La Guerre : conceptions et évolutions

De Baripedia
Révision datée du 9 octobre 2015 à 00:30 par Arthur (discussion | contributions) (Page créée avec « Nous allons d’abord nous interroger sur ce qu’est la guerre, puis nous interroger sur la naissance de la guerre moderne et nous allons voir que la guerre est un phéno... »)
(diff) ◂ Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante ▸ (diff)

Nous allons d’abord nous interroger sur ce qu’est la guerre, puis nous interroger sur la naissance de la guerre moderne et nous allons voir que la guerre est un phénomène qui va bien au-delà de la violence mais qui est un principe régulateur de notre système international tel qu’il a été construit il y a plusieurs siècles en arrières. Ensuite, nous allons regarder les transformations actuelles, notamment nous interroger comment à l’époque du terrorisme et de la globalisation, est-ce que la guerre se transforme et est-ce que ses principes sont en train de changer. Enfin, nous allons nous poser la question de savoir si nous sommes à la fin de la guerre ou si elle continue. Qu’est-ce que la guerre ? 1. Définition de la guerre

Nous allons nous demander ce qu’est la guerre et revenir sur des mises en garde ainsi que des idées reçues sur ce qu’est la guerre. Il y a de très nombreuses définitions sur ce qu’est la guerre mais l’une des plus pertinente est celle de Hedley Bull qui a notamment fondé l’école anglaise qui, dans son ouvrage The Anarchical Society: A Study of Order in World Politics publié en 1977 donne comme définition de la guerre que c’est « organized violence carried on by political units against each other ». Cette définition comporte de nombreuses éléments importante. Le fait de dire que la guerre est de la violence organisée par des unités politiques entre elle est important, alors que l’idée de guerre est chargée de prénotion et de violence, il faut faire attention parce que lorsqu’on parle de guerre, on ne parle pas de violence interpersonnelle. La violence interpersonnelle est la violence liée à la criminalité et au agressions alors que la guerre est de la violence organisée impliquant d’avoir des unités politiques organisée qui vont se battre entre elles. D’autre part, Hedley Bull ajoute que la guerre a un caractère officiel, c’est-à-dire qu’on fait cette guerre au nom de l’État contre une autre unité politique. C’est là où il établit une troisième distinction dans sa définition qui est celle de dire que même si on fait la guerre au nom de cette entité politique, elle doit être faite contre d’autres entités politiques qui en générales sont à l’extérieur de l’État. Hedley Bull établit une distinction fondamentale lorsqu’on parle de violence organisée qui est celle avec la lutte contre le crime par exemple qui relève du travail policier. La guerre est donc de la violence organisée entre des unités politiques entre elles, et le tout revêtant un caractère officiel dirigé en général à l’extérieur de ces unités politiques. Cette définition est assez complète et rend compte de comment s’est constitué la guerre moderne et surtout comment elle est entendue et comprise dans son étude auprès de la plupart des gens qui étudie la guerre que cela soit des académiques, dans des académies militaires, cela recoupe à peu prés tout ce qu’on entend par « guerre ». 2. Deux idées reçues Nous allons partir sur deux idée reçues de la guerre. La guerre est une notion est un concept que l’on connait tous un peu intuitivement. Pour Thomas Hobbes dans Le Léviathan publié en 1551, la guerre c’est « la guerre de tous contre tous ». Hobbes est à la base de la théorie de l’État et de la guerre, et son idée est que l’État s’est constitué parce que qu’entre les individus règne l’anarchie, et il faut une entité pour réguler les relations interindividuelles. En d’autres termes, dans une approche plus sociologique, l’idée de guerre de tous contre tous est une idée qui a permis de développer d’autres concepts est que l’État est apparu pour réguler la jungle qui régnait au sein de la société, or la guerre de tous contre tous est une impossibilité empirique car les hommes ne peuvent pas combattre en permanence de manière anarchique, les individus sont peu enclins à s’organiser et à se coordonner afin de mener un action violente offensive ou pour se protéger. Il peu y avoir des agressions individuelles, il y a de l’égoïsme qui peut mener à des rixes, mais les conflits armées relève d’autre chose. La guerre, selon Hobbes, est quelque chose qui relève avant tout de la nature humaine. Ici, l’idée de guerre de tous contre tous est à remettre en question parce qu’elle par de l’idée que c’est l’égoïsme de l’Homme qui génère la guerre alors qu’en fait, c’est bien la socialité de l’Homme parce qu’on nous oblige à vivre en société, parce qu’afin de pouvoir mener une guerre, il faut des structures qui permettent de le faire, à savoir une organisation. L’organisation humaine est le fruit d’une société humaine. Ce principe énoncé par Hobbes part du fait que l’homme est égoïste et mène la guerre en permanence, or c’est la société de l’homme qui crée la guerre puisqu’il faut bien une organisation pour faire la guerre, organisation qui ne peut apparaitre qu’à travers la société. Plutôt qu’être un phénomène naturel et universel, la guerre est avant tout un phénomène social. C’est un raisonnement qui ne par pas de l’égoïsme de l’Homme mais de sa socialité qui est le fait de vivre ensemble et d’avoir à vivre ensemble. Pour faire la guerre, il faut des organisations complexes dotées d’administrations bureaucratisées. Il faut des organisations efficaces permettant de faire la guerre d’où les conditions incontournables de l’organisation des sociétés humaines pour faire la guerre. Nous venons de voir comment faire la guerre et la rendre possible, maintenant nous allons, avec la seconde idée reçue, nous intéresser au « quand ». La seconde idée reçue est celle de la guerre perpétuelle d’Héraclite qui postule que « La guerre est le père de toute chose, et de toute chose elle est roi ». Si on se par du principe que la guerre relève de la nature humaine alors elle a toujours existé, cela est faux. Si on a un regard un peu plus sociologique, on pourrait dire que la guerre est un phénomène relativement récent dans l’histoire humaine, c’est en tout cas une caractéristique qui n’est pas intemporelle. Il n’y a pas de preuve archéologiques d’une forme de violence organisée soutenu qui signifie que pour faire la guerre il faut un certain degré d’organisation. Avant la Révolution néolithique datant d’environ 7000 avant Jésus Christ, on ne peut pas vraiment parler de guerre. Si on part du principe que l’homme est apparu il y a 200000 ans, la guerre ne concernerait donc que 5% de notre historie. Nous sommes loin d’un phénomène anhistorique et universel qui aurait toujours existé. Il est important d’éviter d’essentialiser la guerre comme quelque chose qui serait en nous. Si on regarde empiriquement, les faits, la guerre n’a pas toujours existée et elle est liée à une organisation sociale développée. Cette forme d’organisation sociale apparait à partir du néolithique et elle coïncide avec une spécialisation fonctionnelle, à savoir avec l’apparition des premières villes. La ville est un endroit où il faut se spécialiser à la différence de la campagne où chacun est plus dépendant. Dans une ville, on se divise les tâches afin d’être plus efficace. C’est une idée qui est assez fondamentale dans l’idée même de la construction de l’État et du développement de nos sociétés. L’idée de spécialisation est importante dans les sciences sociales ; par exemple, le policier est quelqu’un qui se spécialise dans la violence. L’idée sous-jacente est que, par exemple, pour labourer ses champs tranquillement, il faut quelqu’un qui s’occupe de la sécurité et dont cela est son métier et en échange, on va le nourrir. C’est comme cela qu’on créé une société plus spécialisée et nous sommes aujourd’hui dans des sociétés extrêmement spécialisées. En d’autres termes, l’arrivé de la guerre coïncide avec la Révolution néolithique, la spécialisation fonctionnelle et l’appariation de villes. C’est à partir de l’an 5000 avant Jésus Christ que l’on voit apparaitre des guerres entre ces cités-États. Ensuite, à partir de ce moment, des sociétés de plus en plus complexes se développent.

3. La phalange : “père” des formes modernes de violence organisée?

Lorsqu’on rentre dans l’Antiquité classique jusqu’à l’Empire romain, la guerre connait un saut qualitatif lié à un degré d’organisation plus élevé. Par « saut qualitatif », il faut entre des « systèmes plus efficaces pour mener la guerre. Il y a une dimension technologique. L’un des meilleurs exemples est celui de la Phalange qui sont des formations d’infanteries lourdement armé et bien organisé dont le but est de réduire et de battre l’ennemi au moment du choc. Cela a beaucoup été utilisé dans la Grèce antique notamment avec Alexandre le Grand. Cette façon de faire la guerre accompagne la complexification des sociétés. À partir de là, il y a un développement vers une façon de mener la guerre d’une façon de plus en plus technologiquement développé et efficace. Il y a une parenthèse avec le Moyen-Age. Avec la chute de l’Empire romain on retourne sur des modes de guerres plus erratiques avec des guerres de pillage et des guerres moins organisées. Dès le XVème siècle, va émerger la conception moderne de la guerre qui est donc lié à une révolution technologique. Le développement de la guerre moderne est lié au développement de l’État moderne. Les deux sont indisociable. 4. Guerre et Modernité politique La guerre n’est pas le père de toute chose et quelque chose d’universel et naturel mais c’est un phénomène relativement récent à l’échelle de l’humanité mais qui surtout est lié à un développement d’un haut degré d’organisation sociale qui comment en 5000 avant Jésus Christ et jusqu’au XVIIème siècle. L’historie de la guerre est aussi l’histoire de l’État. Parler de la guerre par rapport à l’État est une articulation qui est rarement opéré mais qui est fondamentale pour comprendre la forme de violence organisée qu’est la guerre et donc de voir la guerre comme un phénomène qui est éminemment lié à la modernité politique donc à l’avènement de l’État moderne. L’État n’est pas la seule forme d’organisation politique existant dans le monde et surtout pas dans l’histoire. Il y a eu des empires, des cités-États ou encore des colonies dans le sens où l’État est une forme d’organisation relativement récente dans l’histoire. Si on prend l’angle de la guerre comme étant quelque chose de fondamentalement lié à l’émergence de l’État, cela nous permet également de revenir sur une troisième idée reçue qui est l’idée que l’État est perçu avec une dimension assez positive. L’État c’est la loi et l’ordre, la base des relations internationales est une division du travail disciplinaire et à l’intérieur de l’État qui est policé et donc en paix, l’État garantie cela notamment à travers sa police et son système judicaire ; au-delà de ses frontières, c’est l’anarchie, il n’y a pas de système international similaire à un gouvernent net que c’est pour cela qu’on se bat en dehors des frontières de l’État. C’est une division du travail et l’État fait régner la loi et l’ordre à l’intérieur de son territoire. Il y a une dimension positive liée à la paix L’État est aussi l’acteur qui va permettre la paix internationale notamment à travers sa participation des organisations internationale. Dans cette conception de la guerre et surtout dans le rapport à la violence de l’État, on a une dimension positive puisque l’État est ce qui permet de faire régner l’ordre, de ne pas sombrer dans le chaos et l’anarchie et donc la violence et perçue comme quelque chose de primitif et d’un autre âge. L’État, en s’imposant, a permis de ne pas être dans le chaos. Si on compare avec d’autres endroits dans le monde où règne une situation beaucoup plus dramatique en terme de violence, peut être expliquer par le fait qu’il n’y a pas un État efficace sur place permettant à tout le monde d’avoir une vie calme, ordonnée et en sécurité. Il faut aussi un peut remettre en question cette idée parce que la modernité politique avec l’émergence de l’État voit également l’émergence de nouvelles formes de violences qui ont été développées et qui n’ont que peu à envier avec des formes de violence primitive. Ce sont des formes de violences liées à la modernité comme le génocide qui est un mode de violence éminemment lié au développement d’un État moderne et industriel. Afin d’organisation un massacra à grande échelle, il faut des grosses capacités. La guerre totale est également mode de guerre meurtrier avec les Première et Deuxième guerres mondiales. En fin de compte, cette modernité de l’État et cette conception de la modernité débouche sur un XXème siècle qui a été le siècle le plus violent de tous les temps. Au XXème siècle, en terme de violence politique, on dénombre plus de 200 millions de morts, dont entre 130 et 140 millions directement lié à la guerre. La différence est que la violence politique peut être par exemple celle liée à un régime répressif à l’intérieur d’un État. Ces chiffres sont énormes, il y a ce paradoxe où l’État moderne est censé offrir la paix et la stabilité à l’intérieur de ses frontières, mais la période à débouché sur une période om il n’y a jamais eu autant de morts liés à la violence politique. C’est assez paradoxal. 5. La naissance de la guerre moderne Une affaire d’Etat: War-Making/ State- Making Pour étudier la guerre, il faut avant tout se focaliser sur les liens qu’elle entretien avec l’État moderne comme organisation politique. Nous allons voir comment la guerre est aujourd’hui au travers et par l’émergence de l’État moderne. Nous allons commencer par voir que la guerre est une affaire d’État. Afin d’introduire l’idée que la guerre est liée à la construction même de l’État et à l’émergence de l’État comme forme d’organisation politique en Europe à partir de la sortie du Moyen Âge, pour cela, le meilleur moyen et de le faire comme amené par le socio-historien Charles Tilly qui a développé l’idée de war making/state making : c’est en faisant la guerre que l’on a fait l’État, et vice-versa. Tilly rend compte de la trajectoire occidentale de la construction des États. Quand on parle de l’État moderne et du rôle de la guerre, on parle vraiment de son émergence en Europe à partir de la sortie de la fin du Moyen Âge. C’est-à-dire qu’il y a d’autres formes d’entités politiques dans le monde qui suivent différent trajectoires et si la trajectoire européenne parait aussi importante aujourd’hui, c’est qu’il est vrai que, notamment au travers de la colonisation, où aujourd’hui à travers la construction d’État ou le nation building, on essaie d’exporter le modèle européen parce qu’on part du principe que c’est le seul modèle qui pourrait être imposé aux autres. Cela créé quelque frictions certaines fois. Au travers de l’idée de war making/state making, Tilly va traduire que c’est un processus qui prend plusieurs centaines d’années mais qui n’est pas un processus intentionnel. Il décrit le processus de war making/state making au travers de deux opérations qui sont deux compétitions ou phénomène qui sont reliés entre eux. Tout d’abord, l’époque de la sortie du Moyen Âge coïncide avec une compétition interne au sein des royaumes entre les seigneurs. Cela se passe à l’époque de la féodalité où il y avait un roi et différents seigneurs qui avait leur fief ayant une forme d’allégeance avec le roi mais qui étaient totalement autonome dans la gestion de leurs affaires. Le seul lien qu’il entrainait avec la royauté était souvent au travers de la guerre. Le roi s’adressait à ces seigneurs féodaux afin de lever des hommes pour faire la guerre. Sur plusieurs siècles, selon Tilly, on observe une compétition de plus en plus grande entre ces seigneurs parce que chacun veut agrandir son territoire. Le Moyen Âge est comme un « état de guerre » généralisé où chacun va essayer d’agrandir son territoire ; à la fois à l’intérieur de ce qui commence à devenir un État et aussi à l’extérieur avec ces entités entre-elles. carte Reprenant l’idée de Norbert Elias, il parle de « lutte éliminatoire ». C’est-à-dire qu’à force de se battre il y en a de moins en moins. Avec l’exemple de la France sous Louis XI au XVème siècle, on voit bien cette logique qui se met en place où on voit en « bleu » les territoires qui appartiennent à l’État, donc appartenant au roi avec un processus de construction de l’État bien avancé qui commence déjà deux siècles auparavant où les territoires du roi de France étaient beaucoup plus réduits. De plus en plus, par des mariages, par des guerres, par des successions et la disparation de familles, il y a une tendance à avoir de moins en moins de territoire et de plus en plus un seul qui va s’imposer. À l’interne, les États ont émergé sous cette forme dans la plupart des pays européens. Souvent, les cas les plus emblématiques sont ceux de la France et de la Grande Bretagne. En plus de la compétition interne, il y a une compétition externe. Par exemple, à l’époque de Louis XI, il commence à mener de plus en plus de guerre à l’extérieur, et afin de pouvoir mener ces guerres, il a besoin de moyens mais également de réunifier le monde chrétien. Étant donné que la papauté n’a pu réunifier le monde chrétien, ces États veulent chacun créer à ce qui ressemble à ces empires. Ces empires ne vont pas se créer parce qu’ils vont tous grandir et se rencontrer et ainsi créer un système qu’on appellera un système international. La guerre comme institution du « système inter-étatique »

Ce qu’il faut retenir de l’idée de War-Making/ State- Making est qu’afin de pouvoir mener ces guerres pour continuer à grandir comme entité, il faut beaucoup de ressources. Pour avoir les ressources, il faut avoir les moyens d’extraire ces ressources, et pour mener les guerres, il faut des armées. C’est là qu’on voit le lien entre l’extraction de ressources et le besoin de mener la guerre qui va permettre la construction des États par le même phénomène. C’est-à-dire que pour avoir une armée qui tienne la route, il faut du monde, recenser, pour entretenir l’armée, il faut de l’argent, pour avoir de l’argent, il faut lever des impôts, et pour cela, il faut que des personnes sachent qui habite où et convaincre les gens de leur légitimité pour qu’ils acceptent de payer sans qu’on ait besoin de les contraindre forcément par la violence de payer des impôts. On est de plus en plus dans la mise en place de bureaucratie efficaces qui permettent d’extraire des ressources du territoire afin de mener la guerre. Le fait de constamment devoir mener la guerre oblige à extraire de manière de plus en plus efficace des ressources d’un territoire. Cela a mis plusieurs centaines années, mais c’est à travers ce processus selon Tilly que l’État moderne né es au passage la guerre. Dès la sortie du Moyen Âge, la guerre apparait comme une institution qui est à la base d’un système interétatique qui est à la base d’un grand impact sur notre quotidien. Cette idée vient de l’Europe à la sortie du Moyen Âge qui est le résultat de prétention impériales et de compétitions entre différents États qui ont commencé des empires, certains ont essayé comme Napoléon qui voulait construire un territoire qui ne connaissait pas de frontières et qui était un territoire inclusif. Mais, il y a une sorte d’équilibre des forces qui s’est constitué entre tous ces puissances à terme. À force de s’éliminer entre eux entre tous ces puissances, nous en sommes arrivés à l’émergence d’État dont la force se valait plus ou moins à terme, se stabilisant autour de frontières et se rencontrant autour de ces frontières. À partir de là, émerge l’idée de souveraineté, c’est-à-dire que l’idée d’autorité sur le territoire est divisée entre des espaces sur lesquels s’exerce des souverainetés qui sont exclusives entre elles. C’est vraiment cela le principe de système internationales divisé entre États souverains. À terme, se développe autour du principe de souveraineté un universalisme de l’État-national qui n’est pas celui de l’Empire puisque le principe de souveraineté est reconnu par tous comme le principe organisateur du système international. C’est par exemple le principe des Nations Unies parce qu’on reconnait le principe de l’égalité entre tous les États souverains. L’idée des Nations Unies découlent de l’idée du principe de souveraineté comme organisateur du système international. Ce système interétatique qui se met en place est organisé autour de l’idée qu’il y a une logique de l’équilibre interne où l’État administre un territoire, à savoir le « police » ; et externe où se sont les États entre eux qui règlent leurs affaires. C’est cette distinction de l’espace qui est fondamental ici. Il y a un espace interne qui est l’affaire de l’État qui administre et qui administre les comptes de ses citoyens et l’externe où l’État à ce mandat afin de gérer le rapport avec les autres États. Du moment où il y a tous ces États qui sont formés, ils doivent communiquer entre eux. Puisque chacun doit survivre en tant qu’État et qu’il y a d’autre États qui sont là, comment va t-on communiquer ? Si on part du principe que la guerre est une institution, elle sert exactement à faire cela. Selon John Vasquez, la guerre est une modalité apprise de prise de décisions politiques par le biais de laquelle deux ou plusieurs unités politiques alloues des bien matériel ou de valeur symbolique sur la base d’une compétition violente. En d’autres termes, la guerre permet de régler une compétition ; on n’est pas d’accord, donc, on règle cela par la guerre. Nous nous éloignons de l’idée de la guerre comme quelque chose d’anarchique ou de violent, la guerre est quelque chose qui a été développé dans sa conception moderne afin de régler des différents entre États, c’est un mécanisme de résolution de conflits. Cela parait contre-intuitif. La guerre est avant tout à comprendre comme quelque chose qui sert à régler des différents. C’est-à-dire que si nous ne sommes pas d’accord, on prend des ressources, à savoir ces armées, préparées en collectant des impôts envoyés à se battre les unes contre les autres et du moment où l’une a gagné, le différend est réglé au bénéfice de l’un ou de l’autre.