Modification de Golpes de Estado e populismos latino-americanos
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Le déclenchement de la crise financière mondiale en 1929 a été un choc économique qui a mis à mal les entreprises et l'économie dans son ensemble. Les entreprises américaines, fortement investies et opérant à l'international, n'étaient pas épargnées. Les effets de la crise ont été particulièrement ressentis en Amérique latine, une région où les entreprises américaines avaient des intérêts substantiels. Avec l'effondrement du marché boursier et le resserrement du crédit, de nombreuses entreprises ont été confrontées à une liquidité réduite et à une baisse de la demande pour leurs produits et services. Cela était exacerbé par la chute rapide des prix des matières premières, un élément clé de l'économie de nombreux pays d'Amérique latine. Les investissements étrangers, en particulier en provenance des États-Unis, se sont taris alors que les entreprises et les banques américaines luttent pour leur survie. Pour les entreprises américaines opérant en Amérique latine, cela signifiait une réduction des revenus, une baisse des marges bénéficiaires et, dans de nombreux cas, des opérations non rentables. Le capital était difficile à obtenir, et sans financement adéquat, beaucoup étaient incapables de maintenir leurs opérations normales. En conséquence, de nombreuses entreprises ont réduit leurs effectifs, suspendu leurs opérations ou fait faillite. Cette période a également marqué un déclin significatif des relations économiques entre les États-Unis et l'Amérique latine. Les politiques protectionnistes adoptées par les nations pour protéger leurs économies intérieures ont exacerbé la situation, réduisant le commerce et l'investissement internationaux. Cependant, malgré la gravité de la crise, elle a également servi de catalyseur pour des changements économiques et réglementaires significatifs. Les gouvernements du monde entier, y compris ceux d'Amérique latine, ont adopté de nouvelles politiques pour réguler l'activité économique, stabiliser les marchés financiers et promouvoir la récupération économique. | |||
La crise de 1929 a mis en lumière les vulnérabilités et les défauts inhérents au libéralisme économique de l'époque. Ce modèle, prédominant dans les années précédant la Grande Dépression, promouvait la minimisation du rôle de l'État dans l'économie, laissant ainsi le marché libre d'évoluer sans interférence gouvernementale significative. Ce système de libéralisme économique avait tendance à privilégier les propriétaires terriens, les industriels, et le secteur financier, encourageant l'accumulation de la richesse et du pouvoir entre les mains de ces élites. Les mécanismes de régulation et de contrôle étaient faibles ou inexistants, permettant à ces groupes de prospérer souvent au détriment des classes travailleuses. Les travailleurs, en revanche, se trouvaient dans une position précaire. Ils étaient confrontés à des salaires bas, des conditions de travail médiocres et avaient peu ou pas de sécurité sociale ou de protections juridiques. Leurs droits et libertés étaient souvent négligés, et les inégalités économiques et sociales se creusaient. La crise de 1929 a amplifié ces problèmes. Avec l'effondrement des marchés, la montée fulgurante du chômage, et l'échec des entreprises, les faiblesses structurelles du libéralisme économique sont devenues indéniables. L’État, traditionnellement un acteur marginal dans l'économie, s'est retrouvé soudainement au centre de la tentative de résolution de la crise. Cela a marqué un tournant dans la compréhension et la pratique du libéralisme économique. Les gouvernements du monde entier, sous la pression des réalités économiques et sociales, ont commencé à adopter des politiques plus interventionnistes. L’État a assumé un rôle plus actif dans la régulation de l'économie, la protection des travailleurs, et la stabilisation des marchés financiers. | |||
La crise de 1929 a mis à nu les faiblesses structurelles du modèle de libéralisme économique de l'époque. Une caractéristique particulièrement marquante de ce modèle était la concentration des richesses et des pouvoirs entre les mains des élites économiques, telles que les hacendados, les industriels et les banquiers. En revanche, les travailleurs, souvent dépourvus de protections suffisantes et de droits, subissaient les conséquences les plus graves de ces inégalités. Dans ce contexte d'incertitude et de précarité économique, la population, confrontée à une détresse économique massive, a souvent cherché un leadership fort pour restaurer la stabilité et l'ordre. Dans plusieurs pays d'Amérique latine, des figures charismatiques ont émergé, proposant des alternatives autoritaires ou populistes au libéralisme qui prévalait auparavant. Aux États-Unis, la réponse à la crise a également été caractérisée par une intervention étatique accrue. Sous la présidence de Franklin D. Roosevelt, le New Deal a marqué une rupture significative avec le libéralisme laisser-faire précédent. Le gouvernement a adopté une série de mesures pour stimuler la croissance économique, créer des emplois et protéger les citoyens les plus vulnérables. Cela a impliqué une régulation plus stricte des marchés financiers, une expansion des droits des travailleurs et des initiatives de bien-être social. La nécessité de rassurer et d'unifier la population dans cette période de crise a révélé l'importance du nationalisme. Les leaders se sont tournés vers des idées et des symboles nationalistes pour rassembler leurs nations et instaurer un sentiment de solidarité et de cohésion sociale. | |||
Le populisme est souvent caractérisé par son ambivalence. D'un côté, il peut offrir une voix aux personnes qui se sentent négligées ou marginalisées par les élites politiques et économiques. Dans ce contexte, les leaders populistes peuvent mobiliser un large soutien populaire en répondant aux frustrations et aux préoccupations des masses. Ils sont capables de maintenir la paix sociale temporairement en se présentant comme des champions des « gens ordinaires » contre les élites corrompues et déconnectées. D'un autre côté, le populisme peut également être critique. Bien que les leaders populistes promettent souvent des changements radicaux et la redressement des torts perçus, ils peuvent en réalité renforcer les structures de pouvoir et d'inégalité existantes. Les réformes initiées sous les régimes populistes sont souvent superficielles et ne s'attaquent pas aux causes profondes des inégalités et de l'injustice. Parfois, ces réformes sont plus axées sur la consolidation du pouvoir entre les mains du leader populiste que sur l'amélioration des conditions de vie des personnes qu'ils prétendent représenter. L'illusion du changement et de la représentation peut être entretenue par une rhétorique habile et des stratégies de communication efficaces. Cependant, sous la surface, les structures de pouvoir et d'inégalité demeurent souvent inchangées. Cela peut aboutir à une désillusion ultérieure parmi les partisans du populisme, lorsque les promesses audacieuses de changement et de justice se révèlent être insuffisantes ou inatteignables. | |||
Ces dynamiques ont été observées dans plusieurs contextes historiques et géographiques. Les petits agriculteurs et la classe ouvrière sont souvent les plus vulnérables aux effets dévastateurs des crises économiques. Leurs moyens de subsistance sont directement liés à une économie qui, en temps de crise, devient incertaine et précaire. Dans ce contexte, la promesse du populisme, avec ses garanties de redressement économique et d'équité, peut apparaître séduisante. Les partis socialistes et communistes ont historiquement cherché à représenter ces groupes. Ils proposent souvent des réformes radicales pour rééquilibrer le pouvoir économique et politique, mettant l'accent sur la protection des travailleurs et des petits agriculteurs. Cependant, en période de crise, ces partis et mouvements peuvent être marginalisés ou absorbés par des forces populistes plus puissantes. Le populisme, dans ses diverses manifestations, présente souvent une vision unifiée de la nation et propose une solution rapide aux problèmes économiques et sociaux complexes. Cela peut entraîner la suppression ou la cooptation des groupes et des partis plus petits et spécialisés. Le discours populiste tend à unifier divers groupes sous une bannière nationale, mettant de côté les revendications spécifiques et les identités de classe, de région ou de métier. | |||
Les lacunes et les défauts du libéralisme économique ont été exposés, et avec eux, les inégalités profondes qui caractérisaient ces sociétés. | |||
La crise a ébranlé la confiance dans le système économique existant et a mis en lumière la nécessité de réformes structurelles. Les leaders qui pouvaient articuler une vision convaincante d'une nation unifiée et prospère ont gagné du terrain. Dans de nombreux cas, ils ont adopté des idéologies nationalistes, promettant de restaurer la dignité, le pouvoir et la prospérité des nations qu'ils dirigeaient. Ces idéologies ont parfois conduit à une augmentation de l'autoritarisme. Les leaders populistes, armés de l'urgence de la crise, ont souvent consolidé le pouvoir entre leurs mains, marginalisant les forces politiques concurrentes et instaurant des régimes qui, bien que populaires, étaient souvent marqués par la restriction des libertés civiles et la concentration du pouvoir. Cependant, il est également important de reconnaître que dans certains contextes, cette période de crise a conduit à des réformes substantielles et nécessaires. Par exemple, aux États-Unis, l'administration Roosevelt a introduit le New Deal, un ensemble de programmes et de politiques qui ont non seulement contribué à stabiliser l'économie, mais ont également jeté les bases d'un filet de sécurité sociale plus robuste. | |||
L'agitation sociale qui a suivi la Grande Dépression a donné naissance à un besoin urgent de stabilité et de réformes. Les gouvernements, en réponse, ont oscillé entre l'autoritarisme et le populisme pour maintenir le contrôle et assurer la paix sociale. Le populisme, en particulier, est apparu comme un mécanisme permettant d'apaiser les masses et d'éviter la révolution, une stratégie illustrée par l'évolution politique à Cuba en 1933. Le mouvement populiste, cependant, ne se contentait pas de discours; il requérait une certaine substantivité dans la mise en œuvre des politiques pour être efficace. Cela impliquait souvent l'introduction de législations sociales visant à protéger les droits des travailleurs et des pauvres, un pas nécessaire pour atténuer l'agitation sociale omniprésente de l'époque. Cependant, bien que ces mesures aient réussi à apaiser temporairement les tensions sociales, elles n'ont pas éliminé les problèmes sous-jacents de l'inégalité et de l'injustice. Les semences de mécontentement sont restées, latentes mais vivantes, et ont resurgi avec vigueur après la Seconde Guerre mondiale. Une ère nouvelle de mobilisation politique et sociale était sur le point de commencer. Les petits paysans des zones rurales et les partis et syndicats socialistes et communistes dans les zones urbaines ont été particulièrement touchés par les répercussions continues de la Grande Dépression. Alors que l'État avait réussi à supprimer ou à intégrer certains de ces groupes au sein de structures politiques plus grandes et nationales, la protection sociale offerte était souvent insuffisante. Les problèmes de base de l'inégalité économique, de la justice sociale et des droits de l'homme demeuraient non résolus. | |||
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