« Choix du consommateur » : différence entre les versions

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L'objectif de l'individu est de maximiser son bien-être ou son utilité, tout en respectant la contrainte budgétaire qui limite les ressources disponibles. Ainsi, le panier de biens optimal sera celui qui satisfait ces deux exigences simultanément.
Le choix du consommateur dans l'économie repose sur la quête de maximiser son bien-être ou son utilité, tout en étant limité par les contraintes budgétaires. Cette théorie économique du choix du consommateur est essentielle pour comprendre comment les individus prennent des décisions concernant la consommation de biens et services. Elle repose sur l'idée que les consommateurs cherchent à obtenir la plus grande satisfaction possible de leur consommation, compte tenu de leur budget disponible.


En étudiant la réaction de la demande aux variations du revenu et des prix, nous pouvons distinguer différents types de biens. Par exemple, nous avons vu que les biens normaux ont une demande qui augmente lorsque le revenu augmente, tandis que les biens inférieurs voient leur demande diminuer lorsque le revenu augmente.
L'utilité représente la satisfaction ou le bien-être tiré de la consommation, et elle varie selon les préférences individuelles. Les consommateurs sont confrontés à une contrainte budgétaire qui représente leurs limites financières, définies par leur revenu et les prix des biens et services. Cette contrainte influence directement les possibilités de consommation.


De plus, la théorie du choix du consommateur ne se limite pas à l'analyse des décisions de consommation. Elle peut également être utilisée pour comprendre les décisions d'offre de travail. En effet, le consommateur doit équilibrer son temps entre le travail et les loisirs, en tenant compte des incitations économiques telles que le salaire. Nous pouvons donc appliquer les concepts de choix du consommateur pour analyser comment les individus décident du nombre d'heures de travail à fournir.
Les biens consommés peuvent être classifiés en plusieurs catégories en fonction de la manière dont la demande réagit aux variations de revenu et de prix. Par exemple, la demande pour des biens normaux augmente avec le revenu, tandis que celle pour des biens inférieurs diminue. Les biens de luxe et de première nécessité sont d'autres catégories définies par leur élasticité de demande relative au revenu.


Enfin, la théorie du choix du consommateur peut également être étendue à l'analyse des décisions d'épargne, qui impliquent des choix intertemporels. Les individus doivent décider comment allouer leurs ressources financières entre la consommation présente et la consommation future, en tenant compte des taux d'intérêt et des préférences individuelles. Nous pouvons utiliser les outils de la théorie du choix du consommateur pour comprendre comment les individus prennent ces décisions et comment elles affectent leur bien-être économique à long terme.
Les variations de prix entraînent deux phénomènes principaux : l'effet de substitution, où les consommateurs optent pour des biens moins chers, et l'effet de revenu, qui reflète le changement de pouvoir d'achat dû aux modifications de prix. Ces effets expliquent comment les consommateurs ajustent leurs choix en réponse aux changements économiques.


En explorant ces différents aspects de la théorie du choix du consommateur, nous pourrons mieux comprendre les décisions de consommation, d'offre de travail et d'épargne des individus, et comment ces décisions interagissent pour façonner l'économie dans son ensemble.{{Translations
Au-delà de la consommation immédiate, la théorie du choix du consommateur s'étend aux décisions intertemporelles, comme l'épargne et l'offre de travail. Les consommateurs planifient leur consommation sur le long terme, prenant en compte des facteurs comme les taux d'intérêt et l'inflation, pour répartir leur consommation de manière optimale au fil du temps.
 
La combinaison optimale de consommation, où les consommateurs atteignent le niveau le plus élevé d'utilité compte tenu de leur budget, est déterminée par le point de tangence entre la courbe d'indifférence et la ligne de contrainte budgétaire. Ce point illustre le compromis que les consommateurs doivent faire entre différents biens pour maximiser leur satisfaction.
 
La théorie du choix du consommateur offre un cadre pour analyser comment les individus prennent des décisions rationnelles en matière de consommation, d'offre de travail et d'épargne. Elle permet d'évaluer l'impact des politiques économiques sur le comportement des consommateurs et sur l'allocation des ressources dans l'économie, en soulignant l'importance des préférences individuelles, du revenu et des prix dans ces décisions.
 
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== La choix optimal ==
== La choix optimal ==


Une analyse graphique combinant la contrainte budgétaire et les courbes d'indifférence peut illustrer de manière concise le processus de choix optimal d'un consommateur. Cette approche graphique est basée sur l'hypothèse de rationalité du consommateur et utilise le concept de panier optimal.
L'optimisation sous contrainte et la courbe de demande sont des concepts clés dans l'analyse du choix optimal du consommateur en économie. Ces idées nous permettent de comprendre comment, face à des ressources limitées, un individu peut faire des choix qui maximisent son bien-être ou son utilité. La visualisation de ce processus à travers une analyse graphique, qui combine la contrainte budgétaire et les courbes d'indifférence, fournit une illustration claire et directe de la prise de décision du consommateur.
 
La contrainte budgétaire représente les limitations financières auxquelles l'individu est soumis. Elle est déterminée par le revenu disponible et les prix des biens et services. Graphiquement, cette contrainte est représentée par une droite dont la pente est négative, reflétant le fait que pour acquérir plus d'un bien, le consommateur doit renoncer à une certaine quantité de l'autre bien, compte tenu de son budget limité.
 
Les courbes d'indifférence, d'autre part, illustrent les différentes combinaisons de biens entre lesquelles le consommateur est indifférent, c'est-à-dire les combinaisons qui lui procurent le même niveau d'utilité. Ces courbes sont généralement convexes par rapport à l'origine, indiquant que le consommateur est prêt à substituer un bien par un autre, mais avec un taux de substitution diminuant à mesure que la quantité d'un bien augmente.
 
Le choix optimal du consommateur est trouvé au point où la contrainte budgétaire est tangente à la courbe d'indifférence la plus élevée possible. Ce point de tangence représente la combinaison de biens qui maximise l'utilité du consommateur dans les limites de son budget. La courbe d'indifférence qui touche la contrainte budgétaire à ce point montre le niveau maximal d'utilité que le consommateur peut atteindre avec son revenu.
 
Cette interaction entre la contrainte budgétaire et les courbes d'indifférence est fondamentale pour dériver la courbe de demande du consommateur. La courbe de demande illustre comment la quantité demandée d'un bien varie en réponse à des changements dans son prix, en tenant compte de l'effet de substitution et de l'effet de revenu. Lorsque le prix d'un bien change, cela modifie la pente de la contrainte budgétaire, et donc le point de tangence avec les courbes d'indifférence se déplace, reflétant un changement dans la combinaison optimale de consommation.
 
L'analyse graphique de l'optimisation sous contrainte fournit une méthode intuitive pour comprendre le comportement de choix du consommateur. Elle montre comment, en équilibrant les désirs et les ressources limitées, les individus parviennent à des décisions qui maximisent leur satisfaction dans le cadre de leurs contraintes budgétaires.


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Voici comment cette analyse graphique peut être réalisée :
Ce graphique est typique de la théorie du choix du consommateur en économie, illustre l'optimisation sous contrainte budgétaire. Sur l'axe des abscisses, nous avons la quantité de kebabs, et sur l'axe des ordonnées, la quantité de bières. Les courbes représentent les courbes d'indifférence qui montrent différentes combinaisons de bières et de kebabs entre lesquelles le consommateur est indifférent, c'est-à-dire qu'il tire le même niveau d'utilité de chaque combinaison de points sur une même courbe.


* '''Contrainte budgétaire''' : La contrainte budgétaire est représentée par une ligne droite ou une courbe qui indique toutes les combinaisons de biens que l'individu peut se permettre d'acheter avec son budget limité. Cette contrainte est déterminée par le prix des biens et le revenu de l'individu. La contrainte budgétaire est représentée par une ligne appelée la ligne de budget. Elle montre toutes les combinaisons possibles des deux biens que le consommateur peut acheter en fonction de son revenu et des prix des biens. La pente de la ligne de budget est déterminée par le rapport des prix des biens.
La droite qui traverse le graphique est la contrainte budgétaire, indiquant toutes les combinaisons de bières et de kebabs que le consommateur peut se permettre avec son budget actuel. Les points A, B, C, D et E indiquent différents points de tangence entre les courbes d'indifférence et la contrainte budgétaire, représentant des paniers de consommation alternatifs qui sont atteignables et qui maximisent l'utilité du consommateur.
* '''Courbes d'indifférence''' : Les courbes d'indifférence représentent les combinaisons de biens qui procurent le même niveau d'utilité à l'individu. Chaque courbe d'indifférence est associée à un niveau d'utilité plus élevé à mesure que l'on se déplace vers l'extérieur à partir de l'origine. Ces courbes sont généralement décroissantes et convexes par rapport à l'origine.
* '''Panier optimal''' : Le panier optimal est le point où la courbe d'indifférence la plus élevée touche la ligne de budget. Cela signifie que le consommateur maximise son utilité en achetant une quantité spécifique des deux biens qui correspond au point d'intersection. À ce point, le rapport des prix des biens est égal au taux marginal de substitution (TMS) entre les biens, c'est-à-dire le taux auquel le consommateur est disposé à échanger un bien contre l'autre tout en maintenant un niveau d'utilité constant.
* '''Autres possibilités''' : on voit apparaitre d'autres points sur la ligne de budget et les courbes d'indifférence pour illustrer d'autres combinaisons de biens et les niveaux d'utilité correspondants. Les points situés en dessous de la ligne de budget sont inaccessibles en raison des contraintes budgétaires, tandis que les points situés au-dessus de la ligne de budget sont hors de portée compte tenu du revenu et des prix des biens.


Cette analyse graphique permet de visualiser comment le consommateur équilibre ses préférences subjectives représentées par les courbes d'indifférence et les contraintes objectives imposées par la contrainte budgétaire. Le point d'intersection entre la ligne de budget et la courbe d'indifférence la plus élevée indique le panier optimal qui maximise l'utilité du consommateur compte tenu de ses contraintes financières.
Le Taux Marginal de Substitution (TMS), noté sur le graphique, indique la quantité d'un bien que le consommateur est prêt à abandonner pour obtenir une unité supplémentaire de l'autre bien, tout en maintenant le même niveau d'utilité. Lorsque le TMS est supérieur au rapport des prix (<math> \frac{P_k}{P_b} </math>), cela signifie que le consommateur valorise une bière plus qu'un kebab, et vice versa.


Lorsque la contrainte budgétaire change en raison d'une variation du prix des biens ou du revenu de l'individu, cela aura un impact sur le choix de consommation optimal. L'individu devra réévaluer ses préférences et ajuster ses décisions en conséquence. Voici comment ces variations peuvent affecter le choix de consommation :
Au point E, le TMS est égal au rapport des prix, ce qui indique que le consommateur substitue les bières et les kebabs de manière à ce que la perte d'utilité due à la consommation d'une unité de moins d'un bien soit exactement compensée par l'utilité gagnée en consommant une unité supplémentaire de l'autre bien. C'est ce point qui est généralement considéré comme le choix optimal du consommateur, car il maximise l'utilité compte tenu de la contrainte budgétaire.


* '''Variation du prix des biens''' : Si le prix d'un bien augmente, cela aura un effet sur la contrainte budgétaire. La ligne de budget va pivoter vers l'intérieur, reflétant le fait que l'individu ne peut plus acheter autant de ce bien qu'auparavant avec le même revenu. Dans ce cas, le consommateur peut réagir en substituant ce bien par un autre bien moins cher qui procure un niveau d'utilité similaire. Cela se traduira par un changement dans le panier optimal, avec une quantité moindre du bien dont le prix a augmenté.
Ce graphique est également utile pour analyser les effets des changements de prix ou de revenu. Par exemple, si le revenu du consommateur augmentait, la contrainte budgétaire se déplacerait vers l'extérieur, permettant d'atteindre des courbes d'indifférence plus élevées et donc un niveau d'utilité supérieur. Si le prix d'un des biens changeait, la pente de la contrainte budgétaire changerait, ce qui entraînerait un ajustement dans le choix optimal de consommation.
* '''Variation du revenu''' : Si le revenu de l'individu augmente, la contrainte budgétaire se déplacera vers l'extérieur, élargissant les possibilités de consommation. Dans ce cas, le consommateur peut choisir d'augmenter sa consommation de tous les biens, y compris des biens normaux. Cependant, la proportion dans laquelle chaque bien est acheté peut varier en fonction des préférences individuelles.
* '''Changements simultanés de prix et de revenu''' : Si à la fois les prix des biens et le revenu de l'individu varient, l'effet sur le choix de consommation sera le résultat combiné de ces deux facteurs. Par exemple, si le prix d'un bien augmente et que le revenu diminue, l'individu peut être confronté à une double contrainte. Dans ce cas, les ajustements de la consommation seront basés sur les nouvelles conditions financières et les préférences individuelles.


Il est important de souligner que les réactions individuelles aux changements de la contrainte budgétaire peuvent varier en fonction des préférences et des circonstances spécifiques de chaque individu. Certaines personnes peuvent être plus sensibles aux variations des prix, tandis que d'autres peuvent être plus influencées par les changements de revenu. L'analyse graphique avec les courbes d'indifférence et la contrainte budgétaire peut aider à comprendre comment ces changements affectent les choix de consommation et à déterminer le nouveau point d'équilibre optimal.
L'analyse graphique comme celle présentée dans l'image est un outil puissant pour comprendre la prise de décision des consommateurs et les implications des changements de politique économique sur la consommation individuelle.


== Interprétation ==
== Interprétation ==
Dans une analyse graphique utilisant les courbes d'indifférence et la contrainte budgétaire, il est effectivement possible de déterminer le panier optimal qui maximise l'utilité ou la satisfaction d'Amy.


Le panier E représente le point d'équilibre où la courbe d'indifférence la plus élevée touche la contrainte budgétaire. À ce point, Amy obtient le niveau d'utilité maximal compte tenu de ses préférences subjectives et de ses contraintes financières. Les autres paniers le long de la contrainte budgétaire, tels que les paniers B et C, offrent un niveau d'utilité inférieur car ils se situent sur des courbes d'indifférence inférieures.
L'analyse du graphique permet de comprendre les choix de consommation d'Amy face à différentes combinaisons de biens représentées par les paniers A, B, C, D et E. Chaque panier propose une combinaison différente de bières et de kebabs.


Le panier A, qui se situe en dehors de la contrainte budgétaire, est effectivement inatteignable pour Amy car il nécessiterait une dépense supérieure à son revenu. De même, le panier D, qui se situe au-delà des possibilités offertes par la contrainte budgétaire, est également inatteignable avec le revenu actuel d'Amy. En réalité, les paniers atteignables le long de la contrainte budgétaire sont ceux qui se situent sur la ligne de budget ou en dessous de celle-ci, correspondant aux combinaisons de biens que Amy peut se permettre avec son revenu donné. Le panier optimal, qui maximise l'utilité ou la satisfaction d'Amy, est alors déterminé parmi ces paniers atteignables le long de la contrainte budgétaire.
Le panier A représente un point où Amy ne dépense pas tout son revenu. Bien qu'il soit économiquement réalisable, il n'est pas optimal car il existe des combinaisons de biens qui lui procureraient une plus grande satisfaction sans excéder son budget. Amy ne choisira donc pas ce panier car elle préférerait se déplacer vers une courbe d'indifférence plus élevée, maximisant ainsi son utilité sans pour autant dépasser ses moyens.


Il est important de noter que le panier optimal peut varier en fonction des préférences individuelles et des contraintes budgétaires spécifiques. Dans l'analyse graphique, la forme des courbes d'indifférence et la pente de la contrainte budgétaire jouent un rôle clé dans la détermination du panier optimal. Les préférences et les contraintes de chaque individu peuvent différer, ce qui entraînera des choix de consommation différents.
Le panier D illustre une situation où les désirs d'Amy excèdent son budget : les quantités de bières et de kebabs désirées ne sont pas atteignables avec son revenu actuel. Cela signifie que le panier D est hors de portée et ne peut être considéré comme une option viable.


L'analyse graphique permet de visualiser de manière concise comment l'individu choisit le panier optimal en tenant compte de sa contrainte budgétaire et de ses préférences. Cela facilite la compréhension des principes économiques sous-jacents et permet d'illustrer comment les variations de la contrainte budgétaire ou des préférences peuvent affecter les choix de consommation.
Les paniers le long de la contrainte budgétaire montrent que bien que les dépenses correspondent au revenu d'Amy, les niveaux de satisfaction varient. Tous les points sur cette droite ne sont pas équivalents en termes d'utilité pour Amy, car ils ne se situent pas sur la même courbe d'indifférence.


La relation entre le taux marginal de substitution (TMS) et le prix relatif des biens est un concept clé dans l'analyse des choix de consommation. Lorsque la droite budgétaire est tangente à la courbe d'indifférence en un point donné, cela signifie que le TMS en ce point est égal au prix relatif des biens.
Le panier E est le seul qui optimise le bien-être d'Amy. À ce point, le Taux Marginal de Substitution (TmS), qui est le taux d'échange subjectif d'Amy entre les bières et les kebabs, est égal au prix relatif, qui est le taux d'échange de marché. Cela signifie qu'au panier E, la contrainte budgétaire est tangente à la courbe d'indifférence, indiquant que c'est le niveau de consommation où Amy obtient la plus grande satisfaction possible avec son budget.


Le TMS représente le taux auquel Amy est disposée à échanger une unité d'un bien contre une unité de l'autre bien tout en maintenant le même niveau d'utilité. Il indique la satisfaction marginale que Amy attribue à chaque bien. Lorsque Amy se trouve au point d'équilibre, tel que le panier E où la courbe d'indifférence est tangente à la droite budgétaire, le TMS est égal au prix relatif des biens. Cela signifie que Amy est prête à échanger les biens dans les proportions déterminées par le prix relatif afin de maximiser son bien-être tout en respectant sa contrainte budgétaire. Si le prix relatif des biens change, Amy ajustera ses choix de consommation pour rétablir l'égalité entre le TMS et le nouveau prix relatif.
Le panier B respecte la contrainte budgétaire, mais se trouve sur une courbe d'indifférence moins élevée, plus proche de l'origine, ce qui signifie un niveau de bien-être inférieur pour Amy. Ici, le TmS est plus élevé que le taux d'échange de marché, indiquant que Amy valorise les bières beaucoup plus que les kebabs. Elle pourrait augmenter son bien-être en consommant plus de kebabs, qui sont relativement moins chers, et moins de bières.


Cette relation entre le TMS et le prix relatif des biens reflète la rationalité du consommateur dans sa prise de décision. Il cherche à maximiser son utilité en équilibrant les échanges entre les biens en fonction de leur prix relatif. L'analyse graphique combinant la contrainte budgétaire, les courbes d'indifférence et le TMS permet de visualiser ce processus d'optimisation et de comprendre comment Amy choisit les combinaisons de biens qui maximisent son bien-être.
Enfin, le panier C est également sur la contrainte budgétaire mais sur une courbe d'indifférence inférieure, comme le panier B. Le TmS ici est inférieur au taux d'échange de marché, indiquant que le kebab est moins valorisé par Amy comparativement à son prix de marché. Pour accroître son bien-être, Amy devrait consommer moins de kebabs et plus de bières, qui lui procurent plus de satisfaction par unité de dépense.


Lorsque nous comparons deux paniers sur une courbe d'indifférence donnée, comme les paniers B et E, le panier qui se trouve plus loin de l'origine (plus éloigné le long de la courbe d'indifférence) procure un niveau de bien-être supérieur. Dans ce cas, cela signifie que le panier E procure une plus grande satisfaction à Amy par rapport au panier B. Les courbes d'indifférence représentent différentes combinaisons de biens qui procurent le même niveau d'utilité ou de satisfaction à Amy. Plus une courbe d'indifférence est éloignée de l'origine, plus elle représente un niveau d'utilité plus élevé. Par conséquent, le fait que le panier E se situe sur une courbe d'indifférence plus éloignée de l'origine que le panier B indique que le panier E offre à Amy un niveau de bien-être supérieur. Cela montre que le choix de consommation optimal pour Amy est le panier E, qui maximise son utilité ou sa satisfaction parmi les paniers accessibles le long de la contrainte budgétaire. Amy préfère donc le panier E au panier B, car il lui offre une plus grande satisfaction.
En somme, ces différentes configurations illustrent comment la théorie du choix du consommateur peut être appliquée pour comprendre les décisions d'optimisation sous contrainte et comment les consommateurs ajustent leur consommation pour atteindre le maximum de bien-être possible dans le cadre de leur budget.


Lorsque Amy se trouve au panier B, où la courbe d'indifférence est tangente à la droite budgétaire, le taux marginal de substitution (TMS) est plus grand que le taux d'échange (prix relatif des biens). Cela signifie que Amy est disposée à échanger une plus grande quantité de l'autre bien (par exemple, consommer plus de kebabs) en échange d'une petite quantité du bien actuellement consommé. En d'autres termes, elle est prête à sacrifier une petite quantité du bien actuel pour obtenir une plus grande quantité de l'autre bien tout en maintenant le même niveau d'utilité. Cela implique que, dans cette situation, Amy peut augmenter son bien-être en augmentant sa consommation de kebabs tout en réduisant légèrement sa consommation de l'autre bien. Cette décision est prise en considération de la relation entre le TMS et le taux d'échange (prix relatif des biens). Amy cherche à équilibrer sa consommation pour maximiser son utilité compte tenu des prix relatifs des biens et de sa contrainte budgétaire. Cela souligne l'importance du TMS dans le processus de choix de consommation, car il permet de comprendre comment les individus évaluent et échangent les biens pour maximiser leur bien-être.
== Condition d'équilibre ==


Si le panier C se trouve sur une courbe d'indifférence plus proche de l'origine que le panier E, cela signifie que le panier C procure un niveau de satisfaction inférieur à celui du panier E. Amy préfère donc le panier E au panier C, car il lui offre une plus grande satisfaction. De plus, lorsque Amy se trouve au panier C, où la courbe d'indifférence est tangente à la droite budgétaire, le taux marginal de substitution (TMS) est plus faible que le taux d'échange (prix relatif des biens). Cela signifie que Amy est disposée à échanger une petite quantité de l'autre bien (par exemple, réduire sa consommation de kebabs) en échange d'une plus grande quantité du bien actuellement consommé. Elle est prête à sacrifier une petite quantité du bien actuel pour obtenir une plus grande quantité de l'autre bien tout en maintenant le même niveau d'utilité. Ainsi, dans cette situation, Amy peut accroître sa satisfaction en réduisant sa consommation de kebabs tout en augmentant légèrement sa consommation de l'autre bien. Elle équilibre sa consommation en fonction du TMS et du taux d'échange (prix relatif des biens), ce qui lui permet de maximiser son utilité tout en respectant sa contrainte budgétaire.
La condition d'équilibre dans le contexte de la théorie du choix du consommateur est fondamentale pour déterminer le panier de biens optimal que le consommateur choisira. Cette condition est exprimée par l'égalité entre le Taux Marginal de Substitution (TmS) et le rapport des prix des biens en question. Mathématiquement, cette égalité est représentée comme suit :


Le panier E est celui qui maximise le bien-être d'Amy car il se situe à la fois sur la contrainte budgétaire et sur la courbe d'indifférence la plus éloignée de l'origine. Cela signifie qu'il procure à Amy le niveau de satisfaction le plus élevé parmi les paniers accessibles.
<math> TmS = \frac{UmK}{UmB} = \frac{P_k}{P_b} </math>


Les paniers B et C, bien qu'ils respectent également la contrainte budgétaire, se trouvent sur des courbes d'indifférence moins éloignées de l'origine par rapport au panier E. Par conséquent, ils procurent un niveau de satisfaction inférieur à celui du panier E. Amy préfère donc le panier E aux paniers B et C car il lui offre une plus grande satisfaction.
où <math> UmK </math> est l'utilité marginale des kebabs, <math> UmB </math> est l'utilité marginale des bières, <math> P_k </math> est le prix des kebabs, et <math> P_b </math> est le prix des bières.


Cependant, les paniers B et C offrent tout de même des opportunités d'amélioration du bien-être pour Amy en ajustant sa consommation de kebabs. Au panier B, le TMS est plus élevé que le taux d'échange, ce qui signifie qu'Amy est disposée à échanger une petite quantité de l'autre bien (par exemple, réduire sa consommation de kebabs) en échange d'une plus grande quantité du bien actuellement consommé. Au panier C, le TMS est plus faible que le taux d'échange, ce qui signifie qu'Amy est disposée à échanger une petite quantité du bien actuellement consommé (par exemple, réduire sa consommation de kebabs) en échange d'une plus grande quantité de l'autre bien.
Cette équation peut être réinterprétée pour refléter l'utilité marginale par unité de dépense pour chaque bien :


Cela met en évidence le rôle du TMS et du taux d'échange dans les choix de consommation. Amy peut ajuster sa consommation de kebabs pour améliorer son bien-être, en équilibrant le TMS et le taux d'échange.
<math> \frac{UmK}{P_k} = \frac{UmB}{P_b} </math>


== Condition d'équilibre ==
Cela signifie que l'utilité marginale de la dépense (ou l'utilité marginale d'un franc dépensé) sur les kebabs doit être égale à l'utilité marginale de la dépense sur les bières. L'expression <math> \frac{1}{p} </math> indique combien d'unités d'un bien peuvent être achetées avec un franc. Lorsqu'on multiplie cela par l'utilité marginale d'une unité du bien, <math> Um </math>, on obtient l'utilité marginale d'un franc dépensé sur ce bien.
Dans le contexte de l'analyse des choix de consommation, l'équilibre est atteint lorsque le taux marginal de substitution (TMS) entre les biens est égal au rapport des prix des biens.


L'équation d'équilibre est :
À l'équilibre, il est donc nécessaire que l'utilité tirée de chaque dernier franc dépensé sur les kebabs soit équivalente à celle obtenue pour les bières. Autrement dit, un consommateur à l'équilibre ne peut augmenter son bien-être en réallocant ses dépenses entre les kebabs et les bières ; le bien-être additionnel qu'il reçoit de chaque franc dépensé est optimisé et égalisé entre les deux biens.
<math>TMS = \frac{UmK}{UmB} = \frac{P_k}{P_b}</math>


Cela signifie que, à l'équilibre, le consommateur est indifférent à échanger une petite quantité du bien K contre une plus grande quantité du bien B, en gardant le même niveau d'utilité. L'équilibre est donc atteint lorsque la condition de TMS = (Prix du bien K) / (Prix du bien B) est satisfaite.
== Démonstration formelle ==


Cette égalité entre le TMS et le rapport des prix des biens permet de déterminer le point d'équilibre où la courbe d'indifférence est tangente à la contrainte budgétaire. Ce point représente le panier optimal qui maximise l'utilité du consommateur compte tenu des contraintes financières.
La démonstration formelle du problème du consommateur illustre la manière dont un individu maximise son utilité en choisissant la meilleure combinaison possible de biens (bières <math> Q_b </math> et kebabs <math> Q_k </math>) tout en respectant sa contrainte budgétaire <math> R </math>. L'équation de maximisation de l'utilité sous contrainte budgétaire peut être formalisée comme suit :


En réarrangeant l'équation, on peut exprimer le TMS en termes d'utilité marginale divisée par le prix du bien, ce qui donne :
<math> \text{max} \ U(Q_b,Q_k) </math> sous la contrainte: <math> R = P_b \times Q_b + P_k \times Q_k </math>.


<math>\frac{{UmK}}{{Pk}} = \frac{{UmB}}{{Pb}}</math>
Pour simplifier le problème, la contrainte budgétaire peut être insérée directement dans la fonction d'utilité en résolvant pour <math> Q_k </math>, ce qui donne :


Cette équation indique que le rapport entre l'utilité marginale du bien K et son prix est égal au rapport entre l'utilité marginale du bien B et son prix. Cela signifie que l'individu est en équilibre lorsqu'il attribue le même niveau d'importance marginale à chaque bien, compte tenu de leur prix respectif.
<math> \text{max}_{Q_b} \ U \left( Q_b, \frac{R - P_b \times Q_b}{P_k} \right) </math>.


L'équilibre se produit lorsque l'individu alloue son budget de manière à égaler les ratios d'utilité marginale par rapport au prix pour chaque bien. Cela lui permet de maximiser son bien-être, tout en respectant sa contrainte budgétaire.
La condition de premier ordre pour un maximum (CPO), qui est nécessaire pour trouver la quantité optimale de bières <math> Q_b </math>, est obtenue en dérivant la fonction d'utilité par rapport à <math> Q_b </math> et en égalisant cette dérivée à zéro :


Lorsque le TMS (taux marginal de substitution) entre les biens est égal au rapport des prix des biens, cela implique que l'utilité marginale par franc dépensé sur les kebabs est égale à l'utilité marginale par franc dépensé sur les bières à l'équilibre. Cela signifie que, à l'équilibre, l'individu retire le même niveau d'utilité supplémentaire d'un franc dépensé sur les kebabs que d'un franc dépensé sur les bières. Cela reflète le fait que l'individu alloue son budget de manière à maximiser son utilité marginale pour chaque franc dépensé, en tenant compte des prix relatifs des biens. Cette égalité entre l'utilité marginale par franc dépensé sur les kebabs et sur les bières est un critère clé pour déterminer le point d'équilibre optimal dans le choix de consommation. Cela permet de trouver le panier qui maximise l'utilité totale de l'individu, tout en respectant sa contrainte budgétaire.
<math> \frac{\partial U}{\partial Q_b} = UmB - UmK \times \frac{P_b}{P_k} = 0 </math>.


La condition d'équilibre entre le TMS et le rapport des prix des biens reflète la maximisation de l'utilité ou de la satisfaction de l'individu. En garantissant que l'individu tire le même bien-être additionnel de chaque franc dépensé sur les deux biens, cette condition permet d'atteindre un point d'équilibre qui optimise l'utilité totale. Lorsque le TMS est égal au rapport des prix, cela signifie que l'individu a alloué son budget de manière à équilibrer les bénéfices marginaux obtenus de chaque bien par rapport à son prix respectif. Cela indique que chaque franc dépensé sur les biens procure à l'individu un niveau similaire d'utilité ou de satisfaction supplémentaire. En atteignant cet équilibre, l'individu a maximisé son utilité compte tenu de sa contrainte budgétaire. Cela signifie que l'individu a choisi une combinaison de biens qui lui permet d'obtenir le plus haut niveau de bien-être possible, compte tenu de ses préférences et de ses contraintes financières. En résumé, la condition d'équilibre entre le TMS et le rapport des prix des biens garantit que l'individu maximise son utilité ou sa satisfaction en allouant son budget de manière à équilibrer les bénéfices marginaux obtenus de chaque franc dépensé sur les différents biens.
Cela implique que :


== Démonstration formelle ==
<math> UmB = UmK \times \frac{P_b}{P_k} </math>, ce qui peut se réarranger pour montrer l'égalité du Taux Marginal de Substitution (TmS) avec le rapport des prix :
Le but du consommateur est d'optimiser son utilité en choisissant les quantités de bières (<math>Q_b</math>) et de kebabs (<math>Q_k</math>) à consommer, tout en respectant sa contrainte budgétaire.


L'utilité est représentée par la fonction <math>U(Q_b, Q_k)</math>, qui indique le niveau de satisfaction ou d'utilité que le consommateur attribue à chaque combinaison de quantités de bières et de kebabs. Le consommateur cherche à maximiser cette fonction d'utilité.
<math> \frac{UmK}{UmB} = \frac{P_k}{P_b} </math>.


La contrainte budgétaire est représentée par l'équation <math>R = P_b \times Q_b + P_k \times Q_k</math>, <math>R</math> représente le revenu disponible, <math>P_b</math> est le prix des bières et <math>P_k</math> est le prix des kebabs. Cette équation indique que la somme des dépenses en bières et en kebabs ne peut pas dépasser le revenu disponible.
Cette dernière équation représente la condition d'équilibre où le consommateur ne peut plus augmenter son utilité en changeant ses quantités consommées de <math> Q_b </math> et <math> Q_k </math>, car l'utilité marginale par unité d'argent dépensé est égalisée entre les deux biens. C'est à ce point que le consommateur a atteint son panier optimal de consommation.


Ainsi, le problème du consommateur consiste à trouver les quantités de bières et de kebabs qui maximisent l'utilité, tout en respectant la contrainte budgétaire. Cela peut être résolu en utilisant des méthodes d'optimisation telles que l'analyse marginale ou la programmation mathématique pour trouver le point d'équilibre qui satisfait à la fois l'équation d'utilité maximale et la contrainte budgétaire.
== Modification de l’équilibre ==


On peut réécrire le problème du consommateur en substituant la contrainte budgétaire dans la fonction d'utilité <math>U(Q_b, Q_k)</math>. Cela permet de formuler le problème en termes d'une seule variable, <math>Q_b</math>. La nouvelle fonction objectif devient alors <math>\frac{{U(Q_b, R - P_b \times Q_b)}}{{P_k}}</math>. Le problème consiste alors à maximiser cette fonction par rapport à <math>Q_b</math>.
L'équilibre de consommation d'un individu est influencé par les conditions externes, notamment les variations de revenu et les variations des prix des biens et services. Ces changements entraînent des ajustements dans la capacité de consommation et les choix de l'individu.


L'objectif de cette formulation est de trouver la quantité de bières, <math>Q_b</math>, qui maximise l'utilité marginale par rapport au prix des kebabs, <math>P_k</math>, en tenant compte de la contrainte budgétaire représentée par le revenu disponible, <math>R</math>, et le prix des bières, <math>P_b</math>.
Une variation du revenu se traduit graphiquement par un déplacement parallèle de la droite budgétaire. Si le revenu augmente, la droite budgétaire se déplace vers l'extérieur, car l'individu peut désormais se permettre une plus grande quantité de biens et services avec son revenu supérieur. Inversement, une diminution de revenu déplacerait la droite budgétaire vers l'intérieur, indiquant que l'individu doit restreindre sa consommation en raison de ressources plus limitées.


Pour résoudre ce problème, on peut utiliser des techniques d'optimisation telles que la dérivation et l'analyse marginale pour trouver le point où la dérivée de la fonction objectif par rapport à <math>Q_b</math> s'annule, puis vérifier si ce point satisfait la contrainte budgétaire.
La variation du prix d'un bien entraîne un pivotement de la droite budgétaire. Si le prix d'un bien augmente, la droite budgétaire pivote vers l'intérieur autour de l'axe du bien dont le prix reste inchangé. Cela reflète le fait que, pour chaque quantité donnée du bien dont le prix est inchangé, l'individu peut se permettre moins du bien dont le prix a augmenté. Inversement, si le prix d'un bien diminue, la droite budgétaire pivote vers l'extérieur, permettant à l'individu d'acheter plus de ce bien pour une quantité donnée de l'autre bien.


En maximisant cette fonction, on trouvera la quantité de bières qui maximise l'utilité marginale par rapport au prix des kebabs, tout en respectant la contrainte budgétaire. Cela représente le choix de consommation optimal pour le consommateur dans ce contexte.
L'analyse graphique de ces changements commence typiquement par observer l'effet d'une variation de revenu. Si le revenu change, le consommateur peut atteindre de nouvelles combinaisons de consommation qui se situent sur une courbe d'indifférence plus élevée ou plus basse, selon qu'il s'agit d'une augmentation ou d'une diminution de revenu.


Pour trouver le maximum de la fonction objectif, on peut utiliser la condition de premier ordre (CPO) en égalant la dérivée partielle de la fonction d'utilité par rapport à <math>Q_b</math> à zéro.
Ensuite, on analyse l'effet d'une variation du prix d'un bien. Le consommateur réévalue ses choix et se déplace le long de la nouvelle contrainte budgétaire pour atteindre un nouveau point d'équilibre. Cela peut impliquer de consommer plus du bien dont le prix a diminué et moins de l'autre bien, ou l'inverse si le prix a augmenté.


La condition de premier ordre (CPO) s'exprime comme suit :
Il est important de noter que ces deux types de variations — revenu et prix — peuvent se produire simultanément, compliquant l'analyse car ils peuvent avoir des effets contraires ou complémentaires sur le choix optimal du consommateur. Par exemple, une augmentation du revenu pourrait compenser une augmentation du prix d'un bien, laissant le consommateur avec des choix de consommation relativement inchangés, ou vice versa. La modélisation et l'analyse précises de ces situations nécessitent une compréhension approfondie de la théorie du choix du consommateur et des préférences individuelles.


<math>\frac{{\partial U(Q_b, R - P_b \times Q_b)}}{{\partial Q_b}} = UmB + UmK \times \left(-\frac{{P_b}}{{P_k}}\right) = 0</math>,
== ∆R: biens normaux et inférieurs ==


<math>UmB</math> représente l'utilité marginale des bières et <math>UmK</math> représente l'utilité marginale des kebabs.
La variation du revenu (<math>\Delta R</math>) a des implications directes sur la quantité demandée de différents biens par les consommateurs. En économie, les biens sont souvent catégorisés en fonction de la manière dont leur consommation réagit à une variation de revenu.


Cette équation indique que le maximum est atteint lorsque l'utilité marginale supplémentaire des bières, <math>UmB</math>, équivaut à l'utilité marginale supplémentaire des kebabs, <math>UmK</math>, multipliée par le rapport des prix des bières (<math>P_b</math>) et des kebabs (<math>P_k</math>).
Lorsque le revenu augmente, la demande pour certains biens augmente également. Ces biens sont qualifiés de "normaux". Mathématiquement, cela est exprimé par une dérivée partielle positive de la quantité demandée (<math>Q^D</math>) par rapport au revenu (<math>R</math>), soit <math>\frac{\partial Q^D}{\partial R} > 0</math>. Cela signifie que lorsque les individus disposent de plus d'argent, ils achètent plus de ces biens.


La résolution de cette équation permet de trouver la quantité optimale de bières, <math>Q_b</math>, qui maximise la fonction objectif, tout en respectant la contrainte budgétaire.
À l'opposé, certains biens voient leur consommation diminuer quand le revenu augmente; ces biens sont dits "inférieurs". Cette relation est représentée par une dérivée partielle négative de la quantité demandée par rapport au revenu (<math>\frac{\partial Q^D}{\partial R} < 0</math>). Des exemples typiques de biens inférieurs incluent les repas de cafétéria ou les transports en commun - des biens que les consommateurs tendent à remplacer par des options plus coûteuses à mesure que leur pouvoir d'achat s'accroît.


Il convient de noter que cette condition de premier ordre (CPO) est nécessaire, mais pas toujours suffisante pour atteindre le maximum global. Il est donc important de vérifier si le point obtenu satisfait également les conditions de second ordre (CSO) pour s'assurer qu'il s'agit bien d'un maximum.
Pour les biens normaux, il est possible de faire une distinction supplémentaire basée sur l'élasticité-revenu de la demande (<math>\epsilon_R</math>), qui mesure le pourcentage de variation de la quantité demandée suite à une variation d'un pourcentage du revenu :


La condition de premier ordre (CPO) indique que l'utilité marginale des bières doit être égale à l'utilité marginale des kebabs multipliée par le rapport des prix des bières et des kebabs :
Si <math>\epsilon_R < 1</math>, le bien est considéré comme un bien de première nécessité. Bien que la consommation de ce bien augmente avec le revenu, la part du revenu consacrée à ce bien diminue. L'alimentation est souvent citée comme exemple de bien de première nécessité.


<math>UmB = UmK \times \frac{{P_b}}{{P_k}}</math>,
Si <math>\epsilon_R > 1</math>, le bien est considéré comme un bien de luxe. La consommation de ce bien augmente proportionnellement plus que l'augmentation du revenu, ce qui signifie que la part du revenu consacrée à ce bien augmente. Des exemples typiques de biens de luxe peuvent inclure les loisirs et l'éducation.


ce qui peut être réécrit comme :
Ces concepts sont essentiels pour comprendre la dynamique de la demande et pour la mise en place de politiques économiques adaptées aux variations des conditions économiques et aux comportements des consommateurs.


<math>\frac{{UmK}}{{UmB}} = \frac{{P_k}}{{P_b}}</math>.
== Effet d’un changement de revenu ==
L'effet d'un changement de revenu sur les choix de consommation d'un individu peut être représenté graphiquement par la courbe de revenu-consommation. Cette courbe illustre comment les combinaisons optimales de consommation de l'individu évoluent en réponse à des variations de revenu. Pour deux biens considérés normaux, c'est-à-dire dont la demande augmente avec une augmentation du revenu, la courbe de revenu-consommation aura une pente positive.


Cette équation montre que le rapport entre l'utilité marginale des kebabs et l'utilité marginale des bières est égal au rapport des prix des kebabs et des bières. Cela signifie que l'individu est indifférent à échanger une petite quantité de bières contre une plus grande quantité de kebabs si ce rapport est respecté.
La pente positive indique que, à mesure que le revenu augmente, le consommateur choisit d'acheter plus de chaque bien, reflétant une augmentation de la consommation globale. Cela est à la nature des biens normaux : puisque les individus perçoivent une utilité plus grande en consommant plus de ces biens, une hausse de revenu se traduit par une hausse de la demande pour ces biens.


Cela permet de déterminer le point d'équilibre où l'individu maximise son utilité en allouant son budget de manière à équilibrer les bénéfices marginaux obtenus de chaque bien par rapport à son prix respectif.
Graphiquement, la courbe de revenu-consommation est tracée en tenant compte de différents niveaux de revenu et en identifiant, pour chaque niveau de revenu, la combinaison de biens qui maximise l'utilité du consommateur. Cette courbe commence à un point correspondant au niveau de revenu initial et montre les choix de consommation optimale à mesure que le revenu s'accroît. Chaque point sur la courbe représente une tangence entre la courbe d'indifférence de l'individu et sa contrainte budgétaire, indiquant l'équilibre optimal du consommateur à différents niveaux de revenu.


La condition de premier ordre indique que l'équilibre du consommateur est atteint lorsque le rapport des utilités marginales des biens est égal au rapport des prix relatifs des biens. Cela signifie que l'individu attribue le même niveau d'importance marginale à chaque bien, compte tenu de leurs prix respectifs.
Pour deux biens normaux, la courbe de revenu-consommation montre non seulement que la quantité consommée de chaque bien augmente avec le revenu, mais elle peut aussi donner des indications sur la façon dont les préférences du consommateur pour ces biens changent avec des niveaux de revenu différents. Si, par exemple, la courbe de revenu-consommation se déplace plus fortement vers l'un des biens, cela pourrait indiquer une préférence croissante pour ce bien à mesure que le revenu augmente, ce qui pourrait signaler qu'il s'agit d'un bien de luxe par rapport à l'autre bien, qui pourrait être considéré comme un bien de première nécessité.


Cette condition d'équilibre garantit que l'individu répartit son budget entre les biens de manière à maximiser son utilité, tout en respectant la contrainte budgétaire. L'individu est indifférent à échanger une petite quantité d'un bien contre une plus grande quantité de l'autre bien tant que le rapport des utilités marginales est égal au rapport des prix relatifs.
[[Fichier:Choix consommateurs Effet d’un changement de revenu 1.png|400px|vignette|centré]]


En respectant cette condition, l'individu atteint un point d'équilibre où il maximise son utilité compte tenu de ses préférences et de sa contrainte budgétaire. Cela représente le choix de consommation optimal qui offre le plus haut niveau de satisfaction ou d'utilité pour l'individu dans ce contexte.
Ce graphique est typique de l'analyse microéconomique du comportement du consommateur face à des changements de revenu. Sur l'axe des abscisses, nous avons la quantité de kebabs, et sur l'axe des ordonnées, la quantité de bières. Les deux biens, bières et kebabs, sont représentés comme des biens normaux, c'est-à-dire que leur consommation augmente avec une hausse de revenu.


== Modification de l’équilibre ==
La contrainte budgétaire initiale est indiquée par une droite en rouge, montrant les différentes combinaisons de bières et de kebabs que le consommateur peut se permettre avant l'augmentation de revenu. L'optimum initial, où cette contrainte budgétaire est tangente à une courbe d'indifférence (non affichée sur le graphique), indique le choix de consommation optimal pour le consommateur à ce niveau de revenu initial.
L'équilibre de consommation peut être modifié en raison de variations exogènes dans l'environnement de l'individu, telles que des variations du revenu et/ou des prix.


Si le revenu de l'individu varie, cela se traduit par un déplacement parallèle de la droite budgétaire. Une augmentation du revenu entraîne un déplacement de la droite budgétaire vers l'extérieur, ce qui permet à l'individu d'avoir plus de ressources pour consommer. Une diminution du revenu entraîne un déplacement de la droite budgétaire vers l'intérieur, ce qui limite la capacité de consommation de l'individu.
Lorsque le revenu augmente, la contrainte budgétaire se déplace vers la droite (comme l'indique la nouvelle contrainte budgétaire en vert), reflétant le fait que le consommateur peut maintenant se permettre plus de bières et de kebabs qu'auparavant avec son nouveau revenu. Le nouvel optimum est atteint là où la nouvelle contrainte budgétaire est tangente à une nouvelle courbe d'indifférence, représentant un niveau plus élevé d'utilité.


De même, si le prix d'un bien varie, cela a un impact sur la droite budgétaire. Si le prix d'un bien augmente, la droite budgétaire pivote vers l'intérieur, réduisant ainsi le pouvoir d'achat de l'individu et affectant sa consommation optimale. En revanche, si le prix d'un bien diminue, la droite budgétaire pivote vers l'extérieur, offrant à l'individu la possibilité de consommer davantage du bien à un prix plus abordable.
La courbe de revenu-consommation, représentée par la ligne pointillée verte, relie l'ancien et le nouvel optimum. Cette courbe trace la trajectoire des optima de consommation lorsque le revenu change, et puisque les deux biens sont normaux, la courbe a une pente positive. Cela signifie que la consommation de bières et de kebabs augmente tous les deux à mesure que le revenu augmente.


Il est également important de noter que les variations du prix et du revenu peuvent se produire simultanément, ce qui entraînerait des ajustements complexes dans les choix de consommation de l'individu. Une analyse graphique peut être utilisée pour représenter ces variations et leurs effets sur l'équilibre du consommateur. On peut d'abord considérer l'impact d'une variation du revenu, puis étudier l'effet d'une variation du prix, en examinant les déplacements de la droite budgétaire et les nouvelles positions d'équilibre correspondantes.
Les annotations sur l'image mettent en évidence le processus décrit : (1) à la suite de l'augmentation du revenu, la contrainte budgétaire se déplace vers la droite, (2) la consommation de kebabs augmente, et (3) la consommation de bières augmente également, comme le montre le déplacement le long de la courbe de revenu-consommation. L'ensemble de ces changements illustre bien l'effet d'un revenu croissant sur les choix de consommation d'un individu lorsque les biens en question sont normaux.


== ∆R: biens normaux et inférieurs ==
Le graphique peut également servir à examiner des concepts tels que l'effet de substitution et l'effet de revenu, bien qu'ils ne soient pas explicitement annotés ici. L'effet de substitution se produit lorsque les consommateurs réagissent à un changement de prix relatif entre les biens, tandis que l'effet de revenu décrit comment les consommateurs ajustent leur consommation en réponse à un changement de leur pouvoir d'achat global. Dans le contexte actuel, l'effet de revenu domine, comme l'indique le déplacement parallèle de la contrainte budgétaire.
les biens peuvent être classés en fonction de leur réaction à une variation du revenu. On distingue les biens normaux des biens inférieurs.


Un bien est considéré comme normal lorsque la consommation de ce bien augmente en réponse à une augmentation du revenu. Mathématiquement, cela se traduit par une dérivée positive de la demande par rapport au revenu : <math>\frac{\partial Q^D}{\partial R} > 0</math>. Cela signifie que lorsque le revenu augmente, la quantité demandée de ce bien augmente également.
== Bien inférieur ==


D'un autre côté, un bien est considéré comme inférieur lorsque la consommation de ce bien diminue en réponse à une augmentation du revenu. Mathématiquement, cela se traduit par une dérivée négative de la demande par rapport au revenu : <math>\frac{\partial Q^D}{\partial R} < 0</math>. Cela signifie que lorsque le revenu augmente, la quantité demandée de ce bien diminue.
Dans le scénario où la bière est considérée comme un bien inférieur, cela signifie que la consommation de bière diminue lorsque le revenu des consommateurs augmente. En revanche, le kebab, étant un bien normal, verra sa consommation augmenter avec une hausse de revenu.


La classification des biens en tant que normaux ou inférieurs est basée sur la relation entre la demande et le revenu. Les biens normaux sont généralement des biens pour lesquels la demande augmente avec le niveau de vie, tels que les biens de luxe, tandis que les biens inférieurs sont souvent des biens de consommation courante pour lesquels la demande diminue à mesure que le revenu augmente, tels que les biens de première nécessité.
Dans une analyse graphique, cela se traduirait par une courbe de revenu-consommation qui montre une augmentation de la quantité de kebabs consommés et une diminution de la quantité de bières consommées à mesure que le revenu augmente. Donc, si nous avions un graphique similaire à celui précédemment décrit, avec la bière en bien inférieur, la courbe de revenu-consommation aurait une pente négative. La pente négative indique que l'augmentation du revenu entraîne un déplacement vers des combinaisons de consommation avec moins de bière.


Il est important de noter que la classification d'un bien en tant que normal ou inférieur peut varier en fonction des préférences individuelles et des contextes socio-économiques. Ce concept est largement utilisé en économie pour étudier les comportements de consommation et les effets des variations du revenu sur la demande des biens.
Le nouveau point d'optimum de consommation, après une augmentation de revenu, se trouverait donc à un niveau plus élevé de kebabs et à un niveau plus bas de bières par rapport au point d'optimum initial. Cela implique que le consommateur réalloue une partie de son budget supplémentaire pour acheter plus de kebabs, tandis qu'il réduit sa consommation de bières, malgré le fait que son pouvoir d'achat global a augmenté.


En plus de la distinction entre les biens normaux et inférieurs, les biens normaux peuvent également être classés en fonction de l'élasticité-revenu de la demande.
Cette situation peut être interprétée comme un cas où la bière est considérée comme un bien de moindre qualité ou de moindre préférence pour le consommateur par rapport aux kebabs. Lorsque les consommateurs ont plus de ressources, ils préfèrent consacrer plus de leur budget à des biens qu'ils valorisent plus, ce qui, dans ce cas, sont les kebabs. En revanche, ils réduisent leur consommation de biens qu'ils considèrent comme moins désirables ou de moindre qualité, comme la bière dans cet exemple.


Si l'élasticité-revenu de la demande (<math>\epsilon_R</math>) est inférieure à 1, on parle de biens de première nécessité. Dans ce cas, la part du revenu consacrée à ces biens diminue à mesure que le revenu augmente. Mathématiquement, cela se traduit par une demande ayant une élasticité-revenu inférieure à 1 : <math>\epsilon_R < 1</math>. Les biens de première nécessité sont souvent des biens essentiels pour lesquels les consommateurs consacrent une plus grande partie de leur revenu, mais cette part diminue relativement lorsque leur revenu augmente. Des exemples de biens de première nécessité sont l'alimentation, les produits de base essentiels, les services publics, etc.
Cela démontre la complexité des préférences des consommateurs et la nécessité pour les analyses économiques de prendre en compte non seulement la capacité financière des consommateurs mais aussi leurs préférences et la qualité perçue des biens et services qu'ils choisissent de consommer.


D'autre part, si l'élasticité-revenu de la demande est supérieure à 1 (<math>\epsilon_R > 1</math>), on parle de biens de luxe. Dans ce cas, la part du revenu consacrée à ces biens augmente à mesure que le revenu augmente. Mathématiquement, cela se traduit par une demande ayant une élasticité-revenu supérieure à 1 : <math>\epsilon_R > 1</math>. Les biens de luxe sont souvent des biens non essentiels ou des biens de qualité supérieure pour lesquels les consommateurs sont prêts à dépenser une part croissante de leur revenu à mesure que leur niveau de vie s'améliore. Des exemples de biens de luxe comprennent les voyages, les voitures haut de gamme, les bijoux, etc.
[[Fichier:Choix consommateurs bien inférieur 1.png|400px|vignette|centré]]


La classification des biens normaux en biens de première nécessité et biens de luxe est basée sur la relation entre l'élasticité-revenu de la demande et le niveau de revenu. Les biens de première nécessité sont des biens pour lesquels la demande est relativement inélastique par rapport au revenu, tandis que les biens de luxe sont des biens pour lesquels la demande est relativement élastique par rapport au revenu.
Ce graphique illustre l'effet d'une augmentation de revenu sur la consommation de deux biens, en supposant que l'un des biens est normal (la consommation augmente avec le revenu) et l'autre est inférieur (la consommation diminue avec le revenu). Les axes représentent les quantités consommées de bières (sur l'axe vertical) et de kebabs (sur l'axe horizontal).


Cette classification supplémentaire permet de mieux comprendre les différentes réactions de la demande des biens normaux en fonction du niveau de revenu et fournit des informations importantes sur les habitudes de consommation des individus et sur la structure de la demande dans une économie donnée.
La droite rouge, appelée contrainte budgétaire initiale, montre toutes les combinaisons possibles de bières et de kebabs que le consommateur peut se permettre avant l'augmentation de revenu. L'optimum initial est le point où la contrainte budgétaire initiale est tangente à la courbe d'indifférence la plus haute que le consommateur peut atteindre, indiquant le meilleur équilibre entre la consommation de bières et de kebabs compte tenu de son revenu initial.


Ces distinctions fournissent des informations précieuses sur les effets des variations du revenu sur la consommation des différents biens et sur les préférences des individus en matière de consommation. En comprenant si un bien est normal ou inférieur, ainsi que s'il s'agit d'un bien de première nécessité ou d'un bien de luxe, on peut mieux appréhender les réactions de la demande à des changements de revenu. Les biens normaux peuvent connaître des variations de consommation différentes en fonction de leur élasticité-revenu. Les biens de première nécessité, avec une élasticité-revenu inférieure à 1, sont généralement moins sensibles aux variations de revenu, ce qui signifie que la part du revenu consacrée à ces biens diminue à mesure que le revenu augmente. Les biens de luxe, avec une élasticité-revenu supérieure à 1, sont plus sensibles aux variations de revenu, ce qui se traduit par une augmentation de la part du revenu allouée à ces biens lorsque le revenu augmente.
Lorsque le revenu augmente, la contrainte budgétaire se déplace vers la droite (comme indiqué par la nouvelle contrainte budgétaire en pointillés verts), ce qui signifie que le consommateur peut maintenant se permettre plus de chaque bien. Cependant, le graphique montre que la consommation de bières diminue (comme indiqué par la flèche descendant le long de l'axe des ordonnées), ce qui indique que la bière est un bien inférieur pour ce consommateur. En même temps, la consommation de kebabs augmente (comme indiqué par la flèche montante le long de l'axe des abscisses), ce qui suggère que le kebab est un bien normal.


Ces distinctions nous permettent de mieux comprendre les différences dans les habitudes de consommation et les préférences des individus en fonction de leur niveau de revenu. Elles sont également utiles pour analyser les impacts des politiques économiques et des changements macroéconomiques sur la consommation et le bien-être des individus. En résumé, les distinctions entre les biens normaux et inférieurs, ainsi que les biens de première nécessité et les biens de luxe, fournissent des indications précieuses sur les réactions de la demande aux variations du revenu et permettent de mieux comprendre les comportements de consommation des individus dans une économie donnée.
La courbe de revenu-consommation, représentée par la ligne pointillée verte, connecte les points optimaux pour différents niveaux de revenu. Puisque la consommation de bières diminue avec l'augmentation du revenu tandis que celle de kebabs augmente, la courbe de revenu-consommation a une pente négative. Cela illustre que, pour ce consommateur, les bières sont un bien dont la consommation décroît à mesure que le revenu augmente, tandis que les kebabs sont un bien dont la consommation croît avec le revenu.


== Effet d’un changement de revenu ==
Le nouvel optimum est le point où la nouvelle contrainte budgétaire est tangente à une nouvelle courbe d'indifférence plus élevée que la précédente, reflétant un niveau d'utilité supérieur grâce au revenu augmenté. Cependant, ce nouvel équilibre implique une quantité réduite de bières, soulignant le caractère inférieur de ce bien.
Lorsque les deux biens sont considérés comme normaux et que le revenu augmente, cela entraîne un effet de revenu positif sur la consommation des biens. La courbe de revenu-consommation, qui représente les différentes combinaisons de biens que le consommateur peut se permettre à différents niveaux de revenu, présentera une pente positive.


L'effet de revenu positif signifie que le consommateur choisira des combinaisons de biens avec une consommation plus élevée à mesure que son revenu augmente. Cela se produit car le consommateur dispose de plus de ressources financières pour se permettre une consommation plus élevée des deux biens.
Cette illustration est un exemple classique de la manière dont les changements de revenu peuvent affecter différemment la demande de différents types de biens. Elle montre l'importance de comprendre les préférences des consommateurs et la classification des biens lors de l'analyse de la réponse de la demande aux variations de revenu.


L'augmentation du revenu élargit les possibilités de consommation du consommateur le long de la courbe de revenu-consommation. Le consommateur peut choisir de consommer davantage des deux biens, ou d'augmenter la consommation d'un bien tout en maintenant constante la consommation de l'autre bien. L'effet de revenu positif peut être illustré graphiquement en montrant comment la courbe de revenu-consommation se déplace vers la droite à mesure que le revenu augmente. Cela indique une augmentation de la consommation pour chaque combinaison de biens.
== Pour résumer ==


Il est important de noter que l'effet de revenu positif dépend de la nature normale des biens. Si un bien est inférieur, l'effet de revenu peut être négatif, ce qui signifie que la consommation de ce bien diminue à mesure que le revenu augmente. Cela est dû au fait que les consommateurs préfèrent passer à des biens de meilleure qualité ou à des biens plus luxueux lorsque leur revenu augmente. En résumé, lorsque les deux biens sont considérés comme normaux et que le revenu augmente, l'effet de revenu positif se traduit par une augmentation de la consommation des biens. Le consommateur choisira des combinaisons de biens avec une consommation plus élevée à mesure que son revenu augmente, ce qui est représenté par une pente positive de la courbe de revenu-consommation.
Les graphiques présentés illustrent comment la consommation de bières et de kebabs change en réponse à une augmentation de revenu, en fonction du caractère normal ou inférieur de ces biens. Chaque graphique montre une courbe de revenu-consommation différente, qui trace le chemin des optima de consommation lorsque le revenu augmente.


[[Fichier:Choix consommateurs Effet d’un changement de revenu 1.png|400px|vignette|centré]]
[[Fichier:Choix consommateurs pour résumer 1.png|400px|vignette|centré]]


La courbe de revenu-consommation représente graphiquement les différentes combinaisons de biens que le consommateur peut choisir en fonction de son revenu. Elle met en évidence les possibilités de consommation disponibles pour le consommateur à différents niveaux de revenu. Lorsque le revenu augmente, le consommateur dispose de ressources supplémentaires pour consommer. Cela élargit ses possibilités de choix et lui permet d'atteindre des niveaux de satisfaction plus élevés. Avec un revenu plus élevé, le consommateur peut se permettre d'acheter plus de biens ou des biens de meilleure qualité, ce qui contribue à une augmentation de sa satisfaction.
Dans le premier graphique, où les deux biens sont normaux, on observe que la consommation de bières et de kebabs augmente lorsque le revenu s'accroît. Cela est représenté par une courbe de revenu-consommation qui se déplace vers le haut et vers la droite, indiquant que le consommateur alloue une portion supplémentaire de son revenu accru à l'achat de plus grandes quantités de ces deux biens.


La courbe de revenu-consommation peut être tracée en utilisant les prix des biens et la relation entre le revenu et la consommation des biens. Elle montre comment les différentes combinaisons de biens évoluent en fonction du revenu. Lorsque le revenu augmente, la courbe de revenu-consommation se déplace vers l'extérieur, ce qui signifie que le consommateur peut choisir des combinaisons de biens avec une consommation plus élevée. Cela reflète l'effet positif du revenu sur la consommation. Il est important de noter que la courbe de revenu-consommation peut être différente pour chaque consommateur, en fonction de ses préférences et de ses contraintes budgétaires. Chaque consommateur a ses propres préférences en matière de biens et réagit différemment aux variations de revenu.
Le deuxième graphique dépeint une situation où le kebab est un bien inférieur et la bière est un bien normal. Ici, avec l'augmentation du revenu, la consommation de bières augmente (comme le montre le déplacement vers la droite), tandis que la consommation de kebabs diminue (comme le montre le déplacement vers le bas). Cela résulte en une courbe de revenu-consommation qui a une pente orientée vers le bas à mesure qu'elle se déplace vers la droite.


La pente positive de la courbe de revenu-consommation indique que le consommateur tend à augmenter sa consommation des deux biens lorsque son revenu augmente. Cela reflète le fait que les biens sont considérés comme normaux dans ce contexte, ce qui signifie que la demande de ces biens augmente proportionnellement à l'augmentation du revenu. Lorsque le revenu du consommateur augmente, cela lui donne la possibilité d'acheter une plus grande quantité des biens qu'il souhaite consommer. Par conséquent, la courbe de revenu-consommation se déplace vers la droite, ce qui permet au consommateur d'atteindre des niveaux de consommation plus élevés pour les deux biens.
Le troisième graphique montre le cas où la bière est un bien inférieur et le kebab est un bien normal. Dans ce scénario, la consommation de bières diminue avec l'augmentation du revenu (indiquée par le mouvement vers le bas), tandis que la consommation de kebabs augmente (indiquée par le mouvement vers la droite). La courbe de revenu-consommation a alors une pente négative, suggérant que le consommateur réduit sa consommation de bières au profit de l'achat de plus de kebabs.


Cette pente positive indique que les biens sont considérés comme normaux, car leur demande augmente en réponse à l'augmentation du revenu. Cela suggère que ces biens sont perçus comme des biens souhaitables et que les consommateurs ont tendance à en acheter davantage lorsqu'ils disposent de revenus supplémentaires. Cependant, il est important de noter que la pente de la courbe de revenu-consommation peut varier d'un bien à l'autre. Certains biens peuvent présenter une pente plus raide, ce qui signifie qu'ils sont plus sensibles aux variations du revenu, tandis que d'autres biens peuvent avoir une pente moins prononcée, indiquant une moindre sensibilité aux variations du revenu.
Pour résumer, ces graphiques montrent clairement que la nature des biens, qu'ils soient normaux ou inférieurs, détermine la direction de la courbe de revenu-consommation en réponse à une variation de revenu. Lorsqu'un bien est normal, sa consommation augmente avec une hausse de revenu, tandis qu'un bien inférieur voit sa consommation diminuer lorsque le revenu s'accroît. Ces concepts sont essentiels pour les producteurs et les décideurs politiques, car ils aident à prévoir les changements dans la demande en fonction des évolutions économiques et à ajuster la production, la tarification et la politique économique en conséquence.


== Bien inférieur ==
== ∆P: biens ordinaires et de Giffen ==
Lorsque le kebab est considéré comme un bien normal et que la bière est un bien inférieur, la courbe de revenu-consommation présente une pente négative. Cela signifie que lorsque le revenu augmente, la consommation de kebabs augmente, tandis que la consommation de bière diminue. En d'autres termes, le consommateur alloue une plus grande part de son revenu à la consommation de kebabs et réduit la part consacrée à la consommation de bière à mesure que son revenu augmente.


La pente négative de la courbe de revenu-consommation est due à la nature inférieure de la bière. Les biens inférieurs ont tendance à être remplacés par des biens de meilleure qualité ou des biens plus luxueux à mesure que le revenu augmente. Par conséquent, la demande de bière diminue proportionnellement à l'augmentation du revenu. D'autre part, le kebab étant considéré comme un bien normal, la demande de kebabs augmente en réponse à l'augmentation du revenu. Cela signifie que le consommateur est prêt à consacrer une plus grande part de son revenu à la consommation de kebabs.
La consommation d’un bien peut réagir de différentes manières à une baisse de son prix. Dans le cas typique, si la consommation d’un bien augmente quand son prix baisse, ce bien est qualifié d’ordinaire, ce qui est exprimé mathématiquement comme <math>\frac{\partial Q^D}{\partial P} < 0</math>. Cela signifie que la demande pour le bien a une relation inverse avec son prix, ce qui est le comportement attendu selon la loi de la demande.


Ainsi, la courbe de revenu-consommation présente une pente négative, illustrant la relation inversée entre la consommation de bière et le revenu, et la relation positive entre la consommation de kebabs et le revenu dans ce contexte spécifique.
D'autre part, un bien de Giffen est un cas spécial et rare où la consommation d’un bien augmente lorsque son prix augmente, et inversement, sa consommation diminue lorsque son prix baisse. C’est un cas théorique difficile à observer empiriquement, bien qu'il y ait eu des exemples historiques, comme la demande pour les pommes de terre pendant la famine en Irlande.


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Il est important de noter qu’un bien normal, c'est-à-dire un bien dont la demande augmente avec l'augmentation du revenu, ne peut pas être un bien de Giffen. Cela est dû au fait que l’effet de revenu pour un bien normal est positif, tandis que pour un bien de Giffen, l’effet de revenu doit être négatif et suffisamment fort pour contrer l’effet de substitution et entraîner une augmentation de la consommation lorsque le prix augmente.


Lorsque le kebab est considéré comme un bien normal et que la bière est un bien inférieur, la courbe de revenu-consommation illustre les différentes combinaisons de bière et de kebab que le consommateur choisit en fonction de son revenu. Lorsque le revenu augmente, la demande de bière diminue en raison de sa nature inférieure, tandis que la demande de kebab reste normale, c'est-à-dire qu'elle augmente avec l'augmentation du revenu. Ainsi, la courbe de revenu-consommation présentera une pente négative, reflétant le fait que le consommateur alloue une plus grande part de son revenu à la consommation de kebabs et réduit la part consacrée à la consommation de bière à mesure que son revenu augmente.
Par ailleurs, parmi les biens ordinaires, on distingue deux catégories supplémentaires en fonction de la réaction de la demande pour un bien par rapport à la variation de prix d’un autre bien :


La pente négative de la courbe de revenu-consommation dans ce contexte indique que le consommateur tend à diminuer sa consommation de bière et à augmenter sa consommation de kebab lorsque son revenu augmente. Cela indique que la bière est considérée comme un bien inférieur. Lorsqu'un bien est inférieur, sa demande diminue proportionnellement à l'augmentation du revenu. Cela signifie que le consommateur alloue une part relativement plus faible de son revenu à la consommation de bière à mesure que son revenu augmente. Par conséquent, la demande de bière diminue et la consommation de kebab augmente. La pente négative de la courbe de revenu-consommation reflète donc la substitution entre la bière et le kebab lorsque le revenu augmente. Le consommateur préfère allouer une part plus importante de son revenu à la consommation de kebab, tandis que la consommation de bière diminue.
*Si la quantité demandée de l’autre bien baisse suite à la baisse du prix du premier bien, ces biens sont considérés comme des substituts bruts.
*Si la quantité demandée de l’autre bien augmente suite à la baisse du prix du premier bien, ces biens sont considérés comme des compléments bruts.


== Pour résumer ==
Ces relations sont essentielles pour comprendre la structure de la demande sur les marchés et peuvent influencer la stratégie de tarification des entreprises ainsi que les politiques publiques.
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== ∆P: biens ordinaires et de Giffen ==
== Effet d’un changement de prix ==
Lorsqu'il s'agit de l'effet d'une baisse de prix sur la consommation d'un bien, on distingue deux cas : les biens ordinaires et les biens de Giffen.


Un bien est considéré comme ordinaire lorsque la consommation de ce bien augmente en réponse à une baisse de prix.
Les graphiques démontrent les réponses possibles de la consommation à la suite d'une baisse de prix, en distinguant les biens ordinaires, les biens de Giffen, ainsi que les relations entre biens substituts et compléments bruts.


Mathématiquement, cela est représenté par une dérivée négative de la demande par rapport au prix : <math>\frac{\partial Q^D}{\partial P} < 0</math>. Cela signifie que lorsque le prix d'un bien ordinaire diminue, la quantité demandée de ce bien augmente.
[[Fichier:Choix consommateurs Effet d’un changement de prix 1.png|400px|vignette|centré]]


Ce comportement est cohérent avec la loi de la demande, selon laquelle la quantité demandée d'un bien diminue lorsque son prix augmente et vice versa. Lorsque le prix d'un bien ordinaire baisse, cela crée une incitation pour les consommateurs à acheter davantage de ce bien, car il devient plus abordable. Par conséquent, la consommation de ce bien augmente en réponse à la baisse de prix.
Dans le premier graphique, où le kebab est identifié comme un bien de Giffen, la baisse de prix entraîne paradoxallement une diminution de la consommation du kebab. Cela contredit la réponse habituelle où une baisse de prix augmente la quantité demandée. Les biens de Giffen sont rares et se caractérisent généralement par une forte proportion du budget consacré à un bien de base dont la demande augmente lorsque son prix augmente, à cause d'un effet de revenu qui domine l'effet de substitution.


Cette relation entre la baisse de prix et l'augmentation de la consommation est souvent observée pour les biens courants ou non essentiels, pour lesquels les consommateurs sont sensibles aux variations de prix. La baisse de prix encourage les consommateurs à acheter davantage de ces biens, ce qui entraîne une augmentation de la quantité demandée.
Le deuxième graphique illustre une situation où la bière et le kebab sont des compléments bruts. Lorsque le prix d'un de ces biens diminue, non seulement la consommation de ce bien augmente, mais également la consommation de l'autre bien. Cela indique une relation complémentaire, où les deux biens sont souvent utilisés ensemble, et la baisse du prix de l'un augmente la valeur perçue de l'autre, augmentant ainsi sa consommation.


Un bien de Giffen est un cas théorique où la consommation d'un bien diminue en réponse à une baisse de prix, ce qui va à l'encontre de la loi de la demande traditionnelle.
Le troisième graphique montre la bière et le kebab en tant que substituts bruts. Dans ce cas, une baisse de prix pour l'un des biens (le kebab, dans ce cas) conduit à une augmentation de sa consommation, tandis que la consommation de l'autre bien (la bière) diminue. Cela se produit parce que les consommateurs se tournent vers le bien qui est devenu relativement moins cher, substituant la bière par des kebabs.


Les biens de Giffen sont considérés comme rares et difficiles à vérifier empiriquement. Ils sont basés sur une situation particulière où la demande d'un bien est fortement liée aux contraintes budgétaires et aux préférences des consommateurs.
Enfin, le dernier graphique souligne que le kebab est un bien ordinaire. Cela signifie que lorsque son prix baisse, la quantité demandée de kebabs augmente, ce qui est le comportement standard attendu selon la loi de la demande.


Un exemple souvent cité est celui des pommes de terre pendant la famine en Irlande. Pendant cette période, les pommes de terre constituaient une part importante de l'alimentation des personnes touchées. Lorsque le prix des pommes de terre a baissé en raison d'une offre accrue, la consommation de pommes de terre a diminué. Cela peut sembler contre-intuitif, car normalement, une baisse de prix devrait encourager une augmentation de la consommation.
En résumé, ces graphiques illustrent les nuances complexes de la théorie de la demande et démontrent comment des changements dans les conditions de marché, tels que les variations de prix, peuvent influencer les décisions de consommation. Les biens ordinaires suivent la loi de la demande conventionnelle, tandis que les biens de Giffen et les relations entre biens complémentaires ou substituts bruts révèlent des interdépendances et des réactions de consommation qui doivent être prises en compte dans toute analyse économique.


L'explication théorique de ce phénomène est que dans le cas des biens de Giffen, la baisse de prix entraîne une augmentation du pouvoir d'achat des consommateurs. Cependant, dans les conditions spécifiques des biens de Giffen, la demande pour ce bien est tellement prédominante que la baisse de prix libère des ressources budgétaires limitées, qui sont ensuite allouées à d'autres biens jugés plus souhaitables. Par conséquent, la baisse de prix conduit à une diminution de la consommation du bien de Giffen.
== Effets de revenu et de substitution ==


Parmi les biens ordinaires, il existe une relation entre la consommation d'un bien et celle d'un autre bien lorsque le prix de l'un d'eux baisse. On peut classer cette relation en deux catégories : les biens substituts bruts et les biens compléments bruts.
L'analyse des effets de revenu et de substitution est centrale à la compréhension de la théorie du consommateur en économie. Ces deux effets expliquent comment la consommation d'un bien change en réponse à une variation de prix. En prenant l'exemple d'une baisse de prix de la bière, nous pouvons observer ces deux effets en action.


Les biens substituts bruts sont des biens pour lesquels la quantité demandée de l'autre bien diminue lorsque le prix de l'un d'eux baisse. Cela signifie que les deux biens peuvent se substituer l'un à l'autre dans la consommation. Par exemple, si le prix du café baisse, la quantité demandée de thé peut diminuer car les consommateurs sont incités à acheter davantage de café en tant que substitut moins cher.
L'effet de substitution est observé lorsque le prix d'un bien baisse et que ce bien devient relativement moins cher par rapport à d'autres biens. Les consommateurs vont naturellement tendre à substituer le bien devenu moins cher (dans ce cas, la bière) aux autres biens relativement plus chers (comme les kebabs). Cela mène à une augmentation de la consommation de bière, car le consommateur cherche à maximiser son utilité en acquérant plus de bière pour le même coût.


D'autre part, les biens compléments bruts sont des biens pour lesquels la quantité demandée de l'autre bien augmente lorsque le prix de l'un d'eux baisse. Cela signifie que les deux biens sont consommés conjointement et une baisse de prix de l'un d'eux stimule la consommation de l'autre. Par exemple, si le prix des hamburgers baisse, la quantité demandée de frites peut augmenter car les consommateurs sont incités à acheter plus de frites en tant que complément moins cher aux hamburgers.
En parallèle, l'effet de revenu décrit la variation de la consommation résultant de la modification du pouvoir d'achat du consommateur due à la variation du prix. Même si le revenu nominal reste inchangé, la baisse du prix de la bière augmente le pouvoir d'achat réel du consommateur. Si la bière est un bien normal, l'effet de revenu impliquera que le consommateur va consommer plus de bière (et potentiellement plus de kebabs aussi), car il peut désormais obtenir une quantité plus importante de ces biens pour le même montant de dépense.


Cette relation entre les biens substituts bruts et les biens compléments bruts est importante dans l'analyse économique car elle affecte les choix de consommation des individus et les réactions aux variations de prix. Elle a également des implications pour la demande globale de ces biens sur le marché.
En ce qui concerne la quantité demandée de bières, trois scénarios sont envisageables :


Ces distinctions permettent de mieux comprendre les réactions de la demande en fonction des variations de prix et des relations entre les différents biens, ce qui est important pour l'analyse économique et la prise de décision.
# Si la bière est un bien normal, l'effet de substitution et l'effet de revenu vont dans le même sens, se renforçant mutuellement. La consommation de bière augmentera suite à la baisse du prix de la bière.
# Si la bière est un bien inférieur, l'effet de substitution et l'effet de revenu travaillent en sens opposés. Toutefois, si l'effet de substitution l'emporte sur l'effet de revenu, la quantité demandée de bière augmentera malgré la nature inférieure du bien.
# Si la bière est un bien de Giffen, un cas beaucoup plus rare et difficile à observer, l'effet de revenu surpassera l'effet de substitution. Dans ce cas, malgré la baisse du prix de la bière, la quantité demandée de bière va diminuer parce que l'augmentation du pouvoir d'achat conduit le consommateur à réduire sa consommation de bière au profit de biens qu'il préfère davantage, renonçant ainsi au bien de moindre qualité même quand son prix baisse.


== Effet d’un changement de prix ==
Ces effets illustrent la complexité des décisions de consommation et la nécessité d'analyser au-delà des mouvements de prix pour saisir les préférences et les comportements des consommateurs. Ils soulignent également l'importance de comprendre le contexte économique et les caractéristiques des biens pour prédire les réponses de la demande à des changements de prix.
[[Fichier:Choix consommateurs Effet d’un changement de prix 1.png|400px|vignette|centré]]


== Effets de revenu et de substitution ==
== Effet total d’une variation de prix ==


Lorsque le prix d'un bien varie, deux effets entrent en jeu : l'effet de substitution et l'effet revenu. Prenons l'exemple d'une baisse du prix de la bière. Cette baisse de prix engendre deux effets selon la décomposition de Slutsky :
Le graphique montre l'effet total d'une variation de prix sur la consommation de deux biens, en l'occurrence la bière et les kebabs. Il dépeint l'ajustement du consommateur à une baisse du prix de la bière. Cela est illustré par la rotation de la contrainte budgétaire vers l'extérieur à partir de l'axe des kebabs, reflétant une baisse du prix relatif de la bière par rapport aux kebabs.


(i) L'effet de substitution : Le consommateur ajuste son choix et consomme davantage de bière, car son prix a diminué relativement au prix des kebabs. Cela signifie que la bière devient relativement plus attractive par rapport aux kebabs, incitant ainsi à une augmentation de la quantité demandée de bière.
[[Fichier:Effet total d'une variation de prix 1.png|400px|vignette|centré]]


(ii) L'effet revenu : Même si le revenu nominal du consommateur n'a pas changé, la baisse du prix de la bière accroît son pouvoir d'achat. Par conséquent, l'individu peut consommer plus des deux biens, à condition qu'ils soient considérés comme des biens normaux. Il est important de noter que si les prix augmentent, l'effet revenu agirait dans le sens contraire, réduisant le pouvoir d'achat du consommateur.
Le graphique montre l'effet total d'une variation de prix sur la consommation de deux biens, en l'occurrence la bière et les kebabs. Il dépeint l'ajustement du consommateur à une baisse du prix de la bière. Cela est illustré par la rotation de la contrainte budgétaire vers l'extérieur à partir de l'axe des kebabs, reflétant une baisse du prix relatif de la bière par rapport aux kebabs.


Il existe trois cas possibles, comme illustrés dans les graphiques suivants :
L'optimum initial est le point de tangence entre la contrainte budgétaire initiale (la droite rouge) et la courbe d'indifférence la plus haute atteignable avant la baisse du prix. Lorsque le prix de la bière diminue, la contrainte budgétaire pivote vers la nouvelle contrainte budgétaire (la droite en pointillés verts), et un nouvel optimum de consommation est établi où cette nouvelle contrainte budgétaire est tangente à une nouvelle courbe d'indifférence plus élevée.


La bière est un bien normal : Les deux effets vont dans le même sens et se renforcent mutuellement. Ainsi, la quantité demandée de bière augmente suite à la baisse du prix de la bière.
L'effet total de la baisse de prix peut être décomposé en deux composants:


La bière est un bien inférieur : Les deux effets vont dans des sens opposés, mais l'effet de substitution est plus fort que l'effet revenu. Par conséquent, la quantité demandée de bière augmente suite à la baisse du prix de la bière, bien que l'effet revenu agisse dans le sens contraire.
# L'effet de substitution, qui est illustré par le mouvement le long de la courbe d'indifférence initiale de l'optimum initial au point où la nouvelle contrainte budgétaire coupe cette courbe d'indifférence. Cela reflète le changement de consommation dû uniquement au changement du prix relatif, avec le consommateur qui se tourne vers plus de bières car elles sont maintenant relativement moins chères.
# L'effet de revenu, qui est représenté par le mouvement de ce point intermédiaire au nouvel optimum. Cet effet survient parce que la baisse du prix de la bière a augmenté le pouvoir d'achat réel du consommateur, lui permettant d'atteindre une courbe d'indifférence supérieure. Si la bière et les kebabs sont tous deux des biens normaux, la consommation de chacun augmenterait. Cependant, dans ce cas, la consommation de kebabs diminue, ce qui pourrait indiquer que, pour ce consommateur, les kebabs et la bière sont des biens substituts.


Le même cas que le cas 2, mais l'effet revenu est plus fort que l'effet de substitution. Dans ce cas, la quantité demandée de bière diminue suite à la baisse du prix de la bière. C'est ce qu'on appelle un bien de Giffen, où la relation inhabituelle entre l'effet revenu et l'effet de substitution conduit à une diminution de la consommation en réponse à une baisse de prix.
Le graphique montre que la consommation de bières augmente et celle de kebabs diminue suite à la baisse du prix des bières, ce qui indique que dans cet exemple, la bière est un bien ordinaire et que la bière et les kebabs sont des substituts bruts. Le consommateur choisit de consommer plus de bières, qui sont maintenant moins chères, et moins de kebabs, malgré le fait que son pouvoir d'achat global a augmenté.


Ces trois cas illustrent les différents résultats possibles en fonction de la nature de la bière (normale ou inférieure) et de la balance entre l'effet de substitution et l'effet revenu. Ils démontrent comment les variations de prix peuvent influencer la quantité demandée d'un bien et fournissent des informations précieuses pour comprendre les comportements de consommation.
Cet effet total est crucial pour comprendre la réponse du consommateur aux changements de prix et peut avoir des implications importantes pour les entreprises et les décideurs politiques en termes de stratégie de tarification et de régulation du marché.


== Effet total d’une variation de prix ==
== Décomposition de Slutstky : bien ordinaire ==


[[Fichier:Effet total d'une variation de prix 1.png|400px|vignette|centré]]
La décomposition de Slutsky est un concept économique utilisé pour comprendre comment la demande d'un consommateur pour un bien réagit à un changement de prix, en séparant cet effet en deux composantes : l'effet de substitution et l'effet de revenu.


== Décomposition de Slutstky : bien ordinaire ==
Pour un bien ordinaire, lorsque le prix baisse, l'effet de substitution incite le consommateur à acheter plus de ce bien car il est devenu relativement moins cher par rapport aux autres biens. Cela se manifeste par un mouvement le long de la courbe d'indifférence initiale, car le consommateur réajuste ses achats en faveur du bien devenu moins cher, tout en maintenant le même niveau d'utilité.
Lorsque nous considérons un bien ordinaire, la décomposition de Slutsky permet de distinguer l'effet de substitution de l'effet revenu en réponse à une variation de prix.


(i) L'effet de substitution : Cet effet est observé par un mouvement le long de la courbe d'indifférence initiale, ce qui signifie que le consommateur ajuste sa consommation en réponse à la variation de prix tout en maintenant son niveau d'utilité constant. En d'autres termes, le consommateur se déplace vers des combinaisons de biens relativement moins chères en termes de rapport prix/utilité.
En plus de l'effet de substitution, il y a aussi un effet de revenu. La baisse de prix augmente le pouvoir d'achat du consommateur, ce qui lui permet d'atteindre une courbe d'indifférence supérieure et donc un niveau d'utilité plus élevé. Cela signifie qu'il peut maintenant acheter plus de tous les biens qu'il consomme, y compris le bien dont le prix a diminué, si ce bien est un bien normal.


(ii) L'effet revenu : Cet effet est observé par un déplacement sur une courbe d'indifférence plus élevée. L'augmentation du pouvoir d'achat résultant de la variation de prix permet au consommateur d'accéder à des combinaisons de biens offrant un niveau d'utilité supérieur. En conséquence, le consommateur peut choisir des combinaisons de biens qui correspondent à un niveau d'utilité plus élevé après la variation de prix.
Dans l'exemple illustré, l'effet total de la baisse de prix entraîne une augmentation de la consommation de bières, qui est le bien ordinaire dont le prix a baissé. Cela est illustré par un déplacement de l'optimum initial à un nouvel optimum qui se trouve sur une courbe d'indifférence plus élevée et plus à droite, indiquant une consommation accrue de bières et une consommation réduite de kebabs. Cela peut s'expliquer par le fait que, avec la baisse du prix de la bière, le consommateur choisit de consommer plus de bières non seulement parce qu'elles sont relativement moins chères (effet de substitution), mais aussi parce qu'il a désormais un surplus de budget qu'il peut allouer à l'achat de plus de bières ou d'autres biens (effet de revenu).


Dans le cas d'un bien ordinaire, l'effet de revenu et l'effet de substitution se renforcent mutuellement. L'augmentation du pouvoir d'achat (effet revenu) permet au consommateur de choisir des combinaisons de biens plus préférées, tandis que l'ajustement de la consommation en réponse à la variation de prix (effet de substitution) permet d'atteindre une meilleure allocation des ressources. Par conséquent, dans cet exemple, l'effet de revenu renforce l'effet de substitution, conduisant à des choix de consommation qui offrent un niveau d'utilité plus élevé pour le consommateur.
L'effet de revenu renforçant l'effet de substitution est typique pour un bien ordinaire. Cela contraste avec un bien de Giffen, l'effet de revenu est si fort et agit dans la direction opposée à l'effet de substitution, qu'il peut aboutir à une diminution de la quantité consommée du bien même lorsque son prix baisse. Dans cet exemple, cependant, l'effet de substitution et l'effet de revenu vont dans la même direction et se renforcent mutuellement, conduisant à une augmentation de la consommation de bières en réponse à la baisse de prix.


[[Fichier:Décomposition de Slutstky bien ordinaire 1.png|400px|vignette|centré]]
[[Fichier:Décomposition de Slutstky bien ordinaire 1.png|400px|vignette|centré]]
Le graphique illustre la décomposition de Slutsky, qui est une méthode utilisée en économie pour distinguer l'effet de substitution de l'effet de revenu suite à une variation du prix d'un bien. Ce processus est ici appliqué à un bien ordinaire, dont la quantité demandée augmente quand son prix baisse.
La contrainte budgétaire initiale, représentée par la ligne rouge solide, montre les combinaisons de bières et de kebabs que le consommateur peut acheter avant la baisse du prix des bières. L'optimum initial est le point où la contrainte budgétaire est tangente à la courbe d'indifférence initiale, indiquant la combinaison de consommation optimale du consommateur compte tenu de son budget et des prix initiaux.
Lorsque le prix de la bière diminue, la contrainte budgétaire pivote vers l'extérieur, représentée par la ligne rouge en pointillés, permettant au consommateur d'acheter plus de bières pour le même budget. La nouvelle tangente avec la courbe d'indifférence supérieure représente le nouvel optimum de consommation après la baisse de prix, montrant une augmentation de la consommation de bières.
L'effet de substitution est représenté par le mouvement le long de la courbe d'indifférence initiale jusqu'à la contrainte budgétaire fictive, qui a la même pente que la contrainte budgétaire initiale mais se situe plus à l'extérieur. Cela montre comment le consommateur réagirait à la baisse du prix des bières si son pouvoir d'achat restait le même, en substituant des bières aux kebabs puisque les bières sont devenues relativement moins chères.
L'effet de revenu est représenté par le mouvement vertical de la contrainte budgétaire fictive à la nouvelle contrainte budgétaire. Cet effet prend en compte l'augmentation du pouvoir d'achat qui permet au consommateur d'atteindre un niveau d'utilité plus élevé, en achetant plus de bières et potentiellement plus de kebabs aussi, si les deux sont des biens normaux.
Dans cet exemple, la combinaison de l'effet de substitution et de l'effet de revenu conduit à une augmentation de la consommation de bières, ce qui est cohérent avec la caractérisation de la bière en tant que bien ordinaire. Le nouveau point d'équilibre montre une plus grande consommation de bières et une consommation de kebabs soit inchangée, soit réduite, en fonction de la nature complémentaire ou substitutive des biens. Cela illustre bien comment les consommateurs réallouent leurs dépenses en réponse à des changements dans les conditions du marché.


== Décomposition de Slutstky : bien de Giffen ==
== Décomposition de Slutstky : bien de Giffen ==


Lorsque nous considérons un bien de Giffen, la décomposition de Slutsky permet de distinguer l'effet de substitution de l'effet revenu en réponse à une variation de prix.
Lorsque nous parlons d'un bien de Giffen, nous faisons référence à un type de bien inférieur pour lequel, de manière contre-intuitive, la demande augmente lorsque son prix augmente et diminue lorsque son prix baisse. Ce phénomène est une exception à la loi générale de la demande et est souvent difficile à observer en pratique.
 
Dans le cas d'un bien de Giffen, la baisse de prix déclenche à la fois un effet de substitution et un effet de revenu, comme pour tous les biens. Cependant, ce qui distingue un bien de Giffen, c'est que l'effet de revenu est plus fort que l'effet de substitution et agit dans la direction opposée.
 
L'effet de substitution, qui est toujours négatif, pousse le consommateur à consommer plus du bien dont le prix a baissé (dans ce cas, la bière), car il est devenu relativement moins cher par rapport aux autres biens. Si la bière était un bien ordinaire, cela entraînerait une augmentation de sa quantité demandée.


Dans le cas d'un bien de Giffen, la bière étant un bien inférieur, une augmentation du revenu entraîne une diminution de la consommation de bière. Cela va à l'encontre de la relation habituelle selon laquelle la consommation d'un bien augmente lorsque le revenu augmente.
Cependant, pour la bière en tant que bien de Giffen, l'effet de revenu (qui peut être positif ou négatif en fonction de la nature du bien) domine et opère dans le sens contraire. Lorsque le prix de la bière baisse, le pouvoir d'achat réel du consommateur augmente. Pour un bien de Giffen, cet accroissement du pouvoir d'achat conduit à une diminution de la consommation de la bière plutôt qu'à une augmentation, parce que le consommateur choisit d'utiliser son pouvoir d'achat accru pour acheter plus d'autres biens qu'il préfère, réduisant ainsi sa consommation du bien de Giffen. Cela signifie que la baisse de prix fait que le consommateur se sent suffisamment riche pour consommer moins du bien inférieur (la bière dans cet exemple) et plus d'autres biens.


L'effet de substitution : Cet effet est observé par un mouvement le long de la courbe d'indifférence initiale. Il indique que le consommateur ajuste sa consommation en réponse à la variation de prix tout en maintenant son niveau d'utilité constant. En d'autres termes, le consommateur se déplace vers des combinaisons de biens relativement moins chères en termes de rapport prix/utilité.
Dans un graphique de la décomposition de Slutsky pour un bien de Giffen, le nouvel optimum de consommation après la baisse de prix se situerait à un point où moins de bière est consommée par rapport à l'optimum initial, malgré la baisse de prix. La ligne de contrainte budgétaire se déplacerait vers la droite, comme pour un bien ordinaire, mais le point de tangence avec la courbe d'indifférence supérieure indiquerait une quantité inférieure de bière consommée. Cela serait dû au fait que l'effet de revenu, qui pousse à consommer moins de bière, surpasse l'effet de substitution, qui pousse à en consommer plus.[[Fichier:Décomposition de Slutstky bien de Giffen 1.png|400px|vignette|centré]]Le graphique illustre le concept de la décomposition de Slutsky appliqué à un bien de Giffen. Un bien de Giffen est un cas particulier de bien inférieur pour lequel l'effet de revenu l'emporte sur l'effet de substitution, entraînant une diminution de la quantité consommée en réponse à une baisse de prix.


L'effet revenu : Cet effet est observé par un déplacement sur une courbe d'indifférence inférieure. Il est important de noter que dans le cas d'un bien de Giffen, l'effet de revenu contraste avec l'effet de substitution. L'augmentation du revenu entraîne une diminution de la consommation de bière, ce qui signifie que le consommateur se tourne vers des combinaisons de biens moins préférées en raison de la variation de prix.
Sur le graphique, la contrainte budgétaire initiale (la ligne rouge solide) montre le budget et les prix initiaux des bières et des kebabs. L'optimum initial est le point de tangence entre cette contrainte budgétaire et la courbe d'indifférence la plus élevée que le consommateur peut atteindre avec son budget initial.


Dans le cas d'un bien de Giffen, l'effet de revenu est plus fort que l'effet de substitution, ce qui conduit à une diminution de la consommation de bière en réponse à la baisse de prix. Cette situation est atypique et se produit lorsque l'effet de revenu domine l'effet de substitution, entraînant une réaction inhabituelle de la consommation en fonction de la variation de prix.
Lorsque le prix de la bière diminue, la contrainte budgétaire tourne vers l'extérieur (la ligne rouge pointillée), ce qui indique normalement que le consommateur peut acheter plus de bière avec le même budget. Cependant, la décomposition de Slutsky nous montre comment décomposer cet effet en deux parties : l'effet de substitution et l'effet de revenu.


Il est important de noter que les biens de Giffen sont rares et difficiles à vérifier empiriquement, mais ils illustrent une exception à la relation traditionnelle entre le revenu, la consommation et les variations de prix.
L'effet de substitution est représenté par le mouvement le long de la courbe d'indifférence initiale jusqu'à la contrainte budgétaire fictive (la ligne verte pointillée) qui a la même pente que la contrainte budgétaire initiale. Cela illustre ce qui se passerait si le pouvoir d'achat du consommateur restait constant : le consommateur choisirait de consommer plus de bière simplement parce qu'elle est devenue relativement moins chère par rapport aux kebabs.


[[Fichier:Décomposition de Slutstky bien de Giffen 1.png|400px|vignette|centré]]
L'effet de revenu est représenté par le mouvement de la contrainte budgétaire fictive vers la nouvelle contrainte budgétaire. Pour un bien de Giffen, cet effet est si puissant qu'il pousse le consommateur à réduire sa consommation de bière malgré la baisse de prix, car le pouvoir d'achat accru permet au consommateur de réduire sa dépendance à un bien qu'il ne préfère pas vraiment. Ainsi, le consommateur se déplace vers un nouvel optimum où il consomme moins de bière par rapport à l'optimum initial.
 
Sur le graphique, cela est indiqué par le nouvel optimum situé à un point où la quantité de bière est inférieure à celle de l'optimum initial. Cela démontre la nature contre-intuitive du bien de Giffen : une baisse de prix entraîne une diminution de la quantité demandée, contrairement à ce que l'on observe avec des biens ordinaires où une baisse de prix entraîne généralement une augmentation de la quantité demandée.


== Fondements microéconomiques de la courbe de demande ==
== Fondements microéconomiques de la courbe de demande ==


La courbe de demande individuelle pour les kebabs est basée sur les fondements microéconomiques de la théorie du consommateur. Voici quelques points clés :
La loi de la demande est un principe fondamental en microéconomie qui stipule qu'il existe une relation inverse entre le prix d'un bien et la quantité de ce bien que les consommateurs sont prêts à acheter. Autrement dit, si le prix d'un bien augmente, la quantité demandée de ce bien tend à diminuer, et inversement, si le prix diminue, la quantité demandée augmente.


La loi de la demande : La loi de la demande stipule que la quantité demandée d'un bien varie inversement avec son prix, toutes choses étant égales par ailleurs. Cela signifie que lorsque le prix d'un bien augmente, la quantité demandée de ce bien tend à diminuer, et inversement, lorsque le prix diminue, la quantité demandée tend à augmenter. Cette relation inverse entre le prix et la quantité demandée est un principe fondamental de l'économie.
Pour démontrer comment cette loi s'applique à la demande individuelle pour un bien comme les kebabs, on peut envisager un consommateur typique qui fait ses choix de consommation en fonction de ses préférences, de son revenu et des prix des biens disponibles. Si les kebabs sont un bien normal pour ce consommateur, cela signifie que lorsque son revenu augmente, il achètera plus de kebabs, et si le prix des kebabs baisse, il en achètera également plus, parce que le bien est devenu relativement moins cher par rapport aux autres biens et/ou parce que le pouvoir d'achat du consommateur s'est accru.


Demande individuelle : La demande individuelle se réfère à la quantité d'un bien qu'un individu est prêt à acheter à différents niveaux de prix, en fonction de ses préférences et de sa contrainte budgétaire. Chaque individu a sa propre courbe de demande individuelle pour un bien spécifique, qui illustre la relation entre la quantité demandée et le prix, toutes les autres variables étant constantes.
Dans un contexte microéconomique, la courbe de demande individuelle pour les kebabs peut être construite en observant la quantité de kebabs que le consommateur choisit à différents niveaux de prix, tout en maintenant les autres facteurs constants (ceteris paribus). Si le bien est normal, cette courbe de demande individuelle aura une pente négative, reflétant la loi de la demande. Chaque point sur cette courbe représente un équilibre où le consommateur maximise son utilité compte tenu de son budget et du prix des kebabs.


Bien normal : Si le bien est considéré comme normal, c'est-à-dire que la demande de ce bien augmente lorsque le revenu du consommateur augmente, alors la courbe de demande individuelle pour ce bien sera décroissante par rapport au prix. Cela signifie que lorsque le prix du bien augmente, la quantité demandée de ce bien diminue, et vice versa. La relation inverse entre le prix et la quantité demandée reste valable même pour les biens normaux.
Pour arriver à la courbe de demande du marché pour les kebabs, on agrège les demandes individuelles de tous les consommateurs. La courbe de demande du marché illustre la quantité totale de kebabs que tous les consommateurs achèteront à chaque niveau de prix. Tout comme la courbe de demande individuelle pour un bien normal, la courbe de demande du marché aura tendance à être décroissante, indiquant que des prix plus bas incitent à une quantité demandée globalement plus élevée.


Il est important de noter que la forme précise de la courbe de demande individuelle peut varier en fonction des préférences individuelles, des revenus, des prix des biens substituts et complémentaires, ainsi que d'autres facteurs. La courbe de demande individuelle est donc spécifique à chaque individu et reflète ses choix de consommation en fonction des variations de prix.
Il est important de noter que des exceptions à cette loi générale de la demande existent, comme dans le cas des biens de Giffen ou des biens de luxe dont la demande peut augmenter avec le prix sous certaines conditions. Cependant, pour la majorité des biens normaux et des marchés, la courbe de demande décroissante demeure un outil fiable pour analyser le comportement des consommateurs.


[[Fichier:Demande individuelle pour les kebabs 1.png|400px|vignette|centré]]
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Lorsque l'on souhaite agréger les demandes individuelles, on additionne simplement les quantités désirées par chaque individu à chaque niveau de prix. Cela permet d'obtenir la demande totale du bien ou du service sur le marché.
Le graphique présenté illustre la relation entre le prix des bières et la quantité de kebabs demandée, et il met en évidence la construction de la courbe de demande pour les kebabs. Les courbes d'indifférence et les contraintes budgétaires sont tracées pour différents prix des bières, <math> P_k^1 </math>, <math> P_k^2 </math>, <math> P_k^3 </math>, et <math> P_k^4 </math>, avec <math> P_k^1 </math> étant le plus élevé et <math> P_k^4 </math> le plus bas.
 
À chaque niveau de prix des bières, nous avons un point de tangence entre la contrainte budgétaire et une courbe d'indifférence, indiquant l'optimum de consommation du consommateur pour cette paire de biens. Lorsque le prix des bières diminue, le consommateur est capable d'acheter plus de bières et de kebabs, mais la quantité optimale de kebabs change en fonction de l'effet combiné de substitution et de revenu.
 
En transférant ces optima sur le graphique inférieur, qui représente la courbe de demande pour les kebabs, nous voyons que la quantité de kebabs demandée varie en fonction du prix des bières. La courbe de demande pour les kebabs a une pente négative, ce qui indique qu'à mesure que le prix des bières diminue, la quantité demandée de kebabs augmente, suggérant que les kebabs sont un bien ordinaire.
 
Dans un scénario de bien de Giffen, la courbe de demande pourrait théoriquement présenter une pente positive, ce qui signifierait que la quantité demandée de kebabs diminue à mesure que le prix des bières diminue. Cependant, sur ce graphique, il n'y a pas d'indication que les kebabs sont un bien de Giffen. La relation démontrée ici est celle attendue pour un bien ordinaire, où une baisse de prix conduit à une augmentation de la quantité demandée, cohérente avec la loi de la demande.
 
Cependant, si le graphique avait montré une augmentation de la quantité demandée de bières avec une augmentation de leur prix, cela aurait pu être interprété comme indiquant que les bières sont un bien de Giffen. Dans ce cas, l'effet de revenu d'une augmentation du prix des bières serait tellement fort (en supposant que les bières prennent une grande part du budget) que le consommateur réduirait sa consommation d'autres biens (comme les kebabs) pour pouvoir continuer à consommer des bières, même avec leur prix plus élevé. Mais ce n'est pas ce que montre le graphique présenté.


Chaque individu a sa propre courbe de demande individuelle en fonction de ses préférences et de son revenu. En agrégeant ces demandes individuelles, on obtient la demande totale qui représente la somme des quantités demandées par tous les individus sur le marché.
L'agrégation des demandes individuelles en une demande totale ou de marché est une procédure standard en économie pour déterminer la quantité totale d'un bien ou service demandée à chaque niveau de prix. Puisque chaque individu a ses propres préférences et contraintes budgétaires, les courbes de demande individuelles peuvent varier considérablement. Pour obtenir la demande totale, on additionne simplement les quantités demandées par chaque consommateur pour chaque prix possible du bien.


À l'équilibre, tous les consommateurs cherchent à égaliser leur Taux Marginal de Substitution (TmS) au prix relatif : <math>TmS_1 = TmS_2 = \frac {P_k}{P_b} = P_k</math>. Cela signifie que le TmS de chaque consommateur entre les deux biens est égal au rapport des prix relatifs des biens. Dans ce cas, la bière est utilisée comme numéraire, ce qui signifie que son prix est fixé à 1 par commodité : <math>P_b = 1</math>.
À un niveau d'abstraction plus élevé, on peut dire qu'à l'équilibre sur un marché, chaque consommateur ajuste sa consommation de manière à ce que son Taux Marginal de Substitution (TmS) entre deux biens soit égal au rapport des prix de ces biens sur le marché. Le TmS représente la quantité d'un bien qu'un consommateur est prêt à abandonner pour obtenir une unité supplémentaire de l'autre bien, tout en maintenant son niveau d'utilité constant.


L'égalisation des TmS au prix relatif garantit que chaque consommateur alloue son budget de manière optimale entre les biens, maximisant ainsi son utilité sous contrainte budgétaire. Cette égalisation des TmS constitue une condition clé pour atteindre l'équilibre sur le marché et est essentielle dans l'agrégation des demandes individuelles.
L'égalité <math>TmS_1 = TmS_2 = \frac {P_k}{P_b} = P_k</math> exprime cette condition d'équilibre, où <math>P_k</math> et <math>P_b</math> représentent respectivement les prix des kebabs et des bières. Dans ce contexte, la bière est utilisée comme numéraire, c'est-à-dire comme référence de valeur, et son prix est fixé à 1 (<math>P_b = 1</math>) pour simplifier les calculs. Cela signifie que le prix des kebabs est exprimé en termes de bières. Par exemple, si <math>P_k = 2</math>, cela signifie que le prix d'un kebab équivaut au prix de deux bières.
 
L'agrégation des demandes est une étape cruciale pour la compréhension de l'interaction entre l'offre et la demande sur un marché, car elle permet de déterminer le prix d'équilibre et la quantité d'équilibre qui égalisent l'offre totale et la demande totale. C'est à ce point que le marché est dit "clairé", sans surplus ni pénurie de biens ou services.


[[Fichier:Agrégation de deux demandes individuelles 1.png|400px|vignette|centré]]
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Les trois graphiques fournissent une illustration visuelle de l'agrégation de la demande sur le marché à partir des demandes individuelles de deux consommateurs différents pour un bien donné.
Le premier graphique montre la courbe de demande individuelle <math>D_1</math> pour le premier consommateur. Cette courbe a une pente négative, ce qui est conforme à la loi de la demande : plus le prix <math>P</math> du bien est bas, plus la quantité <math>Q</math> demandée par ce consommateur est élevée. Le deuxième graphique présente la courbe de demande individuelle <math>D_2</math> pour un second consommateur, qui a également une pente négative.
Le troisième graphique combine les deux courbes de demande individuelles pour créer une courbe de demande totale du marché <math>D_{Totale}</math>. Pour obtenir cette courbe, les quantités demandées par les deux consommateurs sont additionnées à chaque niveau de prix. Par exemple, si à un prix de 3, le premier consommateur demande 30 unités du bien et le second en demande 50, la demande totale à ce prix sera de 80 unités.
L'agrégation de ces demandes individuelles reflète la quantité totale du bien que tous les consommateurs sur le marché sont prêts à acheter à chaque niveau de prix. Elle est cruciale pour les entreprises qui doivent comprendre la demande totale pour planifier leur production et pour les économistes qui analysent l'équilibre du marché.
Le texte mentionne également que, à l'équilibre, tous les consommateurs égalisent leur Taux Marginal de Substitution (TmS) au prix relatif du bien. Dans ce contexte, on suppose que la bière est le numéraire, ce qui signifie qu'elle sert de référence pour la valeur relative et que son prix est fixé à 1 ( <math>P_b = 1</math> ). Cette normalisation simplifie les calculs et les comparaisons en établissant une base de valeur commune. En conséquence, le TmS pour chaque consommateur par rapport au numéraire sera égal au prix du kebab <math>P_k</math>, puisque le prix de la bière est l'unité de compte. Cela illustre que, dans un marché en équilibre, les préférences individuelles (TmS) sont alignées avec les prix relatifs du marché, permettant une allocation des ressources conforme aux préférences et contraintes budgétaires des consommateurs.


= Demande de loisir et offre de travail =
= Demande de loisir et offre de travail =
== Le modèle d'offre de travail ==
== Le modèle d'offre de travail ==
Le modèle d'offre de travail permet d'analyser le comportement des ménages en termes de décision de travailler et de choix des heures de travail. Voici les éléments clés du modèle :


Préférences du ménage : L'individu exprime des préférences sur le temps de loisir (l) et la consommation agrégée (C). Ces préférences reflètent les trade-offs entre le temps alloué au travail et le temps alloué aux activités de loisir.
Dans le modèle d'offre de travail issu de la théorie du consommateur, l'analyse se concentre sur la façon dont les individus décident de répartir leur temps entre le travail et les loisirs. Les préférences pour le loisir (<math>l</math>) et la consommation agrégée (<math>C</math>) sont au cœur de ce modèle.


Temps de travail comme "mal" : Dans ce modèle, on peut supposer que le temps de travail est perçu comme un "mal". Cela signifie que plus l'individu travaille, moins il apprécie le travail supplémentaire. Par conséquent, les courbes d'indifférence de l'individu sont croissantes en fonction des heures de travail, ce qui signifie que l'individu préfère avoir plus de loisir et moins de temps de travail.
Lorsque le temps de travail est considéré comme un "mal", cela implique que les individus préfèrent avoir moins d'heures de travail et plus de loisirs, toutes choses égales par ailleurs. Cela se reflète dans la forme des courbes d'indifférence, qui seraient inclinées de telle manière que plus de loisirs sont préférés à plus de travail, si le niveau de consommation pouvait être maintenu.


Contrainte budgétaire : L'individu est confronté à une contrainte budgétaire, où sa consommation (C), dont le prix est normalisé à 1, doit être égale à son revenu, qui est déterminé par le salaire horaire (w) multiplié par le nombre d'heures de travail (h). Ainsi, l'équation de la contrainte budgétaire est C = wh.
La contrainte de l'individu est double. D'une part, il y a la contrainte de revenu, qui stipule que la consommation doit être financée par le revenu du travail. Le revenu est le produit du salaire horaire (<math>w</math>) par le nombre d'heures travaillées (<math>h</math>). Le prix de la consommation est normalisé à 1, ce qui simplifie l'expression de la contrainte budgétaire en termes de quantités de consommation et de loisir.


Contrainte de temps : L'individu est également confronté à une contrainte de temps total (T), qui se partage entre le temps de loisir (l) et le temps de travail (h). L'équation de la contrainte de temps est T = h + l, ce qui signifie que le temps total disponible est égal à la somme des heures de travail et du temps de loisir.
D'autre part, il y a la contrainte temporelle, où le temps total disponible (<math>T</math>) est limité et doit être réparti entre le travail et les loisirs. Cette contrainte temporelle est fondamentale car elle limite la quantité maximale de loisirs qu'une personne peut avoir et impose un arbitrage entre le travail et les loisirs.


Expression alternative de la contrainte budgétaire : La contrainte budgétaire peut également être exprimée en fonction du temps de loisir. On peut écrire C = w(T - l), ce qui signifie que la consommation est égale au salaire horaire multiplié par le temps total disponible moins le temps de loisir. On peut également réarranger cette équation pour obtenir C + wl = wT.
La contrainte budgétaire peut également être réécrite pour exprimer la consommation en fonction du loisir en soustrayant le temps de loisir du temps total disponible, multiplié par le salaire : <math>C = w(T - l)</math>. Une autre manière de réarranger cette équation donne <math>C + wl = wT</math>, ce qui montre directement comment la consommation plus la valeur du temps de loisir (évalué au salaire horaire) équivaut au revenu potentiel total si tout le temps disponible était consacré au travail.


Le modèle d'offre de travail permet d'analyser comment les ménages prennent des décisions quant à leur offre de travail en tenant compte de leurs préférences, de leurs contraintes budgétaires et de leurs contraintes de temps. Il permet de comprendre comment les individus optimisent leur allocation de temps entre travail et loisir pour maximiser leur utilité globale, tout en respectant les contraintes auxquelles ils sont confrontés.
Dans ce cadre, les individus maximisent leur utilité en choisissant une combinaison de consommation et de loisirs qui correspond à leur courbe d'indifférence la plus élevée, tout en respectant leurs contraintes budgétaires et temporelles. Les décisions d'offre de travail sont donc le résultat de l'équilibre entre la valeur accordée aux loisirs et la nécessité de générer un revenu pour consommer.


== Arbitrage consommation/loisir ==
== Arbitrage consommation/loisir ==
Le graphique ci-dessous illustre le compromis entre consommation et loisir dans le contexte du modèle d'offre de travail. La contrainte budgétaire est représentée par la droite avec la formule <math>C = wh</math>, où <math>C</math> représente la consommation et <math>h</math> les heures de travail, avec <math>w</math> étant le salaire horaire. Cette droite a une pente égale au salaire horaire, indiquant combien de consommation supplémentaire est possible pour chaque heure supplémentaire de travail.
[[Fichier:Arbitrage consommation loisir 1.png|400px|vignette|centré|Si h↑, 𝐶 doit également ↑ pour dédommager l'individu et maintenir son niveau d'utilité constant.]]
[[Fichier:Arbitrage consommation loisir 1.png|400px|vignette|centré|Si h↑, 𝐶 doit également ↑ pour dédommager l'individu et maintenir son niveau d'utilité constant.]]
Les courbes d'indifférence, qui montrent des combinaisons de consommation et de loisir entre lesquelles l'individu est indifférent (c'est-à-dire qu'il tire le même niveau d'utilité de chacune), sont convexes par rapport à l'origine. Cela indique que l'individu a une préférence pour une combinaison équilibrée de consommation et de loisir plutôt que pour des extrêmes de l'un ou de l'autre.
Le point d'équilibre, où une courbe d'indifférence touche la contrainte budgétaire, détermine l'offre optimale de travail <math>h^*</math> et la consommation correspondante <math>C^*</math>. À ce point, la pente de la courbe d'indifférence (le taux marginal de substitution entre loisir et consommation) est égale au salaire horaire. Cela signifie que l'individu ne peut pas augmenter son utilité en travaillant plus ou moins; il a atteint son optimum de loisir et de consommation.
L'arbitrage consommation/loisir est un concept clé dans ce modèle. Si l'individu travaille plus d'heures (<math>h</math> augmente), sa consommation (<math>C</math>) doit également augmenter pour compenser la perte de loisir et maintenir son niveau d'utilité constant. En d'autres termes, le supplément de revenu doit être suffisant pour que l'individu accepte de renoncer à son loisir, c'est-à-dire que la hausse de consommation doit compenser la baisse de bien-être liée à l'augmentation du temps de travail.
L'exemple donné suppose que <math>w = 50</math>, <math>T = 100</math>, et si <math>h = 40</math>, alors <math>C = 2000</math>. Cela implique que pour un salaire horaire de 50, si l'individu choisit de travailler 40 heures, il peut consommer pour une valeur de 2000. Si les heures de travail augmentent, la consommation doit augmenter proportionnellement pour que l'individu reste sur la même courbe d'indifférence, c'est-à-dire pour qu'il conserve le même niveau d'utilité.
Cette représentation graphique illustre l'équilibre entre travail et loisir que l'individu cherche à atteindre en tenant compte de son salaire horaire, de ses préférences et du temps total disponible.
L'image ci-dessous est un graphique typique utilisé dans l'analyse microéconomique pour décrire l'arbitrage entre consommation et loisir. Sur l'axe vertical, nous avons la consommation (<math>C</math>), et sur l'axe horizontal, le temps de loisir (<math>l</math>). La droite étiquetée "Contrainte" représente la contrainte budgétaire de l'individu, avec la formule <math>C + wl = wT</math>, où <math>w</math> est le salaire horaire et <math>T</math> est le temps total disponible. Cette équation montre que la consommation plus la valeur monétaire du loisir (<math>wl</math>) est égale à la valeur monétaire du temps total (<math>wT</math>).


[[Fichier:Arbitrage consommation loisir 2.png|400px|vignette|centré|Forme habituelle des courbes d'indifférence: 𝐶 et 𝑙 sont deux biens.]]
[[Fichier:Arbitrage consommation loisir 2.png|400px|vignette|centré|Forme habituelle des courbes d'indifférence: 𝐶 et 𝑙 sont deux biens.]]


== Lien entre le travail et le revenu non salarial ==
La pente de la contrainte budgétaire est négative, indiquée par la pente <math>= -w</math>. Cela signifie que pour chaque unité de temps de loisir que l'individu sacrifie, il gagne une quantité supplémentaire de consommation équivalente à son taux de salaire. Inversement, pour acquérir plus de loisir, l'individu doit réduire sa consommation par une quantité proportionnelle à son salaire horaire.
Dans le contexte de la relation entre le travail et le revenu non salarial, il est important de noter que le revenu salarial d'une personne est endogène, c'est-à-dire qu'il dépend de ses choix en matière d'heures de travail. Cependant, une personne peut également percevoir d'autres sources de revenu non salarial telles que des gains de loterie, des héritages ou des pensions. Il est donc pertinent de se demander ce qui se passe lorsque le revenu non salarial varie.


Lorsque l'on introduit un revenu non salarial, noté <math>\bar {R}</math>, dans la contrainte budgétaire, celle-ci se déplace parallèlement vers le haut en fonction du montant supplémentaire de revenu. La contrainte budgétaire peut être exprimée de la manière suivante :
Les courbes d'indifférence qui s'incurvent vers l'origine reflètent les préférences de l'individu entre la consommation et le loisir, deux biens considérés positifs. Ces courbes montrent les différentes combinaisons de consommation et de loisir qui offrent le même niveau d'utilité à l'individu. La forme convexe des courbes indique que l'individu fait face à un taux marginal de substitution décroissant, ce qui signifie que plus l'individu a de loisir, plus il est prêt à renoncer à une quantité supplémentaire de consommation pour obtenir une unité supplémentaire de loisir et vice-versa.


<math>C = w(T - l) + \bar {R}</math>  
Le point où la contrainte budgétaire et la courbe d'indifférence la plus élevée se touchent détermine l'équilibre de l'individu entre le loisir et la consommation (<math>C^*</math> et <math>l^*</math>). C'est le point où l'individu ne peut pas améliorer son niveau d'utilité sans déroger à sa contrainte budgétaire.


ou
Dans l'exemple fourni, avec un salaire horaire de <math>w = 50</math> et un temps total de <math>T = 100</math>, si l'individu choisit de prendre <math>l = 60</math> heures de loisir, sa consommation serait de <math>C = 2000</math> et le coût d'opportunité de son loisir serait <math>wl = 3000</math>. Par conséquent, le revenu total possible (<math>wT</math>) s'élèverait à <math>5000</math>. Cela montre que si l'individu choisit de ne pas travailler du tout, il pourrait théoriquement consommer pour une valeur équivalente à <math>5000</math>, mais le choix de loisir implique une consommation réduite en raison de la nécessité de respecter la contrainte budgétaire.


<math>C + wl = wT + \bar {R}</math>
En conclusion, ce graphique dépeint le compromis fondamental auquel est confronté un individu lorsqu'il décide de la répartition de son temps entre le travail et le loisir. Il illustre également comment l'individu évalue le coût d'opportunité entre ces deux biens précieux, la consommation et le loisir, pour atteindre un niveau optimal de satisfaction ou d'utilité.


En théorie, on pourrait s'attendre à ce que les heures de travail augmentent si le loisir est considéré comme un bien inférieur, c'est-à-dire que la demande de loisir diminue lorsque le revenu augmente. Cependant, les résultats empiriques et le bon sens indiquent que le loisir est en réalité un bien normal. Cela signifie que les individus ont tendance à réduire leurs heures de travail lorsque leur revenu global (y compris le revenu non salarial) augmente.
== Lien entre le travail et le revenu non salarial ==


Cela peut être illustré par un graphique où l'axe des abscisses représente le revenu total (salaire + revenu non salarial) et l'axe des ordonnées représente les heures de travail. On observe généralement une relation négative entre les heures de travail et le revenu total, ce qui signifie que les individus choisissent de travailler moins lorsque leur revenu global augmente.
Le lien entre le travail et le revenu non salarial est une composante intéressante de l'analyse économique du choix de loisir et de travail. Comme indiqué, le revenu salarial est déterminé par les heures de travail, reflétant un choix conscient de l'individu sur la quantité de temps à allouer au travail par rapport au loisir. Toutefois, lorsqu'il y a des sources de revenu non salarial, comme un héritage, des gains de loterie ou des pensions, cela ajoute une nouvelle dimension à la décision de l'individu.


Cette relation s'explique par le fait que les individus ont la possibilité de substituer une partie de leur revenu non salarial au travail. L'augmentation du revenu non salarial leur permet de satisfaire une partie de leurs besoins financiers sans avoir à consacrer autant de temps au travail rémunéré. Par conséquent, ils ont la liberté de réduire leurs heures de travail et d'allouer davantage de temps au loisir ou à d'autres activités non rémunérées.
L'introduction d'un revenu non salarial, noté <math>\bar{R}</math>, modifie la contrainte budgétaire de l'individu. Cette contrainte, sans le revenu non salarial, est initialement <math>C = w(T - l)</math> ou <math>C + wl = wT</math>, indiquant que la consommation et la valeur monétaire du loisir sont financées exclusivement par le revenu du travail. Avec un revenu non salarial, la contrainte budgétaire devient <math>C = w(T - l) + \bar{R}</math> ou <math>C + wl = wT + \bar{R}</math>, ce qui signifie que la consommation est financée à la fois par le revenu du travail et le revenu non salarial. Graphiquement, cela se traduirait par un déplacement vers le haut de la droite de contrainte budgétaire, reflétant le montant additionnel du revenu non salarial disponible pour la consommation.


En résumé, lorsque le revenu non salarial varie, la relation entre le travail et le revenu montre que les individus ont tendance à réduire leurs heures de travail avec l'augmentation du revenu total. Cette relation est soutenue par des résultats empiriques et reflète le fait que le loisir est généralement considéré comme un bien normal.
Si le loisir est considéré comme un bien inférieur, théoriquement, les individus pourraient augmenter leurs heures de travail lorsque leur revenu non salarial augmente, car ils privilégieraient la consommation sur le loisir. Cependant, comme l'indique la norme empirique et le bon sens, le loisir est généralement considéré comme un bien normal, ce qui signifie que la valeur que les individus attribuent au loisir augmente avec leur revenu. Par conséquent, à mesure que le revenu non salarial augmente, les individus ont tendance à réduire leurs heures de travail pour profiter davantage de leur temps libre, ce qui démontre une préférence pour un équilibre entre le travail et la qualité de vie.
 
Cela suggère que les augmentations de revenu non salarial ont un effet de revenu qui peut réduire l'offre de travail. L'effet de revenu, dans ce contexte, fait référence à la capacité accrue de consommer (ou d'épargner) sans avoir besoin de travailler davantage. Si l'individu valorise le loisir (qui est un bien normal), il choisira de consommer plus de loisir (c'est-à-dire travailler moins) lorsque son revenu non salarial augmente. Cela est souvent illustré dans les graphiques économiques par un déplacement vers un point sur une courbe d'indifférence avec un niveau d'utilité plus élevé, mais avec moins d'heures de travail.


== Variations du revenu non salariale ==
== Variations du revenu non salariale ==
Ce graphique illustre l'effet d'une augmentation du revenu non salarial sur le choix entre le loisir et le travail. L'axe horizontal représente le loisir (l), tandis que l'axe vertical représente la consommation (C). Le revenu non salarial (R̄) est représenté sur l'axe vertical par une ligne horizontale. L'augmentation du revenu non salarial est indiquée par une flèche vers le haut, montrant un gain de revenu non salarial tel qu'un héritage ou un gain de loterie.


[[Fichier:Choix consommateur Variations du revenu non salariale 1.png|400px|vignette|centré]]
[[Fichier:Choix consommateur Variations du revenu non salariale 1.png|400px|vignette|centré]]
Les trois droites (la rouge, la verte et la bleue) sont les contraintes budgétaires de l'individu qui indiquent les combinaisons possibles de loisir et de consommation que l'individu peut atteindre, en fonction de son revenu total (salaire plus revenu non salarial). Ces droites ont une pente négative car il y a un compromis entre loisir et consommation — plus l'individu prend de loisir (c'est-à-dire moins il travaille), moins il a de revenu salarial disponible pour la consommation.
Lorsque le revenu non salarial augmente, la contrainte budgétaire se déplace parallèlement vers le haut, indiquant que l'individu peut atteindre un niveau de consommation plus élevé sans travailler davantage. Les points sur les droites de contrainte budgétaire où les courbes d'indifférence (non affichées sur le graphique) seraient tangentes représentent les combinaisons optimales de loisir et de consommation pour l'individu.
Le passage de l'optimum initial (indiqué par le point sur la droite rouge) à l'optimum après l'augmentation du revenu non salarial (le point sur la droite verte) illustre que l'individu choisit plus de loisir (l'augmentation de l vers l') et donc travaille moins. Cela est cohérent avec l'idée que le loisir est un bien normal : comme la richesse de l'individu augmente grâce au revenu non salarial, sa demande de loisir augmente également.
Le texte accompagnant le graphique indique que suite à une augmentation du revenu sans modification du taux de salaire, l'individu souhaite augmenter sa consommation de loisir, car le loisir est considéré comme un bien normal. Cela signifie que le loisir a une élasticité-revenu positive : une augmentation du revenu entraîne une augmentation proportionnellement plus grande de la quantité demandée de loisir.
Ce phénomène est expliqué par l'effet de revenu, qui se produit lorsque l'augmentation du revenu permet aux individus de consacrer plus de temps au loisir, qu'ils valorisent davantage avec un revenu plus élevé. Ce comportement peut être attribué à la préférence pour une meilleure qualité de vie et à la valorisation du temps passé en dehors du travail, reflétant une tendance générale observée dans de nombreuses études empiriques.


== Lien entre le travail et le salaire ==
== Lien entre le travail et le salaire ==
Le lien entre le travail et le salaire peut être analysé en considérant les effets de revenu, de substitution et de dotation. Une variation du taux de salaire équivaut à un changement du prix du temps de loisir, qui devient plus cher avec une augmentation du salaire (représenté par w).


L'effet net sur les heures de travail sera la résultante des effets de revenu et de substitution qui se combinent. Cependant, si l'on considère que le loisir est un bien normal, cela implique que les effets de revenu et de substitution sont nécessairement antagonistes. En d'autres termes, une hausse du revenu augmente la demande de loisir et réduit l'offre de travail (effet de revenu), tandis que l'augmentation du prix du loisir réduit la demande de loisir (effet de substitution).
La relation entre le travail et le salaire dans le contexte microéconomique peut être analysée en considérant le taux de salaire comme le prix du temps de loisir. Lorsque le taux de salaire (<math>w</math>) augmente, le coût d'opportunité de prendre du temps pour les loisirs (ne pas travailler) augmente également, car chaque heure de loisir non travaillée représente maintenant une plus grande quantité de revenu salarial non gagné.
 
L'effet net sur les heures de travail est déterminé par l'interaction de l'effet de revenu et de l'effet de substitution. L'effet de substitution décrit comment les individus réagissent à une augmentation du prix du loisir (c'est-à-dire une augmentation du taux de salaire) : comme le loisir devient plus coûteux, les individus vont en consommer moins et travailler plus, car le travail a relativement plus de valeur. Cela tend à augmenter l'offre de travail.


Cet effet apparemment ambigu est en réalité dû à un troisième effet, appelé effet de dotation, qui se rajoute à l'effet de revenu proprement dit. L'effet de dotation reflète le fait que le temps de loisir reste toujours disponible quel que soit son prix. Ainsi, une hausse du taux de salaire correspond à un enrichissement de l'individu, ce qui peut influencer sa décision quant à la quantité de temps qu'il souhaite consacrer au travail et au loisir.
D'autre part, l'effet de revenu se produit parce que, avec un taux de salaire plus élevé, les individus se sentent plus riches – leur pouvoir d'achat a augmenté. Si le loisir est un bien normal, cela signifie que les individus vont demander plus de loisir lorsqu'ils sont plus riches, ce qui tend à réduire l'offre de travail.


En résumé, le lien entre le travail et le salaire est complexe et implique à la fois des effets de revenu, de substitution et de dotation. L'effet net sur les heures de travail dépendra de l'interaction entre ces différents effets, ainsi que des préférences individuelles de chaque travailleur.
Le troisième effet, l'effet de dotation, est lié au fait que l'individu reçoit une "dotation" de temps qu'il peut allouer au travail ou aux loisirs. L'augmentation du taux de salaire rend cette dotation de temps plus précieuse, car chaque heure a potentiellement plus de valeur monétaire. Cela renforce l'effet de revenu parce que l'individu est effectivement "plus riche" en termes de la valeur potentielle de son temps.


Deux cas possibles → cf. graphiques.
En conclusion, la décision de combien travailler face à une augmentation du taux de salaire dépend de la force relative de ces effets. Si l'effet de substitution domine, les individus vont travailler plus lorsque le taux de salaire augmente. Si l'effet de revenu est plus fort, ils vont travailler moins. Le résultat empirique souvent observé est que l'effet de substitution tend à dominer pour les petites augmentations de salaire, menant à une augmentation des heures travaillées, mais à mesure que les salaires deviennent très élevés, l'effet de revenu peut commencer à dominer, et les heures travaillées peuvent diminuer.


== Augmentation du salaire : offre du travail croissant ==
== Augmentation du salaire : offre du travail croissant ==


Lorsque le salaire augmente, l'individu est incité à offrir davantage de travail. Cela s'explique par le fait que l'effet de substitution, qui indique que le travail devient plus attrayant par rapport au loisir en raison de la hausse du salaire, domine l'effet de revenu.
L'interaction entre le travail et le salaire est au cœur de la théorie de l'offre de travail en économie. Lorsque le taux de salaire w augmente, le prix du temps passé en loisir augmente également, car chaque heure non travaillée représente un coût d'opportunité plus élevé en termes de revenu non gagné. En d'autres termes, le loisir devient plus coûteux en termes de salaire perdu pour chaque heure non travaillée.
 
Comme mentionné, il existe deux effets principaux qui influencent la décision d'une personne de travailler plus ou moins face à une augmentation de salaire :


L'effet de substitution encourage l'individu à substituer une plus grande quantité de travail au loisir, car le travail devient relativement plus rémunérateur. En d'autres termes, l'augmentation du salaire rend le travail plus attractif et incite l'individu à consacrer davantage de temps et d'efforts à travailler.
# Effet de substitution : Lorsque le salaire augmente, le coût d'opportunité du loisir augmente. Cela signifie que le loisir est relativement plus cher comparé au travail, incitant l'individu à substituer du loisir par du travail, ce qui augmente l'offre de travail. Cet effet pousse donc l'individu à travailler plus.
# Effet de revenu : D'un autre côté, un salaire plus élevé signifie également un revenu total plus élevé, ce qui peut permettre à l'individu d'acheter plus de tout, y compris du loisir. Si le loisir est un bien normal, l'effet de revenu entraînerait une augmentation de la consommation de loisir et donc une diminution de l'offre de travail. Cet effet pousse l'individu à travailler moins.


Cet effet de substitution l'emporte sur l'effet de revenu, qui est lié à l'augmentation du revenu total de l'individu. L'effet de revenu aurait tendance à réduire l'offre de travail, car une augmentation du revenu permet à l'individu de satisfaire certains besoins sans avoir à travailler davantage. Cependant, dans le cas où l'individu souhaite augmenter son temps de travail, l'effet de substitution est plus fort et prédomine, entraînant une offre de travail croissante.
Si l'effet de substitution domine l'effet de revenu, alors l'augmentation du salaire conduira à une augmentation de l'offre de travail : l'individu choisira de travailler plus d'heures pour profiter du salaire horaire plus élevé. Ce scénario est cohérent avec l'observation d'une offre de travail croissante lorsque le salaire augmente.


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La prédominance de l'effet de substitution sur l'effet de revenu est une situation où l'individu valorise le revenu supplémentaire qu'il peut gagner en travaillant plus à un taux de salaire plus élevé, plus que le loisir qu'il pourrait consommer avec ce revenu supplémentaire. Cela peut se produire dans divers contextes, par exemple, lorsque l'individu a des objectifs financiers spécifiques ou lorsqu'il y a une forte incitation à accumuler des ressources pour des raisons de sécurité ou d'investissement.[[Fichier:Choix du consommateur Augmentation du salaire offre du travail croissant.png|400px|vignette|centré]]Le premier graphique présente la relation entre la consommation (C) et les heures de loisir (l), tandis que le second illustre la relation entre le taux de salaire (w) et les heures de travail (h).
 
Sur le premier graphique, l'axe vertical représente la consommation, et l'axe horizontal représente les heures de loisir. La courbe de budget, qui montre les différentes combinaisons de loisir et de consommation que l'individu peut se permettre, pivote vers le haut lorsque le taux de salaire augmente (de wT à w'T). Ceci est indiqué par le texte "Suite à une augmentation du taux de salaire, la quantité optimale de temps de loisir diminue." Cela signifie que le coût d'opportunité du loisir est plus élevé avec un salaire plus élevé, ce qui conduit à une diminution du loisir et, par conséquent, à une augmentation des heures de travail, illustré par le déplacement de l'équilibre de l'individu de I* à I'*.
 
Le second graphique montre l'effet de l'augmentation du salaire sur l'offre de travail. L'axe vertical représente le taux de salaire et l'axe horizontal les heures de travail. Lorsque le salaire augmente de w à w', la quantité d'heures de travail fournies augmente de h* à h'*. Le texte "L'offre de travail est croissante. L'effet de substitution domine l'effet de revenu" explique que la réaction de l'individu à l'augmentation du salaire est de travailler plus, car l'effet de substitution (la tendance à substituer le loisir par le travail en raison de l'augmentation du coût d'opportunité du loisir) l'emporte sur l'effet de revenu (la tendance à consommer plus de loisir lorsque le revenu global augmente).
 
Dans ce contexte, l'effet de substitution est donc plus fort que l'effet de revenu, ce qui est caractéristique d'un scénario où le travail est considéré comme un bien inférieur par rapport au loisir. Cela signifie que l'individu préfère utiliser le revenu supplémentaire pour travailler moins et profiter de plus de loisir. Cependant, puisque le coût d'opportunité du loisir a augmenté, l'individu choisit de réduire le loisir et de travailler plus, ce qui entraîne une offre de travail croissante.
 
Cette analyse est cohérente avec la théorie économique standard, qui prédit que les individus répondront aux incitations économiques en ajustant leur offre de travail en fonction des changements dans le taux de salaire, tout en tenant compte de leurs préférences pour le loisir par rapport à la consommation.


== Augmentation du salaire : offre de travail décroissante ==
== Augmentation du salaire : offre de travail décroissante ==


Si l'individu souhaite réduire son temps de travail, l'effet de revenu domine l'effet de substitution, ce qui entraîne une offre de travail décroissante en réponse à une augmentation du salaire.
Dans le cas où l'effet de revenu domine l'effet de substitution, l'augmentation du salaire entraîne une offre de travail décroissante. Cela se produit lorsque, face à une hausse du taux de salaire, l'individu choisit d'utiliser une partie de son revenu supplémentaire pour "acheter" plus de loisirs plutôt que de travailler des heures supplémentaires. En d'autres termes, la valeur accordée au temps libre est plus élevée que celle du revenu supplémentaire obtenu en travaillant plus.  


L'effet de revenu se produit lorsque l'augmentation du salaire permet à l'individu de maintenir son niveau de revenu tout en travaillant moins. Avec un salaire plus élevé, l'individu peut se permettre de réduire son temps de travail tout en maintenant son niveau de consommation désiré. Par conséquent, l'effet de revenu encourage l'individu à réduire son offre de travail.
L'effet de revenu reflète le fait qu'avec un salaire plus élevé, un individu peut se permettre de maintenir son niveau de consommation antérieur tout en travaillant moins, car chaque heure travaillée est maintenant plus rémunératrice. Si l'individu valorise le temps libre plus que le revenu additionnel qu'il pourrait gagner, il va réduire son offre de travail. Cela implique que le loisir est un bien normal : comme le revenu augmente, la demande de loisir augmente également, réduisant ainsi le nombre d'heures offertes pour le travail.


En revanche, l'effet de substitution indique que le travail devient relativement plus attrayant par rapport au loisir en raison de l'augmentation du salaire. Cela inciterait l'individu à offrir davantage de travail. Cependant, dans le cas où l'individu souhaite réduire son temps de travail, l'effet de revenu prévaut et l'emporte sur l'effet de substitution.
Dans un graphique représentant cette situation, une augmentation du salaire déplacerait le point d'équilibre vers un niveau de consommation plus élevé mais avec moins d'heures de travail offertes. La courbe d'offre de travail dans ce cas serait inversée par rapport à celle montrée pour une offre de travail croissante, indiquant une courbe d'offre de travail qui se penche vers l'arrière à mesure que le salaire augmente.


Ainsi, lorsque l'individu souhaite réduire son temps de travail, l'effet de revenu dominant conduit à une offre de travail décroissante en réponse à une augmentation du salaire. Cette réduction de l'offre de travail permet à l'individu de consacrer plus de temps au loisir ou à d'autres activités non rémunérées tout en maintenant son niveau de revenu souhaité grâce à la hausse du salaire.
Cela peut être particulièrement vrai pour les individus ayant un certain niveau de richesse ou pour ceux qui valorisent fortement leur temps hors travail. L'offre de travail décroissante en réponse à l'augmentation des salaires est un phénomène souvent associé à des niveaux de revenu plus élevés, où les gains marginaux de loisirs deviennent plus attrayants que les gains marginaux de revenu supplémentaire.


[[Fichier:Choix du consommateur Augmentation du salaire offre du travail décroissant.png|400px|vignette|centré]]
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Ce graphique illustre parfaitement le concept d'une offre de travail décroissante en réponse à une augmentation du salaire, où l'effet de revenu domine l'effet de substitution.
Dans le graphique de gauche, qui montre la relation entre consommation et loisir, une augmentation du taux de salaire de <math>w</math> à <math>w'</math> entraîne une augmentation de la quantité optimale de temps de loisir, indiquée par le déplacement de l'optimum de <math>l^*</math> à <math>l^{h}</math>. Cela signifie que l'individu choisit de consacrer plus de temps au loisir plutôt qu'au travail, malgré la possibilité de gagner plus en travaillant plus d'heures au nouveau taux de salaire plus élevé. La courbe d'indifférence se déplace vers le haut, ce qui indique une préférence pour une combinaison de consommation et de loisir supérieure, avec une pente qui reflète le taux marginal de substitution entre le loisir et la consommation.
Le graphique de droite représente l'offre de travail en fonction du taux de salaire. Il montre que lorsque le taux de salaire augmente de <math>w</math> à <math>w'</math>, l'offre de travail passe de <math>h^*</math> à <math>h^{h}</math>, indiquant une réduction des heures de travail offertes. Cela illustre l'effet de revenu qui domine l'effet de substitution : l'individu préfère utiliser le revenu supplémentaire pour augmenter le temps de loisir plutôt que de travailler plus d'heures.
Ce comportement est cohérent avec la théorie du loisir comme bien normal, où les individus choisissent d'utiliser une partie de leur revenu supplémentaire pour augmenter leur bien-être par le biais de plus de temps libre. Ce phénomène peut être observé chez des personnes ayant déjà atteint un niveau de consommation qu'elles jugent satisfaisant ou chez celles dont le temps libre a une valeur particulièrement élevée.
La pente de la droite sur le graphique de droite illustre la relation entre les heures de travail et le salaire. Lorsque cette pente devient négative, cela indique que les individus réduisent leur offre de travail malgré une augmentation du salaire, mettant en évidence la dominance de l'effet de revenu sur l'effet de substitution. C'est un phénomène qui peut surprendre intuitivement, car on s'attendrait à ce que des salaires plus élevés entraînent une augmentation de l'offre de travail, mais il illustre la complexité des choix de loisir et de travail et l'importance des préférences individuelles.


= Choix intertemporel =
= Choix intertemporel =
== Consommation et épargne ==
== Consommation et épargne ==
Le modèle du choix du consommateur peut être étendu pour comprendre le comportement d'épargne des individus. Dans ce contexte, on suppose souvent que l'individu vit deux périodes de sa vie : une période d'activité où il gagne un revenu <math>R</math>  et peut consommer <math>C_J</math>, et une période d'inactivité où il est retraité et consomme l'épargne accumulée durant sa jeunesse, avec l'intérêt rapporté.


La contrainte budgétaire sur le cycle de vie peut être exprimée comme suit :
Le modèle du choix du consommateur décrit concerne le comportement d’épargne en prenant en compte le cycle de vie d'un individu. Le modèle suppose que l'individu traverse deux périodes principales de sa vie : la jeunesse, où il est actif et gagne un revenu, et la vieillesse, où il est à la retraite et vit de ses économies.
 
Pendant la période d'activité, l'individu perçoit un revenu <math>R</math> et décide de la quantité <math>C_J</math> à consommer. Tout revenu non consommé durant cette période est épargné pour la retraite. L'épargne accumulée, plus les intérêts gagnés, est disponible pour la consommation durant la période de vieillesse. L'équation donnée <math>CV = (R - C_J)(1 + i)</math> exprime la consommation durant la vieillesse (<math>C_V</math>), qui est égale au montant épargné (<math>R - C_J</math>) augmenté des intérêts accumulés (<math>(1 + i)</math>).


<math>C_V + C_J(1 + i) = R(1 + i)</math>
La contrainte budgétaire intertemporelle peut être exprimée par la formule <math>C_V + C_J(1 + i) = R(1 + i)</math>. Cette équation montre que la consommation totale sur les deux périodes de la vie, ajustée par le taux d'intérêt <math>i</math>, est égale au revenu total ajusté par ce même taux d'intérêt. Le terme <math>(1 + i)</math> représente le coût d'opportunité de consommer aujourd'hui plutôt qu'à l'avenir, car consommer une unité de plus aujourd'hui signifie renoncer à <math>(1 + i)</math> unités de consommation future en raison de l'intérêt que l'on aurait pu gagner.


<math>C_V</math> représente la valeur de consommation de la période de retraite, <math>C_J</math> représente la consommation de la période d'activité, <math>i</math> est le taux d'intérêt et <math>(1 + i)</math> représente le prix relatif de la consommation présente par rapport à la consommation future.
Le taux d'intérêt <math>i</math> joue un rôle crucial dans les décisions d'épargne et de consommation. Un taux d'intérêt plus élevé incite à épargner plus durant la jeunesse car la récompense pour avoir différé la consommation, c'est-à-dire le montant des intérêts gagnés, est plus grande. À l'inverse, un taux d'intérêt plus bas peut encourager une consommation plus immédiate et donc une épargne moindre.


Cette équation reflète le fait que la consommation future (période de retraite) est financée par l'épargne accumulée durant la période d'activité, avec l'intérêt rapporté. Le terme <math>C_V</math> représente donc la consommation future actualisée au taux d'intérêt. Le terme <math>C_J(1 + i)</math> représente la consommation présente actualisée au taux d'intérêt.
Ce modèle illustre l'importance de la planification financière et des préférences temporelles dans les décisions économiques personnelles, et comment les taux d'intérêt influencent le comportement d'épargne au cours de la vie d'un individu.


Le taux d'intérêt (<math>i</math>) joue un rôle clé dans cette équation en tant que coût d'opportunité de la consommation présente. Il indique combien la consommation présente doit être sacrifiée en termes de consommation future pour maintenir l'équilibre entre les deux périodes de la vie de l'individu.
== Consommation et épargne : équilibre ==


Cette contrainte budgétaire sur le cycle de vie permet de modéliser le comportement d'épargne des individus en tenant compte de leurs revenus, de leur consommation et de leurs décisions d'accumuler de l'épargne pour financer leur consommation future lorsqu'ils seront retraités.
Ce graphique économique illustre le comportement d'épargne et de consommation sur le cycle de vie d'un individu en fonction d'un modèle intertemporel. Le graphique montre une courbe de contrainte budgétaire qui représente toutes les combinaisons possibles de consommation au cours de deux périodes de la vie d'une personne : pendant qu'elle est jeune et active (<math>C_J</math>) et pendant qu'elle est âgée et retraitée (<math>C_V</math>).


== Consommation et épargne : équilibre ==
[[Fichier:Choix du consommateur Consommation et épargne équilibre 1.png|400px|vignette|centré]]
[[Fichier:Choix du consommateur Consommation et épargne équilibre 1.png|400px|vignette|centré]]
La droite de contrainte budgétaire a une pente de <math>-1/(1+i)</math>, indiquant que pour chaque unité supplémentaire de consommation différée à l'avenir, l'individu doit réduire sa consommation présente de <math>1/(1+i)</math> unités en raison du taux d'intérêt <math>i</math>. Cela montre le coût d'opportunité de la consommation présente en termes de consommation future.
Le point où une courbe d'indifférence touche la contrainte budgétaire est le point d'équilibre (<math>C_J^*</math>, <math>C_V^*</math>). Ce point d'équilibre représente la combinaison optimale de consommation présente et future pour l'individu, en fonction de ses préférences, de son revenu et du taux d'intérêt. L'épargne en période de jeunesse est représentée par la distance horizontale entre le revenu de l'activité et la consommation présente, <math>C_J^*</math>.
Les courbes d'indifférence indiquées par des arcs vert et orange montrent des niveaux différents de satisfaction ou d'utilité, <math>U(C_J, C_V)</math>, que l'individu peut atteindre avec différentes combinaisons de consommation présente et future. Le Tms ou taux marginal de substitution est le taux auquel l'individu est prêt à substituer la consommation future à la consommation présente sans changer son niveau d'utilité. Cela reflète les préférences de l'individu pour la consommation à différents moments de sa vie.
Deux cas extrêmes sont illustrés sur le graphique : si <math>C_J = 0</math>, cela signifie que tout le revenu est épargné pour la consommation future. Inversement, si <math>C_V = 0</math>, tout le revenu est consommé dans le présent et rien n'est épargné pour l'avenir. Ces deux points montrent les préférences pour la consommation immédiate versus la consommation différée.
L'analyse de ce graphique permet de comprendre comment les individus répartissent leur revenu entre consommation et épargne au cours de leur vie en tenant compte du taux d'intérêt, des préférences temporelles et de la contrainte budgétaire. Cela montre également l'importance des décisions financières intertemporelles et comment ces décisions peuvent être influencées par différents facteurs économiques comme les variations du taux d'intérêt.


== Changement du taux d'intérêt ==
== Changement du taux d'intérêt ==
Lorsque le taux d'intérêt augmente, cela a deux effets contradictoires sur le comportement de consommation des individus.


D'une part, un taux d'intérêt plus élevé rend la consommation présente plus chère en termes de consommation future. Cela crée un effet de substitution, incitant les individus à réduire leur consommation présente et à privilégier l'épargne en vue d'une consommation future. En d'autres termes, une augmentation du taux d'intérêt renforce l'incitation à différer la consommation et à épargner davantage.
L'augmentation du taux d'intérêt influence de manière complexe le comportement de consommation et d'épargne des individus.


D'autre part, une hausse du taux d'intérêt augmente également le rendement de l'épargne existante. Cela se traduit par un revenu supplémentaire provenant de l'épargne, ce qui a un effet de revenu positif sur la consommation présente. L'individu peut être incité à augmenter sa consommation immédiate en raison de ce revenu supplémentaire généré par l'épargne.
Quand le taux d'intérêt monte, le coût d'opportunité de la consommation immédiate augmente : consommer aujourd'hui signifie renoncer à une quantité plus importante de consommation future à cause des intérêts additionnels qui auraient pu être gagnés sur l'épargne. Cet aspect est capturé par l'idée que la consommation courante devient plus coûteuse par rapport à la consommation future. C'est l'effet de substitution, qui incite les individus à reporter leur consommation vers le futur pour profiter des taux d'intérêt plus élevés sur leur épargne.


Ces deux effets, l'effet de substitution et l'effet de revenu, sont antagonistes. L'effet de substitution pousse à une réduction de la consommation présente, tandis que l'effet de revenu pousse à une augmentation de la consommation présente. L'effet net sur la consommation dépendra de l'intensité relative de ces deux effets et des préférences individuelles.
Parallèlement, l'augmentation du taux d'intérêt augmente également le revenu de l'épargne. Cela signifie que pour un même montant épargné, l'individu dispose désormais d'un revenu plus élevé, ce qui peut l'inciter à augmenter sa consommation présente. C'est l'effet de revenu, qui a tendance à encourager une consommation plus immédiate car l'individu se sent plus riche grâce aux revenus d'intérêts accrus.


En somme, un taux d'intérêt plus élevé incite à épargner davantage et à différer la consommation, mais il peut également augmenter le revenu de l'épargne, ce qui peut pousser à une augmentation de la consommation présente. Le résultat final dépendra de l'équilibre entre ces deux effets et des préférences individuelles en matière de consommation et d'épargne.
Ces deux effets, de substitution et de revenu, sont antagonistes :


Deux cas possibles → cf. graphiques.
# Si l'effet de substitution domine, l'individu va choisir de travailler plus et d'épargner davantage en réponse à l'augmentation du taux d'intérêt, réduisant ainsi sa consommation présente en faveur d'une consommation future plus importante.
# Si l'effet de revenu prévaut, l'individu se sent suffisamment riche pour privilégier la consommation immédiate, même si cela signifie épargner moins, malgré le taux d'intérêt plus élevé.
 
L'effet net de ces deux forces opposées dépendra des préférences spécifiques de l'individu, de son degré de patience ou d'impatience temporelle, et d'autres facteurs personnels et financiers. En général, les économistes analysent les données empiriques pour déterminer quel effet tend à prédominer dans des populations spécifiques ou sous certaines conditions économiques.


== Augmentation du taux d’intérêt et décision d’épargne ==
== Augmentation du taux d’intérêt et décision d’épargne ==
Les deux graphiques suivants illustrent l'impact d'une augmentation du taux d'intérêt sur la consommation et l'épargne à deux périodes de la vie d'une personne, pendant les années d'activité (jeunesse) et pendant la retraite (vieillesse).


[[Fichier:Choix du consommateur Augmentation du taux d’intérêt et décision d’épargne 1.png|400px|vignette|centré]]
[[Fichier:Choix du consommateur Augmentation du taux d’intérêt et décision d’épargne 1.png|400px|vignette|centré]]


= Résumé =
Dans le graphique de gauche, nous voyons que suite à une hausse du taux d'intérêt, l'individu augmente son épargne, ce qui est indiqué par le déplacement de la consommation pendant les années d'activité <math>C_J</math> vers la gauche, de <math>C_J</math> à <math>C_J'</math>. Cette réduction de la consommation actuelle au profit de l'épargne montre que l'effet de substitution domine l'effet de revenu. L'individu choisit d'épargner plus car le taux d'intérêt plus élevé rend l'épargne plus attractive (le coût d'opportunité de la consommation présente augmente). Ainsi, la consommation future pendant la retraite <math>C_V</math> augmente, passant de <math>C_V</math> à <math>C_V'</math>, grâce à l'épargne supplémentaire investie et aux intérêts composés.
Le consommateur optimise son choix en sélectionnant le point de sa contrainte budgétaire qui permet d’atteindre la courbe d’indifférence la plus éloignée de l'origine.
 
Le graphique de droite montre un scénario où, après l'augmentation du taux d'intérêt, l'individu réduit son épargne (le déplacement de <math>C_J</math> vers la droite à <math>C_J'</math>). Cela suggère que l'effet de revenu l'emporte sur l'effet de substitution : l'individu se sent plus riche du fait de l'augmentation du revenu de l'épargne et décide donc de consommer davantage dans le présent. Cependant, l'impact sur la consommation pendant la retraite <math>C_V</math> est incertain, car il dépend du degré auquel l'effet de revenu dépasse l'effet de substitution. Si l'effet de revenu est suffisamment fort, il est possible que la consommation future augmente également (de <math>C_V</math> à <math>C_V'</math>), malgré la réduction de l'épargne, car l'individu profite de la hausse du revenu d'intérêt.


Lorsque le prix d’un bien diminue, l’impact sur le choix du consommateur peut être décomposé en un effet de revenu et un effet de substitution.
Ces graphiques illustrent la nature complexe des décisions d'épargne intertemporelles. Les individus doivent évaluer leur préférence pour la consommation immédiate par rapport à la consommation future, tout en tenant compte des incitations fournies par le taux d'intérêt. Les économistes s'appuient sur ces types de modèles pour prédire les comportements d'épargne et de consommation et pour comprendre comment les politiques d'intérêt influencent l'économie globale.


L’effet de revenu est la variation de la consommation due à l'augmentation de pouvoir d'achat provoqué par la baisse de prix. Il se traduit par un déplacement vers une courbe d’indifférence plus éloignée. Pour les biens normaux l’effet revenu est positif (la demande pour le bien augmente si le revenu augmente); pour le biens inférieurs l’effet revenu est négatif (la demande pour le bien augmente si le revenu diminue).
= Résumé =


L’effet de substitution est la variation de la consommation due au changement de prix relatif qui incite l’individu à consommer davantage du bien devenu relativement moins cher. L’effet de substitution se traduit par un déplacement le long de la même courbe d'indifférence de départ.
Lorsqu'un consommateur fait face à des décisions économiques, il cherche à optimiser son utilité en trouvant le point sur sa contrainte budgétaire qui correspond à la courbe d’indifférence la plus haute atteignable, maximisant ainsi son bien-être. La baisse du prix d'un bien entraîne deux conséquences principales : l'effet de revenu et l'effet de substitution. L'effet de revenu découle de l'augmentation du pouvoir d'achat suite à la baisse du prix, ce qui peut conduire à une augmentation de la demande si le bien est normal ou à une diminution si le bien est inférieur. L'effet de substitution se produit lorsque les consommateurs réagissent au changement de prix relatif en achetant plus du bien qui est devenu relativement moins cher, sans que leur pouvoir d'achat n'ait changé.


La théorie du choix du consommateur permet aussi de comprendre :
La théorie du choix du consommateur explique également des phénomènes plus nuancés tels que les biens de Giffen, où une augmentation de prix peut paradoxalement entraîner une augmentation de la quantité demandée. De même, cette théorie aide à comprendre les réactions de l'offre de travail aux changements de salaire. Des salaires plus élevés pourraient inciter certains à offrir plus de travail en raison de l'effet de substitution, tandis que d'autres pourraient choisir de travailler moins, privilégiant le loisir grâce à l'effet de revenu. Par ailleurs, des taux d'intérêt accrus peuvent influencer l'épargne de deux façons : ils peuvent stimuler l'épargne en rendant l'abstention de consommation présente plus rémunératrice, ou ils peuvent réduire l'incitation à épargner si l'effet de revenu, c'est-à-dire la sensation d'une richesse accrue due à de meilleurs retours sur investissement, prédomine. Ces interactions sont fondamentales pour décrypter le comportement des consommateurs et les réponses aux politiques économiques.
*comment les courbes de demande peuvent potentiellement être croissantes (biens de Giffen).
*comment des salaires plus élevés peuvent faire augmenter ou diminuer la quantité de travail offerte.
*comment des taux d’intérêt plus élevés peuvent conduire à une augmentation ou à une diminution de l’épargne.


= Annexes =
= Annexes =
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[[Catégorie:Giovanni Ferro-Luzzi]]
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Version actuelle datée du 29 février 2024 à 00:28


Le choix du consommateur dans l'économie repose sur la quête de maximiser son bien-être ou son utilité, tout en étant limité par les contraintes budgétaires. Cette théorie économique du choix du consommateur est essentielle pour comprendre comment les individus prennent des décisions concernant la consommation de biens et services. Elle repose sur l'idée que les consommateurs cherchent à obtenir la plus grande satisfaction possible de leur consommation, compte tenu de leur budget disponible.

L'utilité représente la satisfaction ou le bien-être tiré de la consommation, et elle varie selon les préférences individuelles. Les consommateurs sont confrontés à une contrainte budgétaire qui représente leurs limites financières, définies par leur revenu et les prix des biens et services. Cette contrainte influence directement les possibilités de consommation.

Les biens consommés peuvent être classifiés en plusieurs catégories en fonction de la manière dont la demande réagit aux variations de revenu et de prix. Par exemple, la demande pour des biens normaux augmente avec le revenu, tandis que celle pour des biens inférieurs diminue. Les biens de luxe et de première nécessité sont d'autres catégories définies par leur élasticité de demande relative au revenu.

Les variations de prix entraînent deux phénomènes principaux : l'effet de substitution, où les consommateurs optent pour des biens moins chers, et l'effet de revenu, qui reflète le changement de pouvoir d'achat dû aux modifications de prix. Ces effets expliquent comment les consommateurs ajustent leurs choix en réponse aux changements économiques.

Au-delà de la consommation immédiate, la théorie du choix du consommateur s'étend aux décisions intertemporelles, comme l'épargne et l'offre de travail. Les consommateurs planifient leur consommation sur le long terme, prenant en compte des facteurs comme les taux d'intérêt et l'inflation, pour répartir leur consommation de manière optimale au fil du temps.

La combinaison optimale de consommation, où les consommateurs atteignent le niveau le plus élevé d'utilité compte tenu de leur budget, est déterminée par le point de tangence entre la courbe d'indifférence et la ligne de contrainte budgétaire. Ce point illustre le compromis que les consommateurs doivent faire entre différents biens pour maximiser leur satisfaction.

La théorie du choix du consommateur offre un cadre pour analyser comment les individus prennent des décisions rationnelles en matière de consommation, d'offre de travail et d'épargne. Elle permet d'évaluer l'impact des politiques économiques sur le comportement des consommateurs et sur l'allocation des ressources dans l'économie, en soulignant l'importance des préférences individuelles, du revenu et des prix dans ces décisions.

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Optimisation sous contrainte et courbe de demande[modifier | modifier le wikicode]

La choix optimal[modifier | modifier le wikicode]

L'optimisation sous contrainte et la courbe de demande sont des concepts clés dans l'analyse du choix optimal du consommateur en économie. Ces idées nous permettent de comprendre comment, face à des ressources limitées, un individu peut faire des choix qui maximisent son bien-être ou son utilité. La visualisation de ce processus à travers une analyse graphique, qui combine la contrainte budgétaire et les courbes d'indifférence, fournit une illustration claire et directe de la prise de décision du consommateur.

La contrainte budgétaire représente les limitations financières auxquelles l'individu est soumis. Elle est déterminée par le revenu disponible et les prix des biens et services. Graphiquement, cette contrainte est représentée par une droite dont la pente est négative, reflétant le fait que pour acquérir plus d'un bien, le consommateur doit renoncer à une certaine quantité de l'autre bien, compte tenu de son budget limité.

Les courbes d'indifférence, d'autre part, illustrent les différentes combinaisons de biens entre lesquelles le consommateur est indifférent, c'est-à-dire les combinaisons qui lui procurent le même niveau d'utilité. Ces courbes sont généralement convexes par rapport à l'origine, indiquant que le consommateur est prêt à substituer un bien par un autre, mais avec un taux de substitution diminuant à mesure que la quantité d'un bien augmente.

Le choix optimal du consommateur est trouvé au point où la contrainte budgétaire est tangente à la courbe d'indifférence la plus élevée possible. Ce point de tangence représente la combinaison de biens qui maximise l'utilité du consommateur dans les limites de son budget. La courbe d'indifférence qui touche la contrainte budgétaire à ce point montre le niveau maximal d'utilité que le consommateur peut atteindre avec son revenu.

Cette interaction entre la contrainte budgétaire et les courbes d'indifférence est fondamentale pour dériver la courbe de demande du consommateur. La courbe de demande illustre comment la quantité demandée d'un bien varie en réponse à des changements dans son prix, en tenant compte de l'effet de substitution et de l'effet de revenu. Lorsque le prix d'un bien change, cela modifie la pente de la contrainte budgétaire, et donc le point de tangence avec les courbes d'indifférence se déplace, reflétant un changement dans la combinaison optimale de consommation.

L'analyse graphique de l'optimisation sous contrainte fournit une méthode intuitive pour comprendre le comportement de choix du consommateur. Elle montre comment, en équilibrant les désirs et les ressources limitées, les individus parviennent à des décisions qui maximisent leur satisfaction dans le cadre de leurs contraintes budgétaires.

Choix du consommateur choix optimal 1.png

Ce graphique est typique de la théorie du choix du consommateur en économie, illustre l'optimisation sous contrainte budgétaire. Sur l'axe des abscisses, nous avons la quantité de kebabs, et sur l'axe des ordonnées, la quantité de bières. Les courbes représentent les courbes d'indifférence qui montrent différentes combinaisons de bières et de kebabs entre lesquelles le consommateur est indifférent, c'est-à-dire qu'il tire le même niveau d'utilité de chaque combinaison de points sur une même courbe.

La droite qui traverse le graphique est la contrainte budgétaire, indiquant toutes les combinaisons de bières et de kebabs que le consommateur peut se permettre avec son budget actuel. Les points A, B, C, D et E indiquent différents points de tangence entre les courbes d'indifférence et la contrainte budgétaire, représentant des paniers de consommation alternatifs qui sont atteignables et qui maximisent l'utilité du consommateur.

Le Taux Marginal de Substitution (TMS), noté sur le graphique, indique la quantité d'un bien que le consommateur est prêt à abandonner pour obtenir une unité supplémentaire de l'autre bien, tout en maintenant le même niveau d'utilité. Lorsque le TMS est supérieur au rapport des prix (), cela signifie que le consommateur valorise une bière plus qu'un kebab, et vice versa.

Au point E, le TMS est égal au rapport des prix, ce qui indique que le consommateur substitue les bières et les kebabs de manière à ce que la perte d'utilité due à la consommation d'une unité de moins d'un bien soit exactement compensée par l'utilité gagnée en consommant une unité supplémentaire de l'autre bien. C'est ce point qui est généralement considéré comme le choix optimal du consommateur, car il maximise l'utilité compte tenu de la contrainte budgétaire.

Ce graphique est également utile pour analyser les effets des changements de prix ou de revenu. Par exemple, si le revenu du consommateur augmentait, la contrainte budgétaire se déplacerait vers l'extérieur, permettant d'atteindre des courbes d'indifférence plus élevées et donc un niveau d'utilité supérieur. Si le prix d'un des biens changeait, la pente de la contrainte budgétaire changerait, ce qui entraînerait un ajustement dans le choix optimal de consommation.

L'analyse graphique comme celle présentée dans l'image est un outil puissant pour comprendre la prise de décision des consommateurs et les implications des changements de politique économique sur la consommation individuelle.

Interprétation[modifier | modifier le wikicode]

L'analyse du graphique permet de comprendre les choix de consommation d'Amy face à différentes combinaisons de biens représentées par les paniers A, B, C, D et E. Chaque panier propose une combinaison différente de bières et de kebabs.

Le panier A représente un point où Amy ne dépense pas tout son revenu. Bien qu'il soit économiquement réalisable, il n'est pas optimal car il existe des combinaisons de biens qui lui procureraient une plus grande satisfaction sans excéder son budget. Amy ne choisira donc pas ce panier car elle préférerait se déplacer vers une courbe d'indifférence plus élevée, maximisant ainsi son utilité sans pour autant dépasser ses moyens.

Le panier D illustre une situation où les désirs d'Amy excèdent son budget : les quantités de bières et de kebabs désirées ne sont pas atteignables avec son revenu actuel. Cela signifie que le panier D est hors de portée et ne peut être considéré comme une option viable.

Les paniers le long de la contrainte budgétaire montrent que bien que les dépenses correspondent au revenu d'Amy, les niveaux de satisfaction varient. Tous les points sur cette droite ne sont pas équivalents en termes d'utilité pour Amy, car ils ne se situent pas sur la même courbe d'indifférence.

Le panier E est le seul qui optimise le bien-être d'Amy. À ce point, le Taux Marginal de Substitution (TmS), qui est le taux d'échange subjectif d'Amy entre les bières et les kebabs, est égal au prix relatif, qui est le taux d'échange de marché. Cela signifie qu'au panier E, la contrainte budgétaire est tangente à la courbe d'indifférence, indiquant que c'est le niveau de consommation où Amy obtient la plus grande satisfaction possible avec son budget.

Le panier B respecte la contrainte budgétaire, mais se trouve sur une courbe d'indifférence moins élevée, plus proche de l'origine, ce qui signifie un niveau de bien-être inférieur pour Amy. Ici, le TmS est plus élevé que le taux d'échange de marché, indiquant que Amy valorise les bières beaucoup plus que les kebabs. Elle pourrait augmenter son bien-être en consommant plus de kebabs, qui sont relativement moins chers, et moins de bières.

Enfin, le panier C est également sur la contrainte budgétaire mais sur une courbe d'indifférence inférieure, comme le panier B. Le TmS ici est inférieur au taux d'échange de marché, indiquant que le kebab est moins valorisé par Amy comparativement à son prix de marché. Pour accroître son bien-être, Amy devrait consommer moins de kebabs et plus de bières, qui lui procurent plus de satisfaction par unité de dépense.

En somme, ces différentes configurations illustrent comment la théorie du choix du consommateur peut être appliquée pour comprendre les décisions d'optimisation sous contrainte et comment les consommateurs ajustent leur consommation pour atteindre le maximum de bien-être possible dans le cadre de leur budget.

Condition d'équilibre[modifier | modifier le wikicode]

La condition d'équilibre dans le contexte de la théorie du choix du consommateur est fondamentale pour déterminer le panier de biens optimal que le consommateur choisira. Cette condition est exprimée par l'égalité entre le Taux Marginal de Substitution (TmS) et le rapport des prix des biens en question. Mathématiquement, cette égalité est représentée comme suit :

est l'utilité marginale des kebabs, est l'utilité marginale des bières, est le prix des kebabs, et est le prix des bières.

Cette équation peut être réinterprétée pour refléter l'utilité marginale par unité de dépense pour chaque bien :

Cela signifie que l'utilité marginale de la dépense (ou l'utilité marginale d'un franc dépensé) sur les kebabs doit être égale à l'utilité marginale de la dépense sur les bières. L'expression indique combien d'unités d'un bien peuvent être achetées avec un franc. Lorsqu'on multiplie cela par l'utilité marginale d'une unité du bien, , on obtient l'utilité marginale d'un franc dépensé sur ce bien.

À l'équilibre, il est donc nécessaire que l'utilité tirée de chaque dernier franc dépensé sur les kebabs soit équivalente à celle obtenue pour les bières. Autrement dit, un consommateur à l'équilibre ne peut augmenter son bien-être en réallocant ses dépenses entre les kebabs et les bières ; le bien-être additionnel qu'il reçoit de chaque franc dépensé est optimisé et égalisé entre les deux biens.

Démonstration formelle[modifier | modifier le wikicode]

La démonstration formelle du problème du consommateur illustre la manière dont un individu maximise son utilité en choisissant la meilleure combinaison possible de biens (bières et kebabs ) tout en respectant sa contrainte budgétaire . L'équation de maximisation de l'utilité sous contrainte budgétaire peut être formalisée comme suit :

sous la contrainte: .

Pour simplifier le problème, la contrainte budgétaire peut être insérée directement dans la fonction d'utilité en résolvant pour , ce qui donne :

.

La condition de premier ordre pour un maximum (CPO), qui est nécessaire pour trouver la quantité optimale de bières , est obtenue en dérivant la fonction d'utilité par rapport à et en égalisant cette dérivée à zéro :

.

Cela implique que :

, ce qui peut se réarranger pour montrer l'égalité du Taux Marginal de Substitution (TmS) avec le rapport des prix :

.

Cette dernière équation représente la condition d'équilibre où le consommateur ne peut plus augmenter son utilité en changeant ses quantités consommées de et , car l'utilité marginale par unité d'argent dépensé est égalisée entre les deux biens. C'est à ce point que le consommateur a atteint son panier optimal de consommation.

Modification de l’équilibre[modifier | modifier le wikicode]

L'équilibre de consommation d'un individu est influencé par les conditions externes, notamment les variations de revenu et les variations des prix des biens et services. Ces changements entraînent des ajustements dans la capacité de consommation et les choix de l'individu.

Une variation du revenu se traduit graphiquement par un déplacement parallèle de la droite budgétaire. Si le revenu augmente, la droite budgétaire se déplace vers l'extérieur, car l'individu peut désormais se permettre une plus grande quantité de biens et services avec son revenu supérieur. Inversement, une diminution de revenu déplacerait la droite budgétaire vers l'intérieur, indiquant que l'individu doit restreindre sa consommation en raison de ressources plus limitées.

La variation du prix d'un bien entraîne un pivotement de la droite budgétaire. Si le prix d'un bien augmente, la droite budgétaire pivote vers l'intérieur autour de l'axe du bien dont le prix reste inchangé. Cela reflète le fait que, pour chaque quantité donnée du bien dont le prix est inchangé, l'individu peut se permettre moins du bien dont le prix a augmenté. Inversement, si le prix d'un bien diminue, la droite budgétaire pivote vers l'extérieur, permettant à l'individu d'acheter plus de ce bien pour une quantité donnée de l'autre bien.

L'analyse graphique de ces changements commence typiquement par observer l'effet d'une variation de revenu. Si le revenu change, le consommateur peut atteindre de nouvelles combinaisons de consommation qui se situent sur une courbe d'indifférence plus élevée ou plus basse, selon qu'il s'agit d'une augmentation ou d'une diminution de revenu.

Ensuite, on analyse l'effet d'une variation du prix d'un bien. Le consommateur réévalue ses choix et se déplace le long de la nouvelle contrainte budgétaire pour atteindre un nouveau point d'équilibre. Cela peut impliquer de consommer plus du bien dont le prix a diminué et moins de l'autre bien, ou l'inverse si le prix a augmenté.

Il est important de noter que ces deux types de variations — revenu et prix — peuvent se produire simultanément, compliquant l'analyse car ils peuvent avoir des effets contraires ou complémentaires sur le choix optimal du consommateur. Par exemple, une augmentation du revenu pourrait compenser une augmentation du prix d'un bien, laissant le consommateur avec des choix de consommation relativement inchangés, ou vice versa. La modélisation et l'analyse précises de ces situations nécessitent une compréhension approfondie de la théorie du choix du consommateur et des préférences individuelles.

∆R: biens normaux et inférieurs[modifier | modifier le wikicode]

La variation du revenu () a des implications directes sur la quantité demandée de différents biens par les consommateurs. En économie, les biens sont souvent catégorisés en fonction de la manière dont leur consommation réagit à une variation de revenu.

Lorsque le revenu augmente, la demande pour certains biens augmente également. Ces biens sont qualifiés de "normaux". Mathématiquement, cela est exprimé par une dérivée partielle positive de la quantité demandée () par rapport au revenu (), soit . Cela signifie que lorsque les individus disposent de plus d'argent, ils achètent plus de ces biens.

À l'opposé, certains biens voient leur consommation diminuer quand le revenu augmente; ces biens sont dits "inférieurs". Cette relation est représentée par une dérivée partielle négative de la quantité demandée par rapport au revenu (). Des exemples typiques de biens inférieurs incluent les repas de cafétéria ou les transports en commun - des biens que les consommateurs tendent à remplacer par des options plus coûteuses à mesure que leur pouvoir d'achat s'accroît.

Pour les biens normaux, il est possible de faire une distinction supplémentaire basée sur l'élasticité-revenu de la demande (), qui mesure le pourcentage de variation de la quantité demandée suite à une variation d'un pourcentage du revenu :

Si , le bien est considéré comme un bien de première nécessité. Bien que la consommation de ce bien augmente avec le revenu, la part du revenu consacrée à ce bien diminue. L'alimentation est souvent citée comme exemple de bien de première nécessité.

Si , le bien est considéré comme un bien de luxe. La consommation de ce bien augmente proportionnellement plus que l'augmentation du revenu, ce qui signifie que la part du revenu consacrée à ce bien augmente. Des exemples typiques de biens de luxe peuvent inclure les loisirs et l'éducation.

Ces concepts sont essentiels pour comprendre la dynamique de la demande et pour la mise en place de politiques économiques adaptées aux variations des conditions économiques et aux comportements des consommateurs.

Effet d’un changement de revenu[modifier | modifier le wikicode]

L'effet d'un changement de revenu sur les choix de consommation d'un individu peut être représenté graphiquement par la courbe de revenu-consommation. Cette courbe illustre comment les combinaisons optimales de consommation de l'individu évoluent en réponse à des variations de revenu. Pour deux biens considérés normaux, c'est-à-dire dont la demande augmente avec une augmentation du revenu, la courbe de revenu-consommation aura une pente positive.

La pente positive indique que, à mesure que le revenu augmente, le consommateur choisit d'acheter plus de chaque bien, reflétant une augmentation de la consommation globale. Cela est dû à la nature des biens normaux : puisque les individus perçoivent une utilité plus grande en consommant plus de ces biens, une hausse de revenu se traduit par une hausse de la demande pour ces biens.

Graphiquement, la courbe de revenu-consommation est tracée en tenant compte de différents niveaux de revenu et en identifiant, pour chaque niveau de revenu, la combinaison de biens qui maximise l'utilité du consommateur. Cette courbe commence à un point correspondant au niveau de revenu initial et montre les choix de consommation optimale à mesure que le revenu s'accroît. Chaque point sur la courbe représente une tangence entre la courbe d'indifférence de l'individu et sa contrainte budgétaire, indiquant l'équilibre optimal du consommateur à différents niveaux de revenu.

Pour deux biens normaux, la courbe de revenu-consommation montre non seulement que la quantité consommée de chaque bien augmente avec le revenu, mais elle peut aussi donner des indications sur la façon dont les préférences du consommateur pour ces biens changent avec des niveaux de revenu différents. Si, par exemple, la courbe de revenu-consommation se déplace plus fortement vers l'un des biens, cela pourrait indiquer une préférence croissante pour ce bien à mesure que le revenu augmente, ce qui pourrait signaler qu'il s'agit d'un bien de luxe par rapport à l'autre bien, qui pourrait être considéré comme un bien de première nécessité.

Choix consommateurs Effet d’un changement de revenu 1.png

Ce graphique est typique de l'analyse microéconomique du comportement du consommateur face à des changements de revenu. Sur l'axe des abscisses, nous avons la quantité de kebabs, et sur l'axe des ordonnées, la quantité de bières. Les deux biens, bières et kebabs, sont représentés comme des biens normaux, c'est-à-dire que leur consommation augmente avec une hausse de revenu.

La contrainte budgétaire initiale est indiquée par une droite en rouge, montrant les différentes combinaisons de bières et de kebabs que le consommateur peut se permettre avant l'augmentation de revenu. L'optimum initial, où cette contrainte budgétaire est tangente à une courbe d'indifférence (non affichée sur le graphique), indique le choix de consommation optimal pour le consommateur à ce niveau de revenu initial.

Lorsque le revenu augmente, la contrainte budgétaire se déplace vers la droite (comme l'indique la nouvelle contrainte budgétaire en vert), reflétant le fait que le consommateur peut maintenant se permettre plus de bières et de kebabs qu'auparavant avec son nouveau revenu. Le nouvel optimum est atteint là où la nouvelle contrainte budgétaire est tangente à une nouvelle courbe d'indifférence, représentant un niveau plus élevé d'utilité.

La courbe de revenu-consommation, représentée par la ligne pointillée verte, relie l'ancien et le nouvel optimum. Cette courbe trace la trajectoire des optima de consommation lorsque le revenu change, et puisque les deux biens sont normaux, la courbe a une pente positive. Cela signifie que la consommation de bières et de kebabs augmente tous les deux à mesure que le revenu augmente.

Les annotations sur l'image mettent en évidence le processus décrit : (1) à la suite de l'augmentation du revenu, la contrainte budgétaire se déplace vers la droite, (2) la consommation de kebabs augmente, et (3) la consommation de bières augmente également, comme le montre le déplacement le long de la courbe de revenu-consommation. L'ensemble de ces changements illustre bien l'effet d'un revenu croissant sur les choix de consommation d'un individu lorsque les biens en question sont normaux.

Le graphique peut également servir à examiner des concepts tels que l'effet de substitution et l'effet de revenu, bien qu'ils ne soient pas explicitement annotés ici. L'effet de substitution se produit lorsque les consommateurs réagissent à un changement de prix relatif entre les biens, tandis que l'effet de revenu décrit comment les consommateurs ajustent leur consommation en réponse à un changement de leur pouvoir d'achat global. Dans le contexte actuel, l'effet de revenu domine, comme l'indique le déplacement parallèle de la contrainte budgétaire.

Bien inférieur[modifier | modifier le wikicode]

Dans le scénario où la bière est considérée comme un bien inférieur, cela signifie que la consommation de bière diminue lorsque le revenu des consommateurs augmente. En revanche, le kebab, étant un bien normal, verra sa consommation augmenter avec une hausse de revenu.

Dans une analyse graphique, cela se traduirait par une courbe de revenu-consommation qui montre une augmentation de la quantité de kebabs consommés et une diminution de la quantité de bières consommées à mesure que le revenu augmente. Donc, si nous avions un graphique similaire à celui précédemment décrit, avec la bière en bien inférieur, la courbe de revenu-consommation aurait une pente négative. La pente négative indique que l'augmentation du revenu entraîne un déplacement vers des combinaisons de consommation avec moins de bière.

Le nouveau point d'optimum de consommation, après une augmentation de revenu, se trouverait donc à un niveau plus élevé de kebabs et à un niveau plus bas de bières par rapport au point d'optimum initial. Cela implique que le consommateur réalloue une partie de son budget supplémentaire pour acheter plus de kebabs, tandis qu'il réduit sa consommation de bières, malgré le fait que son pouvoir d'achat global a augmenté.

Cette situation peut être interprétée comme un cas où la bière est considérée comme un bien de moindre qualité ou de moindre préférence pour le consommateur par rapport aux kebabs. Lorsque les consommateurs ont plus de ressources, ils préfèrent consacrer plus de leur budget à des biens qu'ils valorisent plus, ce qui, dans ce cas, sont les kebabs. En revanche, ils réduisent leur consommation de biens qu'ils considèrent comme moins désirables ou de moindre qualité, comme la bière dans cet exemple.

Cela démontre la complexité des préférences des consommateurs et la nécessité pour les analyses économiques de prendre en compte non seulement la capacité financière des consommateurs mais aussi leurs préférences et la qualité perçue des biens et services qu'ils choisissent de consommer.

Choix consommateurs bien inférieur 1.png

Ce graphique illustre l'effet d'une augmentation de revenu sur la consommation de deux biens, en supposant que l'un des biens est normal (la consommation augmente avec le revenu) et l'autre est inférieur (la consommation diminue avec le revenu). Les axes représentent les quantités consommées de bières (sur l'axe vertical) et de kebabs (sur l'axe horizontal).

La droite rouge, appelée contrainte budgétaire initiale, montre toutes les combinaisons possibles de bières et de kebabs que le consommateur peut se permettre avant l'augmentation de revenu. L'optimum initial est le point où la contrainte budgétaire initiale est tangente à la courbe d'indifférence la plus haute que le consommateur peut atteindre, indiquant le meilleur équilibre entre la consommation de bières et de kebabs compte tenu de son revenu initial.

Lorsque le revenu augmente, la contrainte budgétaire se déplace vers la droite (comme indiqué par la nouvelle contrainte budgétaire en pointillés verts), ce qui signifie que le consommateur peut maintenant se permettre plus de chaque bien. Cependant, le graphique montre que la consommation de bières diminue (comme indiqué par la flèche descendant le long de l'axe des ordonnées), ce qui indique que la bière est un bien inférieur pour ce consommateur. En même temps, la consommation de kebabs augmente (comme indiqué par la flèche montante le long de l'axe des abscisses), ce qui suggère que le kebab est un bien normal.

La courbe de revenu-consommation, représentée par la ligne pointillée verte, connecte les points optimaux pour différents niveaux de revenu. Puisque la consommation de bières diminue avec l'augmentation du revenu tandis que celle de kebabs augmente, la courbe de revenu-consommation a une pente négative. Cela illustre que, pour ce consommateur, les bières sont un bien dont la consommation décroît à mesure que le revenu augmente, tandis que les kebabs sont un bien dont la consommation croît avec le revenu.

Le nouvel optimum est le point où la nouvelle contrainte budgétaire est tangente à une nouvelle courbe d'indifférence plus élevée que la précédente, reflétant un niveau d'utilité supérieur grâce au revenu augmenté. Cependant, ce nouvel équilibre implique une quantité réduite de bières, soulignant le caractère inférieur de ce bien.

Cette illustration est un exemple classique de la manière dont les changements de revenu peuvent affecter différemment la demande de différents types de biens. Elle montre l'importance de comprendre les préférences des consommateurs et la classification des biens lors de l'analyse de la réponse de la demande aux variations de revenu.

Pour résumer[modifier | modifier le wikicode]

Les graphiques présentés illustrent comment la consommation de bières et de kebabs change en réponse à une augmentation de revenu, en fonction du caractère normal ou inférieur de ces biens. Chaque graphique montre une courbe de revenu-consommation différente, qui trace le chemin des optima de consommation lorsque le revenu augmente.

Choix consommateurs pour résumer 1.png

Dans le premier graphique, où les deux biens sont normaux, on observe que la consommation de bières et de kebabs augmente lorsque le revenu s'accroît. Cela est représenté par une courbe de revenu-consommation qui se déplace vers le haut et vers la droite, indiquant que le consommateur alloue une portion supplémentaire de son revenu accru à l'achat de plus grandes quantités de ces deux biens.

Le deuxième graphique dépeint une situation où le kebab est un bien inférieur et la bière est un bien normal. Ici, avec l'augmentation du revenu, la consommation de bières augmente (comme le montre le déplacement vers la droite), tandis que la consommation de kebabs diminue (comme le montre le déplacement vers le bas). Cela résulte en une courbe de revenu-consommation qui a une pente orientée vers le bas à mesure qu'elle se déplace vers la droite.

Le troisième graphique montre le cas où la bière est un bien inférieur et le kebab est un bien normal. Dans ce scénario, la consommation de bières diminue avec l'augmentation du revenu (indiquée par le mouvement vers le bas), tandis que la consommation de kebabs augmente (indiquée par le mouvement vers la droite). La courbe de revenu-consommation a alors une pente négative, suggérant que le consommateur réduit sa consommation de bières au profit de l'achat de plus de kebabs.

Pour résumer, ces graphiques montrent clairement que la nature des biens, qu'ils soient normaux ou inférieurs, détermine la direction de la courbe de revenu-consommation en réponse à une variation de revenu. Lorsqu'un bien est normal, sa consommation augmente avec une hausse de revenu, tandis qu'un bien inférieur voit sa consommation diminuer lorsque le revenu s'accroît. Ces concepts sont essentiels pour les producteurs et les décideurs politiques, car ils aident à prévoir les changements dans la demande en fonction des évolutions économiques et à ajuster la production, la tarification et la politique économique en conséquence.

∆P: biens ordinaires et de Giffen[modifier | modifier le wikicode]

La consommation d’un bien peut réagir de différentes manières à une baisse de son prix. Dans le cas typique, si la consommation d’un bien augmente quand son prix baisse, ce bien est qualifié d’ordinaire, ce qui est exprimé mathématiquement comme . Cela signifie que la demande pour le bien a une relation inverse avec son prix, ce qui est le comportement attendu selon la loi de la demande.

D'autre part, un bien de Giffen est un cas spécial et rare où la consommation d’un bien augmente lorsque son prix augmente, et inversement, sa consommation diminue lorsque son prix baisse. C’est un cas théorique difficile à observer empiriquement, bien qu'il y ait eu des exemples historiques, comme la demande pour les pommes de terre pendant la famine en Irlande.

Il est important de noter qu’un bien normal, c'est-à-dire un bien dont la demande augmente avec l'augmentation du revenu, ne peut pas être un bien de Giffen. Cela est dû au fait que l’effet de revenu pour un bien normal est positif, tandis que pour un bien de Giffen, l’effet de revenu doit être négatif et suffisamment fort pour contrer l’effet de substitution et entraîner une augmentation de la consommation lorsque le prix augmente.

Par ailleurs, parmi les biens ordinaires, on distingue deux catégories supplémentaires en fonction de la réaction de la demande pour un bien par rapport à la variation de prix d’un autre bien :

  • Si la quantité demandée de l’autre bien baisse suite à la baisse du prix du premier bien, ces biens sont considérés comme des substituts bruts.
  • Si la quantité demandée de l’autre bien augmente suite à la baisse du prix du premier bien, ces biens sont considérés comme des compléments bruts.

Ces relations sont essentielles pour comprendre la structure de la demande sur les marchés et peuvent influencer la stratégie de tarification des entreprises ainsi que les politiques publiques.

Effet d’un changement de prix[modifier | modifier le wikicode]

Les graphiques démontrent les réponses possibles de la consommation à la suite d'une baisse de prix, en distinguant les biens ordinaires, les biens de Giffen, ainsi que les relations entre biens substituts et compléments bruts.

Choix consommateurs Effet d’un changement de prix 1.png

Dans le premier graphique, où le kebab est identifié comme un bien de Giffen, la baisse de prix entraîne paradoxallement une diminution de la consommation du kebab. Cela contredit la réponse habituelle où une baisse de prix augmente la quantité demandée. Les biens de Giffen sont rares et se caractérisent généralement par une forte proportion du budget consacré à un bien de base dont la demande augmente lorsque son prix augmente, à cause d'un effet de revenu qui domine l'effet de substitution.

Le deuxième graphique illustre une situation où la bière et le kebab sont des compléments bruts. Lorsque le prix d'un de ces biens diminue, non seulement la consommation de ce bien augmente, mais également la consommation de l'autre bien. Cela indique une relation complémentaire, où les deux biens sont souvent utilisés ensemble, et la baisse du prix de l'un augmente la valeur perçue de l'autre, augmentant ainsi sa consommation.

Le troisième graphique montre la bière et le kebab en tant que substituts bruts. Dans ce cas, une baisse de prix pour l'un des biens (le kebab, dans ce cas) conduit à une augmentation de sa consommation, tandis que la consommation de l'autre bien (la bière) diminue. Cela se produit parce que les consommateurs se tournent vers le bien qui est devenu relativement moins cher, substituant la bière par des kebabs.

Enfin, le dernier graphique souligne que le kebab est un bien ordinaire. Cela signifie que lorsque son prix baisse, la quantité demandée de kebabs augmente, ce qui est le comportement standard attendu selon la loi de la demande.

En résumé, ces graphiques illustrent les nuances complexes de la théorie de la demande et démontrent comment des changements dans les conditions de marché, tels que les variations de prix, peuvent influencer les décisions de consommation. Les biens ordinaires suivent la loi de la demande conventionnelle, tandis que les biens de Giffen et les relations entre biens complémentaires ou substituts bruts révèlent des interdépendances et des réactions de consommation qui doivent être prises en compte dans toute analyse économique.

Effets de revenu et de substitution[modifier | modifier le wikicode]

L'analyse des effets de revenu et de substitution est centrale à la compréhension de la théorie du consommateur en économie. Ces deux effets expliquent comment la consommation d'un bien change en réponse à une variation de prix. En prenant l'exemple d'une baisse de prix de la bière, nous pouvons observer ces deux effets en action.

L'effet de substitution est observé lorsque le prix d'un bien baisse et que ce bien devient relativement moins cher par rapport à d'autres biens. Les consommateurs vont naturellement tendre à substituer le bien devenu moins cher (dans ce cas, la bière) aux autres biens relativement plus chers (comme les kebabs). Cela mène à une augmentation de la consommation de bière, car le consommateur cherche à maximiser son utilité en acquérant plus de bière pour le même coût.

En parallèle, l'effet de revenu décrit la variation de la consommation résultant de la modification du pouvoir d'achat du consommateur due à la variation du prix. Même si le revenu nominal reste inchangé, la baisse du prix de la bière augmente le pouvoir d'achat réel du consommateur. Si la bière est un bien normal, l'effet de revenu impliquera que le consommateur va consommer plus de bière (et potentiellement plus de kebabs aussi), car il peut désormais obtenir une quantité plus importante de ces biens pour le même montant de dépense.

En ce qui concerne la quantité demandée de bières, trois scénarios sont envisageables :

  1. Si la bière est un bien normal, l'effet de substitution et l'effet de revenu vont dans le même sens, se renforçant mutuellement. La consommation de bière augmentera suite à la baisse du prix de la bière.
  2. Si la bière est un bien inférieur, l'effet de substitution et l'effet de revenu travaillent en sens opposés. Toutefois, si l'effet de substitution l'emporte sur l'effet de revenu, la quantité demandée de bière augmentera malgré la nature inférieure du bien.
  3. Si la bière est un bien de Giffen, un cas beaucoup plus rare et difficile à observer, l'effet de revenu surpassera l'effet de substitution. Dans ce cas, malgré la baisse du prix de la bière, la quantité demandée de bière va diminuer parce que l'augmentation du pouvoir d'achat conduit le consommateur à réduire sa consommation de bière au profit de biens qu'il préfère davantage, renonçant ainsi au bien de moindre qualité même quand son prix baisse.

Ces effets illustrent la complexité des décisions de consommation et la nécessité d'analyser au-delà des mouvements de prix pour saisir les préférences et les comportements des consommateurs. Ils soulignent également l'importance de comprendre le contexte économique et les caractéristiques des biens pour prédire les réponses de la demande à des changements de prix.

Effet total d’une variation de prix[modifier | modifier le wikicode]

Le graphique montre l'effet total d'une variation de prix sur la consommation de deux biens, en l'occurrence la bière et les kebabs. Il dépeint l'ajustement du consommateur à une baisse du prix de la bière. Cela est illustré par la rotation de la contrainte budgétaire vers l'extérieur à partir de l'axe des kebabs, reflétant une baisse du prix relatif de la bière par rapport aux kebabs.

Effet total d'une variation de prix 1.png

Le graphique montre l'effet total d'une variation de prix sur la consommation de deux biens, en l'occurrence la bière et les kebabs. Il dépeint l'ajustement du consommateur à une baisse du prix de la bière. Cela est illustré par la rotation de la contrainte budgétaire vers l'extérieur à partir de l'axe des kebabs, reflétant une baisse du prix relatif de la bière par rapport aux kebabs.

L'optimum initial est le point de tangence entre la contrainte budgétaire initiale (la droite rouge) et la courbe d'indifférence la plus haute atteignable avant la baisse du prix. Lorsque le prix de la bière diminue, la contrainte budgétaire pivote vers la nouvelle contrainte budgétaire (la droite en pointillés verts), et un nouvel optimum de consommation est établi où cette nouvelle contrainte budgétaire est tangente à une nouvelle courbe d'indifférence plus élevée.

L'effet total de la baisse de prix peut être décomposé en deux composants:

  1. L'effet de substitution, qui est illustré par le mouvement le long de la courbe d'indifférence initiale de l'optimum initial au point où la nouvelle contrainte budgétaire coupe cette courbe d'indifférence. Cela reflète le changement de consommation dû uniquement au changement du prix relatif, avec le consommateur qui se tourne vers plus de bières car elles sont maintenant relativement moins chères.
  2. L'effet de revenu, qui est représenté par le mouvement de ce point intermédiaire au nouvel optimum. Cet effet survient parce que la baisse du prix de la bière a augmenté le pouvoir d'achat réel du consommateur, lui permettant d'atteindre une courbe d'indifférence supérieure. Si la bière et les kebabs sont tous deux des biens normaux, la consommation de chacun augmenterait. Cependant, dans ce cas, la consommation de kebabs diminue, ce qui pourrait indiquer que, pour ce consommateur, les kebabs et la bière sont des biens substituts.

Le graphique montre que la consommation de bières augmente et celle de kebabs diminue suite à la baisse du prix des bières, ce qui indique que dans cet exemple, la bière est un bien ordinaire et que la bière et les kebabs sont des substituts bruts. Le consommateur choisit de consommer plus de bières, qui sont maintenant moins chères, et moins de kebabs, malgré le fait que son pouvoir d'achat global a augmenté.

Cet effet total est crucial pour comprendre la réponse du consommateur aux changements de prix et peut avoir des implications importantes pour les entreprises et les décideurs politiques en termes de stratégie de tarification et de régulation du marché.

Décomposition de Slutstky : bien ordinaire[modifier | modifier le wikicode]

La décomposition de Slutsky est un concept économique utilisé pour comprendre comment la demande d'un consommateur pour un bien réagit à un changement de prix, en séparant cet effet en deux composantes : l'effet de substitution et l'effet de revenu.

Pour un bien ordinaire, lorsque le prix baisse, l'effet de substitution incite le consommateur à acheter plus de ce bien car il est devenu relativement moins cher par rapport aux autres biens. Cela se manifeste par un mouvement le long de la courbe d'indifférence initiale, car le consommateur réajuste ses achats en faveur du bien devenu moins cher, tout en maintenant le même niveau d'utilité.

En plus de l'effet de substitution, il y a aussi un effet de revenu. La baisse de prix augmente le pouvoir d'achat du consommateur, ce qui lui permet d'atteindre une courbe d'indifférence supérieure et donc un niveau d'utilité plus élevé. Cela signifie qu'il peut maintenant acheter plus de tous les biens qu'il consomme, y compris le bien dont le prix a diminué, si ce bien est un bien normal.

Dans l'exemple illustré, l'effet total de la baisse de prix entraîne une augmentation de la consommation de bières, qui est le bien ordinaire dont le prix a baissé. Cela est illustré par un déplacement de l'optimum initial à un nouvel optimum qui se trouve sur une courbe d'indifférence plus élevée et plus à droite, indiquant une consommation accrue de bières et une consommation réduite de kebabs. Cela peut s'expliquer par le fait que, avec la baisse du prix de la bière, le consommateur choisit de consommer plus de bières non seulement parce qu'elles sont relativement moins chères (effet de substitution), mais aussi parce qu'il a désormais un surplus de budget qu'il peut allouer à l'achat de plus de bières ou d'autres biens (effet de revenu).

L'effet de revenu renforçant l'effet de substitution est typique pour un bien ordinaire. Cela contraste avec un bien de Giffen, où l'effet de revenu est si fort et agit dans la direction opposée à l'effet de substitution, qu'il peut aboutir à une diminution de la quantité consommée du bien même lorsque son prix baisse. Dans cet exemple, cependant, l'effet de substitution et l'effet de revenu vont dans la même direction et se renforcent mutuellement, conduisant à une augmentation de la consommation de bières en réponse à la baisse de prix.

Décomposition de Slutstky bien ordinaire 1.png

Le graphique illustre la décomposition de Slutsky, qui est une méthode utilisée en économie pour distinguer l'effet de substitution de l'effet de revenu suite à une variation du prix d'un bien. Ce processus est ici appliqué à un bien ordinaire, dont la quantité demandée augmente quand son prix baisse.

La contrainte budgétaire initiale, représentée par la ligne rouge solide, montre les combinaisons de bières et de kebabs que le consommateur peut acheter avant la baisse du prix des bières. L'optimum initial est le point où la contrainte budgétaire est tangente à la courbe d'indifférence initiale, indiquant la combinaison de consommation optimale du consommateur compte tenu de son budget et des prix initiaux.

Lorsque le prix de la bière diminue, la contrainte budgétaire pivote vers l'extérieur, représentée par la ligne rouge en pointillés, permettant au consommateur d'acheter plus de bières pour le même budget. La nouvelle tangente avec la courbe d'indifférence supérieure représente le nouvel optimum de consommation après la baisse de prix, montrant une augmentation de la consommation de bières.

L'effet de substitution est représenté par le mouvement le long de la courbe d'indifférence initiale jusqu'à la contrainte budgétaire fictive, qui a la même pente que la contrainte budgétaire initiale mais se situe plus à l'extérieur. Cela montre comment le consommateur réagirait à la baisse du prix des bières si son pouvoir d'achat restait le même, en substituant des bières aux kebabs puisque les bières sont devenues relativement moins chères.

L'effet de revenu est représenté par le mouvement vertical de la contrainte budgétaire fictive à la nouvelle contrainte budgétaire. Cet effet prend en compte l'augmentation du pouvoir d'achat qui permet au consommateur d'atteindre un niveau d'utilité plus élevé, en achetant plus de bières et potentiellement plus de kebabs aussi, si les deux sont des biens normaux.

Dans cet exemple, la combinaison de l'effet de substitution et de l'effet de revenu conduit à une augmentation de la consommation de bières, ce qui est cohérent avec la caractérisation de la bière en tant que bien ordinaire. Le nouveau point d'équilibre montre une plus grande consommation de bières et une consommation de kebabs soit inchangée, soit réduite, en fonction de la nature complémentaire ou substitutive des biens. Cela illustre bien comment les consommateurs réallouent leurs dépenses en réponse à des changements dans les conditions du marché.

Décomposition de Slutstky : bien de Giffen[modifier | modifier le wikicode]

Lorsque nous parlons d'un bien de Giffen, nous faisons référence à un type de bien inférieur pour lequel, de manière contre-intuitive, la demande augmente lorsque son prix augmente et diminue lorsque son prix baisse. Ce phénomène est une exception à la loi générale de la demande et est souvent difficile à observer en pratique.

Dans le cas d'un bien de Giffen, la baisse de prix déclenche à la fois un effet de substitution et un effet de revenu, comme pour tous les biens. Cependant, ce qui distingue un bien de Giffen, c'est que l'effet de revenu est plus fort que l'effet de substitution et agit dans la direction opposée.

L'effet de substitution, qui est toujours négatif, pousse le consommateur à consommer plus du bien dont le prix a baissé (dans ce cas, la bière), car il est devenu relativement moins cher par rapport aux autres biens. Si la bière était un bien ordinaire, cela entraînerait une augmentation de sa quantité demandée.

Cependant, pour la bière en tant que bien de Giffen, l'effet de revenu (qui peut être positif ou négatif en fonction de la nature du bien) domine et opère dans le sens contraire. Lorsque le prix de la bière baisse, le pouvoir d'achat réel du consommateur augmente. Pour un bien de Giffen, cet accroissement du pouvoir d'achat conduit à une diminution de la consommation de la bière plutôt qu'à une augmentation, parce que le consommateur choisit d'utiliser son pouvoir d'achat accru pour acheter plus d'autres biens qu'il préfère, réduisant ainsi sa consommation du bien de Giffen. Cela signifie que la baisse de prix fait que le consommateur se sent suffisamment riche pour consommer moins du bien inférieur (la bière dans cet exemple) et plus d'autres biens.

Dans un graphique de la décomposition de Slutsky pour un bien de Giffen, le nouvel optimum de consommation après la baisse de prix se situerait à un point où moins de bière est consommée par rapport à l'optimum initial, malgré la baisse de prix. La ligne de contrainte budgétaire se déplacerait vers la droite, comme pour un bien ordinaire, mais le point de tangence avec la courbe d'indifférence supérieure indiquerait une quantité inférieure de bière consommée. Cela serait dû au fait que l'effet de revenu, qui pousse à consommer moins de bière, surpasse l'effet de substitution, qui pousse à en consommer plus.

Décomposition de Slutstky bien de Giffen 1.png

Le graphique illustre le concept de la décomposition de Slutsky appliqué à un bien de Giffen. Un bien de Giffen est un cas particulier de bien inférieur pour lequel l'effet de revenu l'emporte sur l'effet de substitution, entraînant une diminution de la quantité consommée en réponse à une baisse de prix.

Sur le graphique, la contrainte budgétaire initiale (la ligne rouge solide) montre le budget et les prix initiaux des bières et des kebabs. L'optimum initial est le point de tangence entre cette contrainte budgétaire et la courbe d'indifférence la plus élevée que le consommateur peut atteindre avec son budget initial.

Lorsque le prix de la bière diminue, la contrainte budgétaire tourne vers l'extérieur (la ligne rouge pointillée), ce qui indique normalement que le consommateur peut acheter plus de bière avec le même budget. Cependant, la décomposition de Slutsky nous montre comment décomposer cet effet en deux parties : l'effet de substitution et l'effet de revenu.

L'effet de substitution est représenté par le mouvement le long de la courbe d'indifférence initiale jusqu'à la contrainte budgétaire fictive (la ligne verte pointillée) qui a la même pente que la contrainte budgétaire initiale. Cela illustre ce qui se passerait si le pouvoir d'achat du consommateur restait constant : le consommateur choisirait de consommer plus de bière simplement parce qu'elle est devenue relativement moins chère par rapport aux kebabs.

L'effet de revenu est représenté par le mouvement de la contrainte budgétaire fictive vers la nouvelle contrainte budgétaire. Pour un bien de Giffen, cet effet est si puissant qu'il pousse le consommateur à réduire sa consommation de bière malgré la baisse de prix, car le pouvoir d'achat accru permet au consommateur de réduire sa dépendance à un bien qu'il ne préfère pas vraiment. Ainsi, le consommateur se déplace vers un nouvel optimum où il consomme moins de bière par rapport à l'optimum initial.

Sur le graphique, cela est indiqué par le nouvel optimum situé à un point où la quantité de bière est inférieure à celle de l'optimum initial. Cela démontre la nature contre-intuitive du bien de Giffen : une baisse de prix entraîne une diminution de la quantité demandée, contrairement à ce que l'on observe avec des biens ordinaires où une baisse de prix entraîne généralement une augmentation de la quantité demandée.

Fondements microéconomiques de la courbe de demande[modifier | modifier le wikicode]

La loi de la demande est un principe fondamental en microéconomie qui stipule qu'il existe une relation inverse entre le prix d'un bien et la quantité de ce bien que les consommateurs sont prêts à acheter. Autrement dit, si le prix d'un bien augmente, la quantité demandée de ce bien tend à diminuer, et inversement, si le prix diminue, la quantité demandée augmente.

Pour démontrer comment cette loi s'applique à la demande individuelle pour un bien comme les kebabs, on peut envisager un consommateur typique qui fait ses choix de consommation en fonction de ses préférences, de son revenu et des prix des biens disponibles. Si les kebabs sont un bien normal pour ce consommateur, cela signifie que lorsque son revenu augmente, il achètera plus de kebabs, et si le prix des kebabs baisse, il en achètera également plus, parce que le bien est devenu relativement moins cher par rapport aux autres biens et/ou parce que le pouvoir d'achat du consommateur s'est accru.

Dans un contexte microéconomique, la courbe de demande individuelle pour les kebabs peut être construite en observant la quantité de kebabs que le consommateur choisit à différents niveaux de prix, tout en maintenant les autres facteurs constants (ceteris paribus). Si le bien est normal, cette courbe de demande individuelle aura une pente négative, reflétant la loi de la demande. Chaque point sur cette courbe représente un équilibre où le consommateur maximise son utilité compte tenu de son budget et du prix des kebabs.

Pour arriver à la courbe de demande du marché pour les kebabs, on agrège les demandes individuelles de tous les consommateurs. La courbe de demande du marché illustre la quantité totale de kebabs que tous les consommateurs achèteront à chaque niveau de prix. Tout comme la courbe de demande individuelle pour un bien normal, la courbe de demande du marché aura tendance à être décroissante, indiquant que des prix plus bas incitent à une quantité demandée globalement plus élevée.

Il est important de noter que des exceptions à cette loi générale de la demande existent, comme dans le cas des biens de Giffen ou des biens de luxe dont la demande peut augmenter avec le prix sous certaines conditions. Cependant, pour la majorité des biens normaux et des marchés, la courbe de demande décroissante demeure un outil fiable pour analyser le comportement des consommateurs.

Demande individuelle pour les kebabs 1.png

Le graphique présenté illustre la relation entre le prix des bières et la quantité de kebabs demandée, et il met en évidence la construction de la courbe de demande pour les kebabs. Les courbes d'indifférence et les contraintes budgétaires sont tracées pour différents prix des bières, , , , et , avec étant le plus élevé et le plus bas.

À chaque niveau de prix des bières, nous avons un point de tangence entre la contrainte budgétaire et une courbe d'indifférence, indiquant l'optimum de consommation du consommateur pour cette paire de biens. Lorsque le prix des bières diminue, le consommateur est capable d'acheter plus de bières et de kebabs, mais la quantité optimale de kebabs change en fonction de l'effet combiné de substitution et de revenu.

En transférant ces optima sur le graphique inférieur, qui représente la courbe de demande pour les kebabs, nous voyons que la quantité de kebabs demandée varie en fonction du prix des bières. La courbe de demande pour les kebabs a une pente négative, ce qui indique qu'à mesure que le prix des bières diminue, la quantité demandée de kebabs augmente, suggérant que les kebabs sont un bien ordinaire.

Dans un scénario de bien de Giffen, la courbe de demande pourrait théoriquement présenter une pente positive, ce qui signifierait que la quantité demandée de kebabs diminue à mesure que le prix des bières diminue. Cependant, sur ce graphique, il n'y a pas d'indication que les kebabs sont un bien de Giffen. La relation démontrée ici est celle attendue pour un bien ordinaire, où une baisse de prix conduit à une augmentation de la quantité demandée, cohérente avec la loi de la demande.

Cependant, si le graphique avait montré une augmentation de la quantité demandée de bières avec une augmentation de leur prix, cela aurait pu être interprété comme indiquant que les bières sont un bien de Giffen. Dans ce cas, l'effet de revenu d'une augmentation du prix des bières serait tellement fort (en supposant que les bières prennent une grande part du budget) que le consommateur réduirait sa consommation d'autres biens (comme les kebabs) pour pouvoir continuer à consommer des bières, même avec leur prix plus élevé. Mais ce n'est pas ce que montre le graphique présenté.

L'agrégation des demandes individuelles en une demande totale ou de marché est une procédure standard en économie pour déterminer la quantité totale d'un bien ou service demandée à chaque niveau de prix. Puisque chaque individu a ses propres préférences et contraintes budgétaires, les courbes de demande individuelles peuvent varier considérablement. Pour obtenir la demande totale, on additionne simplement les quantités demandées par chaque consommateur pour chaque prix possible du bien.

À un niveau d'abstraction plus élevé, on peut dire qu'à l'équilibre sur un marché, chaque consommateur ajuste sa consommation de manière à ce que son Taux Marginal de Substitution (TmS) entre deux biens soit égal au rapport des prix de ces biens sur le marché. Le TmS représente la quantité d'un bien qu'un consommateur est prêt à abandonner pour obtenir une unité supplémentaire de l'autre bien, tout en maintenant son niveau d'utilité constant.

L'égalité exprime cette condition d'équilibre, où et représentent respectivement les prix des kebabs et des bières. Dans ce contexte, la bière est utilisée comme numéraire, c'est-à-dire comme référence de valeur, et son prix est fixé à 1 () pour simplifier les calculs. Cela signifie que le prix des kebabs est exprimé en termes de bières. Par exemple, si , cela signifie que le prix d'un kebab équivaut au prix de deux bières.

L'agrégation des demandes est une étape cruciale pour la compréhension de l'interaction entre l'offre et la demande sur un marché, car elle permet de déterminer le prix d'équilibre et la quantité d'équilibre qui égalisent l'offre totale et la demande totale. C'est à ce point que le marché est dit "clairé", sans surplus ni pénurie de biens ou services.

Agrégation de deux demandes individuelles 1.png

Les trois graphiques fournissent une illustration visuelle de l'agrégation de la demande sur le marché à partir des demandes individuelles de deux consommateurs différents pour un bien donné.

Le premier graphique montre la courbe de demande individuelle pour le premier consommateur. Cette courbe a une pente négative, ce qui est conforme à la loi de la demande : plus le prix du bien est bas, plus la quantité demandée par ce consommateur est élevée. Le deuxième graphique présente la courbe de demande individuelle pour un second consommateur, qui a également une pente négative.

Le troisième graphique combine les deux courbes de demande individuelles pour créer une courbe de demande totale du marché . Pour obtenir cette courbe, les quantités demandées par les deux consommateurs sont additionnées à chaque niveau de prix. Par exemple, si à un prix de 3, le premier consommateur demande 30 unités du bien et le second en demande 50, la demande totale à ce prix sera de 80 unités.

L'agrégation de ces demandes individuelles reflète la quantité totale du bien que tous les consommateurs sur le marché sont prêts à acheter à chaque niveau de prix. Elle est cruciale pour les entreprises qui doivent comprendre la demande totale pour planifier leur production et pour les économistes qui analysent l'équilibre du marché.

Le texte mentionne également que, à l'équilibre, tous les consommateurs égalisent leur Taux Marginal de Substitution (TmS) au prix relatif du bien. Dans ce contexte, on suppose que la bière est le numéraire, ce qui signifie qu'elle sert de référence pour la valeur relative et que son prix est fixé à 1 ( ). Cette normalisation simplifie les calculs et les comparaisons en établissant une base de valeur commune. En conséquence, le TmS pour chaque consommateur par rapport au numéraire sera égal au prix du kebab , puisque le prix de la bière est l'unité de compte. Cela illustre que, dans un marché en équilibre, les préférences individuelles (TmS) sont alignées avec les prix relatifs du marché, permettant une allocation des ressources conforme aux préférences et contraintes budgétaires des consommateurs.

Demande de loisir et offre de travail[modifier | modifier le wikicode]

Le modèle d'offre de travail[modifier | modifier le wikicode]

Dans le modèle d'offre de travail issu de la théorie du consommateur, l'analyse se concentre sur la façon dont les individus décident de répartir leur temps entre le travail et les loisirs. Les préférences pour le loisir () et la consommation agrégée () sont au cœur de ce modèle.

Lorsque le temps de travail est considéré comme un "mal", cela implique que les individus préfèrent avoir moins d'heures de travail et plus de loisirs, toutes choses égales par ailleurs. Cela se reflète dans la forme des courbes d'indifférence, qui seraient inclinées de telle manière que plus de loisirs sont préférés à plus de travail, si le niveau de consommation pouvait être maintenu.

La contrainte de l'individu est double. D'une part, il y a la contrainte de revenu, qui stipule que la consommation doit être financée par le revenu du travail. Le revenu est le produit du salaire horaire () par le nombre d'heures travaillées (). Le prix de la consommation est normalisé à 1, ce qui simplifie l'expression de la contrainte budgétaire en termes de quantités de consommation et de loisir.

D'autre part, il y a la contrainte temporelle, où le temps total disponible () est limité et doit être réparti entre le travail et les loisirs. Cette contrainte temporelle est fondamentale car elle limite la quantité maximale de loisirs qu'une personne peut avoir et impose un arbitrage entre le travail et les loisirs.

La contrainte budgétaire peut également être réécrite pour exprimer la consommation en fonction du loisir en soustrayant le temps de loisir du temps total disponible, multiplié par le salaire : . Une autre manière de réarranger cette équation donne , ce qui montre directement comment la consommation plus la valeur du temps de loisir (évalué au salaire horaire) équivaut au revenu potentiel total si tout le temps disponible était consacré au travail.

Dans ce cadre, les individus maximisent leur utilité en choisissant une combinaison de consommation et de loisirs qui correspond à leur courbe d'indifférence la plus élevée, tout en respectant leurs contraintes budgétaires et temporelles. Les décisions d'offre de travail sont donc le résultat de l'équilibre entre la valeur accordée aux loisirs et la nécessité de générer un revenu pour consommer.

Arbitrage consommation/loisir[modifier | modifier le wikicode]

Le graphique ci-dessous illustre le compromis entre consommation et loisir dans le contexte du modèle d'offre de travail. La contrainte budgétaire est représentée par la droite avec la formule , où représente la consommation et les heures de travail, avec étant le salaire horaire. Cette droite a une pente égale au salaire horaire, indiquant combien de consommation supplémentaire est possible pour chaque heure supplémentaire de travail.

Si h↑, 𝐶 doit également ↑ pour dédommager l'individu et maintenir son niveau d'utilité constant.

Les courbes d'indifférence, qui montrent des combinaisons de consommation et de loisir entre lesquelles l'individu est indifférent (c'est-à-dire qu'il tire le même niveau d'utilité de chacune), sont convexes par rapport à l'origine. Cela indique que l'individu a une préférence pour une combinaison équilibrée de consommation et de loisir plutôt que pour des extrêmes de l'un ou de l'autre.

Le point d'équilibre, où une courbe d'indifférence touche la contrainte budgétaire, détermine l'offre optimale de travail et la consommation correspondante . À ce point, la pente de la courbe d'indifférence (le taux marginal de substitution entre loisir et consommation) est égale au salaire horaire. Cela signifie que l'individu ne peut pas augmenter son utilité en travaillant plus ou moins; il a atteint son optimum de loisir et de consommation.

L'arbitrage consommation/loisir est un concept clé dans ce modèle. Si l'individu travaille plus d'heures ( augmente), sa consommation () doit également augmenter pour compenser la perte de loisir et maintenir son niveau d'utilité constant. En d'autres termes, le supplément de revenu doit être suffisant pour que l'individu accepte de renoncer à son loisir, c'est-à-dire que la hausse de consommation doit compenser la baisse de bien-être liée à l'augmentation du temps de travail.

L'exemple donné suppose que , , et si , alors . Cela implique que pour un salaire horaire de 50, si l'individu choisit de travailler 40 heures, il peut consommer pour une valeur de 2000. Si les heures de travail augmentent, la consommation doit augmenter proportionnellement pour que l'individu reste sur la même courbe d'indifférence, c'est-à-dire pour qu'il conserve le même niveau d'utilité.

Cette représentation graphique illustre l'équilibre entre travail et loisir que l'individu cherche à atteindre en tenant compte de son salaire horaire, de ses préférences et du temps total disponible.

L'image ci-dessous est un graphique typique utilisé dans l'analyse microéconomique pour décrire l'arbitrage entre consommation et loisir. Sur l'axe vertical, nous avons la consommation (), et sur l'axe horizontal, le temps de loisir (). La droite étiquetée "Contrainte" représente la contrainte budgétaire de l'individu, avec la formule , où est le salaire horaire et est le temps total disponible. Cette équation montre que la consommation plus la valeur monétaire du loisir () est égale à la valeur monétaire du temps total ().

Forme habituelle des courbes d'indifférence: 𝐶 et 𝑙 sont deux biens.

La pente de la contrainte budgétaire est négative, indiquée par la pente . Cela signifie que pour chaque unité de temps de loisir que l'individu sacrifie, il gagne une quantité supplémentaire de consommation équivalente à son taux de salaire. Inversement, pour acquérir plus de loisir, l'individu doit réduire sa consommation par une quantité proportionnelle à son salaire horaire.

Les courbes d'indifférence qui s'incurvent vers l'origine reflètent les préférences de l'individu entre la consommation et le loisir, deux biens considérés positifs. Ces courbes montrent les différentes combinaisons de consommation et de loisir qui offrent le même niveau d'utilité à l'individu. La forme convexe des courbes indique que l'individu fait face à un taux marginal de substitution décroissant, ce qui signifie que plus l'individu a de loisir, plus il est prêt à renoncer à une quantité supplémentaire de consommation pour obtenir une unité supplémentaire de loisir et vice-versa.

Le point où la contrainte budgétaire et la courbe d'indifférence la plus élevée se touchent détermine l'équilibre de l'individu entre le loisir et la consommation ( et ). C'est le point où l'individu ne peut pas améliorer son niveau d'utilité sans déroger à sa contrainte budgétaire.

Dans l'exemple fourni, avec un salaire horaire de et un temps total de , si l'individu choisit de prendre heures de loisir, sa consommation serait de et le coût d'opportunité de son loisir serait . Par conséquent, le revenu total possible () s'élèverait à . Cela montre que si l'individu choisit de ne pas travailler du tout, il pourrait théoriquement consommer pour une valeur équivalente à , mais le choix de loisir implique une consommation réduite en raison de la nécessité de respecter la contrainte budgétaire.

En conclusion, ce graphique dépeint le compromis fondamental auquel est confronté un individu lorsqu'il décide de la répartition de son temps entre le travail et le loisir. Il illustre également comment l'individu évalue le coût d'opportunité entre ces deux biens précieux, la consommation et le loisir, pour atteindre un niveau optimal de satisfaction ou d'utilité.

Lien entre le travail et le revenu non salarial[modifier | modifier le wikicode]

Le lien entre le travail et le revenu non salarial est une composante intéressante de l'analyse économique du choix de loisir et de travail. Comme indiqué, le revenu salarial est déterminé par les heures de travail, reflétant un choix conscient de l'individu sur la quantité de temps à allouer au travail par rapport au loisir. Toutefois, lorsqu'il y a des sources de revenu non salarial, comme un héritage, des gains de loterie ou des pensions, cela ajoute une nouvelle dimension à la décision de l'individu.

L'introduction d'un revenu non salarial, noté , modifie la contrainte budgétaire de l'individu. Cette contrainte, sans le revenu non salarial, est initialement ou , indiquant que la consommation et la valeur monétaire du loisir sont financées exclusivement par le revenu du travail. Avec un revenu non salarial, la contrainte budgétaire devient ou , ce qui signifie que la consommation est financée à la fois par le revenu du travail et le revenu non salarial. Graphiquement, cela se traduirait par un déplacement vers le haut de la droite de contrainte budgétaire, reflétant le montant additionnel du revenu non salarial disponible pour la consommation.

Si le loisir est considéré comme un bien inférieur, théoriquement, les individus pourraient augmenter leurs heures de travail lorsque leur revenu non salarial augmente, car ils privilégieraient la consommation sur le loisir. Cependant, comme l'indique la norme empirique et le bon sens, le loisir est généralement considéré comme un bien normal, ce qui signifie que la valeur que les individus attribuent au loisir augmente avec leur revenu. Par conséquent, à mesure que le revenu non salarial augmente, les individus ont tendance à réduire leurs heures de travail pour profiter davantage de leur temps libre, ce qui démontre une préférence pour un équilibre entre le travail et la qualité de vie.

Cela suggère que les augmentations de revenu non salarial ont un effet de revenu qui peut réduire l'offre de travail. L'effet de revenu, dans ce contexte, fait référence à la capacité accrue de consommer (ou d'épargner) sans avoir besoin de travailler davantage. Si l'individu valorise le loisir (qui est un bien normal), il choisira de consommer plus de loisir (c'est-à-dire travailler moins) lorsque son revenu non salarial augmente. Cela est souvent illustré dans les graphiques économiques par un déplacement vers un point sur une courbe d'indifférence avec un niveau d'utilité plus élevé, mais avec moins d'heures de travail.

Variations du revenu non salariale[modifier | modifier le wikicode]

Ce graphique illustre l'effet d'une augmentation du revenu non salarial sur le choix entre le loisir et le travail. L'axe horizontal représente le loisir (l), tandis que l'axe vertical représente la consommation (C). Le revenu non salarial (R̄) est représenté sur l'axe vertical par une ligne horizontale. L'augmentation du revenu non salarial est indiquée par une flèche vers le haut, montrant un gain de revenu non salarial tel qu'un héritage ou un gain de loterie.

Choix consommateur Variations du revenu non salariale 1.png

Les trois droites (la rouge, la verte et la bleue) sont les contraintes budgétaires de l'individu qui indiquent les combinaisons possibles de loisir et de consommation que l'individu peut atteindre, en fonction de son revenu total (salaire plus revenu non salarial). Ces droites ont une pente négative car il y a un compromis entre loisir et consommation — plus l'individu prend de loisir (c'est-à-dire moins il travaille), moins il a de revenu salarial disponible pour la consommation.

Lorsque le revenu non salarial augmente, la contrainte budgétaire se déplace parallèlement vers le haut, indiquant que l'individu peut atteindre un niveau de consommation plus élevé sans travailler davantage. Les points sur les droites de contrainte budgétaire où les courbes d'indifférence (non affichées sur le graphique) seraient tangentes représentent les combinaisons optimales de loisir et de consommation pour l'individu.

Le passage de l'optimum initial (indiqué par le point sur la droite rouge) à l'optimum après l'augmentation du revenu non salarial (le point sur la droite verte) illustre que l'individu choisit plus de loisir (l'augmentation de l vers l') et donc travaille moins. Cela est cohérent avec l'idée que le loisir est un bien normal : comme la richesse de l'individu augmente grâce au revenu non salarial, sa demande de loisir augmente également.

Le texte accompagnant le graphique indique que suite à une augmentation du revenu sans modification du taux de salaire, l'individu souhaite augmenter sa consommation de loisir, car le loisir est considéré comme un bien normal. Cela signifie que le loisir a une élasticité-revenu positive : une augmentation du revenu entraîne une augmentation proportionnellement plus grande de la quantité demandée de loisir.

Ce phénomène est expliqué par l'effet de revenu, qui se produit lorsque l'augmentation du revenu permet aux individus de consacrer plus de temps au loisir, qu'ils valorisent davantage avec un revenu plus élevé. Ce comportement peut être attribué à la préférence pour une meilleure qualité de vie et à la valorisation du temps passé en dehors du travail, reflétant une tendance générale observée dans de nombreuses études empiriques.

Lien entre le travail et le salaire[modifier | modifier le wikicode]

La relation entre le travail et le salaire dans le contexte microéconomique peut être analysée en considérant le taux de salaire comme le prix du temps de loisir. Lorsque le taux de salaire () augmente, le coût d'opportunité de prendre du temps pour les loisirs (ne pas travailler) augmente également, car chaque heure de loisir non travaillée représente maintenant une plus grande quantité de revenu salarial non gagné.

L'effet net sur les heures de travail est déterminé par l'interaction de l'effet de revenu et de l'effet de substitution. L'effet de substitution décrit comment les individus réagissent à une augmentation du prix du loisir (c'est-à-dire une augmentation du taux de salaire) : comme le loisir devient plus coûteux, les individus vont en consommer moins et travailler plus, car le travail a relativement plus de valeur. Cela tend à augmenter l'offre de travail.

D'autre part, l'effet de revenu se produit parce que, avec un taux de salaire plus élevé, les individus se sentent plus riches – leur pouvoir d'achat a augmenté. Si le loisir est un bien normal, cela signifie que les individus vont demander plus de loisir lorsqu'ils sont plus riches, ce qui tend à réduire l'offre de travail.

Le troisième effet, l'effet de dotation, est lié au fait que l'individu reçoit une "dotation" de temps qu'il peut allouer au travail ou aux loisirs. L'augmentation du taux de salaire rend cette dotation de temps plus précieuse, car chaque heure a potentiellement plus de valeur monétaire. Cela renforce l'effet de revenu parce que l'individu est effectivement "plus riche" en termes de la valeur potentielle de son temps.

En conclusion, la décision de combien travailler face à une augmentation du taux de salaire dépend de la force relative de ces effets. Si l'effet de substitution domine, les individus vont travailler plus lorsque le taux de salaire augmente. Si l'effet de revenu est plus fort, ils vont travailler moins. Le résultat empirique souvent observé est que l'effet de substitution tend à dominer pour les petites augmentations de salaire, menant à une augmentation des heures travaillées, mais à mesure que les salaires deviennent très élevés, l'effet de revenu peut commencer à dominer, et les heures travaillées peuvent diminuer.

Augmentation du salaire : offre du travail croissant[modifier | modifier le wikicode]

L'interaction entre le travail et le salaire est au cœur de la théorie de l'offre de travail en économie. Lorsque le taux de salaire w augmente, le prix du temps passé en loisir augmente également, car chaque heure non travaillée représente un coût d'opportunité plus élevé en termes de revenu non gagné. En d'autres termes, le loisir devient plus coûteux en termes de salaire perdu pour chaque heure non travaillée.

Comme mentionné, il existe deux effets principaux qui influencent la décision d'une personne de travailler plus ou moins face à une augmentation de salaire :

  1. Effet de substitution : Lorsque le salaire augmente, le coût d'opportunité du loisir augmente. Cela signifie que le loisir est relativement plus cher comparé au travail, incitant l'individu à substituer du loisir par du travail, ce qui augmente l'offre de travail. Cet effet pousse donc l'individu à travailler plus.
  2. Effet de revenu : D'un autre côté, un salaire plus élevé signifie également un revenu total plus élevé, ce qui peut permettre à l'individu d'acheter plus de tout, y compris du loisir. Si le loisir est un bien normal, l'effet de revenu entraînerait une augmentation de la consommation de loisir et donc une diminution de l'offre de travail. Cet effet pousse l'individu à travailler moins.

Si l'effet de substitution domine l'effet de revenu, alors l'augmentation du salaire conduira à une augmentation de l'offre de travail : l'individu choisira de travailler plus d'heures pour profiter du salaire horaire plus élevé. Ce scénario est cohérent avec l'observation d'une offre de travail croissante lorsque le salaire augmente.

La prédominance de l'effet de substitution sur l'effet de revenu est une situation où l'individu valorise le revenu supplémentaire qu'il peut gagner en travaillant plus à un taux de salaire plus élevé, plus que le loisir qu'il pourrait consommer avec ce revenu supplémentaire. Cela peut se produire dans divers contextes, par exemple, lorsque l'individu a des objectifs financiers spécifiques ou lorsqu'il y a une forte incitation à accumuler des ressources pour des raisons de sécurité ou d'investissement.

Choix du consommateur Augmentation du salaire offre du travail croissant.png

Le premier graphique présente la relation entre la consommation (C) et les heures de loisir (l), tandis que le second illustre la relation entre le taux de salaire (w) et les heures de travail (h).

Sur le premier graphique, l'axe vertical représente la consommation, et l'axe horizontal représente les heures de loisir. La courbe de budget, qui montre les différentes combinaisons de loisir et de consommation que l'individu peut se permettre, pivote vers le haut lorsque le taux de salaire augmente (de wT à w'T). Ceci est indiqué par le texte "Suite à une augmentation du taux de salaire, la quantité optimale de temps de loisir diminue." Cela signifie que le coût d'opportunité du loisir est plus élevé avec un salaire plus élevé, ce qui conduit à une diminution du loisir et, par conséquent, à une augmentation des heures de travail, illustré par le déplacement de l'équilibre de l'individu de I* à I'*.

Le second graphique montre l'effet de l'augmentation du salaire sur l'offre de travail. L'axe vertical représente le taux de salaire et l'axe horizontal les heures de travail. Lorsque le salaire augmente de w à w', la quantité d'heures de travail fournies augmente de h* à h'*. Le texte "L'offre de travail est croissante. L'effet de substitution domine l'effet de revenu" explique que la réaction de l'individu à l'augmentation du salaire est de travailler plus, car l'effet de substitution (la tendance à substituer le loisir par le travail en raison de l'augmentation du coût d'opportunité du loisir) l'emporte sur l'effet de revenu (la tendance à consommer plus de loisir lorsque le revenu global augmente).

Dans ce contexte, l'effet de substitution est donc plus fort que l'effet de revenu, ce qui est caractéristique d'un scénario où le travail est considéré comme un bien inférieur par rapport au loisir. Cela signifie que l'individu préfère utiliser le revenu supplémentaire pour travailler moins et profiter de plus de loisir. Cependant, puisque le coût d'opportunité du loisir a augmenté, l'individu choisit de réduire le loisir et de travailler plus, ce qui entraîne une offre de travail croissante.

Cette analyse est cohérente avec la théorie économique standard, qui prédit que les individus répondront aux incitations économiques en ajustant leur offre de travail en fonction des changements dans le taux de salaire, tout en tenant compte de leurs préférences pour le loisir par rapport à la consommation.

Augmentation du salaire : offre de travail décroissante[modifier | modifier le wikicode]

Dans le cas où l'effet de revenu domine l'effet de substitution, l'augmentation du salaire entraîne une offre de travail décroissante. Cela se produit lorsque, face à une hausse du taux de salaire, l'individu choisit d'utiliser une partie de son revenu supplémentaire pour "acheter" plus de loisirs plutôt que de travailler des heures supplémentaires. En d'autres termes, la valeur accordée au temps libre est plus élevée que celle du revenu supplémentaire obtenu en travaillant plus.

L'effet de revenu reflète le fait qu'avec un salaire plus élevé, un individu peut se permettre de maintenir son niveau de consommation antérieur tout en travaillant moins, car chaque heure travaillée est maintenant plus rémunératrice. Si l'individu valorise le temps libre plus que le revenu additionnel qu'il pourrait gagner, il va réduire son offre de travail. Cela implique que le loisir est un bien normal : comme le revenu augmente, la demande de loisir augmente également, réduisant ainsi le nombre d'heures offertes pour le travail.

Dans un graphique représentant cette situation, une augmentation du salaire déplacerait le point d'équilibre vers un niveau de consommation plus élevé mais avec moins d'heures de travail offertes. La courbe d'offre de travail dans ce cas serait inversée par rapport à celle montrée pour une offre de travail croissante, indiquant une courbe d'offre de travail qui se penche vers l'arrière à mesure que le salaire augmente.

Cela peut être particulièrement vrai pour les individus ayant un certain niveau de richesse ou pour ceux qui valorisent fortement leur temps hors travail. L'offre de travail décroissante en réponse à l'augmentation des salaires est un phénomène souvent associé à des niveaux de revenu plus élevés, où les gains marginaux de loisirs deviennent plus attrayants que les gains marginaux de revenu supplémentaire.

Choix du consommateur Augmentation du salaire offre du travail décroissant.png

Ce graphique illustre parfaitement le concept d'une offre de travail décroissante en réponse à une augmentation du salaire, où l'effet de revenu domine l'effet de substitution.

Dans le graphique de gauche, qui montre la relation entre consommation et loisir, une augmentation du taux de salaire de à entraîne une augmentation de la quantité optimale de temps de loisir, indiquée par le déplacement de l'optimum de à . Cela signifie que l'individu choisit de consacrer plus de temps au loisir plutôt qu'au travail, malgré la possibilité de gagner plus en travaillant plus d'heures au nouveau taux de salaire plus élevé. La courbe d'indifférence se déplace vers le haut, ce qui indique une préférence pour une combinaison de consommation et de loisir supérieure, avec une pente qui reflète le taux marginal de substitution entre le loisir et la consommation.

Le graphique de droite représente l'offre de travail en fonction du taux de salaire. Il montre que lorsque le taux de salaire augmente de à , l'offre de travail passe de à , indiquant une réduction des heures de travail offertes. Cela illustre l'effet de revenu qui domine l'effet de substitution : l'individu préfère utiliser le revenu supplémentaire pour augmenter le temps de loisir plutôt que de travailler plus d'heures.

Ce comportement est cohérent avec la théorie du loisir comme bien normal, où les individus choisissent d'utiliser une partie de leur revenu supplémentaire pour augmenter leur bien-être par le biais de plus de temps libre. Ce phénomène peut être observé chez des personnes ayant déjà atteint un niveau de consommation qu'elles jugent satisfaisant ou chez celles dont le temps libre a une valeur particulièrement élevée.

La pente de la droite sur le graphique de droite illustre la relation entre les heures de travail et le salaire. Lorsque cette pente devient négative, cela indique que les individus réduisent leur offre de travail malgré une augmentation du salaire, mettant en évidence la dominance de l'effet de revenu sur l'effet de substitution. C'est un phénomène qui peut surprendre intuitivement, car on s'attendrait à ce que des salaires plus élevés entraînent une augmentation de l'offre de travail, mais il illustre la complexité des choix de loisir et de travail et l'importance des préférences individuelles.

Choix intertemporel[modifier | modifier le wikicode]

Consommation et épargne[modifier | modifier le wikicode]

Le modèle du choix du consommateur décrit concerne le comportement d’épargne en prenant en compte le cycle de vie d'un individu. Le modèle suppose que l'individu traverse deux périodes principales de sa vie : la jeunesse, où il est actif et gagne un revenu, et la vieillesse, où il est à la retraite et vit de ses économies.

Pendant la période d'activité, l'individu perçoit un revenu et décide de la quantité à consommer. Tout revenu non consommé durant cette période est épargné pour la retraite. L'épargne accumulée, plus les intérêts gagnés, est disponible pour la consommation durant la période de vieillesse. L'équation donnée exprime la consommation durant la vieillesse (), qui est égale au montant épargné () augmenté des intérêts accumulés ().

La contrainte budgétaire intertemporelle peut être exprimée par la formule . Cette équation montre que la consommation totale sur les deux périodes de la vie, ajustée par le taux d'intérêt , est égale au revenu total ajusté par ce même taux d'intérêt. Le terme représente le coût d'opportunité de consommer aujourd'hui plutôt qu'à l'avenir, car consommer une unité de plus aujourd'hui signifie renoncer à unités de consommation future en raison de l'intérêt que l'on aurait pu gagner.

Le taux d'intérêt joue un rôle crucial dans les décisions d'épargne et de consommation. Un taux d'intérêt plus élevé incite à épargner plus durant la jeunesse car la récompense pour avoir différé la consommation, c'est-à-dire le montant des intérêts gagnés, est plus grande. À l'inverse, un taux d'intérêt plus bas peut encourager une consommation plus immédiate et donc une épargne moindre.

Ce modèle illustre l'importance de la planification financière et des préférences temporelles dans les décisions économiques personnelles, et comment les taux d'intérêt influencent le comportement d'épargne au cours de la vie d'un individu.

Consommation et épargne : équilibre[modifier | modifier le wikicode]

Ce graphique économique illustre le comportement d'épargne et de consommation sur le cycle de vie d'un individu en fonction d'un modèle intertemporel. Le graphique montre une courbe de contrainte budgétaire qui représente toutes les combinaisons possibles de consommation au cours de deux périodes de la vie d'une personne : pendant qu'elle est jeune et active () et pendant qu'elle est âgée et retraitée ().

Choix du consommateur Consommation et épargne équilibre 1.png

La droite de contrainte budgétaire a une pente de , indiquant que pour chaque unité supplémentaire de consommation différée à l'avenir, l'individu doit réduire sa consommation présente de unités en raison du taux d'intérêt . Cela montre le coût d'opportunité de la consommation présente en termes de consommation future.

Le point où une courbe d'indifférence touche la contrainte budgétaire est le point d'équilibre (, ). Ce point d'équilibre représente la combinaison optimale de consommation présente et future pour l'individu, en fonction de ses préférences, de son revenu et du taux d'intérêt. L'épargne en période de jeunesse est représentée par la distance horizontale entre le revenu de l'activité et la consommation présente, .

Les courbes d'indifférence indiquées par des arcs vert et orange montrent des niveaux différents de satisfaction ou d'utilité, , que l'individu peut atteindre avec différentes combinaisons de consommation présente et future. Le Tms ou taux marginal de substitution est le taux auquel l'individu est prêt à substituer la consommation future à la consommation présente sans changer son niveau d'utilité. Cela reflète les préférences de l'individu pour la consommation à différents moments de sa vie.

Deux cas extrêmes sont illustrés sur le graphique : si , cela signifie que tout le revenu est épargné pour la consommation future. Inversement, si , tout le revenu est consommé dans le présent et rien n'est épargné pour l'avenir. Ces deux points montrent les préférences pour la consommation immédiate versus la consommation différée.

L'analyse de ce graphique permet de comprendre comment les individus répartissent leur revenu entre consommation et épargne au cours de leur vie en tenant compte du taux d'intérêt, des préférences temporelles et de la contrainte budgétaire. Cela montre également l'importance des décisions financières intertemporelles et comment ces décisions peuvent être influencées par différents facteurs économiques comme les variations du taux d'intérêt.

Changement du taux d'intérêt[modifier | modifier le wikicode]

L'augmentation du taux d'intérêt influence de manière complexe le comportement de consommation et d'épargne des individus.

Quand le taux d'intérêt monte, le coût d'opportunité de la consommation immédiate augmente : consommer aujourd'hui signifie renoncer à une quantité plus importante de consommation future à cause des intérêts additionnels qui auraient pu être gagnés sur l'épargne. Cet aspect est capturé par l'idée que la consommation courante devient plus coûteuse par rapport à la consommation future. C'est l'effet de substitution, qui incite les individus à reporter leur consommation vers le futur pour profiter des taux d'intérêt plus élevés sur leur épargne.

Parallèlement, l'augmentation du taux d'intérêt augmente également le revenu de l'épargne. Cela signifie que pour un même montant épargné, l'individu dispose désormais d'un revenu plus élevé, ce qui peut l'inciter à augmenter sa consommation présente. C'est l'effet de revenu, qui a tendance à encourager une consommation plus immédiate car l'individu se sent plus riche grâce aux revenus d'intérêts accrus.

Ces deux effets, de substitution et de revenu, sont antagonistes :

  1. Si l'effet de substitution domine, l'individu va choisir de travailler plus et d'épargner davantage en réponse à l'augmentation du taux d'intérêt, réduisant ainsi sa consommation présente en faveur d'une consommation future plus importante.
  2. Si l'effet de revenu prévaut, l'individu se sent suffisamment riche pour privilégier la consommation immédiate, même si cela signifie épargner moins, malgré le taux d'intérêt plus élevé.

L'effet net de ces deux forces opposées dépendra des préférences spécifiques de l'individu, de son degré de patience ou d'impatience temporelle, et d'autres facteurs personnels et financiers. En général, les économistes analysent les données empiriques pour déterminer quel effet tend à prédominer dans des populations spécifiques ou sous certaines conditions économiques.

Augmentation du taux d’intérêt et décision d’épargne[modifier | modifier le wikicode]

Les deux graphiques suivants illustrent l'impact d'une augmentation du taux d'intérêt sur la consommation et l'épargne à deux périodes de la vie d'une personne, pendant les années d'activité (jeunesse) et pendant la retraite (vieillesse).

Choix du consommateur Augmentation du taux d’intérêt et décision d’épargne 1.png

Dans le graphique de gauche, nous voyons que suite à une hausse du taux d'intérêt, l'individu augmente son épargne, ce qui est indiqué par le déplacement de la consommation pendant les années d'activité vers la gauche, de à . Cette réduction de la consommation actuelle au profit de l'épargne montre que l'effet de substitution domine l'effet de revenu. L'individu choisit d'épargner plus car le taux d'intérêt plus élevé rend l'épargne plus attractive (le coût d'opportunité de la consommation présente augmente). Ainsi, la consommation future pendant la retraite augmente, passant de à , grâce à l'épargne supplémentaire investie et aux intérêts composés.

Le graphique de droite montre un scénario où, après l'augmentation du taux d'intérêt, l'individu réduit son épargne (le déplacement de vers la droite à ). Cela suggère que l'effet de revenu l'emporte sur l'effet de substitution : l'individu se sent plus riche du fait de l'augmentation du revenu de l'épargne et décide donc de consommer davantage dans le présent. Cependant, l'impact sur la consommation pendant la retraite est incertain, car il dépend du degré auquel l'effet de revenu dépasse l'effet de substitution. Si l'effet de revenu est suffisamment fort, il est possible que la consommation future augmente également (de à ), malgré la réduction de l'épargne, car l'individu profite de la hausse du revenu d'intérêt.

Ces graphiques illustrent la nature complexe des décisions d'épargne intertemporelles. Les individus doivent évaluer leur préférence pour la consommation immédiate par rapport à la consommation future, tout en tenant compte des incitations fournies par le taux d'intérêt. Les économistes s'appuient sur ces types de modèles pour prédire les comportements d'épargne et de consommation et pour comprendre comment les politiques d'intérêt influencent l'économie globale.

Résumé[modifier | modifier le wikicode]

Lorsqu'un consommateur fait face à des décisions économiques, il cherche à optimiser son utilité en trouvant le point sur sa contrainte budgétaire qui correspond à la courbe d’indifférence la plus haute atteignable, maximisant ainsi son bien-être. La baisse du prix d'un bien entraîne deux conséquences principales : l'effet de revenu et l'effet de substitution. L'effet de revenu découle de l'augmentation du pouvoir d'achat suite à la baisse du prix, ce qui peut conduire à une augmentation de la demande si le bien est normal ou à une diminution si le bien est inférieur. L'effet de substitution se produit lorsque les consommateurs réagissent au changement de prix relatif en achetant plus du bien qui est devenu relativement moins cher, sans que leur pouvoir d'achat n'ait changé.

La théorie du choix du consommateur explique également des phénomènes plus nuancés tels que les biens de Giffen, où une augmentation de prix peut paradoxalement entraîner une augmentation de la quantité demandée. De même, cette théorie aide à comprendre les réactions de l'offre de travail aux changements de salaire. Des salaires plus élevés pourraient inciter certains à offrir plus de travail en raison de l'effet de substitution, tandis que d'autres pourraient choisir de travailler moins, privilégiant le loisir grâce à l'effet de revenu. Par ailleurs, des taux d'intérêt accrus peuvent influencer l'épargne de deux façons : ils peuvent stimuler l'épargne en rendant l'abstention de consommation présente plus rémunératrice, ou ils peuvent réduire l'incitation à épargner si l'effet de revenu, c'est-à-dire la sensation d'une richesse accrue due à de meilleurs retours sur investissement, prédomine. Ces interactions sont fondamentales pour décrypter le comportement des consommateurs et les réponses aux politiques économiques.

Annexes[modifier | modifier le wikicode]

Références[modifier | modifier le wikicode]