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== Changement du surplus du consommateur ==
== Changement du surplus du consommateur ==
Le '''changement dans le surplus du consommateur''' (bien-être des consommateurs) suite à un changement de prix est donné par la surface en-dessous de la courbe de demande entre les deux prix.
Le changement dans le surplus du consommateur à un changement de prix est représenté par la différence entre les surfaces sous la courbe de demande aux deux niveaux de prix. Lorsque le prix d'un bien ou service diminue, le surplus du consommateur augmente car les consommateurs bénéficient d'une plus grande différence entre ce qu'ils sont prêts à payer et ce qu'ils paient effectivement. Cette augmentation est visualisée comme l'aire supplémentaire qui se forme entre la courbe de demande et le nouveau prix inférieur.


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Inversement, si le prix augmente, le surplus du consommateur diminue. Cette diminution est représentée par la perte de la surface qui existait entre les deux niveaux de prix sur la courbe de demande. Le surplus du consommateur est donc réduit parce que les consommateurs paient un prix qui se rapproche plus de leur prix de réserve, et certains consommateurs qui étaient disposés à acheter au prix inférieur pourraient décider de ne pas acheter au prix plus élevé.
 
Cette relation entre le changement de prix et le surplus du consommateur est fondamentale en économie car elle reflète l'impact direct des variations de prix sur le bien-être des consommateurs. Elle est particulièrement pertinente dans l'analyse de l'impact des politiques économiques telles que la taxation ou la subvention des produits, qui modifient les prix du marché et donc le surplus des consommateurs. Les économistes et les décideurs peuvent utiliser cette information pour évaluer l'efficacité des marchés et l'effet des changements de politique sur le bien-être général.[[Fichier:Changement du surplus du producteur 1.png|400px|vignette|centré]]


== Offre ==
== Offre ==

Version du 2 janvier 2024 à 12:44


L'économie du bien-être est une branche importante de l'économie qui se concentre sur la compréhension et l'évaluation de l'efficacité et de l'équité de l'allocation des ressources par le marché. Cette discipline s'attache à déterminer si l'allocation des ressources réalisée par le mécanisme de marché maximise effectivement le bien-être collectif. Elle opère à travers deux prismes d'analyse distincts mais complémentaires : l'analyse positive et l'analyse normative.

L'analyse positive s'efforce d'observer et de décrire objectivement les phénomènes économiques. Par exemple, elle peut se pencher sur les effets d'une modification de la politique fiscale sur les revenus sans juger si ces effets sont souhaitables ou non. L'analyse normative, en revanche, s'aventure dans le domaine des jugements de valeur, se demandant ce qui devrait être. Elle évalue, par exemple, si l'allocation des ressources par le marché est juste ou efficace, allant au-delà de la simple observation pour s'interroger sur la souhaitabilité des résultats économiques. Dans le cadre de l'économie du bien-être, des outils tels que le surplus du consommateur et du producteur sont employés pour mesurer les bénéfices que les individus et les entreprises retirent de leur participation au marché. Ces outils aident à évaluer si le marché alloue les ressources de manière à maximiser le bien-être collectif, qui est la somme des avantages individuels de tous les participants au marché.

L'économie du bien-être s'intéresse également à des questions d'équité et d'efficacité. Par exemple, elle peut examiner si la répartition des ressources et des richesses est équitable, ou si le marché parvient à allouer les ressources de manière à maximiser la production et la satisfaction des besoins et désirs de la société. Elle s'attarde aussi sur des phénomènes tels que les externalités et les biens publics, où les forces du marché peuvent ne pas conduire à une allocation efficace des ressources. Les externalités, telles que la pollution, où les coûts ou les bénéfices d'une activité économique affectent des tiers qui ne sont pas directement impliqués dans la transaction, sont un exemple classique de défaillance du marché que l'économie du bien-être tente de comprendre et de corriger. L'application de l'économie du bien-être dans la vie réelle est vaste. Par exemple, les gouvernements utilisent ses principes pour concevoir des politiques fiscales qui non seulement génèrent des revenus, mais cherchent également à répartir la charge fiscale de manière équitable. De même, dans le cas de la réglementation environnementale, l'économie du bien-être aide à équilibrer les coûts économiques de la réduction de la pollution avec les bénéfices en termes de santé publique et d'environnement.

Pour évaluer les bénéfices tirés par les consommateurs et les producteurs de leur participation au marché, l'économie du bien-être s'appuie sur les concepts de surplus du consommateur et du producteur. Ces concepts sont fondamentaux pour comprendre comment le marché alloue les ressources et pour évaluer si cette allocation maximise le bien-être global de la société. Le surplus du consommateur est la mesure des avantages que les consommateurs obtiennent en achetant des biens et services. Plus précisément, il représente la différence entre ce que les consommateurs sont prêts à payer pour un bien ou un service et ce qu'ils paient effectivement. Si, par exemple, un consommateur est prêt à payer 15 euros pour un produit mais ne le paie que 10 euros, son surplus est de 5 euros. Ce surplus reflète le bénéfice ou la satisfaction obtenue au-delà du coût supporté. De l'autre côté, le surplus du producteur est la différence entre le montant que les producteurs reçoivent pour la vente de leurs biens ou services et le coût de production de ces biens. C'est essentiellement le bénéfice que les producteurs retirent de la vente de leurs produits au-delà de leurs coûts de production. Par exemple, si un producteur vend un bien 20 euros alors que le coût de production est de 15 euros, son surplus est de 5 euros.

Dans un marché qui fonctionne parfaitement, sans failles (comme les externalités, les biens publics, l'information imparfaite, ou les monopoles), l'allocation des ressources par le marché est dite "efficiente" au sens de Pareto. Cela signifie que personne ne peut être rendu mieux sans rendre quelqu'un d'autre moins bien. Dans un tel scénario idéal, le marché parvient à maximiser le bien-être agrégé, qui est la somme du surplus des consommateurs et du surplus des producteurs. Cela se traduit par une allocation des ressources qui non seulement maximise la production globale, mais qui le fait d'une manière où les bénéfices des uns ne sont pas obtenus aux dépens des autres. Cette analyse idéalisée du marché parfait sert de référence pour évaluer les performances des marchés réels. Les économistes peuvent alors identifier les défaillances du marché et proposer des interventions politiques pour corriger ces défaillances, dans le but d'améliorer l'efficacité et l'équité de l'allocation des ressources.

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Surplus du consommateur et du producteur

Le surplus du consommateur et du producteur sont des concepts fondamentaux en économie qui permettent d'analyser et d'évaluer l'efficacité avec laquelle les marchés allouent les ressources. Ces deux mesures aident à comprendre les bénéfices que les consommateurs et les producteurs tirent de leurs interactions sur le marché. Ce sont des indicateurs essentiels pour évaluer la performance des marchés et pour guider les politiques économiques visant à améliorer l'efficacité et l'équité de l'allocation des ressources.

Le surplus du consommateur est la différence entre ce que les consommateurs sont disposés à payer pour un bien ou un service et ce qu'ils paient réellement. Il représente donc le bénéfice ou l'avantage qu'un consommateur obtient en acquérant un bien à un prix inférieur à celui qu'il était prêt à payer. Par exemple, si un individu est prêt à payer 15 euros pour un livre mais ne le paie que 10 euros, son surplus du consommateur est de 5 euros. Ce surplus indique la valeur supplémentaire que le consommateur perçoit dans l'achat au-delà du prix payé. D'autre part, le surplus du producteur est la différence entre le prix auquel un bien est vendu et le coût minimum pour lequel le producteur était prêt à le vendre. En d'autres termes, c'est le bénéfice ou l'avantage qu'un producteur tire de la vente d'un bien, au-delà de ses coûts de production. Prenons l'exemple d'un agriculteur qui vend des pommes : si le coût de production d'une pomme est de 0,50 euro et qu'il la vend 1 euro, son surplus du producteur par pomme est de 0,50 euro. Ce surplus reflète le gain économique réalisé par le producteur sur la vente.

Dans un marché fonctionnant de manière idéale, où il n'y a pas de défaillances de marché comme les externalités ou les monopoles, le surplus total (la somme du surplus du consommateur et du producteur) est maximisé. Cela signifie que les ressources sont allouées de la manière la plus efficace possible, maximisant ainsi le bien-être général. Par exemple, sur un marché de fruits et légumes concurrentiel et sans défaillance, le prix et la quantité d'équilibre résultent en un surplus maximal pour les consommateurs et les producteurs, reflétant une allocation efficace des ressources agricoles. Cependant, dans la réalité, les marchés peuvent souvent être imparfaits à cause de diverses défaillances. Par exemple, dans le cas de la pollution industrielle (une externalité négative), le coût de la pollution n'est pas pris en compte dans le prix du produit, ce qui peut conduire à une surproduction et une surconsommation de ce produit, réduisant ainsi le bien-être social. Les interventions gouvernementales, telles que la taxation des pollueurs ou les réglementations environnementales, visent à corriger ces défaillances et à rapprocher l'allocation des ressources de l'efficacité idéale.

Demande

Le surplus du consommateur est un concept économique qui mesure le bénéfice ou l'avantage qu'un consommateur tire de sa participation au marché. Ce surplus est calculé en tant que différence entre le prix que le consommateur est prêt à payer pour un bien ou un service (son prix de réserve) et le prix qu'il paie effectivement pour l'acquérir. Pour illustrer ce concept, prenons l'exemple d'un consommateur qui envisage d'acheter un smartphone. Si ce consommateur est prêt à payer jusqu'à 800 euros pour un smartphone particulier, mais trouve une offre à 600 euros, son surplus du consommateur est de 200 euros. Cela signifie qu'il obtient un bénéfice supplémentaire de 200 euros en termes de satisfaction ou de valeur perçue, car il a payé le smartphone bien moins cher que le prix maximal qu'il était disposé à payer.

Ce surplus du consommateur est une manière de quantifier le gain de bien-être que les consommateurs obtiennent en participant au marché. Il représente la différence entre leur évaluation subjective de la valeur d'un bien et le montant qu'ils dépensent réellement pour l'obtenir. Dans une économie de marché, le surplus du consommateur est souvent utilisé pour évaluer l'efficacité de l'allocation des ressources et pour analyser l'impact des politiques économiques, comme les taxes ou les subventions, sur le bien-être des consommateurs.

Surplus conso prod demande.png

Ce tableau est divisé en deux sections principales : la première liste la volonté à payer de différents acheteurs pour des albums originaux des Rolling Stones, et la seconde montre comment la quantité demandée varie avec le prix des albums.

Dans la première section, nous avons quatre acheteurs – John, Paul, George, et Ringo – chacun avec une volonté à payer différente pour un album. John est prêt à payer le plus, jusqu'à 100 CHF (francs suisses), tandis que Ringo est celui qui est prêt à payer le moins, avec un maximum de 50 CHF. La deuxième section du tableau détaille comment le prix affecte la quantité demandée. Lorsque le prix est supérieur à 100 CHF, aucun des acheteurs n'est prêt à acheter l'album, ce qui signifie que la quantité demandée est de zéro. Si le prix se situe entre 80 CHF et 100 CHF, seul John est intéressé, car c'est le seul dont la volonté à payer est dans cette gamme de prix, donc la quantité demandée est de un album. Si le prix baisse pour se situer entre 70 CHF et 80 CHF, à la fois John et Paul seront disposés à acheter l'album, augmentant ainsi la quantité demandée à deux. Entre 50 CHF et 70 CHF, trois acheteurs (John, Paul et George) sont prêts à acheter, et finalement, si le prix est inférieur ou égal à 50 CHF, tous les acheteurs sont prêts à faire l'acquisition, portant la quantité demandée à quatre albums.

Analysons maintenant le surplus du consommateur pour chaque prix. Si les albums sont vendus à 50 CHF, John, Paul, et George ont tous un surplus du consommateur, qui est la différence entre leur volonté à payer et le prix de vente. Par exemple, si John achète à 50 CHF, son surplus est de 100 CHF - 50 CHF = 50 CHF. De même, Paul aurait un surplus de 30 CHF et George de 20 CHF. Ringo n'aurait aucun surplus puisque son prix de réserve est égal au prix du marché. Ce tableau illustre bien la loi de la demande, qui dit que la quantité demandée d'un bien augmente à mesure que son prix baisse, à condition que tous les autres facteurs restent constants. De plus, cela montre comment le surplus du consommateur varie pour chaque individu en fonction du prix du bien.

Dans le contexte de la politique de prix, si un vendeur voulait maximiser le revenu sans considération pour le surplus du consommateur, il pourrait fixer le prix à 70 CHF, vendant ainsi deux albums à John et Paul, ce qui est moins que la quantité maximale mais à un prix plus élevé que si tous les albums étaient vendus à 50 CHF. Toutefois, pour maximiser le bien-être total (la somme des surpluses du consommateur et du producteur), le vendeur devrait trouver un équilibre entre un prix suffisamment élevé pour couvrir les coûts et générer un profit, tout en restant suffisamment bas pour permettre à un maximum d'acheteurs de bénéficier d'un surplus significatif.

Courbe de demande agrégée

La courbe de demande agrégée représente la quantité totale d'un certain bien ou service que tous les consommateurs dans un marché sont prêts à acheter à chaque niveau de prix possible. Elle est construite en additionnant les quantités demandées par tous les consommateurs à chaque niveau de prix. La courbe montre la relation entre le prix d'un bien et la quantité de ce bien que les consommateurs sont prêts à acheter, en supposant que tous les autres facteurs qui affectent la demande restent constants (ceteris paribus).

En général, la courbe de demande agrégée a une pente négative, ce qui reflète la loi de la demande : lorsque le prix d'un bien augmente, la quantité demandée de ce bien diminue, et inversement. Cela s'explique par deux effets principaux :

  • L'effet de substitution : Lorsque le prix d'un bien augmente, les consommateurs chercheront des substituts moins chers, réduisant ainsi la quantité demandée du bien plus coûteux.
  • L'effet de revenu : Une augmentation du prix réduit le pouvoir d'achat des consommateurs, ce qui diminue leur capacité à acheter des produits au même niveau qu'auparavant.

Dans la pratique, la courbe de demande peut être affectée par de nombreux facteurs autres que le prix, tels que les changements de revenus des consommateurs, les variations de goûts et préférences, les changements dans les prix des biens substituts et complémentaires, et les attentes futures des consommateurs. Lorsque ces facteurs changent, ils peuvent décaler la courbe de demande vers la gauche ou la droite.

Pour construire la courbe de demande agrégée à partir des données du tableau fourni, on additionnerait la quantité que chaque acheteur est prêt à acheter à différents niveaux de prix. Puis, en plaçant le prix sur l'axe vertical et la quantité sur l'axe horizontal, on tracerait une courbe qui relie les différents points correspondant aux quantités demandées cumulées à chaque prix. Cette courbe de demande agrégée serait alors utilisée pour analyser comment les changements de prix influencent la quantité totale demandée sur le marché.

Surplus courbe de demande agrégée.png

Cette image montre une courbe de demande agrégée pour des albums, probablement dans un contexte hypothétique ou d'étude de cas. Cette courbe est tracée sur un graphique avec le prix de l'album sur l'axe vertical (CHF) et la quantité d'albums sur l'axe horizontal.

La courbe se compose de segments horizontaux à des prix qui correspondent à la volonté à payer des acheteurs individuels pour l'album :

  • John est prêt à payer jusqu'à 100 CHF, ce qui est le prix le plus élevé sur la courbe de demande.
  • Paul a une volonté à payer qui atteint 80 CHF.
  • George est disposé à payer jusqu'à 70 CHF.
  • Ringo a la volonté à payer la plus basse, à 50 CHF.

La "marche d'escalier" que forme la courbe indique que chaque acheteur a une volonté à payer spécifique et qu'aucun acheteur n'est prêt à payer plus que sa volonté à payer indiquée. Quand le prix est au-dessus de la volonté à payer de tous les acheteurs, la quantité demandée est de zéro. À mesure que le prix diminue pour correspondre à la volonté à payer de chaque acheteur successif, la quantité demandée augmente par paliers. La courbe montre clairement la loi de la demande : à mesure que le prix diminue, la quantité demandée augmente. À un prix de 100 CHF, aucun album n'est demandé. Quand le prix baisse à 80 CHF, John commence à demander un album, ce qui augmente la quantité demandée à 1. À 70 CHF, Paul se joint à John, portant la demande à 2 albums. À 50 CHF, tous les acheteurs sont prêts à acheter l'album, ce qui porte la demande totale à 4.

Ce graphique illustre également le concept de surplus du consommateur. Par exemple, si les albums sont vendus à 50 CHF chacun, John bénéficie d'un surplus du consommateur égal à la différence entre sa volonté à payer (100 CHF) et le prix de l'album (50 CHF), soit un surplus de 50 CHF. Des calculs similaires peuvent être effectués pour Paul et George.

Dans un contexte réel, cette représentation aiderait les vendeurs à comprendre comment le prix influence la demande et pourrait être utilisée pour déterminer le prix de vente optimal qui maximise soit la quantité vendue, soit le revenu total, en fonction de l'objectif commercial du vendeur. Cependant, il convient de noter que dans de vrais scénarios de marché, les préférences des consommateurs ne sont pas toujours aussi nettement définies et peuvent être influencées par une multitude de facteurs autres que le prix seul.

Surplus du consommateur

Le surplus du consommateur est un concept économique qui capture la différence entre ce que les consommateurs sont prêts à payer pour un bien ou un service et ce qu'ils paient effectivement. Ce surplus représente l'avantage ou le bénéfice que les consommateurs tirent de l'achat d'un bien à un prix inférieur à leur prix de réserve, c’est-à-dire le maximum qu'ils seraient disposés à payer. Pour illustrer ce concept, imaginez qu'un consommateur envisage d'acheter une nouvelle paire de chaussures. Si ce consommateur est prêt à payer jusqu'à 120 euros pour ces chaussures, mais qu'il les trouve en vente pour 80 euros, son surplus du consommateur est de 40 euros. Ce calcul se base sur l'idée que le consommateur a réalisé une « économie » de 40 euros par rapport à ce qu'il était prêt à payer initialement, ce qui lui procure un gain de bien-être.

Le surplus du consommateur est donc une mesure de l'utilité gagnée par les consommateurs lorsqu'ils effectuent des transactions sur les marchés à des prix qui sont inférieurs à leurs valuations personnelles des biens et services achetés. C'est un concept important car il permet d'évaluer l'efficacité économique des marchés et d'analyser comment les changements de prix, dus à des politiques économiques ou à des fluctuations du marché, peuvent influencer le bien-être des consommateurs. Lorsqu'on additionne le surplus du consommateur de tous les individus dans un marché, on obtient une mesure du bien-être total que le marché génère pour les consommateurs. Un marché est considéré comme étant plus efficace s'il maximise le surplus total du consommateur, c'est-à-dire si les consommateurs ensemble tirent le maximum de bénéfices de leurs achats par rapport à ce qu'ils auraient été prêts à dépenser.

Surplus consommateur 1.png

Ce graphique montre visuellement la notion de surplus du consommateur dans un contexte de marché particulier. Sur ce graphique, nous voyons la volonté à payer de John pour un album, qui est indiquée par un point sur l'axe des prix à 100 CHF. Le prix du marché est représenté par une ligne horizontale à 80 CHF. La différence entre la volonté à payer de John (100 CHF) et le prix du marché (80 CHF) est représentée par une zone colorée, qui illustre le surplus du consommateur de John, équivalent à 20 CHF. Ce surplus du consommateur de 20 CHF indique l'avantage économique que John obtient en achetant l'album à un prix inférieur à ce qu'il était prêt à payer. Cela représente le gain de bien-être ou l'utilité supplémentaire que John perçoit en réalisant cette transaction. En termes plus généraux, le surplus du consommateur est un indicateur de l'avantage économique obtenu par les consommateurs lorsqu'ils achètent des biens ou des services à des prix inférieurs à leurs prix de réserve.

Dans le contexte d'une analyse de marché, ce surplus peut servir à évaluer comment le changement des prix affecterait le bien-être des consommateurs. Si le prix du marché augmentait, par exemple, le surplus du consommateur de John diminuerait, tandis qu'une baisse du prix du marché augmenterait son surplus. Cela pourrait également influencer la décision de John de procéder ou non à l'achat, selon la variation des prix. La courbe de demande, qui est indiquée sur le graphique, représente la quantité d'albums que les consommateurs sont prêts à acheter à différents niveaux de prix. Elle montre la relation typique inverse entre le prix et la quantité demandée : à mesure que le prix diminue, la quantité demandée augmente.

Dans une situation réelle, la compréhension du surplus du consommateur peut aider les vendeurs à fixer leurs prix de manière stratégique pour maximiser à la fois le bien-être des consommateurs et leur propre profit. Cela peut également éclairer les décideurs politiques qui envisagent des mesures telles que des taxes ou des subventions, qui affecteraient directement les prix du marché et, par conséquent, le surplus des consommateurs.

Surplus consommateur 2.png

Ce graphique montre le surplus du consommateur pour deux individus, John et Paul, dans un marché hypothétique où des albums sont vendus. Le surplus du consommateur est visualisé par les zones colorées et est calculé comme la différence entre la volonté à payer de l'individu (son prix de réserve) et le prix du marché actuel.

  • Pour John: Sa volonté à payer est de 100 CHF. Le prix du marché est de 70 CHF. La différence entre ces deux montants est de 30 CHF, ce qui représente le surplus du consommateur pour John.
  • Pour Paul: Sa volonté à payer est de 80 CHF, et avec le prix du marché à 70 CHF, son surplus du consommateur est de 10 CHF.

Ce graphique illustre que lorsque le prix du marché est inférieur à la volonté à payer des consommateurs, chacun d'eux obtient un surplus, ce qui est une mesure de leur gain en termes de bien-être économique. John bénéficie d'un surplus plus important parce que la différence entre sa volonté à payer et le prix du marché est plus grande.

L'aspect intéressant ici est que le surplus du consommateur augmente à mesure que le prix du marché baisse. Si le prix du marché était plus élevé, par exemple à 80 CHF, Paul n'aurait aucun surplus du consommateur et le surplus de John serait réduit. À l'inverse, si le prix était plus bas que 70 CHF, les deux consommateurs verraient leur surplus augmenter. Cette illustration montre également l'effet de l'élasticité de la demande. Si le prix baisse et que plus de consommateurs comme George ou Ringo entrent sur le marché en raison de leur propre volonté à payer, le surplus global du consommateur sur le marché augmenterait. Dans la réalité, comprendre le surplus du consommateur peut aider les entreprises à fixer des prix qui maximisent les profits tout en conservant une clientèle satisfaite. De plus, les décideurs politiques peuvent utiliser cette information pour évaluer l'impact des politiques fiscales, comme les taxes de vente, sur le bien-être des consommateurs.

Ce surplus représente la différence entre ce que les consommateurs sont prêts à payer pour un bien ou un service (ce qui reflète la valeur qu'ils attribuent à ce bien) et ce qu'ils payent effectivement sur le marché. Le surplus du consommateur est donc une mesure monétaire du bénéfice ou de l'utilité que les consommateurs obtiennent de l'échange. Graphiquement, le surplus du consommateur est représenté par l'aire sous la courbe de demande et au-dessus du niveau de prix du marché. Sur un diagramme classique où la courbe de demande a une pente descendante de gauche à droite, cette aire prend la forme d'un triangle ou d'un trapèze, selon la forme précise de la courbe de demande.

Prenons un exemple simple pour illustrer : si la courbe de demande est linéaire, et que le prix du marché est inférieur au prix maximal que certains consommateurs sont prêts à payer, le surplus du consommateur est représenté par un triangle. La base du triangle est la différence entre le prix maximal prêt à être payé (le début de la courbe de demande sur l'axe des ordonnées) et le prix du marché. La hauteur du triangle est la quantité achetée au prix du marché. Ce surplus représente un gain pour les consommateurs, car il indique qu'ils ont pu acquérir un bien pour moins cher qu'ils n'étaient disposés à le payer, et ce gain est souvent interprété comme une mesure de leur satisfaction ou bien-être découlant de leur participation au marché. En d'autres termes, il quantifie l'avantage que les consommateurs retirent du fonctionnement du marché en termes de satisfaction ou d'utilité par rapport à l'argent dépensé.

Surplus consommateur 3.png

Ce graphique montre une représentation classique de la courbe de demande et du surplus du consommateur dans un contexte économique. La courbe de demande, tracée en rouge, illustre la relation inverse entre le prix et la quantité demandée d'un bien ou service, ce qui signifie que lorsque le prix augmente, la quantité demandée diminue, et vice-versa. Cette relation est une loi fondamentale en économie connue sous le nom de loi de la demande.

Sur ce graphique, le prix du marché est indiqué par une ligne horizontale qui coupe la courbe de demande à un point spécifique, reflétant le niveau de prix où le bien est actuellement échangé sur le marché. Le point où cette ligne horizontale intersecte l'axe des quantités détermine la quantité de biens achetée à ce prix du marché. Le surplus du consommateur est représenté par la zone colorée en vert. Ce surplus est l'écart entre le prix que les consommateurs sont effectivement disposés à payer et le prix qu'ils paient réellement. Cela se traduit par l'aire sous la courbe de demande, mais au-dessus du prix du marché, jusqu'à la quantité achetée. Cet écart représente le bénéfice ou l'utilité supplémentaire que les consommateurs tirent de l'achat du bien à un prix inférieur à leur maximum disposé à payer.

Dans cet espace, chaque point sur la courbe de demande représente un prix maximal qu'un consommateur est prêt à payer pour une quantité donnée de biens. Le prix le plus élevé que certains consommateurs sont prêts à payer est illustré par le point le plus haut de la courbe de demande, marqué comme P1. À ce niveau de prix, la quantité demandée serait nulle puisque c'est le prix le plus élevé que quelqu'un serait prêt à payer et qu'il n'y aurait pas d'acheteurs à ce niveau. Au fur et à mesure que le prix diminue pour atteindre le prix du marché, plus de consommateurs sont prêts à acheter le bien, ce qui est indiqué par le point où la ligne du prix du marché coupe la courbe de demande à la quantité Q1. Le surplus du consommateur est une mesure importante de l'avantage économique total que les consommateurs retirent de l'achat de biens sur un marché. Il est essentiel pour les analyses économiques car il permet de comprendre comment les changements de prix affectent non seulement la quantité de biens échangés mais aussi le bien-être des consommateurs. Lorsque le prix du marché diminue, le surplus du consommateur augmente, car les consommateurs tirent une plus grande satisfaction de leur capacité à acheter à un prix inférieur à celui qu'ils étaient prêts à payer.

Dans la pratique, les entreprises peuvent s'intéresser de près au surplus du consommateur lorsqu'elles prennent des décisions sur la tarification de leurs produits. Un prix trop élevé pourrait réduire significativement le surplus du consommateur et potentiellement diminuer la quantité demandée. Inversement, un prix trop bas pourrait augmenter la quantité demandée mais réduire les marges bénéficiaires de l'entreprise. L'objectif est souvent de trouver un équilibre qui maximise les profits tout en conservant un surplus du consommateur suffisamment élevé pour maintenir une clientèle satisfaite et fidèle.

Changement du surplus du consommateur

Le changement dans le surplus du consommateur dû à un changement de prix est représenté par la différence entre les surfaces sous la courbe de demande aux deux niveaux de prix. Lorsque le prix d'un bien ou service diminue, le surplus du consommateur augmente car les consommateurs bénéficient d'une plus grande différence entre ce qu'ils sont prêts à payer et ce qu'ils paient effectivement. Cette augmentation est visualisée comme l'aire supplémentaire qui se forme entre la courbe de demande et le nouveau prix inférieur.

Inversement, si le prix augmente, le surplus du consommateur diminue. Cette diminution est représentée par la perte de la surface qui existait entre les deux niveaux de prix sur la courbe de demande. Le surplus du consommateur est donc réduit parce que les consommateurs paient un prix qui se rapproche plus de leur prix de réserve, et certains consommateurs qui étaient disposés à acheter au prix inférieur pourraient décider de ne pas acheter au prix plus élevé.

Cette relation entre le changement de prix et le surplus du consommateur est fondamentale en économie car elle reflète l'impact direct des variations de prix sur le bien-être des consommateurs. Elle est particulièrement pertinente dans l'analyse de l'impact des politiques économiques telles que la taxation ou la subvention des produits, qui modifient les prix du marché et donc le surplus des consommateurs. Les économistes et les décideurs peuvent utiliser cette information pour évaluer l'efficacité des marchés et l'effet des changements de politique sur le bien-être général.

Changement du surplus du producteur 1.png

Offre

Le surplus du producteur mesure le bénéfice que le producteur retire de sa participation au marché. Il est donné par le revenu qu’il reçoit pour ce qu’il vend moins le coût de production (= prix de réserve) qu’il a du subir pour produire les biens.

Surplus conso prod demande 2.png

Courbe d’offre agrégé

Surplus cours d'offre agrégée 1.png

Surplus du producteur

Surplus producteur 1.png

La surface entre la courbe d’offre et le prix du marche mesure le surplus du producteur = montant reçu par le producteurs – coût de production.

Surplus producteur 2.png

Changement du surplus du producteur

Le changement dans le surplus producteur suite à un changement de prix est donné par la surface en dessus de la courbe d’offre entre les deux prix.

Changement du surplus du producteur 2.png

Efficience du marché

Surplus total

Est-ce que l’allocation des ressources par le marché maximise le bien-être (le surplus total) ? Est-ce que le marché est efficient ?

Surplus du consommateur (SC) = Valeur pour le consommateur – Prix payé
Surplus du producteur (SP) = Prix reçu – Coût de production
Surplus total = Surplus consommateur + Surplus Producteur = Valeur pour le consommateur – Prix payé + Prix reçu – Coût de production

Et, étant à l'équilibre Prix payé = Prix reçu =>

Surplus total = Valeur pour le consommateur – Coût de production

Une allocation des ressources est dite efficiente ou efficace si elle maximise le surplus total reçu par tous les membres de la société.

Surplus total 1.png

Exemple : marché de la viande d’agneau

Marché de la viande d’agneau 1.png
et

Remarques

Trois remarques sur l’efficience du marché :

  1. Le marché alloue les quantités offertes aux acheteurs qui leur attribuent une valeur plus importante mesurée par leur volonté à payer.
  2. Le marché alloue les quantités demandées aux producteurs plus efficients (ceux avec les coûts de production les plus bas).
  3. Le marché laissé à lui-même maximise le surplus total. Le laissez faire est donc optimal.

NB: ce critère ne dit pas si la situation d’équilibre est “juste” ou équitable!

Limites du laissez faire

On a supposé un fonctionnement parfait des marchés, et ceci est souvent loin de la réalité. Il y aura des failles de marché dans les cas suivants:

a) Concurrence imparfaite

b) Externalités positives ou négatives

c) Biens publiques

d) Problèmes d’inégalité

(Mais n’oublions pas l’existence de failles du gouvernement également!)

Application : Taxation

Introduction

Dans le chapitre 5 on a vu comment la taxation :

  • réduit les quantités échangées sur le marché
  • augmente le prix payé par le consommateur
  • diminue le prix reçu par le producteur

Et comment l'incidence de la taxation :

  • est indépendante de celui qui est désigné à payer cette taxe

(consommateurs ou producteurs)

  • dépend des élasticités prix de l’offre et de la demande (le côté le plus inélastique du marché paie une part plus importante)

Ici on se concentre sur l’impact de la taxation sur:

  • le bien-être (ou surplus total = SC+ SP)
  • le revenu du gouvernement(SG)

On verra en particulier quelle est la structure de taxation qui permet de minimiser le coût social pour un niveau de revenu du gouvernement donné.

Finance publique.

Le coût social des taxes

Peu importe qui paie la taxe (consommateur ou producteur), elle réduira la taille du marché et l’impact sur les prix et les quantités sera identique.

Cout social des taxes.png

Revenu du gouvernement

Mais le gouvernement collecte du revenu, qui est donné par le produit de la taxe (CHF/kilos) et des quantités vendues (kilos)

Revenu Gouvernement (SG) = taxe ∙ quantités échangées
Revenu du gouvernement surplus 1.png

Effet net sur le surplus total

Effet net sur le surplus total 1.png
Effet net sur le surplus total 2.png

Intuition

Le bénéfice pour les consommateur est plus grand que le coût de production des producteurs et le gouvernement ne collecte pas de revenu sur cette différence car ces quantités ne sont plus échangées.

Surplus du consommateur et du producteur intuition 1.png

Exemple: marché de la viande d’agneau

Surplus Exemple marché de la viande d’agneau.png
, et

Taxes et élasticités

Le coût social dépend des ajustements des quantités échangées après l’introduction de la taxe. Et cela dépend des élasticités-prix de la demande et de l’offre.

Plus grande est l’élasticité prix de la demande ou de l’offre et plus grande va être la réduction des quantités échangées suite à l’introduction de la taxe, et donc plus grand va être le coût social de cette taxe (la surface C+E dans le graphique précédant).

Pour un niveau de revenu donné, le gouvernement aura intérêt à collecter du revenu là où les élasticités sont les moins grandes.

Taxe forfaitaire

La manière la plus efficiente de collecter des taxes est d’introduire une taxe forfaitaire ou lump sum tax (poll tax de Margaret Thatcher à la fin des années 80s). Une taxe forfaitaire n’affecte pas le comportement de consommation ou production des individus (que je consomme ou pas une unité supplémentaire je devrais payer la taxe; que je travaille ou pas je dois payer la taxe, que je produise ou pas le bien je dois payer la taxe, etc.).

Le coût administratif est aussi très petit (si on arrive à identifier les individus sans difficulté). Pas besoin de comptables ou de codes de taxation compliqué.

Problème de la taxe lump sum: elle n’est pas très équitable. Quel que soit leur revenu ou leur consommation, les individus paient le même montant...

Il y a tout de même un consensus qui émerge parmi les économistes sur le système de taxation et de redistribution du revenue: il vaut mieux avoir un système de taxation qui n’est pas très progressif pour ne pas affecter les incitations des individus à travailler (générer du revenu) et réaliser les politiques de redistribution par la dépense du gouvernement plutôt que par la taxation.

Plein d'autres applications possibles…

Dans ce chapitre nous avons utilisé le concept de surplus du consommateur et du producteur pour faire l'analyse de bien-être de l'introduction d'une taxe indirecte. Ce même type d'analyse peut être employé pour évaluer l'impact de bien-être de toute autre sorte de choc ou d'intervention sur le marché :

  • l'introduction d'un prix minimum provoque une redistribution (transfert) de surplus des consommateurs vers les producteurs et génère une perte sèche pour la collectivité (montrez cela avec une analyse graphique) → application au salaire minimum.
  • l'introduction d'un prix maximum provoque une redistribution (transfert) de surplus des producteurs vers les consommateurs et génère une perte sèche pour la collectivité (montrez cela avec une analyse graphique) → application au loyers contrôlés.

Résumé

Surplus du consommateur (graphiquement: surface en-dessous de la courbe de demande et au dessus du prix).

Surplus du producteur (graphiquement: surface au dessus de la courbe d’offre et en-dessous du prix).

Une allocation des ressources qui maximise la somme du surplus du consommateur et du producteur (surplus total) est une allocation efficiente.

Le marché (et sa main invisible) maximise le surplus total et est donc efficient. On aurait pas besoin de la main plus visible du gouvernement.

Mais le marché ne fonctionne pas toujours parfaitement. En présence de failles de marché une meilleure allocation peut être obtenue si le gouvernement intervient dans le marché.

Une taxe réduit le SC et le SP d’un montant plus élevé que l’augmentation du revenu du gouvernement (coût social de la taxe ou perte sèche).

Les taxes ont un coût social plus petit pour un revenu collecté identique lorsqu’elles sont appliquées sur des marchés où la demande et/ou l’offre sont inélastiques.

Annexes

Références