« L'americanizzazione del mondo: mito o realtà? » : différence entre les versions

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Lorsqu’on examine la question de l’antiaméricaine, l’antiaméricanisme a commencé bien avant la diffusion internationale du modèle américain. Toute une série de pays font élaborer un discours critique de la modernité. Baudelaire voyant en les États-Unis tout ce qui allait mal dans la civilisation moderne. L’antiaméricanisme se développe après 1945 où pendant une vingtaine d’années, le modèle américain est à son apogée, mais c’est également les années où l’antiaméricanisme devient extrêmement fort. D’une certaine façon, c’est un peu ce qui s’est passé dans les années 1990 et les années 2000 où leur prestige est fort, mais les États-Unis sont fortement détestés. L’antiaméricanisme témoigne d’un rapport extrêmement ambivalent.
Lorsqu’on examine la question de l’antiaméricaine, l’antiaméricanisme a commencé bien avant la diffusion internationale du modèle américain. Toute une série de pays font élaborer un discours critique de la modernité. Baudelaire voyant en les États-Unis tout ce qui allait mal dans la civilisation moderne. L’antiaméricanisme se développe après 1945 où pendant une vingtaine d’années, le modèle américain est à son apogée, mais c’est également les années où l’antiaméricanisme devient extrêmement fort. D’une certaine façon, c’est un peu ce qui s’est passé dans les années 1990 et les années 2000 où leur prestige est fort, mais les États-Unis sont fortement détestés. L’antiaméricanisme témoigne d’un rapport extrêmement ambivalent.


== Une hégémonie inégale ==
== egemonia ineguale ==
Si on s’intéresse à la question de la domination culturelle, il faut prendre en compte que cet hégémon n’est pas univoque, ni intégral, ni universel. Il y a des secteurs où les produits américains dominent parfois de façon écrasante, mais il y a d’autres domaines où il n’y a pas de domination hégémonique.
Se ci interessa la questione della dominazione culturale, dobbiamo tener conto che questa egemonia non è univoca, integrale o universale. Ci sono settori in cui i prodotti americani a volte dominano in modo schiacciante, ma ci sono altri settori in cui non c'è un dominio egemonico.


La musique contemporaine post-tonale met en exergue que les pays les plus importants sont l’Allemagne avec la figure de Karlheinz Stockhausen, en France avec Pierre Boulez ou encore l’Italie avec Luciano Berio. La musique contemporaine n’est pas nécessairement américanisée.
La musica post-tonale contemporanea evidenzia che i paesi più importanti sono la Germania con la figura di Karlheinz Stockhausen, la Francia con Pierre Boulez o l'Italia con Luciano Berio. La musica contemporanea non è necessariamente americanizzata.


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Fichier:Stockhausen_March_2004_excerpt.jpg|Karlheinz Stockhausen en 2004.
Fichier:Stockhausen_March_2004_excerpt.jpg|Karlheinz Stockhausen e 2004.
Fichier:BoulezPollini2009.jpg|Pierre Boulez et Maurizio Pollini après une exécution de la 2e sonate à la Salle Pleyel, Paris, janvier 2009.
Fichier:BoulezPollini2009.jpg|Pierre Boulez e Maurizio Pollini dopo un'esecuzione della 2a sonata alla Salle Pleyel, Parigi, gennaio 2009.
Fichier:Luciano_Berio.jpg|Luciano Berio.
Fichier:Luciano_Berio.jpg|Luciano Berio.
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[[File:Approved by the Comics Code Authority.gif|thumb|The Comics Code seal.]]
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Le monde de la bande dessinée dans les années 1930 est assez américanisé. En fait, la diffusion de la bande dessinée américaine est freinée après la Deuxième guerre mondiale parce que d’une part elle est considérée comme violente et dès les années 1930 et 1940 il y a une critique forte des associations familiales qui font du lobbying soit aux États-Unis ou en Europe afin d’obtenir l’interdiction de ces publications. Cela va aboutir à deux choses. En 1949, en France est votée la loi sur les publications destinées à la jeunesse soutenue par les catholiques et les communistes. Cette loi a abouti à l’arrêt complet de l’importation de la bande dessinée américaine en France. Aux États-Unis il y a le Comics code en 1954.<ref>Beaty, B. (1998). Seal of Approval: The History of the Comics Code. Canadian Journal of Communication, 23(4). https://doi.org/10.22230/cjc.1998v23n4a1074</ref> Il est intéressant de voir la concomitance du dispositif législatif de 1949 au même moment que l’école belge arrive sur la scène internationale avec le modèle de la bande dessinée franco-belge. Le coup d’arrêt donné à la diffusion de la bande dessinée américaine en Europe va de pair avec la fondation d’un modèle alternatif en Europe. Dans le domaine de la bande dessinée, il y a un cas de la désaméricanisation. Dans les années 1970, se développe aussi la bande dessinée japonaise avec la mondialisation du manga dans les années 1970 qui montrent que ce n’est pas un secteur où il y a une hégémonie.  
Il mondo dei fumetti negli anni '30 era abbastanza americanizzato. In effetti, la diffusione del fumetto americano fu frenata dopo la seconda guerra mondiale perché da un lato era considerato violento e dagli anni trenta e quaranta ci furono forti critiche da parte delle associazioni familiari che fecero pressione sia negli Stati Uniti che in Europa per la messa al bando di queste pubblicazioni. Questo porterà a due cose. Nel 1949, in Francia, fu approvata la legge sulle pubblicazioni per i giovani sostenuta da cattolici e comunisti. Questa legge ha portato ad un arresto totale dell'importazione di fumetti americani in Francia. Negli Stati Uniti c'è il Comics Code del 1954.<ref>Beaty, B. (1998). Seal of Approval: The History of the Comics Code. Canadian Journal of Communication, 23(4). https://doi.org/10.22230/cjc.1998v23n4a1074</ref> È interessante vedere la concomitanza della legislazione del 1949 nello stesso momento in cui la scuola belga arrivava sulla scena internazionale con il modello franco-belga del fumetto. L'arresto dato alla diffusione del fumetto americano in Europa va di pari passo con la fondazione di un modello alternativo in Europa. Nel campo dei fumetti, c'è un caso di de-americanizzazione. Negli anni '70, anche il fumetto giapponese si è sviluppato con la globalizzazione dei manga negli anni '70, il che dimostra che questo non è un settore dove c'è egemonia.  


Sur le cinéma qui est aussi un secteur très gros, on peut se demander s’il n’y a pas de remise en cause de la situation de domination du cinéma hollywoodien. D’un côté, il y a une diffusion mondiale du cinéma américain dès les années 1920, cette diffusion continue après la Deuxième Guerre mondiale aboutissant à l’écrasement du cinéma allemand, anglais et italien jusqu’aux années 1980 et 1990. Le seul cinéma qui a résisté au cinéma américain est le cinéma français qui a mis en place un système législatif qui a protégé le cinéma français avec la création du centre national de la cinématographique qui a instauré un système de subvention permettant au cinéma français de survivre. Le modèle de subvention publique du cinéma a été reproduit dans différents pays. Avec le cinéma indien, on entre dans une autre dimension puisque le cinéma bollywoodien est une industrie énorme. Le marché chinois visé par le cinéma américain reste imperméable à l’industrie hollywoodienne avec un contrôle strict du marché étant donné que le cinéma étranger est limité à 50% du box-office. La dominance du marché mondial du cinéma est à relativiser.
Sul cinema, che è anche un settore molto grande, ci si può chiedere se non ci sia una messa in discussione della situazione di dominio del cinema di Hollywood. Da un lato, c'è stata una diffusione mondiale del cinema americano a partire dagli anni '20, e questa diffusione è continuata dopo la seconda guerra mondiale portando alla frantumazione del cinema tedesco, inglese e italiano fino agli anni '80 e '90. L'unico cinema che ha resistito al cinema americano è stato quello francese, che ha istituito un sistema legislativo che ha protetto il cinema francese con la creazione del Centro Nazionale del Cinema, che ha istituito un sistema di sovvenzioni che ha permesso al cinema francese di sopravvivere. Il modello di sovvenzione pubblica del cinema è stato riprodotto in diversi paesi. Con il cinema indiano, stiamo entrando in un'altra dimensione perché il cinema di Bollywood è un'industria enorme. Il mercato cinese preso di mira dal cinema americano rimane impermeabile all'industria hollywoodiana con un rigido controllo del mercato poiché il cinema straniero è limitato al 50% del box office. Il dominio del mercato cinematografico mondiale è da mettere in prospettiva.


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Version du 21 janvier 2021 à 22:03


Stiamo per formalizzare una riflessione sul tema dell'americanizzazione del mondo. Prima di tutto, c'è un certo numero di nozioni su cosa sia il processo di americanizzazione, che è inteso come un processo a lungo termine attraverso il quale gli Stati Uniti cercano di modellare tutta una parte del mondo a propria immagine e riescono a esportare un certo numero di principi sociali, politici e culturali. La relazione tra gli Stati Uniti e il mondo dovrebbe essere intesa come se il mondo fosse un'estensione degli Stati Uniti. Modellare il resto del mondo a loro immagine significa proiettare gli Stati Uniti oltre i loro confini.

Quando parliamo di americanizzazione del mondo, dobbiamo lavorare sulla natura di questo fenomeno. Susan Strange parla dell'imperialismo non territoriale, che è l'idea che gli Stati Uniti hanno iniziato a inventare una modalità di dominio distinta dalle potenze europee alla fine del XIX secolo. Dobbiamo ragionare in una prospettiva transnazionale con l'americanizzazione, che non è un processo di esportazione lorda, ma un sistema di import-export. C'è un permanente "avanti e indietro" tra gli Stati Uniti e il resto del mondo. L'americanizzazione non è un modello americano che si costruisce all'interno degli Stati Uniti e si esporta, ma è un modello costruito importando. Gli americani si stanno globalizzando mentre americanizzano il mondo. C'è una connessione tra ciò che accade all'interno degli Stati Uniti e ciò che accade all'esterno. La politica estera è multipolare, ci sono molteplici attori: c'è lo Stato, ma anche una serie di attori privati che ritroviamo nel tema dell'americanizzazione.

Americanizzazione del mondo o globalizzazione degli Stati Uniti?

Le radici: l'eccezionalismo americano

Fichier:Ellis Island video.ogg

Non si può parlare di americanizzazione senza prendere in considerazione gli Stati Uniti come paese di emigrazione, perché è attraverso questa continua migrazione nel corso della storia americana che avviene l'importazione di ciò che sarà poi esportato. Inizialmente, il termine "americanizzazione" non si riferisce alla proiezione americana, ma prima di tutto all'americanizzazione dei migranti che arrivano negli Stati Uniti. Sono persone che importano pratiche sociali e culturali importanti nella costituzione di un modello americano che sarà poi esportato in tutto il mondo.

Dollaro statunitense del 1986, edizione limitata che rappresenta la Statua della Libertà e l'edificio principale di Ellis Island.

L'eccezionalismo americano è alla base del processo di americanizzazione. Gli Stati Uniti non penserebbero ad americanizzare il mondo se non avessero l'idea di avere un destino eccezionale. Gli Stati Uniti acquisiranno nel XIX secolo da una parte della popolazione mondiale lo status di "Nuovo Mondo" e di "Mondo Libero" già a metà del XIX secolo da persone che avevano subito la repressione soprattutto durante le rivoluzioni del 1848. Infine, dalla metà del XIX secolo, è un paese che appare come un'eccezione, che incarna la libertà e la modernità da un lato con il suo regime politico e con il suo modo di sfruttare la natura e di mobilitare le sue risorse tecnologiche al servizio dell'economia. Nel XIX secolo, con il Destino Manifesto, si formò l'idea che gli Stati Uniti avevano un destino speciale che avevano il dovere di condividere con il resto del mondo. Nell'americanizzazione, c'è la ricerca perpetua di una frontiera. Gli Stati Uniti si costruiscono spingendo il confine verso ovest, e una volta che il territorio americano è unificato, il passo successivo è l'americanizzazione. Theodore Roosevelt disse: "L'americanizzazione del mondo è il nostro destino". Non si può capire l'americanizzazione senza prendere in considerazione la nozione di eccezionalità americana.

Import-export intellettuale

C'è un modello americano che non è stato costruito completamente all'interno dei confini americani, ma attraverso scambi permanenti già nel XIX secolo. Se guardiamo gli scambi tra gli Stati Uniti e il resto del mondo, se guardiamo i circoli di riforma sociale che sono movimenti sociali, filantropi che vanno a riflettere su quello che diventerà lo stato sociale, hanno avanzato riflessioni e pratiche dalla fine del XIX secolo, queste persone lavorano, corrispondono, scrivono libri, vanno negli Stati Uniti. Tra il 1870 e il 1930, il centro della Riforma Sociale venne effettivamente dalle importazioni europee. Le idee del New Deal sono anche importazioni di idee europee. C'è un processo di scambio transnazionale.

A partire dalla metà del XX secolo e soprattutto dalla prima guerra mondiale in poi, sono stati istituiti numerosi programmi di scambio tra le università. Centinaia di università americane hanno istituito programmi di scambio universitario. Quasi 500 programmi sono stati creati durante gli anni '20 o attraverso attori privati come le fondazioni filantropiche attraverso le fondazioni Carnegie, Rockefeller e Ford. La Fondazione Rockefeller stabilì il programma Fellowship di cui beneficiarono 12.000 borsisti tra il 1917 e il 1970. Questi programmi contribuiranno ad alimentare gli scambi tra gli Stati Uniti e il resto del mondo. Quando si guarda a come il sistema universitario statunitense è cresciuto nel periodo tra le due guerre, è stato attraverso lo scambio di studenti e studiosi stranieri. Tutta una serie di flussi intraeuropei con la prima guerra mondiale saranno gradualmente catturati dagli Stati Uniti durante il periodo interbellico. Eventi come l'arrivo dei nazisti in Germania e la fuga degli ebrei tedeschi hanno accelerato questo processo. La comunità accademica americana si stava nutrendo degli stranieri. Prima di considerare le questioni delle esportazioni, bisogna guardare come questo avviene dal punto di vista delle importazioni. La diffusione dei flussi scientifici dopo la seconda guerra mondiale è stata preceduta da una cattura dei flussi scientifici nel periodo tra le due guerre. Questi flussi alimenteranno il modello americano.

Questo aumentò negli anni '30 e divenne più pronunciato dopo la seconda guerra mondiale, come con il programma Foreign Leader istituito nel 1950 e il programma Full Bright che fu istituito nel 1946 e che sarebbe diventato un simbolo durante la guerra fredda. È un programma per portare studenti e ricercatori americani dagli Stati Uniti e portare studenti e ricercatori negli Stati Uniti. C'è sempre questo processo bidirezionale. Questi programmi di scambio sono visti come una manifestazione del concetto di "soft power" di Joseph Nye. È l'idea che il modello americano si impone non solo con la forza militare, ma anche con la persuasione e la conquista delle menti. In questo processo, i programmi di scambio giocano un ruolo importante. La nozione di "soft power" è difficile da gestire nella scienza politica in quanto è una ricetta per la politica estera, dato il coinvolgimento di Nye nello sviluppo della politica estera americana. C'è un insieme di importanti reti di scambio bidirezionali, ma non un'esportazione lorda del modello americano.

La prima promozione del programma Full Bright è organizzata con la Grecia, che nel 1948 è uno dei fronti della guerra fredda essendo considerata come uno dei primi paesi che potrebbero cadere nel comunismo, soprattutto perché lo Sciopero è presentato come il simbolo della civiltà universale. Tra gli anni 1948 e gli anni 1980 e 1990, ha beneficiato migliaia di studenti e ricercatori.

Les industries culturelles : le cas du cinéma

Le panneau Hollywood sur le versant sud du Mont Lee.

Les industries culturelles sont une forte puissance de frappe dans le processus d’américanisation puisque c’est symbole de la culture américaine et l’une des industries les plus florissantes des États-Unis dans l’entre-deux-guerres.

Lorsqu’on regarde la naissance et le développement de l’industrie du cinéma, il y a la mise en place d’un conglomérat industriel avec de grands studios. Le premier studio est créé à Hollywood en 1911. À ce moment, le major du cinéma mondial est Pathé et le centre du cinéma mondial du cinéma est la France. Les studios vont prendre possession du marché américain pendant la guerre mettant un système cinématographique tout à fait spécifique avec des films systématiquement à grand public, l’importance des vedettes et de gros budgets dans le cadre d’un processus de construction industriel. Ce système grandi assez rapidement entre 1910 et 1920. Cette industrie hollywoodienne va s’appuyer sur un marché intérieur extrêmement important et le cinéma américain est un instrument d’américanisation des migrants. C’est un patchwork de mythes provenant de toute une série de pays qui sont des mythes arrangés selon la vision américaine.

Hollywood n’est pas un produit américain, mais un condensé du monde. À partir du moment où l’industrie du cinéma devient puissante, c’est Hollywood qui fait le cinéma américain, mais avec des acteurs, des réalisateurs qui ne sont pas américains. L’industrie hollywoodienne est un creuset de gens qui ont migré. Parmi les réalisateurs se sont Charlie Chaplin qui est arrivé aux États-Unis en 1910, Friedrich W. Murnau en provenance d’Allemagne en 1926, Josef von Sternberg venant d’Allemagne en 1930, Fritz Lang arrivant d’Allemagne en 1933, Billy Wilder d’Autriche en 1938 ou encore Alfred Hitchcock de Grande-Bretagne en 1938. Comme acteurs, arrivent de Suède en 1924 Greta Garbo et Marlene Dietrich d’Allemagne en 1930. Aujourd’hui, Alfonso Cuaron a émigré du Mexique, Mel Gibson d’Australie, Nicole Kidman de Grande-Bretagne et Antonio Bandeiras d’Espagne. La dimension transnationale est essentielle afin de comprendre le cinéma américain qui va se nourrir des histoires qui vont devenir américaines à partir du moment où elles sont produites par le système américain. C’est un système d’import – export qui part à la conquête des marchés mondiaux dans les années 1920. Le western est une reconstruction de l’épopée américaine.

Les circulations artistiques : le cas du jazz

Le jazz qui est né officiellement à La Nouvelle-Orléans au début du XXème siècle a un fort noyau noir d’origine américaine, mais il y a des musiciens d’Amérique latine et des caraïbes. On se rend compte que c’est une musique qui se construit par fécondation permanente de style venant de différents pays. Beaucoup de musiciens sont venus des Caraïbes dans les années 1930 et 1940, d’Amérique latine et d’Afrique dans les années 1950, mais aussi d’Inde dans les années 1960. Les premiers accents de jazz se font entendre en Europe avec l’armée américaine qui débarque en Europe.

Gauche à droite, 1° rang- Cab Calloway, Benny Carter, Jimmie Lunceford, Ben Webster, 2° rang Louis Armstrong, Art Tatum, Count Basie, Duke Ellington, 3° rang, Roy Eldridge, Coleman Hawkins, Fats Waller, Lester Young 4°rang Django Reinhardt, Lionel Hampton, Earl Hines, Billie Holiday.

C’est une musique qui se construit par import – export est qui s’exporte avec la Deuxième Guerre mondiale devenant l’un des symboles de la culture américaine. À partir du moment où le jazz est exporté avec le label américain, il est à nouveau interpréter par les musiciens d’Europe et d’Asie qui crée autre chose notamment avec les « musiques improvisées européennes ».

Une dynamique expansionniste

La synergie des acteurs nationaux

Il y a un certain nombre de vecteurs et de projections internationales de ce qui devient et incarne un modèle américain. C’est un aspect important du processus d’américanisation qui est une « réalité » de ce point de vue.

Il faut avant tout considérer qu’en fait, il y a une multitude d’acteurs qui entrent en compte étant important dans la politique étrangère américaine d’une manière générale, mais de façon encore plus générale dans la projection d’un modèle américain. Ces acteurs interviennent dans des secteurs différents, mais leurs actions se font en synergie.

Buffalo Bill's wild west and congress of rough riders of the world - Circus poster showing cowboys rounding up cattle, c. 1899.

Il y a des secteurs assez larges de la société américaine et des élites américaines impliquées dans ce processus. Il y a les Réformateurs moraux notamment, toutes ces associations religieuses ou parareligieuses à partir de la fin du XIXème siècle que cela soit des ligues de tempérance comme avec la Women Christian’s Temperance Union et des organisations qui prônent l’abolition de la législation coloniale, permettent l’usage de l’alcool et de l’opium ou encore les YMCA qui se projettent en Afrique et en Europe afin de promouvoir des valeurs religieuses anglo-saxonnes, mais plus particulièrement américaines. Une deuxième catégorie est les entrepreneurs de spectacles comme le Cirque barnum et celui de Buffalo Bill qui est un acteur de la conquête de l’Ouest américain qui devient entrepreneur de spectacles en mettant en scène son aventure dans le Wild West Show. Les spectacles vont contribuer à exporter les mythes américains et à en faire des mythes mondiaux. C’est un élément américain devenu un mythe mondial. Les entreprises de spectacles sont un vecteur d’exportation tout à fait important.

The Peking Union Medical College was founded in 1906 by the American and British missionaries and funded by the Rockefeller Foundation. It remains one of the finest medical schools in China today.

Les fondations philanthropiques font partie des acteurs qui se projettent à l’étranger en particulier avec la fondation Rockefeller qui met en place des politiques mondiales dans certains domaines notamment dans le domaine de la santé publique et dans le domaine de la médecine qui en 1921 fonde le Peking Medical College qui soigne la nomenklatura chinoise. La fondation Rockefeller a créé des facultés de médecine à différents endroits du monde.

Les mouvements sportifs vont se développer considérablement à partir de l’entre-deux-guerres à travers l’Amateur Athletic Union [AAU] et l’organisation de tournées sportives dans les années 1930. Toute une série d’impresarios vont exporter les spectacles américains après la Deuxième Guerre mondiale tandis que le gouvernement va financer le Jazz at the philharmonic orchestra dès 1944. Norman Granz était un impresario de Jazz qui a terminé sa vie à Lausanne.

Il y a une synergie entre acteurs privés, mais aussi entre acteurs privés et publics. À partir de du XIXème siècle, s’opère une synergie entre Hollywood et l’État américain. En 1890 le Sherman Act interdit les cartels aux États-Unis, par contre ils sont autorisés à l’étranger dans le cadre du Webb Pomerene Act. On préserve la concurrence à l’intérieur des frontières américaines, mais à l’extérieur elles peuvent former des oligopoles ou des cartels pour s’étendre. En 1922, le Motion picture producers and distributors of America [MPPDA] se constitue afin de s’entendre pour l’exportation du cinéma américain à l’étranger. Rapidement, la MPPDA va obtenir le soutien du gouvernement américain. À partir des années 1920, le gouvernement américain va systématiquement appuyer la conquête des marchés étrangers par le cinéma hollywoodien. Cela s’est fait dans le contexte particulier de la constitution de l’industrie automobile et celui d’une Europe endettée de l’entre-deux-guerres qui permet aux gouvernements d’appuyer sur les dettes interalliées afin d’ouvrir les marchés. Les pays d’Europe vont tenter de mettre en place des politiques de quotas, mais elles vont systématiquement être démantelées sous la pression du gouvernement américain. La diffusion du cinéma américain à partir des années 1920 doit beaucoup à la synergie entre gouvernement américain et cinéma hollywoodien.

La diplomatie culturelle

Seal of the U.S. Information Agency.

Des acteurs privés agissent indépendamment où ensemble, les acteurs publics et privés agissent en synergie. L’État devient un acteur important de diffusion du modèle américain et cela devient encore plus clair à partir de la Deuxième Guerre mondiale. Avec le conflit, ce sont les acteurs privés qui prennent en charge la diplomatie culturelle américaine. Après 1945, l’État américain construit, met en place et élabore une diplomatie culturelle dans le cadre de la Guerre froide et de la lutte contre le modèle soviétique. Du point de vue législatif, cela est identifié par le Smith-Munt Act en 1948 qui se met en place aux États-Unis pour la promotion du modèle américain à l’étranger. Il y a l’United States Information Agency [USIA] qui est l’agence fédérale qui centralise la diplomatie culturelle américaine, il y a une série d’organisations plus spécialisées comme Voice of America, mais il y a aussi la CIA qui participe au financement d’intellectuels, de revues ou encore d’expositions d’art abstrait.

La diplomatie culturelle est toute une série d’actions dans le cadre d’une diffusion volontariste de produits culturels américains. La diplomatie culturelle américaine à deux objets avec celui de contrer le modèle communiste, mais aussi de convaincre les alliés des Américains que la culture américaine existe. On a pu dire que les États-Unis menaient deux Guerre froide culturelles, l’une contre l’URSS et l’autre contre leurs propres alliés. Cette diplomatie s’exprime par la subvention de toute une série de budgets pour la création de départements d’études américaines dans les universités. La radio joue aussi un rôle important. Voice of America réalise des émissions dans des dizaines de langues émettant dans de nombreux de pays et diffusant des programmes en rapport avec la culture américaine. Il y a également un réseau énorme de centres culturels américains. Le Département d’État, à partir de 1956, organise toute une série de tournées de musiciens de Jazz dans toute une série de pays considérés comme à risque en Afrique, en Iran ou encore en Inde comme avec Dizzy Gillespie en 1956 ou plus récemment en 2011 le Ari Roland Jazz quartet. Des programmes de rencontres intellectuelles transatlantiques sont élaborés. La peinture américaine va s’internationaliser avec l’essor de l’école expressionniste abstraite notamment avec Jackson Pollock. L’expressionnisme abstrait va être utilisé par le Département d’État et la CIA comme la quintessence de la liberté de l’individu. La peinture américaine est utilisée comme instrument de propagande pour différencier le modèle américain du modèle soviétique.

Le système international : un relais de l’américanisation ?

Lorsqu’on parle d’américanisation, on ne parle pas forcément de culture, c’est quelque chose qu’il faut voir dans un ensemble plus global nécessitant d’intégrer la question du système international dans la réflexion puisque les États-Unis jouent un rôle fondamental dans la refonte du système international en particulier après la Deuxième Guerre mondiale. Il faut se poser la question de savoir si le système international est un relais de la puissance américaine.

Portrait de Elihu Root.

Cette question se pose dès le début de la Société des Nations parce qu’on se rend compte à quel point, une partie des élites américaines entend faire des institutions internationales un tremplin des normes américaines. L’intention est le projet est claire dès l’entre-deux-guerres qui est notamment la raison pourquoi les fondations américaines participent à la Société des Nations comme la fondation Rockefeller qui participe à la section d’hygiène afin d’instaurer des normes qui ressemblent le plus possible aux normes américaines. Lorsqu’on parle d’américanisation, on parle d’une bataille de normes dans toute une série de domaines. Elihu Root a notamment conçu la Cour permanente de justice internationale, il était républicain, opposée à la Société des Nations considérait qu’il fallait adhérer à la Société des Nations, y participer afin de l’américaniser. C’est à ce titre que Elihu Root était partisan d’une adhésion des États-Unis à la Société des Nations afin de renégocier le traité.

La réorganisation du monde après 1945 porte un projet d’internationalisation d’un projet social et économique à travers un New Deal mondial par l’intervention des new-dealers qui sont des gens qui entendent internationaliser le New Deal américain alors même que le New Deal est désavoué au sein de la société américaine. Dans l’esprit d’une partie des ténors de l’administration fédérale américaine, l’ONU est le système d’organisation internationale doit être l’un des relais de la diffusion mondiale des normes américaines dans un certain nombre de domaines. L’influence américaine à l’ONU est forte pendant les premières années de l’ONU, mais à partir des années 1960, le rapport de force change. L’américanisation est souvent pensée en termes nationaux alors qu’il faut aussi l’envisager de manière globale. On a très clairement une entreprise volontariste qui passe par toute une série d’acteurs se déployant dans toute une série de secteurs, mais aussi à toute une série de niveaux.

La domination culturelle

La modernité américaine

A man working on a steel girder high about a city skyline.
A construction worker on top of the Empire State Building as it was being built in 1930. The Chrysler Building is below and behind him.

Lorsqu’on pose la question de l’américanisation, on pose la question de l’hégémonie. Lorsqu’on parle d’américanisation, on fait référence à un processus de domination culturelle dont de multiples signes témoignent de la réalité. Les États-Unis ont réussi au moins partiellement à la fin du XIXème siècle d’incarner la modernité qui est à la fois une modernité politique, technologique qui font que les États-Unis se pensent et sont perçus à partir du début du XXème siècle comme le pays de la modernité. C’est l’un des éléments qui fait l’attraction du modèle américain. Ce qui fait qu’une série de gens sont attirés par le modèle américain dès la fin du XIXème siècle est parce que les États-Unis sont considérés comme modèle. Dans le cadre du processus d’import – export, la question de la modernité est toujours présente. Les missions de productivité dans le cadre du plan Marshall se font comme un transfert de technologies, mais aussi une implantation de méthodes de management. Il en va de même lorsqu’on regarde l’attraction de toute une série de publics pour les États-Unis pour la culture américaine que ce soit pour la musique ou le cinéma. Aimer le jazz dans les années 1940 est être moderne. La symbolique de la modernité américaine revient toujours dans les acteurs de l’époque. Lorsqu’on regarde la géopolitique de la culture, on se rend compte à quel point entre les années 1930 et 1940, les lieux de légitimation de forme artistique sont passés de l‘Europe aux États-Unis. Le centre de l’art mondial est l’école de Paris jusqu’en 1914. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, tout passe de l’autre côté de l’Atlantique notamment à travers les marchés de l’art qui explosent en termes de valeur. Les galeristes américains prennent le pouvoir sur le marché de l’art contribuant à faire de New York le centre de légitimation de l’art abstrait, de l’art américain faisant de New York la capitale de l’art moderne.

L’antiaméricanisme

Bannière anti-USA lors d'une manifestation au Brésil.

Tout ce qui fait que la culture américaine peut fasciner un certain nombre de gens peut faire qu’elle soit détestée. Si pour certains, c’est le signe de la modernité, pour d’autres ce n’est qu’une industrie culturelle. De même pour l’usage de la technologie dans le modèle productif américain qui n’est pas forcément un signe de progrès, mais un signe de déshumanisation. La modernité suscite l’admiration, mais aussi la répulsion. Dans les représentations des gens de l’époque, c’est comme cela que ça se manifeste.

Lorsqu’on examine la question de l’antiaméricaine, l’antiaméricanisme a commencé bien avant la diffusion internationale du modèle américain. Toute une série de pays font élaborer un discours critique de la modernité. Baudelaire voyant en les États-Unis tout ce qui allait mal dans la civilisation moderne. L’antiaméricanisme se développe après 1945 où pendant une vingtaine d’années, le modèle américain est à son apogée, mais c’est également les années où l’antiaméricanisme devient extrêmement fort. D’une certaine façon, c’est un peu ce qui s’est passé dans les années 1990 et les années 2000 où leur prestige est fort, mais les États-Unis sont fortement détestés. L’antiaméricanisme témoigne d’un rapport extrêmement ambivalent.

egemonia ineguale

Se ci interessa la questione della dominazione culturale, dobbiamo tener conto che questa egemonia non è univoca, integrale o universale. Ci sono settori in cui i prodotti americani a volte dominano in modo schiacciante, ma ci sono altri settori in cui non c'è un dominio egemonico.

La musica post-tonale contemporanea evidenzia che i paesi più importanti sono la Germania con la figura di Karlheinz Stockhausen, la Francia con Pierre Boulez o l'Italia con Luciano Berio. La musica contemporanea non è necessariamente americanizzata.

The Comics Code seal.

Il mondo dei fumetti negli anni '30 era abbastanza americanizzato. In effetti, la diffusione del fumetto americano fu frenata dopo la seconda guerra mondiale perché da un lato era considerato violento e dagli anni trenta e quaranta ci furono forti critiche da parte delle associazioni familiari che fecero pressione sia negli Stati Uniti che in Europa per la messa al bando di queste pubblicazioni. Questo porterà a due cose. Nel 1949, in Francia, fu approvata la legge sulle pubblicazioni per i giovani sostenuta da cattolici e comunisti. Questa legge ha portato ad un arresto totale dell'importazione di fumetti americani in Francia. Negli Stati Uniti c'è il Comics Code del 1954.[4] È interessante vedere la concomitanza della legislazione del 1949 nello stesso momento in cui la scuola belga arrivava sulla scena internazionale con il modello franco-belga del fumetto. L'arresto dato alla diffusione del fumetto americano in Europa va di pari passo con la fondazione di un modello alternativo in Europa. Nel campo dei fumetti, c'è un caso di de-americanizzazione. Negli anni '70, anche il fumetto giapponese si è sviluppato con la globalizzazione dei manga negli anni '70, il che dimostra che questo non è un settore dove c'è egemonia.

Sul cinema, che è anche un settore molto grande, ci si può chiedere se non ci sia una messa in discussione della situazione di dominio del cinema di Hollywood. Da un lato, c'è stata una diffusione mondiale del cinema americano a partire dagli anni '20, e questa diffusione è continuata dopo la seconda guerra mondiale portando alla frantumazione del cinema tedesco, inglese e italiano fino agli anni '80 e '90. L'unico cinema che ha resistito al cinema americano è stato quello francese, che ha istituito un sistema legislativo che ha protetto il cinema francese con la creazione del Centro Nazionale del Cinema, che ha istituito un sistema di sovvenzioni che ha permesso al cinema francese di sopravvivere. Il modello di sovvenzione pubblica del cinema è stato riprodotto in diversi paesi. Con il cinema indiano, stiamo entrando in un'altra dimensione perché il cinema di Bollywood è un'industria enorme. Il mercato cinese preso di mira dal cinema americano rimane impermeabile all'industria hollywoodiana con un rigido controllo del mercato poiché il cinema straniero è limitato al 50% del box office. Il dominio del mercato cinematografico mondiale è da mettere in prospettiva.

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