« Morphologie des contestations » : différence entre les versions

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==Les nouveaux mouvements civils de contestation==
==Les nouveaux mouvements civils de contestation==
Rassemblent 3 types de population :
• Les personnes en situation de souffrance
• Les militants des associations de « sans» (individus politisés)
• Les « personnes-ressources »: militants ou sympathisants requis par l’organisation en raison de leurs compétences individuelles ou de ce qu’ils représentent. => Permettent au mouvement de se renforcer, de s’asseoir.
Ce qui est très important, c’est la publicisation de la lutte, de médiatisation de la lutte.
Ces mouvements cherchent des personnalités qui vont aider à porter leur lutte. Il y a également une mise à distance du politique.
Deux registres d’action:
• Le coup de force
(Squats et autres occupations de locaux,les réquisitions des logements)
• Le lobbying
(pétitions, manifestations, contacts avec des partis politiques)
Internet offre également la capacité d’accélérer les processus, rapidité de mobilisation.
Une nouvelle forme de démocratie directe apparaît qui bouscule les partis politiques, les entreprises etc. sur de nouveaux enjeux. De plus la capacité à la médiatisation des mouvements permet d’obliger les politiques à se saisir de ces problèmes et à tenter de les régler.
=Conclusion=
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Version du 11 décembre 2012 à 16:38

La morphologie des contestations définies des formes d’action. Le social a des formes qui représentent un système d’organisation social spécifique. Dès lors il existedes formes d’homogénéité dans les actions entreprises.

Il existe un nombre important de mots qui décrivent des situationssociales différentes. Pour certains auteurs elles ne sont pas aussi distinctesque ce que l’on pourrait espérer.

Protestation : le mot protestation signifie au départ« témoigner », il n’est pas tourné vers la violence. C’est d’abord un témoignage parce qu’il se fonde dans sa dimension laplus contemporaine à savoir l’étymologie protestante. Le principe du protestantisme étant une attestation de foidans le sens où il la témoigne d’une façon différente affirmant la notion de laprotestation : les valeurs ne sont peut-être pas nécessairement cellequ’on pense, condamnation de dérives du catholicisme.

On voit apparaître aussi des notions très modernes :

  • la dignité de l’homme
  • le libre arbitre
  • opposition au monde pour bâtir un monde meilleur

On porte une interprétation humaniste de la société.

Cette réflexion est une question importante car elle nous engage surdes questions d’actualité que son :

  • la cohésion d’ensemble
  • les pratiques collectives

Au-delà de l’indignation il y a la construction d’un sens collectif. C’estun paradigme du changement.

Ce changement peut revêtir des formes multiples détenant une hauteforme symbolique.

Dans le concept de protestation il y a une question de l’échange, car plus on monte dans l’intensité plus le dialogue est limité.


Du conflit à la subversion

Le conflit

JulienFreund (1921-1995) Ø Sociologue et philosophe français

L’essencedu politique, 1965, Qu’est-ce que la politique? 1968 ,Utopie et violence, 1978.Sociologie du conflit, 1993.

Julien Freund et la théorie duconflit

Le rapport entre politique (état) etobéissance (individus)

Il va s’interroger sur le mot de conflit enpartant sur une idée importante è toute société est paressence conflictuelle, toute société est capabled’activer une forme de conflit en elle, mais le conflit n’est pas toujoursnégatif (conflit social : structuration de négociations par leconflit : syndicalisme inhérent à nos fonctionnements démocratiques,représentation d’intérêts qui négocie sur la base du conflit social[employé-employeurs, ouvriers-capitaines d’industrie…]). Cette notion de conflit social montre qu’une société ne peut pas se passer de la conflictualité. Dans le cas de transformations socialesfortes, l’homme est dépassé par le mouvement et va donc s’opposer à cechangement, car il lui apparaît trop menaçant. Il va s’opposer en tentant de freinerce mouvement. Leconflit est éminemment propre à la conception de l’espace public è il nousprojette dans l’espace public, par opposition à l’espace privé. Du coup, le conflit est l’une des formes possiblesdes relations socialesè les relations sociales partent de lanature même du conflit, cela oblige à avoir un dialogue social. Quel est lechamp du conflit ? Il régit toute la société et est présent aussi biendans la sphère publique que dans la sphère privée (conflit familial), maisla sphère privée n’intéresse personne pour autant que cela n’entrave pas lasphère publique. Il est impossible de supprimer le conflit,puisqu’il est intrinsèque à la société.

Deux types principaux de conflits

1. La lutte: forme indéterminée du conflit, de l’ordre imprévisible 2 formes de lutte: la violence directe et les procédés dissimulés pour unobjectif à long terme (Par exemple: la lutte des classes) La lutte des classes est une lutte structurée, elle échappe àl’imprévisible


2. Le combat: type de conflit soumis à des règles ou des conventions plus ou moinsprécises Substitution de la règle du combat à la violence désordonnée de la lutte il a pour fonction de contenir la violence dans une certaine limite.


La violence peut être pure (état polémique) ou canalisée(état agonal)

L'état polémique: violence ouverte et directe ou combat réglé le rival est un ennemi

L'état agonal: compétition, concurrence ou concours le rival est un adversaire (sport). è On canalisela violence en autorisant l’adversité, la rivalité pour pallier à l’étatpolémique où la rivalité est de l’ordre du physique.

ð Le champ du sport : c’est un espaceoù la violence peut revenir à chaque instant. Ces sports réactivent la violenceindividuelle dans le sens où les supporters des différents camps entrent dansune certaines conflictualité. Paradoxepour les sociétés : les compétitions sportives sont utiles pourpallier à l’état polémique, mais en même temps, l’état agonal réactive l’étatpolémique.

L’émeute

L’émeute => esmouvoir => émotion : dimension philosophique de l’émotion, de l’ordre de l’émotion.

Aristoteet Platon : la politique devient un art parl’introduction de la raison. Car la politique c’est le dessaisissement del’émotion, car il faut agir dans la rationalité et dans l’objectivité.

Le discoursd’aujourd’hui, c’est l’inverse, c’est le discours de l’émotion. Il s’oppose àla rationalité de l’action d’antan. La rumeur (ce que l’on croit être vrai,mais sans fondement) déchaîne, produit l’émotion et accessoirement l’émeute.

L’émeute est la dégénérescence duconflit et une violence gratuite Elle a une dimension récréative, elle est, toutefois,liée à certains éléments objectifs (pauvreté, misère, échec scolaire, délit defaciès…).

• La violence se déchaîne brutalement endépit des interdits sociaux, des conventions juridiques ou morales. • Elle se fixe à elle-même ses limites,tout est possible, tout est permis. Elle se développe sans calcul des moyens.

Exemple :banlieues françaises, émeutes d’octobre, novembre 2005. è Bâtiments publics brûlés, transports publics, voitures etc. brûlés,détruites, des blessés (policiers, civils) etc. è cela a causé des dégâts en tout genre. Il y a eu des effets entraînants :effets de bandes, compétitions inter-cités…

Subversion et révolutions

La subversion : son origine étymologique veut direèrenverser. Penser les moyens de renverser une situation, un système politique, elleréfléchit, elle a une intentionnalité, contrairement à l’émeute. La subversion a été longtemps adaptée aucontexte géopolitique des pays dominants pour développer leur propre puissance.


Objectifs de la subversion:


•L'encerclement idéologique: modifier les doctrinesde référence d'une nation ou d'une culture donnée. exp : le cas de l’utilisation du pacifisme pour justifier, forcerle frein à l’armement d’un état.


•L'encerclement politique: modifier la perceptiondes porteurs de décisions et restreindre ainsi leur liberté de décision.


Roger Mucchielli (1919-1981) 3 enjeux de la subversion (technique) la subversionest une technique,elle peut se justifier dans n’importe quelle situation, elle est insidieuse :on la voit pas nécessairement apparaître, elle est aussi une forme deviolence : elle remet en cause des ordres internationaux, liée à unsavoir-faire.


1. Démoraliser la nation visée etdésintégrer les groupes qui la composent tirer parti des divergences : « diviser pour mieux régner ».


2. Discréditer l’autorité exp : prétexte des armes de destructions massives


3. Neutraliser les masses


Une notion essentielle: l’utilisation des médias :change la réalité, manipulel’opinion mondiale. Fabrique de l’aliénation et permet de détruire le régimevisé, la personne visée.

Le renouveaucontemporain de la contestation

Le concept de contre-pouvoir

Le concept de contre-pouvoir


Miguel Benasayag, Diego Sztulwarkal è Du Contre-pouvoir, 2000 Miguel benasayag : dans les luttes révolutionnaires (ancien guévariste : très à gauche). Son livre est un constat d’échec de sa génération (mai 68). Si les choses vont changer, elles se feront pas le bas et non plus par le haut. En effet, ceux qui prennent le pouvoir sont ensuite subvertis. Du coup, elle ne peut agir par le haut.

Le contre-pouvoir : théorie néo-révolutionnaire, il ne faut pas accéder aupouvoir et tenter d’y apporter des changements, mais il faut s’organiser contrele pouvoir établi, contre l’autorité établie.


L’émergence des nouvelles formes de contestation: ATTAC, leDAL, les mouvements des sans terre au Brésil ou l’insurrection zapatiste au Mexique. Changement de paradigme dans la lutte sociale : vers le syndicalisme à une revendication sociétale. Cela rejointles travaux d’Ulrich Beck.

Ces nouvelles formes de contestation:

• situent la violence contestataire du côté d’une réponse légitime face à une autre violence institutionnelle,militaire, étatique, sociale ou économique.


Les nouveaux mouvements de contestation civile


Ulrich Beck (1944-) S’interroge sur la transformation des pouvoirs au sein des sociétés au moment de laglobalisation. Une nouvelle société due à la mondialisation => le cosmopolitisme.


L’état-nation continue d’exister, mais il n’est plus le seul acteur majeur. Le concept de “cosmopolitisme méthodologique”: Vise à étudier l’ensemble des problèmes essentielsdans les sociétés mondialisées La politique devient, au XXIème siècle, unesorte de “méta-jeu” (qui va au-delà de l’état-nation, au-delà des frontièresétatiquesè dépolitisation de l’état).


De nouveaux enjeux planétaires : lapauvreté et ses risques sont globalisés, le réchauffement climatique La sociétédoit affronter de nouveaux problème puisque celle-ci a changé, il faut adopter,inventer de nouveaux modes de pensée et ceci dû à la mondialisation. L’état-nation, face à des problèmesglobalisés, mondiaux, doit réfléchir différemment qu’auparavant, car lesproblèmes aux enjeux planétaires ne s’arrêtent pas aux frontières…

Le paysage recomposé des minorités actives Minorités actives : lesindividus commencent à vouloir gérer leur destin et le font à travers desinstruments nouveaux, des concepts nouveaux. Dès lors que les combats changentde nature (syndicalisme traditionnel a changé fait face à des enjeux qui les dépassent).Déplacement de la lutte aujourd’hui vers les jeunes et la classe moyenne. è les minorités actives. Elles s’investissement sur de nouvelles thématiquesdans sa majorité globalisées (protection de l’environnement, maintien de laculture, etc.). Militantisme associatif et les Nouveaux Mouvements Sociaux (NMS) : on choisit les causes par rapport à notre habitus, notre sensibilité. Ces mobilisations sont très réactives (mobilisation rapide et manifestation rapide). Leurs revendications vont très loin : boycott ou qu’on pense aux mouvements de défense des animaux ou autre qui interviennent sur place : le mouvement contre la chasse aux ailerons de requin ou autre vient directement gêner les pêcheurs en mer, ils les traquent pour les photographier, les gêner…).


L’émergence des mobilisations de «sans » (Chômeurs, sans abris, sans papiers).Certaines de leurs actions sont assez réactives : les sans-abris qui« squattent » les immeubles.

Les nouveaux mouvements civils de contestation

Rassemblent 3 types de population :


• Les personnes en situation de souffrance


• Les militants des associations de « sans» (individus politisés)


• Les « personnes-ressources »: militants ou sympathisants requis par l’organisation en raison de leurs compétences individuelles ou de ce qu’ils représentent. => Permettent au mouvement de se renforcer, de s’asseoir.


Ce qui est très important, c’est la publicisation de la lutte, de médiatisation de la lutte. Ces mouvements cherchent des personnalités qui vont aider à porter leur lutte. Il y a également une mise à distance du politique.


Deux registres d’action:

• Le coup de force (Squats et autres occupations de locaux,les réquisitions des logements)


• Le lobbying (pétitions, manifestations, contacts avec des partis politiques)

Internet offre également la capacité d’accélérer les processus, rapidité de mobilisation.

Une nouvelle forme de démocratie directe apparaît qui bouscule les partis politiques, les entreprises etc. sur de nouveaux enjeux. De plus la capacité à la médiatisation des mouvements permet d’obliger les politiques à se saisir de ces problèmes et à tenter de les régler.

Conclusion