L’action humanitaire après la Deuxième guerre mondiale

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La situation humanitaire suite au deuxième conflit mondial
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Il faut d’abord distinguer au moins théoriquement l’action humanitaire en temps de paix et l’action humanitaire en temps de guerre. Ce sont deux types d’action différents. Le professeur Schulz s’est focalisé un peu plus sur les actions humanitaires en temps de guerre parce que les actions humanitaires en temps de paix sont relativement peu disputées, lorsqu’il y a un tremblement de terre par exemple, l’action humanitaire s’organise sur le plan national d’abord et puis sur le plan international s’il s’agit d’une crise majeure. Le problème est que parfois les moyens mis à disposition sont parfois insuffisants, mais il n’y a pas de problématiques comme dans le contexte de l’action humanitaire en guerre où il y a des dilemmes vraiment fondamentaux.

Donc, si on parle de l’action humanitaire, il y a la possibilité de structurer le temps selon les types d’action. On peut dire que là, il y a eu une phase traditionnelle dans laquelle l’action humanitaire en temps de guerre était encore dominée très largement par le CICR et c’est jusqu’au début des années 1970 qu’il y a eu l’entrée en scène du « sans-frontiérisme », c’est-à-dire avec la fondation de Médecins sans frontière et de l’humanitarisme dit révolutionnaire. Donc, il y a sur le plan idéologique, sur le plan des principes, il y a une évolution entre des pratiques traditionnelles du CICR et le nouveau mouvement du sans-frontiérisme.

Après, il faut décortiquer si les différences sont tellement vastes ou si ce sont des différences surtout idéologiques, mais qui dans la pratique s’évaporent parce qu’on est face au même défi et face au même problème.

On peut dire aussi qu’à partir de 1990, il y a eu quand même dans une certaine mesure une nouvelle époque pour le CICR en tout cas parce que son rôle a été considérablement renforcé. Parmi tous les acteurs qu’on peut appeler « non gouvernementaux », à savoir, dû au fait que le CICR a été accrédité officiellement et de manière permanente avec un statut d’observateur auprès de l’Assemblée générale de l’ONU. C’est un statut tout à fait singulier qui correspond donc un peu à sa prétention d’être un acteur qui ne se mêle pas avec les ONG classiques ou telles qu’elles sont mentionnées dans la Charte de l’ONU en 1945.

Donc, le CICR veut se distinguer dans ce champ des acteurs qui sont de facto non étatique et pour le CICR, on peut dire que c’est un peu plus vrai, il est plus proche aux États que d’autres ONG ou que les ONG traditionnelles tandis qu’il n’est pas fondé par les États. Il y a cette ambiguïté.

On peut aussi voir l’action humanitaire en temps de guerre en regardant le type de conflit qui émerge et qui domine à une certaine époque. Cela est un peu plus arbitraire parce qu’il y a eu toujours des guerres civiles. Donc, on ne peut pas dire vraiment qu’un type de conflit a remplacé un autre, mais il y a eu quand même prépondérance de certains conflits comme les conflits interétatiques, puis à partir d’un certain moment, les guerres civiles, les guerres de décolonisation sont entrées en scène.

Donc, si on veut regarder les types de conflits dans lesquelles se déroule l’action humanitaire, on peut distinguer la période d’après-guerre immédiate, donc les années 1945 jusqu’à 1949 qui est la période où vraiment les conséquences de la Deuxième Guerre mondiale étaient ressenties et où toute l’action humanitaire était encore dominée par les conséquences de la Deuxième Guerre mondiale. Puis, s’en suivit la phase des guerres de décolonisation commençant par la guerre d’Indonésie en 1949 et cela va jusqu’à l’effondrement de l’Empire portugais en 1973 qui est le dernier grand empire européen qui s’est effondré. Dans la Guerre froide, il y a eu une multiplication des guerres par procuration. proxy war en anglais ou stellvertreterkrieg en allemand. C’est-à-dire des guerres où se sont des factions rebelles et gouvernementales qui s’opposent, mais pour des raisons idéologiques, elles sont soutenues ou même mobilisé d’une certaine manière par les grandes puissances acteurs sur le terrain. Les grandes puissances ou les superpuissances tel que l’Union soviétique et les États-Unis fournissent les armes, mais aussi des fois la Chine ou d’autres acteurs émanent du camp occidental fournissent les armes, fournissent les conseillers militaires, fournissent parfois du personnel militaire qui s’engage. Donc, c’est un type de guerre qui devient de plus en plus fréquent à partir des années 1970 parce que c’est le moment où il y avait auparavant la guerre du Vietnam par exemple qu’on peut considérer comme un peu plus qu’un proxy war parce que les Américains étaient massivement et directement impliqués eux-mêmes. Mais, l’Union soviétique avait en fait déclenché toute une série de guerres où elle s’est investie massivement comme aussi avec Cuba à partir du milieu des années 1970 à cause notamment de l’essor des mouvements communistes comme c’était le cas en Éthiopie et aussi dans toutes les colonies africaines portugaises comme en Angola ou au Mozambique par exemple ; partout om il y a eu des guerres civiles par la suite qui ont continués dans le cas de l’Angola jusqu’aux années 1990 d’ailleurs ou était impliqué très fortement l’Union soviétique. Justement, dans le cas angolais, les Américains étaient obligés de se retirer à cause du Congrès américain qui n’avait plus autorisé de financer les livraisons d’arme et l’implication des États-Unis dans ce conflit. Par conséquent, c’était d’autres acteurs qui s’opposaient aux forces communistes et soutenues par l’Union soviétique comme, par exemple, l’Afrique du Sud et la Chine aussi, la République populaire qui n’a pas soutenu la même faction que l’Union soviétique en Angola, mais plutôt la faction soutenue par l’Afrique du Sud. Il y a parfois des coalitions très bizarres dans la Guerre.

Puis, depuis 1990, on parle de l’essor des guerres asymétriques. Ce sont des guerres où il y a des guerres de guérilla d’un côté que les autres acteurs essaient de contrer avec des armements conventionnels, ou bien des actes terroristes, ou bien simplement, il y a la multiplication des guerres civiles sans implication directe des grandes puissances parce qu’ils considèrent que l’enjeu n’est pas aussi important, le conflit idéologique étant terminé entre l’Union soviétique qui s’est effondré de toute manière en 1991 qui est remplacée partiellement et territorialement par la Russie comme grande puissance, mais donc, l’enjeu idéologie n’est plus là, plus autant qu’auparavant de toute manière. Par conséquent, les grandes puissances hésitent ou décident simplement de ne pas s’investir. Donc, ce sont des guerres civiles autochtones partiellement avec une mixtion très réduite ou inexistante des superpuissances.

Donc, depuis les années 1990 aussi, il y a eu aussi d’abord une baisse de l’aide au développement qui a apparemment déclenché une multiplication des conflits dans des zones pauvres comme en Afrique par exemple. Donc, il y a eu l’effondrement des États au Soudan, en Somalie, etc. Voilà un nouveau type de guerre qui s’est développé.

Il s’agit surtout de survoler l’action humanitaire en guerre.

Renouveau organisationnel de l’action humanitaire
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La catastrophe humanitaire laissée par la Deuxième Guerre mondiale a causé de nombreux défis. Pour les acteurs humanitaires, il y a eu la libération des camps, des camps de prisonniers et des camps de travailleurs forcés, des camps de rassemblement et des camps de mort. Il y a eu à peu près trente millions de déplacés. En fait, la distinction logique inventée par les scientifiques et par le Haut-commissariat pour les réfugiés, entre les réfugiés en dehors d’un pays et les personnes déplacées, c’est distinction n’était pas faite à l’époque de l’après-guerre, elle a été inventée plus tard. À l’époque, il n’y avait pas encore cette distinction.

Il y avait vingt millions de personnes à peu près temporairement sans-abri, il y a eu des famines, des épidémies, des prisonniers de guerre qui fallait rapatrier et aussi les travailleurs forcés.

L’ONU est née et cela va changer un peu le cadre d’action des acteurs humanitaires non étatiques. Il y a eu aussi dans l’ensemble des organisations onusiennes des acteurs humanitaires de leur propre autorité, notamment la toute première organisation mise en place par les Nations Unies avant la lettre qui était l’UNRA. L’UNRA était une agence établie par les États-Unis et aussi par les alliés occidentaux pour justement sauver de la famine et de détresse les personnes dans les territoires libérés par le nazisme ou que les alliés pouvaient libérer du nazisme. C’était donc une organisation intergouvernementale qui était largement financée à plus de 90% par les États-Unis et qui représentait jusqu’à là le plus grand effort de secours international dans le monde. Donc, beaucoup plus forte et beaucoup plus grande que l’American relief administration suite à la Première Guerre mondiale.

De plus, UNICEF a été fondé au mois de décembre 1946 pour structurer ou consolider mieux l’action en faveur des enfants. Il y a une répétition, la Première Guerre mondiale a produit d’une certaine manière l’Union internationale de secours aux enfants, une ONG. La Deuxième Guerre mondiale, elle a produit d’une certaine manière UNICEF, c’est-à-dire une organisation intergouvernementale pour l’enfance et pour l’éducation des enfants. La cause profonde était la situation déplorable des enfants dans des parties d’Aise et de l’Europe à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. UNICEF, contrairement à UNRA qui a été fermée en 1946 et 1947 dus au fait que les États-Unis ne voulaient plus financer en fait l’aide humanitaire dans les zones dominées par l’Union soviétique pour des raisons politiques clairement parce que si les États-Unis livraient des denrées alimentaires et des médicaments en Pologne, en Ukraine, en Russie, dans tous les pays occupés à la fin de la Deuxième Guerre mondiale par l’Union soviétique, c’était l’Union soviétique qui en été le bénéficiaire parce que de toute manière les sociétés ne pouvaient pas se développer librement ne pouvait pas opter pour un camp et ne pouvaient pas choisir si elles voulaient se rapprocher aux États-Unis ou rester ou devenir communiste sous les auspices de l’Union soviétique. Donc, UNRA a été aboli ou supprimé pour cette raison-là.

Le World Health Organization a vu le jour, le FAO et le IRO pour les réfugiés palestiniens et les personnes déplacées en Europe qui a été remplacée par la suite par le Haut-Commissariat pour les réfugiés. Donc, toute la structure des organisations internationales change et cela a aussi un impact sur l’action humanitaire.

On peut dire que la structure se consolide sur le plan intergouvernemental ce qui ne fait pas que les ONG deviennent superflues et cela se voit très rapidement.

À partir de 1946 sur le plan politique il y a eu un changement de contexte parce que la Guerre froide se fait de plus en plus sentir. On peut discuter quand exactement avait commencé la Guerre froide, en général on donne la date de 1947. On peut aussi argument très bien que c’est déjà en 1945 que la Guerre froide avait commencée parce que dès que l’ennemi commun, l’Allemagne nazie, l’Italie fasciste et le Japon ont capitulé, l’ennemi commun n’était plus là et à partir de ce moment-là, le conflit idéologique explosait.

En tout cas, le conflit idéologique planétaire se fait sentir de plus en plus à partir de 1946, le communisme contre le capitalisme divise l’Europe et commence à partir des années 1950 se fait sentir aussi dans le monde entier. L’aide humanitaire dans ce contexte international devient un instrument politique. Comme l’aide humanitaire, l’aide au développement, l’aide aux enfants, tout cela devient aussi des instruments politiques comme le plan Marshall lancé par les États-Unis à partir de 1947. Et aussi, dans le fait que les ONG américaines se multiplient, en particulier à partir de la Deuxième Guerre mondiale. Donc, ce n’est pas seulement le gouvernement américain, mais c’est aussi la société civile américaine qui s’engage consciente qu’il y a une lutte idéologique dans laquelle les États-Unis sont engagés, c’est aussi la société civile qui se mobilise.

Des ONG américaines sont d’abord très impliquées dans l’aide humanitaire en Europe dans la première phase entre 1945 et 1949, puis à partir des années 1950, il se tourne de plus en plus vers les pays du Sud, vers les pays du tiers-monde, vers l’Asie, vers l’Inde en particulier, vers le Moyen-Orient et vers l’Afrique. Il y a eu une mondialisation de l’action humanitaire à partir des guerres de décolonisation notamment.

Sur le plan du renouveau organisationnel déjà entamé un peu de l’action humanitaire, pendant la Deuxième guerre mondiale et tout à la suite de la Deuxième guerre mondiale, la Croix Rouge suédoise avec le Comte Bernadotte jouait encore un rôle très important presque parallèle au CICR. Save the Children et l’Union internationale de secours aux enfants était active. La Croix Rouge américaine bien sûr était dotée de bien plus de moyens, mais la Croix Rouge américaine agissait prioritairement en faveur des soldats américains eux-mêmes, donc ce n’était pas l’aide internationale par excellence, mais c’était une aide humanitaire de livraison et d’approvisionnement supplémentaire plutôt dans une perspective nationale. Le CICR était particulièrement impliqué dans l’organisation de l’émigration de l’Europe par exemple il était impliqué ! dans l’organisation des embarquements des juifs qui voulaient atteindre la Palestine à partir de plusieurs lieux de l’Europe, mais aussi de l’Afrique du Nord par exemple et c’est aussi lié en partie au fait que d’autres acteurs gouvernementaux n’étaient pas encore en place ou que l’UNRA ne voulait pas s’occuper d’une telle tâche et le CICR avait agi. Mais aussi on peut pour réparer le fait qu’il n’a pas agi beaucoup en faveur des juifs pendant la Deuxième guerre mondiale.

Puis, le deuxième aspect important est la multiplication des ONG humanitaires suite à la Deuxième Guerre mondiale. OXFAM est né en Grande-Bretagne pour lutter contre la famine essentiellement. CARE qui est une très grande ONG américaine a vu le jour en 1945 qui est à l’époque le deuxième plus grand fournisseur d’aide à l’étranger et non religieux et privé. Elle a en fait comme ONG repris les travaux de UNRA à partir de la fermeture de UNRA d’autres parties de ses activités ont été reprises par le International refugee organization et par UNICEF.

De plus, il y avait trois grandes organisations de l’église qui ont vu le jour et/ou qui ont intensifié de manière substantielle leurs activités donc le Lutheran World Relief et le Catholic Relief Services qui sont le plus grand fournisseur d’aide étranger de l’aide à l’étranger de 1946 à 1955. Donc, cela englobe aussi la période du début des années 1950 et de l’Afrique. Le Church World Service qui était composé de dix-sept groupes protestants aux États-Unis qui a vu le jour ne 1946 et qui a fourni 80% des colis transmis en Europe et en Asie par les États-Unis directement donc dans cette période de la fin des années 1940. CROP a été organisé à la campagne américaine. Son but était d’organiser l’entre-aide agricole des États-Unis en faveur de l’Europe essentiellement donc de fournir gratuitement des céréales aux Européens.

Une autre société classique est les quakers qui étaient devenus une ONG vraiment très importante à la fin de la Deuxième Guerre mondiale et qui ont été active par exemple en Palestine suite à la guerre israélo-arabe et notamment la guerre de 1948 qui opposait les juifs immigrés en grande partie et les palestiniens.

À cela s’ajoutent des ONG fondées dans une Deuxième vague. Donc, la première vague des nouvelles ONG sont les ONG fondées directement dans le contexte de la Deuxième Guerre mondiale ou dans l’immédiat après-guerre qu’il y a une nouvelle vague de fondation des ONG humanitaires à partir des années 1950 du notamment à la réorientation de l’aide en faveur du tiers-monde donc c’est essor du tiers-mondisme. Et c’est dans ce contexte qu’on peut citer World Vision qui est aujourd’hui encore le plus grand fournisseur parait-il d’aide international.

Dans les années 1950, il y a eu de nouvelles ONG qui ont vu le jour dans des pays où il y a eu un essor économique miraculeux comme on dit, à savoir l’Italie et l’Allemagne occidentale. En Allemagne en particulier, il y a eu une multiplication très importante des ONG orientées vers l’aide ne faveur du tiers monde à partir des années 1950 c’était Brot für die Welt, Welthungerhilfe et le Caritas allemand qui sont des fondations qui ont été provoquées en partie par la famine ou on peut parler des famines parce qu’il y a une succession de famines en Inde au cours des années 1950. Les fournisseurs privés et publics allemands sont devenus par exemple le plus grand donateur de l’aide humanitaire puis de l’aide au développement en Inde pendant la Guerre froide et tout au long de la période de la Guerre froide, l’Allemagne était le fournisseur le plus grand de l’aide humanitaire pour l’Inde.

Les articles typiquement délivrés étaient de l’aide alimentaire, des vêtements, des tentes, des antibiotiques, des médicaments, donc, disons, là on ne voit pas vraiment un changement fondamental, c’est un peu comme dans l’entre-deux-guerres.

Une partie des ONG se réoriente vers le tiers monde. Avec cela va aussi une lente réorientation du type de l’aide. L’aide humanitaire c’est l’aide d’urgence typiquement et on commence à s’orienter de plus en plus vers l’aide à long terme, à moyen terme c’est l’aide au développement. Donc on peut dire que Brot für die Welt et Welthungerhilfe, World vision avait commencé avec l’aide d’urgence et se sont tourné de plus en plus vers l’aide de longs termes, l’aide en faveur du développement.

Des exceptions sont des acteurs humanitaires qui sont restés dans l’urgence ou qui se sont développé pour l’aide en urgence notamment dans des crises miliaires en plus du CICR, Médecins sans frontières s’est fondé en France en 19871 et Médecins du monde fondé également en France aussi répandues moyennant des sections nationales, comme médecins sans frontières il y a des sections belges, allemandes, etc., au début des années 1980. C’était un faite une session d’une partie des membres de médecins sans frontières avait fondé Médecin du monde parce qu’il y a eu un désaccord sur une action à mener.

Le renouveau juridique et des pratiques de l’action humanitaire[modifier | modifier le wikicode]

Il y a eu donc les quatre conventions de Genève adopté en 1949. La première résume l’état des lois et coutumes de la guerre donc revient à la convention de La Gaye de 1907 et le modernise, puis la deuxième convention de Genève s’occupe des blessés et des malades donc comme auparavant les conventions de Genève 1929 dans le cadre de la guerre terrestre et de la guerre maritime, et Genève trois s’occupe de la protection des prisonniers de guerre et la plus grande innovation est Genève quatre qui envisage la protection des civils en situation de guerre donc sur le remaniement du projet de Tokyo qui n’a été pas officiellement adopté en 1934.

Le CICR voit son statut international consolidé avec les quatre conventions de Genève contrairement à la première convention de 1864, il est mentionné dans les quatre conventions donc il est son existence est confirmée officiellement, il est reconnu par les États ce qui fait un peu la particularité de son statut déjà à partir de cette époque-là. Donc, il a un statut juridique et il a une personnalité aussi en termes juridiques.

Le CICR donc se souci en particulier à la base de Genève quatre du sort des civils donc de la population incivile touchée par des conflits armés et il obtient dans le droit de visite des camps de prisonniers et des internés civils comme aussi les États dit protecteurs.

Donc, en principe, selon les conventions de Genève I à IV, même dans les guerres civiles un minimum des stipulations des conventions de Genève doit être respecté cependant les États hésité comme dans le passé auparavant à s’obliger vraiment à respecter entre également les conventions de Genève dans un contexte de guerre civile. C’est pourquoi, c’est un contexte particulier qu’il avait provoqué, le CICR il avait revendiqué et obtenu en 1977 l’adoption d’un protocole additionnel qui visait à renforcer l’obligation des États et aussi des acteurs belligérants no étatiques donc des rebelles donc de respecter les règlements des conventions de Genève dans un conflit armé.

Donc, les quatre conventions de Genève représentent maintenant un tournant majeur dans le développement du droit de la guerre.

Il y a eu aussi la nouvelle convention pour la protection des réfugiés adoptée dans les enceintes de l’ONU en 1951. Le porteur de cette convention a été les États européennes et à partir des années 1960 elle s’applique au niveau mondial. C’était aussi dans le contexte européen tout d’abord que la convention avait été appliquée. C’est aussi le Haut-commissariat pour les réfugiés qui avait d’abord agi pour l’Europe puis son mandat a été élargi au cours des années 1950 à cause du fait qu’il y avait des crises de réfugiés ailleurs aussi. Donc, le système européen là aussi s’est globalisé.

Le champ humanitaire s’est élargi aussi dans l’après-guerre pour comprendre qu’on peut rénover notamment l’aide humanitaire lors des catastrophes naturelles. Les sociétés nationales de la Croix Rouge s’y investissent moyennant la Ligue qui réadopte un nouveau nom qui devient la Fédération des associations de la Croix Rouge dans l’après-guerre.

Alors, il y a eu de l’aide massive lors des famines indiennes au cours des années 1950, lors des famines qui avait lieu dans la deuxième partie des années 197à et au début des années 1980 ou bien alors lors des tremblements de terre au Pakistan, des tsunamis comme au Sri Lanka ou des inondations répétées qui avait lieu à Bangladesh par exemple.

Essor et limites de l’action humanitaire en guerre
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Il faut regarder l’action humanitaire pendant la Guerre froide et les guerres de décolonisation. Pour le cadre général et pour la compréhension générale, ce qui est important est de savoir que malgré le fait qu’il y a eu l’ONU et aussi des organisations spécialisées comme UNICEF ou le Haut-commissariat pour les réfugiés. Il restait beaucoup de marge de manœuvre pour les acteurs non étatiques ou les acteurs non gouvernementaux, pour les ONG pour s’impliquer dans l’aide humanitaire simplement parce que l’ONU remplit dans le système international un rôle éminemment politique. Et dès qu’il y a une crise où l’ONU est impliquée politiquement, elle ne peut que difficilement agir comme acteur humanitaire en même temps. Souvent, les États, les parties d’un conflit ne les acceptent tout simplement pas.

Cette compartimentalisation de sa responsabilité et des terrains d’actions se dégageaient très rapidement suite à la fondation de l’ONU notamment déjà dans le cadre de la guerre civile en Palestine. Le seul terrain humanitaire où l’ONU a été très active tout au long de la période de la Guerre froide et âpre et l’aide en faveur des réfugiés.

Une crise qui avait défini un peu les rapports entre le CICR est l’ONU était la guerre civile en Palestine qui mène à la fondation de l’État d’Israël. En fait, il y a eu un peu des guerres civiles avant la fondation puis il y a eu la fondation de l’État d’Israël entre un État, un belligérant qui n’a pas d’État et au moment où l’État d’Israël était reconnu internationalement donc jusqu’au moment où l’État d’Israël a été reconnu internationalement on peut parler d’une guerre civile.

La guerre civile en Palestine[modifier | modifier le wikicode]

La guerre civile en Palestine avait causé à peu près un million de réfugiés palestiniens dont le retour n’avait pas été systématiquement autorisé par l’État d’Israël suite à sa création. Donc les réfugiés ne pouvaient pas retourner chez eux, ils devaient rester en Transjordanie, au Liban, en Égypte par exemple.

L’ONU avait pris une partie dans ce conflit parce qu’elle avait adopté la résolution 280 concernant le partage de la Palestine. Donc, elle a proposé la création de deux États, un État israélien, un État palestinien et par conséquent elle a pris une position politique dans le conflit et son rôle humanitaire n’a été pas prépondérant dans cette crise-là.

En fait, c’était des ONG neutres et impartiales acceptées par les deux parties, les Israéliens et les Palestiniens qui ont été acceptées comme acteurs humanitaires en zone de conflit. Mais, en dehors des zones de conflit, c’est le CICR d’une part, la Ligue nationale des associations de la Croix Rouge d’autre part, ainsi que le American Society of Friends, les quakers qui avaient organisé d’abord l’aide d’urgence en faveur des réfugiés palestiniens dans les pays limitrophes au nouvel État d’Israël.

Chacun de ces groupes, donc le CICR, le American Society of Friends et la Ligue des associations nationales de la Croix Rouge avaient géré des territoires définis et approvisionnés les réfugiés qui se trouvaient dans ces territoires. C’est au moment où le CICR avait réalisé que les réfugiés ne pouvaient pas retourner en Israël qu’ils sentaient que la tâche les dépasser. C’est à partir de ce moment-là qu’il avait pris contact avec l’ONU pour demander la création d’une agence spécialement pour les réfugiés palestiniens. C’est UNRW qui était l’idée que cette agence allait pourvoir l’aide humanitaire, mais aussi construire des logements pour que les réfugiés palestiniens puissent rester dans les zones où ils se trouvaient suite au conflit. Donc, il fallait organiser les travaux dans les zones où se trouvaient les réfugiés pour loger les réfugiés de manière définitive.

C’est un cas évidemment très critique parce qu’en créant des logements, on accepte aussi le fait accompli, c’est-à-dire que les réfugiés ne peuvent plus retourner donc c’est aussi très problématique sur le plan humain, c’est une aide nécessaire, mais c’est aussi une acceptation que les réfugiés ne peuvent plus retourner d’où ils viennent.

Donc cela était un élément qui à un moment définissait les relations entre le CICR, d’autres acteurs humanitaires non gouvernementaux et l’ONU.

La guerre de Corée[modifier | modifier le wikicode]

Le deuxième moment clef est la guerre de Corée de 1950 à 1953. Là c’était encore plus clair. L’ONU était partie d’un conflit, donc elle ne pouvait pas agir en même temps en temps qu’acteur humanitaire parce que l’ONU avait opposé l’agression nord-coréenne, c’est une réelle agression nord-coréenne contre la Corée du Sud et elle avait mandaté les États de faire ce qu’ils pouvaient faire pour contrer cette agression. Par conséquent, l’intervention militaire dirigée par les États-Unis de facto, mais qui rassemblait une trentaine d’États, cette coalition menait la guerre sous le drapeau des Nations Unies. Donc, c’était les Nations Unies contre la Corée du Nord.

Par conséquent, l’action humanitaire en faveur des militaires blessés, en faveur des prisonniers de guerre, en faveur des civils tombait théoriquement dans le ressort du CICR. Cependant, dans ce conflit, le CICR se trouvait face à un dilemme parce que la Corée du Nord n’avait pas accepté une mission du CICR tout au long du conflit. Donc, il y a eu application unilatérale des conventions de Genève nouvellement négocié et adopté en 1949, c’est-à-dire dans les zones de la Corée du Sud où agissaient les Nations Unies, le CICR était bien entendu admis et il pouvait visiter les camps de prisonniers de guerre où se trouvaient les Coréens du Nord et approvisionner de l’aide en leur faveur et ils pouvaient coopérer avec les militaires américaines. Tandis qu’au Nord, ils ne pouvaient pas aider les prisonniers de guerre, il ne pouvait pas intervenir humanitairement en faveur des prisonniers de guerre américaine ou britannique ou émanant d’autres pays qui tombaient dans les mains de la Corée du Nord.

Donc, la convention III n’avait pas été respectée et en général, les conventions de Genève n’ont pas été respecté par la Corée du Nord.

La Hongrie[modifier | modifier le wikicode]

Lorsqu’en Hongrie il y a eu une transformation politique majeure en 1956 qui menait au remplacement du gouvernent communiste par un gouvernement composé encore de communistes, mais qui se disait libéré du joug soviétique. L’Union soviétique avait décidé d’intervenir militairement pour remplacer ce gouvernement et pour soumettre à nouveau la Hongrie par la force. Et alors, dans ce moment-là, l’ONU avait, évidemment pas le Conseil de sécurité parce que l’Union soviétique y avait un pouvoir de véto, mais l’Assemblée générale de l’ONU avait condamné cette action militaire de l’Union soviétique en Hongrie. Par conséquent, elle était de nouveau partie, elle avait pris parti pour un côté, pour les hongrois dans ce cas-là et par conséquent, l’ONU ne pouvait pas agir en tant qu’acteur humanitaire.

Cependant, jusqu’avant que le conflit eût éclaté, au mois d’octobre, le CICR avait envoyé une mission à Budapest, juste deux personnes. Il était à la charge de ces deux personnes finalement d’organiser de l’aide humanitaire internationale par le biais du CICR en faveur de la population hongroise. Là aussi c’était une action d’envergure qui démontrait l’utilité du CICR par rapport à l’ONU et au système international.

La guerre du Congo[modifier | modifier le wikicode]

Lors de la guerre du Congo qui avait lieu en 1960 jusqu’à 1963, l’ONU était chargée d’une intervention militaire tandis que le CICR et la Ligue des associations nationales de la Croix Rouge était chargés par l’ONU de rétablir le service médical dans le pays pendant la guerre civile. Le service médical s’est effondré parce que le Congo a passé à l’indépendance sans préparation. Donc, les belges se sont tout simplement retiré, tout le personnel administratif, médical, etc. s’est retiré abruptement du Congo et par conséquent, la situation avait dégradé très rapidement suite à l’indépendance, il y a eu une guerre civile.

La crise de Cuba[modifier | modifier le wikicode]

La crise de Cuba ne joue pas un rôle important dans l’intervention humanitaire, mais le CICR y était impliqué dans le négociations et on voulait lui demander de proposer des équipes neutres pour inspecter les bateaux. En fin de compte cela ne s’est pas matérialisé donc ce n’était pas si important.

L’action en faveur du Cambodge[modifier | modifier le wikicode]

On peut citer encore une action d’envergure qui avait eu lieu à la fin des années 1970 qui est l’action humanitaire organisée conjointement par le CICR et l’UNICEF en faveur du Cambodge. À l’époque elle s’appelait la République du Kampuchéa suite à la défaite des Khmers rouges. Les Khmers rouges avaient établi une dictature communiste extrêmement violente, avaient tué plus que trois millions de personnes pendant cette dictature entre le milieu des années 1970 et la fin. Puis le Vietnam il était intervenu. En fait, le Vietnam socialiste était intervenu pour remplacer ce gouvernement brutal qu’était les Khmers rouges et dans ce contexte il fallait organiser une action humanitaire d’envergure parce qu’il menaçait la famine au Cambodge, les services médicaux étaient quasiment inexistant, les écoles ne fonctionnaient plus, il n’y avait plus d’enseignants, et il fallait aussi aider aux Cambodgiens de se développer, de planter nouveaux des semences, etc. pour qu’ils puissent réinvestir dans l’agriculture.

Donc, c’était une action d’aide d’urgence massive qui englobait 250000 tonnes délivrées dans une période relativement courte. C’est avec cela qu’on peut dire que le CICR est passé dans une autre catégorie parce que c’était UNICEF qui avait demandé le soutien du CICR dans cette action et le CICR jouait un rôle égal avec le CICR. Donc, le CICR émanant d’une ONG, à l’origine il était un acteur privé, et au même niveau qu’une organisation intergouvernementale. Donc, là aussi, on voit que son statut était clairement relevé ce qui explique un peu l’obtention d’un statut d’observateur permanent auprès de l’Assemblée générale des Nations Unies à partir de 1990.

L’application de la convention IV[modifier | modifier le wikicode]

Alors, on peut évidemment poser beaucoup de questions autour de l’action humanitaire en guerre. Une des questions particulièrement importantes est l’application ou non de la convention IV en faveur de la protection des civils.

On peut dire que le bilan est mitigé en fin de compte. Lors de la crise de Suez, la convention IV a été reconnue par les parties du différend, donc l’Israël, la Grande-Bretagne et la France et l’Égypte. Pendant la guerre indo-pakistanaise en 1961 aussi la convention IV était respectée. Lors de la guerre du Moyen-Orient en 1967 la convention IV était appliquée sélectivement par les belligérants donc c’était Israël et les États arabes unis qui étaient la Syrie et l’Égypte qui étaient à l’époque encore unies.

Une autre question est une question par rapport au dilemme fondamental du droit humanitaire donc est-ce que la neutralité humanitaire est respectée par les belligérants. On a vu pendant la guerre de Corée que l’action humanitaire n’a pas été respectée, la convention de Genève n’a pas été respectée, le CICR n’a pas obtenu le droit d’envoyer une mission dans le pays.

Donc, le respect des belligérants est fragile et doit être acquis dans chaque conflit de nouveau.

Le cas des conflits internes[modifier | modifier le wikicode]

Dans des guerres civiles, la régulation était beaucoup moins stricte par rapport à l’application des conventions de Genève de 1949.

Lors de la guerre du Biafra, il y a eu des problèmes assez massifs par rapport à l’application ou non du droit humanitaire dans ce conflit. Alors la guerre du Biafra avait lieu entre 1967 et 1970 en 1969, il y a eu encore des hostilités, mais la guerre arrivait à la fin. C’est la guerre civile au Nigéria qui se transforme en guerre de Sécession, la province du Biafra veut devenir indépendante du Nigéria et à cause d’un blocus total érigé par le gouvernement nigérien, il y a eu une famine qui explose dans la province de Biafra.

Dans ce conflit-là qui est un conflit charnière de la période d’après-guerre, d’abord parce que le CICR est impliqué de manière massive dans un conflit en Afrique ce qui n’était pas le cas auparavant puis parce qu’il y a eu des problèmes, des dilemmes, des problèmes particulièrement brulants dans ce conflit pour les acteurs humanitaires.

En fait, il y a eu une multiplication des acteurs, et dans cette guerre du Biafra, il y a eu une concurrence des acteurs humanitaires par rapport aux livraisons de l’aide en faveur des victimes de ce conflit. Le CICR était en tout cas au début du conflit tout au long de l’année 1967 et jusqu’au milieu de l’année 1968, il était dépassé très largement par l’action humanitaire d’autres organismes, à savoir CARITAS, le Conseil œcuménique des églises, diverses organisations religieuses locales émanant de l’Irlande, de l’Écosse, etc. et qui étaient active au Biafra, mais aussi la Ligue internationale des associations nationales de la Croix Rouge. Par exemple, il y a eu la Croix Rouge suédoise et la Croix Rouge allemande mais aussi UNICEF.

Alors, tous ces organismes, initialement, notamment l’UNICF demandait de pouvoir compter sur le soutien du CICR pour envoyer des marchandises, des denrées alimentaires et des médicaments dans les zones de conflit.

Pour ce qui concerne le Nigéria, il n’y avait pas vraiment un problème parce qu’avec le gouvernement nigérien, le CICR pouvait négocier et pouvait fournir de l’aide en faveur de l’armée nigériane et en faveur des civils qui se trouvaient au Nigéria. Mais en ce qui concerne la province sécessionniste, le Biafra, il y a eu des problèmes tout le temps parce que justement, il y a eu un blocus complet de la province mis en place par le gouvernement nigérien. Donc, en fait, les deux parties se disputaient concernant les conditions d’accès des denrées alimentaires et des médicaments dans les zones biafraises. Le gouvernement nigérien exigeait que l’aide humanitaire soit transportée par la voie terrestre après contrôle par le gouvernement nigérien, c’est-à-dire des forces militaires qui auraient le droit de contrôler toutes les livraisons d’aide humanitaire en faveur des Biafrais. Cependant, le gouvernement du Biafra exigeait que l’aide humanitaire soit livré pas par n’importe quel moyen sans être contrôlé par le gouvernement nigériane. Elle voulait obtenir sa reconnaissance internationale par ce biais-là, mais elle voulait aussi cacher apparemment des livraisons d’arme par voie aérienne. Donc, en fait, il y a eu des points aériens construits pour des livraisons d’arme et en même temps des ponts aériens qui servaient à livrer des marchandises humanitaires et des fois il y a des entreprises privées qui prenait se risque de créer ce pont aérien parfois, il y avait dans un même avion des armements et de l’aide humanitaire pour les ONG qui n’étaient pas traditionnellement impliqués pour l’aide humanitaire.

Pour eux, ce n’était apparemment pas un problème. D’abord, il y avait des sympathisants avec la cause biafraise comme, par exemple, le gouvernement français qui soutenait clandestinement le gouvernement biafrais donc le gouvernement sécessionniste par des livraisons d’armements via le Portugal et des iles portugaises qui se trouvaient en face du Nigéria. Et alors, les ONG, lorsque le CICR s’avérait incapable de trouver un consensus entre les belligérants, il optait simplement à construire leur propre point aérien en payant des entreprises privées qui pouvaient envoyer des marchandises au Biafra, c’est-à-dire des denrées alimentaires et des médicaments essentiellement.

Alors, il y a eu une certaine désolidarisation des autres acteurs humanitaire du CICR y compris même des associations nationales de la Croix Rouge parce que le CICR n’arrivait pas à livrer dans une situation de détresse massive des denrées alimentaires au Biafra. Par conséquent, on commençait à parler de génocide. On parlait d’un génocide organisé parce que la famine se rependait de plus en plus au Biafra et les images télévisées arrivaient dans les télévisions occidentales.

Tandis que le CICR avait réussi à acheminer 200 tonnes de denrées alimentaires entre novembre 1967 et juillet 1968 au Biafra, les besoins étaient évalués à 200 tonnes par jour. Donc, son aide humanitaire était vraiment complètement insuffisante dans cette crise majeure et on parle d’un peu près d’un million de personnes qui ont été mortes à cause de la famine biafraise.

Donc, le CICR lors de ce conflit il risque vraiment de perdre son statut privilégié d’acteur humanitaire en temps de guerre et cela menaçait sa survie comme organisation. C’est dans ce moment-là que le gouvernement suisse avait délégué Auguste Lindt, un diplomate très réputé qui était l’ambassadeur suisse à Moscou à représenter, c’est-à-dire que le gouvernement a mis à disposition du CICR Auguste Lindt pour qu’il soit délégué du CICR au Nigéria et pour qu’il négocie avec Lagos la capitale du gouvernement nigérien un accord.

En fin de compte, il n’est pas arrivé à trouver un accord formel, mais il a obtenu l’acceptation tacite d’un pont aérien organisé par le CICR et qui était accompagné de certains risques, à savoir du risque un des belligérants pouvait tirer sur un avion pour l’atterrir. Donc, c’était un pont aérien selon le CICR quasiment illégal selon le droit humanitaire quasiment illégal parce qu’il fallait toujours le consentement du gouvernement pour approvisionner de l’aide humanitaire aux rebelles même selon les conventions de Genève.

Alors, donc, le CICR avait finalement réussi à s’implanter dans l’action humanitaire et à acheminer 200 000 tonnes de denrées alimentaires et de médicaments au cours d’une année. Cependant, il faut faire un peu abstraction de ces chiffres parce que les besoins ont probablement augmenté au fur et à mesure avec la continuation de guerre.

Cependant, l’action n’a pas réussi en fin de compte parce qu’un avion du CICR a été abattu par les forces armées au mois de septembre 1969 et par conséquent, le CICR a terminé son action humanitaire et il a par la suite revendiqué une codification plus stricte et plus claire pour que les conventions de Genève soient vraiment respecté et que l’aide humanitaire eut être acheminée aussi en faveur des rebelles et cela aussi sans le consentement du gouvernement officiel. Le résultat était le protocole additionnel de 1967 dans lesquelles l’obligation de l’État était un peu affaiblie, mais quand même sens général le renforcement des obligations étatiques dans le conflit civil.

Naissance de Médecins sans frontières (1971)[modifier | modifier le wikicode]

La guerre du Biafra a provoqué aussi la naissance d’une nouvelle ONG qui est Médecins sans frontières et cela représente aussi pour cette raison là une césure importante dans l’histoire de l’humanitaire.

Donc, le contexte général et la naissance du tiers-mondisme, de la gauche, de l’anticolonialisme ou chrétienne ou l’année 1968, la mobilisation générale des sociétés. Donc, la naissance du MSF est un peu une innovation comme Amnesty International le présentait pour les droits de l’homme. Parce qu’auparavant, il y avait des organisations pour les droits de l’homme, mais il n’avait pas la même efficacité et il n’avait pas adressé un public général.

Médecins sans frontières s’entend comme une organisation humanitaire révolutionnaire et militante refusant de se soumettre aux conventions interétatiques de Genève, à la sacrosainte souveraineté étatique. Donc, d’une certaine manière il y a une volonté de révolution dans le domaine de l’humanitaire. On s’en fout du CICR qui respecte toujours, paraît-il la souveraineté étatique, qui se soumet d’une certaine manière aux États.

Donc, ça c’est l’idée d’origine peut-être aussi projetée rétroactivement sur la naissance de Médecins sans frontières. La réalité est beaucoup plus hybride n’est-ce pas. Parce que d’abord, la doctrine MSF n’était pas tout à fait clairement établie au début, mais évolue plutôt dans le cadre des guerres civiles sans règles où MSF s’engage. Ce qu’on peut dire aussi est qu’il y a un accent plus fort mis sur l’éthique médicale que sur l’éthique philanthropique ou juridique que représente le CICR. Donc, l’éthique médicale, c’est le serment d’hypocrite qui stipule que le médecin à un devoir d’aider à la personne en détresse, à la personne malade ou blessée. Donc, c’est le médecin qui est un peu plus au centre de médecins sans frontières que dans le cadre du CICR où il y a le diplomate humanitaire, le juriste humanitaire qui négocie le comportement selon les principes humanitaires des conventions de Genève. Et, ce devoir du médecin à aider est interprété de plus en plus rigoureusement comme un droit et un devoir d’ingérence. Donc, si on pose la question d’où vient le discours actuel sur le droit d’ingérence, cela vient de Médecins sans frontières, c’est eux qui avaient développé le discours d’un droit d’ingérence pour des raisons humanitaires à partir des années 1970 et des années 1980. Et puis, ça arrive ne fin de compte à l’ONU où il y a le droit de protéger selon Kofi Annan à partir des années 2000.

Donc, le devoir d’ingérence évidemment est plus haut comme norme éthique que la souveraineté étatique. Donc MSF met en question la souveraineté étatique et sur le plan théorique au moins, cette organisation veut dépasser d’une certaine manière le système international avec sa structure basée sur la souveraineté étatique.

Pourquoi la guerre du Biafra a formé l’arrière-plan de la naissance de Médecins sans frontières ? Parce qu’il y a eu des médecins français mis à disposition du CICR par la Croix Rouge française au Biafra qui sympathisaient très fortement avec les Biafrais et ils avaient vécu en tant que délégués médecins sur place l’absence de l’envoi des denrées alimentaires et des médicaments et des antibiotiques par le CICR. Ils avaient expérimenté dans le terrain une relative avance d’action du CICR. L’incapacité de livrer les besoins pour les Biafrais. Donc, il y a eu une certaine méfiance qui s’est développée dans le cadre des médecins français à l’encontre du CICR. Tout cela avait déjà pendant la guerre du Biafra mené à des déclarations publiques lorsque les docteurs français comme Bernard Kouchner par exemple qui avait fait des déclarations de presse, il avait signé des articles dans le monde condamnant l’action du gouvernement nigérien en fait pas en termes très forts, mais il a laissé entendre ce qui se passe au Biafra, il a laissé entendre qu’il était désatisfait de l’insuffisance des livraisons humanitaires qui arrivaient au Biafra. Donc, il a pris position dans le public. Dans la hiérarchie et dans la logique du CICR, la dénonciation est le dernier instrument, d’abord c’est la coopération avec les États qui est le principe de base. La dénonciation suit uniquement comme dernière mesure, s’il n’y a aucune autre possibilité pour obtenir des résultats positifs pour les victimes.

Donc, il y a eu une certaine polarisation rétroactive entre l’attitude des médecins français et le CICR par rapport à la guerre du Biafra qui cependant ne correspond pas tout à fait à la réalité parce que le CICR avait déjà à l’époque aussi pris position dans le contexte de la guerre du Biafra et de plus le CICR n’était jamais intervenu pour interdire les médecins français de prendre position dans la presse. Mais disons que c’est le mythe fondateur de médecins sans frontières qu’il faut témoigner s’il y a des violations massives de la dignité humaine par les acteurs belligérants lors d’un conflit.

Le devoir d’aider pour les médecins est interprété en sorte de forme d’ingérence à partir des années 1980 par Bernard Kouchner et d’autres dans le cadre des équipes qui travaillent pour Médecins sans Frontières et Médecins du monde fondé par Bernard Kouchner qui avait été égalent cofondateur de Médecins sans Frontières. Donc, ce droit et devoir d’ingérence est postulé par Médecins sans frontières. Il se heurte cependant aux réalités.

Malgré le fait qu’il était obligé de signer des articles et engagé par le CCIR, ils ne devaient pas en principe fournir des informations au public concernant leur action. C’est l’une des conditions du travail au CICR que c’est le siège qui contrôle l’information qui passe ailleurs et qui contrôle exactement comment on se situe par rapport au gouvernement, à quel moment on dénonce par exemple. Malgré ces principes qui régissent l’action du CICR, le CICR n’est jamais intervenu pour interdire à Bernard Kouchner et à Max Récamier de témoigner de ce qu’ils ont vécu, de la souffrance au Biafra. Le CICR ne les a donc pas forcés à la discrétion, ne les a donc pas sanctionnés lorsqu’ils sont revenus au Biafra ou lorsqu’ils sont repassés par Genève. De plus, on peut aussi constater que le CICR lui-même avait alerté l’opinion publique à plusieurs reprises par rapport à la détresse des Biafrais.

Donc, il s’agit plutôt d’un mythe fondateur, c’est la construction d’une divergence apparente entre les docteurs français et le CICR au moment de la guerre biafraise. S’il y avait divergence ce pourrait être même pas une divergence, c’est la frustration partagée du siège et des docteurs français au Biafra que l’aide humanitaire souhait, les médicaments dont on avait besoin n’arrivaient pas au Biafra parce que le CICR a hésité pendant plus de six mois avant d’établir un pont aérien pas tout à fait légal parce qu’il n’y avait pas de convention formelle entre lui et le gouvernement nigérien.

On peut imaginer que la frustration des docteurs sur place était plus grande encore que la frustration au siège. Cependant, le CICR avait en fin de compte agi un peu en contravention à ses propres principes lorsqu’il s’est engagé dans ce pont aérien très risqué.

Donc, il est peut-être plus correct de dire que les docteurs français après leur engrangement avec le CICR il avait eu le gout de l’aventure, de l’aventure humanitaire et ils se sont lancé dedans en créant leur propre organisation avec un soutien d’un milieu médical, aussi d’une revue et donc la fondation de Médecins sans frontières signifie surtout qu’il y a eu un groupe un peu plus radical, un peu plus aventurier qui voulait agir aussi sur le terrain si les gouvernements n’étaient pas tous d’accord. Ils étaient prêts à prendre plus de risques peut-être au départ et surtout, ils avaient envie de créer leur propre organisation, de s’engager dans le fun raising et d’être une certaine indépendante.

À partir de la création de Médecins sans frontières c’était un début relativement difficile, fund raising n’était pas facile au départ, mais au fur et à mesure Médecins sans frontières s’établissaient comme un autre acteur humanitaire et avec le temps aussi ils avaient plus de succès. Donc, le fund raising et comme pour la Croix Rouge internationale, il y avait des sections nationales qui se sont créé dans le cadre de Médecins sans frontières comme, par exemple, une section belge, une section néerlandaise, une section allemande par exemple.

Les expériences de Médecins sans frontières conduisent cependant à une appréciation plus réaliste de la marge de manœuvre des acteurs humanitaires face aux États tout en revendiquant un droit d’ingérence, Médecins sans frontières reconnait de plus en plus l’importance du droit humanitaire traditionnel et de la possibilité de faire recours à ce droit humanitaire traditionnel. On arrive un peu au dilemme de l’action humanitaire dans les dernières décennies de la Guerre froide et en principe jusqu’à nos jours.

Dilemmes de l’action humanitaire
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Donc, les problématiques généraux de l’humanitaire après l’année 1975 parce que c’est l’année ou vraiment Médecins sans frontières entre vraiment en matière et qu’il y a multiplication des guerres comme on a vue par procuration puisqu’après la guerre du Vietnam, ironie de l’histoire, c’est l’Union soviétique qui commence à s’engager dans plusieurs conflits sanglants comme en Angola, au Mozambique, en Éthiopie, puis elle se lance dans une aventure en Afghanistan. Donc l’Union soviétique s’engage avec le Cuba d’ailleurs pour ce qui concerne l’Angola et le Mozambique, dans plusieurs guerres risquées.

Alors, il se trouve déjà pendant la guerre du Biafra, mais encore de plus en plus dans les conflits qui suivent. Puis, il y a un problème de l’organisation de l’action humanitaire parce qu’il y a toujours le risque que la guerre elle-même soit alimentée par l’action humanitaire. Donc, est-ce que l’action humanitaire nourrit les victimes ou est-ce que l’action humanitaire nourrit la guerre ?

De facto, lorsque l’action humanitaire vise aux militaires blessés, l’action humanitaire, les ONG et aide de facto les belligérants. S’ils s’occupent de l’approvisionnement des prisonniers de guerre, ils déchargent de facto les gouvernements des belligérants. Lorsqu’ils s’occupent des personnes déplacées à l’intérieur d’un pays en conflit, d’un pays en guerre civile, lorsqu’il aide les personnes déplacées qui n’ont plus de nourriture, or il décharge de facto le gouvernement qui est belligérant comme aussi les rebelles qui sont les belligérants, mais qui ne se chargent pas à nourrir la population déplacée.

Donc, le rapport entre l’économie de guerre et l’aide humanitaire est très difficile, très complexe, et de plus, il y avait de plus en plus de cas lors des guerres sanglantes des années 1970 et 1980 où les militaires sont venus en armes, ils ont transgressé une frontière ou même à l’intérieur de leur pays où il y avait un camp de réfugié ou de personnes déplacé, ils se sont insérés dans les camps, ils se sont nourris et après ils se sont repartis. Les acteurs humanitaires, les ONG ne peuvent rien faire en réalité parce que s’ils ne sont pas armés, parce qu’ils confrontent des soldats armés, donc ils ne peuvent même pas refuser aux soldats de la nourriture.

C’est pourquoi la coopération avec l’ONU s’avère de plus en plus importante et surtout il faut protéger l’action humanitaire, il faut protéger les acteurs humanitaires et séparer l’action humanitaire le plus strictement possible de l’économie de guerre. De plus, l’aide a été fréquemment détournée lors des conflits en Éthiopie par exemple ou lors des conflits en Angola. L’aide humanitaire était détournée par les armées qui contrôlaient le terrain.

De plus en plus aussi se pose la question pour le CICR suite aux leçons de la Deuxième Guerre mondiale, mais aussi suite aux leçons tirées des conflits après s’il est réaliste de maintenir la neutralité ou l’impartialité face aux belligérants. Donc, on a vu lorsque dans la guerre de Biafra, le gouvernement biafrais et le gouvernement sécessionniste ne pouvaient pas se mettre d’accord sur les conditions de livraison des denrées alimentaires et des médicaments, c’est uniquement le gouvernement nigérien pendant une période de huit mois qui avait bénéficié de l’aide du CICR, mais les Biafrais n’avaient presque rien reçu. Donc, là, le principe de la neutralité et de l’impartialité et évidemment violé. De plus, les biafrais avaient une bonne cause de faire sécession parce qu’il y a eu des massacres contre les zébus avant que la guerre avait vraiment commencés, avant que la sécession eût été déclarée.

Le terrain, mais surtout le principe de la neutralité et de l’impartialité rencontre très fréquemment des difficultés sur le terrain. On a vu lors de la Guerre de Corée, on a vu pendant beaucoup de conflits de la Guerre froide où l’Union soviétique était beaucoup impliquée, on l’a vue aussi au Biafra.

Alors, il y a eu des cas plus dramatiques lors de la guerre civile du Cambodge où aucun acteur humanitaire ne pouvait pénétrer le terrain. Jusqu’à la fin des années 1970, le pays était hermétiquement fermé et un génocide a été commis par les Khmers rouges qui avaient tué à peu près trois millions de ses propres citoyens.

C’est uniquement à la fin de ces conflits que l’action humanitaire avait pu être organisée, c’est-à-dire suite à l’intervention vietnamienne qui n’était pas autorisée par l’ONU, mais qui était une action intervention militaire humanitaire qui avait permis en fin de compte au CICR, mais aussi à Médecins sans frontières d’organiser une action humanitaire en faveur de la population affamée.

Les suites de la guerre du Vietnam avaient produit à la fin des années 1970 lesdits boat people. En fait, beaucoup de Vietnamiens du sud qui avaient donc perdu la guerre civile contre le nord socialiste par conséquent beaucoup des peuples du sud avaient fui le Vietnam sur des bateaux. Donc, ils voulaient émigrer en fait, ils voulaient simplement quitter le pays face à la terreur du régime du Nord, ou face à la peur d’être persécuté. Donc, on parlait dans la presse anglaise des boat people, les gens sur les bateaux. Cela nous rappelle un peu ce qui se passe dans la méditerranée aujourd’hui. Là aussi il y avait des actions humanitaires. Ici, c’est la cause de la divorce entre Médecins sans frontières et Bernard Kouchner puisque Médecins sans frontières avait constaté que ce n’est plus un conflit, la guerre étant terminée, et donc Médecins sans frontières s’occupe de l’action humanitaire en guerre, donc sauver le boat people sur la mer n’était pas son travail, de plus on n’avait pas des bateaux tandis que Bernard Kouchner disait que c’est un drame humanitaire il faut s’équiper, il faut faire le fund raising pour fonder Médecins du monde, donc une nouvelle ONG qui avait participé aux actions de sauvetage en faveur des Vietnamiens qui fuyait le pays.

La guerre d’Afghanistan c’était un conflit très difficile d’un point de vue humanitaire parce que c’était un pays, disons derrière le rideau de fer suite à l’intervention, disons à l’occupation soviétique. Il y a eu des tentatives des équipes de Médecins sans frontières qui organisation de l’aide humanitaire, mais c’était extrêmement risqué, c’est vraiment hasardeux d’intervenir sans protection officielle de l’Union soviétique ni de protection assurée des dits moudjahidines. De plus, les moudjahidines pensaient probablement que c’étaient des fous qui venaient des pays occidentaux pour les aider à construire un service sanitaire en faveur de leurs soldats. Donc, l’intervention était plutôt très restreinte, il y avait une équipe très petite de Médecins sans frontières dans ce pays-là.

La guerre d’Éthiopie est très complexe sur le plan humanitaire parce qu’en fait, il y eut la famine au Sahel au départ à partir de 1977 donc dû à une grande sècheresse. Puis, lorsqu’un gouvernement communiste s’établissait en Éthiopie, successivement, le pays entre dans une crise économie grave et sous couvert de la famine, de la sècheresse, le gouvernement éthiopien avait organisé une sorte de nettoyage ethnique, c’est-à-dire qu’il a déplacé une partie de la population et en même temps a réclamé de l’aide humanitaire.

Alors, les causes profondes de ces actions sont très difficiles à comprendre. Le gouvernement réclamait qu’il fallût déplacer les personnes de ces zones-là parce qu’elles ne pouvaient plus se nourrir dans ces zones-là. Mais, les personnes déplacées voulaient retourner, elles ne voulaient pas être déplacées à titre définitif. Donc il s’agissait d’un certain nettoyage ethnique d’un territoire que le gouvernement voulait réserver pour son propre groupe. Et alors, on peut aussi constater que le gouvernement n’avait pas vraiment œuvré contre la famine, donc on peut constater que la famine n’était pas uniquement de cause naturelle, mais aussi de cause politique.

Cependant, toute cette complexité derrière les évènements en Éthiopie n’était pas comprise à l’époque par la presse et c’est pourquoi la famine en Éthiopie avait causé une mobilisation massive de l’opinion. Entre autres, le chanteur Bob Geldorf a organisé un concert, Life Aid, un grand concert au stade Wembley en Angleterre où les plus grands chanteurs de l’époque, Sting, Paul McCartney avaient contribué gratuitement et l’argent récolté dans ce concert devait favoriser l’aide humanitaire en faveur des personnes éthiopiennes qui était en détresse. La chanson We are the world a été conçu autour de cette crise humanitaire en Éthiopie donc une vraie mobilisation.

Or, il se trouve que Médecins sans frontières par exemple qui était sur le terrain avait à un moment donné compris ce qu’il se passe avec le nettoyage ethnique que le gouvernement éthiopien avait organisé sous couvert de cette famine. La plupart des ONG restaient tacites, elles avaient simplement toléré cette action et avaient récolté de l’aide, fait du fund raising tandis que Médecins sans frontières avait commencé à dénoncer cette pratique de déplacement des peuples du gouvernement de Mengistu et par conséquent, Médecins sans frontières était obligé de se retirer de l’Éthiopie. Le gouvernement leur avait demandé de quitter le pays.

Donc, l’action humanitaire en réalité comme Médecins sans frontières l’avait appris lors de ce cirse nécessite une certaine collaboration avec les gouvernements, mais c’est un prix qu’il ne faut pas toujours payer si le gouvernement est lui-même engagé dans les actes cruels et inhumains, là il faut en tant qu’ONG se poser des questions et décider quand il faut se retirer ou dénoncer.

Donc l’une des questions qui se pose toujours est lorsque l’action humanitaire avait été organisée, est-ce que les conflits perduraient en partie à cause de l’action humanitaire apportée. C’est une question ouverte. Mais, c’est une question qui se pose parfois.

Annexes[modifier | modifier le wikicode]

Références[modifier | modifier le wikicode]