« Systèmes Électoraux : Mécanismes, Enjeux et Conséquences » : différence entre les versions

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Le système électoral est un élément essentiel de la démocratie représentative et peut avoir un impact significatif sur le paysage politique, social et économique d'un pays. Il y a plusieurs types de systèmes électoraux, chacun avec ses avantages et ses inconvénients.  
Le système électoral est un élément essentiel de la démocratie représentative et peut avoir un impact significatif sur le paysage politique, social et économique d'un pays. Il y a plusieurs types de systèmes électoraux, chacun avec ses avantages et ses inconvénients.  
   
   
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* La transparence et l'intégrité du processus : le processus électoral doit être transparent et exempt de fraude.
* La transparence et l'intégrité du processus : le processus électoral doit être transparent et exempt de fraude.


La sélection des candidats ou des partis par le vote citoyen est au cœur de la démocratie représentative. Le système électoral utilisé pour cette sélection peut cependant varier d'un pays à l'autre, comme nous l'avons déjà mentionné. Chacun de ces systèmes a ses propres implications pour la représentation politique, la stabilité du gouvernement et d'autres aspects de la vie politique, sociale et économique.
La sélection des candidats ou des partis par le vote citoyen est au cœur de la démocratie représentative. Le système électoral utilisé pour cette sélection peut cependant varier d'un pays à l'autre. Chacun de ces systèmes a ses propres implications pour la représentation politique, la stabilité du gouvernement et d'autres aspects de la vie politique, sociale et économique.


Les élections sont une caractéristique fondamentale de la démocratie et remplissent plusieurs fonctions clés, à la fois pratiques et symboliques.
Les élections sont une caractéristique fondamentale de la démocratie et remplissent plusieurs fonctions clés, à la fois pratiques et symboliques.
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Les élections sont à la fois un outil essentiel pour le fonctionnement pratique de la démocratie et un rituel symbolique qui renforce la légitimité du système politique.
Les élections sont à la fois un outil essentiel pour le fonctionnement pratique de la démocratie et un rituel symbolique qui renforce la légitimité du système politique.


= Préambule : les systèmes électoraux =
= Comprendre les systèmes électoraux =


Pour la grande majorité des citoyens, voter lors d’élections est la principale et la seule forme de participation politique.  
Pour la plupart des citoyens dans une démocratie, le vote lors des élections est leur principale voie de participation politique. En votant, les citoyens expriment leurs préférences pour certains candidats, partis et politiques. C'est une méthode puissante et directe pour exercer une influence sur le gouvernement et la direction du pays.  


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Ce tableau résume la moyenne de participation électorale durant plusieurs décennies.
Ce tableau présente la participation électorale moyenne sur plusieurs décennies.
 
En général, la participation électorale varie considérablement d'un pays à l'autre et d'une élection à l'autre. De nombreux facteurs peuvent influencer la participation électorale, y compris l'âge de la population, le niveau d'éducation, le système électoral, les lois sur l'inscription des électeurs, la compétitivité des élections, et plus encore.
 
De plus, dans de nombreux pays, on a observé une tendance à la baisse de la participation électorale au cours des dernières décennies. Cela a conduit à des préoccupations concernant l'engagement civique et la légitimité du système politique. Cependant, cette tendance n'est pas universelle et la participation électorale a augmenté dans certains pays et lors de certaines élections.


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Il existe des variations importantes :
La participation électorale varie grandement d'un pays à l'autre et plusieurs facteurs peuvent expliquer ces variations :
*on voit des taux élevés comme en Autriche, en Belgique ou aussi à Chypre, l’une des raisons est que le vote est rendu obligatoire ;
 
*il existe un effet de la démocratie directe en Suisse via referendum qui intensifie l’activité politique participative ; le citoyen peut influencer directement les décisions.  
# Le vote obligatoire : Dans certains pays comme la Belgique, l'Autriche et Chypre, le vote est obligatoire, ce qui conduit à des taux de participation électorale plus élevés. Dans ces pays, les citoyens sont légalement tenus de participer aux élections et peuvent être sanctionnés s'ils ne le font pas.
# La démocratie directe : Dans d'autres pays, comme la Suisse, l'existence de mécanismes de démocratie directe peut également augmenter la participation électorale. En Suisse, par exemple, les citoyens ont la possibilité de participer à des référendums qui peuvent influencer directement la législation et les politiques du pays. Cela donne aux citoyens un sentiment de contrôle direct sur la politique, ce qui peut les inciter à participer plus activement.
 
Ces deux facteurs, entre autres, peuvent avoir un impact significatif sur la participation électorale. Il est important de noter que chaque pays a un contexte politique unique et une combinaison de facteurs qui influencent le taux de participation électorale.
 
Le système électoral d'un pays détermine comment les votes sont convertis en sièges parlementaires. Il existe plusieurs types de systèmes électoraux et chacun a des implications différentes pour la représentation parlementaire. Voici quelques exemples :
 
* Scrutin majoritaire : Dans ce système, souvent utilisé pour les élections législatives dans les systèmes de gouvernement à deux partis, le candidat qui obtient la majorité des voix dans une circonscription remporte le siège pour cette circonscription. Il existe des variantes, dont le scrutin majoritaire à un tour (comme aux États-Unis et au Royaume-Uni) et à deux tours (comme en France).
* Scrutin proportionnel : Dans ce système, les sièges sont répartis proportionnellement au nombre de votes reçus par chaque parti. Par exemple, si un parti obtient 30% des votes, il devrait obtenir environ 30% des sièges. Cela permet une meilleure représentation des partis minoritaires, mais peut également conduire à un parlement fragmenté avec plusieurs petits partis. Des exemples de pays utilisant ce système sont l'Allemagne et l'Espagne.
* Scrutin mixte : Certains pays utilisent une combinaison des deux systèmes précédents. Par exemple, en Allemagne, la moitié des sièges au Bundestag sont attribués selon le système majoritaire, tandis que l'autre moitié est attribuée selon le système proportionnel.
* Vote à plusieurs tours : Dans certains pays, si aucun candidat n'obtient une majorité absolue lors du premier tour de scrutin, un deuxième tour est organisé entre les candidats arrivés en tête. C'est le cas de la France pour ses élections présidentielles.
 
Chaque système électoral a ses avantages et ses inconvénients, et le choix du système peut avoir un impact important sur le paysage politique et la stabilité du gouvernement.
 
= Classification des systèmes électoraux =
Le système électoral a une influence significative sur plusieurs aspects de la vie politique d'un pays :
 
# Précision de la représentation : Le système électoral détermine comment les préférences des électeurs sont traduites en sièges parlementaires. Par exemple, dans un système proportionnel, le parlement est susceptible de refléter de manière plus précise la diversité des opinions des électeurs, tandis qu'un système majoritaire peut déformer la représentation en faveur des grands partis.
# Nombre de partis : Le système électoral peut influencer le nombre de partis dans un système politique. Les systèmes majoritaires ont tendance à favoriser les systèmes à deux partis, tandis que les systèmes proportionnels peuvent permettre à un plus grand nombre de petits partis de gagner des sièges.
# Type de gouvernement : Le système électoral peut également avoir un impact sur le type de gouvernement formé. Les systèmes majoritaires ont tendance à favoriser les gouvernements à parti unique, tandis que les systèmes proportionnels peuvent conduire à des gouvernements de coalition.
# Stabilité politique : Le système électoral peut influencer la stabilité politique. Les systèmes majoritaires, qui tendent à produire des gouvernements forts à parti unique, peuvent être plus stables. D'autre part, les systèmes proportionnels, qui peuvent produire des gouvernements de coalition, peuvent être moins stables, mais peuvent également faciliter un plus grand consensus et une plus grande inclusivité.
# Résultats politiques (output) : Enfin, le système électoral peut influencer les politiques qui sont mises en œuvre. Par exemple, les gouvernements de coalition formés sous des systèmes proportionnels peuvent nécessiter des compromis politiques, tandis que les gouvernements à parti unique formés sous des systèmes majoritaires peuvent avoir plus de latitude pour mettre en œuvre leur programme.
 
Il est donc crucial de bien comprendre le système électoral lors de l'analyse de la politique d'un pays.
 
Les systèmes électoraux peuvent varier grandement d'un pays à l'autre, mais ils peuvent généralement être classés en deux grandes catégories : les systèmes majoritaires et les systèmes proportionnels.
 
* Systèmes majoritaires (ou pluralistes) : Dans ces systèmes, le candidat ou le parti qui obtient le plus grand nombre de votes dans une circonscription donnée remporte le siège. Ce système favorise généralement les grands partis et peut conduire à des gouvernements à parti unique. Il est généralement plus simple, mais il peut mener à une représentation moins proportionnelle des votes au parlement. Des exemples de pays utilisant ce système incluent le Royaume-Uni et les États-Unis.
* Systèmes proportionnels : Ces systèmes visent à répartir les sièges de manière proportionnelle au nombre de votes reçus par chaque parti. Ainsi, si un parti obtient 30% des votes, il reçoit approximativement 30% des sièges. Ce système tend à permettre une meilleure représentation des partis minoritaires, mais il peut également conduire à un parlement fragmenté avec plusieurs petits partis, et souvent, à des gouvernements de coalition. Des exemples de pays utilisant ce système incluent l'Allemagne, l'Espagne et la Suède.
 
Il existe également des systèmes mixtes qui combinent des éléments des systèmes majoritaires et proportionnels. Par exemple, l'Allemagne utilise un système mixte où une partie des sièges est attribuée sur une base majoritaire, tandis que l'autre partie est attribuée sur une base proportionnelle. Chaque système a ses propres avantages et inconvénients, et le choix du système peut avoir des conséquences importantes pour le paysage politique d'un pays.


Une élection consiste en un vote pour un candidat, mais il existe de nombreuses variations entre pays qui déterminent comment les suffrages obtenus se traduisent en siège au parlement.
Dans de nombreux pays, nous avons observé une tendance à passer d'un système majoritaire à un système proportionnel au fil du temps. Cette évolution peut être due à plusieurs facteurs :


= Types de système électoraux =
* Représentation équitable : Les systèmes proportionnels sont souvent perçus comme plus équitables car ils assurent une correspondance plus précise entre le pourcentage de votes qu'un parti reçoit et le nombre de sièges qu'il obtient au parlement. Cela peut donner aux électeurs le sentiment que leur vote a plus d'impact et peut aider à augmenter la diversité des voix et des opinions représentées au parlement.
Les systèmes électoraux sont d’une grande importance parce qu’ils ont des conséquences majeures sur la précision de la manière dont les électeurs sont reflétés au parlement, sont représentés,sur le nombre de partis ainsi que sur le type de gouvernement, sur la stabilité politique ainsi que sur l’output du système.
* Stabilité gouvernementale : Bien que les systèmes majoritaires puissent favoriser la stabilité en permettant la formation de gouvernements à parti unique, ils peuvent également conduire à une domination politique par un ou deux grands partis. Les systèmes proportionnels, bien qu'ils puissent conduire à des gouvernements de coalition et à une plus grande fragmentation politique, peuvent également favoriser une plus grande collaboration et un consensus politique.
* Représentation des minorités : Les systèmes proportionnels peuvent offrir une meilleure représentation aux groupes minoritaires et aux petits partis, ce qui peut être particulièrement important dans les sociétés diverses sur le plan ethnique ou culturel.
* Réponse aux problèmes sociopolitiques : Parfois, les changements de système électoral peuvent être une réponse à des problèmes politiques spécifiques, tels que des conflits ethniques, une polarisation politique ou une insatisfaction générale à l'égard du système politique existant.


Il n’existe pas de systèmes électoraux identiques, mais on peut distinguer deux grandes familles de systèmes électoraux :
Cependant, il est important de noter que le passage d'un système majoritaire à un système proportionnel n'est pas une solution universelle à tous les problèmes politiques. Chaque système a ses propres avantages et inconvénients, et le choix du système électoral doit être adapté au contexte politique, culturel et social spécifique d'un pays.
*'''système majoritaire''' (ou pluraliste) : donne la priorité à un objectif ou existe un degré moindre de proportionnalité.
*'''système proportionnel''' : met l’accent sur le concept de proportionnalité – correspondance forte entre les votes obtenus et les sièges obtenus au parlement.  


Il y a souvent eu un passage du système majoritaire à un système proportionnel dans l’histoire.  
Le tableau ci-après donne des informations sur les systèmes électoraux mis en place dans les différents pays européens. La colonne de droite répertorie les modifications apportées aux systèmes électoraux dans ces pays, soulignant une certaine stabilité dans ces changements.  


Le tableau suivant informe sur quel système électoral est instauré dans les pays européens. La colonne de droite indique les changements faits dans les systèmes électoraux dans les différents pays avec une relative stabilité.
En Europe, de nombreux pays utilisent des systèmes électoraux proportionnels pour leurs élections parlementaires. Par exemple, l'Allemagne, la Suède, l'Espagne, et les Pays-Bas utilisent tous des systèmes proportionnels. Quelques pays, comme le Royaume-Uni et la France, utilisent des systèmes majoritaires ou semi-majoritaires. La France, par exemple, utilise un système majoritaire à deux tours pour ses élections législatives, tandis que le Royaume-Uni utilise un système majoritaire à un tour (ou "first-past-the-post"). Il y a aussi des pays qui utilisent des systèmes mixtes, comme l'Allemagne, qui combine un système proportionnel avec un système majoritaire.


On peut lire que pour certains pays, il y a eu peu de changement dans la durée.  
Cependant, ces systèmes peuvent varier en fonction du niveau de gouvernement (national, régional, local) et du type d'élection (législative, présidentielle, municipale, etc.). De plus, certains pays ont fait des ajustements à leurs systèmes électoraux au fil du temps pour répondre à des préoccupations spécifiques, comme l'augmentation de la représentativité ou la réduction de la fragmentation politique. En ce qui concerne la stabilité des systèmes électoraux, il est vrai que la plupart des pays ont tendance à conserver le même système électoral pendant de longues périodes, car tout changement nécessite généralement un large consensus politique et peut avoir des implications significatives pour le paysage politique du pays.
 
La plupart des pays ont tendance à maintenir la même structure de leur système électoral sur de longues périodes. Les changements dans les systèmes électoraux peuvent être difficiles à mettre en œuvre, car ils nécessitent souvent un consensus politique et peuvent avoir des répercussions significatives sur le paysage politique. La stabilité des systèmes électoraux peut également être vue comme un indicateur de la stabilité politique d'un pays. Un système électoral stable peut fournir un cadre prévisible pour la compétition politique et contribuer à la confiance des citoyens dans le processus électoral. Cependant, certains pays peuvent choisir de modifier leur système électoral en réponse à des problèmes politiques spécifiques ou dans le but de promouvoir une représentation plus équitable. Par exemple, un pays pourrait passer d'un système majoritaire à un système proportionnel pour améliorer la représentation des partis minoritaires au parlement. Enfin, il est également important de noter que même au sein d'un même système électoral, il peut y avoir des variations importantes dans les règles spécifiques, comme le nombre de sièges à pourvoir, le seuil pour obtenir un siège, ou le mode de décompte des voix. Ces détails peuvent également avoir un impact significatif sur les résultats électoraux.  
      
      
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Des changements majeurs ont eu lieu comme en Grèce durant la période de l’après-guerre, mais c’est aussi vrai pour l’Italie depuis le début des années 1990 ainsi que pour la Pologne et la Roumanie. En général, il est rare d’avoir un changement d’un type vers un autre, les réformes ont la plupart du temps lieu à l’intérieur d’un même type.  
Plusieurs pays ont modifié significativement leurs systèmes électoraux au cours de leur histoire pour s'adapter à de nouvelles réalités politiques et sociétales. Après la Seconde Guerre mondiale, la Grèce a traversé une série de changements politiques majeurs, y compris plusieurs coups d'État et la guerre civile. En 1974, après la chute de la dictature militaire, la Grèce a adopté un nouveau système électoral proportionnel pour les élections législatives. Depuis les années 1990, l'Italie a connu plusieurs réformes de son système électoral. Le système proportionnel pur, en place depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, a été remplacé en 1993 par un système mixte majoritaire-proportionnel. Cependant, ce système a ensuite été modifié plusieurs fois, reflétant l'instabilité politique du pays. Après la fin du régime communiste en 1989, la Pologne a adopté un système électoral proportionnel pour les élections législatives. Ce changement faisait partie des réformes politiques majeures qui ont accompagné la transition du pays vers la démocratie. Après la chute du régime communiste en 1989, la Roumanie a également mis en place des réformes politiques importantes, dont le passage à un système électoral proportionnel. Ces exemples montrent que les systèmes électoraux ne sont pas gravés dans le marbre, mais peuvent évoluer en fonction des circonstances politiques et sociétales.Lles réformes électorales sont généralement des ajustements au sein d'un même type de système plutôt que des changements radicaux d'un type de système à un autre. Il y a plusieurs raisons à cela :


== Système majoritaire ==
* Stabilité institutionnelle : Les systèmes électoraux sont des éléments fondamentaux de l'architecture institutionnelle d'un pays. Les changements radicaux peuvent être perturbateurs et peuvent nécessiter des modifications substantielles des lois et des institutions.
* Consensus politique : Les changements majeurs dans les systèmes électoraux nécessitent généralement un large consensus parmi les acteurs politiques. Cela peut être difficile à atteindre, surtout dans les systèmes politiques divisés ou polarisés.
* Préférences des électeurs : Les électeurs peuvent être habitués à un certain type de système électoral et peuvent résister à des changements radicaux.
* Prévisibilité des résultats : Les partis politiques peuvent préférer un système électoral qui est prévisible et qui leur permet de maximiser leurs chances de succès.
 
Cependant, il est important de noter que même des réformes relativement mineures peuvent avoir des impacts significatifs sur les résultats électoraux et la composition du gouvernement. Par exemple, des modifications du seuil électoral ou des règles de décompte des voix peuvent influencer le nombre et le type de partis qui obtiennent une représentation au parlement.
 
== Systèmes majoritaires ==
Le système majoritaire est un type de système électoral où le candidat ou le parti qui remporte le plus de voix dans une circonscription gagne le ou les sièges correspondants. Il existe deux formes principales de systèmes majoritaires : le scrutin uninominal majoritaire à un tour, également connu sous le nom de "first-past-the-post", et le scrutin uninominal majoritaire à deux tours.
 
* Scrutin uninominal majoritaire à un tour : C'est le système le plus simple, où le candidat qui obtient le plus de voix dans une circonscription est élu, même s'il n'a pas obtenu une majorité absolue des voix (plus de 50 %). Ce système est utilisé, par exemple, au Royaume-Uni et au Canada.
* Scrutin uninominal majoritaire à deux tours : Dans ce système, si aucun candidat n'obtient une majorité absolue au premier tour, un second tour est organisé entre les deux candidats qui ont obtenu le plus de voix. Le candidat qui obtient le plus de voix au second tour est élu. Ce système est utilisé, par exemple, en France.
 
Les systèmes majoritaires ont tendance à favoriser les grands partis et à produire des gouvernements stables, mais ils peuvent aussi entraîner une sous-représentation des petits partis. En outre, ils peuvent aboutir à une distorsion entre la proportion des voix obtenues par un parti et la proportion des sièges qu'il obtient au parlement.


=== Scrutin uninominal majoritaire à un tour ===
=== Scrutin uninominal majoritaire à un tour ===


Prenons comme exemple les élections à la chambre basse en Grande-Bretagne : single member plurality system (scrutin uninominal majoritaire à un tour), c’est un scrutin employé dans le monde anglo-saxon.
Le scrutin uninominal majoritaire à un tour, souvent appelé "first-past-the-post" (FPTP) en anglais, est un système électoral simple où l'électeur vote pour un seul candidat dans sa circonscription. Le candidat qui obtient le plus grand nombre de voix est élu, même s'il n'obtient pas la majorité absolue (plus de 50% des voix).
 
Il s'agit d'un système couramment utilisé dans les pays anglo-saxons comme le Royaume-Uni, les États-Unis, le Canada et l'Inde.
 
Voici quelques-unes de ses caractéristiques principales :
 
Avantages :


*Le système est une division territoriale en 650 districts appelés aussi circonscription 
* Simplicité : C'est un système facile à comprendre pour les électeurs et facile à mettre en œuvre pour les organisateurs des élections.
*1 district  = 1 représentant.  
* Gouvernements stables : Il favorise généralement les grands partis et tend à produire des gouvernements stables car un seul parti obtient souvent une majorité de sièges.
*Indépendamment du fait qu’il obtienne une majorité absolue ou non, le candidat sera élu, le vote se fait par un bulletin où apparaissent les noms des différents candidats et partis et l’électeur doit faire le choix d’un représentant.
* Liens forts entre élus et électeurs : Comme chaque député représente une circonscription spécifique, il peut y avoir un lien fort entre l'élu et ses électeurs.


*'''Avantages'''
Inconvénients :
**simplicité pour l’électeur qui comprend le système électoral
**il n’existe qu’un seul élu par district ce qui va créer un lien fort entre ce représentant et les individus qui vivent dans ce district, devant un fort représentant des intérêts de sa circonscription tissant un lien étroit avec sa base.
**constitution d’un gouvernement monopartisan constitué par un parti vainqueur qui va gouverner ce qui est plus efficace pour mettre en œuvre un programme.


*'''Désavantage'''
* Représentativité : Il peut y avoir une distorsion importante entre la proportion des voix obtenues par un parti au niveau national et la proportion de sièges qu'il obtient au parlement.
**plus faible représentativité : système peu représentatif des références des électeurs 
* Marginalisation des petits partis : Les petits partis, même s'ils obtiennent un pourcentage significatif des voix au niveau national, peuvent se retrouver avec très peu de sièges ou aucun siège du tout.
* Gaspillage de voix : Les votes pour les candidats qui ne sont pas élus sont essentiellement "gaspillés", c'est-à-dire qu'ils n'ont pas d'impact sur le résultat final. Cela peut décourager la participation électorale.


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Dans le district de Camborne and Redruth, le candidat vainqueur va être soutenu par moins de 40% des électeurs, tandis que 60% auront voté pour un autre candidat.
Le candidat conservateur a gagné l'élection dans la circonscription de Camborne et Redruth en 2010, même si moins de 40% des électeurs ont voté pour lui. Le candidat libéral-démocrate, malgré un score presque équivalent, n'a obtenu aucun siège, laissant les électeurs qui ont voté pour lui sans représentation directe au parlement. Ce résultat illustre une critique fréquemment formulée à l'encontre du système uninominal majoritaire à un tour : il peut entraîner une distorsion significative entre le pourcentage de voix qu'un parti reçoit et le nombre de sièges qu'il obtient au parlement. Cela peut aboutir à une représentation politique asymétrique et à une sous-représentation des petits partis.


Le candidat libéral démocrate détient presque autant de suffrages que par le candidat conservateur, mais ne va pas obtenir de sièges au parlement.
Le scrutin uninominal majoritaire à un tour (ou "first-past-the-post") a tendance à favoriser les grands partis et à marginaliser les plus petits. Voici quelques raisons pour cela :


**Les petits partis sont les principaux perdants à savoir ceux qui obtiennent entre 0,5 et 5% de voix, deux grands partis dominent et souvent le troisième parti est le grand perdant de ces élections. On peut le constater dans les statistiques agrégées.
# Le seuil de victoire est élevé : Pour gagner un siège dans ce système, un candidat doit obtenir plus de voix que tout autre candidat dans sa circonscription. Pour les petits partis, atteindre ce seuil dans une ou plusieurs circonscriptions peut être très difficile.
# La dispersion des voix : Les petits partis, qui ont souvent un soutien réparti uniformément à travers le pays, peuvent obtenir un pourcentage de voix respectable au niveau national, mais ne pas avoir assez de soutien concentré dans des circonscriptions individuelles pour gagner des sièges.
# L'effet de "vote utile" : Les électeurs peuvent être réticents à "gaspiller" leur vote sur un petit parti qu'ils pensent avoir peu de chances de gagner, et peuvent donc choisir de voter pour un grand parti à la place. Cela peut renforcer encore davantage la position des grands partis.
 
Le "troisième parti", ou tout parti autre que les deux plus grands, peut être désavantagé dans ce système. Même s'ils obtiennent une part importante du vote national, ils peuvent se retrouver avec un nombre de sièges disproportionnellement faible au parlement. C'est l'une des principales critiques de ce type de système électoral : il peut ne pas refléter fidèlement la diversité des préférences politiques de l'électorat dans la composition du parlement.


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Les libéraux démocrates ont obtenu 23% de suffrages, mais comme ils arrivent en troisième position ils perdent tous, de plus leur représentation en termes de sièges est beaucoup plus faible que le nombre de voix au niveau nationales.
Dans ce système, le candidat avec le plus grand nombre de voix dans chaque circonscription est élu, indépendamment du pourcentage de voix qu'il obtient. En conséquence, un parti qui a un soutien significatif mais dispersé sur l'ensemble du territoire peut se retrouver avec beaucoup moins de sièges que ce que sa part des voix au niveau national suggérerait. Les libéraux démocrates ont obtenu 23% des voix aux élections générales britanniques de 2010, ce qui est un score significatif. Cependant, comme ce soutien était dispersé et que le parti est souvent arrivé en troisième position dans les circonscriptions, il n'a remporté qu'un petit nombre de sièges. Cela soulève des questions de représentativité et d'équité. Malgré le soutien d'un quart des électeurs, les libéraux démocrates ont été sous-représentés au Parlement par rapport aux deux principaux partis, les conservateurs et les travaillistes. C'est une critique fréquente de ce système électoral : il peut ne pas refléter de manière équitable la diversité des préférences politiques des électeurs dans la composition du Parlement.


**Cela peut amener à un vote stratégique pour anticiper la représentativité parlementaire, l’électeur ne vote pas pour ses préférences.
L'un des phénomènes courants dans les systèmes de scrutin uninominal majoritaire à un tour, comme le "first-past-the-post", est le vote stratégique ou le "vote utile". Face à la perspective que leur candidat ou parti préféré ne gagne pas dans leur circonscription, les électeurs peuvent choisir de voter pour un candidat ou un parti qu'ils estiment avoir une meilleure chance de battre un candidat ou un parti qu'ils apprécient moins. Autrement dit, ils ne votent pas nécessairement pour leur premier choix, mais contre leur dernier choix. Par exemple, si un électeur préfère le Parti A, mais pense que seul le Parti B a une chance de battre le Parti C qu'il n'aime pas, il peut choisir de voter pour le Parti B même s'il préfère le Parti A. Ce phénomène peut biaiser les résultats de l'élection et contribuer à la sous-représentation des petits partis. Il est à noter que le vote stratégique est souvent le produit de l'incertitude et de la complexité de prévoir les résultats électoraux. Il peut conduire à une représentation parlementaire qui ne reflète pas fidèlement les préférences réelles des électeurs.


=== Scrutin uninominal majoritaire à deux tours ===
=== Scrutin uninominal majoritaire à deux tours ===


En France, il y a deux tours lors des élections parlementaires (scrutin uninominal majoritaire à deux tours) :
Le scrutin uninominal majoritaire à deux tours est un système électoral où un candidat doit obtenir une majorité absolue des voix pour être élu. Si aucun candidat n'obtient une majorité absolue lors du premier tour, un deuxième tour de scrutin est organisé entre les deux candidats qui ont obtenu le plus grand nombre de voix lors du premier tour. Le candidat qui obtient le plus grand nombre de voix lors du deuxième tour est élu.
*nombre élevé de districts
*1 district  = 1 élu  
*soit le candidat au premier tour obtient la majorité absolue, soit il y a un deuxième tour il y a un effet de sélection et de limitation des candidats pour s’assure qu’au deuxième tour un candidat ait la majorité absolue pour renforcer la légitimité du candidat élu. L’élection se fait à la majorité relative, seuls les deux candidats les mieux placés au premier tour sont représentés au deuxième tour.  


*'''Avantage'''  
Le scrutin uninominal majoritaire à deux tours offre une flexibilité qui peut permettre aux électeurs de voter de manière plus sincère. Au premier tour, les électeurs peuvent voter pour leur candidat préféré sans se soucier des conséquences stratégiques. Même si ce candidat a peu de chances de gagner, voter pour lui n'est pas un "vote gaspillé", car il y a encore un deuxième tour. Si leur candidat préféré n'atteint pas le deuxième tour, les électeurs peuvent alors choisir entre les deux candidats restants. À ce stade, ils peuvent choisir de voter stratégiquement, en votant pour le "moindre mal", ou ils peuvent choisir de s'abstenir si aucun des deux candidats ne leur convient. Cette possibilité de "vote sincère" au premier tour est un avantage du système à deux tours par rapport au système uninominal majoritaire à un tour, où les électeurs peuvent se sentir obligés de voter stratégiquement dès le départ. Cependant, cela dépend aussi des préférences spécifiques des électeurs et de la dynamique de l'élection spécifique.
Comparé au système majoritaire en Grande-Bretagne, l’électeur peut porter son vote sur un candidat au deuxième tour. Cela va permettre aux électeurs de révéler leurs préférences sincères lors du deuxième tour.  
 
*'''Désavantage'''  
Ce système est utilisé dans de nombreux pays, notamment en France pour les élections présidentielles et législatives.
Les candidats au deuxième tour ne prennent pas en compte la taille totale de la représentativité française. En France, lors de l’élection de 2012, les sondages donnent le Front National a une hauteur de 18%mais lutte pour obtenir des sièges  l’Assemblée Nationale.   
 
Avantages :
 
# Représentativité : Il garantit que le candidat élu est soutenu par une majorité des électeurs, du moins au deuxième tour.
# Possibilité de vote de conviction au premier tour : Les électeurs peuvent voter pour le candidat de leur choix au premier tour, même s'ils pensent qu'il a peu de chances de gagner, puis voter stratégiquement au deuxième tour si nécessaire.
# Équilibre entre stabilité et représentativité : Il favorise généralement les grands partis, mais il permet également à des candidats de partis plus petits de se présenter et éventuellement d'être élus.
 
Inconvénients :
 
# Coût : Organiser deux tours de scrutin peut être coûteux et prendre du temps.
# Participation : La participation peut diminuer lors du deuxième tour, surtout si le résultat semble déjà décidé.
# Manque de proportionnalité : Comme le scrutin uninominal majoritaire à un tour, ce système peut entraîner une distorsion entre le pourcentage de voix qu'un parti reçoit au niveau national et le nombre de sièges qu'il obtient au parlement.
 
Bien que le scrutin uninominal majoritaire à deux tours permette aux électeurs de voter plus sincèrement au premier tour, il ne garantit pas toujours une représentation proportionnelle au parlement. C'est particulièrement vrai pour les partis dont le soutien est dispersé sur l'ensemble du territoire plutôt que concentré dans des circonscriptions spécifiques. Le Front National (aujourd'hui Rassemblement National) a reçu un soutien significatif au niveau national lors des élections présidentielles françaises de 2012, avec environ 18% des voix au premier tour. Cependant, comme ce soutien était dispersé et que le parti a souvent fini en troisième position ou moins dans les circonscriptions lors des élections législatives suivantes, il a eu du mal à convertir ce soutien en sièges à l'Assemblée nationale. C'est un des inconvénients des systèmes électoraux majoritaires : ils peuvent conduire à une représentation parlementaire qui ne reflète pas fidèlement le soutien des électeurs pour les différents partis. Cela peut poser des questions de représentativité et d'équité, surtout lorsque le parti concerné reçoit une part significative des voix au niveau national.   
   
   
Les candidats au deuxième tour sont décidés à partir des résultats du deuxième tour sans considération de la taille totale du soutien populaire. Lors des [http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lection_pr%C3%A9sidentielle_fran%C3%A7aise_de_2002 élections présidentielles française de 2002], [http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Chirac Chaque Chirac] et [http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Marie_Le_Pen Jean-Marie Le Pen] se sont retrouvé au deuxième tour, ainsi [http://fr.wikipedia.org/wiki/Lionel_Jospin Lionel Jospin] a été éliminé dès le premier tour. Pour les analystes, l’une des raisons principales fut le fractionnement de la gauche, ces partis de gauche avaient leurs propres candidats fragmentant le score de la gauche affaiblissant le score total de Lionel Jospin.  
Le scrutin uninominal majoritaire à deux tours peut parfois mener à des situations où le candidat ayant reçu le troisième plus grand nombre de voix lors du premier tour est éliminé, malgré un soutien significatif. Cela peut arriver en raison de la division des voix entre plusieurs candidats similaires. L'élection présidentielle française de 2002 est un exemple marquant. Au premier tour, le président sortant Jacques Chirac et le leader du Front National Jean-Marie Le Pen sont arrivés en tête, bien que ni l'un ni l'autre n'ait reçu une majorité de voix. Le candidat socialiste Lionel Jospin, qui avait reçu presque autant de voix que Le Pen, a été éliminé car il était troisième. Une des raisons pour lesquelles Jospin n'a pas réussi à arriver au deuxième tour est la division des voix à gauche. Plusieurs candidats de gauche se sont présentés, et ont "éparpillé" les voix des électeurs de gauche entre eux. Cela a réduit le nombre total de voix que Jospin a pu recevoir, et a permis à Le Pen de se hisser à la deuxième place avec un faible avantage. Cette situation a créé une grande surprise en France et a suscité un débat sur les failles potentielles du système de scrutin majoritaire à deux tours. C'est un rappel que, bien que ce système puisse souvent offrir un bon équilibre entre stabilité et représentativité, il n'est pas exempt de problèmes et peut parfois produire des résultats inattendus ou controversés.  
   
   
Un système permet de prendre en compte la taille du soutien populaire appelé alternative vote. Dans ce système électoral alternatif, chaque électeur a deux voix et doit exprimer deux préférences. Par exemple, un supporter de Robert Hawkins exprimera aussi son choix pour Jude Robinson. S’il n’y a pas de majorité absolue,on va éliminer les candidats au bas de la lise puis on va reporter les voix de ces candidats vers la seconde préférence qui ont choisi par exemple l’élire Robert Hawkins. En suie on élimine le candidat le deuxième plus faible, puis on opère de manière similaire jusqu’à ce qu’un candidat obtienne la majorité absolue.
Dans ce système électoral, les électeurs classent les candidats par ordre de préférence plutôt que de voter pour un seul candidat. Si un candidat reçoit plus de 50% des premières préférences, il est élu. Si aucun candidat n'atteint ce seuil, le candidat ayant reçu le moins de premières préférences est éliminé, et ses voix sont redistribuées aux candidats restants en fonction des secondes préférences indiquées par les électeurs. Ce processus continue jusqu'à ce qu'un candidat obtienne plus de 50% des voix. Ce système permet de mieux prendre en compte le soutien populaire pour chaque candidat, et évite l'élimination précoce d'un candidat qui pourrait être le deuxième choix d'un grand nombre d'électeurs. Cela peut également encourager les électeurs à voter plus sincèrement, car ils peuvent exprimer leur véritable préférence sans craindre que leur vote soit "gaspillé". Le vote alternatif est utilisé dans certains pays et certaines élections, comme les élections législatives en Australie et les élections du maire de Londres.


== Système proportionnel ==
Le "vote préférentiel" ou "vote alternatif" (aussi appelé instant-runoff voting en anglais) est une méthode de vote utilisée dans des élections à un seul tour où les électeurs classent les candidats par ordre de préférence. Si aucun candidat n'obtient plus de 50% des votes au premier décompte, le candidat avec le moins de votes est éliminé et ses votes sont redistribués selon les seconds choix indiqués sur les bulletins de vote. Ce processus se répète jusqu'à ce qu'un candidat ait plus de 50% des votes. Toutefois, il est important de noter que ce système n'est pas utilisé dans le scrutin uninominal majoritaire à deux tours, comme celui utilisé en France pour les élections législatives et présidentielles. Dans ce système, si aucun candidat n'obtient plus de 50% des votes au premier tour, les deux candidats qui ont reçu le plus de votes s'affrontent lors d'un second tour. Les électeurs ne classent pas leurs choix par préférence et il n'y a pas de redistribution des votes. Dans le contexte d'un système de vote préférentiel cela pourrait permettre à un supporter de Robert Hawkins d'exprimer un second choix pour Jude Robinson, et si Robert Hawkins est éliminé, le vote de ce supporter serait alors attribué à Jude Robinson. Dans le système majoritaire à deux tours, cependant, le supporter aurait l'occasion de choisir à nouveau entre les deux candidats restants au second tour.


Il y a plusieurs élus par district, il y a plus d’un représentant élu par circonscription. Plus la taille des districts est grande plus le résultat des élections a tendance à être proportionnelle.
== Systèmes proportionnels ==


La forme dominante de ce système électoral est le scrutin de liste proportionnelle : chaque parti propose un certain nombre de candidats, chaque liste comprend autant de candidats que de sièges disponibles, ensuite les sièges sont redistribués selon les voix obtenues suivant une stratégie prédéterminée.
Dans un système électoral proportionnel, l'objectif est d'attribuer les sièges de manière à refléter le pourcentage de votes que chaque parti reçoit. Ce système est conçu pour donner une représentation équitable à tous les groupes de votants.


On peut analyser le système électoral à travers cinq dimensions :
Il existe plusieurs variations de systèmes électoraux proportionnels, parmi lesquels :


1) Formule électorale
* La représentation proportionnelle de liste : Dans ce système, les électeurs votent pour une liste de candidats proposée par chaque parti. Les sièges sont ensuite attribués aux partis en proportion du nombre de votes qu'ils ont reçus. Il peut s'agir d'une liste fermée, où l'ordre des candidats est déterminé par le parti, ou d'une liste ouverte, où les électeurs peuvent influencer l'ordre des candidats sur la liste.
* Le scrutin de liste à vote unique transférable (Single Transferable Vote, STV) : Dans ce système, utilisé pour certaines élections en Irlande et en Australie, les électeurs classent les candidats par ordre de préférence. Les votes sont d'abord attribués au premier choix de chaque électeur, puis, si un candidat a plus de votes que nécessaire pour être élu, ou si un candidat a le moins de votes et est éliminé, les votes sont transférés aux autres candidats selon les autres préférences exprimées.
* La représentation proportionnelle mixte : Dans ce système, qui est une combinaison du système proportionnel et du système majoritaire, une partie des sièges est attribuée sur la base d'un vote majoritaire dans des circonscriptions individuelles, tandis que l'autre partie est attribuée sur la base d'un vote proportionnel à l'échelle nationale ou régionale. C'est le système utilisé en Allemagne, en Nouvelle-Zélande et au Mexique, entre autres.


Traduit le nombre de voies en nombre de sièges  au parlement. Les méthodes du  tableau 11.4sont assez similaires et partage l’idée de la représentativité proportionnelle.
Dans tous les cas, l'idée derrière la représentation proportionnelle est de réduire le "gaspillage" de votes qui se produit dans les systèmes majoritaires et d'assurer que les minorités politiques sont représentées de manière adéquate.


Un système électoral de représentation proportionnelle multi-mandats ou multi-sièges est un système dans lequel plusieurs candidats sont élus dans chaque circonscription ou district. La représentation proportionnelle multi-sièges est utilisée dans de nombreux pays, notamment en Europe. Les électeurs votent généralement pour des partis politiques plutôt que pour des candidats individuels, et les partis reçoivent un nombre de sièges proportionnel au nombre de votes qu'ils ont reçus. Plus le nombre de sièges à pourvoir dans un district est élevé, plus le résultat est susceptible d'être proportionnel. C'est parce qu'avec plus de sièges à pourvoir, il y a plus de chances qu'une variété de partis ou de candidats obtiennent une représentation.


2) Taille district
Par exemple, si un district élit dix représentants, alors un parti qui reçoit environ 10 % des votes devrait, en théorie, gagner un siège. Mais si le même district ne choisissait qu'un seul représentant (comme c'est le cas dans un système majoritaire à un tour), alors un parti qui reçoit 10 % des votes ne gagnerait probablement pas ce siège, à moins qu'il n'obtienne plus de votes que tout autre parti. Ce système permet une meilleure représentation des minorités et des partis plus petits, et peut donc donner lieu à une plus grande diversité de voix et de perspectives dans le processus politique. Cependant, il peut aussi rendre le système politique plus fragmenté et compliquer la formation de gouvernements stables.


Plus la taille est grande plus le système tendra à être proportionnel, en Ireland il y a  4 élus par district, le niveau de non-proportionnalité est relativement bas ; aux Pays-Bas le système promeut une forte proportionnalité.
La variante la plus répandue de ce mode de scrutin est le système de représentation proportionnelle de liste. Dans ce système, chaque parti politique présente une liste de candidats équivalente au nombre de sièges à pourvoir. Après le vote, les sièges sont répartis en fonction du nombre de votes reçus par chaque parti, en suivant une méthode prédéfinie.


Le scrutin de liste proportionnelle est la forme la plus couramment utilisée du système de représentation proportionnelle. Voici comment il fonctionne :


3) Niveaux du système électoral
# Création des listes de candidats : Chaque parti établit une liste de candidats. Le nombre de candidats sur la liste est généralement égal au nombre total de sièges disponibles dans la circonscription. L'ordre des candidats sur la liste peut être déterminé par le parti lui-même (liste fermée) ou peut être influencé par les électeurs (liste ouverte).
# Vote : Les électeurs votent pour une liste de parti plutôt que pour un candidat individuel.
# Attribution des sièges : Les sièges sont attribués aux partis en proportion du nombre total de votes qu'ils ont reçus. Il existe différentes méthodes pour accomplir cela, comme la méthode d'Hondt ou la méthode Sainte-Laguë, qui utilisent des formules mathématiques pour répartir les sièges de manière aussi proportionnelle que possible. Par exemple, si un parti obtient 30% des votes dans une circonscription de 10 sièges, il obtiendrait environ 3 sièges (30% de 10). Les candidats qui occupent les trois premières places sur la liste de ce parti seraient alors élus.
# Stratégie de distribution : La stratégie de distribution dépend du type de scrutin proportionnel de liste. Dans une liste fermée, l'ordre des candidats est fixé par le parti et les électeurs ne peuvent pas changer cet ordre. Les sièges sont attribués dans l'ordre de la liste jusqu'à ce que le parti n'ait plus de sièges à attribuer. Dans une liste ouverte, les électeurs peuvent influencer l'ordre des candidats sur la liste, et les sièges sont attribués en fonction de l'ordre modifié.


On parle de différents niveaux en particulier de l’existant ou non d’un deuxième niveau ou qui permet l’attribution de sièges aux partis afin de  rectifier la non-proportionnalité apparue au niveau des districts. Dans certains pays un pourcentage de sièges est réservé aux non-élus,par exemple dans les pays nordiques, ce seuil est  de 11% à 20%.
Ce système est conçu pour assurer une représentation équitable de tous les partis politiques dans une législature, en fonction du soutien qu'ils reçoivent de la part des électeurs. Il a tendance à favoriser les partis minoritaires et à encourager un système politique multipartite.


L'analyse d'un système électoral peut se faire selon plusieurs dimensions. Voici une explication de ces cinq dimensions :
4)  Seuil de représentation


Il est d’usage que la représentation proportionnelle emploie un seuil minimal qu’un parti doit atteindre afin qu’il puisse obtenir un quelconque siège au parlement.  
# Formule électorale : Il s'agit de la méthode utilisée pour convertir les votes en sièges. Par exemple, dans un système de scrutin majoritaire, le candidat ou le parti qui reçoit le plus de votes remporte la victoire. Dans un système proportionnel, les sièges sont distribués en fonction du pourcentage de votes obtenus par chaque parti.
# Taille du district : Cette dimension concerne le nombre de sièges disponibles dans chaque circonscription ou district. Plus la taille du district est grande, plus le système est susceptible d'être proportionnel. La taille du district, c'est-à-dire le nombre de sièges à pourvoir dans chaque circonscription ou district, peut influencer la proportionnalité d'un système électoral. En Irlande, par exemple, le système de vote unique transférable (Single Transferable Vote, STV) est utilisé. Chaque circonscription élit entre trois et cinq membres, ce qui permet une certaine proportionnalité tout en conservant la représentation locale. Aux Pays-Bas, par contre, le système de représentation est totalement proportionnel. L'ensemble du pays est considéré comme un seul district électoral pour les élections législatives, avec 150 sièges à pourvoir. Cela signifie que les partis politiques ont l'occasion d'être représentés à la Tweede Kamer (la chambre basse du Parlement néerlandais) même s'ils n'ont qu'une petite fraction du vote national. C'est pourquoi la politique néerlandaise a tendance à être extrêmement diverse et représentative des différentes opinions de la population. En règle générale, plus le nombre de sièges à pourvoir dans un district est élevé, plus le résultat sera proportionnel. Cela permet de mieux représenter les minorités politiques, mais peut également conduire à une fragmentation politique et à des difficultés pour former un gouvernement stable.
# Niveau du système électoral : Il s'agit de savoir si le système est national, régional ou local. Certains pays utilisent différents systèmes électoraux à différents niveaux de gouvernement. Le niveau du système électoral fait référence à la structure dans laquelle se déroule l'élection. Cela peut se rapporter au niveau de gouvernement (local, régional, national), mais aussi à la structure du système électoral lui-même. Certaines structures de système électoral comportent plusieurs "niveaux" de distribution des sièges. Par exemple, dans certains systèmes de représentation proportionnelle mixte ou compensatoire, une première série de sièges est attribuée au niveau des districts, généralement en utilisant un système majoritaire ou semi-proportionnel. Ensuite, des sièges supplémentaires sont attribués à un "deuxième niveau" afin de compenser les distorsions de proportionnalité qui sont apparues au premier niveau. C'est le cas, par exemple, en Allemagne, où la moitié des sièges du Bundestag sont attribués dans des circonscriptions uninominales en utilisant le scrutin majoritaire à un tour, tandis que l'autre moitié est attribuée sur la base de listes de partis à l'échelle de chaque Land pour assurer une représentation proportionnelle globale. Dans certains pays nordiques, une proportion de sièges est réservée aux candidats qui n'ont pas été élus au niveau des districts, ce qui permet d'assurer une représentation plus proportionnelle. Ces sièges, souvent appelés sièges de compensation ou de nivellement, peuvent aider à corriger les distorsions produites par le système de distribution des sièges au niveau du district. Le pourcentage de ces sièges varie d'un pays à l'autre, mais peut aller de 11 à 20%
# Seuil de représentation : Il s'agit du pourcentage minimum de votes qu'un parti doit obtenir pour être éligible à l'attribution de sièges. Ce seuil est souvent utilisé dans les systèmes de représentation proportionnelle pour éviter une trop grande fragmentation du système politique. Ce seuil de représentation est une caractéristique importante de nombreux systèmes de représentation proportionnelle. Il s'agit d'un pourcentage minimum de votes qu'un parti doit obtenir pour être éligible à l'attribution de sièges. Le but de ces seuils est d'éviter une fragmentation excessive du système politique, qui pourrait rendre difficile la formation de gouvernements stables. Ils empêchent aussi l'entrée au parlement de partis extrémistes qui n'ont obtenu qu'un très petit pourcentage des votes. L'exemple de l'Allemagne, est particulièrement instructif. Suite aux problèmes posés par la fragmentation politique sous la République de Weimar, l'Allemagne de l'après-guerre a instauré un seuil de 5% pour l'attribution des sièges du Bundestag. Cependant, une exception à ce seuil existe pour les partis qui gagnent au moins trois sièges de circonscription. Par ailleurs, certains pays utilisent également un système de "sièges bonus", où le parti qui arrive en tête dans une élection reçoit des sièges supplémentaires. Ceci est généralement fait dans le but de faciliter la formation d'un gouvernement stable et de récompenser le parti qui a reçu le plus de soutien de la part des électeurs. Il est important de noter que, bien que les seuils de représentation et les systèmes de sièges bonus puissent aider à promouvoir la stabilité politique, ils peuvent aussi avoir pour effet de distordre la représentation proportionnelle et d'exclure certaines voix du processus politique.
# Possibilité de choisir des candidats à l'intérieur d'une liste : Certains systèmes de représentation proportionnelle permettent aux électeurs de choisir des candidats spécifiques au sein d'une liste de parti. Dans une liste ouverte, les électeurs peuvent influencer l'ordre des candidats sur la liste. Dans une liste fermée, l'ordre des candidats est fixé par le parti. Le "panachage" permet aux électeurs de voter pour des candidats de différents partis.  Une fois que les sièges sont attribués à chaque parti, il faut déterminer quels candidats spécifiques occuperont ces sièges. Ce processus varie en fonction de si le système utilise des listes ouvertes, des listes fermées, ou autorise le "panachage". Voici ce que signifie chaque terme :
#* Listes ouvertes (open ballot) : Dans ce système, les électeurs ont la possibilité de voter pour des candidats spécifiques à l'intérieur de la liste d'un parti. Ils peuvent également ajouter des candidats d'autres partis. Cela permet aux électeurs d'influencer l'ordre des candidats sur la liste, ce qui détermine quels candidats seront élus si le parti remporte suffisamment de sièges.
#* Listes fermées : Dans ce système, l'ordre des candidats sur la liste de chaque parti est prédéterminé par le parti lui-même. Les électeurs votent pour une liste de parti plutôt que pour des candidats individuels. Les sièges que le parti remporte sont attribués aux candidats dans l'ordre dans lequel ils apparaissent sur la liste.
#* Panachage : Cette méthode permet aux électeurs de voter pour des candidats de différentes listes, voire pour des personnes qui ne sont pas candidates. Cela donne aux électeurs un maximum de flexibilité pour personnaliser leur vote. Le panachage est utilisé dans certains systèmes électoraux, notamment en Suisse et au Luxembourg.  Ces différentes méthodes ont des implications pour le degré de contrôle que les électeurs ont sur quels candidats spécifiques sont élus, et peuvent donc influencer le type de représentation que le système électoral produit.


*Le but étant d’éviter la prolifération de petits partis allant à l’encontre de la constitution d’une coalition gouvernementale stable.L’exemple historique est celui de la [[Aux origines de la chute de la République de Weimar|République de Weimar]], car il y avait une absence d’un seuil de représentativité, dans l’après-guerre, en Allemagne, on a introduit le seuil de 5% de voix pour obtenir un siège au parlement. Cependant il y a une exception ou il est possible d’obtenir 3 sièges de district qui compense le fait de ne pas atteindre le seuil de 5%, ainsi le parti communiste en 1984 avait obtenu un siège au Bundestag par ce procédé.
Chacune de ces dimensions peut avoir un impact significatif sur les résultats d'une élection et sur la nature du système politique dans son ensemble.
*Siège bonus : le parti en tête reçoit un bonus garant de siège pour renforcer son poids


[[Fichier:Système proportionnel.png|500px|vignette|centré|Résume le seuil, le taux de panachage, etc.]]


5)  Possibilité de choisir candidats à l’intérieur d’une liste (open ballot vs. closed lists; mais aussi « panachage »)
= Analysant les implications des systèmes électoraux =
Le choix du système électoral a des conséquences significatives pour la nature du système politique d'un pays et peut influencer une variété de résultats, y compris :


Une fois les sièges répartis, il faut savoir quels individus à l’intérieur du parti vont siéger.  
# Représentativité politique : Les systèmes électoraux proportionnels ont tendance à donner une représentation plus équitable des différents courants politiques existants au sein de l'électorat, tandis que les systèmes majoritaires peuvent favoriser les grands partis et marginaliser les petits partis et les minorités.
*'''Open ballot''': on peut voter pour des candidats à l’intérieur de la liste, mais on peut aussi ajouter des candidats en provenance d’autres partis  
# Stabilité gouvernementale : Les systèmes majoritaires ont tendance à produire des gouvernements stables basés sur une majorité claire. Les systèmes proportionnels, en revanche, peuvent conduire à la formation de coalitions gouvernementales, qui peuvent parfois être instables si aucun parti ne réussit à obtenir une majorité claire.
*'''Closed lists''': le parti prédétermine qui recevra le vote selon une représentation hiérarchique des élus potentiels
# Responsabilité et lien entre l'électeur et l'élu : Dans les systèmes majoritaires à un tour ou à deux tours, chaque député représente une circonscription spécifique, ce qui peut renforcer le lien entre l'électeur et son représentant. En revanche, dans les systèmes de liste proportionnelle, les députés sont élus sur des listes de partis, ce qui peut affaiblir le lien entre l'électeur et son représentant.
*'''Panachage''' :c’est une méthode électorale qui autorise le vote en faveur de candidats de listes différentes, voire de non-candidats.
# Diversité des représentants : Certains systèmes électoraux peuvent encourager une plus grande diversité parmi les représentants élus, par exemple en favorisant la représentation des femmes ou des minorités. Par exemple, certains pays utilisent des listes fermées avec des règles de parité de genre.
# Comportement électoral et parti politique : Le système électoral peut influencer le comportement des électeurs et des partis politiques. Par exemple, dans les systèmes majoritaires, les électeurs peuvent être incités à voter stratégiquement pour éviter de "gaspiller" leur vote sur un candidat qui a peu de chances de gagner.


[[Fichier:Système proportionnel.png|500px|vignette|centré|Résume le seuil, le taux de panachage, etc.]]
Il n'y a pas de "meilleur" système électoral universel qui serait optimal pour tous les pays dans tous les contextes. Le choix du système électoral approprié dépend beaucoup du contexte spécifique d'un pays, de ses valeurs sociétales, de son histoire, et des objectifs qu'il cherche à atteindre par le biais de son système électoral.


= Conséquences des systèmes électoraux =
* Nombre de voix obtenues : Les systèmes proportionnels sont généralement considérés comme plus équitables en termes de représentation des voix obtenues, car ils attribuent les sièges en fonction du pourcentage de votes obtenus par chaque parti. Cependant, cela peut conduire à une fragmentation du système politique et à des difficultés pour former un gouvernement stable.
* Représentativité des femmes, des minorités : Les systèmes de liste fermée, où l'ordre des candidats est prédéterminé par le parti, peuvent être utilisés pour améliorer la représentativité des femmes et des minorités. Par exemple, certains pays imposent des quotas ou des règles de parité de genre sur les listes de partis. Cependant, cela dépend aussi beaucoup de la volonté politique et de l'engagement envers la diversité.
* Efficacité - Stabilité gouvernementale : Les systèmes majoritaires ont tendance à favoriser la formation de gouvernements stables en attribuant une prime à la majorité. Cependant, ils peuvent aussi mener à une sous-représentation des petites formations et des minorités. Les systèmes proportionnels, d'un autre côté, peuvent conduire à la formation de coalitions, qui peuvent parfois être instables.
* Performance (économique, indicateurs sociaux, etc.) : Il est difficile d'établir un lien direct et universel entre le système électoral et la performance économique ou sociale. Cela dépend de nombreux autres facteurs, tels que la qualité du leadership, les politiques mises en place, le contexte économique global, et bien d'autres.


*'''Quel est normativement le meilleur système par rapport à ces conséquences ? ''' Les critères d’évaluations sont :
Il est donc important de peser ces différents facteurs et d'adapter le système électoral aux spécificités du contexte politique, social et culturel de chaque pays.
*nombre de voix obtenues
*représentativité des femmes, des minorités
*efficacité : stabilité gouvernementale et la performance (économique, indicateurs sociaux, etc.)


*'''Le système proportionnel assure-t-il une meilleure représentativité ?'''
Le système proportionnel assure-t-il une meilleure représentativité ? Le système proportionnel est souvent considéré comme offrant une meilleure représentativité en termes de correspondance entre le nombre de votes obtenus par chaque parti et le nombre de sièges qu'il reçoit au parlement ou à l'assemblée. Dans un système proportionnel, le nombre de sièges qu'un parti obtient est généralement proportionnel au pourcentage de votes qu'il a reçus. C'est-à-dire que si un parti obtient 30% des voix, il devrait également obtenir environ 30% des sièges. Cela peut donner une représentation plus équitable des différentes tendances politiques au sein de la population. En revanche, dans un système majoritaire, un parti peut obtenir une majorité de sièges avec moins de 50% des voix. Par exemple, si un parti remporte 40% des voix dans chaque circonscription, il peut remporter tous les sièges même s'il n'a pas la majorité des voix à l'échelle nationale.
On peut s’intéresser à la relation entre le nombre de votes et de sièges obtenus.  


Les systèmes majoritaires comme en France et au Royaume-Uni ont une performance moindre sur ce critère avec un score plus élevé représentant une non-représentativité.
Les systèmes majoritaires comme le système uninominal à un tour utilisé au Royaume-Uni, ou le système uninominal à deux tours utilisé en France, peuvent parfois produire des résultats qui ne reflètent pas parfaitement la distribution des voix au niveau national. Dans un système majoritaire, il est possible qu'un parti qui obtient la majorité des votes dans un grand nombre de circonscriptions, mais pas nécessairement la majorité des votes au niveau national, remporte une grande majorité des sièges. Cela peut conduire à une distorsion entre le pourcentage de voix obtenues par un parti et le pourcentage de sièges qu'il reçoit. Par exemple, au Royaume-Uni lors de l'élection générale de 2015, le Parti conservateur a remporté 51% des sièges avec seulement 37% des voix. Dans le même temps, le Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni (UKIP) a reçu 13% des voix mais n'a obtenu qu'un seul siège (0,2% du total).


D’autre part, il y a une variance importance dans les pays utilisant le système non proportionnel. Les pays utilisant une taille de district élevé comme aux Pays-Bas sont associés à une forte représentativité. En Tchécoslovaquie, par exemple, on utilise de larges districts, mais il est nécessaire d’avoir des seuils minimums qui gèrent des doses de non-représentativité.  
Même parmi les systèmes non proportionnels (ou majoritaires), il existe une grande variété de méthodes et de règles qui peuvent affecter le degré de représentativité. La taille du district, c'est-à-dire le nombre de sièges à pourvoir dans chaque circonscription, peut avoir un impact significatif. Dans les systèmes avec des circonscriptions de grande taille, comme aux Pays-Bas où tout le pays est considéré comme un seul district pour les élections législatives, le résultat a tendance à être plus proportionnel car les petits partis ont plus de chances d'obtenir un siège. Cependant, d'autres facteurs peuvent également jouer un rôle. Par exemple, l'existence d'un seuil électoral, comme en Tchécoslovaquie, peut introduire un certain degré de non-représentativité. Un seuil électoral est une règle qui stipule qu'un parti doit obtenir un certain pourcentage des voix (par exemple, 5%) pour être éligible à l'attribution de sièges. Cette règle peut empêcher les petits partis d'obtenir une représentation, même s'ils ont réussi à obtenir une proportion significative de voix.  


[[Fichier:Conséquences des systèmes électoraux1.png|500px|vignette|centré]]
[[Fichier:Conséquences des systèmes électoraux1.png|500px|vignette|centré]]


Ce tableau est une simulation de la distribution des sièges qui aurait eu lieu si le système alternatif avait été employé dans les élections au système électoral majoritaire en France et en Grande-Bretagne pour les élections de 2007 et 2010. Ainsi on voit la réduction qu’auraient connue les grands partis et le renforcement des petits partis. On peut constater une situation analogue pour l’Angleterre qui pourrait changer la coalition gouvernementale gagnante de ces élections.
Ce tableau illustre une simulation hypothétique des résultats électoraux pour les élections de 2007 et 2010 en France et au Royaume-Uni, si un système alternatif avait remplacé le système électoral majoritaire en place. On constate alors une diminution de la part des sièges détenue par les grands partis, au profit d'une augmentation pour les petits partis. On peut observer une tendance similaire pour l'Angleterre, où un tel changement de système électoral pourrait potentiellement modifier la composition de la coalition gouvernementale issue des élections.
 
C'est une conséquence majeure potentielle du passage d'un système électoral majoritaire à un système proportionnel. Dans un système proportionnel, les petits partis ont généralement une chance beaucoup plus grande de remporter des sièges, ce qui pourrait diminuer la part des sièges détenue par les grands partis. Dans un système majoritaire comme ceux utilisés en France et au Royaume-Uni, les partis qui remportent une pluralité de voix dans chaque circonscription reçoivent tous les sièges de cette circonscription, ce qui tend à favoriser les partis les plus grands et les mieux établis. En revanche, dans un système proportionnel, les sièges sont répartis en fonction de la part des voix obtenues par chaque parti, ce qui donne généralement aux petits partis une meilleure chance d'obtenir une représentation. Cela signifie que si la France ou le Royaume-Uni passait à un système proportionnel, cela pourrait mener à une augmentation du nombre de partis représentés au parlement et à une plus grande fragmentation du paysage politique. Cela pourrait également changer les coalitions gouvernementales possibles, car les grands partis pourraient avoir besoin de s'allier avec plus de petits partis pour former une majorité.


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[[Fichier:Conséquences des systèmes électoraux2.png|500px|vignette|centré]]


== La représentativité des femmes ==
== La représentativité des femmes dans les systèmes électoraux ==
La représentativité des femmes en politique est un enjeu important dans de nombreux pays. Dans le cadre d'un système électoral, plusieurs facteurs peuvent influencer le degré de représentation des femmes.
 
* Le type de système électoral : Dans les systèmes proportionnels, notamment ceux utilisant des listes fermées, les partis ont souvent la possibilité (et parfois l'obligation) d'alterner les hommes et les femmes sur leurs listes de candidats, ce qui peut augmenter la représentation des femmes. Par contre, dans un système majoritaire à un tour ou à deux tours, les candidats sont souvent choisis individuellement pour chaque circonscription, ce qui peut limiter les opportunités pour les femmes.
* Les quotas de genre : Certains pays ont introduit des quotas obligatoires pour garantir un certain pourcentage de femmes parmi les candidats ou les élus. Ces quotas peuvent être particulièrement efficaces dans les systèmes de liste fermée.
* La culture politique et sociale : Même en l'absence de quotas, la culture politique et sociale d'un pays peut influencer la représentation des femmes. Par exemple, les partis peuvent choisir de présenter davantage de femmes candidates pour répondre à la demande des électeurs ou pour promouvoir l'égalité des genres.
* Le soutien institutionnel : Le soutien de l'État et des institutions politiques peut également jouer un rôle. Par exemple, des programmes de formation et de mentorat peuvent aider à préparer davantage de femmes à se présenter aux élections.
 
Si ces facteurs peuvent augmenter la représentation des femmes, ils ne garantissent pas nécessairement l'égalité des genres en politique. Par exemple, les femmes élues doivent également avoir l'opportunité d'occuper des postes de pouvoir et de participer pleinement à la prise de décisions. De plus, la représentation des femmes ne doit pas se limiter au parlement ou à l'assemblée, mais doit s'étendre à tous les niveaux de gouvernement et à toutes les sphères de la vie politique.
 
Plusieurs études ont montré que les systèmes électoraux proportionnels tendent à favoriser une meilleure représentation des femmes par rapport aux systèmes majoritaires. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette tendance. Tout d'abord, dans les systèmes proportionnels, les partis ont souvent l'opportunité (et parfois l'obligation) de présenter des listes de candidats comprenant une proportion équilibrée de femmes et d'hommes. En particulier, dans les systèmes de listes fermées, les partis peuvent être tenus de présenter des listes "zébrées", où les hommes et les femmes alternent. Deuxièmement, les systèmes proportionnels peuvent encourager la diversité en offrant plus d'opportunités aux petits partis. Comme les femmes sont parfois plus présentes dans les partis minoritaires ou nouveaux, cela peut augmenter leur chance d'être élues. Enfin, dans un système proportionnel, les partis peuvent être plus enclins à présenter des femmes candidates afin de répondre à la demande des électeurs pour une représentation équilibrée des genres.
 
Dans un système électoral proportionnel, spécialement celui de liste, le fait d'avoir plusieurs candidats à choisir de la même liste peut inciter les partis à diversifier leurs candidats en termes de genre. Dans un tel système, les électeurs ont la possibilité de voter pour une liste plutôt que pour un candidat individuel. Par conséquent, un parti politique qui présenterait une liste de candidats exclusivement masculine pourrait risquer de perdre l'adhésion d'une partie de l'électorat qui valorise la diversité de genre. Ainsi, présenter une liste mixte peut être perçu comme plus inclusif et démocratique, ce qui peut attirer un électorat plus large.
 
Par ailleurs, dans un système uninominal, le parti doit choisir un seul candidat pour représenter chaque circonscription. Cette situation peut perpétuer les stéréotypes de genre et limiter les opportunités pour les femmes candidates si les électeurs ou les partis ont des préjugés en faveur des candidats masculins. Cela dit, même si ces facteurs peuvent contribuer à expliquer pourquoi les systèmes proportionnels tendent à favoriser une meilleure représentation des femmes, ils ne sont qu'une partie de l'explication. D'autres facteurs, tels que la culture politique du pays, les politiques des partis, les quotas de genre et le soutien institutionnel à la participation des femmes, jouent également un rôle crucial.
 
Proposer des listes de candidats diversifiées en termes de genre, d'origine ethnique, d'âge, etc., peut être bénéfique pour un parti politique dans un système électoral proportionnel. D'une part, cela peut aider à attirer un électorat plus large et diversifié, car différents groupes de l'électorat peuvent se sentir plus représentés et donc plus enclins à voter pour ce parti. D'autre part, la diversité des candidats peut contribuer à améliorer la qualité de la prise de décision au sein du parti et au sein des instances élues, car différentes perspectives et expériences peuvent être prises en compte. En outre, la présentation de listes diversifiées peut être perçue comme un signe d'ouverture et de modernité de la part du parti, ce qui peut améliorer son image auprès de l'électorat. Cela peut également contribuer à la légitimité du système politique dans son ensemble, en donnant l'impression que toutes les parties de la société sont représentées.
 
== Influence des systèmes électoraux sur le nombre de partis ==
 
Maurice Duverger, politologue français, est bien connu pour avoir formulé la "loi de Duverger" dans les années 1950. Cette loi postule une corrélation entre le système électoral d'un pays et la structure de son système de partis. Plus précisément, Duverger soutenait que les systèmes électoraux basés sur le scrutin majoritaire uninominal à un ou deux tours (comme au Royaume-Uni ou en France) tendent à favoriser un système bipartite, tandis que les systèmes électoraux proportionnels (comme aux Pays-Bas ou en Belgique) tendent à conduire à un système multipartite.
 
La raison en est que, dans un système majoritaire, les partis minoritaires ont peu de chances d'obtenir des sièges, ce qui encourage les électeurs à voter stratégiquement pour l'un des deux principaux partis plutôt que de "gaspiller" leur vote sur un petit parti. Par conséquent, au fil du temps, les petits partis sont marginalisés et un système bipartite émerge. En revanche, dans un système proportionnel, même les petits partis ont une chance raisonnable d'obtenir des sièges, ce qui encourage la diversité des partis.
 
Maurice Duverger a formulé deux lois majeures concernant le rapport entre le système électoral et le nombre de partis politiques d'un pays. Ces deux lois, souvent appelées "lois de Duverger", sont les suivantes :
 
# La première loi, souvent qualifiée de "loi mécanique", stipule que le scrutin majoritaire uninominal à un tour favorise un système politique bipartite. Le raisonnement est que dans ce système, les petits partis qui ont un soutien populaire éparpillé à travers tout le pays ont peu de chances d'obtenir des sièges, car ils doivent être le premier choix dans une circonscription donnée pour y gagner. Cela décourage les électeurs de voter pour ces petits partis, car ils ne veulent pas "gaspiller" leur vote. Au lieu de cela, ils sont incités à voter pour l'un des deux grands partis, renforçant ainsi leur domination.
# La deuxième loi, souvent appelée "loi psychologique", soutient que les systèmes de représentation proportionnelle favorisent un système multipartite. Dans ce système, même les partis qui ont un soutien minoritaire réparti dans tout le pays ont une chance d'obtenir des sièges, à condition qu'ils atteignent un certain seuil de pourcentage de votes. Cela encourage la diversité des partis et la représentation d'une variété d'intérêts.
 
Le "nombre effectif de partis", ou la "taille effective du système de partis" est un indicateur a été proposé par l'économiste politique Markku Laakso et l'analyste politique Rein Taagepera dans les années 1970. Le concept derrière le nombre effectif de partis est que tous les partis ne sont pas égaux en termes d'importance. Certains partis peuvent avoir beaucoup plus de sièges au parlement ou de voix dans une élection que d'autres. Par conséquent, simplement compter le nombre total de partis peut ne pas donner une image précise de la complexité et de la diversité du système de partis.


Il existe une différence lorsque l’on s’intéresse à leur taux de représentativité(tableau 15.5). La proportionnelle tend à intensifier la représentativité des femmes.
La formule pour calculer le nombre effectif de partis est :


Une des raisons avancées est celle de la circonscription dans un système uninominal dans le système électoral proportionnel,  car un électeur va peut-être être récalcitrant à élire une femme d’un parti, mais lorsque plusieurs candidats sont à choisir,il est avantageux pour un parti de présenter des femmes et des hommes sur une liste commune, car ne présenter que des hommes risque de moins bien passer et d’aliéner l’électorat. C’est un début de réponse insatisfaisante, mais qui peut aider à expliquer ces différences.
Nombre effectif de partis = 1 / (Somme des carrés des proportions de sièges (ou voix) de chaque parti)


Dès lors, il est avantageux de proposer des listes plus diversifiées pour percer les résistances de l’électorat.
Par exemple, supposons qu'il y ait trois partis dans un pays avec les proportions suivantes de sièges au parlement : 0,5 pour le parti A, 0,3 pour le parti B, et 0,2 pour le parti C. Le nombre effectif de partis serait alors :


== Nombre de partis ==
Nombre effectif de partis = 1 / (0,5^2 + 0,3^2 + 0,2^2) = 2,44


'''[http://fr.wikipedia.org/wiki/Maurice_Duverger Maurice  Duverger]''' est le premier à avoir observé une relation entre système électoral et système de parti. Il suggère l’existence d’un lien étroit à travers deux lois que l’on appelle les lois de Duverger.  
Cela signifie qu'en termes de répartition des sièges, ce système de partis est équivalent à un système avec environ deux à trois partis de taille égale.


*'''Première loi''' : le système majoritaire uninominal à un tour est associé à un système de parti bipartisan :
== Impact sur le type de gouvernement : coalitions vs. gouvernements monopartites ==
**La raison mécanique est que les petits partis avec un soutien populaire distribué sur l’ensemble du pays et non concentré, n’obtiennent pas un pourcentage de siège proportionnel à leurs voix.  
La nature du système électoral d'un pays a une influence significative sur la composition de son gouvernement.
**L’aspect psychologique qui renforce ce dynamise et le fait que les électeurs votent « utilement » en s’abstenant de voter pour les petits partis.
 
*'''Deuxième loi''' : la représentation proportionnelle tend à une multiplication des partis où coexistent de nombreux partis.
* Gouvernements de coalition dans les systèmes proportionnels : Dans les systèmes de représentation proportionnelle, comme ceux en vigueur dans la plupart des pays européens, les gouvernements sont souvent formés par des coalitions de plusieurs partis. Cela est dû au fait que dans ces systèmes, il est plus difficile pour un seul parti d'obtenir une majorité absolue de sièges. La diversité des partis obtenants des sièges au Parlement implique souvent la nécessité de négociations et de compromis pour former un gouvernement.
* Gouvernements monopartites dans les systèmes majoritaires : Dans les systèmes électoraux majoritaires, comme ceux du Royaume-Uni ou des États-Unis, il est plus fréquent d'avoir des gouvernements monopartites. En effet, le système majoritaire favorise les grands partis et rend difficile l'accès au Parlement pour les petits partis. De ce fait, il est plus probable qu'un seul parti remporte une majorité de sièges, permettant de former un gouvernement sans la nécessité de coalitions.
Des chercheurs ont développé un indicateur des nombres de partis qui prend aussi en compte la taille relative de chaque parti ; est calculé le nombre effectif de partis dans un pays donné.
 
Ces caractéristiques ont des implications sur la gouvernance. Dans les systèmes de coalition, la prise de décision peut être plus complexe et lente, en raison des compromis nécessaires entre les différents partis de la coalition. Cependant, cela peut aussi conduire à des décisions plus consensuelles et représentatives de divers intérêts de la société. D'autre part, un gouvernement monopartite peut être en mesure de prendre des décisions plus rapidement, mais ces décisions peuvent ne pas refléter autant de diversité d'opinions et d'intérêts.
 
== Avantages et inconvénients des différents systèmes électoraux ==
Il y a un débat constant parmi les politologues et les spécialistes des systèmes électoraux sur les mérites et les inconvénients des systèmes de représentation proportionnelle et des systèmes majoritaires.
 
Critiques du système proportionnel :
 
* Instabilité gouvernementale : Les gouvernements de coalition, qui sont plus fréquents dans les systèmes proportionnels, peuvent être instables et susceptibles de se briser. Cela peut entraîner des gouvernements de courte durée et une instabilité politique.
* Difficulté de réforme : Dans un gouvernement de coalition, chaque parti a ses propres priorités et positions politiques, ce qui peut rendre difficile la mise en œuvre de réformes politiques significatives. Le processus de négociation nécessaire pour parvenir à un accord entre les partis peut être long et laborieux.
* Manque de responsabilité : Il peut être difficile pour les électeurs de tenir un parti spécifique responsable des actions du gouvernement, car aucune action n'est entièrement de la responsabilité d'un seul parti.
 
Avantages du système majoritaire :
 
* Clarté de la responsabilité : Dans un gouvernement monopartite, il est clair qui est responsable des actions du gouvernement. Cela peut améliorer la responsabilité politique.
* Stabilité gouvernementale : Les gouvernements monopartites sont généralement plus stables que les gouvernements de coalition, car ils ne dépendent pas de plusieurs partis pour leur survie.
* Capacité de réforme : Un parti qui détient une majorité absolue est généralement mieux placé pour mettre en œuvre des réformes politiques importantes, car il n'a pas besoin de négocier avec d'autres partis pour obtenir leur soutien.
 
Dans les systèmes de représentation proportionnelle, la mise en œuvre de réformes peut être un défi en raison de la nécessité d'obtenir un consensus parmi plusieurs partis. Voici quelques points pour expliquer ce phénomène :
 
* Coordination entre partis : Dans un gouvernement de coalition, les décisions doivent être coordonnées et négociées entre plusieurs partis. Cela peut rendre le processus de prise de décision plus lent et plus complexe, car chaque parti a ses propres intérêts et priorités.
* Blocage de réformes : Dans une coalition, un parti minoritaire peut potentiellement bloquer une réforme qui est importante pour les autres partis de la coalition. Cette dynamique peut entraver la capacité du gouvernement à réformer.
* Instabilité des coalitions : Les coalitions peuvent être instables et susceptibles de se briser, en particulier lorsqu'il s'agit de problèmes controversés. Cela peut entraîner un gouvernement de courte durée et une instabilité politique, ce qui à son tour peut réduire la capacité de réforme.
* Capacité de réponse : L'obligation de négocier et de coordonner entre plusieurs partis peut également rendre le gouvernement moins capable de répondre rapidement aux défis économiques et sociaux.
 
Des études ont mis en évidence des liens entre les systèmes électoraux et les politiques économiques. Par exemple, certains travaux ont suggéré que les pays avec des systèmes de représentation proportionnelle peuvent avoir tendance à avoir des déficits budgétaires et des niveaux de dette publique plus élevés.
 
Il y a plusieurs raisons possibles à cela :


== Type de gouvernement ==
* Compromis politiques : Dans les systèmes de représentation proportionnelle, les gouvernements sont souvent formés de coalitions de plusieurs partis. Pour maintenir la stabilité de la coalition, les partis peuvent être amenés à faire des compromis, qui peuvent inclure des dépenses publiques accrues pour satisfaire les différentes constituances des partis.
Dans les pays qui utilisent le système électoral proportionnel, le gouvernement tend à être un gouvernement de coalition alors quand dans un système majoritaire on tend vers un gouvernement monopartisan.  
* Instabilité politique : La possible instabilité des gouvernements de coalition peut rendre plus difficile l'adoption de mesures d'austérité ou de consolidation budgétaire, car ces mesures peuvent être politiquement impopulaires et mettre en péril la coalition.
* Représentativité : Les systèmes de représentation proportionnelle permettent une meilleure représentation des différents groupes de la société, ce qui peut se traduire par une demande plus forte de dépenses publiques pour satisfaire les besoins de ces différents groupes.
Dans un système proportionnel, il existe une difficulté à décider des réformes en correspondance au climat économique et social.
L’argument avancé contre un système proportionnel est la difficulté à faire des reformes dépend de la difficulté existence à communiquer entre les partis.  C’est souvent associé à une instabilité politique alors que se dégagent des mandats clairs avec un seul parti qui gouverne avec une assise très stable.
Le système proportionnel est associé à une faible capacité de réforme et de réponses aux changements économiques et sociaux. Les raisons sont le besoin de coordonner les décisions entre une pluralité de partis ou un parti peut bloquer une réforme et exercer un pouvoir de réforme, ce sont des consensus plus difficiles à dégager, car les coalitions peuvent se faire et se défaire au grès d’enjeux importants menant a une capacité de réforme moindre aux pays associés au système électoral proportionnel.
Des travaux ont montré que le système proportionnel est associé à de plus grands déficits publics et de dettes souveraines. Il y a certaines analyses empiriques rigoureuses qui montrent une plus faible performance économique des pays à système électoral proportionnel.


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Le système électoral est un élément essentiel de la démocratie représentative et peut avoir un impact significatif sur le paysage politique, social et économique d'un pays. Il y a plusieurs types de systèmes électoraux, chacun avec ses avantages et ses inconvénients.

Pour bien comprendre les systèmes électoraux, il est essentiel de comprendre d'abord le concept de démocratie représentative et le rôle que les élections libres y jouent. La démocratie représentative est un type de démocratie dans laquelle les citoyens élisent des représentants pour les gouverner et prendre des décisions politiques en leur nom. Ces représentants sont généralement élus lors d'élections libres et équitables, où chaque citoyen a le droit de vote. Les élections libres sont un élément clé de la démocratie représentative. Elles permettent aux citoyens de choisir leurs représentants politiques et de faire entendre leur voix dans le processus politique.

Les élections libres impliquent généralement :

  • Le droit de vote : chaque citoyen a le droit de voter sans discrimination fondée sur la race, le sexe, la religion, etc.
  • Le secret du vote : les citoyens doivent pouvoir voter sans crainte de représailles ou de pressions.
  • L'égalité du vote : chaque vote a la même valeur.
  • La compétition équitable : tous les partis politiques et candidats ont le droit de concourir aux élections et ont un accès équitable aux médias et à la campagne.
  • La transparence et l'intégrité du processus : le processus électoral doit être transparent et exempt de fraude.

La sélection des candidats ou des partis par le vote citoyen est au cœur de la démocratie représentative. Le système électoral utilisé pour cette sélection peut cependant varier d'un pays à l'autre. Chacun de ces systèmes a ses propres implications pour la représentation politique, la stabilité du gouvernement et d'autres aspects de la vie politique, sociale et économique.

Les élections sont une caractéristique fondamentale de la démocratie et remplissent plusieurs fonctions clés, à la fois pratiques et symboliques.

  • Pratique (Sélection des élites politiques) Les élections sont le mécanisme par lequel les citoyens d'une démocratie choisissent leurs dirigeants. Cela signifie qu'elles ont un rôle crucial dans la sélection des élites politiques qui gouvernent le pays. Par le biais des élections, les citoyens ont la possibilité de choisir les individus et les partis politiques qui reflètent le mieux leurs intérêts et leurs valeurs. Les élections permettent également de tenir les dirigeants politiques responsables de leurs actions : s'ils ne parviennent pas à répondre aux attentes des citoyens, ils peuvent être remplacés lors des élections suivantes.
  • Symbolique (Légitimation du système politique) : En plus de leur rôle pratique, les élections ont aussi une importance symbolique majeure. Elles sont une affirmation de la volonté populaire et un moyen pour les citoyens d'exprimer leur soutien ou leur opposition à la direction actuelle du pays. Les élections confèrent une légitimité aux dirigeants politiques et au système politique dans son ensemble, car elles démontrent que ces dirigeants ont été choisis par le peuple et non imposés de l'extérieur. En outre, le fait de participer aux élections peut renforcer le sentiment d'appartenance à une communauté politique et l'engagement envers les valeurs démocratiques.

Les élections sont à la fois un outil essentiel pour le fonctionnement pratique de la démocratie et un rituel symbolique qui renforce la légitimité du système politique.

Comprendre les systèmes électoraux[modifier | modifier le wikicode]

Pour la plupart des citoyens dans une démocratie, le vote lors des élections est leur principale voie de participation politique. En votant, les citoyens expriment leurs préférences pour certains candidats, partis et politiques. C'est une méthode puissante et directe pour exercer une influence sur le gouvernement et la direction du pays.

Les systèmes électoraux1.png

Ce tableau présente la participation électorale moyenne sur plusieurs décennies.

En général, la participation électorale varie considérablement d'un pays à l'autre et d'une élection à l'autre. De nombreux facteurs peuvent influencer la participation électorale, y compris l'âge de la population, le niveau d'éducation, le système électoral, les lois sur l'inscription des électeurs, la compétitivité des élections, et plus encore.

De plus, dans de nombreux pays, on a observé une tendance à la baisse de la participation électorale au cours des dernières décennies. Cela a conduit à des préoccupations concernant l'engagement civique et la légitimité du système politique. Cependant, cette tendance n'est pas universelle et la participation électorale a augmenté dans certains pays et lors de certaines élections.

Les systèmes électoraux2.png

La participation électorale varie grandement d'un pays à l'autre et plusieurs facteurs peuvent expliquer ces variations :

  1. Le vote obligatoire : Dans certains pays comme la Belgique, l'Autriche et Chypre, le vote est obligatoire, ce qui conduit à des taux de participation électorale plus élevés. Dans ces pays, les citoyens sont légalement tenus de participer aux élections et peuvent être sanctionnés s'ils ne le font pas.
  2. La démocratie directe : Dans d'autres pays, comme la Suisse, l'existence de mécanismes de démocratie directe peut également augmenter la participation électorale. En Suisse, par exemple, les citoyens ont la possibilité de participer à des référendums qui peuvent influencer directement la législation et les politiques du pays. Cela donne aux citoyens un sentiment de contrôle direct sur la politique, ce qui peut les inciter à participer plus activement.

Ces deux facteurs, entre autres, peuvent avoir un impact significatif sur la participation électorale. Il est important de noter que chaque pays a un contexte politique unique et une combinaison de facteurs qui influencent le taux de participation électorale.

Le système électoral d'un pays détermine comment les votes sont convertis en sièges parlementaires. Il existe plusieurs types de systèmes électoraux et chacun a des implications différentes pour la représentation parlementaire. Voici quelques exemples :

  • Scrutin majoritaire : Dans ce système, souvent utilisé pour les élections législatives dans les systèmes de gouvernement à deux partis, le candidat qui obtient la majorité des voix dans une circonscription remporte le siège pour cette circonscription. Il existe des variantes, dont le scrutin majoritaire à un tour (comme aux États-Unis et au Royaume-Uni) et à deux tours (comme en France).
  • Scrutin proportionnel : Dans ce système, les sièges sont répartis proportionnellement au nombre de votes reçus par chaque parti. Par exemple, si un parti obtient 30% des votes, il devrait obtenir environ 30% des sièges. Cela permet une meilleure représentation des partis minoritaires, mais peut également conduire à un parlement fragmenté avec plusieurs petits partis. Des exemples de pays utilisant ce système sont l'Allemagne et l'Espagne.
  • Scrutin mixte : Certains pays utilisent une combinaison des deux systèmes précédents. Par exemple, en Allemagne, la moitié des sièges au Bundestag sont attribués selon le système majoritaire, tandis que l'autre moitié est attribuée selon le système proportionnel.
  • Vote à plusieurs tours : Dans certains pays, si aucun candidat n'obtient une majorité absolue lors du premier tour de scrutin, un deuxième tour est organisé entre les candidats arrivés en tête. C'est le cas de la France pour ses élections présidentielles.

Chaque système électoral a ses avantages et ses inconvénients, et le choix du système peut avoir un impact important sur le paysage politique et la stabilité du gouvernement.

Classification des systèmes électoraux[modifier | modifier le wikicode]

Le système électoral a une influence significative sur plusieurs aspects de la vie politique d'un pays :

  1. Précision de la représentation : Le système électoral détermine comment les préférences des électeurs sont traduites en sièges parlementaires. Par exemple, dans un système proportionnel, le parlement est susceptible de refléter de manière plus précise la diversité des opinions des électeurs, tandis qu'un système majoritaire peut déformer la représentation en faveur des grands partis.
  2. Nombre de partis : Le système électoral peut influencer le nombre de partis dans un système politique. Les systèmes majoritaires ont tendance à favoriser les systèmes à deux partis, tandis que les systèmes proportionnels peuvent permettre à un plus grand nombre de petits partis de gagner des sièges.
  3. Type de gouvernement : Le système électoral peut également avoir un impact sur le type de gouvernement formé. Les systèmes majoritaires ont tendance à favoriser les gouvernements à parti unique, tandis que les systèmes proportionnels peuvent conduire à des gouvernements de coalition.
  4. Stabilité politique : Le système électoral peut influencer la stabilité politique. Les systèmes majoritaires, qui tendent à produire des gouvernements forts à parti unique, peuvent être plus stables. D'autre part, les systèmes proportionnels, qui peuvent produire des gouvernements de coalition, peuvent être moins stables, mais peuvent également faciliter un plus grand consensus et une plus grande inclusivité.
  5. Résultats politiques (output) : Enfin, le système électoral peut influencer les politiques qui sont mises en œuvre. Par exemple, les gouvernements de coalition formés sous des systèmes proportionnels peuvent nécessiter des compromis politiques, tandis que les gouvernements à parti unique formés sous des systèmes majoritaires peuvent avoir plus de latitude pour mettre en œuvre leur programme.

Il est donc crucial de bien comprendre le système électoral lors de l'analyse de la politique d'un pays.

Les systèmes électoraux peuvent varier grandement d'un pays à l'autre, mais ils peuvent généralement être classés en deux grandes catégories : les systèmes majoritaires et les systèmes proportionnels.

  • Systèmes majoritaires (ou pluralistes) : Dans ces systèmes, le candidat ou le parti qui obtient le plus grand nombre de votes dans une circonscription donnée remporte le siège. Ce système favorise généralement les grands partis et peut conduire à des gouvernements à parti unique. Il est généralement plus simple, mais il peut mener à une représentation moins proportionnelle des votes au parlement. Des exemples de pays utilisant ce système incluent le Royaume-Uni et les États-Unis.
  • Systèmes proportionnels : Ces systèmes visent à répartir les sièges de manière proportionnelle au nombre de votes reçus par chaque parti. Ainsi, si un parti obtient 30% des votes, il reçoit approximativement 30% des sièges. Ce système tend à permettre une meilleure représentation des partis minoritaires, mais il peut également conduire à un parlement fragmenté avec plusieurs petits partis, et souvent, à des gouvernements de coalition. Des exemples de pays utilisant ce système incluent l'Allemagne, l'Espagne et la Suède.

Il existe également des systèmes mixtes qui combinent des éléments des systèmes majoritaires et proportionnels. Par exemple, l'Allemagne utilise un système mixte où une partie des sièges est attribuée sur une base majoritaire, tandis que l'autre partie est attribuée sur une base proportionnelle. Chaque système a ses propres avantages et inconvénients, et le choix du système peut avoir des conséquences importantes pour le paysage politique d'un pays.

Dans de nombreux pays, nous avons observé une tendance à passer d'un système majoritaire à un système proportionnel au fil du temps. Cette évolution peut être due à plusieurs facteurs :

  • Représentation équitable : Les systèmes proportionnels sont souvent perçus comme plus équitables car ils assurent une correspondance plus précise entre le pourcentage de votes qu'un parti reçoit et le nombre de sièges qu'il obtient au parlement. Cela peut donner aux électeurs le sentiment que leur vote a plus d'impact et peut aider à augmenter la diversité des voix et des opinions représentées au parlement.
  • Stabilité gouvernementale : Bien que les systèmes majoritaires puissent favoriser la stabilité en permettant la formation de gouvernements à parti unique, ils peuvent également conduire à une domination politique par un ou deux grands partis. Les systèmes proportionnels, bien qu'ils puissent conduire à des gouvernements de coalition et à une plus grande fragmentation politique, peuvent également favoriser une plus grande collaboration et un consensus politique.
  • Représentation des minorités : Les systèmes proportionnels peuvent offrir une meilleure représentation aux groupes minoritaires et aux petits partis, ce qui peut être particulièrement important dans les sociétés diverses sur le plan ethnique ou culturel.
  • Réponse aux problèmes sociopolitiques : Parfois, les changements de système électoral peuvent être une réponse à des problèmes politiques spécifiques, tels que des conflits ethniques, une polarisation politique ou une insatisfaction générale à l'égard du système politique existant.

Cependant, il est important de noter que le passage d'un système majoritaire à un système proportionnel n'est pas une solution universelle à tous les problèmes politiques. Chaque système a ses propres avantages et inconvénients, et le choix du système électoral doit être adapté au contexte politique, culturel et social spécifique d'un pays.

Le tableau ci-après donne des informations sur les systèmes électoraux mis en place dans les différents pays européens. La colonne de droite répertorie les modifications apportées aux systèmes électoraux dans ces pays, soulignant une certaine stabilité dans ces changements.

En Europe, de nombreux pays utilisent des systèmes électoraux proportionnels pour leurs élections parlementaires. Par exemple, l'Allemagne, la Suède, l'Espagne, et les Pays-Bas utilisent tous des systèmes proportionnels. Quelques pays, comme le Royaume-Uni et la France, utilisent des systèmes majoritaires ou semi-majoritaires. La France, par exemple, utilise un système majoritaire à deux tours pour ses élections législatives, tandis que le Royaume-Uni utilise un système majoritaire à un tour (ou "first-past-the-post"). Il y a aussi des pays qui utilisent des systèmes mixtes, comme l'Allemagne, qui combine un système proportionnel avec un système majoritaire.

Cependant, ces systèmes peuvent varier en fonction du niveau de gouvernement (national, régional, local) et du type d'élection (législative, présidentielle, municipale, etc.). De plus, certains pays ont fait des ajustements à leurs systèmes électoraux au fil du temps pour répondre à des préoccupations spécifiques, comme l'augmentation de la représentativité ou la réduction de la fragmentation politique. En ce qui concerne la stabilité des systèmes électoraux, il est vrai que la plupart des pays ont tendance à conserver le même système électoral pendant de longues périodes, car tout changement nécessite généralement un large consensus politique et peut avoir des implications significatives pour le paysage politique du pays.

La plupart des pays ont tendance à maintenir la même structure de leur système électoral sur de longues périodes. Les changements dans les systèmes électoraux peuvent être difficiles à mettre en œuvre, car ils nécessitent souvent un consensus politique et peuvent avoir des répercussions significatives sur le paysage politique. La stabilité des systèmes électoraux peut également être vue comme un indicateur de la stabilité politique d'un pays. Un système électoral stable peut fournir un cadre prévisible pour la compétition politique et contribuer à la confiance des citoyens dans le processus électoral. Cependant, certains pays peuvent choisir de modifier leur système électoral en réponse à des problèmes politiques spécifiques ou dans le but de promouvoir une représentation plus équitable. Par exemple, un pays pourrait passer d'un système majoritaire à un système proportionnel pour améliorer la représentation des partis minoritaires au parlement. Enfin, il est également important de noter que même au sein d'un même système électoral, il peut y avoir des variations importantes dans les règles spécifiques, comme le nombre de sièges à pourvoir, le seuil pour obtenir un siège, ou le mode de décompte des voix. Ces détails peuvent également avoir un impact significatif sur les résultats électoraux.

Types de système électoraux.png

Plusieurs pays ont modifié significativement leurs systèmes électoraux au cours de leur histoire pour s'adapter à de nouvelles réalités politiques et sociétales. Après la Seconde Guerre mondiale, la Grèce a traversé une série de changements politiques majeurs, y compris plusieurs coups d'État et la guerre civile. En 1974, après la chute de la dictature militaire, la Grèce a adopté un nouveau système électoral proportionnel pour les élections législatives. Depuis les années 1990, l'Italie a connu plusieurs réformes de son système électoral. Le système proportionnel pur, en place depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, a été remplacé en 1993 par un système mixte majoritaire-proportionnel. Cependant, ce système a ensuite été modifié plusieurs fois, reflétant l'instabilité politique du pays. Après la fin du régime communiste en 1989, la Pologne a adopté un système électoral proportionnel pour les élections législatives. Ce changement faisait partie des réformes politiques majeures qui ont accompagné la transition du pays vers la démocratie. Après la chute du régime communiste en 1989, la Roumanie a également mis en place des réformes politiques importantes, dont le passage à un système électoral proportionnel. Ces exemples montrent que les systèmes électoraux ne sont pas gravés dans le marbre, mais peuvent évoluer en fonction des circonstances politiques et sociétales.Lles réformes électorales sont généralement des ajustements au sein d'un même type de système plutôt que des changements radicaux d'un type de système à un autre. Il y a plusieurs raisons à cela :

  • Stabilité institutionnelle : Les systèmes électoraux sont des éléments fondamentaux de l'architecture institutionnelle d'un pays. Les changements radicaux peuvent être perturbateurs et peuvent nécessiter des modifications substantielles des lois et des institutions.
  • Consensus politique : Les changements majeurs dans les systèmes électoraux nécessitent généralement un large consensus parmi les acteurs politiques. Cela peut être difficile à atteindre, surtout dans les systèmes politiques divisés ou polarisés.
  • Préférences des électeurs : Les électeurs peuvent être habitués à un certain type de système électoral et peuvent résister à des changements radicaux.
  • Prévisibilité des résultats : Les partis politiques peuvent préférer un système électoral qui est prévisible et qui leur permet de maximiser leurs chances de succès.

Cependant, il est important de noter que même des réformes relativement mineures peuvent avoir des impacts significatifs sur les résultats électoraux et la composition du gouvernement. Par exemple, des modifications du seuil électoral ou des règles de décompte des voix peuvent influencer le nombre et le type de partis qui obtiennent une représentation au parlement.

Systèmes majoritaires[modifier | modifier le wikicode]

Le système majoritaire est un type de système électoral où le candidat ou le parti qui remporte le plus de voix dans une circonscription gagne le ou les sièges correspondants. Il existe deux formes principales de systèmes majoritaires : le scrutin uninominal majoritaire à un tour, également connu sous le nom de "first-past-the-post", et le scrutin uninominal majoritaire à deux tours.

  • Scrutin uninominal majoritaire à un tour : C'est le système le plus simple, où le candidat qui obtient le plus de voix dans une circonscription est élu, même s'il n'a pas obtenu une majorité absolue des voix (plus de 50 %). Ce système est utilisé, par exemple, au Royaume-Uni et au Canada.
  • Scrutin uninominal majoritaire à deux tours : Dans ce système, si aucun candidat n'obtient une majorité absolue au premier tour, un second tour est organisé entre les deux candidats qui ont obtenu le plus de voix. Le candidat qui obtient le plus de voix au second tour est élu. Ce système est utilisé, par exemple, en France.

Les systèmes majoritaires ont tendance à favoriser les grands partis et à produire des gouvernements stables, mais ils peuvent aussi entraîner une sous-représentation des petits partis. En outre, ils peuvent aboutir à une distorsion entre la proportion des voix obtenues par un parti et la proportion des sièges qu'il obtient au parlement.

Scrutin uninominal majoritaire à un tour[modifier | modifier le wikicode]

Le scrutin uninominal majoritaire à un tour, souvent appelé "first-past-the-post" (FPTP) en anglais, est un système électoral simple où l'électeur vote pour un seul candidat dans sa circonscription. Le candidat qui obtient le plus grand nombre de voix est élu, même s'il n'obtient pas la majorité absolue (plus de 50% des voix).

Il s'agit d'un système couramment utilisé dans les pays anglo-saxons comme le Royaume-Uni, les États-Unis, le Canada et l'Inde.

Voici quelques-unes de ses caractéristiques principales :

Avantages :

  • Simplicité : C'est un système facile à comprendre pour les électeurs et facile à mettre en œuvre pour les organisateurs des élections.
  • Gouvernements stables : Il favorise généralement les grands partis et tend à produire des gouvernements stables car un seul parti obtient souvent une majorité de sièges.
  • Liens forts entre élus et électeurs : Comme chaque député représente une circonscription spécifique, il peut y avoir un lien fort entre l'élu et ses électeurs.

Inconvénients :

  • Représentativité : Il peut y avoir une distorsion importante entre la proportion des voix obtenues par un parti au niveau national et la proportion de sièges qu'il obtient au parlement.
  • Marginalisation des petits partis : Les petits partis, même s'ils obtiennent un pourcentage significatif des voix au niveau national, peuvent se retrouver avec très peu de sièges ou aucun siège du tout.
  • Gaspillage de voix : Les votes pour les candidats qui ne sont pas élus sont essentiellement "gaspillés", c'est-à-dire qu'ils n'ont pas d'impact sur le résultat final. Cela peut décourager la participation électorale.
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Le candidat conservateur a gagné l'élection dans la circonscription de Camborne et Redruth en 2010, même si moins de 40% des électeurs ont voté pour lui. Le candidat libéral-démocrate, malgré un score presque équivalent, n'a obtenu aucun siège, laissant les électeurs qui ont voté pour lui sans représentation directe au parlement. Ce résultat illustre une critique fréquemment formulée à l'encontre du système uninominal majoritaire à un tour : il peut entraîner une distorsion significative entre le pourcentage de voix qu'un parti reçoit et le nombre de sièges qu'il obtient au parlement. Cela peut aboutir à une représentation politique asymétrique et à une sous-représentation des petits partis.

Le scrutin uninominal majoritaire à un tour (ou "first-past-the-post") a tendance à favoriser les grands partis et à marginaliser les plus petits. Voici quelques raisons pour cela :

  1. Le seuil de victoire est élevé : Pour gagner un siège dans ce système, un candidat doit obtenir plus de voix que tout autre candidat dans sa circonscription. Pour les petits partis, atteindre ce seuil dans une ou plusieurs circonscriptions peut être très difficile.
  2. La dispersion des voix : Les petits partis, qui ont souvent un soutien réparti uniformément à travers le pays, peuvent obtenir un pourcentage de voix respectable au niveau national, mais ne pas avoir assez de soutien concentré dans des circonscriptions individuelles pour gagner des sièges.
  3. L'effet de "vote utile" : Les électeurs peuvent être réticents à "gaspiller" leur vote sur un petit parti qu'ils pensent avoir peu de chances de gagner, et peuvent donc choisir de voter pour un grand parti à la place. Cela peut renforcer encore davantage la position des grands partis.

Le "troisième parti", ou tout parti autre que les deux plus grands, peut être désavantagé dans ce système. Même s'ils obtiennent une part importante du vote national, ils peuvent se retrouver avec un nombre de sièges disproportionnellement faible au parlement. C'est l'une des principales critiques de ce type de système électoral : il peut ne pas refléter fidèlement la diversité des préférences politiques de l'électorat dans la composition du parlement.

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Dans ce système, le candidat avec le plus grand nombre de voix dans chaque circonscription est élu, indépendamment du pourcentage de voix qu'il obtient. En conséquence, un parti qui a un soutien significatif mais dispersé sur l'ensemble du territoire peut se retrouver avec beaucoup moins de sièges que ce que sa part des voix au niveau national suggérerait. Les libéraux démocrates ont obtenu 23% des voix aux élections générales britanniques de 2010, ce qui est un score significatif. Cependant, comme ce soutien était dispersé et que le parti est souvent arrivé en troisième position dans les circonscriptions, il n'a remporté qu'un petit nombre de sièges. Cela soulève des questions de représentativité et d'équité. Malgré le soutien d'un quart des électeurs, les libéraux démocrates ont été sous-représentés au Parlement par rapport aux deux principaux partis, les conservateurs et les travaillistes. C'est une critique fréquente de ce système électoral : il peut ne pas refléter de manière équitable la diversité des préférences politiques des électeurs dans la composition du Parlement.

L'un des phénomènes courants dans les systèmes de scrutin uninominal majoritaire à un tour, comme le "first-past-the-post", est le vote stratégique ou le "vote utile". Face à la perspective que leur candidat ou parti préféré ne gagne pas dans leur circonscription, les électeurs peuvent choisir de voter pour un candidat ou un parti qu'ils estiment avoir une meilleure chance de battre un candidat ou un parti qu'ils apprécient moins. Autrement dit, ils ne votent pas nécessairement pour leur premier choix, mais contre leur dernier choix. Par exemple, si un électeur préfère le Parti A, mais pense que seul le Parti B a une chance de battre le Parti C qu'il n'aime pas, il peut choisir de voter pour le Parti B même s'il préfère le Parti A. Ce phénomène peut biaiser les résultats de l'élection et contribuer à la sous-représentation des petits partis. Il est à noter que le vote stratégique est souvent le produit de l'incertitude et de la complexité de prévoir les résultats électoraux. Il peut conduire à une représentation parlementaire qui ne reflète pas fidèlement les préférences réelles des électeurs.

Scrutin uninominal majoritaire à deux tours[modifier | modifier le wikicode]

Le scrutin uninominal majoritaire à deux tours est un système électoral où un candidat doit obtenir une majorité absolue des voix pour être élu. Si aucun candidat n'obtient une majorité absolue lors du premier tour, un deuxième tour de scrutin est organisé entre les deux candidats qui ont obtenu le plus grand nombre de voix lors du premier tour. Le candidat qui obtient le plus grand nombre de voix lors du deuxième tour est élu.

Le scrutin uninominal majoritaire à deux tours offre une flexibilité qui peut permettre aux électeurs de voter de manière plus sincère. Au premier tour, les électeurs peuvent voter pour leur candidat préféré sans se soucier des conséquences stratégiques. Même si ce candidat a peu de chances de gagner, voter pour lui n'est pas un "vote gaspillé", car il y a encore un deuxième tour. Si leur candidat préféré n'atteint pas le deuxième tour, les électeurs peuvent alors choisir entre les deux candidats restants. À ce stade, ils peuvent choisir de voter stratégiquement, en votant pour le "moindre mal", ou ils peuvent choisir de s'abstenir si aucun des deux candidats ne leur convient. Cette possibilité de "vote sincère" au premier tour est un avantage du système à deux tours par rapport au système uninominal majoritaire à un tour, où les électeurs peuvent se sentir obligés de voter stratégiquement dès le départ. Cependant, cela dépend aussi des préférences spécifiques des électeurs et de la dynamique de l'élection spécifique.

Ce système est utilisé dans de nombreux pays, notamment en France pour les élections présidentielles et législatives.

Avantages :

  1. Représentativité : Il garantit que le candidat élu est soutenu par une majorité des électeurs, du moins au deuxième tour.
  2. Possibilité de vote de conviction au premier tour : Les électeurs peuvent voter pour le candidat de leur choix au premier tour, même s'ils pensent qu'il a peu de chances de gagner, puis voter stratégiquement au deuxième tour si nécessaire.
  3. Équilibre entre stabilité et représentativité : Il favorise généralement les grands partis, mais il permet également à des candidats de partis plus petits de se présenter et éventuellement d'être élus.

Inconvénients :

  1. Coût : Organiser deux tours de scrutin peut être coûteux et prendre du temps.
  2. Participation : La participation peut diminuer lors du deuxième tour, surtout si le résultat semble déjà décidé.
  3. Manque de proportionnalité : Comme le scrutin uninominal majoritaire à un tour, ce système peut entraîner une distorsion entre le pourcentage de voix qu'un parti reçoit au niveau national et le nombre de sièges qu'il obtient au parlement.

Bien que le scrutin uninominal majoritaire à deux tours permette aux électeurs de voter plus sincèrement au premier tour, il ne garantit pas toujours une représentation proportionnelle au parlement. C'est particulièrement vrai pour les partis dont le soutien est dispersé sur l'ensemble du territoire plutôt que concentré dans des circonscriptions spécifiques. Le Front National (aujourd'hui Rassemblement National) a reçu un soutien significatif au niveau national lors des élections présidentielles françaises de 2012, avec environ 18% des voix au premier tour. Cependant, comme ce soutien était dispersé et que le parti a souvent fini en troisième position ou moins dans les circonscriptions lors des élections législatives suivantes, il a eu du mal à convertir ce soutien en sièges à l'Assemblée nationale. C'est un des inconvénients des systèmes électoraux majoritaires : ils peuvent conduire à une représentation parlementaire qui ne reflète pas fidèlement le soutien des électeurs pour les différents partis. Cela peut poser des questions de représentativité et d'équité, surtout lorsque le parti concerné reçoit une part significative des voix au niveau national.

Le scrutin uninominal majoritaire à deux tours peut parfois mener à des situations où le candidat ayant reçu le troisième plus grand nombre de voix lors du premier tour est éliminé, malgré un soutien significatif. Cela peut arriver en raison de la division des voix entre plusieurs candidats similaires. L'élection présidentielle française de 2002 est un exemple marquant. Au premier tour, le président sortant Jacques Chirac et le leader du Front National Jean-Marie Le Pen sont arrivés en tête, bien que ni l'un ni l'autre n'ait reçu une majorité de voix. Le candidat socialiste Lionel Jospin, qui avait reçu presque autant de voix que Le Pen, a été éliminé car il était troisième. Une des raisons pour lesquelles Jospin n'a pas réussi à arriver au deuxième tour est la division des voix à gauche. Plusieurs candidats de gauche se sont présentés, et ont "éparpillé" les voix des électeurs de gauche entre eux. Cela a réduit le nombre total de voix que Jospin a pu recevoir, et a permis à Le Pen de se hisser à la deuxième place avec un faible avantage. Cette situation a créé une grande surprise en France et a suscité un débat sur les failles potentielles du système de scrutin majoritaire à deux tours. C'est un rappel que, bien que ce système puisse souvent offrir un bon équilibre entre stabilité et représentativité, il n'est pas exempt de problèmes et peut parfois produire des résultats inattendus ou controversés.

Dans ce système électoral, les électeurs classent les candidats par ordre de préférence plutôt que de voter pour un seul candidat. Si un candidat reçoit plus de 50% des premières préférences, il est élu. Si aucun candidat n'atteint ce seuil, le candidat ayant reçu le moins de premières préférences est éliminé, et ses voix sont redistribuées aux candidats restants en fonction des secondes préférences indiquées par les électeurs. Ce processus continue jusqu'à ce qu'un candidat obtienne plus de 50% des voix. Ce système permet de mieux prendre en compte le soutien populaire pour chaque candidat, et évite l'élimination précoce d'un candidat qui pourrait être le deuxième choix d'un grand nombre d'électeurs. Cela peut également encourager les électeurs à voter plus sincèrement, car ils peuvent exprimer leur véritable préférence sans craindre que leur vote soit "gaspillé". Le vote alternatif est utilisé dans certains pays et certaines élections, comme les élections législatives en Australie et les élections du maire de Londres.

Le "vote préférentiel" ou "vote alternatif" (aussi appelé instant-runoff voting en anglais) est une méthode de vote utilisée dans des élections à un seul tour où les électeurs classent les candidats par ordre de préférence. Si aucun candidat n'obtient plus de 50% des votes au premier décompte, le candidat avec le moins de votes est éliminé et ses votes sont redistribués selon les seconds choix indiqués sur les bulletins de vote. Ce processus se répète jusqu'à ce qu'un candidat ait plus de 50% des votes. Toutefois, il est important de noter que ce système n'est pas utilisé dans le scrutin uninominal majoritaire à deux tours, comme celui utilisé en France pour les élections législatives et présidentielles. Dans ce système, si aucun candidat n'obtient plus de 50% des votes au premier tour, les deux candidats qui ont reçu le plus de votes s'affrontent lors d'un second tour. Les électeurs ne classent pas leurs choix par préférence et il n'y a pas de redistribution des votes. Dans le contexte d'un système de vote préférentiel cela pourrait permettre à un supporter de Robert Hawkins d'exprimer un second choix pour Jude Robinson, et si Robert Hawkins est éliminé, le vote de ce supporter serait alors attribué à Jude Robinson. Dans le système majoritaire à deux tours, cependant, le supporter aurait l'occasion de choisir à nouveau entre les deux candidats restants au second tour.

Systèmes proportionnels[modifier | modifier le wikicode]

Dans un système électoral proportionnel, l'objectif est d'attribuer les sièges de manière à refléter le pourcentage de votes que chaque parti reçoit. Ce système est conçu pour donner une représentation équitable à tous les groupes de votants.

Il existe plusieurs variations de systèmes électoraux proportionnels, parmi lesquels :

  • La représentation proportionnelle de liste : Dans ce système, les électeurs votent pour une liste de candidats proposée par chaque parti. Les sièges sont ensuite attribués aux partis en proportion du nombre de votes qu'ils ont reçus. Il peut s'agir d'une liste fermée, où l'ordre des candidats est déterminé par le parti, ou d'une liste ouverte, où les électeurs peuvent influencer l'ordre des candidats sur la liste.
  • Le scrutin de liste à vote unique transférable (Single Transferable Vote, STV) : Dans ce système, utilisé pour certaines élections en Irlande et en Australie, les électeurs classent les candidats par ordre de préférence. Les votes sont d'abord attribués au premier choix de chaque électeur, puis, si un candidat a plus de votes que nécessaire pour être élu, ou si un candidat a le moins de votes et est éliminé, les votes sont transférés aux autres candidats selon les autres préférences exprimées.
  • La représentation proportionnelle mixte : Dans ce système, qui est une combinaison du système proportionnel et du système majoritaire, une partie des sièges est attribuée sur la base d'un vote majoritaire dans des circonscriptions individuelles, tandis que l'autre partie est attribuée sur la base d'un vote proportionnel à l'échelle nationale ou régionale. C'est le système utilisé en Allemagne, en Nouvelle-Zélande et au Mexique, entre autres.

Dans tous les cas, l'idée derrière la représentation proportionnelle est de réduire le "gaspillage" de votes qui se produit dans les systèmes majoritaires et d'assurer que les minorités politiques sont représentées de manière adéquate.

Un système électoral de représentation proportionnelle multi-mandats ou multi-sièges est un système dans lequel plusieurs candidats sont élus dans chaque circonscription ou district. La représentation proportionnelle multi-sièges est utilisée dans de nombreux pays, notamment en Europe. Les électeurs votent généralement pour des partis politiques plutôt que pour des candidats individuels, et les partis reçoivent un nombre de sièges proportionnel au nombre de votes qu'ils ont reçus. Plus le nombre de sièges à pourvoir dans un district est élevé, plus le résultat est susceptible d'être proportionnel. C'est parce qu'avec plus de sièges à pourvoir, il y a plus de chances qu'une variété de partis ou de candidats obtiennent une représentation.

Par exemple, si un district élit dix représentants, alors un parti qui reçoit environ 10 % des votes devrait, en théorie, gagner un siège. Mais si le même district ne choisissait qu'un seul représentant (comme c'est le cas dans un système majoritaire à un tour), alors un parti qui reçoit 10 % des votes ne gagnerait probablement pas ce siège, à moins qu'il n'obtienne plus de votes que tout autre parti. Ce système permet une meilleure représentation des minorités et des partis plus petits, et peut donc donner lieu à une plus grande diversité de voix et de perspectives dans le processus politique. Cependant, il peut aussi rendre le système politique plus fragmenté et compliquer la formation de gouvernements stables.

La variante la plus répandue de ce mode de scrutin est le système de représentation proportionnelle de liste. Dans ce système, chaque parti politique présente une liste de candidats équivalente au nombre de sièges à pourvoir. Après le vote, les sièges sont répartis en fonction du nombre de votes reçus par chaque parti, en suivant une méthode prédéfinie.

Le scrutin de liste proportionnelle est la forme la plus couramment utilisée du système de représentation proportionnelle. Voici comment il fonctionne :

  1. Création des listes de candidats : Chaque parti établit une liste de candidats. Le nombre de candidats sur la liste est généralement égal au nombre total de sièges disponibles dans la circonscription. L'ordre des candidats sur la liste peut être déterminé par le parti lui-même (liste fermée) ou peut être influencé par les électeurs (liste ouverte).
  2. Vote : Les électeurs votent pour une liste de parti plutôt que pour un candidat individuel.
  3. Attribution des sièges : Les sièges sont attribués aux partis en proportion du nombre total de votes qu'ils ont reçus. Il existe différentes méthodes pour accomplir cela, comme la méthode d'Hondt ou la méthode Sainte-Laguë, qui utilisent des formules mathématiques pour répartir les sièges de manière aussi proportionnelle que possible. Par exemple, si un parti obtient 30% des votes dans une circonscription de 10 sièges, il obtiendrait environ 3 sièges (30% de 10). Les candidats qui occupent les trois premières places sur la liste de ce parti seraient alors élus.
  4. Stratégie de distribution : La stratégie de distribution dépend du type de scrutin proportionnel de liste. Dans une liste fermée, l'ordre des candidats est fixé par le parti et les électeurs ne peuvent pas changer cet ordre. Les sièges sont attribués dans l'ordre de la liste jusqu'à ce que le parti n'ait plus de sièges à attribuer. Dans une liste ouverte, les électeurs peuvent influencer l'ordre des candidats sur la liste, et les sièges sont attribués en fonction de l'ordre modifié.

Ce système est conçu pour assurer une représentation équitable de tous les partis politiques dans une législature, en fonction du soutien qu'ils reçoivent de la part des électeurs. Il a tendance à favoriser les partis minoritaires et à encourager un système politique multipartite.

L'analyse d'un système électoral peut se faire selon plusieurs dimensions. Voici une explication de ces cinq dimensions :

  1. Formule électorale : Il s'agit de la méthode utilisée pour convertir les votes en sièges. Par exemple, dans un système de scrutin majoritaire, le candidat ou le parti qui reçoit le plus de votes remporte la victoire. Dans un système proportionnel, les sièges sont distribués en fonction du pourcentage de votes obtenus par chaque parti.
  2. Taille du district : Cette dimension concerne le nombre de sièges disponibles dans chaque circonscription ou district. Plus la taille du district est grande, plus le système est susceptible d'être proportionnel. La taille du district, c'est-à-dire le nombre de sièges à pourvoir dans chaque circonscription ou district, peut influencer la proportionnalité d'un système électoral. En Irlande, par exemple, le système de vote unique transférable (Single Transferable Vote, STV) est utilisé. Chaque circonscription élit entre trois et cinq membres, ce qui permet une certaine proportionnalité tout en conservant la représentation locale. Aux Pays-Bas, par contre, le système de représentation est totalement proportionnel. L'ensemble du pays est considéré comme un seul district électoral pour les élections législatives, avec 150 sièges à pourvoir. Cela signifie que les partis politiques ont l'occasion d'être représentés à la Tweede Kamer (la chambre basse du Parlement néerlandais) même s'ils n'ont qu'une petite fraction du vote national. C'est pourquoi la politique néerlandaise a tendance à être extrêmement diverse et représentative des différentes opinions de la population. En règle générale, plus le nombre de sièges à pourvoir dans un district est élevé, plus le résultat sera proportionnel. Cela permet de mieux représenter les minorités politiques, mais peut également conduire à une fragmentation politique et à des difficultés pour former un gouvernement stable.
  3. Niveau du système électoral : Il s'agit de savoir si le système est national, régional ou local. Certains pays utilisent différents systèmes électoraux à différents niveaux de gouvernement. Le niveau du système électoral fait référence à la structure dans laquelle se déroule l'élection. Cela peut se rapporter au niveau de gouvernement (local, régional, national), mais aussi à la structure du système électoral lui-même. Certaines structures de système électoral comportent plusieurs "niveaux" de distribution des sièges. Par exemple, dans certains systèmes de représentation proportionnelle mixte ou compensatoire, une première série de sièges est attribuée au niveau des districts, généralement en utilisant un système majoritaire ou semi-proportionnel. Ensuite, des sièges supplémentaires sont attribués à un "deuxième niveau" afin de compenser les distorsions de proportionnalité qui sont apparues au premier niveau. C'est le cas, par exemple, en Allemagne, où la moitié des sièges du Bundestag sont attribués dans des circonscriptions uninominales en utilisant le scrutin majoritaire à un tour, tandis que l'autre moitié est attribuée sur la base de listes de partis à l'échelle de chaque Land pour assurer une représentation proportionnelle globale. Dans certains pays nordiques, une proportion de sièges est réservée aux candidats qui n'ont pas été élus au niveau des districts, ce qui permet d'assurer une représentation plus proportionnelle. Ces sièges, souvent appelés sièges de compensation ou de nivellement, peuvent aider à corriger les distorsions produites par le système de distribution des sièges au niveau du district. Le pourcentage de ces sièges varie d'un pays à l'autre, mais peut aller de 11 à 20%
  4. Seuil de représentation : Il s'agit du pourcentage minimum de votes qu'un parti doit obtenir pour être éligible à l'attribution de sièges. Ce seuil est souvent utilisé dans les systèmes de représentation proportionnelle pour éviter une trop grande fragmentation du système politique. Ce seuil de représentation est une caractéristique importante de nombreux systèmes de représentation proportionnelle. Il s'agit d'un pourcentage minimum de votes qu'un parti doit obtenir pour être éligible à l'attribution de sièges. Le but de ces seuils est d'éviter une fragmentation excessive du système politique, qui pourrait rendre difficile la formation de gouvernements stables. Ils empêchent aussi l'entrée au parlement de partis extrémistes qui n'ont obtenu qu'un très petit pourcentage des votes. L'exemple de l'Allemagne, est particulièrement instructif. Suite aux problèmes posés par la fragmentation politique sous la République de Weimar, l'Allemagne de l'après-guerre a instauré un seuil de 5% pour l'attribution des sièges du Bundestag. Cependant, une exception à ce seuil existe pour les partis qui gagnent au moins trois sièges de circonscription. Par ailleurs, certains pays utilisent également un système de "sièges bonus", où le parti qui arrive en tête dans une élection reçoit des sièges supplémentaires. Ceci est généralement fait dans le but de faciliter la formation d'un gouvernement stable et de récompenser le parti qui a reçu le plus de soutien de la part des électeurs. Il est important de noter que, bien que les seuils de représentation et les systèmes de sièges bonus puissent aider à promouvoir la stabilité politique, ils peuvent aussi avoir pour effet de distordre la représentation proportionnelle et d'exclure certaines voix du processus politique.
  5. Possibilité de choisir des candidats à l'intérieur d'une liste : Certains systèmes de représentation proportionnelle permettent aux électeurs de choisir des candidats spécifiques au sein d'une liste de parti. Dans une liste ouverte, les électeurs peuvent influencer l'ordre des candidats sur la liste. Dans une liste fermée, l'ordre des candidats est fixé par le parti. Le "panachage" permet aux électeurs de voter pour des candidats de différents partis. Une fois que les sièges sont attribués à chaque parti, il faut déterminer quels candidats spécifiques occuperont ces sièges. Ce processus varie en fonction de si le système utilise des listes ouvertes, des listes fermées, ou autorise le "panachage". Voici ce que signifie chaque terme :
    • Listes ouvertes (open ballot) : Dans ce système, les électeurs ont la possibilité de voter pour des candidats spécifiques à l'intérieur de la liste d'un parti. Ils peuvent également ajouter des candidats d'autres partis. Cela permet aux électeurs d'influencer l'ordre des candidats sur la liste, ce qui détermine quels candidats seront élus si le parti remporte suffisamment de sièges.
    • Listes fermées : Dans ce système, l'ordre des candidats sur la liste de chaque parti est prédéterminé par le parti lui-même. Les électeurs votent pour une liste de parti plutôt que pour des candidats individuels. Les sièges que le parti remporte sont attribués aux candidats dans l'ordre dans lequel ils apparaissent sur la liste.
    • Panachage : Cette méthode permet aux électeurs de voter pour des candidats de différentes listes, voire pour des personnes qui ne sont pas candidates. Cela donne aux électeurs un maximum de flexibilité pour personnaliser leur vote. Le panachage est utilisé dans certains systèmes électoraux, notamment en Suisse et au Luxembourg. Ces différentes méthodes ont des implications pour le degré de contrôle que les électeurs ont sur quels candidats spécifiques sont élus, et peuvent donc influencer le type de représentation que le système électoral produit.

Chacune de ces dimensions peut avoir un impact significatif sur les résultats d'une élection et sur la nature du système politique dans son ensemble.

Résume le seuil, le taux de panachage, etc.

Analysant les implications des systèmes électoraux[modifier | modifier le wikicode]

Le choix du système électoral a des conséquences significatives pour la nature du système politique d'un pays et peut influencer une variété de résultats, y compris :

  1. Représentativité politique : Les systèmes électoraux proportionnels ont tendance à donner une représentation plus équitable des différents courants politiques existants au sein de l'électorat, tandis que les systèmes majoritaires peuvent favoriser les grands partis et marginaliser les petits partis et les minorités.
  2. Stabilité gouvernementale : Les systèmes majoritaires ont tendance à produire des gouvernements stables basés sur une majorité claire. Les systèmes proportionnels, en revanche, peuvent conduire à la formation de coalitions gouvernementales, qui peuvent parfois être instables si aucun parti ne réussit à obtenir une majorité claire.
  3. Responsabilité et lien entre l'électeur et l'élu : Dans les systèmes majoritaires à un tour ou à deux tours, chaque député représente une circonscription spécifique, ce qui peut renforcer le lien entre l'électeur et son représentant. En revanche, dans les systèmes de liste proportionnelle, les députés sont élus sur des listes de partis, ce qui peut affaiblir le lien entre l'électeur et son représentant.
  4. Diversité des représentants : Certains systèmes électoraux peuvent encourager une plus grande diversité parmi les représentants élus, par exemple en favorisant la représentation des femmes ou des minorités. Par exemple, certains pays utilisent des listes fermées avec des règles de parité de genre.
  5. Comportement électoral et parti politique : Le système électoral peut influencer le comportement des électeurs et des partis politiques. Par exemple, dans les systèmes majoritaires, les électeurs peuvent être incités à voter stratégiquement pour éviter de "gaspiller" leur vote sur un candidat qui a peu de chances de gagner.

Il n'y a pas de "meilleur" système électoral universel qui serait optimal pour tous les pays dans tous les contextes. Le choix du système électoral approprié dépend beaucoup du contexte spécifique d'un pays, de ses valeurs sociétales, de son histoire, et des objectifs qu'il cherche à atteindre par le biais de son système électoral.

  • Nombre de voix obtenues : Les systèmes proportionnels sont généralement considérés comme plus équitables en termes de représentation des voix obtenues, car ils attribuent les sièges en fonction du pourcentage de votes obtenus par chaque parti. Cependant, cela peut conduire à une fragmentation du système politique et à des difficultés pour former un gouvernement stable.
  • Représentativité des femmes, des minorités : Les systèmes de liste fermée, où l'ordre des candidats est prédéterminé par le parti, peuvent être utilisés pour améliorer la représentativité des femmes et des minorités. Par exemple, certains pays imposent des quotas ou des règles de parité de genre sur les listes de partis. Cependant, cela dépend aussi beaucoup de la volonté politique et de l'engagement envers la diversité.
  • Efficacité - Stabilité gouvernementale : Les systèmes majoritaires ont tendance à favoriser la formation de gouvernements stables en attribuant une prime à la majorité. Cependant, ils peuvent aussi mener à une sous-représentation des petites formations et des minorités. Les systèmes proportionnels, d'un autre côté, peuvent conduire à la formation de coalitions, qui peuvent parfois être instables.
  • Performance (économique, indicateurs sociaux, etc.) : Il est difficile d'établir un lien direct et universel entre le système électoral et la performance économique ou sociale. Cela dépend de nombreux autres facteurs, tels que la qualité du leadership, les politiques mises en place, le contexte économique global, et bien d'autres.

Il est donc important de peser ces différents facteurs et d'adapter le système électoral aux spécificités du contexte politique, social et culturel de chaque pays.

Le système proportionnel assure-t-il une meilleure représentativité ? Le système proportionnel est souvent considéré comme offrant une meilleure représentativité en termes de correspondance entre le nombre de votes obtenus par chaque parti et le nombre de sièges qu'il reçoit au parlement ou à l'assemblée. Dans un système proportionnel, le nombre de sièges qu'un parti obtient est généralement proportionnel au pourcentage de votes qu'il a reçus. C'est-à-dire que si un parti obtient 30% des voix, il devrait également obtenir environ 30% des sièges. Cela peut donner une représentation plus équitable des différentes tendances politiques au sein de la population. En revanche, dans un système majoritaire, un parti peut obtenir une majorité de sièges avec moins de 50% des voix. Par exemple, si un parti remporte 40% des voix dans chaque circonscription, il peut remporter tous les sièges même s'il n'a pas la majorité des voix à l'échelle nationale.

Les systèmes majoritaires comme le système uninominal à un tour utilisé au Royaume-Uni, ou le système uninominal à deux tours utilisé en France, peuvent parfois produire des résultats qui ne reflètent pas parfaitement la distribution des voix au niveau national. Dans un système majoritaire, il est possible qu'un parti qui obtient la majorité des votes dans un grand nombre de circonscriptions, mais pas nécessairement la majorité des votes au niveau national, remporte une grande majorité des sièges. Cela peut conduire à une distorsion entre le pourcentage de voix obtenues par un parti et le pourcentage de sièges qu'il reçoit. Par exemple, au Royaume-Uni lors de l'élection générale de 2015, le Parti conservateur a remporté 51% des sièges avec seulement 37% des voix. Dans le même temps, le Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni (UKIP) a reçu 13% des voix mais n'a obtenu qu'un seul siège (0,2% du total).

Même parmi les systèmes non proportionnels (ou majoritaires), il existe une grande variété de méthodes et de règles qui peuvent affecter le degré de représentativité. La taille du district, c'est-à-dire le nombre de sièges à pourvoir dans chaque circonscription, peut avoir un impact significatif. Dans les systèmes avec des circonscriptions de grande taille, comme aux Pays-Bas où tout le pays est considéré comme un seul district pour les élections législatives, le résultat a tendance à être plus proportionnel car les petits partis ont plus de chances d'obtenir un siège. Cependant, d'autres facteurs peuvent également jouer un rôle. Par exemple, l'existence d'un seuil électoral, comme en Tchécoslovaquie, peut introduire un certain degré de non-représentativité. Un seuil électoral est une règle qui stipule qu'un parti doit obtenir un certain pourcentage des voix (par exemple, 5%) pour être éligible à l'attribution de sièges. Cette règle peut empêcher les petits partis d'obtenir une représentation, même s'ils ont réussi à obtenir une proportion significative de voix.

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Ce tableau illustre une simulation hypothétique des résultats électoraux pour les élections de 2007 et 2010 en France et au Royaume-Uni, si un système alternatif avait remplacé le système électoral majoritaire en place. On constate alors une diminution de la part des sièges détenue par les grands partis, au profit d'une augmentation pour les petits partis. On peut observer une tendance similaire pour l'Angleterre, où un tel changement de système électoral pourrait potentiellement modifier la composition de la coalition gouvernementale issue des élections.

C'est une conséquence majeure potentielle du passage d'un système électoral majoritaire à un système proportionnel. Dans un système proportionnel, les petits partis ont généralement une chance beaucoup plus grande de remporter des sièges, ce qui pourrait diminuer la part des sièges détenue par les grands partis. Dans un système majoritaire comme ceux utilisés en France et au Royaume-Uni, les partis qui remportent une pluralité de voix dans chaque circonscription reçoivent tous les sièges de cette circonscription, ce qui tend à favoriser les partis les plus grands et les mieux établis. En revanche, dans un système proportionnel, les sièges sont répartis en fonction de la part des voix obtenues par chaque parti, ce qui donne généralement aux petits partis une meilleure chance d'obtenir une représentation. Cela signifie que si la France ou le Royaume-Uni passait à un système proportionnel, cela pourrait mener à une augmentation du nombre de partis représentés au parlement et à une plus grande fragmentation du paysage politique. Cela pourrait également changer les coalitions gouvernementales possibles, car les grands partis pourraient avoir besoin de s'allier avec plus de petits partis pour former une majorité.

Conséquences des systèmes électoraux2.png

La représentativité des femmes dans les systèmes électoraux[modifier | modifier le wikicode]

La représentativité des femmes en politique est un enjeu important dans de nombreux pays. Dans le cadre d'un système électoral, plusieurs facteurs peuvent influencer le degré de représentation des femmes.

  • Le type de système électoral : Dans les systèmes proportionnels, notamment ceux utilisant des listes fermées, les partis ont souvent la possibilité (et parfois l'obligation) d'alterner les hommes et les femmes sur leurs listes de candidats, ce qui peut augmenter la représentation des femmes. Par contre, dans un système majoritaire à un tour ou à deux tours, les candidats sont souvent choisis individuellement pour chaque circonscription, ce qui peut limiter les opportunités pour les femmes.
  • Les quotas de genre : Certains pays ont introduit des quotas obligatoires pour garantir un certain pourcentage de femmes parmi les candidats ou les élus. Ces quotas peuvent être particulièrement efficaces dans les systèmes de liste fermée.
  • La culture politique et sociale : Même en l'absence de quotas, la culture politique et sociale d'un pays peut influencer la représentation des femmes. Par exemple, les partis peuvent choisir de présenter davantage de femmes candidates pour répondre à la demande des électeurs ou pour promouvoir l'égalité des genres.
  • Le soutien institutionnel : Le soutien de l'État et des institutions politiques peut également jouer un rôle. Par exemple, des programmes de formation et de mentorat peuvent aider à préparer davantage de femmes à se présenter aux élections.

Si ces facteurs peuvent augmenter la représentation des femmes, ils ne garantissent pas nécessairement l'égalité des genres en politique. Par exemple, les femmes élues doivent également avoir l'opportunité d'occuper des postes de pouvoir et de participer pleinement à la prise de décisions. De plus, la représentation des femmes ne doit pas se limiter au parlement ou à l'assemblée, mais doit s'étendre à tous les niveaux de gouvernement et à toutes les sphères de la vie politique.

Plusieurs études ont montré que les systèmes électoraux proportionnels tendent à favoriser une meilleure représentation des femmes par rapport aux systèmes majoritaires. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette tendance. Tout d'abord, dans les systèmes proportionnels, les partis ont souvent l'opportunité (et parfois l'obligation) de présenter des listes de candidats comprenant une proportion équilibrée de femmes et d'hommes. En particulier, dans les systèmes de listes fermées, les partis peuvent être tenus de présenter des listes "zébrées", où les hommes et les femmes alternent. Deuxièmement, les systèmes proportionnels peuvent encourager la diversité en offrant plus d'opportunités aux petits partis. Comme les femmes sont parfois plus présentes dans les partis minoritaires ou nouveaux, cela peut augmenter leur chance d'être élues. Enfin, dans un système proportionnel, les partis peuvent être plus enclins à présenter des femmes candidates afin de répondre à la demande des électeurs pour une représentation équilibrée des genres.

Dans un système électoral proportionnel, spécialement celui de liste, le fait d'avoir plusieurs candidats à choisir de la même liste peut inciter les partis à diversifier leurs candidats en termes de genre. Dans un tel système, les électeurs ont la possibilité de voter pour une liste plutôt que pour un candidat individuel. Par conséquent, un parti politique qui présenterait une liste de candidats exclusivement masculine pourrait risquer de perdre l'adhésion d'une partie de l'électorat qui valorise la diversité de genre. Ainsi, présenter une liste mixte peut être perçu comme plus inclusif et démocratique, ce qui peut attirer un électorat plus large.

Par ailleurs, dans un système uninominal, le parti doit choisir un seul candidat pour représenter chaque circonscription. Cette situation peut perpétuer les stéréotypes de genre et limiter les opportunités pour les femmes candidates si les électeurs ou les partis ont des préjugés en faveur des candidats masculins. Cela dit, même si ces facteurs peuvent contribuer à expliquer pourquoi les systèmes proportionnels tendent à favoriser une meilleure représentation des femmes, ils ne sont qu'une partie de l'explication. D'autres facteurs, tels que la culture politique du pays, les politiques des partis, les quotas de genre et le soutien institutionnel à la participation des femmes, jouent également un rôle crucial.

Proposer des listes de candidats diversifiées en termes de genre, d'origine ethnique, d'âge, etc., peut être bénéfique pour un parti politique dans un système électoral proportionnel. D'une part, cela peut aider à attirer un électorat plus large et diversifié, car différents groupes de l'électorat peuvent se sentir plus représentés et donc plus enclins à voter pour ce parti. D'autre part, la diversité des candidats peut contribuer à améliorer la qualité de la prise de décision au sein du parti et au sein des instances élues, car différentes perspectives et expériences peuvent être prises en compte. En outre, la présentation de listes diversifiées peut être perçue comme un signe d'ouverture et de modernité de la part du parti, ce qui peut améliorer son image auprès de l'électorat. Cela peut également contribuer à la légitimité du système politique dans son ensemble, en donnant l'impression que toutes les parties de la société sont représentées.

Influence des systèmes électoraux sur le nombre de partis[modifier | modifier le wikicode]

Maurice Duverger, politologue français, est bien connu pour avoir formulé la "loi de Duverger" dans les années 1950. Cette loi postule une corrélation entre le système électoral d'un pays et la structure de son système de partis. Plus précisément, Duverger soutenait que les systèmes électoraux basés sur le scrutin majoritaire uninominal à un ou deux tours (comme au Royaume-Uni ou en France) tendent à favoriser un système bipartite, tandis que les systèmes électoraux proportionnels (comme aux Pays-Bas ou en Belgique) tendent à conduire à un système multipartite.

La raison en est que, dans un système majoritaire, les partis minoritaires ont peu de chances d'obtenir des sièges, ce qui encourage les électeurs à voter stratégiquement pour l'un des deux principaux partis plutôt que de "gaspiller" leur vote sur un petit parti. Par conséquent, au fil du temps, les petits partis sont marginalisés et un système bipartite émerge. En revanche, dans un système proportionnel, même les petits partis ont une chance raisonnable d'obtenir des sièges, ce qui encourage la diversité des partis.

Maurice Duverger a formulé deux lois majeures concernant le rapport entre le système électoral et le nombre de partis politiques d'un pays. Ces deux lois, souvent appelées "lois de Duverger", sont les suivantes :

  1. La première loi, souvent qualifiée de "loi mécanique", stipule que le scrutin majoritaire uninominal à un tour favorise un système politique bipartite. Le raisonnement est que dans ce système, les petits partis qui ont un soutien populaire éparpillé à travers tout le pays ont peu de chances d'obtenir des sièges, car ils doivent être le premier choix dans une circonscription donnée pour y gagner. Cela décourage les électeurs de voter pour ces petits partis, car ils ne veulent pas "gaspiller" leur vote. Au lieu de cela, ils sont incités à voter pour l'un des deux grands partis, renforçant ainsi leur domination.
  2. La deuxième loi, souvent appelée "loi psychologique", soutient que les systèmes de représentation proportionnelle favorisent un système multipartite. Dans ce système, même les partis qui ont un soutien minoritaire réparti dans tout le pays ont une chance d'obtenir des sièges, à condition qu'ils atteignent un certain seuil de pourcentage de votes. Cela encourage la diversité des partis et la représentation d'une variété d'intérêts.

Le "nombre effectif de partis", ou la "taille effective du système de partis" est un indicateur a été proposé par l'économiste politique Markku Laakso et l'analyste politique Rein Taagepera dans les années 1970. Le concept derrière le nombre effectif de partis est que tous les partis ne sont pas égaux en termes d'importance. Certains partis peuvent avoir beaucoup plus de sièges au parlement ou de voix dans une élection que d'autres. Par conséquent, simplement compter le nombre total de partis peut ne pas donner une image précise de la complexité et de la diversité du système de partis.

La formule pour calculer le nombre effectif de partis est :

Nombre effectif de partis = 1 / (Somme des carrés des proportions de sièges (ou voix) de chaque parti)

Par exemple, supposons qu'il y ait trois partis dans un pays avec les proportions suivantes de sièges au parlement : 0,5 pour le parti A, 0,3 pour le parti B, et 0,2 pour le parti C. Le nombre effectif de partis serait alors :

Nombre effectif de partis = 1 / (0,5^2 + 0,3^2 + 0,2^2) = 2,44

Cela signifie qu'en termes de répartition des sièges, ce système de partis est équivalent à un système avec environ deux à trois partis de taille égale.

Impact sur le type de gouvernement : coalitions vs. gouvernements monopartites[modifier | modifier le wikicode]

La nature du système électoral d'un pays a une influence significative sur la composition de son gouvernement.

  • Gouvernements de coalition dans les systèmes proportionnels : Dans les systèmes de représentation proportionnelle, comme ceux en vigueur dans la plupart des pays européens, les gouvernements sont souvent formés par des coalitions de plusieurs partis. Cela est dû au fait que dans ces systèmes, il est plus difficile pour un seul parti d'obtenir une majorité absolue de sièges. La diversité des partis obtenants des sièges au Parlement implique souvent la nécessité de négociations et de compromis pour former un gouvernement.
  • Gouvernements monopartites dans les systèmes majoritaires : Dans les systèmes électoraux majoritaires, comme ceux du Royaume-Uni ou des États-Unis, il est plus fréquent d'avoir des gouvernements monopartites. En effet, le système majoritaire favorise les grands partis et rend difficile l'accès au Parlement pour les petits partis. De ce fait, il est plus probable qu'un seul parti remporte une majorité de sièges, permettant de former un gouvernement sans la nécessité de coalitions.

Ces caractéristiques ont des implications sur la gouvernance. Dans les systèmes de coalition, la prise de décision peut être plus complexe et lente, en raison des compromis nécessaires entre les différents partis de la coalition. Cependant, cela peut aussi conduire à des décisions plus consensuelles et représentatives de divers intérêts de la société. D'autre part, un gouvernement monopartite peut être en mesure de prendre des décisions plus rapidement, mais ces décisions peuvent ne pas refléter autant de diversité d'opinions et d'intérêts.

Avantages et inconvénients des différents systèmes électoraux[modifier | modifier le wikicode]

Il y a un débat constant parmi les politologues et les spécialistes des systèmes électoraux sur les mérites et les inconvénients des systèmes de représentation proportionnelle et des systèmes majoritaires.

Critiques du système proportionnel :

  • Instabilité gouvernementale : Les gouvernements de coalition, qui sont plus fréquents dans les systèmes proportionnels, peuvent être instables et susceptibles de se briser. Cela peut entraîner des gouvernements de courte durée et une instabilité politique.
  • Difficulté de réforme : Dans un gouvernement de coalition, chaque parti a ses propres priorités et positions politiques, ce qui peut rendre difficile la mise en œuvre de réformes politiques significatives. Le processus de négociation nécessaire pour parvenir à un accord entre les partis peut être long et laborieux.
  • Manque de responsabilité : Il peut être difficile pour les électeurs de tenir un parti spécifique responsable des actions du gouvernement, car aucune action n'est entièrement de la responsabilité d'un seul parti.

Avantages du système majoritaire :

  • Clarté de la responsabilité : Dans un gouvernement monopartite, il est clair qui est responsable des actions du gouvernement. Cela peut améliorer la responsabilité politique.
  • Stabilité gouvernementale : Les gouvernements monopartites sont généralement plus stables que les gouvernements de coalition, car ils ne dépendent pas de plusieurs partis pour leur survie.
  • Capacité de réforme : Un parti qui détient une majorité absolue est généralement mieux placé pour mettre en œuvre des réformes politiques importantes, car il n'a pas besoin de négocier avec d'autres partis pour obtenir leur soutien.

Dans les systèmes de représentation proportionnelle, la mise en œuvre de réformes peut être un défi en raison de la nécessité d'obtenir un consensus parmi plusieurs partis. Voici quelques points pour expliquer ce phénomène :

  • Coordination entre partis : Dans un gouvernement de coalition, les décisions doivent être coordonnées et négociées entre plusieurs partis. Cela peut rendre le processus de prise de décision plus lent et plus complexe, car chaque parti a ses propres intérêts et priorités.
  • Blocage de réformes : Dans une coalition, un parti minoritaire peut potentiellement bloquer une réforme qui est importante pour les autres partis de la coalition. Cette dynamique peut entraver la capacité du gouvernement à réformer.
  • Instabilité des coalitions : Les coalitions peuvent être instables et susceptibles de se briser, en particulier lorsqu'il s'agit de problèmes controversés. Cela peut entraîner un gouvernement de courte durée et une instabilité politique, ce qui à son tour peut réduire la capacité de réforme.
  • Capacité de réponse : L'obligation de négocier et de coordonner entre plusieurs partis peut également rendre le gouvernement moins capable de répondre rapidement aux défis économiques et sociaux.

Des études ont mis en évidence des liens entre les systèmes électoraux et les politiques économiques. Par exemple, certains travaux ont suggéré que les pays avec des systèmes de représentation proportionnelle peuvent avoir tendance à avoir des déficits budgétaires et des niveaux de dette publique plus élevés.

Il y a plusieurs raisons possibles à cela :

  • Compromis politiques : Dans les systèmes de représentation proportionnelle, les gouvernements sont souvent formés de coalitions de plusieurs partis. Pour maintenir la stabilité de la coalition, les partis peuvent être amenés à faire des compromis, qui peuvent inclure des dépenses publiques accrues pour satisfaire les différentes constituances des partis.
  • Instabilité politique : La possible instabilité des gouvernements de coalition peut rendre plus difficile l'adoption de mesures d'austérité ou de consolidation budgétaire, car ces mesures peuvent être politiquement impopulaires et mettre en péril la coalition.
  • Représentativité : Les systèmes de représentation proportionnelle permettent une meilleure représentation des différents groupes de la société, ce qui peut se traduire par une demande plus forte de dépenses publiques pour satisfaire les besoins de ces différents groupes.

Annexes[modifier | modifier le wikicode]

Références[modifier | modifier le wikicode]