L'étude des idées et idéologies dans la science politique

De Baripedia

Idées

Comment est-ce que les idées et les idéologies influencent les résultats et les politiques ?

Les idées sont à comprendre comme les croyances ou les représentations sociales des individus, on s’intéresse à comment les idéologies vont être des déterminants importants de développement politique des résultats.

Selon Goldstein et Keohane dans Ideas and Foreign Policy: Beliefs, Institutions, and Political Change publié en 1993, les idées sont des représentations normatives (principled beliefs), des représentations causales (causal beliefs), ou visions du monde (world views).

Dans quelle mesure les idéologies peuvent jouer un rôle important comme créatrices de politiques ?

Il convient de distinguer trois types des idées :

  • représentations causales ;
  • représentations normatives ;
  • visions du monde.

Principled beliefs

Les représentations normatives sont des représentations qui fournissent un critère permettant de dissocier ce qui est juste et bon de ce qui est faux et mal. Ce sont des suppositions ou croyances à propos de comment le monde devrait être ou de ce qui devrait être fait par rapport à l’action qui devrait être entreprise. Ils fournissent un critère qui permet distinguer le bien du mal.

Par exemple l’affirmation « je crois que l’esclavage n’est pas humain ». C’est une représentation normative de l'action à entreprendre c’est-à-dire l’abolition de l'esclavage.

Le problème est que le monde est si grand que même avec une même vision du monde il est possible d’avoir différentes représentations normatives.

Causal beliefs

Ces représentations causales sont des suppositions ou croyances sur comment le monde fonctionne avec un accent sur les relations de cause à effet. Ce sont des croyances relatives aux relations de type causal.

Par exemple, l’esclavagisme est mal n’ont pas parce qu’il est éthiquement amoral, mais l’esclavage n’est économiquement pas efficace et il engendre de la violence. Les considérations sont plutôt de productivité dans un rapport de production, il faudrait mieux se défaire du système esclavagiste, car il y a d’autres moyens plus efficaces pour produire des biens et des services.

World views

Les visions du monde sont des systèmes de pensées et de croyances qui comprennent à la fois des représentations causales et des représentations normatives.

Par exemple, les religions sont des visions du monde qui contiennent à la fois des représentations normatives, mais aussi des représentations causales.

Les idéologies contiennent aussi les deux, c’est un savoir systématique cohérent fait à la fois de principes éthiques et causaux ainsi que de principes philosophiques. Une idéologie va donc nous fournir des éléments sur comment le monde « est » et aussi comment le monde « devrait être ». Toute idéologie a cette vision de la société future et idéale.

Notons que la rationalité scientifique qui inclue le savoir scientifique dont les propositions tentent de rendre le monde intelligible en trouvant des causes aux phénomènes observés, dans ce cas même la vision scientifique et donc inhérente à ces visions du monde, il y des croyances de types normative avec l’humanisme des lumières et les croyances envers le progrès qui sont des soubassements normatifs à cette vision.


Nota bene

  • Grandes religions
    • Christianisme

La perspective catholique a des représentations de type normative comme, par exemple, la question de l'euthanasie, de l'avortement allant à l’encontre de ses valeurs et aussi des représentations de type causal comme le paradigme de l'origine de la vie, car ce qui découle que la vie appartient à dieux, donc, l'euthanasie et condamnée.

  • Protestantisme

Max Weber développe une le lien entre religion et développement économique dans sa thèse sur l'esprit du protestantisme et l'élément capitaliste. Cette théorie peut être analysée par ses effets dans la trajectoire économique des certains pays.

  • Cultures'

La culture détermine les valeurs des individus et sa perception de la réalité


Les idéologies

Les idéologies sont des savoirs systématiques, organisés et cohérents, faits de principes philosophiques, éthiques et causaux. La rationalité scientifique est les propositions qui ont été faites pour comprendre le monde en trouvant des explications aux phénomènes. Ces trois composants se présentent de diverses manières selon les auteurs.

Représentations normatives

  • Comment les idées peuvent influencer les préférences et le pouvoir des groupes et des États ?
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Après la Seconde guerre mondiale, se développe un large accord entre les grandes puissances que les droits humains doivent être protégés. Le 10 décembre 1948 est promulgué lors de l‘Assemblée générale des Nations-Unies la Déclaration universelle des droits de l’homme qui est approuvée par les 58 États membres à Paris.

Les horreurs de la Deuxième guerre mondiale ont amené les européens et les américains au principe que les droits humains devaient protéger et réguler au niveau international et qu’il y avait une responsabilité partagée de la communauté des nations et qu’il ne s’agissait pas exclusivement d’une affaire de souveraineté. Selon Sikkink, il y a un changement qui s’opère dans les représentations normatives des États qui va avoir un effet durable sur les politiques.

Ces nouvelles idées sur les droits humains vinrent à conditionner la perception des États de leurs intérêts à long terme et de leurs préférences.

À partir de 1959, les européens vont établir la Cour européenne des Droits de l’homme qui vise à protéger les citoyens contre les violations de leurs droits par leur propre gouvernement. Des requêtes individuelles ou étatiques peuvent être soumises à cet organe si on estime qu’il y a une violation fondamentale d’un de ces droits par un État.

Ces droits humains deviennent des droits inaliénables et que même une lutte contre le terrorisme invoquée par la raison d’État ne serait être violée.

Dans la pratique, il pourrait être dans l’intérêt national de restreindre les libertés individuelles pour assurer la sécurité d’un État et de mettre des pratiques à l’encontre des droits humains pour obtenir certaines informations. Cela été l’intérêt ancien qui a été dépassé par un intérêt premier pour le respect des droits humains. On voit la préférence des États qui auraient changé suite à l’émergence de ces nouvelles normes internationales à partir de 1945.

Les représentations peuvent aussi influencer le pouvoir politique des agents. La guerre de sécession américaine entre les États du Sud, onze États confédérés qui avaient fait sécession de l’Union et onze États du nord dirigés par le président américain Abraham Lincoln. Un des enjeux a été de mettre fin à l’esclavage alors que les États du sud ne souhaitaient pas mettre fin à cette pratique.

La victoire des abolitionnistes a renforcé la légitimité et les pouvoirs des États du nord. Entre 1897 et 1914, les États-Unis sont un pays caractérisé par l’abondance du facteur de production « terre » et la rareté du facteur du capital « production » et « travail ». Les républicains étaient les ardents défenseurs des classes urbaines dans le nord et le Midwest qui représentaient les intérêts des travailleurs qui était plutôt protectionnistes dans cette période de l’industrialisions de l’histoire américaine. Les démocrates, et c’est l’inverse de ce qui est le cas aujourd’hui, étaient les défenseurs d’intérêts agricoles du sud parce qu’ils étaient productifs et demandaient la hausse des tarifs douaniers.

La victoire des abolitionnistes renforcés leur légitimité est leur pouvoir politique. Dès 1890, les républicains sont parvenus à introduire des mesures protectionnistes pour les intérêts de travailleurs et des capitalistes qui se sont sentis légitimés durant la guerre de sécession, ils étaient la réponse raisonnable à l’évolution socio-économique de la société.

Représentations causales

Comment peuvent-elles influencer les actions et les stratégies des groupes ou des États étant donné leurs préférences ?

Dans Analogies at War: Korea, Munich, Diên Biên Phu, and the Vietnam Decisions of 1965 publié en 1992, Khong traité du rôle que jouent les analogies historiques dans les choix politiques. Les analogies historiques vont ou peuvent exclure certaines options ou choix politiques. Face à une crise, dans un conflit majeur, les décideurs font face à cette incertitude et vont appliquer les recettes ou les leçons apprises du passé ; de l’expérience du passé ils vont déduire le comportement à adopter face à la nouvelle crise.

Selon Khong, l’intelligence humaine opère par analogie qui est l’établissement d’un lien logique entre l’établissement dans le passé et l’établissement d’un autre évènement dans le présent.

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Il va analyser la situation à laquelle Truman fait face en 1950 lorsqu’il doit définir un processus mental qui doit décider d’un engagement américain en Corée. L’analogie dont il va devoir tenir compte est l’analogie de Munich.

Munich est restée infameuse dans l’histoire puisque la réponse de ceux qui formeront les alliés durant la Seconde guerre mondial ; la réponse des alliés n’a pas été décisive face à la velléité belliqueuse démontrée déjà par les allemands et les italiens à la fin des années 1930. Ils ont plutôt choisi la voie de l’apaisement. Au contraire, l’apaisement de Munich n’a fait qu’encourager l’agressivité de nazis en Allemagne et de Mussolini en Italie menant à la Seconde guerre mondiale.

La conclusion est qu’une agression initiale doit être immédiatement contrée sinon l’agresseur est encouragé à faire des agressions et des impulsions encore plus importantes par la suite. Ce serait cette analogie qui a permis d’intervenir en Corée.

En 1965, le président Johnson fait face à une situation en Asie du sud-est qui s’aggrave. Depuis les années 1960 sous le président Kennedy, le Laos glisse entre les mains des communistes. L’aviation américaine attaque en représailles des cibles communistes, mais sans grand succès.

Johnson met sur pied des rencontres au sommet de l’État qui doivent décider des stratégies pour la région dont deux options principales se dégagent :

  • est-ce qu’on maintient le cap avec un engagement limité dans la région ?
  • déploie-t-on de nouvelles forces militaire et on pratique l’escalade militaire ?

Il avait cinq options qui peuvent être résumées dans deux orientations de stratégies à savoir statu quo ou escalade militaire. :

  • statut quo : limiter les pertes sans changer fondamentalement la stratégie en maintenant une continuité
  • escalade militaire : peut être effectué par trois options ;
    • envoyer un contingent de 100000 hommes
    • renforcer la puissance de feu de l’aviation
    • faire appel à des réservistes militaires et déclarer une urgence nationale

Johnson va s’entourer de quatre conseillers principaux dont trois vont pousser pour l’option de l’escalade miliaire en envoyant de nouvelles troupes dans la région et en déclarant l’état d’urgence en utilisant l’analogie de Munich.

Un quatrième conseiller va proposer une stratégie plus défensive du statu quo en utilisant une autre analogie qui est l’analogie de Diên Biên Phu. C’est une bataille clef de la guerre d’Indochine en 1954. Les forces françaises étaient opposées à des insurgés vietnamiens qui malgré leur équipement supérieur furent vulnérables aux attaques de la guérilla.

Par cette analogie, ce quatrième conseiller va essayer de convaincre Johnson qu’une stratégie plus limitée dans ses objectifs serait préférable puisqu’une victoire militaire par l’escalade au Vietnam est impossible comme elle a été impossible pour les français au Vietnam.

Ce quatrième conseiller étant dans une position désavantageuse, car son analogie contredisait celles des trois autres, mais aussi parce qu’elle semblait remettre e cause la capacité militaire des États-Unis.

Cette analogie était présente, ce que Khong a montré dans son analyse. Ces analogies étaient présentes dans les choix et les calculs effectués par Johnson en 1965.

Finalement, Johnson a choisi pour l’option d’envoyer un contingent de 100000 hommes sur la base de l’analogie de Munich amenant les États-Unis à s’enfoncer dans un bourbier avec des coûts humains très élevés d’un côté et de l’autre.

On voit clairement qu’une représentation causale, une analogie historique va écarter une stratégie au dépens d’une autre. Khong effectue une lecture critique du choix de Johnson le réprimandant du choix pris, celle de la mauvaise option basée sur la mauvaise analogie.

Quand les représentations causales peuvent influencer le pouvoir politique ?

Sur un raisonnement analogue à celle de NAFTA, mais en utilisant non pas une institution, mais plutôt une idée causale qui est transmis par la mondialisation sociale ou un imaginaire et donc une croyance est que hégémonie idéologique du libéralisme économique dit aussi « néolibéralisme » est sa logique de TINA, c’est-à-dire there is no alternative, peut engendrer des asymétries de pouvoir. De par la mondialisation sociale, c’est-à-dire des flux d’informations transfrontaliers dans les médias, qui est donc bien au niveau d’images qui vont affecter les croyances, les employés des pays riches avancés vont percevoir que le commerce international et la multinationalisation de la production les rendent vulnérables et davantage enclins à accepter des flexibilités.

Les employeurs vont également percevoir que la mondialisation exige pour demeurer compétitive davantage de flexibilité ; il n’y a pas d’alternative à flexibiliser les conditions de travail et c’est notamment la voie que s’apprête à prendre la France. Le mot « flexibilité » est tabou, car la gauche en France est amenée à la table des négociations actuellement pour renforcer la compétitivité de l’économie française.

Tout cela constitue un argument idée qui va renforcer le pouvoir des employeurs et leur capacité de restructurer les conditions de travail puisque cela est indépendant de forces matérielles qui aussi peut-être augmente la compétitivité, mais indépendamment l’effet peut avoir lieu par l’effet d’image qui va convaincre les travailleurs de la menace chinoise et indienne, en les convainquant d’accepter ces sacrifices

Il n’y a l’idéologie néolibérale qu’il n’y a pas d’alternative à des coupes dans des salaires, à la flexibilité, etc.

Comment les représentations causales peuvent influencer les préférences des États, des groupes et des individus moyennant leur interprétation de l’État ?

Nous avons à faire au moment où les idées peuvent influencer la formation des préférences des acteurs. Un individu a plusieurs identités :

  • identité de producteur
  • identité de consommateur.

Un travailleur peu qualifié en Suisse va être un producteur et un consommateur et un consommateur de biens importés. Selon qu’il se comprenne comme producteur ou comme consommateur, cela va l’amener à avoir des attitudes différenciées par rapport au bienfait du libre-échange. Naoi et Kume, par une méthodologie expérimentale, vont montrer que suivant l’identité qui est activité en l’individu, il va exprimer des attitudes différenciées par rapport au libre-échange.

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Pour activer les images, on active les images, un groupe 1 qui est le groupe de producteurs ou avant de poser la question on va leur montrer la première série d’images on peut clairement s’identifier à la condition d’un travailleur. Au groupe 2 on va agiter des images qui révèlent des activités des consommateurs des grandes surfaces, etc.

Les résultats trouvés sont que le soutien individuel au libre-échange est 13 points plus élevés pour les individus auxquels on a activé l’identité de consommateur par rapport au groupe de contrôle, et si on compare le groupe de producteurs et de consommateurs, le soutien individuel au libre-échange est 13% plus élevé parmi les consommateurs.

On voit comment la projection de l’identité que l’on a de soi-même va affecter sa préférence par rapport au libre-échange dans ce cas.

On voit donc comment le rôle de l’interaction sociale avec l’importance accordée par les constructivistes qui est que l’identité sociale d’une personne en tant que producteur ou consommateur va être fortement dans l‘interaction sociale et dans la vie de tous les jours de l’individu. C’est de là que va ressortir son identité, ses intérêts et ses préférences véridiques.

Dès lors, ses intérêts ne sont pas exogènes déterminés de manière extérieure, mais sont créés dans l‘interaction sociale qui est l’un des apports principaux du constructivisme.

Points forts et points faibles de l'approche par les idées

Focalisé sur la dimension idéelle et normative de l'agir humain

C’est un point souvent complètement négligé par les autres approches parce qu’elles pensent que les idées et les idéologies sont lentes à changer donc elles peuvent souvent être considérées comme constantes dans l'analyse. Ceci peut changer lorsque l’on considère les changements dans une temporalité plus grande-

Sur le court et le moyen terme, on s’attend à des idées et des idéologies constantes; dès lors, on ne va pas s’attendre à des changements.

Sur la longue durée, on s’aperçoit qu’il existe des changements idéologiques majeurs au niveau sociétal et au niveau des acteurs.

L’illustration pourrait être un syndicat de travailleurs qui endosse une politique keynésienne et qui ne pourra pas du jour au lendemain prôner le libéralisme.

Souligne le caractère artificiel socialement construit de l'intérêt, de l'économie et de la Nation

Cette approche va souligner le caractère artificiel des intérêts, de l’économie qui n’est pas détachée des normes sociales de la nation qui va donc montrer que ces intérêts sont socialement construits.

De cette considération, découle que la notion générale avec laquelle cette approche travail et perçoit le changement historique est qu’il y a beaucoup de plus de marge de manoeuvre aux sociétés qu’on pense le croire et surtout si on est dans un cadre institutionnaliste qui souligne le path dependence qui circonscrit les directions en fonction des choix du passé. Dans l’approche par les idées, les intérêts pour un groupe social ne sont pas fixés une fois pour toutes, mais ils sont renégociables dans l’interaction sociale et la lutte sociale. C’est une conception assez élastique et malléable du développement historique.

Il en découle une considération du politique comme étant plastique, opposée à l’explication déterministe. La réalité sociale et politique est malléable parce que les intérêts ne sont pas fixes, car ils sont malléables par l'interaction sociale, par la délibération.

Ainsi, les individus peuvent évoluer, changer leurs préférences s'ils sont convaincus que d’autres objectifs sont valables contrairement à l'approche des idées qui est plus malléable.

Aide à comprendre formation des préférences

Les intérêts ne sont pas déterminés de manière exogène par la structure économique et sociale, mais endogène, c’est-à-dire déterminée par l’interaction.

Les intérêts peuvent être assez facilement changés. Par exemple la délibération à l’intérieur d’un groupe ou la persuasion d’un leader peut amener à modifier la perception que les individus ont de leurs propres intérêts et préférences .

L’ontologie qui sous-tend le constructivisme est l’intersubjectivité à savoir les valeurs communes entre agents, c’est-à-dire les normes des acteurs.

Le défi (ordre empirique) est d’isoler les facteurs idéels des autres variables

La principale difficulté de cette approche est de pouvoir identifier un effet indépendant et autonome du rôle de l’idéologie et des idées sur le développement politique et les politiques. Il faut pouvoir démontrer que les idées ne sont pas forcément une arme utilisée par le groupe d’intérêt le plus puissant, dans ce cas elles n’auraient pas un pouvoir explicatif, mais elles auraient un rôle d’épiphénomène de l’influence des relations de pouvoir et en particulier les acteurs les plus puissants, mais vraiment de montrer que ces facteurs idéels ont une véritable autonomie dans l’explication.

Cox illustre ce qu’est un argument de type idéel puisqu’il va introduire comme variable indépendante idéelle la nécessité de la réforme qui est une construction sociale variant à travers les trois pays analysés à savoir l’Allemagne, les Pays-Bas et le Danemark en montrant que dans deux de ces trois cas il y a l’existence d’entrepreneurs politique qui vont avancer un tel discours qui va influencer des décideurs politiques en montrant comment un type de discours va être adopté par les syndicats des Pays-Bas alors qu’ils sont historiquement opposés à des mesures d’activation du marché du travail et qui montre cette formation et redéfinition des préférences des syndicats aux Pays-Bas.

Synthèse des « 3I »

Pour conclure le débat sur les « 3I », il est souvent difficile d’isoler les effets indépendants, des intérêts, des institutions et des idées, mais c’est un travail qui est souvent possible et réalisable. C’est de nouveau dans cette perspective d’explications causales de s’atteler à cette tâche aussi afin de tirer des conclusions sur comment le monde fonctionne et comment il peut être changé tout comme les leviers à tirer pour faire des choix.

La deuxième considération peut proposer que la capacité explicative de ces différentes approches puisse varier, et cela en fonction de l’objet que l’on cherche à identifier et si ce que l’on souhaite expliquer est un changement de politique ou une inertie voir une continuité de certaines structures, institutions et politiques.

Certaines personnes sont plus à même d’expliquer l’inertie constitutionnelle et ce serait l’institutionnalisme qui serait l’approche la mieux à même d’expliquer cela. Peut-être, l’approche par les intérêts est mieux à même d’expliquer les changements dans les institutions puisque les rapports de pouvoir entre acteurs et les institutions vont donc s’adapter à ces changements de relations de pouvoir.

Finalement, l’approche par les idées joue souvent un rôle important pour expliquer comment des choix politiques sont faits lors de grands moments d’incertitudes qui suivent des moments de crises ; lorsque l’on redéfinit le contrat social d’une société, les effets de persuasion, du passé historique et des analogies historiques, jouent un rôle important pour définir la nouvelle trajectoire et les nouvelles décisions à prendre. Dès lors que l’incertitude est grande, le pouvoir des idées et des idéologies joue un rôle important et a un pouvoir explicatif extrêmement fort.

Annexes

Références