’un soutien bilatéral avec un renforcement du libéralisme américain ; progressivement les États-Unis vont décider de diminuer leurs tarifs douaniers sous le Underwood Tariff Act de 1913.

Dans la période de 1930 et 1934, les États-Unis sont le seul supporter de l’économie internationale ouverte. La Grande-Bretagne passe à l’état de spoiler menant à un effondrement des conditions de soutien de l’ordre économique international avec pour effet la montée du protectionnisme et de l’instabilité. C’est ce que l’on peut observer aux États-Unis avec le Smoot-Haley Act de 1930 qui va renforcer la tendance au protectionnisme généralisé.

Finalement dans l’après-guerre la structure économique est dominée par les États-Unis qui ont non seulement un intérêt matériel au libre-échange pour parer à une productivité élevée, mais aussi ont la capacité d’imposer ce système au niveau mondial et le feront notamment avec les accords de Bretton Woods qui met en place les institutions économiques de l’après-guerre, mais aussi les accords du GATT qui vont graduellement libéraliser les échanges internationaux par la réduction des tarifs de manière multilatérale.

Ainsi nous avons vu comment le positionnement matériel dans l’économie et dans la structure internationale va devenir les intérêts objectifs d’un État, mais aussi les ressources à sa disposition l’un étant opérationnalisé par sa productivité et l’autre par sa puissance économique.

Deux choses à retenir :

  • La coopération internationale dépend de la puissance hégémonique, à savoir de sa capacité et ses intérêts. la puissance hégémonique est une condition nécessaire.
  • La politique économique étrangère d’un pays va dépendre de sa position matérielle relative dans la structure économique internationale et cela va déterminer non seulement son intérêt, mais aussi les ressources de pouvoir qui déterminent sa capacité d’influence dans l’économie mondiale

Cette structure économique internationale permet d’expliquer les rapports de pouvoir entre pays d’expliquer les rapports de pouvoir entre pays expliquant ainsi la position prise dans la politique économique étrangère.

Points forts de l’approche par les intérêts

Le premier point fort est qu’il a un point de départ très logique qui commence par l’identification des acteurs qui sont rationnels et doués d’intentionnalité qui ont des intérêt allant les poursuivre dans la sphère politique ; les résultats vont dépendre de l’interaction avec ces acteurs et des interactions avec d’autres acteurs.

Cette approche permet de saisir comment un changement dans les rapports de pouvoir ainsi que dans les intérêts des acteurs affectent les outcomes. Si par exemple on prend le rapport entre la classe ouvrière et la bourgeoise comme théorisé par les marxistes et néomarxistes, un renforcement des ressources de la classe ouvrière notamment lie à l’industrialisation de la fin du XIXème et du début du XXème siècle va renforcer cet acteur relativement à la bourgeoise et va permettre l’essor de l’État providence et de la politique sociale qui va protéger les travailleurs des risques inhérents à l’activité professionnelle.

Cette approche souligne l’importance des coalitions politiques, car un acteur seul n’a pas souvent un rail social nécessaire pour porter un projet politique ; dès lors pour qu’une politique soit viable elle doit avancer les intérêts d’un segment important de la société.

On peut aussi souligner que cette approche et porche de l’une des définitions du politique proposé qui est celle de qui obtient quoi, quand et comment. On voit bien qu’il s’agit de conflits autour de ressources rares dans une société. Ce sont des conflits d’intérêts enracinés dans des conflits matériels.

Points négatifs de l’approche par les intérêts

Le principal point négatif est que cette approche ignore la manière comment à la fois les institutions et les idées influent le rôle des intérêts dans l’analyse.

Théorie du choix rationnel

Mancur Olson.

Mancur Olson est née en 1932 et décédé en 1998. Il fut un économiste américain ayant obtenu une thèse de doctorat à l’Université de Harvard, puis a enseigné à l’Université de Princeton et à l’Université du Maryland. Il est connu pour avoir laissé un héritage important. En 1965 il a publié La logique de l’action collective et en 1982 il publie The Rise and Fall of Nations.

Olson est resté fameux pour avoir théorisé le comportement des groupes que cela soit des individus ou des groupes à l’intérieur d’une société et il va souligner un paradoxe du comportement collectif. Cette approche sous-tend l’idée que lorsque des individus ou des entreprises ont un intérêt commun ils vont agir collectivement pour défendre cet intérêt. En d’autres termes, des individus ou des groupes qui ont un intérêt politique commun vont s’associer et se mobiliser pour défendre cet intérêt ; cela peut être aussi des citoyens qui vont s’organiser face à un lobby, des consommateurs qui font face à des situations de monopole ou d’oligopole vont former une association de consommateurs pour les contrecarrer.

Cependant, Olson à s’attacher à montrer que cette idée reçue est fausse. Il s’attelle à montrer quel serait le comportement individuel approprié d’un consommateur qui voudrait un boycott qui s’oppose au monopole ou quel serait le comportement approprié d’un ouvrier qui voudrait une menace de grève ou une organisation en syndicat lui permettrait d’obtenir un salaire plus élevé. Notons que le consommateur ou ouvrier va concentrer du temps ou de l’argent soit pour organiser le boycott ou mener une lutte par la grève. Le résultat sera faible, car chaque individu ne recevra qu’une partie minime des fruits de son action, l’individu n’obtiendra qu’un fruit minime de l’action engagée par le comportement de groupe.

La raison est que le bien ou le service fourni par une association de consommateur ou un syndicat a cette propriété de bien collectif ou de bien public. C’est-à-dire que le bien ou le service une fois crée, va bénéficier à tous les membres du groupe concerné.

Le succès d’un boycott ou d’une grève se traduira par un prix plus bas ou un salaire plus élevé pour tous les individus de la catégorie concernée, cette caractéristique est aussi appelée non-exclusion, on ne peut exclure les individus de la consommation du bien même s’ils n’ont pas contribué à la production. On ne peut exclure un individu de la consommation du bien même s’il n’a pas créé et produit le bien en question. Ainsi le membre ou un grand groupe ne percevra qu’une part minime des fruits de son action. Dès lors au niveau purement individuel il n’y a pas d’incitation à contribuer à la production du bien collectif ; au contraire, il est plus avantageux de laisser les autres réaliser cette tâche, mais évidemment les autres n’ont pas non plus d’intérêt à se mobiliser et être ceux qui produisent le bien collectif. Il n’existe pas d’incitations pour l’individu ni pour les autres, de là on déduit que l’on ne devrait pas voir l’émergence d’actions communes de la part de groupes. Les groupes de tailles conséquentes composés d’individus rationnels n’agiront pas dans le sens de l’intérêt du groupe.

Ce type de théorie est vraiment intéressant et important. Elle a pour conséquence que tout un tas de biens publics dans une société devrait être difficile à crée,produire et fournir. Il y aurait un déséquilibre entre la demande de biens publics et son offre. On se trouverait au niveau sociétal avec ce postulat d’individus rationnels dans un équilibre qui est sous-optimal,il est souhaitable que certains biens publics soient créés, mais qui ne soit pas fournis, toute une littérature existe qui réfléchit aux conditions qui permettent la fourniture de biens collectifs malgré les problèmes d’actions collectives et le problème de resquilleur dit aussi « free rider ». Par exemple, la justice ou l’armée peut être considéré comme un bien public puisque tout un chacun en bénéficie, mais l’incitation trouvée par les États est de rentre la contribution par l’impôt obligatoire.

En sommes, les cartels, les groupes de pression, etc. ne devraient pas exister à moins que les citoyens les soutiennent pour des raisons autres que l’attente des biens publics qu’il procure. À moins qu’il y ait des raisons autres, les individus n’ont pas intérêt à se mobiliser. Cependant si on regarde nos sociétés les groupes de pression existent bel et bien.

On peut s’interroger sur l’autre logique qui explique tout de même l’existence d’actions collectives dans nos sociétés. Deux conditions facilitent le comportement de groupe :

  • Incitation sélectives : elles s’appliquent différemment aux individus selon qu’ils contribuent ou non à la fourniture du bien collectif et ces incitations sélectives peuvent être soit positives soit négatives.
    • Unincitions sélective négative serait une amende imposée à ceux qui ne participent pas à la production d’un bien public. La menace de l’amende va engager les individus dans le comportement public souhaité. En Belgique, voter lors d’élections parlementaires a été rendu obligatoire, c’est une obligation citoyenne qui si elle n’est pas remplie donne lieu à une amande expliquant en partie le fort taux de participation.
    • Les incitations sélectives positives sont souvent illustrées par le prototype d’un syndicat de travailleurs. Pourquoi les gens se syndiqueraient si cela coûte de l’argent et si les augmentations sont souvent transmises à tous les individus de toute cette catégorie. Ce sont un ensemble de bien et des services privés réservés aux membres de l’association. Par exemple certains syndicats vont offrir une protection juridique à leurs membres, c’est un bien privé qu’il aurait fallu acheter en n’étant pas syndiqué, mais par le fait de se syndicaliser on obtient cette protection par un juriste appartenant au syndicat. Cela permet d’attirer des travailleurs dans le syndicat.

Plus les incitations sélectives sont forts moins le paradoxe des comportements de groupe sera opératif.

  • Taille des groupes : la problématique rappelait que c’est surtout la dynamique qui a lieu quand la taille des groupes est grande. Lorsque la taille des groupes est petite, il parle d’incitation sociale sélective et cela va être une source supplémentaire d’incitations sélectives qui peut être positive ou négative. Ce qui se passe dans les petits groupes est le contrôle social opéré dans un petit groupe. Une taille petite permet le contrôle social entre les individus et va permettre la stigmatisation d’un individu qui se comporte mal et va permettre l’ostracisme envers ceux qui refusent de prendre en charge une partie de l’action collective. Le contrôle social entre les individus va pousser un grand nombre d’individus à collaborer dans l’effort de groupe plutôt que d’agir en tant resquilleur. Il y a un contrôle social négatif, mais aussi positif dans le sens ou la personne qui participe ou va et motivé dans un groupe va être l’objet de respect parmi les pairs. La logique est de dire que le comportement collectif sera plus probable lorsque les groupes sont petits, c’est la conséquence que l’on tire de cette analyse.

Deux points également développés qui sont aussi importants et intéressants sont l’aspect de l’homogénéité ou hétérogénéité d’un groupe. Olson a avancé la thèse selon laquelle l’hétérogénéité d’un groupe rend l’action collective moins probable, c’est-à-dire va rendre l’activé d’un groupe plus difficile notamment vis-à-vis des clivages ethniques à l’intérieur d’une communauté.

La logique est d’abord parce qu’il est plus difficile à se mettre d’accord sur la nature d’un bien collectif plus l’hétérogénéité d’un groupe est grand. D’autre part, l’hétérogénéité réduit la portée de ces incitations sociales sélectives, elle réduit la portée des incitations sociales sélectives inhérentes à des petits groupes parce que les contacts entre groupes hétérogènes à l’intérieur d’une communauté tendent à être plus faibles. Le contrôle social est plus difficilement exercé d’un groupe ethnique hétérogène par rapport à l’autre. Cela est le raisonnement derrière l’hypothèse que si un groupe est hétérogène alors l’action collective est moins probable.

Olson s’interroge aussi sur le coût de la contribution individuelle, si le coût de la contribution individuelle est bas le comportement collectif sera plus probable. L’action collective est plus fréquente si le coût de la contribution individuelle est bas. Par exemple, nous devrions constater que de nombreuses personnes sont prêtes à signer des pétitions parce que le coût de la signature est faible, on devrait voir aussi beaucoup de gens voter, par contre nous devrions voir moins d’individus qui consacrent volontairement après des années des ressources substantielles destinées au groupe dont ils font partie. Plus particulièrement, l’engagement militant qui requiert une mobilisation dans la durée est des efforts de persuasion dans de telles activités et de tels efforts.

« L’action commune visant à produire des biens collectifs est plus probable dans les groupes qui disposent d’incitations sélectives que dans les autres, et les petits groupes se lanceront plus vraisemblablement dans cette action que les plus grands. »

Olson conseille de s’intéresser à notre environnement notamment les chômeurs à travers le monde par exemple en Espagne ou le taux de chômage atteint 25% de la population active, dont 40% chez les jeunes. Ces chômeurs n’ont pas d’organisation qui porte leurs intérêts.

Ce fait peut être expliqué par cette théorie. Les pauvres et les gens à revenu relativement faible n’appartiennent pas massivement aux organisations de défense des plus démunis. Par contre des groupes sociaux tel que les professions libérales, il existe un nombre réduit d’individus dans de telles professions, dans plus ou moins toutes les sociétés ce sont des groupes organisés qui défendent leurs intérêts.

Dans Grandeur et Décadence des Nations Olson cherche à expliquer la grandeur et la décadence des nations. Olson va essayer d’expliquer la croissance rapide de l’Allemagne et du Japon dans l’après-guerre ; ce cadre théorique va lui permettre de proposer une explication de la croissance ralentie et de l’ingouvernementabilité de la Grande-Bretagne à partir de 1945. Il va aussi expliquer le développement des Pays-Bas, de la France et de la Grande-Bretagne à l’aube des temps modernes et sur les raisons qui en ont fait des dominants.Il va aussi tenter d’expliquer la stagnation de l’Inde et de la Chine au XIXème siècle entre autres sujets abordées dans cet ouvrage.

Nous allons revenir d’une manière plus générale à la théorie du choix rationnel au-delà de la contribution de Olson, c’est la tradition théorique et méthodologique par excellence qui adopte une approche basée sur les intérêts, sur les comportements rationnels ou les décisions rationnelles faites par les individus.

La théorie des choix rationnels a plusieurs dénominations suivant son application, dans la théorie de Mancur Olson on parle de la théorie des choix publics, en économie politique on parle d’économie politique positive ; tout cela se rattache au même tronc de la théorie du choix rationnel.

Cette théorie opte pour une rationalité de fins - moyens ou la fin justifie les moyens. On peut parler aussi de rationalité instrumentale dans le sens ou la rationalité et l’intentionnalité des acteurs, les stratégies et les actions choisies par les acteurs vont être un instrument à la réalisation des fins et des buts.

Pour les puristes il y a une prétention à une supériorité qui d’une part inspire à être une théorie totalisante, une métathéorie dans le sens d’une théorie complète qui peut intégrer des savoirs plus fragmentés et partiels, elle rejette l’éclectisme avec notamment l’ambition d’avoir une applicabilité universelle dans tout domaine et objet de recherche. D’autre part elle a une prétention à être plus scientifique, plus apte à développer la théorie, mieux à même d’accumuler et d’intégrer la connaissance plus substantive en science politique avec cette plus grande rigueur méthodologique.

Historiquement, les objets traditionnels de la théorie du choix rationnel et l’action collective à travers les travaux de Olson, mais aussi les élections et la compétition partisane ainsi que le paradoxe du vote qui est que les gens vont voter a lorsque sur la base d’un calcul de coût – bénéfice ils ne devraient pas être amené à voter puisque le coût de se déplacer, le temps et les ressources sont supérieures à l’influence minimaliste qu’un vote fait dans une élection.Ce paradoxe du vote a longtemps été un débat important à l’intérieur de ce paradigme.

À partir des années 1990, on voit un élargissement des termes notamment sur les questions de démocratisation, de mobilisation ethnique ainsi que de nationalisme pour en citer quelques exemples. Elle s’applique à toute problématique.

La théorie du choix rationnel opère par le raisonnement déductif. La vision de Mancur Olson est illustratif d’un raisonnement déductif qui suit la démarche suivante : on établit de manière apriori un ensemble de postulats puis les implications de ces postulats sont développés de manière logique et systématique de façon à générer des propositions non triviales qui sont ensuite soumises aux tests empiriques pour voir si elles sont affirmées ou falsifiés par l’analyse empirique dans quel cas il faut revoir le cadre théorique.

Les postulats peuvent être d’énoncés réalistes par rapport à ce que le monde est et comment il fonctionnent,ou plus spéculatif qui est l’une des force de cette approche st de pouvoir développer des modèles rationnels du politique sur des postulats plus abstraits et spéculatifs.Si nous pensons à une personne qui s’engage en politique, sa motivation et qu’il porte en lui des projets de société forte qu’il ou elle voudrait voir mise en œuvre au niveau local, de la région ou de la nation. Sa motivation est d’influencer le monde avec ses valeurs. On peut aussi partir du postulat que les politiciens cherchent avant tout à être réélu (office-seeking) au détriment de leur programme politique étant prêt à faire des compromis politiques sur leurs idées politiques pour garder leurs postes et leurs sièges.

Beaucoup de chercheurs de la théorie du choix rationnel qui analysent les stratégies partisanes dans la compétition et dans l’arène politique vont développer des théories basées sur ce postulat plutôt que de policy-seeking.

En termes de méthodologie, ces chercheurs emploient une méthodologie formelle et notamment la théorie des jeux.

Au niveau de l’ontologie chaque perspective est fondée sur des suppositions qui supposent la nature de l’existence qui constituent notre monde, les rationalistes souscrivent à l’individualisme méthodologique affirmant que les collectivités ou les groupes n’ont pas de statuts en dehors des individus qui les composent, seuls les individus choisissent, émettent des préférences et son capable d’apprentissage, toute explication de comportement de groupe agrégé peut être et doit être comprise en termes de comportements individuels qui composent le groupe. Le groupe n’a pas de caractéristiques supérieures et supplémentaires que la somme des caractéristiques d’individus.

La théorie des choix rationnels est suspicieuse des annonces du type « le parti a changé son leader », les théoriciens sont critiquent, car ce type d’annonce sous-entend un esprit collectif à l’œuvre alors que la décision d’un groupe ne peut être qu’inféré de la décision individuelle des membres, si le parti a changé de leader c’est parce qu’une partie majoritaire de ce groupe en a choisi ainsi.

Ce schéma reprend les différentes notions qui sont fondamentales dans ces théories.

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On avait déjà parlé de l’unité de base qui est l’individu, le groupe ou l’État. Au niveau de l’individu, l’acteur se trouve dans une situation matérielle qui va déterminer à la fois les ressources à sa disposition, le pouvoir politique dont il bénéficie sur la base de ces ressources, mais aussi qui vont définir ses intérêts et ses désirs. La position rationnelle est la satisfaction de leurs désirs, or l’objet des désirs des individus est caractérisé par la rareté.

D’une part, la satisfaction des désirs dépend d’une dépense de ressources, cependant chaque individu dispose d’un stock limité de ressources. Au niveau de l’individu, on peut dénoter la capacité physique et mentale comme la force ou encore l’intelligent qui sont des stocks de capacité limitée on peut aussi citer la contrainte de temps et les capacités financières que cela soit au niveau individuel, au niveau du groupe ou encore au niveau d’un État.

D’autre par la capacité des individus à satisfaire leurs désir et aussi limité par l’existence d’autres acteurs et la stratégie déployée par ces autres acteurs pour eux aussi atteindre et satisfaire leurs désirs. En sommes l’acteur fait face à un ensemble d’opportunités et de contraintes et les objets de leurs désirs sont difficile à obtenir, car on ne peut tous les satisfaire à la fois.

Un autre élément à comprendre est que les désirs sont ordonnés des intérêts dans le sens ou un acteur réfère une certaine satisfaction plutôt que d’autres. En d’autres termes, les acteurs doivent pouvoir ordonner leurs désirs selon un ordre de préférence, pour cela il faut donner une valeur aux différents désirs et ces valeurs sont connues sous le nom « d’utilité » et le résultat préféré est celui qui offre la maximisation de l’utilité ou la plus grande satisfaction des désirs.

Stratégies et action sont ici synonymes, c’est à comprendre comme les moyens a dispositions des acteurs pour arriver à leurs fins afin d’obtenir satisfaction de leurs désirs. Face à ce choix, l’individu rationnel va adopter la stratégie la plus efficace pour réaliser son désir en choisissant le moyen ou l’action qui va lui permettre de maximiser son utilité.Un acteur ne possède pas de stratégie de prédilection, car la stratégie ou l’action est toujours instrument à une fin, instrument à satisfaire les désirs.L’acteur souhaite le meilleur moyen pour arriver au but souhaiter.

Pour illustrer rapidement nous pouvons prendre l’exemple de deux individus à savoir un salarié et un investisseur et réfléchissons à leurs intérêts et préférences par rapport au plein emploi et par rapport à une inflation contrôlée et à l’indice des prix à la consommation bas. On pourrait voir que ces deux individus sont des préférences ordonnées différemment. Le travailleur qui est dans une relation de dépendance par rapport à l’employeur voudra avant tout avoir un taux de chômage faible au niveau national si il y un taux de chômage élevé il y a un risque de perte de travail et donc un risque qu’il y ait une perte financière, économique, monétaire importante. Par contre, l’investisseur qui possède beaucoup d’action et d’investissement aune préférence ordonnée différente qui est une inflation faible à un chômage faible, car tous ses actifs financiers font perdre de la valeur s’il existe une inflation forte d’année en année par ce que ses actifs perdent de la valeur. L’employé aussi préfère probablement un taux d’inflation faible pour faire fructifier son épargne, mais moins qu’il ne préfère un taux de chômage faible.

Cela étant dit, la stratégie adoptée par un acteur dépendra des actions anticipées des autres et des coalitions avec les autres acteurs afin d’obtenir une base forte pour une politique va dépendre des capacités différenciées des acteurs, de l’information et d’autres aspects de l’environnement. La stratégie développée par un acteur va aussi dépendre des moyens actions mis en œuvre par les autres acteurs.

Une remarque concernant la notion de rationalité. On peut définir une personne rationnelle comme une personne qui cherche la satisfaction de ses désirs, qui choisit l’action ou la stratégie qui maximise son utilité c’est-à-dire qui lui permet d’obtenir le résultat qu’il préfère le plus sur une analyse de type coût – bénéfice.

Souvent quand on parle de l’agir de l’homoeconomicus on postule que cela ne relève pas de la réalité, cependant il y a beaucoup d’individus qui agissent de manière altruiste.

Rationnel ne veut pas dire nécessairement intéressé ou agir de manière désintéressée serait de manière irrationnelle. Prenons l’exemple d’un individu qui souhaite sacrifier une partie de sa consommation personnelle pour produire un bien public, car il juge que d’autres individus devraient pouvoir bénéficier de ce bien collectif. La structure de préférence d’un tel individu prend autant en compte le bien collectif obtenu que sa consommation personnelle. L’hypothèse d’altruisme n’engendre aucun comportement irrationnel ni de tendance à faire des choix incompatibles avec l‘objectif de maximisation de la satisfaction de l’individu en fonction de la hiérarchie des valeurs ou des préférences.

En d’autres termes, un individu qui agit de manière altruiste agit de manière rationnelle, il a simplement un ordre de préférences qui est diffèrent mais qui inclus ce travail désintéressé pour la création d’un bien collectif, cependant il est tout autant rationnel que le calcul froid typique de l’homoeconomicus.

  • Si l’altruiste est considéré comme rationnel dans ce schéma de pensée, un comportement irrationnel serait de choisir consciemment une action, un moyen qui produit une satisfaction inférieure à une autre alternative. Cela serait regarder les courbes d’indifférence inférieure, en d’autres termes de choisir consciemment une action qui produit une satisfaction inférieure a une action alternative qui permettrait une satisfaction plus grande ce ses désirs.
  • La deuxième manière est simplement si l’individu refuse d’évaluer le résultat potentiel d’une action avant de prendre une décision, c’est-à-dire s’il se refuse à un calcul rationnel des coûts et des bénéfices dans le choix d’un moyen pour atteindre ces objectifs.

Pouvoir identifier les préférences des acteurs est clef dans l’analyse. Comment détermine-t-onde la préférence des acteurs avec lesquels on traite dans l’analyse ? Il y a trois manières de procéder afin d’identifier les préférences des individus, des groupes et des États :

1) Supposition : Sans vouloir trop dire de mal des autres sciences, la science économique suppose la maximisation des profits comme la préférence,le désir ou l’objectif du comportement des firmes. Toutes les firmes dans un système capitaliste visent cette fin ainsi que les individus qui cherchent à maximiser leur bien-être. Cette approche est problématique pour la science politique pour deux raisons :

  • il existe d’abord une plus grande variété d’acteurs ; des individus, des groupes, des États, acteurs transnationaux et donc il y peu de raisons de penser que tous ces acteurs ont des préférences homogènes, et même à l’intérieur d’une catégorie d’acteurs il est peu probable de penser qu’il y ait une homogénéité ou une préférence parmi les acteurs. On peut penser à l’Iran et aux États-Unis par rapport à un tel régime international concernant les armes nucléaires qui ont des intérêts différents.
  • la deuxième raison est que les États ont des préférences sur des objets multiples sur la sécurité nationale, concernant la culture, l’éducation, l’immigration ; par rapport à tous ces objets un État va avoir des objectifs spécifiques et peut-être multiples alors que les acteurs des marchés sont plus limités comme, par exemple, le prix pour être compétitif, la qualité,il y a un nombre limité d’objectifs. En somme, la simple supposition est souvent problématique en science politique. Cela étant dit elle peut permettre des analyses de valeurs surtout si on a une raison de croire que la supposition des préférences est réaliste et raisonnable, mais il faut démontrer pourquoi on pense que cela est raisonnable dans un cadre analytique précis.

2) Observation/induction : En ce qui concerne la deuxième méthode, l’induction est l’observation, le chercheur détermine des préférences en cherchant les comportements des acteurs. La préférence observée ou révélée est utilisée dans l’analyse. Le problème majeur qui intervient ici et que si on procède par l’observation, cela va être très difficile de reconnaitre les aspects de la stratégie qui est observable et le résultat qui est lui aussi observable. Cela va être très dur de distinguer dans la réalité empirique ce qui est de l’ordre de la préférence et du moyen de la stratégie pour aboutir à une certaine préférence. Nous avions parlé de l’open door policy mise ne œuvre en 1899 par les États-Unis pour avoir accès au marché chinois à travers des politiques non discriminatoires qui nous amènent à nous interroger si c’est un moyen pour atteindre le libre-échange, l’open door policy serait le moyen et la préférence serait le libre-échange qui est recherché par le gouvernement américain. Rien qu’en regardant les matériaux empiriques on ne peut savoir si on observe le moyen, le but, la préférence.

3) Déduction : elle revient à dériver les préférences de théories existantes par la spéculation théorique comme le fait Olson. Ici, la spécification des intérêts matériels émane de l’analyse de comment une certaine politique affecte les intérêts matériels des groupes. Pour illustrer cela, il y a l’émergence des compagnies aériennes low-cost. Selon que l’on est spéculateur ou utilisateur on aura un intérêt, une préférence très différente par rapport à la libéralisation de ce secteur. En tant que consommateur on a un intérêt clair à la libéralisation, car cela va baisser les coûts. La décision politique et la libéralisation va affecter les intérêts matériels des utilisateurs qui sont donc en faveur de la mondialisation. Les employés auraient comme intérêt de s’opposer à la libéralisation, car il y aune pression compétitive forte pour rester compétitif par rapport au low-cost. Basé sur comment une politique va affecter le sort d’un individu, celui-ci sera en soutient ou non à une mesure de libéralisation du secteur du transport aérien. L’avantage de cette méthode est que les préférences sont déterminées de manière exogène et sont utilisées pour expliquer d’autres résultats comme la position des acteurs par rapport à la protection syndicale de leurs branches, par rapport à la désirabilité de conventions collectives. Sur cette base, on peut développer des préférences par rapport à d’autres politiques comme à la question de la régulation du marché du travail.

Annexes

  • Waltz, Kenneth N. Man, the State, and War; a Theoretical Analysis. New York: Columbia UP, 1959.

Références