Contrainte et préférences du consommateur

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La théorie du consommateur est une branche fondamentale de la micro-économie qui se penche sur l'analyse du comportement décisionnel des individus en matière de consommation. Cette théorie, aussi connue sous le nom de théorie du choix du consommateur, cherche à éclairer diverses questions clés. Parmi celles-ci, on trouve l'interrogation sur la nature décroissante des courbes de demande, l'impact des variations salariales sur l'offre de travail, ainsi que l'influence des taux d'intérêt sur l'épargne des ménages. Un concept central à cette théorie est l'idée de compromis, soulignant que les ressources étant limitées, chaque choix implique un renoncement - illustré par l'adage qu'il n'existe pas de déjeuner gratuit.

L'objectif ultime des individus, selon cette théorie, est de maximiser leur bien-être. Face aux contraintes de leur revenu, au prix des biens et services, et à leurs préférences personnelles, ils s'efforcent de prendre des décisions de consommation qui optimisent leur satisfaction. Cette démarche d'optimisation sous contrainte met en lumière la manière dont les consommateurs arbitrent entre différentes options pour atteindre le meilleur niveau de bien-être possible étant donné leurs ressources limitées.

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La contrainte budgétaire[modifier | modifier le wikicode]

La contrainte budgétaire[modifier | modifier le wikicode]

La contrainte budgétaire joue un rôle crucial dans la théorie du choix du consommateur, délimitant ce que le consommateur peut réellement se permettre d'acheter avec son revenu disponible. Elle définit la frontière des possibles en matière de paniers de consommation accessibles, en fonction du revenu et des prix des biens. Cette contrainte explique pourquoi les individus consomment souvent moins qu'ils ne le désireraient : leurs choix sont limités par les ressources financières dont ils disposent.

La notion de contrainte budgétaire prend en compte tous les paniers de consommation possibles qu'un consommateur peut acquérir sans excéder son budget. Ainsi, elle reflète les choix disponibles dans le cadre des limitations financières et des prix des biens sur le marché. Pour simplifier l'analyse, on considère souvent que la dépense se répartit entre un nombre limité de biens, typiquement deux dans de nombreux modèles économiques.

Prenons l'exemple d'une consommatrice nommée Amy pour illustrer ce concept. Amy doit choisir comment dépenser son revenu disponible de 100 francs uniquement entre deux types de biens : des bières, avec un prix unitaire de 2 francs, et des kebabs, dont le prix unitaire est de 10 francs. En n'épargnant pas, Amy doit décider de la quantité de chaque bien à acheter, sachant que la somme de ses dépenses pour les bières (Qb x Pb) et les kebabs (Qk x Pk) ne doit pas excéder son revenu de 100 francs. Cette situation illustre parfaitement comment la contrainte budgétaire détermine les choix de consommation en fonction du revenu et des prix des biens.

Contrainte budgétaire : exemple[modifier | modifier le wikicode]

Ce tableau illustre un exemple de contrainte budgétaire pour une consommatrice nommée Amy, qui a un budget de 100 francs à répartir entre l'achat de bières et de kebabs. Les bières coûtent 2 francs chacune, tandis que les kebabs coûtent 10 francs chacun. Le tableau montre différentes combinaisons de quantités de bières et de kebabs qu'Amy peut acheter sans excéder son budget.

Contrainte budgétaire exemple 1.png

Analysons les informations données. Le tableau démarre avec Amy n'achetant aucune bière et se permettant le maximum de kebabs, soit 10, ce qui correspond à la totalité de son budget. Ensuite, pour chaque augmentation par tranche de 5 bières, le nombre de kebabs qu'elle peut se permettre diminue d'un, et la dépense totale reste constante à 100 francs. Cela illustre bien la notion de substitution entre les bières et les kebabs : pour chaque bière supplémentaire qu'Amy choisit d'acheter, elle doit renoncer à un demi kebab, puisque le coût de cinq bières équivaut à celui d'un kebab.

À mi-chemin du tableau, nous voyons qu'Amy peut choisir une répartition égale de son budget entre les bières et les kebabs, soit 25 bières et 5 kebabs, ce qui implique une dépense de 50 francs dans chaque catégorie. Cela représente un point où elle équilibre parfaitement sa consommation entre les deux biens.

À mesure que nous avançons vers la fin du tableau, Amy augmente progressivement sa consommation de bières aux dépens des kebabs jusqu'à atteindre le point où elle dépense tout son budget sur 50 bières, n'en laissant rien pour les kebabs.

Ce tableau est un exemple classique de la manière dont les consommateurs font face à des choix de substitution en présence de contraintes budgétaires fixes. Il représente graphiquement une ligne droite dans un graphique de contrainte budgétaire, montrant toutes les combinaisons possibles de deux biens qu'un consommateur peut acheter avec un budget donné. Cela démontre également le principe de la pente négative de la contrainte budgétaire, qui indique que plus on achète d'un bien, moins on peut acheter de l'autre, étant donné un budget limité.

Dans l'analyse économique, l'équation suivant illustre la contrainte budgétaire d'un consommateur sous forme analytique. Cette équation est fondamentale dans l'étude de la microéconomie car elle décrit mathématiquement le budget dont dispose un consommateur pour répartir entre différents biens.

L'équation énonce que la dépense totale pour les bières (au prix par unité et en quantité ) plus la dépense totale pour les kebabs (au prix par unité et en quantité ) est égale au revenu total du consommateur. Cette relation capture l'idée que le consommateur ne peut pas dépenser plus que son revenu total.

La seconde équation, , est une reformulation de la première, résolue pour , la quantité de bières. Elle montre combien de bières le consommateur peut acheter en fonction de son revenu , du prix des bières , et de la quantité de kebabs qu'il décide d'acheter. Le terme représente le nombre maximal de bières qu'il pourrait acheter avec son revenu s'il ne dépensait rien en kebabs, tandis que le terme représente le nombre de bières auquel il doit renoncer pour chaque kebab acheté.

Cette dernière équation illustre également la pente de la ligne de la contrainte budgétaire dans un graphique où et sont sur les axes. La pente est déterminée par le rapport des prix des deux biens, , et elle est négative, reflétant le fait que si l'on dépense plus sur un bien, on doit en dépenser moins sur l'autre pour rester dans les limites du budget.

Contrainte budgétaire : interprétation[modifier | modifier le wikicode]

La contrainte budgétaire décrite est un concept central dans la théorie de la consommation. Elle détaille mathématiquement les limites des choix disponibles pour un consommateur, en l'occurrence Amy, basées sur son revenu et le prix des biens qu'elle souhaite acquérir.

La première expression, , signifie que la somme de l'argent dépensé sur les bières (à francs chacune en quantité ) et les kebabs (à francs chacun en quantité ) doit être égale au revenu disponible d'Amy. Autrement dit, c'est la représentation de toutes les possibilités d'achat pour Amy, où le coût total ne dépasse pas son budget.

La deuxième formule, , montre la relation entre la quantité de bières que Amy peut acheter et la quantité de kebabs qu'elle décide d'acquérir, tout en restant dans les limites de son budget. Cela illustre comment, si Amy choisit d'acheter plus de kebabs, elle devra acheter moins de bières, et vice versa.

La quantité maximale de bières que Amy peut s'offrir si elle ne dépense rien en kebabs est donnée par . Cela représente le nombre de bières qu'elle peut acheter avec son budget total si le prix de la bière est . De manière similaire, la quantité maximale de kebabs qu'elle peut acheter si elle ne dépense rien en bières est .

Ces expressions indiquent le pouvoir d'achat d'Amy en termes de bières et de kebabs : elles transforment son revenu en unités de biens. En utilisant la dernière expression fournie, nous pouvons convertir directement la quantité maximale de bières en la quantité maximale de kebabs, et vice versa, en utilisant les prix relatifs des deux biens. Cette conversion est essentielle pour comprendre la flexibilité du budget d'Amy entre les deux biens.

Cette analyse montre que le revenu d'Amy peut être exprimé en termes réels, c'est-à-dire en quantités de biens qu'elle peut se permettre, plutôt qu'en termes monétaires. Cela aide à comprendre la valeur réelle de son revenu en termes de son pouvoir d'achat de biens spécifiques, reflétant l'importance de la contrainte budgétaire dans ses décisions de consommation.

Contrainte budgétaire : prix relatif[modifier | modifier le wikicode]

Le concept du prix relatif est essentiel pour comprendre la contrainte budgétaire dans le cadre de la théorie de la consommation. Le prix relatif, qui est représenté par la pente de la droite de contrainte budgétaire, agit comme un taux de conversion entre deux biens, permettant au consommateur de comprendre combien de l'un peut être obtenu en renonçant à une unité de l'autre. C'est ce que l'on appelle le coût d'opportunité.

Dans l'exemple donné, le rapport des prix montre la valeur d'un kebab en termes d'"équivalents bières". Cela signifie combien de bières Amy doit renoncer pour acquérir un kebab supplémentaire. Si on dérive la quantité de bières par rapport à la quantité de kebabs, on obtient , ce qui indique la pente négative de la droite de contrainte budgétaire et représente le coût d'opportunité d'un kebab en termes de bières perdues.

Dans cet exemple, puisque le prix d'un kebab est cinq fois celui d'une bière, un kebab "coûte" cinq bières dans le sens du taux d'échange. Cela signifie qu'à chaque fois qu'Amy choisit d'acheter un kebab, elle doit renoncer à la quantité de bières qu'elle aurait pu acheter avec le même montant d'argent, ce qui est ici cinq.

La "relecture" de la contrainte exprime que la quantité de bières que Amy peut consommer est égale à la quantité maximale qu'elle pourrait consommer si elle n'achetait pas de kebabs, moins le nombre de kebabs qu'elle achète convertis en "équivalents bières". De manière similaire, la quantité de kebabs que Amy peut consommer est égale à la quantité maximale qu'elle pourrait consommer si elle n'achetait pas de bières, moins le nombre de bières qu'elle achète convertis en "équivalents kebabs". Ces relations sont respectivement exprimées par les formules suivantes : et .

Ces équations reflètent la façon dont Amy doit répartir son revenu entre les bières et les kebabs, en prenant en compte les prix relatifs des deux biens pour optimiser sa consommation au sein de sa contrainte budgétaire.

Contrainte budgétaire : graphique[modifier | modifier le wikicode]

Ce graphique illustre visuellement la contrainte budgétaire d'Amy, démontrant l'ensemble des combinaisons de bières et de kebabs qu'elle peut se permettre avec son budget défini. Sur l'axe des ordonnées, nous avons la quantité de bières, et sur l'axe des abscisses, la quantité de kebabs. Chaque point le long de la ligne droite indique une combinaison possible des deux biens que Amy peut acheter sans dépasser son budget total.

Contrainte budgétaire graphique 1.png

Le graphique partagé illustre visuellement la contrainte budgétaire d'Amy, démontrant l'ensemble des combinaisons de bières et de kebabs qu'elle peut se permettre avec son budget défini. Sur l'axe des ordonnées, nous avons la quantité de bières, et sur l'axe des abscisses, la quantité de kebabs. Chaque point le long de la ligne droite indique une combinaison possible des deux biens que Amy peut acheter sans dépasser son budget total.

Le point le plus haut sur l'axe des ordonnées représente le maximum de bières qu'Amy peut acheter si elle choisit de ne pas dépenser d'argent en kebabs, soit 50 bières, ce qui est calculé comme . Inversement, le point le plus à droite sur l'axe des abscisses montre le nombre maximal de kebabs qu'elle peut se permettre si elle ne dépense rien en bières, ce qui est de 10 kebabs, calculé comme .

La ligne droite reliant ces deux points est la contrainte budgétaire d'Amy. Cette droite définit l'espace budgétaire, qui est l'ensemble des paniers de biens accessibles à Amy avec son revenu fixe. Chaque point sur cette droite représente un choix différent de répartition entre les bières et les kebabs.

Le graphique met en évidence le taux d'échange entre les bières et les kebabs, qui est illustré par la pente de la droite de contrainte budgétaire. Cette pente est déterminée par le rapport des prix des deux biens, , signifiant que pour chaque kebab additionnel qu'Amy veut, elle doit renoncer à 5 bières. Cela représente le coût d'opportunité d'un kebab en termes d'unités de bières perdues.

Ce taux d'échange est un concept crucial pour les consommateurs, car il explique comment un changement dans la consommation d'un bien entraîne une diminution de la capacité à consommer un autre bien, en raison des ressources limitées. Le graphique illustre de manière éloquente l'importance des décisions de consommation et la gestion budgétaire pour un individu, en mettant en lumière les sacrifices nécessaires entre différents choix.

Variation du revenu[modifier | modifier le wikicode]

Lorsque le revenu d'Amy diminue de 100 à 80 francs, cela a des implications directes sur les quantités de bières et de kebabs qu'elle peut se permettre. En examinant les expressions de la contrainte budgétaire, pour les bières et pour les kebabs, on peut voir l'impact de la réduction du revenu.

Dans ces équations, représente le revenu d'Amy. Si diminue, alors les termes et diminuent également, ce qui signifie que la quantité maximale de bières () et la quantité maximale de kebabs () que Amy peut acheter avec son nouveau revenu sont réduites. Graphiquement, cela entraîne un déplacement de la droite de contrainte budgétaire vers l'intérieur du graphique, reflétant le fait qu'avec moins de revenu, Amy ne peut pas se permettre autant de bières ou de kebabs qu'auparavant.

La pente de la droite de contrainte budgétaire, qui représente le taux d'échange entre les bières et les kebabs, reste cependant inchangée parce qu'elle est déterminée uniquement par le rapport des prix des deux biens , et non par le revenu d'Amy. Le taux d'échange est donc toujours de 5 bières pour 1 kebab.

Ainsi, bien que la capacité totale d'Amy à consommer des biens diminue, la relation relative entre les biens qu'elle peut échanger reste constante. Cela signifie que, même avec un revenu réduit, Amy fera face aux mêmes choix de substitution entre les bières et les kebabs.

Inversement, si le revenu d'Amy augmentait, la droite de contrainte budgétaire se déplacerait vers l'extérieur, élargissant ses possibilités de consommation tout en maintenant le même taux d'échange. Elle pourrait alors se permettre plus de bières ou de kebabs, ou une combinaison des deux, en fonction de ses préférences.

Contrainte et préférences variation du revenu 1.png

Le graphique affiché illustre l'impact d'une baisse de revenu sur la contrainte budgétaire d'Amy, qui doit choisir comment allouer son budget entre deux biens : bières et kebabs. Initialement, Amy disposait de 100 francs, mais ce montant a été réduit à 80 francs.

On observe deux lignes de contrainte budgétaire sur le graphique : la ligne initiale en turquoise pour un budget de 100 francs et la nouvelle ligne en rouge pour un budget de 80 francs. Chaque ligne représente les combinaisons possibles de bières et de kebabs qu'Amy peut se permettre sans excéder son budget. La nouvelle ligne de contrainte budgétaire rouge, qui représente le budget diminué, est décalée vers l'intérieur par rapport à l'ancienne ligne turquoise.

Le graphique montre que la quantité maximale de bières que Amy peut acheter, si elle choisit de ne pas dépenser d'argent en kebabs, a diminué de 50 à 40, comme illustré par l'équation . De même, la quantité maximale de kebabs qu'elle peut se permettre si elle ne dépense rien en bières est passée de 10 à 8, indiqué par l'équation .

La pente de la droite budgétaire, qui représente le taux de substitution entre les bières et les kebabs, reste constante à . Cela indique que le coût d'opportunité d'acheter un kebab en termes de bières non consommées est toujours de cinq, même après la diminution du revenu.

En conséquence, la contrainte budgétaire réduite, indiquée par la ligne rouge, montre une diminution des possibilités de consommation pour Amy. Elle ne peut plus atteindre les mêmes niveaux de consommation de bières ou de kebabs avec son revenu réduit. Le graphique démontre clairement que bien que le taux de substitution entre les biens reste inchangé, la capacité d'Amy à consommer ces biens a été réduite en raison de la diminution de son revenu.

Variation des prix[modifier | modifier le wikicode]

Avec la hausse du prix de la bière passant de 2 francs à 2,50 francs, les changements dans la contrainte budgétaire d'Amy sont décrits par les équations suivantes : et . Ces formules montrent que la quantité maximale de bières que Amy peut acheter diminue en raison de l'augmentation de , tandis que la quantité maximale de kebabs reste inchangée, car n'a pas été modifié.

Le taux d'échange entre les bières et les kebabs, représenté par la pente de la droite budgétaire, subit également un changement. Cette pente est maintenant , indiquant que le coût d'opportunité d'un kebab en termes de bières non consommées est réduit à quatre bières. Inversement, le coût d'opportunité de l'achat d'une bière, en termes de kebabs renoncés, est plus élevé, car une bière équivaut maintenant à 0,25 kebab.

La droite budgétaire dans le graphique pivote autour de l'axe des abscisses qui représente la quantité maximale de kebabs. La nouvelle droite, avec sa pente plus abrupte, illustre que la bière est devenue relativement plus chère par rapport au kebab. La hausse du prix de la bière entraîne donc une réduction du pouvoir d'achat de bières pour Amy et rend les kebabs plus attractifs en comparaison.

Contrainte et préférences variation du prix 1.png

Le graphique illustre les conséquences d'une augmentation du prix de la bière de 2 francs à 2,50 francs sur la contrainte budgétaire d'Amy. Initialement, Amy pouvait acheter jusqu'à 50 bières si elle allouait l'intégralité de son budget à cet achat, représenté par la formule . Cependant, avec l'augmentation du prix, la quantité maximale de bières qu'elle peut désormais acheter est réduite à 40, comme le montre la nouvelle équation .

La quantité maximale de kebabs que Amy peut acheter reste inchangée à 10, car le prix des kebabs n'a pas été modifié, ce qui est confirmé par l'équation .

Le rapport des prix est maintenant de 4, comme indiqué par . Cela indique un nouveau coût d'opportunité pour un kebab, qui équivaut maintenant à 4 bières. La droite de contrainte budgétaire pivote autour du point représentant la quantité maximale de kebabs, indiquant que, bien que la capacité d'Amy à acheter des kebabs reste la même, sa capacité à acheter des bières est réduite. En outre, cela montre que les bières sont devenues relativement plus coûteuses par rapport aux kebabs, ce qui peut la pousser à ajuster sa consommation en faveur des kebabs, qui offrent maintenant un meilleur rapport quantité-prix par rapport aux bières.

Le graphique met en évidence l'effet de l'augmentation du prix de la bière sur la contrainte budgétaire d'Amy. Le prix passe de 2 francs à 2,50 francs, ce qui réduit la quantité maximale de bières que Amy peut acheter avec son budget fixe de 100 francs. La nouvelle contrainte budgétaire est représentée par la droite rouge, qui pivote vers le bas par rapport à la droite initiale turquoise, reflétant le nouveau coût plus élevé de la bière.

La formule montre que la quantité maximale de bières qu'Amy peut acheter est maintenant de 40, diminuant de la quantité originale de 50 lorsque le prix était de 2 francs. Cependant, la quantité maximale de kebabs que Amy peut acheter reste inchangée à 10, comme l'indique la formule , car le prix des kebabs n'a pas varié.

La nouvelle pente de la droite de contrainte budgétaire est de 4 bières par kebab, comme le montre le calcul . Cela signifie que le coût d'opportunité d'un kebab, en termes de bières renoncées, est maintenant de quatre au lieu de cinq. Cela indique que la bière est relativement plus chère, et donc le coût d'opportunité de consommer un kebab en termes de bières est réduit.

Si le prix de la bière diminuait, nous assisterions à un pivotement inverse de la droite de contrainte budgétaire, qui augmenterait la quantité maximale de bières que Amy pourrait acheter et diminuerait le coût d'opportunité des kebabs en termes de bières.

De même, si le prix du kebab changeait, nous observerions un effet symétrique sur la droite de contrainte budgétaire. Une augmentation du prix du kebab entraînerait une rotation autour du point indiquant la quantité maximale de bières, rendant le kebab relativement plus cher par rapport à la bière. Inversement, une baisse du prix du kebab déplacerait la droite vers le haut, augmentant la quantité maximale de kebabs que Amy pourrait acheter et rendant la bière relativement moins coûteuse.

Préférences[modifier | modifier le wikicode]

Les préférences[modifier | modifier le wikicode]

Les préférences individuelles jouent un rôle crucial dans la théorie de la consommation, car elles déterminent ce que le consommateur désire et comment il fait des choix entre différents paniers de biens. Un panier de biens est simplement une combinaison de quantités de différents biens, par exemple, de kebabs et de bières.

Lorsqu'on présente à un consommateur deux paniers de biens, disons et , où et représentent les quantités de deux biens différents, on suppose que le consommateur a des préférences bien définies qui lui permettent de dire s'il préfère un panier à l'autre, ou s'il les considère comme équivalents, ce qui reviendrait à dire qu'il leur est indifférent. Cette capacité de préférence est assumée indépendamment des prix et du revenu.

Les hypothèses standard concernant les préférences sont les suivantes :

  1. Les consommateurs sont rationnels et cohérents dans leurs choix, ce qui signifie que si un consommateur préfère le panier A au panier B et le panier B au panier C, alors il doit aussi préférer le panier A au panier C. Cette propriété est connue sous le nom de transitivité des préférences.
  2. Les consommateurs sont censés éprouver de la non-satiété, ce qui signifie qu'ils préfèrent toujours "plus" à "moins". Autrement dit, si on leur offre plus de kebabs ou de bières, ils le préféreront à une quantité moindre de ces mêmes biens.
  3. Cependant, il n'y a pas de certitude quand la consommation d'un bien augmente tandis que celle d'un autre diminue. Les préférences du consommateur pour un panier par rapport à un autre ne sont pas toujours claires dans cette situation, car cela dépend de la manière dont il évalue les biens en question.
  4. Si la quantité d'un bien dans un panier baisse, on peut imaginer une compensation suffisante dans le bien dont la consommation augmente pour que le consommateur soit indifférent entre les deux paniers. Cette hypothèse implique qu'il existe un certain équilibre ou un taux de substitution entre les biens que le consommateur est prêt à accepter.

Ces préférences et hypothèses forment la base sur laquelle les économistes construisent des modèles de comportement du consommateur, en essayant de prédire comment les changements dans les prix et le revenu influenceront les choix de consommation.

Ordre de préférence[modifier | modifier le wikicode]

Le graphique ci-dessous représente un ensemble de paniers de biens, chacun contenant une certaine quantité de bières et de kebabs, qui sont disposés dans un espace à deux dimensions. Le point A est utilisé comme référence pour comparer les autres paniers. Selon les préférences standard énoncées précédemment, le consommateur préférera toujours un panier contenant plus de biens à un panier contenant moins, à condition que toutes les autres choses soient égales.

Micro Ordre de préférence 1.png

Les paniers situés en dessous et à gauche du point A, tels que E, F, G et H, contiennent moins de bières et de kebabs que le panier A, donc selon l'hypothèse de non-satiété, ils sont moins préférés que le panier A. Cette zone est marquée comme celle où le panier A est préféré car il contient "plus" des deux biens.

Les paniers qui se trouvent au-dessus et à droite du point A, comme B, C, et D, contiennent plus de bières et de kebabs que le panier A. Ainsi, ils seraient préférés au panier A, en supposant que le consommateur n'atteint pas de saturation dans la consommation de ces biens.

Pour les paniers comme I, J, K, L et M qui sont situés au-dessus mais à gauche de A, ou N, O, P et Q qui sont à droite mais en dessous de A, l'ordre de préférence n'est pas immédiatement clair sans informations supplémentaires sur les préférences spécifiques du consommateur. Ces points tombent dans une zone d'incertitude "a priori", car ils impliquent un arbitrage entre les bières et les kebabs. Le consommateur pourrait préférer plus de bières à moins de kebabs, ou vice versa, et cette préférence pourrait varier d'une personne à l'autre.

Le graphique ne montre pas explicitement les courbes d'indifférence, qui sont des courbes qui relient tous les points entre lesquels le consommateur est indifférent. Cependant, il implique leur existence. Par exemple, tous les points directement au-dessus et au-dessous du panier A pourraient faire partie de la même courbe d'indifférence si le consommateur considère les quantités supplémentaires de bières ou de kebabs comme compensant exactement les quantités inférieures de l'autre bien.

En somme, ce graphique illustre comment les préférences individuelles peuvent être représentées graphiquement et comment elles déterminent l'ordre de préférence pour différents paniers de biens, en tenant compte de la non-satiété et de la rationalité du consommateur. Les zones d'incertitude montrent où des informations supplémentaires sur les préférences du consommateur sont nécessaires pour déterminer l'ordre de préférence.

Courbe d'indifférence[modifier | modifier le wikicode]

La courbe d'indifférence est un concept central en microéconomie qui sert à illustrer graphiquement les préférences d'un consommateur pour différents paniers de biens. Elle représente un ensemble de points, chaque point correspondant à une combinaison de biens qui apporte au consommateur un niveau égal de satisfaction ou d'utilité. Autrement dit, un individu serait indifférent à l'idée de choisir entre n'importe quel panier de biens situé sur cette même courbe puisqu'ils lui procurent tous un même niveau de bien-être.

Les courbes d'indifférence montrent divers aspects importants des préférences des consommateurs. Par exemple, elles illustrent que les paniers situés sur une courbe donnent lieu à un niveau de satisfaction constant. Ainsi, si nous considérons un panier arbitrairement choisi , tous les paniers positionnés sur la courbe d'indifférence contenant sont perçus comme équivalents en termes de satisfaction apportée. Des paniers tels que et se trouvent sur cette même courbe, ce qui signifie qu'ils offrent à Amy le même niveau de satisfaction que le panier .

En outre, certains paniers sont jugés plus désirables que , par exemple, et . Ceux-ci sont préférés au panier et se situent donc sur une courbe d'indifférence représentant un niveau de satisfaction plus élevé. À l'inverse, des paniers comme , , , et sont considérés comme moins désirables que , indiquant qu'ils se trouvent sur une courbe d'indifférence de niveau inférieur.

Un trait distinctif des courbes d'indifférence est qu'elles ne se croisent jamais, reflétant la cohérence des préférences du consommateur. La forme convexe de ces courbes envers l'origine illustre le principe de la diminution du taux marginal de substitution : plus un consommateur a d'un bien, moins il est prêt à renoncer à une quantité de l'autre bien pour maintenir un même niveau de satisfaction.

La situation dans les quadrants Nord-Ouest (NW) et Sud-Est (SE) introduit une notion d'incertitude. Ces zones mettent en lumière les compromis auxquels le consommateur est confronté lorsqu'il évalue des paniers comprenant plus d'un bien mais moins de l'autre, comparés à un panier de référence. Cette incertitude souligne la complexité des choix du consommateur, qui doivent évaluer comment différentes combinaisons de biens affectent leur satisfaction.

Les courbes d'indifférence sont essentielles pour comprendre comment les individus font des choix entre différents ensembles de biens. Elles fournissent un cadre pour analyser les préférences et les compromis inhérents à la décision économique, permettant une exploration détaillée de la manière dont les consommateurs évaluent et choisissent entre différentes options pour maximiser leur satisfaction.

Courbe d'indifférence 1.png

Ce graphique représente une courbe d'indifférence dans le contexte d'un modèle économique qui analyse les préférences d'un consommateur pour deux biens : les bières et les kebabs.

Sur l'axe des ordonnées (axe vertical), nous avons le nombre de bières, et sur l'axe des abscisses (axe horizontal), le nombre de kebabs. Le point représente un panier de biens spécifique comprenant une certaine combinaison de bières et de kebabs. La courbe d'indifférence qui passe par le point montre toutes les combinaisons de bières et de kebabs qui procurent au consommateur le même niveau de satisfaction que le panier . Les points situés sur cette courbe, tels que , , et à gauche de , ainsi que et à droite de , sont donc considérés comme équivalents en termes d'utilité pour le consommateur.

Les points , , et représentent des paniers de biens qui sont préférés par le consommateur par rapport au panier , car ils sont situés au-dessus de la courbe d'indifférence passant par . Cela implique que ces paniers fournissent un niveau de satisfaction plus élevé. À l'inverse, les points , , , et sont en dessous de la courbe d'indifférence et sont donc considérés comme moins satisfaisants que le panier .

La courbe d'indifférence est convexe vers l'origine, ce qui reflète le principe de la diminution du taux marginal de substitution. Cela signifie que le consommateur est prêt à renoncer à de moins en moins de bières pour obtenir un kebab supplémentaire à mesure qu'il consomme plus de kebabs, et vice versa.

Une observation intéressante sur ce graphique est que le consommateur semble avoir une grande préférence pour les kebabs plutôt que pour les bières, comme on peut le voir par la forme de la courbe d'indifférence. Par exemple, le consommateur est prêt à renoncer à un nombre relativement important de bières pour obtenir quelques kebabs supplémentaires à gauche de , mais est seulement prêt à renoncer à un petit nombre de kebabs pour obtenir des bières supplémentaires à droite de .

Le graphique ne montre pas de lignes de budget ou de contraintes de revenu, qui seraient nécessaires pour déterminer le choix optimal du consommateur. Cependant, même sans ces informations, nous pouvons tirer des conclusions sur les préférences du consommateur et sur la façon dont il perçoit les compromis entre les deux biens.

La carte d'indifférence[modifier | modifier le wikicode]

La carte d'indifférence, ou ensemble des courbes d'indifférence, est une représentation graphique des préférences d'un consommateur. Le choix du panier initial, noté , est effectué de manière arbitraire et sert de référence pour le tracé de la courbe d’indifférence correspondante. Ce choix initial ne limite pas l'analyse, car théoriquement, une courbe d’indifférence peut être dessinée à partir de n'importe quel panier de biens choisi.

Pour chaque panier comme , il existe un groupe de paniers qui suscite l'indifférence du consommateur, c'est-à-dire que le consommateur éprouve le même niveau de satisfaction peu importe le choix parmi ces paniers. Ces paniers alternatifs forment la courbe d'indifférence sur laquelle le panier se trouve. Parallèlement, il y a des ensembles de paniers qui sont préférés par le consommateur, indiquant qu'ils offrent un niveau de satisfaction plus élevé; ces paniers se situent au-delà de la courbe d'indifférence. Inversement, il existe des paniers jugés moins désirables, qui procurent un niveau de bien-être inférieur; ces derniers se trouvent en-deçà de la courbe d’indifférence.

Un individu peut avoir une multitude de courbes d'indifférence, chacune correspondant à un niveau de bien-être différent, et pouvant être représentée sur un graphique. Ainsi, une carte d'indifférence est constituée, illustrant la variété des préférences et des niveaux de satisfaction.

Les propriétés des courbes d'indifférence incluent plusieurs aspects importants :

  1. Les courbes les plus éloignées de l'origine du graphique correspondent à des niveaux de bien-être supérieurs. Cela signifie que plus un panier est éloigné de l'origine, plus le niveau de satisfaction qu'il fournit au consommateur est grand.
  2. Les courbes d'indifférence sont décroissantes, ce qui implique qu'une compensation sous forme d'un bien est nécessaire pour maintenir le même niveau de satisfaction si l'on réduit la quantité de l'autre bien.
  3. Les courbes d'indifférence ne se croisent jamais, car cela impliquerait une incohérence dans les préférences du consommateur.
  4. Elles sont également convexes à l'origine. Cette convexité traduit le fait que le taux auquel un consommateur est prêt à substituer un bien par un autre diminue à mesure qu'il a plus du bien qu'il substitue. C'est une manifestation du principe de la décroissance du taux marginal de substitution.

Ces courbes sont essentielles pour comprendre le comportement du consommateur et pour analyser comment il réalise des choix entre différents paniers de biens afin de maximiser son utilité.

Carte d'indifférence 1.png

Ce graphique représente un ensemble de courbes d'indifférence sur un graphique à deux dimensions où l'axe des ordonnées (vertical) mesure le nombre de bières et l'axe des abscisses (horizontal) le nombre de kebabs. Chaque courbe d'indifférence illustre des combinaisons différentes de bières et de kebabs qui procurent le même niveau de satisfaction ou d'utilité au consommateur.

Les courbes d'indifférence qui sont plus éloignées de l'origine correspondent à des niveaux de bien-être plus élevés. Cela veut dire que plus nous nous éloignons de l'origine du graphique, plus le consommateur est satisfait, car chaque courbe représente un niveau d'utilité plus élevé que la précédente.

Les courbes d'indifférence présentées sont décroissantes de gauche à droite, ce qui est cohérent avec le principe que, pour maintenir le même niveau de satisfaction, le consommateur doit compenser la perte d'une quantité d'un bien par l'augmentation de l'autre bien. Cela reflète le compromis entre les deux biens que le consommateur est prêt à faire pour rester aussi satisfait.

Une caractéristique importante visible sur l'image est la convexité des courbes vers l'origine. Cette forme indique que le taux auquel le consommateur est prêt à substituer des bières pour des kebabs diminue à mesure qu'il consomme plus de kebabs. En d'autres termes, le consommateur est disposé à renoncer à moins de bières pour chaque kebab supplémentaire qu'il acquiert, ce qui implique un taux marginal de substitution décroissant.

Les courbes ne se croisent pas, ce qui est une propriété fondamentale des courbes d'indifférence en microéconomie. Si les courbes se croisaient, cela signifierait une incohérence dans les préférences du consommateur, ce qui n'est pas logique du point de vue de la théorie de l'utilité.

Ce graphique fournit une représentation claire de la façon dont les préférences du consommateur peuvent être visualisées et analysées en économie. Il montre comment les changements dans les quantités de bières et de kebabs affectent le niveau de satisfaction et illustre les compromis que le consommateur est prêt à faire entre ces deux biens. Cela aide à comprendre le comportement du consommateur et est essentiel pour l'analyse de la demande dans des situations de marché réelles.

Courbes d'indifférence et bien-être[modifier | modifier le wikicode]

La fonction d'utilité est un concept fondamental en économie qui permet de quantifier le niveau de bien-être ou de satisfaction qu'un consommateur tire de différents paniers de consommation. Elle est représentée dans un espace à trois dimensions où deux des dimensions représentent les quantités de deux biens différents et la troisième dimension représente l'utilité, c'est-à-dire le niveau de satisfaction.

Concrètement, la fonction d'utilité attribue une valeur numérique à chaque combinaison possible de biens, ce qui permet de classer ces combinaisons selon les préférences du consommateur. Par exemple, un panier contenant 3 bières et 2 kebabs pourrait avoir une utilité de 40, tandis qu'un autre contenant 2 bières et 3 kebabs pourrait avoir une utilité de 45, indiquant que le consommateur préfère le second panier au premier.

Les courbes d'indifférence sont une projection de cette fonction d'utilité dans un espace à deux dimensions, où chaque courbe relie tous les points (c'est-à-dire les combinaisons de biens) qui ont la même valeur d'utilité. En d'autres termes, elles représentent graphiquement les préférences du consommateur dans un plan où chaque point sur une courbe donnée est jugé aussi satisfaisant que tous les autres points sur cette même courbe. Ainsi, si on se déplace le long d'une courbe d'indifférence, le niveau de bien-être du consommateur reste constant, malgré la substitution d'un bien par l'autre.

Les différentes courbes d'indifférence correspondent à différents niveaux d'utilité. Plus une courbe est éloignée de l'origine dans le graphique des deux biens, plus le niveau de bien-être qu'elle représente est élevé. Ainsi, un consommateur cherchera à atteindre le point le plus éloigné possible de l'origine compte tenu de sa contrainte budgétaire.

La fonction d'utilité et les courbes d'indifférence sont des outils théoriques utilisés pour modéliser et analyser le comportement du consommateur. En pratique, il est souvent difficile de déterminer la fonction d'utilité réelle d'un individu, mais le concept reste très utile pour expliquer et prédire les choix de consommation.

Courbes d'indifférence et bien-être 1.png

Cette image est une représentation tridimensionnelle de la fonction d'utilité, avec les quantités de deux biens, les bières et les kebabs, sur les deux axes horizontaux, et le bien-être, ou "utilité", sur l'axe vertical. Cette visualisation illustre comment différentes combinaisons de bières et de kebabs contribuent au niveau de bien-être d'un individu.

Les surfaces horizontales coupées à travers cette structure tridimensionnelle représentent des courbes d'indifférence. Chaque courbe d'indifférence plane indique toutes les combinaisons de kebabs et de bières qui fournissent le même niveau de bien-être. Ces tranches transversales montrent que, à mesure que nous nous déplaçons vers le haut de la structure, le bien-être augmente, et chaque "étage" supérieur représente un niveau d'utilité plus élevé qu'en dessous. C'est une démonstration visuelle du fait que les courbes d'indifférence plus élevées correspondent à des niveaux de satisfaction plus grands.

La forme générale de la structure, s'élargissant à mesure qu'elle monte, suggère que le taux marginal de substitution entre les bières et les kebabs change. Au niveau des plus basses quantités de chaque bien, de petites augmentations des quantités de l'un ou de l'autre bien peuvent entraîner une augmentation significative de l'utilité. Cependant, à mesure que la quantité de chaque bien augmente, les augmentations supplémentaires doivent être plus importantes pour atteindre le même accroissement de l'utilité, illustrant le principe de l'utilité marginale décroissante.

Cette représentation aide à comprendre la théorie de l'utilité en économie. Elle montre non seulement les choix de consommation qui fournissent des niveaux d'utilité équivalents à un individu, mais illustre également comment l'utilité augmente avec des combinaisons plus riches en biens. En outre, le fait que la structure soit plus large en haut qu'en bas met en lumière le fait que, pour des niveaux de consommation plus élevés, le consommateur a besoin de beaucoup plus d'un bien pour compenser la perte de l'autre bien, ce qui est une caractéristique essentielle de la convexité des courbes d'indifférence.

Cette visualisation est un moyen puissant de saisir les concepts abstraits de la théorie de l'utilité et de la décision du consommateur, offrant une représentation graphique des préférences qui sont autrement difficiles à quantifier ou à décrire de manière qualitative.

Pas d'intersection[modifier | modifier le wikicode]

L'axiome selon lequel les courbes d'indifférence ne doivent pas se croiser est central dans la théorie des préférences en économie. Si deux courbes d'indifférence se croisaient, cela signifierait qu'un panier de biens au point d'intersection fournirait deux niveaux de bien-être différents, ce qui est incohérent avec la définition même des courbes d'indifférence.

Pour clarifier, imaginons deux courbes d'indifférence qui se croisent, impliquant qu'elles partagent un point commun. À ce point de croisement, le panier de biens concerné devrait fournir un niveau d'utilité équivalent pour les deux courbes. Cependant, par définition, une courbe d'indifférence représente tous les paniers de biens qui procurent un niveau d'utilité spécifique et constant au consommateur. Si un panier est sur deux courbes différentes, cela voudrait dire qu'il offre deux niveaux d'utilité différents, ce qui est contradictoire. En termes simples, un panier de biens ne peut pas à la fois fournir un niveau d'utilité U1​ et un autre niveau d'utilité U2​ s'ils sont distincts.

Cela pose un problème, car cela violerait l'axiome de transitivité des préférences, qui est un fondement de la rationalité du consommateur. Selon cet axiome, si un consommateur préfère le panier A au panier B et préfère le panier B au panier C, alors il doit préférer le panier A au panier C. Les courbes d'indifférence qui se croiseraient impliqueraient une violation de cette règle.

Pour ces raisons, en théorie économique, les courbes d'indifférence sont dessinées de manière à ce qu'elles ne se croisent jamais, chaque courbe représentant un niveau différent et distinct d'utilité. Cela assure la cohérence dans l'analyse des préférences du consommateur et dans la déduction de son comportement en matière de choix de consommation.

Courbe d'indifférence pas d'intersection 1.png

Ce graphique montredeux courbes d'indifférence qui se croisent, ce qui est une situation anormale dans le cadre de la théorie des préférences en économie. Le graphique place le nombre de bières sur l'axe vertical et le nombre de kebabs sur l'axe horizontal. Trois paniers de consommation sont indiqués par les points A, B et C.

Le point A est situé là où les deux courbes d'indifférence se croisent. Selon la légende sur l'image, Amy est indifférente entre le panier A et le panier C, et elle est aussi indifférente entre le panier B et le panier C. Si nous appliquons le principe de transitivité des préférences, cela signifierait que Amy devrait également être indifférente entre le panier A et le panier B. Cependant, la situation est contradictoire car le panier B est situé sur une courbe d'indifférence plus haute que le panier A, ce qui devrait signifier qu'Amy a une préférence pour le panier B sur le panier A, étant donné que les courbes plus élevées représentent un niveau de bien-être supérieur.

Cette situation illustre l'incohérence mentionnée dans la légende : si Amy considère les paniers A et C comme équivalents en termes de satisfaction, et de même pour les paniers B et C, alors logiquement, selon la transitivité, elle devrait également être indifférente entre A et B. Or, comme le panier B semble offrir un niveau de bien-être supérieur (étant situé sur une courbe d'indifférence plus élevée), il ne peut pas être considéré comme équivalent aux paniers A ou C. Cette incohérence met en évidence le problème fondamental des courbes d'indifférence qui se croisent : elles ne peuvent pas représenter fidèlement un système de préférences cohérent.

Le graphique est donc un exemple de ce qu'il ne faut pas observer dans une représentation correcte des préférences d'un consommateur. Les courbes d'indifférence qui se croisent ne respectent pas les axiomes de base de la théorie de l'utilité, en particulier la propriété de transitivité qui est essentielle pour la rationalité du comportement du consommateur.

Courbes convexes[modifier | modifier le wikicode]

Ce graphique économique illustre les courbes d'indifférence qui sont convexes par rapport à l'origine. Sur ce graphique, l'axe vertical représente la quantité de bières et l'axe horizontal représente la quantité de kebabs. Trois paniers de consommation sont marqués par les points A, B, et C.

Courbe d'indifférence courbe convexe 1.png

La convexité des courbes d'indifférence est significative car elle reflète une préférence pour la diversité. Cela indique que l'individu valorise un équilibre entre les bières et les kebabs, préférant des paniers de consommation qui contiennent une combinaison modérée des deux biens par rapport à des paniers contenant une grande quantité de l'un et très peu ou pas de l'autre.

Le point A, situé sur la partie supérieure de la courbe d'indifférence la plus à gauche, indique un panier où la quantité de bières est élevée par rapport à celle des kebabs. Le point C représente un panier où les quantités de bières et de kebabs sont plus équilibrées. Enfin, le point B indique un panier avec une grande quantité de kebabs et relativement moins de bières.

L'individu préfère les paniers situés sur les segments supérieurs des courbes d'indifférence, comme le panier C, ce qui suggère qu'il tire un plus grand bien-être d'une combinaison plus équilibrée des deux biens. En d'autres termes, le consommateur valorise la variété et serait moins satisfait avec des quantités extrêmes de l'un ou de l'autre bien, même si la quantité totale des biens dans les paniers extrêmes est la même que dans le panier équilibré.

Cette préférence pour la diversité est cohérente avec le principe économique selon lequel les consommateurs tirent avantage de la diversification de leur consommation. La convexité des courbes d'indifférence suggère également que le taux marginal de substitution entre les bières et les kebabs diminue à mesure que le consommateur obtient plus de kebabs et moins de bières, ce qui implique qu'il est de moins en moins disposé à échanger des bières contre des kebabs supplémentaires.

Le graphique ne montre pas la contrainte budgétaire, qui serait nécessaire pour déterminer le panier de consommation optimal pour l'individu. Néanmoins, il offre une représentation claire de la façon dont les préférences de l'individu pour une diversité dans sa consommation influencent ses choix entre différentes combinaisons de biens.

Le taux marginal de substitution[modifier | modifier le wikicode]

Le taux marginal de substitution (TmS) est un concept essentiel en microéconomie qui joue un rôle central dans l'analyse du comportement du consommateur. Il incarne l'idée du "raisonnement à la marge", qui est fondamental pour comprendre comment les consommateurs prennent des décisions concernant la quantité de biens qu'ils choisissent de consommer.

Le TmS représente la quantité d'un bien Y qu'un consommateur doit obtenir pour compenser la perte d'une unité d'un autre bien X, de manière à maintenir son niveau d'utilité constant. Autrement dit, le TmS est la quantité de Y que le consommateur est prêt à accepter pour renoncer à une unité supplémentaire de X sans se sentir ni mieux ni moins bien. C'est une mesure de la disposition à substituer un bien par un autre.

Mathématiquement, le TmS est représenté par la pente négative de la courbe d'indifférence à un point donné, qui est le taux auquel le consommateur est prêt à échanger Y contre X. La formule illustre cette idée en montrant que le TmS est égal au taux de changement de X par rapport à Y le long de la courbe d'indifférence.

Lorsque les préférences sont convexes, comme cela est généralement supposé en économie, le TmS diminue à mesure que le consommateur consomme plus de X. Cela signifie que la quantité de Y nécessaire pour compenser la perte d'une unité supplémentaire de X diminue au fur et à mesure que la quantité de X augmente. Cette diminution du TmS reflète le principe de l'utilité marginale décroissante, qui postule que la satisfaction supplémentaire (ou utilité marginale) obtenue en consommant une unité supplémentaire d'un bien diminue à mesure que la quantité consommée de ce bien augmente.

En pratique, cela signifie que lorsque vous avez beaucoup de X, vous êtes moins enclin à donner de Y pour obtenir encore plus de X. La pente de la courbe d'indifférence devient donc moins raide à mesure que vous vous déplacez vers la droite le long de la courbe, indiquant que le TmS baisse en valeur absolue. Cela reflète le goût pour la diversité et la préférence pour un équilibre dans la consommation de différents biens.

Taux marginal de substitution graphe 1.png

Ce graphique représente une courbe d'indifférence, qui illustre la relation entre la consommation de bières et de kebabs. Sur l'axe vertical, nous avons le nombre de bières et sur l'axe horizontal, le nombre de kebabs. Deux points, A et B, sont marqués sur la courbe, indiquant deux paniers de consommation différents.

Le graphique met en évidence le concept de taux marginal de substitution (TMS), qui mesure la pente de la courbe d'indifférence à différents points. Le TMS illustre combien de bières le consommateur est prêt à abandonner pour obtenir un kebab supplémentaire tout en maintenant le même niveau d'utilité, ce qui est indiqué par le fait de rester sur la même courbe d'indifférence.

Près du point A, le TMS est élevé, ce qui signifie que le consommateur exige une grande quantité de bières pour renoncer à un kebab. Cela peut être interprété comme une grande valeur subjective accordée au kebab lorsque sa quantité est faible. En d'autres termes, quand les kebabs sont rares dans le panier de consommation, le consommateur les valorise davantage et demande donc une compensation élevée en bières pour renoncer à un kebab.

À mesure que nous nous déplaçons le long de la courbe vers le point B, le TMS devient faible, indiquant que le consommateur est prêt à renoncer à moins de bières pour obtenir un kebab supplémentaire. Cela reflète la diminution de la valeur marginale des kebabs à mesure que leur quantité augmente dans le panier de consommation. Lorsque le consommateur a déjà beaucoup de kebabs, il les valorise moins et nécessite donc moins de bières pour être compensé pour un kebab supplémentaire.

La décroissance du TMS le long de la courbe d'indifférence montre que le taux d'échange subjectif entre les bières et les kebabs change avec la quantité consommée. C'est une manifestation de la propriété de l'utilité marginale décroissante, qui indique que la satisfaction supplémentaire obtenue en consommant une unité supplémentaire d'un bien diminue à mesure que la quantité consommée de ce bien augmente.

Le graphique est donc une illustration claire du comportement du consommateur tel que prédit par la théorie de l'utilité. Il montre que le consommateur est guidé par son évaluation subjective de la valeur des biens et que cette évaluation varie en fonction de la quantité des biens qu'il a déjà. Cela aide à comprendre comment les consommateurs font des choix entre différents biens et la manière dont ils évaluent les compromis entre la quantité de ces biens dans leur consommation.

TmS et utilité marginale[modifier | modifier le wikicode]

Le taux marginal de substitution (TmS) est une notion clé qui fait le lien entre la théorie de l'utilité et les choix de consommation d'un individu. Il exprime la disposition à substituer un bien par un autre tout en maintenant le même niveau de bien-être, ou utilité. L'utilité marginale, d'autre part, mesure l'augmentation du bien-être qu'apporte la consommation d'une unité supplémentaire d'un bien.

Dans l'exemple donné, l'utilomètre est un instrument hypothétique qui permettrait de mesurer l'utilité en unités quantifiables nommées "kiffogrammes". Le bien-être de Barack est déterminé uniquement par sa consommation de bière et de cigarettes, et les utilités marginales de ces deux biens sont exprimées en kiffogrammes.

L'utilité marginale de la bière (UmB) est de 10 kiffogrammes, ce qui signifie que chaque bière supplémentaire que Barack consomme lui apporte 10 kiffogrammes de bien-être supplémentaire. L'utilité marginale des cigarettes (UmC) est de 2 kiffogrammes, donc chaque cigarette supplémentaire consommée augmente son bien-être de 2 kiffogrammes.

Pour calculer le TmS d'une bière en termes de cigarettes, nous prenons le rapport des utilités marginales des deux biens. Ainsi, le TmS est égal à UmB divisé par UmC, soit 10/2, ce qui donne 5. Cela signifie que pour chaque bière à laquelle Barack renonce, il aurait besoin de 5 cigarettes supplémentaires pour maintenir son niveau de bien-être initial. En d'autres termes, si Barack perd 10 kiffogrammes de bien-être en renonçant à une bière, il doit gagner 10 kiffogrammes de bien-être par l'ajout de 5 cigarettes (5 cigarettes x 2 kiffogrammes chacune) pour rester indifférent.

Ce calcul montre que le TmS peut être interprété comme l'évaluation marginale d'un bien par rapport à un autre. Il reflète la valeur subjective que Barack attribue à la bière en termes de cigarettes. Si l'on appliquait ce concept plus largement, le TmS pourrait varier selon les préférences individuelles et les circonstances, soulignant l'aspect subjectif et dynamique de l'évaluation des biens par les consommateurs.

Cas particuliers[modifier | modifier le wikicode]

Dans le cadre de l'économie du consommateur, les préférences "régulières" ou "well-behaved" se réfèrent à des préférences qui peuvent être représentées par des courbes d'indifférence lisses et convexes. Ces préférences supposent que les consommateurs valorisent la diversité et ont un taux marginal de substitution décroissant. Cependant, il existe des cas spéciaux où les biens ne suivent pas ces règles de préférence standard.

Premièrement, si les biens sont parfaitement substituables, cela signifie que le consommateur est prêt à substituer un bien par l'autre à un taux constant, indépendamment de la quantité consommée. Par exemple, si l'individu considère une heure de sommeil dans son propre lit équivalente à une heure de sommeil dans un hôtel, alors ces deux biens sont parfaitement substituables pour lui. Graphiquement, les courbes d'indifférence pour des biens parfaitement substituables sont des lignes droites, car le TmS entre les deux biens est constant.

Deuxièmement, pour les biens qui sont parfaitement complémentaires, le consommateur les consomme ensemble dans des proportions fixes pour obtenir la satisfaction. Un exemple classique est celui des chaussures droite et gauche, qui sont consommées ensemble et où une paire supplémentaire de l'une sans l'autre n'apporte pas de bien-être supplémentaire. Dans ce cas, les courbes d'indifférence prennent la forme de L, car le consommateur ne souhaite pas échanger un bien contre l'autre au-delà d'un certain point, reflétant une nécessité de consommation conjointe.

Ces cas spéciaux illustrent que, bien que la plupart des biens de consommation puissent être considérés comme ayant des préférences régulières, il est important de reconnaître que des exceptions existent. Comprendre ces cas spéciaux est essentiel pour l'analyse des préférences et du comportement des consommateurs dans des situations réelles. Les économistes doivent prendre en compte ces différences afin de modéliser avec précision les décisions de consommation et les réponses du marché.

Biens substituts parfaits[modifier | modifier le wikicode]

Dans le cas des biens substituts parfaits, la préférence du consommateur pour un bien par rapport à un autre est entièrement flexible et les biens peuvent être échangés entre eux à un taux de substitution constant sans affecter le niveau de satisfaction du consommateur. Cela signifie que les biens sont considérés comme équivalents par le consommateur et peuvent se remplacer mutuellement dans la consommation.

L'exemple donné illustre bien ce concept avec deux formes de monnaie : les pièces de 50 centimes et les pièces de 10 centimes. Pour le consommateur, avoir trois pièces de 50 centimes, ce qui équivaut à 1,50 euro, lui procure le même niveau de satisfaction que d'avoir quinze pièces de 10 centimes, ce qui représente également 1,50 euro. Le consommateur est donc indifférent à la composition de la monnaie en termes de pièces de 50 ou de 10 centimes ; seul le montant total importe.

Dans ce contexte, le taux marginal de substitution entre les pièces de 50 centimes et les pièces de 10 centimes est constant et égal à 5 : pour chaque pièce de 50 centimes retirée, le consommateur exigera 5 pièces de 10 centimes pour rester au même niveau d'utilité. Graphiquement, si l'on représentait la quantité de pièces de 50 centimes sur un axe et la quantité de pièces de 10 centimes sur l'autre, les courbes d'indifférence seraient des lignes droites avec une pente de -5, reflétant ce taux de substitution constant.

Ce cas de substitution parfaite est particulier dans le sens où il ne se limite pas à des biens de consommation mais s'applique aussi à des situations où les unités de biens sont littéralement équivalentes en valeur mais diffèrent dans leur forme physique. Cela est souvent le cas avec de l'argent ou d'autres instruments financiers qui ont une valeur faciale claire et sont utilisés dans des transactions pour faciliter les échanges.

Courbe indifférence biens subsituts parfaits 1.png

Ce graphique économique illustre les courbes d'indifférence pour un consommateur qui considère les pièces de 10 centimes et les pièces de 50 centimes comme des substituts parfaits. Sur l'axe vertical, nous avons le nombre de pièces de 10 centimes, et sur l'axe horizontal, le nombre de pièces de 50 centimes. Les courbes d'indifférence, notées C1, C2, et C3, sont des lignes droites qui indiquent les combinaisons de pièces de 10 et de 50 centimes entre lesquelles le consommateur est indifférent.

Chaque courbe d'indifférence représente un niveau différent de richesse ou de budget total, mais toutes ont la même pente négative, reflétant le taux de substitution constant entre les deux types de pièces. La pente est déterminée par la valeur relative des pièces : puisqu'une pièce de 50 centimes vaut cinq fois une pièce de 10 centimes, la pente des courbes d'indifférence est de -5, indiquant que le consommateur est toujours prêt à échanger une pièce de 50 centimes contre cinq pièces de 10 centimes.

Sur le graphique, nous pouvons voir que, quelle que soit la quantité de monnaie totale possédée par le consommateur (représentée par les différentes courbes d'indifférence), la pente reste la même. Cela signifie que le consommateur valorise ces deux formes de monnaie uniquement en fonction de leur valeur faciale totale, sans préférence pour l'une ou l'autre forme de pièce. Par conséquent, si le consommateur échange des pièces de 50 centimes contre des pièces de 10 centimes ou vice versa, son niveau de satisfaction globale ne change pas tant que la valeur totale de la monnaie reste la même.

Le graphique démontre une situation économique où la préférence pour la liquidité (la facilité de dépenser ou d'utiliser la monnaie) est neutre entre différentes dénominations de pièces, ce qui n'est pas toujours le cas dans des situations réelles où les individus pourraient avoir une préférence pour des billets plus grands ou des pièces plus petites pour des raisons de commodité. Cependant, dans cet exemple simplifié, la seule considération est la valeur totale, ce qui est une caractéristique des substituts parfaits.

Biens compléments parfaits[modifier | modifier le wikicode]

Les biens compléments parfaits se réfèrent à des biens qui sont utilisés ensemble et dont la consommation est interdépendante pour procurer de l'utilité au consommateur. Dans le cas des biens compléments parfaits, la présence de l'un sans l'autre n'apporte pas de bien-être supplémentaire, et ils doivent être consommés dans une proportion fixe pour être utiles.

L'exemple des chaussures est classique pour illustrer les compléments parfaits. Une chaussure gauche a besoin d'une chaussure droite correspondante pour former une paire complète qui peut être utilisée. Si un consommateur possède déjà 5 chaussures gauches et 5 chaussures droites, il dispose de 5 paires utilisables de chaussures, et donc son niveau d'utilité est basé sur ces 5 paires complètes.

Si ce consommateur reçoit 2 chaussures droites supplémentaires, sans les chaussures gauches correspondantes, son utilité ne change pas car ces chaussures supplémentaires ne peuvent pas former de paires complémentaires utilisables sans leur contrepartie. Il en résulterait que le consommateur a maintenant 5 chaussures gauches utilisables et 7 chaussures droites, mais seulement 5 paires complètes. Les 2 chaussures droites supplémentaires n'augmentent pas l'utilité puisque les chaussures doivent être portées en paires.

Graphiquement, les courbes d'indifférence pour les biens compléments parfaits sont en forme de L ou de marches d'escalier. Elles montrent que l'utilité augmente uniquement lorsque les quantités des deux biens augmentent ensemble dans les proportions requises pour former des paires complémentaires. Toute augmentation de l'un sans l'autre ne se traduit pas par une augmentation de l'utilité, donc la courbe d'indifférence reste à un niveau constant malgré l'augmentation de l'un des biens.

Courbe indifférence Biens compléments parfaits 1.png

Ce graphique montre des préférences du consommateur pour deux biens complémentaires parfaits : les chaussures gauches et les chaussures droites. Sur l'axe vertical, nous avons le nombre de chaussures gauches et sur l'axe horizontal, le nombre de chaussures droites. Deux courbes d'indifférence, C1 et C2, sont représentées.

Les courbes d'indifférence en forme de L caractérisent la relation entre les biens complémentaires parfaits. Le point où les deux segments de la courbe d'indifférence se rencontrent représente la proportion fixe dans laquelle les deux biens doivent être consommés pour procurer de l'utilité au consommateur. Dans ce cas, chaque chaussure gauche doit être appariée avec une chaussure droite correspondante pour que l'ensemble soit utile. Cela signifie que si un consommateur a 5 chaussures gauches et 5 chaussures droites, il a 5 paires utilisables, et son niveau d'utilité est basé sur ces 5 paires.

Le graphique illustre que l'ajout de chaussures droites supplémentaires au-delà du nombre de chaussures gauches n'augmente pas l'utilité du consommateur. Par exemple, sur la courbe C1, le consommateur dispose de 5 paires complètes de chaussures. L'ajout de 2 chaussures droites supplémentaires, passant à un total de 7, ne modifie pas le niveau d'utilité du consommateur, car il reste sur la même courbe d'indifférence C1. Les chaussures supplémentaires ne créent pas de valeur sans les chaussures gauches correspondantes.

Les courbes d'indifférence ne montent pas verticalement ou ne se déplacent pas horizontalement au-delà du point d'intersection parce que les biens supplémentaires n'ont pas de valeur sans leur complément. Si l'on devait obtenir une chaussure gauche supplémentaire pour chacune des chaussures droites supplémentaires, alors le consommateur se déplacerait de C1 à C2, indiquant un niveau supérieur d'utilité correspondant au nombre accru de paires utilisables.

Ce graphique est une représentation claire des choix de consommation lorsque les biens sont des compléments parfaits. Il démontre visuellement que pour des biens qui doivent être utilisés ensemble, le bien-être n'est déterminé que par le nombre de combinaisons complètes que le consommateur peut former, et non par la quantité totale de chaque bien pris isolément.

Résumé[modifier | modifier le wikicode]

La contrainte budgétaire et les courbes d'indifférence sont des outils fondamentaux en économie qui aident à comprendre comment les consommateurs prennent des décisions d'achat en fonction de leur revenu et des prix des biens. La contrainte budgétaire reflète toutes les combinaisons possibles de biens qu'un consommateur peut se permettre d'acheter avec un revenu donné et à des prix spécifiques. Elle représente donc les limites des choix de consommation possibles.

La pente de la contrainte budgétaire est déterminée par le rapport des prix des deux biens. Si l'on considère deux biens, disons X et Y, et que le prix de X est Px et celui de Y est Py, la pente de la contrainte budgétaire sera de -Px/Py. Cela signifie que pour chaque unité supplémentaire de X que le consommateur souhaite acquérir, il doit renoncer à Px/Py unités de Y, en supposant que tout son budget est dépensé. Cette pente illustre donc le coût d’opportunité relatif ou le taux d’échange de marché entre les deux biens.

D'un autre côté, les courbes d’indifférence cartographient les préférences du consommateur, reliant les points qui représentent des combinaisons de biens entre lesquelles le consommateur est indifférent car elles lui procurent le même niveau de satisfaction ou d'utilité. Ces courbes montrent les préférences subjectives du consommateur pour les combinaisons de biens, indépendamment des prix ou du revenu.

La pente d'une courbe d'indifférence à n'importe quel point est le taux marginal de substitution (TmS), qui indique combien d'unités de Y le consommateur est prêt à sacrifier pour obtenir une unité supplémentaire de X tout en maintenant le même niveau d'utilité. Le TmS reflète la valeur subjective que le consommateur attribue à un bien par rapport à l'autre.

Dans une situation d'optimum du consommateur, la tangence entre la contrainte budgétaire et la courbe d'indifférence indique le choix optimal de consommation. À ce point, le taux marginal de substitution entre les deux biens (la pente de la courbe d'indifférence) est égal au rapport des prix des biens (la pente de la contrainte budgétaire). Cela signifie que le coût d'opportunité relatif de consommer les biens correspond exactement à la disposition à substituer ces biens l'un pour l'autre du consommateur.

Annexes[modifier | modifier le wikicode]

Références[modifier | modifier le wikicode]