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Certain developments in the theory of the psycho-sociological model have in fact provided answers to these criticisms.
Certain developments in the theory of the psycho-sociological model have in fact provided answers to these criticisms.


=Modèle économique=
=Economic model=
Nous allons parler du modèle économique. La formulation initiale du modèle reprend la théorie de Downs dans ''An Economic Theory of Democracy'' publié en 1957.<ref>Downs, Anthony. “An Economic Theory of Political Action in a Democracy.” Journal of Political Economy, vol. 65, no. 2, 1957, pp. 135–150. JSTOR, https://www.jstor.org/stable/1827369.</ref> Ensuite nous allons regarder les théories spatiales du vote.  
We are going to talk about the economic model. The initial formulation of the model is based on the Downs theory in ''An Economic Theory of Democracy'' publié en 1957.<ref>Downs, Anthony. “An Economic Theory of Political Action in a Democracy.” Journal of Political Economy, vol. 65, no. 2, 1957, pp. 135–150. JSTOR, https://www.jstor.org/stable/1827369.</ref> Then we'll look at the space theories of the vote.  


Dans la littérature, on parle souvent de la théorie économique du vote. Il y a deux connotations un peu différentes. On parle souvent de théorie économique du vote au sens large afin de désigner une théorie rationaliste basée sur la théorie du choix rationnel et les théories spatiales du vote. Aujourd’hui, dans la littérature, on parle du vote économique dans un sens plus étroit et légèrement différent, à savoir que le choix électoral est fortement déterminé par la conjoncture économique et par les politiques que le gouvernement met en place notamment pour faire face à des situations de difficulté économique. Cela est plutôt lié au vote rétrospectif. Depuis la crise économique, on a mis de plus en plus l’accent sur la crise économique et la conjoncture économique et comment cela peut expliquer la volatilité électorale et les changements électoraux.  
In the literature, we often talk about the economic theory of voting. There are two slightly different connotations. We often talk about economic theory of the vote in the broadest sense in order to designate a rationalist theory based on rational choice theory and spatial theories of the vote. Today, in the literature, we talk about the economic vote in a narrower and slightly different sense, namely that the electoral choice is strongly determined by the economic situation and by the policies that the government puts in place in particular to deal with situations of economic difficulty. This is more related to the retrospective vote. Since the economic crisis, there has been an increasing focus on the economic crisis and economic conditions and how that can explain electoral volatility and electoral change.


==Axiomes==
==Axioms==
Les postulats de base du modèle économique du vote sont de trois, à savoir l’égoïsme qui est le fait que les électeurs agissent en fonction de leurs intérêts individuels et non pas en fonction de leur sentiment d’appartenance à un groupe ou en fonction de leur attachement à un parti. Le deuxième critère est la subjectivité, à savoir que les électeurs calculent les coûts et bénéfices du vote de façon subjective donc ils font une évaluation des coûts et des bénéfices. Le troisième critère est celui de la rationalité qui est que basé sur la théorie des choix rationnels, les électeurs mobilisent des moyens limités à leur disposition pour atteindre leurs buts, donc ils vont choisir l’alternative parmi l’offre politique qui leur coûte le moins et qui leur rapportent un bénéfice le plus grand possible. Autrement dit, il y a l’idée de maximisation de l‘utilité qui est un concept clef dans la théorie du choix rationnel, donc l’électeur veut maximiser son utilité et son utilité est calculée en fonction du rapport entre le coût et le bénéfices qu’il est possible de tirer de l’action, en l’occurrence aller voter (1) et aller voter pour ce parti plutôt que celui-ci (2).
The basic assumptions of the economic model of the vote are threefold: selfishness, which is the fact that voters act according to their individual interests and not according to their sense of belonging to a group or their attachment to a party. The second criterion is subjectivity, which is that voters calculate the costs and benefits of voting subjectively, so they make an assessment of the costs and benefits. The third criterion is rationality, which is that based on the theory of rational choice, voters mobilize the limited means at their disposal to achieve their goals, so they will choose the alternative among the political offer that costs them the least and brings them the greatest possible benefit. In other words, there is the idea of utility maximization which is a key concept in rational choice theory, so the voter wants to maximize his utility and his utility is calculated according to the ratio between the cost and the benefit that can be obtained from the action, in this case going to vote (1) and going to vote for that party rather than this one (2).


==Le vote rationnel==
==Rational Voting==
Cette théorie présupposait que l’électeur reconnaît son propre intérêt, qu’il évalue les candidats alternatifs, et sur la base de cette évaluation, il va choisir pour le candidat ou le parti qui sera le plus favorablement évalué dans le sens de répondre au mieux à ses propres intérêts et ses propres intérêts politiques.  
This theory presupposed that the voter recognizes his or her own interest, assesses alternative candidates, and on the basis of this assessment, will choose for the candidate or party that will be most favourably assessed in the sense of best serving his or her own political interests and interests.  


Il faut signaler trois éléments. Le vote est ici vu comme un instrument, c’est-à-dire qu’il y a l’idée d’un vote instrumental et non pas expressif. Le vote est un instrument qui nous sert à atteindre un objectif. D’autre part, on se concentre sur les buts politiques des électeurs alors que le modèle psychologique met un peu plus l’accent sur l’utilisation sociale du vote. Finalement, il y a une approche instrumentale par rapport à l’information et au vote.
Three elements should be noted. The vote is seen here as an instrument, that is to say, there is the idea of an instrumental vote and not an expressive one. Voting is an instrument that serves us to achieve an objective. On the other hand, the focus is on the political goals of the voters, whereas the psychological model puts a little more emphasis on the social use of the vote. Finally, there is an instrumental approach to information and voting.


Il y a l’opposition importante entre un vote économique basé sur un choix qui est l’idée que l’électeur fait un véritable choix basé sur un calcul coût – bénéfice, un choix qui est rationnel en finalité selon la typologie de Weber, alors que le vote psychosociologique est plutôt basé sur un concept de loyauté faisant souvent l’opposition entre choix et loyauté.
There is the important opposition between an economic vote based on a choice, which is the idea that the voter makes a real choice based on a cost-benefit calculation, a choice that is rational in the end according to Weber's typology, while the psycho-sociological vote is rather based on a concept of loyalty that often makes the opposition between choice and loyalty.
==Evaluation des coûts==
Les électeurs calculent les coûts du vote. Il y a différents types de coûts que ce modèle considère et dont il faut tenir compte et notamment deux types de coûts qui sont les coûts liés au fait d’aller voter (1) mais surtout, il y a les coûts de l’information (2) qui sont les coûts d’obtenir cette information puisque dans ce modèle qui postule de choisir un parti sur la base d’une évaluation des différents propositions de l’information dont-on a à disposition, vu ces postulats de base, la transparence de l’information et donc les coûts de l’information sont cruciaux.


De manière plus précise, il faut évaluer les coûts dont l’électeur doit tenir compte en fonction des différents partis et des candidats qui est le différentiel partisan, à savoir la différence du rapport coût – bénéfices que différents partis donnent. Il faut évaluer les coûts d’aller voter, de rassembler l’information nécessaire afin de prendre une décision mais aussi la valeur de sa propre participation puisque le modèle est censé aussi expliquer la participation électorale. Les théories économiques du vote expliquent à la fois la participation électorale (1) et le choix électoral (2). Il faut évaluer la valeur de sa propre participation et évaluer aussi le nombre d’autres citoyens qui iront voter. C’est l’idée de l’action collective puisque notre propre contribution par rapport à une élection ou à une votation change selon le nombre d’autres citoyens et citoyennes qui vont voter. Ce modèle mise beaucoup sur la capacité que les électeurs ont d’évaluer et de calculer leurs propres intérêts et tous les coûts qui sont liées à l’action d’aller voter.  
==Evaluation of costs==
Voters calculate the cost of voting. There are different types of costs that this model considers and that need to be taken into account and in particular two types of costs which are the costs of going to vote (1) but above all, there are the costs of information (2) which are the costs of obtaining this information since in this model which postulates to choose a party on the basis of an evaluation of the different propositions of information which is available, given these basic postulates, the transparency of information and therefore the costs of information are crucial.


Les électeurs évaluent le revenu d’utilité des partis et des candidats. Comme l’idée est de calculer les coûts et les bénéfices liés au fait de voter pour un parti plutôt que pour l’autre, donc, chaque parti nous apporte un certain revenu d’utilité. Les électeurs doivent faire cette évaluation et ensuite décider celui qui apporte plus de revenu qui sera celui pour lequel nous voterons. Sur cette base, les électeurs calculent les revenus d’utilité des différents partis et ensuite ils regardent et évaluent le différentiel partisan.  
More specifically, the costs that the voter has to take into account according to the different parties and candidates must be evaluated, which is the partisan differential, i.e. the difference in the cost-benefit ratio that different parties give. We must assess the costs of going to the polls, of gathering the information needed to make a decision, but also the value of one's own participation, since the model is also supposed to explain voter turnout. Economic theories of voting explain both voter turnout (1) and electoral choice (2). One must assess the value of one's own participation and also assess the number of other citizens who will vote. This is the idea of collective action, since our own contribution to an election or vote changes with the number of other citizens who vote. This model relies heavily on the ability of voters to assess and calculate their own interests and all the costs associated with the action of going to the polls.


C’est un élément central des théories spatiales du vote, à savoir que les électeurs votent ou vont voter pour le candidat ou le parti qui est le plus proche de leurs propres positions. C’est ce qu’on appel le modèle de proximité. Il y a d’autres modèles et théories économiques du vote qui s’appellent notamment les théories directionnelles qui ont une autre perspective tout en restant dans le cadre des théories économiques du vote. Lorsqu’on parle du modèle de Downs, on parle aussi du modèle de proximité qui est l’idée d’un mode économique rationnel basé sur la maximisation de l’utilité. Simplement, l’électeur va évaluer son propre intérêt, son revenu d’utilité des différents partis et va voter pour le parti qui est le plus proche de ses intérêts.  
Voters assess the utility income of parties and candidates. Since the idea is to calculate the costs and benefits of voting for one party rather than the other, therefore, each party brings us some utility income. The voters have to make that assessment and then decide which one brings more income and which one we will vote for. On that basis, voters calculate the utility income of the different parties and then they look at and evaluate the partisan differential.
 
This is central to spatial theories of voting, that is, voters vote or will vote for the candidate or party that is closest to their own positions. This is called the proximity model. There are other models and economic theories of the vote, including directional theories that have a different perspective but remain within the framework of economic theories of the vote. When we talk about the Downs model, we also talk about the proximity model, which is the idea of a rational economic mode based on utility maximization. Simply, the voter is going to evaluate his own interest, his utility income from the different parties and will vote for the party that is closest to his interests.


==Stratégies pour réduire les coûts de l’information==
==Stratégies pour réduire les coûts de l’information==

Version du 5 mai 2020 à 23:33


It is no longer a question of explaining "why" people participate but "how", that is, in terms of voter turnout, what choice is made and what can explain an electoral choice. The theories that are supposed to explain the electoral choice also explain at the same time the electoral participation in particular with the sociological model.

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Voting Explanatory Models

The distinction between the three main explanatory models of voting is often found. A distinction is made between the sociological model of voting from the Columbia School, which refers to the university where this model was developed. The reference work is The People’s Choice published in 1948 by Lazarsfeld, Berelson and Gaudet. The explanatory factors and aspects highlighted by these different models are always taken into account.[8][9]

The second very important model is the psycho-sociological model, also known as the partisan identification model or Michigan School model, developed by Campbell, Converse, Miller and Stokes in Campbell, Converse, Miller and Stokes, among others in The American Voter published in 1960.[10]

The third model is called the economic model of the vote or the Rochester School of Economics, developed by Downs in the book An Economic Theory of Democracy published in 1957.[11]

This model has given rise to the spatial theories of voting which are the dominant theories. Sometimes, indeed often, people combine the first two models incorporating the psycho-sociological model on the basis that the Michigan model is just an extension of the Columbia model that helps explain some things that the Columbia model cannot explain. Some people talk about membership voting for the first two theories and cognitive voting for the economic model of voting. We can talk about two major theories or two major models or even three models.

Sociological model

Proposals

This model emphasizes the role of integration into social groups. The term "group" can mean different things, which can be an ethnic group or a social class. Thus, the interpretation of differences in voting behaviour from one group to another is to be sought in the position of the group in society and in the way its relations with parties have developed.

For Lazarsfeld, "a person thinks politically as he or she is socially". In other words, social, spatial or group membership largely determines individual political actions. There is a direct link between social position and voting. Furthermore, "social characteristics determine political preferences". The political consciousness of individuals is based on social experiences and has little weight outside these experiences. In this model, importance is given to primary socialization.

Political Predisposition Index

As this is the first model that wanted to study empirically and test hypotheses on the basis of survey data, it was necessary to develop conceptual tools, in particular the political predisposition index, which focuses on three types of social affiliations that are fundamental in this perspective to explain electoral choices, namely social status, religion and place of residence. In other words, there is a social type variable, a cultural type variable and a spatial type variable. Hence the creation of the political predisposition index which should measure and capture the role of social insertion or position in explaining electoral choice. Today, when we see regression analyses of electoral choice, we will always find among the control variables social status variables, a religion variable and a variable related to place of residence.

Sociological model

It is possible to attribute some merits and some criticisms to this model at least in its initial formulation.

One of the merits, which can be found in Lazarsfeld's book entitled The People's Choice published in 1944 is that this model marks a turning point in the study of political behaviour. Linked to this, it is important to look at individual data empirically as well. Lazarsfeld was the first to study voting behaviour empirically with survey data, based on individual data, thus differentiating himself from early studies at the aggregate level of electoral geography. The sociological model at the theoretical level emphasizes something important that rationalist and economic theories have largely overlooked, namely, the importance of the role of social context, i.e., voters are all in social contexts and therefore not only family context but also a whole host of other social contexts. The sociological model is somewhat the model that wants to emphasize this aspect. Lazarsfeld's book created this research paradigm.

The sociological model obviously has a number of limitations like any voting model or any set of social science theories. These are some of the criticisms and limitations often made by proponents of other approaches. It has often been emphasized that this model and approach raises more questions than answers. It is a rather descriptive model, at least in its early stages. Its weak explanatory power has been criticized, and these are much more recent criticisms in the sense that we saw when we talked about class voting in particular, which from then on saw the emergence of a whole series of critics who said that all these variables of social position and anchoring in social contexts may have been explanatory of participation and voting at the time these theories emerged in the 1950s, but this may be much less true today in a phase or period of political misalignment. It is the idea of when does one or the other of these different theories provide a better explanation according to periods of political alignment or misalignment. The initial formation of this model was very deterministic in wanting to focus on the role of social inclusion while neglecting other aspects, even though today there is increasingly a kind of ecumenical attempt to have an explanation that takes into account different aspects. It is interesting to know that Lazarsfeld, when he began his studies with survey data, especially in an electoral district in New York State, was looking for something other than the role of social factors. He wanted to see the role of the media in particular and also the role of opinion leaders and therefore the influences that certain people can have in the electoral choice. Lazarsfeld was interested in this and simply, empirically, he found that these other factors had less explanatory weight than the factors related to political predisposition and therefore to this social inking. He wanted to look for one thing and found something else. By finding something else, he shaped a dominant theory explaining the vote. This approach has often been criticized as a static approach since socio-economic or even socio-demographic characteristics do not change in the short term and yet the vote increasingly changes in the short term, what is called in electoral volatility, i.e. changes in voting behaviour from one election to the next. This electoral volatility, especially in a period of political misalignment, is becoming more and more important and is increasingly overshadowed by this type of explanation. Regarding the causal ambiguity, there are also critics who say that this approach is very strongly correlational in the sense that it looks for correlations between certain social variables and electoral choices, but the approach does not explain why this variable approach really has a role and therefore what are the causal mechanisms that lead from insertion, positions, social predispositions to electoral choice. The psycho-sociological model is intended as a development that wants to respond to this criticism.

Psycho-sociological model

Proposals

Often, in the literature, the sociological and psycho-sociological model fall into the same category, with a kind of binary distinction between the theories that emphasize social, belonging and identification on the one hand, and then the rationalist and economic theories of the vote, which are the economic theories of the vote that focus instead on the role of political issues, choices and cost-benefit calculations.

The psycho-sociological model has its roots in Campell's work entitled The American Voter publié en 1960. This approach emphasizes a central variable which is that of partisan identification, which is a particular political attitude towards a party. Often, in Anglo-Saxon literature, this model is referred to as the party identification model. From that point on, there has been the development of a whole body of literature on political psychology. We have to be careful, because when we talk about political psychology, we include that, but we also include the role of cognitions and rationality.

What is partisan identification? It can be defined as lasting feelings of attachment that individuals develop towards a certain party. The concept and this theory was developed in the United States by political scientists and sociologists and initially applied to the American political system with an attachment to the Democratic Party rather than the Republican Party.

This identification is seen as contributing to an individual's self-image. The image that an individual has of himself in this perspective is also the result of this identification. In other words, this identification is part of the self-image one can have of oneself. This identification with a party is inherited from the family emphasizing the role of primary socialization, it is reinforced over time including a reinforcement that is given by the very fact of voting for that party. This creates a concern for circularity of reasoning. Reinforcement over time since adult voters increasingly rely on this partisan identification to vote and to face the problems of information, namely partisan identification seen as a way of solving a problem that all voters have, which is how to form an idea and deal with the abundance and complexity of the information that comes to us from, for example, the media, political campaigns or others in relation to the political offer. In this approach, it is possible to say that the voter accepts the arguments of a certain party because he or she feels close to a party and not the opposite which would be what the economic model of the vote postulates, that is to say that we listen to what the party has to say and we will choose that party because we are convinced by what that party says. There is an opposite reasoning. The psychological and socio-economic model are strongly opposed, offering two explanations that are difficult to reconcile, even though there have been efforts to try to combine them. In this perspective, voting is essentially a question of attachment, identity and loyalty to a party, whereas in the rationalist approach it is mainly a question of interest, cognition and rational reading of one's own needs and the adequacy of different political offers to one's needs.

Most voters have a sense of allegiance to a party that is inherited through the family. We see the kinship of this model with the sociological model explaining that often they are put together. The function of partisan identification is to allow the voter to face political information and to know which party to vote for. Partisan identification becomes stronger over time. There may be a vote that is different from partisan identification, but in the medium to long term, partisan identification should strengthen. Voters who vote against the party with which they identify keep their partisan identification. Voters will vote for a party but that party is not necessarily the one with which they identify. In this approach, these voters keep their partisan identification and again in the medium or long term, they will go back on the electoral choice that is identified with the partisan identification, also called the homing tendency, which is a tendency to go back on the party with which one identifies. At the aggregate level, the distribution of partisan identification in the electorate makes it possible to calculate the normal vote. On the basis of this, we can know. In other words, if we know the partisan identification of voters, we can make a prediction about what the normal vote will be, which is a vote that is not or should not be influenced by other situational factors in a given electorate.

The diagram of the Michigan model

The psycho-sociological model, also known as the Michigan model, can be represented graphically or schematically. Here we see the key factors, namely electoral choice and, at the centre, the identification variable for a party, which depends on two types of factors, namely primary socialization and group membership. Inking and the role of socialization cause individuals to form a certain partisan identification that produces certain types of political attitudes. In short, it is an explanatory model that emphasizes the role of political attitudes.

Harrop, M. et W. L. Miller (1987). Elections and Voters. New York: New Amsterdam Books.[12]

There is a small degree of complexity because one can distinguish between attitudes towards the candidate or the party, attitudes towards the policies implemented by the different parties and attitudes about the benefits that one's own group may receive from voting for one party rather than another.

What we see here in relation to the sociological model and that these variables highlighted by the sociological model such as socialization, inking or social position play a role but only indirectly. The Lazarsfeld model would link membership and voting. It is in this sense that the party identification model provides an answer to this criticism that the sociological model does not highlight the mechanisms that make a certain social inking influence a certain electoral choice. The psycho-sociological model says that it is because this inking allows identification with a party which in turn influences political attitudes and therefore predispositions with regard to a given object, with regard to the candidate or the party, and this is what ultimately influences the vote. The psycho-sociological model can be seen in the light of an explanatory contribution to the idea that social inking is a determining factor in explaining the vote, or at least on a theoretical level.

Causal funnel

Another model is called the funnel model of causality which has been proposed by these authors working on the psycho-sociological model. The idea is to see what are all the factors that explain the electoral choice. This model shows that there is more than political identities, partisan identification and social inking. On the other hand, to explain the electoral choice, we must take into account factors that are very far from the vote theoretically, but we must also take into account the fact that there are factors that are no longer close to the electoral choice during a vote or an election. We must also, and above all, look at the links between types of factors. There are certain types of factors that influence other types of factors and that in turn influence other types of factors and that ultimately help explain the idea of the causal funnel of electoral choice.

Dalton, R. J. (1988). Citizen Politics in Western Democracies. Chatham, NJ: Chatham House.[13]

In this representation, there are factors related to the cleavages, but also other factors that relate to the economic, political or social structure of a country being factors that are far removed from the electoral choice but that still exert an important effect in an indirect way the effect they have on other variables afterwards. There are also intermediate variables that relate to loyalties to a certain group or sense of belonging. Value orientations refer to materialism as well as post-materialism, among other things, cleavages but no longer from a value perspective.

Partisan attachment is at the centre of the graph influencing opinions on certain issues being discussed or the attitudes of certain candidates. There are also external factors that also need to be considered, such as the actions of the government, for example, voters are influenced by what the government has done. There is a whole branch of the electoral literature that emphasizes government action as an essential factor in explaining the vote, and there is a contrast between a prospective vote, which is voting according to what the parties say they will do during the election campaign, and a retrospective vote, which is voting in relation to what has been done, particularly by the government, which has attributed the successes or failures of a policy. An important factor is the role of political campaigns in influencing the vote. Political conditions as well as the influence of the media play an important role, all the more so nowadays as more and more political campaigns and the role of the media overlap. The influence of friends refers to opinion leaders and circles of friends. The external factors would be the factors that, in the basic theory of the psycho-sociological approach, it would seem that this is what can do but if we have a certain partisan attachment to vote for another party because we are influenced by one or other of these factors but, basically, we keep our partisan attachment and the next time when these factors change, we return to the normal vote corresponding to the partisan attachment. All of these factors and their relationships have to be taken into account, but at the centre is always the partisan attachment.

Partisan Identification Index

How was that measured? For the sociological model we have talked about the index of political predisposition with the variables of socioeconomic, religious and spatial status. The psycho-sociological model also developed a measure called the partisan identification index, since this model wanted to be an empirical model with behaviourism and the idea of studying individual behaviours empirically with the development of national election studies and survey data to try to measure the partisan identification index.

The original measurement was very simple being based on two questions which are a scale with a question about leadership. The system in the United States is bipartisan and the question asked was "Do you consider yourself a Republican, Democrat or otherwise? ». Then a second question was supposed to measure the strength of that identification with the question "do you consider yourself a Republican, strong, weak or leaning towards the Democratic Party? ».

Four questions around partisan identification

Four questions can be asked in relation to this measure:

  • is partisan identification one-dimensional?
  • how does partisan identification develop?
  • does partisan identification work outside the United States?
  • has partisan identification weakened?

Is partisan identification one-dimensional?

For the first question, there are several studies on the fact that partisan identification is multi-dimensional and not just one-dimensional. It is multidimensional also in the bipartisan context of the United States because there are cleavages that cut across parties. There are other cleavages that cut across Republicans and Democrats that should be taken into account to explain the pattern. For example, a strongly conservative voter who votes Democratic may vote Republican because he or she feels more in tune with the party.

How does partisan identification develop?

With regard to the question of how partisan identification develops, the psycho-sociological model emphasizes the role of the family and thus of primary socialization, but several critics have shown that secondary socialization also plays a role. We must also take into account other socializing agents that can socialize us and make us develop a form of partisan identification. Several studies have shown that the very fact of voting for a party contributes to the development of a certain identification for that party. The cause-and-effect relationship is reversed, according to some who argue that this is a problem at the empirical level when we want to study the effect of partisan identification on electoral choice because there is a problem of endogeneity; we no longer know what explains what.

Does partisan identification work outside the United States?

Several studies show that the impact of partisan identification varies greatly from one context to another. While in the United States, several studies have shown that partisan identification is an important explanatory power on electoral choice, in other contexts this is less true. Studies have shown that, for example, outside the United States, a much larger proportion of voters who change their vote also change their partisan identification. In other words, the homing tendency that is the explanation that the model postulates is much less true outside the United States. We need to find identification measures adapted to the European context, which the researchers have done.

Has the partisan identification weakened?

Dalton, R. J. (1988). Citizen Politics in Western Democracies. Chatham, NJ: Chatham House.[13]

This is related to its variation in space and time. This table shows that for quite some time now there has been a strong decline in partisan identification. There have been several phases of misalignment. This is linked to a decrease in class voting and a loss of traditional cleavages. One can draw a kind of parallel with a loss of importance of the strength of partisan identification and also of the explanatory power of partisan identification. The idea that one identifies oneself, that one has an attitude, an attachment to a party was certainly true some forty years ago and has become less and less true and also the explanatory power of this variable is less important today even if there are significant effects. Even if there is still a significant effect of identification, there are other explanations and aspects to look for, particularly in terms of the issue vote and the assessments that different voters make of the issue vote.

In Personality traits and party identification over time published in 2014 by Bakker, Hopmann and Persson, the authors attempt to explain partisan identification.[14] They try to answer the question of how partisan identification is developing and how partisan identification has weakened because they look at the stability over time of partisan identification. First, they summarize the literature that has been interested in explaining why voters vary or differ in the stability or strength of their partisan identification. The main explanatory factors have been sought in socio-economic status and socio-demographic variables such as "age," "gender," and "education. They try to elaborate a bit and find out empirically how this happens. They find that partisan identification becomes more stable with age, so the older you get, the more partisan identification you have, so it's much easier to change when you're young. On the other hand, women tend to have less stable partisan identification, they change more often too. Finally, some studies show that high levels of education lead to weaker attachments to parties. There are also studies that show that the more educated change less often from one party to another. What is interesting is that they try to relate this to personality traits such as being open, conscientious, extroverted, pleasant and neurotic. These authors find with panel data that among their confirmed hypotheses that extroverted people tend to have a strong and stable partisan identification. They find that conscientious and neurotic people tend not to identify with a political party.

The psycho-sociological model: summary

As far as the psycho-sociological model is concerned, it has the merit of challenging the classical theory of democracy which puts the role on the rational actor. A rather subjective and almost sentimental citizen is placed at the centre of the analysis. The individual is subjectivity at the centre of the analysis. It is a model that is very close to data and practice and lends itself very easily to empirical testing through measures of partisan identification and different measures of socio-demographic factors among others. That is why there are many empirical analyses that are based on this model. Today, this may be less true, but until a certain point, there were relatively few empirical analyses based on the economic model of the vote. The psycho-sociological model initiated the national election studies and created a research paradigm that remains one of the two dominant research paradigms today and ultimately contributed to the creation of electoral psychology.

The limitations are the explanation of partisan identification, which is that the model has been criticized because it explains or does not explain too much about where partisan identification comes from except to say that it is the result of primary socialization. These criticisms and limitations are related to the original model. The relationship between partisan identification and voting is that the model postulates that partisan identification is the explanatory variable and that voting for the electoral choice is the explained variable. But there are studies that also show that the causal relationship goes in the other direction. The concept and measurement of partisan identification as conceived by these researchers as applying to the bipartite system and therefore needs to be adapted to fit the multiparty and European system. This model leaves little room for the ideology which is the idea that by putting so much emphasis on the emotional voter and feelings, it leaves little room for the ideology that is central to explaining the economic model of the vote. The role of the centrality of partisan identification has been criticized, especially today, because partisan identification plays a role that is still important but much less important than it used to be and may be much less important than some researchers within this paradigm have postulated.

Certain developments in the theory of the psycho-sociological model have in fact provided answers to these criticisms.

Economic model

We are going to talk about the economic model. The initial formulation of the model is based on the Downs theory in An Economic Theory of Democracy publié en 1957.[15] Then we'll look at the space theories of the vote.

In the literature, we often talk about the economic theory of voting. There are two slightly different connotations. We often talk about economic theory of the vote in the broadest sense in order to designate a rationalist theory based on rational choice theory and spatial theories of the vote. Today, in the literature, we talk about the economic vote in a narrower and slightly different sense, namely that the electoral choice is strongly determined by the economic situation and by the policies that the government puts in place in particular to deal with situations of economic difficulty. This is more related to the retrospective vote. Since the economic crisis, there has been an increasing focus on the economic crisis and economic conditions and how that can explain electoral volatility and electoral change.

Axioms

The basic assumptions of the economic model of the vote are threefold: selfishness, which is the fact that voters act according to their individual interests and not according to their sense of belonging to a group or their attachment to a party. The second criterion is subjectivity, which is that voters calculate the costs and benefits of voting subjectively, so they make an assessment of the costs and benefits. The third criterion is rationality, which is that based on the theory of rational choice, voters mobilize the limited means at their disposal to achieve their goals, so they will choose the alternative among the political offer that costs them the least and brings them the greatest possible benefit. In other words, there is the idea of utility maximization which is a key concept in rational choice theory, so the voter wants to maximize his utility and his utility is calculated according to the ratio between the cost and the benefit that can be obtained from the action, in this case going to vote (1) and going to vote for that party rather than this one (2).

Rational Voting

This theory presupposed that the voter recognizes his or her own interest, assesses alternative candidates, and on the basis of this assessment, will choose for the candidate or party that will be most favourably assessed in the sense of best serving his or her own political interests and interests.

Three elements should be noted. The vote is seen here as an instrument, that is to say, there is the idea of an instrumental vote and not an expressive one. Voting is an instrument that serves us to achieve an objective. On the other hand, the focus is on the political goals of the voters, whereas the psychological model puts a little more emphasis on the social use of the vote. Finally, there is an instrumental approach to information and voting.

There is the important opposition between an economic vote based on a choice, which is the idea that the voter makes a real choice based on a cost-benefit calculation, a choice that is rational in the end according to Weber's typology, while the psycho-sociological vote is rather based on a concept of loyalty that often makes the opposition between choice and loyalty.

Evaluation of costs

Voters calculate the cost of voting. There are different types of costs that this model considers and that need to be taken into account and in particular two types of costs which are the costs of going to vote (1) but above all, there are the costs of information (2) which are the costs of obtaining this information since in this model which postulates to choose a party on the basis of an evaluation of the different propositions of information which is available, given these basic postulates, the transparency of information and therefore the costs of information are crucial.

More specifically, the costs that the voter has to take into account according to the different parties and candidates must be evaluated, which is the partisan differential, i.e. the difference in the cost-benefit ratio that different parties give. We must assess the costs of going to the polls, of gathering the information needed to make a decision, but also the value of one's own participation, since the model is also supposed to explain voter turnout. Economic theories of voting explain both voter turnout (1) and electoral choice (2). One must assess the value of one's own participation and also assess the number of other citizens who will vote. This is the idea of collective action, since our own contribution to an election or vote changes with the number of other citizens who vote. This model relies heavily on the ability of voters to assess and calculate their own interests and all the costs associated with the action of going to the polls.

Voters assess the utility income of parties and candidates. Since the idea is to calculate the costs and benefits of voting for one party rather than the other, therefore, each party brings us some utility income. The voters have to make that assessment and then decide which one brings more income and which one we will vote for. On that basis, voters calculate the utility income of the different parties and then they look at and evaluate the partisan differential.

This is central to spatial theories of voting, that is, voters vote or will vote for the candidate or party that is closest to their own positions. This is called the proximity model. There are other models and economic theories of the vote, including directional theories that have a different perspective but remain within the framework of economic theories of the vote. When we talk about the Downs model, we also talk about the proximity model, which is the idea of a rational economic mode based on utility maximization. Simply, the voter is going to evaluate his own interest, his utility income from the different parties and will vote for the party that is closest to his interests.

Stratégies pour réduire les coûts de l’information

L’information est au centre des théories spatiales alors que dans le modèle psychosociologique, l’information est beaucoup moins importante. Il y a différentes stratégies qui sont mises en place par les électeurs d’une manière consciente ou inconsciente pour réduire ces coûts de l’information qui sont tous les coûts liés au fait que pour pouvoir évaluer le revenu d’utilité donné par un parti plutôt qu’un autre, il faut aller voir, écouter, entendre et comprendre ce que ces partis disent.

Il y a différentes stratégies qui sont étudiées dans la littérature. Une stratégie possible afin de réduire ses coûts est de se baser sur l’idéologie. Quelqu’un se positionne comme étant un électeur de gauche ou de droite, les partis sont positionnés sur un plan idéologique. L’idéologie peut être aussi par rapport à une autre dimension comme par exemple entre l’idéologie égalitaire et libertaire. L’idée est qu’il y a quelque chose de plus facile à évaluer qui est l’idéologie d’un parti et que c’est sur la base de cela qu’on va faire le choix. Ceci veut dire qu’on ne va pas forcément écouter tous les arguments spécifiques des différents partis.

Une autre stratégie dit aussi « raccourci » que les électeurs font dans le cadre rationaliste du vote puisqu’ils se trouvent confrontés à ce problème de l’information et doivent choisir sur la base de cette information. Une autre stratégie possible est celle de se baser sur le jugement d’autres personnes comme par exemple les leaders d’opinion. Par exemple, il y a la théorie de Lazarsfeld avec l’idée que les leaders d’opinion peuvent être vu comme des personnes auxquels on attribut une forte confiance et peut être même une estime par rapport au jugement politique qu’ils peuvent avoir et donc, en discutant avec ces personnes, il est possible de se former un choix électoral et donc il n’y a plus besoin d’aller payer ces coûts de rassembler l’information. L’idée est que c’est dans des cercles de relations interpersonnels même si des théories plus modernes des leaders d’opinion regardent à des acteurs qui se situent en dehors du cercle personnel. Le rôle des médias et des campagnes simplifient l’information en la résumant.

Il faut faire la distinction entre deux types d’électeurs et faire la distinction entre une littérature qui devient de plus en plus importante ces dernières années sur la formation d’opinions dans un contexte d’élection ou de votation. On fait souvent la distinction entre deux types d’électeurs et de votes entre le :

  • vote systématique, c’est-à-dire que les électeurs qui suivent un vote systématique sont des électeurs qui sont prêt à payer ces coûts de l’information ou liés à l’information. Ce sont des électeurs qui font l’effort de s’informer, de regarder quelles sont les propositions des différents partis et essayer d’évaluer les différentes offres politiques. Il y a tout un tas de caractéristiques individuelles liées au fait et qui expliquent qu’on est plutôt un électeur systématique d’autre chose.
  • et les électeurs qui choisissent d’opérer des raccourcis euristiques qui permettent de résoudre le problème de l’information. Autrement dit, ce sont des électeurs qui ne sont pas prêts à payer tous ces coûts et donc qui veulent diminuer ou améliorer le rapport coût – bénéfice qui est à la base de ce choix électoral en diminuant les coûts et le bénéfice restera inchangé.

Il y a ces deux types et toute une littérature sur les différents types d’euristiques qui peuvent être mis en place. C’est une littérature très détaillée aujourd’hui. Les stratégies et les raccourcis sont essentiellement utilisés par des citoyens qui sont intéressés à aller voter ou par une élection mais qui n’ont pas de préférence forte au préalable. Les électeurs qui s’appuient sur une forte identification partisane n’ont pas besoin d’aller ni de faire du vote systématique, ni de faire l’un des raccourcis. Si on regarde de manière un peu plus large, on peut considérer l’identification partisane comme une sorte de raccourci.

Quatre types d’électeurs

À partir de là, il est possible de dégager de manière simplifiée quatre type d’électeurs :

  • ceux qui s’informent : ils sont prêts à payer ces coûts. Ce sont des électeurs qui procèdent par un vote systématique. En général, ce sont des acteurs politiquement plus sophistiqués et plus éduqués ;
  • ceux qui se basent sur l’avis des médias et leaders d’opinion ;
  • ceux qui se basent sur les différences idéologiques ;
  • ceux qui se basent sur l’identification partisane.

Il est possible de partir du présupposé que les caractéristiques de ces différents électeurs sont très différentes. Autrement dit, lorsqu’on s’intéresse à chercher à expliquer le vote, il faut déjà savoir de quel type d’électeur parle t-on. Il y a une sorte d’hétérogénéité des électeurs. Il y a différents types d’individus qui procèdent à différents types de raccourcis ou alors pas, qui votent d’une manière systématique ou pas, etc. Il faut tenir compte de l‘hétérogénéité de l’électorat et des électeurs.

Il faut souligner un élément important de ce modèle par rapport aux autres. Cette théorie économique du vote, cette théorie rationaliste a un grand avantage sur les autres modèles qui est qu’elle ne se concentre pas seulement sur les électeurs, c’est-à-dire qu’elle ne se concentre pas que sur la demande politique mais elle regarde aussi l’offre et surtout l’interaction entre l’offre et la demande. D’ailleurs, il y a des analogies qui sont faites même explicitement avec l’idée du marché. On parle de marché électoral dans les médias ou encore de l’offre électorale. Ce jargon nous vient de ce type d’explication. On ne fait pas abstraction comme dans le modèle psychologique qui met l’accent sur l’identification que les gens ont dans des partis sans regarder les partis. Là, on regarde l’interaction. Dans les théories spatiales du vote, on voit le lien stratégique entre une offre des partis et une demande des électeurs ou des électorats. Il y a une idée d’interdépendance entre offre et demande politique, entre partis et électeurs complétement évacué des autres types d’explications.

Modèle économique : résumé

La théorie du modèle économique du vote est aussi un modèle qui permet de faire des prédictions par rapport aux comportements des partis. Il y a l’idée d’interaction entre une demande et une offre politique proposée par les différents candidats lors d’une élection ou d’une votation. Du point de vue des partis et des candidats, le modèle économique et en particulier le modèle qui a été proposé par Downs en 1957 et qui prédit une convergence d’une position des partis vers le centre. C’est la théorie de l’électeur médian. L’espace idéologique peut être définit comme étant un espace idéologique gauche – droite mais peut être aussi définit de manière plus précise par rapport à certain enjeux. Il y a en fait l’idée que les choix et les préférences des électeurs qui se situent au centre, va faire en sorte que les partis, puisqu’ils visent dans ce modèle, essaient de maximiser leur soutien électoral.

En résumé, il est possible de dire que dans le modèle économique du vote, les préférences politiques des électeurs par rapport à différents enjeux, sont clairement perçus par les électeurs eux-mêmes qui est l’idée que l’électeur doit évaluer son propre intérêt, il doit percevoir clairement quelles sont les préférences politiques des électeurs. D’autres part, les préférences politiques sont exogènes au processus politique qui est le fait que quand l’électeur va aller voter qui est le moment auquel il commence à réfléchir à cette élection, il arrive déjà avec certaines préférences politiques fixées ou préfixées. En d’autres termes, les préférences politiques des électeurs sur différents enjeux, c’est-à-dire que l’on vote par rapport à certains enjeux, dans ce type de théorisation, savent très bien ce qu’ils veulent, et en plus, ces positions sont très fixées et présentes au moment où l’électeur va devoir voter. Le modèle économique fait des prédictions et essaie d’expliquer à la fois la participation mais aussi et surtout, l’orientation du vote qui est le choix électoral.

Les électeurs votent pour le candidat ou le parti le plus proche de leur propre position qui est le modèle de proximité. Par proche, on entend une proximité des intérêts de l’électeur avec les propositions politiques qui sont faites avec les partis. C’est un paradigme qui n’explique pas seulement du point de vue macro-politique un choix électoral mais il y a le revers de la médaille qui est d’expliquer le choix que les partis font. Les choix stratégiques des partis peuvent aussi être expliqués par ce modèle puisque que comme ce modèle postule une interdépendance entre offre et demande, nous nous adressons à la demande mais nous pouvons aussi nous adresser à l’offre. On parle de préférence cognitive entre ses préférences politiques et les positions des partis. Il faut faire une distinction entre le vote affectif du modèle psychosociologique et le vote cognitif des théories du modèle économique.

De ce point de vue là, les partis adoptent des positions politiques qui maximisent leur soutien électoral, de ce que Downs appel le median voters et de l’idée que les partis maximiseraient leur soutien électoral autour du centre de l’échiquier politique. Ce qui nous intéresse est du côté de la demande est comment peut-on expliquer le choix électoral des électeurs.

Le modèle économique a remis au centre de l’attention et de la réflexion le citoyen rationnel et libre alors que si on pousse un peu à l’extrême le modèle sociologique, il met en second plan cette liberté et ce libre-arbitre que les électeurs peuvent faire puisque le modèle psychosociologique nous dit que le vote est déterminé par la position sociale, ce n’est pas vraiment un choix électoral que nous faisons au fond mais cela est simplement le résultat de notre insertion sociale ou de notre attachement envers un parti. Le modèle économique du vote remet la notion de choix électorale au centre. C’est une théorie qui se fait dans l’interaction entre offre et demande, à savoir entre des partis qui offrent quelque chose et des électeurs qui demandent quelque chose. C’est une théorie qui permet à la fois d’expliquer le comportement de vote des électeurs mais aussi les comportements au niveau organisationnel des partis politiques. La théorie de la compétition partisane était complètement évacuée par les autres types d’explication. Pour certain, ce sont des théories qui proposent des réflexions sur le bon fonctionnement de la démocratie, sur les présupposés, le rôle de l’information ou encore le rôle des citoyens pour le bon fonctionnement démocratique et le rôle des partis. Cela a créé un paradigme de recherche qui est peut être le paradigme dominant aujourd’hui. Une grande partie des travaux en comportement électoral s’inspire de cette réflexion. Aujourd’hui, on essaie de combiner les différentes explications essayant de tenir compte, à la fois des déterminants sociologiques mais aussi de la composante émotionnelle et affective tout comme de la composante liée au choix et au calcul.

En ce qui concerne les limites, l’individualisme méthodologique a souvent été évoqué disant que c’est une perspective exclusivement microsociologique et qui néglige l’effet de la structure sociale. Il y a peu de place pour le contexte même s’il y a des développements plus récents qui essaient justement de mettre l’électeur libre de ses choix dans un contexte. Certains ont critiqués ce modèle disant qu’il met en avant l’image unidimensionnelle de l’être humain et de la politique, c’est-à-dire que justement, cela est d’être purement rationnel, hypercognitif en quelque sorte sans tenir compte des éléments sociologiques mais aussi psychologiques. D’autres ont critiqués cette analogie entre marché économique et marché politique disant qu’elle est un peu simpliste disant qu’au fond, les conséquences de l’achat d’un produit de consommation à un certain nombre de conséquences mais qui sont beaucoup plus limités par rapport à ce que peut avoir l’achat d’un vote dans le fait de choisir un parti. Cette approche serait élitiste, ce postulat que les électeurs ont la capacité de bien savoir ce qu’il se passe qui est l’idée de l’information et de cette capacité que les électeurs ont de regarder cette information et de la traiter. Pour certain, ce modèle surestime les capacités que les électeurs ont. Toute une littérature sur la formation de l’opinion, de manière assez consensuelle, dit que les citoyens ont une capacité limitée de traiter l’information. Donc, il y a une surestimation dans ce modèle par rapport à la capacité. Une des réponses dans le cadre des théories spatiales s’appuie sur cette critique comme quoi les électeurs ne sont pas ces êtres cognitivement fort comme le présuppose la théorie originale de Downs. Il y a aussi eu la critique de l’abstention comme résultat d’un calcul rationnel. C’est ce modèle qui a proposé que l’abstention peut être le résultat d’un calcul purement rationnel. Il y a eu toute une série de critiques qui a dit que si cela est quelque chose de rationnel, il y a un problème au niveau du fonctionnement démocratique.

Théories spatiales du vote

Les théories spatiales du vote ne sont rien d’autre que ce que nous avons vu jusqu’à présent en ce qui concerne le modèle économique du vote. Néanmoins, certaines de ces théories spatiales s’éloignent de cette formulation initiale.

Le présupposé pour les théories spatiales du vote a déjà été évoqué, à savoir le vote d’enjeu. Les théories psychologiques s’appuient sur un type d’explication qui ne s’intéresse pas aux enjeux discutés lors d’une campagne politique par exemple. D’une manière plus plausible encore, les campagnes électorales se font autour de plusieurs enjeux. Il y a en a peut être un qui est au centre mais il y en a aussi d’autres qui sont discutés. En Suisse, l’idée d’enjeu est tout particulièrement important parce qu’il y a la démocratie directe qui est quelque chose qui par définition se fait autour d’enjeux. Mais plus généralement, lorsqu’il y a une campagne, on discute autour des enjeux. Dans cette théorie, on vote pour des enjeux spécifiques qui peuvent être plus ou moins concrets, plus ou moins généraux et qui constituent la base pour l’explication du comportement électoral. Cette idée d’enjeu n’a pas été inventée par les tenants du modèle économique du vote mais était déjà présente dans le modèle psychosociologique. Dans le modèle de Michigan, l’idée d’enjeu était déjà présente mais elle était en quelque sorte sous développée et cette perspective du rôle des enjeux dans le modèle psychosociologique se prêtait à des critiques à la fois théoriques et empiriques de la part des tenants des modèles rationalistes. La critique théorique consiste à dire que dans cette approche psychosociologique ou dans cette vision que le modèle psychosociologique a du rôle des enjeux politiques, l’évaluation de ces enjeux est déterminée par les attitudes politiques et par l’identification partisane. Dans le cadre du modèle rétrospectif, certains chercheurs ont proposés une manière alternative afin de proposer de voir l’identification partisane comme étant déterminée de la position que des électeurs ont sur des enjeux.

Il y a eu toute l’émergence de l’acteur rationnel qui est le vote par rapport à des enjeux, qui n’est pas quelque chose qui vient simplement de notre identification affective avec un parti mais il y a toute une réflexion que l’électeur fait en terme de calcul coût – bénéfice. Il y a aussi eu l’émergence de critiques empiriques qui ont montrées que le rôle de l’indentification partisane a eu tendance à diminuer fortement et donc, une augmentation du rôle des enjeux et en particulier du rôle de l’évaluation cognitive que les acteurs font par rapport à certain enjeux. Il y a eu tout un tas de critiques qui ont permises de développer l’idée du vote d’enjeu dans un contexte et des modèles rationalistes.

Il y a tout un tas de typologies par rapport aux enjeux, on distingue différents types d’enjeux comme des enjeux de position, des enjeux qui sont plus ou moins émotionnels. Il y a aussi une littérature sur savoir si certains partis possèdent certains enjeux, qui selon les électeurs sont les partis qui sont mieux à même de traiter un certain enjeu. Ce qui nous intéresse est que l’idée du vote d’enjeu est fondamental dans les théories spatiales du vote. Si on n’accepte pas l’idée que les acteurs vont voter en fonction de l’évaluation qu’ils vont faire de certains enjeux, pour être plus précis, de l’évaluation qu’ils vont faire de la position que les différents partis ont sur certains enjeux, si on ne comprend pas cela, on ne peut pas non plus comprendre les théories spatiales du vote.

Les électeurs essaient de maximiser l’utilité du vote, c’est-à-dire qu’ils essaient d’aller voter pour le parti qui leur rend plus de satisfaction. Les électeurs essaient de maximiser leur utilité individuelle.

On appelle ces théories les théories spatiales du vote parce qu’on opère par projection. On projette les préférences des électeurs et les positions politiques, à savoir les positions qu’ont les partis sur certains enjeux et pour les préférences qu’on les électeurs par rapport à certains enjeux. Théoriquement, il est possible d’avoir autant de dimensions que de sujets discutés dans le cadre d’une campagne électorale.

Il y a deux questions importantes par rapport à la théorie spatiale du vote.

La première question est comment évaluer la position des différents partis et candidats puisqu’on part de l’idée qu’il faut projeter les préférences politiques des électeurs et les projections de partis sur un plan. Si on accepte ce postulat, comment va t-on positionner ? Un ensemble de théories a données certaines réponses. Ces théories sont les théories du vote rétrospectif et celle de l’espace idéologique.

La deuxième question est selon quels critères déterminer l’utilité individuelle des électeurs. La réponse à cette deuxième question va nous permettre de faire la différence entre les modèles de proximité et les modèles directionnels parce que ces deux sous-ensembles des théories spatiales du vote donnent des réponses diamétralement opposées à cette question. Les modèles de proximité vont donner certaines réponses liées à la proximité et les autres modèles plus récents offrent une réponse alternative sur la base de certaines critiques.

Comment évaluer la position des différents partis et candidats

Le problème de l’information est crucial dans les théories spatiales du vote et qui vers laquelle il faudrait une réponse pour bien comprendre ces différentes théories. Dans l’approche psychologique, le problème de l’information est contournée par l’idée du développement d’une identification partisane qui est un raccourci affectif que les électeurs opèrent. Par contre, dans les approches rationalistes, les raccourcis sont des raccourcis de type cognitif.

Le vote rétrospectif : Fiorina

La théorie du vote rétrospectif de Fiorina est très simple. Dans l’étude du comportement électoral, il y a une distinction simple entre ce qu’on appelle le vote prospectif et le vote rétrospectif. Le vote prospectif est celui qui a été postulé par Downs et par tous les autres chercheurs qui s’inscrivent dans les modèles de proximité mais aussi dans les modèles bidirectionnels. Fiorina a proposé la question de savoir comment évaluer la position des différents partis et candidats : comment les électeurs peuvent savoir quelle est la position des différents partis lors d’une campagne électoral ? Le vote prospectif dit que les électeurs vont écouter ce que les candidats et les partis ont à dire. C’est ce qu’on appel le vote prospectif parce que les électeurs vont écouter ce que les partis ont à dire et évaluer sur la base de cela, à savoir qu’on regarde en avant. Les électeurs choisissent le candidat dont les positions vont correspondre à leurs préférences. C’est ce qu’on appel le vote de proximité, à savoir avoir une préférence par rapport à une politique.

Il y a une exigence particulière qui est que cette manière d’expliquer le comportement de vote du choix électoral est très exigeante par rapport aux connaissances que les électeurs peuvent avoir par rapport à différentes positions et surtout dans un contexte où il y a plusieurs partis et où il faut tenir compte du contexte du système politique et en particulier du système électoral parce qu’il est peut être plus facile pour les électeurs de savoir ses positions lorsqu’il y a deux partis, deux candidats que lorsqu’il y a, comme dans le cadre suisse, de nombreux partis qui se présentent. L’idée du vote prospectif est très exigeante. Le vote exige que les électeurs connaissent la position des candidats sur les enjeux mais lorsqu’il y a plusieurs candidats ou plusieurs partis, ce n’est pas très facile pour certains électeurs en particulier. Le degré de sophistication politique, de connaissance politique, d’intérêt pour le politique varie d’un électeur à l’autre.

Fiorina a proposé une manière alternative pour expliquer pourquoi des électeurs votent pour un parti plutôt qu’un autre, ou une réponse différente à comment peut-on évaluer la position des différents partis candidats. C’est ce qu’on appelle le vote rétrospectif, c’est-à-dire qu’on est pas dans la prospection, à savoir ce que les partis ont dit dans leur programme, mais on regarde plutôt ce que les partis ont fait avant. Cela est plus facile de regarder ce que quelqu’un a fait par rapport à évaluer les promesses qu’il fait. Le vote prospectif se base sur les promesses électorales et le vote rétrospectif se base sur les performances passées. Il y a également le vote économique qui est le rôle de l’économie.

Selon Fiorina, le vote rétrospectif est que les préférences des citoyens ne dépendent pas seulement de la proximité avec la position politique d’un parti ou candidat, mais aussi de leur évaluation rétrospective de la performance du parti ou candidat au pouvoir. Les électeurs s’intéressent aux résultats politiques, plus qu'aux programmes politiques, le choix est fait aussi dans cette perspective. Il y a un corolaire à cette théorie qui est que les électeurs réagissent plus au gouvernement qu’à l’opposition parce qu’on évalue la performance et on peut par exemple attribuer un certain état de l’économie à la performance d’un gouvernement. Ainsi, les électeurs trouvent plus simple d’évaluer la performance que les plans déclarés en campagne électorale.

C’est une manière alternative qui est une autre réponse à la question de savoir comment évaluer la position des différents partis et candidats. Le vote prospectif dit que l’évaluation est basée sur ce que les partis et candidats vont dire. Pour Fiorina l’électeur ne fait pas cela, il va plutôt regarder ce qu’il s’est passé, regarder aussi quel est l’état de la situation d’un pays d’où l’importance du vote économique au sens restreint du terme. C’est-à-dire que dans cette évaluation rétrospective, la situation économique du pays joue un rôle crucial. C’est l’état de l’économie qui va décider qui va remporter les élections ou pas. On attribue un mauvais état de l’économie au gouvernement.

L’espace idéologique : Hinich et Munger

Le postulat du vote prospectif est quelque chose de trop exigeant pour la plupart des électeurs. Nous avons vu que chez Downs, le rôle de l’idéologie est fondamental et que l’idéologie pouvait fonctionner comme une sorte de raccourci. D’ailleurs, le vote rétrospectif peut aussi être vu comme un raccourci. Fiorina parle aussi d’une identification partisane, c’est-à-dire qu’il y a une convergence possible entre ces différentes théories. Parmi ces ponts, un des premiers pont notamment entre la théorie du vote psychosociologique et les théories rationalistes a été fait par Fiorina parce qu’il considère l’identification partisane comme étant un élément important afin d’expliquer le choix électoral. Seulement, il conçoit l’origine et la fonction de l’identification partisane d’une manière différente par rapport à ce qu’on a vu auparavant. Le modèle de Michigan s’appuyait sur une idée de socialisation et d’identification partisane comme attachement de longue durée à un parti qui est le résultat de la socialisation primaire en particulier, donc comme l’insertion dans un contexte social donné. Fiorina renverse la question, en fait, l’identification partisane peut résulter d’autre chose et elle produit aussi des choix électoraux. Le fait de voter pour un parti et continuer à voter pour un tel parti de manière répétée permet de développer une identification avec ce parti qui, en quelque sorte, renforce ensuite le choix électoral. Il y a un petit pont qui est fait entre ces deux théories avec Fiorina d’une part et le modèle de Michigan d’autre parti qui mettent au centre le concept de l’identification partisane et qui conçoit ce concept d’une manière très différente en ce qui concerne surtout son origine. Selon Fiorina, l’identification avec un parti n’est pas nécessairement le fruit d’une longue phase de socialisation mais c’est aussi le résultat des évaluations que l’on fait d’un certain parti, c’est le fait d’aller voter pour ce parti qui fait de développer une identification partisane. C’est assez intéressant de voir les ponts qui peuvent être fait entre théories qui peuvent avoir l’air différentes.

Downs, déjà, mettait l’idéologie au centre de son explication. Dans le modèle sociologique et psychosociologique, il n’y avait aucune place pour l’idéologie, c’est autre chose qui compte, par contre, dans les théories économiques, les théories spatiales et la théorie du vote économique de Downs, l’idéologie est importante. L’idéologie est à entendre comme un moyen de simplifier notre monde par rapport au problème de l’information. Selon Downs, à partir de l’évaluation prospective que les électeurs font de la position que les électeurs ont et de leur position par rapport à divers enjeux, les électeurs arrivent et opèrent ce raccourci en situant et en ramenant les partis sur une dimension idéologique qui peut être une dimension gauche – droite mais qui peut être aussi autre. Donc, les électeurs évaluent les positions des partis et à partir de ces positions, ce parti est un parti de gauche et ce parti est un parti de droite. Ensuite, ils évaluent leur propre position par rapport aux enjeux et ils font la même opération se positionnant eux-mêmes sur cet axe gauche – droite. Le positionnement sur une échelle gauche – droite est lié à ce type de théorie.

Hinich et Munger reprennent l’idée de Downs mais la retourne un peu. L’idée de base est un peu la même, à savoir que c’est une manière que les électeurs ont a disposition, un raccourci euristique et cognitif que les électeurs ont à disposition pour faire face au problème de l’information complexe. Le présupposé de base est que les électeurs décident avant tout sur la base d’idéologies et non pas sur la base de positions spécifiques par rapport à des enjeux.

Selon eux, l’idéologie est un moyen pour prévoir des positions politiques sur un nombre important d’enjeux et aussi être une base pour un engagement crédible et cohérent pour le parti ou candidat qui la suit. L’idéologie est un moyen pour prévoir et déduire des positions politiques en campagne électorale.

Alors que Downs disait qu’il y a des partis qui se positionnent sur des enjeux, l’électeur à difficulté avec cela déduisant un positionnement sur un axe gauche – droite. Hinich et Munger disent le contraire disant que sur la base de l’idée qu’ils se font du positionnement gauche – droite des partis, ils déduisent en quelque sorte quelle sera ou quelle est la position de ces partis sur les différents enjeux. Les électeurs ont une connaissance des positions idéologiques des partis ou candidats sur une ou plusieurs dimensions idéologiques et ils utilisent cette connaissance pour évaluer les positions politiques de ces partis ou candidats sur des enjeux spécifiques.

Selon quels critères déterminer l’utilité individuelle des électeurs ?

La théorie spatiale du vote postule que le choix électoral se fait dans la maximisation de l’utilité individuelle.

Il est possible de faire une distinction entre le modèle de proximité simple qui est le modèle de Downs et le modèle de proximité avec actualisation de Grofman. C’est une variante du modèle de proximité simple qui reste dans l’idée de la proximité mais qui ajoute un élément qui permet d’expliquer certains comportements de vote qui ne seraient pas explicables par d’autres modèles. Ces deux modèles de proximité s’opposent à deux autres modèles que l’on appel les modèles directionnels avec le modèle directionnel simple de Matthews mais surtout le modèle directionnel avec intensité de Rabinowitz. Curieusement, le modèle directionnel avec intensité qui ajoute un élément par rapport au modèle directionnel simple, chronologiquement précède le modèle directionnel simple.

Modèle de proximité simple : Downs

L’idée de base est la représentation d’un point qui est un point idéal pour chaque électeur dans un espace hypothétique. L’idée est que chaque électeur peut être représenté par un point dans un espace hypothétique et cet espace peut être un espace à N dimensions et chaque dimension représente un enjeu de campagne électorale, de manière à ce que ce point reflète son ensemble idéal de politiques, à savoir ses préférences et ses positions.

On représente la position politique de chaque candidat dans le même espace, c’est l’interaction entre l’offre et la demande et l’électeur va choisir le parti ou le candidat qui est le plus proche de l’électeur. La maximisation de l’utilité se fait dans la proximité par rapport à certains enjeux.

Fonction d’utilité du modèle de proximité simple.

Apparaît la fonction d’utilité du modèle de proximité simple, c’est-à-dire que l’utilité maximale est atteinte au niveau de la droite. Lorsque l’électeur se trouve dans la même position, donc de proximité maximale que le parti, son utilité augmente, et lorsque l’électeur s’éloigne du parti, son utilité diminue. Autrement, notre utilité en tant qu’électeur diminue au fur et à mesure qu’un parti s’éloigne, à savoir au fur et à mesure que la position d’un parti s’éloigne de nos préférences politiques.


On parle souvent aussi de point d’indifférence parce qu’il y a des endroits où l’électeur ne peut pas décider. Cela est surtout important lorsqu’on applique empiriquement ce type de raisonnement. Ce modèle explique pour Downs pourquoi s’abstient-on. Cela est parce que nous sommes rationnels et que si nous sommes rationnels, la rationalité veut dire maximiser notre utilité sur la base de la proximité que nous pouvons avoir avec un parti. Si cela est vrai, à ce moment là, si il y a deux partis qui sont proches de manière égale à nos préférences, alors nous ne pouvons pas trancher. C’est ce qu’on appelle le point d’indifférence.

Modèle de proximité avec actualisation : Grofman

Grofman introduit un élément central qui est la position du statu quo qui n’est pas nécessairement le point neutre mais la politique actuelle. Pour Fiorina, le vote rétrospectif est le fait que la politique actuelle est fondamentale, tandis que dans le vote prospectif, cela l’est moins. Dans le cadre du vote prospectif, Grofman a dit que la position de la politique actuelle est aussi importante parce que l’évaluation prospective qu’il est possible de faire en tant qu’électeur des programmes politiques des partis dépend aussi de la politique actuelle. La distance doit être évaluée en fonction de quelle est la politique actuelle.

L’idée de Grofman est de dire que l’électeur procède à une actualisation des propos des candidats (discounting) en fonction de la différence entre la politique actuelle et ce que le parti dit qu’il va faire ou promettre. Cette actualisation consiste à dire que l’électeur ne croit pas entièrement à ce que les partis disent. C’est une notion qui est très commune et partagée. Cette actualisation dépend d’où se situe la politique actuellement par rapport à ce que le parti promet, c’est l’élément directionnel. Autrement dit, on introduit un élément de direction dans le modèle de proximité. C’est un petit pont que l’on fait entre des explications différentes.

Fonction d’utilité du modèle de proximité avec actualisation.

La courbe au lieu de celle du modèle de proximité simple ou évidemment la maximisation du point de vue des partis du soutien électoral se trouve dans la proximité précise entre les préférences des électeurs et les programmes politiques des partis sur certains enjeux, dans ce cas cela reste vrai mais avec un décalage qui est déterminé par l'actualisation par rapport à un statu quo donné.

Du point de vue des partis, ce modèle fait des prédictions différentes par rapport au modèle de proximité simple qui faisait une prédiction de convergence d’une force centripète par rapport au positionnement des partis. Ce modèle prévoit une convergence des positions des programmes des partis autour de deux positions distinctes, il y a deux types de convergence.

Modèle directionnel simple : Matthews

Dans la littérature, les théories spatiales du vote sont souvent vues comme l’un des développements principaux des trente dernières années qui a été justement le développement des modèles directionnels puisque le modèle de proximité remonte aux années 1950. À partir de la fin des années 1980 et du début des années 1990, il y a eu un fort de développement des modèles directionnels.

L'idée du modèle directionnel, et cela s'applique à la fois au modèle directionnel simple et au modèle directionnel avec intensité, est qu’au fond, les électeurs n'arrivent pas à percevoir de manière claire les différentes positions des partis politiques ou des candidats sur un enjeu spécifique. Ce que les électeurs perçoivent sont des signaux de direction, c'est-à-dire les électeurs perçoivent le fait que certains partis vont dans une certaine direction et d'autres partis vont dans une autre direction par rapport à certains enjeux. C'est la motivation de base pour le développement de ces modèles directionnels. Les choix des candidats se font vers les partis ou les candidats qui vont dans la même direction que celle de l'électeur, ceci étant entendu comme les préférences politiques des électeurs sur un jeu donné.

Fonction d’utilité du modèle directionnel simple.

Le modèle de proximité simple est que l’électeur va voter pour le ou les partis qui se trouvent dans la même direction. Qu’est-ce qui détermine la direction ? Il y a deux variantes. Il est possible de déterminer la direction en fonction du « point neutre » qui est le point qui se situe au milieu ou alors il est également possible de déterminer une direction par rapport au « statu quo ». Pour la plupart des théories, et en particulier la théorie du modèle directionnel simple de Matthews, c’est le point neutre qui détermine la direction.

Tous les partis qui se situent dans la même direction de l’électeur maximisent l’utilité individuelle de cet électeur. Dans ce cas, ce sont peut être d'autres facteurs qui peuvent contribuer au choix électoral ; et tous les partis qui se trouvent de l'autre côté du point neutre minimisent l’utilité de l’électeur donc, l’électeur ne va pas voter pour ce parti toutes choses égales par ailleurs.

Modèle directionnel avec intensité : Rabinowitz

Le modèle directionnel avec intensité rajoute un élément qui est lié à l'intensité avec laquelle les candidats et les partis politiques défendent certaines positions. C'est un développement assez raisonnable tout comme le modèle de l'actualisation dont la proximité était quelque chose de raisonnable et qui rend le modèle plus conforme à la réalité. Il est possible de dire la même chose du modèle directionnel avec intensité.

Le choix des candidats se fait à la fois selon la direction mais aussi selon l'intensité des positions sur un enjeu donné. Donc, les électeurs vont voter pour les candidats qui se situent dans la direction (1) et qui vont dans cette direction de la manière la plus intense (2), à savoir qui proposent des politiques allant dans cette direction de manière la plus forte et plus intense.

Il y a plusieurs raisons que les auteurs de ces modèles directionnels évoquent pour expliquer ce choix de direction avec intensité plutôt qu’un choix de proximité comme le proposait Downs. L'aspect est basé sur l'idée qu’il y a un problème d’information qui représente une difficulté et des coûts que les électeurs doivent payer pour rassembler l'information et pour s'informer par rapport à une élection. L'idée est que les électeurs n’arrivent pas à vraiment évaluer d'une manière prospective les différentes positions des partis. Donc, ils n'arrivent pas à vraiment bien situer où se situent les différents partis. Par contre, cela est vrai pour le modèle directionnel, ils arrivent à percevoir une direction de politique. En ce qui concerne le modèle avec intensité, ils arrivent à percevoir quelque chose de plus, c'est-à-dire pas seulement une direction mais une intensité à travers laquelle un parti politique défend certaines positions et va dans certaines directions politiques.

Ce modèle de proximité directionnel avec intensité illustre ce qu’on appel la politique symbolique qui est liée au problème de l‘information. La politique symbolique dit que ce qui est important en politique ne sont pas nécessairement les positions rationnellement perçues ou encore les positions politiques des partis mais ce sont ce que les symboles politiques évoquent par rapport à certains enjeux. Ce sont surtout les modèles directionnels avec intensité qui capitalisent sur l'importance de la politique symbolique. L'importance de symboles réside dans le fait de ce qui suscite des émotions. Les symboles évoquent des émotions. L'idée de l’intensité peut être aussi vue comme l’idée qu’il y a certains enjeux, qu’il y a certaines positions politiques qui mettent en avant des symboles et certains de ces symboles évoquent rendant ces deux enjeux plus visibles aux yeux de électeurs mais dans le sens de faire dire aux électeurs que ce parti en particulier va dans cette direction et avec une forte intensité.

À la base de la réflexion des modèles directionnels et en particulier des modèles directionnels avec intensité, il y a ce qu’on appelle la politique symbolique. Un symbole s’évalue en fonction de deux paramètres que sont une direction (1), un symbole donne une certaine direction dans la politique et en plus une certaine intensité (2) qui est dans quelles mesures est-on favorable ou défavorable par rapport à une certaine politique.

Fonction d’utilité du modèle directionnel avec intensité.

L'avantage du modèle directionnel avec intensité est qu’il va dans une direction plus intense, c’est-à-dire qu’il prend une position politique qui évoque l’idée de la politique symbolique d’une manière plus saillante.

La fonction d'utilité de ce modèle est modifiée par rapport au modèle simple c'est-à-dire que plus un parti s'éloigne dans la même direction que l’électeurs, plus il aura de chances d'être choisi par cet électeur. Plus un parti s'éloignent dans l'autre direction, moins l’électeur va le choisir parce que la fonction d'utilité diminue progressivement.

Dans ce modèle, il y a une région d'acceptabilité de l'extrémisme des positions qui est une région en dehors de laquelle l'intensité des positions ou de la direction montrée par un parti ne peut pas aller parce que si elle va au-delà de cette région, l’électeur ne va plus choisir ce parti.

En ce qui concerne le modèle de proximité avec actualisation, il y a un souci lorsqu'on va l’appliquer empiriquement : il faut pouvoir déterminer quel est le degré d'actualisation, de combien l’électeur va actualiser. Cela est quelque chose qui reste difficile dans la théorie, on ne sait pas de combien l’électeur va actualiser.

Résumé des quatre modèles

Merrill, S. III et B. Grofman (1999). A Unified Theory of Voting. Cambridge: Cambridge University Press.[16]

Quatre réponses possibles à la question du comment les électeurs décident de voter

Pour résumer ces approches, il y a quatre réponses possibles à la question de comment les électeurs décident de voter. On veut savoir comment et pourquoi un électeur va voter pour un certain parti.

La première réponse est qu’au fond, ils votent selon la position, selon leurs caractéristiques sociales ou encore selon leur socialisation, ce qui renvoie au modèle sociologique. Il n’y a pas de véritable choix électoral dans ce type d’explication mais cela est sur la base de notre insertion dans un contexte social. Pour Lazarsfeld, on pense politiquement comment est-on socialement, il n’y a pas vraiment l'idée de choix électoral. Le concept de choix électoral n’appartient pas au modèle sociologique mais plutôt aux théories rationalistes. Les théories rationalistes et les modèles spatiaux du vote ont eu comme rapport très bénéfique de mettre justement le libre choix des électeurs au centre des analyses.

Une deuxième réponse possible est qu’ils vont voter pour le candidat qui appartient au parti avec laquelle ils s'identifient. Cela renvoie au modèle de Michigan, au modèle psychosociologique.

Une troisième réponse possible est qu’ils vont voter pour le candidat dont les idées politiques sont les plus proches des leurs. Cela est le modèle de proximité. La proximité peut être calculée sur la base des programmes et des positions réelles déclarées par les partis ou alors selon un facteur d’actualisation, de perception ou de différence selon le modèle d’actualisation.

Finalement, ils peuvent voter pour le candidat qui est le plus à même dans la perception des électeurs de changer les choses de sorte ou de manière à les laisser les plus satisfaits.

Ce sont des modèles qui doivent nous rendre attentif aux différentes motivations que les électeurs peuvent ou ne peuvent pas avoir à faire dans le cadre d’un choix électoral. Il y a d’autres variantes ou modèles qui essaient de tenir compte de cette complexité. S’inscrivant dans les théories spatiales du vote, certaines théories considèrent les caractéristiques des candidats. Il y a d’autres théories qui mettent en évidence l'impact des conditions économiques et comment les électeurs comparent des résultats d'élections différentes dans leurs choix électoraux qui renvoie au vote économique au sens strict du terme. Il y a d'autre modèles qui essaient de faire le lien entre la multiplicité des enjeux et un espace idéologique sous-jacent, c’est-à-dire qu’au lieu de regarder par rapport à des enjeux spécifiques, on ramène tout en dimension gauche – droite par exemple comme raccourci, et il y avait d'autres théories qui considèrent le degré d'ambiguïté et la clarté de la position des candidats. Dans les modèles directionnels avec intensité, il y a des modèles qui essaient de montrer comment la saillance des différents enjeux change d’un groupe à l'autre, d'un groupe social à l'autre ou encore d’un candidat et d'un parti à l'autre.

Modèle unifié du vote : Merrill et Grofman

D'autres chercheurs ont essayé de proposer des modèles combinés qui combinent différentes explications. Merrill et Grofman ont proposés des modèles unifiés qui veulent sortir de cette hyper-simplification par rapport aux théories spatiales où soit l’on fait un choix de possibilités, soit un choix de direction mais où on évacue tout autre élément comme l’identification partisane, la socialisation, l’insertion sociale, la conjoncture économique aussi bien que le rôle des leaders d'opinion comme vu dans le modèle de l'entonnoir de la théorie de Michigan.

Selon Merril et Grofman, on ne peut pas déterminer si un modèle pur est supérieur à un autre parce qu'il y a des limites méthodologiques et des limites liées aux données. Il y a évidemment des tentatives qui ont été faites pour évaluer le pouvoir explicatif des modèles directionnels mais selon ces chercheurs, ces modèles spatiaux ont été conçus pour être purement théorique afin de mettre en évidence sur le plan purement théorique quelles sont les motivations que les électeurs peuvent avoir pour leur choix électoral.

Néanmoins, cela s'applique mal sur le plan empirique. Selon eux, il faut combiner différents types d'explications et en particulier, dans le choix électoral, les composantes liées à la proximité, à la direction, et aussi à la direction plutôt « intensité », qui jouent tous un rôle significatif dans le positionnement des candidats et des partis. Autrement dit, ils proposent quelque chose d’assez œcuménique qui combine les modèles directionnels et les modèles de proximité. Les chiffres abondent dans leurs sens puisqu'on a vu que finalement, systématiquement, les deux modèles ont un effet significatif.

Ce sont à la fois des choix de proximité et des choix directionnels avec intensité puisqu’il y a des électeurs qui font peut-être un choix d’intensité et d’autres de direction. Il faut tenir compte de l’hétérogénéité de l'électorat et comment différents électeurs peuvent avoir des motivations différentes pour choisir le parti ou le candidat auquel donner leur vote. Selon l'importance de l'utilité des choix des électeurs varie d'un candidat à l’autre mais aussi d’un le électeur à l'autre. Il est aussi possible d’ajouter que le poids de l'identification partisane change d’un électeur à l’autre.

D’autre part, les préférences pour les candidats qui sont au pouvoir sont mieux expliquées par le modèle de proximité et par le modèle directionnel simple. Par contre, le modèle directionnel avec intensité explique mieux les choix électoraux des candidats qui ne sont pas actuellement au pouvoir.

Critiques du modèle de proximité

Iversena a proposé une manière de classer les différentes théories explicatives du vote qui permettent d’ajouter un élément très important négligé jusqu’à présent. Beaucoup de chercheurs ont critiqués le modèle de proximité de Downs en particulier. Une première critique qui a été faite et que le modèle de proximité simple nous offre une mauvaise représentation de la psychologie du vote. C’est l’idée qui a donnée lieu au développement des modèles directionnels qui est que, selon Downs et ceux qui l’ont suivis, parce qu’il y a une transparence de l’information, les électeurs peuvent très bien voir quels sont les programmes politiques des partis ou encore des candidats.

La deuxième critique est l'absence d'une théorie adéquate de la formation des préférences. Ces théories spatiales partent du présupposé qu’il y a un électeur ou des électeurs qui ont des préférences politiques par rapport à certains enjeux, mais évacuent complètement l'explication de comment ces préférences se forment. Cette théorie ne porte pas sur la formation de préférences politiques, elles partent de l'idée qu’il y a des électeurs avec certaines préférences politiques et ensuite ces électeurs vont regarder quelle est l'offre et vont choisir en fonction de cette offre. Le choix peut être fait selon différents critères mais on part du présupposé qu’il y a ces électeurs qui arrivent dans un processus électoral qui renvoie à l’idée d'hexogèneité des préférences des électeurs.

Une troisième critique apportée au modèle de proximité simple est l’idée de l’électeur médian qui est l’idée que l'ensemble des électeurs se regroupe autour du centre, donc, les partis, en fonction de ce constat, vont maximiser leur soutien électoral au centre et donc s’ils sont rationnels, les partis auront tendance à se situer plutôt au centre. Or, on constate que cela n’est pas toujours vrai et qu’il y a des partis qui proposent des politiques plus extrêmes qui reçoivent un soutien électoral considérable. Donc, il y a cette anomalie empirique où il y a une théorie qui présuppose et qui essaie d'expliquer les choix électoraux mais aussi les positions des parties dans une logique de proximité vers le centre de l'échiquier politique mais par contre il y a le constat empirique qui est contraire et qui voit des partis et des électeurs qui se situent ailleurs. Le modèle directionnel apporte aussi certaines réponses à cette critique.

Réponses aux critiques du modèle de proximité

Il y a plusieurs réponses aux critiques du modèle de proximité. Ce sont des réponses possibles plus pour justifier et rendre compte de cette anomalie. L’anomalie consiste à dire qu’il y a une majorité de l’électorat qui se situe autour du centre mais on observe qu’il y a des partis qui se situent aux extrêmes et qui peuvent même capturer une grande partie des préférences de l’électorat. Il y a eu des tentatives de réponse à cette anomalie. Au fond, Downs avait tort de parler de la logique de proximité et d’expliquer certaines exceptions du modèle de proximité. On distingue trois réponses possibles :

  • celle de la loi de la disparité curvilinéaire proposé par May ;
  • du modèle directionnel de Rabinowitz et Matthews ;
  • de la mobilisation de l’électorat de Przeworski et Sprague.

Loi de la disparité curvilinéaire : May

La loi de la disparité curvilinéaire de May est une réponse qui essaie de rester dans la logique du modèle de proximité et de rendre compte de cette anomalie empirique mais tout en gardant l’idée que ce sont les distances et la proximité qui compte. C’est une réponse qui reste fidèle aux postulats de la théorie de Downs et du modèle de proximité.

Hirschman voulait expliquer ce qu’il se passe au sein des organisations lorsqu’elles entrent dans une situation de crise ou de déclin. L’idée est qu’il y avait deux réponses possibles qui sont mises en place par les membres de cette organisation : l’une des « exit », à savoir se retirer, aller dans une autre organisation. L’organisation est en crise et ne reflète plus nos propres besoins. Appliqué à l’électorat, cela veut dire ne plus voter pour un parti et aller voter pour un autre parti. Hirschman oppose à la stratégie de « exit », la stratégie de « voice » qui s’appuie sur ce qu’il appel « loyalty » qui est qu’on peut choisir de ne pas partir mais de faire en sorte à ce que l’organisation change, à rétablir l’équilibre entre ses propres aspirations et ce que l’organisation peut offrir. L’idée est que l’on reste loyal et on fait du « voice », c’est-à-dire agir pour que les choses changent.

La loi de la disparité curvilinéaire reprend cette distinction. Il y a trois acteurs en jeu dans cette théorie : il y a les électeurs, les candidats, et un groupe intermédiaire représenté par des activistes qui sont en faite des électeurs qui deviennent des activistes allant exercer le « voice ».

Le point de départ est qu’il y a une congruence des attitudes entre leaders des partis et électorats due à la possibilité de sortie pour les électeurs quand le parti ne les représente plus (exit). Si des électeurs qui préfèrent des options plus extrêmes, ne retrouvent plus ces options au sein du parti pour lequel ils ont votés, alors ils vont chercher ailleurs et voter pour un autre parti. Cela fait que la congruence et la proximité entre le parti et l’électorat reste garanti. D’autre part, les électeurs idéologiquement extrêmes essayent d’exercer de l’influence sur les politiques du parti à travers l’activisme au sein du parti (voice).

On se retrouve avec une configuration particulière qui est le fait qu’il y a des activistes de partis insatisfaits qui sont extrémistes comparés aux électeurs et aux leaders des partis élus. En d’autres termes, les activistes des partis tendent à être plus extrêmes dans leurs attitudes politiques que les électeurs ou les leaders des partis.

Si certaines conditions sont présentent comme le bon fonctionnement démocratique au sein du parti, à savoir que les activistes vont avoir la possibilité d’exercer le « voice » et d’influencer les positions. L’idée est que les attitudes extrémistes de ces anciens électeurs qui deviennent activistes de parti poussent le positionnement stratégique dans une direction qui les éloigne de leurs électeurs. On se retrouve avec une configuration où il y a un électorat qui est au centre, il y a des activistes de parti qui exerce le « voice » qui sont accès vers l’extrême, et il y a les leaderships de parti qui sont entre les deux. Il y a cette disparité curvilinéaire parce que les trois acteurs se positionnent différemment.

C’est par cette configuration que May essaie d’expliquer cette anomalie qui est du au fait qu’il y a un groupe d’électeurs qui devient activiste au sein du parti et qui réussi à déplacer le positionnement du parti vers les extrêmes.

Théorie de la compétition partisane : Przeworski et Sprague

La deuxième explication renvoie au modèle directionnel, c’est-à-dire que c’est un élément de direction et non pas un élément de distance ou de proximité qui compte. C’est une explication qui sort complétement de la logique de proximité et de la logique spatiale du vote. C’est une troisième explication donnée par Przeworski et Sprague dans leur théorie de la compétition partisane dit aussi théorie de la mobilisation de l’électorat. Le présupposé est que les préférences des électeurs ne sont pas exogènes mais sont endogènes elles changent dans le cadre d’un processus électoral. On sort de l’idée qui est celle des théories spatiales comme quoi les préférences sont exogènes, elles sont préexistantes et presque fixe. Ici, les préférences sont endogènes et elles peuvent changer.

Les partis politiques peuvent faire des choix qui ne sont pas des choix de maximisation de l’électorat au contraire des théories spatiales pour qui les partis cherchent à maximiser leur soutien électoral à court terme dans le cadre d’une élection. Pour Przeworski et Sprague, il peut y avoir une autre logique qui n’est pas une logique de maximisation de l’électorat à court terme mais qui et un objectif de mobilisation de l’électorat à moyen et long terme. L’idée est qu’un parti est prêt à perdre une élection pour se donner les moyens d’en gagner plus tard en se donnant le temps de se former un électorat. Donc, on se positionne aux extrêmes justement parce qu’on essaie de mobiliser un électorat. Le présupposé est que la mobilisation d’un électorat se fait justement par le fait de prendre des positions claires et non pas une position centriste. L’idée est de créer un parti qui forge des idéologies et des identités partisanes.

Ainsi, les partis peuvent offrir des programmes politiques relativement extrêmes qui ne sont pas optimaux dans le court terme, mais qui génèrent des niveaux de soutien plus élevés dans le moyen et long terme. Les partis n’essayent pas de maximiser le vote, mais créent des images de la société, forgent des identités, mobilisent des engagements pour l’avenir. Certains partis ont des stratégies de maximisation du vote à court terme et d’autres ont des stratégies à long terme de mobilisation sociale. Dans l’optique d’expliquer cette anomalie, une autre explication à côté de l’explication curvilinéaire à côté des théories directionnelles du vote, une troisième possibilité afin d’expliquer cela serait de dire qu’il y a certains partis qui abandonnent l’idée de maximiser le vote ou le soutien électoral afin de mobiliser cet électorat et pour cela il faut aller vers les extrêmes.

Quatre modèles du vote : Iversen

Iversen, T. (1994). “The Logics of Electoral Politics: Spatial, Directional, and Mobilizational Effects”. Comparative Political Studies 27: 155-189.[17]

Si on tient compte de l’idée de Przeworski et Sprague comme quoi les préférences sont exogènes et non pas endogènes, il est possible de créer une typologie comme l’a fait Iversen. Il est possible de créer une typologie qui distingue entre quatre approches croisant deux éléments importants et cruciaux : « est-ce que la vote est spatial ? », à savoir, si cela est proximité, cela est « oui », sinon cela est « non » et donc directionnel ; « est-ce que les préférences des acteurs sont exogènes ? », à savoir « oui » comme le postule les théories spatiales ou « non » comme le stipule Przeworski et Sprague par exemple.

L’idée est que ce tableau est le Downs-Hirschman model qui aurait été fait afin de résumer les différentes réponses à l’anomalie dont nous avons parlé. Ainsi, il y a quatre grandes manières. Dans l’optique du vote d’enjeu, il y a quatre grandes manières d’expliquer comment et pourquoi les électeurs vont voter d’une certaine manière et pourquoi les partis vont se positionner. Dans le Downs-Hirschman model, le vote est spatial dans le sens de proximité et les préférences sont exogènes ; par contre, dans les théories directionnelles notamment de Rabinovirz et Macdonal, on reste dans l’idée de l’éxogénéité des préférences mais le vote n’est pas spatial au sens de proximité. Si on tient compte de l’idée de Przeworski et Sprague qu’il peut y a avoir une mobilisation de l’électorat dans une logique de préférence endogène et de non-maximisation de l’utilité de électeurs.

Pour Iversen, la distance est aussi importante. La distance est entendue au sens du modèle de proximité pour qui la préférence des électeurs et la position des partis est aussi importante. Il faut tenir compte de la distance et il faut tenir compte de l’idée de mobilisation de l’électorat. Sa conclusion est que le vote est expliqué à la fois par des éléments de direction, en parti par un élément de proximité et de distance mais aussi, pour certains partis, il faut tenir compte également qu’il y a des partis qui agissent selon une mobilisation de l’électorat selon l’approche de Przeworski et Sprague. Du coup, tous ces éléments permettent d’expliquer le vote et doivent être pris en compte afin d’expliquer le vote.

Le processus de désalignement

Certains ont une autre manière de parler des convergences et de montrer comment peut-on rapprocher les théories explicatives du vote avec le processus de désalignement politique. Ces auteurs ont essayés de dire que les différentes théories explicatives du vote peuvent être plus ou moins explicatives dans le sens d’avoir plus ou moins d’importance de pouvoir explicatif selon les phases dans lesquelles on se trouve dans le cadre d’un processus d’alignement et de désalignement. Il faut distinguer trois notions : phase d’alignement politique (1) qui est lorsqu’il y a un renforcement des loyautés partisanes, à savoir des liens affectifs entre les électeurs et les parti ; une phase de désalignement politique (2) qui est peut être celle dans laquelle on est actuellement en Europe depuis la crise économique qui est un affaiblissement des loyautés partisanes ayant pour conséquence l’augmentation de la volatilité électorale, c’est-à-dire que l’on peut changer de parti plus facilement d’une élection à l’autre ; une phase de réalignement (3) qui consiste à créer de nouvelles loyautés partisanes.

Harrop, M. et W. L. Miller (1987). Elections and Voters. New York: New Amsterdam Books.[18]

Ce schéma montre le processus de désalignement avec des changements dans la structure générationnelle et des changements dans la structure sociale qui créées un désalignement politique. Le désalignement créé une volatilité électorale plus importante qui créée un changement dans le système des partis qui peut avoir un feedback sur le processus d’alignement, de désalignement ou de réalignement.

Relation entre modèles explicatifs du vote et cycle de réalignement

Ces auteurs ont proposés de dire qu’il y aurait une relation entre les modèles explicatif du vote et le cycle d’alignement, réalignement, désalignement dans le sens où le modèle sociologique serait plus à même d’expliquer le vote dans des phases de réalignement politique. C’est un moment où les clivages sociaux influencent directement le vote dans cette approche et donc le modèle sociologique, peut être, à ce moment là, explique mieux le vote. Dans une phase d’alignement, cela serait le modèle psychosociologique, c’est-à-dire que les loyautés de parti se libèrent de leur base sociale et donc ces identifications partisanes se forment et se cristallisent. Finalement, dans une phase de désalignement, cela serait le modèle économique puisqu’il y a une perte de ces loyautés partisanes, donc ces électeurs deviennent de plus en plus réactifs par rapport aux évènements politiques et donc peut être plus rationnels dans leur processus de décision. Ils s’appuient peut être moins sur leur loyauté partisane, ainsi leur vote est peut être moins expliqué par leur base sociale et plus par leur choix parmi une offre qui est le modèle économique.

Mise à part qu’il y a les modèles combinés, on peut penser que différents modèles peuvent expliquer différemment selon les moments historiques et les phases d’un processus d’alignement et de désalignement politique tout comme des modèles peuvent expliquer mieux certains types de candidat ou selon le profil et le type d’électeurs.

Annexes

References

  1. Marco Giugni - UNIGE
  2. Marco Giugni - Google Scholar
  3. Marco Giugni - Researchgate.net
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