« L’Amérique latine pendant la Deuxième guerre mondiale » : différence entre les versions

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Depuis la fin des années 1920, c’est le populisme qui a tendance à s’imposer et qui peut être de droite ou de gauche. L’autre changement qui se fait depuis les années 1920 est qu’on commence à voir un mouvement ouvrier qui se forme dans ces enclaves industrielles ; avec la guerre, ce mouvement est dynamisé dans les villes, les zones industrielles et agricoles avec une augmentation du syndicalisme.
Dans les décennies qui ont précédé la Seconde Guerre mondiale, l'Amérique latine a connu l'émergence de mouvements politiques populistes, qui pouvaient être caractérisés comme étant de droite ou de gauche. Dans le même temps, le mouvement ouvrier s'est développé dans la région, en particulier dans les centres urbains, les zones industrielles et les zones agricoles. Le conflit de la Seconde Guerre mondiale a servi à renforcer le syndicalisme dans ces zones, ce qui a conduit à un renforcement du mouvement ouvrier.
 
Dans la plupart, des pays, des syndicats, des partis socialistes et des partis communistes sous l’influence soviétique se forment ; le [http://fr.wikipedia.org/wiki/Internationale_communiste Kominterm] de Moscou dirige ces partis communistes décidant comme priorité de lutter contre le fascisme. Cet ordre est suivi à la lettre partout en Amérique latine et encore plus après l’invasion de la Russie par [http://fr.wikipedia.org/wiki/Adolf_Hitler Hitler] en 1941.
Dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale, la création de syndicats, de partis socialistes et de partis communistes sous influence soviétique est un phénomène courant en Amérique latine. Les partis communistes étaient contrôlés par le Kominterm de Moscou, qui soulignait leur objectif premier, à savoir s'opposer au fascisme. Cette priorité est strictement observée dans toute la région, et devient encore plus prononcée après l'invasion de l'Union soviétique par Hitler en 1941.
 
Pour le mouvement ouvrier, cela a des effets positifs à court terme, mais négatifs à long terme. Pendant la guerre, dans plusieurs pays démocratiques quand des gouvernements libéraux parviennent au pouvoir, ces gouvernements associent les partis communistes au gouvernement acceptant de voir le communisme se développer.
À court terme, le mouvement syndical d'Amérique latine a vu des effets positifs de la guerre, mais des conséquences négatives sont apparues à long terme. Dans de nombreux pays démocratiques, pendant le conflit, des gouvernements libéraux sont arrivés au pouvoir. Ces gouvernements ont associé les partis communistes au gouvernement, ce qui a conduit à la perception du communisme comme une idéologie politique viable. Cela a eu des répercussions négatives sur les perspectives à long terme du mouvement syndical dans la région.
 
Les partis communistes sous l’ordre du Kominterm acceptent de reformer le mouvement syndical qui s’allie généralement au parti au pouvoir et c’est le cas en Colombie et à Cuba où on a en 1940 l’élection de Batista qui est élu sur une plateforme large d’union nationale intégrant des communistes dans son régime.
Les partis communistes sous le contrôle du Kominterm de Moscou ont accepté de réformer le mouvement syndical en Amérique latine. Les syndicats s'alignaient généralement sur le parti politique au pouvoir, comme c'était le cas en Colombie et à Cuba. En 1940, Batista a été élu à Cuba sur un large programme d'unité nationale, incluant l'intégration de membres du parti communiste dans son régime.
 
À long terme, cette stratégie va être perdante, car les syndicats et les partis de gauche vont se mettre dans une position de dépendance à l’égard du pouvoir laissant les syndicats prendre une ligne beaucoup plus nationale et protectionniste qui vont défendre les salariés et les avantages sociaux plutôt que de défendre l’internationalisme.
À long terme, cette stratégie s'est avérée perdante pour le mouvement syndical et les partis de gauche. Les syndicats et les partis se sont retrouvés dans une position de dépendance vis-à-vis du gouvernement, ce qui les a amenés à adopter une position plus nationaliste et protectionniste axée sur la défense des droits des travailleurs et des avantages sociaux plutôt que sur la promotion de l'internationalisme. Cette évolution a eu un impact négatif sur le développement du mouvement syndical dans la région.
 
Les partis communistes sous ces régimes dictatoriaux avaient été interdits avant la guerre comme au Brésil ou le syndicalisme dépend du gouvernement, sous Cardenas au Mexique le gouvernement forme un [http://fr.wikipedia.org/wiki/Parti_r%C3%A9volutionnaire_institutionnel Parti révolutionnaire institutionnalisé] et un syndicat unique. À long terme, les effets sont négatifs, car tous les mouvements ouvriers vont s’affilier au gouvernement et perdre leur autonomie.
Avant la Seconde Guerre mondiale, les partis communistes étaient interdits dans de nombreux pays d'Amérique latine, dont le Brésil, où le syndicalisme dépendait du gouvernement. Au Mexique, le gouvernement a formé le Parti révolutionnaire institutionnel et un seul syndicat sous la direction de Cardenas. À long terme, les effets de cet alignement politique entre le gouvernement et le mouvement syndical se sont avérés négatifs. Les mouvements syndicaux ont perdu leur autonomie et se sont affiliés au gouvernement, compromettant leur capacité à défendre les droits et les intérêts des travailleurs de manière indépendante.
 
Des tendances de droites se manifestent aussi avec le fascisme de [http://fr.wikipedia.org/wiki/Benito_Mussolini Mussolini] qui continu à faire des émules et puis à partir de 1933 la dictature corporatisme de [http://fr.wikipedia.org/wiki/Ant%C3%B3nio_de_Oliveira_Salazar Salazar] au Portugal puis celle de [http://fr.wikipedia.org/wiki/Francisco_Franco Franco] en Espagne vont aussi faire des émules surtout parmi la bourgeoisie catholique conservatrice de plusieurs pays appuyé par l’[http://fr.wikipedia.org/wiki/Action_catholique Action Catholique] sociale qui est dirigée depuis le Vatican afin de créer un contre mouvement ouvrier catholique qui ne prône pas la lutte de classes.
Dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale, les idéologies de droite se sont imposées en Amérique latine, notamment l'influence du fascisme de Mussolini. Les dictatures corporatistes de Salazar au Portugal et de Franco en Espagne, établies en 1933, ont eu un impact significatif sur les segments catholiques conservateurs de la société dans divers pays. L'Action sociale catholique a facilité cette influence, un mouvement dirigé par le Vatican visant à créer un contre-mouvement ouvrier catholique qui renonce à la notion de conflit de classes.
 
Pour les élites conservatrices, elles voient dans les régimes dictatoriaux d’Europe la possibilité du dirigisme économique, l’autoritarisme avec l’obsession de contrôler les masses populaires imaginant d’appliquer des régimes similaires à l’Amérique latine et de copier les régimes d’ordre et de progrès qu’on a vus se développer à partir de 1870 1880 afin d’imposer un ordre social, de contrôler le travail et de segmenter l’économie laissant le secteur privé se développer avec la protection de l’État.
Pour les élites conservatrices d'Amérique latine, les régimes dictatoriaux d'Europe offraient la possibilité d'une direction économique, de l'autoritarisme et le désir de contrôler les masses. Elles considéraient ces régimes comme des modèles à appliquer en Amérique latine et cherchaient à imiter les "régimes d'ordre et de progrès" qui avaient émergé entre 1870 et 1880. Cette volonté était motivée par le désir d'imposer l'ordre social, de réglementer le travail et de segmenter l'économie tout en permettant au secteur privé de se développer avec la protection de l'État.
 
Une tendance se dessine avec une extrême droite catholique très forte qui s’attaque au mouvement ouvrier, au communisme et à la franc-maçonnerie. On a de fortes confrontations politiques sur le modèle de l’Espagne pendant la guerre civile qui sont très fortes et qui souvent se terminent par des répressions très fortes des mouvements ouvriers et paysans.
Durant cette période, un courant d'extrême droite catholique émerge et s'oppose activement au mouvement ouvrier, au communisme et à la franc-maçonnerie. Cela a donné lieu à des confrontations politiques intenses rappelant la guerre civile espagnole et a souvent abouti à une répression sévère des mouvements ouvriers et paysans.
 
En 1930 et 1940, beaucoup de pays d’Amérique latine sont des dictatures. Dans les pays qui ne le sont pas comme en Colombie une droite ultra catholique s’attaque sans relâche au parti libéral au pouvoir qui a fait une alliance avec le parti socialisme en les accusant de franc-maçonnerie, de socialisme et de communisme.
Dans les années 1930 et 1940, plusieurs pays d'Amérique latine ont été dirigés par des dictatures. Dans les pays qui n'étaient pas sous la dictature, comme la Colombie, une faction catholique d'extrême droite attaquait avec véhémence le parti libéral au pouvoir, qui avait formé une alliance avec le parti socialiste. Cette faction a accusé le parti au pouvoir d'être associé à la franc-maçonnerie, au socialisme et au communisme.


= De la neutralité à la guerre contre l’Axe =
= De la neutralité à la guerre contre l’Axe =

Version du 3 février 2023 à 09:56


Bien que les pays d'Amérique latine aient été officiellement neutres pendant la Seconde Guerre mondiale, nombre d'entre eux ont soutenu les Alliés en leur fournissant des ressources telles que des matières premières et de la nourriture. Cependant, leur participation était limitée par rapport aux principaux acteurs de la guerre, et l'impact du conflit sur la région était relativement limité. Certains pays, comme le Mexique et le Brésil, ont envoyé des troupes pour participer à la guerre, mais leur contribution était faible par rapport à celle des grandes puissances alliées.

Le président mexicain Lazaro Cardenas était connu pour ses positions progressistes et antifascistes. Il s'inquiète de la guerre civile espagnole et de l'implication de puissances fascistes comme l'Italie et l'Allemagne. Il a tenté de porter la question devant la communauté internationale par le biais de la Société des Nations, mais la France et l'Angleterre n'ont pas soutenu sa demande d'intervention. Malgré cela, Cardenas reste une figure respectée de l'histoire du Mexique pour ses réformes sociales et son engagement en faveur de la démocratie et de l'antifascisme.

Aucun des pays d'Amérique latine ne s'est officiellement aligné sur les puissances de l'Axe pendant la Seconde Guerre mondiale. En fait, la plupart des pays d'Amérique latine ont maintenu une position neutre tout au long du conflit et n'ont pas participé activement aux combats. Cependant, nombre d'entre eux ont soutenu les Alliés en leur fournissant des ressources et du matériel, et certains pays, comme le Mexique et le Brésil, ont envoyé des troupes pour combattre. Mais dans l'ensemble, la participation de l'Amérique latine à la guerre a été limitée, et son impact sur l'issue du conflit a été relativement faible.

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Les réfugiés européens en Amérique latine : 1934 - 1939

Au cours des années 1930, alors que l'instabilité politique et les persécutions augmentaient en Europe, de nombreuses personnes ont fui vers d'autres pays, notamment l'Amérique latine, à la recherche de sécurité et d'une vie meilleure. De nombreux réfugiés, dont des artistes, des intellectuels et des militants politiques, ont cherché refuge en Amérique latine, où ils ont pu échapper aux régimes fascistes et nazis en Europe. Certains pays de la région, comme l'Argentine et le Brésil, se sont montrés particulièrement accueillants envers ces réfugiés et leur ont offert la possibilité de reconstruire leur vie et de poursuivre leur carrière. L'arrivée de ces réfugiés a eu un impact considérable sur la vie culturelle et intellectuelle de la région, et nombre d'entre eux ont apporté une contribution durable à leurs nouvelles communautés.

Migration des juifs d'Europe

La Conférence d'Evian s'est tenue en 1938 pour traiter la question du nombre croissant de réfugiés fuyant l'Europe. Cependant, de nombreux pays, y compris les États-Unis, étaient réticents à admettre un grand nombre de réfugiés, y compris des Juifs, en raison de préoccupations concernant les quotas d'immigration et l'opinion publique. Sous le régime de Rafael Trujillo, la République dominicaine a proposé d'accueillir jusqu'à 100 000 Juifs. Cependant, cette offre n'a pas été largement acceptée et la plupart des réfugiés juifs n'ont pas pu trouver refuge en Amérique latine. Malgré les restrictions, certains Juifs ont pu trouver refuge dans la région et commencer une nouvelle vie. Cependant, la grande majorité de ceux qui ont demandé l'asile n'ont pas pu échapper aux horreurs de l'Holocauste.[8][9][10]

Les motivations derrière l'offre de Rafael Trujillo d'accueillir des réfugiés juifs n'étaient pas entièrement humanitaires. Bien que Trujillo ait présenté cette offre comme un geste humanitaire, elle faisait également partie d'une stratégie politique plus large visant à améliorer son image et à détourner l'attention des violations des droits de l'homme en République dominicaine. Trujillo subit des pressions internationales, notamment de la part des États-Unis, pour son rôle dans le massacre de milliers d'Haïtiens. L'offre d'admission de réfugiés juifs a été perçue comme une tentative d'améliorer son image et de détourner son attention de cette question. En outre, le régime de Trujillo était caractérisé par des idéologies raciales qui considéraient la population dominicaine comme trop "africanisée", et il voyait l'arrivée de réfugiés européens blancs comme un moyen de "blanchir" la population et de promouvoir sa vision d'une République dominicaine plus pure et plus européenne. Malgré les motivations de Trujillo, l'offre n'a pas été largement acceptée, et la plupart des réfugiés juifs n'ont pas pu trouver la sécurité dans la région.

Avec l'aide d'organisations juives américaines, un petit nombre de Juifs allemands ont pu trouver refuge en République Dominicaine avant d'émigrer aux Etats-Unis. L'American Jewish Joint Distribution Committee et d'autres organisations ont contribué à faciliter leur réinstallation, leur apportant un soutien financier et pratique alors qu'ils commençaient une nouvelle vie sur le continent américain. Malgré le nombre limité de réfugiés qui ont pu trouver la sécurité en République dominicaine, l'assistance fournie par les organisations juives américaines a joué un rôle important en aidant les personnes dans le besoin et en mettant en lumière la crise humanitaire à laquelle sont confrontés les Juifs d'Europe.

L'Argentine était l'un des rares pays d'Amérique latine à offrir un environnement relativement accueillant aux réfugiés juifs fuyant l'Europe avant et pendant la Seconde Guerre mondiale. Il existait déjà une importante communauté juive en Argentine, remontant à la fin du 19e et au début du 20e siècle, lorsque de nombreux Juifs ont fui la Russie pour échapper aux persécutions. Cette communauté établie a fourni un réseau de soutien aux nouveaux arrivants et les a aidés à s'installer dans leur nouveau pays. L'Argentine avait une politique d'immigration relativement ouverte, et de nombreux réfugiés juifs ont pu obtenir des visas et y commencer une nouvelle vie. En conséquence, l'Argentine est devenue l'une des plus grandes destinations pour les réfugiés juifs en Amérique latine, et la communauté juive du pays a continué à se développer et à prospérer.

Réfugiés politiques

Outre les réfugiés juifs, de nombreux réfugiés politiques ont fui l'Europe pour échapper aux persécutions politiques dans les années 1930 et 1940, notamment des socialistes et des communistes qui étaient la cible des régimes fascistes en Italie, en Espagne et en Allemagne. Beaucoup de ces réfugiés ont trouvé asile en Amérique latine, notamment dans des pays comme l'Argentine, où ils ont pu poursuivre leur travail et contribuer à la vie intellectuelle et culturelle de leurs nouvelles communautés. Certains de ces réfugiés ont ensuite enseigné dans des universités et se sont engagés dans d'autres formes de travail intellectuel public, contribuant ainsi à façonner le paysage politique et intellectuel de leur nouveau pays. Leur présence a également contribué à l'essor des mouvements politiques et des courants intellectuels de gauche en Amérique latine et à l'établissement de liens entre les communautés intellectuelles latino-américaines et européennes.

Les Espagnols républicains

La guerre civile espagnole (1936-1939) a abouti à la défaite des républicains espagnols et à l'instauration de la dictature de Franco en Espagne. De nombreux républicains et socialistes ont fui l'Espagne pour échapper aux persécutions et ont cherché asile dans d'autres pays, dont la France. Sous la présidence de Lazaro Cardenas, le gouvernement mexicain s'est distingué par sa volonté d'aider ces réfugiés. Grâce à un accord avec le gouvernement de Vichy en France, le Mexique a offert l'asile à environ 12 000 républicains et socialistes espagnols entre 1939 et 1942. Ce groupe de réfugiés comprenait un grand nombre de fonctionnaires de la République espagnole, ainsi que des enseignants, des intellectuels et des artistes, et les femmes représentaient une part importante des réfugiés, estimée à environ 40 %. L'arrivée de ces réfugiés a eu un impact important sur la société et la culture mexicaines et a contribué à renforcer les liens entre le Mexique et le monde hispanophone.

L'arrivée des républicains et des socialistes espagnols au Mexique a eu un impact significatif sur la culture et la vie intellectuelle mexicaines. Ces réfugiés ont apporté une richesse de connaissances culturelles et intellectuelles, ainsi que des perspectives politiques et artistiques, et ont contribué à enrichir la société mexicaine. Ils ont également contribué au développement des mouvements politiques de gauche mexicains et à la consolidation des liens entre le Mexique et le monde hispanophone.

Le gouvernement mexicain a refusé de reconnaître le régime de Franco et a préféré reconnaître le gouvernement espagnol en exil, qui était basé au Mexique. Cette position reflète l'opposition du Mexique au fascisme et son soutien aux républicains espagnols. Elle contribue à renforcer la réputation du Mexique en tant que leader dans la lutte contre le fascisme et la dictature dans la région.

L'arrivée des républicains espagnols et des socialistes en République dominicaine fait partie du plan plus large de Trujillo visant à "blanchir" la population du pays et à renforcer les éléments hispaniques et blancs tout en minimisant les éléments afro-caribéens de la population. Trujillo voyait dans l'arrivée de ces réfugiés une occasion d'améliorer l'image de la République dominicaine, tant au niveau national qu'international, et d'attirer davantage d'investissements et de soutien de la part du monde hispanophone.

Les motivations de Trujillo n'étaient pas purement humanitaires. Il était connu pour son régime brutal et le traitement qu'il réservait aux groupes minoritaires en République dominicaine, notamment le massacre de milliers d'Haïtiens en 1937. Néanmoins, l'arrivée de républicains et de socialistes espagnols en République dominicaine a contribué à renforcer les liens culturels et intellectuels du pays avec l'Espagne et le monde hispanophone et a eu un impact durable sur le développement du pays.

Outre le Mexique et la République dominicaine, les républicains et les socialistes espagnols ont également demandé l'asile dans d'autres pays de la région, notamment au Chili, à Cuba et en Argentine. Ces réfugiés ont été accueillis dans ces pays, tant pour leurs contributions politiques et culturelles que pour leurs compétences et leurs connaissances. En Argentine, par exemple, de nombreux républicains et socialistes espagnols ont aidé à renforcer la vie culturelle et intellectuelle du pays et ont contribué à son développement en tant que leader régional.

Au Chili, les républicains et les socialistes espagnols ont également contribué à enrichir la vie culturelle et intellectuelle du pays et à développer les mouvements politiques de gauche du pays. Ils ont aidé à jeter des ponts entre Cuba et le monde hispanophone à Cuba, et leur influence est encore visible aujourd'hui dans le paysage politique et culturel du pays.

L'arrivée des républicains et des socialistes espagnols en Amérique latine a contribué à renforcer les liens culturels, politiques et intellectuels de la région avec le monde hispanophone et a eu un impact durable sur le développement des pays qui les ont accueillis.

Économie

La Seconde Guerre mondiale a eu un impact considérable sur les économies d'Amérique latine. La perturbation des routes commerciales et la suspension des importations européennes ont multiplié les possibilités de croissance et de développement des industries locales. Cela a entraîné l'expansion de la fabrication et de la production dans des secteurs tels que le textile et l'industrie lourde, y compris la métallurgie. En outre, la demande de matières premières de la part des puissances alliées a stimulé les économies orientées vers l'exportation de la région, notamment dans des domaines tels que l'agriculture et l'exploitation minière.

Le Brésil et le Mexique étaient deux des plus grandes économies d'Amérique latine pendant la Seconde Guerre mondiale, et tous deux ont connu des changements importants pendant le conflit. Au Brésil, l'arrêt des importations européennes a permis aux industries locales de se lancer ou de s'étendre, ce qui a conduit au développement de son secteur manufacturier. Il s'agit notamment de la croissance d'industries telles que le textile, la transformation des aliments et l'industrie lourde, y compris la production d'acier. Le gouvernement brésilien a également mis en œuvre des politiques visant à promouvoir l'industrialisation, notamment le remplacement des importations et la création d'entreprises d'État.

Le Mexique a également connu des changements économiques importants pendant la guerre. Les exportations de pétrole du pays, qui étaient cruciales pour l'effort de guerre, ont augmenté de façon spectaculaire, ce qui a stimulé son économie. En outre, la demande de main-d'œuvre aux États-Unis, qui étaient un partenaire commercial important du Mexique, a entraîné une augmentation de la migration et des envois de fonds, ce qui a contribué à stimuler l'économie mexicaine. Cependant, le Mexique a également été confronté à des défis pendant la guerre, notamment l'inflation et une pénurie de biens, qui ont exercé une pression sur l'économie du pays.

La guerre a créé de nouveaux marchés pour les produits latino-américains, car les Alliés occidentaux se sont tournés vers la région pour obtenir des fournitures afin de soutenir leurs efforts de guerre. La demande de certains produits, tels que le caoutchouc du Brésil et le bœuf de l'Argentine, s'en est trouvée accrue, ce qui a stimulé leurs économies respectives. En outre, la guerre a entraîné un afflux d'investissements étrangers dans la région, notamment de la part des États-Unis, ce qui a contribué à moderniser les infrastructures et à soutenir la croissance économique.

Cependant, il est important de noter que la guerre a également eu des effets négatifs sur les économies de la région. Outre l'inflation et la pénurie de biens mentionnées plus haut, la fin de la guerre a entraîné l'arrêt de la demande de biens latino-américains en temps de guerre, ce qui a conduit à un déclin de l'activité économique. En outre, le déplacement du pouvoir économique de l'Europe vers les États-Unis après la guerre a entraîné une reconfiguration du système économique mondial, qui a eu des répercussions à long terme sur les économies d'Amérique latine.

La guerre a apporté à la fois des opportunités et des défis aux économies d'Amérique latine. L'augmentation de la demande de certains biens a créé de nouveaux marchés et des opportunités de croissance, mais a également entraîné une inflation et des pénuries de certains biens. La pression exercée sur les économies de la région pour soutenir l'effort de guerre par une production accrue et une consommation réduite a également pesé sur les économies de la région.

Malgré ces défis, la Seconde Guerre mondiale a eu un impact profond sur les économies d'Amérique latine. Elle a contribué à stimuler le développement d'industries et de secteurs clés, en particulier dans les pays disposant de grands marchés intérieurs, comme le Brésil et le Mexique. La guerre a entraîné l'expansion des industries locales et de nouveaux marchés, jetant ainsi les bases d'une croissance et d'un développement économiques continus dans l'après-guerre.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la demande accrue de matières premières et de produits agricoles de la part des États-Unis a créé de nouvelles possibilités d'exportation pour de nombreux pays d'Amérique latine. Cela a entraîné une hausse de la demande de ces produits, qui a dépassé la production et augmenté les prix. Cela a contribué à stimuler les économies de ces pays, qui ont accumulé des réserves. En outre, l'afflux d'investissements étrangers et la modernisation des infrastructures qui ont accompagné la guerre ont contribué à soutenir la croissance économique et le développement de la région.

Cette demande accrue de matières premières et de produits agricoles s'est souvent faite au détriment de la consommation locale, ce qui a entraîné des pénuries et une inflation. En outre, la fin de la guerre a entraîné l'arrêt de la demande du temps de guerre, ce qui a conduit à un déclin de l'activité économique et à une reconfiguration du système économique mondial, qui a eu des répercussions à long terme sur les économies d'Amérique latine.

Des pays comme le Brésil, l'Argentine et le Mexique sont devenus d'importants fournisseurs de matières premières, comme le caoutchouc et le café, et de produits agricoles, comme le bœuf, pour les Alliés. Cette demande accrue a permis à ces pays d'augmenter leur production et leurs exportations et d'obtenir des prix plus élevés pour leurs marchandises, ce qui a contribué à stimuler la croissance économique et à améliorer le niveau de vie.

Par exemple, le Brésil est devenu un important producteur de caoutchouc, très demandé pour des usages militaires, tandis que l'Argentine a exporté de grandes quantités de bœuf vers les Alliés. Les exportations de pétrole du Mexique, qui étaient cruciales pour l'effort de guerre, ont également augmenté de façon spectaculaire, ce qui a stimulé son économie.

La demande accrue de ces biens a permis aux pays d'Amérique latine d'accumuler des réserves, qui ont contribué à soutenir la croissance économique et le développement dans l'après-guerre. En outre, l'afflux d'investissements étrangers et la modernisation des infrastructures qui ont suivi la guerre ont contribué à jeter les bases d'une croissance économique et d'un développement continus dans la région.

La guerre a créé de nouveaux marchés pour les produits latino-américains. Elle a entravé l'industrialisation de la région, les pays cherchant à répondre à la demande de biens et de matériaux liés à la guerre. Cette industrialisation a permis de stimuler le développement d'industries et de secteurs clés, notamment dans les pays disposant d'un grand marché intérieur, comme le Brésil et le Mexique.

La guerre a également entraîné un afflux d'investissements étrangers dans la région, notamment en provenance des États-Unis, ce qui a contribué à moderniser les infrastructures et à soutenir la croissance économique. En outre, la demande accrue de matières premières et de produits agricoles a créé de nouveaux débouchés à l'exportation pour de nombreux pays d'Amérique latine, ce qui leur a permis d'obtenir des prix plus élevés pour leurs marchandises et d'accumuler des réserves, donnant ainsi un coup de fouet à leurs économies.

Contrairement aux États-Unis et à d'autres pays qui ont été directement impliqués dans la guerre, l'Amérique latine n'a pas connu de changements sociaux importants en raison du conflit. Comme la plupart des pays d'Amérique latine n'ont pas participé à la guerre, leurs populations n'ont pas été mobilisées de manière significative, et la plupart de leurs citoyens sont restés chez eux. Cela a contribué à atténuer l'impact social de la guerre dans la région et a permis aux pays d'Amérique latine de maintenir un environnement social et politique relativement stable tout au long du conflit.

La guerre a eu un impact indirect sur la région, notamment en termes d'intervention accrue des gouvernements dans l'économie et de mobilisation des ressources pour l'effort de guerre. En outre, l'afflux d'investissements étrangers et la modernisation des infrastructures qui ont suivi la guerre ont contribué à stimuler la croissance économique et le développement de la région, ce qui a eu des répercussions sociales et politiques à long terme.

La Seconde Guerre mondiale a eu un impact limité sur les rôles traditionnels des hommes et des femmes et sur la structure sociétale en Amérique latine, car la majorité de la population est restée chez elle en raison de la participation limitée de la région au conflit. Cette absence de mobilisation a empêché une modification significative des rôles de genre, comme un afflux de femmes dans la population active ou de nouveaux rôles assumés par les femmes dans l'armée. Toutefois, les effets indirects de la guerre, tels que la modernisation des infrastructures et l'augmentation des investissements étrangers, ont eu des répercussions à long terme sur l'éducation et les possibilités d'emploi des femmes et ont peut-être jeté les bases de l'évolution des rôles de genre et des normes sociales dans l'après-guerre.

L'augmentation de l'activité économique et l'afflux de capitaux étrangers résultant de la guerre ont eu des impacts sociaux limités en Amérique latine, tels que l'amélioration du niveau de vie et l'augmentation des possibilités d'éducation et d'emploi. Toutefois, ces changements ont été relativement limités par rapport aux transformations sociales et économiques plus profondes qui ont eu lieu dans de nombreuses autres régions du monde directement impliquées dans le conflit. Néanmoins, la Seconde Guerre mondiale a joué un rôle important dans le développement des économies de nombreux pays d'Amérique latine. Elle a contribué à stimuler la croissance d'industries et de secteurs clés dans la région.

Politique

Dans les décennies qui ont précédé la Seconde Guerre mondiale, l'Amérique latine a connu l'émergence de mouvements politiques populistes, qui pouvaient être caractérisés comme étant de droite ou de gauche. Dans le même temps, le mouvement ouvrier s'est développé dans la région, en particulier dans les centres urbains, les zones industrielles et les zones agricoles. Le conflit de la Seconde Guerre mondiale a servi à renforcer le syndicalisme dans ces zones, ce qui a conduit à un renforcement du mouvement ouvrier.

Dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale, la création de syndicats, de partis socialistes et de partis communistes sous influence soviétique est un phénomène courant en Amérique latine. Les partis communistes étaient contrôlés par le Kominterm de Moscou, qui soulignait leur objectif premier, à savoir s'opposer au fascisme. Cette priorité est strictement observée dans toute la région, et devient encore plus prononcée après l'invasion de l'Union soviétique par Hitler en 1941.

À court terme, le mouvement syndical d'Amérique latine a vu des effets positifs de la guerre, mais des conséquences négatives sont apparues à long terme. Dans de nombreux pays démocratiques, pendant le conflit, des gouvernements libéraux sont arrivés au pouvoir. Ces gouvernements ont associé les partis communistes au gouvernement, ce qui a conduit à la perception du communisme comme une idéologie politique viable. Cela a eu des répercussions négatives sur les perspectives à long terme du mouvement syndical dans la région.

Les partis communistes sous le contrôle du Kominterm de Moscou ont accepté de réformer le mouvement syndical en Amérique latine. Les syndicats s'alignaient généralement sur le parti politique au pouvoir, comme c'était le cas en Colombie et à Cuba. En 1940, Batista a été élu à Cuba sur un large programme d'unité nationale, incluant l'intégration de membres du parti communiste dans son régime.

À long terme, cette stratégie s'est avérée perdante pour le mouvement syndical et les partis de gauche. Les syndicats et les partis se sont retrouvés dans une position de dépendance vis-à-vis du gouvernement, ce qui les a amenés à adopter une position plus nationaliste et protectionniste axée sur la défense des droits des travailleurs et des avantages sociaux plutôt que sur la promotion de l'internationalisme. Cette évolution a eu un impact négatif sur le développement du mouvement syndical dans la région.

Avant la Seconde Guerre mondiale, les partis communistes étaient interdits dans de nombreux pays d'Amérique latine, dont le Brésil, où le syndicalisme dépendait du gouvernement. Au Mexique, le gouvernement a formé le Parti révolutionnaire institutionnel et un seul syndicat sous la direction de Cardenas. À long terme, les effets de cet alignement politique entre le gouvernement et le mouvement syndical se sont avérés négatifs. Les mouvements syndicaux ont perdu leur autonomie et se sont affiliés au gouvernement, compromettant leur capacité à défendre les droits et les intérêts des travailleurs de manière indépendante.

Dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale, les idéologies de droite se sont imposées en Amérique latine, notamment l'influence du fascisme de Mussolini. Les dictatures corporatistes de Salazar au Portugal et de Franco en Espagne, établies en 1933, ont eu un impact significatif sur les segments catholiques conservateurs de la société dans divers pays. L'Action sociale catholique a facilité cette influence, un mouvement dirigé par le Vatican visant à créer un contre-mouvement ouvrier catholique qui renonce à la notion de conflit de classes.

Pour les élites conservatrices d'Amérique latine, les régimes dictatoriaux d'Europe offraient la possibilité d'une direction économique, de l'autoritarisme et le désir de contrôler les masses. Elles considéraient ces régimes comme des modèles à appliquer en Amérique latine et cherchaient à imiter les "régimes d'ordre et de progrès" qui avaient émergé entre 1870 et 1880. Cette volonté était motivée par le désir d'imposer l'ordre social, de réglementer le travail et de segmenter l'économie tout en permettant au secteur privé de se développer avec la protection de l'État.

Durant cette période, un courant d'extrême droite catholique émerge et s'oppose activement au mouvement ouvrier, au communisme et à la franc-maçonnerie. Cela a donné lieu à des confrontations politiques intenses rappelant la guerre civile espagnole et a souvent abouti à une répression sévère des mouvements ouvriers et paysans.

Dans les années 1930 et 1940, plusieurs pays d'Amérique latine ont été dirigés par des dictatures. Dans les pays qui n'étaient pas sous la dictature, comme la Colombie, une faction catholique d'extrême droite attaquait avec véhémence le parti libéral au pouvoir, qui avait formé une alliance avec le parti socialiste. Cette faction a accusé le parti au pouvoir d'être associé à la franc-maçonnerie, au socialisme et au communisme.

De la neutralité à la guerre contre l’Axe

Le nazisme après 1933 essaie de renforcer ses liens avec les nations latino-américaines afin de s’assurer d’un approvisionnement en matières premières. Ils essaient de développer une activité diplomatique importante surtout envers l’Argentine et le Chili parce que déjà à la fin du XIXème siècle la Prusse avait des liens avec ces deux pays fournissant des missions militaires afin d’entrainer ces armées sur le modèle prussien.

De petites communautés d’immigrants allemands se trouvent en Argentine, au Guatemala et en Uruguay formant des partis nazis locaux estimés à un nombre de 8000 adhérents en Amériques latines, mais en même temps il a 25 000 adhérant aux États-Unis. Toutefois, il est pratiquement impossible qu’ils puissent s’imposer en Amérique latine, l’antisémitisme pouvait trouver des adeptes, mais en dehors de l’Argentine il n’y a pratiquement pas de juifs tandis que la glorification de la race arienne était difficilement probable en Amérique latine ou l’immense majorité est métisse.

Malgré le fait que beaucoup de dirigeants sont intéressés par ce qui se fait en Italie au Portugal et en Espagne, aucun pays ne s’allie aux pays de l’Axe.

Cela montre bien que l’Europe a perdu de son influence au profit des États-Unis. Ces derniers mobilisent l’Amérique latine sous leur égide en développant le principe de non-intervention d’un pays dans un autre.

En même temps, à la fin de 1938 est adoptée une Déclaration de Solidarité continentale et en septembre 1939 les ministres des Affaires étrangères des États américains adoptent une position de neutralité dans la guerre.

En 1940, après la défaite de la France et des Pays-Bas, ces mêmes ministres décident de placer les colonies d’Amérique du Sud et des caraïbes sous la tutelle des États américains afin de préserver la neutralité des Amériques, l’Allemagne ne fait aucune attaque notamment contre la Martinique et la Guadeloupe[11][12][13][14].

L’entrée en guerre de l’Amérique latine se fera dans la mouvance des États-Unis ; c’est par l’attaque de Pearl Harbour que des pays d’Amérique latine vont déclarer la guerre à l’Allemagne et au Japon, ce sont principalement des pays d’Amérique centrale et des caraïbes ou les États-Unis avaient fait des interventions dans les années 1920. Toutefois, c’est une déclaration dans la mouvance des États-Unis.

Ce qui est le plus ironique est que ce sont quasiment toutes des dictatures qui se joignent aux forces alliées.

Les seuls pays qui ont des politiques indépendantes sont le Mexique et le Brésil qui décident de rester neutres à ce moment.

En 1942, les États-Unis font convoquent conférence à Rio de Janeiro afin de rompre les relations diplomatiques et commerciales avec les puissances de l’Axe. À partir de ce moment, les États-Unis mettent la pression sur le Brésil, le Mexique et l’Argentine afin qu’ils déclarent la guerre à l’Axe.

Certains pays ont une marge de main-d’œuvre plus ou moins grande dont le Mexique avec ses 2 000 km de frontières communes avec les États-Unis qui déclare la guerre à l’Axe en 1942 et envoie un escadron dans le pacifique ; c’est une décision qui relève du fait que Cardenas n’a pas de sympathies avec les forces de l’Axe, mais il vient aussi de gagner le bras de fer sur la nationalisation du pétrole mexicain. Roosevelt a accepté que les compagnies étatsuniennes soient dédommagées par le Mexique.

En décembre 1942, le Brésil alors dirigé par Vargas déclare la guerre à l’Axe, comme le Mexique, le Brésil est une force que les États-Unis ne peuvent dominer à leur volonté. L’autre obsession des États-Unis est que le Brésil puisse servir de tête de pont entre l’Allemagne et le reste du monde. C’est pour cela que le Brésil représente un certain poids tandis que les États-Unis décident d’utiliser le Brésil dans leur propre stratégie afin de reprendre l’Europe.

Vargas négocie avec les États-Unis tout en parlant avec l’Allemagne afin de faire peur aux États-Unis ; quand l’Allemagne se révèle incapable de fournir des armes et lorsque les États-Unis décident de financer une usine d’armement, le Brésil prétexte l’attaque d’un sous-marin afin de déclarer la guerre à l’Axe et d’envoyer des troupes notamment en Italie.

Escudo del GOU (águila imperial y al centro imagen del General San Martín).

Les pays d’Amérique du Sud déclarent généralement la guerre en 1945, mais cela ne les empêche pas d’aider les alliés en délivrant des matières premières. Le dernier pays à déclarer la guerre et l’Argentine en avril 1945 trois jours avant la mort d’Hitler, il est dans l’avantage du pays de garder la neutralité tout en fournissant des matières premières à l’Angleterre et aux États-Unis.

Perón en Argentine est un populisme tardif. Au début des années 1940, l’Argentine est dans une impasse politique. Son système politique ne correspond plus à la société, même le parti radical et le parti socialiste sont encore dominés par une oligarchie terrienne et de vieilles familles d’Argentine qui utilisent la fraude électorale pour se maintenir au pouvoir, en même temps aucun parti nouveau ne représente les villes.

Le mécontentement populaire monte et les militaires observent cela avec de plus en plus d’impatience jusqu’en 1943 ou un groupe de militaires, le Groupe des Officiers Unis renverse le gouvernement civil au nom du peuple. Immédiatement, il dissout le congrès et interdit tout parti politique.

Perón est un syndical ambitieux, formé dans l’armée ayant séjourné en Italie de Mussolini et en Allemagne nazie. En 1943, il devient ministre du Travail et vice-président. Depuis ce poste, il construit sa base politique. Les États-Unis voient cela avec beaucoup d’inquiétude, car l’Argentine n’a toujours pas déclaré la guerre et en 1943 lorsque le GOU prend le pouvoir les États-Unis refusent de le reconnaître l’accusant d’être un pays autoritariste et pronazi ; toutefois, Perón ne déclare la guerre à l’Allemagne nazie seulement au moment de son effondrement.

En 1946 lorsque Perón se présente en tant que protecteur des pauvres, l’ambassadeur des États-Unis mène une campagne pour dénoncer Perón comme fasciste renforçant le nationalisme argentin et favorisant l’élection de Perón.

Le programme de sécurité de l’administration Roosevelt contre les « dangereux étrangers de nationalité ennemie »

C’est un programme peu connu semblable à celui envers les Japonais américains. Ce programme de sécurité est lancé contre les « dangereux étrangers de nationalité ennemie ».

C’est un programme qui conduit 15 pays d’Amérique latine à déporter vers les États-Unis des Allemands[15], des Japonais et des Italiens afin qu’ils soient internés dans des camps de concentration au Texas. Tous les biens de ces étrangers ennemis sont saisis et confisqués.

Le paradoxe de ce problème est que seule une toute petite partie de ces minorités ont à voir avec le nazisme. Parmi les 4000 Allemands déportés, seulement 8 sont identifiés par la suite comme espions au service de l’Allemagne nazi.

Aucun des trois pays où il y a d’importantes colonies allemandes ne participent à ce programme. Le Mexique refuse d’y participer.

Ces déportés viennent de pays ou les Allemands sont peu nombreux. 50 % des Allemands du Honduras, 30 % du Guatemala, et 20 % de la Colombie sont déportés. L’immense majorité de ces déportés sont de « bon voisin » dans la politique de bon voisinage de Roosevelt et bon nombre d’entre eux sont des opposants antifascistes et des juifs ayant fui l’Allemagne nazie.

Cela a beaucoup à voir avec les représentations que le gouvernement américain et les citoyens américains ont de l’Amérique latine. Ils sont convaincus que Hitler veut utiliser le Brésil afin d’attaquer les États-Unis et qu’ils sont incapables de résister à la propagande d’Hitler.

Ces craintes sont confiées par les services britanniques qui étaient destinés à forcer les États-Unis à sortir de leur neutralité ; tous ces rapports ont été reconnus comme de la désinformation par l’Angleterre afin de forcer l’entrée en guerre des États-Unis.

Cette croyance est fondée sur le mépris du gouvernement de Washington. La propagande va soutenir cette mystification, à partir de cette représentation le gouvernement de Roosevelt demande aux pays d’Amérique latine d’établir une liste de suspects et à les déporter vers les États-Unis tout en confisquant leurs biens, ce sont des Allemands, mais aussi tous ceux qui possèdent des commerces et des industries tenus par des Allemands, car dans l’imaginaire ils seraient susceptibles de faire du commerce avec l’Allemagne.

Les ambassades étasuniennes établissent une liste d’individus politiquement ou économiquement suspects et très souvent ces gouvernements agissent confidentiellement, car ils n’établissent aucune sympathie avérée, mais les individus listés sont arrêtés et leurs propriétés sont confisquées et dans certains comme celui de Somoza au Nicaragua qui répond avec empressement aux demandes de Washington permettant de confisquer les propriétés des Allemands qui passeront par la suite aux mains des compagnies américaines.

On se retrouve dans une situation ou ces tactiques seront réutilisées dans la Guerre froide.

Les réfugiés européens en Amérique latine après la guerre

Les réfugiés nazis ne seront pas inquiétés dans la guerre froide et seront impliqués dans les dictatures américaines dans les années 1960.

Annexes

Références

  1. Aline Helg - UNIGE
  2. Aline Helg - Academia.edu
  3. Aline Helg - Wikipedia
  4. Aline Helg - Afrocubaweb.com
  5. Aline Helg - Researchgate.net
  6. Aline Helg - Cairn.info
  7. Aline Helg - Google Scholar
  8. La conférence d'Évian sur le site du Mémorial de la Shoah.
  9. La Conférence de la peur, film documentaire de Michel Vuillermet, 68 min, 2009
  10. Greg Robinson « Le Projet M de Franklin D. Roosevelt : construire un monde meilleur grâce à la science… des races », in Critique internationale 2/2005 (nº 27), p. 65-82
  11. Allevi, Jean-Jacques. “Seconde Guerre Mondiale : La Martinique Sous La Botte De Vichy.” Geo.fr, 20 Mar. 2019, www.geo.fr/histoire/seconde-guerre-mondiale-la-martinique-sous-la-botte-de-vichy-194978
  12. Cantier, Jacques. L'empire Colonial Sous Vichy. Jacob, 2004. url: https://books.google.fr/books?id=5qKdHytlv-gC&pg=PA67&dq=martinique+guadeloupe+deuxi%C3%A8me+guerre+mondiale&hl=en&sa=X&ved=0ahUKEwiv_ejOxtfkAhWFAWMBHZRQB1YQ6AEIQDAD#v=onepage&q=martinique%20guadeloupe%20deuxi%C3%A8me%20guerre%20mondiale&f=false
  13. Sim, Richard, and James Anderson. The Caribbean Strategic Vacuum. Institute for the Study of Conflict, 1980.
  14. Skelton, Tracey. Introduction to the Pan-Caribbean. Arnold, 2004. url: https://books.google.fr/books?id=4Jd9AwAAQBAJ&lpg=PA35&dq=martinique%20guadeloupe%20second%20world%20war&pg=PA35#v=onepage&q=martinique%20guadeloupe%20second%20world%20war&f=false
  15. World War II related internment and expulsion of Germans in the Americas