« Introduction aux Éthiques Philosophiques » : différence entre les versions

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« Un cheval est un bon cheval, non seulement lorsqu'il a tout ce qu'il faut pour faire un bon cheval, mais lorsqu'il sert bien son cavalier pour la course ou pour faire face à l'ennemi. » À travers cette citation, Aristote nous indique qu'un bon cheval ne l'est pas par ses capacités, mais par l'exercice de ses capacités et que, en réalité, il ne s'agit pas simplement d'être un bon cheval, mais d'être un cheval apte à développer dans l'action les différentes choses qu'on attend de lui. Cette idée, la virtuosité, nous permet d'introduire un des concepts les plus essentiels d'Aristote : la vertu. La vertu c'est la virtuosité et cette virtuosité peut, en réalité, toucher deux facultés de l'âme, deux éléments de cette psychologie que nous avons évoqué d'Aristote, d'une part la virtuosité de la raison pratique d'autre part la virtuosité du désir de l'homme, lorsqu'il écoute précisément cette raison pratique. Le premier type de vertu Aristote et la tradition aristotélicienne, est la prudence. La prudence c'est la circonspection. C'est l'attitude de celui qui hésite comment agir. Il hésite, parce qu'il cherche la bonne attitude. Pour comprendre ce qu'est la prudence, Aristote commence à nous dire qu'il faut que nous regardions les hommes ou les femmes que nous admirons. Qu’admirions nous dans cette personne? Ce que nous admirons en eux c'est leur attitude, leur manière constante de se comporter, ce qu’Aristote va appeler leur caractère. Or, ce qu'une personne de bien fait, c'est qu'elle sait trouver la bonne manière d'agir. Ce qu'on voit aussi c’est que cette personne a uni l'ensemble de ses facultés, l'ensemble de son caractère. Elle trouve une constance dans ce qu'elle est. Elle a construit une personnalité morale. Cela, pour Aristote, fait référence à la prudence, nous permet de comprendre ce qu'est la prudence.
« Un cheval est un bon cheval, non seulement lorsqu'il a tout ce qu'il faut pour faire un bon cheval, mais lorsqu'il sert bien son cavalier pour la course ou pour faire face à l'ennemi. » À travers cette citation, Aristote nous indique qu'un bon cheval ne l'est pas par ses capacités, mais par l'exercice de ses capacités et que, en réalité, il ne s'agit pas simplement d'être un bon cheval, mais d'être un cheval apte à développer dans l'action les différentes choses qu'on attend de lui. Cette idée, la virtuosité, nous permet d'introduire un des concepts les plus essentiels d'Aristote : la vertu. La vertu c'est la virtuosité et cette virtuosité peut, en réalité, toucher deux facultés de l'âme, deux éléments de cette psychologie que nous avons évoqué d'Aristote, d'une part la virtuosité de la raison pratique d'autre part la virtuosité du désir de l'homme, lorsqu'il écoute précisément cette raison pratique. Le premier type de vertu Aristote et la tradition aristotélicienne, est la prudence. La prudence c'est la circonspection. C'est l'attitude de celui qui hésite comment agir. Il hésite, parce qu'il cherche la bonne attitude. Pour comprendre ce qu'est la prudence, Aristote commence à nous dire qu'il faut que nous regardions les hommes ou les femmes que nous admirons. Qu’admirions nous dans cette personne? Ce que nous admirons en eux c'est leur attitude, leur manière constante de se comporter, ce qu’Aristote va appeler leur caractère. Or, ce qu'une personne de bien fait, c'est qu'elle sait trouver la bonne manière d'agir. Ce qu'on voit aussi c’est que cette personne a uni l'ensemble de ses facultés, l'ensemble de son caractère. Elle trouve une constance dans ce qu'elle est. Elle a construit une personnalité morale. Cela, pour Aristote, fait référence à la prudence, nous permet de comprendre ce qu'est la prudence.
C'est quelqu'un qui a développé son intelligence pratique de telle manière qu'en toute circonstance il peut avoir une bonne règle pour son action. Cette règle de l'action, qui est indiqué par la prudence, est une règle, qui va m'indiquer, dans chaque circonstance, quelle conduite tenir. Cela pour Aristote va nous dire quelque chose d'essentiel sur l'éthique, l'éthique va reposer sur la raison pratique. Comme le dit un philosophe contemporain, les vertus, et, en ce sens là, la prudence, permet d'unifier la personne, permet de comprendre ce qu'est une bonne personne. D'où cette première définition de la vertu que va donner Aristote : « La vertu est une disposition à agir d'une façon délibérée, consistant dans une moyenne relative à nous, laquelle est rationnellement déterminée et comme la déterminerait l'homme prudent. Mais c'est une moyenne, entre deux vices, l'un par excès, l'autre par défaut. Et cela tient au fait que certains vices sont au-dessous et d'autres au-dessus de ce qu'il faut dans les affections et les actions, tandis que la vertu découvre et choisit le juste milieu. » Aristote va définir la prudence dans un deuxième temps. Il va la définir comme une moyenne relative à la situation et relative à chacun. Chacun va déterminer ce qui, pour lui, est le milieu entre deux excès. L'exemple que donne Aristote est celui du courage du soldat face à l'ennemi. S'il est excessif, le soldat pourra être lâche et se dérober devant l'ennemi. S'il est excessif aussi, le soldat pourra être téméraire et exposer inutilement sa vie et son armée à l'ennemi. Le courage sera le milieu entre la témérité et la lâcheté, l'un des vices l'est par excès, l'autre l'est par défaut, le juste milieu est ce qui indique la vertu. Ce qu'il faut bien comprendre c'est que cette vertu que nous indique la prudence est relative à chacun d'entre nous. Et c'est là peut-être un des points le plus importants d'Aristote. Pour lui la conduite morale et éthique dépend de chacun. « Si pour la nourriture de tel individu un poids de 10 mines est beaucoup et un poids de 2 mines est peu, il ne s'ensuit pas que le maître de gymnase prescrira un poids de 6 mines, car cette quantité est peut-être aussi beaucoup pour la personne qui l'absorbera ou peu : pour Milon ce sera peu, et pour un débutant dans les exercices du gymnase, beaucoup. Il en est de même pour la course et la lutte. C'est dès lors ainsi que l'homme versé dans une discipline quelconque évite l'excès et le défaut. C'est le moyen qu'il recherche et qu'il choisit, mais ce moyen n'est pas celui de la chose, c'est celui qui est relatif à nous. » Maintenant, qu'en est-il des vertus morales? Les vertus morales correspondent pour Aristote au désir, dans chaque situation, qui va trouver par la prudence son juste milieu. Il y a pour Aristote certaines vertus morales plus importantes que d'autres. Il hérite, à vrai dire, de cette idée de Platon, qu'il y a des vertus cardinales. Les vertus cardinales sont les points de repère les plus importants. La première de ces vertus cardinales c'est la prudence. Mais il y a ensuite deux vertus cardinales qui vont nous intéresser. D'une part, ce qu'il va appeler la tempérance, d'autre part ce qu'il va appeler la force. La tempérance ce sera la vertu, qui lorsque je suis dans une situation d'excès parce que j'ai beaucoup de plaisir et beaucoup de biens, va me permettre de mesurer pour que je ne me perde pas dans mes biens. À l'opposé, la force ou le courage ce sera une manière, lorsque je suis dans le manque de trouver une manière de tenir. La tempérance et la force, vont être ainsi deux manières pratiques, guidées par la prudence, de tenir compte de la situation réelle des gens soit qu'ils soient dans l'abondance, soit qu'ils soient dans le défaut.
C'est quelqu'un qui a développé son intelligence pratique de telle manière qu'en toute circonstance il peut avoir une bonne règle pour son action. Cette règle de l'action, qui est indiqué par la prudence, est une règle, qui va m'indiquer, dans chaque circonstance, quelle conduite tenir. Cela pour Aristote va nous dire quelque chose d'essentiel sur l'éthique, l'éthique va reposer sur la raison pratique. Comme le dit un philosophe contemporain, les vertus, et, en ce sens là, la prudence, permet d'unifier la personne, permet de comprendre ce qu'est une bonne personne. D'où cette première définition de la vertu que va donner Aristote : « La vertu est une disposition à agir d'une façon délibérée, consistant dans une moyenne relative à nous, laquelle est rationnellement déterminée et comme la déterminerait l'homme prudent. Mais c'est une moyenne, entre deux vices, l'un par excès, l'autre par défaut. Et cela tient au fait que certains vices sont au-dessous et d'autres au-dessus de ce qu'il faut dans les affections et les actions, tandis que la vertu découvre et choisit le juste milieu. » Aristote va définir la prudence dans un deuxième temps. Il va la définir comme une moyenne relative à la situation et relative à chacun. Chacun va déterminer ce qui, pour lui, est le milieu entre deux excès. L'exemple que donne Aristote est celui du courage du soldat face à l'ennemi. S'il est excessif, le soldat pourra être lâche et se dérober devant l'ennemi. S'il est excessif aussi, le soldat pourra être téméraire et exposer inutilement sa vie et son armée à l'ennemi. Le courage sera le milieu entre la témérité et la lâcheté, l'un des vices l'est par excès, l'autre l'est par défaut, le juste milieu est ce qui indique la vertu. Ce qu'il faut bien comprendre c'est que cette vertu que nous indique la prudence est relative à chacun d'entre nous. Et c'est là peut-être un des points le plus importants d'Aristote. Pour lui la conduite morale et éthique dépend de chacun. « Si pour la nourriture de tel individu un poids de 10 mines est beaucoup et un poids de 2 mines est peu, il ne s'ensuit pas que le maître de gymnase prescrira un poids de 6 mines, car cette quantité est peut-être aussi beaucoup pour la personne qui l'absorbera ou peu : pour Milon ce sera peu, et pour un débutant dans les exercices du gymnase, beaucoup. Il en est de même pour la course et la lutte. C'est dès lors ainsi que l'homme versé dans une discipline quelconque évite l'excès et le défaut. C'est le moyen qu'il recherche et qu'il choisit, mais ce moyen n'est pas celui de la chose, c'est celui qui est relatif à nous. » Maintenant, qu'en est-il des vertus morales? Les vertus morales correspondent pour Aristote au désir, dans chaque situation, qui va trouver par la prudence son juste milieu. Il y a pour Aristote certaines vertus morales plus importantes que d'autres. Il hérite, à vrai dire, de cette idée de Platon, qu'il y a des vertus cardinales. Les vertus cardinales sont les points de repère les plus importants. La première de ces vertus cardinales c'est la prudence. Mais il y a ensuite deux vertus cardinales qui vont nous intéresser. D'une part, ce qu'il va appeler la tempérance, d'autre part ce qu'il va appeler la force. La tempérance ce sera la vertu, qui lorsque je suis dans une situation d'excès parce que j'ai beaucoup de plaisir et beaucoup de biens, va me permettre de mesurer pour que je ne me perde pas dans mes biens. À l'opposé, la force ou le courage ce sera une manière, lorsque je suis dans le manque de trouver une manière de tenir. La tempérance et la force, vont être ainsi deux manières pratiques, guidées par la prudence, de tenir compte de la situation réelle des gens soit qu'ils soient dans l'abondance, soit qu'ils soient dans le défaut.
===Le politique et la justice===
Nous avons évoqué, dans la dernière séquence, les vertus cardinales: la prudence, la vertu intellectuelle et deux vertus morales : la tempérance et la force. Reste la quatrième et sans doute la plus importante de ces vertus : la justice. Pourquoi est-elle la plus importante? Parce que si on écoutait que les vertus dont nous avons parlé jusqu'à présent, on pourrait avoir l'impression que pour être éthique nous pouvons l'être seul.
Nous pouvons l'être uniquement vis-à-vis de nous-mêmes. Or, ce serait méconnaître un point essentiel. C'est que naturellement, nous sommes des êtres sociaux. Nous avons besoin de la relation aux autres dans notre projet de bonheur. Longuement, Aristote se demande si un homme heureux a besoin d'amis. Il va répondre que oui. Il aura même besoin d'amis véritables, pas simplement des amis qui sont fondés sur le plaisir partagé d'être ensemble. Pas non plus simplement des amis fondés sur l'utilité. La véritable amitié, c'est celle où les deux amis cherchent ensemble dans la vertu à se faire progresser l'un l'autre. La vertu demande de l'entraînement. Nous l'avons dit, la vertu est une virtuosité, on y a besoin de s'exercer. Pour devenir juste, j'ai besoin d'entraînement. Aristote va introduire par là l’idée que si on doit devenir vertueux par l'habitude, il y a donc besoin d'éducation parce que l'éducation. L'éducation a donc comme premier but d'orienter les jeunes pour les faire aller dans la voie du bien. Avec ce paradoxe, néanmoins, que dans l'éducation, on contraint le jeune à aller dans une certaine direction. Alors que la vertu nécessite de poser un choix libre. Je vous donne cette définition magnifique qu'Aristote va donner de la vertu. « Le sujet doit d'abord savoir ce qu'il fait. Il doit ensuite être libre et choisir librement l'acte en question et il doit le choisir en vue de cet acte lui-même et finalement, il doit l'accomplir dans une disposition d'esprit ferme et inébranlable. » La question, c'est que pour avoir cette disposition, qui n'est pas une disposition naturelle il faut s'entraîner. Et pour s'entraîner, il faut de l'éducation au départ. On voit alors que la justice, qui est une extension de l'amitié à un grand nombre de personnes, va perdre en intensité ce qu'elle va gagner en généralité. Pour devenir juste, je dois pouvoir avoir une éducation qui m'apprenne à être juste. Pour qu'on puisse être libre, pour qu'on puisse avoir des institutions qui soient des institutions qui respectent la liberté, il faut de l'éducation. Aristote passe donc de l'amitié à la justice et de la justice aux politiques. À la fin de l'Éthique à Nicomaque, Aristote se demandera s'il vaut mieux, au bout du compte, vivre au milieu d'un petit cénacle de gens qui partagent les mêmes valeurs et le même bien, ou s'il vaut mieux s'engager en politique. Aristote va répondre qu'il vaut mieux s'engager en politique parce qu'on peut contribuer à cimenter un projet de bien commun qui fédère tous les individus et leur permettre d'être véritablement des gens de bien et en étant des gens de bien, d'accomplir leur nature : d'être des zooi politikoi, des animaux politiques. Nous sommes constitutivement non seulement des êtres sociaux, mais des êtres politiques. Pour pouvoir vivre ensemble, nous avons besoin de lois, nous avons besoin de
droits, nous avons besoin d'éducation, ce qui nous permettra de grandir. D'où cette citation d'Aristote : « Recevoir en partage dès la jeunesse une éducation tourné avec rectitude vers la vertu est une chose difficile à imaginer quand on a n'a pas été élevé sous de justes lois, car vivre dans la tempérance et la constance n'a rien d'agréable a priori pour la plupart, surtout quand ils sont jeunes. Aussi, convient-il de régler au moyen de lois la façon de les élever, ainsi que leur genre de vie, qui cessera d'être pénible lorsqu'il deviendra habituel. Même parvenus à l'âge d'homme, ils doivent mettre en pratique les choses qu'ils ont apprises et les tourner en habitudes. »  Telle est la raison pour laquelle certains pensent que le législateur a le devoir, d'une part d'inviter les hommes à la vertu et de les exhorter en vue du bien, et d'autre part d'imposer à ceux qui sont désobéissants et d'une nature trop ingrate des punitions et des châtiments pour qu'ils deviennent vertueux, et enfin rejeter totalement les incorrigibles. Les vertus s'acquièrent, le politique est essentiel pour nous guider sur la voie du bien pour Aristote.

Version du 13 octobre 2015 à 17:40

Aristote et l’éthique des vertus

Aristote dans son contexte

Dans le débat contemporain il y a une pluralité de conceptions de l’éthique qui se rattache à des courants divers. Au 4ème siècle avant notre aire on à l’éthique d’Aristote. Aristote enracine son éthique dans la nature et puis l’éthique n’a de sens que dans une conception politique au milieu des gens. L’éthique de comprends pas de grande question comme la fin du monde, la guerre etc. mais elle concernera d’abord la vie ordinaire. Aristote se situe dans un contexte de société qui n’est pas le notre mais qui porte des questions qui restent les nôtres. Dans son époque il y a plusieurs courant de philosophie qui partage néanmoins quelques traits. Le premier c’est que, pour eux, l’éthique concerne la question du but de l’action. Si je connais le Bien alors je saurais ce qui est bien. Ce qui est bien va me permettre ma finalité : le Bien. → C’est une éthique téléologique. Tous ce que nous faisons, nous faisons pour atteindre un certain but et ce but est le bien. La deuxième thèse que partagent tous les courants de l’époque d’Aristote, c’est que, si il y a un but à l’action humaine, ce but c’est tout simplement le bonheur. Tout ce que nous cherchons à faire, c’est d’être heureux. Or, comment être heureux ? Ce sera la question centrale de la philosophie de cette époque. Il y a évidemment pour Aristote un grand intérêt à définir l’éthique de cette manière-là. C’est qu’on resoud ainsi une des questions les plus difficiles de l’éthique, qui est de savoir pourquoi est-ce que nous nous comporterions selon ce que nous savons être bien ? En l’occurrence, la réponse est très plausible, nous le faisons parce que nous désirons être heureux. Mais la grande difficulté de cette approche, est de savoir comment est-ce qu’on va définir le bonheur ? Il y a, à cette époque, de nombreux courants. Le premier grand courant se rattache à Épicure. Pour Épicure et pour les épicuriens à sa suite, le bonheur c’est le plaisir. Il faut alors essayer de comprendre ce qu’est le plaisir et d’essayer d’écarter les fausses conceptions du plaisir, d’essayer aussi de comprendre ce qui nous fait du bien. Exemple : les courants d’aujourd’hui qui prônent une alimentation saine. Pour me sentir bien dans mon corps je mange pas que du chocolat, mais je vais essayer de comprendre ce qui correspond le mieux à ce qui fait du bien à mon corps. → il faut essayer de modérer le plaisir, pour, en réalité, maximiser le plaisir. À l’opposé d’Épicure on a un autre courent contemporain, qu’on appelle le Stoïcisme. Pour les stoïciens, il s’agit au contraire, non pas de poursuivre la quête du plaisir, mais de s’accepter comme on est, ne pas rêver d’être un autre. Si on est empereur il faut accepter les responsabilité d’empereur. Si on est un esclave, il faut accepter sa condition d’esclave. Tout ce qui te convient, me convient au monde, dit Marc Aurèle, et même si le destin me pousse à comprendre que ma vie n’a plus de sens, je devrais non seulement consentir à mourir, mais je devrais me suicider (complètement opposé à Épicure). Il y a un troisième grand courant à cette époque, qui est le Platonisme. Particulièrement important parce que Aristote a été, pendant 18 ans, l’élève de Platon. Pour Platon le Bien ne correspond pas aux réalités visibles, immédiates, que nous avons sous les yeux. Platon va nous montrer qu’on est d’abord attiré par un beau corps, puis par une belle âme, puis par l’amour du beau, et qu’en s’élevant ainsi dans l’abstraction des idées, on atteint une réalité beaucoup plus véridique que le monde sensible. Il y a donc différentes conceptions du Bien, et si on pense à une œuvre d’art qui a été peinte plus tard, l’école d’Athènes de Raphaël, on voit une nuée de philosophe qui partage une certaine conception de la téléologie et de l’eudémonisme. L’eudémonisme veut dire que ce nous faisons c’est pour être heureux que nous le faisons, et même qu’on juge de la qualité morale d’un acte selon qu’elle nous permet d’atteindre, ou de ne pas atteindre, le bonheur. Dans cette nuée de philosophe il y a deux personnages centraux. Platon avec doigt pointé vers le ciel, la réalité plus vraie et Aristote avec main tendue vers la réalité humaine. Ceci nous dit que pour Aristote ce n’est pas avec la conception du Bien abstrait qu’on va pouvoir concevoir la philosophie, mais a partir de la réalité de ce monde. Si Aristote raisonne ainsi, c’est d’abord par une réflexion sur connaissance. Aristote n’est pas que philosophe, mais aussi un grand savant. Or Aristote sait bien que la science repose sur la raison, mais une raison observatrice et déductive, qui lie des phénomènes avec liaisons causales. La science repose sur le nécessaire. Une cause entraine nécessairement le même effet, et c’est la base des sciences. Or pour l’éthique il ne peut pas en être ainsi. L’éthique porte sur le contingent. Une chose est vrai pour l’un, une chose est diffèrent pour l’autre. On ne peut pas savoir avec certitude, il n’y a pas de vérité. Donc on ne peut pas penser l’éthique comme les sciences. L’éthique n’est pas non plus un art ou une technique, parce que l’éthique ne produit rien et repose pas sur un savoir faire. On peut que juger l’éthique a partir de celui qui l’a produit, c’est à dire le sujet. Est-ce que c’est une personne bonne ? Pour Aristote l’éthique est ni science, ni savoir faire. L’éthique est entièrement concentrée sur l’action.


Qu’est ce que le bien ?

Vous vous en souvenez, il y a chez Aristote une psychologie, une psychologie qui détermine les parties de l'âme qui vont entrer en ligne de compte pour penser l'éthique. L'éthique d'Aristote est donc une éthique téléologique, qui vise un but. Elle est une éthique eudémoniste, ce but, c'est le bonheur et elle s'appuie sur une psychologie. Nous devons parler maintenant de la méthode d'Aristote. Cette méthode est tout d'abord une méthode inductive. Alors que d'autres philosophies partent d'un grand principe et déduisent de ce grand principe ses applications pratiques, Aristote, lui, va partir de ce qui est. Il va partir de la nature. Il va partir aussi de l'exercice du langage. Sa philosophie est aussi une philosophie qui n'est pas simplement inductive, mais qui est dialectique. Dialectique veut dire quoi? Elle veut dire qu'on doit prendre en considération des choses qui apparemment disent le contraire les unes des autres, mais qui peut être toutes et y compris dans leur opposition, disent quelque chose d'important. Par exemple, en venant ici, j'entendais une jeune fille qui disait à une des ses copines « j'ai dit à ma mère que le but de ma vie serait de gagner de l'argent ». Voilà une assertion qu'Aristote dirait simplement non-argumentée, une conviction que le but de la vie, c'est de gagner de l'argent. À cette conviction qui est souvent l'opinion de la foule. On doit mettre en contraste l'opinion des sages, des philosophes, des platoniciens en particulier ou des stoïciens qui eux vont dire que pas du tout, le bonheur n'a rien a voir, à faire avec le plaisir ou avec la richesse et que le bonheur, c'est tout à fait autre chose. Les uns et les autres ont des opinions contradictoires. Et pourtant, Aristote, par sa méthode dialectique va chercher à retenir ce que les uns et les autres disent en réalité de vrai. Pour cela, il va considérer que lorsque nous faisons quelque chose, effectivement, nous le faisons dans un but et que la jeune fille a raison de se fixer un but à sa vie. Chaque fois que nous entreprenons quelque chose, nous le faisons dans un but précis. Pourquoi suivez-vous ce MOOC? Peut-être parce que vous voulez vous cultiver. Peut-être aussi parce que vous voulez vous perfectionner dans votre propre vie éthique, Peut-être aussi parce que vous voulez faire des études, par exemple. Il y a donc non seulement l'idée que chaque chose que nous faisons, nous la faisons dans un but, mais qu'il y a un emboîtement de ces buts. Une architectonique des biens, dira Aristote, que chaque bien renvoie à un autre bien. Et que s'il y a un sens au bien suprême, au souverain bien, au bonheur, c'est un bien qui a sa complétude en lui-même, qui ne renvoie à aucun autre bien. La jeune fille qui pense que l'argent est le but de sa vie se trompe parce que l'argent comme le plaisir n'est qu'un but intermédiaire. L'argent nous permet d'obtenir d'autres choses et donc, ne peut pas être le but final. Le plaisir, de la même manière, appelle un plaisir plus grand ou une répétition du plaisir, donc le plaisir ne peut pas être le but. Mais à l'inverse, les sages platoniciens et stoïciens qui vous disent que l'argent n'entre en rien en ligne de compte se trompent aussi. Pourquoi? Parce que l'idéal de bonheur qu'ils proposent est souvent sans portée. Il n'a pas de sens pour les gens et s'il a un sens, il est souvent inaccessible. Et puis, les sages proposent quelque chose qui ne tient pas compte de la contingence de la vie. Notre vie n'est pas divine, elle ne peut jamais être absolument réussie. Nous devons nous contenter de nous tenir dans la contingence de la vie. Aristote est un très bon antidote contre les philosophies absolues, contre les philosophies dogmatiques. Il faut se tenir sur une voie modeste où l'on construit son existence dans le bonheur d'une vie qui est une vie qui se tient dans les contingences de la vie. Les sages ont donc tort eux aussi. Si le plaisir n'est pas le bien, une vie parfaitement heureuse demande du plaisir, demande de l'argent, demande d'accepter la matérialité de l'existence. Vous voyez, cette méthode dialectique permet à Aristote de donner raison et tort à la foule et aux sages par cette philosophie modeste. Un autre point maintenant important pour Aristote pour s'approcher de cette définition du bien ou du bonheur, c'est d'ouvrir les yeux, regarder cette nature. Que veulent-ils? Quel but poursuivent-ils? Une vie de croissance, une vie qui sera réussie si elle produit du fruit, si elle permet à chacune de ses espèces de se reproduire. C'est le but de toute la vie végétale. Et il y a quelque chose de végétal en nous qui lui aussi veut croître, veut se reproduire, veut assurer sa descendance. Mais ça ne peut pas être le but spécifique de l'être humain. Si on voyait aussi des animaux, on s'apercevrait que eux aussi poursuivent un but différent, à vrai dire, de celui des végétaux. Le chien préfère être au chaud l'hiver, il préfère avoir une bonne pâtée. Il y a chez le chien une vie qui n'est pas simplement végétative, mais une vie qu'Aristote appelle sensitive. Il veut la satisfaction de ses sens. Et il y a chez nous aussi quelque chose de cette vie sensitive. Mais ça ne peut pas être le but de la vie humaine, parce que ça n'est pas notre bien spécifique. Aristote va alors chercher ce qui est spécifique. Dans la diversité des plantes, dans la diversité du vivant, chacun occupe sa place. Quelle est la place spécifique de l'être humain? Et Aristote va conclure que ce qui nous est spécifique par rapport au reste du vivant c'est de pouvoir choisir notre vie, de pouvoir déterminer quel est le but de notre existence et suivre ce but. La plante ne choisit pas, l'animal ne choisit pas non plus. Nous, nous pouvons choisir. Et parce que nous pouvons choisir, une vie heureuse sera nécessairement une vie qui se rapportera à la partie rationnelle de notre âme, pas à la partie scientifique qui cherche la vérité, mais à la partie de la rationalité pratique qui cherchera à trouver sa voie en accord avec elle-même, en accord avec la raison. Ce sera une des grandes réponses d'Aristote. Maintenant, on peut encore avancer plus loin et se dire que ce qui pour nous est le but, c'est de vivre en accord avec cette rationalité. Voilà ce que dit Aristote. Le simple fait de vivre est de toute évidence une chose que l’homme partage en commun même avec les végétaux ; or ce que nous recherchons, c’est ce qui est propre à l’homme. Nous devons donc laisser de côté la vie de nutrition et la vie de croissance. Viendrait ensuite la vie sensitive, mais celle-là encore apparaît commune avec le cheval, le bœuf et tous les animaux. Reste donc une certaine vie pratique de la partie rationnelle de l’âme, partie qui peut être envisagée d’une part au sens où elle est soumise à la raison, et, d’autre part, au sens où elle possède la raison et l’exercice de la pensée. Le but, c'est donc une certaine vie pratique de la partie rationnelle de l'âme, pas n'importe quelle vie pratique de la partie rationnelle de l'âme, certaines vies, une vie que nous aurons choisie, une vie qui nous correspondra, une vie qui sera la nôtre en fonction de notre propre quête du bonheur.

La vertu

« Un cheval est un bon cheval, non seulement lorsqu'il a tout ce qu'il faut pour faire un bon cheval, mais lorsqu'il sert bien son cavalier pour la course ou pour faire face à l'ennemi. » À travers cette citation, Aristote nous indique qu'un bon cheval ne l'est pas par ses capacités, mais par l'exercice de ses capacités et que, en réalité, il ne s'agit pas simplement d'être un bon cheval, mais d'être un cheval apte à développer dans l'action les différentes choses qu'on attend de lui. Cette idée, la virtuosité, nous permet d'introduire un des concepts les plus essentiels d'Aristote : la vertu. La vertu c'est la virtuosité et cette virtuosité peut, en réalité, toucher deux facultés de l'âme, deux éléments de cette psychologie que nous avons évoqué d'Aristote, d'une part la virtuosité de la raison pratique d'autre part la virtuosité du désir de l'homme, lorsqu'il écoute précisément cette raison pratique. Le premier type de vertu Aristote et la tradition aristotélicienne, est la prudence. La prudence c'est la circonspection. C'est l'attitude de celui qui hésite comment agir. Il hésite, parce qu'il cherche la bonne attitude. Pour comprendre ce qu'est la prudence, Aristote commence à nous dire qu'il faut que nous regardions les hommes ou les femmes que nous admirons. Qu’admirions nous dans cette personne? Ce que nous admirons en eux c'est leur attitude, leur manière constante de se comporter, ce qu’Aristote va appeler leur caractère. Or, ce qu'une personne de bien fait, c'est qu'elle sait trouver la bonne manière d'agir. Ce qu'on voit aussi c’est que cette personne a uni l'ensemble de ses facultés, l'ensemble de son caractère. Elle trouve une constance dans ce qu'elle est. Elle a construit une personnalité morale. Cela, pour Aristote, fait référence à la prudence, nous permet de comprendre ce qu'est la prudence. C'est quelqu'un qui a développé son intelligence pratique de telle manière qu'en toute circonstance il peut avoir une bonne règle pour son action. Cette règle de l'action, qui est indiqué par la prudence, est une règle, qui va m'indiquer, dans chaque circonstance, quelle conduite tenir. Cela pour Aristote va nous dire quelque chose d'essentiel sur l'éthique, l'éthique va reposer sur la raison pratique. Comme le dit un philosophe contemporain, les vertus, et, en ce sens là, la prudence, permet d'unifier la personne, permet de comprendre ce qu'est une bonne personne. D'où cette première définition de la vertu que va donner Aristote : « La vertu est une disposition à agir d'une façon délibérée, consistant dans une moyenne relative à nous, laquelle est rationnellement déterminée et comme la déterminerait l'homme prudent. Mais c'est une moyenne, entre deux vices, l'un par excès, l'autre par défaut. Et cela tient au fait que certains vices sont au-dessous et d'autres au-dessus de ce qu'il faut dans les affections et les actions, tandis que la vertu découvre et choisit le juste milieu. » Aristote va définir la prudence dans un deuxième temps. Il va la définir comme une moyenne relative à la situation et relative à chacun. Chacun va déterminer ce qui, pour lui, est le milieu entre deux excès. L'exemple que donne Aristote est celui du courage du soldat face à l'ennemi. S'il est excessif, le soldat pourra être lâche et se dérober devant l'ennemi. S'il est excessif aussi, le soldat pourra être téméraire et exposer inutilement sa vie et son armée à l'ennemi. Le courage sera le milieu entre la témérité et la lâcheté, l'un des vices l'est par excès, l'autre l'est par défaut, le juste milieu est ce qui indique la vertu. Ce qu'il faut bien comprendre c'est que cette vertu que nous indique la prudence est relative à chacun d'entre nous. Et c'est là peut-être un des points le plus importants d'Aristote. Pour lui la conduite morale et éthique dépend de chacun. « Si pour la nourriture de tel individu un poids de 10 mines est beaucoup et un poids de 2 mines est peu, il ne s'ensuit pas que le maître de gymnase prescrira un poids de 6 mines, car cette quantité est peut-être aussi beaucoup pour la personne qui l'absorbera ou peu : pour Milon ce sera peu, et pour un débutant dans les exercices du gymnase, beaucoup. Il en est de même pour la course et la lutte. C'est dès lors ainsi que l'homme versé dans une discipline quelconque évite l'excès et le défaut. C'est le moyen qu'il recherche et qu'il choisit, mais ce moyen n'est pas celui de la chose, c'est celui qui est relatif à nous. » Maintenant, qu'en est-il des vertus morales? Les vertus morales correspondent pour Aristote au désir, dans chaque situation, qui va trouver par la prudence son juste milieu. Il y a pour Aristote certaines vertus morales plus importantes que d'autres. Il hérite, à vrai dire, de cette idée de Platon, qu'il y a des vertus cardinales. Les vertus cardinales sont les points de repère les plus importants. La première de ces vertus cardinales c'est la prudence. Mais il y a ensuite deux vertus cardinales qui vont nous intéresser. D'une part, ce qu'il va appeler la tempérance, d'autre part ce qu'il va appeler la force. La tempérance ce sera la vertu, qui lorsque je suis dans une situation d'excès parce que j'ai beaucoup de plaisir et beaucoup de biens, va me permettre de mesurer pour que je ne me perde pas dans mes biens. À l'opposé, la force ou le courage ce sera une manière, lorsque je suis dans le manque de trouver une manière de tenir. La tempérance et la force, vont être ainsi deux manières pratiques, guidées par la prudence, de tenir compte de la situation réelle des gens soit qu'ils soient dans l'abondance, soit qu'ils soient dans le défaut.


Le politique et la justice

Nous avons évoqué, dans la dernière séquence, les vertus cardinales: la prudence, la vertu intellectuelle et deux vertus morales : la tempérance et la force. Reste la quatrième et sans doute la plus importante de ces vertus : la justice. Pourquoi est-elle la plus importante? Parce que si on écoutait que les vertus dont nous avons parlé jusqu'à présent, on pourrait avoir l'impression que pour être éthique nous pouvons l'être seul. Nous pouvons l'être uniquement vis-à-vis de nous-mêmes. Or, ce serait méconnaître un point essentiel. C'est que naturellement, nous sommes des êtres sociaux. Nous avons besoin de la relation aux autres dans notre projet de bonheur. Longuement, Aristote se demande si un homme heureux a besoin d'amis. Il va répondre que oui. Il aura même besoin d'amis véritables, pas simplement des amis qui sont fondés sur le plaisir partagé d'être ensemble. Pas non plus simplement des amis fondés sur l'utilité. La véritable amitié, c'est celle où les deux amis cherchent ensemble dans la vertu à se faire progresser l'un l'autre. La vertu demande de l'entraînement. Nous l'avons dit, la vertu est une virtuosité, on y a besoin de s'exercer. Pour devenir juste, j'ai besoin d'entraînement. Aristote va introduire par là l’idée que si on doit devenir vertueux par l'habitude, il y a donc besoin d'éducation parce que l'éducation. L'éducation a donc comme premier but d'orienter les jeunes pour les faire aller dans la voie du bien. Avec ce paradoxe, néanmoins, que dans l'éducation, on contraint le jeune à aller dans une certaine direction. Alors que la vertu nécessite de poser un choix libre. Je vous donne cette définition magnifique qu'Aristote va donner de la vertu. « Le sujet doit d'abord savoir ce qu'il fait. Il doit ensuite être libre et choisir librement l'acte en question et il doit le choisir en vue de cet acte lui-même et finalement, il doit l'accomplir dans une disposition d'esprit ferme et inébranlable. » La question, c'est que pour avoir cette disposition, qui n'est pas une disposition naturelle il faut s'entraîner. Et pour s'entraîner, il faut de l'éducation au départ. On voit alors que la justice, qui est une extension de l'amitié à un grand nombre de personnes, va perdre en intensité ce qu'elle va gagner en généralité. Pour devenir juste, je dois pouvoir avoir une éducation qui m'apprenne à être juste. Pour qu'on puisse être libre, pour qu'on puisse avoir des institutions qui soient des institutions qui respectent la liberté, il faut de l'éducation. Aristote passe donc de l'amitié à la justice et de la justice aux politiques. À la fin de l'Éthique à Nicomaque, Aristote se demandera s'il vaut mieux, au bout du compte, vivre au milieu d'un petit cénacle de gens qui partagent les mêmes valeurs et le même bien, ou s'il vaut mieux s'engager en politique. Aristote va répondre qu'il vaut mieux s'engager en politique parce qu'on peut contribuer à cimenter un projet de bien commun qui fédère tous les individus et leur permettre d'être véritablement des gens de bien et en étant des gens de bien, d'accomplir leur nature : d'être des zooi politikoi, des animaux politiques. Nous sommes constitutivement non seulement des êtres sociaux, mais des êtres politiques. Pour pouvoir vivre ensemble, nous avons besoin de lois, nous avons besoin de droits, nous avons besoin d'éducation, ce qui nous permettra de grandir. D'où cette citation d'Aristote : « Recevoir en partage dès la jeunesse une éducation tourné avec rectitude vers la vertu est une chose difficile à imaginer quand on a n'a pas été élevé sous de justes lois, car vivre dans la tempérance et la constance n'a rien d'agréable a priori pour la plupart, surtout quand ils sont jeunes. Aussi, convient-il de régler au moyen de lois la façon de les élever, ainsi que leur genre de vie, qui cessera d'être pénible lorsqu'il deviendra habituel. Même parvenus à l'âge d'homme, ils doivent mettre en pratique les choses qu'ils ont apprises et les tourner en habitudes. » Telle est la raison pour laquelle certains pensent que le législateur a le devoir, d'une part d'inviter les hommes à la vertu et de les exhorter en vue du bien, et d'autre part d'imposer à ceux qui sont désobéissants et d'une nature trop ingrate des punitions et des châtiments pour qu'ils deviennent vertueux, et enfin rejeter totalement les incorrigibles. Les vertus s'acquièrent, le politique est essentiel pour nous guider sur la voie du bien pour Aristote.