« Equilibre en économie ouverte » : différence entre les versions
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== Politique budgétaire == | == Politique budgétaire == | ||
Quand le gouvernement finance la dépense publique par un déficit budgétaire, exactement comme en économie fermée, il soustrait une partie de fonds prêtables qui seraient autrement disponibles pour financer les investissements privés (crowding out). | |||
En économie ouverte, l’augmentation du taux d’intérêt domestique qui en dérive a un impact sur les flux de capitaux: le NCO va baisser car d’un côté le coût des emprunts est devenu plus cher et on finance moins d’investissements, y inclus ceux qui se font à l’étranger (moins de capitaux sortants) et de l’autre les agents étrangers voudront acheter plus d’actifs domestiques (ex: obligations du gouvernement) car ces-ci donnent un intérêt élevé (plus de capitaux entrants) => NCO ↓. La baisse de NCO a comme contrepartie une réduction du solde de la balance commerciale (appréciation du taux de change réel) qui pourrait à la limite devenir négatif. | |||
Souvent un déficit budgétaire s’accompagne d’un déficit commercial (exemple: la politique budgétaire expansive des États-Unis au début des années 80 qui se traduit dans un déficit budgétaire et un déficit commercial) . C’est pour cette raison qu’on parle de « déficits jumeaux ». Mais, attention, il n’y a rien d’automatique dans tout ça: une variation dans les décisions d’épargne ou d’investissement pourraient compenser l’↑ (ou la ↓) de demande de fonds de la part de l’Etat (exemple: le redressement du déficit public dans les années- Clinton ne s’est pas accompagné d’un surplus commercial car, entretemps, les investissements domestiques ont ↑ et l’épargne privée est restée constante). | |||
== Politique budgétaire : effets sur l’équilibre == | == Politique budgétaire : effets sur l’équilibre == | ||
Version du 26 janvier 2015 à 13:23
Dans ce chapitre nous allons caractériser l'équilibre macroéconomique en économie ouverte = équilibres simultanés sur le marché des fonds prêtables et sur le marché des changes.
En économie ouverte, tout comme en économie fermée, l’égalisation de la demande et de l’offre de fonds prêtables définit le taux d’intérêt réel d’équilibre. Le fonctionnement du marché des fonds prêtables reste le même, bien qu’ en économie ouverte les agents économiques demandent des fonds soit pour faire des investissements à l’intérieur du pays, soit pour acheter des actifs à l’étranger.
De plus, pour que le système soit à l'équilibre, l'offre nette de monnaie nationale doit égaliser la demande nette de monnaie nationale. La condition d'équilibre sur le marché des changes va définir le taux de change réel d'équilibre.
NB: dans la suite nous allons encore une fois adopter une optique de long terme et faire l’hypothèse que l’output est fixe à son niveau de plein emploi.
Taux de change réel d’équilibre
Détermination du taux de change réel
Comme nous avons vu dans le chapitre précédent, les exportations nettes sont fonction du taux de change réel: plus le taux de change réel est faible, plus les biens intérieurs sont bon marché par rapport aux biens étrangers et plus les exportations nettes sont élevées (relation inverse: les consommateurs demandent plus de biens domestiques et moins de biens étrangers) → NX(ε ) .
Des identités de comptabilité nationale, nous savons aussi que la balance commerciale doit à tout moment être égale aux sorties nettes de capitaux (Net Capital Outflow = NCO = - BMC) → NX(ε) = NCO.
Le taux de change réel s’adapte pour maintenir l’équilibre NX(ε) = NCO.
NB.: la fonction représentant le flux net de capitaux sortants est verticale car les décisions d’investissement ne dépendent pas du taux de change réel.
Mécanisme d’équilibre:
- si Échec de l’analyse (erreur de syntaxe): {\displaystyle ε = ε_1} → excès d’offre de monnaie nationale sur le marché des changes => dépréciation réelle (ε↓);
- si Échec de l’analyse (erreur de syntaxe): {\displaystyle ε = ε_2} → excès de demande de monnaie nationale sur le marché des changes => appréciation réelle (ε↑).
NB: si l’axe vertical croise l’axe horizontal à la gauche du point Z → NCO > 0 et BC > 0; si l’axe vertical croise l’axe horizontal à la droite du point Z → NCO < 0 et BC < 0.
Taux d’intérêt réel d’équilibre
L’épargne et l’investissement en économie ouverte
Nous avons analysé le fonctionnement du marché des fonds prêtables et les déterminants de la fonction d’épargne et d’investissement en économie fermée au chapitre 6.
En économie ouverte le fonctionnement du marché des fonds prêtables est le même. Simplement, en économie ouverte, les agents économiques demandent des fonds soit pour faire des investissements à l’intérieur du pays, soit pour acheter des actifs à l’étranger => en économie ouverte l’épargne nationale doit couvrir l’investissement domestique et le flux net de capitaux vers l’étranger (NB.: ‘flux net’ => soit +, soit –).
Même en économie ouverte c’est le taux d’intérêt réel qui équilibre le marché des fonds prêtables.
NCO(r)
Le flux net de capitaux sortants est une fonction décroissante du taux d’intérêt réel et se rajoute aux décisions d’investissement domestique dans la détermination de la demande de fonds prêtables.
Quand le taux d’intérêt domestique est élevé on finance seulement des projets d’investissement très rentables (que ce soit dans le pays domestique ou à l’étranger) → demande de fonds basse; vice versa quand le coût des emprunts est faible → demande de fonds élevée (aussi pour financer des projets d’investissement à l’étranger).
En même temps, quand le taux d’intérêt domestique est élevé (bas), beaucoup (peu) d’investisseurs étrangers voudront acquérir des titres domestiques → les capitaux entrants ↑ (↓).
Equilibre du marché des fonds prêtables
L’offre de fonds prêtables émane des décisions d’épargne des ménages (fonction croissante du taux d’intérêt réel).
La demande de fonds prêtables émane des décisions d’investissement domestique et du NCO (fonction décroissante du taux d’intérêt réel).
Equilibre macroéconomique en économie ouverte
Equilibre en économie ouverte
Dans le marché des fonds prêtables l’offre émane de l’épargne nationale et la demande émane de l’investissement domestique et des flux nets de capitaux vers l’étranger.
Dans le marché des changes l’offre émane des flux nets de capitaux vers l’étranger et la demande émane des exportations nettes.
Le flux de capitaux est la variable qui relie ces deux marchés. Pour une économie dans son ensemble à l’équilibre il faut que :
- Échec de l’analyse (erreur de syntaxe): {\displaystyle NCO(r) = NX(ε)}
Equilibre simultané sur le marché des fonds prêtables et sur le marché des changes
Les prix sur le marché des fonds prêtables (r) et sur le marché des changes (ε) s’ajustent simultanément pour équilibrer la demande et l’offre de ces deux marchés et déterminent l’épargne nationale, l’investissement domestique, le flux net de capitaux et les exportations nettes.
Politique budgétaire
Quand le gouvernement finance la dépense publique par un déficit budgétaire, exactement comme en économie fermée, il soustrait une partie de fonds prêtables qui seraient autrement disponibles pour financer les investissements privés (crowding out).
En économie ouverte, l’augmentation du taux d’intérêt domestique qui en dérive a un impact sur les flux de capitaux: le NCO va baisser car d’un côté le coût des emprunts est devenu plus cher et on finance moins d’investissements, y inclus ceux qui se font à l’étranger (moins de capitaux sortants) et de l’autre les agents étrangers voudront acheter plus d’actifs domestiques (ex: obligations du gouvernement) car ces-ci donnent un intérêt élevé (plus de capitaux entrants) => NCO ↓. La baisse de NCO a comme contrepartie une réduction du solde de la balance commerciale (appréciation du taux de change réel) qui pourrait à la limite devenir négatif.
Souvent un déficit budgétaire s’accompagne d’un déficit commercial (exemple: la politique budgétaire expansive des États-Unis au début des années 80 qui se traduit dans un déficit budgétaire et un déficit commercial) . C’est pour cette raison qu’on parle de « déficits jumeaux ». Mais, attention, il n’y a rien d’automatique dans tout ça: une variation dans les décisions d’épargne ou d’investissement pourraient compenser l’↑ (ou la ↓) de demande de fonds de la part de l’Etat (exemple: le redressement du déficit public dans les années- Clinton ne s’est pas accompagné d’un surplus commercial car, entretemps, les investissements domestiques ont ↑ et l’épargne privée est restée constante).