France, Allemagne, Grande-Bretagne : conceptions de l’intégration européenne

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France[modifier | modifier le wikicode]

Rappel chronologique[modifier | modifier le wikicode]

1950 Déclaration Schuman, Plan CED 1954 Rejet CED 1957 – 1958 Peu active pour la CEE 1963 De Gaulle refuse le Royaume-Uni 1965 Politique de la Chaise Vide 1966 Compromis de Luxembourg 1972 Accepte la Grande-Bretagne par référendum. De Gaulle n’est plus président. 1985 – 1987 Fer de lance Acte Unique 1991 Fer de lance Maastricht [Euro, PESC] 1992 Référendum, psychodrame. Le traité de Maastricht est accepté de justesse. 2000s Freine élargissement 2005 Référendum, rejette Constitution [54,7%] 2008 Présidence française

Inspirateur et fossoyeur[modifier | modifier le wikicode]

Un des déterminants du soutien de la France à la construction européenne fut les traumatismes des deux guerres mondiales. Pour beaucoup de générations, l’Europe c’est la paix. En règle générale, les français sont peu favorable à d’idéal fédérale. La France est centraliste, tout tourne autour de Paris. Il y a peu d’esprit fédéraliste dans le sens où on pourrait concevoir des conceptions politiques de type fédéraliste. Les français sont assez souverainistes liant la souveraineté à la démocratie. Cela engendre des contradictions, d’un côté les dirigeants français sont favorables à la construction européenne mais d’un autre côté, le prix à payer pour plus de construction européenne est de renoncer à une partie de sa souveraineté. Par exemple, la CED était une initiative française mais le prix à payer était la dissolution de l’armée française. Le traité de Maastricht qui était une proposition en partie française a failli être refusé par la population française. Cela n’est pas facile d’accepter le prix de la construction européenne.

Géostratégique[modifier | modifier le wikicode]

Il y avait un vrai dilemme pour la France dans les années 1950 afin d’encadrer l’Allemagne. L’idée de l’euro a germée à la fin des années 1980 parce que la monnaie dominante était le deutschemark. Dans le mécanisme du système monétaire européen, le franc français dépendait des politiques allemandes. Est venu par hasard la fin de la Guerre froide qui a permis la réunification de l’Allemagne et a accéléré les choses. Dans l’esprit français, il y a un élément géostratégique dans la création la monnaie unique. Créer l’euro a permis d’européaniser l’Allemagne.

La France a toujours voulue jouer un grand rôle international. À toutes les époques, elle a essayée de développer l’Union européenne afin d’agir comme multiplicateur d’influence internationale. Elle est à l’origine de la Communauté politique européenne, du Conseil européen mais a aussi voulu créer une défense européenne. Le prix à payer pour une Europe de la défense est qu’il faut partager.

Dans les années 1960, il y a eu un espoir français d’utiliser la construction européenne comme une Troisième Voie face aux États-Unis. Le général de Gaulle pensait qu’il y avait une autre voie en dehors de celle proposée par les États-Unis.

Économique[modifier | modifier le wikicode]

Les gouvernants français ont été favorables à la construction européenne mais dans une vision « française » mercantiliste pensant que l’État doit jouer un grand rôle dans l’économie. On oppose la conception interventionniste française à la conception libre-échangiste britannique. L’Union européenne est le levier de modernisation et de libéralisation. On instrumentalise la construction européenne pour faire passer des mesures expliquant pourquoi les gouvernements français ont accepté des mesures de libéralisation votées. En France, autant la gauche que la droite et notamment la droite gaulliste est interventionniste.

En matière agricole, la France a un très grand rôle afin de mettre en place une politique agricole commune. La France était un grand pays agricole dans les années 1950, 30% de la population française vivait de l’agriculture, il fallait trouver des marchés d’exportations. En échange de l’ouverture des frontières françaises aux produits industriels, les français peuvent exporter leur production agricole. Il est intéressant pour la France de maintenir une politique agricole commune.

L’industrie française n’a pas toujours soutenue la construction européenne. Les milieux économiques ont beaucoup soutenu l’euro pour des raisons géostratégiques mais aussi pour mettre en œuvre des politiques économiques plus favorables à la France.

Politique interne[modifier | modifier le wikicode]

Il y a un consensus au centre tandis qu’il y a une opposition des extrêmes droite et gauche. L’extrême gauche fut très puissante en France avec le communistes qui était appuyé par Moscou et donc contre la construction européenne. D’autre part, ils étaient opposés aux aspects libéraux de la construction européenne. Le parti Gaulliste soutien des arguments en matière de souveraineté opposé à la construction européenne. Aujourd’hui l’UMP et PS ont des positions très proches. La France est pour une Union européenne plus politique, mais qu’il ne faut pas toucher au social, au fiscal et à la culture.

Allemagne[modifier | modifier le wikicode]

Rappel chronologique[modifier | modifier le wikicode]

1950 Applaudit CECA et CED = réhabilitation 1958 CEE, Adenauer est pour [s’oppose au patronat] 1962 – 1969 Préfère USA à De Gaulle 1972 Soutient élargissement à GB 1985 – 1987 Soutient Acte unique et Marché intérieur 1991 – 1993 Maastricht, Kohl favorable à € contre patronat 1989 – 2004 Très favorable à élargissement 2011 S’oppose à l’intervention en Libye 2008 – 2012 Merkel influente dans la crise de la zone €

Idéologique [proche du constructivisme][modifier | modifier le wikicode]

L’Allemagne est en faveur de la construction européenne. Il y a la volonté de « dompter » le passé [Vergangenheitsbewältigung]. Il y a le traumatisme de la guerre et beaucoup d’allemand on fait un travail de conscience des crimes qu’ils ont eux-mêmes commis. Rarement dans l’histoire un peuple a fait un tel travail d’introspection.

Les allemands sont favorable à l’idée fédéraliste ayant eux-mêmes mis en place un modèle fédéral. Le modèle idéal est assez proche de ce qu’ils ont fait chez eux. Il y a peu de contradictions idéologiques.

Géostratégique [proche du réalisme][modifier | modifier le wikicode]

L’Allemagne a une volonté de se réarmer sans éveiller de réactions négatives, européaniser l’armée, le charbon et l’acier sans éveiller des craintes. Les allemands ont toujours été proaméricains voulant concilier le soutien aux États-Unis avec le soutien à la France.

Les allemand ont beaucoup développé le Soft Power acceptant plus facilement l’idée que l’on peut développer une puissance civile de l’Union européenne qui serait un facteur de stabilisation non pas par la force de l’armée mais par le modèle que l’Union européenne représente. L’Allemagne est plus consciente que certains de stabiliser l’Europe orientale, les Balkans et l’espace postsoviétique.

Économique [proche International political Economy ][modifier | modifier le wikicode]

L’Allemagne est plus libérale que la France, mais moins que la Grande-Bretagne. On appelle cela le capitalisme rhénan qui est un mixte de capitaliste et de paternalisme social. À partir des années 1950, l’Allemagne va favoriser la construction européenne notamment afin de favoriser les exportations de l’industrie.

L’un des objectifs était de garantir un deutschemark crédible parce que les allemands étaient traumatisés par les années 1930 où le deutschemark ne valait plus rien. Ensuite, il devient important de garantir un Euro crédible notamment à travers le Pacte de stabilité. D’autre part, ils ont un intérêt à soutenir leur agriculture.

Politique interne [politique comparée][modifier | modifier le wikicode]

Il y a un large consensus notamment parce que le parti communiste était interdit et les partis néonazis étaient neutralisés donc il y a peu d’extrémisme. Après la chute du communisme est né le parti Die Linke avec des anciens communistes. L’avantage est l’absence de référendums qui ne permet pas au peuple de s’exprimer directement.

Royaume-Uni[modifier | modifier le wikicode]

Rappel chronologique[modifier | modifier le wikicode]

1950 Rejet de la CECA 1960 AELE 1961 Demande à adhérer à la CEE 1973 Adhère à la CEE 1975 Référendum sur le maintien dans CEE 1980 – 1990 Opposition de Thatcher, mais soutient Acte unique 1991 – 1993 Maastricht, mais opting out sur Euro 1995 – 1997 Amsterdam, opting out sur Schengen 2006 Lisbonne, opting out sur Charte des droits fondamentaux 2013 Annonce par PM Cameron d’un référendum sur le maintien de GB dans UE [vers 2017]

Idéologique [proche du constructivisme][modifier | modifier le wikicode]

Le sentiment européen est diffus. En 1946 a lieu le discours de Churchill à Zurich où il ne mentionne la Grande-Bretagne énonçant les États-Unis d’Europe sans la Grande-Bretagne. Au sortir de la Deuxième guerre mondiale, ils sont réticent peut être parce qu’il y a peu des traumatismes de guerres, de dictature et de misère. En général, les anglais sont peu fédéralistes alors que les écossais ont plus favorable à la construction européenne, d’autres part, les anglais sont atlantistes.

Géostratégique [proche du réalisme][modifier | modifier le wikicode]

Il faut éviter domination franco-allemande mais il y a aussi l’espoir d’une domination néo-colonialiste par le Commonwealth. L’idée est de maintenir le lien transatlantique et son influence passe par l’alignement sur États-Unis. Le lien transatlantique permet de garantir son influence dans le monde.

Économique [proche International political Economy][modifier | modifier le wikicode]

Les britanniques sont plus libre-échangistes que les français et même les allemandes. Ils ont une méfiance par rapport aux régulations et au droit, avec le Common law et la jurisprudence qui prime expliquant pourquoi ils furent réticents à une constitution européenne.

Les britanniques sont opposées à la PAC. Ils pensent que l’agriculture ne doit pas être subventionnée et administrée à l’échelle européenne. La Grande-Bretagne n’est pas non plus favorable à la monnaie unique même si les milieux d’affaires britanniques sont favorables au marché intérieur et à la libre circulation.

Politique interne [politique comparée][modifier | modifier le wikicode]

La question européenne est un enjeu de politique intérieur même à l’intérieur des partis dits « classique ». Il y a peu de consensus. Dans les années 1950, les Travaillistes été très opposés, il faut attendre les Conservateurs très favorables jusqu’à Thatcher entre 1979 et 1990 qui a quand même accepté l’Acte unique européenne. Les britanniques restent sceptiques. Souvent l’Union européenne est instrumentalisée dans les jeux politiques internes. Il y a des luttes internes. Le premier référendum a lieu en 1975 et un va peut-être avoir lieu en 2017 pour « repatriate the power ». La question européenne est très prééminente dans le débat politique au Royaume-Uni.

Notes[modifier | modifier le wikicode]

Références[modifier | modifier le wikicode]