« La Deuxième guerre mondiale et la refonte de l’ordre mondial : 1939 – 1947 » : différence entre les versions

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= La fin de la Société des Nations =
= L'effondrement de la Société des Nations =
== Une organisation discréditée ? ==
== Analyse de la discréditation de la Société des Nations ==
[[File:Les pertes de 1914-1918 et les espoirs dans la SDN en 1919.jpg|thumb|Les espoirs en la S.D.N. en mars 1919, vu par l'hebdomadaire ''Le Miroir'' : le bannissement de la guerre et la recherche de la paix universelle. ]]
[[File:Les pertes de 1914-1918 et les espoirs dans la SDN en 1919.jpg|thumb|Les espoirs en la S.D.N. en mars 1919, vu par l'hebdomadaire ''Le Miroir'' : le bannissement de la guerre et la recherche de la paix universelle. ]]


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La Société des Nations a accompli certaines réalisations importantes, notamment la création d'institutions internationales pour réglementer le commerce et la sécurité, la mise en place de programmes pour le développement économique et social, ainsi que la promotion de la coopération internationale en matière de culture et de santé. Cependant, la Société des Nations a été confrontée à des défis majeurs dans sa capacité à gérer les conflits internationaux, en grande partie en raison de l'échec des grandes puissances à se mettre d'accord. Les conflits entre les grandes puissances ont souvent bloqué les efforts de la Société des Nations pour agir de manière décisive, ce qui a conduit à la perception que l'organisation était incapable de maintenir la paix et la sécurité internationales. La Société des Nations a été créée dans un contexte de profondes divisions et d'hostilité entre les grandes puissances, ce qui a rendu difficile la création d'une organisation internationale efficace pour préserver la paix et la sécurité mondiales. Cependant, cela souligne également l'importance de la coopération internationale et de l'engagement des grandes puissances pour la création et le maintien d'une organisation internationale efficace pour la paix et la sécurité mondiales.
La Société des Nations a accompli certaines réalisations importantes, notamment la création d'institutions internationales pour réglementer le commerce et la sécurité, la mise en place de programmes pour le développement économique et social, ainsi que la promotion de la coopération internationale en matière de culture et de santé. Cependant, la Société des Nations a été confrontée à des défis majeurs dans sa capacité à gérer les conflits internationaux, en grande partie en raison de l'échec des grandes puissances à se mettre d'accord. Les conflits entre les grandes puissances ont souvent bloqué les efforts de la Société des Nations pour agir de manière décisive, ce qui a conduit à la perception que l'organisation était incapable de maintenir la paix et la sécurité internationales. La Société des Nations a été créée dans un contexte de profondes divisions et d'hostilité entre les grandes puissances, ce qui a rendu difficile la création d'une organisation internationale efficace pour préserver la paix et la sécurité mondiales. Cependant, cela souligne également l'importance de la coopération internationale et de l'engagement des grandes puissances pour la création et le maintien d'une organisation internationale efficace pour la paix et la sécurité mondiales.


== Le déménagement ==
== Le processus de déménagement ==


La période de la fin des années 1930 a été marquée par une baisse significative de l'activité politique de la Société des Nations en raison de la montée des tensions internationales et de l'incapacité de l'organisation à prévenir les conflits. Cependant, les activités techniques de la Société des Nations ont continué à fonctionner dans divers domaines, notamment dans la réglementation du commerce, la coopération en matière de santé, la promotion de la culture et de l'éducation, ainsi que dans le domaine de la sécurité internationale. Malgré l'incapacité de la Société des Nations à prévenir la montée des tensions internationales et les conflits qui ont suivi, il est important de souligner que l'organisation a poursuivi son travail dans de nombreux domaines techniques. Ces activités ont été importantes pour la création de normes et de réglementations internationales qui ont continué à avoir un impact sur les relations internationales jusqu'à nos jours. En fin de compte, bien que la Société des Nations ait été critiquée pour son incapacité à prévenir les conflits et à maintenir la paix internationale, il est important de reconnaître les activités techniques qu'elle a menées dans divers domaines et leur impact sur les relations internationales. Ces activités ont jeté les bases d'une coopération internationale accrue dans divers domaines, et ont contribué à la création de normes et de réglementations internationales qui ont continué à être importantes pour la gouvernance mondiale.
La période de la fin des années 1930 a été marquée par une baisse significative de l'activité politique de la Société des Nations en raison de la montée des tensions internationales et de l'incapacité de l'organisation à prévenir les conflits. Cependant, les activités techniques de la Société des Nations ont continué à fonctionner dans divers domaines, notamment dans la réglementation du commerce, la coopération en matière de santé, la promotion de la culture et de l'éducation, ainsi que dans le domaine de la sécurité internationale. Malgré l'incapacité de la Société des Nations à prévenir la montée des tensions internationales et les conflits qui ont suivi, il est important de souligner que l'organisation a poursuivi son travail dans de nombreux domaines techniques. Ces activités ont été importantes pour la création de normes et de réglementations internationales qui ont continué à avoir un impact sur les relations internationales jusqu'à nos jours. En fin de compte, bien que la Société des Nations ait été critiquée pour son incapacité à prévenir les conflits et à maintenir la paix internationale, il est important de reconnaître les activités techniques qu'elle a menées dans divers domaines et leur impact sur les relations internationales. Ces activités ont jeté les bases d'une coopération internationale accrue dans divers domaines, et ont contribué à la création de normes et de réglementations internationales qui ont continué à être importantes pour la gouvernance mondiale.
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L'invasion de l'Europe par l'Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale a remis en question le projet de réforme de la Société des Nations et a conduit à la dispersion de l'organisation. Les services financiers ont émigré en Grande-Bretagne, tandis que l'organisation économique et financière s'est installée à l'université de Princeton aux États-Unis jusqu'en 1945. Cependant, malgré cette dispersion, certaines activités techniques de la Société des Nations ont continué à fonctionner. L'organisation économique et financière a continué à réfléchir sur l'économie mondiale après la fin de la guerre, tandis que le Bureau international du travail a émigré à Montréal, au Canada. Après la fin de la guerre, l'Organisation des Nations unies a été créée pour remplacer la Société des Nations, en adoptant de nombreuses idées et principes de la réforme Bruce. Le Conseil économique et social de l'ONU a repris le rôle du comité central des questions économiques et sociales de la Société des Nations, et a continué à travailler sur les questions économiques et sociales à travers le monde.
L'invasion de l'Europe par l'Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale a remis en question le projet de réforme de la Société des Nations et a conduit à la dispersion de l'organisation. Les services financiers ont émigré en Grande-Bretagne, tandis que l'organisation économique et financière s'est installée à l'université de Princeton aux États-Unis jusqu'en 1945. Cependant, malgré cette dispersion, certaines activités techniques de la Société des Nations ont continué à fonctionner. L'organisation économique et financière a continué à réfléchir sur l'économie mondiale après la fin de la guerre, tandis que le Bureau international du travail a émigré à Montréal, au Canada. Après la fin de la guerre, l'Organisation des Nations unies a été créée pour remplacer la Société des Nations, en adoptant de nombreuses idées et principes de la réforme Bruce. Le Conseil économique et social de l'ONU a repris le rôle du comité central des questions économiques et sociales de la Société des Nations, et a continué à travailler sur les questions économiques et sociales à travers le monde.


== Les activités pendant la guerre ==
== Les rôles et activités pendant la période de guerre ==


La période de la guerre a été un chapitre important pour la Société des Nations, même si elle n'a plus joué de rôle politique majeur. Malgré l'absence de toute autorité formelle, certaines activités techniques de la Société des Nations ont continué pendant la guerre, en particulier dans le domaine de l'assistance humanitaire et de la protection des réfugiés. La Société des Nations a mis en place des programmes de secours pour les victimes de la guerre et pour les réfugiés qui fuyaient les zones de conflit. Elle a travaillé en étroite collaboration avec des organisations internationales telles que la Croix-Rouge et des groupes religieux pour fournir de l'aide et de l'assistance aux populations touchées par la guerre. La Société des Nations a également travaillé à la protection des minorités et des populations civiles pendant la guerre, en encourageant les belligérants à respecter les normes internationales et les conventions de Genève. Bien que ces activités ne représentaient qu'une fraction de l'ensemble des activités de la Société des Nations avant la guerre, elles ont été importantes pour le maintien de la coopération internationale et pour la protection des populations vulnérables pendant la période de conflit mondial.
La période de la guerre a été un chapitre important pour la Société des Nations, même si elle n'a plus joué de rôle politique majeur. Malgré l'absence de toute autorité formelle, certaines activités techniques de la Société des Nations ont continué pendant la guerre, en particulier dans le domaine de l'assistance humanitaire et de la protection des réfugiés. La Société des Nations a mis en place des programmes de secours pour les victimes de la guerre et pour les réfugiés qui fuyaient les zones de conflit. Elle a travaillé en étroite collaboration avec des organisations internationales telles que la Croix-Rouge et des groupes religieux pour fournir de l'aide et de l'assistance aux populations touchées par la guerre. La Société des Nations a également travaillé à la protection des minorités et des populations civiles pendant la guerre, en encourageant les belligérants à respecter les normes internationales et les conventions de Genève. Bien que ces activités ne représentaient qu'une fraction de l'ensemble des activités de la Société des Nations avant la guerre, elles ont été importantes pour le maintien de la coopération internationale et pour la protection des populations vulnérables pendant la période de conflit mondial.
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Dès 1940, la réorganisation de l'après-guerre était déjà en train d'être pensée, et les économistes de l'organisation économique et financière de la Société des Nations ont joué un rôle important dans cette réflexion. Ces économistes ont commencé à travailler sur des plans de reconstruction économique pour l'après-guerre, en se concentrant sur des questions telles que la répartition des ressources, la coopération internationale et la création d'institutions économiques internationales. Ces plans ont été élaborés dans le cadre de l'effort de guerre, mais ils ont jeté les bases de la reconstruction économique après la fin de la guerre. Les travaux de ces économistes ont influencé les discussions de l'après-guerre sur la création d'une coopération économique internationale plus étroite, et ont conduit à la création d'organisations telles que le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. Ces organisations ont été créées pour aider à la reconstruction économique après la guerre, mais ont également joué un rôle important dans la promotion de la coopération économique internationale à long terme.
Dès 1940, la réorganisation de l'après-guerre était déjà en train d'être pensée, et les économistes de l'organisation économique et financière de la Société des Nations ont joué un rôle important dans cette réflexion. Ces économistes ont commencé à travailler sur des plans de reconstruction économique pour l'après-guerre, en se concentrant sur des questions telles que la répartition des ressources, la coopération internationale et la création d'institutions économiques internationales. Ces plans ont été élaborés dans le cadre de l'effort de guerre, mais ils ont jeté les bases de la reconstruction économique après la fin de la guerre. Les travaux de ces économistes ont influencé les discussions de l'après-guerre sur la création d'une coopération économique internationale plus étroite, et ont conduit à la création d'organisations telles que le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. Ces organisations ont été créées pour aider à la reconstruction économique après la guerre, mais ont également joué un rôle important dans la promotion de la coopération économique internationale à long terme.


= La reconstruction d’un ordre mondial =
= Émergence d'un nouvel ordre mondial : La reconstruction =


== Les nouveaux enjeux ==
== Analyse des nouveaux enjeux ==


L'ordre mondial mis en place par la Société des Nations s'est effondré avec le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Les événements de la guerre ont mis en évidence les limites de l'ordre international mis en place après la Première Guerre mondiale, et ont rendu évident la nécessité de repenser l'organisation du monde. Dès le début du conflit, de nombreux enjeux ont commencé à apparaître, tels que la question de l'engagement des États-Unis dans la guerre, la montée en puissance de l'Allemagne nazie et la question de l'avenir de l'Europe après la guerre. Ces enjeux ont rendu évident que l'ordre mondial existant était inadéquat pour répondre aux défis de la guerre et de l'après-guerre. Au cours de la guerre, des discussions ont eu lieu sur la manière de repenser l'ordre mondial et de créer une organisation internationale plus efficace pour maintenir la paix et promouvoir la coopération internationale. Ces discussions ont conduit à la création de l'Organisation des Nations unies en 1945, qui avait pour objectif de remplacer la Société des Nations et de créer un nouvel ordre mondial fondé sur la coopération et la sécurité internationales.
L'ordre mondial mis en place par la Société des Nations s'est effondré avec le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Les événements de la guerre ont mis en évidence les limites de l'ordre international mis en place après la Première Guerre mondiale, et ont rendu évident la nécessité de repenser l'organisation du monde. Dès le début du conflit, de nombreux enjeux ont commencé à apparaître, tels que la question de l'engagement des États-Unis dans la guerre, la montée en puissance de l'Allemagne nazie et la question de l'avenir de l'Europe après la guerre. Ces enjeux ont rendu évident que l'ordre mondial existant était inadéquat pour répondre aux défis de la guerre et de l'après-guerre. Au cours de la guerre, des discussions ont eu lieu sur la manière de repenser l'ordre mondial et de créer une organisation internationale plus efficace pour maintenir la paix et promouvoir la coopération internationale. Ces discussions ont conduit à la création de l'Organisation des Nations unies en 1945, qui avait pour objectif de remplacer la Société des Nations et de créer un nouvel ordre mondial fondé sur la coopération et la sécurité internationales.


=== Question de la réorganisation internationale ===
=== Décryptage de la réorganisation internationale ===


Une question majeure a émergé pendant la Seconde Guerre mondiale concernant l'avenir de l'organisation internationale existante, la Société des Nations. Il était clair que la Société des Nations n'avait pas réussi à s'imposer et à créer un ordre international respecté par la plupart de ses acteurs. Les États-Unis, qui étaient un acteur clé de la scène internationale, n'étaient pas des défenseurs de la Société des Nations. De même, l'Union soviétique avait été exclue de l'organisation en 1939, après avoir envahi la Finlande. Seule la Grande-Bretagne défendait mollement la Société des Nations, car elle était la puissance dominante de l'organisation, avec la France qui était cependant hors-jeu après son effondrement en cinq semaines face à l'Allemagne. Dans ce contexte, la question de savoir s'il fallait garder la Société des Nations dans sa forme actuelle ou créer une nouvelle organisation est devenue de plus en plus pressante. Les discussions sur la création d'une nouvelle organisation internationale ont finalement abouti à la création de l'Organisation des Nations unies en 1945, qui a remplacé la Société des Nations et a jeté les bases d'un nouvel ordre mondial fondé sur la coopération et la sécurité internationales.
Une question majeure a émergé pendant la Seconde Guerre mondiale concernant l'avenir de l'organisation internationale existante, la Société des Nations. Il était clair que la Société des Nations n'avait pas réussi à s'imposer et à créer un ordre international respecté par la plupart de ses acteurs. Les États-Unis, qui étaient un acteur clé de la scène internationale, n'étaient pas des défenseurs de la Société des Nations. De même, l'Union soviétique avait été exclue de l'organisation en 1939, après avoir envahi la Finlande. Seule la Grande-Bretagne défendait mollement la Société des Nations, car elle était la puissance dominante de l'organisation, avec la France qui était cependant hors-jeu après son effondrement en cinq semaines face à l'Allemagne. Dans ce contexte, la question de savoir s'il fallait garder la Société des Nations dans sa forme actuelle ou créer une nouvelle organisation est devenue de plus en plus pressante. Les discussions sur la création d'une nouvelle organisation internationale ont finalement abouti à la création de l'Organisation des Nations unies en 1945, qui a remplacé la Société des Nations et a jeté les bases d'un nouvel ordre mondial fondé sur la coopération et la sécurité internationales.
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La création de l'Organisation des Nations unies (ONU) en 1945 a été l'aboutissement de réflexions et de débats longs sur la nécessité d'une organisation internationale efficace pour maintenir la paix et la sécurité internationales. Depuis les années 1920, les idées d'une organisation internationale pour remplacer la Société des Nations et prévenir les conflits internationaux ont été discutées. Cependant, il a fallu attendre la Seconde Guerre mondiale pour que ces idées soient mises en pratique. En 1941, les États-Unis et la Grande-Bretagne ont publié une déclaration conjointe, connue sous le nom de Charte de l'Atlantique, qui a posé les bases de l'Organisation des Nations unies. Cette déclaration a été suivie de la conférence de Dumbarton Oaks en 1944, où les États-Unis, la Grande-Bretagne, l'Union soviétique et la Chine ont discuté des modalités de la création d'une nouvelle organisation internationale. La conférence de San Francisco en 1945 a ensuite réuni des représentants de 50 pays pour adopter la Charte des Nations unies, qui a créé officiellement l'ONU. La Charte a établi les principes fondamentaux de l'organisation, notamment le respect de la souveraineté des États, la promotion de la coopération internationale et la résolution pacifique des différends.
La création de l'Organisation des Nations unies (ONU) en 1945 a été l'aboutissement de réflexions et de débats longs sur la nécessité d'une organisation internationale efficace pour maintenir la paix et la sécurité internationales. Depuis les années 1920, les idées d'une organisation internationale pour remplacer la Société des Nations et prévenir les conflits internationaux ont été discutées. Cependant, il a fallu attendre la Seconde Guerre mondiale pour que ces idées soient mises en pratique. En 1941, les États-Unis et la Grande-Bretagne ont publié une déclaration conjointe, connue sous le nom de Charte de l'Atlantique, qui a posé les bases de l'Organisation des Nations unies. Cette déclaration a été suivie de la conférence de Dumbarton Oaks en 1944, où les États-Unis, la Grande-Bretagne, l'Union soviétique et la Chine ont discuté des modalités de la création d'une nouvelle organisation internationale. La conférence de San Francisco en 1945 a ensuite réuni des représentants de 50 pays pour adopter la Charte des Nations unies, qui a créé officiellement l'ONU. La Charte a établi les principes fondamentaux de l'organisation, notamment le respect de la souveraineté des États, la promotion de la coopération internationale et la résolution pacifique des différends.


=== Place des États-Unis dans le futur ordre mondial ===
=== Étude du rôle des États-Unis dans le futur ordre mondial ===


L'implication des États-Unis dans la Première Guerre mondiale et surtout dans la Seconde Guerre mondiale a eu un impact significatif sur l'issue de ces conflits et a contribué à façonner leur rôle dans l'ordre international. Leur entrée en guerre en 1917 a renforcé les Alliés et a contribué à la défaite des puissances centrales en 1918.
L'implication des États-Unis dans la Première Guerre mondiale et surtout dans la Seconde Guerre mondiale a eu un impact significatif sur l'issue de ces conflits et a contribué à façonner leur rôle dans l'ordre international. Leur entrée en guerre en 1917 a renforcé les Alliés et a contribué à la défaite des puissances centrales en 1918.
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Après la guerre, les États-Unis sont devenus une superpuissance mondiale aux côtés de l'Union soviétique. Ils ont joué un rôle déterminant dans la création de l'Organisation des Nations Unies (ONU) et d'autres institutions et accords internationaux, contribuant à façonner l'architecture du nouvel ordre mondial. La guerre froide qui a suivi a été dominée par la rivalité entre les États-Unis et l'URSS, chacun cherchant à étendre son influence et son idéologie à travers le monde.
Après la guerre, les États-Unis sont devenus une superpuissance mondiale aux côtés de l'Union soviétique. Ils ont joué un rôle déterminant dans la création de l'Organisation des Nations Unies (ONU) et d'autres institutions et accords internationaux, contribuant à façonner l'architecture du nouvel ordre mondial. La guerre froide qui a suivi a été dominée par la rivalité entre les États-Unis et l'URSS, chacun cherchant à étendre son influence et son idéologie à travers le monde.


=== Une nouvelle économie mondiale après la guerre ===
=== Comprendre la nouvelle économie mondiale après la guerre ===


Après la Seconde Guerre mondiale, la réorganisation de l'économie mondiale était un enjeu crucial pour les dirigeants américains et les autres nations. La crise économique de 1929 et les politiques protectionnistes qui en ont résulté avaient contribué à l'instabilité mondiale et à la montée des régimes totalitaires. Les dirigeants de l'époque cherchaient à éviter que cela ne se reproduise.
Après la Seconde Guerre mondiale, la réorganisation de l'économie mondiale était un enjeu crucial pour les dirigeants américains et les autres nations. La crise économique de 1929 et les politiques protectionnistes qui en ont résulté avaient contribué à l'instabilité mondiale et à la montée des régimes totalitaires. Les dirigeants de l'époque cherchaient à éviter que cela ne se reproduise.
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Ces initiatives et institutions ont façonné l'économie mondiale d'après-guerre et ont contribué à une période de croissance économique et de coopération internationale sans précédent. Bien que des défis subsistent, l'engagement en faveur du libéralisme économique et du libre-échange a marqué une rupture significative avec les politiques protectionnistes des années 1930 et a joué un rôle important dans la prévention d'une nouvelle crise économique mondiale et dans la promotion de la stabilité internationale.
Ces initiatives et institutions ont façonné l'économie mondiale d'après-guerre et ont contribué à une période de croissance économique et de coopération internationale sans précédent. Bien que des défis subsistent, l'engagement en faveur du libéralisme économique et du libre-échange a marqué une rupture significative avec les politiques protectionnistes des années 1930 et a joué un rôle important dans la prévention d'une nouvelle crise économique mondiale et dans la promotion de la stabilité internationale.


=== L’Europe ===
=== Examen de la position de l’Europe dans l’ordre mondial ===


La Seconde Guerre mondiale a marqué un tournant décisif dans l'équilibre des pouvoirs internationaux. Avant la guerre, l'Europe était le centre des affaires internationales, avec des puissances comme la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne jouant un rôle dominant sur la scène mondiale. Cependant, le conflit dévastateur et les affrontements internes en Europe ont sérieusement affaibli le continent et remis en question son hégémonie internationale. L'Europe a subi des pertes humaines et matérielles massives pendant la guerre, et de nombreuses économies européennes ont été dévastées. Par conséquent, la capacité de l'Europe à exercer une influence mondiale a été sérieusement compromise. En revanche, les États-Unis et l'URSS sont sortis de la guerre en tant que superpuissances, avec une influence et des capacités économiques et militaires considérables. Le nouvel équilibre des pouvoirs a entraîné un déclin de l'influence européenne et une montée en puissance des États-Unis et de l'URSS, qui ont largement façonné les affaires internationales pendant la guerre froide. Malgré ce déclin relatif, l'Europe a réussi à se reconstruire et à se réintégrer dans l'économie mondiale après la guerre. Grâce à des efforts de coopération tels que le Plan Marshall, la création de la Communauté économique européenne (CEE) et la mise en place d'institutions européennes, l'Europe a progressivement retrouvé une certaine stabilité économique et politique.
La Seconde Guerre mondiale a marqué un tournant décisif dans l'équilibre des pouvoirs internationaux. Avant la guerre, l'Europe était le centre des affaires internationales, avec des puissances comme la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne jouant un rôle dominant sur la scène mondiale. Cependant, le conflit dévastateur et les affrontements internes en Europe ont sérieusement affaibli le continent et remis en question son hégémonie internationale. L'Europe a subi des pertes humaines et matérielles massives pendant la guerre, et de nombreuses économies européennes ont été dévastées. Par conséquent, la capacité de l'Europe à exercer une influence mondiale a été sérieusement compromise. En revanche, les États-Unis et l'URSS sont sortis de la guerre en tant que superpuissances, avec une influence et des capacités économiques et militaires considérables. Le nouvel équilibre des pouvoirs a entraîné un déclin de l'influence européenne et une montée en puissance des États-Unis et de l'URSS, qui ont largement façonné les affaires internationales pendant la guerre froide. Malgré ce déclin relatif, l'Europe a réussi à se reconstruire et à se réintégrer dans l'économie mondiale après la guerre. Grâce à des efforts de coopération tels que le Plan Marshall, la création de la Communauté économique européenne (CEE) et la mise en place d'institutions européennes, l'Europe a progressivement retrouvé une certaine stabilité économique et politique.
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Les États-Unis ont commencé à réfléchir à leur rôle dans l'ordre mondial d'après-guerre avant même leur entrée dans la Seconde Guerre mondiale. En tant que puissance montante et économiquement prospère, les États-Unis comprenaient l'importance de façonner un nouvel ordre international dans lequel ils pourraient exercer leur influence et protéger leurs intérêts. Bien que les États-Unis aient adopté une politique de neutralité au début du conflit, ils ont néanmoins soutenu les Alliés en fournissant du matériel et des ressources financières grâce à des programmes tels que la loi Cash-and-Carry et le programme Lend-Lease. Ces actions témoignaient de leur engagement en faveur de la victoire des Alliés et de la construction d'un nouvel ordre mondial. Au fur et à mesure que la guerre progressait, les États-Unis ont intensifié leur réflexion sur la manière de façonner le monde d'après-guerre. Les discussions avec les autres Alliés, les plans de reconstruction économique et le soutien à la création d'organisations internationales étaient tous des éléments importants de cette réflexion.
Les États-Unis ont commencé à réfléchir à leur rôle dans l'ordre mondial d'après-guerre avant même leur entrée dans la Seconde Guerre mondiale. En tant que puissance montante et économiquement prospère, les États-Unis comprenaient l'importance de façonner un nouvel ordre international dans lequel ils pourraient exercer leur influence et protéger leurs intérêts. Bien que les États-Unis aient adopté une politique de neutralité au début du conflit, ils ont néanmoins soutenu les Alliés en fournissant du matériel et des ressources financières grâce à des programmes tels que la loi Cash-and-Carry et le programme Lend-Lease. Ces actions témoignaient de leur engagement en faveur de la victoire des Alliés et de la construction d'un nouvel ordre mondial. Au fur et à mesure que la guerre progressait, les États-Unis ont intensifié leur réflexion sur la manière de façonner le monde d'après-guerre. Les discussions avec les autres Alliés, les plans de reconstruction économique et le soutien à la création d'organisations internationales étaient tous des éléments importants de cette réflexion.


== Les conférences fondatrices des années 1941 - 1945 ==
== Les conférences fondatrices de l'ordre mondial : 1941 - 1945 ==


La création de l'ONU est le résultat d'un processus de planification minutieux qui a débuté pendant la Seconde Guerre mondiale. Les grandes puissances alliées se sont réunies lors de plusieurs conférences pour discuter et préparer la réorganisation de l'après-guerre et l'édification d'une nouvelle organisation internationale. Contrairement à la Société des Nations, qui a été créée après la Première Guerre mondiale sans une architecture globale et cohérente, l'ONU a été conçue dès le départ comme un système intégré d'organisations et d'agences spécialisées ayant des compétences spécifiques. L'idée était de mettre en place un mécanisme de coopération internationale capable de traiter divers problèmes et enjeux mondiaux de manière coordonnée et efficace. Parmi les conférences qui ont jeté les bases de l'ONU, on peut citer la Conférence de l'Atlantique (1941) qui a abouti à la Charte de l'Atlantique, un ensemble de principes directeurs pour la coopération internationale, la Conférence de Moscou (1943), la Conférence de Téhéran (1943), la Conférence de Dumbarton Oaks (1944), et enfin la Conférence de Yalta (1945). La Conférence de San Francisco en 1945 a marqué la création officielle de l'Organisation des Nations Unies. Les délégués de 50 pays se sont réunis pour rédiger la Charte des Nations Unies, qui est devenue la constitution fondamentale de l'organisation. L'ONU a officiellement vu le jour le 24 octobre 1945, après la ratification de la Charte par les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (États-Unis, Union soviétique, Royaume-Uni, France et Chine) et la majorité des autres signataires. L'ONU est donc née d'un processus de planification et de coopération internationale qui visait à créer une organisation capable de promouvoir la paix, la sécurité et la coopération entre les nations, tout en abordant divers enjeux mondiaux de manière coordonnée et efficace.
La création de l'ONU est le résultat d'un processus de planification minutieux qui a débuté pendant la Seconde Guerre mondiale. Les grandes puissances alliées se sont réunies lors de plusieurs conférences pour discuter et préparer la réorganisation de l'après-guerre et l'édification d'une nouvelle organisation internationale. Contrairement à la Société des Nations, qui a été créée après la Première Guerre mondiale sans une architecture globale et cohérente, l'ONU a été conçue dès le départ comme un système intégré d'organisations et d'agences spécialisées ayant des compétences spécifiques. L'idée était de mettre en place un mécanisme de coopération internationale capable de traiter divers problèmes et enjeux mondiaux de manière coordonnée et efficace. Parmi les conférences qui ont jeté les bases de l'ONU, on peut citer la Conférence de l'Atlantique (1941) qui a abouti à la Charte de l'Atlantique, un ensemble de principes directeurs pour la coopération internationale, la Conférence de Moscou (1943), la Conférence de Téhéran (1943), la Conférence de Dumbarton Oaks (1944), et enfin la Conférence de Yalta (1945). La Conférence de San Francisco en 1945 a marqué la création officielle de l'Organisation des Nations Unies. Les délégués de 50 pays se sont réunis pour rédiger la Charte des Nations Unies, qui est devenue la constitution fondamentale de l'organisation. L'ONU a officiellement vu le jour le 24 octobre 1945, après la ratification de la Charte par les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (États-Unis, Union soviétique, Royaume-Uni, France et Chine) et la majorité des autres signataires. L'ONU est donc née d'un processus de planification et de coopération internationale qui visait à créer une organisation capable de promouvoir la paix, la sécurité et la coopération entre les nations, tout en abordant divers enjeux mondiaux de manière coordonnée et efficace.
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Ces conférences ont façonné l'ordre économique et politique international d'après-guerre en créant des institutions clés telles que le FMI, la Banque mondiale et l'ONU, qui continuent de jouer un rôle important dans la gouvernance mondiale aujourd'hui.
Ces conférences ont façonné l'ordre économique et politique international d'après-guerre en créant des institutions clés telles que le FMI, la Banque mondiale et l'ONU, qui continuent de jouer un rôle important dans la gouvernance mondiale aujourd'hui.


== Le système de Bretton Woods : priorité à l’économie ==
== Le système de Bretton Woods : L'importance de l'économie dans la restructuration mondiale ==
{{Article détaillé|Système de Bretton Woods : 1944 – 1973}}
{{Article détaillé|Système de Bretton Woods : 1944 – 1973}}
[[Image:WhiteandKeynes.jpg|thumb|Harry Dexter White (à gauche) et John Maynard Keynes en 1946. Ils furent les deux protagonistes principaux de la conférence tenue à Bretton Woods.]]
[[Image:WhiteandKeynes.jpg|thumb|Harry Dexter White (à gauche) et John Maynard Keynes en 1946. Ils furent les deux protagonistes principaux de la conférence tenue à Bretton Woods.]]
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La question économique a effectivement été au cœur de la réorganisation du système international d'après-guerre, et le système de Bretton Woods a joué un rôle crucial à cet égard. Bien que le système de Bretton Woods ne fasse pas partie intégrante de l'ONU, il est indéniable que les deux systèmes étaient étroitement liés et que leur mise en place conjointe a été essentielle pour façonner le nouvel ordre mondial après la Seconde Guerre mondiale. Le système de Bretton Woods, en mettant en place des institutions clés telles que le FMI et la Banque mondiale, a facilité la reconstruction des économies dévastées par la guerre et a favorisé la coopération économique internationale. Le système a également promu la stabilité monétaire et le libre-échange, créant ainsi un environnement économique propice à la croissance et à la prospérité. Parallèlement, l'ONU a été créée pour promouvoir la paix, la sécurité et la coopération internationale dans de nombreux domaines, y compris les questions économiques et sociales. Les objectifs de l'ONU étaient complémentaires à ceux du système de Bretton Woods, car un environnement économique stable et prospère est essentiel pour maintenir la paix et la sécurité internationales.
La question économique a effectivement été au cœur de la réorganisation du système international d'après-guerre, et le système de Bretton Woods a joué un rôle crucial à cet égard. Bien que le système de Bretton Woods ne fasse pas partie intégrante de l'ONU, il est indéniable que les deux systèmes étaient étroitement liés et que leur mise en place conjointe a été essentielle pour façonner le nouvel ordre mondial après la Seconde Guerre mondiale. Le système de Bretton Woods, en mettant en place des institutions clés telles que le FMI et la Banque mondiale, a facilité la reconstruction des économies dévastées par la guerre et a favorisé la coopération économique internationale. Le système a également promu la stabilité monétaire et le libre-échange, créant ainsi un environnement économique propice à la croissance et à la prospérité. Parallèlement, l'ONU a été créée pour promouvoir la paix, la sécurité et la coopération internationale dans de nombreux domaines, y compris les questions économiques et sociales. Les objectifs de l'ONU étaient complémentaires à ceux du système de Bretton Woods, car un environnement économique stable et prospère est essentiel pour maintenir la paix et la sécurité internationales.


= Le système de l’ONU =
= Le système de l'Organisation des Nations Unies =


Le système de l'ONU est né avec la Charte de San Francisco, signée le 26 juin 1945 par 50 pays à la Conférence des Nations Unies sur l'organisation internationale. La Charte établit les principes et la structure de l'Organisation des Nations Unies, dont l'objectif principal est de maintenir la paix et la sécurité internationales et de favoriser la coopération internationale dans divers domaines, tels que les questions économiques, sociales, culturelles et humanitaires. La Société des Nations, créée en 1920 après la Première Guerre mondiale, avait des objectifs similaires, notamment l'universalisme et l'idée de sécurité collective. Cependant, elle n'a pas réussi à prévenir la montée des régimes totalitaires et la Seconde Guerre mondiale, ce qui a conduit à sa dissolution et au transfert de ses responsabilités à l'ONU. La dernière Assemblée de la Société des Nations s'est tenue en avril 1946, au cours de laquelle elle a officiellement mis fin à son existence et transféré ses actifs, attributions et principes à l'ONU. La nouvelle organisation a alors hérité de nombreuses fonctions et structures de la Société des Nations, mais a également apporté des changements significatifs pour éviter les erreurs et les faiblesses de son prédécesseur. Ainsi, l'ONU a été conçue pour être plus inclusive et représentative, avec une structure qui inclut les grandes puissances dans les prises de décisions essentielles, comme le Conseil de sécurité. De plus, l'ONU a élargi son champ d'action en incluant des questions économiques et sociales, en créant des agences spécialisées et en mettant en place un système de coopération plus étroit avec les organisations régionales.
Le système de l'ONU est né avec la Charte de San Francisco, signée le 26 juin 1945 par 50 pays à la Conférence des Nations Unies sur l'organisation internationale. La Charte établit les principes et la structure de l'Organisation des Nations Unies, dont l'objectif principal est de maintenir la paix et la sécurité internationales et de favoriser la coopération internationale dans divers domaines, tels que les questions économiques, sociales, culturelles et humanitaires. La Société des Nations, créée en 1920 après la Première Guerre mondiale, avait des objectifs similaires, notamment l'universalisme et l'idée de sécurité collective. Cependant, elle n'a pas réussi à prévenir la montée des régimes totalitaires et la Seconde Guerre mondiale, ce qui a conduit à sa dissolution et au transfert de ses responsabilités à l'ONU. La dernière Assemblée de la Société des Nations s'est tenue en avril 1946, au cours de laquelle elle a officiellement mis fin à son existence et transféré ses actifs, attributions et principes à l'ONU. La nouvelle organisation a alors hérité de nombreuses fonctions et structures de la Société des Nations, mais a également apporté des changements significatifs pour éviter les erreurs et les faiblesses de son prédécesseur. Ainsi, l'ONU a été conçue pour être plus inclusive et représentative, avec une structure qui inclut les grandes puissances dans les prises de décisions essentielles, comme le Conseil de sécurité. De plus, l'ONU a élargi son champ d'action en incluant des questions économiques et sociales, en créant des agences spécialisées et en mettant en place un système de coopération plus étroit avec les organisations régionales.
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L'ONU a été conçue et élaborée pendant la Seconde Guerre mondiale pour répondre aux besoins de l'après-guerre et créer un système international plus efficace et complet. Ses fondateurs ont tiré des enseignements des échecs de la Société des Nations et ont cherché à mettre en place une organisation plus inclusive, représentative et mieux structurée pour relever les défis du monde de l'après-guerre. L'ONU est constituée de plusieurs organes principaux, dont l'Assemblée générale, le Conseil de sécurité, le Conseil économique et social, la Cour internationale de justice et le Secrétariat. Ces organes ont chacun des responsabilités spécifiques et des mandats définis dans la Charte des Nations Unies, qui est le document fondateur de l'organisation. De plus, l'ONU a également créé un certain nombre d'agences spécialisées et de programmes pour traiter des questions spécifiques, comme l'éducation (UNESCO), la santé (OMS), le développement économique (PNUD), les réfugiés (HCR) et bien d'autres. Ces organisations travaillent en étroite collaboration avec les gouvernements, les organisations non gouvernementales et d'autres parties prenantes pour relever des défis mondiaux complexes et interdépendants. Ainsi, l'ONU représente un système international complet, couvrant un large éventail de questions et de préoccupations, et s'efforçant de promouvoir la paix, la sécurité, le développement et les droits de l'homme à travers le monde.
L'ONU a été conçue et élaborée pendant la Seconde Guerre mondiale pour répondre aux besoins de l'après-guerre et créer un système international plus efficace et complet. Ses fondateurs ont tiré des enseignements des échecs de la Société des Nations et ont cherché à mettre en place une organisation plus inclusive, représentative et mieux structurée pour relever les défis du monde de l'après-guerre. L'ONU est constituée de plusieurs organes principaux, dont l'Assemblée générale, le Conseil de sécurité, le Conseil économique et social, la Cour internationale de justice et le Secrétariat. Ces organes ont chacun des responsabilités spécifiques et des mandats définis dans la Charte des Nations Unies, qui est le document fondateur de l'organisation. De plus, l'ONU a également créé un certain nombre d'agences spécialisées et de programmes pour traiter des questions spécifiques, comme l'éducation (UNESCO), la santé (OMS), le développement économique (PNUD), les réfugiés (HCR) et bien d'autres. Ces organisations travaillent en étroite collaboration avec les gouvernements, les organisations non gouvernementales et d'autres parties prenantes pour relever des défis mondiaux complexes et interdépendants. Ainsi, l'ONU représente un système international complet, couvrant un large éventail de questions et de préoccupations, et s'efforçant de promouvoir la paix, la sécurité, le développement et les droits de l'homme à travers le monde.


== Le niveau politique ==
== Aspects politiques de l'ONU ==


L'ONU fonctionne à travers un maillage complexe d'organisations et de niveaux. Le niveau politique est représenté principalement par l'Assemblée générale et le Conseil de sécurité.
L'ONU fonctionne à travers un maillage complexe d'organisations et de niveaux. Le niveau politique est représenté principalement par l'Assemblée générale et le Conseil de sécurité.
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L'architecture globale de l'Organisation des Nations Unies (ONU) a en effet été influencée par la Société des Nations (SDN), bien qu'elle présente certaines différences notables. Le Secrétariat général de l'ONU, tout comme le Secrétariat de la SDN, a pour fonction de fournir un soutien administratif et organisationnel aux autres organes de l'ONU et d'assurer la continuité de leurs travaux. Le Secrétaire général, qui est à la tête du Secrétariat général, joue un rôle central dans la coordination des activités de l'ONU et la promotion de la paix et de la coopération internationale. La principale différence entre les deux secrétariats réside dans la manière dont le Secrétaire général est élu. Dans le cas de la SDN, le Secrétaire général était nommé par le Conseil de la SDN. À l'ONU, en revanche, le Secrétaire général est nommé par l'Assemblée générale sur recommandation du Conseil de sécurité. Cela confère une légitimité plus large au Secrétaire général de l'ONU, car il est soutenu à la fois par les membres permanents du Conseil de sécurité et par la majorité des membres de l'Assemblée générale. Malgré ces différences, il est indéniable que l'ONU s'appuie sur l'héritage de la SDN, notamment en ce qui concerne les principes d'universalité et de sécurité collective. L'architecture globale de l'ONU, avec ses organes tels que l'Assemblée générale et le Conseil de sécurité, est également influencée par la structure de la SDN. Cependant, l'ONU a évolué et s'est adaptée aux réalités et aux défis du monde d'après-guerre, en mettant en place un système plus cohérent et en intégrant de nouvelles institutions spécialisées pour répondre aux questions économiques, sociales et culturelles.
L'architecture globale de l'Organisation des Nations Unies (ONU) a en effet été influencée par la Société des Nations (SDN), bien qu'elle présente certaines différences notables. Le Secrétariat général de l'ONU, tout comme le Secrétariat de la SDN, a pour fonction de fournir un soutien administratif et organisationnel aux autres organes de l'ONU et d'assurer la continuité de leurs travaux. Le Secrétaire général, qui est à la tête du Secrétariat général, joue un rôle central dans la coordination des activités de l'ONU et la promotion de la paix et de la coopération internationale. La principale différence entre les deux secrétariats réside dans la manière dont le Secrétaire général est élu. Dans le cas de la SDN, le Secrétaire général était nommé par le Conseil de la SDN. À l'ONU, en revanche, le Secrétaire général est nommé par l'Assemblée générale sur recommandation du Conseil de sécurité. Cela confère une légitimité plus large au Secrétaire général de l'ONU, car il est soutenu à la fois par les membres permanents du Conseil de sécurité et par la majorité des membres de l'Assemblée générale. Malgré ces différences, il est indéniable que l'ONU s'appuie sur l'héritage de la SDN, notamment en ce qui concerne les principes d'universalité et de sécurité collective. L'architecture globale de l'ONU, avec ses organes tels que l'Assemblée générale et le Conseil de sécurité, est également influencée par la structure de la SDN. Cependant, l'ONU a évolué et s'est adaptée aux réalités et aux défis du monde d'après-guerre, en mettant en place un système plus cohérent et en intégrant de nouvelles institutions spécialisées pour répondre aux questions économiques, sociales et culturelles.


== Les agences spécialisées ==
== Les agences spécialisées et leurs rôles ==


Les agences spécialisées de l'ONU sont des organisations autonomes qui travaillent en coordination avec l'ONU pour résoudre des problèmes économiques, sociaux, culturels et humanitaires spécifiques. Ces agences sont liées à l'ONU par des accords de coopération et sont coordonnées par le Conseil économique et social (ECOSOC), l'un des six organes principaux de l'ONU. L'ECOSOC sert de forum central pour discuter des questions économiques et sociales internationales et pour formuler des recommandations politiques adressées aux États membres et au système des Nations Unies.
Les agences spécialisées de l'ONU sont des organisations autonomes qui travaillent en coordination avec l'ONU pour résoudre des problèmes économiques, sociaux, culturels et humanitaires spécifiques. Ces agences sont liées à l'ONU par des accords de coopération et sont coordonnées par le Conseil économique et social (ECOSOC), l'un des six organes principaux de l'ONU. L'ECOSOC sert de forum central pour discuter des questions économiques et sociales internationales et pour formuler des recommandations politiques adressées aux États membres et au système des Nations Unies.
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Il est vrai que ces agences peuvent être considérées comme de "grosses bureaucraties" en raison de leur taille et de leur structure organisationnelle complexe. Cependant, elles jouent un rôle crucial dans la résolution de problèmes mondiaux spécifiques et la promotion de la coopération internationale dans divers domaines.
Il est vrai que ces agences peuvent être considérées comme de "grosses bureaucraties" en raison de leur taille et de leur structure organisationnelle complexe. Cependant, elles jouent un rôle crucial dans la résolution de problèmes mondiaux spécifiques et la promotion de la coopération internationale dans divers domaines.


== Commission, programmes et fonds ==
== Commissions, programmes et fonds de l'ONU ==


Les commissions, programmes et fonds de l'ONU sont créés pour répondre à des besoins spécifiques ou à des enjeux mondiaux particuliers. Contrairement aux agences spécialisées, qui sont des organisations autonomes avec des mandats permanents, les commissions, programmes et fonds sont souvent créés avec l'intention d'être temporaires et de disparaître une fois leurs objectifs atteints. Cependant, en pratique, beaucoup de ces entités temporaires finissent par devenir permanentes en raison de l'évolution des besoins et des problèmes mondiaux qu'elles abordent. Par conséquent, la distinction entre les agences spécialisées et ces commissions, programmes et fonds peut devenir floue.  
Les commissions, programmes et fonds de l'ONU sont créés pour répondre à des besoins spécifiques ou à des enjeux mondiaux particuliers. Contrairement aux agences spécialisées, qui sont des organisations autonomes avec des mandats permanents, les commissions, programmes et fonds sont souvent créés avec l'intention d'être temporaires et de disparaître une fois leurs objectifs atteints. Cependant, en pratique, beaucoup de ces entités temporaires finissent par devenir permanentes en raison de l'évolution des besoins et des problèmes mondiaux qu'elles abordent. Par conséquent, la distinction entre les agences spécialisées et ces commissions, programmes et fonds peut devenir floue.  
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*Différences culturelles, organisationnelles et politiques : Les organisations partenaires peuvent avoir des approches et des méthodes de travail différentes, ainsi que des priorités politiques distinctes, ce qui peut entraîner des tensions et des difficultés à travailler ensemble.
*Différences culturelles, organisationnelles et politiques : Les organisations partenaires peuvent avoir des approches et des méthodes de travail différentes, ainsi que des priorités politiques distinctes, ce qui peut entraîner des tensions et des difficultés à travailler ensemble.


== Les organisations liées ==
== Organisations liées à l'ONU ==


Les organisations liées sont des organisations qui font partie du système des Nations Unies mais ne sont pas directement subordonnées à l'ECOSOC. La Cour internationale de justice (CIJ) en est un exemple. Créée en 1946, la CIJ est l'organe judiciaire principal des Nations Unies et a pour mission de régler les différends juridiques entre les États membres et de donner des avis consultatifs sur les questions juridiques soumises par les organes de l'ONU et les agences spécialisées autorisées à le faire.
Les organisations liées sont des organisations qui font partie du système des Nations Unies mais ne sont pas directement subordonnées à l'ECOSOC. La Cour internationale de justice (CIJ) en est un exemple. Créée en 1946, la CIJ est l'organe judiciaire principal des Nations Unies et a pour mission de régler les différends juridiques entre les États membres et de donner des avis consultatifs sur les questions juridiques soumises par les organes de l'ONU et les agences spécialisées autorisées à le faire.
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Ces tribunaux ad hoc sont distincts de la Cour pénale internationale (CPI), qui est une institution permanente et indépendante chargée d'enquêter sur les crimes les plus graves commis partout dans le monde et qui n'est pas formellement liée à l'ONU, bien qu'elle coopère étroitement avec l'organisation.
Ces tribunaux ad hoc sont distincts de la Cour pénale internationale (CPI), qui est une institution permanente et indépendante chargée d'enquêter sur les crimes les plus graves commis partout dans le monde et qui n'est pas formellement liée à l'ONU, bien qu'elle coopère étroitement avec l'organisation.


== Les organisations non gouvernementales ==
== Le rôle des organisations non gouvernementales dans le contexte de l'ONU ==


Les organisations non gouvernementales (ONG) jouent un rôle essentiel dans le système des Nations Unies, en complétant et en soutenant les efforts des gouvernements et des organisations intergouvernementales pour résoudre les problèmes mondiaux. Les ONG apportent leur expertise, leurs ressources et leurs réseaux à l'ONU, et en retour, l'ONU leur offre un forum pour exprimer leurs préoccupations et collaborer avec d'autres acteurs de la société civile et des gouvernements.
Les organisations non gouvernementales (ONG) jouent un rôle essentiel dans le système des Nations Unies, en complétant et en soutenant les efforts des gouvernements et des organisations intergouvernementales pour résoudre les problèmes mondiaux. Les ONG apportent leur expertise, leurs ressources et leurs réseaux à l'ONU, et en retour, l'ONU leur offre un forum pour exprimer leurs préoccupations et collaborer avec d'autres acteurs de la société civile et des gouvernements.

Version du 4 juin 2023 à 21:58


La Deuxième Guerre mondiale a été l'un des événements les plus significatifs de l'histoire moderne, ayant des répercussions sur l'ensemble de la planète. En tant que conflit mondial impliquant les principales puissances militaires et économiques, la guerre a eu un impact considérable sur l'ordre mondial existant à l'époque. En effet, la guerre a profondément transformé la structure de pouvoir internationale, réorienté les alliances géopolitiques et a conduit à la création d'une nouvelle architecture institutionnelle pour la gouvernance mondiale. Dans cet article, nous examinerons les implications de la Deuxième Guerre mondiale sur la refonte de l'ordre mondial entre les années 1939 et 1947, en explorant les événements clés qui ont conduit à la fin de la guerre, ainsi que les répercussions sur l'ordre mondial qui ont émergé dans la période post-guerre.

Le début de la Guerre froide a été une période de changement significatif dans l'ordre mondial, marquant une rupture avec les idéaux de coopération et de gouvernance internationale qui avaient prévalu pendant la période de l'après-guerre immédiat. Cependant, il serait incorrect de minimiser l'importance de la création de l'Organisation des Nations Unies (ONU) en 1945. La création de l'ONU a été un événement historique majeur qui a donné naissance à une nouvelle institution internationale chargée de préserver la paix et la sécurité mondiales, de promouvoir le développement économique et social et de protéger les droits de l'homme. Bien que l'ONU ait été fondée sur des principes similaires à ceux de la Société des Nations, elle était également dotée de nouveaux pouvoirs et d'une structure organisationnelle plus efficace. En effet, l'ONU a été créée dans le but d'apporter des réponses plus efficaces aux crises internationales et de répondre aux besoins de la communauté internationale d'une manière plus responsable et transparente. Bien que la Guerre froide ait marqué une rupture avec les idéaux de coopération et de gouvernance internationale qui ont prévalu pendant la période de l'après-guerre immédiat, l'ONU a continué à jouer un rôle important dans les affaires internationales en favorisant le dialogue, la négociation et la résolution pacifique des conflits. En fin de compte, la création de l'ONU a jeté les bases d'une communauté internationale plus forte et plus unie, qui a continué à jouer un rôle crucial dans le maintien de la paix et de la stabilité dans le monde.

L'effondrement de la Société des Nations

Analyse de la discréditation de la Société des Nations

Les espoirs en la S.D.N. en mars 1919, vu par l'hebdomadaire Le Miroir : le bannissement de la guerre et la recherche de la paix universelle.

La Société des Nations a été critiquée pour son incapacité à prévenir ou à résoudre les conflits internationaux qui ont éclaté dans les années 1930, notamment l'invasion japonaise de la Mandchourie en 1931, la guerre civile espagnole en 1936, l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne en 1938, et l'annexion des Sudètes en Tchécoslovaquie en 1938. Ces échecs ont gravement compromis la crédibilité de la Société des Nations et ont conduit à la perception qu'elle était une organisation impuissante face aux conflits internationaux.

La Société des Nations a été confrontée à plusieurs défis qui ont sapé sa légitimité et ont conduit à la perte de membres importants. L'Allemagne et le Japon ont quitté la Société des Nations en 1933, et l'Union soviétique a été exclue en 1939 pour son invasion de la Finlande. D'autres pays, comme l'Italie, l'Espagne et le Portugal, ont également quitté l'organisation. Cette perte de membres a certainement affecté la crédibilité de la Société des Nations et a renforcé l'idée qu'elle était incapable de résoudre les conflits internationaux. De plus, la Société des Nations a été critiquée pour son manque de capacité à répondre efficacement aux agressions de puissances comme l'Allemagne nazie, qui ont continué à menacer la paix internationale malgré les tentatives de la Société des Nations pour les contenir. Ces facteurs ont contribué à la création d'une légende noire autour de la Société des Nations, qui a été perçue comme une organisation faible et impuissante dans sa capacité à maintenir la paix et la sécurité internationales. Cette perception a persisté jusqu'à nos jours et a été utilisée comme un exemple de la nécessité de créer une organisation internationale plus efficace pour maintenir la paix et la sécurité mondiales, ce qui a conduit à la création de l'Organisation des Nations Unies.

La Société des Nations a été confrontée à des limites importantes dans sa capacité à gérer les conflits internationaux en raison de la réticence des grandes puissances à lui donner les moyens nécessaires pour le faire. Les États membres de la Société des Nations ont été enclins à protéger leurs intérêts nationaux et ont souvent cherché à éviter de se confronter aux autres membres de l'organisation. De plus, les grandes puissances ont souvent ignoré ou contourné les décisions de la Société des Nations, sapant ainsi son autorité et sa capacité à faire respecter les normes internationales. Par exemple, l'Allemagne nazie a décidé de quitter la Société des Nations en 1933 et a commencé à réarmer en violation des accords internationaux, sans être confrontée à des sanctions significatives de la part de l'organisation. Dans cette perspective, l'échec de la Société des Nations doit être compris comme étant le résultat de la politique des grandes puissances plutôt qu'une faiblesse inhérente à l'organisation elle-même. Cela souligne l'importance de la coopération internationale et de l'engagement des grandes puissances pour la création et le maintien d'une organisation internationale efficace pour la paix et la sécurité mondiales.

La Société des Nations a accompli certaines réalisations importantes, notamment la création d'institutions internationales pour réglementer le commerce et la sécurité, la mise en place de programmes pour le développement économique et social, ainsi que la promotion de la coopération internationale en matière de culture et de santé. Cependant, la Société des Nations a été confrontée à des défis majeurs dans sa capacité à gérer les conflits internationaux, en grande partie en raison de l'échec des grandes puissances à se mettre d'accord. Les conflits entre les grandes puissances ont souvent bloqué les efforts de la Société des Nations pour agir de manière décisive, ce qui a conduit à la perception que l'organisation était incapable de maintenir la paix et la sécurité internationales. La Société des Nations a été créée dans un contexte de profondes divisions et d'hostilité entre les grandes puissances, ce qui a rendu difficile la création d'une organisation internationale efficace pour préserver la paix et la sécurité mondiales. Cependant, cela souligne également l'importance de la coopération internationale et de l'engagement des grandes puissances pour la création et le maintien d'une organisation internationale efficace pour la paix et la sécurité mondiales.

Le processus de déménagement

La période de la fin des années 1930 a été marquée par une baisse significative de l'activité politique de la Société des Nations en raison de la montée des tensions internationales et de l'incapacité de l'organisation à prévenir les conflits. Cependant, les activités techniques de la Société des Nations ont continué à fonctionner dans divers domaines, notamment dans la réglementation du commerce, la coopération en matière de santé, la promotion de la culture et de l'éducation, ainsi que dans le domaine de la sécurité internationale. Malgré l'incapacité de la Société des Nations à prévenir la montée des tensions internationales et les conflits qui ont suivi, il est important de souligner que l'organisation a poursuivi son travail dans de nombreux domaines techniques. Ces activités ont été importantes pour la création de normes et de réglementations internationales qui ont continué à avoir un impact sur les relations internationales jusqu'à nos jours. En fin de compte, bien que la Société des Nations ait été critiquée pour son incapacité à prévenir les conflits et à maintenir la paix internationale, il est important de reconnaître les activités techniques qu'elle a menées dans divers domaines et leur impact sur les relations internationales. Ces activités ont jeté les bases d'une coopération internationale accrue dans divers domaines, et ont contribué à la création de normes et de réglementations internationales qui ont continué à être importantes pour la gouvernance mondiale.

Face à l'incapacité de la Société des Nations à prévenir les conflits et à maintenir la paix internationale, certains ont estimé que les activités techniques de l'organisation devaient être renforcées. À partir du milieu des années 1930, des efforts ont été déployés pour développer ces activités techniques, qui ont été considérées comme un domaine dans lequel l'organisation pouvait avoir un impact positif sur la vie des gens. Ces activités techniques ont consisté en des programmes de développement économique et social, des programmes de santé publique, des réglementations en matière de commerce et de transport, ainsi que des initiatives dans les domaines culturels et éducatifs. Ces activités ont permis à la Société des Nations de développer un certain universalisme en matière de coopération internationale, qui a continué à avoir un impact sur les relations internationales après la fin de la guerre. En renforçant les activités techniques de l'organisation, certains ont espéré que la Société des Nations pourrait devenir plus pertinente pour les États membres, en particulier ceux qui n'étaient pas impliqués dans les conflits internationaux. Cependant, malgré ces efforts, la Société des Nations a finalement été discréditée en raison de son incapacité à prévenir les conflits internationaux, et a été remplacée par l'Organisation des Nations unies après la fin de la Seconde Guerre mondiale.

La réforme Bruce a été une tentative importante de réformer la Société des Nations et de renforcer son rôle dans la coopération internationale, en particulier dans les domaines économiques et sociaux. Adoptée en septembre 1939 lors de l'Assemblée de la Société des Nations, cette réforme a préconisé la création d'un comité central des questions économiques et sociales, qui serait l'ancêtre du Conseil économique et social de l'Organisation des Nations unies. L'idée principale de cette réforme était de centraliser les activités techniques de la Société des Nations et de les coordonner de manière plus efficace, en créant une structure organisationnelle plus solide. Le comité central des questions économiques et sociales aurait été chargé de coordonner les activités économiques et sociales de l'ensemble de l'organisation, en garantissant une coopération internationale accrue dans ces domaines. Malheureusement, la réforme Bruce n'a pas pu être pleinement mise en œuvre en raison de la montée des tensions internationales et de l'éclatement de la Seconde Guerre mondiale. Cependant, les idées et les principes de la réforme ont influencé la création de l'Organisation des Nations unies après la fin de la guerre, en particulier en ce qui concerne la création du Conseil économique et social de l'ONU, qui a repris le rôle du comité central des questions économiques et sociales de la Société des Nations.

L'invasion de l'Europe par l'Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale a remis en question le projet de réforme de la Société des Nations et a conduit à la dispersion de l'organisation. Les services financiers ont émigré en Grande-Bretagne, tandis que l'organisation économique et financière s'est installée à l'université de Princeton aux États-Unis jusqu'en 1945. Cependant, malgré cette dispersion, certaines activités techniques de la Société des Nations ont continué à fonctionner. L'organisation économique et financière a continué à réfléchir sur l'économie mondiale après la fin de la guerre, tandis que le Bureau international du travail a émigré à Montréal, au Canada. Après la fin de la guerre, l'Organisation des Nations unies a été créée pour remplacer la Société des Nations, en adoptant de nombreuses idées et principes de la réforme Bruce. Le Conseil économique et social de l'ONU a repris le rôle du comité central des questions économiques et sociales de la Société des Nations, et a continué à travailler sur les questions économiques et sociales à travers le monde.

Les rôles et activités pendant la période de guerre

La période de la guerre a été un chapitre important pour la Société des Nations, même si elle n'a plus joué de rôle politique majeur. Malgré l'absence de toute autorité formelle, certaines activités techniques de la Société des Nations ont continué pendant la guerre, en particulier dans le domaine de l'assistance humanitaire et de la protection des réfugiés. La Société des Nations a mis en place des programmes de secours pour les victimes de la guerre et pour les réfugiés qui fuyaient les zones de conflit. Elle a travaillé en étroite collaboration avec des organisations internationales telles que la Croix-Rouge et des groupes religieux pour fournir de l'aide et de l'assistance aux populations touchées par la guerre. La Société des Nations a également travaillé à la protection des minorités et des populations civiles pendant la guerre, en encourageant les belligérants à respecter les normes internationales et les conventions de Genève. Bien que ces activités ne représentaient qu'une fraction de l'ensemble des activités de la Société des Nations avant la guerre, elles ont été importantes pour le maintien de la coopération internationale et pour la protection des populations vulnérables pendant la période de conflit mondial.

Pendant la période de la guerre, la Société des Nations a fonctionné au ralenti et a dû adapter ses activités aux conditions difficiles de la guerre. Cependant, certaines activités ont continué, notamment dans le domaine de la santé publique et de la protection des réfugiés. Le service de renseignement épidémiologique de la Société des Nations a continué à compiler des statistiques sur les maladies dans le monde, ce qui a été important pour la prévention et le traitement des épidémies pendant la guerre. En ce qui concerne les réfugiés, la Société des Nations a travaillé dans des limites imposées par la guerre, mais a néanmoins cherché à fournir de l'aide et de l'assistance aux populations déplacées. L'organisation a travaillé en étroite collaboration avec des groupes religieux et des organisations humanitaires pour fournir des secours aux réfugiés et aux personnes déplacées par la guerre. Bien que la Société des Nations n'ait pas joué de rôle politique majeur pendant la guerre, ses activités techniques ont été importantes pour maintenir la coopération internationale et pour aider les populations vulnérables dans des conditions difficiles.

Dans le domaine économique, la Société des Nations est restée très active pendant la période de la guerre, même si elle a dû s'adapter aux conditions difficiles de la guerre. L'organisation économique et financière a déménagé aux États-Unis, emportant avec elle toutes ses archives, et a continué à fonctionner entre 1940 et 1946. Pendant cette période, l'objet du travail de la Société des Nations a changé pour se concentrer sur la reconstruction de l'après-guerre, en répertoriant une série de problèmes qui pourraient se poser dans la période d'après-guerre. L'organisation a mené des études sur les questions démographiques, le problème des migrations, le commerce mondial et en particulier la place de l'Europe dans le commerce mondial. Ces activités ont été importantes pour jeter les bases de la coopération économique internationale après la fin de la guerre. Les idées et les principes développés par la Société des Nations ont influencé la création de l'Organisation des Nations unies et de ses organes économiques, tels que le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. La coopération économique internationale continue d'être importante pour la gouvernance mondiale, et les travaux de la Société des Nations dans ce domaine ont contribué à jeter les bases de cette coopération.

Après la fin de la guerre, il était largement pressenti que l'Europe serait gravement touchée par les destructions et les pertes humaines causées par la guerre. Le futur économique de l'Europe posait des inquiétudes, et cela a favorisé l'idée d'une intégration économique européenne. La Société des Nations a joué un rôle important dans la promotion de cette idée, en travaillant sur les questions économiques et en encourageant la coopération économique internationale. Les travaux de la Société des Nations sur les questions économiques ont contribué à jeter les bases de la coopération économique internationale, et ont influencé la création d'organisations économiques internationales telles que le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. En Europe, l'idée d'une intégration économique a été promue par des personnalités telles que Jean Monnet, qui a plaidé en faveur d'une union économique et d'une coopération accrue entre les nations européennes. Cette vision a finalement abouti à la création de la Communauté européenne du charbon et de l'acier en 1951, qui a jeté les bases de l'intégration économique européenne. Ainsi, la Société des Nations a contribué à promouvoir l'idée de l'intégration économique européenne en travaillant sur les questions économiques et en encourageant la coopération internationale, jetant les bases de la coopération économique qui a conduit à la création de la Communauté européenne et de l'Union européenne aujourd'hui.

Dès 1940, la réorganisation de l'après-guerre était déjà en train d'être pensée, et les économistes de l'organisation économique et financière de la Société des Nations ont joué un rôle important dans cette réflexion. Ces économistes ont commencé à travailler sur des plans de reconstruction économique pour l'après-guerre, en se concentrant sur des questions telles que la répartition des ressources, la coopération internationale et la création d'institutions économiques internationales. Ces plans ont été élaborés dans le cadre de l'effort de guerre, mais ils ont jeté les bases de la reconstruction économique après la fin de la guerre. Les travaux de ces économistes ont influencé les discussions de l'après-guerre sur la création d'une coopération économique internationale plus étroite, et ont conduit à la création d'organisations telles que le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. Ces organisations ont été créées pour aider à la reconstruction économique après la guerre, mais ont également joué un rôle important dans la promotion de la coopération économique internationale à long terme.

Émergence d'un nouvel ordre mondial : La reconstruction

Analyse des nouveaux enjeux

L'ordre mondial mis en place par la Société des Nations s'est effondré avec le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Les événements de la guerre ont mis en évidence les limites de l'ordre international mis en place après la Première Guerre mondiale, et ont rendu évident la nécessité de repenser l'organisation du monde. Dès le début du conflit, de nombreux enjeux ont commencé à apparaître, tels que la question de l'engagement des États-Unis dans la guerre, la montée en puissance de l'Allemagne nazie et la question de l'avenir de l'Europe après la guerre. Ces enjeux ont rendu évident que l'ordre mondial existant était inadéquat pour répondre aux défis de la guerre et de l'après-guerre. Au cours de la guerre, des discussions ont eu lieu sur la manière de repenser l'ordre mondial et de créer une organisation internationale plus efficace pour maintenir la paix et promouvoir la coopération internationale. Ces discussions ont conduit à la création de l'Organisation des Nations unies en 1945, qui avait pour objectif de remplacer la Société des Nations et de créer un nouvel ordre mondial fondé sur la coopération et la sécurité internationales.

Décryptage de la réorganisation internationale

Une question majeure a émergé pendant la Seconde Guerre mondiale concernant l'avenir de l'organisation internationale existante, la Société des Nations. Il était clair que la Société des Nations n'avait pas réussi à s'imposer et à créer un ordre international respecté par la plupart de ses acteurs. Les États-Unis, qui étaient un acteur clé de la scène internationale, n'étaient pas des défenseurs de la Société des Nations. De même, l'Union soviétique avait été exclue de l'organisation en 1939, après avoir envahi la Finlande. Seule la Grande-Bretagne défendait mollement la Société des Nations, car elle était la puissance dominante de l'organisation, avec la France qui était cependant hors-jeu après son effondrement en cinq semaines face à l'Allemagne. Dans ce contexte, la question de savoir s'il fallait garder la Société des Nations dans sa forme actuelle ou créer une nouvelle organisation est devenue de plus en plus pressante. Les discussions sur la création d'une nouvelle organisation internationale ont finalement abouti à la création de l'Organisation des Nations unies en 1945, qui a remplacé la Société des Nations et a jeté les bases d'un nouvel ordre mondial fondé sur la coopération et la sécurité internationales.

L'idée de créer une nouvelle institution internationale capable d'imposer sa légitimité aux différents États est un sujet de débat important dans les relations internationales. Les défis posés par les enjeux mondiaux tels que le changement climatique, les conflits internationaux et les pandémies ont conduit de nombreux experts à appeler à une réforme de la gouvernance mondiale. La Société des Nations, créée après la Première Guerre mondiale, avait pour objectif de maintenir la paix et la sécurité internationales. Cependant, l'incapacité de la Société des Nations à prévenir la Seconde Guerre mondiale a conduit à sa dissolution et à la création de l'Organisation des Nations unies (ONU). L'ONU est actuellement la principale institution internationale chargée de maintenir la paix et la sécurité internationales, ainsi que de promouvoir le développement économique et social et les droits de l'homme. Cependant, certains critiques soutiennent que l'ONU manque de légitimité et d'efficacité, en partie en raison de la réticence des États membres à respecter ses décisions et ses résolutions. Certains experts ont proposé la création d'une nouvelle institution internationale capable d'imposer sa légitimité et de prendre des mesures plus décisives en matière de gouvernance mondiale. Cependant, une telle institution devrait être créée sur la base d'un consensus international solide et respecter les principes de la souveraineté des États et de la coopération internationale.

La création de l'Organisation des Nations unies (ONU) en 1945 a été l'aboutissement de réflexions et de débats longs sur la nécessité d'une organisation internationale efficace pour maintenir la paix et la sécurité internationales. Depuis les années 1920, les idées d'une organisation internationale pour remplacer la Société des Nations et prévenir les conflits internationaux ont été discutées. Cependant, il a fallu attendre la Seconde Guerre mondiale pour que ces idées soient mises en pratique. En 1941, les États-Unis et la Grande-Bretagne ont publié une déclaration conjointe, connue sous le nom de Charte de l'Atlantique, qui a posé les bases de l'Organisation des Nations unies. Cette déclaration a été suivie de la conférence de Dumbarton Oaks en 1944, où les États-Unis, la Grande-Bretagne, l'Union soviétique et la Chine ont discuté des modalités de la création d'une nouvelle organisation internationale. La conférence de San Francisco en 1945 a ensuite réuni des représentants de 50 pays pour adopter la Charte des Nations unies, qui a créé officiellement l'ONU. La Charte a établi les principes fondamentaux de l'organisation, notamment le respect de la souveraineté des États, la promotion de la coopération internationale et la résolution pacifique des différends.

Étude du rôle des États-Unis dans le futur ordre mondial

L'implication des États-Unis dans la Première Guerre mondiale et surtout dans la Seconde Guerre mondiale a eu un impact significatif sur l'issue de ces conflits et a contribué à façonner leur rôle dans l'ordre international. Leur entrée en guerre en 1917 a renforcé les Alliés et a contribué à la défaite des puissances centrales en 1918.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont d'abord adopté une politique d'isolationnisme et de neutralité, mais les événements comme l'attaque japonaise sur Pearl Harbor en 1941 les ont poussés à s'engager activement dans le conflit. Leur puissance industrielle et économique a été un facteur déterminant de leur succès et de celui des Alliés. Les États-Unis ont fourni un soutien matériel et financier crucial aux pays alliés grâce à des programmes tels que le prêt-bail.

Après la guerre, les États-Unis sont devenus une superpuissance mondiale aux côtés de l'Union soviétique. Ils ont joué un rôle déterminant dans la création de l'Organisation des Nations Unies (ONU) et d'autres institutions et accords internationaux, contribuant à façonner l'architecture du nouvel ordre mondial. La guerre froide qui a suivi a été dominée par la rivalité entre les États-Unis et l'URSS, chacun cherchant à étendre son influence et son idéologie à travers le monde.

Comprendre la nouvelle économie mondiale après la guerre

Après la Seconde Guerre mondiale, la réorganisation de l'économie mondiale était un enjeu crucial pour les dirigeants américains et les autres nations. La crise économique de 1929 et les politiques protectionnistes qui en ont résulté avaient contribué à l'instabilité mondiale et à la montée des régimes totalitaires. Les dirigeants de l'époque cherchaient à éviter que cela ne se reproduise.

Les États-Unis ont joué un rôle central dans la création d'un nouvel ordre économique mondial, basé sur le libéralisme économique et le libre-échange. Les divergences entre Hull et Roosevelt sur le degré de libéralisation reflétaient un débat plus large sur la meilleure façon de façonner l'économie mondiale d'après-guerre.

En fin de compte, les États-Unis et leurs alliés ont adopté une approche axée sur la coopération et la coordination économique internationale. Plusieurs institutions et accords ont été mis en place pour soutenir ce nouvel ordre économique, notamment :

  • Le système de Bretton Woods (1944) : Cette conférence a donné naissance à la création du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (qui fait aujourd'hui partie de la Banque mondiale). Ces institutions avaient pour but de stabiliser les taux de change, de faciliter la reconstruction et le développement économique après la guerre et de prévenir les crises financières mondiales.
  • Le Plan Marshall (1947) : Ce programme d'aide économique massif des États-Unis à l'Europe a contribué à la reconstruction et à la revitalisation économique des pays européens dévastés par la guerre. Il a également renforcé les liens politiques et économiques entre les États-Unis et l'Europe.
  • L'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT, 1947) : Cet accord a été conçu pour promouvoir le libre-échange et réduire les barrières tarifaires entre les pays. Il a jeté les bases de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), qui a été créée en 1995 pour réguler et promouvoir le commerce international.

Ces initiatives et institutions ont façonné l'économie mondiale d'après-guerre et ont contribué à une période de croissance économique et de coopération internationale sans précédent. Bien que des défis subsistent, l'engagement en faveur du libéralisme économique et du libre-échange a marqué une rupture significative avec les politiques protectionnistes des années 1930 et a joué un rôle important dans la prévention d'une nouvelle crise économique mondiale et dans la promotion de la stabilité internationale.

Examen de la position de l’Europe dans l’ordre mondial

La Seconde Guerre mondiale a marqué un tournant décisif dans l'équilibre des pouvoirs internationaux. Avant la guerre, l'Europe était le centre des affaires internationales, avec des puissances comme la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne jouant un rôle dominant sur la scène mondiale. Cependant, le conflit dévastateur et les affrontements internes en Europe ont sérieusement affaibli le continent et remis en question son hégémonie internationale. L'Europe a subi des pertes humaines et matérielles massives pendant la guerre, et de nombreuses économies européennes ont été dévastées. Par conséquent, la capacité de l'Europe à exercer une influence mondiale a été sérieusement compromise. En revanche, les États-Unis et l'URSS sont sortis de la guerre en tant que superpuissances, avec une influence et des capacités économiques et militaires considérables. Le nouvel équilibre des pouvoirs a entraîné un déclin de l'influence européenne et une montée en puissance des États-Unis et de l'URSS, qui ont largement façonné les affaires internationales pendant la guerre froide. Malgré ce déclin relatif, l'Europe a réussi à se reconstruire et à se réintégrer dans l'économie mondiale après la guerre. Grâce à des efforts de coopération tels que le Plan Marshall, la création de la Communauté économique européenne (CEE) et la mise en place d'institutions européennes, l'Europe a progressivement retrouvé une certaine stabilité économique et politique.

Le projet américain de réorganisation du monde après la Seconde Guerre mondiale comprenait l'idée de soutenir la coopération économique en Europe et de créer une organisation universelle pour promouvoir la paix, la sécurité et la coopération internationale.

  • Union économique en Europe : Les États-Unis ont soutenu activement l'intégration économique en Europe, considérant qu'une Europe économiquement stable et prospère serait un facteur de paix et de stabilité. Le Plan Marshall, lancé en 1947, a fourni une aide économique massive aux pays européens pour les aider à se reconstruire après la guerre et à renforcer leurs liens économiques. Cette aide a encouragé la coopération entre les pays européens et a jeté les bases de la création de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) en 1951 et de la Communauté économique européenne (CEE) en 1957. Ces organisations étaient les précurseurs de l'Union européenne (UE) d'aujourd'hui.
  • Organisation universelle : Les États-Unis ont également été un moteur essentiel de la création de l'Organisation des Nations Unies (ONU) en 1945. L'ONU a été fondée dans le but de promouvoir la paix, la sécurité et la coopération internationale et de prévenir les conflits mondiaux à grande échelle. En tant que membre fondateur et l'un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, les États-Unis ont joué un rôle central dans le développement et le fonctionnement de l'organisation.

Le projet américain de soutenir l'intégration économique européenne et de créer une organisation universelle a contribué à façonner l'ordre international d'après-guerre. Ces initiatives ont conduit à une période de croissance économique et de stabilité relative, bien que de nombreux défis et tensions subsistent sur la scène internationale. L'engagement des États-Unis et d'autres acteurs clés dans ces organisations et la coopération internationale reste essentiel pour relever les défis mondiaux et préserver la paix et la sécurité.

Après la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont pris conscience que la reconstruction économique de l'Europe était cruciale pour leur propre prospérité économique. L'Europe dévastée représentait un marché important pour les produits américains, et si elle restait en ruines, la demande pour ces produits diminuerait, ce qui pourrait entraîner une récession aux États-Unis. Dans ce contexte, les États-Unis ont mis en place le Plan Marshall en 1947, qui consistait en une aide économique massive pour la reconstruction et la revitalisation de l'économie européenne. Le plan avait pour objectif de créer un partenaire économique solide et de prévenir l'expansion du communisme en Europe, en particulier dans les pays dévastés par la guerre et vulnérables aux influences extérieures. Toutefois, les États-Unis étaient plus réticents à soutenir l'intégration politique de l'Europe, craignant que cela ne conduise à un bloc politique concurrent ou ne limite leur influence sur le continent. Ils ont plutôt encouragé l'union économique européenne, qui renforcerait les liens économiques sans nécessairement entraîner une intégration politique totale. Parallèlement, les États-Unis ont favorisé la création d'une organisation universelle, l'Organisation des Nations Unies (ONU), dans laquelle le leadership européen serait dilué. L'ONU visait à promouvoir la coopération internationale et à prévenir les conflits mondiaux, tout en permettant aux États-Unis de jouer un rôle central dans les affaires internationales en tant que l'un des membres permanents du Conseil de sécurité. En fin de compte, la stratégie américaine a contribué à la reconstruction économique de l'Europe et à la création d'institutions internationales qui ont façonné l'ordre mondial d'après-guerre. Toutefois, l'Europe a finalement poursuivi son intégration politique avec la création de l'Union européenne, qui est aujourd'hui une puissance économique et politique majeure sur la scène internationale.

Après la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis cherchaient à consolider leur position de superpuissance et ne souhaitaient pas voir émerger une Europe politiquement forte qui pourrait contester leur leadership. Ils étaient conscients de l'importance de redresser l'économie européenne pour créer des débouchés pour leur industrie et éviter une récession, mais ils étaient moins enthousiastes à l'idée d'une intégration politique européenne poussée. En encourageant l'union économique en Europe plutôt que l'intégration politique, les États-Unis espéraient créer un partenaire économique stable et prospère sans pour autant renforcer un concurrent politique potentiel. Le Plan Marshall et le soutien à la coopération économique européenne visaient à atteindre cet équilibre. Cependant, avec le temps, l'intégration politique européenne s'est approfondie, donnant naissance à l'Union européenne que nous connaissons aujourd'hui. Bien que l'UE ne soit pas une superpuissance à l'image des États-Unis, elle est devenue une puissance économique et politique majeure sur la scène internationale, exerçant une influence considérable dans divers domaines. Aujourd'hui, les États-Unis et l'Union européenne sont des partenaires importants, coopérant sur de nombreux enjeux mondiaux. Malgré les tensions occasionnelles et les divergences d'opinions, les deux puissances continuent de travailler ensemble pour relever les défis mondiaux et promouvoir la stabilité et la prospérité.

Les États-Unis ont commencé à réfléchir à leur rôle dans l'ordre mondial d'après-guerre avant même leur entrée dans la Seconde Guerre mondiale. En tant que puissance montante et économiquement prospère, les États-Unis comprenaient l'importance de façonner un nouvel ordre international dans lequel ils pourraient exercer leur influence et protéger leurs intérêts. Bien que les États-Unis aient adopté une politique de neutralité au début du conflit, ils ont néanmoins soutenu les Alliés en fournissant du matériel et des ressources financières grâce à des programmes tels que la loi Cash-and-Carry et le programme Lend-Lease. Ces actions témoignaient de leur engagement en faveur de la victoire des Alliés et de la construction d'un nouvel ordre mondial. Au fur et à mesure que la guerre progressait, les États-Unis ont intensifié leur réflexion sur la manière de façonner le monde d'après-guerre. Les discussions avec les autres Alliés, les plans de reconstruction économique et le soutien à la création d'organisations internationales étaient tous des éléments importants de cette réflexion.

Les conférences fondatrices de l'ordre mondial : 1941 - 1945

La création de l'ONU est le résultat d'un processus de planification minutieux qui a débuté pendant la Seconde Guerre mondiale. Les grandes puissances alliées se sont réunies lors de plusieurs conférences pour discuter et préparer la réorganisation de l'après-guerre et l'édification d'une nouvelle organisation internationale. Contrairement à la Société des Nations, qui a été créée après la Première Guerre mondiale sans une architecture globale et cohérente, l'ONU a été conçue dès le départ comme un système intégré d'organisations et d'agences spécialisées ayant des compétences spécifiques. L'idée était de mettre en place un mécanisme de coopération internationale capable de traiter divers problèmes et enjeux mondiaux de manière coordonnée et efficace. Parmi les conférences qui ont jeté les bases de l'ONU, on peut citer la Conférence de l'Atlantique (1941) qui a abouti à la Charte de l'Atlantique, un ensemble de principes directeurs pour la coopération internationale, la Conférence de Moscou (1943), la Conférence de Téhéran (1943), la Conférence de Dumbarton Oaks (1944), et enfin la Conférence de Yalta (1945). La Conférence de San Francisco en 1945 a marqué la création officielle de l'Organisation des Nations Unies. Les délégués de 50 pays se sont réunis pour rédiger la Charte des Nations Unies, qui est devenue la constitution fondamentale de l'organisation. L'ONU a officiellement vu le jour le 24 octobre 1945, après la ratification de la Charte par les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (États-Unis, Union soviétique, Royaume-Uni, France et Chine) et la majorité des autres signataires. L'ONU est donc née d'un processus de planification et de coopération internationale qui visait à créer une organisation capable de promouvoir la paix, la sécurité et la coopération entre les nations, tout en abordant divers enjeux mondiaux de manière coordonnée et efficace.

Roosevelt et Churchill à bord du USS Augusta, dans l'Atlantique, au large de Terre-Neuve.

La Charte de l'Atlantique est un moment fondateur dans la création de l'Organisation des Nations Unies. Signée en août 1941 par le président américain Franklin D. Roosevelt et le Premier ministre britannique Winston Churchill lors de leur rencontre à bord de navires de guerre au large de Terre-Neuve, la Charte de l'Atlantique énonce un ensemble de principes directeurs pour la coopération internationale et la paix après la guerre. Parmi ces principes, on trouve notamment le respect de la souveraineté et de l'autodétermination des peuples, la libre circulation des marchandises et des personnes, la coopération économique et l'abolition des pratiques discriminatoires dans le commerce international, ainsi que la promotion de la paix et de la sécurité mondiales. La Charte de l'Atlantique s'inspire en partie des Quatorze Points du président Woodrow Wilson, un programme de paix présenté en 1918 après la Première Guerre mondiale. En janvier 1942, les représentants de 26 pays alliés ont signé la Déclaration des Nations Unies, un document qui endossait les principes de la Charte de l'Atlantique et exprimait la volonté commune de lutter contre les forces de l'Axe. La signature de cette déclaration est considérée comme l'acte de fondation des Nations Unies, et le terme "Nations Unies" lui-même a été utilisé pour la première fois dans ce document.

La Conférence internationale du travail de 1941 à New York a été un événement marquant dans le processus de création d'un nouvel ordre mondial. Le fait que ces grandes conférences aient lieu aux États-Unis symbolise le transfert hégémonique du pouvoir international. L'Organisation internationale du travail (OIT), créée en 1919, est une institution spécialisée des Nations Unies qui vise à promouvoir les droits des travailleurs, l'emploi décent et la justice sociale. L'OIT a organisé la conférence de 1941 pour discuter des questions liées au bien-être social et économique dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale. En 1944, l'OIT a adopté la Déclaration de Philadelphie, un document qui définit les buts et objectifs de l'organisation pour l'après-guerre. La Déclaration de Philadelphie affirme que le travail n'est pas une marchandise, que la liberté d'association est un droit fondamental, que la pauvreté constitue un danger pour la prospérité de tous et que la guerre contre le chômage et le besoin doit être menée avec une vigueur énergique. La Déclaration de Philadelphie a contribué à façonner la vision de l'OIT pour un monde du travail plus juste et plus équitable et a renforcé le rôle de l'organisation dans la promotion des droits des travailleurs et la justice sociale dans le contexte de la nouvelle architecture internationale mise en place après la Seconde Guerre mondiale.

L'UNRRA (United Nations Relief and Rehabilitation Administration) a été créée en 1943, avec pour objectif de coordonner les activités de secours et de réhabilitation dans les territoires libérés pendant et après la Seconde Guerre mondiale. Il s'agissait d'une organisation internationale temporaire, qui a fonctionné jusqu'en 1947. L'UNRRA fournissait une assistance économique et humanitaire aux pays touchés par la guerre, notamment en matière de nourriture, de vêtements, de médicaments et d'équipements. L'organisation aidait également à la reconstruction des infrastructures détruites par le conflit, comme les routes, les ponts et les hôpitaux, ainsi qu'à la réintégration des réfugiés et des personnes déplacées. L'UNRRA a joué un rôle important dans les efforts internationaux pour répondre aux besoins humanitaires immédiats et aux défis de la reconstruction dans la période d'après-guerre. Bien que l'UNRRA ait été dissoute en 1947, son travail a servi de base à la création d'autres organisations internationales, telles que l'Organisation internationale pour les réfugiés et le Programme des Nations Unies pour le développement, qui ont poursuivi et développé les efforts de secours et de réhabilitation initiés par l'UNRRA.

La Conférence des ministres alliés de l'Éducation, qui s'est tenue à Londres en 1942, a été un moment clé dans la création de l'UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture). Les ministres et représentants des pays alliés se sont réunis pour discuter de l'importance de l'éducation et de la culture dans la reconstruction d'un monde post-guerre et pour préparer le terrain à la création d'une organisation internationale dédiée à ces domaines. L'un des principaux objectifs de la conférence était d'établir un consensus sur la nécessité de réformer les systèmes éducatifs pour prévenir la montée future de régimes totalitaires et promouvoir la démocratie, la tolérance et la compréhension mutuelle entre les nations. Les participants ont souligné l'importance de l'éducation pour la paix, la coopération internationale et le développement durable. Après la guerre, en 1945, l'UNESCO a été officiellement créée en tant qu'organisation spécialisée des Nations Unies, reprenant et développant les idées et les principes discutés lors de la Conférence de Londres en 1942. L'UNESCO s'est engagée à promouvoir l'éducation, la science, la culture et la communication pour renforcer la paix et la compréhension entre les peuples et contribuer au développement économique et social des nations.

La première conférence de la Food and Agriculture Organization (FAO) a eu lieu en 1943 à Hot Springs, en Virginie, aux États-Unis. Les représentants de 44 gouvernements se sont réunis pour discuter des problèmes d'approvisionnement en nourriture et d'agriculture qui se posaient pendant la Seconde Guerre mondiale et pour planifier la manière de faire face aux défis alimentaires dans l'après-guerre. Les participants à la conférence ont souligné la nécessité de créer une organisation internationale permanente pour coordonner les efforts mondiaux visant à améliorer la production et la distribution alimentaires, à lutter contre la faim et la malnutrition, et à promouvoir le développement rural et agricole. Ils ont également établi des objectifs spécifiques, tels que l'augmentation de la production agricole, l'amélioration de la nutrition et la garantie d'un accès équitable aux ressources alimentaires pour tous. En octobre 1945, la FAO a été officiellement créée en tant qu'organisation spécialisée des Nations Unies à Québec, au Canada, avec pour mandat de "contribuer à la croissance de la population mondiale en augmentant les niveaux de nutrition et les conditions de vie, en améliorant la production et la distribution des produits alimentaires et agricoles et en améliorant les conditions de vie des populations rurales". Depuis lors, la FAO a continué à travailler sur ces objectifs et à lutter contre la faim et la malnutrition dans le monde entier.

La Conférence de Bretton Woods, qui s'est tenue en juillet 1944, a été un moment clé pour l'établissement d'un nouvel ordre économique mondial après la Seconde Guerre mondiale. Les délégués de 44 pays se sont réunis à Bretton Woods, dans le New Hampshire, aux États-Unis, pour discuter de la reconstruction du système financier international. La conférence a conduit à la création du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), qui fait maintenant partie du Groupe de la Banque mondiale. Les conférences de Dumbarton Oaks et de San Francisco ont suivi en 1944 et 1945, respectivement. La conférence de Dumbarton Oaks, qui s'est tenue à Washington, D.C., a réuni les représentants des États-Unis, du Royaume-Uni, de l'Union soviétique et de la Chine pour discuter de la création d'une organisation internationale pour maintenir la paix et la sécurité dans le monde après la guerre. Les discussions ont jeté les bases de la Charte des Nations Unies et de l'Organisation des Nations Unies (ONU) elle-même. La Conférence de San Francisco, qui s'est tenue en avril-juin 1945, a rassemblé des délégués de 50 pays pour finaliser et signer la Charte des Nations Unies. Cette conférence a marqué la création officielle de l'ONU en tant qu'organisation internationale chargée de promouvoir la paix, la sécurité, la coopération et le développement économique et social dans le monde.

Ces conférences ont façonné l'ordre économique et politique international d'après-guerre en créant des institutions clés telles que le FMI, la Banque mondiale et l'ONU, qui continuent de jouer un rôle important dans la gouvernance mondiale aujourd'hui.

Le système de Bretton Woods : L'importance de l'économie dans la restructuration mondiale

Harry Dexter White (à gauche) et John Maynard Keynes en 1946. Ils furent les deux protagonistes principaux de la conférence tenue à Bretton Woods.

Le système de Bretton Woods a été conçu pour créer un nouvel ordre économique international après la Seconde Guerre mondiale. Les principaux objectifs du système étaient de faciliter la reconstruction des économies dévastées par la guerre, de promouvoir la stabilité monétaire et d'encourager la coopération économique internationale. Les architectes du système de Bretton Woods considéraient le protectionnisme et les déséquilibres économiques de l'entre-deux-guerres comme des facteurs clés ayant contribué à la montée des régimes totalitaires en Europe et à l'éclatement de la Seconde Guerre mondiale.

La conférence de Bretton Woods, qui s'est tenue en 1944, a été marquée par des débats intenses entre les États-Unis et la Grande-Bretagne, ainsi que par des visions divergentes entre John Maynard Keynes et Harry Dexter White sur la réorganisation économique internationale. Keynes, qui était l'un des principaux négociateurs britanniques à Bretton Woods, était favorable à la création de grandes zones économiques régionales avec un certain degré de protectionnisme entre elles. Il estimait que cette approche permettrait de favoriser la croissance économique et de maintenir un équilibre commercial durable entre les différents pays. En revanche, White, qui était le secrétaire américain au Trésor, était favorable à un système unilatéralement libéralisé, dans lequel les échanges commerciaux seraient largement ouverts et où les pays seraient encouragés à poursuivre une politique économique stable et de faible inflation. Les discussions entre les deux hommes ont été intenses et ont finalement abouti à un compromis qui a donné naissance au système de Bretton Woods. Ce système reposait sur un taux de change fixe entre les principales monnaies et sur la création d'un fonds monétaire international pour aider les pays à faire face aux déséquilibres économiques.

Le système de Bretton Woods comprenait plusieurs éléments clés:

  • Des taux de change fixes: Les pays membres s'engageaient à maintenir la valeur de leur monnaie dans une fourchette étroite par rapport à l'or et au dollar américain, qui servait de monnaie de réserve internationale. Cette stabilité des taux de change devait faciliter le commerce international et les investissements.
  • La création du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD, aujourd'hui partie du Groupe de la Banque mondiale): Ces institutions avaient pour mission de soutenir la reconstruction économique, de fournir une assistance financière aux pays en difficulté et de promouvoir la coopération économique internationale.
  • La libéralisation progressive des échanges: Les pays membres étaient encouragés à réduire les barrières commerciales et à favoriser le libre-échange. L'idée était que le commerce international accru favoriserait la croissance économique, l'emploi et la prospérité, contribuant ainsi à prévenir la montée du totalitarisme et la répétition des erreurs du passé.

Le système de Bretton Woods a joué un rôle crucial dans la reconstruction de l'après-guerre et la croissance économique mondiale pendant plusieurs décennies. Cependant, il a finalement été abandonné dans les années 1970 en raison de divers facteurs, dont la fin de la convertibilité du dollar américain en or et l'émergence de nouveaux défis économiques mondiaux. Néanmoins, l'héritage du système de Bretton Woods continue d'influencer la gouvernance économique internationale aujourd'hui, notamment à travers les institutions qu'il a contribué à créer, telles que le FMI et la Banque mondiale.

Le système de Bretton Woods a été en effet largement influencé par les États-Unis en raison de leur position économique et politique dominante à l'époque. Après la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis étaient la principale puissance économique mondiale et détenaient la majorité des réserves d'or mondiales. De plus, leur économie et leur infrastructure étaient largement intactes, contrairement à celles de l'Europe et de l'Asie, qui avaient été dévastées par la guerre. Cela a permis aux États-Unis d'imposer leur vision d'une libéralisation intégrale de l'économie mondiale. Le système de Bretton Woods a été construit autour de l'idée du libre-échange, de la stabilité monétaire et de la coopération économique internationale. Les États-Unis ont joué un rôle central dans la création des institutions clés du système, telles que le FMI et la Banque mondiale, et ont utilisé leur influence pour promouvoir leurs objectifs économiques. La mise en place du système de Bretton Woods a été largement bénéfique pour les États-Unis, qui ont pu profiter de leur position dominante pour façonner l'ordre économique mondial selon leurs intérêts. Le système a contribué à la croissance du commerce international et à la reconstruction des économies européennes et asiatiques, ce qui a renforcé les liens économiques entre les États-Unis et ces régions et a permis aux entreprises américaines d'accéder à de nouveaux marchés.

La question économique a effectivement été au cœur de la réorganisation du système international d'après-guerre, et le système de Bretton Woods a joué un rôle crucial à cet égard. Bien que le système de Bretton Woods ne fasse pas partie intégrante de l'ONU, il est indéniable que les deux systèmes étaient étroitement liés et que leur mise en place conjointe a été essentielle pour façonner le nouvel ordre mondial après la Seconde Guerre mondiale. Le système de Bretton Woods, en mettant en place des institutions clés telles que le FMI et la Banque mondiale, a facilité la reconstruction des économies dévastées par la guerre et a favorisé la coopération économique internationale. Le système a également promu la stabilité monétaire et le libre-échange, créant ainsi un environnement économique propice à la croissance et à la prospérité. Parallèlement, l'ONU a été créée pour promouvoir la paix, la sécurité et la coopération internationale dans de nombreux domaines, y compris les questions économiques et sociales. Les objectifs de l'ONU étaient complémentaires à ceux du système de Bretton Woods, car un environnement économique stable et prospère est essentiel pour maintenir la paix et la sécurité internationales.

Le système de l'Organisation des Nations Unies

Le système de l'ONU est né avec la Charte de San Francisco, signée le 26 juin 1945 par 50 pays à la Conférence des Nations Unies sur l'organisation internationale. La Charte établit les principes et la structure de l'Organisation des Nations Unies, dont l'objectif principal est de maintenir la paix et la sécurité internationales et de favoriser la coopération internationale dans divers domaines, tels que les questions économiques, sociales, culturelles et humanitaires. La Société des Nations, créée en 1920 après la Première Guerre mondiale, avait des objectifs similaires, notamment l'universalisme et l'idée de sécurité collective. Cependant, elle n'a pas réussi à prévenir la montée des régimes totalitaires et la Seconde Guerre mondiale, ce qui a conduit à sa dissolution et au transfert de ses responsabilités à l'ONU. La dernière Assemblée de la Société des Nations s'est tenue en avril 1946, au cours de laquelle elle a officiellement mis fin à son existence et transféré ses actifs, attributions et principes à l'ONU. La nouvelle organisation a alors hérité de nombreuses fonctions et structures de la Société des Nations, mais a également apporté des changements significatifs pour éviter les erreurs et les faiblesses de son prédécesseur. Ainsi, l'ONU a été conçue pour être plus inclusive et représentative, avec une structure qui inclut les grandes puissances dans les prises de décisions essentielles, comme le Conseil de sécurité. De plus, l'ONU a élargi son champ d'action en incluant des questions économiques et sociales, en créant des agences spécialisées et en mettant en place un système de coopération plus étroit avec les organisations régionales.

La création de l'ONU en 1945 s'inscrit dans la continuité de certaines idées et principes de la Société des Nations, avec l'objectif commun de maintenir la paix et la sécurité internationales. Cependant, l'ONU a également introduit des changements significatifs pour surmonter les faiblesses et les lacunes de la Société des Nations et éviter de répéter ses erreurs.

Parmi ces changements, on peut citer :

  • Une structure plus inclusive et représentative : Contrairement à la Société des Nations, l'ONU a été conçue pour être plus ouverte et inclure un plus grand nombre d'États, y compris les grandes puissances, qui jouent un rôle central dans les prises de décision essentielles, notamment au sein du Conseil de sécurité.
  • Un champ d'action élargi : L'ONU a étendu sa portée au-delà de la simple sécurité internationale pour inclure des questions économiques et sociales. Elle a créé des agences spécialisées pour traiter de ces problèmes et favoriser la coopération et le développement dans divers domaines.
  • Une coopération renforcée avec les organisations régionales : L'ONU a cherché à établir des liens plus étroits avec les organisations régionales pour aborder les questions de paix et de sécurité et promouvoir la coopération à différents niveaux.
  • Un engagement plus fort envers les droits de l'homme : L'ONU a également mis un accent plus fort sur la promotion et la protection des droits de l'homme, en adoptant la Déclaration universelle des droits de l'homme en 1948 et en mettant en place des mécanismes pour surveiller et traiter les violations des droits de l'homme.

Bien que l'ONU repose sur certains des mêmes principes et idées que la Société des Nations, elle a également introduit des changements importants pour répondre aux défis du monde de l'après-guerre et éviter les échecs de son prédécesseur. Par conséquent, il est possible de considérer la création de l'ONU comme une rupture partielle, mais également comme une évolution et un renouvellement du système international.

L'ONU a été conçue et élaborée pendant la Seconde Guerre mondiale pour répondre aux besoins de l'après-guerre et créer un système international plus efficace et complet. Ses fondateurs ont tiré des enseignements des échecs de la Société des Nations et ont cherché à mettre en place une organisation plus inclusive, représentative et mieux structurée pour relever les défis du monde de l'après-guerre. L'ONU est constituée de plusieurs organes principaux, dont l'Assemblée générale, le Conseil de sécurité, le Conseil économique et social, la Cour internationale de justice et le Secrétariat. Ces organes ont chacun des responsabilités spécifiques et des mandats définis dans la Charte des Nations Unies, qui est le document fondateur de l'organisation. De plus, l'ONU a également créé un certain nombre d'agences spécialisées et de programmes pour traiter des questions spécifiques, comme l'éducation (UNESCO), la santé (OMS), le développement économique (PNUD), les réfugiés (HCR) et bien d'autres. Ces organisations travaillent en étroite collaboration avec les gouvernements, les organisations non gouvernementales et d'autres parties prenantes pour relever des défis mondiaux complexes et interdépendants. Ainsi, l'ONU représente un système international complet, couvrant un large éventail de questions et de préoccupations, et s'efforçant de promouvoir la paix, la sécurité, le développement et les droits de l'homme à travers le monde.

Aspects politiques de l'ONU

L'ONU fonctionne à travers un maillage complexe d'organisations et de niveaux. Le niveau politique est représenté principalement par l'Assemblée générale et le Conseil de sécurité.

L'Assemblée générale est le forum où tous les États membres sont représentés et où chacun a une voix. Son objectif principal est de favoriser l'universalité et l'inclusion. L'Assemblée générale discute et vote sur diverses questions, et ses résolutions sont adoptées à la majorité. Cela contraste avec la Société des Nations, où les résolutions devaient être adoptées à l'unanimité.

Le Conseil de sécurité est un organe plus restreint et plus puissant, composé de 15 membres, dont cinq membres permanents (États-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni et France) et dix membres non permanents élus pour un mandat de deux ans. Les cinq membres permanents ont le droit de veto, ce qui leur donne la possibilité de bloquer toute résolution qu'ils jugent contraire à leurs intérêts. Cette structure était conçue pour permettre au Conseil de sécurité de fonctionner plus efficacement et pour maintenir la paix et la sécurité internationales.

La coexistence de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité illustre les tensions inhérentes au fonctionnement de l'ONU. L'Assemblée générale représente le principe d'universalité et d'égalité souveraine, tandis que le Conseil de sécurité reflète le pouvoir des grandes puissances et leur rôle dans le maintien de l'ordre mondial. Cette dualité est au cœur de l'architecture institutionnelle de l'ONU et façonne les débats et les négociations sur les questions internationales.

L'ONU repose sur deux piliers fondamentaux aux logiques différentes : l'universalisme et le réalisme politique. D'un côté, l'Assemblée générale incarne l'universalisme en donnant à chaque État membre une voix égale et en favorisant la coopération et le dialogue entre les nations. De l'autre côté, le Conseil de sécurité représente le réalisme politique, en mettant en avant le rôle des grandes puissances dans la préservation de la paix et de la sécurité internationales. Ces deux piliers peuvent parfois entrer en conflit en raison de la contradiction entre l'idéal d'égalité souveraine de tous les États membres et la réalité du pouvoir disproportionné des grandes puissances, notamment les cinq membres permanents du Conseil de sécurité avec leur droit de veto. Ce conflit reflète les tensions entre les principes d'universalisme et de nationalisme, ainsi que les défis auxquels l'ONU doit faire face pour concilier ces deux approches. Malgré ces tensions, l'ONU a réussi à maintenir un certain équilibre et à jouer un rôle central dans la gouvernance mondiale. La structure de l'organisation permet une certaine flexibilité pour s'adapter aux réalités géopolitiques changeantes, tout en maintenant un cadre de coopération multilatérale et de promotion des valeurs universelles. Toutefois, il est crucial pour l'ONU de continuer à travailler sur la réforme institutionnelle et l'adaptation aux défis émergents pour rester pertinente et efficace dans la résolution des problèmes mondiaux.

L'universalisme est un principe qui prône l'égalité et l'inclusion de tous les États dans les institutions et les processus internationaux, indépendamment de leur taille, de leur richesse ou de leur influence. Il est apparu à la fin du XIXe siècle et a été intégré dans le système international en tant que pilier fondamental, notamment avec la création de la Société des Nations et plus tard de l'Organisation des Nations Unies. Le nationalisme, quant à lui, est un principe qui met l'accent sur la souveraineté et l'indépendance des États-nations. Il valorise la défense des intérêts nationaux et la préservation de l'identité culturelle et politique de chaque pays.

Les tensions entre l'universalisme et le nationalisme ont été une source majeure de dysfonctionnement et de conflits dans le système international. Les défis posés par ces deux principes directeurs incluent notamment :

  • La contradiction entre l'égalité souveraine des États et le pouvoir disproportionné des grandes puissances, comme illustré par le système du Conseil de sécurité de l'ONU.
  • La difficulté de promouvoir et de protéger les droits de l'homme et les valeurs universelles, tout en respectant la souveraineté nationale et les particularités culturelles des différents pays.
  • Les rivalités géopolitiques et les conflits d'intérêts nationaux qui entravent la coopération internationale et la résolution collective des problèmes mondiaux.

La montée du nationalisme et du populisme, qui menace le système multilatéral et les institutions internationales. Pour surmonter ces défis, il était essentiel de trouver un équilibre entre l'universalisme et le nationalisme, en promouvant la coopération et le dialogue entre les États tout en respectant leur souveraineté et leurs spécificités culturelles. De plus, il est crucial de réformer et d'adapter les institutions internationales afin de les rendre plus représentatives, démocratiques et efficaces face aux défis mondiaux.

L'architecture globale de l'Organisation des Nations Unies (ONU) a en effet été influencée par la Société des Nations (SDN), bien qu'elle présente certaines différences notables. Le Secrétariat général de l'ONU, tout comme le Secrétariat de la SDN, a pour fonction de fournir un soutien administratif et organisationnel aux autres organes de l'ONU et d'assurer la continuité de leurs travaux. Le Secrétaire général, qui est à la tête du Secrétariat général, joue un rôle central dans la coordination des activités de l'ONU et la promotion de la paix et de la coopération internationale. La principale différence entre les deux secrétariats réside dans la manière dont le Secrétaire général est élu. Dans le cas de la SDN, le Secrétaire général était nommé par le Conseil de la SDN. À l'ONU, en revanche, le Secrétaire général est nommé par l'Assemblée générale sur recommandation du Conseil de sécurité. Cela confère une légitimité plus large au Secrétaire général de l'ONU, car il est soutenu à la fois par les membres permanents du Conseil de sécurité et par la majorité des membres de l'Assemblée générale. Malgré ces différences, il est indéniable que l'ONU s'appuie sur l'héritage de la SDN, notamment en ce qui concerne les principes d'universalité et de sécurité collective. L'architecture globale de l'ONU, avec ses organes tels que l'Assemblée générale et le Conseil de sécurité, est également influencée par la structure de la SDN. Cependant, l'ONU a évolué et s'est adaptée aux réalités et aux défis du monde d'après-guerre, en mettant en place un système plus cohérent et en intégrant de nouvelles institutions spécialisées pour répondre aux questions économiques, sociales et culturelles.

Les agences spécialisées et leurs rôles

Les agences spécialisées de l'ONU sont des organisations autonomes qui travaillent en coordination avec l'ONU pour résoudre des problèmes économiques, sociaux, culturels et humanitaires spécifiques. Ces agences sont liées à l'ONU par des accords de coopération et sont coordonnées par le Conseil économique et social (ECOSOC), l'un des six organes principaux de l'ONU. L'ECOSOC sert de forum central pour discuter des questions économiques et sociales internationales et pour formuler des recommandations politiques adressées aux États membres et au système des Nations Unies.

Parmi les agences spécialisées de l'ONU, on peut citer :

  • Organisation internationale du travail (OIT) : vise à promouvoir la justice sociale et les droits au travail dans le monde entier.
  • Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) : a pour mission de promouvoir la collaboration internationale dans les domaines de l'éducation, de la science, de la culture et de la communication.
  • Organisation mondiale de la santé (OMS) : chargée de diriger et de coordonner les efforts internationaux pour la santé publique.
  • Banque mondiale : fournit des financements et des conseils techniques pour aider les pays en développement à réduire la pauvreté et à promouvoir une croissance économique durable.
  • Fonds monétaire international (FMI) : surveille l'économie mondiale et fournit des conseils économiques et une assistance financière aux pays membres en difficulté.

Bien que les agences spécialisées soient autonomes, elles travaillent en étroite collaboration avec l'ONU et les autres organisations du système des Nations Unies pour atteindre les objectifs communs. Elles ont hérité des fonctions des anciennes sections techniques de la Société des Nations, mais ont été réorganisées et renforcées pour répondre aux besoins du monde d'après-guerre.

Il est vrai que ces agences peuvent être considérées comme de "grosses bureaucraties" en raison de leur taille et de leur structure organisationnelle complexe. Cependant, elles jouent un rôle crucial dans la résolution de problèmes mondiaux spécifiques et la promotion de la coopération internationale dans divers domaines.

Commissions, programmes et fonds de l'ONU

Les commissions, programmes et fonds de l'ONU sont créés pour répondre à des besoins spécifiques ou à des enjeux mondiaux particuliers. Contrairement aux agences spécialisées, qui sont des organisations autonomes avec des mandats permanents, les commissions, programmes et fonds sont souvent créés avec l'intention d'être temporaires et de disparaître une fois leurs objectifs atteints. Cependant, en pratique, beaucoup de ces entités temporaires finissent par devenir permanentes en raison de l'évolution des besoins et des problèmes mondiaux qu'elles abordent. Par conséquent, la distinction entre les agences spécialisées et ces commissions, programmes et fonds peut devenir floue.

Voici quelques exemples de commissions, programmes et fonds de l'ONU :

  • Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) : a pour objectif d'aider les pays à éliminer la pauvreté, à réduire les inégalités et à atteindre les objectifs de développement durable.
  • Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) : travaille pour améliorer la vie des enfants et des jeunes, en se concentrant sur l'éducation, la santé, la nutrition et la protection des droits de l'enfant.
  • Programme alimentaire mondial (PAM) : fournit une assistance alimentaire d'urgence et soutient les efforts de développement à long terme pour lutter contre la faim et la malnutrition.
  • Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) : protège et soutient les réfugiés, les personnes déplacées et les apatrides dans le monde entier.

Ces commissions, programmes et fonds sont généralement supervisés et coordonnés par l'ECOSOC, qui travaille en étroite collaboration avec les autres organes et institutions de l'ONU pour garantir une approche cohérente et coordonnée face aux problèmes mondiaux.

Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance, également connu sous le nom d'UNICEF, a été créé en 1946 pour répondre aux besoins urgents des enfants dans les pays touchés par la Seconde Guerre mondiale. Au fil des ans, l'UNICEF a élargi son mandat pour aider les enfants dans les pays en développement et ceux confrontés à des crises humanitaires, en se concentrant sur l'éducation, la santé, la nutrition et la protection des droits de l'enfant. En raison de l'évolution des besoins mondiaux et de la reconnaissance continue de l'importance de soutenir les enfants dans les situations difficiles, l'UNICEF est devenu une organisation permanente et joue un rôle clé dans les efforts internationaux pour améliorer la vie des enfants et des jeunes partout dans le monde.

L'UNICEF travaille avec des gouvernements, des organisations non gouvernementales, des organisations internationales et d'autres partenaires pour mettre en œuvre des programmes qui soutiennent les enfants et leurs familles. Parmi les domaines d'action de l'UNICEF, on peut citer :

  • Éducation : l'UNICEF soutient l'accès à une éducation de qualité pour les enfants, en particulier les filles et les enfants vivant dans des zones touchées par des conflits ou des catastrophes naturelles.
  • Santé : l'UNICEF travaille pour réduire la mortalité infantile et améliorer la santé des enfants grâce à des interventions telles que la vaccination, la prévention et le traitement du paludisme, et la promotion de l'allaitement maternel.
  • Nutrition : l'UNICEF lutte contre la malnutrition, en mettant l'accent sur la prévention et le traitement de la malnutrition aiguë sévère et la promotion d'une alimentation adéquate pour les enfants.
  • Protection de l'enfance : l'UNICEF œuvre pour protéger les enfants contre la violence, l'exploitation, les abus et la négligence, et pour promouvoir les droits de l'enfant dans le cadre de la Convention relative aux droits de l'enfant.

L'UNICEF est financé par des contributions volontaires des gouvernements, des organisations non gouvernementales, des entreprises et des particuliers. Il continue de jouer un rôle essentiel dans la promotion du bien-être des enfants dans le monde entier.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) est une organisation humanitaire créée en 1961 et gérée par l'ECOSOC. Son objectif principal est de lutter contre la faim et la malnutrition, en particulier dans les pays en développement et ceux touchés par des conflits ou des catastrophes naturelles. Le PAM travaille en étroite collaboration avec d'autres organisations des Nations Unies, dont le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Cependant, malgré la volonté de coordonner les efforts et de travailler ensemble, les organisations et les programmes des Nations Unies peuvent parfois rencontrer des difficultés sur le terrain en raison de la confusion et des rivalités entre eux. Ces problèmes peuvent être attribués à divers facteurs, tels que :

  • Chevauchement des mandats : Les organisations et les programmes peuvent avoir des objectifs similaires, ce qui entraîne un chevauchement des efforts et des compétitions pour les ressources et l'attention.
  • Manque de communication : Les organisations et les programmes peuvent ne pas communiquer efficacement entre eux, ce qui peut entraîner une mauvaise coordination et un gaspillage des ressources.
  • Différences culturelles et organisationnelles : Les organisations et les programmes peuvent avoir des approches et des méthodes de travail différentes, ce qui peut entraîner des malentendus et des tensions.

Le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) a été créé en 1972 lors de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement humain à Stockholm. Il est le principal organisme des Nations Unies chargé de promouvoir la protection de l'environnement et le développement durable à travers le monde. Le PNUE travaille en étroite collaboration avec diverses organisations gouvernementales et non gouvernementales, ainsi qu'avec d'autres agences des Nations Unies et des partenaires internationaux pour aborder les défis environnementaux mondiaux et locaux.

Cependant, la coordination entre le PNUE et ces organisations peut parfois poser des problèmes en raison de plusieurs facteurs, tels que :

  • Chevauchement des mandats et des compétences : Le PNUE et les autres organisations partenaires peuvent avoir des objectifs similaires ou complémentaires, ce qui peut entraîner un chevauchement des efforts et des compétitions pour les ressources et l'attention.
  • Manque de communication et de partage d'informations : Les organisations impliquées peuvent ne pas communiquer efficacement entre elles, ce qui peut entraîner une mauvaise coordination et un gaspillage des ressources.
  • Différences culturelles, organisationnelles et politiques : Les organisations partenaires peuvent avoir des approches et des méthodes de travail différentes, ainsi que des priorités politiques distinctes, ce qui peut entraîner des tensions et des difficultés à travailler ensemble.

Organisations liées à l'ONU

Les organisations liées sont des organisations qui font partie du système des Nations Unies mais ne sont pas directement subordonnées à l'ECOSOC. La Cour internationale de justice (CIJ) en est un exemple. Créée en 1946, la CIJ est l'organe judiciaire principal des Nations Unies et a pour mission de régler les différends juridiques entre les États membres et de donner des avis consultatifs sur les questions juridiques soumises par les organes de l'ONU et les agences spécialisées autorisées à le faire.

Les juges de la CIJ sont élus par l'Assemblée générale et le Conseil de sécurité des Nations Unies pour un mandat de neuf ans. La CIJ est basée à La Haye, aux Pays-Bas, et est composée de 15 juges représentant les principales formes de civilisation et les principaux systèmes juridiques du monde.

Depuis sa création, la CIJ a traité de nombreux litiges internationaux, en particulier des litiges frontaliers. Voici quelques exemples de cas qu'elle a traités :

  • Affaire du détroit de Corfou (1947) : La CIJ a été saisie d'un différend entre l'Albanie et le Royaume-Uni concernant la responsabilité de l'Albanie pour le minage du détroit de Corfou et les dommages causés aux navires britanniques. La Cour a jugé que l'Albanie était responsable et devait indemniser le Royaume-Uni pour les dommages causés.
  • Affaire relative à la frontière terrestre et maritime entre le Cameroun et le Nigeria (1994) : La CIJ a été saisie d'un différend concernant la délimitation de la frontière terrestre et maritime entre le Cameroun et le Nigeria, notamment dans la péninsule de Bakassi, une région riche en ressources naturelles. En 2002, la Cour a rendu un arrêt en faveur du Cameroun, attribuant la souveraineté sur la péninsule de Bakassi au Cameroun et délimitant la frontière terrestre et maritime entre les deux pays.

Ces affaires montrent l'importance de la CIJ en tant qu'institution internationale chargée de résoudre les différends entre les États membres de l'ONU et de contribuer à la paix et à la stabilité internationales.

Les tribunaux pénaux internationaux ad hoc, tels que le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) et le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), ont été créés par le Conseil de sécurité de l'ONU dans les années 1990 pour juger les personnes responsables de violations graves du droit international humanitaire, y compris les génocides, les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre. Ces tribunaux ont été établis spécifiquement pour répondre aux situations de conflit dans ces régions et ont une durée limitée.

Bien qu'ils fassent partie du système de l'ONU, ces tribunaux ad hoc sont autonomes dans leur fonctionnement et leur prise de décision. Ils ont leur propre personnel, leurs propres juges et leurs propres règles de procédure et de preuve. Leur objectif principal est de contribuer à la restauration de la paix et de la sécurité internationales en mettant fin à l'impunité pour les crimes les plus graves commis lors de ces conflits.

Ces tribunaux ad hoc sont distincts de la Cour pénale internationale (CPI), qui est une institution permanente et indépendante chargée d'enquêter sur les crimes les plus graves commis partout dans le monde et qui n'est pas formellement liée à l'ONU, bien qu'elle coopère étroitement avec l'organisation.

Le rôle des organisations non gouvernementales dans le contexte de l'ONU

Les organisations non gouvernementales (ONG) jouent un rôle essentiel dans le système des Nations Unies, en complétant et en soutenant les efforts des gouvernements et des organisations intergouvernementales pour résoudre les problèmes mondiaux. Les ONG apportent leur expertise, leurs ressources et leurs réseaux à l'ONU, et en retour, l'ONU leur offre un forum pour exprimer leurs préoccupations et collaborer avec d'autres acteurs de la société civile et des gouvernements.

Dans le cadre de l'ONU, les ONG peuvent obtenir le statut consultatif auprès de l'ECOSOC (Conseil économique et social des Nations Unies), ce qui leur permet de participer aux délibérations et aux travaux de l'organisation. Les ONG ayant ce statut peuvent assister aux réunions, soumettre des déclarations écrites, organiser des événements parallèles et collaborer avec les gouvernements et d'autres acteurs sur les questions qui les concernent.

La relation entre les ONG et l'ONU est ainsi plus formalisée et intégrée que celle entre les ONG et la Société des Nations, laquelle avait déjà reconnu l'importance des ONG dans la promotion de la paix et de la coopération internationale. L'institutionnalisation des ONG dans le cadre de l'ONU a permis de renforcer leur rôle et leur impact dans la résolution des défis mondiaux, allant de la protection des droits de l'homme à la lutte contre la pauvreté et le changement climatique.

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Lors de la Conférence de San Francisco en 1945, la participation des acteurs non gouvernementaux aux négociations et à l'Assemblée générale a été reconnue comme un élément important pour assurer une collaboration efficace et inclusive au sein de l'ONU. La Charte des Nations Unies a donc prévu la création d'un statut consultatif pour les ONG, leur permettant de contribuer à l'élaboration des politiques et des programmes de l'organisation.

La Conférence des organisations non gouvernementales en 1948 a marqué une étape importante dans l'intégration des ONG au processus des Nations Unies, en reconnaissant leur rôle crucial dans la promotion de la paix, du développement et des droits de l'homme. Depuis lors, les ONG ont été de plus en plus associées au travail de l'ONU, tant au niveau de la formulation des politiques qu'à la mise en œuvre des projets sur le terrain.

En 1996, le statut des ONG au sein de l'ONU a été réformé pour tenir compte de l'évolution du nombre et de la nature des ONG, ainsi que de leur rôle croissant dans les affaires internationales. Cette réforme a renforcé la capacité des ONG à participer aux processus de décision et à travailler en partenariat avec les agences de l'ONU et les gouvernements.

La coopération entre les ONG et les agences de l'ONU sur le terrain est essentielle pour assurer une mise en œuvre efficace et durable des programmes et des projets. Les ONG apportent leur expertise, leurs ressources et leurs réseaux locaux, ce qui permet aux agences de l'ONU d'adapter leurs interventions aux besoins spécifiques des populations concernées et de renforcer l'impact de leur action.

Le statut consultatif des ONG au sein de l'ONU peut être perçu de différentes manières. D'un côté, il peut être considéré comme une reconnaissance et une valorisation du rôle des ONG dans les affaires internationales. En leur accordant un statut consultatif, l'ONU reconnaît l'expertise, les connaissances et les compétences spécifiques des ONG, et leur permet de contribuer à l'élaboration des politiques et des programmes de l'organisation. Cela peut également renforcer la légitimité et la crédibilité des ONG, en les intégrant dans un cadre international reconnu.

D'un autre côté, le statut consultatif peut être perçu comme un moyen de contrôler les ONG et de limiter leur autonomie. En obligeant les ONG à se conformer aux règles et aux procédures de l'ONU, et en les intégrant dans l'organigramme général de l'organisation, le statut consultatif peut restreindre la liberté d'action des ONG et les empêcher de défendre pleinement leurs objectifs et leurs principes. Il est possible que certaines ONG considèrent le statut consultatif comme une mise sous tutelle, qui les oblige à adapter leurs activités et leurs priorités en fonction des exigences de l'ONU.

La question de savoir si le statut consultatif est une reconnaissance ou un moyen de contrôler les ONG dépend en grande partie de la manière dont les ONG et l'ONU interagissent et collaborent dans la pratique. Il est important de trouver un équilibre entre la reconnaissance du rôle des ONG et le respect de leur autonomie, tout en assurant une coopération efficace et transparente avec les agences de l'ONU.

Concernant la structure de l'ONU, il est vrai qu'elle est plus complexe que celle de la Société des Nations. Cela s'explique en partie par la volonté d'intégrer un plus grand nombre d'acteurs et de domaines d'action, ainsi que par la nécessité de répondre aux défis mondiaux toujours plus nombreux et diversifiés. Cette complexité peut à la fois être une force et un défi pour l'ONU, car elle permet une action plus complète et cohérente, mais elle peut également entraîner des difficultés de coordination et de communication entre les différentes entités de l'organisation.

Annexes

Références