L’Afrique du Sud : la géographie au pouvoir
Professeur(s) | Frédéric Giraut [1][2][3][4][5][6][7][8][9][10] |
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Cours | Introduction à la géographie : du local au global |
Lectures
- Introduction à la géographie : du local au mondial
- L’Afrique du Sud : la géographie au pouvoir
- Ville et Urbanisation
- La régionalisation ou l’art de la découpe
- La frontière : un objet fétiche de la géographie politique, des formes et des effets fluctuants
- Relations centre – périphérie en géographie
- Toponymie : l’étude des noms de lieux en géographie politique
L’Afrique du Sud a une expérience historique et géographique très particulière. Le racisme aura été une composante fondamentale. À chaque phase, elle a utilisé l’espace et le territoire qui est un moyen de mise en œuvre d’une politique qui a été de type ségrégatif.
L’Afrique du Sud a développé des systèmes politiques terribles d’abord sous le joug colonialiste puis autonome à travers les politiques d’apartheid. Ce n’est qu’au début des années 1990 que l’apartheid a cessé en même temps que d’autres systèmes. C’était la fin d’un ordre ségrégationniste.
Aujourd’hui, l’Afrique du Sud essaie de se reconstruire sur un modèle « arc-en-ciel », mais aussi de réduire les inégalités qui résultent du système passé.
C’est une colonie de peuplement qui a conservé la population préalable qui s’est effectuée avec des vagues successives de colonisations européennes. De plus, la constitution du système ségrégatif, dans ses technologies spatiales, montre qu’on peut mobiliser la géographie à des fins politiques.
Comment la géographie de l’apartheid a introduit une organisation spatiale originale et révélatrice qui montre comment l’organisation du territoire et étroitement liée à celle du pouvoir ?
Cinq énigmes spatiales sud-africaines[modifier | modifier le wikicode]
Durant la période contemporaine, l’Afrique du Sud propose toute une série d’énigmes géographiques.
Inégale répartition de la population[modifier | modifier le wikicode]
Elle peut apparaître comme énigmatique et étrange parce qu’il y a des contrastes forts.
Apparaissent de vastes espaces très peuplés, chaque point représente 10000 habitants. À l’inverse, on a toute une partie constituée des régions côtières est septentrionale dense. L’axe est-ouest est donc le premier niveau d’opposition. Il y a aussi de vastes espaces d’agglomérations avec trois agglomérations principales et une immense dans l’intérieur.
Cette carte pose toute une série de questions. Il est possible de distinguer :
- des pôles urbains majeurs qui concentrent une densité élevée de population ;
- des caractéristiques géographiques propres à chaque région.
Composition par origine de la société Sud-Africaine[modifier | modifier le wikicode]
La population sud-africaine a des origines extrêmement variées.
Cette carte montre la répartition des différents groupes définis selon l’origine de la population. C’est une société multiethnique/raciale soit une société cosmopolite :
- blancs
- noirs
- indiens
- métisse (« colours ») : regroupe des populations nées d’unions mixtes.
Cette typologie renvoie à des origines différentes pour des populations qui sont venues en Afrique du Sud. Nous pouvons alors nous interroger sur les raisons de ces mouvements de populations. Ce sont des groupes mélangés qui constituent une catégorie à part. Aujourd’hui, l’Afrique du Sud contemporaine joue sur cette richesse, c’est pourquoi on l’appelle la « nation arc-en-ciel »[11][12].
Cependant, il y a toujours des résurgences vis-à-vis de certaines populations sud-africaines qui s’en prennent à des populations d’origines africaines (Gambie, Congo,etc.)
Le fait marquant est que l’on a une répartition géographique inégale.
Discontinuité dans les paysages[modifier | modifier le wikicode]
En Afrique du Sud, il y a des frontières dures qui apparaissent au sein même du territoire national.
Cette affiche montre les contrastes au sein des grandes villes sud-africaines : le central business district et plus loin les townships ainsi que des suburbs pour les plus nantis.
On trouve une fracture et des oppositions nettes avec de forts contrastes paysagés.
Il y a aussi des contrastes dans la campagne en fonction du type d’agriculture (intensive ou extensive). De plus, ces régions ont été dominées par les populations d’origines européennes avec une densité faible.
À l’intérieur de chaque catégorie, on a aussi des contrastes. Cette limite passe aujourd’hui à l’intérieur même des villes.
Ce sont autant de frontières internes qui nous interrogent sur la manière dont elles se pérennisent.
Il faut retenir deux caractéristiques majeures :
- il y a un aménagement du territoire précolonial ;
- on peut constater un renforcement de cette dichotomie.
Afrique du Sud contemporaine s’affirme dans un processus de renaissance du continent africain[modifier | modifier le wikicode]
Aujourd’hui, l’Afrique du Sud se porte comme l’initiateur de la « renaissance africaine »[13][14]. C’est une originalité d’un pays qui a longtemps été dans une position marginale.
On parle de la création d’un port en eaux profondes à Port-Elizabeth. L’objectif est de vanter les mérites de ce port industriel, mais aussi le rôle de l’Afrique du Sud dans le monde africain.
C’est une zone d’infrastructures couplée à une industrie pour capter des flux afin d’attirer des investisseurs étrangers. Il y a donc possibilité d’être en contact avec les lieux qui comptent pour la mondialiser afin d’être un élément intégré et dynamique.
Le phare d’Alexandrie représente l’Afrique précoloniale. Aujourd’hui, l’enjeu serait de retrouver une place pour le continent africain afin d’être un acteur important de la mondialisation et renouer avec la période glorieuse du continent. L’Afrique du Sud propose de reprendre cette dynamique au nom de la « renaissance africaine ».
Dynamique d’autoexclusion spatiale[modifier | modifier le wikicode]
Un certain nombre de personnes ou de groupe décide de leur propre initiative de restreindre les espaces qu’ils estiment acceptables pour eux. On voit l’extrême périphérie d’une agglomération sud-africaine au premier plan.
Au loin, on voit le centre des affaires. Cette publicité est donc destinée aux personnes travaillant au centre des affaires et possédant une voiture.
Cette publicité sous-entend un enlèvement donc qu’il y a un danger.
De plus, on rappelle à ces populations qu’elles n’ont rien à faire dans ces endroits.
La marque « Matrix » dit que « si vous êtes dans cet endroit, nous le saurons ». « Matrix » vend un système de balise embarqué sur le véhicule qui permet une localisation permanente du véhicule. Dans le contexte sud-africain, on parle de la sécurité des personnes. Ce système de sécurité va envoyer une police privée pour venir vous chercher.
Préalablement, le possesseur de ce système doit avoir enregistré des zones dont il s’auto-exclut. On peut avoir recours à un produit qui limite ses possibilités de déplacement de manière volontaire sur la base de la sécurité et de l’insécurité.
Les origines coloniales d’une occupation de l’espace inégalitaire[modifier | modifier le wikicode]
Conquête et lutte[modifier | modifier le wikicode]
Nous allons analyser comment les pouvoirs successifs en Afrique du Sud ont utilisé le territoire pour mettre en place leur stratégie politique.
Les deux cartes suivantes présentent un certain nombre d’informations avérées. Elles ont été produites durant les années du régime d’apartheid est ont une visée politique et idéologique. Cela ne se retrouve pas nécessairement dans les informations, mais dans la manière de les présenter.
Cette carte est un jeu de flèche qui montre d’où l’on pense que viennent des populations africaines originaires d’autre région d’Afrique et où elles se sont implantées.
Est particulièrement touché : la partie septentrionale et l’est de la carte
Ces populations ont des origines diversifiées, par exemple Nguni, mais sont d’origine bantoue. Elles trouvent leur positionnement initial plutôt au centre du continent et elles se sont orientées vers l’est et le sud. Le territoire africain actuel est le résultat d’un processus venant du nord.
Ce document n’est pas daté, mais on considère que les migrations de ces populations d’origine bantoue se sont déroulées sur plusieurs siècles.
Est cependant proposée une date butoir fixée en 1770. Elle ne tient pas compte d’autres mouvements de redistribution à l’intérieur de l’Afrique du Sud avec l’urbanisation.
Une grande partie du peuplement de l’Afrique du Sud trouve son origine à l’extérieur qui s’est fait sous forme de vagues migratoires successives.
On montre, en surfacique, l’existence de l’Empire de Shaka. C’est un empire précolonial zoulou avec un chef guerrier qui a été efficace dans ses entreprises. Il aurait mis au point des techniques de combat sur le terrain et en termes d’armement avec l’invention d’une arme très efficace au combat au corps à corps. Cet empereur était connu des puissances coloniales.
La première date qui apparaît est 1652 : c’est la première implantation européenne sur ce qui sera plus tard la ville du Cap.
Au milieu du XVIIème siècle, plusieurs puissances coloniales constituent des compagnies marchandes afin de drainer des richesses vers l’Europe.
Les Pays-Bas disposent d’une compagnie maritime coloniale (compagnie des Indes néerlandaise) qui s’est spécialisée dans le drainage des richesses vers l’Europe.
Cette compagnie s’intéresse aux Indes néerlandaises qui sont colonisées à la manière de la première colonisation. C’est-à-dire qu’ils s’implantent sur les littoraux à travers de comptoirs. Ils entretiennent des relations avec des intermédiaires.
On introduit aussi la colonie de peuplement afin de coloniser des espaces avec une exploitation directe du territoire par des pionniers.
Pour accéder aux Indes néerlandaises, il faut contourner le territoire africain en passant par le Cape de Bonne Espérance. Le site du Cap va être choisi pour constituer une étape sur la route des Indes néerlandaises au milieu du XVIIe siècle.
Très rapidement, cela va devenir une petite colonie de peuplement. En plus d’être une étape, le Cap devient un lieu de ravitaillement qui nécessite une production locale. Un certain nombre de colons vont venir s’implanter pour constituer une petite colonie de peuplement afin de ravitailler la compagnie.
Progressivement, cette petite colonie de peuplement va s’étendre. Au tout début, du XIXe il y a une colonie du Cap étendue, avec une périphérie ou des aventuriers introduisent de relations avec les populations autochtones qu’on appelle les populations Khoisans.
Durant cette première phase de colonisation, il y a une périphérie plus ou moins colonisée parcourue par des aventuriers qui développent des relations aussi matrimoniales. Beaucoup d’hommes arrivent seuls et prennent pour épouses des natives. Dès lors on va introduire des pratiques de séparations et le métissage va être condamné et limité.
Au XVIIIème siècle, les britanniques vont s’emparer de la colonie et prendre le leadership de cette partie du monde.
Cela va avoir des conséquences importantes qui expliquent la conquête intérieure :
- les britanniques vont tenter de contrôler sous des formes militaires un territoire plus large et s’oppose à une population plus large notamment les Bantous, mais aussi à une population européenne. Une partie des populations néerlandaises est coupée des Provinces-Unies et s’est autonomisée, ce sont les Afrikaners. Il conserve la langue inspirée du néerlandais qui est un dialecte à savoir l’afrikans. Ces populations ont voulu échapper au joug britannique : c’est le grand trek. Ce mouvement d’exode des Afrikaners en fuite les a poussés à se lancer à la conquête de territoires intérieurs sous la forme de milice. Ils ont avancé jusqu’à tomber sur les populations bantoue et zoulou au nord
- les britanniques vont aussi créer une colonie de peuplement. À la fin du XIXe siècle, on a une présence européenne sur la totalité du territoire sud-africain actuel. Il y a eu un affrontement au début du XXe siècle : la guerre des Bourgs entre britanniques et afrikaners. Les britanniques vont utiliser des méthodes radicales. Leur armée se heurtait aux pionniers organisés en milice. Pour résoudre ce problème, ils ont mis en place des camps de concentration afin de limiter le soutien aux groupes armés qu’ils affrontaient. Les britanniques sont sortis victorieux, mais ont laissé des traces dans la population.
Les britanniques, durant le XIXe siècle, on conquit le Natal. Pour cela, ils ont établi une colonie de peuplement et créé une sorte de protectorat en laissant une certaine autonomie aux populations.
À la fin du XXème siècle a lieu une bataille en 1879 dans laquelle l’armée royale a essuyé une lourde défaite engendrant des pertes immenses. C’est un traumatisme pour l’armée et l’Angleterre victorienne.
Le mythe zoulou est né de cette bataille. Il a plusieurs déclinaisons à la fois historique, culturelle et politique. Aujourd’hui, il y a toute une série de lieux qui se réfèrent à ce mythe de l’âge d’or des Zoulous.
Aujourd’hui, toute une contre-culture d’une population d’origine africaine se réclame du mythe zoulou qui est porteur à la fois d’un passé glorieux pour les populations africaines, symbolise la résistance notamment face à l’apartheid.
C’est aussi une ressource politique. Au sortir de l’apartheid dans les années 1990, il y a eu une quasi-guerre civile entre l’Inkatha Freedom Party qui est zoulou et celui de Nelson Mandela l’African National Congress. Une partie des services secrets et de l’armée a soutenu les zoulous en prônant que l’effondrement de l’apartheid allait engendrer des luttes entre ethnies. L’enjeu pour le parti de Mandela était de reconquérir des soutiens dans le camp zoulou en jouant sur le mythe zoulou.
On peut voir (fig1.1) qu’il n’y a qu’une date. Cette manière de présenter les choses donne l’impression que la date fondamentale est au XVIIe siècle alors que pour les Bantou c’est le milieu du XVIIIème siècle. Cela soutient implicitement qu’il y aurait antériorité du peuplement européen. L’originalité du pouvoir serait liée à l’antériorité du peuplement colonial : on cherche à prouver que le peuplement européen est légitime, car il serait antérieur au peuplement des autochtones.
Mise en place d’un ordre colonial[modifier | modifier le wikicode]
Une fois que l'Afrique du Sud a été conquise par les troupes britanniques et les colons d’origine néerlandaise, il y a eu processus d’accaparement de la terre et de concentration de la population africaine sur des espaces réservés que l’on peut qualifier de « résiduel ». Sur ces territoires le pouvoir colonial acceptait une gestion de type coutumière dévolue aux ethnies.
- une part majoritaire de l’espace sous contrôle des colonisateurs selon un processus d’accaparement de la terre.
- une part minoritaire de l’espace réservée (d’où le mot réserve) aux populations africaines avec une gestion coutumière sous contrôle extérieur
En 1913 se constitue l’Union des populations sud-africaines. La guerre est terminée depuis 1905 et en 1910 on a créé l’Union sud-africaine qui renvoie à l’unification de la colonie du Cap et du Matale associés à deux anciennes provinces dominées anciennement par les afrikaners à savoir l’Orange Free State et la République du Transvaal.
La nouvelle colonie britannique unifiée va avoir à partir de 1911 un statut diffèrent des autres colonies dans l’Union sud-africaine.
Au début du XXème siècle, on a avec l’Union sud-africaine des populations africaines soumises à l’ordre colonial et aux colonisateurs. Moins de 15% de superficie est sous administration automne chaponné par l’autorité coloniale.
Ce système assure la domination absolue sur les populations africaines et les ressources minières. Les européennes se sont assuré le quasi-contrôle des ressources ne laissant des réserves que extrêmement réduites aux populations d’origines africaines. Ces surfaces dédiées vont peu à peu être étendues dans les années 1930 pour assurer un minimum à la survie des populations africaines en termes de production alimentaire.
Au milieu du XXème siècle, les colons minoritaires tiennent cette colonie qui repose sur une extrême ségrégation de l’espace et une répartition inégale des ressources.
- Les populations d’origine britannique prônent une domination politique et sont présentes en ville et dans une moindre mesure en campagne. Ils ont amené des populations d’origine indienne dans le cadre du grand empire colonial. Cela répondait à un besoin de main-d’œuvre qui n’était pas sous le système servile, mais sous un système contractuel régulé qui engendrait des dépendances vis-à-vis des britanniques. On les retrouve principalement au Matale ; ils se sont constitués en tant que groupe commerçant.
- Les afrikaners sont dominés politiquement, mais sont partie prenante envers le système colonialiste. Ce sont des populations peu urbanisées qui a un groupe de population qui lui est dépendant. Ce sont les métisses constituées de populations d’origines différentes, soit issues des unions avec des pionniers européens. Les autorités coloniales et d’apartheid vont mettre dans ce groupe notamment des populations arrivées très précocement et des populations serviles ramenées des Indes néerlandaises. Ces populations ont des origines asiatiques. Ces populations ont en commun de parler l’afrikans.
On a une société complexe dont les Bantous que l’on peut subdiviser en diffèrent groupes à partir des langues et des dialectes utilisés. On peut aussi définir des rapports de forces démographiques, mais encore fonciers pour créer une dichotomie des populations.
Les trois apartheids[modifier | modifier le wikicode]
Au sortir de la Deuxième guerre mondiale, les populations d’origine européenne ont le droit de vote, les groupes intermédiaires ont des droits politiques inférieurs, et les populations d’origine africaine n’ont pas de droits politiques sauf sous la forme de l’aspect judiciaire et du sol dans les réserves.
En ville règne une certaine ségrégation où l’on crée des quartiers pour ces populations. En 1848, le Parti National dominé par les Afrikaners remporte contre toute attente les élections. Va dès lors se mettre en place le système ségrégatif d’apartheid qui reprend l’ordre colonial précèdent en le systématisant et en traduisant les objectifs de ségrégation de manière territoriale.
On peut parler de plusieurs apartheids. Le concept est de codifier les droits imposés aux différents groupes selon leurs origines. Pour mettre en place ce régime, la population est strictement définie, on va avoir tout un appareil législatif qui va spécifier les différentes contraintes :
Apartheid « mesquin »[modifier | modifier le wikicode]
C'est la ségrégation quotidienne dans l’espace public (places réservées, lieux interdits ...). Il codifie les manières dont on doit se comporter dans les espaces publics. C’est une compartimentation de l’espace public qui en régit son accès.
Il a été réalisé à la demande des « petits blancs ». C’est les moins bien nantis des populations de colons qui représentent aussi la base électorale du « Parti National ». L’apartheid « mesquin » est adapté aux dispositions essentielles des « petits blancs ».
Apartheid urbain[modifier | modifier le wikicode]
Il régit la « ville d’apartheid » et les ères attribuées à chaque catégorie de population. Il est finalement connu par la construction de vastes quartiers appelés les « townships ». Soweto (South West Townships) à Johannesburg est un ensemble de townships.
Le township est destiné aux populations africaines, mais l’habitat lui-même correspond à l’habitat ouvrier qui s’est formé à l’accompagnement de la révolution industrielle. Ce n’est pas un habitat insalubre.
Il est conçu dans le cadre d’une ségrégation absolue dans toute la ville avec un jeu de passe pour éviter la mobilité des populations africaines à l’intérieur de la ville.
À partir de la fin des années 1970 et 1980, ce sont des townships entourés de bidonvilles qui se sont greffés à ces zones de populations
La ville de Graaff-Reinet se situe dans une petite vallée qui offre une opportunité de développement par son environnement.
C’est une petite ville qui s’est développée sur un modèle rural pour développer des plantations et accéder à certaines ressources. C’est un environnement privilégié qui permet l’entretien d’une végétation abondante.
On voit l’apparition d’une zone tampon (« buffer zone ») pour séparer visuellement dans l’espace est séparé. On débouche sur une ville atomisée en entité différente et séparée les unes des autres.
Il y a une zone tampon qui séparer la partie privilégié de la ville de la partie la plus peuplée que sont les townships. L’instauration d’une zone de ségrégation soulignée par une zone tampon est une particularité de l’apartheid sud-africain.
Grand apartheid[modifier | modifier le wikicode]
Il fut mis en place plus tardivement. On a regroupé ces réserves en entité qui porte un nom (ex- Bophuthatswana, Kwazulu, Transkei, etc.). Ce sont les « homelands » que l’on appelle aussi les bantoustans.
À partir des années 1950, les autorités se sont rendu compte que sur le plan international cette situation devenait insupportable. Les revendications d’indépendances des pays africains qui se généralisent dans les années 1960 se traduisant en tant que mouvement de décolonisation et vont remettre en question le régime d’apartheid qui ne veut pas se marginaliser.
Ils vont procéder à une décolonisation sans décoloniser. Cela va se faire en brimant les mouvements de revendication, mais ils vont attribuer des paquets territoriaux selon l’origine ethnique des populations en fonction de la langue d’une façon arbitraire et archaïque.
Les populations sud-africaines vont se voir attribuer une nationalité aux populations d’origine africaine qui est différente de la nationalité sud-africaine avec à terme une indépendance donnée à ces homelands, les citoyens pouvant exercer des droits politiques dans le territoire de ces nouveaux États :
- on attribue d’abord des homeland
- ensuite on donne l’indépendance des homelands tout en conservant la main mise sur la grande majorité du territoire sud-africain et sur les ressources minières et agricoles
Ce plan ne va pas marcher :
- au niveau international, sauf le Malawi, personne ne va reconnaître l’indépendance de ces États. L’Afrique du Sud va être isolée sur la scène internationale.
- au niveau régional, on peut penser que si le régime avait transféré davantage de superficies de terres, de ressources et d’agglomération, cela aurait permis de convaincre plus de population.
Annexes[modifier | modifier le wikicode]
- MAHARAJ, Pr. Brij ; NARSIAH, Dr. Sagie. La nouvelle géographie régionale de l’Afrique du Sud post-apartheid In : Le territoire est mort, vive les territoires ! Une (re)fabrication au nom du développement [en ligne]. Montpellier : IRD Éditions, 2005 (généré le 07 mars 2014). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/irdeditions/3387>.
- ANTHEAUME, Benoît (dir.) ; GIRAUT, Frédéric (dir.). Le territoire est mort, vive les territoires ! Une (re)fabrication au nom du développement. Nouvelle édition [en ligne]. Montpellier : IRD Éditions, 2005 (généré le 07 mars 2014). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/irdeditions/3369>.
- Frédéric Giraut, « La carte municipale post-apartheid : justice sociospatiale et innovations territoriales post-modernes », EchoGéo [En ligne], 13 | 2010, mis en ligne le 14 septembre 2010, consulté le 08 mars 2014. URL : http://echogeo.revues.org/12098 ; DOI : 10.4000/echogeo.12098
- The Purchase Of The Farm Braklaagte By The Bahurutshe ba ga Moiloa – Whose Land Is It Anyway? (1908-1935) by: Kobus Du Pisani
Références[modifier | modifier le wikicode]
- ↑ Page personnelle de Frédéric Giraut sur le site de l'Université de Genève - Departement de Geographie et Environnement
- ↑ Page personnelle de Frédéric Giraut sur le site de l'Université de Genève - Gouvernance de l'Environnement et Developpement Territorial
- ↑ Publications de Frédéric Giraut diffusées sur Cairn.info
- ↑ Profile de Frédéric Giraut sur ResearchGate.net
- ↑ Profile de Frédéric Giraut syr Wikimonde.com
- ↑ Profile de Frédéric Giraut sur Google Scholar
- ↑ Page de Frédéric Giraut sur openedition.org
- ↑ Publication de Frédéric Giraut sur Liberation.fr
- ↑ Page de Frédéric Giraut sur Academia.edu
- ↑ Page de Frédéric Giraut sur these.fr
- ↑ François-Xavier Fauvelle Aymar, Histoire de l'Afrique du Sud, Seuil, 2006, p 101
- ↑ Dominique Darbon, La nouvelle Afrique du Sud, Hérodote, revue de géographie et de géopolitique, n°82/3, 1996, p 5 et s.
- ↑ L’Afrique du Sud : symbole de l’émergence africaine ? par Alain NONJON le 14 septembre 2011
- ↑ Ivan Crouzel « La « renaissance africaine » : un discours sud-africain ? », Politique africaine 1/ 2000 (N° 77) , p. 171-182.