Un monde multipolaire : 1989 – 2011

De Baripedia


La période de 1989 à 2011 a été marquée par des changements significatifs dans le paysage géopolitique international, avec la fin de la guerre froide et l'émergence d'un monde multipolaire. La chute du mur de Berlin en 1989 et la dissolution de l'Union soviétique en 1991 ont entraîné une redistribution du pouvoir dans le monde, avec la montée en puissance de nouveaux acteurs tels que la Chine, l'Inde et le Brésil, ainsi que le renforcement de l'Union européenne. Cependant, cette transition n'a pas été sans défis, avec des conflits régionaux émergents et des rivalités entre les superpuissances telles que les États-Unis et la Russie. Dans cet article, nous examinerons de plus près les événements qui ont conduit à la transformation vers un monde multipolaire, les défis rencontrés et les opportunités offertes.

L’effondrement du bloc soviétique

L'effondrement du bloc soviétique est un événement majeur de l'histoire contemporaine, qui a eu lieu en 1989 et a entraîné la fin de la guerre froide. Cette période a été marquée par une série de changements politiques et économiques dans les pays de l'Europe de l'Est, qui ont conduit à la chute des régimes communistes et à la dissolution de l'Union soviétique en 1991. La chute du mur de Berlin en novembre 1989 a été un événement emblématique de cette période, symbolisant la fin de la division entre l'Est et l'Ouest. Les manifestations pacifiques en Pologne, en Tchécoslovaquie, en Hongrie et en Roumanie ont également joué un rôle important dans la chute du communisme dans ces pays. L'effondrement du bloc soviétique a eu des conséquences significatives sur l'équilibre du pouvoir dans le monde. Les États-Unis ont consolidé leur position de superpuissance mondiale, tandis que la Russie a perdu une grande partie de son influence et de son territoire. La fin de la guerre froide a également permis une plus grande coopération entre les pays de l'Est et de l'Ouest, ainsi qu'une réduction significative des dépenses militaires. Cependant, la période de transition a également été marquée par des défis économiques et sociaux, tels que la récession et l'augmentation du chômage. De plus, la disparition du système bipolaire a créé un vide de pouvoir dans certaines régions, ce qui a entraîné des conflits et des tensions.

Le système communiste à bout de souffle

L'Union soviétique était considérée comme un pays du tiers-monde avant la révolution de 1917, avec une économie principalement agricole et un niveau de développement très faible par rapport aux pays d'Europe occidentale. Cependant, après la révolution, l'Union soviétique a entrepris une politique de développement économique et industriel ambitieuse, qui a permis de moderniser rapidement le pays et de le transformer en une superpuissance mondiale. Pendant la guerre froide, l'Union soviétique s'est lancée dans une politique d'armement importante pour rivaliser avec les États-Unis. Cependant, cela n'a pas été fait sans moyens économiques. Le gouvernement soviétique a investi massivement dans l'industrie militaire et a utilisé une grande partie de ses ressources pour financer cette politique. Cela a entraîné des sacrifices pour la population, notamment en termes de niveau de vie et de développement économique général. L'Union soviétique n'était pas un pays du tiers-monde au moment où elle est devenue une superpuissance. Après la Seconde Guerre mondiale, l'Union soviétique est devenue l'une des deux superpuissances mondiales, aux côtés des États-Unis. Elle avait une économie relativement développée, bien que fortement centralisée, et était capable de rivaliser avec les États-Unis dans des domaines tels que la recherche spatiale, la technologie militaire et la production industrielle.

En 1917, quand la révolution a eu lieu, l'économie de la Russie était peu développée, surtout en comparaison avec les pays d'Europe occidentale. La majorité de la population vivait dans des conditions très précaires, avec un faible niveau de vie, des salaires bas et un taux d'alphabétisation faible. L'économie russe était également très dépendante de l'agriculture, avec une faible industrialisation et une infrastructure peu développée. Pendant la Première Guerre mondiale, la Russie avait subi de lourdes pertes économiques et humaines, ce qui avait encore aggravé la situation économique du pays. Après la révolution, les dirigeants bolcheviques ont entrepris une politique de développement économique et industriel ambitieuse, qui a permis de moderniser rapidement le pays et de le transformer en une superpuissance mondiale pendant la guerre froide.

L'effondrement de l'Union soviétique dans les années 1980 et 1990 a été causé par un certain nombre de facteurs, y compris des contestations internes et des pressions extérieures. Les contestations internes ont été alimentées par les politiques économiques inefficaces et la corruption, ainsi que par l'oppression politique et la répression de la dissidence. Des événements tels que la révolte de Budapest en 1956, le Printemps de Prague en 1968 et les mouvements Solidarnosc en Pologne dans les années 1980 ont montré que les citoyens des pays du bloc soviétique n'étaient pas satisfaits de la façon dont leur pays était dirigé. Les pressions extérieures ont également joué un rôle important dans l'effondrement de l'Union soviétique. Les États-Unis et l'Europe occidentale ont mené une politique de confrontation avec l'Union soviétique, notamment en renforçant leur arsenal militaire et en soutenant les mouvements de dissidence dans les pays du bloc soviétique. Cela a exercé une pression économique et politique sur l'Union soviétique, qui a eu des difficultés à répondre à cette menace.

Une des raisons qui ont contribué à l'effondrement du mythe soviétique et à la contestation croissante envers le régime est la révélation progressive des atrocités commises par le régime soviétique, y compris son système concentrationnaire. L'ouvrage d'Alexandre Soljenitsyne, L'Archipel du Goulag, publié en 1974, a été l'un des premiers à documenter en détail le système concentrationnaire soviétique et à révéler l'ampleur des violations des droits de l'homme et de la répression politique sous le régime communiste. L'ouvrage a eu un impact considérable sur l'opinion publique occidentale, qui a commencé à prendre conscience de la réalité de la vie sous le régime soviétique. Cependant, la répression politique et les violations des droits de l'homme sous le régime soviétique étaient connues depuis longtemps par les citoyens soviétiques eux-mêmes, ainsi que par les dissidents et les militants des droits de l'homme. Les mouvements de dissidence en Europe de l'Est, tels que Solidarnosc en Pologne, ont également joué un rôle important dans la contestation du régime soviétique et la diffusion de la vérité sur la situation en Union soviétique. La révélation progressive des atrocités commises par le régime soviétique, combinée à la contestation croissante à l'intérieur et à l'extérieur du pays, ont contribué à l'effondrement du mythe soviétique et à la chute de l'Union soviétique dans les années 1980 et 1990.

Les années 1970 ont été marquées par une période de "glaciation" dans les relations Est-Ouest, avec l'arrivée au pouvoir de Léonid Brejnev en Union soviétique. Brejnev, qui a pris le pouvoir en 1964, a cherché à renforcer l'influence de l'Union soviétique dans le monde en adoptant une politique étrangère plus agressive. Il a également cherché à réprimer toute forme de dissidence interne, en augmentant la surveillance et la répression de la population. Cette politique a conduit à une détérioration des relations entre l'Union soviétique et les États-Unis, qui ont connu une période de confrontation accrue connue sous le nom de "guerre froide". Les deux superpuissances ont augmenté leur arsenal nucléaire et ont cherché à étendre leur influence à travers le monde, en soutenant des mouvements révolutionnaires et en intervenant dans des conflits régionaux. Cette période de "glaciation" n'a pas duré éternellement. Avec l'arrivée au pouvoir de Mikhaïl Gorbatchev en 1985, l'Union soviétique a adopté une politique de réforme interne et d'ouverture vers l'Occident, qui a finalement conduit à la fin de la guerre froide et à la chute de l'Union soviétique dans les années 1980 et 1990.

Le système économique soviétique a connu une situation d'échec croissant au cours des années 1980. Malgré des objectifs ambitieux d'industrialisation et de modernisation, l'Union soviétique n'a pas été en mesure de rattraper le niveau de vie occidental. Le système économique soviétique était basé sur une planification centralisée et une propriété publique des moyens de production, ce qui signifiait que les entreprises étaient dirigées par l'État plutôt que par des propriétaires privés. Cette approche a conduit à de nombreux problèmes, notamment une bureaucratie étouffante et une inefficacité économique accrue. Dans les années 1970 et 1980, ces problèmes ont été exacerbés par une série de facteurs externes, tels que la baisse des prix du pétrole, qui était une source majeure de revenus pour l'Union soviétique, ainsi que l'augmentation des dépenses militaires et la course à l'armement avec les États-Unis. Ces facteurs ont entraîné une accumulation de dettes, une inflation élevée et une pénurie de biens de consommation courante, ce qui a contribué à une perte de confiance dans le système économique soviétique. La population a commencé à remettre en question la capacité du gouvernement à fournir un niveau de vie acceptable, ce qui a alimenté la contestation politique et la demande de réformes économiques. La crise économique a été un facteur clé dans l'effondrement final de l'Union soviétique, car elle a miné la crédibilité et la légitimité du gouvernement auprès de la population.

Carte de l'invasion de l'Afghanistan par l'armée soviétique en 1979.

Le régime soviétique était largement discrédité à la fin des années 1980, en grande partie en raison de sa nature totalitaire et de son incapacité à répondre aux besoins et aux attentes de la population. Sur le plan économique, comme nous l'avons mentionné précédemment, le système de planification centralisée et de propriété publique des moyens de production a connu des échecs croissants. La stagnation économique et la pénurie de biens de consommation courante ont suscité une frustration généralisée parmi la population, qui exigeait des réformes économiques et politiques. En outre, la guerre en Afghanistan, qui a commencé en 1979, a été un fardeau pour l'économie soviétique et a sapé la confiance du public dans le gouvernement. La guerre a été coûteuse en vies humaines et en ressources, et elle a été largement impopulaire. Les dirigeants soviétiques ont été critiqués pour leur politique étrangère agressive et pour leur interventionnisme militaire dans les affaires d'autres pays. Dans l'ensemble, ces facteurs ont contribué à la perte de confiance de la population envers le gouvernement et à la contestation politique généralisée qui a conduit finalement à l'effondrement du régime soviétique.

La guerre en Afghanistan a été l'un des principaux déclencheurs de la contestation politique généralisée en Union soviétique, qui a finalement conduit à l'effondrement du régime. Cette guerre a été menée dans un contexte de guérilla et de bourbier, dans lequel les troupes soviétiques se sont enlisées pendant de nombreuses années. La guerre a coûté très cher en termes de vies humaines et de ressources, et elle a été largement impopulaire auprès de la population soviétique. De plus, cette guerre a été perçue comme une forme de colonialisme, car elle impliquait une intervention militaire étrangère dans les affaires d'un pays souverain. Cette perception a suscité une grande opposition et des critiques en Union soviétique et à l'étranger, renforçant l'image négative du régime soviétique. En fin de compte, la guerre d'Afghanistan a été un facteur clé de l'effondrement du régime soviétique, car elle a sapé la confiance de la population dans le gouvernement et a renforcé les mouvements de contestation politique.

Gorbatchev, arrivé au pouvoir en 1985, a tenté de réformer le régime soviétique, en introduisant des mesures telles que la transparence et la glasnost (ouverture) dans le gouvernement et l'économie, ainsi que la perestroïka (restructuration) économique. Cependant, ces réformes ont été largement insuffisantes pour inverser la décomposition accélérée du régime soviétique, qui avait été exacerbée par la guerre en Afghanistan, la stagnation économique et la montée des mouvements de contestation. La chute du mur de Berlin en 1989 a été un événement symbolique important dans la fin de la Guerre froide et de l'ordre bipolaire qui avait dominé la politique mondiale depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Cette chute a été suivie de la dissolution progressive de l'Union soviétique, qui s'est achevée en décembre 1991 avec la création de la Communauté des États indépendants. En somme, l'effondrement de l'URSS entre 1989 et 1991 a été le résultat d'une combinaison de facteurs, allant de la stagnation économique et de la guerre en Afghanistan à la montée des mouvements de contestation politique et aux réformes insuffisantes de Gorbatchev.

La chute du mur de Berlin: Causes et conséquences

La chute du mur de Berlin en novembre 1989 a pris de nombreux dirigeants et observateurs politiques par surprise, car peu d'entre eux avaient prévu que cet événement se produirait aussi rapidement. Cette chute a été le résultat de manifestations populaires en RDA, ainsi que de changements politiques dans l'Union soviétique et dans d'autres pays socialistes d'Europe de l'Est. La chute du mur de Berlin a eu des répercussions importantes sur la politique mondiale et sur la fin de la Guerre froide. Elle a conduit à une série de changements politiques et économiques dans les pays d'Europe de l'Est, notamment la dissolution de l'Union soviétique et la création de nouveaux États indépendants. Elle a également entraîné une réunification de l'Allemagne, qui avait été divisée depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. La chute du mur de Berlin a également été suivie de certains défis pour les pays d'Europe de l'Est et pour les anciennes républiques soviétiques. Ces défis ont inclus la transition difficile vers une économie de marché, la montée du nationalisme et des tensions ethniques, ainsi que la résurgence du populisme et de l'autoritarisme dans certains pays

L'ouverture des frontières entre la Hongrie et l'Autriche a eu lieu le 2 mai 1989. Cela a permis à de nombreux citoyens est-allemands de fuir en Autriche, puis de se rendre en Allemagne de l'Ouest. Cet événement a été l'un des premiers signes de la fin du rideau de fer et a contribué à accélérer les changements politiques en Europe de l'Est.

Des élections libres ont eu lieu en Pologne le 4 juin 1989, marquant la victoire du syndicat Solidarnosc et la fin du régime communiste. En Hongrie, des élections législatives ont également eu lieu en juin 1989, avec une victoire du Forum démocratique hongrois, un parti d'opposition pro-démocratique. Ces élections ont été marquées par la défaite des partis communistes dans les deux pays, signalant la fin de l'hégémonie communiste en Europe de l'Est.

La chute du mur de Berlin a eu lieu le 9 novembre 1989, marquant la fin de la division de l'Allemagne et de l'Europe en deux blocs. Cette date symbolique a également marqué la fin de la Guerre froide et le début d'un nouveau chapitre dans l'histoire de l'Europe et du monde.

La chute de Ceausescu en Roumanie a eu lieu en décembre 1989, quelques semaines seulement après la chute du mur de Berlin. Le régime communiste en Roumanie était connu pour être particulièrement répressif et la population a finalement exprimé son mécontentement lors de manifestations massives à travers le pays. Le dictateur Nicolae Ceausescu a été renversé et exécuté, mettant fin à plus de quatre décennies de régime communiste en Roumanie

La réunification allemande a eu lieu en octobre 1990, un an après la chute du mur de Berlin. Après la décision du gouvernement est-allemand de permettre aux citoyens de l'Est de se rendre librement en Allemagne de l'Ouest, des manifestations massives ont eu lieu à travers le pays en faveur de l'unification allemande. Les négociations ont rapidement abouti et la réunification a été officiellement proclamée le 3 octobre 1990, avec la création d'un État unifié allemand.

Le Pacte de Varsovie a été dissous en février 1991, après la fin de la guerre froide et la chute du bloc soviétique. Cette alliance militaire, créée en 1955, regroupait les pays de l'Europe de l'Est sous l'égide de l'Union soviétique. Avec la fin de la guerre froide, la plupart des pays membres du Pacte de Varsovie ont commencé à se tourner vers l'Occident et ont progressivement rompu leurs liens avec l'Union soviétique. La dissolution du Pacte de Varsovie a été l'un des derniers signes de la fin de la guerre froide et de la désintégration du bloc soviétique.

En décembre 1991, l'Union soviétique s'est effondrée officiellement et la Communauté des États Indépendants (CEI) a été créée. La CEI était une organisation intergouvernementale qui regroupait les anciennes républiques de l'Union soviétique, à l'exception des trois États baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie) qui avaient déclaré leur indépendance avant la dissolution de l'Union soviétique. Cette dissolution a marqué la fin de la Guerre froide et le début d'un nouvel ordre mondial multipolaire.

L'effondrement de l'Union soviétique et du bloc communiste a entraîné une refonte complète de l'ordre géopolitique mondial établi après la Seconde Guerre mondiale. La bipolarisation du monde entre les États-Unis et l'Union soviétique a laissé place à un monde multipolaire, où de nouveaux acteurs sont apparus sur la scène internationale. La fin de la guerre froide a également entraîné des changements importants dans les relations internationales, tels que la réunification allemande, la fin de la course aux armements, la démilitarisation de l'Europe de l'Est, et la transition vers la démocratie dans de nombreux pays d'Europe centrale et orientale. Ce sont des événements qui ont eu un impact significatif sur la politique et les relations internationales des décennies suivantes.

La transition de la Russie: Déclin et Renaissance

la chute de l'URSS a laissé la Russie dans une situation difficile, marquée par une crise économique et politique profonde. Le pays a subi une période de turbulences avec des réformes économiques douloureuses, une inflation galopante et une baisse du niveau de vie. En outre, la transition du régime communiste à un régime démocratique a été difficile, marquée par des conflits internes et des affrontements entre les différents groupes politiques. La Russie a également dû faire face à des défis géopolitiques importants, avec la perte de ses anciennes républiques socialistes, la remise en question de son statut de grande puissance et l'émergence de nouveaux acteurs régionaux. Cette situation a conduit la Russie à adopter une politique de reprise en main, avec notamment l'intervention en Tchétchénie en 1994, qui a été suivie d'une longue période de guerre et de tensions dans la région. Malgré les difficultés rencontrées, la Russie a réussi à stabiliser son économie et à consolider son régime politique au cours des années 2000, sous la présidence de Vladimir Poutine. Le pays est aujourd'hui considéré comme une puissance émergente sur la scène internationale, avec une économie en croissance et un rôle diplomatique accru.

La Russie a connu une période de transition économique difficile dans les années 1990, marquée par des réformes économiques et structurelles visant à passer d'un système économique planifié à une économie de marché. Cette transition a été imposée en grande partie par les pressions des bailleurs de fonds internationaux tels que le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale. Les réformes économiques ont entraîné une libéralisation des prix et des échanges commerciaux, la privatisation de nombreuses entreprises d'État, la réduction des subventions et la mise en place d'une politique monétaire plus stricte pour lutter contre l'inflation. Cependant, ces réformes ont également entraîné une augmentation de la pauvreté, une augmentation du chômage et une détérioration des conditions de vie pour de nombreux Russes. En outre, la transition économique a été entachée par la corruption et la privatisation frauduleuse de nombreuses entreprises d'État, qui ont profité à une petite élite économique et politique, mais ont laissé de nombreux Russes sans emploi et sans ressources.

La transition économique a entraîné une forte baisse de la production industrielle, une augmentation du chômage, de l'inflation et de la pauvreté. Les prix des biens de première nécessité ont augmenté de manière considérable, tandis que les salaires n'ont pas suivi la même courbe, entraînant une baisse du pouvoir d'achat des ménages. Cette période a été marquée par une grande instabilité politique et sociale, avec des manifestations, des grèves et des violences, ainsi que par une augmentation de la criminalité et de la corruption. Par ailleurs, l'ouverture économique a entraîné une grande vulnérabilité de la Russie aux crises économiques mondiales, comme la crise financière asiatique de 1997 ou la crise économique mondiale de 2008. La Russie a également été confrontée à des défis importants en matière de sécurité, notamment avec la guerre en Tchétchénie dans les années 1990 et 2000. Cette période de transition a également permis à la Russie de se transformer en une économie de marché plus dynamique et ouverte sur le monde, ce qui a créé de nouvelles opportunités pour les entrepreneurs et les investisseurs étrangers.

La Russie a perdu beaucoup de son influence sur la scène internationale dans les années 1990, notamment en raison de la faiblesse de son économie et de son instabilité politique. Elle n'a pas été en mesure de rivaliser avec les États-Unis dans les grandes crises internationales de l'époque, telles que la guerre du Golfe en 1990-1991 et les conflits en ex-Yougoslavie dans les années 1990. Cependant, la Russie est restée une puissance régionale importante en raison de son héritage géopolitique, de son arsenal nucléaire et de son influence sur les pays de la CEI. Depuis le début des années 2000, la Russie a également renforcé son rôle dans le système international en cherchant à promouvoir un ordre multipolaire et en se montrant plus active sur la scène diplomatique.

Dans les années 1990, la Russie a connu une série de crises régionales, notamment en Tchétchénie. Après la chute de l'Union soviétique, la Tchétchénie a proclamé son indépendance, mais Moscou a refusé de la reconnaître et a lancé deux guerres en Tchétchénie (1994-1996 et 1999-2009) pour réaffirmer son contrôle sur la région. Ces conflits ont été marqués par des atrocités et des violations des droits de l'homme, ainsi que par une résistance farouche des forces tchétchènes, et ont eu un impact significatif sur la société russe.

Carte ossetie du sud432.gif

La Géorgie déclare son indépendance en avril 1991 et la Russie va ensuite essayer d'exercer une influence sur ce pays en soutenant des mouvements séparatistes en Abkhazie et en Ossétie du Sud. Ces deux régions revendiquent leur indépendance vis-à-vis de la Géorgie, avec le soutien de la Russie qui y voit un moyen de renforcer son influence dans la région et de contrecarrer les aspirations géorgiennes à s'émanciper de son ancien suzerain. En 1992, la Géorgie tente de rétablir son autorité sur ces deux régions, ce qui conduit à des affrontements violents avec les séparatistes et les forces russes présentes sur place. En 1993, un accord de cessez-le-feu est signé, mais la situation reste tendue et les négociations pour trouver une solution politique durable se poursuivent jusqu'à nos jours. Ces tensions ont culminé en 2008 avec la guerre russo-géorgienne, qui a vu la Russie intervenir militairement en Géorgie pour soutenir les séparatistes d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie.

L'arrivée de Vladimir Poutine au pouvoir en 2000 a marqué un tournant pour la Russie sur la scène internationale. Poutine a mis en place une politique étrangère plus assertive, visant à restaurer l'influence de la Russie dans le monde. Il a notamment lancé une guerre contre le terrorisme en Tchétchénie et a renforcé la présence russe dans le Caucase du Sud, notamment en Géorgie. La Russie a également cherché à rétablir sa position dans les relations internationales, notamment en étant plus active au sein des institutions internationales comme l'ONU, en renforçant ses relations avec les pays de la CEI, et en développant des relations économiques plus étroites avec les pays émergents comme la Chine. Enfin, la Russie a cherché à se renforcer militairement, notamment en modernisant son arsenal nucléaire et en renforçant son potentiel militaire dans les régions stratégiques comme le Caucase ou l'Arctique.

La Russie a largement bénéficié de la hausse des prix des matières premières, notamment du pétrole et du gaz, qui représentent une part importante de son économie. Cette croissance économique a permis à la Russie de retrouver un certain poids sur la scène internationale et de renforcer sa position dans les relations internationales. Elle a pu réinvestir dans son armée et moderniser son armement. Cela lui a également permis de renforcer ses relations avec certains pays émergents, comme la Chine, et de s'affirmer comme une puissance alternative aux États-Unis dans le système international.

La crise syrienne a été un moment clé pour la Russie sur la scène internationale. En émettant des vétos à plusieurs reprises concernant des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU visant à sanctionner le régime de Bachar el-Assad, la Russie a montré qu'elle était prête à défendre ses intérêts en Syrie et à s'opposer aux positions occidentales. La Russie a également soutenu le régime syrien en lui fournissant des armes et en menant des frappes aériennes en coordination avec l'armée syrienne contre les groupes rebelles. Cette intervention a permis de renforcer l'influence de la Russie dans la région et de conforter son image de puissance internationale. La Syrie est un pays stratégique pour la Russie. Outre le fait que la Syrie est le dernier allié historique de la Russie au Proche-Orient, la présence de la base militaire de Tartous permet à la Russie d'avoir une présence militaire dans la région et d'avoir un accès direct à la mer Méditerranée. De plus, la Syrie est un important client de l'industrie militaire russe, avec des contrats d'armement signés pour plusieurs milliards de dollars. Tout cela explique pourquoi la Russie est si engagée dans la crise syrienne et ne veut pas voir un changement de régime qui pourrait remettre en cause ses intérêts dans la région.

La Russie est redevenue une puissance internationale majeure avec une influence significative dans les relations internationales. Outre son intervention en Syrie, la Russie est également active dans d'autres zones de conflit comme l'Ukraine ou encore le Caucase. Elle est également un acteur clé dans les négociations sur le nucléaire iranien et dans les pourparlers de paix en Afghanistan. Sur le plan économique, la Russie est l'un des plus grands producteurs d'énergie au monde et elle est membre des BRICS, un groupe de pays émergents qui représente une part importante de l'économie mondiale. Toutefois, la Russie doit encore faire face à des défis internes tels que la corruption et le développement économique inégal entre les régions du pays.

La Russie a connu une période de déclin et de crise profonde dans les années 1990, suivie d'une période de redressement et de consolidation dans les années 2000. Cette période a vu l'émergence d'un nouveau leadership russe incarné par Vladimir Poutine, qui a cherché à restaurer l'influence de la Russie sur la scène internationale et à renforcer sa position dans la région. La Russie a également bénéficié de la hausse des prix des matières premières, ce qui a permis de consolider son économie et de renforcer son rôle en tant que fournisseur mondial d'énergie. Aujourd'hui, la Russie est de nouveau une puissance importante sur la scène internationale, avec des intérêts et des influence dans de nombreux pays et régions du monde.

Le règne de l'Hyperpuissance Américaine: 1991-2001

Après la fin de la guerre froide et l'effondrement de l'Union soviétique, les États-Unis ont émergé comme la seule superpuissance restante dans le monde. Ils ont ainsi pu imposer leur leadership dans de nombreux domaines, tels que la sécurité internationale, l'économie mondiale, la technologie et la culture. Cette domination a été renforcée par leur position géographique, leurs capacités militaires, leur système politique et économique, ainsi que leur influence dans les organisations internationales telles que l'ONU, le FMI et la Banque mondiale. Cette période de l'hégémonie américaine a été souvent qualifiée d'"hyperpuissance" pour souligner la supériorité absolue des États-Unis dans les affaires mondiales.[4]

La fin de la guerre froide a entraîné un changement fondamental dans la politique étrangère américaine. Les États-Unis ont commencé à se concentrer davantage sur la promotion de la démocratie et des droits de l'homme dans le monde, ainsi que sur la défense des intérêts économiques américains à l'étranger. Cette politique a été soutenue par les présidents américains successifs, qu'ils soient démocrates ou républicains. Cependant, cette période a également été marquée par des débats intenses sur la manière dont les États-Unis devraient utiliser leur puissance dans le monde. Certains ont plaidé en faveur d'une politique plus multilatérale, qui implique de travailler en collaboration avec d'autres nations et organisations internationales, tandis que d'autres ont prôné une politique plus unilatérale, qui implique de faire valoir les intérêts américains indépendamment des autres nations.

La montée du mouvement néoconservateur américain dans les années 1990 a été un élément clé de la redéfinition de la politique étrangère des États-Unis. Les néoconservateurs ont cherché à utiliser la puissance militaire et économique des États-Unis pour promouvoir la démocratie et les valeurs occidentales à travers le monde. Ils ont également cherché à s'opposer aux régimes autoritaires et aux mouvements terroristes. Cette approche a été mise en œuvre de manière particulièrement visible après les attentats du 11 septembre 2001, qui ont conduit à l'invasion de l'Afghanistan et de l'Irak. Les néoconservateurs ont vu ces guerres comme des moyens de promouvoir la démocratie dans ces pays et de renverser les régimes autoritaires qui menaçaient la sécurité des États-Unis. Ctte politique a également suscité des critiques, tant au niveau national qu'international. Certains ont reproché aux néoconservateurs de sous-estimer la complexité des conflits régionaux et de laisser peu de place à la diplomatie et aux négociations. D'autres ont estimé que la promotion de la démocratie ne pouvait être efficace que si elle était menée de manière plus subtile et avec un engagement plus profond envers les sociétés concernées.

A partir des années 2000, les États-Unis vont se concentrer sur la lutte contre le terrorisme islamiste et vont considérer cette lutte comme la priorité de leur politique étrangère. Cette nouvelle priorité est née notamment après les attentats du 11 septembre 2001, qui ont causé la mort de près de 3 000 personnes sur le sol américain et ont été perpétrés par le groupe Al-Qaïda, dirigé par Oussama ben Laden. La guerre contre le terrorisme va justifier l'engagement des États-Unis dans plusieurs conflits armés, notamment en Afghanistan et en Irak. Cette politique va susciter des critiques aux États-Unis et à l'étranger, car elle est accusée d'avoir entraîné des violations des droits de l'homme, notamment avec les méthodes de torture employées à la prison d'Abou Ghraib en Irak, ainsi que des coûts financiers et humains considérables.

Les années 1990 ont été marquées par une série d'interventions militaires américaines dans le monde, notamment en Irak et dans les Balkans. Ces interventions ont été justifiées par l'objectif de promouvoir la paix et la démocratie, mais elles ont souvent été critiquées pour leur caractère unilatéral et leur impact sur les populations civiles. Il y a eu plusieurs attentats terroristes au cours des années 1990, notamment l'attentat contre le World Trade Center en 1993 et les attentats contre les ambassades américaines en Tanzanie et au Kenya en 1998. Ces événements ont contribué à renforcer la politique américaine de lutte contre le terrorisme et ont conduit à la création de la division antiterroriste du FBI et à la mise en place de mesures de sécurité renforcées dans les ambassades américaines à travers le monde. Les attentats terroristes du 11 septembre 2001 ont eu un impact majeur sur la politique étrangère américaine, en particulier en ce qui concerne la lutte contre le terrorisme. Ces attentats ont conduit à une intensification des efforts américains pour lutter contre les groupes terroristes, y compris par le biais d'interventions militaires en Afghanistan et en Irak.

L'unilatéralisme américain va se manifester à travers la doctrine de la guerre préventive qui a été mise en avant par l'administration Bush après les attentats du 11 septembre 2001. Cette doctrine prône l'attaque préventive contre des États ou des groupes considérés comme des menaces pour la sécurité nationale des États-Unis, sans attendre d'être attaqués. Cette approche a été utilisée pour justifier l'invasion de l'Irak en 2003, qui a été largement critiquée par la communauté internationale. Cependant, l'administration Bush a continué à mettre en avant cette doctrine et à justifier ses actions par la nécessité de lutter contre le terrorisme.

La politique américaine a continué à jouer un rôle important en Europe après la fin de la Guerre Froide, notamment dans le conflit yougoslave qui a éclaté dans les années 1990. Les États-Unis ont été impliqués dans les efforts internationaux pour mettre fin au conflit, en particulier en soutenant l'OTAN dans les frappes aériennes contre les forces serbes en Bosnie-Herzégovine en 1995 et au Kosovo en 1999. Les États-Unis ont également été impliqués dans les négociations de paix, notamment à travers leur envoyé spécial, Richard Holbrooke.

La première Guerre du Golfe de 1991 a été menée par une coalition internationale, dirigée par les États-Unis et mandatée par l'ONU, en réponse à l'invasion du Koweït par l'Irak. Cette intervention avait pour but de restaurer l'intégrité territoriale du Koweït et de contraindre l'Irak à se conformer aux résolutions de l'ONU. En revanche, la deuxième Guerre du Golfe en 2003 a été lancée unilatéralement par les États-Unis et leurs alliés, sans mandat de l'ONU, sur la base de fausses accusations concernant la possession d'armes de destruction massive par l'Irak. Cette intervention a entraîné la chute de Saddam Hussein mais a également plongé le pays dans le chaos et la violence.

L'intervention en Afghanistan a commencé en octobre 2001, peu de temps après les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis. Cette intervention a été menée par les États-Unis, en coalition avec d'autres pays, pour chasser le régime des talibans qui avait fourni un refuge à Al-Qaïda et pour traquer Oussama ben Laden, le chef d'Al-Qaïda. L'intervention militaire s'est rapidement transformée en une mission de reconstruction et de stabilisation du pays, avec la mise en place d'un gouvernement afghan soutenu par la communauté internationale. Malgré plus de 20 ans de présence militaire et d'efforts de reconstruction, l'Afghanistan reste un pays en proie à l'instabilité politique et à la violence.

Les États-Unis sont intervenus en Somalie dans les années 1990 pour tenter de stabiliser la situation dans le pays. Cette intervention, qui a impliqué des forces militaires américaines, a connu un échec et a été marquée par la célèbre bataille de Mogadiscio en 1993, qui a été dramatisée dans le film "Black Hawk Down". Depuis lors, les États-Unis ont continué à être impliqués dans des opérations en Afrique, notamment dans la lutte contre le terrorisme et l'aide humanitaire.

L'exercice de la puissance américaine dans les affaires internationales n'a pas toujours été bien perçu par la communauté internationale, en particulier au cours des dernières décennies. Les interventions militaires unilatérales, telles que la guerre en Irak en 2003, ont suscité des critiques et des oppositions dans de nombreux pays, y compris des alliés des États-Unis. De même, l'utilisation de drones pour mener des frappes ciblées en Afghanistan, au Pakistan et dans d'autres pays a également suscité des préoccupations quant à la violation des lois internationales et aux conséquences humanitaires. Par conséquent, l'image des États-Unis en tant que leader mondial a été ternie, ce qui a affecté leur capacité à exercer leur influence dans les affaires internationales.

L’Europe en panne

L’approfondissement de l’intégration économique

l'approfondissement de l'intégration économique a été un processus graduel qui a débuté avec la création de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) en 1951, puis de la Communauté économique européenne (CEE) en 1957. Ces deux organisations ont jeté les bases de l'intégration économique européenne en éliminant les barrières douanières et en créant un marché commun pour les biens et les services.

Dans les années 1990, la CEE a évolué vers l'Union européenne (UE), qui a étendu la coopération économique à d'autres domaines, tels que la politique étrangère, la justice et les affaires intérieures. La création de l'euro en 1999 et son adoption par plusieurs pays de l'UE ont renforcé l'intégration économique en créant une monnaie unique et en éliminant les taux de change entre les pays participants. La plupart des pays qui ont rejoint l'Union européenne dans les années 2000 étaient des anciens pays communistes, mais ils n'étaient pas tous des "démocraties populaires" sous le giron soviétique. Parmi les pays qui ont rejoint l'UE en 2004, il y avait la Pologne, la Hongrie, la République tchèque, la Slovaquie, la Slovénie, l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie. Ces pays étaient autrefois membres du bloc de l'Est, mais ils ont tous connu des transitions démocratiques à partir des années 1990 et sont devenus des États souverains indépendants. L'adhésion de ces pays à l'UE a été une étape importante dans l'histoire de l'Union européenne, car elle a permis de renforcer son intégration et d'étendre sa portée géographique. Cela a également eu des répercussions économiques et politiques importantes pour les pays concernés, qui ont pu bénéficier des avantages du marché unique européen et de la coopération économique et politique avec les autres États membres de l'UE.

L'approfondissement de l'intégration économique a également contribué à l'harmonisation des politiques économiques et fiscales des États membres de l'UE, favorisant ainsi la coopération et la coordination entre eux. Toutefois, ce processus n'a pas été exempt de difficultés, notamment la crise de la dette souveraine de la zone euro, qui a mis en évidence les tensions entre les États membres et les divergences économiques entre eux.

L'Europe de la défense: Des ambitions à la réalité

Blason de l'État-major de l'Union européenne.

L'Europe peine à s'affirmer comme une puissance majeure sur la scène internationale en termes de géopolitique et de défense. Malgré la création de l'Union européenne et de sa politique étrangère et de sécurité commune (PESC), l'Europe n'a pas encore réussi à se doter d'une véritable capacité de défense autonome.

Cependant, il y a eu des progrès dans le développement d'une Europe militaire embryonnaire, avec la mise en place de structures de défense européennes telles que la Politique de sécurité et de défense commune (PSDC) et l'État-major de l'Union européenne (EMUE). Les États membres de l'UE ont également travaillé à renforcer leur coopération en matière de défense, notamment par le biais de projets de défense conjoints et d'une meilleure coordination des politiques de défense nationales. La question de la défense européenne reste un défi majeur pour l'Union européenne, qui doit trouver un équilibre entre les aspirations d'une défense autonome et les réalités politiques et économiques de ses États membres.

La question de la défense commune européenne a suscité des débats passionnés au sein des pays membres de l'Union européenne depuis les années 1950. Certains pays, comme la France, ont plaidé pour une autonomie de défense de l'Europe, tandis que d'autres, comme le Royaume-Uni, ont préféré rester intégrés dans l'OTAN. Au fil des ans, des progrès ont été réalisés dans la mise en place d'une défense commune européenne, mais des divergences persistent entre les États membres sur les questions de la sécurité et de la défense, notamment en ce qui concerne les priorités, les dépenses et les ressources militaires. Cela a conduit à une situation où l'OTAN continue d'assurer la défense européenne, en particulier dans le domaine de la sécurité collective. En effet, l'OTAN a joué un rôle crucial dans la défense de l'Europe pendant la Guerre froide et continue d'offrir une capacité de défense collective importante pour ses membres européens. Certains pays européens cherchent à développer une autonomie de défense et travaillent à la création de structures de défense communes, telles que la PSDC et l'EMUE, dans le but de renforcer la sécurité de l'Europe. Cette question reste un sujet de débat majeur au sein de l'UE et nécessite une coordination et une coopération plus étroites entre les États membres pour parvenir à une vision commune de la défense européenne.

L'OTAN a été créée en 1949 en tant qu'alliance militaire défensive contre l'Union soviétique et les pays communistes d'Europe de l'Est. Après la fin de la Guerre froide dans les années 1990, l'OTAN a entamé une période de redéfinition de ses missions et de ses objectifs stratégiques. Au cours de cette période, l'OTAN a élargi son rôle pour inclure des missions telles que la prévention des conflits, la gestion des crises et la lutte contre le terrorisme. Cependant, l'OTAN est restée une organisation de défense collective, visant à garantir la sécurité de ses membres contre les menaces extérieures. L'élargissement de l'OTAN aux pays d'Europe de l'Est dans les années 1990 et 2000 a été motivé par la nécessité de protéger ces pays contre toute tentative de retour des ambitions russes dans la région. Ces pays ont cherché à rejoindre l'OTAN pour bénéficier de la sécurité collective et de la protection offertes par l'alliance. Au fil des ans, l'OTAN est devenue un pilier de la sécurité transatlantique et a travaillé à renforcer la coopération avec les pays partenaires dans le monde entier. Cependant, les relations avec la Russie restent un défi majeur pour l'OTAN, et la question de la sécurité en Europe de l'Est reste une préoccupation majeure pour l'alliance.

Les pays membres de l'OTAN et son élargissement depuis 1949.

lLidée d'une armée européenne a été proposée depuis de nombreuses années comme moyen de renforcer l'autonomie stratégique de l'Union européenne. L'Eurocorps, créé en 1992, est une force militaire multinationale composée principalement de troupes françaises et allemandes, mais également de contingents de plusieurs autres pays européens. L'Eurocorps a été créé pour répondre aux besoins opérationnels de l'Union européenne et de l'OTAN, et a été impliqué dans plusieurs missions de maintien de la paix en Europe et dans le monde entier. Il a également servi de modèle pour d'autres initiatives de défense européennes, telles que la création de la force de réaction rapide de l'Union européenne. Malgré les efforts pour renforcer la coopération militaire européenne, la création d'une armée européenne reste un sujet controversé et difficile à réaliser. Les États membres ont des perspectives différentes sur les questions de défense et de sécurité, et il y a des obstacles financiers, logistiques et politiques importants à surmonter pour créer une armée européenne fonctionnelle et efficace.

Carte montrant les États membres de l'Union et ceux de l'OTAN
  États uniquement membres de l'UE
  États uniquement membres de l'OTAN
  États membres des deux

La question de l'Europe politique: Défis et controverses

Depuis la chute du mur de Berlin, on s’aperçoit que la présence de l’Europe sur la scène des relations internationales n’est pas à la hauteur de son poids économique. On le voit en particulier au fait que l’Europe dans les grandes crises géopolitiques des années 1990 a été en retrait voir marginalisé notamment avec la crise israélo-arabe, le génocide au Rwanda, le conflit yougoslave, le conflit en Tchétchénie. L’Europe joue un rôle secondaire ou marginal.

C’est une puissance qui n’a pas de rôle parce qu’il n’y a pas de politique étrangère européenne unifiée. Au Conseil de sécurité seul deux puissances européennes ont le droit de veto à savoir la France et la Grande-Bretagne, mais elles ne représentent pas l’Europe. Chaque fois qu’il y a une crise il y a des puissances plus ou moins grandes qui agissent en fonction de leurs intérêts propres, il n’y a pas d’unité de vue européenne sur la question.

Depuis 2009 avec le traité de Lisbonne a été instituée la création d’un haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité qui n’est pas encore un ministre des affaires étrangères européennes, mais qui en prend le chemin. C’est un premier pas vers une politique étrangère commune d‘autant plus que la création d’un haut représentant s’est accompagné de tout en réseau d’ambassades européennes à travers le monde. Depuis 2009 une amorce de la politique étrangère européenne. Cependant, le symbole envoyé lors de la création de ce haut représentant a été négatif parce que le post a été attribué à Catherine Ashton qui est anglaise, pays opposé à la création d’une politique extérieure commune. Désormais, depuis 2014, le Haut Représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité est Federica Mogherini.

C’est une Europe politique en contraction avec l’Europe économique.

Le retour des nationalismes: Le cas du conflit yougoslave

Le conflit yougoslave est un exemple marquant du retour des nationalismes en Europe à la fin du XXe siècle. La Yougoslavie, composée de six républiques et deux provinces autonomes, était un État multinational et multiculturel créé à la fin de la Première Guerre mondiale. Après la mort de Tito en 1980, la Yougoslavie a connu une crise politique, économique et sociale qui a exacerbé les tensions entre les différentes communautés. Au début des années 1990, les dirigeants des républiques de Slovénie et de Croatie ont déclaré leur indépendance, entraînant des conflits armés avec l'armée fédérale yougoslave. D'autres républiques ont suivi, provoquant des guerres civiles et des violences interethniques qui ont fait des milliers de morts et des millions de réfugiés. Ce conflit a montré que les nationalismes, qui semblaient avoir été relégués au second plan après la Seconde Guerre mondiale et la création de l'Union européenne, pouvaient encore causer de graves problèmes en Europe. Il a également montré la difficulté de gérer les conflits ethniques et nationaux dans une région où les identités sont entrelacées et les frontières sont floues.

Les origines du conflit

La crise yougoslave trouve ses racines dans un contexte historique complexe remontant au XIXème siècle. À cette époque, le nationalisme émerge en Europe, notamment chez les Slaves du Sud qui aspirent à l'unification. La Serbie n'était pas indépendante de l'Empire austro-hongrois, mais faisait partie de l'Empire ottoman jusqu'en 1878, date à laquelle elle est devenue un État autonome sous la suzeraineté de l'Empire ottoman. En 1912, la Serbie a rejoint la Ligue balkanique, composée également de la Bulgarie, de la Grèce et du Monténégro, pour chasser les Ottomans des Balkans. Cette alliance a remporté la première guerre balkanique en 1912, puis a vaincu la Turquie lors de la deuxième guerre balkanique en 1913. La Serbie a alors étendu son territoire en annexant le Kosovo, la Macédoine et le Monténégro, ce qui a renforcé son nationalisme et sa revendication de réunir tous les Slaves du sud. Cette situation a contribué à l'attentat de Sarajevo en 1914, qui a déclenché la Première Guerre mondiale.

La naissance de la Yougoslavie a été actée lors du traité de Versailles en 1919. Le royaume des Serbes, Croates et Slovènes a été créé à partir de l'union de plusieurs entités politiques : le Royaume de Serbie, le Royaume de Monténégro et l'État des Slovènes, Croates et Serbes. Les Serbes, qui étaient le groupe le plus nombreux et le plus influent, ont cherché à imposer leur domination politique et culturelle sur les autres groupes ethniques, notamment les Croates et les Slovènes. La première Constitution de la Yougoslavie en 1921 a créé un État unitaire avec une forte centralisation du pouvoir à Belgrade, la capitale serbe. Cela a créé des tensions avec les autres régions qui ont réclamé une plus grande autonomie, en particulier les Croates qui ont mis en place leur propre gouvernement régional en 1939. Après la Première Guerre mondiale, la Yougoslavie est mise en place, mais cela ne met pas fin aux tensions entre les différentes communautés. Le roi Alexandre Ier met en place une politique centralisatrice qui favorise les Serbes au détriment des autres communautés. Cela va alimenter les tensions nationalistes et les revendications autonomistes des Croates et des Slovènes. En 1929, Alexandre Ier instaure une dictature royale pour tenter de résoudre les tensions politiques. Il abolit les institutions fédérales et impose une centralisation accrue. Cette politique est mal acceptée par les Croates qui revendiquent leur autonomie et leur indépendance. Le régime autoritaire d'Alexandre Ier va durer jusqu'à son assassinat en 1934, qui est en partie le résultat des tensions nationalistes dans le pays.

Cette tension entre centralisation et décentralisation a été un facteur important dans l'histoire de la Yougoslavie. Les Serbes, qui étaient la principale puissance militaire et politique dans l'État yougoslave, ont cherché à maintenir leur position dominante en prônant une centralisation accrue du pouvoir, tandis que les Croates et les Slovènes ont cherché à préserver leur autonomie en demandant un État fédéral avec une plus grande décentralisation du pouvoir. Ces tensions ont persisté tout au long de l'existence de la Yougoslavie et ont finalement conduit à sa dissolution.

Les tensions politiques et religieuses ont été très fortes en Yougoslavie, en particulier entre les orthodoxes et les musulmans. Les Serbes orthodoxes ont souvent considéré les musulmans bosniaques comme une menace à leur domination dans la région, tandis que les musulmans ont cherché à préserver leur identité et leur autonomie culturelle et politique. Les tensions ont été exacerbées par des événements tels que la mort de Tito en 1980 et l'effondrement du bloc communiste en Europe de l'Est, qui a créé des opportunités pour les nationalistes de toutes les ethnies de prendre le pouvoir et d'essayer de réaliser leurs aspirations séparatistes.

Pendant la Deuxième Guerre mondiale, la Yougoslavie est envahie par les forces de l'Axe et se retrouve divisée en plusieurs États satellites. Les nationalistes croates prennent alors le pouvoir en Croatie et mettent en place un régime oustachi, allié aux forces allemandes. Ce régime se caractérise notamment par une politique de persécution envers les Serbes, les Juifs et les Roms, ainsi qu'une répression sanglante contre les résistants yougoslaves. Cette période de l'occupation nazie a laissé de profondes cicatrices dans la région et a contribué à alimenter les tensions nationalistes.

A la fin de la Deuxième guerre mondiale, la Yougoslavie a réussi à se libérer du nazisme sans l'aide des Alliés. Josip Broz Tito, un communiste yougoslave, a émergé comme le leader de la résistance et a ensuite dirigé le pays en tant que président de la République fédérale socialiste de Yougoslavie jusqu'à sa mort en 1980. Tito a tenté de synthétiser les intérêts divergents des différents peuples slaves de Yougoslavie en créant une république fédérale qui reposait sur le principe de l'autogestion ouvrière et d'une politique étrangère indépendante de l'URSS et des pays occidentaux. Malgré des périodes d'instabilité, la Yougoslavie a connu une période relativement paisible sous le régime de Tito. Cependant, après sa mort, les tensions ethniques ont commencé à se raviver, menant finalement à l'éclatement de la fédération yougoslave dans les années 1990.

La fin des années 1980 et le début des années 1990 sont marqués par une résurgence des tensions nationalistes en Yougoslavie, avec notamment l'élection de Slobodan Milošević à la présidence de la Serbie en 1989, qui a promu une politique nationaliste serbe. Avec la chute du bloc de l'Est et la dissolution des partis communistes, la situation politique en Yougoslavie s'est considérablement détériorée. Les républiques slovène et croate ont déclaré leur indépendance en 1991, suivies par la Bosnie-Herzégovine. Le gouvernement serbe a tenté d'empêcher ces sécessions, ce qui a déclenché une série de conflits armés qui ont dévasté la région et ont conduit à des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité, notamment le génocide de Srebrenica en 1995.

L'éclatement de la Yougoslavie

Territoire des entités politiques connues sous le nom de Yougoslavie.

En 1992, la République fédérative socialiste de Yougoslavie est dissoute et remplacée par la République fédérale de Yougoslavie, qui ne regroupe plus que deux des six républiques qui composaient la précédente fédération : la Serbie et le Monténégro. Cependant, les relations entre ces deux républiques se sont également tendues et le Monténégro a finalement proclamé son indépendance en 2006, mettant ainsi un terme définitif à l'existence de la Yougoslavie.

Le nationalisme serbe a joué un rôle clé dans les conflits qui ont suivi la dislocation de la Yougoslavie. Le gouvernement serbe, dirigé par Slobodan Milošević, a mené une politique d'expansion territoriale et a revendiqué des parties de la Croatie et de la Bosnie-Herzégovine au nom de la protection des Serbes qui y résidaient. Cette politique a conduit à des guerres en Croatie et en Bosnie-Herzégovine, ainsi qu'à des atrocités commises contre les populations civiles, notamment les massacres de Srebrenica. Le nationalisme croate et bosniaque a également joué un rôle dans ces conflits.

La Serbie ne souhaitait pas reconquérir la Macédoine, car cette dernière avait déclaré son indépendance dès 1991 et avait été reconnue par la communauté internationale en 1993. Cependant, la Serbie a concentré ses efforts sur la Bosnie-Herzégovine où des tensions nationalistes ont conduit à un conflit armé.

l'Union européenne a été divisée dans sa réaction face à la crise yougoslave. Certains pays membres, tels que la France, ont pris des initiatives pour tenter de résoudre le conflit, tandis que d'autres ont été plus réticents à intervenir. L'UE a finalement mis en place une mission de paix en Bosnie-Herzégovine, mais cela n'a pas empêché les violences de se poursuivre. De manière générale, la crise yougoslave a mis en évidence les limites de la politique étrangère de l'Union européenne, notamment en matière de sécurité et de défense.

La Russie a joué un rôle dans la crise yougoslave, en particulier en soutenant la Serbie. Au début des années 1990, la Russie a exprimé son soutien à la Serbie dans le conflit en Bosnie-Herzégovine, s'opposant ainsi à l'intervention militaire de l'OTAN dans la région. De plus, la Russie a fourni des armes à la Serbie et a refusé de reconnaître l'indépendance du Kosovo en 2008, une décision qui a été soutenue par la Chine. Cependant, il est vrai que la situation politique intérieure de la Russie peut avoir affecté son implication dans la crise yougoslave. La situation politique intérieure de la Russie a eu un impact sur son implication dans la crise yougoslave. Dans les années 1990, la Russie était confrontée à des problèmes économiques, politiques et sociaux internes importants, tels que la transition difficile vers l'économie de marché et l'instabilité politique. Ces problèmes ont empêché la Russie d'avoir une influence significative dans la région des Balkans, malgré ses liens historiques et culturels avec la Serbie. En outre, la Russie a également été en proie à des élections et des changements politiques qui ont empêché une cohérence dans la politique étrangère russe.

La séparation des populations et les conséquences humanitaires

L'OTAN a joué un rôle clé dans la résolution de la guerre de Yougoslavie. En 1995, l'OTAN a lancé une vaste opération militaire, baptisée "Opération Deliberate Force", contre les forces serbes en Bosnie-Herzégovine, qui a marqué un tournant dans la guerre et a conduit à la signature des accords de paix de Dayton en novembre de la même année. Les accords de Dayton ont mis fin à la guerre en Bosnie-Herzégovine, mais les tensions ethniques sont toujours présentes dans la région et ont continué de générer des conflits par la suite.

Les Accords de Dayton ont mis fin à la guerre en Bosnie-Herzégovine, mais ont également établi une nouvelle structure de pouvoir en Bosnie-Herzégovine qui divise le pays en deux entités: la Fédération de Bosnie-et-Herzégovine, où vivent principalement des Bosniaques et des Croates, et la République serbe de Bosnie, où vivent principalement des Serbes. Ces deux entités sont réunies sous un gouvernement central, mais les relations entre les deux sont souvent tendues et la Bosnie-Herzégovine reste une société profondément divisée.

La situation au Kosovo a été très tendue après les accords de Dayton. Le Kosovo est une province majoritairement peuplée d'Albanais, qui ont commencé à réclamer leur indépendance de la Serbie. En 1998, l'Armée de libération du Kosovo (UCK), un groupe paramilitaire albanais, a commencé à attaquer les forces serbes dans la province, entraînant une répression brutale de la part de la Serbie. Cette répression a entraîné le déplacement de milliers de personnes et a été largement critiquée par la communauté internationale. En 1999, l'OTAN a lancé une campagne de bombardements contre la Serbie pour arrêter la répression au Kosovo. Finalement, la Serbie a accepté de retirer ses forces du Kosovo et la province est placée sous administration de l'ONU. En 2008, le Kosovo a déclaré son indépendance de la Serbie, ce qui a été reconnu par de nombreux pays, mais pas par la Serbie. La situation reste tendue entre la Serbie et le Kosovo jusqu'à aujourd'hui.

Le processus de dissolution de la Yougoslavie s'est achevé avec l'indépendance du Monténégro en 2006 et celle du Kosovo en 2008. Ces deux événements ont consolidé les nouvelles frontières des pays issus de la Yougoslavie, même si certains problèmes subsistent encore aujourd'hui, notamment au Kosovo où la minorité serbe continue de revendiquer des droits et une autonomie. Slobodan Milosevic a été arrêté en 2001 par les autorités serbes et transféré au Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) à La Haye pour y être jugé pour des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité et des génocides commis pendant les guerres des années 1990 en ex-Yougoslavie. Il est mort en détention en 2006 avant la fin de son procès.

Le bilan de la guerre de Yougoslavie est très lourd, avec plus de 100 000 morts et des millions de personnes déplacées. Cette guerre a montré la résurgence des nationalismes et des tensions ethniques en Europe, ainsi que la difficulté de l'Union européenne à gérer les crises dans sa propre région. Elle a également mis en évidence les limites de l'ONU en tant que médiateur de conflits et a conduit à une intervention militaire de l'OTAN, qui a suscité des critiques internationales. La guerre de Yougoslavie a eu un impact profond sur la région des Balkans, qui se remet encore aujourd'hui des cicatrices laissées par ce conflit.

L'émergence de nouvelles puissances sur l'échiquier mondial

L'établissement d'un monde multipolaire implique la montée en puissance de nouveaux acteurs internationaux, notamment des puissances émergentes telles que la Chine, l'Inde, le Brésil, la Russie et l'Afrique du Sud, ainsi que d'autres acteurs régionaux tels que l'Union européenne. Ces acteurs ont leur propre vision du monde et de leurs intérêts, qui peuvent diverger de ceux des acteurs traditionnels comme les États-Unis ou l'Europe occidentale. Cette multipolarité rend la gouvernance internationale plus complexe, car les différents acteurs ont des objectifs différents et des priorités différentes en matière de politique étrangère. Cependant, cette situation offre de nouvelles opportunités de coopération et de développement économique, ainsi que de nouveaux mécanismes de résolution des conflits et de promotion de la paix et de la sécurité internationales.

La Chine: Un dragon économique

Contrairement à l'URSS, la Chine a choisi de conserver une partie de ses structures communistes tout en lançant des réformes économiques dans les années 1980, ce qui a permis de libéraliser son économie et d'attirer des investissements étrangers. Cette stratégie de développement économique s'est avérée très efficace, et la Chine est devenue aujourd'hui la deuxième puissance économique mondiale, derrière les États-Unis. Toutefois, la Chine reste un pays à parti unique, dirigé par le Parti communiste chinois, qui contrôle étroitement les médias, la justice et la société civile.

Le régime chinois reste solide en apparence et cela s'explique par plusieurs facteurs. Tout d'abord, le Parti communiste chinois (PCC) a réussi à maintenir un contrôle strict sur la société chinoise en limitant l'opposition politique et en réprimant les manifestations. De plus, le régime chinois a réussi à offrir une croissance économique rapide et une amélioration des conditions de vie pour une grande partie de la population, ce qui a renforcé sa légitimité auprès du peuple chinois. Enfin, le régime chinois a adapté son idéologie communiste aux conditions modernes en introduisant des réformes économiques et en favorisant l'ouverture sur le monde, tout en maintenant un contrôle strict sur les questions politiques et sociales.

La Chine est devenue une puissance internationale incontournable. Avec une population de plus d'un milliard d'habitants, une économie en croissance rapide, des capacités nucléaires et spatiales avancées, et une armée de plus de deux millions de soldats, la Chine joue un rôle important dans la politique mondiale. Sur le plan diplomatique, la Chine est membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies et fait partie de nombreuses organisations internationales, telles que l'Organisation mondiale du commerce, le G20 et le BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). La Chine est également le principal partenaire commercial de nombreux pays, en particulier en Asie, en Afrique et en Amérique latine. En outre, la Chine investit massivement dans des projets de développement à l'étranger, notamment dans le cadre de sa stratégie des "Nouvelles routes de la soie" visant à renforcer les relations économiques et commerciales avec les pays de l'Asie, de l'Europe et de l'Afrique. La Chine est devenue également une puissance spatiale majeure au cours des dernières décennies. Elle a notamment effectué des missions habitées, posé des rovers sur la Lune, lancé des satellites de communication, de navigation et d'observation de la Terre, et développé une station spatiale. La Chine a également exprimé des ambitions pour l'exploration de Mars et d'autres planètes du système solaire. La Chine est devenue une puissance économique et politique de premier plan, qui suscite à la fois des espoirs et des craintes dans le monde.

La présence de la Chine dans le monde est très inégale et varie en fonction des régions et des enjeux géopolitiques. Si la Chine est relativement effacée en Amérique du Sud, elle est en revanche très présente en Afrique où elle a développé une stratégie de coopération économique et commerciale avec de nombreux pays. La Chine est également de plus en plus présente au Moyen-Orient, notamment en Iran et en Syrie, où elle joue un rôle important dans la reconstruction post-conflit. Cependant, sa présence dans ces régions est souvent critiquée pour son manque de transparence et son absence de considération pour les droits de l'homme et les valeurs démocratiques.

L'Inde: Une puissance démographique et technologique

L'Inde est un pays qui a connu une croissance économique remarquable au cours des dernières décennies, passant d'une économie principalement agricole à une économie émergente et diversifiée. Depuis les années 1980, l'Inde a entrepris des réformes économiques importantes, notamment la libéralisation de son marché et l'ouverture de son économie aux investissements étrangers. Cette politique a permis à l'Inde d'attirer des investissements importants et de développer des secteurs tels que les technologies de l'information, les services financiers et la fabrication. L'Inde est aujourd'hui considérée comme l'une des économies les plus dynamiques au monde, avec une croissance moyenne de plus de 7 % au cours des dix dernières années. Cependant, il convient de noter que la croissance économique en Inde a été inégale, avec une forte disparité entre les régions et les classes sociales, et que le pays doit encore relever des défis importants en matière de développement économique et social.

L'Inde est devenue une puissance nucléaire en 1974 en menant son premier essai nucléaire. Depuis lors, elle a poursuivi un programme nucléaire civil et militaire, avec plusieurs autres essais nucléaires au cours des années 1990. En ce qui concerne l'espace, l'Inde a lancé son premier satellite en 1975 et depuis lors, elle a développé un programme spatial ambitieux avec des missions vers la Lune et Mars, ainsi que des lancements commerciaux de satellites. L'Inde aspire également à une plus grande influence dans les affaires mondiales, notamment en tant que membre du G20 et en cherchant un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies.

L'Inde est principalement présente à l'échelle de l'Asie, mais elle s'efforce de renforcer sa présence mondiale. Elle a développé des relations diplomatiques avec de nombreux pays, notamment les États-Unis, la Russie, le Japon et les pays de l'Union européenne. Elle est également un membre actif du G20, du BRICS et de l'Organisation de coopération de Shanghai. Toutefois, ses efforts pour devenir une puissance mondiale se heurtent à des défis tels que la pauvreté, l'analphabétisme et les tensions avec ses voisins, notamment le Pakistan et la Chine.

L'Inde est considérée comme une puissance régionale, mais elle a également de grandes ambitions de devenir une puissance d'ambition mondiale. Elle est actuellement la sixième puissance économique mondiale et possède l'une des plus grandes armées du monde. Elle joue également un rôle important dans la diplomatie mondiale, notamment en tant que membre du G20, du BRICS et du Mouvement des non-alignés.

Le Japon: Une puissance économique en repositionnement

Le Japon est une puissance économique majeure, mais il est également une puissance politique et technologique importante. Depuis sa défaite lors de la Seconde Guerre mondiale, le Japon s'est reconstruit et a développé une économie de marché florissante qui en a fait la troisième plus grande économie mondiale. Le pays est également un leader technologique dans des domaines tels que l'électronique, les automobiles, la robotique et l'intelligence artificielle. Sur le plan politique, le Japon est une démocratie parlementaire et l'un des principaux alliés des États-Unis en Asie.

Toutefois, le Japon n'a pas de force militaire significative et est donc considéré comme une puissance régionale plutôt qu'une puissance mondiale en termes de défense et de sécurité. Le Japon est principalement connu pour sa puissance économique. Cependant, il a aussi progressivement pris part à des opérations internationales de maintien de la paix dans les années 1990, en particulier depuis l'adoption de la loi sur la coopération internationale pour la paix et la sécurité en 1992. Cette loi a permis au Japon de participer à des opérations de maintien de la paix sous l'égide des Nations unies, en fournissant des troupes, des équipements et des fonds pour des missions dans des régions en conflit. Le Japon joue également un rôle important dans la diplomatie internationale, en particulier en tant que membre du G7 et du G20, et en tant que contributeur majeur aux organisations internationales comme les Nations unies et la Banque mondiale.

A partir de la fin de la Guerre froide, le Japon s'est engagé dans une politique de coopération et de développement régional en Asie, notamment à travers la mise en place de partenariats économiques et de programmes d'aide au développement. Le Japon a également renforcé sa présence diplomatique et économique dans d'autres régions du monde, telles que l'Amérique latine, l'Afrique et le Moyen-Orient, avec l'objectif de renforcer ses relations commerciales et de sécuriser ses approvisionnements énergétiques. Cependant, le Japon reste principalement une puissance économique, qui privilégie la diplomatie économique pour renforcer son influence sur la scène internationale.

Le Brésil: Un géant émergent en Amérique Latine

De 1964 à 1985, le Brésil a été dirigé par une junte militaire qui a exercé un pouvoir autoritaire et répressif. Cette période est marquée par la censure, la répression politique, la torture et l'exil de nombreux opposants politiques. Elle a également vu une croissance économique importante, mais souvent au détriment des classes les plus pauvres et de l'environnement. La fin de la dictature en 1985 a marqué le retour à la démocratie au Brésil.

Le Brésil a connu une période de forte croissance économique depuis les années 1990, avec notamment une politique de libéralisation économique et une ouverture au commerce international. Le pays est devenu un important exportateur de matières premières comme le pétrole, le soja, le café, ou encore le minerai de fer. Cependant, la situation économique s'est détériorée ces dernières années, avec une récession en 2015 et 2016 et une croissance faible depuis. De plus, le Brésil a un très vaste marché intérieur et qui est militairement de plus en plus important .

Depuis 2004, le Brésil dirige la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) qui a pour objectif de maintenir la paix et la stabilité dans ce pays. Cette mission a été remplacée en 2017 par la Mission des Nations unies pour l'appui à la justice en Haïti (MINUJUSTH), dirigée par le Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH), qui avait pour objectif de soutenir les efforts haïtiens en matière de développement durable et de renforcement de l'État de droit. Le Brésil a donc eu un rôle important dans les opérations de maintien de la paix de l'ONU en Amérique latine et dans les Caraïbes.

La fin de la guerre froide a créé un vide géopolitique qui a permis l'émergence de nouvelles puissances économiques et politiques sur la scène internationale. Les pays émergents, tels que la Chine, l'Inde, le Brésil ou encore la Russie, ont connu une croissance économique rapide et ont acquis une influence de plus en plus grande dans les affaires internationales. Cette émergence a été favorisée par la mondialisation des échanges économiques et la révolution numérique, qui ont permis à ces pays d'accéder plus facilement aux technologies et aux marchés internationaux.

Les nouvelles zones de tensions dans le monde post-guerre froide

La menace de la prolifération nucléaire

Les présidents Barack Obama et Dmitri Medvedev le 6 juillet 2009.

La question du désarmement est une préoccupation majeure dans les relations internationales depuis la fin de la Guerre froide. Les accords START (Strategic Arms Reduction Treaty) ont été signés entre les États-Unis et l'Union soviétique à partir de 1991 pour réduire les arsenaux nucléaires des deux superpuissances. START I a été signé en 1991 et a limité les deux pays à un maximum de 6 000 ogives nucléaires chacun. START II a été signé en 1993 et a prévu une réduction supplémentaire de 3 000 à 3 500 ogives chacun. Cependant, il n'a jamais été ratifié par la Russie, qui a finalement dénoncé l'accord en 2002. Enfin, START III, qui devait poursuivre la réduction des arsenaux nucléaires des deux pays, n'a jamais été signé.

D'autres accords de désarmement ont été conclus entre les États-Unis et la Russie depuis lors, notamment le traité New START en 2010, qui limite le nombre d'armes nucléaires stratégiques déployées par les deux pays. Les accords New START (New Strategic Arms Reduction Treaty) ont été signés le 8 avril 2010 entre les États-Unis et la Russie, et sont entrés en vigueur le 5 février 2011. Ces accords visaient à réduire les arsenaux nucléaires stratégiques des deux pays. Ils ont notamment prévu une limitation à 1 550 têtes nucléaires déployées pour chacun des deux pays, ainsi qu'un certain nombre de contrôles et d'inspections pour vérifier le respect des accords. Ces accords ont été prolongés jusqu'en 2026 par une décision prise en 2021. Cependant, le traité a expiré en février 2021 et bien qu'il y ait eu des discussions pour une prolongation, aucun nouvel accord n'a été conclu à ce jour.

Les accords SALT (pour Strategic Arms Limitation Talks) étaient des négociations bilatérales entre les États-Unis et l'Union soviétique visant à limiter les armements stratégiques entre les deux pays. Ces accords ont abouti à la signature de deux traités: SALT I en 1972 et SALT II en 1979, mais ce dernier n'a jamais été ratifié en raison de tensions entre les deux pays.

Depuis les années 1970, il y a eu de nombreux efforts pour limiter la course aux armements et encourager le désarmement. Outre les accords START et SALT, il y a eu d'autres initiatives telles que le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) en 1968, qui vise à empêcher la prolifération des armes nucléaires et à favoriser le désarmement nucléaire. Il y a également eu des traités pour limiter les armements conventionnels, comme le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (INF) en 1987 et le Traité sur les forces armées conventionnelles en Europe (FCE) en 1990. Cependant, certains de ces accords ont été mis en cause ces dernières années, comme le retrait des États-Unis du Traité INF en 2019.

La dislocation de l'Union soviétique en 1991 a entraîné la question de la gestion de l'arsenal nucléaire soviétique et de son héritage. Les accords de désarmement entre les États-Unis et l'URSS ont établi que les armes nucléaires des deux puissances devaient être démantelées, mais le démantèlement de l'arsenal nucléaire soviétique s'est avéré plus difficile que prévu en raison de la complexité de la tâche et des défis logistiques, techniques et financiers liés au démantèlement des armes nucléaires. L'arsenal nucléaire soviétique a été disséminé dans différentes républiques de l'ex-Union soviétique, notamment en Ukraine, au Kazakhstan et en Biélorussie. Au fil du temps, ces pays ont rejoint le Traité de non-prolifération nucléaire et ont accepté de renoncer à l'arme nucléaire, mais la gestion de l'arsenal nucléaire soviétique reste un sujet de préoccupation pour la communauté internationale.

La dissolution de l'Union Soviétique a créé de nombreux défis en matière de sécurité nucléaire, en particulier en ce qui concerne la gestion de l'arsenal nucléaire hérité par les États issus de cette dissolution. Les anciennes républiques soviétiques disposaient d'un certain nombre d'armes nucléaires, de matières fissiles et de sites de production d'armes nucléaires. Le contrôle et la sécurisation de ces armes et matières sont devenus une préoccupation majeure pour la communauté internationale afin d'éviter qu'elles ne tombent entre de mauvaises mains. Un certain nombre d'initiatives ont été prises pour aider les États concernés à sécuriser leurs installations nucléaires et à prévenir la prolifération d'armes nucléaires, notamment le programme américain Nunn-Lugar lancé en 1991.

Plusieurs pays ont rejoint le club des puissances nucléaires depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Outre les États-Unis et l'Union soviétique (devenue la Russie), la Grande-Bretagne, la France et la Chine ont obtenu l'arme nucléaire dans les années 1950 et 1960. Ensuite, l'Inde a mené son premier essai nucléaire en 1974, suivi par le Pakistan en 1998, Israël (bien qu'officieusement) dans les années 1960 et l'Afrique du Sud dans les années 1980 (bien qu'elle ait abandonné son programme avant la fin de l'apartheid).

Le Brésil, l'Arabie Saoudite et l'Iran ne sont pas officiellement reconnus comme des puissances nucléaires par la communauté internationale mais ces trois pays ont suscité des inquiétudes quant à leurs intentions en matière d'armement nucléaire. L'Arabie saoudite et l'Iran n'ont pas encore obtenu officiellement l'arme nucléaire. L'Iran est soumis à un régime strict de contrôle international de ses activités nucléaires en vertu de l'accord de Vienne sur le nucléaire iranien de 2015, tandis que l'Arabie saoudite, bien qu'elle n'ait pas de programme nucléaire officiellement déclaré, il y a des spéculations sur ses intentions et ses capacités dans ce domaine. Le Brésil a mené un programme nucléaire civil, mais a renoncé à son programme d'armement nucléaire dans les années 1990. Le Brésil a mené un programme nucléaire civil depuis les années 1950, avec l'aide des États-Unis dans le cadre du programme "Atoms for Peace". Toutefois, pendant les années 1970 et 1980, le Brésil a mené un programme d'enrichissement d'uranium et de développement de missiles balistiques, suscitant des craintes quant à ses intentions d'acquérir l'arme nucléaire. Finalement, dans les années 1990, le Brésil a renoncé à son programme d'armement nucléaire et a signé le Traité de Non-Prolifération Nucléaire (TNP) en 1998. Le pays a également coopéré avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) pour garantir le caractère strictement civil de son programme nucléaire. Ces pays ont exprimé des ambitions nucléaires et ont développé des programmes nucléaires qui suscitent des préoccupations internationales en matière de prolifération.

Il est possible de dissimuler un programme d'armement nucléaire sous couvert de programmes civils, tels que la recherche en énergie nucléaire civile. C'est notamment le cas de l'Iran, qui a été suspecté par plusieurs pays occidentaux de chercher à acquérir l'arme nucléaire sous prétexte de développement d'un programme nucléaire civil. En réponse à ces suspicions, plusieurs résolutions de l'ONU ont été adoptées pour imposer des sanctions économiques à l'Iran et limiter son programme nucléaire.

La prolifération nucléaire a été prise en compte très tôt par la communauté internationale, notamment avec la création de l'AIEA en 1957. Cette agence a pour objectif de promouvoir l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire tout en veillant à ce que cette utilisation ne soit pas détournée à des fins militaires. Elle est chargée notamment de contrôler les installations nucléaires des États membres afin de s'assurer qu'elles sont utilisées à des fins pacifiques et de prévenir toute tentative de prolifération nucléaire. L'AIEA mène des inspections pour vérifier que les États membres respectent les traités internationaux sur la non-prolifération nucléaire et utilise des technologies telles que des caméras de surveillance et des analyses de prélèvements pour détecter des activités suspectes. Cependant, l'AIEA n'a pas de pouvoir coercitif et ne peut que signaler ses observations aux États membres et aux organisations internationales compétentes. Les États membres restent souverains sur leur territoire et peuvent donc limiter les inspections de l'AIEA.

Depuis la fin de la Guerre froide, la question de la prolifération nucléaire est devenue un enjeu majeur de la sécurité internationale. Le risque que des États non dotés de l'arme nucléaire cherchent à l'acquérir ou que des pays qui en disposent déjà cherchent à l'étendre, constitue une menace pour la stabilité internationale. Cela a conduit à la mise en place de traités et d'accords internationaux visant à prévenir la prolifération nucléaire et à renforcer les contrôles sur les programmes nucléaires civils et militaires. Même si des accords ont été signés pour limiter l'escalade de l'armement nucléaire, le problème de la traçabilité et de la dissémination des armes nucléaires reste préoccupant.

Le terrorisme transnational: Un nouveau défi de sécurité

Le terrorisme n'est pas un phénomène récent. Cependant, l'importance accordée à la question du terrorisme s'est accrue depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis. La guerre en Afghanistan, qui a été déclenchée en réponse aux attaques du 11 septembre, a également contribué à stimuler le terrorisme international en créant un terreau favorable à l'insurrection islamiste et au djihadisme. De même, la première guerre du Golfe, qui a eu lieu en 1990-1991, a également été marquée par des actes de terrorisme de la part de groupes islamistes.

Ces deux conflits ont eu des conséquences importantes sur la montée du terrorisme international, en particulier le terrorisme islamiste. La guerre d'Afghanistan a vu l'intervention de l'Union soviétique dans les années 1980 contre les moudjahidines soutenus par les États-Unis. Cette guerre a donné naissance à des groupes islamistes radicaux tels que Al-Qaïda, dirigé par Oussama ben Laden. La première guerre du Golfe en 1991, qui a vu l'intervention de la coalition menée par les États-Unis contre l'Irak, a également contribué à la montée du terrorisme islamiste en donnant l'image d'une agression de l'Occident contre les pays musulmans. Ces événements ont alimenté un sentiment anti-occidental dans certains milieux islamistes radicaux, qui ont utilisé le terrorisme comme moyen de lutter contre les grandes puissances et leurs alliés.

La guerre d'Afghanistan a commencé en 1979 lorsque l'Union soviétique a envahi l'Afghanistan pour soutenir un gouvernement communiste pro-soviétique. Les moudjahidines, ou guerriers saints, ont alors commencé à combattre les forces soviétiques, soutenus par les États-Unis, la Chine et le Pakistan qui ont fourni des armes et un soutien financier aux moudjahidines. La guerre s'est poursuivie pendant plus d'une décennie et a coûté la vie à des centaines de milliers de personnes, ainsi que des déplacements massifs de population. Les moudjahidines étaient des combattants afghans engagés dans la lutte contre l'invasion soviétique de leur pays dans les années 1980. Ils étaient constitués de différents groupes, souvent soutenus par des puissances étrangères telles que les États-Unis, qui fournissaient des armes et des fonds pour les aider à lutter contre les Soviétiques. Les moudjahidines étaient souvent considérés comme des héros nationaux en Afghanistan pour leur résistance contre une puissance étrangère, mais certains de ces groupes ont également par la suite été impliqués dans des activités terroristes internationales.

L'URSS s'est retrouvée confrontée à une guerre de guérilla menée par les moudjahidines afghans, qui étaient soutenus par les États-Unis et d'autres pays occidentaux. L'armée soviétique a fini par se retirer d'Afghanistan en 1989, après 9 ans de guerre et de lourdes pertes. Ce conflit a contribué à la chute de l'Union soviétique et a également favorisé l'émergence de groupes islamistes radicaux qui ont continué leur lutte contre l'Occident. La guerre d'Afghanistan a été un conflit de libération pour les moudjahidine, qui ont combattu pour préserver leur identité et leur territoire contre l'occupation soviétique. Elle a également été importante pour le rôle qu'elle a joué dans la chute de l'Union soviétique, en contribuant à affaiblir le régime soviétique et à faire émerger un mouvement de contestation populaire en Union soviétique même. En outre, elle a également été un terrain d'entraînement pour les groupes extrémistes islamiques, dont certains sont devenus des acteurs importants du terrorisme international dans les années qui ont suivi.

Après le retrait des forces soviétiques d'Afghanistan en 1989, les moudjahidines ont formé le gouvernement islamique d'Afghanistan, mais ce dernier a rapidement été renversé par les talibans en 1996. Les talibans ont ensuite offert refuge à Al-Qaida et à son chef Oussama Ben Laden, qui avait auparavant combattu aux côtés des moudjahidines contre l'Union soviétique. Les relations entre les talibans et les États-Unis se sont rapidement détériorées après les attentats du 11 septembre 2001, qui ont été planifiés par Al-Qaida et perpétrés depuis l'Afghanistan. Les États-Unis ont lancé une invasion de l'Afghanistan en octobre 2001 pour renverser les talibans et démanteler les réseaux terroristes. Les moudjahidines n'ont pas été impliqués dans cette invasion, mais certains d'entre eux ont rejoint les rangs des talibans ou d'autres groupes militants islamistes au fil du temps.

La guerre du Golfe de 1991 a eu des conséquences importantes dans la région du Moyen-Orient. Après l'invasion du Koweït par l'Irak, une coalition internationale dirigée par les États-Unis a lancé une opération militaire pour libérer le pays. Cette guerre a vu l'utilisation de la technologie de pointe de l'armée américaine, qui a permis une victoire rapide, mais elle a également causé des destructions massives, notamment à travers les bombardements aériens intensifs. L'embargo imposé par les Nations unies à l'Irak à la fin de la guerre a eu des conséquences dramatiques sur la population, provoquant des pénuries de nourriture, de médicaments et de produits de première nécessité. Cette situation a suscité une grande colère dans la région et a alimenté les ressentiments anti-américains. L'Islam radical a également été renforcé par la guerre du Golfe. La présence de troupes américaines sur le sol saoudien a suscité la colère des groupes islamistes, qui considèrent la présence de forces étrangères sur la terre sainte comme une profanation. Certains groupes ont commencé à mener des attentats terroristes contre des cibles occidentales dans la région, marquant le début d'une vague de terrorisme islamiste qui allait se propager dans le monde entier.

Les attentats du 11 septembre 2001 ont été les plus meurtriers et les plus médiatisés, mais ils s'inscrivent dans une longue série d'attaques terroristes perpétrées par des groupes islamistes radicaux. Parmi les autres attaques notables, on peut citer les attentats de 1993 au World Trade Center, les attentats de 1998 contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie, ainsi que les attentats de Bali en 2002. Ces attaques ont contribué à l'émergence de la menace terroriste internationale telle que nous la connaissons aujourd'hui.

La question de la loyauté des pays musulmans envers les États-Unis est complexe et ambiguë. Le Pakistan en est un exemple, étant à la fois allié des États-Unis dans la lutte contre le terrorisme tout en étant accusé de soutenir certains groupes terroristes. Cette ambivalence est due en partie à des intérêts économiques et géopolitiques complexes, ainsi qu'à des pressions et des alliances stratégiques. La perception des États-Unis dans les pays musulmans a été influencée par leurs interventions militaires dans la région, notamment en Irak et en Afghanistan, qui ont suscité de la méfiance et de l'hostilité envers les États-Unis. Cela a renforcé l'image des États-Unis comme une puissance étrangère qui impose sa volonté à la région et a contribué à l'émergence de mouvements radicaux prônant le rejet de l'Occident et de ses valeurs.

L'Arabie Saoudite est un allié stratégique des États-Unis depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Les États-Unis ont joué un rôle clé dans la protection de l'Arabie Saoudite contre les menaces extérieures, notamment pendant la guerre du Golfe en 1991. En échange, l'Arabie Saoudite a fourni une grande quantité de pétrole aux États-Unis et est devenue un acteur majeur dans l'économie mondiale. Cependant, l'Arabie Saoudite est également connue pour son système politique conservateur et sa vision de l'Islam wahhabite, qui peut être considérée comme une source d'inspiration pour certains mouvements islamistes radicaux.

C’est dans ce cadre qu’a émergé Ben Laden. Oussama Ben Laden est un personnage emblématique du mouvement djihadiste mondial et un des principaux instigateurs des attentats du 11 septembre 2001. Issu d'une riche famille saoudienne, il a participé à la guerre d'Afghanistan contre l'Union soviétique dans les années 1980 en apportant un soutien logistique et financier aux combattants moudjahidines. Après la guerre, il est revenu en Arabie saoudite où il s'est opposé au gouvernement, qu'il considérait comme corrompu et pro-américain. En 1991, il a été expulsé d'Arabie saoudite et a trouvé refuge au Soudan. C'est là qu'il a créé son organisation Al-Qaida, dont le but était de mener une guerre contre les États-Unis et leurs alliés. Al-Qaida a été responsable de nombreux attentats, notamment des attentats contre les ambassades américaines en Tanzanie et au Kenya en 1998, ainsi que des attaques contre le navire de guerre américain USS Cole en 2000, avant les attentats du 11 septembre.

La vision d'Al-Qaida est plus globale et idéologique que simplement nationaliste ou régionale. Le groupe a pour objectif de renverser les gouvernements qu'il considère comme corrompus et soutenus par les États-Unis, et de créer un califat mondial régi par la charia, la loi islamique. Le groupe considère que les attentats terroristes sont une méthode justifiée pour atteindre ces objectifs, et qu'ils sont une forme de résistance contre les « croisés » occidentaux et leurs alliés.

Après les attentats du 11 septembre 2001, le terrorisme est devenu une préoccupation majeure pour la communauté internationale. Les États-Unis ont lancé la "guerre contre le terrorisme", qui a conduit à des interventions militaires en Afghanistan et en Irak. De nombreux pays ont également renforcé leur législation antiterroriste et leur coopération en matière de renseignement. Les attentats terroristes se sont multipliés dans différentes régions du monde, et plusieurs organisations terroristes ont émergé, telles que l'État islamique (EI) en Syrie et en Irak.

La mort de Ben Laden en 2011 a été un coup dur pour Al-Qaida et a affaibli son influence dans le monde. Cependant, le groupe terroriste a évolué depuis ses débuts et a donné naissance à de nouvelles branches et factions dans différents pays, comme Al-Qaida dans la péninsule Arabique (AQPA) ou encore Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI). En ce qui concerne les révolutions arabes, le message d'Al-Qaida n'a pas trouvé écho dans la majorité des mouvements populaires qui ont renversé plusieurs régimes autoritaires dans la région. Les manifestants demandaient avant tout plus de démocratie, de liberté et de justice sociale, plutôt que la mise en place d'un État islamique radical. Cela ne signifie pas pour autant que le terrorisme a disparu de la région, et des groupes extrémistes continuent de mener des attaques violentes dans certains pays.

Le réseau Al Qaeda reste actif malgré les pertes qu'il a subies ces dernières années. Il a également évolué en se fragmentant en plusieurs branches, telles que Al Qaeda dans la Péninsule Arabique (AQPA), Al Qaeda au Maghreb Islamique (AQMI) ou encore Al Qaeda dans le Sous-continent Indien (AQSI). Ces différentes branches ont des objectifs et des territoires d'actions différents, mais elles partagent toutes la même idéologie et les mêmes méthodes terroristes. En outre, d'autres groupes terroristes islamistes se sont également développés ces dernières années, tels que l'Etat islamique (EI), qui a pris le relais d'Al Qaeda en tant que principal groupe terroriste mondial, ou encore Boko Haram en Afrique de l'Ouest. Le Mali est l'un des pays touchés par la présence d'Al Qaeda au Maghreb Islamique (AQMI) et de groupes affiliés, qui ont pris le contrôle de certaines régions du nord du pays en 2012. Bien que les forces françaises et africaines aient réussi à repousser ces groupes, certains sont toujours actifs dans la région et continuent de mener des attaques contre les forces de sécurité et les civils.

Même si l'attention médiatique et politique s'est quelque peu déplacée vers d'autres enjeux ces dernières années, le terrorisme reste un enjeu majeur des relations internationales. Les groupes terroristes tels que l'État islamique ou Al-Qaïda continuent de mener des attaques dans différents pays, faisant des victimes innocentes et provoquant des tensions entre États. De plus, la menace terroriste évolue constamment, avec l'apparition de nouvelles formes de terrorisme comme le cyberterrorisme ou le terrorisme environnemental. La lutte contre le terrorisme reste donc une préoccupation majeure pour les États et les organisations internationales.

Le monde arabe en mouvement: du Printemps Arabe aux conséquences contemporaines

Le printemps arabe a eu un impact important sur les relations internationales et a remis en cause une partie de la politique des grandes puissances au Moyen-Orient. Les révolutions arabes ont mis en lumière les aspirations démocratiques des peuples de la région, ainsi que leur rejet des régimes autoritaires soutenus par les grandes puissances. Les événements ont conduit à des changements significatifs dans plusieurs pays de la région, tels que la Tunisie, l'Égypte et la Libye. Ils ont également mis en évidence les divisions entre les puissances régionales et internationales sur la manière de répondre aux événements, avec des positions divergentes sur la question de savoir s'il fallait soutenir les mouvements de protestation ou préserver les régimes en place. Les divisions entre les grandes puissances ont été mises en évidence lors du Printemps arabe, en particulier en Syrie. Le régime de Bachar al-Assad a fait face à une insurrection populaire qui a été durement réprimée, entraînant des réactions internationales divergentes. La Russie et la Chine ont opposé leur veto à plusieurs résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU condamnant la répression en Syrie et appelant à une transition politique pacifique. Les États-Unis et leurs alliés occidentaux, quant à eux, ont apporté un soutien limité aux groupes d'opposition syriens et ont appelé au départ d'Assad. De même, les divisions entre les États-Unis et l'Iran ont été exacerbées par le Printemps arabe, en particulier en Syrie et au Yémen. Les deux pays ont soutenu des camps opposés dans ces conflits, contribuant à alimenter les tensions régionales. Enfin, les divisions entre les États-Unis et leurs alliés traditionnels au Moyen-Orient, en particulier l'Arabie saoudite et Israël, ont également été mises en évidence. Les États-Unis ont cherché à maintenir une position équilibrée entre les différents acteurs régionaux, ce qui a été perçu comme une source de frustration par certains de leurs alliés traditionnels qui souhaitaient une position plus ferme contre les adversaires régionaux.

Le printemps arabe a été une période de grands changements et de remises en question pour le Moyen-Orient. Les mouvements populaires et les révoltes qui ont éclaté dans plusieurs pays arabes ont contesté l'ordre établi et ont réclamé plus de liberté, de démocratie et de justice sociale. Dans ce contexte, les grandes puissances ont été confrontées à une nouvelle donne politique et sociale. Les régimes autoritaires, qui étaient souvent soutenus par l'Occident, ont été fragilisés ou renversés, et de nouveaux acteurs politiques ont émergé. Les suites de ces révoltes ont été complexes et ont parfois conduit à des situations chaotiques. Certaines transitions démocratiques ont été difficiles, d'autres ont débouché sur des guerres civiles ou sur des régressions autoritaires. Le rôle des islamistes dans ces mouvements de contestation a également été très discuté. Si certains partis islamistes ont réussi à prendre le pouvoir de manière pacifique, comme en Tunisie, d'autres ont été accusés de vouloir s'approprier la révolution à leur profit, voire de la trahir. Le printemps arabe a donc marqué une rupture avec l'ordre politique et géopolitique qui prévalait auparavant dans la région, mais il a également ouvert de nouvelles interrogations et de nouveaux défis pour les acteurs internationaux.

Le Printemps arabe a été un mouvement populaire de protestation et de revendication de réformes politiques, économiques et sociales dans plusieurs pays du monde arabe, qui ont vu des soulèvements populaires se produire en 2010 et 2011. Ce mouvement a mis en évidence le désir de nombreux citoyens des pays arabes de vivre dans des sociétés plus démocratiques, avec des droits et des libertés fondamentales respectés, ainsi qu'une participation plus large et plus équitable à la vie politique et économique. Cependant, les résultats de ces mouvements ont été mitigés, avec des situations très différentes d'un pays à l'autre, certains ayant connu des transitions démocratiques plus ou moins réussies, tandis que d'autres sont tombés dans le chaos et la guerre civile.

Les printemps arabes ont remis en question les schémas traditionnels de compréhension des relations internationales et des dynamiques politiques dans la région. Les mouvements populaires ont émergé de manière spontanée et n'ont pas été dirigés par des partis politiques ou des organisations établies, ce qui a compliqué la tâche des grandes puissances qui avaient l'habitude de traiter avec des acteurs étatiques ou non étatiques structurés. De plus, les printemps arabes ont mis en évidence le besoin d'une participation plus large et plus inclusive dans la prise de décision politique, ainsi que la nécessité de réformes économiques et sociales. Les aspirations des populations ne se limitaient pas à la simple demande de démocratie, mais s'étendaient à des questions telles que l'emploi, la corruption, la justice sociale et l'égalité des chances. Les printemps arabes ont constitué un défi pour les grandes puissances et ont montré que les vieilles catégories de compréhension des relations internationales ne peuvent plus être utilisées de manière simpliste.

Les lignes de fractures de la guerre froide ne sont pas complètement gommées. On peut encore observer des alliances et des tensions entre les puissances qui étaient impliquées dans la guerre froide. Par exemple, les relations entre les États-Unis et la Russie restent tendues, et il y a des conflits régionaux qui impliquent souvent des intérêts divergents des grandes puissances. De nouvelles tensions ont émergé dans le monde, comme la montée de la Chine en tant que puissance économique et militaire, ou la montée de mouvements populistes et nationalistes dans plusieurs pays occidentaux. Ces développements ont créé de nouvelles dynamiques géopolitiques qui peuvent parfois s'entrecroiser avec les anciennes lignes de fractures de la guerre froide.

La situation actuelle dans la région du Moyen-Orient est complexe et volatile, avec des tensions géopolitiques multiples et des acteurs régionaux et internationaux qui rivalisent pour l'influence et la puissance. La montée de l'Iran en tant que puissance régionale est certainement un facteur important, et sa relation avec la Syrie est un élément clé de la dynamique de la région. La guerre civile en Syrie, qui a débuté en 2011, a également entraîné des changements significatifs dans la région, avec des acteurs régionaux et internationaux prenant parti pour différents camps et l'implication de groupes terroristes.

Le maintien du régime de Bachar Al Assad en Syrie s'explique en partie par le soutien de la Russie et de la Chine, qui ont opposé leur veto à plusieurs résolutions de l'ONU visant à sanctionner le régime syrien. L'Iran est également un allié de poids pour le régime de Damas, et fournit un soutien militaire et financier important. Quant à la Ligue arabe, elle a pris des positions fortes sur la crise syrienne, en suspendant la participation de la Syrie à ses réunions et en appelant à une solution politique pour mettre fin au conflit. Cependant, il est difficile de prévoir si cette implication accrue de la Ligue arabe aura un impact durable sur la situation en Syrie, étant donné la complexité et l'intensité du conflit.

La Turquie est un acteur clé de la région. En tant que pays musulman démocratique et membre de l'OTAN, elle occupe une position géostratégique importante, étant à la fois une porte d'entrée vers l'Europe et une passerelle vers le Moyen-Orient et l'Asie centrale. Au cours des dernières années, la Turquie a développé une politique étrangère plus assertive et cherché à renforcer son influence dans la région, en particulier en soutenant des groupes rebelles en Syrie et en prenant une position plus ferme sur les questions régionales telles que le conflit israélo-palestinien et la crise en Libye. Toutefois, cela a également conduit à des tensions avec certains pays de la région, notamment l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, qui considèrent la Turquie comme une menace à leur influence dans la région.

Les États-Unis ont vu leur influence diminuer dans la région au fil du temps, notamment en raison de leur politique étrangère controversée, y compris leur soutien à des régimes autoritaires. De plus, les États-Unis ont été confrontés à de nombreux revers militaires dans la région, tels que la guerre en Irak et en Afghanistan, qui ont affaibli leur position. D'autres acteurs régionaux, tels que la Turquie, l'Iran, l'Arabie saoudite et Israël, ont gagné en importance et en influence dans la région, ce qui a contribué à une évolution de l'équilibre des pouvoirs dans la région.

Annexes

Références

  1. Page personnelle de Ludovic Tournès sur le site de l'Université de Genève
  2. Publications de Ludovic Tournès | Cairn.info
  3. CV de Ludovic Tournès sur le site de l'Université de la Sorbonne
  4. Il s'agit d'un terme politique, prononcé en 1999 par le ministre des Affaires étrangères français Hubert Védrine au sujet des États-Unis de la fin du xxe siècle