Ethique du réalisme

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Nous allons voir l’éthique du réalisme politique, on voit donc toute la réflexion sur le « devoir être ».

Même le réalisme politique a une dimension éthique. Les développements scientifiques en termes d’analyse sur le néoréalisme se veulent amoraux, ils ne se posent pas la question de la morale alors que les réalistes classiques se la posent et en particulier Hans Morgenthau qui, à partir de 1948 et la première édition de son ouvrage Politics Among Nations: The Struggle for Power and Peace[1], jusque dans les années 1980, va déterminer la pensée dans le domaine des relations internationales.

Ce qui est curieux et dommage est que le développement plus moderne du réalisme, sauf de rares exceptions, ne se pose pas la question de l’éthique, de comment agir dans un monde réaliste, mais se pose la question de ce qu’est le réalisme, comment l’analyser dans une structure internationale façonnée par le réalisme comme relais des relations interétatiques.

Hans Morgenthau

Deux auteurs ont eu une grande influence d’abord Max Weber et Hans Morgenthau.

Après la fin de la Première guerre mondiale, deux conférences, dont une Politik Als Beruf[2] donnée par Max Weber renvoie à l’éthiquent de l‘homme politique, l’être humain.

L’éthique de la conviction (Gesinnungsethik) et l'éthique de la responsabilité (Verantwortungsethik) ne sont pas contradictoires, mais elles se complètent l'une l'autre et constituent ensemble l'homme authentique, c'est-à-dire un homme qui peut prétendre à la « vocation politique ».

Il y a chez Weber l’éthique de la conviction et l’éthique de la responsabilité ; elles ne sont pas contradictoires, l’homme politique qui en fait sa profession arrive véritablement à compléter les enseignements de l’une par les enseignements de l’autre ; celui qui les synthétise mérite d’avoir l’étiquette d’homme politique dans le sens noble du terme.

Qu’est-ce que l’éthique ?[modifier | modifier le wikicode]

L’étymologie de éthique, éthique vient du terme grec « ethos » (du grec ancien ἦθος ễthos, pluriel ἤθη ếthê ) soit les mœurs, l’étude de l’éthique est une étude systémique est l’étude des bonnes mœurs. L'éthique est souvent confondue avec la philosophie. La différence étant principalement que l'éthique implique l'étude et la pratique des bonnes mœurs, alors que la philosophie traite des idées. L'éthique, en tant que domaine de connaissance, vise à fournir une compréhension ou un guide à ceux qui se conduisent et qui entretiennent des relations avec les autres dans la vie quotidienne.

Le terme "éthique" peut aussi désigner simplement la "morale", c'est-à-dire tout code de conduite ou ligne directrice pour le comportement d'une personne. L’étymologie de la morale vient du latin « morales », les mœurs, les bonnes mœurs, bien se comporter, bien agir, bien décider, bien parler, pas bien efficacement, mais bien dans le sens du devoir être pas dans le sens instrumental de l’efficacité.

Il est possible avec un couteau de tuer une personne ou pour sauver une personne ; le couteau dans ce cas n’est pas bien ou mauvais en soi, mais un instrument pour le bien.

L'éthique et la morale sont souvent utilisées de manière interchangeable, mais il existe quelques différences subtiles entre les deux termes. L'éthique est généralement considérée comme un terme plus formel et académique que la morale, et elle est souvent associée à l'étude des principes et des valeurs morales en philosophie. L'éthique implique un examen systématique et critique des concepts, principes et jugements moraux, et elle s'intéresse souvent à l'application des principes moraux dans divers contextes. En revanche, la morale est un terme plus général et plus familier qui est utilisé pour désigner les croyances et les valeurs qui guident le comportement des gens. La morale est souvent associée à des croyances et à des pratiques personnelles ou culturelles, et elle n'est pas toujours soumise au même niveau d'analyse critique que l'éthique. En raison de sa nature formelle et académique, l'éthique est souvent considérée comme un terme plus noble et plus sophistiqué que la morale, et elle est souvent utilisée dans des contextes où une approche plus formelle et plus nuancée des questions morales est souhaitée.

Les relations internationales et l'éthique sont des domaines étroitement liés qui traitent de la manière dont les États, les organisations et les individus interagissent les uns avec les autres sur la scène mondiale. Les relations internationales sont une vaste discipline qui se concentre sur les aspects politiques, économiques et sociaux des affaires mondiales, tandis que l'éthique est une branche de la philosophie qui traite des principes et des valeurs morales. Dans le contexte des relations internationales, l'éthique s'intéresse aux dimensions morales de la politique mondiale, y compris à des questions telles que les droits de l'homme, la justice et la responsabilité. Les chercheurs qui étudient les relations internationales et l'éthique se concentrent souvent sur la manière dont les principes et les valeurs morales façonnent le comportement des États et des autres acteurs du système international, et ils cherchent à comprendre les implications morales de la politique mondiale. En outre, ils peuvent examiner le rôle des institutions et des organisations internationales dans la promotion d'un comportement éthique et la résolution des conflits moraux. Les relations internationales et l'éthique sont des domaines complexes et interdépendants qui offrent des perspectives importantes sur les dimensions morales des affaires mondiales.

L’hypocrisie en relations internationales[modifier | modifier le wikicode]

Selon Walzer, l'hypocrisie dans les relations internationales fait référence à la pratique des États qui font des déclarations morales et promeuvent des valeurs morales, tout en s'engageant dans des actions qui contredisent ces déclarations et ces valeurs. Walzer affirme que l'hypocrisie est une caractéristique commune de la politique internationale, et qu'elle apparaît souvent lorsque les États poursuivent leurs propres intérêts et objectifs au détriment des autres. Par exemple, un État peut prétendre soutenir la démocratie et les droits de l'homme, tout en soutenant des régimes autoritaires ou en commettant des violations des droits de l'homme. De cette façon, l'hypocrisie dans les relations internationales peut être considérée comme une forme de duplicité morale, dans laquelle les États utilisent la rhétorique morale pour promouvoir leurs propres intérêts et dissimuler leurs propres méfaits.

Rochefoucauld, écrivain et moraliste français, est célèbre pour ses observations cyniques sur la nature humaine et la façon dont les gens se trompent souvent eux-mêmes et trompent les autres. Dans son célèbre ouvrage, "Les Maximes", il traite abondamment de l'hypocrisie, proposant une série d'observations et de réflexions sur le sujet. Par exemple, il écrit : "L'hypocrisie est le tribut que le vice paie à la vertu". En d'autres termes, il suggère que l'hypocrisie est une façon pour les personnes qui ont un comportement immoral ou contraire à l'éthique d'essayer de paraître vertueuses afin d'éviter d'être jugées ou critiquées. Il écrit également : "L'hypocrisie est l'hommage que le vice rend à la vertu, et c'est pourquoi l'hypocrite est plus méprisable que l'homme ouvertement vicieux." Dans ce cas, il suggère que l'hypocrisie est une forme de manque de sincérité, et qu'elle est pire que le simple fait d'être malhonnête ou immoral. Les observations de Rochefoucauld sur l'hypocrisie sont typiquement cyniques et critiques, et elles donnent une vision sombre de la nature humaine et de la façon dont les gens se trompent eux-mêmes et trompent les autres.

Jean-Paul Sartre, philosophe et écrivain français, est célèbre pour sa philosophie existentialiste, qui met l'accent sur la liberté et la responsabilité de l'individu dans la détermination de sa propre existence. Dans son œuvre, Sartre aborde l'hypocrisie comme une forme de mauvaise foi, dans laquelle les individus se trompent eux-mêmes et trompent les autres afin d'éviter de faire face à la vérité sur eux-mêmes et sur leurs actions. Par exemple, dans son livre "L'être et le néant", il écrit : "L'hypocrisie est le vice qui consiste à nier, par ses actes, les vérités que l'on prétend détenir." En d'autres termes, il affirme que l'hypocrisie est une forme d'auto-illusion, dans laquelle les individus prétendent croire en certaines valeurs ou principes, mais leurs actions contredisent ces croyances. Il écrit également : "L'hypocrisie est l'hommage que le vice rend à la vertu, mais cet hommage n'est qu'apparent, car le véritable hommage qui est rendu n'est pas à la vertu elle-même mais à l'apparence de la vertu." Dans ce cas, il suggère que l'hypocrisie est une manière de paraître vertueux, même quand on ne l'est pas, afin d'éviter d'être jugé ou critiqué. Le point de vue de Sartre sur l'hypocrisie est critique et met l'accent sur les façons dont l'hypocrisie est une forme d'auto-illusion et de mauvaise foi.

Si on regarde les discours des politiques, au fond, on voit un élément important d’hypocrisie, les gens se rendent compte pas une analyse fine et indirecte qu’ils ne disent pas ce qu’ils pensent, représentant les intérêts de leur État comme étant meilleurs que les intérêts de l’adversaire.

La relation entre le mensonge et l'hypocrisie dans les relations internationales est complexe et à multiples facettes. D'une part, le mensonge peut être considéré comme une forme d'hypocrisie, dans la mesure où il implique de faire des déclarations ou des affirmations qui ne sont pas soutenues par les faits. Par exemple, un État qui prétend soutenir la démocratie et les droits de l'homme, mais qui se livre à des violations des droits de l'homme, pourrait être considéré comme hypocrite. En ce sens, le mensonge est un moyen de paraître vertueux ou moral, tout en s'engageant dans des actions qui contredisent ces affirmations. D'autre part, l'hypocrisie peut également être considérée comme une forme de mensonge, dans la mesure où elle implique de faire des déclarations fausses ou non sincères sur ses croyances ou ses actions. Par exemple, un État qui prétend soutenir le désarmement, mais qui développe secrètement des armes nucléaires, pourrait être considéré comme hypocrite, et ses affirmations concernant le soutien au désarmement pourraient être considérées comme des mensonges.

Le mensonge en politique désigne la pratique consistant à tromper intentionnellement les autres afin de faire avancer ses propres intérêts ou objectifs. Dans le domaine politique, le mensonge peut prendre de nombreuses formes, notamment la déformation de la réalité, la dissimulation et la distorsion de la vérité. Par exemple, les politiciens peuvent mentir sur leurs intentions, leurs politiques ou leurs actions afin d'obtenir un avantage sur leurs rivaux ou de manipuler l'opinion publique. Les gouvernements peuvent également mentir afin d'éviter les critiques ou la responsabilité, ou pour dissimuler des erreurs ou des méfaits. En outre, les États peuvent se livrer au mensonge dans les relations internationales, en recourant à la tromperie et à la désinformation pour promouvoir leurs propres intérêts et prendre l'avantage sur d'autres États.  Le mensonge est une caractéristique omniprésente et souvent controversée de la politique, et c'est un sujet commun de débat et d'analyse en science politique et dans d'autres domaines.

John Mearsheimer a beaucoup écrit sur le mensonge en politique. Dans son ouvrage, il affirme que le mensonge est une pratique courante et répandue en politique internationale, et que les États l'utilisent souvent comme moyen de promouvoir leurs propres intérêts. Il affirme que les États recourent fréquemment à la tromperie, à la dissimulation et à la déformation des faits afin d'obtenir un avantage sur leurs rivaux et d'atteindre leurs objectifs. Par exemple, les États peuvent mentir sur leurs intentions, leurs capacités ou leurs actions afin de tromper d'autres États et d'obtenir un avantage dans les négociations ou les conflits. Mearsheimer soutient également que le mensonge est souvent une stratégie rationnelle et efficace en politique internationale, et qu'il peut être justifié par l'intérêt national ou l'autodéfense. Les opinions de Mearsheimer sur le mensonge en politique sont sceptiques et critiques, et remettent en question l'hypothèse commune selon laquelle les États agissent toujours de bonne foi et disent la vérité dans leurs interactions les uns avec les autres.

Grandes doctrine par rapport à la guerre[modifier | modifier le wikicode]

Militarisme – éthique aristocratique de la fierté et de la gloire[modifier | modifier le wikicode]

Le militarisme est une éthique aristocratique car il repose sur la croyance que la puissance militaire et la violence sont des moyens légitimes et souhaitables pour atteindre des objectifs politiques. Le militarisme est souvent associé à l'idéologie de l'aristocratie militaire, qui soutient que l'utilisation de la force militaire est une partie naturelle et nécessaire du processus politique. Cette idéologie souligne l'importance de la puissance et de la force militaires et conduit souvent à une glorification de la guerre et de la violence. Le militarisme est souvent associé à des systèmes politiques autoritaires et hiérarchiques, dans lesquels les militaires et l'élite politique détiennent beaucoup de pouvoir et d'influence. En ce sens, le militarisme peut être considéré comme une éthique aristocratique, dans la mesure où il reflète les intérêts et les valeurs de l'aristocratie militaire et renforce sa position dominante dans la société.

Le militarisme en tant qu'éthique aristocratique est étroitement lié aux concepts de fierté et de gloire. La fierté est un sentiment de respect de soi et de satisfaction qui est souvent associé à la puissance et aux réalisations militaires. Dans le contexte du militarisme, la fierté est souvent liée à la conviction que la puissance et la violence militaires sont des éléments souhaitables et nécessaires de la vie politique. Les militaristes considèrent souvent la puissance militaire comme une source de fierté et un marqueur de l'identité nationale, et ils glorifient souvent la guerre et la violence comme moyen d'atteindre la gloire et la grandeur nationales. La gloire, quant à elle, est un sentiment d'honneur et d'admiration qui est souvent associé à la victoire et à l'exploit militaires. Dans le contexte du militarisme, la gloire est souvent liée à la conviction que la puissance militaire et la violence sont des moyens nécessaires et souhaitables pour atteindre la grandeur et le prestige nationaux. Les militaristes considèrent souvent la puissance et la violence militaires comme des sources de gloire et d'honneur nationaux, et ils célèbrent souvent la victoire et la conquête militaires comme un moyen d'atteindre la fierté et le prestige nationaux.

Il est difficile de dire dans quelle mesure Oussama ben Laden s'est appuyé sur le militarisme comme éthique aristocratique pour justifier le terrorisme, car ses motivations et ses croyances sont complexes. Il est toutefois possible que le militarisme ait joué un rôle dans sa pensée, puisqu'il était le chef d'une organisation militante et qu'il s'est engagé dans des actes de terrorisme violents. Ben Laden était connu pour ses opinions extrêmes et radicales, et il justifiait souvent ses actions en invoquant la défense de l'islam et la lutte contre l'influence et l'oppression occidentales. De ce point de vue, le militarisme, en tant qu'éthique aristocratique, aurait pu fournir un cadre moral à ses opinions et à ses actions, car il souligne l'importance de la puissance militaire et de la violence pour atteindre des objectifs politiques. En outre, l'accent mis par le militarisme sur la fierté et la gloire nationales aurait pu répondre au désir de Ben Laden de défendre et de promouvoir l'islam, et d'atteindre la grandeur et le prestige nationaux.

Le militarisme en tant qu'éthique aristocratique est une morale dans les relations internationales parce qu'il est basé sur la croyance que la guerre est bonne et souhaitable. Les militaristes affirment souvent que la guerre est nécessaire et inévitable dans le système international, et qu'elle est une partie naturelle et nécessaire du processus politique. Ils pensent que la puissance militaire et la violence sont des moyens légitimes et souhaitables pour atteindre des objectifs politiques, et que la guerre est un aspect nécessaire et inévitable des relations internationales. De ce point de vue, le militarisme est une morale dans les relations internationales car il fournit un cadre moral pour comprendre et évaluer l'utilisation de la force militaire dans la politique mondiale. Ce cadre moral met l'accent sur l'importance de la puissance militaire et de la violence, et il conduit souvent à la glorification de la guerre et de la violence en tant qu'éléments souhaitables et nécessaires de la vie politique. Le militarisme en tant qu'éthique aristocratique est une morale dans les relations internationales parce qu'il fournit une justification morale pour l'utilisation de la force militaire et de la violence dans la politique mondiale.

Réalisme – éthique de l'intérêt étatique/national et de la prudence[modifier | modifier le wikicode]

Dans la perspective du réalisme, le but ultime de l'État est de maintenir sa propre sécurité et son pouvoir. Dans cette optique, l'éthique de l'intérêt de l'État est déterminée par la poursuite de son propre intérêt et de sa survie. Les réalistes croient que les États sont motivés par le désir de protéger leurs propres intérêts et que c'est le principal facteur qui détermine leur comportement sur la scène internationale. En tant que telle, l'éthique de l'intérêt de l'État dans le réalisme est centrée sur l'idée que les États doivent donner la priorité à leur propre intérêt et à leur survie avant toute autre considération.

L'éthique de l'intérêt de l'État est largement fondée sur l'idée de prudence. Les réalistes estiment que les États doivent agir de manière calculée et rationnelle, en tenant compte de leurs propres intérêts et des risques et avantages potentiels de toute action qu'ils entreprennent. Dans cette optique, la prudence est considérée comme un principe éthique clé qui guide le comportement des États. Les réalistes soutiennent que les États doivent être prudents et attentifs dans leur prise de décision, et éviter de prendre des risques inutiles qui pourraient mettre en péril leur propre sécurité et leur pouvoir.

Guerre juste – éthique de la justice internationale[modifier | modifier le wikicode]

L'éthique de la justice internationale repose sur l'idée que tous les États et les individus doivent être traités de manière égale et respectueuse, quelle que soit leur taille ou leur puissance. Cette éthique est souvent considérée dans le contexte de la théorie de la guerre juste, qui est un ensemble de principes utilisés pour déterminer quand le recours à la force est justifié dans les relations internationales. Selon la théorie de la guerre juste, le recours à la force n'est justifié que dans certaines situations, comme l'autodéfense ou la prévention d'un mal plus grand. Dans ce contexte, l'éthique de la justice internationale est étroitement liée aux principes de la guerre juste, car elle souligne l'importance de traiter tous les États et les individus avec équité et respect.

Qu’est-ce que la guerre juste tout en voulant la justice ?

La guerre juste est un ensemble de principes qui sont utilisés pour déterminer quand le recours à la force est justifié dans les relations internationales. Selon la théorie de la guerre juste, le recours à la force n'est justifié que dans certaines situations, par exemple en cas de légitime défense ou pour prévenir un mal plus grand. Dans la recherche de la justice, la guerre juste souligne l'importance de respecter les principes moraux et d'agir de manière équitable et juste. Cela inclut non seulement les principes régissant le recours à la force, mais aussi la nécessité de tenir les individus et les États responsables de leurs actes et de réparer les dommages causés. En tant que telle, la guerre juste est étroitement liée au concept de justice, et vise à garantir que le recours à la force est justifié et moralement fondé.

La Deuxième guerre mondiale était une guerre juste. À un moment donné on ne pouvait plus accepter le nazisme et la volonté du nazisme d’une éthique aristocratique ou tout en haut il y a la race arienne et en dessous d’autres races notamment les slaves, les « nègres », il y a une hiérarchie de races, mais cela va à l’encontre au XXème siècle de notre considération que chaque être humain est responsable de ce qu’il fait de bien est de mal.

Cette morale aristocratique justifie la Deuxième guerre mondiale qui de ce point de vue là a été une guerre juste. Une Europe dominée par le nazisme était un système tellement antimoral, antiéthique que le recours à la guerre se justifie justement, on justifie les conséquences de la guerre.

Pacifisme – éthique de la non-violence[modifier | modifier le wikicode]

Le pacifisme est la conviction que la violence n'est jamais la solution et que les conflits doivent être résolus par des moyens pacifiques. Cette conviction est souvent fondée sur l'idée que tous les êtres humains ont une valeur et une dignité intrinsèques et que faire du mal à autrui est toujours mal. Les pacifistes s'efforcent d'éviter la violence sous toutes ses formes et préconisent l'utilisation de méthodes non violentes pour résoudre les conflits. Cela peut inclure des choses comme la diplomatie, la négociation et la médiation. Le pacifisme est souvent associé aux principes de non-violence et de non-agression.

Dans les relations internationales, le pacifisme prend souvent la forme d'un plaidoyer en faveur de résolutions pacifiques des conflits entre nations. Cela peut inclure des choses comme la diplomatie et la négociation, ainsi que l'utilisation d'organisations internationales et de lois pour résoudre les différends. Les pacifistes peuvent également prôner l'abolition de la guerre ou la réduction des dépenses militaires au profit d'investissements dans des efforts pacifiques tels que la diplomatie et l'aide au développement. Dans certains cas, les pacifistes peuvent même refuser de participer à des actions militaires, que ce soit en tant que soldats ou en tant que soutien de l'armée.

Problème du choix moral en politique international[modifier | modifier le wikicode]

L'un des principaux problèmes du choix moral en politique internationale est qu'il est souvent difficile de déterminer quelle est la "bonne" chose à faire. En effet, la politique internationale est un domaine complexe et dynamique, et les actions d'une nation peuvent avoir des conséquences considérables pour les autres. En outre, des nations et des cultures différentes peuvent avoir des valeurs morales et des croyances différentes, ce qui peut rendre difficile l'obtention d'un consensus sur ce qui est la "bonne" ligne de conduite.

En outre, les choix moraux en politique internationale sont souvent influencés par une variété de facteurs, tels que l'intérêt national, l'idéologie politique et la politique intérieure. Il peut donc être difficile de prendre des décisions qui soient réellement morales, plutôt que d'être influencées par d'autres facteurs.

Ambiguïté[modifier | modifier le wikicode]

Quels principes éthiques généraux appliquer ? Il y a différents principes généraux, le principe du pacifisme s’élève en force contre le principe de la guerre juste; quels sont les bons principes ?

Il y a contradiction entre principes, et même à l’intérieur d’une école de pensée particulière il peut y avoir des conflits entre principes généraux.

Il y a une ambiguïté de principes généraux et une ambiguïté d’application de ces principes généraux à une situation particulière.

Un jugement moral est préférable à l’absence de jugement moral, il faut juger sur le plan moral, il n’y a pas toujours de solutions. On se pose la question du bon agissement, du bien faire, de la bonne fin de nos actes.

Indétermination[modifier | modifier le wikicode]

L'un des problèmes que pose la détermination des principes éthiques à appliquer dans une situation donnée est que des valeurs ou des principes contradictoires peuvent être pertinents. Par exemple, une décision peut impliquer de mettre en balance la valeur de l'autonomie (permettre à quelqu'un de faire ses propres choix) et la valeur de la bienfaisance (faire ce qui est le mieux pour le bien-être de quelqu'un). Dans ce cas, il peut être difficile de déterminer quelle valeur doit primer.

Un autre problème est que les principes éthiques peuvent être interprétés de différentes manières, et que les gens peuvent avoir des points de vue différents sur ce qui est éthique. Cela peut entraîner des désaccords et des débats sur la ligne de conduite à adopter.

En outre, les normes culturelles et sociales, ainsi que les croyances et valeurs personnelles, peuvent influencer ce qui est considéré comme éthique dans une situation donnée. Il peut donc être difficile de déterminer quels principes éthiques sont les plus pertinents ou applicables.

En général, pour déterminer les principes éthiques à appliquer, il faut examiner attentivement les valeurs en jeu, les conséquences des différentes actions et les perspectives des personnes concernées par la décision. Il peut être utile de demander l'avis et les conseils d'autres personnes, comme des collègues ou des éthiciens, pour aider à clarifier les questions éthiques et à prendre une décision.

La pensée par analogie consiste à utiliser une comparaison ou une analogie pour comprendre ou expliquer quelque chose. Si la pensée par analogie peut être un moyen utile de comprendre des concepts ou des situations complexes, elle peut également poser des problèmes éthiques dans certaines circonstances.

L'un des problèmes éthiques liés à la pensée par analogie est qu'elle peut conduire à une simplification excessive ou à une déformation de questions complexes. Lorsqu'on utilise une analogie, il est important de se demander si la comparaison est exacte et si elle rend compte de tous les aspects pertinents de la question abordée. Si l'analogie est incomplète ou trompeuse, elle peut conduire à des malentendus ou à des conclusions inappropriées.

Un autre problème éthique lié au raisonnement par analogie est qu'il peut être utilisé pour justifier des actions nuisibles ou discriminatoires. Par exemple, si quelqu'un utilise une analogie pour comparer un groupe de personnes à un concept nuisible ou offensant, elle peut être utilisée pour justifier la discrimination ou le préjudice à l'encontre de ce groupe.

De manière générale, il est important d'être conscient des limites de la pensée par analogie et d'examiner attentivement les implications de toute comparaison effectuée. Il est également important d'être conscient du fait que le raisonnement par analogie peut être utilisé pour justifier des actions nuisibles ou discriminatoires et d'éviter de l'utiliser de cette manière.

L'intervention militaire américaine en Afghanistan présente un certain nombre de dilemmes éthiques. Voici quelques-unes des principales questions éthiques qui ont été soulevées en rapport avec cette intervention :

  • La justification de l'usage de la force : L'un des dilemmes éthiques est de savoir si le recours à la force militaire en Afghanistan était justifié. Certains soutiennent que l'intervention était nécessaire pour se défendre contre la menace posée par le terrorisme international et pour protéger la vie des Américains. D'autres soutiennent que l'invasion de l'Afghanistan n'était pas justifiée, soit parce qu'elle n'était pas autorisée par les Nations Unies, soit parce qu'elle était fondée sur des renseignements erronés concernant la présence d'armes de destruction massive.
  • Les droits de l'homme : Un second dilemme éthique consiste à déterminer si l'intervention militaire américaine en Afghanistan a respecté les droits de l'homme des citoyens afghans. Certains affirment que l'intervention a contribué à apporter la stabilité et la sécurité en Afghanistan, ce qui a permis de promouvoir les droits de l'homme. D'autres soutiennent que l'intervention a conduit à des violations des droits de l'homme, telles que le recours à la torture, la détention d'individus sans procédure régulière et le meurtre de civils lors de frappes de drones.
  • Proportionnalité de la force : Un autre dilemme éthique consiste à déterminer si le recours à la force militaire en Afghanistan était proportionnel à la menace posée par le terrorisme international. Certains soutiennent que l'intervention était nécessaire pour se défendre contre la menace posée par le terrorisme international et pour protéger la vie des Américains. D'autres soutiennent que le niveau de force utilisé en Afghanistan était disproportionné et qu'il a causé des dommages inutiles aux citoyens afghans.

Dans l'ensemble, l'intervention militaire américaine en Afghanistan présente un dilemme éthique complexe qui soulève un certain nombre de questions morales importantes sur l'usage de la force, la souveraineté, les droits de l'homme et la proportionnalité.

La nature du politique[modifier | modifier le wikicode]

Lorsque Weber dit que l'État a le monopole de la violence, il veut dire que l'État a le contrôle exclusif de l'usage légitime de la force sur son territoire. En d'autres termes, l'État est la seule institution qui a le droit et la capacité d'utiliser la violence afin de maintenir l'ordre public, de protéger ses citoyens et de poursuivre ses intérêts. Ce monopole de la violence est un aspect fondamental du pouvoir et de l'autorité de l'État, et c'est l'un des facteurs clés qui distinguent l'État des autres institutions sociales. Weber soutient que le monopole de l'État sur la violence est crucial pour maintenir l'ordre social et prévenir l'anarchie, et qu'il s'agit d'une composante essentielle de la légitimité et de l'autorité de l'État. Le concept de monopole de l'État sur la violence est un aspect central de la pensée politique de Weber, et il continue d'être un sujet clé de débat et d'analyse dans les domaines de la sociologie et des sciences politiques.

Cette légitimité par tradition est les règles légales qui sont trois grands types-idéaux d’après la méthodologie wébérienne participant au fait que la politique est aussi la violence, la violence acceptée, la violence légitime, mais tout de même la violence, il y a toujours un élément de violence.

Il y a une tension entre l’éthique de responsabilité qui comme l’écrit Max Weber « nous devons répondre aux conséquences prévisibles de nos âmes » et l’éthique de conviction.

On fait un procès d’intention, si l’intention est bonne, c’est-à-dire les conséquences de nos intentions, il peut toutefois arriver un accident, on pensait de bonne foi que les choses allaient se passer comme on le voulait.

Dans le cas de la Libye, on pouvait prédire que cela se passerait mal…

  • Éthique de la responsabilité

L’éthique de la responsabilité est une responsabilité pour celui qui prend la responsabilité des conséquences d’agir et de ne pas agir qui est aussi une décision.

Ne pas intervenir en Syrie est aussi une décision, c’est quelque chose qu’on peut critiquer. Le jugement éthique se veut plus général.

Le mouvement des indignés de Stéphane Hessel participe un peu à cette prise de conscience, cet appelle qu’on doit agir, on ne peut faire innocemment que rien n’est fait.

  • Éthique de la conviction

Cela veut dire qu’on a des convictions, que l’on agit selon nos convictions et quoi qu’il arrive on a bien agit, « Le chrétien fait son devoir et en ce qui concerne le résultat de l'action il s'en remet à Dieu ».

Si les choses vont très mal, ce n’est pas par la responsabilité de quelqu’un que les choses vont mal, mais cela dépend de dieu.

Il y a cette tension entre ces deux éthiques.

  • Le bien décider – Wertrationalität : nos normes, nos objectifs sont bons en soi.
  • Le bien décider – Zweckrationalität : évaluation procédurale de la décision, rationalité instrumentale.
"bien décider" (Wertrationalität) "bien décider" (Zweckrationalität)
bonnes valeurs rationalité instrumentale/efficacité

La vérité est une valeur éthique indispensable, si la vérité n’existe pas comment peut-on juger du bien ?

La vérité est une valeur éthique indispensable :

  • Intégrité : la vérité elle-même qui est l’intégrité de l‘acteur, l’acteur a une conscience.
  • Vérité : question de la vérité en tant qu’agent moral que nous sommes.

Il y a la réalité empirique : dire comme le régime syrien dit qu’il n’y a pas d’opposition est un mensonge énorme.

On retrouve des exigences à l’intérieur et des exigences à l’extérieur qui font que la vérité est une valeur scientifique et une valeur éthique.

Max weber écrit :

« quiconque veut instaurer par la force la justice sociale sur terre a besoin de partisans c'est-à-dire d'un appareil humain. Or cet appareil ne marche que si on lui fait entrevoir les récompenses psychologiques (haine, vengeance, ressentiment, avoir raison à tout prix) ou matérielles (aventure, victoire, butin, pouvoir et prébendes) indispensables, qu'elles soient célestes ou terrestres. »

La théorie du bien public est que pour réaliser un bien public et collectif il faut penser aux individus et notamment les biens privés.

Pour réaliser le bien sur terre comme Ben Laden ou George Bush qui veut instaurer la démocratie en Irak et se débarrasser d’un tyran sanguinaire tout comme Kadhafi, pour faire le bien même si c’est un tyrannicide, ceux qui aident parce que l’action est collective, n’ont pas forcement des objectifs de faire le bien.

Par exemple Gandhi veut faire le bien, mais tous ceux qui suivent le mouvement de Gandhi ont-ils les mêmes convictions ? Certains sont peut-être là parce qu’ils veulent arriver au pouvoir ? L’objectif est d’éliminer les britanniques et ensuite de s’emparer du pouvoir comme Nehru.

C’est une vision notoire des relations internationales, mais il ne faut pas négliger ce que Max Weber nous dit.

Compromission avec « des puissances diaboliques »[modifier | modifier le wikicode]

L'expression "compromis avec les puissances maléfiques" renvoie à l'idée de passer un accord ou un marché avec une entité perçue comme maléfique ou malveillante. D'un point de vue éthique, un tel compromis serait probablement considéré comme problématique pour un certain nombre de raisons.

Tout d'abord, un compromis avec des puissances maléfiques pourrait être considéré comme une approbation ou une légitimation de leurs actions. En passant un accord avec elles, cela pourrait être interprété comme une acceptation de leur comportement et une adhésion à leurs valeurs. Cela pourrait être perçu comme une trahison de ses propres principes et valeurs.

Deuxièmement, un compromis avec des puissances maléfiques pourrait avoir des conséquences négatives pour les autres. Un tel compromis pourrait impliquer de faire des concessions ou des concessions qui pourraient nuire ou désavantager les autres. Par exemple, un compromis avec une puissance maléfique pourrait impliquer de sacrifier les droits ou les intérêts d'autrui afin d'obtenir un avantage quelconque.

Troisièmement, faire un compromis avec des puissances maléfiques pourrait être considéré comme compromettant l'intégrité ou l'autorité morale d'une personne. Passer un accord avec une entité perçue comme maléfique pourrait être perçu comme une trahison de ses propres normes morales et un manque de conviction dans ses croyances.

L'idée d'un compromis avec des puissances maléfiques soulève un certain nombre de préoccupations éthiques et est généralement considérée comme problématique d'un point de vue moral.

Weber pense que le pouvoir est un aspect central de la vie sociale et qu'il est exercé de diverses manières par différents acteurs au sein d'une société. Par exemple, un gouvernement peut utiliser son pouvoir pour adopter des lois et les faire appliquer, tandis qu'un propriétaire d'entreprise peut utiliser son pouvoir pour contrôler les conditions de travail de ses employés.

Cependant, selon Weber, l'exercice du pouvoir implique souvent un compromis avec les forces du mal, car il nécessite l'utilisation de la force ou de la coercition pour atteindre ses objectifs. Cela peut conduire à des conflits et à des luttes de pouvoir au sein d'une société, car différents acteurs cherchent à exercer leur influence et leur contrôle sur les autres.

Weber a également affirmé que l'exercice du pouvoir s'accompagne souvent d'un sentiment de responsabilité, car ceux qui détiennent le pouvoir doivent tenir compte des intérêts et du bien-être de ceux qui sont affectés par leurs actions. Cependant, il a également reconnu que la poursuite du pouvoir peut parfois conduire à un comportement contraire à l'éthique ou immoral, car les personnes en position de pouvoir peuvent être tentées d'abuser de leur influence à des fins de gain personnel ou pour faire avancer leur propre agenda.

Selon Weber, l'exercice du pouvoir implique un compromis avec les forces du mal, car il implique souvent le recours à la force ou à la coercition pour atteindre ses objectifs. Cependant, il reconnaît également que la poursuite du pouvoir peut s'accompagner d'un sens des responsabilités et de la nécessité de tenir compte des intérêts et du bien-être des autres.

Le problème des mains sales dans les relations internationales fait référence au dilemme éthique auquel sont confrontés les dirigeants et les responsables politiques lorsqu'ils doivent prendre des décisions difficiles ou impopulaires dans la poursuite d'un bien supérieur. Ces décisions impliquent souvent de compromettre ses valeurs ou de s'engager dans des actions qui peuvent être considérées comme contraires à l'éthique ou immorales.

Dans les relations internationales, les dirigeants et les responsables politiques peuvent être confrontés à des choix difficiles qui les obligent à trouver un équilibre entre des intérêts, des valeurs et des objectifs contradictoires. Par exemple, un dirigeant peut être confronté à la décision d'entrer en guerre afin de protéger la sécurité de son pays, même si cela implique de causer du tort à d'autres. De même, un dirigeant peut être confronté à la décision d'appliquer des sanctions économiques ou d'exercer des pressions diplomatiques afin d'atteindre un objectif politique, même si ces actions peuvent avoir des conséquences négatives pour les citoyens du pays visé.

Le problème des mains sales dans les relations internationales est souvent difficile, car les dirigeants et les responsables politiques doivent peser les coûts et les avantages potentiels de leurs actions, et envisager les conséquences à long terme de leurs décisions. Dans certains cas, les dirigeants peuvent être contraints de choisir entre des valeurs ou des objectifs contradictoires, et doivent décider lequel est le plus important dans une situation donnée.

Afin d'illustrer ce propos, nous pouvons imaginer qu'un pays soit confronté à une grave menace de la part d'un voisin hostile qui a un passé de comportement agressif. Les dirigeants du pays pensent que la meilleure façon de protéger leurs citoyens et de maintenir la sécurité du pays est d'entrer en guerre avec le voisin hostile. Cependant, la guerre entraînera inévitablement des dommages et des souffrances pour les citoyens du voisin hostile, ainsi que pour les soldats des deux pays qui participeront au conflit.

Dans cette situation, les dirigeants du pays sont confrontés à un dilemme : d'une part, ils ressentent une forte obligation de protéger leurs propres citoyens et de maintenir la sécurité du pays. D'autre part, ils reconnaissent également qu'entrer en guerre causera du tort et de la souffrance aux autres. C'est le problème des mains sales : les dirigeants doivent prendre une décision difficile qui implique de compromettre leurs valeurs ou de s'engager dans des actions qui peuvent être considérées comme contraires à l'éthique ou immorales afin d'atteindre un plus grand bien.

Il n'y a pas de réponse facile à ce dilemme, et les dirigeants doivent peser les coûts et les avantages potentiels de leurs actions, et envisager les conséquences à long terme de leurs décisions. Dans certains cas, ils peuvent être contraints de choisir entre des valeurs ou des objectifs contradictoires, et doivent décider lequel est le plus important dans une situation donnée.

Pour Weber, "l'éthique de la conviction et l'éthique de la responsabilité ne sont pas contradictoires, mais elles se complètent l'une l'autre et constituent ensemble l'homme authentique"[3]. Selon Max Weber, l'éthique de conviction et l'éthique de responsabilité sont deux approches distinctes du comportement éthique. L'éthique de la conviction consiste à agir conformément à ses croyances et valeurs profondes, quelles qu'en soient les conséquences. L'éthique de la responsabilité, quant à elle, implique de prendre en compte les conséquences de ses actions et d'en assumer la responsabilité.

Selon Weber, l'éthique de conviction et l'éthique de responsabilité ne sont pas contradictoires, mais se complètent et constituent ensemble l'homme authentique. Selon lui, l'éthique de conviction est importante parce qu'elle permet aux individus d'agir conformément à leurs propres valeurs et croyances, plutôt que de simplement suivre les dictats des autres. En même temps, Weber a reconnu que l'éthique de la responsabilité est également importante, car elle exige des individus qu'ils considèrent l'impact de leurs actions sur les autres et qu'ils assument la responsabilité des conséquences de leurs actions.

Selon Weber, la combinaison de l'éthique de conviction et de l'éthique de responsabilité permet aux individus d'agir de manière authentique et fidèle à leurs propres valeurs et croyances, tout en considérant l'impact de leurs actions sur les autres et en assumant la responsabilité des conséquences de leurs actions. De cette façon, l'éthique de conviction et l'éthique de responsabilité fonctionnent ensemble pour fournir une approche équilibrée et éthique de la prise de décision et de l'action.

Aux sources de l’éthique du réalisme politique classique[modifier | modifier le wikicode]

La théologie est l'étude de Dieu, de la religion et de la nature des croyances religieuses. Il s'agit d'un vaste domaine qui englobe un large éventail de sujets, notamment la nature de Dieu, la nature des croyances religieuses et la relation entre la religion et d'autres aspects de la vie. La théologie est souvent considérée comme une branche de la philosophie et est étroitement liée à l'étude de l'éthique, qui est l'étude des principes et des valeurs morales.

La théologie peut être étudiée sous différents angles, notamment historique, philosophique et sociologique. Elle peut également être étudiée du point de vue de traditions religieuses spécifiques, telles que le christianisme, l'islam ou l'hindouisme. L'étude de la théologie implique souvent l'examen de textes religieux, tels que la Bible ou le Coran, ainsi que l'étude des écrits des théologiens et des philosophes qui ont étudié ces sujets dans le passé.

La relation entre la théologie et l'éthique dans les relations internationales est complexe. D'une part, de nombreuses traditions religieuses ont des principes et des valeurs éthiques qui peuvent être appliqués aux relations internationales. Par exemple, le principe de non-violence, qui est au cœur de nombreuses traditions religieuses, peut être considéré comme une base pour plaider en faveur de résolutions pacifiques des conflits entre nations.

D'autre part, la relation entre la théologie et l'éthique dans les relations internationales n'est pas toujours simple. En effet, la politique internationale est un domaine complexe et dynamique, et les actions d'une nation peuvent avoir des conséquences considérables pour les autres. En outre, des nations et des cultures différentes peuvent avoir des valeurs morales et des croyances différentes, ce qui peut rendre difficile l'obtention d'un consensus sur ce qui est la "bonne" ligne de conduite.

La vision de la nature humaine de Niebuhr et que l’humanité a une capacité à aller se dépasser, nous sommes des êtres spirituels, et la vision anthropologique est celle d’une humanité qui peut aller au-delà, qui peut s’élever de sa condition de pécheur.

L’humanité peut se transcender, mais vie dans le péché, en même temps on nie la condition humaine qu’on est dans le péché. Avec les religions on a des bases importantes solides sur le plan de la morale c’est-à-dire selon le bien. Ce parti pris de Niebuhr montre le parti pris de la nature humaine, on s’approche de dieu tout en restant dans le noir du péché.

Il y a une profonde ambiguïté entre fierté et volonté de la puissance :

« Man is insecure and involved in natural contingency; he seeks to overcome his insecurity by a will-to-power which overreaches the limits of human creatureliness. Man is ignorant and involved in the limitations of a finite mind; but he pretends that he is not limited. He assumes that he can gradually transcend finite limitation until his mind becomes identical with the universal mind. All of his intellectual and cultural pursuits, therefore, become infected with the sin of pride. Man's pride and will-to-power disturb the harmony of creation. »

Dans sa théologie, Niebuhr va avoir une volonté et puissance de l’homme sur trois plans :

  1. recherche de la sécurité : désire de dominer les autres.
  2. recherche de conceptions générales du monde : désir de transcender l’histoire. « All human knowledge is tainted with an 'ideological' taint. It pretends to be more true than it is. It is finite knowledge, gained from a particular perspective; but it pretends to be final and ultimate knowledge ». Toute connaissance est un élément idéologique. Chez Kant, il y a la connaissance a priori.
  3. recherche d’une éthique absolue : désir de transcender les règles morales de son époque, c’est le cas des mouvements.

Chez Niebuhr, il y a un problème de passage de niveau individuel au niveau collectif ou on cumule les égoïsmes qui renforcent le calcul d’intérêt. La conséquence est l’hypocrisie, l’illusion et la folie des grandeurs.

Pour les États-Unis, il y a un utopianisme certain avec la thèse du « Destiny Manifest », c’est la destinée des États-Unis d’Amérique que de s’occuper de ceux qui sont brimés.

Pour Wilson, il faut libérer les peuples colonisés en Europe, il y a un discours libérateur. C’est une vision idéaliste des relations internationales qui viennent au service des exploités, des brimés. C’est un moralisme idéologique.

L'éthique réaliste classique de Morgenthau[modifier | modifier le wikicode]

Le réalisme classique, tel que développé par le théoricien politique Hans Morgenthau, est une théorie des relations internationales qui met l'accent sur le rôle du pouvoir et de l'intérêt national dans l'élaboration de la politique internationale. Le réalisme classique soutient que le système international est anarchique, ce qui signifie qu'il n'existe pas d'autorité centrale ou d'organe directeur capable de faire appliquer des règles ou des règlements. Dans cet environnement, les nations doivent veiller à leurs propres intérêts et protéger leur propre sécurité.

Le réalisme classique de Morgenthau met également l'accent sur le rôle de l'éthique dans la politique internationale. Selon Morgenthau, les nations doivent agir conformément à des principes moraux, tels que la règle de droit et le respect de la souveraineté des autres nations. Toutefois, il croyait également que la poursuite de l'intérêt national doit parfois prendre le pas sur les principes moraux, notamment dans les situations où la sécurité d'une nation est menacée.

Morgenthau s’appuie sur Weber. Pour lui, l'homme d'État est un agent moral, un mandataire responsable devant agir suivant l'intérêt national, soit, avant tout, la sécurité nationale soit de préserver l’intégrité des institutions politiques et l’intégrité territoriale.

« The statesman must think in terms of the national interest, conceived as power among other powers. The popular mind, unaware of the fine distinctions of the statesman’s thinking, reasons more often than not in the simple moralistic and legalistic terms of absolute good and absolute evil »

— Hans Morgenthau and Kenneth Thompson, Politics Among Nations, 6e édition (New York: McGraw-Hill, 1985), p. 165

C’est une critique de la démocratie, le peuple et les individus agissent et raisonnent en termes moraux assez simples. Morgenthau critique la propension de voir le monde de façon manichéenne, l’homme d’État doit penser en terme d’intérêt national comme puissance parmi d’autres puissances.

Les principes moraux universels ne peuvent pas être appliqués aux États.

« Realism maintains that universal moral principles cannot be applied to the actions of states (...). The individual may say for himself: "Let justice be done, even if the world must perish", but the state has no right to say so in the name of those who are in its care. (...) While the individual has a moral right to sacrifice himself in defense of such a moral principle, the state has no right to let its moral disapprobation of the infringement of (that moral principle) get in the way of successful political action, itself inspired by the moral principle of national survival. »

— Hans Morgenthau and Kenneth Thompson, Politics Among Nations, 6e édition (New York: McGraw-Hill, 1985), p. 166

Le devoir de l’État est le devoir du « care ». Le devoir de diligence fait référence à l'obligation d'un gouvernement ou d'une autre autorité d'agir de manière à protéger et à promouvoir le bien-être de ses citoyens. Cela inclut la fourniture de services essentiels, tels que les soins de santé, l'éducation et la sécurité publique, ainsi que la protection des droits et libertés des citoyens.

En ce sens, le devoir de diligence est un aspect central du rôle de l'État dans les sociétés modernes. Les gouvernements ont la responsabilité de veiller à ce que leurs citoyens aient accès aux ressources et au soutien dont ils ont besoin pour mener une vie saine et productive. Cela inclut l'accès aux services et aux infrastructures de base, ainsi que la protection des citoyens contre les préjudices et le respect de leurs droits.

Le devoir de diligence s'étend également à l'environnement, car les gouvernements ont la responsabilité de protéger et de préserver les ressources naturelles pour les générations futures. Cela peut impliquer la mise en œuvre de politiques et de réglementations visant à limiter la pollution et à protéger l'environnement, ainsi que la promotion de pratiques de développement durable.

Dans l'ensemble, le devoir de diligence est un concept important dans la relation entre l'État et ses citoyens, car il reflète l'obligation des gouvernements d'agir dans le meilleur intérêt de leurs citoyens et de protéger et promouvoir leur bien-être.

Au niveau individuel, on peut se sacrifier en défendant un principe moral, mais au niveau de la collectivité on a un devoir moral par rapport à cette collectivité, on ne peut pas agir de façon pure et excessive et idéaliste dans ce contexte qui est le contexte de la responsabilité.

Cela débouche sur la politique du réalisme classique qui est la politique de la prudence. Le réalisme classique est une théorie des relations internationales qui met l'accent sur le rôle du pouvoir et de l'intérêt national dans la détermination du comportement des États. Selon les réalistes classiques, les États sont principalement motivés par leur propre intérêt et utilisent leur pouvoir et leur influence pour protéger et promouvoir leurs propres intérêts nationaux.

La politique de prudence peut être considérée comme un aspect important du réalisme classique, car elle implique d'agir avec prudence et précaution dans la prise de décision, en considérant les conséquences potentielles de ses actions. Cela est cohérent avec l'accent mis par le réalisme classique sur la nécessité de protéger et de promouvoir les intérêts nationaux, car les gouvernements doivent soigneusement peser les coûts et les avantages potentiels de leurs actions et envisager les conséquences à long terme de leurs décisions.

En ce sens, la politique de prudence est étroitement liée au réalisme classique, car elle reflète l'idée que les États doivent agir de manière responsable et prudente afin de protéger et de promouvoir leurs propres intérêts nationaux. Les réalistes classiques affirment que cela est nécessaire dans le système international, qui est caractérisé par l'anarchie et l'absence d'une autorité centrale chargée de faire respecter les règles et les règlements. Dans ce contexte, les États doivent être prêts à défendre leurs propres intérêts et à utiliser leur pouvoir et leur influence pour façonner le système international dans un sens qui leur est favorable. Dans l'ensemble, la politique de prudence est un aspect important du réalisme classique, car elle reflète la nécessité pour les États d'agir avec prudence et précaution afin de protéger et de promouvoir leurs propres intérêts nationaux.

Chez Niebuhr, l’homme a tendance à penser qu’il détient la vérité, il faut être humble face à Dieu, la chose la plus raisonnable du point de vue instrumental et de la wertnationalitätest d’être prudent.

Dans le contexte des relations internationales, les États peuvent être confrontés à divers défis et opportunités qui nécessitent une réflexion et une prise de décision approfondies. Par exemple, un État peut avoir à décider s'il doit entrer en guerre pour protéger sa sécurité nationale, ou s'il doit conclure un accord commercial avec un autre pays. Dans ces situations et dans d'autres, il est important que les États fassent preuve de prudence dans leur prise de décision, car les conséquences de leurs actions peuvent avoir des répercussions importantes sur leurs propres citoyens et sur les relations internationales au sens large.

La prise de décision prudente dans les relations internationales exige également des États qu'ils tiennent compte des intérêts et des perspectives des autres acteurs du système international. Cela peut impliquer de s'engager dans la diplomatie et de chercher à trouver des solutions mutuellement bénéfiques aux conflits ou aux différends. En étant prudents et attentifs dans leurs décisions et en tenant compte des intérêts des autres, les États peuvent contribuer à promouvoir la stabilité et la coopération dans le système international.

La prudence dans les relations internationales est un aspect important de la conduite responsable des affaires publiques, car elle aide les États à protéger et à promouvoir leurs propres intérêts tout en tenant compte des intérêts et des perspectives des autres.

« Empêcher le voisin d'être trop puissant, ce n'est point faire un mal : c'est se garantir de la servitude et en garantir ses autres voisins; en un mot, c'est travailler à la liberté, à la tranquillité, au salut public. »

— Fénelon

La doctrine de l'équilibre des forces est un concept des relations internationales qui renvoie à l'idée que les États doivent chercher à maintenir un équilibre des forces entre eux afin d'empêcher un État de devenir trop dominant et de menacer la sécurité des autres. Cela peut impliquer une variété de stratégies, telles que la formation d'alliances, le renforcement des capacités militaires ou l'engagement dans la diplomatie.

Selon l'écrivain et diplomate français François de Salignac de La Mothe-Fénelon (également connu sous le nom de Fénelon), la doctrine de l'équilibre des forces est un aspect important de la prudence dans les relations internationales. Selon lui, les États doivent chercher à maintenir un équilibre des forces afin d'empêcher un État de devenir trop puissant et de menacer la sécurité des autres. Cela exige des États qu'ils soient prudents et attentifs dans leurs décisions et qu'ils tiennent compte des conséquences potentielles de leurs actions sur l'équilibre des forces.

Fénelon a affirmé que la doctrine de l'équilibre des pouvoirs est un élément clé des relations internationales, car elle contribue à promouvoir la stabilité et à empêcher l'escalade des conflits. Il estime que les États doivent collaborer pour maintenir l'équilibre des forces et empêcher un État de devenir trop dominant, car cela permet d'éviter les guerres et de promouvoir la paix.

Morgenthau est donc contre :

  • idéologie éthique : mauvaise justification de la politique étrangère, une morale utilisée à des fins (hypocrites) de légitimation politique.
  • absolutisme moral (ou sentimentalisme) : ériger une valeur morale au-dessus des autres, c’est-à-dire se concentrer sur une seule valeur morale ; c’est faire de l’absolutisme éthique que de ne défendre qu’une même valeur. (exemples: démocratie; ONG monothématiques). Le travail politique est de voir le monde tel qu’il est avec beaucoup de valeurs qui se font face.

En d'autres termes, Morgenthau est wébérien : « l'éthique de la conviction (Gesinnungsethik) et l'éthique de la responsabilité (Verantwortungsethik) ne sont pas contradictoires, mais elles se complètent l'une l'autre et constituent ensemble l'homme authentique, c'est-à-dire un homme qui peut prétendre à la vocation politique ».

Références[modifier | modifier le wikicode]

Notes[modifier | modifier le wikicode]

  1. Morgenthau, Hans J. Politics among Nations; the Struggle for Power and Peace. New York: Knopf, 1967
  2. Le Savant et le Politique pdf en texte intégral sur le site Les Classiques des sciences sociales (copyright variable selon les pays)
  3. Le savant et le politique (Paris, Plon, 10/18, 2002, préface de R. Aron, p. 123 et s.)