La Révolution mexicaine : 1910 - 1940

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La Révolution mexicaine, survenue entre 1910 et 1940, représente l'un des épisodes les plus déterminants de l'histoire du Mexique et, plus largement, de l'ensemble des Amériques. Sous l'ombre du long règne de Porfirio Díaz, période connue sous le nom de Porfiriato, le Mexique avait connu un essor économique notable, mais ce développement s'était accompagné de profondes inégalités sociales et économiques. Les communautés indigènes, les agriculteurs ruraux et d'autres groupes marginalisés se trouvaient en situation de précarité, éclipsés par l'ambition modernisatrice de Díaz.

C'est dans ce contexte tumultueux que la rébellion a éclaté, initiée par Francisco Madero, contre la dictature de Díaz. Tout au long de ces trois décennies de bouleversements, des figures emblématiques telles qu'Emiliano Zapata, Pancho Villa et Venustiano Carranza ont émergé, chacune incarnant différents intérêts et visions pour le pays. Ces leaders, particulièrement Zapata et Villa, ont souvent porté la voix des plus défavorisés, revendiquant une distribution équitable des terres et des ressources.

La Révolution mexicaine ne se résume pas simplement à une lutte pour le pouvoir ou à des transformations économiques. Elle symbolise une quête profonde d'identité nationale et d'inclusion. Durant cette période, les droits des peuples indigènes, des Afro-Mexicains, des descendants d'esclaves, mais aussi des femmes et des travailleurs, ont été projetés sur le devant de la scène, renforçant l'importance d'une nation diversifiée et unie.

Finalement, malgré le coût humain effroyable, estimé à 1,5 million de vies, la Révolution a pavé la voie à la formation d'une république constitutionnelle au Mexique, redéfinissant ainsi la structure sociale, économique et politique du pays pour les générations futures.

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La dictature de Porfirio Díaz : 1876 - 1910

Le règne de Porfirio Díaz, souvent désigné sous le nom de "Porfiriato", représente une période ambivalente dans l'histoire du Mexique. Bien qu'il ait impulsé une modernisation significative du pays, son régime a également engendré des disparités socio-économiques flagrantes qui ont alimenté les tensions menant à la Révolution mexicaine. Díaz, visionnaire pour certains et dictateur pour d'autres, était animé par l'idée d'un Mexique moderne, industrialisé et connecté au reste du monde. Pour y parvenir, il a encouragé les investissements étrangers et a entrepris des projets d'infrastructures tels que les chemins de fer, les ports et les télégraphes. Ces initiatives ont stimulé l'économie mexicaine, intégrant davantage le pays au commerce mondial et attirant des investisseurs, notamment des États-Unis et d'Europe. Cependant, ces progrès ont eu un coût social. La modernisation a souvent favorisé les élites urbaines et les investisseurs étrangers aux dépens des populations rurales et indigènes. Sous Díaz, de vastes étendues de terres communales, connues sous le nom d'ejidos, ont été vendues ou confisquées pour être mises à disposition des grandes plantations ou des entreprises étrangères. Cela a déplacé de nombreuses communautés rurales, les privant de leurs moyens de subsistance traditionnels et exacerbant la pauvreté et l'inégalité. De plus, le Porfiriato a été marqué par une forte répression politique. Díaz, tout en prônant la paix et l'ordre (un slogan célèbre de son régime était "Ordre et Progrès"), a souvent utilisé la force pour réprimer ou éliminer l'opposition. Les élections sous son règne étaient largement considérées comme truquées, et les voix dissidentes étaient fréquemment réduites au silence par la censure, la prison ou la violence. Ces profondes inégalités économiques et l'absence de libertés politiques ont créé un terreau fertile pour la mécontentement et la révolte. La grande majorité des Mexicains, en particulier les classes rurales et indigènes, se sont retrouvées marginalisées et opprimées, alimentant ainsi les aspirations révolutionnaires qui allaient finalement éclater en 1910.

Le Porfiriato est un chapitre contrasté dans l'histoire du Mexique. D'une part, il a supervisé une période de modernisation rapide et d'expansion économique, mais d'autre part, il s'est appuyé sur une série de politiques répressives pour consolider son pouvoir. Ces actions, tout en stabilisant son régime à court terme, ont semé les graines du mécontentement qui conduira finalement à la Révolution mexicaine. La censure de la presse était un élément fondamental de la stratégie de Díaz pour contrôler le discours public. Les médias qui osaient critiquer le gouvernement ou remettre en question ses politiques étaient souvent muselés. Les journalistes qui refusaient de se conformer à cette ligne directrice risquaient l'emprisonnement, et dans certains cas plus extrêmes, l'exil. En parallèle, Díaz traitait durement les mouvements ouvriers naissants. À mesure que le Mexique s'industrialisait et que les classes laborieuses prenaient conscience de leurs droits, des grèves et des manifestations devenaient courantes. Cependant, ces mouvements étaient souvent réprimés avec force, et leurs leaders étaient régulièrement emprisonnés ou même assassinés pour avoir osé défier l'autorité de Díaz. Les communautés indigènes, souvent les plus vulnérables et les plus exploitées, subissaient également la répression de Díaz. Lorsqu'elles tentaient de défendre leurs terres traditionnelles ou leurs droits, elles étaient confrontées à une résistance brutale de la part du gouvernement. Mais peut-être l'outil le plus redouté dans l'arsenal de Díaz était sa force de police, les "rurales". Originellement créées pour maintenir l'ordre dans les régions rurales du Mexique, elles sont rapidement devenues l'instrument de terreur préféré de Díaz. Connues pour leur brutalité, elles avaient pour mission d'éliminer toute opposition à Díaz, instaurant ainsi un climat de peur. Cependant, la stratégie de répression de Díaz a eu des conséquences imprévues. Bien qu'elle ait consolidé son pouvoir pendant de nombreuses années, elle a également alimenté le mécontentement et l'insatisfaction parmi le peuple mexicain, qui finira par s'élever contre lui et chercher à reprendre le contrôle de son destin lors de la Révolution mexicaine.

L'année 1910 a été une période critique pour le Mexique, un tournant où la frustration accumulée envers le régime autocratique de Díaz a finalement éclaté en un mouvement de contestation nationale. La candidature de Francisco Madero aux élections présidentielles de cette année-là représentait un défi audacieux à la longue domination de Díaz. Madero, avec son pedigree de propriétaire terrien aisé et ses aspirations de réformateur politique, était une figure idéale pour canaliser le mécontentement grandissant envers le régime de Díaz. Lorsque Díaz a proclamé sa victoire aux élections malgré des allégations évidentes de fraude, l'indignation s'est intensifiée. La situation a été exacerbée par l'arrestation de Madero, perçue par beaucoup comme une tentative flagrante de museler l'opposition. Cette arrestation n'a pas seulement indigné les partisans de Madero, mais elle est devenue un symbole de l'injustice et de la corruption du régime de Díaz. En réponse, des soulèvements ont éclaté dans tout le pays. Ce qui a commencé comme des protestations localisées s'est rapidement transformé en une révolution à part entière, avec différentes factions et leaders révolutionnaires émergeant dans différentes régions du Mexique, chacun avec sa propre vision pour l'avenir du pays. Le conflit qui a suivi a été tumultueux et complexe, impliquant une série de batailles, de trahisons et de reconfigurations du pouvoir. Mais finalement, ce mouvement a renversé le régime de Díaz et a ouvert la voie à la création d'une nouvelle constitution en 1917. Cette constitution a cherché à répondre à de nombreuses revendications des révolutionnaires, notamment la réforme agraire, la protection des droits des travailleurs et l'instauration de garanties civiles. Ainsi, la Révolution mexicaine, déclenchée par une élection controversée en 1910, n'était pas seulement une rébellion contre un dictateur. C'était une lutte pour redéfinir le Mexique, pour construire une nation plus juste, inclusive et démocratique. Et bien que le chemin ait été sinueux et souvent sanglant, il a abouti à des transformations profondes et durables de la société mexicaine.

Le Porfiriato, la période de gouvernance de Porfirio Díaz, bien que marquée par une modernisation et un développement économique impressionnants, a semé les graines de son propre renversement. Un certain nombre de facteurs clés se sont combinés pour catalyser le soulèvement qui a culminé avec la Révolution mexicaine. D'abord et avant tout, l'augmentation effrénée de la pauvreté parmi les masses. Bien que le Mexique ait connu une croissance économique sous Díaz, celle-ci n'a pas été partagée équitablement. La richesse était concentrée entre les mains d'une minorité privilégiée, tandis que la majorité des citoyens languissaient dans la pauvreté. Les vastes étendues de terres agricoles étant monopolisées par quelques grands propriétaires, beaucoup de petits agriculteurs ont été dépossédés, exacerbant leur misère. Le déséquilibre entre l'exportation des produits agricoles et la fourniture aux besoins locaux a créé une situation où, malgré la richesse agricole du Mexique, sa propre population souffrait de pénuries alimentaires. Cette politique orientée vers l'exportation a mis la nourriture hors de portée pour de nombreux Mexicains ordinaires, les laissant affamés au milieu de l'abondance. Pendant ce temps, en ville, les conditions de travail s'aggravaient. L'industrialisation a amené une pléthore de problèmes pour les travailleurs : des journées de travail interminables, des salaires dérisoires et des conditions de travail dangereuses. Bien que Díaz ait réprimé les syndicats, le mécontentement parmi les travailleurs urbains a continué de croître, alimentant le mouvement syndical malgré la menace de persécution. Le contrôle étranger sur des secteurs économiques essentiels était une autre épine dans le côté du peuple mexicain. Les industries majeures, telles que le pétrole et les mines, étaient dominées par des intérêts étrangers, ce qui suscitait des sentiments anti-impérialistes et nourrissait la montée du nationalisme. L'inflation est devenue un autre malaise. Alors que l'économie se développait, l'inflation rongeait les économies des gens ordinaires, rendant la vie quotidienne encore plus difficile. Enfin, la montée du nationalisme a joué un rôle crucial. Les classes moyennes émergentes, instruites et politiquement conscientes, étaient de plus en plus exaspérées par le contrôle étranger et les inégalités économiques flagrantes. Cette combinaison de facteurs économiques, sociaux et politiques a finalement conduit à une tempête parfaite, provoquant le renversement de Díaz et le déclenchement de la Révolution mexicaine.

Causes de la révolution

La révolution mexicaine, qui a commencé en 1910 et s'est poursuivie pendant près de trente ans, est un sujet d'étude complexe et multidimensionnel qui a été interprété et reconsidéré sous de nombreux angles au fil des ans. Les perspectives divergentes sur ce mouvement révolutionnaire reflètent non seulement la complexité des événements eux-mêmes, mais aussi les diverses orientations idéologiques et méthodologiques des chercheurs qui étudient cette période. Les auteurs marxistes, par exemple, évaluent souvent les révolutions en fonction de la manière dont elles s'alignent sur les théories marxistes de la lutte des classes et de la transformation sociale. Du point de vue marxiste classique, une "véritable" révolution devrait conduire à l'établissement du socialisme, c'est-à-dire à la prise de pouvoir par la classe ouvrière et à la fin de la propriété capitaliste privée. Sur cette base, certains critiques marxistes affirment que la révolution mexicaine n'était pas une véritable révolution car, bien qu'elle ait entraîné des changements politiques significatifs, elle n'a pas abouti à une transformation socialiste complète de la société. En effet, la révolution mexicaine a entraîné la fin du Porfiriato et a introduit des réformes agraires significatives, ainsi que la nationalisation de certaines industries clés comme le pétrole. Cependant, ces changements n'ont pas aboli la propriété privée ni instauré un système socialiste. De plus, alors que certaines des revendications populaires, telles que celles du mouvement zapatiste pour une réforme agraire radicale, étaient de nature socialiste, ces revendications n'ont pas été entièrement réalisées. Néanmoins, réduire la révolution mexicaine à une simple lutte pour le pouvoir politique est une simplification. Bien que les changements économiques et sociaux n'aient peut-être pas été aussi radicaux que certains l'auraient souhaité, la révolution a tout de même entraîné une transformation significative de la société mexicaine. Elle a modifié les relations entre l'État et la société, a établi une nouvelle constitution en 1917 qui est toujours en vigueur aujourd'hui, et a conduit à des changements dans les structures agraires et les droits des travailleurs, parmi d'autres réformes.

La révolution mexicaine est, sans aucun doute, un épisode complexe et nuancé de l'histoire, et son interprétation a été le sujet de débats intenses parmi les historiens et les chercheurs. La perspective marxiste, axée sur les structures de classe et le changement économique, offre une lecture particulière de cet événement majeur. Il est vrai que l'issue de la révolution n'a pas radicalement bouleversé la structure économique capitaliste du Mexique. Après le chaos et les luttes de pouvoir de la révolution, la nation a finalement émergé en tant que république constitutionnelle avec l'adoption de la Constitution de 1917. Bien que ce document ait introduit des réformes sociales et politiques progressives, comme la réforme agraire et les droits des travailleurs, le Mexique est resté fondamentalement une économie capitaliste. En effet, malgré les tentatives de redistribution des terres, au fil du temps, de vastes étendues de terres sont retournées ou sont restées entre les mains de propriétaires terriens influents et d'entreprises. Les critiques marxistes pointent également le fait que bon nombre des figures centrales de la révolution, comme Venustiano Carranza ou Alvaro Obregón, provenaient des classes moyenne et supérieure de la société. Ces dirigeants, bien qu'opposés à la dictature de Porfirio Díaz, n'avaient pas nécessairement en tête les intérêts des classes les plus défavorisées. Ils cherchaient, plutôt, à établir un système politique stable qui répondrait également à leurs propres intérêts. Il est également à noter que bien que des figures comme Emiliano Zapata et Pancho Villa aient eu un programme beaucoup plus radical, axé sur les droits des paysans et la redistribution des terres, leurs visions n'ont pas triomphé de manière durable dans le paysage post-révolutionnaire. Zapata, en particulier, était profondément préoccupé par les droits des communautés rurales et voulait une réforme agraire radicale, mais sa vision n'a pas été pleinement réalisée malgré sa profonde influence. Cependant, même si la révolution n'a pas abouti à un renversement complet du capitalisme ni à une transformation radicale de la structure sociale, elle a néanmoins entraîné des changements significatifs dans le paysage politique et social du Mexique. Elle a mis fin à des décennies de dictature, introduit des réformes légales importantes et a été l'incubateur de débats intenses sur la justice sociale, la nation et la démocratie. En cela, même les perspectives les plus critiques reconnaissent son importance historique et son impact durable sur le Mexique.

La révolution mexicaine a entraîné une série de changements profonds qui ont remodelé la société mexicaine. L'un des éléments les plus emblématiques de cette période est la réforme agraire. La Constitution de 1917 a facilité la redistribution des terres, mettant fin à l'emprise des grands propriétaires terriens qui dominaient le pays depuis des siècles. Cette redistribution était une réponse à l'appel passionné d'Emiliano Zapata pour la "Tierra y Libertad" (Terre et Liberté). Bien que la mise en œuvre de la réforme ait connu des inégalités, elle symbolise néanmoins une rupture avec le système foncier antérieur. Par ailleurs, la nationalisation des ressources a été un autre tournant majeur de cette période. L'article 27 de la Constitution de 1917 stipulait que toutes les terres et ressources sous-terraines appartenaient à la nation. Ceci a préparé le terrain pour la nationalisation de l'industrie pétrolière en 1938 par le président Lázaro Cárdenas, renforçant ainsi la souveraineté économique du Mexique. La question des droits des peuples indigènes a également été mise en avant pendant la révolution. Cet événement a remis en question le système de haciendas, qui exploitait de manière flagrante les communautés indigènes. De plus, la nouvelle constitution a reconnu certaines des traditions communales de ces communautés, intégrant davantage leurs droits et leur culture dans la structure nationale. Sur le plan politique, la fin de la dictature de Porfirio Díaz a ouvert la voie à un régime plus démocratique. Bien que les années suivantes aient été marquées par des périodes de répression, la révolution a instauré une démocratie plus participative, jetant les bases d'une nouvelle dynamique politique. Enfin, l'évolution sociale qu'a connue le Mexique pendant et après la révolution a été remarquable. Une nouvelle identité nationale mexicaine a émergé, cherchant à fusionner les traditions indigènes et hispaniques. Cela s'est traduit par une renaissance culturelle, visible notamment dans les domaines artistiques et musicaux. Bien que certaines critiques puissent souligner que la révolution n'a pas complètement transformé toutes les structures de pouvoir, elle a néanmoins introduit des changements significatifs qui continuent d'influencer le pays.

La révolution mexicaine se distingue nettement dans le paysage historique par son ampleur, son impact et la profondeur de ses transformations. Elle ne fut pas une simple modification du système en place mais plutôt une transformation radicale des structures politiques, économiques et sociales du Mexique. La grande participation populaire à la révolution est un élément clé qui souligne son caractère révolutionnaire. Avec des racines s'étendant du Nord au Centre du pays, des millions de Mexicains se sont levés pour réclamer des changements. Ces soulèvements n'étaient pas seulement le fruit d'un mécontentement, mais reflétaient également les aspirations divergentes des différentes régions du pays. Par exemple, alors que les habitants du Nord cherchaient à se libérer des chaînes du pouvoir central, ceux du Centre étaient animés par la soif de justice foncière, espérant récupérer les terres qui leur avaient été usurpées sous le régime de Díaz. Mais la lutte ne se limitait pas à de simples revendications; elle s'est transformée en une véritable guerre pour le contrôle de la nation. Les batailles acharnées et les confrontations ont non seulement renversé le régime de Díaz mais ont également fait s'effondrer les fondements mêmes sur lesquels reposait son pouvoir. Ces conflits ont ouvert la voie à l'émergence de nouveaux dirigeants, qui, tout en cherchant à consolider leur pouvoir, ont également tenté d'établir une nouvelle vision pour le pays. La fin du Porfiriato a marqué le début d'une ère nouvelle. Les nouvelles élites au pouvoir ont introduit une idéologie fondamentalement différente, centrée sur le nationalisme. Cette nouvelle vision a mis l'accent sur la souveraineté, l'indépendance économique et la valorisation de l'identité mexicaine. Elle a cherché à redéfinir le Mexique non seulement politiquement mais aussi économiquement, en cherchant à créer un capitalisme ancré dans la nation.

La révolution mexicaine est un tournant majeur dans l'histoire du pays, tant par sa portée que par ses implications. L'ampleur sans précédent de la participation populaire à cette révolution démontre l'effervescence sociale et politique qui régnait à l'époque. Des hommes et des femmes de toutes origines, qu'ils soient paysans, travailleurs ou intellectuels, se sont ralliés à la cause, exprimant leurs frustrations, leurs espoirs et leurs aspirations pour un Mexique meilleur. Cette époque a également été marquée par une multitude de visions concernant l'avenir du pays. Alors que certains rêvaient de justice sociale et d'une redistribution des terres, d'autres envisageaient une démocratie libérale et un pays industrialisé. Ces différentes perspectives ont souvent conduit à des tensions et des conflits, mais elles ont aussi enrichi le discours révolutionnaire, offrant une pluralité de voies pour le futur de la nation. La lutte pour le pouvoir n'était pas seulement symbolique, mais profondément enracinée dans la réalité du terrain. La chute de Díaz n'était que le début d'une série de batailles, tant militaires que politiques, pour déterminer qui dirigerait le Mexique et comment. Ces affrontements ont conduit à la dissolution des structures antérieures de pouvoir et ont ouvert la porte à de nouvelles formes de gouvernance. Le remplacement du système de contrôle de Díaz était essentiel pour la transformation du pays. Sous la nouvelle administration, d'anciens mécanismes de pouvoir ont été démantelés et remplacés par des institutions plus représentatives et démocratiques. Cette refonte institutionnelle a également été accompagnée par l'émergence d'une nouvelle élite qui, bien qu'elle cherche à consolider son pouvoir, s'est également engagée à mettre en œuvre les réformes nécessaires. Enfin, l'idéologie dominante de la nation a subi un changement radical. L'accent mis sur le nationalisme, la justice sociale et l'indépendance économique a façonné la manière dont le Mexique se percevait lui-même et son rôle dans le monde. Cette nouvelle vision a fourni une base solide pour la consolidation et la croissance du pays au cours du XXe siècle. Ainsi, la révolution mexicaine n'était pas simplement un changement de régime, mais une transformation profonde de la société mexicaine, redéfinissant son identité, ses valeurs et sa trajectoire pour les générations futures.

La révolution mexicaine, qui a débuté en 1910, se distingue effectivement comme l'une des premières grandes révolutions du 20e siècle. Ses implications et ses répercussions ont eu une portée bien au-delà des frontières mexicaines, influençant le cours des mouvements révolutionnaires à travers le monde. Lorsqu'elle a éclaté, la révolution mexicaine n'était pas simplement une réaction contre la longue dictature de Porfirio Díaz, mais elle représentait également une réponse aux profondes inégalités socio-économiques, à l'exploitation des classes ouvrières et paysannes, et aux aspirations nationales pour une autonomie et une souveraineté renouvelées. Elle a porté une attention particulière aux droits fonciers, à la réforme agraire, à l'éducation, et à la réduction de l'influence étrangère, notamment américaine, sur l'économie mexicaine. Le contexte international a également joué un rôle. À cette époque, le monde entrait dans une phase d'agitation politique et sociale. L'industrialisation rapide, le capitalisme et les inégalités économiques croissantes, ainsi que l'effritement des empires et le mouvement pour la décolonisation, ont créé un terreau fertile pour les révolutions. Par rapport à d'autres mouvements révolutionnaires, la révolution mexicaine s'est distinguée par sa concentration sur les questions agraires et foncières, contrastant avec les approches plus industrielles et prolétariennes des révolutions russe et chinoise. De plus, bien qu'elle ait comporté des éléments radicaux et des personnalités socialistes, la révolution mexicaine n'a pas cherché à instaurer un système communiste comme en Russie ou en Chine. La révolution cubaine, survenue près d'un demi-siècle plus tard, a été influencée par les contextes de la guerre froide et de la décolonisation, et s'est fortement appuyée sur des idéologies marxistes-léninistes.

La révolution mexicaine est singulière, car elle se déroule dans le contexte des Amériques, une région qui, à l'époque, était largement sous l'influence des politiques d'expansion des États-Unis. Cette influence, avec le Corollaire Roosevelt à la Doctrine Monroe et la politique du Big Stick, signifiait que tout mouvement politique significatif dans la région serait inévitablement confronté à l'intervention ou à l'influence des États-Unis. Le Mexique, à travers sa révolution, a tenté de redéfinir son identité nationale, en s'éloignant de l'héritage colonial et des intérêts étrangers, tout en cherchant à instaurer une forme de gouvernement plus démocratique et inclusive. Les figures emblématiques de la révolution, comme Emiliano Zapata et Pancho Villa, étaient des champions des droits des classes paysannes et indigènes, et leurs causes trouvent un écho dans les mouvements révolutionnaires et sociaux d'autres pays d'Amérique latine. Les principales revendications de la révolution - la réforme agraire, la reconnaissance des droits des indigènes et une répartition plus équitable des ressources - reflétaient les profondes inégalités et tensions sociales qui étaient présentes non seulement au Mexique, mais également dans d'autres pays de la région. Ces enjeux ont été le moteur de nombreux autres mouvements sociaux et révolutionnaires en Amérique latine tout au long du 20e siècle. En outre, la révolution mexicaine a démontré que le changement pouvait être initié et conduit par des acteurs non-étatiques, et que les mouvements populaires pouvaient effectivement remettre en question et remodeler l'ordre établi. Cela a eu un impact indéniable sur la façon dont d'autres mouvements de résistance et de révolution en Amérique latine ont envisagé leur propre lutte.

La révolution mexicaine a établi un précédent fort pour le reste de l'Amérique latine, démontrant qu'un mouvement populaire pourrait déstabiliser un régime autoritaire établi et ériger un nouvel ordre basé sur la justice sociale et la démocratie. L'une des contributions majeures de la révolution mexicaine a été sa mise en évidence de la réforme agraire. Le cri de Zapata, "¡Tierra y libertad!" (Terre et liberté), a trouvé un écho bien au-delà des frontières mexicaines. Dans des pays comme la Bolivie, le Pérou et le Chili, l'idée d'une redistribution des terres pour profiter à ceux qui la travaillent a été mise en avant, menant à des réformes agraires au milieu du XXe siècle. Simultanément, la révolution a également souligné l'importance des droits des populations indigènes. Depuis la période coloniale, ces groupes étaient largement marginalisés. Le soulèvement mexicain a inspiré les mouvements indigènes en Bolivie, en Équateur et au Guatemala, qui ont depuis lutté pour obtenir reconnaissance et droits. La décision audacieuse du président Lázaro Cárdenas de nationaliser le pétrole mexicain dans les années 1930 a démontré une forte souveraineté économique. Cela a donné naissance à un sentiment de nationalisme économique, incitant d'autres nations d'Amérique latine à envisager la nationalisation de leurs ressources, en particulier lors de la vague de nationalisations des années 1960 et 1970. Les mouvements de base qui ont été la force motrice de la révolution mexicaine ont illustré que le pouvoir ne pouvait pas seulement être contesté par les élites, mais aussi par les citoyens ordinaires. Qu'il s'agisse de syndicats, de communautés paysannes ou de mouvements indigènes, le pouvoir résidait dans la solidarité du peuple. Enfin, bien que la révolution mexicaine ait connu des périodes d'autoritarisme, elle a promu une forme de démocratie plus inclusive et représentative que celle de l'ère Diaz. Les dirigeants et activistes d'Amérique latine, ayant étudié la révolution mexicaine, se sont inspirés de ses leçons pour façonner les mouvements populaires dans leurs propres nations, montrant comment la contestation des structures de pouvoir en place pouvait influencer l'histoire.

La Révolution mexicaine

La révolution mexicaine, qui a profondément façonné le paysage politique, économique et social du Mexique au 20ème siècle, peut être vue en trois phases distinctes, chacune ayant ses propres particularités et défis.

De 1910 à 1920, le Mexique a été plongé dans une intense guerre civile, marquée par le renversement de la longue dictature de Porfirio Díaz. Ce chaos a donné lieu à divers chefs et mouvements révolutionnaires, comme Emiliano Zapata et Francisco Villa, luttant pour l'idéal de la justice sociale et le contrôle du pays. Ce tumulte a finalement culminé avec la promulgation de la Constitution de 1917, un document progressiste qui cherchait à rectifier les inégalités profondément enracinées dans la société mexicaine, en garantissant des droits fondamentaux tels que la redistribution des terres, les droits des travailleurs et une éducation publique.

La deuxième phase, de 1920 à 1934, connue sous le nom des "années de Sonora", a vu l'émergence de figures dominantes comme Alvaro Obregon et Plutarco Elías Calles. Malgré le retour relatif à la stabilité, ces années ont également été marquées par une centralisation croissante du pouvoir et par la répression des dissidences. Le gouvernement a favorisé un développement économique robuste, tout en consolidant son contrôle sur la nation, établissant ainsi les bases de ce qui deviendra plus tard le Parti Révolutionnaire Institutionnel (PRI) dominant.

La période de 1934 à 1940, sous la présidence de Lazaro Cardenas, est peut-être la plus transformative de toutes. Cardenas, avec une vision profondément sociale et nationale, a lancé des réformes audacieuses qui ont défini le Mexique moderne. Sa décision de nationaliser l'industrie pétrolière en 1938 a été particulièrement emblématique, reflétant une volonté de mettre les ressources du pays au service du peuple. En outre, sa politique de réforme agraire a redistribué d'immenses étendues de terres, cherchant à corriger les inégalités héritées de l'époque porfirienne. Ces initiatives, tout en continuant à faire face à des défis et des critiques, ont solidifié l'héritage de la révolution mexicaine comme un tournant décisif dans l'histoire du pays.

1910 – 1920 : Une décennie de luttes

Les principaux protagonistes

Durant la première phase de la révolution mexicaine (1910-1920), le Mexique a subi d'intenses bouleversements politiques et sociaux. Cette époque était, en effet, chaotique, sanglante, avec d'incessantes batailles et des renversements de pouvoir. Francisco Madero, souvent considéré comme le pionnier de la révolution, est parvenu à mettre fin au long régime autoritaire de Porfirio Díaz en 1911. Toutefois, ses aspirations démocratiques ont été de courte durée. En 1913, après à peine deux ans au pouvoir, Madero a été trahi et renversé lors de la tristement célèbre "Decena Trágica" (Dix Jours Tragiques). Il a été assassiné peu après, marquant le début d'une période encore plus instable. L'une des figures les plus emblématiques de cette période est Emiliano Zapata, qui venait de l'état de Morelos et défendait fermement la cause des paysans. Son plan d'Ayala, réclamant une réforme agraire radicale, est devenu un symbole de la lutte pour les droits fonciers des communautés rurales. Zapata, malgré son leadership et sa popularité, n'a pas échappé à la violence de l'époque. En 1919, il a été traîtreusement assassiné sur ordre de Jesús Guajardo, un acte qui a profondément démoralisé ses partisans et a marqué un tournant dans la révolution. Cette décennie a vu la montée et la chute de nombreux autres leaders, comme Pascual Orozco, Venustiano Carranza et Francisco "Pancho" Villa. Leurs destins tragiques témoignent de la nature imprévisible et brutale de la révolution, où les alliances changeaient fréquemment et où la loyauté pouvait se retourner en trahison du jour au lendemain. Mais malgré les tragédies individuelles, cette période a jeté les bases de changements durables et significatifs pour le Mexique.

La phase de 1910 à 1920 de la révolution mexicaine est souvent comparée à un carrousel de conflits entre différentes factions cherchant à façonner l'avenir du Mexique selon leur vision. Francisco "Pancho" Villa, originaire du nord du Mexique, était à la tête de la Division du Nord. Charismatique et doté d'une forte personnalité, il était admiré par beaucoup pour ses prouesses sur le champ de bataille et sa volonté de lutter pour les droits des plus défavorisés. Villa a souvent été dépeint, tant dans l'histoire que dans la culture populaire, comme un bandit au grand cœur ou un Robin des Bois mexicain, volant aux riches pour donner aux pauvres. Emiliano Zapata, en revanche, venait du sud du Mexique et était le champion des droits des paysans et des communautés indigènes. Son plan d'Ayala, qui exigeait une réforme agraire radicale, reflétait son engagement envers la restitution des terres à ceux qui les travaillaient. Zapata est souvent cité pour sa célèbre déclaration, "La tierra es para quien la trabaja" (La terre appartient à celui qui la travaille). Álvaro Obregón, bien qu'initialement moins connu que Villa ou Zapata, s'est révélé être l'un des stratèges militaires et politiques les plus habiles de cette période. Il a finalement réussi à consolider le pouvoir en sa faveur, émergeant comme le leader principal après la défaite des autres factions importantes. Malgré leurs différences idéologiques et géographiques, ces leaders avaient un objectif commun : renverser le système oligarchique qui avait régné pendant des décennies sous Porfirio Díaz. Cependant, leur vision du futur Mexique était souvent en conflit, ce qui a conduit à de nombreuses confrontations entre eux. Le pays était profondément marqué par cette période de tumulte. Les batailles étaient féroces, et les civils étaient souvent pris entre deux feux. Les villes étaient détruites, et de nombreux Mexicains ont été déplacés ou ont fui vers les États-Unis pour échapper à la violence. Malgré la turbulence et le coût élevé en vies humaines, cette décennie a été fondamentale pour façonner le Mexique moderne, jetant les bases d'un changement social et politique durable.

La Constitution de 1917 est, sans doute, l'un des legs les plus durables de la révolution mexicaine. En dépit des conflits armés omniprésents et des divergences idéologiques entre les différentes factions, il y avait un consensus émergent sur la nécessité d'un cadre juridique qui garantirait les droits fondamentaux des citoyens et adresserait les principaux griefs qui avaient alimenté la révolution. Dans le contexte de cette époque tumultueuse, l'élaboration de la Constitution a été une démonstration de vision et de détermination. Elle n'était pas seulement une réponse à la dictature de Porfirio Díaz ; elle représentait une refonte complète des principes directeurs de la nation. L'article 3, par exemple, garantissait une éducation laïque, gratuite et obligatoire pour tous les Mexicains. Cela visait non seulement à améliorer l'éducation dans le pays, mais aussi à limiter l'influence de l'Église catholique dans les affaires éducatives. L'article 27, l'un des plus radicaux et des plus contestés, traitait de la redistribution des terres. Il stipulait que toutes les terres et eaux étaient à l'origine la propriété de la nation, permettant ainsi une réforme agraire en faveur des paysans qui avaient perdu leurs terres pendant les années de domination de Díaz. L'article 123 abordait les droits des travailleurs, garantissant le droit de grève, établissant une journée de travail de huit heures et protégeant les droits des femmes et des enfants au travail. Cette disposition visait à contrer les abus flagrants subis par les ouvriers sous le régime antérieur. La Constitution de 1917 est donc devenue un symbole de la volonté du Mexique de se moderniser et de répondre aux demandes de justice sociale qui avaient été au cœur de la révolution. Malgré les défis de sa mise en œuvre et les diverses interprétations de ses dispositions dans les années qui ont suivi, elle reste un jalon essentiel de l'histoire mexicaine, témoignant de l'ambition du pays de créer une société plus juste et égalitaire.

Victoriano Huerta est un personnage controversé de la révolution mexicaine. Militaire de carrière, il était au départ loyal à Porfirio Díaz, le dictateur de longue date du Mexique. Cependant, après la chute de Díaz, Huerta s'est retrouvé dans une position de pouvoir au sein de l'armée pendant la présidence de Francisco Madero. Madero, qui était un idéaliste, a sous-estimé la complexité de la politique mexicaine et a commis l'erreur de faire confiance à Huerta, le gardant comme général de l'armée. En 1913, à travers un coup d'État connu sous le nom de la "Decena Trágica" (la "Décennie tragique"), Huerta a trahi Madero, l'a fait arrêter et peu après, Madero a été assassiné, bien que les circonstances exactes de sa mort soient encore sujettes à débat. Avec le soutien de divers intérêts, dont certains aux États-Unis, Huerta a pris le pouvoir. Cependant, il s'est vite révélé impopulaire, car il cherchait à restaurer l'ordre autoritaire associé au régime de Díaz. Son gouvernement a été contesté par de nombreux chefs révolutionnaires, dont Venustiano Carranza, Pancho Villa et Emiliano Zapata, qui ont formé une coalition contre lui. Face à une opposition croissante, à une pression diplomatique et à des soulèvements internes, le régime de Huerta s'est effondré en 1914, et il a été contraint de fuir le pays. Il s'est d'abord réfugié en Espagne, puis a déménagé aux États-Unis où il a tenté, sans succès, de mobiliser un soutien pour reprendre le pouvoir au Mexique. En 1916, il a été arrêté aux États-Unis pour avoir comploté contre le gouvernement américain. Il est mort à El Paso, au Texas, en 1916, officiellement de cirrhose, bien que des rumeurs aient suggéré qu'il aurait pu être empoisonné.

La période de 1910 à 1920 au Mexique, connue comme la première phase de la révolution mexicaine, fut une époque tumultueuse qui a vu un bouleversement majeur de la structure politique et sociale du pays. Elle est souvent décrite comme une des périodes les plus violentes de l'histoire du Mexique, et cet énoncé en est un témoignage clair. Francisco Madero, issu d'une riche famille de propriétaires terriens, avait des idéaux de justice sociale et de démocratie. Son assassinat en 1913, peu de temps après qu'il eut pris le pouvoir, a mis en évidence la fragilité et l'instabilité de la situation politique de l'époque. Pancho Villa et Emiliano Zapata sont probablement les figures les plus emblématiques de la révolution. Villa, bien que souvent décrit comme un bandit, était un tacticien doué avec une armée puissante. Zapata, quant à lui, était un défenseur fervent de la réforme agraire et du droit des paysans à la terre. Les deux ont subi des destinées tragiques, assassinés pour leurs idéaux et leur influence. Pascual Orozco, bien que moins connu internationalement que Villa ou Zapata, a joué un rôle clé dans les premières étapes de la révolution, avant de changer plusieurs fois d'alliance, ce qui a finalement conduit à sa chute. Alvaro Obregón et Venustiano Carranza étaient des figures centrales dans la consolidation de la révolution. Obregón, en particulier, est connu pour avoir apporté une certaine stabilité au Mexique après une décennie de violence. Cependant, comme beaucoup d'autres avant lui, il a été tragiquement assassiné. Cette période de l'histoire mexicaine met en évidence les dangers et les défis de la transformation révolutionnaire, où même les victoires peuvent être éphémères et où le pouvoir peut coûter la vie. La violence et les trahisons de cette époque ont façonné la mémoire collective du Mexique et continuent d'influencer sa politique et sa culture.

Les figures clés de la révolution mexicaine ont non seulement façonné le cours de la révolution elle-même, mais leur destin tragique a également joué un rôle majeur dans la direction qu'a prise le pays après leur disparition. Francisco Madero, en renversant la longue dictature de Porfirio Díaz, a mis en évidence le mécontentement profond du peuple mexicain envers le régime en place. Son assassinat a provoqué un vide de pouvoir qui a exacerbé les tensions entre les différentes factions révolutionnaires, rendant la situation encore plus volatile. Emiliano Zapata et Pancho Villa, bien qu'opérant dans des régions différentes du pays, symbolisaient l'espoir des classes les plus défavorisées. Zapata, avec son slogan "Tierra y Libertad", incarnait les aspirations des paysans pour une juste redistribution des terres. La mort de Zapata a été un coup dur pour le mouvement agrariste. De même, Villa, avec sa Division du Nord, représentait un défi majeur pour le gouvernement central, et sa mort a éliminé un adversaire important pour l'establishment politique. La mort d'Alvaro Obregón, qui avait réussi à stabiliser le pays après une décennie de révolution, a également marqué la fin d'une époque. Son pragmatisme politique et sa capacité à naviguer entre différentes factions ont été cruciaux pour la consolidation de la révolution. Avec sa disparition, le pays a perdu un leader qui avait la vision et la capacité de guider le Mexique vers un avenir plus stable. Venustiano Carranza, bien qu'ayant des idéaux moins radicaux que certains de ses contemporains, a joué un rôle essentiel en établissant la Constitution de 1917. Son assassinat a mis en évidence les dangers et les rivalités persistantes au sein des élites révolutionnaires. Toutes ces morts ont non seulement reflété la nature volatile et brutale de la révolution, mais ont aussi créé des vides de pouvoir et des opportunités pour d'autres leaders de s'affirmer. Leur héritage a influencé les décennies qui ont suivi, et leurs histoires sont devenues intrinsèques à l'identité nationale du Mexique.

La révolution mexicaine a été une période tumultueuse, sanglante et indécise, où l'allégeance changeait fréquemment et où les alliances étaient souvent éphémères. Les leaders révolutionnaires, malgré leurs différences idéologiques et régionales, partageaient un objectif commun de renverser le vieil ordre et d'instaurer un régime qui reflétait leurs idéaux et aspirations pour le Mexique. Cependant, leurs visions du futur du pays étaient souvent en conflit, ce qui a conduit à de nombreux affrontements et trahisons. Le fait que six des sept principaux leaders aient été assassinés en dit long sur la nature brutale et impitoyable de cette période. Ces assassinats n'étaient pas seulement le résultat d'affrontements sur le champ de bataille, mais étaient souvent le résultat de trahisons politiques, d'embuscades et de machinations. Victoriano Huerta est un cas à part. Bien qu'il n'ait pas été tué directement à cause de la révolution, sa chute du pouvoir et son exil aux États-Unis sont directement liés à son rôle pendant la révolution. Huerta, avec son association à l'ancien régime de Díaz et sa prise de pouvoir après le renversement de Madero, était vu par beaucoup comme une trahison des idéaux révolutionnaires. Son échec à établir un contrôle stable sur le pays et à pacifier les différentes factions révolutionnaires a finalement conduit à sa chute. L'issue tragique de la plupart de ces leaders montre à quel point la révolution mexicaine était complexe et imprévisible. Chacun de ces hommes a laissé une empreinte durable sur l'histoire du Mexique, et leur destin tragique est un témoignage des dangers et des sacrifices inhérents à la lutte pour le changement radical.

La révolution mexicaine a été un tourbillon de changements et d'événements inattendus. La disparition soudaine de figures charismatiques et influentes a laissé des vides de pouvoir qui ont souvent été comblés par de nouvelles factions ou individus cherchant à promouvoir leurs propres agendas. À chaque fois qu'un leader était éliminé, cela créait une opportunité pour d'autres de monter en puissance, mais cela ajoutait également une couche supplémentaire d'incertitude à un paysage politique déjà chaotique. Les assassinats successifs des dirigeants clés ont également renforcé l'idée qu'aucun leader n'était vraiment en sécurité, quel que soit son pouvoir ou son influence. Cela a pu décourager certains de poursuivre des initiatives radicales ou de se mettre en avant, de peur de devenir la prochaine cible. D'autre part, cela a pu encourager d'autres à adopter des tactiques plus brutales ou à agir rapidement, sachant que leur temps au pouvoir pourrait être limité. De plus, le Mexique était un pays avec des divisions régionales, sociales et économiques profondes. Ces divisions étaient souvent reflétées dans les factions révolutionnaires elles-mêmes. Sans un leadership fort et unifié pour guider le pays, ces divisions sont devenues plus prononcées. Des régions entières, comme le Nord avec Pancho Villa et le Sud avec Emiliano Zapata, avaient leurs propres agendas et visions pour l'avenir du Mexique, ce qui a compliqué encore davantage les efforts pour établir une direction unifiée. Finalement, la révolution mexicaine n'était pas seulement une lutte contre l'ancien régime de Díaz, mais aussi une bataille pour définir l'identité et l'avenir du Mexique. Les conflits internes, exacerbés par la mort de dirigeants clés, ont prolongé cette période de turbulence et rendu la transition vers un nouvel ordre d'autant plus complexe.

Plan de San Luis Potosí

Le nord du Mexique, en particulier les États de Chihuahua, Coahuila et Sonora, était le cœur économique du pays à cette époque, grâce à l'agriculture, l'élevage, la mine et l'industrie. Ces États étaient également proches des États-Unis, ce qui facilitait le commerce et les investissements. Ainsi, la région avait vu naître une classe bourgeoise locale influente qui, avec le temps, s'était sentie aliénée par les politiques centralisatrices et népotiques de Díaz. Francisco Madero, issu d'une riche famille de propriétaires terriens de Coahuila, était un reflet de cette bourgeoisie du nord. Bien qu'il ait personnellement profité de la période porfirienne, Madero était également influencé par les idées libérales et démocratiques, et s'opposait fermement à la continuité autocratique de Díaz. Lorsque Madero a été arrêté pour avoir osé se présenter contre Díaz lors des élections de 1910, cela a alimenté la colère et le mécontentement parmi ses partisans. Lorsque le Plan de San Luis Potosí a été proclamé, il a rapidement gagné le soutien de divers groupes qui avaient des griefs contre le régime de Díaz, et pas seulement dans le Nord. Cependant, c'est dans le Nord que la révolte a rapidement pris de l'ampleur, grâce à des leaders tels que Pascual Orozco et Pancho Villa. Ces deux leaders, bien que soutenant initialement Madero, avaient également leurs propres visions pour le Mexique.

Francisco Madero a suscité un soutien significatif face à la longue dictature de Porfirio Díaz. En réponse à l'appel au soulèvement du Plan de San Luis Potosí, de nombreux groupes à travers le pays ont pris les armes contre le régime de Díaz. Deux des figures les plus notables à se joindre à Madero dans cette lutte ont été Pascual Orozco et Pancho Villa, deux leaders charismatiques originaires du nord du pays. Pascual Orozco, initialement loyal à Madero, a joué un rôle clé dans les victoires initiales contre les troupes de Díaz. Pancho Villa, quant à lui, est devenu une légende à la fois pendant et après la révolution, commandant la fameuse "Division du Nord", qui était l'une des forces les plus puissantes et les mieux organisées de la révolution. En mai 1911, après plusieurs batailles décisives, dont la prise de Ciudad Juárez, les forces révolutionnaires ont réussi à mettre fin au règne de Díaz. En résultat des négociations des Accords de Ciudad Juárez, Díaz a démissionné de la présidence et s'est exilé en France, où il a vécu le reste de ses jours jusqu'à sa mort en 1915.

L'élimination de Porfirio Díaz de la présidence a créé un vide de pouvoir auquel plusieurs dirigeants révolutionnaires ont tenté de répondre. Chacun de ces leaders - comme Francisco Madero, Emiliano Zapata, Pancho Villa, Alvaro Obregón, et Venustiano Carranza - avait sa propre vision pour l'avenir du Mexique. Ces visions divergentes ont conduit à de multiples affrontements entre ces factions. Emiliano Zapata, par exemple, a promulgué le Plan d'Ayala en 1911, exigeant une réforme agraire radicale. Il voulait que les terres soient restituées aux communautés villageoises et que toute propriété foncière acquise illégalement par les hacendados (propriétaires terriens) et les étrangers soit reprise. Pancho Villa, pour sa part, était moins préoccupé par des réformes spécifiques que par l'opposition aux élites qui avaient trahi la révolution, notamment les dirigeants comme Carranza et Obregón. La nécessité de créer un consensus parmi ces groupes divergents a culminé avec la Constitution de 1917. Convoqué par Venustiano Carranza, le Congrès constitutionnel a tenté de forger un compromis entre les différentes revendications et idéologies des groupes révolutionnaires. La Constitution a incorporé des réformes agraires, des garanties pour les droits des travailleurs, et une position nationaliste en ce qui concerne les ressources naturelles du pays, entre autres choses. Malgré son adoption, les combats n'ont pas immédiatement cessé, mais la Constitution de 1917 est demeurée, avec des modifications, la loi fondamentale du Mexique, soulignant l'importance et la durabilité de cet effort pour redéfinir la nation.

Bien que Francisco Madero ait été un personnage central dans le renversement de la longue dictature de Porfirio Díaz, sa période au pouvoir en tant que président a été tumultueuse et marquée par des tensions internes. L'un des principaux griefs contre Madero était qu'il n'avait pas apporté les changements radicaux que de nombreux révolutionnaires attendaient. Pour nombre d'entre eux, le simple fait de renverser Díaz ne suffisait pas : ils souhaitaient également un changement profond des structures socio-économiques du Mexique, en particulier en ce qui concerne la réforme agraire et les droits des travailleurs. Madero, venant d'une famille aisée de grands propriétaires terriens, était essentiellement un démocrate libéral qui cherchait à instaurer des élections libres et un gouvernement constitutionnel, mais n'était pas nécessairement en faveur d'une révolution sociale radicale. Ainsi, bien qu'il ait pris certaines mesures pour apporter des réformes, il a été perçu par beaucoup comme trop modéré ou trop lent dans la mise en œuvre de ces réformes. Des figures comme Emiliano Zapata étaient particulièrement mécontentes du rythme de la réforme agraire. Le Plan d'Ayala, proclamé par Zapata, critiquait ouvertement Madero pour ne pas avoir rendu les terres aux communautés paysannes. De plus, Madero a fait face à une série de rébellions et de conspirations dès le début de son mandat. Des figures de l'ancien régime, des officiers militaires mécontents et même certains de ses anciens alliés ont remis en question sa légitimité et son leadership. Finalement, cela a culminé avec le coup d'État orchestré par le général Victoriano Huerta en 1913, qui a conduit à l'arrestation et à l'assassinat de Madero. La trahison de Huerta et la mort de Madero ont rallumé la flamme de la révolution, avec de nombreux Mexicains se levant contre le régime autoritaire de Huerta et en défense des idéaux pour lesquels Madero avait initialement combattu.

La dynamique entre Francisco Madero et d'autres leaders révolutionnaires met en évidence les tensions et les divergences idéologiques au cœur de la révolution mexicaine. Pancho Villa, originaire de l'État du Nord de Chihuahua, avait formé l'une des principales forces révolutionnaires, la célèbre "Division du Nord". Bien qu'il ait été initialement un allié clé de Madero dans la lutte contre Díaz, après l'accession de Madero au pouvoir, les relations entre les deux hommes se sont tendues. Villa considérait que Madero n'avançait pas assez rapidement avec ses réformes, et cette tension a été exacerbée lorsque Madero a ordonné l'arrestation de Villa en 1912. Pascual Orozco, un autre allié initial de Madero dans le renversement de Díaz, est rapidement devenu mécontent du manque de réformes profondes sous Madero. En particulier, il était frustré par le rythme lent de la réforme agraire. En conséquence, Orozco a pris les armes contre le gouvernement Madero en 1912, déclenchant une nouvelle phase de la révolution. Emiliano Zapata, du Sud de l'État de Morelos, s'est distingué comme un fervent défenseur de la réforme agraire. Il a été l'une des voix les plus critiques envers Madero, accusant le président de ne pas mettre suffisamment l'accent sur la restitution des terres aux paysans. Son "Plan d'Ayala" de 1911 était un appel passionné à une transformation radicale de la structure foncière du pays. Ces divergences illustrent le défi fondamental de la révolution mexicaine: concilier les différentes aspirations et demandes des divers groupes révolutionnaires. Bien que Madero souhaitait démocratiser le pays, d'autres, comme Zapata, cherchaient une transformation sociale profonde. La multiplicité des agendas et des idéologies a rendu la période exceptionnellement instable et conflictuelle.

Après l'assassinat de Madero, le général Victoriano Huerta a pris le pouvoir, inaugurant une période de tyrannie militaire. Cependant, la prise de pouvoir de Huerta a été largement contestée, en particulier par des leaders tels que Pancho Villa et Emiliano Zapata, qui ont formé une alliance contre lui. Ce regroupement contre Huerta a également inclus Venustiano Carranza, un autre leader influent de la révolution. La coalition anti-Huerta, bien qu'hétérogène dans ses objectifs et motivations, était unie dans sa détermination à renverser Huerta. La guerre civile qui a suivi a vu des batailles majeures et des affrontements dans tout le Mexique. En juillet 1914, après plusieurs défaites militaires et face à une pression politique intérieure et internationale croissante, Huerta a démissionné et s'est exilé. Cependant, même après la chute de Huerta, la paix n'a pas été restaurée. Les divisions profondes entre les leaders révolutionnaires, en particulier entre Carranza, Villa et Zapata, ont persisté. La rivalité entre ces factions a conduit à une nouvelle série de conflits, chacun cherchant à imposer sa vision pour le Mexique post-révolutionnaire. L'instabilité a persisté jusqu'en 1920, lorsque Alvaro Obregón a lancé un coup d'État contre Carranza, conduisant finalement à une période de stabilisation relative. Toutefois, comme le montrent les événements des années suivantes, les tensions sous-jacentes et les conflits d'intérêts entre les différents groupes n'ont jamais été complètement résolus, faisant de la révolution mexicaine une période complexe et multiforme de l'histoire du pays.

/Dans le centre du Mexique, en particulier dans l'État de Morelos, les paysans, sous la direction d'Emiliano Zapata, se sont également révoltés contre l'incapacité de Madero à mettre en œuvre une réforme agraire significative et d'autres changements sociaux et économiques. La décision de Madero de laisser une grande partie du système Díaz en place et de ne pas attaquer les grandes plantations de sucre de la région a particulièrement déçu les zapatistes.

En réponse, Zapata et les zapatistes reprennent les armes et déclarent le plan d'Ayala, également connu sous le nom de deuxième plan de la révolution mexicaine. Ce plan dénonce la trahison des idéaux révolutionnaires par Madero. Il annonce une révolte paysanne s'il ne rend pas aux communautés paysannes indigènes les forêts, les eaux et les terres qui leur ont été prises depuis le milieu du XIXe siècle.

Les zapatistes et leurs demandes de réforme agraire sont devenus l'un des éléments les plus importants de la révolution mexicaine. Zapata est devenu un leader et un symbole puissant de la révolution, en particulier dans le centre et le sud du pays.

Les zapatistes, sous la direction d'Emiliano Zapata, se sont également révoltés contre l'incapacité de Madero à mettre en œuvre une réforme agraire significative et d'autres changements sociaux et économiques, et ont déclaré le Plan d'Ayala qui dénonçait la trahison des idéaux révolutionnaires par Madero et annonçait une révolte paysanne s'il ne rendait pas aux communautés paysannes indigènes les forêts, les eaux et les terres qui leur avaient été prises depuis le milieu du 19e siècle.

Victoriano Huerta renverse Francisco Madero en 1913 et établit un régime similaire à celui de Porfirio Díaz, avec le soutien des grands propriétaires terriens, de l'église et des investisseurs étrangers. Le régime de Huerta se caractérise par un retour à un régime autoritaire, la répression de l'opposition politique et la volonté de maintenir le statu quo plutôt que de mettre en œuvre des réformes sociales et économiques importantes.

Cependant, les jours de Huerta sont comptés, car un grand nombre de troupes s'opposent à lui dans le nord, sous la direction d'Alvaro Obregón et de Venustiano Carranza. En revanche, au centre, les troupes d'Emiliano Zapata sont mobilisées. Dans les villes, on assiste également à des protestations et des soulèvements, les ouvriers et les artisans descendent dans la rue, souvent syndiqués, et réclament des réformes.

Une nouvelle intelligentsia émerge, liée aux idées socialistes nationalistes, indigènes et quelque peu romantiques, qui rejette les idées positivistes du Porfiriato et appelle à un changement plus radical. Le régime de Huerta était largement impopulaire et devait faire face à de multiples factions luttant pour le pouvoir, ce qui a finalement conduit à sa chute.

Victoriano Huerta renverse Francisco Madero en 1913 et établit un régime similaire à celui de Porfirio Díaz. Pourtant, ses jours sont comptés car il est confronté à un grand nombre de troupes dans le nord, sous la direction d'Alvaro Obregón et de Venustiano Carranza. Au centre, les troupes d'Emiliano Zapata sont mobilisées. Des protestations et des soulèvements ont également lieu dans les villes, où les ouvriers et les artisans descendent dans la rue, souvent syndiqués, et réclament des réformes. Une nouvelle intelligentsia émerge, qui rejette les idées positivistes du Porfiriato et appelle à un changement plus radical.

Pan de Guadalupe

Le plan Guadalupe, également connu sous le nom de troisième plan de la révolution mexicaine, était un programme politique lancé en 1914. Il était dirigé par Venustiano Carranza, un leader des forces révolutionnaires du Nord, qui avait auparavant été gouverneur de Coahuila et membre du cabinet de Madero.

Le plan Guadalupe prévoyait l'établissement d'un gouvernement constitutionnel et le rétablissement de l'ordre dans le pays. Il ne mentionnait aucune réforme sociale ou agraire spécifique, contrairement aux plans précédents de la révolution. Il mettait plutôt l'accent sur la nécessité de rétablir l'État de droit et d'établir un gouvernement stable.

Le plan Guadalupe est soutenu par de nombreux dirigeants révolutionnaires du Nord, dont Alvaro Obregon, et il contribue à unir les différentes factions qui se battent pour le contrôle du gouvernement. Carranza et ses partisans sont devenus la force dominante de la révolution. En 1915, Carranza s'est déclaré premier chef de l'armée constitutionnelle et a commencé à prendre le contrôle du gouvernement...

Parmi les partisans de Venustiano Carranza se trouvaient Pancho Villa et Alvaro Obregón. En 1914, ils lancent un assaut sur Mexico dans le but d'évincer le gouvernement de Victoriano Huerta. Au même moment, les zapatistes, dirigés par Emiliano Zapata, se mobilisent et avancent sur Mexico par le sud.

Le gouvernement de Huerta est pris en tenaille face à la pression des forces révolutionnaires du nord et du sud. En 1914, Obregón est entré dans Mexico, a forcé Huerta à fuir et a installé Carranza au pouvoir. Carranza s'est déclaré président du Mexique et a formé un gouvernement basé sur le plan Guadalupe.

Cela marque la fin de la première phase de la révolution mexicaine, caractérisée par une décennie de guerre civile, d'instabilité politique et l'émergence de différents leaders et factions révolutionnaires. Le gouvernement de Carranza, soutenu par Villa et Obregón, est parvenu à établir une certaine stabilité et à entamer le processus de reconstruction du pays.

Les partisans de Carranza, Pancho Villa et Alvaro Obregón, lancent un assaut sur Mexico en 1914, tandis que dans le sud, les zapatistes se mobilisent et avancent sur Mexico, le gouvernement de Victoriano Huerta est pris en tenaille et doit fuir. Obregón entre dans Mexico et installe Carranza au pouvoir ; ce dernier se déclare président du Mexique et forme un gouvernement basé sur le plan Guadalupe. Ceci marque la fin de la première phase de la révolution mexicaine.

Entre 1914 et 1915, le gouvernement de Venustiano Carranza, également connu sous le nom d'"interrègne", est établi au pouvoir, mais les différences entre les différents groupes révolutionnaires apparaissent au grand jour une fois qu'il est au pouvoir. Le gouvernement de Carranza n'a pas réussi à réaliser un grand nombre des réformes sociales et économiques qui avaient été promises pendant la révolution.

Le gouvernement de Carranza est marqué par des luttes politiques intestines et un manque de direction claire. Carranza était plus intéressé par la consolidation de son propre pouvoir que par la mise en œuvre de réformes significatives, ce qui a conduit à un sentiment croissant de désillusion parmi de nombreux dirigeants et factions révolutionnaires.

Le gouvernement de Carranza est également confronté à des défis de la part des zapatistes du sud, mécontents de l'absence de progrès en matière de réforme agraire et d'autres questions, et de Pancho Villa et d'autres dirigeants du nord, qui estiment que Carranza ne tient pas les promesses de la révolution.

Les zapatistes, dirigés par Emiliano Zapata, étaient l'une des factions les plus importantes de la révolution mexicaine, et se mobilisaient derrière le slogan "tierra y libertad" (terre et liberté). Leur mouvement s'est concentré sur la question de la réforme agraire et de la redistribution des terres aux communautés paysannes indigènes. Ils ont plaidé pour l'expropriation des grandes propriétés foncières, en particulier celles des riches propriétaires, et la redistribution des terres aux petits agriculteurs et aux communautés indigènes.

Les zapatistes avaient une approche démocratique et communautaire, et ils cherchaient à donner du pouvoir aux communautés locales et à leur donner le contrôle de leurs propres terres et ressources. Ils n'étaient toutefois pas opposés à l'Église catholique et entretenaient une relation complexe avec celle-ci, qui était tantôt favorable à leur cause, tantôt opposée.

Pancho Villa, également connu sous le nom de Francisco Villa, était un leader des forces révolutionnaires du Nord et son mouvement avait une approche différente de celle des zapatistes. Il était souvent qualifié de caudillo, terme utilisé pour décrire un homme fort ou un dirigeant qui gouverne par son charisme personnel et sa force de volonté, plutôt que par des moyens démocratiques.

Le mouvement de Pancho Villa était axé sur l'expropriation des haciendas, de grandes propriétés foncières appartenant à de riches propriétaires terriens. Il n'a pas suivi l'approche des zapatistes qui consistait à rendre la terre aux paysans, mais il a confisqué les haciendas et les a données à ses lieutenants pour qu'ils les administrent au profit de la révolution.

Cette approche est controversée et suscite la critique d'autres dirigeants révolutionnaires qui y voient une trahison des principes de la révolution. Le mouvement de Villa était également marqué par la violence et la répression, et ses partisans étaient connus pour leur brutalité et leur mépris des droits de l'homme.

Venustiano Carranza et Alvaro Obregón étaient des dirigeants de l'État de Sonora et leur approche était différente de celle des zapatistes et du mouvement de Villa. Ils étaient moins axés sur les questions agraires et plus intéressés par les réformes urbaines et démocratiques. Ils étaient motivés par le soutien des éléments urbains et de la classe moyenne de la société, qui étaient mécontents du manque de progrès politique et économique sous le Porfiriato.

L'approche de Carranza et d'Obregón était également caractérisée par un fort sentiment anticlérical dirigé contre l'Église catholique. Ils considéraient l'Église comme une institution puissante et conservatrice opposée aux objectifs de la révolution. Le gouvernement de Carranza a adopté un certain nombre de lois qui limitaient le pouvoir et l'influence de l'Église, notamment la Constitution de 1917, qui contenait des articles limitant le rôle de l'Église dans la vie publique.

L'armée de Carranza, connue sous le nom de constitutionnaliste, était relativement petite, avec des estimations allant d'environ 20 000 à 40 000 soldats. Les forces de Pancho Villa, connues sous le nom de Division du Nord, étaient beaucoup plus importantes, avec des estimations allant de 100 000 à 200 000 soldats. Les forces de Zapata, connues sous le nom de Zapatistas, étaient également relativement petites, avec des estimations allant de 10 000 à 20 000 soldats.

Le corps de Zapata a été exposé à Cuautla (Morelos) le 10 avril 1919.

Après 1914, les luttes entre ces différentes forces ont été très intenses, avec une alliance entre Villa et Zapata pour prendre le contrôle de Mexico. Ils ont finalement été chassés par les forces de Carranza, connues sous le nom de constitutionnalistes, ce qui a permis à Carranza de reprendre le pouvoir peu après. Cette alliance était connue sous le nom d'Ejército Libertador del Sur (Armée de libération du Sud), créée pour lutter contre le gouvernement de Carranza.

Cette alliance entre Villa et Zapata n'était pas très stable et elle était basée sur un ennemi commun plutôt que sur une idéologie partagée. Villa et Zapata avaient des objectifs et des visions différents pour la révolution, et leur alliance était plus un mouvement tactique qu'un véritable partenariat.

En 1915, les zapatistes se sont retirés à Morelos et l'armée de Carranza a vaincu les forces de Villa en 1916, ce qui a permis à Carranza de prendre le contrôle de Mexico et d'être reconnu comme président du Mexique par les États-Unis et d'autres pays.

En 1919, Carranza a orchestré une embuscade qui a conduit au meurtre d'Emiliano Zapata. Il se concentre ensuite sur la suppression de la résistance restante des forces de Villa. En 1923, Carranza lui-même est assassiné par des rivaux politiques, ce qui marque la fin de sa présidence.

L'assassinat de Carranza en 1923 a été un tournant dans la révolution, car il a marqué la fin de la lutte pour le pouvoir entre les différentes factions. La mort de Carranza a créé un vide de pouvoir, que son ancien général a comblé, Alvaro Obregon, qui allait devenir le prochain président du Mexique.

Il est important de noter que le meurtre de Carranza n'était pas seulement un assassinat politique, mais aussi un acte de vengeance de la part de son ancien général, Obregon, et de ses partisans, qui en avaient assez de l'autoritarisme de Carranza et de son refus de procéder à des réformes foncières et du travail.

It is important to note that Carranza's murder was not only a political assassination but also an act of revenge by his former general, Obregon and his followers, who were tired of Carranza's authoritarianism and refusal to carry out land and labour reforms.

Adoption de la Constitution de 1917

L'adoption de la Constitution de 1917 a été l'un des principaux accomplissements de la première phase de la révolution mexicaine. Une assemblée constituante a rédigé la constitution que le peuple a élue, et elle constituait un changement important par rapport à la constitution précédente de 1857.

La Constitution de 1917 a introduit plusieurs réformes majeures pour répondre aux griefs sociaux et économiques qui ont conduit à la révolution. Ces réformes sont les suivantes

  • La réforme agraire : qui visait à redistribuer les terres aux petits agriculteurs, aux communautés indigènes et aux ejidos (propriété foncière communale).
  • la réforme du travail, qui visait à améliorer les conditions de travail et à protéger les droits des travailleurs
  • Réforme de l'éducation : elle visait à fournir une éducation gratuite et laïque à tous les citoyens.
  • la réforme religieuse, qui visait à séparer l'Église et l'État, le gouvernement prenant le contrôle du système éducatif et des biens de l'Église catholique.

La Constitution de 1917 était également un document très progressiste pour l'époque. Elle comprenait des dispositions relatives au suffrage des femmes, au droit à la liberté d'expression et de la presse, et au droit de former des syndicats. C'était également la première constitution des Amériques à inclure des droits pour les peuples indigènes.

La Constitution de 1917 est le principal résultat de la première phase de la révolution mexicaine. Adoptée par une assemblée constituante élue, elle constituait un changement important par rapport à la constitution précédente de 1857. Elle comprenait plusieurs réformes majeures visant à répondre aux griefs sociaux et économiques qui avaient conduit à la révolution, comme la réforme agraire, la réforme du travail, la réforme de l'éducation et la réforme religieuse. C'était également un document très progressiste pour l'époque, qui comprenait des dispositions relatives au suffrage des femmes, au droit à la liberté d'expression et à la liberté de la presse, ainsi qu'au droit de former des syndicats. C'était également la première constitution des Amériques à inclure des droits pour les peuples indigènes.

General Lázaro Cárdenas.

La Constitution de 1917 a été rédigée en grande partie par Francisco Mujica, un socialiste proche de Lazaro Cardenas. C'était un nationaliste et un progressiste qui s'est engagé à répondre aux griefs sociaux et économiques de la population qui avaient conduit à la révolution.

La Constitution de 1917 est considérée comme une constitution libérale car elle a établi un système de gouvernement présidentiel, tout en étant l'une des constitutions les plus progressistes de son époque sur le plan social. Elle a introduit plusieurs réformes majeures pour répondre aux griefs sociaux et économiques qui avaient conduit à la révolution, comme la réforme agraire, la réforme du travail, la réforme de l'éducation et la réforme religieuse.

La réforme agraire était un élément clé de la constitution. Elle visait à redistribuer des terres aux petits agriculteurs, aux communautés indigènes et aux ejidos (propriétés foncières communales) afin de résoudre le problème de la privation de terres. La réforme du travail visait à améliorer les conditions de travail et à protéger les droits des travailleurs. La réforme de l'éducation visait à fournir une éducation gratuite et laïque à tous les citoyens. La réforme religieuse visait à séparer l'Église et l'État, le gouvernement prenant le contrôle du système éducatif et des biens de l'Église catholique. La constitution prévoyait également une protection sociale pour ses citoyens.

La Constitution de 1917 était également une constitution nationaliste. Elle définissait que les ressources du sous-sol, y compris le pétrole qui était exploité à l'époque par les Britanniques et les Américains, appartenaient à la nation, et elle imposait des limites à la propriété étrangère. Il s'agissait d'un aspect important de la constitution, car elle visait à protéger les ressources naturelles et la souveraineté du Mexique contre l'exploitation étrangère.

La constitution comprenait également une disposition permettant au gouvernement d'exproprier des biens appartenant à des étrangers dans les cas jugés d'intérêt national. Cette mesure était considérée comme un moyen de protéger les ressources et l'économie du Mexique contre le contrôle étranger. La constitution limitait également la propriété étrangère des terres situées près de la frontière et de la côte...

Une autre dimension importante de la Constitution de 1917 est qu'elle était laïque et même anticléricale. Elle supprime les privilèges de l'Église catholique en séparant l'Église et l'État. Elle limite également le pouvoir de l'Église en prenant le contrôle du système éducatif et des propriétés de l'Église catholique. Il s'agit d'un changement important par rapport à la constitution précédente de 1857, qui avait accordé à l'Église catholique un statut spécial et un pouvoir politique et économique important. La position anticléricale de la Constitution de 1917 était en accord avec les idéaux progressistes et laïques de nombreux dirigeants de la révolution, qui considéraient l'Église comme un obstacle à la modernisation et à la démocratisation du Mexique.

Mise en œuvre de la Constitution

Pendant son mandat, Carranza, arrivé au pouvoir en 1914, a très peu fait pour appliquer les dispositions de la Constitution de 1917. Il s'attachait davantage à consolider son propre pouvoir et à garder le contrôle du pays qu'à mettre en œuvre les réformes sociales et économiques décrites dans la constitution.

En outre, le gouvernement de Carranza était miné par la corruption et les luttes politiques intestines, et il a dû faire face à plusieurs contestations de son pouvoir de la part d'autres leaders révolutionnaires tels que Villa et Obregon. Il est également confronté à l'opposition des zapatistes qui réclament une réforme agraire et une redistribution des terres dans le sud du pays.

Carranza a également tenté de se maintenir au pouvoir illégalement en cherchant à modifier la constitution pour pouvoir se représenter aux élections. Cette initiative est largement contestée et entraîne la scission de son gouvernement. Il a finalement été renversé en 1920, et alors qu'il tentait de fuir le pays avec une quantité importante du trésor national, il a été assassiné.

Après l'assassinat de Carranza en 1920, Obregón est devenu le leader le plus puissant et le plus influent de la révolution. Il prend rapidement le contrôle du gouvernement et est élu président en 1920.

Pendant cette période, le pays est en effet ravagé par la guerre civile, le nombre de morts étant estimé entre 1 et 1,5 million de personnes, soit 10 à 15 % de la population totale. La guerre a touché tous les secteurs de la société, de nombreuses personnes ayant été déplacées et ayant souffert de la violence et de la destruction. La guerre a également eu un impact économique important : de nombreuses entreprises et exploitations agricoles ont été détruites et les infrastructures du pays ont été gravement endommagées.

La présidence d'Obregón a été marquée par une période de stabilité relative et de reprise économique. Toutefois, le pays ne s'était pas encore remis des ravages de la guerre civile et les réformes sociales et économiques décrites dans la Constitution de 1917 n'avaient pas encore été pleinement mises en œuvre. Le gouvernement d'Obregón a fait quelques progrès en matière de réforme agraire, mais la mise en œuvre de ces réformes n'était pas terminée.

Les chemins de fer ont joué un rôle important dans la révolution mexicaine, permettant le transport rapide des troupes et des fournitures à travers le pays. Cette mobilité a été un facteur clé du succès des différentes factions révolutionnaires, qui ont rapidement acheminé des troupes et des ressources là où elles étaient nécessaires.

Les femmes ont également joué un rôle important dans la révolution, nombre d'entre elles participant activement aux combats. En revanche, d'autres ont soutenu les troupes en travaillant comme infirmières, cuisinières et dans d'autres rôles de soutien. Elles ont également joué un rôle clé dans l'organisation de la résistance et le soutien de l'effort de guerre, en particulier dans les zones rurales, où elles étaient souvent laissées seules pour gérer les fermes et les ménages pendant que les hommes étaient partis se battre.

Il est important de noter que cette révolution a eu un coût humain important. Un grand nombre de personnes ont perdu la vie, et beaucoup d'autres ont été déplacées et ont souffert de la violence et de la destruction causées par la guerre. Le pays a également dû faire face à d'importants défis économiques et sociaux qui ont mis de nombreuses années à être surmontés.

1920 – 1934 : Les années des Sonoriens

Le projet des Sonoriens

La période comprise entre 1920 et 1934 est souvent appelée les "années sonoriennes", au cours desquelles des dirigeants de l'État septentrional de Sonora, tels qu'Obregón et Calles, ont détenu un pouvoir et une influence considérables au sein du gouvernement national.

À cette époque, le pays connaît un processus de modernisation et de développement économique, et les dirigeants sonoriens cherchent à transformer le Mexique en une nation plus développée et industrialisée, semblable aux États-Unis. Ils ont mis en œuvre des politiques visant à promouvoir la croissance économique et la modernisation, comme la construction d'infrastructures, l'encouragement des investissements étrangers et la promotion de l'industrialisation.

Cependant, cette période a également été marquée par la répression politique et l'autoritarisme, les dirigeants sonoriens cherchant à maintenir leur contrôle sur le pays et à supprimer toute opposition à leurs politiques. Cela a conduit à un certain nombre de violations des droits de l'homme et de répressions politiques au cours de cette période, notamment la persécution des syndicats, la suppression de la dissidence politique et l'exil forcé de nombreux opposants politiques.

Le programme de modernisation mis en œuvre par les dirigeants sonoriens au cours des années 1920 et 1930 était axé sur le développement de l'agriculture, de l'irrigation, des transports et des infrastructures bancaires afin de créer une économie plus prospère et autosuffisante. Ce programme était similaire à bien des égards au programme de modernisation de l'ère du Porfiriato, mais il présentait quelques différences importantes.

L'une des principales différences était que les dirigeants sonoriens se concentraient davantage sur le développement du secteur agricole du Mexique, plutôt que sur le secteur industriel. Ils ont mis en œuvre des politiques visant à accroître la productivité agricole, comme la construction de systèmes d'irrigation et de routes, et l'octroi de crédits bancaires aux agriculteurs. Cependant, ils ont également cherché à promouvoir une certaine industrialisation, en particulier dans le secteur agricole, par exemple, dans la production de coton, de sucre et d'autres produits agricoles.

Une autre différence importante est que le programme de modernisation sonorien était davantage axé sur le développement national et l'autosuffisance, plutôt que de compter sur les investissements étrangers. Ils cherchaient à créer une économie plus indépendante et autosuffisante, en favorisant l'industrie nationale et en limitant l'influence des investisseurs étrangers.

L'économie mexicaine a souffert des crises de 1921 et 1929, ce qui a entraîné le retour de nombreux travailleurs mexicains des États-Unis. Les dirigeants sonoriens ont pu mettre en œuvre certaines de leurs politiques de modernisation au cours de cette période, ce qui a entraîné une croissance importante du secteur agricole et le développement des infrastructures dans le nord du pays. En revanche, le centre du pays a rencontré plus de difficultés, notamment en matière de production alimentaire.

La population du Mexique a doublé, passant de 20 millions d'habitants en 1920 à 40 millions en 1940, ce qui a exercé une pression sur la capacité de production alimentaire du pays. Malgré les efforts de modernisation, le secteur agricole a eu du mal à répondre à la demande d'une population en forte croissance, ce qui a entraîné un déclin de la production alimentaire.

Il convient également de mentionner que le retour forcé des travailleurs mexicains des États-Unis n'a pas été une évolution positive pour l'économie du pays, car il a aggravé les problèmes de chômage et de pauvreté déjà existants. De plus, la croissance démographique et les luttes économiques de cette période, combinées à la répression politique et à l'autoritarisme du gouvernement sonorien, ont créé une situation difficile pour de nombreux Mexicains durant cette période.

Les dirigeants sonoriens cherchaient à contrôler les classes ouvrières par l'intégration plutôt que par la répression, ce qui était l'approche utilisée par Porfirio Díaz. Ils pensaient qu'en améliorant le niveau de vie des classes ouvrières, ils pourraient réduire la menace de révolution et de troubles sociaux.

La réforme agraire mise en œuvre au cours de cette période a eu une portée importante, car elle a touché un grand nombre de paysans. Cependant, tous les paysans n'ont pas pu bénéficier de la réforme. On estime que seuls 10% de la paysannerie, soit environ 40% de la population rurale, ont bénéficié de la réforme agraire. Cela était particulièrement vrai dans le centre du pays, où le zapatisme avait été fort.

La réforme agraire était un élément central du programme de modernisation de Sonorian, visant à créer un secteur agricole plus prospère et autosuffisant. Le gouvernement a mis en œuvre des politiques visant à accroître la productivité agricole et à améliorer le niveau de vie de la population rurale. Malgré ses limites, il s'agit d'une avancée significative dans la résolution du problème de la répartition des terres et de la pauvreté dans les zones rurales.

Au cours de cette période, l'approche du gouvernement envers la classe ouvrière était un mélange de contrôle, de cooptation et de répression. Le principal syndicat est progressivement placé sous le contrôle du ministre de l'Industrie, ce qui constitue un moyen pour le gouvernement d'exercer un contrôle sur le mouvement ouvrier. Dans le même temps, les syndicats socialistes, anarchistes et communistes sont réprimés et le droit de grève est restreint.

Le gouvernement pensait qu'en contrôlant le mouvement syndical et en cooptant ses dirigeants, il pouvait empêcher la montée de mouvements radicaux ou révolutionnaires parmi les travailleurs. Cependant, cette approche signifiait également que le gouvernement était en mesure de supprimer toute forme de dissidence au sein de la classe ouvrière et de restreindre ses droits d'organisation et de protestation.

La répression et le contrôle de la classe ouvrière faisaient partie d'une stratégie plus large du gouvernement visant à maintenir la stabilité sociale et le contrôle de la population au cours de cette période. Si les efforts de modernisation du gouvernement ont permis d'améliorer le niveau de vie, la répression du mouvement ouvrier et la restriction de ses droits ont créé une situation difficile pour de nombreux Mexicains au cours de cette période.

L'approche du gouvernement à l'égard des partis politiques durant cette période consistait à neutraliser les partis indépendants et à créer un système de partis dominants. Cet objectif a été atteint par la formation du Parti national révolutionnaire (PNR), qui était le précurseur institutionnel de l'actuel Parti révolutionnaire institutionnel (PRI). Le PNR a été créé en 1929 et a dominé la scène politique du Mexique jusque dans les années 2000. Le parti disposait d'un vaste réseau de patronage et de contrôle, et il était capable de coopter et de neutraliser les autres partis politiques.

Le PNR a été créé en tant que coalition de différentes factions, notamment les sonorisateurs, les zapatistes et d'autres groupes issus de la révolution. L'objectif principal du parti était de maintenir la stabilité et la continuité du gouvernement, et il a pu y parvenir par une combinaison de contrôle, de cooptation et de répression. La domination du PNR sur la scène politique a eu pour effet de marginaliser les partis d'opposition et de permettre au gouvernement de maintenir un haut degré de contrôle sur la population.

La domination du PNR a également permis au gouvernement de mettre en œuvre des politiques favorables à la modernisation et au développement du pays. Cependant, elle a également entraîné un manque de concurrence politique et de responsabilité, ce qui a conduit à un manque de transparence et à une concentration du pouvoir entre les mains du parti au pouvoir.

L'un des principaux changements survenus pendant la révolution mexicaine a été la réorganisation de l'armée. Sous le régime de Porfirio Díaz, la garde rurale était la principale force militaire chargée de maintenir l'ordre et de faire appliquer les politiques du gouvernement dans les campagnes. Cependant, pendant la révolution, la garde rurale a été remplacée par une nouvelle armée nationale, plus centralisée et mieux équipée.

La nouvelle armée nationale a été créée pour consolider le pouvoir et le contrôle sur les différentes régions du pays, ainsi que pour se défendre contre les agressions étrangères. La nouvelle armée était mieux entraînée et équipée et disposait d'armes plus perfectionnées que la garde rurale, ce qui a contribué à maintenir la stabilité et l'ordre pendant la révolution.

La nouvelle armée nationale a également été utilisée pour mettre en œuvre des politiques de modernisation et de développement, telles que la construction d'infrastructures, la promotion de l'éducation et de la santé publique, et la réalisation de la réforme agraire. La nouvelle armée a également joué un rôle clé dans le maintien de la stabilité et de la sécurité pendant la période du gouvernement sonorien et les années qui ont suivi.

En plus de la nouvelle armée nationale, le gouvernement a également créé une nouvelle force de police, la police rurale fédérale, afin de maintenir l'ordre dans les zones rurales et de soutenir l'armée nationale dans l'accomplissement de ses tâches. Cette nouvelle force de police était chargée de faire appliquer les politiques du gouvernement et de maintenir l'ordre dans les campagnes, en particulier dans les zones où la réforme agraire était mise en œuvre.

Construction du nationalisme mexicain

Pendant la révolution mexicaine et dans les années qui ont suivi, le Mexique a cherché à construire une nouvelle identité nationale fondée sur ses racines métisses et indigènes. Il s'agissait d'un changement important par rapport au précédent régime porfirien, qui avait cherché à mettre en valeur l'héritage européen du Mexique et à minimiser la population indigène et métisse du pays.

Le nouveau gouvernement révolutionnaire cherche à promouvoir une nouvelle identité nationale qui célèbre l'héritage métis et indigène du Mexique, considéré comme une source de force et d'unité pour le pays. Cela s'est reflété dans les politiques et les initiatives culturelles du gouvernement, comme la promotion des langues indigènes, l'utilisation de symboles et de motifs précolombiens dans l'art et l'architecture, et la célébration des fêtes et des coutumes traditionnelles.

Le gouvernement a également cherché à promouvoir une nouvelle histoire nationale qui mettait l'accent sur les contributions des populations indigènes et métisses du Mexique, et qui soulignait le rôle de ces groupes dans le façonnement de l'identité culturelle et politique du pays.

Cette nouvelle identité nationale s'est également reflétée dans les politiques politiques et économiques du gouvernement, qui a souligné l'importance de l'autosuffisance nationale et de la protection des ressources et des industries du Mexique contre la domination étrangère. Cela s'est traduit par la nationalisation d'industries clés telles que le pétrole et la réforme agraire, qui visait à redistribuer des terres à la population indigène et métisse du Mexique.

Ainsi, cette construction identitaire nationaliste était un moyen de créer un sentiment d'unité et de cohésion nationales, de légitimer les politiques du nouveau gouvernement et d'affirmer la souveraineté et l'indépendance du Mexique face à l'influence étrangère.

Fresque par Diego Rivera.

Cette période a également vu l'essor du muralisme au Mexique, qui célébrait l'histoire, la culture et le peuple du pays, et la création de l'École nationale d'anthropologie et d'histoire, qui visait à étudier et à promouvoir la culture et l'histoire du Mexique. En outre, le gouvernement a parrainé la création d'un système d'éducation nationale, qui visait à promouvoir les idéaux du nationalisme et à créer un sentiment d'identité nationale chez les Mexicains. Dans l'ensemble, cette période de la révolution mexicaine a été marquée par la construction d'un nouveau nationalisme mexicain fondé sur l'héritage métis et indigène du pays, qui visait à unir la population diverse du pays sous une identité et une culture communes.

Le soutien du gouvernement à l'anthropologie et à l'archéologie a été un aspect important de la construction de ce nouveau nationalisme mexicain. L'École nationale d'anthropologie et d'histoire, créée en 1919, avait pour objectif d'étudier et de promouvoir la culture et l'histoire du Mexique, en mettant l'accent sur l'héritage indigène et précolombien du pays. Elle a contribué à revaloriser les cultures indigènes du Mexique et à promouvoir une identité nationale fondée sur le riche patrimoine culturel du pays. En outre, le soutien du gouvernement à l'anthropologie et à l'archéologie a également contribué à préserver le patrimoine culturel du pays et à promouvoir l'étude des cultures et des sociétés indigènes, qui étaient souvent marginalisées et sous-évaluées par le passé.

José Vasconcelos, philosophe, écrivain et homme politique, est considéré comme l'un des principaux architectes de la politique culturelle de la révolution mexicaine. Il a occupé le poste de ministre de l'éducation entre 1921 et 1924 et, pendant cette période, il a mis en œuvre un certain nombre de politiques culturelles et éducatives importantes, notamment la promotion de la culture indigène et la célébration du mestizaje ou métissage. Dans son livre "La Raza Cósmica", publié en 1925, il imagine un futur Mexique composé d'une "race cosmique" d'individus métissés, puisant dans l'héritage indigène, européen et africain du pays. Cette idée de "race cosmique" visait à promouvoir un sentiment d'unité nationale et de fierté à l'égard du patrimoine culturel diversifié du Mexique. Elle est devenue un aspect important de l'identité nationale du pays pendant la période post-révolutionnaire.

Si les idées de Vasconcelos étaient progressistes pour l'époque, elles étaient également problématiques et avaient des relents racistes. L'idée d'une "race cosmique" était censée promouvoir l'unité et la fierté nationale, mais elle a également perpétué l'idée d'une hiérarchie raciale et la disparition éventuelle des communautés indigènes et afro-mexicaines. La célébration du mestizaje, ou mélange racial, a également ignoré la discrimination et la marginalisation dont sont victimes les communautés indigènes et afro-mexicaines dans le pays.

Diego Rivera avec Frida Kahlo, sa troisième épouse.

Les années des Sonoriens, entre 1920 et 1934, ont vu une période de modernisation et la mise en place d'un gouvernement nationaliste qui célébrait le patrimoine mixte du pays. Bien que certaines réformes sociales et économiques aient été mises en œuvre, il ne s'agissait pas d'une révolution socialiste et le gouvernement a maintenu le contrôle sur les classes ouvrières par un mélange de contrôle, de cooptation et de répression. Le gouvernement a également promu une idéologie nationaliste qui célébrait le patrimoine mixte et les racines indigènes du pays. Dans l'ensemble, il s'agit d'une période de transformation de l'histoire du Mexique qui a jeté les bases du développement du pays au cours des décennies suivantes.

C'est également à cette époque que le gouvernement a investi massivement dans la construction d'écoles et d'universités dans tout le pays, dans le but d'améliorer l'éducation et les taux d'alphabétisation. L'objectif était d'utiliser l'éducation comme un outil de construction de la nation et de créer une population plus informée et politiquement active. L'accent mis sur l'éducation était également considéré comme un moyen d'améliorer la vie des pauvres et de créer une société plus égalitaire. Cependant, malgré ces efforts, de nombreuses communautés rurales et indigènes n'ont toujours qu'un accès limité à l'éducation, et le fossé entre les personnes instruites et non instruites reste important.

Sous Vasconcelos, l'éducation a représenté jusqu'à 14% du budget national, des écoles ont été ouvertes dans les villages, des enseignants itinérants ont été envoyés dans les zones reculées, des cours du soir ont été ouverts pour apprendre aux adultes à lire et à écrire, et des bibliothèques ont été ouvertes avec des ouvrages d'auteurs mexicains. Entre 1921 et 1934, le taux d'analphabétisme est passé de 72% à 62% et près de la moitié des enfants ont été scolarisés. Cette célébration du métissage s'est faite sous l'égide de Vasconcelos, qui fut ministre de l'éducation entre 1921 et 1924. Il est surtout connu pour son ouvrage La Raza Comisca qu'il publie en 1925 et qui imagine la race cosmique composée de métis, d'Européens, d'Indiens et d'Africains. Dans le même temps, cette période a également vu l'idéologie que l'éducation peut améliorer la race, en particulier les Indiens, c'est à cette époque que Vasconcelos parmi d'autres avait beaucoup poussé l'éducation du pays. Tout cela se faisait d'abord à l'école, tout comme après la Révolution française, la révolution mexicaine était convaincue que l'instituteur remplacerait le prêtre, devenant le lien entre les citoyens et l'Etat.

Tout cela a été fait pour promouvoir la conscience nationale et l'identité culturelle au Mexique dans les années 1920 et 1930. Le gouvernement a investi massivement dans l'éducation et les arts afin de créer une identité nationale forte et unifiée. L'accent était mis sur la célébration du patrimoine métissé et indigène du pays, tout en s'efforçant de réduire les taux d'analphabétisme et de promouvoir l'alphabétisation. Ces efforts ont été largement couronnés de succès, le taux d'analphabétisme étant passé de 72 % à 62 % et le taux de scolarisation ayant augmenté de manière significative. En outre, le soutien du gouvernement aux arts a permis l'émergence de plusieurs artistes de renommée internationale, tels que Diego Rivera, Orozco et Frida Kahlho.

En résumé, les années 1920 à 1934, également connues sous le nom d'années sonoriennes, ont été caractérisées par un souci de modernisation et d'intégration nationale. Le gouvernement, dirigé par des hommes de la région de Sonora, a cherché à transformer le Mexique en un pays prospère et moderne, en se concentrant sur l'agriculture, l'irrigation et la technologie. Ils ont également mis en œuvre une réforme agraire nationale et des protections sociales pour les travailleurs, tout en supprimant les partis politiques indépendants et en réprimant les syndicats socialistes, anarchistes et communistes. En outre, au cours de ces années, le Mexique a développé un fort sentiment de nationalisme, enraciné dans son patrimoine métis et indigène, par le biais de l'éducation, de l'archéologie et des arts. Ce mouvement a continué à avoir un impact durable sur le pays et la région.

Le gouvernement de Lázaro Cárdenas, 1934 – 1940

Lázaro Cárdenas.

Pendant son gouvernement, Lázaro Cárdenas met en œuvre un certain nombre de réformes sociales et économiques, notamment la nationalisation de l'industrie pétrolière, l'expropriation de grands domaines, la création d'un système d'ejidos (propriété foncière communale) et l'établissement d'un système de droits du travail. Il s'est également efforcé d'améliorer les conditions de vie de la population indigène, notamment en créant un système d'écoles indigènes.

Cárdenas est également connu pour son programme de réforme agraire, qui a redistribué des terres à la paysannerie, ainsi que pour ses efforts visant à améliorer la vie de la population rurale. Il a notamment créé des écoles rurales, des dispensaires et d'autres services sociaux dans les campagnes.

Cependant, son gouvernement a également dû faire face à certains défis, comme la rébellion zapatiste dans l'État de Morelos, menée par les partisans de Zapata qui estimaient que le gouvernement n'avait pas fait assez pour mettre en œuvre les idéaux de la révolution.

En termes de politique étrangère, le gouvernement de Cárdenas a maintenu une politique de non-ingérence et de non-alignement, qui était conforme à la politique étrangère traditionnelle de neutralité du Mexique. Il a également cherché à renforcer les liens avec les autres pays d'Amérique latine, ce qui a conduit à la formation de la Société des Nations des Amériques en 1938.

En outre, le gouvernement de Cárdenas a mis en œuvre des politiques visant à améliorer les conditions de vie de la population rurale, comme la construction d'écoles, d'hôpitaux et de routes dans les zones rurales, ainsi qu'une série de mesures destinées à promouvoir le développement de l'agriculture et de l'industrie. Il a également introduit des mesures visant à améliorer les droits des travailleurs et a créé les premières industries gérées par l'État, comme la nationalisation de l'industrie pétrolière en 1938. Le gouvernement de Cárdenas a également mis l'accent sur les programmes de protection sociale et de santé publique. Le gouvernement de Cárdenas est considéré comme l'un des plus progressistes et des plus orientés vers le social de l'histoire du Mexique, et il a eu un impact significatif sur le développement politique et social du pays.

Cárdenas a également nationalisé l'industrie pétrolière, qui était principalement aux mains de sociétés étrangères, notamment américaines. C'est un coup dur pour les États-Unis, qui ont longtemps considéré le Mexique comme leur arrière-cour. La nationalisation de l'industrie pétrolière symbolise l'indépendance et la souveraineté retrouvées du Mexique.

Outre ces politiques, Cárdenas a également mis en œuvre un certain nombre de programmes de protection sociale, tels que la création d'un système de santé publique et le développement de l'éducation et du logement. Il a également cherché à promouvoir les droits et la culture indigènes, cimentant davantage la "mexicanidad" qui avait été promue au cours des années précédentes.

Cárdenas a également nationalisé l'industrie pétrolière en 1938, brisant le quasi-monopole des compagnies pétrolières étrangères au Mexique et affirmant le contrôle du pays sur ses ressources naturelles. Cette mesure a permis d'augmenter considérablement les revenus du gouvernement et de consolider la position du Mexique en tant que grand producteur de pétrole. Cárdenas a également étendu le rôle économique de l'État, en mettant en œuvre des politiques qui ont contribué à moderniser et à industrialiser le pays. Sa présidence est souvent considérée comme un tournant dans l'histoire du Mexique, car elle a marqué un changement vers un gouvernement plus populiste et socialiste qui donnait la priorité aux besoins des classes ouvrières et rurales.

Il s'agissait d'un changement majeur, car le Mexique était à l'époque l'un des plus grands pays producteurs de pétrole au monde, et les entreprises étrangères, principalement américaines, dominaient l'industrie pétrolière. La nationalisation de l'industrie pétrolière était une mesure audacieuse qui a permis d'augmenter les revenus de l'État et le contrôle des ressources naturelles du pays. Elle a également envoyé un message fort aux entreprises étrangères : le Mexique ne tolérerait pas qu'elles exploitent ses ressources. Cette mesure a été très populaire au Mexique, et Cárdenas est devenu un héros national pour sa position contre la domination étrangère. La nationalisation de l'industrie pétrolière a également créé un précédent pour les autres pays de la région et a contribué à consolider la position du Mexique en tant que leader dans la région.

Cette mesure audacieuse a également renforcé la position du Mexique en tant que nation souveraine et a contribué à en faire un leader en Amérique latine en termes d'indépendance économique et politique. La nationalisation de l'industrie pétrolière a également fourni au gouvernement une importante source de revenus, qu'il a utilisée pour financer d'autres réformes sociales et économiques, notamment dans les domaines de l'éducation, de la santé et du développement des infrastructures. La présidence de Cárdenas a marqué un tournant dans l'histoire du Mexique et ses politiques ont eu un impact durable sur le pays.

Cette décision a contribué à consolider l'emprise du parti sur le pouvoir et a jeté les bases de la domination du PRI sur la politique mexicaine pendant les décennies suivantes. Le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) a été créé en 1929 sous le nom de Parti national révolutionnaire (PNR) et a été le parti au pouvoir au Mexique de 1929 à 2000. Les politiques et les réformes mises en œuvre par Cárdenas pendant sa présidence ont jeté les bases de l'idéologie politique du PRI et ont contribué à consolider son soutien parmi la classe ouvrière et les paysans. L'accent mis par le parti sur le nationalisme économique, la réforme agraire et les programmes de protection sociale sont devenus des éléments clés de son programme. Cela a contribué à en faire une force politique dominante au Mexique pendant plusieurs décennies. La présidence de Cárdenas est souvent considérée comme un moment fort de la révolution mexicaine, car elle a marqué une étape importante dans le développement social et économique du pays, en particulier dans les domaines de la réforme agraire, des droits des travailleurs et de la nationalisation des industries clés.

Les politiques mises en œuvre par Cárdenas et son gouvernement ont servi de prélude à la formation du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), qui allait dominer la politique mexicaine pendant les sept décennies suivantes. Le PRI a construit sur les bases posées par la révolution, continuant à mettre en œuvre des politiques visant à l'intégration nationale et à la modernisation, tout en promouvant les idéaux de "mexicanidad" et de fierté nationale. La longévité et la domination du PRI dans la politique mexicaine peuvent être attribuées en partie aux succès de la période révolutionnaire, qui a établi un fort sentiment d'identité nationale et un désir de stabilité politique dans le pays.

Les gouvernements post-Cárdenas, connus sous le nom de "dictature parfaite", se sont davantage concentrés sur la croissance économique et la modernisation, souvent au détriment de la population rurale et de la classe ouvrière. Ils ont également mis l'accent sur les investissements étrangers et les entreprises privées, ce qui a entraîné une augmentation des inégalités et un déclin du soutien aux idéaux révolutionnaires. Malgré cela, l'héritage de la révolution mexicaine, notamment les réformes constitutionnelles et la célébration de la culture et de l'identité mexicaines, continuera à façonner le pays pendant des décennies.

Annexes

  • Posada, et al. “La Revolución Mexicana y Los Estados Unidos En Las Colecciones De La Biblioteca Del Congreso El Ascenso De Francisco Madero.” El Ascenso De Francisco Madero - La Revolución Mexicana y Los Estados Unidos En Las Colecciones De La Biblioteca Del Congreso | Exposiciones - La Biblioteca Del Congreso, www.loc.gov/exhibits/mexican-revolution-and-the-united-states/rise-madero-sp.html.

Références