Du principe des nationalités à « la question des minorités nationales » dans l’entre-deux-guerres

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Nous allons analyser l’impact de la première guerre mondiale sur les minorités nationales, sur les frontières et surtout le changement de la carte géopolitique de l’Europe qui va créer toute une série de nouvelles nations et qui vont être le foyer et la cause de beaucoup de conflits entre nationalités.

À l’encontre de beaucoup d’espoirs des décideurs, ils croyaient que cette guerre serait la dernière des guerres. On se concentre sur les destins de ces groupes nationaux, de ces nationalismes qui avaient le souhait et le désir de sortir des « prison des peuples ».

Le leitmotiv est nationalités, minorités nationales mais aussi conflits entre elles et les États nouvellement créées.

Conséquences de la Première Guerre Mondiale[modifier | modifier le wikicode]

Bilan humain et matériel[modifier | modifier le wikicode]

Les chiffres sont des estimations parce qu’il est difficile de séparer en statistique démographique les pertes de guerres des soldats tombés au front des pertes, des pertes collatérales et des pertes par d’autres agents comme la famine, des épidémies soit des mortalités accrues à cause des effets socioéconomiques de la guerre.

1919 était une année de famines terribles aussi liées à des facteurs climatiques mais aussi une année de pandémie avec une épidémie mondiale de grippe qui touchait entre autre l’Asie, les États-Unis et en Europe qui touchait une population déjà affaiblie.

C’est pourquoi on comparait cette guerre avec la Première Guerre aussi meurtrière en Europe qui était la guerre de trente en de 1618 à 1648 qui eut un effet lourd sur la population civile et la démographie.

Pour la France, il faut aussi prendre en compte les classes creuses. Environ presque une moitié de la génération n’est pas née pendant la guerre soit une génération réduite de 50% à 60%.

Ce sont des hommes jeunes qui vont au front est qui décèdent mais ce sont aussi les blessés physiques et psychiques sans oublier les orphelins et les veufs.

On voit que la France est le pays le plus touché, à une population plus petite que l’Allemagne et une population plus âgée relativement à la population active. La France a souffert plus et le pourcentage de mobilisés est plus important.

Le moment Wilsonien[modifier | modifier le wikicode]

Thomas Woodrow Wilson.

Pour comprendre ce qu’il se passe en Europe, il faut se tourner vers Wilson qui fut un historien et politologue. Il fut professeur et président de l’université de Princeton puis passa en politique avec des valeurs, des idéaux et des visions.

Lorsque Wilson tire les conclusions de la participation à cette guerre au côté de britanniques, des français et des autres ennemis de l’Allemagne, l’implication des États-Unis décide en quelque mois du destin des empires centraux.

Pour convaincre la population américaine mais aussi pour donner du sens et justifier moralement et politiquement cet engagement, il a décidé de toute une série de principes afin de gérer l’Europe conflictuelle après la guerre.

Wilson présenta quatorze principes avant la fin de la guerre qui vont entrer dans les traités de paix et notamment le Traité de Versailles comme grands principes notamment afin d’améliorer le jeu diplomatique d’après guerre et d’instaurer le libre-échange économique.[1]

Avant de parler de la libération des empires, on parle des colonies mais cela reste un vœu pieux car les principes concernant les colonies vont en rester là.

Les élites intellectuelles peuvent dès lors se référer à ce texte mais cela n’a pas de conséquence directe.

  1. « Des traités de paix ouverts, auxquels on a librement abouti, après lesquels il n'y aura plus aucune espèces d'alliances internationales privées, mais une diplomatie franche et transparente »
  2. « Une absolue liberté de navigation sur les mers, en dehors des eaux territoriales, en temps de paix, aussi bien qu'en temps de guerre, sauf si les mers doivent être en partie ou totalement fermées afin de permettre l'application d'alliances internationales. »
  3. « Le retrait, autant que possible, de toutes les barrières économiques, et l'établissement d'une égalité des conditions de commerce parmi toutes les nations désirant la paix et s'associant pour la maintenir. »
  4. « Des garanties adéquates à donner et à prendre afin que les armements nationaux soient réduits au plus petit point possible compatible avec la sécurité intérieure. »
  5. « Un ajustement libre, ouvert, absolument impartial de tous les territoires coloniaux, se basant sur le principe qu'en déterminant toutes les questions au sujet de la souveraineté, les intérêts des populations concernées soient autant prises en compte que les revendications équitables du gouvernement dont le titre est à déterminer. »
  6. « L'évacuation de tout le territoire russe et règlement de toutes questions concernant la Russie de sorte à assurer la meilleure et plus libre coopération des autres nations du monde en vue de donner à la Russie toute latitude sans entrave ni obstacle, de décider, en pleine indépendance, de son propre développement politique et de son organisation nationale; pour lui assurer un sincère et bienveillant accueil dans la Société des Nations libres, avec des institutions de son propre choix, et même plus qu'un accueil, l'aide de toute sorte dont elle pourra avoir besoin et qu'elle pourra souhaiter. Le traitement qui sera accordé à la Russie par ses nations sœurs dans les mois à venir sera la pierre de touche de leur bonne volonté, de leur compréhension des besoins de la Russie, abstraction faite de leurs propres intérêts, enfin, de leur sympathie intelligente et généreuse. »
  7. « La Belgique, et le monde entier agréera, doit être évacuée et restaurée, sans aucune tentative de limiter sa souveraineté dont elle jouit communément aux autres nations libres. Nul autre acte ne servira comme celui-ci à rétablir la confiance parmi les nations dans les lois qu'elles ont établi et déterminé elles-mêmes pour le gouvernement de leurs relations avec les autres. Sans cet acte curateur, l'entière structure et la validité de la loi internationale est à jamais amputée. »
  8. « Tous les territoires français devraient être libérés, les portions envahies rendues, et les torts causés à la France par la Prusse en 1871, concernant l'Alsace-Lorraine, qui a perturbé la paix mondiale pendant près de 50 ans, devraient être corrigés, de telle sorte que la paix soit de nouveau établie dans l'intérêt de tous. »
  9. « Un réajustement des frontières d'Italie devrait être effectué le long de lignes nationales clairement reconnaissables. »
  10. « Aux peuples d'Autriche-Hongrie, dont nous désirons voir sauvegarder et assurer la place parmi les nations, devra être accordée au plus tôt la possibilité d'un développement autonome. »
  11. « La Roumanie, la Serbie et le Monténégro devraient être évacués ; les territoires occupés devraient être restitués ; à la Serbie devrait être assuré un accès à la mer libre et sûr; les relations des états Balkans entre eux devraient être déterminés par une entente amicale le long de lignes historiquement établies d'allégeance et de nationalité; des garanties internationales quant à l'indépendance politique et économique, et l'intégrité territoriale des États des Balkans devrait également être introduites. »
  12. « Aux régions turques de l'Empire ottoman actuel devraient être assurées la souveraineté et la sécurité ; mais aux autres nations qui sont maintenant sous la domination turque on devrait garantir une sécurité absolue de vie et la pleine possibilité de se développer d'une façon autonome ; quant aux Dardanelles, elles devraient rester ouvertes en permanence, afin de permettre le libre passage aux vaisseaux et au commerce de toutes les nations, sous garantie internationale. »
  13. « Un État polonais indépendant devrait être créé, qui inclurait les territoires habités par des populations indiscutablement polonaises, auxquelles on devrait assurer un libre accès à la mer, et dont l'indépendance politique et économique ainsi que l'intégrité territoriale devraient être garanties par un accord international. »
  14. « Une association générale des nations doit être constituée sous des alliances spécifiques ayant pour objet d'offrir des garanties mutuelles d'indépendance politique et d'intégrité territoriale aux petits comme aux grands États. »

Le dixième principe est le principe de l’autodétermination et des nationalités qui est le droit des peuples de donner la direction de gérer leurs propres affaires et notamment de décider d’avoir une autonomie ou non.

Le denier point est la création de la Société des Nations avec la volonté de sauvegarder la paix dans le cadre d’une société des nations créée en 1920 à Genève.

Pour les États-Unis la chose finit très tragiquement, Wilson décède rapidement. Le Congrès américain recule devant toutes ces visions et promesses d’engagement en Europe, ils ne deviennent pas membre de la Société des Nations, toutefois, les idées restent.

Robert Lansing écrit dans ses notes « quand le Président parle d’autodétermination, quelle unité a t-il en tête, entend t-il par là une race, une aire territoriale, une communauté, sans une unité de mesure définit, l’application de ce principe est dangereux pour la paix et la stabilité »[2].

L’Europe centrale et du sud est multiethniques, multilingues, multiculturelles et multireligieuses en font un ensemble trop mélangé. Les peuples ne savent pas vraiment clairement à quelle nationalité ils appartiennent.

Le problème des empires centraux se traduit sur une autre échelle qui est l’échelle d’État-Nation mais ces problèmes se transmettent dans des empires.

Le Traité de Versailles marque la fin de la guerre et le règlement des comptes pour l’Empire allemand qui devient le responsable majeur du conflit.

Le traité de Versailles est vécu ou présenté comme un Diktat par de nombreux Allemands.

Dans les cinq traités, il y a des règlements territoriaux qui vont avoir des conséquences assez graves.

On parle dans la littérature de moment wilsonien, de grandes valeurs et des grands principes préparés politiquement et intellectuellement. C’est la traduction en relations internationales de grands principes.

Il n’y a d’abord pas eu de véritable négociation avec les perdants. C’est une nouveauté dans l’histoire de l’Europe car on ne voulait pas répéter les fautes du passé. Les États défaits ne participent pas aux négociations, c’était un diktat, terme utilisé pour dénoncer le traité de Versailles.

Tous les traités de paix de l’époque moderne sont basés sur des négociations d’une manière inégale mais les exclure totalement était unique. Après la deuxième guerre mondiale, il n’y a pas eu de traités de paix.

Un effort a été fait en faisant appelle à l’expertise scientifique et notamment linguistique, géographique et à des ethnographes afin de trouver des solutions pour démêler ces mélanges de populations. À la fin, c’est une logique politique qui a déterminée le destin des frontières, plutôt les intérêts des gagnants et non pas un effort de représenter la composition nationale dans les territoires politiques.

Le fin des empires centraux[modifier | modifier le wikicode]

La situation de l'Europe en 1914, les alliances - atlas-historique.net

Pour les plus critiques et progressistes, il fallait créer des États plus petits multiethniques et multiculturels mais les représentants des nationalismes ne voulaient pas.

Avant la guerre, si on regarde les frontières on a toujours les unités des empires Russe, Ottoman et Allemand.

La situation de l'Europe en 1923, l'après-guerre - atlas-historique.net

Les empires sont éclatés sur le principe des nationalités mais aussi comme régimes politiques c’est-à-dire d’une manière autoritaire et monarchique de régner sur de très grands territoires. Soit les empires éclatent dans le cadre de révolutions comme en Russie en 1917 avec l’instauration d’un régime communiste, les autres capitales d’empire auront leurs propres révoltes et insurrections très souvent des soldats et des matelots. Avec la fin de la guerre il y a aussi des changements de régime politique.

Il y a une idée aussi de finir avec l’héritage des empires comme l’Autriche qui devient une république. Avec les traités de paix et l’intervention des alliés occidentaux c’est la recomposition de ces empires en de nouveaux États-Nation.

L’empire du Tsar a été morcelé, notamment les Pays Baltes et la Pologne qui est reconstitué après 130 années d’occupation. Dans les quatorze points de Wilson il y a la reconnaissance de la nationalité polonaise avec un État, il y aussi un moment bref de l’indépendance de l’Ukraine.

Le morcellement le plus important est l’empire des Habsbourg et le morcellement de l’empire sur les Balkans.

Les régimes démocratiques 1919 - 1933.

C’est le moment des traités de paix, du renforcement du droit à l’autodétermination avec des résultats tout à fait matériels.

Des rémiges sont renversés tandis que d’autres débutent avec la volonté du peuple à participer au gouvernement. Il faut noter que mêmes les pays qui gardent la monarchie ont des régimes constitutionnels, beaucoup de pays donnent aussi le droit de vote aux femmes afin de reconnaître leur participation dans la guerre dans la république allemande, autrichienne tout comme dans la république turque en 1924.

Les anciennes démocraties et notamment la France hésitent attendant une autre guerre mondiale afin d’octroyer aux femmes le droit de vote.

L’autodétermination des peuples et la constitution de nouveaux États[modifier | modifier le wikicode]

Les zones instables à l'est de L'Europe.

Comment dessine t-on les frontières en fonction des minorités et des diversités ethnoculturelles ? C’est pratiquement impossible, nous pouvons voir sur les cartes de nombreux conflits de frontières.

La question du mélange démographique sur un nouveau territoire soulève des conflits de frontières à savoir dessiner les limites d’un État.

Il faut soulever la problématique de gérer toutes ces revendications, ces conflits et de le faire de manière délibérée dans le cadre de mesures pacifiques. La Société des Nations n’a pas de moyens de sanctions. Toute une série d’experts font des études à Genève pour proposer des solutions afin de réagir à des revendications nationales.

Une solution est de proposer des plébiscites mais cela ne fonctionne pas nécessairement menant souvent à des compromis. La pensée originale de laisser les peuples et les populations locales décider est en phase avec l’idée d’autodétermination.

Lorsque les minorités sont sous tensions avec tous ces changements politiques, les décisions par majorité ou compromis ne fonctionnent pas, ainsi toute une série de conflits ne sont pas résolus.

Le seul conflit résolu avec l’aide de la diplomatie nationale est un conflit entre le Danemark et l’Islande.

Il y a des pays comme les pays baltes, la Lituanie et la Pologne où plus d’1/3 de la population n’est pas une question réglée. Il y a une reprise des problèmes des nationalités parce qu’il y a toujours le problème des nationalités.

Toutefois il y a des peuples majoritaires au sein de nations mais avec des minorités.

La fabrication des minorités nationales[modifier | modifier le wikicode]

Modèle de Brubaker.png

C’est un modèle de Brubaker[3], spécialiste américain, qui a beaucoup travaillé sur les questions de citoyenneté qui fait des comparaisons historiques sur ce qui s’est passé après la chute de l’Union Soviétique. Toutefois, il fait des analogies avec la situation d’après la première guerre mondiale.

Il y a trois partenaires pour les minorités nationales :

  • l’État qui se nationalise : la Hongrie créée sur l’empire des Habsbourg reste hétérogène. Il y a l’État nationalisant qui veut que la communauté nationale soit la plus homogène possible ; un État qui se créé fait tout un travail de nationalisation des populations. Un État nationalisant qui a à l’intérieur des minorités mais aussi des concitoyens ailleurs.
  • minorités nationales : les minorités nationales sont partout.
  • patries nationales externes : les homelands ne sont pas nécessairement le territoire de naissance des personnes.

Il y a un triangle entre ces États, une fois les tutelles de minorités nationales qui doivent décider sur les droits relatifs de ces minorités, sur l’éducation, sur les libertés religieuses mais on est aussi la patrie d’autres qui sont ailleurs que l’on considère aussi comme nationaux. Il y a des relations internationales qui concernent les ressortissants respectifs.

Ce qui compte n’est pas d’où l’on vient, mais l’intérêt d’une minorité est d’avoir un patron qui intervient pour leurs intérêts.

Toutefois, pour d’autres populations ce n’est pas si facile que cela. Des polonais en Ukraine étaient avant des sujets du Tsar, la Pologne n’est leur patrie que dans un sens symbolique, c’est une patrie nationale externe.

Les constellations conflictuelles sont multipliées, nous avons toujours tendance à voir l’État avec sa minorité.

Les moyens pour résoudre ces problèmes sont des moyens violents comme des purifications ethniques, des échanges de populations, des assimilations. La Société des Nations essaie aussi de réguler ce triangle qui propose des accords bilatéraux afin de reconnaître mutuellement les droits et les autonomies relatives des minorités.

Il y a des dizaines de traités entre États dans le cadre de reconnaissances mutuelles. Cela a un effet de pacification mais les minorités sont tellement militantes qu’elles ne respectent pas toujours ce qui est négocié à Genève ou entre les États.

C’est un modèle qui va de la première guerre jusqu’après la fin du communisme.

Frontières, minorités, conflits[modifier | modifier le wikicode]

Nous allons parler des cas de conflits mais aussi des manières de résoudre les conflits. Il y avait des conflits pratiquement à chaque nouvelle frontière.

La première guerre est terminée avec l’armistice entre la France et l’Allemagne mais la guerre continue ailleurs. La chronologie de 1914 à 1918 est la chronologie occidentale, pour les populations ailleurs, la guerre continue.

Par exemple, à la suite de la révolution bolchévique et de la fin de la guerre entre l’Allemagne et la Russie qui est une paix particulières, après la fin de la novembre 1918, en 1919 et en 1920 il y a une guerre civile entre « rouges » et « blancs » sur le territoire de l’empire russe entre des populations qui ne veulent pas être sous la tutelle d’un régime bolchévique et il y a intervention des puissances occidentales sur le territoire russe.

La guerre civile qui suit la révolution russe va jusqu’en 1921 mais pour les populations la limite entre la grande guerre et la guerre civile n’est pas bien claire.

En Pologne, il y a une guerre contre la Russie en 1920 afin de déterminer les frontières orientales, la Pologne gagne cette guerre. S’il y a toute une série de négociations, de traités, d’accords pour résoudre des problèmes de frontières et de conflits, c’est à cause de la prolongation de traités militaires. C’est le traité de paix de Riga, 1921 qui signifie des gains territoriaux pour la Pologne.

La fin de l’Empire ottoman[modifier | modifier le wikicode]

On essaie déjà avant la première guerre mondiale d’entamer des négociations. Il y a déjà des politiques internationales pour, dans un certain sens, au moins d’essayer de modérer ou de régler certaines questions notamment avec l’instrument d’échange de population. Ce sont des traités bilatéraux qui visent à encourager et à encadrer la purification ethnique : celui de 1913 prévoit des échanges de population entre la Bulgarie et la Turquie, puis celui de 1914 entre la Grèce et la Turquie, enfin celui de 1919 entre la Grèce et la Bulgarie.

De 1920 à 1922 eut lieu une guerre entre la Grèce et Turquie qui se termina par une défaite grecque et au traité de Lausanne de 1923.

Le Traité de Lausanne a lieu sur l’ancien territoire de l’ancien Empire ottoman qui est attaqué par la Grèce perdant beaucoup de territoire au Moyen-Orient et en méditerranée. Un certain nombre de territoires qui sont des anciennes provinces de l’Empire ottoman deviennent des mandats des grandes puissances, la Grèce essaie de profiter de la situation afin de s’affirmer comme puissance.

Les anciennes puissances se sont toujours intéressées depuis le début du XIXème siècle aux Balkans. La guerre continue aux marges de l’Europe.

Le conflit entre la Grèce et la Turquie se répète toujours, ce sont des conflits militaires mais aussi des conflits autour de populations.

Les échanges de populations consécutifs au traité de Lausanne.

Dans le Traité de Lausanne, on légalise un moyen qu’on pense un moyen de solution qui est les échanges de populations. On parle de nettoyage ethnique qui est toute fois un terme anachronique.

Des minorités se trouvent sur les deux territoires des deux pays qui sont des États nationalisants mais la patrie de minorités d’ailleurs. Les juristes internationaux vont suggérer d’échanger les populations soit 1,3 millions de grecques rapatriés et 400000 turques qui vont quitter la Grèce.

En revanche, ce n’est pas une solution, c’est un traumatisme, leurs identités restent ailleurs d’une certaine manière. C’est une violence symbolique mais aussi un acte autoritaire.

Lord Curzon argumentait que « la solution entre grecques et turques est une solution totalement mauvaise et haineuse que le monde paiera lourdement dans les cent années à venir ».

Toutefois, à ce moment on croyait avoir trouvé quelque chose en enlevant le problème. Si on pense en tant que nationalistes on a perdu une partie de la terre nationale, c’est une raison pour un autre conflit.

Durant la crise des années 1894 - 1896, le sultan Abdülhamid II organise des pogromes qui font autour de 200000 victimes.

Pendant la guerre, il y a aussi déjà à l’intérieur de l’Empire ottoman des nationalismes avec le nationalisme turc qui souhaite moderniser la Turquie et défendre ce qui reste de l’Empire mais qui n’est pas un mouvement multiethniques.

Les Jeunes Turques arrivent au pouvoir en 1909 avec une idée d’État-Nation turc et de défendre son territoire national mais aussi avec l’idée de purifier la population.

Cela touche les arméniens parce qu’ils ont une autre religion, identifiable comme groupe ethnique, ils parlent une autre langue et sont dispersés sur différents territoires où ils forment des minorités. En 1909 les Jeunes Turcs massacrent environ 20000 Arméniens en Cilécie.

Durant la première guerre mondiale, les arméniens sont couramment accusés d’être des espions pour des puissances étrangères alors que les turcs à ce moment sont alliés aux empires centraux. C’est un conflit autour de l’homogénéité interne de la nation, on veut des gens qui parlent la même langue et partage les mêmes visions au sein d’une nation.

Il faut noter que les arméniens vont dans cette guerre surtout faire appelle aux allemands parce que ce sont des chrétiens.

Entre 1915 et 1916 on pense qu’entre 1,2 et 1,5 millions d’Arméniens ont péri à la suite d'une élimination programmée à travers des migrations forcées, des massacres, des conversions forcées de femmes à l’Islam.

La minorité arménienne est une grande minorité d’environ 2 millions de personnes en 1913, toutefois, on ne peut être sûr de ces estimations. En revanche, les massacres ne sont pas contestés.

Ce groupe ethnique a été forcé de migrer jusqu’à la région libanaise et vers la méditerranée. Durant cette migration forcée, il y a eu des massacres et des famines, c’est un processus long. Le génocide n’est pas comparable avec le génocide du milieu et de la seconde partie du XXème siècle, toutefois, il y a une volonté politique de le faire. Il faut aussi noter qu’il y a des décisions à Istanbul et des tolérances politiques.

Au moment des conflits, on ne fait pas de recensement. Il y a beaucoup de mobilité, c’est pourquoi on compare les recensements afin d’élaborer des estimations des massacres et des famines.

Le génocide arménien fait partie de la folie des nouveaux nationalismes et des nouvelles nations de purifier les populations de leur territoire et des territoires rêvés futurs. On souhaite préparer une cohérence ethnique pour un futur État turc.

C’est pourquoi les conflits entre grecques et turques de 1920, qui est un conflit pour conquérir des minorités, est un prétexte expansionniste.

La Fin de l’empire de l’Autriche-Hongrie[modifier | modifier le wikicode]

L’Autriche est entourée de germanophones et créée par le traité de Paris exprimant le souhait de se réunir à l’Allemagne. Une clause et même prévue si l’Autriche exprime sa volonté que cela serait possible.

Suite au conflit, les puissances victorieuses n’ont surtout pas voulue renforcer l’Allemagne en interdisant la fusion des germanophones.

Les actes des traités ont des répercussions sur la politique plus tard. L’Anschluss, qui est la fusion de l’Autriche avec l’Allemagne nazie, était une prétention de réaliser le souhait du peuple en réunissant les peuples germanophones.

La détermination selon Wilson n’est pas réalisée dans les faits.

La serbes et les slovènes forment un même territoire. La Tchécoslovaquie est considérée comme un État artificiel parce qu’il réuni deux entités qui avaient des ambitions autonomes mais les alliés ne souhaitent pas multiplier les micro-États. Dans le cas de la Tchécoslovaquie, les deux parties ont le droit de nationaliser indépendamment l’un de l’autre.

Ces exemples parcourent tout le XXème siècle.

Le démembrement de l'Autriche-Hongrie - atlas-historique.net

La plus grande coupure fut avec la Hongrie qui perd énormément de territoires, des hongrois. Pendant la seconde guerre mondiale, ils vont essayer de récupérer certains territoires.

La Hongrie et le traité de Trianon (1919-1945) - atlas-historique.net

Jusqu’à aujourd’hui, le traité du Trianon reste une grande injustice. La Hongrie est peut être le pays de l’Empire austro-hongrois qui a le plus perdu.

Références[modifier | modifier le wikicode]

Notes[modifier | modifier le wikicode]

  1. THRONTVEIT, T. (2011). The Fable of the Fourteen Points: Woodrow Wilson and National Self-Determination. Diplomatic History, 35(3), 445–481. https://doi.org/10.1111/j.1467-7709.2011.00959.x
  2. (Lansing, 1921, p. 93, cité par Sukiennicki, 1984, p. 28
  3. R. Brubaker, Nationalism Reframed : Nationhood and the National Question in the New Europe, Cambridge, Cambridge University Press, 1996.
  4. http://www.armenian-genocide.org/map-full.htm