L’ère des superpuissances : 1918 – 1989

De Baripedia


Il est tout à fait possible de considérer que l'ère des superpuissances a débuté en 1918 avec la fin de la Première Guerre mondiale, qui a créé un contexte international propice à l'émergence de deux grandes puissances : les États-Unis et l'Union soviétique. La période qui suit la fin de la Première Guerre mondiale est marquée par des tensions géopolitiques et économiques qui ont conduit à la montée en puissance de ces deux pays. Cependant, il est vrai que la période qui s'étend de 1945 à 1989 est généralement considérée comme l'apogée de l'ère des superpuissances, en raison de la rivalité intense entre les États-Unis et l'Union soviétique et de la course aux armements qui a marqué cette période. Cette période est également caractérisée par des événements importants tels que la guerre de Corée, la crise de Cuba, la guerre du Vietnam et la course à l'espace, qui ont contribué à façonner la géopolitique mondiale de l'époque.

La période qui suit la fin de la Première Guerre mondiale est marquée par le déclin progressif de l'Europe en tant que centre de pouvoir mondial et l'émergence de nouvelles puissances telles que les États-Unis et l'Union soviétique. La Première Guerre mondiale a considérablement affaibli les pays européens, qui ont subi d'énormes pertes humaines et matérielles. Les dettes de guerre ont également plombé l'économie européenne, qui a eu du mal à se redresser après le conflit. De plus, la montée des mouvements nationalistes et des régimes autoritaires en Europe a entraîné des tensions politiques et sociales qui ont également contribué au déclin de la région.

Dans le même temps, les États-Unis sont devenus une puissance économique majeure grâce à leur industrie florissante et leur rôle dans la Première Guerre mondiale. L'Union soviétique est également devenue une puissance importante après la révolution de 1917, qui a conduit à la formation d'un État socialiste. Au fil des décennies, les États-Unis et l'Union soviétique ont consolidé leur pouvoir économique, politique et militaire, au détriment de l'Europe et d'autres régions du monde. La rivalité entre ces deux superpuissances a influencé la géopolitique mondiale et a marqué l'histoire du XXe siècle.

Le bilan de la guerre de la Première Guerre mondiale

La Première Guerre mondiale a eu un impact considérable sur l'histoire du XXe siècle. Elle a provoqué d'énormes pertes humaines et matérielles, détruisant de vastes portions de l'Europe et d'autres parties du monde. Environ 8,5 millions de soldats et 13 millions de civils ont perdu la vie pendant la guerre. Des millions d'autres ont été blessés ou ont souffert de maladies, de famines et de privations. La guerre a également entraîné des déplacements massifs de populations, des déplacements forcés et des réfugiés. Sur le plan économique, la guerre a eu un impact dévastateur sur l'Europe, qui a subi des pertes considérables en termes de production et de main-d'œuvre. Les pays européens ont accumulé des dettes de guerre énormes qui ont pesé sur leur économie pendant des décennies. La guerre a également eu des conséquences politiques et sociales profondes. Elle a conduit à la chute de plusieurs empires, dont l'Empire allemand, l'Empire austro-hongrois et l'Empire ottoman. Elle a également contribué à la montée du communisme et du fascisme en Europe, qui ont influencé l'histoire du XXe siècle.

Les grandes puissances au sortir de la guerre

France

La France a subi des pertes humaines, économiques et matérielles considérables pendant la Première Guerre mondiale. Le pays a perdu environ 1,5 million de soldats, soit un pourcentage très élevé de sa population totale. Les régions du nord-est de la France ont été particulièrement touchées, avec des villes et des villages entiers détruits.

En plus des pertes humaines, la guerre a également causé des dommages économiques importants. Les installations minières et industrielles ont été dévastées, ce qui a entraîné une perte de production et une augmentation du chômage. De plus, le coût de la guerre a laissé le pays avec des dettes énormes qui ont pesé sur l'économie française pendant des décennies.

Les conséquences de la guerre ont également eu un impact social et culturel important en France. La guerre a entraîné des changements profonds dans la société française, notamment une augmentation de la participation des femmes à la vie économique et politique et une remise en question des valeurs traditionnelles.

Malgré ces défis, la France a réussi à se reconstruire après la guerre et à redevenir une puissance économique et culturelle importante en Europe.

Allemagne

L'Allemagne a subi des pertes humaines considérables pendant la Première Guerre mondiale, avec entre 1,7 et 2 millions de morts. Le pays a également subi des dommages économiques importants en raison de la guerre et des réparations qui ont été imposées par le traité de Versailles.

Le traité a imposé à l'Allemagne de lourdes réparations financières, de réduire son armée et sa flotte, et de céder des territoires à ses voisins. Cette humiliation a été ressentie par beaucoup de citoyens allemands, qui ont considéré le traité comme injuste et humiliant.

En outre, l'Allemagne a été touchée par une vague révolutionnaire bolchevique, qui a été inspirée par la Révolution russe de 1917. Les socialistes allemands ont pris le pouvoir en novembre 1918, mais leur gouvernement a rapidement été confronté à des troubles politiques et sociaux.

Cependant, contrairement à la France, les combats de la guerre se sont principalement déroulés en dehors des frontières de l'Allemagne, ce qui a permis au pays de sortir relativement intact. Cela a également permis à l'Allemagne de se reconstruire plus rapidement que certains autres pays européens après la guerre, bien que cela ait été interrompu par la Grande Dépression des années 1930 et la montée du nazisme.

Autriche-Hongrie

La Première Guerre mondiale a eu un impact majeur sur l'Empire austro-hongrois, qui s'est effondré à la fin de la guerre. L'empire était un État multinational qui avait été créé en 1867 et qui avait joué un rôle clé en Europe centrale pendant la majeure partie du XIXe siècle.

Cependant, la guerre a mis en évidence les divisions internes de l'empire, en particulier entre les différentes nationalités qui le composaient. De plus, la guerre a épuisé les ressources de l'empire et a entraîné des pertes humaines considérables.

En octobre 1918, l'empire s'est effondré et s'est divisé en plusieurs États indépendants, dont l'Autriche, la Hongrie, la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie. Cette fragmentation a eu des conséquences importantes pour la région, car elle a créé de nouveaux États avec des frontières souvent contestées et des populations mélangées.

L'éclatement de l'Empire austro-hongrois a également eu des répercussions à l'échelle internationale, car il a contribué à la montée en puissance de l'Allemagne en Europe centrale. En outre, les conséquences politiques et économiques de la fragmentation de l'empire ont eu des répercussions sur la stabilité de la région dans les années qui ont suivi la fin de la guerre.

Empire ottoman

L'Empire ottoman a également subi les conséquences de la Première Guerre mondiale, avec un effondrement qui a été précipité par la guerre.

L'Empire ottoman était un empire multinational qui avait été créé au début du XIVe siècle et qui avait connu son apogée au XVIe siècle. Cependant, au XIXe siècle, l'empire avait commencé à perdre de son influence, en raison de la montée en puissance de l'Europe et de la désintégration de l'unité politique interne de l'empire.

La guerre a encore aggravé la situation de l'Empire ottoman. L'empire a d'abord rejoint les puissances centrales (Allemagne, Autriche-Hongrie) mais a subi plusieurs défaites importantes contre les forces britanniques, françaises et australiennes dans la région du Moyen-Orient. Ces défaites ont entraîné des pertes territoriales importantes pour l'Empire ottoman.

Après la fin de la guerre, l'Empire ottoman s'est désintégré et s'est divisé en plusieurs États indépendants, dont la Turquie, la Syrie, l'Irak, la Palestine et la Jordanie. Cette fragmentation a eu des répercussions importantes pour la région, car elle a créé de nouveaux États avec des frontières souvent contestées et des populations mélangées.

En outre, la désintégration de l'Empire ottoman a eu des répercussions géopolitiques importantes pour l'Europe et le Moyen-Orient dans les années qui ont suivi la fin de la guerre. Les conflits régionaux et les tensions politiques ont persisté dans la région, en grande partie en raison de la complexité des questions territoriales et ethniques qui ont émergé après l'effondrement de l'empire.

Russie

La Russie a subi de lourdes pertes pendant la Première Guerre mondiale et était en proie à des problèmes économiques, politiques et sociaux majeurs. En 1917, une révolution a éclaté en Russie, menée par les bolcheviks dirigés par Lénine. Le gouvernement russe a été renversé et remplacé par un régime communiste.

Le nouveau gouvernement a rapidement pris la décision de retirer la Russie de la guerre, en signant le traité de Brest-Litovsk avec l'Allemagne et ses alliés en 1918. Ce traité a permis à la Russie de se retirer de la guerre, mais au prix de la perte de vastes territoires, notamment en Pologne, en Ukraine et dans les États baltes.

La sortie de la Russie de la guerre a eu des conséquences importantes pour les autres puissances impliquées dans le conflit. Les Alliés ont perdu un important allié sur le front de l'Est et ont dû faire face à des pressions supplémentaires sur les fronts occidentaux. Cependant, l'entrée en guerre des États-Unis a également apporté un soutien supplémentaire aux Alliés, en termes de troupes, de matériel et de financement.

Sur le plan intérieur, la révolution en Russie a provoqué un profond changement dans le paysage politique, social et économique de la Russie. Le nouveau gouvernement communiste a nationalisé les terres et les industries, et a lancé des réformes radicales dans tous les domaines de la vie. Cela a entraîné une période de chaos et de violence, ainsi que des pertes économiques importantes pour la Russie.

Grande-Bretagne

La Grande-Bretagne est sortie de la Première Guerre mondiale en apparence un peu mieux que la France et l'Allemagne, car son territoire n'a pas été directement touché par les combats. Cependant, elle a subi de lourdes pertes humaines et économiques pendant la guerre.

En revanche, la Grande-Bretagne a en effet réussi à étendre son empire colonial pendant la guerre. Elle a en effet conquis les colonies allemandes en Afrique et dans le Pacifique, et a également obtenu de nouveaux territoires dans la péninsule arabique aux dépens de l'Empire ottoman. Cette expansion territoriale a renforcé l'Empire britannique et a consolidé son statut de grande puissance mondiale.

Cependant, la Grande-Bretagne a également été confrontée à des défis importants dans l'après-guerre, notamment une économie affaiblie, une dette élevée et des troubles sociaux et politiques, notamment avec la montée du mouvement ouvrier et du mouvement pour l'indépendance en Irlande.

L'Europe

La Première Guerre mondiale a causé d'immenses pertes humaines en Europe, avec environ 10 millions de morts principalement des hommes. Ce chiffre ne prend pas en compte les morts indirectes, telles que les morts dues à la famine et aux maladies, ainsi que les morts civiles causées par les conflits.

Ces pertes humaines ont eu des conséquences dramatiques sur la démographie de l'Europe, entraînant une baisse importante de la population dans certaines régions. Les pertes ont été particulièrement élevées dans des pays tels que la France, l'Allemagne, la Russie et le Royaume-Uni.

Le phénomène des « classes creuses » décrit une conséquence démographique de la guerre, qui a vu la disparition d'une grande partie de la génération masculine en âge de procréer. Cela a entraîné une baisse de la natalité dans les années qui ont suivi la guerre, avec des conséquences économiques et sociales importantes.

Sur le plan géopolitique, la Première Guerre mondiale a engendré d'importants bouleversements en Europe. Les traités de paix qui ont mis fin à la guerre ont redessiné les frontières de nombreux pays, créant de nouveaux États ou modifiant les frontières existantes. Cette période a également vu l'émergence de nouvelles puissances, notamment les États-Unis et l'Union soviétique, qui ont commencé à jouer un rôle plus important sur la scène mondiale.

La Première guerre mondiale a profondément bouleversé les sociétés européennes, entraînant une crise morale et culturelle sans précédent. Les horreurs de la guerre ont conduit à une remise en question de l'idée de progrès et de la foi en la raison et la science, ainsi qu'à une remise en question de l'autorité des élites et des institutions traditionnelles.

Cette crise de civilisation a également donné naissance à de nouveaux courants artistiques et intellectuels, tels que le dadaïsme, le surréalisme et l'existentialisme, qui ont cherché à exprimer l'angoisse et la désillusion de l'après-guerre. Cela a également contribué à alimenter les mouvements politiques d'extrême droite, qui ont cherché à proposer des solutions autoritaires à la crise de la civilisation

La Première guerre mondiale a entraîné de profonds bouleversements géopolitiques en Europe et dans le monde entier. Les empires centraux ont été démantelés, la carte de l'Europe a été redessinée, de nouveaux États ont émergé et de nouvelles alliances ont été formées. Les anciennes puissances européennes ont perdu leur domination mondiale au profit des États-Unis et de l'URSS, qui sont devenues les deux superpuissances de l'après-guerre.

Sur le plan économique, la guerre a entraîné une inflation galopante, une dette publique massive, une chute de la production et une augmentation du chômage. Les États européens ont dû faire face à des difficultés financières importantes pour reconstruire leurs économies et leurs infrastructures dévastées par la guerre.

Enfin, sur le plan humain, la guerre a laissé des cicatrices profondes dans la société. Des millions de personnes ont été tuées ou blessées, et de nombreuses familles ont été détruites par la perte de proches. Les survivants ont dû faire face à des traumatismes psychologiques et physiques, et ont eu du mal à trouver leur place dans une société en mutation rapide.

La Conférence de la paix

Le Conseil des Quatre à la conférence de paix : Lloyd George, Vittorio Orlando Georges Clemenceau, et Woodrow Wilson.

La Conférence de la paix de Paris a eu lieu après la fin de la Première Guerre mondiale, en janvier 1919. Elle a été convoquée pour régler les questions de paix entre les vainqueurs et les vaincus de la guerre. Les principaux acteurs de la conférence étaient les pays alliés qui avaient remporté la guerre, à savoir les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne, l'Italie et le Japon. Cependant, il est important de souligner que la conférence a également été ouverte à la participation des pays vaincus, tels que l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie et l'Empire ottoman. Ces pays ont été exclus de certaines discussions et n'ont pas eu le même pouvoir de décision que les puissances victorieuses.

Au cours de la conférence, les principales décisions ont été prises par les "Quatre Grands", à savoir les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne et l'Italie. Le Japon, bien qu'étant considéré comme une grande puissance, n'a pas joué un rôle aussi important que les quatre autres.

Les États-Unis ont joué un rôle important dans la Conférence de la paix de Paris et le président Woodrow Wilson a joué un rôle clé dans la formulation de l'ordre du jour de la conférence.

Les Quatorze points de Wilson

Wilson a présenté ses "Quatorze points" devant le Congrès américain en janvier 1918, dans lesquels il a proposé un programme pour garantir la paix et la stabilité internationales après la fin de la Première Guerre mondiale.[4] Les points comprenaient des propositions pour une réduction des armements, l'autodétermination des peuples, la libre circulation des navires en temps de paix, la création d'une organisation internationale pour prévenir les conflits futurs, et d'autres mesures visant à renforcer la coopération internationale.

Ces points ont été largement considérés comme ambitieux et novateurs, et ont contribué à faire de Wilson une figure de premier plan dans les discussions de la conférence de paix. Cependant, tous les points n'ont pas été adoptés dans les accords finaux de la conférence et certaines des propositions de Wilson ont été rejetées par les autres participants à la conférence. Malgré cela, la présentation des Quatorze points a eu un impact significatif sur la diplomatie internationale et a renforcé la position des États-Unis en tant que leader dans les affaires internationales. Cela a également contribué à l'émergence d'un nouvel ordre mondial après la fin de la Première Guerre mondiale.

Les Quatorze points de Wilson ont abordé à la fois les questions immédiates liées à la fin de la Première Guerre mondiale et les problèmes plus généraux qui ont contribué à la guerre. Les points ont cherché à établir un ordre international plus juste et plus stable, et ont souligné l'importance de la coopération internationale pour y parvenir. Les États-Unis ont en effet cherché à se poser comme un acteur majeur de la Conférence de la paix et de la diplomatie internationale plus largement. Cette position était en grande partie due à l'isolement relatif des États-Unis par rapport aux conflits européens, qui ont laissé le pays relativement indemne des destructions et des pertes humaines de la guerre. Cela a permis aux États-Unis d'adopter une position de puissance et de moralité, qui a été renforcée par la présentation des Quatorze points de Wilson. Cependant, cette position n'a pas été largement acceptée par les autres participants à la conférence, en particulier la France et le Royaume-Uni, qui avaient subi des pertes humaines et matérielles considérables au cours de la guerre et cherchaient avant tout à protéger leurs intérêts nationaux. Malgré cela, les États-Unis ont joué un rôle important dans la Conférence de la paix de Paris et ont contribué à la mise en place d'un nouvel ordre mondial après la fin de la Première Guerre mondiale..

Les Quatorze Points se divisaient en trois catégories principales :

1) Les points visant à établir la transparence et la justice dans les relations internationales, notamment :

  • L'abolition de la diplomatie secrète : la fin de la diplomatie secrète était l'un des principaux points des Quatorze Points de Wilson. Le système européen d'États était en effet basé sur l'équilibre des pouvoirs, où chaque État cherchait à maintenir son influence et sa position en concluant des alliances et des accords secrets avec d'autres États. Cela avait souvent pour conséquence une opacité dans les relations internationales et un manque de confiance entre les États. Wilson prônait donc la fin de la diplomatie secrète pour clarifier les relations internationales et les rendre plus fluides. Il proposait plutôt que les États mènent des négociations ouvertes et transparentes, afin de construire des relations de confiance et d'éviter les malentendus et les conflits futurs. Cette proposition allait dans le sens d'une réforme en profondeur du système international de l'époque, qui avait montré ses limites lors de la Première Guerre mondiale.
  • La liberté des mers : la liberté de navigation sur les mers était également l'un des points clés des Quatorze Points de Wilson. Il préconisait la liberté absolue de navigation sur les mers, à la fois en temps de guerre et en temps de paix, pour tous les États, sans exception. Cela signifiait que tous les navires devaient être autorisés à naviguer librement sur les océans sans être attaqués ou retenus par des blocus ou des restrictions imposées par d'autres États. Cette liberté de navigation était considérée comme un droit universel et inaliénable, qui devait être protégé par le droit international. La liberté de navigation allait de pair avec la suppression des barrières économiques entre les nations, un autre point des Quatorze Points de Wilson. En effet, sans entraves à la circulation des biens et des services, le commerce international aurait pu se développer de manière plus libre et plus équitable, contribuant ainsi à une prospérité économique plus large et plus durable.
  • La suppression des barrières économiques entre les nations : l'abaissement des barrières douanières était également un point important des Quatorze Points de Wilson, qui visait à favoriser les échanges commerciaux entre les nations et à faciliter la coopération économique internationale. Cependant, cette proposition a suscité des débats et des controverses, car certains États craignaient de perdre leur indépendance économique et leur capacité à protéger leur propre industrie nationale. De plus, la mise en œuvre de l'abaissement des barrières douanières pouvait favoriser les intérêts économiques des pays les plus puissants, au détriment des pays les plus faibles.
  • L'assurance de la souveraineté nationale et de l'indépendance politique : l'assurance de la souveraineté nationale et de l'indépendance politique était l'un des points clés des Quatorze Points de Wilson. Il s'agissait de garantir à chaque État sa pleine souveraineté et son indépendance politique, sans ingérence ou domination étrangère. Dans ce cadre, Wilson prônait l'abolition des annexions de territoires et des transferts de souveraineté forcés, ainsi que le respect des droits des minorités nationales. Il appelait également à la mise en place de mécanismes de résolution pacifique des conflits internationaux, afin de prévenir les guerres et les atteintes à la souveraineté nationale. Cette proposition avait pour but de créer un ordre international plus juste et plus équitable, fondé sur le respect des droits souverains de chaque État, et de mettre fin aux pratiques impérialistes et colonialistes qui avaient prévalu dans les relations internationales jusqu'alors. Ce point a depuis été largement repris et défendu par la communauté internationale, notamment dans la Charte des Nations unies.

2) Les points visant à réorganiser l'Europe après la guerre, notamment :

  • Le retrait des forces militaires allemandes des territoires occupés : Le retrait des forces militaires allemandes des territoires occupés était également un point important des Quatorze Points de Wilson. Il s'agissait de mettre fin à l'occupation allemande de nombreux territoires en Europe, notamment en Belgique, en France et dans d'autres pays, et de rétablir l'indépendance de ces États. La restitution de l'Alsace-Lorraine à la France est l'un des points clés des Quatorze Points de Wilson. L'Alsace-Lorraine était une région de France qui avait été annexée par l'Allemagne en 1871, à la suite de la guerre franco-allemande. Pendant la Première Guerre mondiale, la région était devenue un point de discorde entre la France et l'Allemagne, avec de violents affrontements qui avaient lieu dans la région. Dans le cadre des Quatorze Points, Wilson a cherché à résoudre cette question en appelant à la restitution de l'Alsace-Lorraine à la France. Cette décision a été saluée par les Français et a contribué à renforcer la position de Wilson en tant que leader international. Wilson appelait également à la restitution des territoires annexés ou occupés illégalement, ainsi qu'à l'évacuation des forces militaires allemandes de toutes les régions contrôlées par l'Allemagne. Il cherchait ainsi à rétablir un ordre international fondé sur le respect de la souveraineté des États et de l'intégrité territoriale. Cette proposition a été largement soutenue par les Alliés pendant la Première Guerre mondiale, et a été intégrée dans les accords de paix qui ont suivi la guerre, notamment le traité de Versailles. Cependant, l'application de ces dispositions a été difficile et controversée, notamment en ce qui concerne les réparations de guerre exigées de l'Allemagne et les conséquences de la guerre sur les frontières et les minorités nationales en Europe.
  • La réduction des frontières nationales en Europe : La réduction des frontières nationales en Europe n'était pas un point spécifique des Quatorze Points de Wilson, mais plutôt une conséquence indirecte de sa proposition d'assurance de la souveraineté nationale et de l'indépendance politique de chaque État. En effet, Wilson prônait la reconnaissance de la pleine souveraineté de chaque État, ainsi que le respect des droits des minorités nationales, afin de prévenir les conflits et les tensions entre les États. Cette proposition impliquait donc une certaine forme de reconnaissance des frontières nationales existantes, et la garantie de leur inviolabilité. Cependant, la question de la réduction des frontières nationales en Europe s'est posée à plusieurs reprises au cours du XXe siècle, notamment après la Première Guerre mondiale, avec la dislocation des empires austro-hongrois et ottoman, et après la Deuxième Guerre mondiale, avec la création de nouveaux États et la redéfinition des frontières. La réduction des frontières nationales est donc un enjeu complexe, qui peut être source de conflits et de tensions entre les États et les communautés nationales, et qui nécessite souvent une approche prudente et équilibrée, prenant en compte les aspirations et les intérêts des différentes parties impliquées.
  • L'assurance de la souveraineté et de l'autonomie des peuples opprimés : L'assurance de la souveraineté et de l'autonomie des peuples opprimés était un point important des Quatorze Points de Wilson. Wilson considérait que la paix durable ne pouvait être atteinte que si les droits des peuples opprimés étaient respectés, et que ces peuples devaient être autorisés à décider de leur propre destin. Cette proposition impliquait donc la reconnaissance de l'autonomie et de la souveraineté de nombreux peuples qui étaient alors sous domination étrangère, tels que les peuples d'Europe centrale et orientale sous domination de l'Empire austro-hongrois, les peuples des Balkans sous domination ottomane, ou encore les colonies africaines et asiatiques sous domination européenne. Wilson appelait également à la création d'une organisation internationale destinée à protéger les droits des peuples opprimés et à régler les conflits internationaux, la Société des Nations, qui a été créée en 1920. Bien que les idéaux des Quatorze Points de Wilson aient été largement salués, leur mise en œuvre a été difficile et souvent limitée par les intérêts des grandes puissances, ainsi que par les divisions et les rivalités entre les peuples opprimés eux-mêmes. Cependant, la reconnaissance de l'importance de la souveraineté et de l'autonomie des peuples opprimés a été un élément important du mouvement de décolonisation et de la lutte pour les droits des minorités qui a suivi la Première Guerre mondiale.

3) Les points visant à établir une organisation internationale pour la résolution pacifique des conflits, notamment :

  • La création d'une organisation internationale pour garantir la paix : La création d'une organisation internationale pour garantir la paix était l'un des points les plus importants des Quatorze Points de Wilson. Wilson considérait que la guerre était souvent causée par l'absence de mécanismes de règlement des différends entre les nations, et que la création d'une organisation internationale capable de régler les conflits internationaux était essentielle pour éviter de nouvelles guerres. Cette proposition a conduit à la création de la Société des Nations (SDN) en 1920, qui avait pour objectif de promouvoir la coopération internationale et de prévenir les conflits entre les nations. La SDN était composée de membres représentant toutes les grandes puissances de l'époque et avait un mandat pour surveiller les relations internationales, régler les différends entre les États membres et imposer des sanctions contre les États qui ne respectaient pas les règles internationales. Bien que la SDN n'ait pas réussi à empêcher la montée du nationalisme et les tensions qui ont conduit à la Deuxième Guerre mondiale, elle a jeté les bases de l'Organisation des Nations unies (ONU), qui a été créée en 1945 pour remplacer la SDN après la fin de la guerre.
  • La promotion de la coopération internationale dans les affaires économiques, sociales et culturelles : La promotion de la coopération internationale dans les affaires économiques, sociales et culturelles est en effet l'un des points clés des Quatorze Points de Wilson. Plus précisément, le quatorzième point souligne l'importance de la création d'une organisation internationale pour réguler le commerce mondial et promouvoir la coopération économique entre les nations. Wilson croyait que la coopération économique internationale était essentielle pour garantir une paix durable et la prospérité mondiale. Le quatorzième point de Wilson stipulait : "Une association générale des nations doit être constituée sous des engagements spécifiques pour garantir la réciprocité des privilèges commerciaux et la réduction des armements nationaux." Ce point appelait à la création d'une organisation internationale pour réguler le commerce mondial et pour encourager la coopération économique entre les nations. Cette organisation devait s'assurer que les nations étaient traitées de manière équitable et qu'il n'y avait pas de barrières commerciales injustes.
  • La résolution des différends internationaux par des moyens pacifiques plutôt que militaires : La résolution des différends internationaux par des moyens pacifiques plutôt que militaires est un autre point clé des Quatorze Points de Wilson. Cela signifiait que les nations devaient travailler ensemble pour trouver des solutions pacifiques aux conflits et éviter de recourir à la force militaire. Dans le cadre des Quatorze Points, Wilson a également appelé à la création d'une organisation internationale pour garantir la paix et la sécurité mondiales, ainsi qu'à la réduction des armements militaires nationaux. L'objectif global de ces points était de mettre fin aux guerres et aux conflits internationaux, et de construire une paix durable entre les nations.

Les Quatorze Points ont eu une influence importante sur la fin de la Première Guerre mondiale et sur les négociations du traité de Versailles qui ont suivi. Bien que certains des points aient été intégrés au traité de Versailles, la plupart n'ont pas été mis en œuvre, ce qui a conduit à des tensions et à des conflits futurs.

Après la fin de la Première Guerre mondiale, le président américain Woodrow Wilson a été un fervent partisan de la création d'une organisation internationale pour maintenir la paix et la sécurité dans le monde. Cette organisation, appelée la Société des Nations, a été fondée en 1919 dans le cadre du traité de Versailles. Bien que la création de la Société des Nations ait été considérée comme un moment historique important dans l'histoire des relations internationales, elle a finalement été critiquée pour son inefficacité dans la prévention de la Seconde Guerre mondiale. Wilson a été critiqué pour avoir été naïf et idéaliste dans sa vision de la Société des Nations et pour avoir surestimé la volonté et la capacité des nations à coopérer pour maintenir la paix. En particulier, Wilson a été critiqué pour avoir été trop optimiste quant à la capacité de la Société des Nations à résoudre les conflits internationaux et pour ne pas avoir inclus des clauses contraignantes dans le traité de Versailles pour assurer la mise en œuvre de ses principes. En fin de compte, la Société des Nations a été dissoute en 1946 et remplacée par l'Organisation des Nations Unies, qui a été créée avec des structures plus solides pour assurer une coopération internationale plus efficace. Cependant, certains historiens soutiennent que Wilson a été un visionnaire qui a jeté les bases de la coopération internationale et de la gouvernance mondiale, même s'il a été critiqué pour sa naïveté dans la mise en œuvre de ses idées.

Les Quatorze points, présentés par le président Wilson en janvier 1918, représentaient une vision radicalement nouvelle des relations internationales. Ils ont été conçus pour promouvoir la paix et la stabilité en Europe après la Première Guerre mondiale en proposant une alternative à l'équilibre des puissances traditionnel qui avait prévalu avant la guerre. Les Quatorze points comprenaient des idées telles que la réduction des armements, l'ouverture des marchés internationaux, le droit à l'autodétermination pour les peuples, la création d'une organisation internationale pour régler les conflits et la garantie de la sécurité des frontières nationales. Cette approche représentait un changement significatif par rapport à l'équilibre des puissances traditionnelles qui préconisait des alliances entre les grandes puissances pour maintenir la paix. Bien que les Quatorze points aient été présentés comme une vision idéaliste et humanitaire, certains ont soutenu que leur véritable objectif était de servir les intérêts économiques et politiques des États-Unis en promouvant un ordre international fondé sur la démocratie et le libre-échange. En effet, l'ouverture des marchés internationaux était particulièrement importante pour les intérêts économiques américains, qui cherchaient à accroître leur influence et leur domination sur le commerce mondial.

Les Traités

une série de traités ont été signés à partir de juin 1919 pour mettre fin à la Première Guerre mondiale et établir un nouvel ordre mondial. Les traités les plus importants sont les suivants :

  • Le traité de Versailles : signé le 28 juin 1919 entre l'Allemagne et les Alliés, ce traité a établi les conditions de la paix après la Première Guerre mondiale. Il a imposé des sanctions économiques et territoriales à l'Allemagne, qui a dû céder des territoires, payer des réparations et reconnaître sa responsabilité dans le déclenchement de la guerre.
  • Le traité de Saint-Germain : signé le 10 septembre 1919 entre les Alliés et l'Autriche-Hongrie, ce traité a mis fin à l'Empire austro-hongrois et établi de nouveaux États indépendants en Europe centrale.
  • Le traité de Trianon : signé le 4 juin 1920 entre les Alliés et la Hongrie, ce traité a redessiné la carte de l'Europe centrale et orientale en reconnaissant l'indépendance de la Tchécoslovaquie, de la Yougoslavie et de la Roumanie.
  • Le traité de Neuilly : signé le 27 novembre 1919 entre les Alliés et la Bulgarie, ce traité a mis fin à la participation de la Bulgarie à la Première Guerre mondiale et a établi des sanctions économiques et territoriales.
  • Le traité de Sèvres : signé le 10 août 1920 entre les Alliés et l'Empire ottoman, ce traité a mis fin à la participation de l'Empire ottoman à la Première Guerre mondiale et a établi les conditions pour la création de nouveaux États indépendants en Asie et en Afrique.

Ces traités ont redessiné la carte politique de l'Europe et ont créé un nouvel ordre mondial qui a été largement influencé par les idéaux des Quatorze points de Wilson. Cependant, ils ont également suscité des critiques et des tensions qui ont contribué à la montée du nationalisme et à la préparation de la Seconde Guerre mondiale.

Le traité de Versailles

Le traité de Versailles est un accord international signé le 28 juin 1919, à la fin de la Première Guerre mondiale, entre les Alliés et l'Allemagne. Il est considéré comme l'un des traités les plus importants du XXe siècle et a eu des conséquences durables sur l'histoire du monde. Le traité a établi les conditions de la paix après la guerre et a imposé de lourdes réparations économiques et territoriales à l'Allemagne, considérée comme responsable du conflit. L'Allemagne a dû accepter la perte de ses colonies, de certaines de ses régions, de sa flotte de guerre et de sa souveraineté sur la Rhénanie. Le pays a également dû payer des réparations importantes aux pays victimes de la guerre, ce qui a entraîné une crise économique et politique majeure en Allemagne dans les années 1920. Le traité de Versailles a également établi la Société des Nations, une organisation internationale visant à maintenir la paix et la sécurité dans le monde. Cependant, les États-Unis n'ont pas ratifié le traité et n'ont donc pas rejoint la Société des Nations, limitant ainsi son efficacité. Le traité de Versailles a été critiqué pour sa dureté envers l'Allemagne, qui a été largement considérée comme injuste et humiliante. Certains historiens ont également fait valoir que les conditions du traité ont créé les conditions de la montée du nazisme en Allemagne et de la Seconde Guerre mondiale. En fin de compte, le traité de Versailles reste un sujet de débat et de réflexion importante dans l'histoire de la diplomatie internationale.

La question allemande et les questions territoriales ont été des points fondamentaux dans le traité de Versailles, qui a mis fin à la Première Guerre mondiale. La question allemande se réfère à la responsabilité de l'Allemagne dans le déclenchement de la guerre. Le traité de Versailles a déclaré l'Allemagne coupable de la guerre et a imposé de lourdes sanctions économiques et territoriales au pays. L'Allemagne a dû reconnaître la culpabilité de la guerre, payer des réparations et céder des territoires à la France, la Belgique, la Pologne, le Danemark et la Tchécoslovaquie. Le traité a également limité la taille de l'armée allemande et interdit la fabrication d'armes. Les questions territoriales se sont posées après la Première Guerre mondiale en raison de la désintégration de plusieurs empires européens. Les nouveaux États ont été créés en Europe centrale et orientale, notamment la Tchécoslovaquie, la Yougoslavie et la Pologne, auxquels l'Allemagne a dû céder des territoires. Le traité de Versailles a également créé le mandat britannique sur la Palestine et le mandat français sur la Syrie et le Liban, jetant les bases des tensions actuelles au Moyen-Orient. Ces deux points ont eu des conséquences importantes sur l'histoire du XXe siècle, notamment en contribuant à la montée du nationalisme et du fascisme en Allemagne et à la préparation de la Seconde Guerre mondiale. Les conditions imposées par le traité de Versailles ont également influencé la diplomatie internationale de l'entre-deux-guerres, qui a cherché à éviter de nouveaux conflits tout en maintenant la stabilité politique en Europe.

Responsabilité allemande

Le traité de Versailles a officiellement reconnu l'Allemagne comme étant responsable du déclenchement de la Première Guerre mondiale. L'article 231 du traité, également connu sous le nom de clause de culpabilité, établissait que l'Allemagne et ses alliés avaient causé tous les dommages et pertes subis par les Alliés pendant la guerre. Cette clause a eu des conséquences importantes pour l'Allemagne, notamment la nécessité de payer des réparations de guerre massives aux pays victimes, ainsi que la perte de territoires et de colonies. Cependant, cette attribution de responsabilité est toujours sujette à débat parmi les historiens. Certains soutiennent que la responsabilité de la guerre devrait être partagée plus largement entre les différentes puissances européennes, tandis que d'autres estiment que l'Allemagne était effectivement le principal responsable en raison de ses ambitions expansionnistes et de sa diplomatie agressive.

le traité de Versailles a imposé plusieurs sanctions à l'Allemagne en réponse à sa responsabilité présumée dans le déclenchement de la Première Guerre mondiale. Voici quelques-unes de ces sanctions :

  • Désarmement : L'Allemagne a été contrainte de réduire considérablement la taille de son armée et de limiter le nombre de ses navires de guerre. Elle a également été interdite de posséder une force aérienne et de produire des armes de guerre.
  • Restitution de l'Alsace-Lorraine : L'Allemagne a dû renoncer à l'Alsace-Lorraine, une région riche en ressources et en population, qu'elle avait annexée à la suite de la guerre franco-prussienne de 1870.
  • Réparations financières : L'Allemagne a été contrainte de payer des réparations de guerre massives aux pays victimes, principalement la France et le Royaume-Uni. Le montant initial des réparations était de 132 milliards de marks or, un chiffre très élevé qui a été considéré par beaucoup comme excessif. Les paiements devaient être échelonnés sur plusieurs décennies, mais l'Allemagne a rapidement rencontré des difficultés économiques et a cessé de payer les réparations dans les années 1930.

Ces sanctions ont été très controversées et ont contribué à l'instabilité économique et politique en Allemagne dans les années suivant la Première Guerre mondiale. Les réparations de guerre ont également été une source de tension entre l'Allemagne et les puissances alliées, en particulier la France, qui a insisté pour que l'Allemagne continue de payer les réparations même après que celle-ci a cessé de les payer dans les années 1930.

Les sanctions imposées à l'Allemagne par le traité de Versailles ont été très dures et ont eu des conséquences désastreuses pour le pays sur le plan économique et politique. La perception de l'Allemagne comme étant responsable de la guerre a également entraîné une grande humiliation nationale, qui a alimenté le ressentiment envers les puissances alliées. Dans les années 1920, l'Allemagne a connu une grave crise économique, marquée par l'hyperinflation et le chômage de masse. Cette crise économique, combinée à la perception d'injustice liée aux sanctions imposées par le traité de Versailles, a créé un climat de mécontentement et d'instabilité politique en Allemagne. Ces conditions ont contribué à la montée du nazisme, un mouvement politique qui a exploité les sentiments nationalistes et anti-étrangers en Allemagne. Le parti nazi, dirigé par Adolf Hitler, a remporté les élections de 1933 et a rapidement instauré un régime autoritaire en Allemagne, mettant fin à la République de Weimar.

Deux positions divergentes ont existé concernant les réparations imposées à l'Allemagne par le traité de Versailles.

D'un côté, il y avait les pays qui avaient subi d'importantes destructions pendant la guerre, comme la France, la Belgique et la Serbie, qui souhaitaient une application stricte du traité et une compensation financière pour les pertes subies. Ces pays étaient particulièrement touchés par les conséquences de la guerre et cherchaient à obtenir une réparation financière juste pour les dégâts subis.

De l'autre côté, les États-Unis et la Grande-Bretagne avaient des intérêts économiques sous-jacents. Ils étaient conscients que l'Allemagne était un partenaire commercial important et que son étranglement économique pourrait avoir des conséquences négatives pour l'économie mondiale dans son ensemble. Ils prônaient donc une application plus souple du traité et une réduction des réparations imposées à l'Allemagne.

Cette divergence de position a créé des tensions entre les pays alliés et a contribué à la remise en question du traité de Versailles dans les années qui ont suivi sa signature. Finalement, la crise économique des années 1920 et la montée du nazisme en Allemagne ont eu raison de la mise en application des réparations et ont poussé les pays alliés à réviser les termes du traité.

Cette opposition n’est cependant pas tranchée à Versailles. Elle est tranchée au sens ou l’Allemagne est tenue responsable ; entre la lettre du traité et l’application il y a une grande différence qui durant les toutes les années 1920 vont opposer les visions antagonistes.

En plus de l'obligation de payer une indemnité financière, l'Allemagne a également dû fournir des réparations en nature pour compenser les pertes subies par les pays alliés pendant la guerre.

L'Allemagne a dû céder des mines de charbon et des implantations sidérurgiques dans l'est du pays, la région la plus industrialisée, aux pays alliés, en particulier à la France. Les mines de la Sarre sont ainsi devenues la propriété de la France pendant 15 ans.

En outre, l'Allemagne a été contrainte de réduire ses droits de douane et d'ouvrir son marché intérieur aux produits étrangers, en particulier aux produits français. Cette mesure visait à permettre aux pays alliés d'exporter davantage vers l'Allemagne, afin de compenser les pertes subies pendant la guerre et de relancer l'économie des pays alliés.

Ces mesures ont eu des conséquences économiques importantes pour l'Allemagne, en réduisant sa capacité à produire et à commercialiser ses propres produits. Elles ont également alimenté le ressentiment de la population allemande à l'égard des pays alliés et ont contribué à la montée du nazisme dans les années 1920 et 1930.

La crise économique qui a touché l'Allemagne dès 1920-1921 a rendu difficile pour le pays de payer les réparations imposées par le traité de Versailles. Cette difficulté a conduit à une série de crises, dont la crise de la Ruhr en 1923. La crise de la Ruhr a éclaté lorsque l'Allemagne a refusé de payer les réparations imposées par les Alliés et que la France a envoyé des troupes pour occuper la région de la Ruhr, une région industrielle importante qui produisait de l'acier, du charbon et d'autres matériaux essentiels. Cette occupation a entraîné une grève générale et une résistance passive de la part des travailleurs allemands, ce qui a paralysé l'économie de la région. Cette crise a eu des répercussions importantes sur l'économie allemande dans son ensemble, exacerbant la crise économique et politique qui sévissait déjà dans le pays. Elle a également renforcé le sentiment de ressentiment envers les pays alliés et a contribué à la montée du nazisme en Allemagne.

La France a occupé militairement la région de la Ruhr en 1923, en réponse au refus de l'Allemagne de payer les réparations imposées par le traité de Versailles. Cependant, cette occupation a suscité l'opposition de la Grande-Bretagne et des États-Unis, qui ont exercé des pressions sur la France pour qu'elle abandonne la région. Cette crise a finalement conduit à une renégociation des réparations, avec l'adoption du Plan Dawes en 1924, qui prévoyait un rééchelonnement des paiements et une aide financière étrangère à l'Allemagne. Cette crise de la Ruhr a été importante car elle a symbolisé la perte de puissance de la France sur la scène internationale. La France a été contrainte de se soumettre aux exigences de ses alliés et a dû accepter une renégociation à la baisse des réparations, ce qui a été perçu comme une défaite politique. Cette crise a également contribué à la montée de l'extrême droite en Allemagne, qui a utilisé la crise de la Ruhr pour critiquer le gouvernement allemand et les pays alliés.

Le Plan Dawes est un plan économique international proposé en 1924 par Charles Dawes, vice-président des États-Unis, visant à aider l'Allemagne à rembourser les réparations de guerre imposées par le traité de Versailles. Ce plan prévoyait la mise en place d'un système de prêts et de remboursements échelonnés sur plusieurs années, ainsi que des garanties de la part des gouvernements britannique et français pour les paiements allemands. Le plan a également permis à l'Allemagne de bénéficier d'un report de paiement des réparations pour les années suivantes. Le Plan Dawes a été perçu comme une victoire pour les États-Unis, car il a permis aux banques américaines de prêter de l'argent à l'Allemagne et d'investir dans son économie. En outre, il a renforcé la position des États-Unis en tant que puissance économique dominante dans le monde, tandis que l'Europe était en train de se remettre de la Première Guerre mondiale.

Le Plan Dawes de 1924 a été mis en place en réponse à la crise économique qui a frappé l'Allemagne après la Première Guerre mondiale. Le traité de Versailles avait imposé à l'Allemagne d'importantes réparations de guerre qu'elle ne pouvait pas payer sans l'aide financière de l'étranger. Le plan Dawes a permis aux banques américaines d'investir en Allemagne en fournissant des prêts à faible taux d'intérêt pour aider à financer la reconstruction et à rembourser les dettes de guerre. En échange, l'Allemagne a accepté de suivre un calendrier de paiement des réparations et de respecter les termes de l'accord.

Les banques américaines ont joué un rôle clé dans la mise en œuvre du Plan Dawes en fournissant des prêts à faible taux d'intérêt pour aider à financer la reconstruction et la modernisation de l'économie allemande. Ces prêts ont été utilisés pour construire de nouvelles usines, moderniser les infrastructures et augmenter la production industrielle en Allemagne. En outre, les banques américaines ont fourni une assistance technique pour aider les entreprises allemandes à moderniser leurs méthodes de production et à adopter des technologies avancées. Cette assistance a permis à l'Allemagne de produire des biens de qualité supérieure et de les vendre à l'étranger, ce qui a contribué à stimuler la croissance économique.

le Plan Dawes a eu des effets différents sur les pays européens, en fonction de leur position dans l'économie mondiale et de leurs intérêts géopolitiques.

Du point de vue de l'Allemagne, le Plan Dawes a été une aubaine, car il a permis de stabiliser son économie après la crise économique qui a suivi la Première Guerre mondiale. Les investissements américains ont permis de moderniser l'industrie allemande, de stimuler la production et les exportations, et de réduire le chômage. En outre, le plan a permis à l'Allemagne de rembourser ses dettes de guerre de manière échelonnée, ce qui a réduit la pression financière sur le pays. En revanche, du point de vue de la France, le Plan Dawes a été perçu comme un déséquilibre économique et une menace pour la sécurité nationale. La France craignait que l'Allemagne ne soit pas en mesure de rembourser ses dettes et qu'elle ne devienne à nouveau une menace pour la sécurité de l'Europe. En outre, la France a vu le Plan Dawes comme une manière pour les États-Unis d'étendre leur influence économique en Europe, ce qui a renforcé les liens économiques entre l'Allemagne et les États-Unis.

le Plan Dawes a contribué à la prospérité économique des États-Unis dans les années 1920. Les prêts accordés à l'Allemagne ont permis aux banques américaines de recevoir des intérêts et de faire des profits. De plus, les investissements américains en Allemagne ont créé de nouveaux marchés pour les entreprises américaines, ce qui a contribué à stimuler l'exportation de biens américains vers l'Allemagne. Entre 1924 et 1929, les banques américaines ont effectivement reçu des paiements pour les créances qu'elles avaient accordées à l'Allemagne. Ces paiements ont contribué à renforcer le système bancaire américain et ont permis de financer de nouveaux investissements aux États-Unis. Cependant, il est important de souligner que la prospérité économique des États-Unis dans les années 1920 a également été alimentée par d'autres facteurs, tels que la croissance de la production industrielle, la consommation de masse, l'innovation technologique et l'expansion des marchés intérieurs et étrangers. Le Plan Dawes a donc contribué à la prospérité économique américaine, mais il n'a pas été le seul facteur de cette prospérité.

Le Plan Dawes a été remplacé en 1929 par le Plan Young, qui a poursuivi les mêmes objectifs en matière de réparation des dettes de guerre et de stabilisation de l'économie allemande. Le Plan Young a été nommé d'après Owen D. Young, un banquier américain qui a dirigé la commission internationale chargée de rédiger le plan.

Le Plan Young a permis de réduire encore plus les paiements de réparations que l'Allemagne devait verser aux pays alliés, ce qui a aidé à soulager la pression financière sur l'Allemagne. En échange, l'Allemagne a accepté de mettre en œuvre des réformes économiques et politiques visant à stimuler la croissance économique et à renforcer sa stabilité politique.

Comme le Plan Dawes, le Plan Young a été soutenu par les États-Unis, qui ont fourni des prêts à l'Allemagne pour l'aider à rembourser ses dettes de guerre et à financer sa reprise économique. Le Plan Young a poursuivi l'objectif de réduire les paiements de réparations de guerre que l'Allemagne devait verser aux pays alliés, en proposant un rééchelonnement des dettes pour alléger les remboursements allemands. Plus précisément, le Plan Young a permis de prolonger la période de remboursement des dettes de guerre de l'Allemagne jusqu'en 1988, ce qui a considérablement réduit le montant des paiements annuels. Le Plan Young a également permis à l'Allemagne de bénéficier de prêts supplémentaires pour stimuler son économie, en échange d'une mise en œuvre de réformes économiques et politiques visant à renforcer la stabilité du pays.

Toutefois, le Plan Young a également été confronté à des difficultés similaires à celles rencontrées par le Plan Dawes, notamment la crise économique mondiale de 1929, qui a eu un impact considérable sur l'Allemagne et a rendu plus difficile le remboursement de ses dettes de guerre. En outre, les tensions politiques et militaires ont continué de s'aggraver en Europe, en grande partie en raison de la montée du nazisme en Allemagne et de l'expansionnisme allemand dans les années 1930. Le Plan Young n'a pas été en mesure d'empêcher l'escalade de ces tensions, qui ont finalement conduit à la Seconde Guerre mondiale.

Les questions territoriales

L'Europe en 1923.

Après la fin de la Première Guerre mondiale, de nombreux changements territoriaux ont eu lieu en Europe. Certains de ces changements ont été décidés par les vainqueurs de la guerre dans le cadre du traité de Versailles, tandis que d'autres ont été le résultat de mouvements nationalistes ou de conflits régionaux. Il y a sept États de plus en Europe par rapport à 1914. En 1914, l'Europe était principalement divisée en empires et royaumes, tels que l'Empire allemand, l'Empire austro-hongrois, l'Empire russe et le Royaume de France. À la fin de la Première Guerre mondiale, ces empires se sont effondrés et de nouveaux États ont été créés, notamment la Pologne, la Tchécoslovaquie, la Yougoslavie et les États baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie).

L'amputation territoriale de l'Allemagne est importante après le traité de Versailles. Les pertes territoriales comprennent notamment l'Alsace-Lorraine à l'ouest, qui est cédée à la France, ainsi qu'une partie de la Prusse orientale à l'est, qui est attribuée à la Pologne. Le corridor de Dantzig est également établi pour permettre à la Pologne un accès à la mer. En tout, l'Allemagne perd environ 13% de son territoire et 10% de sa population. Cette perte de territoire est ressentie comme une grande injustice par les Allemands et va alimenter le ressentiment nationaliste, en particulier chez les nazis qui utiliseront cet argument pour justifier leur politique expansionniste.

La fin de la Première Guerre mondiale a vu l'effondrement de l'Empire austro-hongrois et la naissance de plusieurs nouveaux États. L'Autriche et la Hongrie sont devenus des États indépendants, tandis que la Tchécoslovaquie a été créée en regroupant les régions tchèque et slovaque. Une partie du territoire austro-hongrois a été rattachée à la Roumanie, tandis que l'Italie a obtenu le Trentin et l'Istrie. Enfin, la Yougoslavie a été créée par la fusion de plusieurs régions, notamment la Serbie, la Croatie et la Slovénie. Ces changements territoriaux ont profondément modifié la carte de l'Europe, avec de nouvelles frontières qui allaient engendrer des tensions et des conflits dans les années à venir.

Suite à la révolution russe de 1917 et la prise de pouvoir par les bolcheviks, l'Empire russe a éclaté. La partie ouest de la Russie a été touchée par les différentes reconstructions territoriales. Ainsi, la Pologne a recouvré son indépendance et a récupéré la partie orientale de la Russie. Les États baltes de la Lettonie, de la Lituanie et de l'Estonie ont également obtenu leur indépendance. Enfin, la Bessarabie a été annexée par la Roumanie en 1918.

L'Empire ottoman perd en effet la quasi-totalité de ses possessions arabes au profit de la France et de la Grande-Bretagne, qui établissent des mandats sur la Syrie, le Liban, l'Irak, la Palestine et la Transjordanie. Cependant, l'Empire ne se limite pas à l'Anatolie, qui ne représente qu'une partie de son territoire. Après la fin de la Première Guerre mondiale, une guerre d'indépendance éclate en Anatolie sous la direction de Mustafa Kemal, qui fonde la République de Turquie en 1923 et parvient à faire annuler le traité de Sèvres, qui prévoyait la partition de la Turquie. Le traité de Sèvres en 1920 avait prévu la création d'un État kurde indépendant, mais cela n'a jamais été mis en place. Kemal Atatürk, le fondateur de la République turque, a mené une guerre d'indépendance contre les Alliés et a réussi à faire annuler le traité de Sèvres. Le traité de Lausanne de 1923 a ensuite été signé entre la Turquie et les Alliés, qui ont renoncé à la plupart de leurs revendications territoriales en Anatolie. Le Kurdistan n'a pas été reconnu comme un État indépendant dans ce traité et a été partagé entre la Turquie, l'Irak, l'Iran et la Syrie.

La nouvelle carte de l'Europe et du Moyen-Orient ne correspondait pas à tous les acteurs. Les revendications nationales étaient souvent contradictoires et entraînaient des tensions dans plusieurs pays. En Allemagne, la perte de l'Alsace-Lorraine a été ressentie comme une humiliation nationale et a alimenté le ressentiment allemand. En Tchécoslovaquie, les minorités allemandes et hongroises ont commencé à revendiquer leur autonomie, ce qui a conduit à la crise des Sudètes en 1938. En Yougoslavie, les tensions entre les différentes nationalités ont éclaté en 1991, conduisant à la dissolution du pays. Dans l'ensemble, la nouvelle carte de l'Europe et du Moyen-Orient n'a pas réussi à résoudre les problèmes de revendications nationales et a même contribué à alimenter des tensions qui ont finalement abouti à des conflits majeurs.

L’entre-deux-guerres

La guerre a profondément transformé l'équilibre des puissances en Europe et dans le monde, en affaiblissant les empires centraux (Allemagne, Autriche-Hongrie, Empire ottoman) et en renforçant les États-Unis et l'Union soviétique. Par ailleurs, la Société des Nations, créée en 1919 pour maintenir la paix dans le monde, a constitué une tentative de régler les conflits internationaux par la coopération et le droit international, mais elle s'est révélée impuissante face aux agressions des États fascistes (Italie, Allemagne, Japon) dans les années 1930. En outre, la période de l'entre-deux-guerres a été marquée par des bouleversements économiques et sociaux importants, notamment avec l'émergence de nouvelles puissances industrielles (États-Unis, Japon, URSS), la montée du chômage et des tensions sociales, ainsi que des mouvements politiques radicaux (communisme, fascisme, nazisme) qui ont remis en question les fondements de la démocratie libérale. Enfin, la période de l'entre-deux-guerres a été marquée par des transformations culturelles et artistiques importantes, avec l'émergence de mouvements artistiques tels que le surréalisme, le dadaïsme ou l'expressionnisme, ainsi que la diffusion de la culture de masse avec l'apparition du cinéma, de la radio et de la presse écrite. Ainsi, l'entre-deux-guerres a été une période charnière de l'histoire mondiale, marquée par des bouleversements politiques, économiques, sociaux et culturels importants, qui ont profondément transformé le monde et ont préparé le terrain pour les événements dramatiques qui allaient suivre dans les années 1930 et 1940.

Les nouvelles données géopolitiques

La Première Guerre mondiale a entraîné d'importants changements géopolitiques en Europe et dans le monde entier. Le Traité de Versailles, signé en 1919, a redessiné les frontières de l'Europe et imposé des réparations de guerre massives à l'Allemagne. Ce traité a également créé la Société des Nations, qui visait à promouvoir la paix et la coopération internationales. Cependant, le Traité de Versailles n'a pas réussi à maintenir la paix en Europe, et la montée du nazisme en Allemagne dans les années 1930 a conduit à la Seconde Guerre mondiale.

CarteLigneMaginot.png
  • France : La France est considérée comme faisant partie du camp des vainqueurs, grâce à sa participation à la Première Guerre mondiale et sa réputation de posséder la meilleure armée du monde. Cependant, malgré ces succès passés, la France est confrontée à un affaiblissement de sa puissance et est obsédée par sa sécurité tout au long de l'entre-deux-guerres. L'Allemagne, bien qu'étranglée économiquement, conserve un potentiel économique important en raison du peu de destructions qu'elle a subies pendant la Première Guerre mondiale. Cela inquiète la France qui cherche à récupérer sa puissance et à empêcher la réorganisation de l'armée allemande ainsi que son redressement économique. La France s'appuie sur des alliances de revers, notamment avec la Pologne, la Tchécoslovaquie, la Roumanie et la Yougoslavie, pour encercler l'Allemagne et limiter sa capacité d'action. La construction de la ligne Maginot est un exemple de cette stratégie défensive mise en place par la France pour empêcher une invasion allemande. Cependant, malgré ces efforts, la France est perçue comme une puissance en déclin en raison de ses difficultés à récupérer sa position dominante et de son obsession pour sa sécurité face à l'Allemagne.
  • Grande-Bretagne : La Grande-Bretagne sort de la Première Guerre mondiale en apparence renforcée, notamment grâce à l'augmentation de son empire colonial suite à la conquête des colonies allemandes d'Afrique et l'établissement de mandats au Moyen-Orient. Cependant, elle doit faire face à une série de difficultés économiques et sociales, ce qui la pousse vers un déclin relatif et la place en deuxième position derrière les États-Unis. Son statut de première place financière mondiale est également remis en cause par les États-Unis, qui détiennent désormais la majorité du stock d'or mondial après la guerre. Dans l'entre-deux-guerres, la Grande-Bretagne est confrontée à l'impossibilité de jouer son rôle d'arbitre sur l'échiquier européen, incapable de contrer la montée de l'Allemagne nazie. En outre, à partir de 1931, la Grande-Bretagne accorde l'indépendance à ses dominions, tels que le Canada, l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande et l'Australie, ce qui marque une perte d'influence pour le Royaume-Uni. Malgré ces difficultés, la Grande-Bretagne reste une puissance majeure sur la scène mondiale, avec une influence considérable dans de nombreux domaines. Cependant, son déclin relatif et la montée en puissance des États-Unis sont des facteurs importants qui influenceront l'histoire de l'Europe et du monde dans les années à venir.
  • États-Unis : Les États-Unis sont indéniablement la grande gagnante de la Première Guerre mondiale, devenant une puissance mondiale qui impose sa vision de l'ordre international sous la direction du président Wilson. Cependant, en 1920, le Congrès américain désavoue Wilson en refusant de ratifier le traité de Versailles et de rejoindre la Société des Nations, provoquant un retour relatif à l'isolationnisme. Malgré cela, les États-Unis continuent d'intervenir dans diverses régions du monde. En Amérique latine, leur présence économique et militaire se renforce, notamment à Haïti, au Nicaragua et au Panama, au détriment de la France et de la Grande-Bretagne qui ont dû rediriger leurs flux financiers vers l'effort de guerre. Dans l'Extrême-Orient, le traité de Washington oblige le Japon et la Grande-Bretagne à s'allier avec les États-Unis, poussant les Japonais à renoncer à leur présence en Chine et à revoir leurs ambitions à la baisse. Au Moyen-Orient, les années 1920 sont marquées par des marchandages entre les puissances européennes et les entreprises pétrolières françaises, allemandes, britanniques et américaines. Les États-Unis s'affirment alors comme un acteur majeur de la région, cherchant à défendre leurs intérêts économiques tout en s'impliquant politiquement dans la région.

L'Allemagne et l'Italie ont été profondément marquées par la montée des régimes totalitaires dans les années 1920 et 1930. En Allemagne, la crise économique et politique a favorisé l'arrivée au pouvoir d'Adolf Hitler et du Parti Nazi en 1933. Hitler a instauré un régime dictatorial, le Troisième Reich, qui a éliminé les opposants politiques, les Juifs et les autres minorités et a mené une politique d'expansion territoriale agressive qui a conduit à la Seconde Guerre mondiale. En Italie, le Parti Fasciste de Benito Mussolini a pris le pouvoir en 1922, après une marche sur Rome. Mussolini a instauré un régime autoritaire qui a éliminé les opposants politiques, la presse libre et a créé un culte de la personnalité autour de lui. Il a mené une politique expansionniste en Afrique du Nord et a formé l'Axe avec l'Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale. Ces deux régimes totalitaires ont eu des conséquences dramatiques pour l'Europe et le monde entier. Ils ont conduit à la mort de millions de personnes, ont causé d'immenses destructions matérielles et ont bouleversé l'ordre politique et économique international. La chute de ces régimes après la Seconde Guerre mondiale a conduit à la reconstruction de l'Europe et à l'émergence d'un nouvel ordre mondial.

  • Italie : Mussolini exploite le thème de la victoire mutilée, c’est-à-dire que ses prétentions n'ont pas toutes été satisfaites, en particulier sa volonté d'annexer la Dalmatie. Pour compenser cela, Mussolini va s'engager dans une expansion coloniale, notamment en Éthiopie. Il va également mettre en place un régime autoritaire et fasciste, s'inspirant des idéologies nazies en Allemagne. Le culte de la personnalité, l'uniformisation des corps de l'armée et des mouvements de jeunesse sont autant de symboles de cette montée en puissance du fascisme italien. En politique étrangère, Mussolini va chercher à étendre l'influence de l'Italie en Méditerranée, en concluant des accords avec l'Allemagne et le Japon dans le cadre de l'Axe Rome-Berlin-Tokyo. Toutefois, cette politique expansionniste va mener l'Italie à des défaites militaires et finalement, à la chute du régime fasciste en 1943.
  • Allemagne : L'Allemagne est un pays marqué par la montée des totalitarismes. Après la défaite de la Première Guerre mondiale, le traité de Versailles a humilié et démilitarisé l'Allemagne. La faiblesse de la tradition démocratique allemande a conduit à la chute de la République de Weimar et à la montée du parti nazi dirigé par Adolf Hitler. Dès son arrivée au pouvoir en 1933, Hitler s'est attaché à mettre à bas le traité de Versailles :
    • En 1935, il a rétabli le service militaire en Allemagne. Le traité de Versailles avait réduit l'armée allemande à 100 000 hommes sous forme d'armée de métier, interdisant ainsi la conscription.
    • En 1936, Hitler a remilitarisé la Rhénanie, une zone démilitarisée depuis la fin de la Première Guerre mondiale. Il a posté des troupes à côté de la frontière française, ce qui a créé une grande tension internationale.
    • En 1938, à la conférence de Munich, Hitler a obtenu l'annexion des Sudètes, une région tchèque peuplée d'Allemands. Cette annexion s'est faite sans l'accord de la Tchécoslovaquie ni de la France et du Royaume-Uni, qui ont cédé aux exigences allemandes pour éviter la guerre.
    • En 1939, Hitler s'est emparé de la Tchécoslovaquie et a envahi la Pologne, déclenchant ainsi la Seconde Guerre mondiale. La politique expansionniste de l'Allemagne nazie a entraîné une montée des tensions internationales et une course à l'armement, qui ont contribué à précipiter le monde dans la guerre.

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, une grande partie de la population européenne aspirait à la paix à tout prix. Les souvenirs de la guerre étaient encore très présents et la reconstruction du continent nécessitait des efforts considérables. Cependant, cette mentalité pacifiste allait progressivement s'effriter dans les années 1930 avec l'arrivée au pouvoir de leaders autoritaires tels qu'Hitler en Allemagne ou Mussolini en Italie. Face à ces régimes qui remettaient en question l'ordre établi, les Français et les Britanniques ont tenté de préserver la paix à tout prix, au point de faire des concessions importantes. Le but était d'éviter une nouvelle guerre qui aurait pu être encore plus meurtrière que la précédente et causer des dégâts économiques encore plus importants. Cette attitude conciliante a conduit à une série de compromis qui ont finalement encouragé l'expansionnisme allemand et italien. Ainsi, la politique d'apaisement menée par les dirigeants français et britanniques a été largement critiquée pour avoir permis l'ascension des régimes totalitaires et l'éclatement de la Seconde Guerre mondiale. Cette période a marqué un ébranlement profond de l'ordre mondial du XXe siècle et a conduit à la prise de conscience de la nécessité de préserver la paix à tout prix, sans pour autant céder aux pressions des régimes autoritaires.

  • Après la Révolution russe de 1917, la Russie traverse une période de chaos et de guerre civile qui affaiblit considérablement son influence. En 1922, elle est remplacée par l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS), qui se dote d'un régime politique communiste et centralisé. Sous le règne de Staline, l'URSS cherche à consolider son pouvoir intérieur en éliminant toute opposition politique et en développant une économie planifiée. La création de l'URSS en 1922 a permis à la Russie de retrouver sa place de puissance internationale après une période de chaos dans les années 1920. L'URSS a procédé à la reconquête de certaines de ses anciennes possessions, notamment l'Ukraine, qui avait été perdue après la révolution de 1917. Cette reprise de contrôle territorial a contribué à renforcer la position géopolitique de l'URSS.Au niveau international, l'URSS tente d'exporter la révolution communiste dans d'autres pays, mais cette politique est peu efficace. À partir des années 1930, l'URSS adopte une politique étrangère plus pragmatique, fondée sur le réalisme et la défense de ses intérêts nationaux. En 1934, l'Union soviétique adhère à la Société des Nations, tout en poursuivant sa politique d'expansion et de soutien aux mouvements révolutionnaires à travers le monde. Cette politique était motivée par l'idée que la révolution prolétarienne ne pouvait triompher à l'échelle d'un seul pays et devait se propager à l'échelle internationale. Cependant, avec l'arrivée de Staline au pouvoir, cette politique d'exportation de la révolution est peu à peu abandonnée au profit de la consolidation du socialisme en URSS. C'est ainsi que l'URSS signe en 1939 le pacte germano-soviétique avec l'Allemagne nazie, qui lui permet de se protéger d'une invasion allemande et de gagner du temps pour se préparer à la guerre. Le pacte germano-soviétique de non-agression, également connu sous le nom de pacte Molotov-Ribbentrop, a été signé en août 1939 entre l'Union soviétique et l'Allemagne nazie. Bien que les deux régimes aient été idéologiquement opposés, ils ont vu l'intérêt de signer un pacte de non-agression pour éviter une guerre immédiate entre eux et pour se partager l'influence en Europe de l'Est. Le pacte a également permis à l'Union soviétique de gagner du temps pour renforcer son armée et préparer sa défense contre une possible invasion allemande. Cependant, en juin 1941, l'Allemagne a rompu le pacte en lançant une invasion surprise de l'Union soviétique. La participation de l'Union soviétique à la Deuxième Guerre mondiale a été décisive et a permis à l'URSS de regagner une grande puissance géopolitique. L'Armée rouge a mené de grandes batailles contre les forces nazies sur le front de l'Est, infligeant de lourdes pertes aux Allemands et contribuant grandement à la défaite de l'Allemagne nazie. Cette victoire a permis à l'Union soviétique de renforcer son statut de grande puissance et de devenir une des deux superpuissances mondiales de l'après-guerre, aux côtés des États-Unis.
  • Japon : Le Japon a en effet profité de la Première Guerre mondiale pour accéder au rang de grande puissance grâce à son soutien aux Alliés. le Japon a rejoint les forces alliées et a été peu impliqué militairement dans le conflit, mais il a bénéficié de l'enrichissement économique découlant de sa participation en tant que fournisseur de biens et de services aux pays en guerre. Le Japon a également profité de la victoire des Alliés en obtenant les colonies allemandes dans le Pacifique, qui lui ont donné des avantages territoriaux et des relais pour quadriller l'océan Pacifique. Le Japon a profité de l'affaiblissement de l'Allemagne pour s'emparer de ses colonies dans le Pacifique, notamment les îles Mariannes, les îles Carolines et les îles Marshall. Ces territoires ont permis au Japon d'étendre sa zone d'influence dans la région et de renforcer sa position géopolitique dans le Pacifique. Cependant, le Japon s'est heurté à l'opposition américaine à son expansion territoriale en Chine dans les années 1920, et cela a contribué à une montée des tensions entre les deux pays. En 1922, les États-Unis ont signé le traité de Washington avec le Japon et d'autres puissances, dans le but de limiter la course à l'armement naval en Asie. Le traité de Washington a également établi une limite à l'expansion territoriale au Japon en Chine. Cependant, le Japon a continué à étendre son influence en Chine dans les années 1930, ce qui a finalement conduit à la guerre sino-japonaise en 1937. Après avoir été stoppé dans ses ambitions territoriales en Chine par les États-Unis dans les années 1920, le Japon a vu ses ambitions s'étendre à l'ensemble de l'Extrême-Orient. Cette tendance s'est accentuée avec l'arrivée des militaires au pouvoir dans les années 1930, prônant une politique de plus en plus belliciste et expansionniste. Le Japon a ainsi cherché à établir une sphère de coprospérité en Asie de l'Est, sous sa domination économique et politique, avec l'objectif de se libérer de la dépendance vis-à-vis des puissances occidentales et devenir une grande puissance mondiale. Cela a conduit à des tensions croissantes avec les États-Unis et les autres puissances occidentales, menant finalement à la guerre du Pacifique.

Après la Première Guerre mondiale, la scène géopolitique européenne a été profondément transformée, avec la disparition de l'empire allemand et la chute de l'empire austro-hongrois. Ainsi, il n'y avait plus de puissance dominante en Europe, ce qui a créé un vide de pouvoir dans la région. Dans le même temps, les États-Unis et le Japon ont émergé comme des puissances de plus en plus ambitieuses, qui cherchaient à étendre leur influence à travers le monde. Cela a créé une nouvelle donne géopolitique, dans laquelle les intérêts des différentes puissances étaient en conflit, ce qui a contribué à la montée des tensions et à la préparation d'un nouveau conflit mondial.

L’impossible règlement des problèmes économiques

À partir de 1918, l’économie acquiert une place centrale dans les relations internationales se traduisant par plusieurs conséquences notamment l’irruption des problèmes économiques internationaux :

  • question du transfert des richesses de l’Europe vers les États-Unis : La Première Guerre mondiale a eu des conséquences économiques majeures pour l'Europe, notamment en ce qui concerne le transfert des richesses vers les États-Unis. La France et la Grande-Bretagne ont dû dépenser des sommes considérables pour financer l'effort de guerre, notamment pour acheter des armes et du matériel militaire aux États-Unis. Cela a entraîné un transfert massif de richesses de l'Europe vers les États-Unis, qui sont devenus un acteur économique majeur dans le monde. Au lendemain de la guerre, les trois quarts des stocks d'or étaient détenus par les États-Unis. Les pays européens ont été forcés de vendre leur or pour payer leurs dettes de guerre, ce qui a contribué à la dépréciation de leur monnaie et à l'inflation. La situation s'est aggravée avec l'effondrement de l'économie européenne dans les années 1920. Les pays européens ont connu des difficultés économiques considérables, tandis que les États-Unis ont connu une période de croissance économique soutenue. Les États-Unis ont investi massivement en Europe, mais ces investissements ont souvent eu pour objectif de renforcer les intérêts économiques américains plutôt que de favoriser la croissance européenne.
  • désorganisation du commerce européen : la Première Guerre mondiale a eu des conséquences importantes sur le commerce international, en particulier en Europe. Avant la guerre, l'Europe était la plaque tournante du commerce mondial, avec des échanges importants entre les différents pays européens. Cependant, la guerre a complètement perturbé ces circuits commerciaux, et à la fin de la guerre, le commerce intraeuropéen était désorganisé. La guerre avait entraîné des destructions massives de biens matériels, notamment d'infrastructures de transport et de communication. De plus, les échanges commerciaux avaient été interrompus en raison des conflits armés. Les blocus économiques et les restrictions à l'importation et à l'exportation avaient également perturbé le commerce international. Après la guerre, la situation s'est aggravée en raison de l'inflation, de la dévaluation des monnaies et de la pénurie de matières premières, qui ont toutes contribué à perturber les échanges commerciaux. Les pays européens ont également connu des difficultés à reconstruire leur économie, ce qui a ralenti la reprise du commerce intraeuropéen.
  • inflation :l'inflation a été une constante de l'après 1914-1918. Avant la guerre, la production de monnaie était liée à la quantité d'or en réserve, ce qui limitait la quantité de monnaie en circulation et stabilisait les prix. Cependant, pendant la guerre, les États ont dû produire de la monnaie pour financer l'effort de guerre, sans être en mesure de maintenir leur réserve d'or. Ce besoin de financement supplémentaire a conduit les États à créer de la monnaie qui n'était plus indexée sur l'or, entraînant une inflation à court terme. Après la guerre, cette création de monnaie a continué, ce qui a provoqué une surchauffe économique et créé une inflation qui est devenue une constante de l'économie de l'entre-deux-guerres. Les facteurs tels que la reconstruction de l'Europe, la montée en puissance de l'industrie de masse, la dévaluation de la monnaie et la croissance de la demande ont également contribué à l'inflation. Cette inflation a eu des conséquences négatives sur l'économie, entraînant une diminution de la valeur de l'argent et une instabilité des prix qui ont compliqué la situation économique de l'époque.
  • la guerre a légué de nombreux problèmes économiques qui ont eu des conséquences importantes sur l'entre-deux-guerres. Parmi ceux-ci, on peut citer la réorganisation du commerce international, la question des réparations et la question de l'accès aux sources d'énergie. En particulier, la question de l'accès aux sources d'énergie est devenue un problème majeur dans l'entre-deux-guerres. De nouvelles technologies ont été développées, notamment dans le domaine des transports, qui ont nécessité l'utilisation de carburants, tels que le pétrole. La demande pour ces ressources rares et stratégiques a augmenté, ce qui a soulevé la question de l'accès aux sources d'énergie. Les États qui disposaient de ces ressources ont cherché à les contrôler pour assurer leur propre sécurité énergétique et économique, tandis que les États qui en manquaient ont cherché à les obtenir par tous les moyens possibles, y compris par la force. Cela a entraîné des tensions géopolitiques, des conflits et des alliances entre les États. La question de l'accès aux sources d'énergie est restée un enjeu majeur tout au long de l'entre-deux-guerres et au-delà, avec des répercussions sur la politique étrangère des États et sur l'économie mondiale.

Le krach boursier de 1929 a eu des conséquences économiques dramatiques dans le monde entier, y compris en Europe. Les banques américaines ont été durement touchées, ce qui a entraîné une chute des investissements américains en Europe, en particulier en Allemagne et en Autriche. Cela a conduit à une série de faillites de banques en Europe, en particulier en Allemagne et en Autriche, qui ont aggravé la crise économique dans ces pays. La crise économique a sapé les fondements de la paix de Versailles, en particulier les clauses de réparations imposées à l'Allemagne. L'Allemagne a refusé de payer ses dettes, ce qui a entraîné le refus de la France et de la Grande-Bretagne de payer leurs propres dettes aux États-Unis. Cette situation a créé des tensions entre les pays européens, aggravant encore la crise économique. Ces problèmes économiques ont joué un rôle majeur dans la montée des tensions qui ont conduit à la Seconde Guerre mondiale. La crise économique a contribué à la montée du nationalisme et de l'extrémisme politique en Europe, et a également affaibli les démocraties européennes. En fin de compte, ces facteurs ont créé les conditions qui ont permis à Hitler de prendre le pouvoir en Allemagne et de déclencher la Seconde Guerre mondiale.

La montée des nationalismes coloniaux

La montée des nationalismes coloniaux est caractérisée par plusieurs éléments qui ont conduit à la fragilisation des empires durant l'entre-deux-guerres :

  • La participation des colonies à la guerre a été perçue comme une opportunité d'améliorer leur statut. Cependant, la mobilisation de l'effort de guerre n'a pas été suivie des contreparties promises. Par exemple, l'Inde avait négocié sa participation à la guerre en échange d'un statut d'autonomie amélioré, mais cela n'a pas été honoré. Cette absence de récompense a contribué à la cristallisation des mouvements nationalistes. De même, d'autres colonies ont également été traitées de manière inéquitable et n'ont pas reçu les avantages promis en échange de leur participation à la guerre. Cette situation a renforcé le sentiment d'injustice et de mécontentement parmi les populations colonisées, contribuant ainsi à l'émergence de mouvements nationalistes et à la lutte pour l'indépendance dans de nombreuses colonies.
  • La montée des classes moyennes éduquées dans les colonies a conduit à une demande croissante de participation au pouvoir. Cependant, les métropoles ont systématiquement écarté les autochtones en créant peu d'assemblées représentatives et en limitant leur représentation. Cette situation a créé une frustration grandissante parmi les classes moyennes. Ces restrictions ont été particulièrement flagrantes dans les colonies africaines et asiatiques, où les Européens étaient souvent très minoritaires et où les autochtones étaient largement exclus des sphères politiques et économiques importantes. Cette situation a conduit à l'émergence de mouvements nationalistes et à des luttes pour l'indépendance qui ont parfois été violentes, comme cela a été le cas dans les colonies françaises d'Algérie et d'Indochine.
  • Les mouvements de protestation contre l'exploitation coloniale ont été de plus en plus nombreux. La colonisation a été principalement un phénomène de domination politique et d'exploitation économique. Les métropoles ont tiré profit des ressources des colonies sans permettre une réciprocité. Cette situation a été de plus en plus contestée. Dans de nombreux cas, les colons ont exploité les ressources naturelles des colonies sans réinvestir les bénéfices dans le développement de l'économie locale. Les industries extractives, telles que l'exploitation minière et l'exploitation forestière, ont souvent eu des conséquences néfastes sur l'environnement et les populations locales. De plus, les métropoles ont souvent imposé des politiques économiques qui ont favorisé leurs intérêts plutôt que ceux des colonies. Les pratiques commerciales injustes, les taxes élevées sur les produits locaux et la subordination des économies coloniales à l'économie de la métropole ont souvent entraîné des déséquilibres économiques importants. Face à ces pratiques, les mouvements de protestation ont cherché à mettre en avant les revendications des populations locales. Ils ont souvent réclamé une répartition plus équitable des ressources, un accès égal à l'éducation et aux opportunités économiques, ainsi qu'une plus grande autonomie politique.
  • La démocratisation en Europe est devenue un modèle qui a conduit à une perte de prestige du modèle européen. Même si l'on a constaté un processus d'approfondissement de la démocratie dans les pays européens dans les années 1910-1920, ce modèle a été critiqué et utilisé comme exemple à suivre pour les colonies. Cependant, ce processus de démocratisation n'a pas touché les colonies. Les élites des pays coloniaux ont été témoins de ce phénomène de démocratisation qui ne les a pas touchés. Cela a contribué à alimenter le mouvement nationaliste et la lutte pour l'indépendance dans les colonies, où les populations autochtones réclamaient une plus grande participation politique et une plus grande autonomie. Les élites des pays coloniaux ont vu la démocratisation en Europe comme une preuve de la capacité de l'homme à s'auto-gouverner et ont donc réclamé une participation équitable aux processus décisionnels dans leurs propres pays. Cette demande a été motivée par l'aspiration à une plus grande autonomie et une plus grande égalité politique, qui étaient considérées comme des droits naturels. Cependant, les métropoles ont souvent refusé de reconnaître ces demandes et ont maintenu leur domination politique sur les colonies. Cela a conduit à une frustration grandissante et à une contestation plus forte de la domination coloniale, ce qui a finalement conduit à des mouvements de protestation et à des luttes pour l'indépendance.
  • L'influence de la révolution russe a été un événement capital. La Révolution russe de 1917 a eu une influence significative sur les colonies, en particulier en Afrique du Nord et en Indochine. La révolution a fourni un modèle alternatif pour l'organisation politique et sociale qui a été très attrayant pour de nombreux mouvements nationalistes dans les colonies. Les idéaux communistes, tels que l'égalité sociale et la propriété collective des moyens de production, ont été présentés comme une alternative au système colonial injuste et exploiteur. Les mouvements nationalistes dans les colonies ont adopté les idées et les tactiques de la révolution russe, tels que le militantisme, la mobilisation de masse, la grève et la lutte armée. La révolution russe a également fourni un modèle pour l'organisation politique. Les partis communistes ont été créés dans les colonies, et ont été utilisés comme un moyen de mobiliser les masses et de lutter contre la domination coloniale. Les partis communistes ont également été utilisés comme une plate-forme pour la promotion de l'indépendance et de l'autonomie politique. En Afrique du Nord, la Révolution russe a eu un impact significatif sur le mouvement nationaliste algérien. Le Parti communiste algérien, fondé en 1936, a été une force importante dans la lutte pour l'indépendance de l'Algérie. En Indochine, la révolution russe a également été une source d'inspiration pour les mouvements nationalistes vietnamiens, qui ont créé leur propre parti communiste, le Parti communiste vietnamien.
  • Le renouveau des religions locales a été un autre terreau pour les mouvements nationalistes. Le renouveau des religions locales a été un autre terreau pour les mouvements nationalistes dans les colonies. Dans de nombreux pays colonisés, la religion a été utilisée comme un moyen d'affirmer l'identité nationale et la spécificité culturelle face à la domination coloniale. Dans le monde arabe, le renouveau de l'islam a été intimement lié au développement des mouvements nationalistes. Les mouvements nationalistes arabes ont utilisé l'islam comme un élément central de leur vision politique, en présentant l'islam comme un fondement de l'identité et de la culture arabes. Les mouvements nationalistes arabes ont également utilisé l'islam pour mobiliser les masses, en particulier les classes populaires et rurales. En Inde, le renouveau du bouddhisme a accompagné les mouvements indépendantistes. Le leader indien B.R. Ambedkar a encouragé les Dalits, les "intouchables" de la société indienne, à se convertir au bouddhisme comme une forme de protestation contre la domination coloniale et la discrimination de caste. Ambedkar a vu le bouddhisme comme une alternative à la domination hindoue, et a encouragé la conversion au bouddhisme comme un moyen de s'émanciper de la domination coloniale et de la discrimination de caste.
Carte du Monde présentant les possessions coloniales en 1945.

La mondialisation des affrontements

La période de l'entre-deux-guerres a été marquée par une intensification de la mondialisation des affrontements. Les zones de tensions ont en effet augmenté en nombre et en intensité, reflétant la montée des nationalismes et des revendications territoriales dans plusieurs régions du monde. En Europe, la montée du nazisme et du fascisme a conduit à la Seconde Guerre mondiale, avec des conséquences dramatiques pour l'ensemble du continent. En Asie, l'expansionnisme japonais a entraîné des conflits avec la Chine et d'autres pays de la région, aboutissant à la guerre sino-japonaise et à la participation du Japon à la Seconde Guerre mondiale. En Amérique latine, les conflits territoriaux ont été exacerbés par l'impérialisme américain et la doctrine du « Big Stick », avec des interventions militaires dans plusieurs pays de la région. En Afrique, les rivalités coloniales ont abouti à des conflits sanglants, notamment au sein de l'empire français. Dans ce contexte, la Société des Nations, créée après la Première Guerre mondiale pour promouvoir la paix et la coopération internationales, a montré ses limites. Malgré ses efforts pour résoudre les conflits, elle n'a pas réussi à empêcher la montée des tensions et la multiplication des affrontements à travers le monde.

Le Moyen-Orient est devenu une véritable poudrière dans l'entre-deux-guerres. Le démembrement de l'Empire ottoman a créé de nombreux défis pour les populations qui y vivaient, notamment pour les grecs et les turcs. Les accords de Sykes-Picot, signés en 1916, ont partagé le Moyen-Orient en zones d'influence française et britannique, créant des frontières artificielles et instables. Les populations locales ont été divisées, certains groupes étant favorisés tandis que d'autres étaient marginalisés. La présence de minorités ethniques et religieuses, telles que les grecs et les turcs, dans les territoires de ces deux nations a créé des tensions, qui ont conduit à des affrontements violents et à des déplacements massifs de population. Le conflit entre les grecs et les turcs a également conduit à la guerre gréco-turque de 1919-1922, qui a eu des conséquences désastreuses pour les populations civiles. La région a également été marquée par la montée du nationalisme arabe et l'émergence de mouvements politiques tels que le Baas et les Frères musulmans

La Chine a connu une période de chaos après la révolution de 1911, qui a renversé la dynastie Qing et a proclamé la République de Chine. Cependant, malgré cette proclamation, la Chine était toujours divisée en plusieurs régions sans gouvernement central fort, ce qui a entraîné une instabilité politique persistante. Dans les années 1920, la Chine a été confrontée à de nombreux défis, notamment des rébellions locales, des conflits régionaux et des troubles sociaux. Le mouvement nationaliste, dirigé par Sun Yat-sen, a tenté de moderniser la Chine et de renforcer l'autorité centrale, mais ses efforts ont été entravés par les guerres civiles et l'ingérence étrangère. La Chine a également été confrontée à des agressions extérieures, notamment la guerre sino-japonaise de 1937-1945, pendant laquelle le Japon a envahi la Chine et a commis de nombreux crimes de guerre. Toutes ces tensions ont affaibli la Chine et ont entravé sa capacité à se développer et à devenir une puissance mondiale.

Dans les années 1920, le Japon est devenu une puissance impérialiste ambitieuse en Asie de l'Est, avec des ambitions territoriales en Corée et en Chine. Au début du XXe siècle, le Japon avait déjà établi une présence économique en Mandchourie, une région de Chine riche en ressources naturelles, où les capitaux japonais dominaient. En 1931, le Japon a envahi la Mandchourie, en prétextant une attaque présumée par des soldats chinois sur un chemin de fer contrôlé par les Japonais. Le Japon a établi un État fantoche appelé le Mandchoukouo, dirigé par un ancien empereur chinois choisi par les Japonais. Cette invasion a été condamnée par la Société des Nations, mais le Japon a refusé de se conformer aux résolutions de l'organisation internationale. En 1937, le Japon a lancé une invasion à grande échelle de la Chine, qui a déclenché la guerre sino-japonaise de 1937-1945. Pendant cette guerre, le Japon a commis de nombreux crimes de guerre, tels que le massacre de Nankin et l'utilisation d'armes chimiques contre les civils. L'invasion japonaise de la Chine a été un tournant dans l'histoire de l'Asie de l'Est et a contribué à déclencher la Seconde Guerre mondiale dans cette région. Elle a également discrédité la Société des Nations, qui s'est avérée impuissante à empêcher l'agression japonaise en Chine.

Dans les années 1920, l'Allemagne et l'Italie ont commencé à se tourner vers des régimes totalitaires, avec des gouvernements fascistes dirigés par Mussolini et Hitler. Ces régimes ont violé les dispositions du Traité de Versailles de 1919, qui avait mis fin à la Première Guerre mondiale, en réarmant, en annexant des territoires voisins et en poursuivant des politiques expansionnistes. En Asie, le Japon est devenu un État militariste dans les années 1930, lorsque le pouvoir est passé aux mains des militaires. Le Japon a cherché à créer une sphère de coprospérité en Asie de l'Est, en s'emparant de territoires voisins, notamment la Mandchourie en Chine et une partie de l'Indochine française. Le Japon a également signé un pacte anti-Komintern avec l'Allemagne nazie en 1936, qui visait à contrer l'influence communiste dans le monde. Ces régimes totalitaires en Europe et en Asie ont fini par former une coalition, avec l'Allemagne, l'Italie et le Japon formant l'Axe pendant la Seconde Guerre mondiale. Cette alliance a conduit à des conflits massifs en Europe, en Afrique et en Asie, et a eu des conséquences désastreuses pour les populations civiles dans ces régions.

L'alliance des régimes totalitaires en Europe et en Asie était une nouvelle menace pour la stabilité mondiale. Les pactes signés en novembre 1936, tels que le Pacte Rome-Berlin et le Pacte antikommintern entre l'Allemagne et le Japon, ont renforcé les liens entre ces régimes et ont jeté les bases de la future alliance de l'Axe.

Le Pacte Rome-Berlin a été signé le 25 octobre 1936 entre l'Allemagne nazie et l'Italie fasciste. Ce pacte a établi une alliance militaire et politique entre les deux pays, dans laquelle ils se sont engagés à coopérer étroitement sur le plan diplomatique et à agir ensemble en cas de conflit. Le pacte a été vu comme une consolidation de la relation de plus en plus étroite entre Adolf Hitler et Benito Mussolini, qui ont partagé une idéologie politique similaire et une vision de l'expansion territoriale de leurs pays respectifs. Le Pacte antikommintern, signé le 25 novembre 1936 entre l'Allemagne et le Japon, était un pacte contre le communisme et visait principalement à contrer l'influence de l'Union soviétique en Europe et en Asie. Il a établi une alliance politique entre les deux pays pour une durée de cinq ans, dans laquelle ils ont convenu de coopérer pour s'opposer aux activités communistes internationales et pour s'entraider en cas de conflit. Le pacte a également été ouvert à la signature d'autres pays et a finalement été signé par une douzaine de pays, y compris l'Italie, la Hongrie et l'Espagne. Ces deux pactes ont joué un rôle important dans la consolidation des alliances politiques entre les régimes totalitaires en Europe et en Asie dans les années 1930. Ils ont contribué à renforcer la position de l'Allemagne nazie en Europe et l'influence japonaise en Asie, tout en consolidant le camp anti-communiste et en créant un front uni contre les démocraties occidentales.

Le Pacte tripartite de Rome-Berlin-Tokyo, signé entre l'Allemagne, l'Italie et le Japon le 27 septembre 1940, a formalisé cette alliance et a affirmé la solidarité des régimes totalitaires dans leur désir de se partager le monde après la guerre. Cette alliance a conduit à une escalade des conflits et a finalement conduit à la Seconde Guerre mondiale. Ce pacte énonçait la solidarité des trois pays et leur volonté de se partager le monde après la victoire de l'Axe (l'Allemagne, l'Italie et le Japon) sur les Alliés (la Grande-Bretagne, les États-Unis, l'Union soviétique et les autres nations qui leur étaient alliées). Le pacte affirmait également que les trois pays collaboreraient militairement, économiquement et politiquement pour atteindre leurs objectifs communs. Les parties s'engageaient à se défendre mutuellement en cas d'attaque d'une puissance qui n'était pas déjà en guerre avec eux. Le pacte tripartite a ainsi créé une alliance militaire qui a joué un rôle majeur dans la Seconde Guerre mondiale. Le Pacte tripartite de Rome-Berlin-Tokyo a été signé peu de temps après l'entrée en guerre de l'Italie aux côtés de l'Allemagne. Avec l'adhésion du Japon, l'alliance de l'Axe est devenue une force militaire et économique considérable. Cependant, malgré cette alliance, les trois pays n'ont pas réussi à s'entendre sur certaines questions clés, telles que la guerre contre l'Union soviétique. Cette division a affaibli l'alliance de l'Axe et contribué à sa défaite finale en 1945.

Parallèlement, l'impuissance de la Société des Nations à contrôler les agressions militaires de ces régimes a conduit à son déclin inexorable. La SDN était une organisation internationale créée à la suite de la Première Guerre mondiale, mais elle n'a pas été en mesure d'empêcher les agressions militaires de l'Allemagne, de l'Italie et du Japon. Le départ de ces régimes totalitaires de la SDN a discrédité l'organisation, qui a perdu toute crédibilité aux yeux de la communauté internationale.

Contrairement à la Première Guerre mondiale, où la guerre a commencé en Europe et s'est propagée dans le monde entier, la Seconde Guerre mondiale a vu l'émergence de foyers de tension en dehors de l'Europe, ce qui a finalement conduit à une guerre mondiale. Les conflits ont éclaté en Asie, notamment entre la Chine et le Japon, et dans le Pacifique, où les États-Unis et le Japon se sont affrontés. En outre, l'Allemagne nazie a tenté de conquérir l'Union soviétique, provoquant ainsi une guerre sur le front de l'Est. Finalement, l'ensemble de ces conflits a conduit à une guerre totale qui a impliqué toutes les grandes puissances du monde et a eu des conséquences dramatiques pour des millions de personnes à travers le monde.

La Deuxième guerre mondiale

Aperçu chronologique

Elle se déroule de part est d’autre d’un axe qui est l’année 1942 avec une première période marquée par des succès pour l’axe Rome-Berlin-Tokyo avec en particulier une invasion rapide (blitzkrieg) de l’Europe notamment la Norvège, la Belgique, le Danemark et la France.

En 1940, la plupart de l'Europe était sous domination allemande et italienne, après que l'Allemagne nazie eut lancé une série de blitzkriegs victorieuses contre plusieurs pays européens, notamment la Pologne, le Danemark, la Norvège, la Belgique, les Pays-Bas et la France. La France, qui était censée avoir la première armée du monde à l'époque, a été mise en déroute par les forces allemandes malgré leur résistance acharnée. Après la défaite de la France, le gouvernement français a signé un armistice avec l'Allemagne, ce qui a permis à l'Allemagne d'occuper la plupart du pays et d'établir un régime de collaboration avec le gouvernement français de Vichy. L'Angleterre était le seul pays à résister aux avancées de l'Allemagne à ce moment-là, grâce notamment à la Royal Air Force (RAF) qui avait repoussé la Luftwaffe allemande lors de la bataille d'Angleterre. Cette résistance britannique a finalement conduit à la création de la coalition des Alliés, qui a permis de mener la guerre contre l'Axe jusqu'à la victoire finale en 1945.

En juin 1941, l'Union soviétique a été envahie par les forces allemandes dans le cadre de l'opération Barbarossa, qui a constitué la plus grande opération militaire terrestre de l'histoire. Cette invasion a été marquée par des batailles brutales et meurtrières, notamment la bataille de Stalingrad, qui a été l'une des plus sanglantes de toute la guerre. En avril 1941, les États-Unis n'étaient pas encore entrés en guerre, mais cela a changé le 7 décembre de la même année, lorsque l'armée impériale japonaise a attaqué la base navale américaine de Pearl Harbor à Hawaï. Cette attaque a causé des pertes importantes pour les forces américaines et a été le déclencheur de l'entrée en guerre des États-Unis aux côtés des Alliés. L'entrée en guerre des États-Unis a constitué un tournant majeur dans la guerre, car elle a apporté des ressources économiques et militaires considérables à la coalition des Alliés, ce qui a finalement contribué à la défaite de l'Axe.

En 1942, le Japon a mené une série de blitzkriegs dans le Pacifique et en Asie du Sud-Est, profitant de la désorganisation initiale des forces américaines et britanniques dans la région. Les forces japonaises ont rapidement conquis une zone énorme qui comprenait des territoires tels que les Philippines, la Malaisie, Singapour, l'Indochine française, les Indes orientales néerlandaises et plusieurs îles de l'océan Pacifique. La campagne japonaise a été marquée par des batailles brutales, notamment la bataille de la mer de Corail et la bataille de Midway, qui ont été des tournants importants dans la guerre dans le Pacifique. Cependant, la stratégie japonaise d'expansion rapide s'est finalement retournée contre eux, car elle a étiré leurs forces et affaibli leur capacité à maintenir le contrôle des territoires conquis. Au fil du temps, les Alliés ont pu reprendre l'initiative dans la région, en menant des offensives contre les forces japonaises et en les repoussant progressivement de leurs positions conquises. Cette campagne a pris fin en 1945 avec la capitulation du Japon, qui a mis fin à la guerre dans le Pacifique.

Les succès des Forces de l'Axe en Europe (31 août 1939- 21 juin 1941).

A partir de l'été 1942, les Alliés ont commencé à remporter leurs premières victoires significatives dans la guerre. Après des mois de défaites et de revers, les Alliés ont finalement lancé des offensives réussies en Afrique du Nord, en repoussant les forces allemandes et italiennes en Libye et en Tunisie. Avec l'entrée en guerre des États-Unis et leur puissance industrielle massive, la guerre a commencé à s'accélérer. Les États-Unis ont mobilisé rapidement leur économie pour produire des quantités massives de matériel de guerre, y compris des avions, des chars, des munitions et des navires. Cette production massive a finalement permis aux Alliés de disposer de ressources supérieures à celles de l'Axe, malgré les revers initiaux. Au fur et à mesure que la guerre progressait, les Alliés ont commencé à prendre l'initiative sur plusieurs fronts, notamment en Afrique du Nord, en Italie et en Europe de l'Est. Les batailles de Stalingrad et de Koursk en URSS ont également marqué des tournants importants dans la guerre sur le front de l'Est.

À partir de l'été 1942, les Alliés ont commencé à remporter des victoires importantes, mettant fin à la période de succès de l'Axe. La bataille de Midway en juin 1942 a été un tournant majeur de la guerre dans le Pacifique, alors que la bataille d'El Alamein en Égypte en octobre-novembre 1942 a permis aux forces britanniques de repousser les Allemands et de prendre l'avantage en Afrique du Nord. La bataille de Stalingrad, qui a eu lieu de juillet 1942 à février 1943, a également été décisive sur le front de l'Est, alors que le débarquement allié en Afrique du Nord en novembre 1942 a ouvert la voie à une invasion de l'Italie et de l'Europe continentale. Grâce à ces événements, les Alliés ont pu inverser la situation en leur faveur et passer d'une guerre militaire à une guerre économique, produisant plus de matériel de guerre qu'ils n'en perdaient.

2 carte monde 1942.jpg

En 1943, la Seconde Guerre mondiale était à un tournant décisif. La bataille de Stalingrad a été l'un des tournants majeurs de la Seconde Guerre mondiale. Les forces allemandes avaient lancé une offensive massive sur la ville de Stalingrad en juillet 1942, dans le but de prendre le contrôle de la région et d'affaiblir les forces soviétiques. Cependant, les Soviétiques ont résisté avec succès et ont finalement encerclé les forces allemandes dans la ville. Les combats ont été acharnés, avec des conditions météorologiques extrêmes, une guerre de rue brutale et une pénurie de nourriture et de fournitures pour les deux camps.La défaite allemande à Stalingrad a été un tournant majeur de la guerre sur le front de l'Est. Les forces allemandes ont perdu près de 300 000 soldats et ont subi une humiliation majeure. Cette défaite a également été un coup dur pour le moral des forces allemandes et a sapé leur confiance dans leur capacité à remporter la guerre. En revanche, la victoire soviétique a galvanisé le moral des forces alliées et a montré que les forces de l'Axe n'étaient pas invincibles. La bataille de Stalingrad a également marqué le début de la contre-offensive soviétique qui allait finalement conduire à la défaite de l'Allemagne nazie.

L'opération Husky, qui a débuté en juillet 1943, était une opération majeure des forces alliées pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle avait pour objectif de débarquer en Sicile, une île clé contrôlée par l'Italie, l'un des piliers de l'Axe. Les forces alliées, composées de troupes britanniques, canadiennes et américaines, ont mené une invasion amphibie massive de la Sicile, qui a été fortement défendue par les forces italiennes. Cependant, les forces alliées ont réussi à s'emparer de l'île après plusieurs semaines de combats intenses. Cette victoire a permis aux forces alliées de sécuriser une base importante pour l'invasion de l'Italie continentale. L'opération Husky a également contribué à la neutralisation de l'Italie en tant que pilier de l'Axe. L'Italie a finalement capitulé en septembre 1943, après le renversement du régime fasciste de Mussolini et la formation d'un gouvernement italien favorable aux Alliés. Cette capitulation a ouvert la voie à une invasion alliée de l'Italie continentale, qui a commencé en septembre 1943.

En novembre 1943, la première grande conférence des Alliés s'est tenue à Téhéran, en Iran. Cette conférence a été marquée par la présence de trois dirigeants majeurs de l'époque : le président américain Franklin D. Roosevelt, le Premier ministre britannique Winston Churchill et le leader soviétique Joseph Staline. Cette conférence a permis d'ébaucher les premiers problèmes de l'après-guerre et les Alliés se sont interrogés sur la manière d'exploiter leur victoire et de dessiner les contours de l'après-guerre. Lors de la conférence de Téhéran, les Alliés ont convenu de l'ouverture d'un second front en Europe de l'Ouest en 1944, ce qui a finalement eu lieu avec le débarquement de Normandie en juin 1944. Les dirigeants ont également discuté de la manière de traiter l'Allemagne après la guerre, avec la mise en place d'une occupation et la démilitarisation du pays. La conférence a également jeté les bases de la création des Nations Unies, qui seraient créées après la guerre pour assurer la paix et la sécurité dans le monde.

L'année 1944 a été marquée par des événements décisifs dans la Seconde Guerre mondiale. Le plus notable a été le débarquement en Normandie, également connu sous le nom de D-Day, le 6 juin 1944. Cette opération était une invasion amphibie massive menée par les forces alliées, principalement composées de troupes américaines, britanniques et canadiennes, qui ont débarqué sur les plages de Normandie pour libérer la France occupée par les Allemands. Le débarquement a été un succès, bien qu'avec de lourdes pertes, et a marqué le début de la libération de l'Europe de l'Ouest. Pendant ce temps, dans le Pacifique, les États-Unis ont poursuivi leur campagne pour reconquérir les territoires occupés par les forces japonaises. Les forces américaines ont remporté une série de batailles navales décisives, notamment la bataille de la mer des Philippines en juin 1944, qui a marqué la fin de la présence navale japonaise dans la région. Les États-Unis ont également mené une campagne de bombardements massifs sur les îles japonaises, qui ont causé de graves dommages économiques et ont contribué à affaiblir la capacité militaire japonaise.

L'année 1945 a été l'année décisive de la Seconde Guerre mondiale. Les forces alliées ont continué leur avancée contre l'Allemagne nazie et l'Empire du Japon, qui étaient pris en étau par les armées russes et les armées anglo-américano-françaises. En Europe, les forces alliées ont lancé une série d'offensives majeures qui ont contribué à la défaite de l'Allemagne. En janvier 1945, les Soviétiques ont lancé l'offensive Vistule-Oder, qui a permis de prendre Berlin en mai 1945. Pendant ce temps, les forces alliées occidentales ont mené l'offensive en Rhénanie, qui a abouti à la capture de la ville stratégique de Cologne. Ces offensives ont finalement conduit à la reddition de l'Allemagne le 8 mai 1945. Dans le Pacifique, les forces alliées ont poursuivi leur campagne pour vaincre le Japon. Les États-Unis ont mené une série de bombardements massifs sur les villes japonaises, culminant avec les bombes atomiques larguées sur Hiroshima et Nagasaki en août 1945. Cette action a finalement conduit à la reddition du Japon le 15 août 1945, mettant ainsi fin à la Seconde Guerre mondiale.

3 carte libe europe 44 45.jpg

La guerre en Europe, l’effondrement des puissances traditionnelles et l’émergence de la logique des blocs

La France, qui avait été l'une des grandes puissances en Europe pendant des siècles, a subi un effondrement rapide et dévastateur face à l'Allemagne nazie lors de la Seconde Guerre mondiale. En mai 1940, l'armée allemande a envahi la France, forçant le gouvernement à se replier à Bordeaux. En seulement cinq semaines, les forces allemandes ont conquis la majeure partie du pays, laissant Paris occupée. Sous l'occupation allemande, la France a été divisée en deux parties : une zone occupée directement par les forces allemandes et une zone libre qui était administrée par le régime de Vichy, dirigé par le maréchal Pétain. Le régime de Vichy a lancé une politique de collaboration avec l'Allemagne nazie, qui a conduit à la persécution et à la déportation des Juifs et d'autres minorités. La défaite rapide de la France a été un choc pour le monde entier et a eu des conséquences profondes pour le pays. La France a perdu son statut de grande puissance et a été contrainte de se retirer de la scène internationale. Elle a dû reconstruire son économie et sa société après la guerre, et a dû faire face à de nombreux défis, notamment la question de la collaboration et de la résistance pendant la guerre.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la Grande-Bretagne a joué un rôle crucial dans la résistance contre l'Allemagne nazie, mais elle a également subi de lourdes pertes et s'est retrouvée dans une position de faiblesse. La guerre a eu un impact dévastateur sur l'économie britannique, qui était déjà affaiblie par la Grande Dépression, et le pays a rapidement été ruiné. En tant que résultat, la Grande-Bretagne a absolument besoin de l'aide des États-Unis pour continuer à se maintenir en guerre. Les États-Unis ont fourni une aide matérielle considérable à la Grande-Bretagne, y compris des armes, des munitions, des fournitures médicales et des denrées alimentaires. Cela a permis à la Grande-Bretagne de résister aux attaques allemandes et de poursuivre la guerre. Cependant, malgré la résistance britannique, le pays n'a pas été en mesure de prendre la direction de la guerre, et a été incapable de lancer un processus de reconquête de l'Europe occupée par les forces allemandes. La Grande-Bretagne a dû compter sur les forces américaines pour mener les offensives militaires et libérer l'Europe de l'occupation nazie.

Les États-Unis ont joué un rôle crucial dans la victoire des Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale en fournissant des armes, des équipements et des fournitures essentiels aux forces militaires alliées. L'industrie américaine a été en mesure de produire à grande échelle des avions, des chars, des navires, des armes légères, des munitions et d'autres fournitures nécessaires à la guerre. En plus de fournir un soutien matériel, les États-Unis ont également fourni une assistance financière aux Alliés pendant la guerre, notamment à la Grande-Bretagne et à l'Union soviétique. Cette aide financière a aidé à maintenir les Alliés en guerre et a contribué à la victoire finale. La position économique et industrielle des États-Unis après la guerre a également été renforcée, ce qui a contribué à la transformation des États-Unis en une superpuissance économique et politique mondiale dans les décennies suivantes.

L'Union soviétique a joué un rôle crucial dans la victoire des Alliés en Europe. Malgré les pertes énormes subies lors de la guerre, elle a réussi à mobiliser une force militaire et industrielle considérable. Les Soviétiques ont mené des opérations décisives sur le front de l'Est, notamment à Stalingrad et Koursk, qui ont infligé de lourdes pertes aux forces allemandes. Cette pression constante a contraint Hitler à déplacer une grande partie de ses troupes de l'Ouest vers l'Est, affaiblissant ainsi les défenses allemandes sur tous les fronts.

Les États-Unis et l'Union soviétique ont émergé comme les nouveaux maîtres du jeu après la Seconde Guerre mondiale, chacun avec une influence considérable sur la scène internationale. Les États-Unis étaient devenus la principale puissance économique du monde, avec une forte présence militaire et diplomatique sur tous les continents. L'Union soviétique, quant à elle, avait établi une sphère d'influence considérable en Europe de l'Est, avec des gouvernements communistes soutenus par Moscou. Les relations entre les deux superpuissances étaient tendues, avec des tensions croissantes qui ont conduit à la guerre froide et à une course aux armements qui a duré des décennies.

Le bilan de la guerre

Le bilan humain de la Seconde Guerre mondiale est catastrophique. On estime qu'environ 50 millions de personnes ont perdu la vie, ce qui représente environ 20 fois plus que le nombre de morts de la Première Guerre mondiale. Parmi ces 50 millions de morts, 20 millions sont recensés en URSS, un chiffre qui pèsera sur les négociations concernant la place de l'Union Soviétique dans le nouvel ordre international qui se mettra en place après 1945. En plus des pertes humaines, la guerre a également causé d'importants dégâts matériels et économiques, qui ont laissé de nombreuses régions du monde en ruines. La Seconde Guerre mondiale a donc eu des conséquences majeures sur la politique, l'économie et la société de nombreux pays, et a profondément marqué l'histoire du XXème siècle.

Le bilan économique de la guerre est également catastrophique, en particulier pour l'Europe et le Japon qui ont été durement touchés et détruits. L'Allemagne, en particulier, a été considérée comme étant à "zéro" en termes de sa situation économique et sociale après la guerre, avec une grande partie de son infrastructure et de son industrie détruites. Il y avait un état de détresse énorme et une pénurie de nourriture, de logement et de travail. La reconstruction de l'Europe a été l'une des tâches les plus importantes dans les années suivant la fin de la guerre.

La Shoah est l'un des pires crimes de l'histoire de l'humanité et a causé la mort de millions de personnes, principalement des Juifs mais aussi des Roms, des Slaves, des homosexuels et des personnes handicapées. Les nazis ont planifié et mis en œuvre une entreprise d'élimination systématique et industrielle de ces groupes, dans le but de créer une Europe dépourvue de ces « éléments indésirables ». Cela a entraîné la mort de 6 à 10 millions de personnes, soit environ deux tiers de la population juive d'Europe avant la guerre. La Shoah a également eu des conséquences durables sur les communautés juives dans le monde entier et a profondément marqué la mémoire collective de l'humanité.

L'entrée dans l'ère nucléaire est un des bilans importants de la Seconde Guerre mondiale. Les bombardements atomiques d'Hiroshima et Nagasaki en août 1945 ont eu un impact majeur sur la fin de la guerre et ont marqué l'histoire en étant les premiers exemples d'utilisation de l'arme nucléaire à des fins militaires. Cette situation a également marqué le début d'une course aux armements nucléaires entre les États-Unis et l'URSS qui a caractérisé la guerre froide pendant plusieurs décennies. Cette situation a également eu un impact sur les relations internationales et la géopolitique mondiale en favorisant la création de nouveaux blocs et en exacerbant les tensions entre les grandes puissances.

La Guerre froide

La Guerre froide était une période de tensions politiques, militaires et idéologiques entre les États-Unis et l'Union soviétique, qui s'est étendue de la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945 jusqu'à la fin des années 1980. Les deux puissances mondiales avaient des idéologies et des systèmes politiques différents : les États-Unis défendaient le capitalisme et la démocratie, tandis que l'Union soviétique soutenait le communisme et le socialisme. Les causes de la Guerre froide sont multiples, mais les tensions ont été alimentées par la course aux armements, la propagande et l'espionnage, ainsi que par les conflits idéologiques entre les deux superpuissances. Les États-Unis et l'Union soviétique se sont engagés dans des guerres par procuration dans des régions telles que l'Amérique latine, l'Afrique et l'Asie, soutenant chacun leur camp respectif. La Guerre froide a pris fin en 1989 avec la chute du Mur de Berlin et la dissolution de l'Union soviétique en 1991. La fin de la Guerre froide a été marquée par des changements importants dans le monde, y compris la fin de la division de l'Europe, la fin de la course aux armements, et une réduction de la tension entre les États-Unis et la Russie.

Un monde bipolaire

Le monde bipolaire est un concept qui décrit une configuration mondiale dans laquelle deux superpuissances dominent la politique internationale. Ce concept a été utilisé pour décrire la période de la Guerre froide, lorsque les États-Unis et l'Union soviétique étaient les deux principales puissances mondiales. Pendant la Guerre froide, les États-Unis et l'Union soviétique se sont livrés à une compétition pour le pouvoir et l'influence dans le monde entier, se disputant l'allégeance des pays en développement et s'engageant dans des conflits par procuration dans diverses régions du monde. Cette rivalité a créé une atmosphère de méfiance et de tension, alimentée par une course aux armements massive et des activités de renseignement intenses. Le monde bipolaire a eu un impact significatif sur la politique mondiale, la diplomatie et les relations internationales. Les pays ont été forcés de choisir leur camp, et les alliances ont été formées en fonction de la position de chaque pays dans la confrontation Est-Ouest. La bipolarité a également façonné l'économie mondiale, avec l'émergence de deux systèmes économiques concurrents, le capitalisme et le communisme. Bien que le monde bipolaire de la Guerre froide ait pris fin avec la chute de l'Union soviétique, la rivalité entre les grandes puissances reste une caractéristique de la politique mondiale contemporaine.

Les objectifs géopolitiques des États-Unis et de l'Union soviétique

Les objectifs géopolitiques des États-Unis et de l'Union soviétique pendant la Guerre froide étaient différents. L'URSS avait pour objectif de protéger ses frontières et de maintenir son régime communiste en place, ainsi que de promouvoir le communisme dans le monde entier, bien que cette stratégie ait été adaptée à une position défensive après la Seconde Guerre mondiale. L'URSS a également cherché à étendre son influence en Europe de l'Est en créant une zone tampon de régimes communistes alliés, souvent appelée le « glacis protecteur ».

Les États-Unis, quant à eux, avaient pour objectif de préserver leur position de puissance mondiale et de contenir l'influence de l'Union soviétique dans le monde. Pour ce faire, ils ont créé des alliances militaires avec des pays du monde entier, tels que l'OTAN, dans le but de contenir la menace communiste. Les États-Unis ont également cherché à étendre leur zone d'influence économique et politique, en particulier en Amérique latine et en Asie, en soutenant les gouvernements pro-occidentaux.

Ainsi, les deux superpuissances avaient des objectifs géopolitiques différents, mais leurs stratégies ont fini par se heurter, créant un climat de méfiance et de tensions internationales qui a duré plusieurs décennies.

  •      Bloc de l'Ouest, pays de l'OTAN
  •      Bloc de l'Est, pays du pacte de Varsovie
  •       Rideau de fer
  •      Pays neutres
  •      Mouvement des non-alignés
  • (L'Albanie finira par rompre avec l'URSS pour s'aligner sur la Chine populaire.)

    Les camps en présence

    Pendant la Guerre froide, le monde était divisé en deux camps principaux : le bloc occidental, dirigé par les États-Unis et comprenant la plupart des pays d'Europe de l'Ouest, du Moyen-Orient, d'Amérique latine et du Japon. Ce bloc était également soutenu par des alliances militaires telles que l'OTAN.

    Le bloc communiste, dirigé par l'Union soviétique, comprenait l'URSS elle-même, ainsi que les pays communistes d'Europe de l'Est connus sous le nom de Démocraties populaires. La Chine est également devenue un membre important de ce bloc après la prise de pouvoir de Mao Tsé-toung en 1949. D'autres pays communistes tels que Cuba, l'Égypte et la Syrie ont également rejoint ce bloc.

    Il est important de noter que certains pays ont adopté une position de neutralité pendant la Guerre froide, notamment l'Inde et le Ghana. Cependant, la plupart des pays du monde ont été influencés d'une manière ou d'une autre par la rivalité entre les deux blocs, que ce soit par le biais de l'aide économique, de la propagande, des alliances militaires ou des conflits régionaux par procuration.

    Périodisation de la Guerre froide

    1947 - 1953 : fixation des deux blocs

    La période de 1947 à 1953 a été marquée par la mise en place du Plan Marshall et la fixation des deux blocs de la Guerre froide.

    Le Plan Marshall, officiellement appelé Programme de rétablissement européen, a été proposé par les États-Unis en 1947 pour aider à la reconstruction économique de l'Europe après la Seconde Guerre mondiale. Le plan prévoyait l'octroi d'une aide économique massive aux pays européens, y compris l'Allemagne de l'Ouest, pour aider à leur reconstruction et renforcer leur résistance contre l'expansion communiste. Le plan a été financé par les États-Unis et a duré jusqu'en 1951. Il est considéré comme un facteur clé dans la reprise économique de l'Europe de l'Ouest et dans la consolidation de l'alliance occidentale.

    Pendant cette période, les deux blocs de la Guerre froide ont également été fixés. En 1947, le président américain Harry S. Truman a annoncé la politique de containment, qui visait à contenir l'expansion communiste dans le monde entier. Cette politique a été mise en œuvre par le biais de l'aide économique et militaire aux pays alliés, ainsi que par des mesures diplomatiques pour isoler les pays communistes.

    L'année suivante, en 1948, l'Union soviétique a créé le Comecon (Conseil d'assistance économique mutuelle), une organisation économique destinée à coordonner l'aide économique entre les pays communistes d'Europe de l'Est. En réponse, les pays d'Europe de l'Ouest ont créé l'Organisation européenne de coopération économique (OECE), qui a éventuellement évolué en l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en 1961.

    Le coup de Prague de 1948 a été un événement important de la Guerre froide en Europe. En février 1948, les communistes ont pris le contrôle du gouvernement tchécoslovaque après une série de manœuvres politiques et de pressions exercées sur les partis non communistes. Cette prise de pouvoir a conduit à la mise en place d'un régime communiste en Tchécoslovaquie, qui a été l'un des pays les plus industrialisés d'Europe de l'Est.

    Le coup de Prague a été considéré comme un exemple de plus de l'expansion du communisme en Europe de l'Est et a été vu comme une menace pour la sécurité de l'Europe occidentale. Les pays occidentaux, en particulier les États-Unis, ont été profondément préoccupés par cet événement et ont intensifié leurs efforts pour contrer l'expansion du communisme dans la région. Ils ont également renforcé leur soutien économique et militaire à leurs alliés en Europe de l'Ouest et ont créé des alliances militaires telles que l'OTAN pour renforcer leur sécurité collective.

    Le blocus de Berlin de 1948-1949 a été un événement majeur de la Guerre froide. Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'Allemagne avait été divisée en quatre zones d'occupation contrôlées respectivement par les États-Unis, l'URSS, la Grande-Bretagne et la France. Berlin, située dans la zone d'occupation soviétique, avait également été divisée en quatre secteurs. En juin 1948, Staline a ordonné le blocus de Berlin-Ouest, qui était sous contrôle des Alliés occidentaux, dans le but de réduire la présence occidentale en Allemagne. Les Soviétiques ont coupé les routes, les voies ferrées et les canaux qui reliaient Berlin à l'Allemagne de l'Ouest, dans l'espoir de forcer les Alliés à abandonner la ville. Les Alliés occidentaux ont réagi en organisant un pont aérien pour acheminer les fournitures à Berlin-Ouest, qui a duré plus d'un an. Le blocus a finalement pris fin en mai 1949, après que Staline a réalisé que le pont aérien était trop efficace pour être contourné. Cependant, cet événement a renforcé la division de l'Allemagne en deux États, avec la création de la République fédérale d'Allemagne à l'ouest et de la République démocratique allemande à l'est, et a jeté les bases de la guerre froide en Europe.

    La création de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) en 1949 a été une réponse directe à la menace perçue de l'expansion soviétique en Europe après la Seconde Guerre mondiale. L'OTAN est une alliance militaire défensive entre les États-Unis et ses alliés européens, créée pour préserver la paix et la sécurité en Europe occidentale. Le traité de l'OTAN a été signé par 12 pays : les États-Unis, le Canada, la France, le Royaume-Uni, la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, l'Italie, le Portugal, le Danemark, la Norvège et l'Islande. Les pays membres se sont engagés à se défendre mutuellement en cas d'attaque, conformément à l'article 5 du traité. L'OTAN a également joué un rôle important dans la guerre froide en fournissant une force militaire dissuasive contre l'Union soviétique et ses alliés communistes.

    La guerre de Corée (1950-1953) a été le premier conflit majeur de la guerre froide en dehors de l'Europe. Il a commencé après que la Corée du Nord communiste, soutenue par l'Union soviétique et la Chine, a envahi la Corée du Sud soutenue par les États-Unis et d'autres alliés. Le conflit a été déclenché par une série d'attaques surprises de la Corée du Nord en juin 1950, qui ont rapidement pris le contrôle de la majeure partie de la Corée du Sud. Les États-Unis, avec l'approbation de l'ONU, ont envoyé des troupes pour aider à repousser l'invasion et restaurer la paix en Corée. Le conflit s'est finalement terminé en 1953 par un armistice, qui a divisé la Corée en deux États séparés par une zone démilitarisée. La Corée du Nord est restée un État communiste, tandis que la Corée du Sud est devenue une démocratie capitaliste soutenue par les États-Unis. La guerre de Corée a été un moment clé de la guerre froide, car elle a montré que la confrontation entre les États-Unis et l'Union soviétique avait des implications mondiales. Elle a également conduit à une intensification de la course aux armements et à une militarisation accrue de la région Asie-Pacifique.

    La guerre d'Indochine, qui a duré de 1946 à 1954, est souvent considérée comme une guerre de décolonisation, car elle opposait principalement les forces françaises aux mouvements nationalistes vietnamiens dirigés par Ho Chi Minh. Cependant, à partir de la fin des années 1940, la guerre d'Indochine est devenue un enjeu de la Guerre froide, car les États-Unis ont commencé à fournir une aide financière et militaire à la France dans sa lutte contre les nationalistes communistes vietnamiens. Cette aide américaine a considérablement augmenté après la victoire des communistes en Chine en 1949 et la crainte d'une extension du communisme en Asie. Les États-Unis ont donc fourni une aide financière et matérielle à la France pour lutter contre les nationalistes communistes vietnamiens, le Viêt Minh, qui était soutenu par l'Union soviétique et la Chine communiste.

    Entre 1952 et 1953, les relations entre les États-Unis et l'Union soviétique étaient tendues en raison de la Guerre froide et des tensions qui en découlent. Les États-Unis avaient adopté une politique de "représailles massives", qui prévoyait une réponse nucléaire à toute attaque contre les intérêts américains. Le secrétaire d'État américain de l'époque, John Foster Dulles, avait même évoqué publiquement la possibilité d'utiliser des armes nucléaires pour dissuader les Soviétiques d'agir contre les intérêts américains. Cette politique a alimenté les craintes d'une guerre nucléaire imminente et a contribué à la course aux armements entre les deux superpuissances. La tension a culminé en 1953 avec la mort de Joseph Staline, qui a créé une certaine incertitude quant à l'avenir de l'Union soviétique et de sa politique étrangère. Cette période a également vu la fin de la guerre de Corée, qui a eu des répercussions sur les relations entre les États-Unis et la Chine communiste.

    1953 et 1958 : détente

    La mort de Staline en 1953 a en effet marqué une étape importante dans la Guerre froide, en particulier en Europe de l'Est. Elle a entraîné une certaine détente dans les relations entre les deux blocs, mais aussi des tensions internes au sein du bloc communiste, notamment avec la succession de Staline. Concernant la guerre de Corée, l'armistice de 1953 a effectivement mis fin aux combats et a divisé le pays en deux, avec la Corée du Nord soutenue par l'URSS et la Chine communiste, et la Corée du Sud soutenue par les États-Unis. Cela a créé une situation de tension persistante dans la région, qui perdure encore aujourd'hui.

    Entre 1953 et 1958, il y a eu un assouplissement des relations entre les États-Unis et l'Union soviétique, qui ont été marquées par une détente relative, appelée la période de "coexistence pacifique". Cette période a commencé après la mort de Joseph Staline en 1953, qui a été remplacé par Nikita Khrouchtchev. Les États-Unis ont adopté une approche plus conciliante envers l'Union soviétique pendant cette période, avec la mise en place de politiques d'engagement plutôt que de confrontation. Les deux pays ont travaillé ensemble pour tenter de résoudre les conflits internationaux et de prévenir de nouveaux conflits, en particulier dans la crise de Berlin. Les négociations ont également commencé pour la limitation des armements et la réduction des tensions entre les deux superpuissances. Cette période a vu la signature de plusieurs accords importants, notamment le Traité de paix japonais de 1956, qui a mis fin à l'état de guerre entre l'Union soviétique et le Japon. Cependant, la période de coexistence pacifique a pris fin en 1958 avec la crise de Berlin et la montée des tensions entre les deux superpuissances. Les relations entre les États-Unis et l'Union soviétique ont continué de fluctuer au fil des décennies suivantes, mais cette période a été un moment de relative détente et de coopération.

    En 1955, l'Union soviétique et plusieurs autres pays d'Europe de l'Est ont signé le Pacte de Varsovie, une alliance militaire en réponse à la création de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) par les États-Unis et leurs alliés en 1949. Le Pacte de Varsovie a été créé pour renforcer la coopération militaire et politique entre les pays socialistes de l'Europe de l'Est, et pour faire face à la menace perçue de l'OTAN. Le traité a été signé par l'Union soviétique, l'Albanie, la Bulgarie, la Tchécoslovaquie, la RDA, la Hongrie, la Pologne et la Roumanie. Le Pacte de Varsovie a créé une force militaire combinée et un commandement centralisé, sous le contrôle de l'Union soviétique. Il a également établi une coopération en matière de défense et de sécurité entre les pays membres, notamment en matière de renseignement, de logistique et de formation. Le Pacte de Varsovie a renforcé la division de l'Europe en deux blocs rivaux pendant la Guerre froide et a contribué à intensifier la course aux armements entre l'Est et l'Ouest. Cette alliance militaire est restée active jusqu'à la chute du Mur de Berlin en 1989 et la dissolution de l'Union soviétique en 1991.

    1958 – 1962 : il y a un regain de tension lié à la crise de Berlin

    Entre 1958 et 1962, la tension entre les États-Unis et l'Union soviétique a connu un regain de tension en grande partie lié à la crise de Berlin.

    En 1958, le dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev a lancé un ultimatum aux Occidentaux, exigeant le retrait des troupes américaines et des forces de l'OTAN de Berlin-Ouest et leur intégration à la République démocratique allemande (RDA) sous contrôle soviétique. Les alliés occidentaux ont refusé cette demande, conduisant à une escalade des tensions et à la construction du Mur de Berlin en 1961, qui a séparé physiquement la ville et enfermé les Berlinois de l'Est. La crise de Berlin a été suivie par la crise des missiles de Cuba en 1962, qui a été considérée comme l'un des moments les plus dangereux de la Guerre froide. L'Union soviétique avait installé des missiles nucléaires à Cuba, à seulement 145 km des côtes américaines, ce qui a provoqué une crise diplomatique majeure entre les deux pays. Les États-Unis ont imposé un blocus naval de Cuba pour empêcher l'Union soviétique de continuer à acheminer des missiles vers l'île, ce qui a finalement conduit à un accord de compromis où l'Union soviétique a retiré ses missiles de Cuba en échange de la promesse des États-Unis de ne pas envahir l'île.

    1962 – 1981 : dégel des relations

    Après la crise de Cuba en 1962, les États-Unis et l'Union soviétique ont réalisé la nécessité de réduire les tensions et de travailler ensemble pour éviter une escalade dangereuse. Les deux superpuissances ont pris des mesures pour renforcer la sécurité et la stabilité internationales, notamment par la signature du traité de non-prolifération des armes nucléaires en 1968.

    Cependant, la période de dégel des relations entre les deux superpuissances était également marquée par des tensions régionales et des conflits locaux, tels que la guerre du Vietnam et la répression du Printemps de Prague en 1968.

    Les États-Unis étaient impliqués dans une guerre prolongée au Vietnam, qui a causé des pertes humaines et matérielles considérables et a suscité une forte opposition publique aux États-Unis. Pendant ce temps, l'Union soviétique a soutenu des mouvements de libération dans des pays comme l'Afghanistan, l'Angola et le Nicaragua, ce qui a entraîné des conflits régionaux et des tensions entre les deux superpuissances.

    Malgré ces tensions régionales, les États-Unis et l'Union soviétique ont continué à coopérer dans des domaines tels que la sécurité internationale, la recherche spatiale et la réduction des armes nucléaires. Cette période de détente a duré jusqu'au début des années 1980, lorsque les relations entre les deux superpuissances se sont détériorées à nouveau en raison de conflits régionaux et de la montée des tensions idéologiques.

    1981 – 1991

    L'élection de Ronald Reagan en 1981 a marqué un retour à une politique plus agressive envers l'Union soviétique. Reagan a lancé une politique appelée "l'escalade militaire", qui visait à accélérer la course aux armements avec l'Union soviétique dans le but de la pousser à la faillite.

    Cette politique s'est accompagnée d'une rhétorique de guerre froide et de la mise en place d'un bouclier de défense antimissile, appelé "Initiative de défense stratégique" ou "Guerre des étoiles". Cette initiative a suscité l'inquiétude de l'Union soviétique, qui a vu cela comme une menace pour sa sécurité nationale.

    La remontée des tensions entre les États-Unis et l'Union soviétique dans les années 1980 a également été alimentée par des conflits régionaux, tels que la guerre en Afghanistan, le soutien américain aux Contras au Nicaragua et l'invasion soviétique de l'Afghanistan. Ces conflits ont exacerbé les tensions entre les deux superpuissances et ont contribué à renforcer la logique de la guerre froide.

    Cependant, malgré les tensions, il y avait également une prise de conscience croissante de la nécessité de réduire les risques d'une guerre nucléaire. Les États-Unis et l'Union soviétique ont entamé des négociations sur le désarmement nucléaire, qui ont finalement abouti au traité INF de 1987, qui prévoyait l'élimination des missiles nucléaires à portée intermédiaire.

    Finalement, en 1991, l'Union soviétique s'est effondrée, mettant fin à la guerre froide. Cette période a marqué la fin d'une ère de tension entre les deux superpuissances et a ouvert la voie à une nouvelle ère de coopération et de relations internationales plus pacifiques.

    A partir du milieu des années 1980, l'Union soviétique a commencé à faire face à de sérieuses difficultés économiques, politiques et sociales. Le bloc soviétique a commencé à se fissurer, avec des mouvements de dissidence dans des pays tels que la Pologne et la Tchécoslovaquie. L'Union soviétique a été incapable d'empêcher ces mouvements et a dû faire face à une montée de la contestation interne.

    Lorsque Mikhaïl Gorbatchev est arrivé au pouvoir en 1985, il a lancé un programme de réformes, appelé la perestroïka, qui visait à moderniser l'économie soviétique et à introduire des éléments de démocratie et de transparence dans le système politique. Il a également lancé une politique de glasnost, qui visait à promouvoir la liberté d'expression et la transparence dans les médias.

    Cependant, ces réformes ont également suscité de fortes oppositions de la part des conservateurs et des nationalistes au sein de l'appareil d'État soviétique. La perestroïka a mis en évidence les faiblesses de l'économie soviétique et les problèmes de corruption, tandis que la glasnost a encouragé la liberté d'expression et permis de mettre en lumière les problèmes sociaux et politiques auxquels faisait face le pays.

    En fin de compte, la libéralisation de l'espace politique a conduit à une contestation et une remise en cause de l'ordre établi, qui ont mené à la chute de l'Union soviétique en 1991. Cette période a marqué la fin de la guerre froide et la fin de la bipolarité dans les relations internationales, avec l'émergence d'un nouvel ordre mondial. Cette période a également été marquée par des événements tels que la réunification de l'Allemagne, la dissolution du pacte de Varsovie et le démembrement de l'Union soviétique en plusieurs États indépendants.

    Cependant, la fin de la guerre froide ne signifie pas la fin des tensions et des conflits internationaux. De nouveaux défis et menaces ont émergé, tels que le terrorisme, la prolifération des armes de destruction massive et les conflits régionaux. Les relations entre les États-Unis et la Russie, qui ont émergé de l'Union soviétique, ont également connu des hauts et des bas au fil des ans, avec des moments de coopération et de dialogue, mais aussi de confrontation et de méfiance.

    Les champs de l’affrontement américano-russe

    La Guerre froide, qui a duré de la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945 jusqu'à la chute de l'Union soviétique en 1991, a été une période de tension et d'affrontement entre les États-Unis et l'Union soviétique, qui se sont affrontés sur de nombreux fronts.

    Les principaux champs de l'affrontement américano-russe durant la Guerre froide comprenaient :

    • Affrontement diplomatique : Pendant la Guerre froide, les États-Unis et l'Union soviétique ont tous deux cherché à mobiliser les pays qui se trouvaient dans leur sphère d'influence respective. Les États-Unis ont cherché à mobiliser les pays qui partageaient leur système économique et politique, tandis que l'Union soviétique a cherché à mobiliser les pays qui partageaient leur système socialiste. Les États-Unis ont créé l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) en 1949, une alliance militaire entre les États-Unis, le Canada et les pays d'Europe de l'Ouest. Cette alliance avait pour but de contrer l'influence soviétique en Europe, en fournissant une défense collective contre une éventuelle agression soviétique. L'Union soviétique a répliqué en créant le Pacte de Varsovie en 1955, une alliance militaire entre l'Union soviétique et les pays d'Europe de l'Est qui étaient sous son influence. Les deux camps ont également cherché à mobiliser les pays qui n'étaient pas membres de leur alliance respective. Les États-Unis ont cherché à influencer les pays d'Amérique latine et d'Asie en offrant de l'aide économique et militaire. De leur côté, l'Union soviétique et ses alliés ont cherché à mobiliser les pays du tiers-monde en offrant de l'aide économique et en soutenant des mouvements de libération nationale. Cet affrontement diplomatique a conduit à de nombreux conflits régionaux et internationaux, ainsi qu'à une course à l'influence mondiale. Les deux camps ont cherché à renforcer leur position en mobilisant les pays qui se trouvaient dans leur sphère d'influence respective.
    • Affrontement militaire : l'affrontement militaire a été un aspect important de la Guerre froide. Les États-Unis et l'Union soviétique ont dépensé des sommes considérables pour développer et améliorer leur arsenal militaire, en particulier leurs armes nucléaires. Cependant, à partir des années 1960, les deux camps ont commencé à prendre conscience des risques que représentait la course aux armements et ont commencé à signer des traités de limitation des armements nucléaires. Les Accords SALT I (1972) et SALT II (1979) ont permis de limiter les armements nucléaires de longue portée, ce qui a contribué à réduire les tensions entre les deux superpuissances. Néanmoins, la crise des euromissiles, qui a eu lieu au début des années 1980, a remis en question ces avancées. Les États-Unis ont décidé de déployer des missiles Pershing II en Europe de l'Ouest, en réponse à la menace soviétique posée par le déploiement de missiles SS-20 en Europe de l'Est. Cette décision a suscité une forte opposition en Europe et a exacerbé les tensions entre les deux camps.
    • Affrontement idéologique : l'affrontement idéologique entre les États-Unis et l'Union soviétique pendant la Guerre froide était basé sur deux systèmes politiques différents : la démocratie libérale occidentale et le communisme soviétique. Les États-Unis ont cherché à promouvoir la démocratie libérale en tant que modèle pour le monde, en soulignant les valeurs de la liberté, de la démocratie et des droits de l'homme. De leur côté, l'Union soviétique et ses alliés ont promu le communisme, en soulignant les valeurs de l'égalité, de la solidarité et de la justice sociale. Les deux camps ont cherché à démontrer la supériorité de leur système idéologique respectif en mettant en avant leurs succès économiques et politiques, en utilisant des médias de propagande pour promouvoir leur message et en soutenant des mouvements politiques et sociaux dans d'autres pays. Cette confrontation idéologique a été particulièrement visible lors de la Guerre froide en Europe, où les deux camps ont cherché à étendre leur influence en soutenant des gouvernements et des mouvements politiques opposés les uns aux autres. Cette confrontation a également été marquée par des crises internationales, comme la crise des missiles de Cuba en 1962, qui a opposé les États-Unis et l'Union soviétique dans une confrontation directe.
    • Affrontement technologique : l'affrontement technologique a également été un aspect important de la Guerre froide entre les États-Unis et l'Union soviétique. La course à l'espace était un domaine clé de cette rivalité technologique, où chaque pays cherchait à démontrer sa supériorité en matière de technologie et de savoir-faire scientifique. Le lancement du satellite Spoutnik par l'Union soviétique en 1957 a été un moment clé de cette compétition, qui a choqué le monde occidental et démontré la puissance technologique de l'Union soviétique. L'envoi du premier homme dans l'espace par les Soviétiques avec Youri Gagarine en 1961 a également été un moment clé, qui a démontré leur avance en matière de technologie spatiale. Les États-Unis ont répondu à ces défis en lançant leur propre programme spatial, avec le lancement de la mission Apollo en 1969, qui a permis à Neil Armstrong de devenir le premier homme à marcher sur la lune. Cette réalisation a été un moment important dans la compétition spatiale et a permis aux États-Unis de reprendre l'avantage technologique dans cette course à l'espace. Au-delà de la conquête spatiale, l'affrontement technologique entre les États-Unis et l'Union soviétique s'est étendu à d'autres domaines, tels que l'armement, les communications et l'informatique. Les deux pays ont cherché à développer des technologies de pointe pour améliorer leur sécurité nationale et leur position géopolitique.

    Les zones d’affrontement

    La Guerre froide a été caractérisée par des affrontements entre les États-Unis et l'Union soviétique dans différentes zones du monde.

    • Europe : l'Europe a été le cœur de la guerre froide, en raison de sa proximité géographique avec l'Union soviétique et des intérêts stratégiques des deux superpuissances. Après la Seconde Guerre mondiale, l'Union soviétique a établi des régimes communistes dans les pays d'Europe de l'Est, tels que la Pologne, la Tchécoslovaquie et la Hongrie. Les États-Unis ont cherché à contenir l'expansion soviétique dans la région, en soutenant les mouvements anti-communistes et en créant des alliances militaires telles que l'OTAN. L'Allemagne a été l'un des principaux théâtres d'affrontement entre les deux blocs. Après la Seconde Guerre mondiale, l'Allemagne a été divisée en deux : la République fédérale d'Allemagne (RFA) à l'ouest, sous influence américaine, et la République démocratique allemande (RDA) à l'est, sous influence soviétique. Cette division a créé une frontière idéologique et physique qui a traversé l'Europe. La RFA est devenue un membre clé de l'OTAN (Organisation du traité de l'Atlantique Nord), tandis que la RDA était membre du Pacte de Varsovie, l'alliance militaire soviétique. La ville de Berlin, située en RDA, a été divisée en quatre secteurs, contrôlés par les forces militaires des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France et de l'Union soviétique. La tension entre les deux blocs a culminé en 1961, lorsque le gouvernement est-allemand a érigé un mur de séparation à travers Berlin pour empêcher les Allemands de l'Est de fuir vers l'Ouest. Ce mur est devenu le symbole de la division de l'Europe pendant la guerre froide. Les deux superpuissances ont également mené une course à l'armement nucléaire en Europe, avec le déploiement de missiles nucléaires à courte portée dans les pays de l'OTAN et du Pacte de Varsovie.
    • Moyen-Orient : le Moyen-Orient a été un terrain d'affrontement pour les superpuissances pendant la guerre froide en raison de l'enjeu pétrolier. Les États-Unis et l'Union soviétique se sont engagés dans une compétition pour gagner l'influence dans la région, tout en cherchant à protéger leurs intérêts pétroliers. Dans les années 1950, l'Égypte a nationalisé le canal de Suez, qui était contrôlé par une compagnie franco-britannique. La France, la Grande-Bretagne et Israël ont envahi l'Égypte pour tenter de récupérer le canal, ce qui a provoqué une crise internationale. Les États-Unis et l'Union soviétique ont convenu de travailler ensemble pour résoudre la crise de manière pacifique et éviter une escalade qui aurait pu dégénérer en conflit mondial. Cette coopération entre les deux superpuissances a été un exemple de détente pendant la guerre froide. Cependant, il y a eu d'autres crises dans la région qui ont été plus difficiles à résoudre. Par exemple, la guerre civile au Yémen dans les années 1960 a vu l'Union soviétique soutenir les forces pro-communistes, tandis que les États-Unis soutenaient les forces royalistes. La guerre israélo-arabe de 1967 a également impliqué les deux superpuissances, les États-Unis soutenant Israël tandis que l'Union soviétique soutenait les pays arabes.
    • Afrique : l'Afrique a été un terrain d'affrontement entre les superpuissances pendant la guerre froide. Jusqu'à la fin des années 1950, l'Afrique était en grande partie sous domination coloniale européenne. Au début des années 1960, de nombreux pays africains ont accédé à l'indépendance, créant ainsi un terrain d'affrontement pour les superpuissances. Dans les années 1960 et 1970, les États-Unis et l'Union soviétique se sont engagés dans une compétition pour gagner l'influence dans de nombreux pays africains nouvellement indépendants. À partir du début des années 1960, ces pays ont commencé à accéder à l'indépendance et ont ainsi ouvert la voie à des rivalités idéologiques entre les États-Unis et l'Union soviétique. Au Zaïre (aujourd'hui République démocratique du Congo), l'arrivée de Patrice Lumumba à la présidence en 1960 a été perçue par les États-Unis comme une menace pour leurs intérêts dans la région. Les États-Unis ont alors soutenu un coup d'État militaire qui a renversé Lumumba, le faisant remplacer par un dirigeant favorable à leurs intérêts. Cette intervention a entraîné une instabilité politique et économique durable dans le pays. En Angola, la guerre civile qui a éclaté en 1975 a été alimentée par des rivalités idéologiques entre les États-Unis et l'Union soviétique. Les États-Unis ont soutenu le Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA), qui était favorable à l'Union soviétique, tandis que l'Union soviétique a soutenu l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (UNITA), qui était soutenu par les États-Unis. Cette guerre civile a duré plus de 25 ans et a causé la mort de centaines de milliers de personnes.
    • Amérique latine : L'Amérique latine a également été un théâtre d'opérations de la guerre froide, bien que dans une moindre mesure que l'Europe ou l'Asie. Les États-Unis ont cherché à éviter la propagation du communisme dans la région, en utilisant souvent des moyens controversés. En effet, l'arrivée de Fidel Castro au pouvoir à Cuba en 1959 a représenté un défi majeur pour les États-Unis dans la région. Castro a instauré un régime communiste à Cuba, ce qui a déclenché une crise majeure entre les États-Unis et l'Union soviétique, avec la crise des missiles de Cuba en 1962. Outre Cuba, les États-Unis ont cherché à contrer la propagation du communisme en Amérique latine en soutenant des dictatures militaires de droite dans certains pays de la région. Par exemple, au Chili, le gouvernement démocratiquement élu de Salvador Allende a été renversé par un coup d'État soutenu par les États-Unis en 1973, qui a installé au pouvoir le général Augusto Pinochet. De même, les États-Unis ont également soutenu les Contras au Nicaragua dans les années 1980, un groupe rebelle qui luttait contre le gouvernement sandiniste, perçu comme étant proche de l'Union soviétique. Bien que l'Amérique latine n'ait pas été une zone d'affrontement majeure entre les États-Unis et l'Union soviétique, la région a connu de nombreuses interventions américaines visant à contrer la propagation du communisme, y compris le soutien à des régimes autoritaires et l'utilisation de moyens controversés.
    • L'Asie : L'Asie a été un théâtre d'opérations de la guerre froide très important, et cela a eu des répercussions majeures sur la région. Les deux superpuissances ont cherché à étendre leur influence en Asie, et cela a conduit à des conflits et des tensions dans la région. Le conflit en Corée, qui a commencé en 1950, est l'un des exemples les plus marquants de l'affrontement entre les États-Unis et l'Union soviétique en Asie. La guerre a opposé les forces nord-coréennes soutenues par l'Union soviétique et la Chine communiste aux forces sud-coréennes soutenues par les États-Unis et leurs alliés. La guerre de Corée s'est terminée en 1953 par un cessez-le-feu, laissant la péninsule coréenne divisée entre un nord communiste et un sud non communiste. En outre, la guerre du Vietnam, qui a commencé dans les années 1950, a également été un conflit majeur entre les deux superpuissances en Asie. Les États-Unis ont soutenu le gouvernement sud-vietnamien dans sa lutte contre le Front national de libération du Vietnam (FNL), soutenu par l'Union soviétique et la Chine communiste. En dehors de ces deux conflits majeurs, l'Asie a également connu des tensions et des conflits dans d'autres régions, notamment en Afghanistan, en Indonésie et en Indochine. Les deux superpuissances ont également cherché à étendre leur influence en Asie du Sud-Est, où elles ont soutenu différents mouvements politiques et militaires. L'Asie a été une zone d'affrontement majeure de la guerre froide, avec des conséquences importantes pour la région. Les conflits en Corée et au Vietnam ont laissé des cicatrices durables, et la guerre en Afghanistan a eu des répercussions qui se font encore sentir aujourd'hui.

    La guerre froide a été un conflit mondial, avec des zones d'affrontement dans toutes les régions du monde. Bien que les principaux théâtres d'opération aient été en Europe, en Asie et dans les Amériques, les deux superpuissances se sont également affrontées en Afrique et au Moyen-Orient. Cela s'est manifesté par des conflits ou des tensions dans différents pays, tels que la guerre en Corée, la crise des missiles de Cuba, la guerre du Vietnam, les conflits en Angola et au Mozambique, les guerres civiles en Amérique latine et les conflits en Afghanistan. Ces conflits ont souvent impliqué des acteurs locaux qui poursuivaient leurs propres objectifs, mais qui étaient soutenus et manipulés par les deux superpuissances dans leur lutte pour l'influence mondiale. La guerre froide a eu des répercussions majeures sur le monde entier, façonnant la politique, la culture et la société dans de nombreuses régions du monde.

    Zoom sur un conflit de Guerre froide : le Vietnam

    Le conflit vietnamien a été un des conflits les plus longs et les plus sanglants de la Guerre froide. Il a opposé les forces communistes du Vietnam du Nord soutenues par l'Union soviétique et la Chine, aux forces sud-vietnamiennes soutenues par les États-Unis et d'autres pays occidentaux.

    Le conflit a commencé en 1946, après la fin de la colonisation française de l'Indochine. Les forces communistes, menées par le leader charismatique Ho Chi Minh, ont pris le contrôle du nord du pays et ont proclamé la République démocratique du Vietnam, tandis que les forces pro-occidentales ont établi la République du Vietnam au sud. Le conflit a été alimenté par les tensions de la Guerre froide. Les États-Unis ont craint que la victoire des communistes au Vietnam ne conduise à une propagation du communisme dans toute l'Asie, tandis que l'Union soviétique et la Chine ont cherché à étendre leur influence dans la région. Les États-Unis ont intensifié leur intervention dans le conflit dans les années 1960, envoyant des troupes pour aider les forces sud-vietnamiennes et bombardant le nord du Vietnam. Malgré leur supériorité technologique et militaire, les États-Unis n'ont pas réussi à vaincre les forces communistes.

    Le conflit a pris fin en 1975, lorsque les forces communistes ont capturé Saigon, la capitale du Sud Vietnam, mettant fin à la guerre. Le pays a été réunifié sous le régime communiste du Vietnam du Nord, et les États-Unis ont subi une défaite humiliante. Le conflit vietnamien a eu des conséquences importantes pour les États-Unis, qui ont subi une perte de confiance dans leur leadership mondial et ont été contraints de repenser leur politique étrangère. Pour le Vietnam, le conflit a laissé des cicatrices profondes, notamment en raison de l'utilisation de l'agent orange et d'autres armes chimiques par les forces américaines, qui ont eu des effets dévastateurs sur la population vietnamienne.

    Indochine française (1913).

    Les français et la guerre d’Indochine (1945 – 1954)

    En 1940, les troupes françaises en Indochine ont été éjectées par les Japonais, qui ont occupé la région pendant la Seconde Guerre mondiale. Après la défaite japonaise en 1945, les colonisateurs européens ont tenté de rétablir leur domination sur leurs anciennes colonies en Asie. Cependant, dans certains cas, les mouvements nationalistes locaux ont utilisé la période de guerre pour renforcer leur position et obtenir l'indépendance. Cela a été le cas en Inde, où le mouvement de Gandhi a intensifié ses activités de résistance et a finalement obtenu l'indépendance en 1947.

    En Indochine, le mouvement nationaliste dirigé par Ho Chi Minh a profité de la période de guerre pour renforcer sa position et mobiliser la population vietnamienne en faveur de l'indépendance. Après la fin de la guerre, Ho Chi Minh a proclamé l'indépendance du Vietnam et a établi la République démocratique du Vietnam. Cependant, les puissances coloniales européennes, comme la France, ont cherché à rétablir leur contrôle sur leurs anciennes colonies en Asie. Les Français ont tenté de reprendre le contrôle de l'Indochine, mais ont été confrontés à une forte résistance de la part des forces nationalistes vietnamiennes.

    Le conflit entre les forces nationalistes vietnamiennes et les puissances coloniales européennes a finalement évolué en une guerre de guérilla prolongée, qui a duré plus de vingt ans et qui a été un des conflits les plus sanglants et les plus destructeurs de la Guerre froide.

    Après une série de négociations avortées, le conflit en Indochine s'est intensifié jusqu'en 1954, année qui a marqué un tournant dans le conflit. La bataille décisive de Diên Biên Phu a eu lieu en mars 1954, opposant les forces vietnamiennes dirigées par le général Vo Nguyen Giap aux forces françaises. Cette bataille a été un désastre pour les Français, qui ont subi de lourdes pertes et ont été contraints de se retirer. La défaite de Diên Biên Phu a conduit à la conférence de Genève en Suisse, où les représentants de la France, du Vietnam, du Laos et du Cambodge ont négocié un accord de paix. Cet accord a marqué la fin de la présence française en Indochine et a conduit à la division du Vietnam en deux zones, le Nord et le Sud, avec une ligne de démarcation temporaire établie au 17ème parallèle.

    L'accord de Genève a également prévu la tenue d'élections nationales unifiées pour l'ensemble du Vietnam en 1956, dans le but de réunifier le pays. Cependant, les États-Unis et le gouvernement sud-vietnamien soutenu par les États-Unis ont refusé de tenir ces élections, craignant que les communistes ne l'emportent. Cette décision a conduit à une intensification du conflit en Indochine, avec une implication croissante des États-Unis dans le conflit. Cela a finalement conduit à la guerre du Vietnam, qui a duré de 1955 à 1975 et a été l'un des conflits les plus sanglants et les plus destructeurs de la Guerre froide.

    Malgré l'accord de Genève en 1954, le conflit en Indochine n'a pas été résolu car le but des communistes vietnamiens était de conquérir l'ensemble du territoire, ce qui a mené à l'éclatement de la guerre du Vietnam. À partir du milieu des années 1950, les États-Unis, dans une logique de guerre froide, ont commencé à soutenir le gouvernement du Sud-Vietnam contre les forces communistes du Nord. Les États-Unis ont fourni une aide militaire et financière massive au gouvernement du Sud-Vietnam et ont envoyé des conseillers militaires pour aider à former les forces armées vietnamiennes. Cependant, la situation s'est rapidement détériorée, et les forces communistes du Nord ont lancé une insurrection dans le Sud-Vietnam. Les États-Unis ont répondu en envoyant des troupes au Vietnam et en intensifiant leur campagne de bombardement contre le Nord-Vietnam. Au milieu des années 1960, les États-Unis avaient environ 500 000 soldats au Vietnam, et la guerre avait éclaté en un conflit à grande échelle. Les combats ont été extrêmement violents, avec des pertes massives des deux côtés et des destructions considérables sur le territoire vietnamien.

    L’engagement américain (1965 – 1969)

    après avoir soutenu le gouvernement sud-vietnamien avec une aide militaire et financière, les États-Unis ont commencé à envoyer des conseillers militaires au Vietnam pour aider à former et à équiper les forces armées vietnamiennes. Cependant, le gouvernement sud-vietnamien dirigé par Ngo Dinh Diem a rapidement été critiqué pour sa gestion dictatoriale du pays, sa corruption et son manque d'engagement envers les aspirations d'indépendance de la population vietnamienne. Malgré cela, les États-Unis ont continué à soutenir le gouvernement de Diem, craignant que la chute de son régime ne mène à une victoire communiste dans le pays. Au fil du temps, les États-Unis ont envoyé de plus en plus de soldats au Vietnam pour combattre aux côtés des forces sud-vietnamiennes.

    Cependant, les forces communistes du Nord-Vietnam ont également intensifié leur campagne militaire, et la guerre est devenue de plus en plus brutale et coûteuse pour les deux camps. En 1969, le président américain Richard Nixon a annoncé sa politique de "Vietnamisation", qui consistait à transférer la responsabilité de la guerre aux forces sud-vietnamiennes, tout en réduisant progressivement la présence militaire américaine dans le pays.

    Pendant la guerre, l'armée américaine a été confrontée à un ennemi redoutablement efficace dans la guérilla nord-vietnamienne et les forces du Viet Cong, qui ont utilisé des tactiques de guérilla, des pièges, des tunnels et une connaissance intime du terrain pour causer des pertes importantes aux forces américaines. Le conflit a également suscité une opposition croissante aux États-Unis, alimentée par des reportages télévisés et des images graphiques de la guerre, ainsi que par une mobilisation croissante de l'opinion publique contre la conscription et la guerre elle-même. Les manifestations et les émeutes ont eu lieu dans tout le pays, avec des milliers de jeunes américains fuyant aux pays voisins pour échapper à la conscription.

    L'opposition internationale à la guerre a également été intense, avec des manifestations dans de nombreux pays, notamment en Europe et en Amérique latine. En 1968, le Tet Offensive, une campagne de guérilla surprise menée par les forces communistes, a sapé la confiance de l'opinion publique américaine dans la capacité de leur gouvernement à gagner la guerre. Face à cette opposition croissante et à la poursuite de la guerre, le président Nixon a commencé à chercher une solution diplomatique pour mettre fin à la guerre. En 1973, les accords de paix de Paris ont été signés, mettant fin à l'engagement militaire direct des États-Unis au Vietnam.

    Vers la solution (1969 – 1975)

    Après l'échec de l'escalade militaire américaine dans les années 1960, les États-Unis ont commencé à chercher une solution diplomatique pour mettre fin à la guerre. Le président Nixon a lancé une politique de "vietnamisation", qui impliquait la formation et l'équipement des forces armées sud-vietnamiennes afin qu'elles puissent prendre en charge la lutte contre les communistes.

    En 1973, les accords de paix de Paris ont été signés, mettant fin à l'engagement militaire direct des États-Unis au Vietnam. Les troupes américaines ont commencé à se retirer, laissant la responsabilité de la guerre aux forces armées sud-vietnamiennes. Cependant, la guerre n'a pas pris fin, les forces communistes ont continué à avancer vers le Sud, et en 1975, les forces nord-vietnamiennes ont lancé une offensive décisive qui a conduit à la chute de Saigon, la capitale du Sud-Vietnam, et à la réunification du pays sous un régime communiste.

    L'engagement américain dans la guerre du Vietnam a duré près de 20 ans et a coûté la vie à plus de 58 000 soldats américains, ainsi qu'à des centaines de milliers de civils vietnamiens et de combattants des deux camps. Le conflit est considéré comme l'une des guerres les plus controversées et les plus traumatisantes de l'histoire américaine.

    Le conflit du Vietnam a connu plusieurs phases et évolutions, reflétant les enjeux géopolitiques et idéologiques de l'époque. Il a commencé comme un conflit de décolonisation, lorsque les Vietnamiens ont lutté pour leur indépendance contre les Français. Cette lutte a finalement abouti à la division du pays en deux, avec un gouvernement communiste au Nord et un gouvernement soutenu par l'Occident au Sud. Le conflit s'est ensuite transformé en un conflit idéologique de la guerre froide, alors que les États-Unis ont cherché à endiguer la propagation du communisme en Asie en soutenant le Sud-Vietnam. Les forces communistes soutenues par le Nord ont cherché à unifier le pays sous un régime communiste. Enfin, le conflit s'est vietnamisé avec la réunification du Vietnam sous un régime communiste en 1975, qui a mis fin à la présence militaire américaine directe et à la guerre. Cette évolution a montré que les Vietnamiens étaient capables de prendre en charge leur propre destin et de réunifier leur pays, après des années de conflit, de division et de souffrance.

    Ainsi, le conflit du Vietnam est un exemple de la complexité des conflits modernes, qui peuvent évoluer et changer de nature au fil du temps, reflétant les enjeux politiques, économiques et idéologiques de l'époque.

    L’équilibre de la terreur et ses conséquences

    La guerre froide a été caractérisée par un équilibre de la terreur, également appelé « dissuasion nucléaire ». Les États-Unis et l'Union soviétique avaient tous deux développé une capacité de frappe nucléaire massive, et chacun avait suffisamment d'armes nucléaires pour détruire l'autre plusieurs fois. Ce fait a créé une situation où les deux superpuissances étaient en mesure de se détruire mutuellement en cas d'attaque nucléaire, ce qui a rendu les deux parties très prudentes dans leur comportement et leur politique étrangère.

    En effet, l'idée derrière la dissuasion nucléaire était qu'aucune des deux parties n'utiliserait l'arme nucléaire, sachant que cela entraînerait une destruction mutuelle assurée. Les deux pays ont donc opté pour une politique de retenue et de négociation plutôt que de conflit direct. Cela a également conduit à une course à l'armement nucléaire continue entre les deux pays, chacun cherchant à maintenir une supériorité stratégique sur l'autre. Cet équilibre de la terreur a également eu des conséquences importantes. Tout d'abord, la menace d'une guerre nucléaire à grande échelle a créé une atmosphère de peur et d'insécurité, avec des conséquences psychologiques graves pour les populations des deux pays et pour le reste du monde. En outre, l'armement nucléaire a été extrêmement coûteux, drainant des ressources importantes des deux pays et de leurs économies. Enfin, l'équilibre de la terreur a conduit à des crises régionales et à des conflits par procuration, où les deux parties ont soutenu des camps opposés dans des conflits tels que la guerre du Vietnam ou la guerre d'Afghanistan. Dans ces situations, la dissuasion nucléaire n'était pas un facteur important, mais la rivalité idéologique et la compétition pour l'influence étaient très présentes.

    Les États-Unis ont été les premiers à développer et à utiliser l'arme nucléaire, larguant des bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki en août 1945. À cette époque, les États-Unis étaient les seuls à posséder l'arme nucléaire, ce qui leur conférait un avantage stratégique important dans le contexte de la guerre froide naissante. Cependant, dès 1949, l'Union soviétique a réussi à mettre au point sa propre arme nucléaire, devenant ainsi la deuxième puissance nucléaire au monde. Cela a créé une course aux armements nucléaires entre les deux superpuissances, chacune cherchant à développer des armes plus puissantes et plus sophistiquées que l'autre. Au fil du temps, d'autres pays ont également développé des armes nucléaires, tels que la Chine, la France, le Royaume-Uni et Israël, entre autres. Cette prolifération nucléaire a augmenté les risques de guerre nucléaire et a également compliqué les relations internationales, car les États non nucléaires cherchent souvent à acquérir cette technologie pour renforcer leur position sur la scène mondiale.

    La question de l'utilisation de l'arme nucléaire a été un sujet de débat important tout au long de la guerre froide, et cela s'est manifesté dès le début du conflit en Corée. En 1950, le général MacArthur, qui commandait les forces américaines en Corée, a proposé d'utiliser des armes nucléaires contre les forces nord-coréennes et chinoises qui avaient envahi la Corée du Sud. Bien que le président Truman ait rejeté cette proposition, elle a montré que les militaires américains envisageaient sérieusement l'utilisation de l'arme nucléaire comme moyen de vaincre les ennemis des États-Unis.[5] Au fil du temps, la question de l'utilisation de l'arme nucléaire est devenue de plus en plus délicate, car l'ampleur de la destruction que cette arme peut causer est devenue de plus en plus évidente. Les États-Unis et l'Union soviétique ont donc cherché à trouver des moyens de dissuader l'autre partie d'utiliser des armes nucléaires, en développant la doctrine de la dissuasion nucléaire, qui reposait sur la menace de représailles massives en cas d'utilisation de l'arme nucléaire. Malgré cela, il y a eu des moments de tension extrême au cours de la guerre froide où l'utilisation de l'arme nucléaire semblait imminente, comme lors de la crise des missiles de Cuba en 1962. Heureusement, grâce à des négociations et à la diplomatie, la crise a été résolue sans recourir à l'arme nucléaire, mais cela a souligné la gravité de la menace nucléaire dans le contexte de la guerre froide.

    Même si la question de l'emploi de l'arme nucléaire par les États-Unis et l'Union soviétique a cessé d'être aussi brûlante dans les années 1960, la course aux armements nucléaires et la prolifération de l'arme nucléaire ont créé une situation d'équilibre de la terreur persistante. En effet, à partir du milieu des années 1950, d'autres pays ont commencé à se doter de l'arme nucléaire, notamment la France et la Chine. Cette prolifération nucléaire a complexifié davantage la situation de la guerre froide, car il y avait désormais plusieurs puissances nucléaires qui pouvaient potentiellement s'engager dans des conflits avec des conséquences désastreuses pour l'humanité. De plus, la France et la Chine ont adopté des politiques nucléaires indépendantes de celles des États-Unis et de l'Union soviétique, ce qui a créé des tensions supplémentaires dans les relations internationales. Par exemple, la France a développé sa propre force de dissuasion nucléaire, basée sur des armes nucléaires tactiques et stratégiques, afin de renforcer sa position sur la scène internationale.

    L'existence de l'arme nucléaire peut être considérée comme un facteur de paix dans la mesure où elle oblige les puissances nucléaires à chercher des moyens de limiter les risques de conflit nucléaire. Cette situation a ainsi incité les protagonistes de la guerre froide à chercher des moyens de dialoguer et de trouver des solutions pacifiques à leurs conflits. Le traité de non-prolifération nucléaire, signé en 1968 et entré en vigueur en 1970, est un exemple de ce type de mesure prise pour limiter la prolifération de l'arme nucléaire. Ce traité a été signé par la plupart des pays du monde, et a pour but d'empêcher la prolifération de l'arme nucléaire en limitant son développement aux cinq pays reconnus comme des puissances nucléaires (les États-Unis, la Russie, la Chine, la France et le Royaume-Uni). Le traité de non-prolifération nucléaire est un exemple de l'importance du dialogue et de la coopération internationale pour éviter les conflits nucléaires. En effet, l'existence de l'arme nucléaire oblige les pays à s'engager dans une diplomatie intensive pour réguler son usage et ses effets, dans le but de maintenir la paix et la sécurité internationales.

    Pendant la guerre froide, il y a eu un double mouvement de surarmement de la part des deux superpuissances, les États-Unis et l'Union soviétique. Cependant, ce mouvement a également été accompagné d'un dialogue et d'une négociation, dans le but de limiter les risques de conflit nucléaire. Ainsi, en plus du traité de non-prolifération nucléaire, il y a eu plusieurs accords de limitation des armements nucléaires entre les États-Unis et l'Union soviétique. Par exemple, en 1972, les deux pays ont signé le traité SALT I (Strategic Arms Limitation Treaty), qui limitait le nombre de missiles balistiques intercontinentaux et de lanceurs de missiles que les deux pays pouvaient posséder. En 1987, les deux pays ont également signé le traité INF (Intermediate-Range Nuclear Forces), qui interdisait les missiles à portée intermédiaire basés à terre. Ces traités ont montré que les deux superpuissances étaient capables de négocier et de coopérer sur des questions de sécurité nucléaire, malgré leur rivalité idéologique et leur rivalité géopolitique. Cette coopération a permis de réduire les risques de conflit nucléaire et de stabiliser les relations entre les deux pays.

    Dès le début des années 1950, la société civile a commencé à contester l'utilisation de l'énergie nucléaire, en particulier pour des fins militaires. Les scientifiques ont joué un rôle important dans ce mouvement, car ils étaient conscients des risques potentiels de l'énergie nucléaire et de son utilisation à des fins militaires. Le mouvement Pugwash, créé en 1955 par un groupe de scientifiques, dont Albert Einstein et Bertrand Russell, était une organisation internationale qui cherchait à promouvoir le désarmement nucléaire et à réduire les tensions internationales. Cette organisation a contribué à mettre en avant les risques environnementaux liés à l'utilisation de l'énergie nucléaire et a joué un rôle important dans la mobilisation de l'opinion publique contre les essais nucléaires et la prolifération des armes nucléaires. Dans les années 1960, le mouvement anti-nucléaire s'est intensifié, avec des manifestations et des mouvements de protestation dans de nombreux pays. Les manifestations les plus connues ont été celles contre les essais nucléaires français dans le Pacifique, ainsi que les mouvements contre l'utilisation de l'énergie nucléaire à des fins civiles. Ce mouvement a contribué à sensibiliser l'opinion publique sur les risques liés à l'utilisation de l'énergie nucléaire, en particulier en termes de sécurité et de risques environnementaux. Ces préoccupations ont conduit à la mise en place de normes de sécurité plus strictes pour l'utilisation de l'énergie nucléaire, ainsi qu'à une réflexion sur les alternatives énergétiques et les moyens de réduire la dépendance à l'énergie nucléaire.

    Les nouveaux protagonistes des Relations Internationales

    L’émergence des tiers mondes

    L'émergence des tiers mondes est un concept qui est né de la guerre froide et de la division du monde en deux blocs, dirigés respectivement par les États-Unis et l'Union soviétique. Les pays qui ne faisaient pas partie de ces deux blocs étaient considérés comme des "tiers mondes".

    Ces pays avaient des caractéristiques communes, telles que leur histoire coloniale, leur faible développement économique et leur dépendance à l'égard des puissances industrielles. Les pays du tiers monde ont également subi les conséquences de la guerre froide, avec des interventions militaires et des conflits locaux encouragés ou soutenus par les deux superpuissances.

    Le mouvement des non-alignés a été créé pour réunir les pays du tiers monde et pour promouvoir une politique étrangère indépendante, à l'abri des pressions des deux blocs. La conférence de Bandung en 1955 a été un moment clé dans l'histoire du mouvement, car elle a réuni les leaders de nombreux pays du tiers monde, notamment l'Inde, la Chine, l'Indonésie et l'Égypte.

    Depuis lors, le mouvement des non-alignés a continué à jouer un rôle important dans la politique internationale, en particulier dans les domaines de la décolonisation, du développement économique et de la promotion de la paix et de la coopération internationales.

    La montée de la Chine

    La Chine est un pays qui a connu une évolution politique et économique importante depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Après avoir établi un régime communiste en 1949 sous la direction de Mao Zedong, la Chine a commencé à rompre avec l'Union soviétique dans les années 1950 en raison de divergences idéologiques.

    Au lieu de suivre le modèle soviétique de développement économique et politique, la Chine a adopté une voie plus indépendante, axée sur l'agriculture et la collectivisation des terres. Dans les années 1960, sous la direction de Mao, la Chine a lancé la Révolution culturelle, une période de changement radical dans laquelle des millions de personnes ont été envoyées dans des camps de rééducation et des institutions ont été démantelées.

    Cependant, à partir des années 1970, la Chine a commencé à adopter des politiques économiques plus ouvertes et a commencé à se tourner vers le marché mondial pour stimuler sa croissance économique. Les réformes économiques ont été lancées sous la direction de Deng Xiaoping et ont été largement couronnées de succès, conduisant à une croissance rapide du PIB et à l'émergence d'une classe moyenne en Chine.

    Aujourd'hui, la Chine est considérée comme l'une des économies les plus importantes au monde et est en train de devenir une puissance mondiale majeure, avec des ambitions géopolitiques et économiques importantes.

    Des conflits de frontières ont surgi entre l'Union soviétique et la Chine au fil des ans, créant une « petite Guerre froide » entre les deux pays. Les tensions ont commencé à s'accumuler dans les années 1950, lorsque la Chine a commencé à s'opposer aux politiques soviétiques en matière de relations internationales et de politique étrangère.

    Les tensions ont culminé dans les années 1960, lorsque des combats ont éclaté le long de la frontière sino-soviétique, entraînant des pertes en vies humaines et la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays en 1969. La Chine a également critiqué les politiques soviétiques en Europe de l'Est et en Asie, affirmant que l'Union soviétique était un impérialiste qui cherchait à dominer les autres pays communistes.

    La rupture entre l'Union soviétique et la Chine a eu des répercussions importantes sur la politique internationale de l'époque, car elle a créé un nouvel équilibre des pouvoirs en Asie et a contribué à l'isolement de la Chine sur la scène internationale. La Chine a finalement normalisé ses relations avec l'Union soviétique dans les années 1980, mais les relations entre les deux pays sont restées tendues jusqu'à la fin de la guerre froide.

    A mesure que la Chine s'est éloignée de l'Union soviétique, elle a cherché à s'aménager un espace politique dans l'arène internationale. Cela a été symbolisé par plusieurs événements importants, tels que l'attribution du siège de membre permanent au Conseil de sécurité de l'ONU à la Chine continentale en 1971, au détriment de Taïwan, qui était alors reconnue par de nombreux pays comme le représentant légitime de la Chine.

    Le rapprochement diplomatique entre la Chine et les États-Unis a également joué un rôle clé dans la stratégie de la Chine pour se positionner sur la scène internationale. La visite historique du président américain Richard Nixon en Chine en 1972 a permis de normaliser les relations diplomatiques entre les deux pays, après des années de tensions liées à la guerre froide.

    Ce rapprochement a été favorisé par des intérêts communs, tels que la nécessité de contenir l'Union soviétique et de promouvoir la stabilité en Asie. Depuis lors, les relations entre la Chine et les États-Unis ont été complexes, caractérisées par des périodes de coopération et de confrontation.

    Aujourd'hui, la relation sino-américaine est l'un des enjeux majeurs de la politique internationale, avec des tensions croissantes sur des questions telles que le commerce, la sécurité et les droits de l'homme.

    La prise d'indépendance et la diplomatie autonome de la Chine ont été des éléments clés de son développement en tant que puissance mondiale. Après des décennies de domination étrangère et de guerres civiles, la Chine a adopté une politique de réforme et d'ouverture dans les années 1970, qui a permis à son économie de se développer rapidement et de s'ouvrir au commerce mondial.

    Cette politique a également donné lieu à une diplomatie plus active et autonome, dans laquelle la Chine a cherché à défendre ses propres intérêts et à promouvoir ses valeurs sur la scène internationale. La Chine a développé des relations diplomatiques avec un large éventail de pays et a cherché à jouer un rôle plus actif dans les organisations internationales, telles que l'Organisation mondiale du commerce, le Fonds monétaire international et les Nations unies.

    La Chine a également cherché à promouvoir sa propre vision du monde, qui met l'accent sur le respect de la souveraineté nationale, la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays et la coopération mutuellement avantageuse. Cette vision a été reflétée dans l'initiative chinoise de la Ceinture et de la Route, qui vise à renforcer les liens économiques et commerciaux entre la Chine et les pays d'Asie, d'Europe et d'Afrique.

    Europe

    La création de la Communauté économique européenne en 1957 a été une étape clé dans la construction de l'Europe en tant qu'espace économique intégré. Cette communauté, qui est devenue plus tard l'Union européenne, a permis aux pays européens de travailler ensemble pour développer leur économie et renforcer leur influence sur la scène internationale.

    Cependant, l'Europe a eu du mal à se créer un espace politique propre et à s'affirmer en tant que puissance sur la scène internationale. Malgré des avancées significatives dans l'intégration économique, l'Europe a eu du mal à se mettre d'accord sur des politiques communes dans des domaines tels que la défense, la sécurité et les affaires étrangères. Cela a limité la capacité de l'Europe à peser sur les affaires mondiales et à faire face aux défis internationaux tels que la concurrence économique et la menace du terrorisme.

    Néanmoins, l'Europe a progressivement renforcé sa coopération en matière de politique étrangère et de défense, avec la création de l'Union européenne et la mise en place d'une politique étrangère et de sécurité commune. L'Europe a également travaillé à renforcer sa coopération économique avec d'autres pays et régions du monde, notamment avec l'Asie, l'Afrique et l'Amérique latine.

    Bien que la guerre froide ait été une force structurante dans les relations internationales de l'après-guerre, elle n'a pas écrasé les autres dynamiques qui étaient à l'œuvre à cette époque.

    La question des pays non alignés était une force importante dans les relations internationales de l'époque. Ces pays cherchaient à s'affirmer en tant qu'acteurs indépendants sur la scène internationale et à éviter d'être pris dans le conflit entre les États-Unis et l'URSS. Le mouvement des non-alignés a été symbolisé par la conférence de Bandung en 1955, où des pays d'Asie et d'Afrique ont cherché à promouvoir leur coopération et leur indépendance vis-à-vis des deux superpuissances.

    La politique indépendante menée par la Chine a également été un facteur important dans les relations internationales de l'époque. La Chine a cherché à développer son propre modèle politique et économique, indépendamment de l'URSS et des États-Unis, et a joué un rôle important dans la construction de l'Asie postcoloniale.

    Enfin, la construction européenne a également été un facteur important dans les relations internationales de l'après-guerre. L'Europe a cherché à se construire en tant qu'espace politique et économique indépendant, capable de peser sur la scène internationale et de défendre ses intérêts face aux superpuissances.

    Le conflit israélo-arabe : logiques globales et logiques locales

    Plan de partage de 1947 - Voir aussi carte détaillée (ONU).

    Le conflit israélo-arabe est un conflit complexe qui a des racines profondes et diverses. Il peut être abordé à la fois à travers une perspective globale, en le situant dans le contexte de la guerre froide, et à travers une perspective locale, en se concentrant sur les facteurs spécifiques qui ont contribué à sa genèse et à son développement.

    La guerre froide a eu une influence majeure sur le conflit israélo-arabe. Les États-Unis et l'Union soviétique ont cherché à étendre leur influence dans la région, en soutenant respectivement Israël et les pays arabes. Lorsque les États-Unis ont commencé à fournir des armes et de l'aide économique à Israël dans les années 1950, l'Union soviétique a répondu en fournissant des armes et de l'aide économique aux pays arabes. Cette rivalité a contribué à alimenter les tensions et les conflits dans la région.

    Les origines du conflit israélo-arabe remontent bien avant la guerre froide. Dès la fin du XIXe siècle, des mouvements sionistes se sont développés en Europe, en réaction aux persécutions dont étaient victimes les Juifs en Europe de l'Est, en particulier en Russie tsariste. Ces mouvements prônaient la création d'un foyer national juif en Palestine, alors sous domination ottomane.

    La désintégration de l'Empire ottoman après la Première Guerre mondiale a créé une situation complexe dans la région. Les frontières des nouveaux États qui ont émergé n'ont souvent pas été déterminées en fonction des affiliations ethniques ou religieuses des populations locales, ce qui a entraîné des tensions intercommunautaires et des conflits. En outre, le développement d'un foyer national juif en Palestine a créé des tensions supplémentaires dans la région. Les nationalistes arabes locaux ont perçu l'immigration juive en Palestine comme une menace pour leur propre indépendance et ont cherché à s'opposer à cette présence. Cela a entraîné des affrontements violents entre les communautés juive et arabe en Palestine, qui ont été exacerbés par les rivalités entre les mouvements nationalistes arabes locaux. En fin de compte, le conflit israélo-arabe a été alimenté par une combinaison de facteurs, notamment l'héritage de la domination ottomane, les rivalités entre les mouvements nationalistes arabes locaux, le développement d'un foyer national juif en Palestine, et les enjeux de la guerre froide. Cette complexité a rendu difficile la résolution pacifique et durable du conflit et a contribué à l'instabilité politique dans la région.

    Après la Première Guerre mondiale et la chute de l'Empire ottoman, la région a été placée sous mandat britannique. Les autorités britanniques ont promis de soutenir la création d'un foyer national juif en Palestine, tout en promettant également de respecter les droits des Arabes locaux. Cependant, ces promesses se sont avérées difficiles à tenir, et les tensions ont commencé à monter entre les communautés juive et arabe. La déclaration Balfour de 1917 a eu un impact majeur sur le développement du nationalisme juif en Palestine. Cette déclaration, émise par le gouvernement britannique pendant la Première Guerre mondiale, a promis de soutenir la création d'un foyer national juif en Palestine, tout en garantissant les droits civils et religieux des communautés non-juives dans la région. La déclaration Balfour a été largement interprétée comme une promesse britannique de soutenir la création d'un État juif en Palestine, ce qui a donné une impulsion supplémentaire au développement du mouvement sioniste. Toutefois, les promesses de la déclaration Balfour étaient contradictoires avec les engagements britanniques antérieurs envers les Arabes locaux, qui avaient également revendiqué la souveraineté sur la région. La déclaration Balfour a donc contribué à alimenter les tensions entre les communautés juive et arabe en Palestine, en soulevant des questions sur la légitimité des revendications territoriales des deux côtés. Ces tensions ont finalement conduit à la guerre israélo-arabe de 1948, qui a marqué le début d'un conflit qui se poursuit jusqu'à nos jours.

    Le nationalisme arabe a également commencé à se développer au début du XXe siècle, en réaction à la domination de l'Empire ottoman et à la présence occidentale dans la région. L'Empire ottoman, qui avait gouverné la région pendant des siècles, était perçu comme un régime autoritaire et oppressif par les populations arabes locales. Les mouvements nationalistes arabes ont donc commencé à émerger pour revendiquer l'indépendance et l'autodétermination des pays arabes. En outre, la présence des puissances européennes dans la région, en particulier la Grande-Bretagne et la France, a également contribué à alimenter le nationalisme arabe. Les Arabes locaux ont vu les Européens comme des colonisateurs qui cherchaient à exploiter les ressources de la région et à maintenir leur domination politique. Le nationalisme arabe a été nourri par des figures clés, telles que Gamal Abdel Nasser en Égypte, qui ont appelé à l'unité et à la libération de la région des puissances étrangères. Cela a conduit à des mouvements pan-arabes qui ont cherché à unir les pays arabes dans une seule entité politique. Cependant, les aspirations nationalistes arabes ont également été mises en échec par les rivalités entre les pays arabes et les divisions internes. Ces facteurs ont contribué à l'instabilité politique dans la région, qui a été exacerbée par la création de l'État d'Israël en 1948.

    Dans les années qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, les Nations unies ont proposé un plan de partage de la Palestine en deux États, l'un juif et l'autre arabe. Les dirigeants juifs ont accepté ce plan, mais les dirigeants arabes l'ont rejeté, considérant que cela ne leur donnait pas suffisamment de territoire. Cela a conduit à la guerre israélo-arabe de 1948, qui a abouti à la création de l'État d'Israël et à l'exode de centaines de milliers de Palestiniens.

    Il est important de souligner qu'il n'y a pas un nationalisme arabe unique, mais plutôt une multitude de nationalismes arabes différents qui ont émergé à travers la région. Le nationalisme arabe a en effet donné lieu à une variété de mouvements locaux, qui étaient souvent influencés par les contextes politiques et sociaux spécifiques de chaque pays. Par exemple, le nationalisme égyptien était fortement influencé par les efforts de modernisation et de développement économique menés par le gouvernement de Nasser, tandis que le nationalisme irakien était davantage axé sur la lutte contre la domination britannique dans la région. Cette pluralité de mouvements nationalistes a souvent compliqué les tentatives d'unité pan-arabe, en raison des rivalités et des divergences entre les différents mouvements et pays. Les divergences idéologiques et politiques entre les différents mouvements nationalistes arabes ont ainsi souvent empêché la mise en place d'une stratégie unitaire pour lutter contre les puissances coloniales et pour répondre aux enjeux de la région. Cela a également compliqué les relations entre les pays arabes et l'État d'Israël, qui ont souvent été perçues différemment selon les mouvements nationalistes arabes locaux. Cette complexité a donc contribué à la difficulté de trouver une solution pacifique et durable au conflit israélo-arabe.

    L'exiguïté de la région joue un rôle important dans le conflit israélo-arabe, car elle a conduit à une forte concurrence pour les ressources naturelles, en particulier l'eau. L'accès à l'eau est crucial pour la survie et le développement de chaque communauté, et les tensions ont souvent éclaté autour de la question de la gestion et du partage des ressources hydriques. En outre, l'antagonisme religieux entre les communautés juive et musulmane a également joué un rôle important dans le conflit. La région est considérée comme sainte par les trois grandes religions monothéistes, le judaïsme, le christianisme et l'islam, et les revendications concurrentes des communautés pour les lieux saints ont alimenté des tensions religieuses. De plus, la question de l'identité nationale et de la souveraineté dans la région est étroitement liée à la religion, car les revendications des deux communautés sur la terre de Palestine sont étroitement liées à leurs histoires religieuses et culturelles respectives.

    La création de l'État d'Israël en 1948 est liée à la Shoah, qui a provoqué un changement fondamental dans la façon dont les Juifs considèrent leur place dans le monde. Après la Seconde Guerre mondiale, de nombreux Juifs ont cherché refuge en Palestine, qui était alors sous mandat britannique. Cependant, l'afflux de Juifs en Palestine a suscité une forte opposition de la part des Arabes, qui ont vu cela comme une menace pour leur propre souveraineté et leur propre identité nationale. Les pays arabes voisins ont également réagi à la création de l'État d'Israël en 1948 en lançant une attaque militaire, qui a abouti à une guerre qui a duré plusieurs mois. Cette guerre a exacerbé les tensions entre les communautés juive et arabe, et a conduit à l'exode de centaines de milliers de Palestiniens qui ont fui leur foyer en raison de la guerre ou ont été expulsés par les autorités israéliennes. Depuis lors, le conflit israélo-arabe a été marqué par des décennies de violence, de négociations, de tentatives de paix et d'échecs. Les questions de souveraineté, de sécurité, de droits de l'homme, de partage des ressources naturelles et de statut des réfugiés restent des points de friction importants dans le conflit.

    Ces deux cartes résument l’évolution territoriale des conflits avec l’évolution de la question en partant du plan élaboré par la Grande-Bretagne et mise en œuvre par l’ONU.

    La documentation française.

    Le plan de partage de 1947 prévoyait la division de la Palestine en deux États distincts, l'un arabe et l'autre juif, avec Jérusalem en tant que ville internationale. Cependant, les Arabes ont rejeté ce plan, affirmant qu'il favorisait les Juifs et ne leur accordait pas suffisamment de terres.

    La guerre de 1948, également appelée la guerre israélo-arabe de 1948, a commencé peu après la proclamation de l'indépendance d'Israël en mai 1948. La guerre a abouti à une victoire israélienne, qui a étendu son territoire au-delà des frontières prévues dans le plan de partage de l'ONU. La carte de 1949 montre la situation après cette guerre, avec la Cisjordanie et la bande de Gaza occupées par la Jordanie et l'Égypte respectivement, et le reste du territoire palestinien sous le contrôle d'Israël. La guerre a également entraîné l'exode de centaines de milliers de Palestiniens de leurs foyers, qui ont été contraints de fuir vers les pays voisins ou de se réfugier dans d'autres parties de la Palestine. Cette situation a créé un problème de réfugiés qui dure encore aujourd'hui.

    La documentation française

    La guerre de Six Jours a éclaté en juin 1967, opposant Israël à l'Égypte, la Jordanie et la Syrie. Cette guerre a été provoquée par les tensions grandissantes entre Israël et les pays arabes voisins, en particulier en ce qui concerne le contrôle de Jérusalem et de la bande de Gaza. La guerre a abouti à une victoire rapide et décisive d'Israël, qui a étendu son territoire en annexant la bande de Gaza, la Cisjordanie, Jérusalem-Est et le plateau du Golan, ainsi que la péninsule du Sinaï qui avait été prise à l'Égypte. La guerre du Kippour a eu lieu en octobre 1973, lorsque l'Égypte et la Syrie ont lancé une attaque surprise contre Israël pour récupérer les territoires perdus en 1967. Bien que l'Égypte et la Syrie aient initialement obtenu des gains territoriaux, Israël a finalement réussi à repousser l'attaque et à conserver les territoires qu'il avait conquis en 1967. Depuis lors, les territoires occupés sont au cœur du conflit israélo-arabe, et leur statut demeure l'une des principales sources de tension dans la région. Les Palestiniens revendiquent la bande de Gaza et la Cisjordanie comme faisant partie de leur futur État, tandis que les Israéliens considèrent ces territoires comme faisant partie de leur patrie ancestrale. Le plateau du Golan reste également une zone de conflit entre Israël et la Syrie.

    la ligne de front n'est pas claire et nette dans le conflit israélo-arabe. D'une part, il y a les alliances des États, comme vous l'avez souligné, mais il y a aussi la complexité des acteurs locaux. Les mouvements nationalistes arabes, par exemple, ont des liens avec des mouvements de libération nationale dans d'autres parties du monde, comme le mouvement de libération nationale palestinien avec le Congrès national africain en Afrique du Sud. De plus, il y a des différences d'approche entre les pays arabes, certains préférant une approche plus modérée tandis que d'autres sont plus radicaux. En fin de compte, le conflit israélo-arabe est un conflit complexe avec de nombreux acteurs et enjeux à la fois locaux et globaux.

    On a à la fois un conflit qui est un condensé en enjeux globaux, mais qui ne s’y résume pas complètement. Si le conflit israélo-arabe recoupe les divisions de la Guerre froide, on pourrait imaginer que les États-Unis soutiennent Israël et l’URSS soutient les pays arabes. En fait, le soutien américain a été constant, par contre le soutien russe n’est pas si constant que cela. Au début, les soviétiques ont soutenu les pays arabes pour éjecter les puissances coloniales, peu à peu le soutien soviétique est devenu fluctuant avec comme enjeu l’approvisionnement pétrolier. D’une certaine façon on peut se dire que le Moyen-Orient est l’une des régions ou les États-Unis et l’URSS se sont trouvés le plus souvent en accord afin d’éviter un conflit. L’autre raison est que l’URSS a un certain nombre d’alliés, en particulier l’Égypte et la Syrie, mais ces relations vont se détériorer en particulier avec l’Égypte qui est promotrice de la troisième voie est l’une des instigatrices de la naissance du mouvement des non-alignés. La ligne de front n’est pas claire et nette.

    Le conflit israélo-arabe a été influencé par la Guerre froide, mais les positions des États-Unis et de l'URSS n'ont pas été aussi tranchées qu'on pourrait le penser. Les États-Unis ont en effet été le principal soutien d'Israël dès sa création, notamment en fournissant des armes et des aides économiques importantes. Quant à l'URSS, elle a initialement soutenu les pays arabes dans leur lutte contre les puissances coloniales, mais son soutien est devenu plus fluctuant par la suite en fonction des intérêts économiques et géopolitiques en jeu. Au cours des années 1970 et 1980, l'Union soviétique a tenté de renforcer ses liens avec les pays arabes en fournissant une aide économique et militaire importante, mais ces liens ont commencé à se détériorer avec l'Égypte après la signature des accords de paix israélo-égyptiens en 1979. Par la suite, l'URSS a perdu une grande partie de son influence dans la région, notamment avec la fin de la Guerre froide et l'effondrement de l'Union soviétique en 1991.

    La région du Moyen-Orient a été le théâtre de nombreux enjeux géopolitiques pendant la Guerre froide, où les États-Unis et l'URSS cherchaient à étendre leur influence dans la région. Cependant, malgré des divergences d'intérêts, les deux puissances ont également travaillé ensemble pour éviter une escalade du conflit israélo-arabe qui aurait pu mener à une confrontation directe entre les deux superpuissances.

    Concernant les relations entre l'URSS et ses alliés arabes, il est vrai que celles-ci ont été marquées par des fluctuations et des tensions. L'Égypte de Nasser, par exemple, a cherché à se démarquer des deux blocs et a promu la troisième voie, ce qui a créé des tensions avec l'URSS qui cherchait à étendre son influence dans la région. Cela a contribué à une certaine instabilité dans la région et à une complexification des alliances et des oppositions entre les différents acteurs du conflit israélo-arabe.

    Les enjeux locaux ont souvent été prépondérants dans le conflit israélo-arabe. Les acteurs locaux ont souvent été les plus déterminants dans les différentes étapes de ce conflit, bien que les puissances internationales aient joué un rôle important dans l'histoire de la région. Le conflit est avant tout une question de territoires et d'identités nationales. Il oppose deux peuples, les Israéliens et les Palestiniens, qui revendiquent chacun la même terre et qui ont des aspirations nationales contradictoires. Bien que les grandes puissances aient des intérêts stratégiques dans la région, elles ont rarement été capables d'imposer une solution globale au conflit.

    La fin de la Guerre froide n'a pas mis fin au conflit israélo-palestinien qui s'est en effet de plus en plus localisé. Depuis les années 1990, les négociations de paix ont alterné avec des vagues de violences entre Israël et les Palestiniens. Les accords d'Oslo de 1993, qui visaient à établir une paix durable entre les deux parties, ont été suivis de la deuxième Intifada en 2000, qui a vu une intensification des violences. Depuis, les négociations de paix ont été interrompues à plusieurs reprises, notamment en raison de l'expansion continue des colonies israéliennes en Cisjordanie et de la question de la sécurité d'Israël face aux attaques palestiniennes.

    La décolonisation

    La décolonisation est un processus historique par lequel les anciennes colonies acquièrent leur indépendance politique vis-à-vis de leurs métropoles coloniales. Ce processus s'est principalement déroulé dans les années 1950 et 1960, après la Seconde Guerre mondiale, lorsque les mouvements nationalistes ont commencé à prendre de l'ampleur dans de nombreuses régions du monde. La décolonisation a eu lieu principalement en Afrique et en Asie, mais elle a également touché d'autres régions du monde, comme les Caraïbes et le Pacifique. Les pays colonisateurs étaient principalement des puissances européennes telles que la Grande-Bretagne, la France, les Pays-Bas, l'Espagne et le Portugal. La décolonisation a eu des conséquences majeures pour les anciennes colonies et les pays colonisateurs. Elle a permis aux anciennes colonies de se libérer du joug de la domination étrangère et de prendre leur destinée en main, même si cela n'a pas toujours été facile. Pour les pays colonisateurs, la décolonisation a entraîné une perte de pouvoir et de prestige, ainsi que des bouleversements économiques et politiques.

    Le choc des deux guerres mondiales

    Les deux guerres mondiales ont profondément marqué l'histoire de la décolonisation et ont contribué à accélérer le processus de libération des peuples colonisés. La Première Guerre mondiale a sapé la crédibilité des puissances coloniales européennes, qui avaient promis aux peuples colonisés la libération en échange de leur soutien pendant la guerre. Cependant, ces promesses n'ont pas été tenues, ce qui a alimenté le ressentiment des peuples colonisés envers leurs colonisateurs. La Seconde Guerre mondiale a encore renforcé cette tendance, car elle a sapé la puissance des puissances coloniales européennes et a créé un climat favorable à la revendication de l'indépendance par les mouvements nationalistes. De plus, la guerre a créé une prise de conscience mondiale de la nécessité de mettre fin à l'impérialisme et au colonialisme, car ces phénomènes ont été considérés comme les causes profondes des conflits mondiaux. Enfin, la guerre a également créé des opportunités pour les mouvements nationalistes, car les puissances coloniales ont été contraintes de mobiliser leurs ressources pour faire face à la guerre, ce qui a affaibli leur capacité à maintenir leur emprise sur les colonies. En conséquence, de nombreux mouvements nationalistes ont profité de l'occasion pour lancer des campagnes de protestation et de résistance, qui ont finalement abouti à l'indépendance de nombreux pays colonisés.

    La différence entre les deux guerres mondiales est cruciale pour comprendre l'impact de la décolonisation. En 1918, les puissances coloniales européennes ont remporté la guerre, ce qui a renforcé leur position et leur prestige. Cependant, en 1945, les puissances coloniales européennes étaient affaiblies et n'étaient plus en mesure de diriger les affaires internationales. Les États-Unis et l'URSS sont devenus les puissances dominantes, ce qui a créé un espace d'opportunité pour les mouvements nationalistes dans les colonies.

    En 1945, les États-Unis et l'Union soviétique sont devenues les deux superpuissances mondiales, avec un impact considérable sur les relations internationales. En effet, les États-Unis ont joué un rôle clé dans la victoire des Alliés en fournissant des ressources et des soldats à l'effort de guerre, tandis que l'Union soviétique a également contribué de manière significative en combattant l'Allemagne nazie sur le front de l'Est.

    En revanche, en 1940, la France s'est effondrée militairement face à l'Allemagne nazie, tandis que l'Angleterre a résisté avec succès à la bataille d'Angleterre, mais n'a pas réussi à influencer le cours de la guerre de manière significative jusqu'à l'entrée en guerre des États-Unis en 1941. Cette situation a conduit à un affaiblissement des puissances coloniales européennes, qui ont perdu leur position de leader sur la scène internationale et ont été contraintes de faire face à une période de déclin et de redéfinition de leur rôle dans le monde.

    En effet, la participation des colonies à l'effort de guerre a également contribué à renforcer la conscience nationale et la revendication de l'indépendance. Les troupes coloniales ont été impliquées dans les combats et ont souvent fait preuve de courage et de détermination, malgré les discriminations et les injustices dont elles étaient victimes. Cette contribution a été largement reconnue par les mouvements nationalistes et a renforcé leur revendication de l'indépendance.

    Enfin, la perte de prestige des puissances coloniales européennes a également créé un espace pour la contestation au niveau international. Les États-Unis et l'URSS ont critiqué le système colonial et ont soutenu les mouvements de libération nationale, ce qui a contribué à renforcer leur position et leur légitimité. La création de l'Organisation des Nations Unies en 1945 a également marqué un tournant dans l'histoire de la décolonisation, car elle a permis aux mouvements nationalistes de faire entendre leur voix sur la scène internationale.

    En somme, le choc des deux guerres mondiales a été déterminant dans l'histoire de la décolonisation, car il a créé un espace d'opportunité pour les mouvements nationalistes, a renforcé la conscience nationale et la revendication de l'indépendance, et a affaibli la position des puissances coloniales européennes.

    Les guerres de décolonisation

    Il est difficile de parler de décolonisation "réussie" en général, car chaque situation est unique et comporte des défis et des réussites différents. La décolonisation a souvent été un processus complexe et difficile, avec des conséquences à long terme pour les anciennes colonies et les puissances coloniales. Certains pays ont réussi à obtenir leur indépendance pacifiquement et à établir des régimes démocratiques stables, comme l'Inde ou le Ghana. D'autres pays ont été confrontés à des conflits armés prolongés et à une instabilité politique à long terme, comme l'Algérie ou l'Angola. Dans certains cas, la décolonisation a également entraîné des tensions ethniques et des conflits internes, comme au Rwanda ou en Indonésie. De plus, la décolonisation a souvent laissé des héritages complexes, tels que les frontières artificielles créées par les puissances coloniales, les inégalités économiques persistantes, la domination politique et culturelle continue des anciennes puissances coloniales, ou encore la marginalisation des populations autochtones. Il est donc important de prendre en compte les contextes et les réalités locales lors de l'évaluation de la décolonisation, plutôt que de la considérer comme un processus universel avec une fin claire et nette.

    Grande-Bretagne (1947 – 1960)

    La Grande-Bretagne a connu une période de décolonisation importante dans les années qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, en particulier en Asie et en Afrique.

    En 1947, l'Inde et le Pakistan ont obtenu leur indépendance de la Grande-Bretagne, mettant fin à plus de deux siècles de domination coloniale britannique dans la région. Cette décolonisation a été précédée par une série de mouvements nationalistes en Inde, qui ont été menés par des figures telles que Mahatma Gandhi et Jawaharlal Nehru. La partition de l'Inde en deux États distincts, l'Inde et le Pakistan, a cependant été marquée par une violence sectaire et des migrations massives de populations. La décolonisation de l'Inde en 1947 n'a pas été exempte de tensions et de violences entre les différentes communautés religieuses. Les rivalités religieuses ont été encouragées et utilisées par les Britanniques dans leur politique de "diviser pour mieux régner". Cela a entraîné des conflits sanglants, notamment lors de la partition de l'Inde en deux États distincts : l'Inde, majoritairement hindoue, et le Pakistan, majoritairement musulman. La partition a entraîné des déplacements massifs de populations et des violences intercommunautaires qui ont fait des centaines de milliers de morts. Par conséquent, bien que l'Inde soit devenue indépendante en 1947, on ne peut pas dire que la décolonisation ait été réussie sans tenir compte des nombreuses tensions et violences qui ont suivi. La Grande-Bretagne a également accéléré la décolonisation en Afrique au cours des années 1950 et 1960.

    En 1957, le Ghana est devenu le premier pays d'Afrique subsaharienne à obtenir son indépendance de la Grande-Bretagne, suivi par une série d'autres États africains au cours des années qui ont suivi. Le mouvement nationaliste dans les colonies britanniques en Afrique a été inspiré en partie par les mouvements de libération en Inde et en Asie, ainsi que par l'opposition au système d'apartheid en Afrique du Sud.

    Le Nigeria a accédé à l'indépendance le 1er octobre 1960, devenant ainsi le plus grand État africain à émerger de la colonisation européenne. Le Nigeria a connu des troubles importants après son indépendance en 1960, qui ont culminé avec la sécession de la région du Biafra en 1967. Les tensions ethniques et religieuses ont été exacerbées par la colonisation britannique, qui avait instauré un système politique et administratif qui favorisait certaines communautés au détriment d'autres. Après l'indépendance, ces tensions ont continué à s'exprimer, avec notamment des affrontements violents entre les communautés musulmanes et chrétiennes dans le nord du pays. La sécession du Biafra a été déclenchée par les Igbo, une communauté majoritaire dans la région, qui se sentaient marginalisés politiquement et économiquement par le gouvernement fédéral. Le conflit qui en a résulté a été particulièrement meurtrier, faisant des centaines de milliers de morts, en grande majorité des civils. Finalement, en 1970, le Biafra a été réintégré dans le Nigeria, mais les tensions ethniques et religieuses ont continué à être une source de conflit dans le pays.

    La Rhodésie du Sud (actuel Zimbabwe) a été fondée par des colons britanniques d'origine européenne qui ont créé un régime ségrégationniste et discriminatoire à l'encontre de la majorité noire. En 1965, le Premier ministre blanc Ian Smith déclare unilatéralement l'indépendance de la Rhodésie du Sud, refusant de suivre les directives britanniques visant à instaurer un gouvernement représentatif incluant la population noire. Cette décision a été largement condamnée par la communauté internationale, qui a imposé des sanctions économiques à la Rhodésie du Sud. Les mouvements nationalistes noirs, en particulier la ZANU et la ZAPU, ont mené une guérilla contre le régime de Ian Smith jusqu'en 1980, date à laquelle la Rhodésie du Sud est devenue le Zimbabwe indépendant.

    La décolonisation en Afrique n'a pas été sans violence et conflit, en particulier dans des régions telles que le Kenya, l'Algérie et la Rhodésie du Sud (aujourd'hui le Zimbabwe). Les mouvements nationalistes ont souvent été confrontés à une forte répression de la part des puissances coloniales, tandis que les groupes de guérilla ont également mené des attaques violentes contre les forces coloniales.

    La décolonisation de la Malaisie a été marquée par des tensions et des affrontements, en particulier avec le Parti communiste malais, qui avait lancé une insurrection armée pour s'opposer à la colonisation britannique. La situation s'est aggravée après la Seconde Guerre mondiale, lorsque les communistes malais ont intensifié leur lutte contre les autorités coloniales, qui ont réagi avec une répression sévère. En 1957, la Malaisie a finalement obtenu son indépendance, mais les tensions ont continué à se manifester, en particulier avec la minorité chinoise de Malaisie, qui a été victime de discriminations et de violences.

    Entre 1947 et le début des années 1960, l'Angleterre a décolonisé une grande partie de son Empire, notamment l'Inde (1947), le Pakistan (1947), la Birmanie (1948), la Jordanie (1946), l'Égypte (1952), le Soudan (1956), le Ghana (1957), le Kenya (1963), la Tanzanie (1961), l'Ouganda (1962), la Zambie (1964), la Malaisie (1957), Singapour (1963) et la Rhodésie du Nord (1964). Cependant, certaines colonies britanniques ont obtenu leur indépendance plus tard, comme le Botswana (1966), l'île Maurice (1968) et les Seychelles (1976).

    France

    La France a commencé son processus de décolonisation après la Seconde Guerre mondiale, avec la reconnaissance de l'égalité des droits entre les citoyens français et les populations colonisées. Cependant, contrairement à l'Angleterre, la France a rencontré de nombreuses difficultés dans son processus de décolonisation.

    Les conflits les plus notables ont eu lieu en Algérie, où la France a mené une guerre de décolonisation sanglante de 1954 à 1962, qui a coûté la vie à des centaines de milliers de personnes. La France a commencé à coloniser l'Algérie en 1830, et a rencontré une forte résistance de la part de la population algérienne, qui a mené une longue lutte pour son indépendance. Le Front de Libération Nationale (FLN) a été créé en 1954 pour lutter contre la domination française en Algérie. Cette lutte s'est intensifiée au fil des années, avec des actes de violence des deux côtés, avant de se terminer par les accords d'Evian en 1962, qui ont conduit à l'indépendance de l'Algérie. Ce conflit a eu des conséquences importantes pour la France et pour l'Algérie, tant sur le plan politique que social et économique. La Tunisie et le Maroc ont également obtenu leur indépendance en 1956, mais la France a continué à maintenir une présence militaire importante dans la région pendant de nombreuses années. La Tunisie et le Maroc ont accédé à l'indépendance en 1956. En Tunisie, l'indépendance a été obtenue par des négociations avec la France, tandis que le Maroc a connu des tensions plus violentes, notamment avec l'insurrection armée menée par le mouvement nationaliste marocain Istiqlal. La France a finalement accepté l'indépendance du Maroc après la signature des accords d'Evian en 1962, qui ont mis fin à la guerre d'Algérie et ont également reconnu l'indépendance de l'Algérie.

    En Afrique subsaharienne, la France a accordé l'indépendance à la plupart de ses colonies entre 1958 et 1960, mais elle a également rencontré des conflits et des rébellions violentes, notamment en Algérie française, au Cameroun et en Côte d'Ivoire. La Côte d'Ivoire a accédé à l'indépendance en 1960, après plus de 60 ans de colonisation française. Le processus d'indépendance s'est déroulé de manière relativement pacifique, avec des négociations entre la France et les leaders ivoiriens, notamment Félix Houphouët-Boigny, qui est devenu le premier président de la Côte d'Ivoire indépendante. Cependant, malgré une indépendance formelle, la France a conservé une forte influence sur la Côte d'Ivoire, notamment économique et politique, avec des accords de coopération et des interventions militaires régulières dans le pays. Le Sénégal a accédé à l'indépendance en 1960, après plus de 300 ans de domination coloniale française. Les mouvements nationalistes ont commencé à prendre de l'ampleur dans les années 1930, mais l'indépendance effective n'a été obtenue qu'après une longue lutte politique et diplomatique, menée par des personnalités comme Léopold Sédar Senghor et Mamadou Dia. Le Sénégal a ensuite opté pour un modèle de développement socialiste, avec une forte intervention de l'État dans l'économie et une priorité accordée à l'éducation et à la santé. Le pays a connu des périodes de troubles politiques et économiques, mais il est aujourd'hui considéré comme l'un des pays les plus stables et les plus démocratiques d'Afrique de l'Ouest. Le Mali a obtenu son indépendance de la France le 22 septembre 1960. Modibo Keïta est devenu le premier président du pays. Le Mali faisait partie de la Fédération du Mali, qui comprenait également le Sénégal, mais la fédération s'est effondrée en 1960 en raison de divergences politiques entre les deux pays.

    En Asie, la France a perdu son influence en Indochine après la guerre d'Indochine de 1946 à 1954, qui s'est soldée par la division du Vietnam en deux pays. la France a subi une défaite militaire en Indochine, qui a marqué la fin de son influence dans la région. La guerre d'Indochine, qui a duré de 1946 à 1954, a opposé l'armée française aux forces communistes vietnamiennes, soutenues par la Chine et l'Union soviétique. Après la défaite de la France à la bataille de Dien Bien Phu en 1954, un accord de paix a été signé à Genève, qui a divisé le Vietnam en deux pays : le Nord, dirigé par les communistes, et le Sud, soutenu par les États-Unis et la France. La France a ensuite progressivement cédé le contrôle de ses colonies en Inde, au Laos et au Cambodge. La France a dû céder le contrôle de ses colonies en Asie. En Inde, la France avait des colonies à Pondichéry, Karikal, Yanam, Mahé et Chandernagor, qui ont été cédées à l'Inde en 1954. Au Laos et au Cambodge, la France a accordé l'indépendance en 1953, à la suite d'une longue période de conflits.

    Hollande

    Les Néerlandais ont perdu leur position en Asie du Sud-Est pendant la Seconde Guerre mondiale lorsque les Japonais ont pris le contrôle de la région en 1942. Après la guerre, les Néerlandais ont cherché à rétablir leur influence dans la région, mais les États-Unis ont exercé une forte pression pour les en chasser. Les États-Unis craignaient que les Néerlandais ne soient pas capables de gérer efficacement la décolonisation dans la région, ce qui pourrait causer des troubles et des tensions qui pourraient nuire à leurs intérêts dans la région.

    En effet, il existait des mouvements indépendantistes forts dans les anciennes colonies néerlandaises, notamment en Indonésie, où le mouvement nationaliste mené par Sukarno avait gagné en popularité. Les Néerlandais ont finalement accordé l'indépendance à l'Indonésie en 1949, après une longue guerre d'indépendance et des négociations difficiles avec les nationalistes indonésiens.

    Italie

    La Libye a obtenu son indépendance en 1951, après avoir été une colonie italienne pendant plusieurs décennies. En 1947, les Nations unies ont créé le Territoire de la Tripolitaine et de la Cyrénaïque, qui a été administré par la Grande-Bretagne et la France jusqu'à l'indépendance de la Libye en 1951. Cette indépendance a été obtenue par le roi Idris Ier, qui a proclamé la naissance du Royaume de Libye.

    Cependant, malgré l'indépendance de la Libye, la situation politique et sociale du pays a été instable pendant de nombreuses années. En 1969, le colonel Muammar Kadhafi a pris le pouvoir lors d'un coup d'État militaire et a instauré un régime autoritaire qui a duré près de 42 ans. Sous le régime de Kadhafi, la Libye a été impliquée dans plusieurs conflits internationaux et a connu une instabilité politique continue.

    En 2011, une rébellion populaire a éclaté en Libye, entraînant la chute du régime de Kadhafi. Cependant, la situation en Libye est restée instable depuis lors, avec des conflits entre factions rivales et une présence de groupes terroristes. La situation en Libye est toujours en évolution, et il est difficile de prédire ce que l'avenir réserve pour le pays.

    Belgique

    Le Congo a été une propriété personnelle du roi des Belges, Léopold II, de 1885 à 1908. Sous sa règle, le pays a été exploité économiquement de manière brutale, avec des pratiques comme le travail forcé et la mutilation des travailleurs.

    En 1908, le Congo est devenu une colonie belge, mais les pratiques d'exploitation économique et de discrimination envers la population congolaise ont persisté. Au moment de l'indépendance du Congo en 1960, la situation était explosive, avec de nombreuses tensions entre les Congolais et les Belges, ainsi qu'entre les différentes communautés congolaises.

    En effet, la région du Katanga était particulièrement riche en cuivre et en autres minéraux, et certains éléments de cette région ont proclamé leur indépendance en 1960, ce qui a provoqué une crise politique et militaire majeure. Des forces belges et onusiennes ont été envoyées pour tenter de rétablir l'ordre, mais la situation est restée tendue pendant plusieurs années.

    Finalement, en 1965, le leader congolais Mobutu Sese Seko a pris le pouvoir dans un coup d'État et a établi un régime autoritaire qui a duré près de 32 ans. Sous son régime, le Congo a été rebaptisé Zaïre et a été impliqué dans plusieurs conflits régionaux. La situation politique et économique du pays est restée instable depuis lors, avec des conflits entre factions rivales et une pauvreté généralisée.

    Portugal

    La Guinée-Bissau, l'Angola et le Mozambique ont connu des conflits armés prolongés après leur indépendance.

    En Guinée-Bissau, la guerre d'indépendance contre le Portugal a duré de 1963 à 1974 et a été suivie d'une guerre civile qui a éclaté en 1998 et qui a duré jusqu'en 1999. Depuis lors, le pays a connu une certaine stabilité, mais reste confronté à des défis tels que la pauvreté, la corruption et le trafic de drogue.

    En Angola, la guerre d'indépendance contre le Portugal a duré de 1961 à 1974, suivie d'une guerre civile qui a éclaté en 1975 et qui a duré jusqu'en 2002. La guerre civile a été marquée par des affrontements entre le gouvernement soutenu par l'Union soviétique et les mouvements rebelles soutenus par les États-Unis et l'Afrique du Sud. Depuis la fin de la guerre civile, le pays a connu une croissance économique rapide, mais est confronté à des défis tels que la pauvreté, la corruption et les inégalités sociales.

    Au Mozambique, la guerre d'indépendance contre le Portugal a duré de 1964 à 1975, suivie d'une guerre civile qui a éclaté en 1977 et qui a duré jusqu'en 1992. La guerre civile a été marquée par des affrontements entre le gouvernement soutenu par l'Union soviétique et les mouvements rebelles soutenus par l'Afrique du Sud. Depuis la fin de la guerre civile, le pays a connu une certaine stabilité, mais est confronté à des défis tels que la pauvreté, la corruption et les inégalités sociales.

    Il convient de noter que les conflits dans ces pays ont été alimentés par des facteurs complexes, notamment la rivalité politique, les tensions ethniques, les ressources naturelles et l'influence étrangère, et que les conséquences de ces conflits se font encore sentir aujourd'hui. Cependant, il y a aussi eu des efforts importants pour reconstruire les pays et résoudre les conflits, notamment par le biais de négociations de paix et de programmes de développement économique.

    La décolonisation est un processus souvent tumultueux et conflictuel, marqué par des tensions, des violences et des luttes de pouvoir. Les anciennes métropoles ont souvent cherché à maintenir leur domination sur leurs colonies, tandis que les mouvements nationalistes et les populations colonisées ont lutté pour leur indépendance et leur liberté. Les processus de décolonisation ont donc souvent été marqués par des confrontations violentes, des répressions, des guerres d'indépendance et des violences intercommunautaires. Toutefois, il existe également des exemples de décolonisation plus pacifiques et négociées, comme dans le cas de l'Inde ou de la Tunisie, où les mouvements nationalistes ont su mobiliser l'opinion publique et obtenir des concessions politiques importantes de la part des puissances coloniales.

    L’émergence politique du Tiers Monde

    Situation de l’alignement des pays du Monde sur les deux blocs en 1980; les guérillas liées à la guerre froide sont mentionnées.

    L'émergence politique des pays du Tiers Monde est liée à la logique de la guerre froide, qui était caractérisée par la rivalité entre les États-Unis et l'Union soviétique pour étendre leur influence dans le monde entier. Cette rivalité s'est manifestée dans de nombreux conflits armés dans le Tiers Monde, en particulier en Asie et au Moyen-Orient. Cependant, le terrain d'affrontement principal entre les États-Unis et l'Union soviétique pendant la guerre froide était en Europe, et en particulier en Allemagne. Après la Seconde Guerre mondiale, l'Allemagne a été divisée en deux parties : la République fédérale d'Allemagne (RFA) à l'ouest, soutenue par les États-Unis, et la République démocratique allemande (RDA) à l'est, soutenue par l'Union soviétique. La guerre froide a débuté en Europe après la fin de la Seconde Guerre mondiale, lorsque les États-Unis et l'Union soviétique se sont engagés dans une course aux armements et ont commencé à se disputer la domination de l'Europe. L'un des événements les plus importants de cette période a été le blocus de Berlin en 1948-1949, au cours duquel l'Union soviétique a tenté d'isoler la partie occidentale de Berlin en fermant les routes et les voies ferrées qui y menaient.

    À partir du début des années 1950, il y a eu une logique d'exportation de la guerre froide en dehors de l'Europe, avec la mondialisation de l'endiguement. George Kennan, un diplomate américain, a théorisé le concept de "containment" ou endiguement en 1947, qui visait à contenir l'expansion du communisme en Europe et partout ailleurs.[6] Les États-Unis ont mis en œuvre cette politique en soutenant des régimes anti-communistes dans de nombreux pays, en intervenant dans des conflits armés pour prévenir l'arrivée de régimes communistes au pouvoir et en aidant des mouvements de guérilla anti-communistes. Cela s'est manifesté par exemple par l'intervention des États-Unis dans la guerre de Corée (1950-1953) et la guerre du Vietnam (1955-1975), ainsi que par leur soutien à des régimes autoritaires et anti-communistes dans des pays tels que l'Indonésie, l'Iran, le Chili ou encore l'Afghanistan. En effet, partout où les États-Unis voyaient des régimes communistes ou supposés tels s'installer ou en voie de s'installer, ils allumaient des contre-feux en soutenant des mouvements anti-communistes ou en intervenant directement. Cette politique a contribué à la bipolarisation du monde en deux blocs, avec d'un côté les pays alliés des États-Unis, et de l'autre les pays alliés de l'Union soviétique.

    Dans l'optique de contenir l'expansion du communisme, les États-Unis ont cherché à créer des alliances militaires avec des pays du Moyen-Orient et de l'Asie. En 1955, ils ont signé le Pacte de Bagdad avec l'Irak, la Turquie, le Pakistan, l'Iran et le Royaume-Uni, qui avait pour but de renforcer la coopération militaire et de sécurité entre ces pays. Cette initiative visait notamment à contrer l'influence soviétique dans la région. Les États-Unis ont également créé l'Organisation du Traité de l'Asie du Sud-Est (OTASE) en 1954, qui regroupait la Thaïlande, les Philippines, le Pakistan, l'Inde et les États-Unis eux-mêmes. Cette organisation avait pour but de contrer l'expansion communiste dans la région et de protéger les intérêts américains en Asie du Sud-Est. Ces alliances militaires étaient inspirées du modèle de l'OTAN (Organisation du Traité de l'Atlantique Nord), qui avait été créée en 1949 par les États-Unis et leurs alliés européens pour contrer l'influence soviétique en Europe.

    L'exportation de la logique de guerre froide a joué un rôle majeur dans l'émergence du mouvement des pays non-alignés. Ces pays ont refusé de se rallier à l'un ou l'autre des deux blocs, considérant que l'alignement avec l'un ou l'autre des deux camps conduirait à une perte de leur souveraineté nationale. Les pays non-alignés se sont réunis pour la première fois en 1961 à Belgrade, en Yougoslavie, lors de la Conférence des pays non-alignés. Ils ont critiqué l'exportation de la logique de guerre froide dans leur région et ont plaidé pour un monde multipolaire, dans lequel les pays pourraient choisir librement leur propre chemin de développement sans subir les pressions des grandes puissances. Le mouvement des pays non-alignés est devenu une force politique et diplomatique importante dans les années 1960 et 1970, et a joué un rôle de premier plan dans la lutte pour la décolonisation, ainsi que dans la défense des intérêts des pays en développement dans les instances internationales. Le mouvement continue d'exister aujourd'hui, bien que ses membres aient évolué avec le temps et que son rôle ait quelque peu changé.

    Le mouvement des pays non-alignés peut être considéré comme une réponse à la mondialisation de la logique du containment par les États-Unis et l'expansion de la guerre froide en dehors de l'Europe dans les années 1950. Le non-alignement était une alternative pour les pays qui cherchaient à préserver leur indépendance et leur souveraineté face aux deux blocs de la guerre froide, tout en cherchant à promouvoir une coopération internationale pacifique et à préserver la stabilité et la sécurité mondiales. Le mouvement a connu un certain succès dans la mesure où de nombreux pays ont rejoint ses rangs, même si ses membres n'étaient pas tous d'accord sur tous les sujets. Le non-alignement a également joué un rôle important dans la promotion de la paix, de la sécurité et de la coopération internationales, et a contribué à façonner la politique mondiale dans les années qui ont suivi.

    L’échec du non-alignement

    Le mouvement de Bandung

    Le Mouvement de Bandung, qui a eu lieu en 1955 à Bandung, en Indonésie, a été un moment clé dans l'histoire du non-alignement. La conférence a réuni des représentants de 29 pays asiatiques et africains, qui ont exprimé leur solidarité envers les peuples colonisés et ont appelé à la promotion de la paix, de la coopération et du développement économique. Bien que le Mouvement de Bandung ait suscité de nombreux espoirs, il est vrai que le non-alignement n'a pas réussi à briser la logique bipolaire de la guerre froide. Les deux superpuissances ont continué à exercer une forte influence sur les affaires mondiales, et les pays non-alignés ont souvent été pris en étau entre les deux blocs. Malgré cela, le mouvement des pays non-alignés a continué à jouer un rôle important dans la diplomatie mondiale, et a contribué à façonner les relations internationales dans les décennies qui ont suivi. Bien que le non-alignement n'ait pas réussi à réaliser tous ses objectifs, il a néanmoins offert une alternative importante aux deux blocs de la guerre froide et a plaidé en faveur de la promotion de la paix, de la coopération et du développement dans le monde entier.

    Les pays non-alignés ont continué à se réunir régulièrement pour tenter de développer une « troisième voie » entre les deux blocs de la guerre froide. Ces sommets, connus sous le nom de Conférences des Non-Aligned Nations (Conférences des Nations non alignées), ont commencé en 1961 à Belgrade et se poursuivent aujourd'hui. Les pays non-alignés ont cherché à promouvoir une coopération économique et politique entre eux, et ont appelé à une réforme du système économique mondial afin de mieux répondre aux besoins des pays en développement. Ils ont également plaidé en faveur de la réduction des dépenses militaires et du désarmement nucléaire, tout en cherchant à éviter les conflits armés. Les sommets des pays non-alignés ont également offert une tribune importante pour les pays en développement pour exprimer leurs préoccupations et leurs revendications, et pour faire pression sur les pays développés pour qu'ils prennent en compte leurs besoins. Bien que les résultats de ces sommets aient été parfois limités, ils ont néanmoins contribué à renforcer la voix collective des pays en développement sur la scène internationale.

    Le sommet de Belgrade en 1961 a été un moment important pour le mouvement non-aligné, mais les espoirs soulevés ont été rapidement déçus. Les pays non-alignés ont été confrontés à des divisions internes, notamment en ce qui concerne la question de la coopération avec les deux blocs de la guerre froide. Le sommet du Caire en 1964 a révélé ces divisions, avec des dissensions sur la façon de gérer les relations avec les deux superpuissances et sur la manière d'aborder les conflits régionaux. Certains pays non-alignés ont plaidé pour une ligne plus dure contre les puissances occidentales, tandis que d'autres ont préféré une approche plus pragmatique. En outre, il y avait également des différences dans les priorités et les préoccupations des différents pays non-alignés. Certains pays étaient plus préoccupés par les questions de développement économique, tandis que d'autres étaient plus préoccupés par les questions de sécurité et de défense. Ces divergences ont rendu difficile une coopération plus étroite entre les pays non-alignés, malgré leur partage de certaines valeurs et de certaines revendications communes. Malgré ces défis, le mouvement non-aligné a continué à jouer un rôle important dans la politique mondiale, en mettant en avant les préoccupations des pays en développement et en cherchant à promouvoir la coopération et la solidarité entre eux.

    Les intérêts divergents entre les différents pays non-alignés ont contribué à affaiblir le mouvement. Par exemple, les relations entre l'Inde et la Chine se sont détériorées à la fin des années 1950, conduisant à un conflit frontalier en 1962. L'Inde a également été en désaccord avec certains pays arabes concernant la question palestinienne. De plus, certains pays non-alignés ont été accusés de favoriser l'un ou l'autre des deux blocs malgré leur engagement à rester neutres. Par conséquent, le mouvement des non-alignés a connu des difficultés pour agir de manière cohérente et pour peser sur la scène internationale.

    Le panarabisme et l'éloignement de la Chine ont contribué au délitement du mouvement des non-alignés. Le panarabisme, qui prônait l'unification des pays arabes, a suscité des tensions avec les pays non-arabes du mouvement des non-alignés, notamment l'Inde. Les tensions ont atteint leur apogée lors de la guerre des Six Jours en 1967, lorsque plusieurs pays arabes ont rompu leurs relations diplomatiques avec l'Inde pour son soutien à Israël. L'éloignement de la Chine, qui avait initialement soutenu le mouvement des non-alignés, a également contribué à son délitement. Après la mort de Mao Zedong en 1976, la Chine a commencé à se rapprocher des États-Unis et à adopter une politique étrangère plus pragmatique. Cela a conduit à une distance croissante entre la Chine et les autres pays non-alignés, qui ont continué à se méfier des États-Unis et de l'Occident. En outre, les changements dans le paysage politique mondial, notamment la fin de la guerre froide et la mondialisation, ont également contribué au déclin du mouvement des non-alignés. Malgré cela, les pays non-alignés continuent d'exister et de travailler ensemble sur des questions d'intérêt commun.

    Le panarabisme

    Nasser tente de moderniser l'Égypte en développant notamment l'industrie, l'agriculture et l'infrastructure du pays. Pour financer ces projets, il cherche des aides financières auprès de différents partenaires internationaux, y compris les États-Unis et l'Union soviétique. Cependant, il rencontre rapidement des difficultés avec les deux camps, qui veulent chacun exercer leur influence sur l'Égypte et sa politique. Nasser, déçu par l'attitude des États-Unis, qui ont refusé de financer la construction du barrage d'Assouan, se tourne davantage vers l'Union soviétique, qui lui fournit une assistance technique et financière importante pour la réalisation de projets économiques et industriels. Cette orientation pro-soviétique de l'Égypte est mal vue par les États-Unis et ses alliés dans la région, qui craignent une extension de l'influence soviétique au Moyen-Orient. Parallèlement à ses efforts pour moderniser l'Égypte, Nasser se présente comme un leader du panarabisme, mouvement politique et idéologique qui prône l'unité des pays arabes et la défense de leurs intérêts face aux puissances étrangères. Cette ambition de Nasser de fédérer les pays arabes se concrétise notamment par la création de la République arabe unie (RAU) en 1958, qui regroupe l'Égypte et la Syrie.

    Cependant, cette union politique ne va pas durer longtemps. En 1961, la Syrie se retire de l'union et Nasser est confronté à une montée des tensions avec d'autres pays arabes, notamment l'Arabie Saoudite qui craint une expansion du panarabisme soutenu par l'Égypte. Les conflits frontaliers avec Israël contribuent également à une augmentation des tensions dans la région. En outre, l'alignement de Nasser avec l'Union soviétique provoque également des tensions avec les États-Unis qui soutiennent Israël dans le conflit israélo-arabe. La crise de Suez en 1956 est l'un des exemples les plus marquants de l'opposition des États-Unis et de leurs alliés à l'influence de Nasser dans la région.

    Le projet d'union panarabe de Nasser a rencontré de nombreux obstacles et a fini par se déliter dans les années 1960. L'opposition des États-Unis et les désaccords avec l'URSS ont compliqué les choses, mais il y avait également des désaccords entre les différents pays arabes eux-mêmes. La rivalité entre l'Égypte et l'Arabie Saoudite, par exemple, était un obstacle important. De plus, les nationalismes arabes ont rapidement compris que le projet panarabe risquait de se transformer en une domination égyptienne sur le monde arabe. Enfin, la défaite militaire de l'Égypte face à Israël en 1967 a marqué un tournant dans l'histoire de la région. La guerre des Six Jours a profondément affaibli Nasser et son projet panarabe, et a renforcé l'influence des pays pétroliers du Golfe, notamment l'Arabie Saoudite. À partir de ce moment-là, la région est devenue le théâtre de conflits entre les différentes puissances régionales, qui ont fini par prendre le pas sur le projet d'union panarabe.

    L'échec de l'union panarabe et le délitement de l'Union arabe ont affaibli la position du mouvement des non-alignés, qui cherchait à s'unir pour contester le pouvoir des deux blocs de la guerre froide. De plus, la défaite militaire arabe face à Israël lors de la guerre des Six Jours en 1967 a renforcé l'idée que les pays non-alignés étaient incapables de se défendre seuls et a renforcé la position des grandes puissances mondiales. Cela a conduit à une perte de confiance dans le mouvement des non-alignés, qui a peu à peu perdu de son influence politique.

    La Chine

    La prise de pouvoir de Mao Zedong en 1949 a marqué un tournant décisif dans l'histoire de la Chine. Le nouveau régime communiste a mis en place une politique de développement économique et social qui a permis à la Chine de s'autonomiser et de se hisser au rang de grande puissance mondiale. Cependant, la Chine a rapidement pris ses distances avec l'Union soviétique et le camp socialiste en raison de divergences idéologiques et stratégiques. La Chine a ainsi adopté une politique de non-alignement et a rejoint le mouvement des pays non-alignés lors de la conférence de Bandung en 1955. La Chine a joué un rôle important au sein du mouvement des non-alignés en raison de sa position de puissance émergente et de sa capacité à influencer les relations internationales. Cependant, les tensions entre la Chine et l'Union soviétique ont fini par diviser le mouvement des non-alignés, conduisant à son déclin politique dans les années 1970 et 1980.

    La Chine a commencé à se distancer du mouvement des non-alignés à partir des années 1960. En effet, Mao Zedong a rompu avec l'Union soviétique et a commencé à promouvoir une vision de la révolution qui était différente de celle des Soviétiques. La Chine a commencé à affirmer sa propre voie révolutionnaire et à promouvoir une idéologie propre qui a rapidement divergé de celle des Soviétiques et des autres pays communistes. De plus, la Chine a commencé à affirmer sa puissance économique et militaire, ce qui lui a permis de devenir progressivement une grande puissance mondiale. Par conséquent, la Chine n'a plus cherché à se placer en tant que membre du mouvement des non-alignés, mais plutôt à affirmer son propre leadership régional et mondial.

    Bilan du non-alignement

    Le non-alignement a connu des difficultés à partir des années 1960, notamment en raison de l'apparition de divergences entre les membres du mouvement, qui ont rendu difficile la prise de décisions communes. Les pays non-alignés ont également dû faire face à la montée en puissance de nouveaux acteurs internationaux, tels que la Chine, qui ont remis en question l'équilibre géopolitique mondial. De plus, la fin de la guerre froide a modifié le contexte international, en faisant apparaître de nouvelles formes de coopération et d'alliances, ce qui a réduit l'importance de la logique non-alignée. Toutefois, le mouvement des non-alignés continue d'exister aujourd'hui, même s'il ne joue plus le même rôle qu'auparavant.

    bien que le mouvement des non-alignés n’ait pas réussi à devenir une force majeure dans les relations internationales, il a tout de même été capable de concurrencer la logique bipolaire à certains moments. Par exemple, lors de la crise des missiles de Cuba en 1962, les non-alignés ont joué un rôle important dans la résolution pacifique de la crise en proposant une solution de compromis. De plus, le mouvement a permis de mettre en avant les revendications des pays du Sud sur les questions de développement, de désarmement et de justice économique. Il a également été un acteur important dans la lutte contre le colonialisme et l’impérialisme, notamment en Afrique. Ainsi, bien que le non-alignement n’ait pas réussi à atteindre ses objectifs initiaux, il a tout de même eu un impact significatif sur la scène internationale.

    Le mouvement des non-alignés existe toujours aujourd'hui, bien qu'il ne soit plus aussi influent qu'il l'était dans les années 1950 et 1960. Il compte actuellement 120 pays membres, ce qui en fait l'un des plus grands groupes de pays au monde. Les membres se réunissent régulièrement lors de sommets pour discuter de questions importantes telles que le développement économique, la paix et la sécurité internationales, les droits de l'homme, la coopération internationale et d'autres sujets d'intérêt commun. Cependant, le mouvement est souvent critiqué pour son manque de cohésion et de leadership, ce qui limite son influence sur la scène internationale.

    Annexes

    Traité

    Autres

    articles/ouvrages

    Références

    1. Page personnelle de Ludovic Tournès sur le site de l'Université de Genève
    2. Publications de Ludovic Tournès | Cairn.info
    3. CV de Ludovic Tournès sur le site de l'Université de la Sorbonne
    4. THRONTVEIT, T. (2011). The Fable of the Fourteen Points: Woodrow Wilson and National Self-Determination. Diplomatic History, 35(3), 445–481. https://doi.org/10.1111/j.1467-7709.2011.00959.x
    5. Roger Dingman, « Atomic Diplomacy during the Korean War », International Security, Cambridge, Massachusetts, The MIT Press, vol. 13, no 3,‎ hiver 1988-89, (DOI 10.2307/2538736 , JSTOR 2538736 )
    6. Casey, Steven (2005) Selling NSC-68 : the Truman administration, public opinion, and the politics of mobilization, 1950–51. Diplomatic History, 29 (4). pp. 655-690. ISSN 1467-7709